Pratique Mondiale de la Finance et des Marchés Rapport No : ACS18885 Amélioration de la Capacité Financière et de l’Inclusion Financière au Sénégal Une Évaluation de la Demande SENEGAL, juin 2016 ii © 2016 Banque internationale pour la reconstruction et le développement / Banque mondiale 1818 H Street NW Washington DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Internet : www.worldbank.org Cet ouvrage a été préparé par les services de la Banque mondiale avec la contribution de collaborateurs externes. Les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque mondiale, des membres de son Conseil des Administrateurs ou des pays que ceux-ci représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données citées dans ce document. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent rapport n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accepte ces frontières. Droits et licences Le contenu de cet ouvrage fait l’objet d’un dépôt légal. La Banque mondiale encourage la diffusion de ses travaux. Ce document peut être reproduit, en tout ou en partie, à des fins non commerciales à condition qu’il soit fait systématiquement mention de la source. Pour tous renseignements sur les droits et licences, s’adresser au service des publications et de la diffusion des connaissances de la Banque mondiale : Publishing and Knowledge Division, The World Bank, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA; télécopie : 202-522-2625; courriel : pubrights@worldbank.org. Photos en couverture : côté gauche (Dakar en surplomb), © Adobe. Côté droit (quartier de Dakar), © Etude Economique Conseil (EEC Canada). Photos utilisées avec autorisation d’Adobe et d’Etude Economique Conseil (EEC Canada). Demande d’autorisation sera requise pour réutiliser. Remerciements Ce Rapport d’Enquête sur les Capacités et l'Inclusion Financière a été préparé par une équipe dirigée par 1 Siegfried Zottel (Spécialiste principal du secteur financier) du département de la Pratique Mondiale de la finance & des marchés du Groupe de la Banque mondiale (GBM), avec la participation de Bilal Zia (Economiste principal, DECFP) et de Farès Khoury (Economiste et Président d’Etude Economique Conseil, EEC Canada). L'équipe remercie les pairs qui ont examiné ce rapport – Jean-Michel N. Marchat (Spécialiste en chef secteur privé et développement), Miriam Bruhn (Economiste principale, DECFP), et Luis Trevino Garza (Spécialist principal secteur financier, GFM2B) pour leurs précieux commentaires. Irina Astrakhan, Douglas Pearce (Gestionnaires de pratique, GFMDR), Douglas Pearce (Chef mondial pour l'Inclusion Financière, GFMDR), et Cédric Mousset (Spécialiste principal du secteur financier, GFMDR) qui ont fourni une orientation générale à l'équipe. Les appuis à la recherche et à la conception des données fournis à l’équipe par Minah Je (Consultant, GFMDR) et Lina Wedefort (Economiste au sein d’Etude Economique Conseil, EEC Canada) ont été également très précieux. L'équipe exprime sa profonde gratitude aux autorités sénégalaises, y compris au Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal (MEFP) ainsi qu’à l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) pour leur coopération et leur collaboration pendant la préparation et la mise en œuvre de l'Enquête. En particulier, l’équipe tient à exprimer ses sincères remerciements aux autorités et experts suivants du MEFP qui ont fourni un soutien précieux et une aide stratégique dans la réalisation de l’Enquête : Madame Oulimata DIOP (Directrice), Cheikh A. Bamba Fall (Conseiller) et Oumar Diallo (Economiste Financier). Ainsi qu’aux autorités et aux experts de l’ANSD pour leur collaboration et leur soutien technique, notamment à Cheikh Tidiane Ndiaye (Directeur des Statistiques Démographiques et Sociales). L'équipe tient également à exprimer sa gratitude à l’équipe de base d’Etude Economique Conseil, EEC Canada et à son équipe d’enquête de terrain, dirigées par Isabelle Leyder (Directrice adjointe du projet d'enquête). Nous sommes aussi reconnaissants envers Nicolas Megelas, (Responsable pays à EEC Canada), ainsi qu’envers tous les superviseurs et recenseurs dont les efforts et les engagements ont rendu ce projet possible. Enfin, l'équipe tient à adresser des remerciements particuliers à toutes les Sénégalaises et Sénégalais qui ont patiemment répondu à l'enquête. Ce Rapport d'Enquête a été financé par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) et par le programme de « Protection des consommateurs et de la littératie financière ». 1 Cet auteur peut être contacté à l’adresse suivante : szottel@worldbank.org i Contenu Remerciements ........................................................................................................................... i Sigles et abréviations .............................................................................................................. viii Préface ...................................................................................................................................... 1 Résultats Principaux .................................................................................................................. 2 Résumé des Principales Recommandations ............................................................................. 3 Résumé Analytique ................................................................................................................... 5 Inclusion Financière .......................................................................................................... 5 Recommandations ............................................................................................................ 6 Capacité Financière ........................................................................................................ 10 Recommandations .......................................................................................................... 11 Relation entre l’Inclusion Financière et la Capacité Financière ...................................... 14 Recommandations .......................................................................................................... 14 Protection des Consommateurs de Services Financiers ................................................ 16 Recommandations .......................................................................................................... 16 Contexte de l’Enquête au Sénégal .......................................................................................... 19 1 Inclusion Financière ......................................................................................................... 22 1.1 Introduction ............................................................................................................... 22 1.2 Mesures Principales de l’Inclusion Financière .......................................................... 23 1.3 Utilisation des Produits Financiers ............................................................................ 28 1.3.1 Banques Commerciales et Postales ............................................................... 28 1.3.2 Systèmes de Paiement ................................................................................... 32 1.3.3 Institutions de Microfinance ............................................................................. 37 1.3.4 Compagnies d'Assurance................................................................................ 39 1.3.5 Finance Islamique ........................................................................................... 40 1.3.6 Les Modèles d'Epargne et de Crédit Formels et Informels ............................. 42 1.4 Les Personnes Non-bancarisés et les Obstacles à la Détention d'un Compte Formel .............................................................................................................................. 44 2 Capacité Financière ......................................................................................................... 46 2.1 Connaissance des Concepts Financiers .................................................................. 46 2.2 Connaissance des Produits Financiers..................................................................... 54 2.3 Attitudes et Comportements Financiers .................................................................... 57 3 Relation entre l’Inclusion Financière et la Capacité Financière ....................................... 65 3.1 Littératie Financière et l’Inclusion Financière ............................................................ 65 ii 3.2 Connaissance des Produits Financiers et l’Inclusion Financière .............................. 68 3.3 Attitudes/Comportements Financiers et l’Inclusion Financière ................................. 71 4 Protection des Consommateurs ...................................................................................... 74 4.1 Satisfaction des Consommateurs à l’Egard des Produits Financiers ....................... 75 4.1 Les Approches des Consommateurs pour Gérer les Conflits avec un Fournisseur de Services Financiers ......................................................................................................... 77 Références .............................................................................................................................. 82 Annexe .................................................................................................................................... 84 A.Tableau Croisé de l’Inclusion Financière ..................................................................... 84 B.Contexte de l'Enquête Financière au Sénégal ............................................................ 87 C.Les Tableaux de Régression ....................................................................................... 90 Figures Figure 1. Inclusion Financière par Genre, Zone d’Habitation (Urbaine/Rurale) et Revenu ........ 25 Figure 2. Inclusion Financière par Statut d’Emploi ..................................................................... 27 Figure 3. Connaissance et Utilisation des Banques Commerciales et Postales par Caractéristiques Individuelles ..................................................................................................... 30 Figure 4. Connaissance et Utilisation des Services de Transfert d'Argent par Caractéristiques Individuelles ................................................................................................................................ 32 Figure 5. Connaissance et Utilisation des Agents de Monnaie Electronique par Caractéristiques Individuelles ................................................................................................................................ 34 Figure 6. Nombre des Comptes de Monnaie Electronique par 1 000 Adultes ........................... 36 Figure 7. Taxes au Consommateur comme une Proportion du Coût Total du Service de Téléphonie Mobile 2014 ............................................................................................................. 36 Figure 8. Connaissance et Utilisation des Institutions de Microfinance par Caractéristiques Individuelles ................................................................................................................................ 38 Figure 9. Connaissance et Utilisation des Institutions de Microfinance et des Banques Commerciales et Postales par Caractéristiques Individuelles .................................................... 38 Figure 10. Connaissance et Utilisation des Compagnies d’Assurance par Caractéristiques Individuelles ................................................................................................................................ 39 Figure 11. Raisons de la Non-Utilisation des Produits Islamiques ............................................. 40 Figure 12. Choix d'une Institution Financière (% Privilégiant les Banques Islamiques sur les Banques Conventionnelles) ....................................................................................................... 41 Figure 13. Mode d’Epargne Formel et Informel .......................................................................... 42 iii Figure 14. Forme de Crédit de Type Formel et Informel ............................................................ 42 Figure 15. Raisons pour ne pas Détenir un Compte Formel (Pourcentage des Sénégalais sans Compte Bancaire) ...................................................................................................................... 44 Figure 16. Répartition du Score de la Littératie Financière ........................................................ 48 Figure 17. Vue d’Ensemble du Questionnaire de la Littératie Financière .................................. 49 Figure 18. Scores de la Littératie Financière par Niveaux de Revenu et d’Education : Faible (0- 2), Moyen (3-4) ou Elevé (5-7) ................................................................................................... 49 Figure 19. Les Attitudes face à l’Endettement ............................................................................ 50 Figure 20. Connaissance des Concepts et des Produits Financiers .......................................... 52 Figure 21. Comparaison des Résultats du Niveau de Compréhension Rapportée et de la Littératie Financière .................................................................................................................... 52 Figure 22. Consommation des Médias par Groupe Social et Démographique .......................... 53 Figure 23. Répartition des Scores du Niveau de Connaissance des Produits Financiers ......... 54 Figure 24. Aperçu de la Connaissance des Produits Financiers par Type d’Institution Financière .................................................................................................................................................... 55 Figure 25. Fraction des Sénégalais qui Connaissent les Produits Financiers des Différents Fournisseurs par Zone Urbaine/Rurale, par Niveau de Revenu, par Âge et par Niveau d’Education ................................................................................................................................. 55 Figure 26. Fraction des Sénégalais qui Connaissent les Produits Financiers des Différents Fournisseurs par Zone Urbaine/Rurale et par Revenu .............................................................. 56 Figure 27. Scores Moyens de la Capacité Financière ................................................................ 59 Figure 28. Scores Moyens de la Capacité Financière par Zones et par Niveau de Revenu ...... 61 Figure 29. Scores Moyens de la Capacité Financière par Âge .................................................. 62 Figure 30. Scores Moyens de la Capacité Financière par Comportement d’Epargne durant l’Enfance ..................................................................................................................................... 62 Figure 31. Objectif de l'Epargne (Avoir des Stratégies pour Faire Face à ses Dépenses Pendant ses Vieux Jours ou Couvrir ses Dépenses pendant sa Vieillesse) ............................................ 63 Figure 32. Stratégies Mises en Œuvre pour Faire Face à ses Dépenses pendant ses Vieux Jours ou Couvrir ses Dépenses pendant sa Vieillesse .............................................................. 63 Figure 33. Revenu Moyen des Ménages selon la Taille des Ménages ...................................... 64 Figure 34. Répartition des Ménages et de la Population Totale par Taille des Ménages .......... 64 iv Figure 35. Répartition des Scores de Littératie Financière par Produits Financiers Formels/Informels et Services Utilisés ....................................................................................... 66 Figure 36. Répartition des Scores de Littératie Financière par Type d’Epargne Formelle/Informelle et par Type de Crédit .................................................................................. 67 Figure 37. Répartition des Scores du Niveau de Connaissance des Produits Financiers par Raisons pour ne pas Détenir un Compte Formel ....................................................................... 69 Figure 38. Répartition des Scores du Niveau de Connaissance des Produits Financiers par Type de Produits Financiers Formels/Informels et Services Utilisés ......................................... 69 Figure 39. Répartition des Scores de Littératie Financière par Type d’Epargne Formelle/Informelle et par Type de Crédit .................................................................................. 70 Figure 40. Connaissance des Produits Financiers par Inclusion Financière et Services Utilisés .................................................................................................................................................... 71 Figure 41. Répartition des Comportements et Attitudes Financières par Inclusion Financière .. 72 Figure 42. Répartition des Comportements et Attitudes Financières avec ou sans les Produits Financiers Différents .................................................................................................................. 72 Figure 43. Satisfaction des Clients vis-à-vis des Services Fournis par Types d'Institutions Financières les plus Courants .................................................................................................... 75 Figure 44. Taux de Satisfaction Portant sur les Produits des Banques Commerciales et Postales .................................................................................................................................................... 75 Figure 45. Approche pour Gérer les Conflits avec un Fournisseur de Services Financiers ....... 77 Figure 46. Vue d’Ensemble des Conflits par Caractéristiques Sociales et Démographiques .... 78 Figure 47. Les Actions Prises pour Résoudre les Conflits avec les Fournisseurs de Produits Financiers ................................................................................................................................... 79 Figure 48. Les Raisons pour ne pas Essayer de Résoudre les Conflits avec les Fournisseurs de Services Financiers .................................................................................................................... 80 Figure 49. Caractérisation des Adultes Sénégalais qui n’ont pas Essayé de Résoudre les Conflits avec les Fournisseurs de Services Financiers .............................................................. 81 Figure 50. Répartition de la Population Estimée par Zone ......................................................... 87 Figure 51. Répartition de la Population Estimée par Région ..................................................... 87 Figure 52. Répartition de la Population Estimée par Genre ....................................................... 88 Figure 53. Répartition de la Population Estimée par Age .......................................................... 88 Figure 54. Répartition de la Population Estimée par Taille des Ménages .................................. 88 Figure 55. Répartition de la Population Estimée par Niveau d’Education .................................. 89 v Figure 56. Répartition de la Population Estimée par le Groupe de Revenu Stable/Instable ...... 89 Figure 57. Répartition de la Population Estimée par le Groupe de Revenu ............................... 89 Tableaux Tableau 1. Comparaison entre les Caractéristiques Clés du Recensement et le Profile de la Population Etudiée dans l’Enquête sur la Capacité Financière des Ménages ........................... 21 Tableau 2. Indicateurs de l’Inclusion Financière et du Développement par Pays ...................... 24 Tableau 3. Évolution de l’Inclusion Financière 2011 - 2015 ....................................................... 24 Tableau 4. Indice de Pénétration des Distributeurs Automatiques de Billets ............................. 29 Tableau 5. Mesures de Pénétration des Services Financiers Mobiles au Sein des Economies 35 Tableau 6. Comparaison Inter-pays des Différents Scores de Littératie Financière .................. 51 Tableau 7. Composantes Principales Identifiées à Partir de l’ACP ............................................ 57 Tableau 8. Comparaison Inter-pays des Différents Scores par Capacité Financière ................ 60 Tableau 9. Résumé des Indicateurs de l’Inclusion Financière par Caractéristiques Sociales et Démographiques ........................................................................................................................ 84 Tableau 10. Inclusion Financière par Caractéristiques Sociales et Démographiques ............... 90 Tableau 11. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits Bancaires, de Compagnies de Transfert d'Argent ou de Fournisseur de Monnaie Electronique par Caractéristiques Sociales et Démographiques ........................................................................................................................ 91 Tableau 12. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits Bancaires par Caractéristiques du Village ......................................................................................................................................... 93 Tableau 13. Probabilité de Connaître des Produits Bancaires par Caractéristiques Sociales et Démographiques ........................................................................................................................ 94 Tableau 14. Probabilité de Détenir un Compte Bancaire Actuellement par Caractéristiques Sociales et Démographiques ..................................................................................................... 96 Tableau 15. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits des IMF ou des Bureaux de Change par Caractéristiques Sociales et Démographiques .................................................................... 97 Tableau 16. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits des Compagnies d’Assurance par Caractéristiques Sociales et Démographiques .......................................................................... 98 Tableau 17. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits des Maisons de Courtage par Caractéristiques Sociales et Démographiques ........................................................................ 100 Tableau 18. Score de Littératie Financière par Caractéristiques Sociales et Démographiques .................................................................................................................................................. 102 vi Tableau 19. Score de Littératie Financière par Caractéristiques du Village ............................ 104 Tableau 20. Capacités Financières par Caractéristiques Sociales et Démographiques (I) ..... 106 Tableau 21. Capacités Financières par Caractéristiques Sociales et Démographiques (II) .... 108 Tableau 22. Capacités Financières par Caractéristiques Sociales et Démographiques (III) ... 110 Tableau 23. Probabilité d'Inclusion Financière par Score de Littératie Financière, par Score de Connaissance des Produits Financiers et par Caractéristiques Sociales et Démographiques 112 Tableau 24. Probabilité d’Utiliser des Produits Financiers par Scores de Capacités Financières (I) .............................................................................................................................................. 113 Tableau 25. Probabilité d’Utiliser des Produits Financiers par Scores de Capacités Financières (II) ............................................................................................................................................. 115 Tableau 26. Probabilité de Faire Face à un Conflit Financier par Caractéristiques Sociales et Démographiques ...................................................................................................................... 117 Encadrés Encadré 1. Les Envois de Fonds et les Services de Transfert d'Argent au Sénégal ................. 33 Encadré 2. Questionnaire sur la Littératie Financière ................................................................ 47 Encadré 3. Niveau de Dette et Connaissances Financières ...................................................... 50 Encadré 4. Vue d'Ensemble sur la Consommation des Médias ................................................. 53 Encadré 5. Planifier pour ses Vieux Jours ................................................................................. 63 Encadré 6. La Taille des Ménages et la Planification pour la Vieillesse .................................... 64 Cartes Carte 1. Inclusion Financière par Région (en Pourcentage) ...................................................... 26 Carte 2. Répartition Spatiale de l'Emprunt Formel (Pourcentage des Adultes détenant du Crédit Formel) ....................................................................................................................................... 43 Carte 3. Répartition Spatiale de l'Emprunt Informel (Pourcentage des Adultes détenant du Crédit Informel) ........................................................................................................................... 43 Carte 4. Usage Historique des Banques Commerciales et Postales par Région (Pourcentage) 76 Carte 5. Taux de Satisfaction Portant sur les Produits des Banques Commerciales et Postales par Région (Pourcentage) .......................................................................................................... 76 Carte 6. Vue d’Ensemble Régional des Conflits avec les Fournisseurs de Services Financiers (Pourcentage) ............................................................................................................................. 78 vii Sigles et abréviations ACP Analyse à composantes principales AFI Alliance pour l’Inclusion Financière ANSD Agence Nationale de Statistique et de la Démographie BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BNDE Banque Nationale de Développement Economique CAPI Collecte assistée par informatique/Interview personnelle assistée par ordinateur CC Connaissance de la clientèle CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’ouest DAB Distributeur automatique de billets DPFC Département de la protection financière des consommateurs EEC Etude Economique Conseil, EEC Canada GBM Groupe de la Banque mondiale « Global Partnership for Financial Inclusion », Partenariat mondial pour l’inclusion GPFI internationale GSMA GSM Association « Inclusive Financial Advocacy Staff », Equipe de représentation légale pour IFAS l’accessibilité aux services financiers IMF Institutions de microfinance KFS « Key Facts Statement », Notice explicative d’informations clés LBA/LFT Lutte contre le blanchiment d’argent/La Lutte contre le financement du terrorisme Ministère du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion MCSCPPP des produits locaux et des PME MEFP Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan MEN Ministère de l’Education Nationale « Payment Aspects for Financial Inclusion », Modalités de Paiement pour Inclusion PAFI Financière PME Petites et moyennes entreprises PPT Probabilité proportionnelle à la taille SD Secteur de dénombrement SFM Services financiers mobiles Taux effectif global, étant le taux annuel d’emprunt exprimé en pourcentage TEG représentant le cout annuel des fonds sur le terme complet de l’emprunt, incluant tous les frais et les couts additionnels reliés à la transaction UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UPE Unité primaire d’échantillonnage viii Préface La capacité financière, telle que définie par la Banque mondiale ainsi que dans ce rapport, est la capacité qu’à une personne d’agir au mieux de ses intérêts financiers, vu les situations socioéconomique et environnementale attenantes. Ceci comprend à la fois les connaissances (littératie financière), les attitudes, les compétences et les comportements des consommateurs qui leur permettent de comprendre, de sélectionner et d’utiliser des services financiers, ainsi que d’accéder aux services financiers qui répondent le plus à leurs besoins (Banque Mondiale 2013d). La capacité financière est devenue une priorité dans la politique des décideurs du gouvernement qui cherchent à promouvoir l’inclusion financière et à assurer la stabilité financière et le bon fonctionnement des marchés financiers. Aujourd’hui, les Sénégalais doivent de plus en plus souvent assumer la responsabilité de gérer des risques très variés au cours leur cycle de vie. Les personnes qui prennent de bonnes décisions financières et qui interagissent avec les prestataires de services financiers ont plus de chance de réaliser leurs projets financiers, de se prémunir contre les risques économiques et financiers, d’améliorer le bien-être de leur ménage et de contribuer à la croissance économique. Améliorer la capacité financière est donc devenu un objectif en matière de politiques qui vient s’ajouter aux programmes d’inclusion financière et de protection aux consommateurs mis en place par le gouvernement. À cette fin, les décideurs utilisent de plus en plus les enquêtes comme outils de diagnostic pour identifier les domaines de capacités financières qui doivent être améliorés et les groupes vulnérables de la population qui pourraient être ciblées par des interventions spécifiques. En réponse à une demande du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan du Sénégal, la Banque mondiale a réalisé une Enquête sur la Capacité Financière. Les autorités sénégalaises ont lancé plusieurs initiatives de réformes afin d’adopter des mesures pour améliorer l’environnement opérationnel et juridique du secteur financier. À cet effet, l'inclusion financière, la capacité financière et la protection des consommateurs sont des priorités importantes pour le gouvernement sénégalais. Ces éléments sont essentiels dans la construction d'un système financier inclusif et les autorités sénégalaises cherchent à identifier des méthodes durables d'éducation financière par le biais de partenariats efficaces. Les initiatives du gouvernement sénégalais en matière d'inclusion financière prévoient de permettre au plus grand nombre de Sénégalais et de petites et moyennes entreprises (PME) d'accéder à une large gamme de services financiers à partir d'une variété d'institutions financières. Pour ce faire, les Sénégalais ont besoin d'acquérir des connaissances et de développer les compétences qui leur permettent de prendre de meilleures décisions financières. L'enquête réalisée constitue un outil de diagnostic clé qui vise à aider les autorités quant aux choix de modèles de prestations en matière d'éducation financière et à fixer des objectifs quantifiables et concrets. En outre, elle sert de référence pour évaluer en détail la stratégie nationale d'inclusion financière et le plan d'action pour la mise en œuvre des réformes visant à rendre plus inclusif le secteur financier et à faciliter l'accès au crédit pour les PME. Les principales conclusions et recommandations présentées dans ce rapport regroupent trois domaines : 1. l'inclusion financière, 2. la capacité financière et 3. la protection des consommateurs financiers. Les autres chapitres sont structurés comme suit. Le Chapitre 1 dresse un état des lieux de l'inclusion financière au Sénégal. Le chapitre 2 donne un aperçu des niveaux de capacité financière des Sénégalais, notamment en ce qui concerne leurs connaissances financières, leurs attitudes et leurs comportements. Le chapitre 3 explore la relation entre l'inclusion financière et la capacité financière. Le dernier chapitre examine si les produits utilisés par les individus financièrement inclus répondent efficacement à leurs besoins. 1 Résultats Principaux 2 Résumé des Principales Recommandations Recommandations Responsable Terme2 Inclusion Continuer à développer la Stratégie Nationale d’Inclusion MEFP, BCEAO CT/MT Financière Financière (SNIF) Permettre et préconiser les services bancaires mobiles MEFP, BCEAO, MT Secteur Privé Prendre en compte les politiques qui encouragent la mise en MEFP, BCEAO, MT place de comptes d’opérations de bases sans frais ou à Secteur Privé faible coût Promouvoir le developpement et la fourniture de services MEFP, BCEAO, LT financiers diversifiés pour les pauvres correspondant à leurs Secteur Privé besoins spécifiques Capacité Développer soit une Stratégie Nationale pour la Capacité MEFP, MFFE, CT Financière Financière (SNCF) autonome, soit une section spécialement MCSPPP, BCEAO, dédiée à la capacité financière dans le cadre d’une SNIF plus les associations des large basée sur les résultats de cette enquête. acteurs de l’industrie, les associations de consommateurs, le secteur privé et les autres parties prenantes concernées Partager les résultats de cette Enquête avec les institutions MEFP, MFFE, CT financières pour les aider à développer des produits qui MCSPPP promeuvent de meilleures habitudes et de meilleurs comportements Utiliser un large éventail de programmes, en incluant MEFP,MFFE, MT l’utilisation des médias de masse, des SMS, d’applications MCSPPP, BCEAO, pour téléphone mobile, etc., afin d’améliorer les les associations des connaissances financières, et de changer les attitudes et acteurs de l’industrie, comportements financiers. les associations de consommateurs, le secteur privé et les autres parties prenantes concernées Explorer la possibilité de développer l’enseignement portant MEFP, MFFE, LT sur l’éducation financière dans les écoles. MCSPPP, MEN Protection des Présenter les notices explicatives d’informations clés et BCEAO CT Consommateurs développer des publications obligatoires d’information en lien avec ces dernières pour différents types de produits financiers (par exemple, pour les produits de crédit et pour évaluer la compréhension de ces notices par les consommateurs). 2 Le court terme (CT) indique qu’une action peut être entreprise entre 0-6 mois. Le moyen terme (MT), entre 6 mois et un an. Le long terme (LT), 1 an et plus. 3 Recommandations Responsable Terme2 Evaluer si des mesures réglementaires sont nécessaires afin BCEAO CT d’améliorer la divulgation des droits et des recours des consommateurs Examiner et évaluer si les normes minimums de traitement BCEAO CT des plaintes pourraient être établies ou rehaussées en instaurant des règlements plus spécifiques Imposer le respect intégral des IF en matière d’exigences de BCEAO MT protection du consommateur incluant la divulgation de l’information, la publicité loyale, le traitement et les recours des plaintes, ainsi que la promotion de saines pratiques de gestion en utilisant des outils de surveillance du comportement du marché acceptables, incluant le « mystery shopping » Envisager de donner des pouvoirs suffisants à l’OQSF pour BCEAO MT qu’il puisse fonctionner comme mécanisme externe indépendant de règlement extrajudiciaire de litiges (EDR) pour tout litige entre le consommateur et les fournisseurs financiers 4 Résumé Analytique Inclusion Financière Environ 17 pour cent des adultes interrogés au Sénégal signalent posséder un compte dans une institution financière formelle (une banque, une institution de microfinance (IMF), ou un agent de monnaie électronique), un moyen de mesure communément utilisé à des fins de comparaison internationale. Comparé à d’autres pays ayant un revenu moyen inférieur, le Sénégal se place au milieu du peloton en termes d'inclusion financière, mais en dessous du niveau moyen des économies de l’Afrique Subsaharienne. Cette situation s’enligne avec les autres indicateurs financiers du Sénégal quand on la compare à des pays homologues. Le Global Findex et l’Enquête sur les Capacités Financières montrent que le niveau d'inclusion financière du Sénégal a augmenté entre 2011 et 2014-2015. Il est passé de près de 6 pour cent en 2011 à 15,4 pour cent en 2014, puis à son niveau actuel de 17,4 pour cent en 2015. Il existe des écarts importants qui traversent les différentes catégories socioéconomiques et démographiques, en particulier au niveau des genres et du lieu d’habitation (résidence urbaine/rurale), avec l’inclusion financière comme mesure utilisée communément. Les hommes sont plus susceptibles que les femmes, avec un écart de 9 points, d'être financièrement inclus. Il s’agit d’une différence qui reste statistiquement significative. L'une des principales raisons de l'inclusion financière inférieure des femmes est le fait qu'elles participent généralement moins aux décisions financières et budgétaires du ménage. D'autre part, 13 pour cent de ceux qui vivent en milieu rural sont financièrement inclus contre 22 pour cent de la population urbaine. Des différences significatives dans l'utilisation des services financiers peuvent également être observées dans toutes les catégories de revenu, ce qui pourrait représenter un obstacle décisif dans l’atteinte d’une croissance inclusive. Alors qu’ils sont 24 pour cent à utiliser un compte formel parmi ceux du quartile supérieur de la distribution des revenus, ils sont seulement 7 pour cent dans le quartile inférieur. Sans les outils nécessaires pour gérer leurs finances au jour le jour et sans avoir la possibilité de faire des investissements importants dans l’éducation et entrepreneuriat, les pauvres au Sénégal sont donc limités dans leur capacité à améliorer leur bien-être économique. La force du secteur bancaire du Sénégal ne s’accompagne pas d’une forte utilisation des institutions bancaires par les adultes sénégalais. Le secteur bancaire domine le système financier du Sénégal. En dépit de l'amélioration et la diversification des produits financiers au Sénégal ces dernières années, la pénétration du secteur bancaire demeure assez modeste, ce qui explique en partie la faible utilisation des produits bancaires au Sénégal. Bien que 69 pour cent des adultes au Sénégal soient familiers avec les produits offerts par les banques commerciales et postales, seulement 29 pour cent des répondants ont rapporté n’en avoir jamais utilisés. En particulier, seulement 10 pour cent des adultes sénégalais ont déclaré posséder un compte bancaire formel ou un produit bancaire (ceux qui forment le 7 pour cent restants du 17 pour cent de la population qui est financièrement incluse utilisent soit les IMF ou les agents de monnaie électronique). Les écarts entre la population urbaine et rurale, et entre les revenus faible et élevé sont importants. Seulement 6 pour cent de la population rurale possède un compte bancaire, contre 13 pour cent des citadins. Ils sont 14 pour cent des adultes du quartile supérieur de la distribution des revenus à utiliser un compte bancaire, contre seulement 2 pour cent de ceux du quartile inférieur. De surcroit, les hommes sont plus susceptibles d'accéder à des services financiers. Les transferts de fonds sont les services financiers les plus utilisés, ce qui n’est pas surprenant étant donné l'évolution des envois de fonds personnels au Sénégal. Le Sénégal est maintenant parmi les pays du monde qui reçoivent le plus de fonds personnels de l’étranger. Par rapport aux autres pays du continent africain, le Sénégal est le troisième bénéficiaire en termes de montant de fonds personnels reçus de l’étranger. Les services de transfert d’argent dominent les réseaux formels 5 sénégalais d’envois de fonds personnels. Confirmant cette tendance, 39 pour cent des répondants ont dit qu'ils utilisent actuellement des services de transfert d'argent, 14 pour cent en ont déjà utilisé et seulement 18 pour cent ne savaient pas de quoi il s’agit. Ces services sont principalement utilisés par les hommes, par les citadins et ceux appartenant au quartile de revenus le plus riche. Il existe des écarts sociodémographiques significatifs entre ceux qui utilisent le plus souvent des services de transfert d'argent et ceux qui ne les utilisent pas. Les services financiers mobiles n’ont pas atteint leur plein potentiel. En plus des banques et des services de transfert d'argent, les Sénégalais utilisent aussi la monnaie électronique. Seulement 5 pour cent de la population sénégalaise utilise les services financiers mobiles tels que la monnaie électronique, bien que 75 pour cent de la population ait déclaré être familier avec ce type de produits. Sur ce point, le Sénégal accuse un important retard par rapport aux autres économies ouest-africaines. De plus, le pays a une pénétration des services d’argent mobile (mesurée par le nombre de comptes d’argent mobile par 1 000 adultes) entre 17 et 27 fois moindre que l’Uganda, le Kenya et la Tanzanie qui, ensembles, mènent l’utilisation de l’argent mobile en Afrique subsaharienne. Il existe une opportunité de croissance au regard du taux élevé de ménages possédant au moins un téléphone cellulaire. De plus, des nouveaux partenariats et des produits récents sont maintenant disponibles sur le marché sénégalais. L’emprunt et l’épargne suivent une courbe similaire : peu d'adultes utilisent les fournisseurs officiels du secteur formel. Une étonnante part de 66 pour cent de la population sénégalaise n'emprunte pas du tout et 28 pour cent n’emprunte que de manière informelle. Seulement 3 pour cent de la population emprunte en utilisant le crédit formel. Dans les zones rurales, il s’agit la plupart du temps des crédits accordés par les IMF, tandis que dans les zones urbaines, l’emprunt se fait le plus souvent via l'utilisation de cartes de crédit. En ce qui concerne l'épargne, 71 pour cent de la population n’épargne pas. Parmi ceux qui épargnent, l’utilisation de l'économie informelle au Sénégal est plus populaire (19 pour cent) que celle de l'économie formelle (6 pour cent). Des 6 millions d'adultes, approximativement, qui sont financièrement exclus - sans aucun produit ou service financier formel – les femmes et les moins nantis, ainsi que les populations rurales, sont surreprésentés. Parmi ces adultes, la raison la plus fréquemment évoquée pour expliquer l’absence de compte formel est le manque d'argent (54 pour cent), suivi par une préférence pour l'argent liquide (19 pour cent), puis le manque de besoin pour ce genre de produit (14 pour cent) et enfin par leur coût élevé (8 pour cent). Bien que le manque de confiance ne soit pas souvent cité par la population non bancarisée comme raison pour laquelle elle ne détient pas de compte, ceux qui ont utilisé les services des banques commerciales et postales dans le passé, mais qui indiquent ne plus avoir un compte formel actuellement sont plus susceptibles d’invoquer cette raison. Recommandations3 Il existe des indications démontrant que sous bonne surveillance, l’élargissement de l’accès à la finance génère des opportunités de croissance économique, un meilleur bien-être et un 4 accroissement ferme de la compétitivité . Plusieurs études ont démontré que l’inclusion financière pourrait atteindre des objectifs macroéconomiques et microéconomiques. Par exemple, du côté macroéconomique, Han AMD Melecky (2013) ont trouvé qu’une utilisation et un accès élargis aux dépôts bancaires pourraient significativement atténuer les retraits de dépôts bancaires et les ralentissements de croissance en période de tension financière. De façon similaire, Sahay AMD al. (2015a) ont confirmé qu’un retour minime vers la croissance depuis un développement financier accru diminue à des niveaux élevés de 3 Il convient de noter que les recommandations présentées dans ce rapport proviennent essentiellement de cette évaluation de la demande et ne peuvent donc pas être considérées comme étant exhaustives. 4 Groupe de la Banque Mondiale, 2014- “Financial inclusion : a critical goal for the World Bank Group”. 6 développement financiers. Ceci signifie essentiellement qu’il existe une relation significative de « courbe en cloche » entre le développement et la croissance financière. Du côté microéconomique, l’évaluation des répercussions de l’utilisation des infrastructures de paiements à authentification biométrique (avec l’utilisation de cartes à puces), suggère que l’offre de paiements sécurisés a contribué au développement de programmes d’aide sociale, et a profité aux bénéficiaires de programmes d’aide à l’emploi et de retraite en Inde (Muralidharan et al 2014). De plus, Jack and Suri 2014 démontre que les ménages au Kenya ayant subi des chocs financiers et qui avaient accès à la technologie mobile étaient plus susceptibles de recevoir des envois de fonds supérieurs sous forme d’argent mobile comparé aux ménages sans technologie. Concrétiser les initiatives d’inclusion financière et les recommandations de cette étude contribuerait à la réalisation des objectifs d’inclusion pour la croissance économique du Sénégal. Afin d’assurer que l’engagement qu’ont pris les acteurs publics et privés vis-à-vis de l’avancement de l’inclusion financière au Sénégal est explicite, fort et durable dans le temps, le MEFP au Sénégal devrait poursuivre ses efforts pour la mise en place d’une Stratégie Nationale d'Inclusion Financière (SNIF). L’inclusion financière est vraisemblablement atteignable seulement à l’aide de gestes délibérés et efficaces de la part d’une gamme d’agents du secteur public et privé. Cette Stratégie assiste les agents à renforcer et à médiatiser publiciser leurs engagements, éclaircir les rôles complémentaires, coordonner les 5 actions et résoudre les chevauchements sur une période de temps définie (généralement 3 à 5 ans) . Une telle stratégie au Sénégal pourrait énoncer de façon avantageuse des objectifs quantitatifs ambitieux, mais réalisables pour accroître l'inclusion financière dans le pays. Des cibles bien définies, médiatisées et suivies, peuvent se révéler instrumentales dans la matérialisation d’objectifs ambitieux. Faire un suivi des progrès en étroite vu des objectifs permet de mieux comprendre les obstacles rencontrés ou les opportunités à saisir pour accroitre l’inclusion financière. L’intégration des modules d'inclusion financière dans les enquêtes régulières sur les ménages est un élément essentiel pour une surveillance robuste et la mise en place d’un cadre d’évaluation pour l'inclusion financière. Ainsi, pour maximiser l’efficacité de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière que le MEFP prévoit développer, celle-ci doit être alignée sur la stratégie régionale d’inclusion financière de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA); soit le résultat de et refléter de vastes consultations avec les secteurs public et privé en plus de diagnostiques additionnels approfondis si le besoin se fait ressentir; en plus des contraintes du côté de la demande révélées pas l’Enquête, elle devrait également identifier les contraintes clé à l’inclusion de l’offre; identifier les segments prioritaires basés sur les résultats de l’Enquête; mettre en place les objectifs principaux et spécifiques pour l’inclusion financière (réaliste, quoiqu’ambitieux); et dénombrer des mesures capables d’aider à surmonter les contraintes et atteindre les cibles selon un échéancier établi. Les recommandations suivantes pouvant être explorées davantage et examinées lors de l’établissement de la stratégie à venir soulignent des occasions envisageables pour atteindre relativement rapidement l’inclusion financière. Permettre et préconiser les services bancaires mobiles offrent le potentiel d’étendre davantage la couverture de services financiers et de rejoindre les parties de la population mal desservies par les services financiers, en particulier les pauvres, les habitants ruraux et les femmes. En raison de la faible densité démographique et de l'insuffisance des infrastructures, les réseaux bancaires sont peu développés au Sénégal (4,7 agences bancaires pour 100 000 habitants), particulièrement dans les zones rurales. Des nouveaux modèles d’affaires comme la banque ou l’argent mobile peuvent réduire dramatiquement les coûts des services financiers livrés, en particulier dans les zones à faible densité et les régions éloignées. De plus, ils peuvent réduire non seulement les coûts explicites pour les 8 pour cent des adultes exclus financièrement rapportant ne pas avoir de compte en raison du coût élevé, mais également les coûts implicites reliés au coût du temps perdu durant le voyagement et l’attente pour les 54 pour cent de la population adulte qui ont indiqué un manque de revenu suffisant comme l’obstacle principal à l’utilisation d’un compte. Le succès des services financiers mobiles (SFM) repose sur le vaste bassin d'agents 5 Un vaste éventail de pays, de la Malaisie à l'Indonésie, de la Tanzanie au Nigeria, a maintenant lancé des Stratégies Nationales d’Inclusion Financière. 7 (souvent des petits commerçants) qui permettent à leurs clients de se connecter à distance aux centres urbains et d'effectuer des transactions. L'Afrique subsaharienne est maintenant la région où le taux d'utilisation des services financiers mobiles est le plus élevé. Des estimations récentes démontrent que 12 pour cent des adultes en Afrique subsaharienne utilisent les SFM comparativement à 1 pour cent pour le 6 reste du monde. Ce taux est supérieur à 10 pour cent dans treize pays d'Afrique subsaharienne . Au Sénégal, cependant, ce taux est moins important (5 pour cent de la population). En dépit des diverses mesures mises en place par l'UEMOA (tels que les règlements qui permettent aux établissements non 7 bancaires d’émettre de la monnaie électronique), plusieurs obstacles mis en évidence par le FMI subsistent : l'intérêt limité porté par les institutions du secteur ou de microfinance privées; le coût élevé associé à de petites transactions; l'état actuel du cadre règlementaire (qui impose l'intermédiation d'une institution bancaire); le faible niveau de diversification des services (principalement les transferts d'argent et les paiements de factures); et les problèmes liés à l'interopérabilité et l'accréditation nationale qui entravent les transferts d'argent transfrontaliers aussi bien que domestiques. Les politiques adressant ces obstacles et facilitant la diffusion de ces technologies à bas coût, incluant le développement d’un cadre juridique et réglementaire proportionné ou le renforcement de l’interopérabilité, peuvent non seulement aider les populations rurales et les personnes à bas revenu, mais aussi aider à faire disparaître la disparité identifiée entre les sexes puisque, comme démontré par les observations internationales, les femmes tendent à adopter plus facilement la technologie que leur contrepartie masculine. Une importance particulière devrait être accordée aux politiques qui encouragent la pénétration et l’utilisation de comptes courants de base à coût minime ou nul. Au mois d’octobre 2014, la BCEAO a mis en place une nouvelle réglementation qui confère à toute personne le droit à un compte bancaire de base à coût nul. Toute personne désirant ouvrir un compte doit simplement présenter deux pièces d’identité avec photo. Les institutions financières ne sont pas censées imposer des frais, ou exiger un solde minimum ou un dépôt minimum pour ouvrir le compte. Un nombre des services de base additionnel incluant l’émission de la carte de débit, les relevés mensuels, le dépôt ou le retrait depuis n’importe quelle succursale ou guichet automatique de banque (GAB) du même fournisseur, ainsi que la fermeture de comptes, doivent également être fournis sans frais. Tout fournisseur ne se conformant pas à cette réglementation est passible d’une amende de la BCEAO. Une enquête récente effectuée par le groupe de 8 travail de la PAFI (Modalités de paiement pour l’inclusion financière ) parmi ses membres sur les comptes courants indique qu’il semble exister peu d’incitation économique pour les partenaires du secteur privé à offrir volontairement ces comptes à leurs clients. Cinquante quatre pour cent des répondants non- bancarisés rapportent le manque d’argent comme étant l’obstacle principal à la détention d’un compte formel, tandis que 33 pour cent indiquent clairement qu’ils préfèrent l’argent liquide ou ne sont simplement pas intéressés à détenir un compte, suggérant que la disponibilité de ces comptes de base et leurs bénéfices sont méconnus. L’expérience internationale venant des pays comme l’Inde et les Philippines démontre que l’introduction de compte de base doit être complétée par des campagnes de sensibilisation du public pour minimiser le risque d’une pénétration et d’une utilisation potentiellement faible. Ces campagnes doivent favoriser la compréhension et la demande pour ces produits fondamentaux, en particulier parmi les segments les plus démunis de la population, incluant les femmes et les habitants ruraux. L’expérience en provenance de pays comme le Mexique démontre qu’une autre politique à prendre en considération pour augmenter la pénétration et l’utilisation de compte de base est de canaliser les paiements gouvernementaux aux individus, incluant les transferts d’argent social, les salaires des employés gouvernementaux et les retraites par l’intermédiaire de ces comptes. 6 Base de données du Global Findex 2014 - Measuring Financial Inclusion around the World, Policy Research Working Paper, Asli Demirguc-Kunt et al. le Groupe de la Banque mondiale, 2014. 7 West African Economic and Monetary Union Financial Depth and Macrostability, African Department, IMF, 2013. 8 Bank for International Settlements and World Bank Group. 2015. Rapport consultatif. “Payment aspects of financial inclusion.” 8 En plus des comptes de base, il faut également promouvoir le développement et la provision d’une offre de services financiers spécifiquement adaptés pour les plus pauvres, répondant à leurs besoins. Malgré les efforts des banques pour améliorer et diversifier l'offre de produits et services financiers aux clients à faible revenu, les données de l'Enquête indiquent un manque de produits adaptés répondant aux besoins de ce segment de la population. Même si un nombre considérable de Sénégalais détient peu d’argent, l’Enquête a révélé qu’ils épargnent tout de même, bien qu’à travers des canaux informels. Les produits d’épargne formels ont donc un potentiel et leur promotion pourrait contribuer à protéger leurs épargnes, les aidant à gérer les flux aigus de trésorerie, à étaler la consommation et faire grossir leur argent. Le développement des services d'assurance pourrait être une solution étant donné que l'assurance est un instrument utile pour lisser les chocs financiers et gérer les dépenses liées aux événements inattendus tels que les urgences médicales, un décès dans la famille, le vol, ou les désastres naturels. Avec deux pour cent de la population adulte qui utilise des produits d’assurance, il y a un potentiel commercial à cibler pour les assureurs et autres fournisseurs. En reconnaissance de l’importance de ce marché, le Sénégal fait partie de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurances (CIMA) qui encourage le développement des services d'assurance et harmonise la règlementation dans le secteur. La CIMA regroupe les pays de la Zone Franc (ainsi que la Guinée-Bissau, à l'exclusion des Comores qui ont signé le traité de la CIMA mais ne l’ont pas ratifié). Elle encourage les activités de micro-assurance qui pourraient augmenter de manière significative le taux de pénétration dans la région en adoptant un cadre règlementaire qui promeut l'innovation dans le développement de produits de micro-assurance. 9 Capacité Financière La connaissance des concepts financiers de base est un défi important que le Sénégal doit relever, surtout au vu du fait que les adultes sénégalais n’ont pu répondre correctement, en moyenne, qu’à 3,5 questions liées à la littératie financière sur 7. Les adultes sénégalais sont plus à l'aise pour effectuer des calculs financiers simples (92 pour cent), mais semblent ne pas avoir les compétences requises pour effectuer les calculs nécessaires pour comparer des offres de produits (31 pour cent) ou encore, pour calculer des intérêts composés (28 pour cent). Les Sénégalais obtiennent de bons résultats en ce qui concerne leur connaissance de la division simple. Ils se placent en haut de liste des répondants de 21 pays dans leur compréhension du concept. Ils glissent en milieu de peloton dès lors qu’on leur demande de calculer des intérêts composés, alors que leur compréhension de l’effet qu’a l'inflation sur leur épargne est plus faible que dans la plupart des autres pays. L’emplacement a son importance en ce sens que les Sénégalais résidant au cœur des villes obtiennent de façon significative de meilleurs résultats que ceux résidant en zones urbaine, périurbaine et rurale. De façon similaire, les Sénégalais les plus fortunés (du quartile de revenu supérieur) et les résidents vivant dans des zones de populations aisées sont susceptibles de mieux répondre aux questions de littératie financière que ceux vivant dans des zones où le niveau de vie est plus bas. Concernant la sensibilisation aux produits financiers, le défi persiste au Sénégal. En moyenne, les répondants ne sont familiers qu’avec 3,6 sur 9 des produits fournis par les différents types de prestataires. Les participants à l’Enquête sont principalement familiers avec les produits de compagnies de transfert d'argent (82 pour cent), suivis par les produits offerts par des agents de monnaie électronique (72 pour cent), par les banques commerciales et postales (69 pour cent) et par les bureaux de change (60 pour cent). Les IMF et leurs produits sont connus par un peu moins d'un quart de la population (24 pour cent), tandis que les produits d'assurance sont connus par moins d'un sixième (12 pour cent). Beaucoup moins de répondants, seulement 9 pour cent, indiquent être familiers avec les produits offerts par les maisons de courtage. Les répondants qui sont les moins familiers avec les produits offerts par les prestataires de services financiers ont tendance à vivre dans des quartiers ruraux et à gagner un faible revenu. Une comparaison internationale de participants d’enquêtes de douze pays confirme que les adultes sénégalais ont tendance à surveiller leurs dépenses et à planifier leurs dépenses pour la vieillesse, mais sont parmi les moins performants en ce qui concerne le choix de bons produits financiers. Les participants à l’Enquête réalisée au Sénégal surpassent les répondants de dix autres pays quant à la surveillance de leurs dépenses et les répondants de six autres nations relativement aux dispositions prises pour couvrir leurs dépenses de vieillesse. Cependant, la comparaison entre pays confirme que les répondants sénégalais affichent la performance la plus faible quant à leur capacité de comparer les produits, lire les termes et conditions et choisir les produits financiers qui répondent le mieux à leurs besoins. Avoir un revenu élevé est une caractéristique personnelle importante, qui est fortement associée à des scores plus élevés dans différents domaines de capacité financière. Par rapport aux populations à faible revenu, les personnes à revenu élevé sont plus enclines comparer et à choisir les produits qui leur sont les plus adaptés. Ils ont aussi tendance à épargner, à planifier leurs dépenses de vieillesse, à ne pas vivre au-dessus de leurs moyens, à être prévoyants et à être moins impulsifs comparativement aux personnes ayant un bas revenu. En particulier, face à des flux bas et irréguliers de revenu, les populations les plus pauvres ont une capacité inférieure à épargner (une différence notable de 25 points) et des difficultés à avoir une vision à long terme (une différence de 11 points). Conséquemment, le quotidien difficile des groupes à bas revenus peut faire perdre de vue leurs préoccupations et besoins à long terme. L’apparition de schémas additionnels démontre que vivre dans un environnement rural et de ne pas avoir développé de saines habitudes financières à un jeune âge sont corrélées aux résultats inférieurs de capacités financières. Il existe un fossé entre les populations rurales et 10 urbaines dans leur propension à vivre selon leurs moyens, à épargner et à penser à l’avenir (9 et 8 points respectivement). Une autre caractéristique importante corrélée aux capacités financières est l'âge. La capacité de gérer son budget est beaucoup plus faible pour les répondants âgés de moins de 35 ans. Ceux qui surveillent le plus leurs dépenses sont les 35-54 ans. Et, sans surprise, la prévoyance des dépenses de vieillesse s’améliore avec l’âge. Commencer à épargner à un âge précoce a également une valeur importante. En ce qui a trait aux capacités à épargner en général, les répondants ayant acquis de saines habitudes financières dès le plus jeune âge ont eu de meilleurs résultats que leurs homologues n’ayant pas développé ces habitudes. Recommandations Soit une Stratégie Nationale de Capacité Financière autonome (SNCF), ou une section spécifique dédiée à la capacité financière insérée dans une Stratégie Nationale d’Inclusion Financière globale, peuvent s’avérer être un important cadre organisationnel afin d’accroître et de maximiser l’efficacité des interventions de capacité financière au Sénégal. D’après l’OCDE en 2015, 59 pays ont déclaré être en train de développer, mettre en place ou réviser une SNCF, avec cinq pays additionnels qui en 9 planifiaient une . Les programmes de Capacité Financière et les politiques les entourant peuvent également faire partie d’une Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF) plus vaste. Basée sur une 10 analyse de 17 SNIF disponible publiquement, une publication récente du GBM a conclu que 15 pays avaient inclus une section spécifique dédiée à la capacité financière dans leur Stratégie Nationale d’Inclusion Financière globale. L’expérience en provenance de pays ayant réalisé ce genre d’effort au niveau national démontre qu’ils sont en mesure de promouvoir une coopération entre les acteurs impliqués, éviter la duplication des ressources et minimiser les écarts et les chevauchements en vue de régler les enjeux identifiés dans cette enquête. Que cela soit une stratégie autonome ou une section d’une stratégie d’inclusion financière globale dédiée à la capacité financière, ce document devrait définir un ensemble de programmes prioritaires visant à améliorer les niveaux de capacité financière de la population totale et de sous-groupes particuliers. Les priorités pourraient être fixées en tenant compte de certains critères incluant le besoin, les objectifs, les coûts et la disponibilité des ressources. D’autres leçons tirées de pays qui ont développé et mis en œuvre de telles stratégies indiquent que les éléments essentiels de ces documents incluent les rôles et responsabilités de tous les acteurs impliqués, les groupes principaux qui seront visés, le calendrier de la mise en œuvre, et plus important encore les ressources pour la mise en œuvre de la stratégie. Une étape essentielle pour entamer la préparation de la SNCF est la cartographie et la révision des initiatives de capacités financières existantes au Sénégal. Ce travail permet d’assurer que la stratégie et les programmes futurs sont informés par une expérience actuelle, bénéficient des leçons apprises, évitent la duplication et mettent potentiellement à profit des programmes aboutis. Pour plus d’information au sujet du processus de développement d’une SNCF, voir le document OECD/INFE High Level Principles 11 on NFCS. Parallèlement au développement de la SNCF, un mécanisme clair doit être mis en place pour la surveillance des résultats et l’évaluation de l’impact. L’objectif du cadre de suivi et d’évaluation est d’exposer un système robuste de suivi et d’évaluation pour la SNCF qui s’étend au-delà d’une simple liste d’indicateurs d’impact de niveau national pour inclure des indicateurs intermédiaires de niveau programme, une théorie du changement, les détails de coordination, avec un accent sur l’évaluation et une amélioration dans la collecte de données. Ce cadre peut aussi bâtir sur les meilleures pratiques 9 Ceci représente une augmentation régulière en comparaison avec la situation en 2011, durant laquelle uniquement avaient rapporté ayant développé ou mis en place une SNCF. Pour plus d’information voir : National Strategies for Financial Education, OECD/INFE Policy Handbook, OECD/INFE, 2015. 10 Template for the Design of a National Financial Inclusion Strategy, The WBG, 2016. Disponible en ligne : http://pubdocs.worldbank.org/pubdocs/publicdoc/2016/1/379031452203008464/WBG-FMGP-Template-for-Designing-a-NFIS-Jan- 2016-FINAL.pdf 11 Disponible en ligne : http://www.oecd.org/finance/financial-education/ OECD_INFE_High_Level_Principles_National_Strategies_Financial_Education_APEC.pdf 11 12 internationales ainsi que le travail d’analyse afin de déterminer une gamme de cibles ambitieuses, mais 13 réalisables pour chaque indicateur d’impact. Les résultats de cette enquête devraient aussi être utilisés pour faire le suivi du progrès contre les indicateurs d’effets. Afin d’augmenter les efforts de capacité financière au Sénégal et adresser les endroits à améliorer constater au cours de cette enquête, il sera nécessaire d’exploiter le potentiel des médias de masse et des programmes de divertissement éducationnel pour adultes en particulier, étant susceptibles d’être efficace et de rejoindre un large nombre d’adultes. La recherche récente a démontré que l’innovation compte pour induire et maintenir un changement de comportement. La transmission de messages financiers de façon innovante, comme par l’entremise d’une série télévisée populaire, les films, les vidéos et les programmes radio peuvent être très efficaces, non seulement pour améliorer les connaissances, mais aussi pour modifier le comportement (Berg and Zia 2013, Di Maro et al 2014). Les programmes de divertissement éducationnel pour adultes sont aussi présumés être beaucoup plus efficaces si les messages sont livrés de façon engageante et divertissante par l’entremise d’histoires qui rappellent des souvenirs, et sont répétés et renforcés au fil du temps. Un exemple qui illustre la manière dont la faible sensibilisation des produits et de la capacité financière pourraient être adressées est capté dans une série télévisée populaire du Kenya, Makutano Junction, dans laquelle les histoires incluent parfois des messages d’éducation financière. Ces messages ont encouragé les gens à ouvrir un compte bancaire plutôt que de garder leur argent sous leur matelas; épargner de l’argent; comment faire une demande de prêt; préparer et suivre un budget; et éviter les systèmes pyramidaux. Les auditeurs peuvent ensuite envoyer des messages textes pour obtenir des pamphlets reliés aux sujets abordés. Comme dans le cas d’autres séries télévisées, les gens regardent Makutano Junction parce qu’ils s’identifient avec les personnages et apprécient l’histoire; mais durant l’écoute de ces programmes, ils tirent profit du message d’éducation financière qui leur est transmis. En plus des programmes de télévision et de radio, des SMS envoyés périodiquement et des applications mobiles pourraient s’avérer être un autre mode de promotion promettant et économique. Les résultats de l’Enquête indiquent qu’au Sénégal les téléphones mobiles sont le média le plus utilisé, devenant un moyen efficace pour rejoindre un grand nombre d’individus et de ménages. Des études d'impact en Bolivie, au Pérou et aux Philippines démontrent qu’associer une intervention de renforcement de la capacité avec des rappels par SMS est un moyen prometteur pour traiter certains biais comportementaux et pour induire un changement de comportement (Karlan et al. 2010). Plus récemment, 14 Rodriguez et Saavedra ont découvert que les messages d’éducation financière via SMS ne sont pas efficaces en vue d’augmenter l’épargne, tandis que les rappels le sont. En fait, les soldes de comptes des jeunes ayant reçu des rappels tous les mois et toutes les deux semaines durant une année ont augmenté de 28 et de 43 pour cent comparativement à ceux n’en ayant reçu aucun. Compte tenu du degré élevé d'utilisation du téléphone mobile au Sénégal, cette approche de rappel par SMS pourrait aider la population sénégalaise à prêter plus d’attention aux avantages qu’elle peut retirer en épargnant ou en faisant des provisions pour leur vieillesse (l'une de leurs plus faibles aptitudes liées aux capacités financières, selon l’Enquête). Les applications mobiles pourraient s’avérer être un autre moyen prometteur pour rejoindre la population, particulièrement en vue de faciliter la planification budgétaire chez les jeunes adultes. Un bon exemple d’une application mobile est Mobile Financial Assistant – MaFin développée pour les jeunes adultes par les Autorités de Supervision Financière de la Pologne. Cette application mobile est conçue pour adresser un autre secteur identifié par l’Enquête pouvant être amélioré. Spécifiquement, elle aide à 12 Y compris l’ensemble d’Indicateurs de Capacité Financière de l’AIF, l’ensemble d’Indicateurs Financiers en provenance du GPFI du G20, et les Indicateurs de Capacité Financière du GBM. http://responsiblefinance.worldbank.org/~/media/GIAWB/FL/Documents/Publications/Why-financial-capability-is-important.pdf 13 Ce processus peut inclure des projections des augmentations de niveau de capacité financière durant le lapse de temps couvert par la SNCF basées sur les pays les mieux performants dans la région et parmi les économies à revenu élevé (fournissant une valeur cible à limite supérieure). 14 Rodríguez, Catherine, and Juan E. Saavedra. 2015. “Nudging Youth to Develop Savings Habits: Experimental Evidence Using SMS Messages.” CESR-SCHAEFFER Working Paper Series Paper No: 2015-018 12 surveiller et analyser les dépenses personnelles et faciliter la planification budgétaire. Elle est offerte gratuitement aux utilisateurs de téléphones mobiles et autres appareils portables. Sur le long terme, l'éducation financière à un âge précoce doit être encouragée puisque les résultats de l'Enquête suggèrent que démarrer de bonne heure peut avoir de la valeur. Les répondants qui ont épargné depuis l’enfance ont enregistré des scores en moyenne plus élevés que leurs homologues qui n’ont pas épargné pendant leur enfance. Si les gens prennent des habitudes saines sur la façon de gérer leur argent dès leur plus jeune âge, ils sont plus susceptibles de garder ces bonnes habitudes toute leur vie. D’après les données internationales, le bilan de l'efficacité des programmes d'éducation financière dans les écoles pour changer le comportement des élèves est mitigé. Néanmoins, il y a des leçons à tirer de l’expérience des autres pays qui ont mis en œuvre de tels programmes. Par exemple, l'évaluation rigoureuse d'un programme d'éducation financière en milieu scolaire à grande échelle au Brésil a démontré que de tels programmes sont particulièrement efficaces lorsque l'éducation financière est fournie de manière à ce que les élèves la trouvent pertinente pour leur vie actuelle ou dans un avenir proche, et si elle est interactive (Bruhn et al. 2014). Du matériel et des manuels de haute qualité sont donc nécessaires, et les enseignants doivent être bien formés sur leur contenu et leurs techniques d’apprentissage. Il y a un certain nombre de sites Web contenant des liens vers des ressources 15 pédagogiques . Le MFEP en partenariat avec le Ministère de l'Education nationale pourrait évaluer les possibilités des avantages des efforts d’une réforme future du programme scolaire pour développer un programme qui intègre les leçons sur l'éducation financière pour les jeunes. Puisque le programme actuel pouvant être déjà saturé, il est conseillé d’intégrer l’éducation financière à l’intérieur d’une variété de sujets comme les maths, l’économie ou les études sociales plutôt que de rajouter un nouveau cours au programme. Si les ressources pour former les professeurs et pour développer et fournir le matériel d’enseignement sont limitées, il serait peut-être mieux de mettre l’emphase, du moins au début, sur l’incorporation de l’éducation financière à même un ou deux sujets sur trois ou quatre trimestres scolaires consécutifs. 15 Ceux-ci comprennent le site de formation de la Commission Australienne de titres et d’investissement (ASIC) MoneySmart (qui énumère une série de matériels pédagogiques dont chacun a été contrôlé par un processus d’assurance de la qualité); le centre de coalition Jump$tart aux Etats-Unis et le site UK Personal Finance Education Group (PFEG). Certaines ressources sont disponibles gratuitement et d’autres sont disponibles à l’achat. Le curriculum éducatif financier de Citigroup contient des leçons interactives, des conseils de l’animateur et des plans de leçons imprimables (qui sont disponibles en plusieurs langues) pour une utilisation depuis le niveau maternel. 13 Relation entre l’Inclusion Financière et la Capacité Financière Les Sénégalais qui épargnent et empruntent formellement semblent avoir une grande connaissance des produits financiers. Les Sénégalais qui épargnent et empruntent formellement sont plus instruits sur les diverses institutions financières et leurs produits comparativement à ceux qui puisent uniquement dans leurs sources informelles, ou ceux qui n’épargnent pas ou n’empruntent pas du tout. Si les prestataires de services financiers formels offrent des services de meilleure qualité, cela peut suggérer que les Sénégalais qui possèdent plus d'informations sur le secteur financier sélectionnent de meilleurs produits et institutions que ceux moins bien informés. Au Sénégal, les différences dans les niveaux de compréhension de concepts financiers entre les utilisateurs et les non-utilisateurs de produits et services financiers formels ne sont pas substantielles. Cependant, les Sénégalais ne détenant pas de produits financiers formels sont moins susceptibles d’avoir connaissance des services offerts par des institutions formelles. Ceux qui utilisent actuellement des produits financiers formels répondent un peu mieux au questionnaire sur la littératie financière que ceux qui n’ont pas de produits financiers du tout. Ces résultats indiquent qu'une proportion importante des Sénégalais exclus comprend les concepts financiers de façon comparable aux Sénégalais ayant établi des relations avec les institutions financières. Il y a place pour des politiques visant à améliorer les niveaux de littératie financière et les compétences en numératie chez les utilisateurs et les non-utilisateurs sénégalais de produits financiers formels. Contrairement aux tendances observées sur le plan de la connaissance des produits financiers, il n'y a pas de différences substantielles dans les comportements et les attitudes des Sénégalais financièrement inclus et exclus, ainsi que pour les Sénégalais qui utilisent des produits d’épargne ou d’emprunt formels. De légères différences apparaissent entre les Sénégalais avec un compte formel et ceux qui n’en ont pas au niveau de leurs attitudes et de leurs comportements financiers. Les différences les plus évidentes concernent l’épargne pour des dépenses imprévues et le choix de produits financiers (écart de 6 points entre adultes financièrement inclus et exclus dans chaque cas). On trouve une tendance similaire entre les emprunteurs ou les répondants qui déclarent épargner. Recommandations Afin de permettre aux Sénégalais financièrement inclus de bénéficier pleinement des produits qu'ils utilisent, les connaissances financières et les programmes d'amélioration des capacités pourraient être combinés avec des produits financiers disponibles auxquels la plupart des gens peuvent accéder. Les programmes d'éducation financière pourraient porter aussi sur des produits financiers formels existants auxquels la plupart des gens peuvent accéder. Ils peuvent être utilisés, par exemple, lors de l'ouverture d'un compte bancaire, lorsqu’un prêt est contracté, ou lors de l’achat d’une police d'assurance. La recherche démontre que l'éducation financière fonctionne mieux lorsqu’elle est délivrée aux adultes pendant les moments propices à l'apprentissage (Yoko et al. 2012) quand ils sont plus susceptibles d'être réceptifs à de nouvelles informations. Ces programmes d'éducation devraient non seulement aider à combler les lacunes existantes dans la compréhension des concepts financiers par leurs clients, mais aussi informer sur la nécessité de mettre en place des provisions d'épargne pour les chocs financiers imprévus et les dépenses de vieillesse. Toutefois, le matériel d'enseignement doit être vraiment instructif, clair, impartial et sans publicités, et cela devrait être contrôlé. Partager les résultats de cette Enquête avec les institutions financières pour les aider à développer des produits qui promeuvent de meilleures habitudes et comportements. Puisque la grande majorité de la population semble avoir des difficultés à épargner et s’orienter vers la réussite en la matière, les fournisseurs de services financiers auraient intérêt à développer des produits qui répondent aux besoins de 14 leurs clients et des populations mal desservies. Par exemple, ils pourraient développer des produits d'épargne conçus pour aider les gens à atteindre leurs objectifs d'épargne personnelle, tels que les comptes d’épargne bloquée ou affectée à un usage précis. Il s’agit de comptes dans lesquels une certaine quantité de fonds est déposée, mais où l'accès aux liquidités n’est pas possible pour une période de temps déterminée ou jusqu'à ce qu'un but ait été atteint. Il peut s’agir de comptes créés avec des objectifs d'épargne explicites, tels que la création ou l'expansion d'une entreprise, un achat de voiture, le logement ou l'éducation (2013a Banque mondiale). 15 Protection des Consommateurs de Services Financiers Bien que les utilisateurs de services financiers aient exprimé en général être satisfaits des services offerts par une gamme de prestataires de services financiers, les résultats de l’Enquête suggèrent que les banques s’en tirent moins favorablement que la plupart des autres types d'institutions financières. Les banques semblent effectivement satisfaire les besoins de 78 pour cent de leurs consommateurs. Bien que ce taux de satisfaction semble élevé à lui seul, il est relativement bas en tenant compte du taux de satisfaction des produits de services financiers au Sénégal dans son ensemble. Plus particulièrement, le plus haut taux de satisfaction est détenu par les organismes de transfert d'argent avec 93 pour cent, suivi de près par les IMF qui semblent recevoir les satisfécits d’environ 90 pour cent de leurs consommateurs. Une autre conclusion importante fait valoir que 11 pour cent des répondants de l’enquête ont subi des conflits avec des fournisseurs de services financiers, dont la majorité n’a pas tenté de résoudre. Légèrement plus de 20 pour cent des Sénégalais qui ont éprouvé un conflit ont entrepris des actions dans le but de le résoudre. Autre détail intéressant, 38 pour cent de ceux qui n’ont pas rencontré de problème ont déclaré que face à un conflit, ils tenteraient de le résoudre. En ce qui concerne les gestes posés en cas de litige, les tribunaux n’ont guère été sollicités par ceux ayant connu un conflit avec leurs fournisseurs de services financiers. Les gestes les plus posés dans le but de résoudre les litiges étaient de cesser l’utilisation des services avant la fin du contrat (93 pour cent), de soumettre un grief à la compagnie ayant vendu le produit (50 pour cent) et de soumettre une réclamation aux autorités gouvernementales compétentes (28 pour cent). Alors que 12 pour cent ont approché les tribunaux pour réparation, seulement une personne sur dix a approché le fournisseur de services pour régler le problème par l’intermédiaire d’amis, de la famille ou des aînés de la communauté. Les résultats concernant la réparation par les tribunaux s’expliquent vraisemblablement par le coût qui est perçu comme étant élevé et la longévité des procédures. Les principales causes d’inertie sont reliées soit aux inégalités de pouvoir ressenties entre les fournisseurs financiers et leurs clients, soit au manque de confiance ou de sensibilisation envers les autorités gouvernementales respectives pouvant être approchées lors d’une dispute. Moins des trois quarts de ceux qui n’ont pas posé de gestes dans le but de résoudre une dispute ont rapporté, comme raison principale de leur inertie, le fait qu’ils percevaient les institutions financières comme étant trop puissantes. Les deux tiers ont déclaré penser que les autorités gouvernementales ne fonctionnaient pas correctement, suivis de 52 pour cent qui n’étaient pas au courant de l’existence d’agences gouvernementales pouvant les assister avec ce genre de problème. Presque un quart de ceux n’ayant pas tenté de résoudre un conflit ont mentionné qu’ils ne l’avaient pas fait parce qu’ils ne croyaient pas la loi en mesure de protéger adéquatement le consommateur. Entre cinq et six pour cent de ceux n’ayant pas posé de gestes en vue de régler un conflit ont déclaré être trop gênés pour le faire ou ne pas avoir assez de temps pour suivre le processus. Recommandations Ces résultats mettent en lumière le fait que des efforts en capacité financière doivent être complétés par des mesures qui renforcent le cadre de la protection du consommateur financier, incluant une réglementation en matière de divulgation. Comme souligné précédemment, il est important que les consommateurs soient suffisamment informés afin de choisir eux-mêmes les produits financiers les plus abordables et appropriés. En ligne avec les meilleures pratiques internationales, comme les Bonnes 16 16 Pratiques pour la Protection du Consommateur Financier du GBM , les institutions financières devraient être tenues de fournir une Notice Explicative d’Informations Clés (KFS, « Key Facts Statement ») expliquant les termes clés et les conditions de chaque produit. Il est critique de passer par des essais qualitatifs des KFS afin d’assurer qu’elles sont correctement comprises par les consommateurs et que ces mêmes consommateurs les emploient pour comparer et identifier les produits les mieux adaptés à leurs besoins. Spécifiquement, les discussions issues de groupes témoin avec des consommateurs aident à identifier l’information clé qu’ils désirent connaître, l’information sur laquelle ils portent principalement leur attention, la quantité d’information comprise, le design le plus cohérent, et ultimement la façon dont la prise de décision est affectée par les différentes présentations de l’information sur les prêts. La BCEAO devrait évaluer la règlementation pour voir si elle doit être revue dans le but d’améliorer la divulgation des droits des consommateurs et les recours possibles, ce qui pourrait aider à résoudre le problème de la perception de l’inégalité de pouvoir qui décourage les clients à prendre des mesures dans l’éventualité d’une dispute. En particulier, il est recommandé d’évaluer si, dans les documents d’information précontractuels et contractuels, les provisions règlementaires et juridiques suivent les pratiques exemplaires internationales et exigent que les banques et les autres institutions financières divulguent de l’information détaillée sur le droit de porter plainte, la façon dont les plaintes doivent être reçues, et les mécanismes qui seront suivis pour traiter les plaintes (incluant les coordonnées et les délais de traitement). Il faudrait au minimum divulguer les coordonnées ainsi qu’une référence vers plus d’information. Les documents de divulgation pourraient également comprendre un résumé des prochaines étapes à suivre par le consommateur insatisfait de la résolution offerte, incluant l’option de contacter l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF), organisme qui dessert les consommateurs individuels et les firmes en quête de résolution de conflit en matière de services financiers en dehors des tribunaux, depuis 2010. Dans le but d’assurer la mise en place de mécanismes adéquats pour prendre en main les plaintes à l’interne, la BCEAO devrait évaluer les normes minimales de traitement des plaintes à l’intérieur des institutions financières pour voir si ces dernières devraient être établies ou améliorées en mettant en place des règlements plus précis. Par exemple, des règlements standards minimum pourraient exiger que les banques et autres fournisseurs de services financiers : (1) fournissent au plaignant des mises à jour régulières par écrit sur le progrès de l’enquête de leur plainte; (ii) informent le client par écrit de la conclusion de l’enquête à l’intérieur d’un certain nombre de jours; (iii) expliquent en termes simples aux clients la nature de toute offre de règlement; (iv) entretiennent des registres à jour de toutes les plaintes reçues, incluant l’information quant à la nature de la plainte, des exemplaires de la correspondance des institutions financières et autres documents pertinents; (v) rendent ces dossiers de plaintes disponibles pour consultation par la BCEAO ou autres autorités compétentes. Il faut envisager de faire respecter les exigences en matière de protection du consommateur par les institutions financières, incluant la divulgation de l’information, la publicité loyale, le traitement et les recours des plaintes et la promotion de saines pratiques de gestion en utilisant des outils acceptables de surveillance du comportement du marché, incluant le « mystery shopping ». Le « mystery shopping » peut s’avérer un outil utile pour améliorer la politique de protection des consommateurs et mesurer les pratiques du marché telles que la façon dont le personnel de vente respecte les normes de diffusion, la qualité de l’attention du client et la pertinence des conseils financiers, l’accès à et l’usage des systèmes de recours quand les choses tournent mal et le traitement fragmenté de clients vulnérables. Mais, afin d’obtenir les bénéfices de cet outil de supervision, le « mystery shopping » doit être 16 La Banque mondiale a développé les Bonnes Pratiques pour la Protection du Consommateur comme outil d’évaluation afin d’examiner la protection du consommateur et le cadre de litéracie financière d’un pays pour le secteur financier (Bonnes Pratiques). Les Bonnes Pratiques ont été développé en utilisant des références internationales, comme les principes présentés par le Comité de Bâle, l’Organisation internationale des commissions de valeurs mobilières (OICV), l’Association internationale des contrôleurs d’assurance (AICA) et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Il s’agit de recommandations pour la litératie financière et la sensibilisation des produits de pensions, d’assurance et de crédit. Pour plus d’information voir : http://responsiblefinance.worldbank.org/~/media/GIAWB/FL/Documents/Misc/Good-practices-for-financial-consumer-protection.pdf 17 bien structuré. Les clients doivent poser les mêmes questions auprès de chaque fournisseur, le tout fondé sur un scénario simple et plausible. L’échantillon doit aussi contenir suffisamment de fournisseurs et de services pour être valable. On recommande également que la BCEAO, le MEFP et l’OQSF envisagent conjointement de revisiter les mécanismes de médiation existants afin de résoudre rapidement et efficacement les disputes non résolues par les procédures internes des fournisseurs financiers. Puisque plus de 60 pour cent de ceux qui rapportent un conflit n’ont pas essayé de le résoudre pensant que les agences gouvernementales ne fonctionnent pas correctement, il apparaît critique de rendre les mécanismes de médiation existants plus faciles d’utilisation et pertinents pour les clients ayant subi un conflit avec un fournisseur de services financiers. En vue du 52 pour cent des répondants n’ayant pas posé de gestes dans le cas d’un conflit parce qu’ils n’étaient pas sensibilisés à l’existence d’agences gouvernementales ayant comme mandat de les aider, il est aussi primordial de lancer des campagnes de sensibilisation afin d’expliquer le rôle de l’OQSF. Sur le moyen terme, il faudrait envisager de donner des pouvoirs adéquats à l’OQSF afin qu’il puisse fonctionner efficacement comme un mécanisme externe indépendant extra-judiciare (EDR) pour tout litige entre consommateurs et fournisseurs financiers. L’EDR est un tiers parti indépendant qui traite les plaintes des consommateurs au sujet de leurs échanges individuels avec les fournisseurs de services financiers et qui n’ont pas été résolues par ses derniers. Ce mécanisme a été introduit dans plusieurs pays dont l’Australie, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Il est habituellement favorisé pour son accessibilité, sa transparence et son bas coût, comparativement aux tribunaux. De plus, il allège le fardeau de ces derniers. De plus, un ombudsman de services financiers est bien positionné pour analyser les tendances des plaintes déposées par les consommateurs financiers et proposer des façons d’encourager les institutions financières d’avoir des pratiques d’affaires améliorées. Malgré le fait que L’OQSF joue en partie ce rôle, étant donné son mandat juridique actuel et sa structure, il manque de pouvoirs adéquats et de ressources pour conduire sa mission de manière efficace et obliger les institutions financières d’informer les consommateurs de la possibilité de s’adresser à l’OQSF et de leur fournir ses coordonnées. En fait, le 17 tout devrait être aligné avec les principes internationaux synthétisés par le GBM et développés par le 18 réseau international d’ombudsmans de services financiers et inclure : l’indépendance, l’équité, la clarté de la portée et des pouvoirs, l’efficacité et l’efficience, l’accessibilité, la transparence et l’imputabilité. Dans le but d’identifier la mise en place institutionnelle la plus efficace, des analyses additionnelles pourraient être nécessaires, en particulier étant donné la dichotomie entre un OQSF qui est national et un régulateur régional. Une telle analyse devrait explorer la manière dont les pouvoirs et les fonds adéquats devraient être répartis afin de rendre la juridiction de l’OQSF obligatoire pour toutes institutions financières réglementées et les obliger à contribuer à son budget, en accord avec les meilleures pratiques 19 internationales. 17 Pour plus d’information et d’orientation, voir WBG, 2012 : Resolving Disputes between Consumers and Financial Business: Fundamentals for a Financial Ombudsman – A Practical guide Based on Experience in Western Europe, disponible en ligne sur : http://siteresources.worldbank.org/EXTFINANCIALSECTOR/Resources/ Financial_Ombudsmen_Vol1_Fundamentals.pdf 18 Pour plus d’information voir : http://www.networkfso.org/principles.html 19 À cause des nombreuses autres pressions faites sur les finances publiques, il est plus courant que les coûts de ces systèmes soient assumés par l’industrie depuis lequel le travail de l’ombudsman résulte, quoiqu’éventuellement aidé d’une contribution en provenance des fonds publics pour mettre en place le système initial de l’ombudsman. 18 Contexte de l’Enquête au Sénégal Le questionnaire sur la capacité financière qui a été utilisé au cours de l’Enquête a déjà été très largement testé parmi d’autres pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. L'instrument d'enquête utilisé est basé sur un questionnaire élaboré avec le soutien du Fonds Russe pour l’Education et la Littératie Financière et est calibré pour mesurer la capacité financière dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (pays à revenu moyen inférieur). Ce questionnaire en revanche peut aussi être utilisé dans les pays à revenu élevé. Des techniques approfondies de recherche qualitative ont été utilisées pour développer cet instrument d'enquête, avec l’aide environ 70 groupes témoins et plus de 200 interviews cognitives dans huit pays afin d’identifier les concepts pertinents à un entourage à revenu moyen inférieur et afin de tester et d'adapter les questions pour qu'elles soient à la fois comprises par tous et significatives pour chaque niveau de revenu et d'éducation. Cet instrument est actuellement utilisé ou en voie de l’être dans 14 pays d'Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie de l'Est et du Pacifique. L'instrument d'enquête utilisé permet d’évaluer et de mesurer la capacité financière, l'inclusion financière, et le niveau de protection des consommateurs. La capacité financière est mesurée en fonction de la connaissance des concepts et des produits financiers, et en fonction des attitudes, des compétences et des comportements liés à la gestion quotidienne de l'argent, à la planification de l'avenir du ménage, au choix des produits financiers et à la capacité à rester informé. Afin d'analyser conjointement la capacité financière et l'inclusion, l'instrument d'enquête recueille des données sur l'utilisation des différents types de produits financiers et sur leurs fournisseurs. La section sur la protection financière des consommateurs recueille des informations sur l'incidence des conflits avec les prestataires de services financiers et sur les niveaux de satisfaction à l'égard des produits offerts par les différentes institutions financières. L'instrument d'enquête a été adapté au contexte sénégalais par l’ajout de questions spécifiques, par exemple des questions relatives à l'utilisation des produits et services islamiques et la mesure d’élasticité à l’égard de ces produits. L'Enquête au Sénégal est représentative de la population financièrement active et porte sur un 20 échantillon total de 3,210 adultes . Pour que cette enquête scientifique soit représentative et permette de généraliser les résultats à l’ensemble des adultes financièrement actifs au Sénégal, l’échantillon de 3,210 adultes a été sélectionné selon des techniques d'échantillonnage probabilistes. Ainsi, on a utilisé comme base d’échantillonnage le Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l'Agriculture et de l'Elevage du Sénégal de 2013, recensement le plus récent réalisé à ce jour et aimablement fourni par l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). La population a été divisée en 9 strates, en fonction des régions (Le Dakar urbain, les autres zones urbaines et rurales) et des niveaux de vie (faible, moyen et élevé). Le score lié au niveau de vie, pour les zones urbaines hors Dakar et pour les zones rurales, a été estimé à l'aide de cinq variables extraites du dictionnaire du recensement des variables associées aux caractéristiques du logement : le type de matériau utilisé pour le plafond, pour le toit, pour le sol, le principal système de gestion des déchets et la principale source d'énergie. Pour le score du niveau de vie utilisé dans le Dakar urbain, les caractéristiques suivantes ont été jugées plus pertinentes dans la compréhension les niveaux de qualité de vie des ménages en cet endroit : « Manquer un repas au cours des 7 derniers jours en raison du manque de ressources », « Manquer un repas au cours des 12 derniers mois, à l'exclusion des 7 derniers jours, en raison du manque de ressources », « Duflo une connexion Internet à la maison » et « Posséder une voiture ». L'échantillon des répondants individuels au sein des ménages a été choisi à l’aide d’une méthode d’échantillonnage en grappes à trois degrés. Les secteurs de dénombrement ont été choisis au hasard en tant qu’unités primaires d'échantillonnage (UPE) avec une probabilité proportionnelle à la taille (PPT) (nombre de ménages) lors de la première étape, et consistaient à sélectionner 250 unités primaires 20 Population âgée de 18 ans et plus 19 d'échantillonnage - les plus petits Secteurs de Dénombrement (SD), ou comme ils sont connus au Sénégal, DR (District de Recensement) – dont 36 à des fins de remplacement éventuel. Dans chaque UPE sélectionnée, après avoir effectué une liste complète et efficace de tous les ménages, 20 ménages ont été tirés au hasard. Parmi eux, 5 étaient des ménages de réserve à des fins de remplacement seulement et 15 ménages ont été ciblés pour l'arpentage au deuxième degré. Enfin, au sein de chaque ménage sélectionné, les adultes admissibles (c’est-à-dire ceux responsables des finances personnelles ou domestiques du ménage) ont été tirés au sort au moyen de la grille de Kish. Les pondérations individuelles ont été calculées et utilisées dans l'analyse qui suit pour venir ajuster les différentes probabilités de sélection. Entre février et septembre 2015, un cabinet d’études canadien a mis en œuvre l'Enquête en utilisant des méthodes d'interview personnelle assistée par ordinateur (CAPI). Etude Economique Conseil (EEC Canada), une société de conseil basée à Montréal, a été engagée pour mener l'Enquête sur les capacités financières au Sénégal. Pour assurer la meilleure qualité des données et éviter les erreurs communes associées aux enquêtes réalisées avec des questionnaires en papier, une version électronique du questionnaire, comprenant des tests de cohérence interne, a été programmée. L'enquête a été menée en utilisant des ordinateurs PC. Grâce à d'importants efforts et les différentes stratégies utilisées (comme la formation des agents recenseurs sur les stratégies de conversion des refus, la communication avec les répondants au sujet de l'enquête ainsi que de ses objectifs, et jusqu'à 5 tentatives de contact à différents moments au cours de la période de l’enquête, entre autres), le taux de non-réponse total était d'environ 8 pour cent du total des ménages échantillonnés. La population adulte à partir de laquelle les résultats de l’Enquête sont extrapolés présente les caractéristiques clés suivantes: 47 pour cent de la population vit dans les zones urbaines, tandis que les 53 pour cent restants vivent en milieu rural (voir Figure 50). Un peu moins de la moitié de la population est de sexe féminin (49 pour cent, voir la Figure 52). En classant tous les individus par rapport à leur revenu déclaré et les divisant en 4 groupes, 25 pour cent de la population se range dans le segment de revenu le plus faible (jusqu'à 41 300 XOF par mois), 25 pour cent dans le deuxième quartile le plus faible (entre 41 301 XOF et 71 350 XOF), 25 pour cent dans le deuxième quartile le plus élevé (entre 71 351 XOF et 140 600 XOF), et 25 pour cent dans le quartile de revenu le plus élevé (plus de 140 600 XOF, voir la Figure 57). Trente-quatre pour cent de la population a moins de 35 ans, 40 pour cent a entre 35 et 55 ans, et 26 pour cent de la population est âgée de plus de 55 ans (voir la Figure 57). En ce qui concerne le niveau de scolarité atteint, 2 pour cent de la population a achevé ou suivi en partie des études supérieures (université ou autre enseignement supérieur), 13 pour cent ont complété en partie ou totalement des études secondaires ou un enseignement scolaire technique et professionnel, 75 pour cent ont achevé ou suivie en partie un enseignement d’école intermédiaire, d‘école primaire ou d’éducation spécialisée, tandis qu'environ 10 pour cent de la population n'a pas été scolarisée du tout (voir la Figure 55). On note que 68 pour cent de la population a des revenus incertains et irréguliers, tandis que les 32 pour cent restants se caractérisent par un revenu stable (voir la Figure 56). Le nombre moyen d'adultes par ménage est 4, alors qu'un ménage de taille moyenne comprend en tout 9 personnes. Comme le démontre la Figure 54 en annexe, 13 pour cent des répondants vivent dans des ménages de 1 à 3 personnes, 26 pour cent dans des ménages de 4 à 6 personnes, 24 pour cent dans des ménages de 7 à 9 personnes, 15 pour cent dans des ménages de 10 à 12 personnes et 22 pour cent vivent dans des ménages avec 13 personnes ou plus. L'Enquête sur les capacités financières a été bâtie en tenant compte des caractéristiques clés du Recensement Général du Sénégal. Comme le démontre le Tableau 1, il y a des différences mineures entre la répartition de la population sénégalaise et la population étudiée. 20 Tableau 1. Comparaison entre les Caractéristiques Clés du Recensement et le Profile de la Population Etudiée dans l’Enquête sur la Capacité Financière des Ménages Enquête sur la Pays Recensement Capacité Financière Distribution de la Population Moins de 15 ans 42,1% 43,1% Entre 15 ans et 64 ans 54,4% 50,4% Plus de 64 ans 3,5% 6,5% Distribution par Genre Homme 49,9% 48,6% Femme 50,1% 51,4% Distribution par Zone Rurale 54,8% 52,8% Urbaine 45,2% 47,2% Distribution par Zone et par Genre Rurale – femme 49,7% 51,3% Urbaine – femme 50,1% 51,6% Source : ANSD, Rapport Définitif du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage du Sénégal. GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 21 1 Inclusion Financière 1.1 Introduction L'amélioration de l’accessibilité et de la qualité des produits et des services financiers est devenue une priorité politique au Sénégal. Au cours des dernières années, les autorités sénégalaises ont entrepris plusieurs réformes et adopté des mesures pour améliorer l'arsenal juridique et les moyens opérationnels du secteur financier. En particulier, elles ont cherché à augmenter le taux de pénétration des banques, à développer des garanties face aux vulnérabilités dans ce secteur et à améliorer l'accès des PME au financement, grâce à la création d'une banque qui leur est spécialement dédiée – la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) – qui est devenue pleinement opérationnelle au début de 2014. Le gouvernement a également mis en place un fonds de garantie pour les prêts dans des secteurs qu’il considère comme prioritaires (FONGIP) et un fonds souverain pour des investissements stratégiques (FONSIS); néanmoins, beaucoup de place à l’amélioration demeure. Un besoin de coordination entre ces différentes activités se fait sentir, et un équilibre entre les investissements directs et la viabilité à long terme de ces investissements doit être trouvé. Enfin, le coût du crédit demeure élevé. Le Sénégal a fait des progrès dans la réalisation de ses priorités d'inclusion financière. Le Ministère de l'Économie, des Finances et du Plan (MEFP) a démontré son engagement ferme envers l'inclusion financière en signant la Déclaration de Maya et en mettant en œuvre plusieurs initiatives visant à améliorer cette dernière, ainsi que l'accès au financement pour les PME. Ces initiatives incluent : plusieurs campagnes de sensibilisation et une enquête générale sur l’inclusion financière qui ont été menées par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance; plusieurs mécanismes ont également été mis en place pour améliorer l'accès au crédit pour les PME; en 2011, le MEFP en collaboration avec CGAP a effectué un diagnostic sur la protection des consommateurs; depuis 2010, l'Observatoire de la Qualité des Services Financiers a fait place à la résolution extrajudiciaire en matière de questions financières entre client individuel et firme; les autorités sénégalaises sont également membres de réseaux mondiaux et régionaux, et font partie de partenariats stratégiques dans le but de rendre les services financiers plus accessibles aux 2 milliards d’individus non bancarisée. En particulier, le Sénégal est parmi les 60 pays en développement qui sont membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière. Les membres de l'AFI sont de 21 banques centrales et d’autres autorités règlementaires de pays en développement . Ensemble, ils représentent près de 90 pour cent de la population non financièrement incluse. Le Sénégal est également un pays membre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Ensemble avec les autres 22 pays membres , le Sénégal construit les bases d'une politique économique et monétaire commune et cohérente qui cherche à lutter contre la pauvreté et pour l'inclusion financière. Enfin, le Sénégal fait partie 23 de la Zone Franc . La BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l'Ouest) fait partie du Partenariat Mondial pour l'Inclusion International (GPFI : Global Partnership for Financial Inclusion), lancé en 2010 par le G20, et regroupant des gouvernements, des banques centrales, des institutions publiques et privées du secteur financier des pays membres et non membres du G20. Par ailleurs, le Sénégal fait partie d’un groupe de travail des banques centrales des pays francophones sur l’inclusion financière qui a 3 principaux objectifs : (1) partager les expériences des pays membres en matière de renforcement de l’inclusion financière, (2) identifier des problématiques communes, et (3) formuler des recommandations générales en matière de renforcement de l’inclusion financière. Ce groupe de recherche s’est réuni pour la première fois en février 2015 à Dakar, ce qui a mené à la publication d’un rapport en 2016. Ces initiatives visant à 21 Les pays d’Afrique membres de l’AFI sont : le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, le Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Libéria, le Madagascar, le Malawi, la Namibie, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, le Sierra Leone, la République d'Afrique du Sud, la Tanzanie, le Togo, l’Ouganda et la Zambie. 22 Le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Togo, le Mali, le Niger. 23 La Zone Franc regroupe 14 pays d'Afrique sub-saharienne (en Afrique de l'Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo; et en Afrique Centrale : le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad), les Comores et la France. 22 renforcer l’inclusion financière en Zone Franc portent à la fois sur la promotion de la demande (baisser des coûts d’ouverture et de fonctionnement des comptes, améliorer la protection des consommateurs) et de l’offre (soutenir le développement du secteur des services financiers mobiles). Au niveau régional, une stratégie de l'inclusion financière est presque achevée et a été présentée aux différents bailleurs de fonds et partenaires de développement. La stratégie insiste fortement sur le besoin de synergie des stratégies nationales avec le niveau régional. En outre, plusieurs outils pour promouvoir l'inclusion financière et la stabilité ont déjà été mis en œuvre: (i) un bureau de crédit a été mis en place avec l'aide du GBM sous l'égide de la Banque Centrale régionale (BCEAO); (ii) le cadre règlementaire et de surveillance de la microfinance a été renforcé; (Iii) un nouveau cadre pour les opérateurs de services financiers mobiles a été créé; (iv) un fonds régional de garantie des dépôts est mis en place; (v) plusieurs droits et frais pour les services bancaires ont été interdits dans le but d'accroître l'accès aux banques; (vi) et il y a un projet actuellement en cours visant à promouvoir une standardisation accrue des droits et des frais pour encourager la concurrence. L’analyse suivante du Module de l’Incusion Financière sert à renforcer la compréhension de l’état de l’inclusion financière au Sénégal, et à fournir un contexte utile afin d’interpréter les résultats sur les capacités financières. La récolte de données d’enquête auprès d’individus, autrement dit du côté de la demande, peut fournir un aperçu estimable en matière d’utilisation, de valeur et de limitations de services financiers existants. Les données d’enquête sur la demande facilitent également l’analyse de la variation de la modélisation entre différents segments de population, et la mesure du chevauchement des différents comportements financiers, comme l’épargne, l’emprunt et l’exécution des paiements. Les données et l’analyse présentées ici peuvent être employées dans le but d’identifier des populations prioritaires, d’établir des cibles d’inclusion financière nationale et de concevoir des réformes et des interventions pouvant faire avancer l’inclusion financière au Sénégal. Finalement, les données peuvent fournir une enquête de référence contre laquelle le progrès des réformes et des initiatives peut être mesuré. Des cycles d’enquête futurs feront la lumière sur l’amplitude du changement du paysage de l’inclusion financière du Sénégal, ainsi que de l’étendue du progrès et de l’uniformité de sa distribution à travers les différents segments de population et les régions. 1.2 Mesures Principales de l’Inclusion Financière Selon cette Enquête sur les capacités financières menée en 2015, 17,4 pour cent des adultes interrogés au Sénégal déclarent posséder un compte dans une institution financière formelle. Il s’agit ici d’un moyen de mesure couramment utilisé pour la comparaison internationale. Si on 24 compare son niveau d'inclusion financière à d'autres économies de l’Afrique de l’Ouest à revenu moyen inférieur, le Sénégal est dans le milieu du peloton, même s’il se situe bien en deçà du niveau moyen des autres économies d'Afrique subsaharienne. Cette tendance s’aligne de façon générale avec les autres indicateurs du secteur financier du Sénégal comparativement à ses pays pairs (voir le Tableau 2). Le Global Findex et les enquêtes sur la capacité financière du GBM montrent que le niveau d'inclusion financière au Sénégal a augmenté entre 2011 et 2014-2015, passant de près de 6 pour cent en 2011 à près de 15,4 pour cent en 2014 et pour atteindre son niveau actuel en 2015. Lorsque les investissements, les pensions privées, et les produits d'assurance sont considérés comme des produits financiers formels, l'Enquête révèle que 19,9 pour cent des adultes sénégalais utilisent des produits financiers formels. De plus, le Tableau 3 synthétise le progrès atteint sur le plan de l’inclusion financière entre 2011 et 2015. Les résultats de 2015 seront analysés en détail dans les sections suivantes. 24 La détention d’un compte formel (« financièrement inclus ») correspond dans l’Etude de la Capacité Financière au Sénégal au pourcentage de répondants qui déclarent avoir un compte (seul ou avec quelqu’un d’autre) dans une banque ou un autre type d’institution financière (de crédit formel, d’hypothèque, de crédit d’institution de microfinance ou du système financier décentralisé, de carte de débit ou de crédit, d’épargne formelle, des comptes courants ou d’épargne) ou personnellement en utilisant un service d’argent mobile au cours des 12 derniers mois. 23 Tableau 2. Indicateurs de l’Inclusion Financière et du Développement par Pays Détention d’un Succursales Entreprises Crédit intérieur PIB par compte dans une bancaires ayant recours fourni par le habitant institution commerciales aux banques secteur ($ US financière formelle (par 100 000 pour financer bancaire constants de (% des adultes) adultes) leurs (% du PIB) 2005) investissements (% des entreprises) Sénégal 17,4 (CapFin 2015) 4,6 (2013) 19,2 (2014) 814 (2014) 15,4 (Findex 2014) Bénin 16,6 (2014) 3,5 (2014) 3,8 (2009) 24,9 (2014) 671 (2014) Burkina Faso 14,3 (2014) 3,4 (2013) 25,6 (2009) 23,4 (2014) 511 (2014) Côte d’Ivoire 34,3 (2014) 4,6 (2013) 3,9 (2009) 18,4 (2014) 1080 (2014) Mali 20,7 (2014) 3,9 (2014) 29,3 (2010) 22,8 (2014) 469 (2014) Niger 6,7 (2014) 1,5 (2013) 9,3 (2009) 14,2 (2014) 293 (2014) Togo 18,2 (2014) 4,6 (2014) 16,9 (2009) 32,2 (2014) 430 (2014) Tous les pays à 41,8 (2014) 8,2 (2014) 21,4 (2014) 61,3 (2014) 1252 (2014) revenu intermédiaire, tranche inférieure L'Union 15,2 (2014) 4,2 (2014) 19,2 (2014) 22,7 (2014) 610 (2014) Économique et Monétaire Ouest Africaine L'Afrique 28,9 (2014) 3,9 (2014) 18,3 (2014) 65,7 (2014) 1034 (2014) subsaharienne (seulement pays en voie du développement) Source: Les données sur la détention d’un compte formel sont extraites de l’Enquête sur la Capacité Financière, au Sénégal (2015) et du Global Findex de 2014 (pour les autres économies); les données concernant la pénétration des succursales de banques commerciales ainsi que les données au sujet du financement des sociétés sont tirées de l’Enquête sur le Données d’Entreprises (dernière année disponible pour chaque pays); les informations sur le crédit intérieur par rapport au PIB et du PIB par habitant sont extraites des Indicateurs du développement mondial. Tableau 3. Évolution de l’Inclusion Financière 2011 - 2015 Indicateur d’Impact Evolution des Indicateurs d’Inclusion Financière 2011 2014 2015 Pourcentage d’adultes détenant un compte 5,8 15,4 17,4 d’opérations pour une réserve de valeur Pourcentage d’adultes épargnant dans une 3,7 6,5 6,4 institution financière formelle Pourcentage d’adultes ayant un prêt 3,5 3,5 3,0 Pourcentage d’adultes détenant une carte de 0,7 1,0 1,8 crédit Source : les données de 2011 proviennent du Global Findex de 2011. Les données de 2014 proviennent du Global Findex de 2014. Les données de 2015 proviennent de l’Enquête sur les Capacites Financières du GBM (Sénégal) de 2015. Cependant, il existe dans toutes les catégories socioéconomiques et démographiques, comme le genre et les zones d’habitations urbaine et rurale, des variations significatives dans la dimension élargie de l’inclusion financière. Comme le démontre la Figure 1, les hommes sont plus susceptibles de 8,5 points que les femmes d'être inclus financièrement, une différence qui reste statistiquement significative même en tenant compte des revenus, de l'éducation, et d’une gamme d'autres caractéristiques 24 25 individuelles (voir le Tableau 10) . L'une des principales raisons de l'inclusion financière inférieure des femmes vient du fait qu'elles participent généralement moins aux décisions financières et budgétaires du ménage. Seulement 23 pour cent des femmes ont déclaré être responsables des dépenses quotidiennes de leur ménage, comparativement à 36 pour cent des hommes. En outre, 43 pour cent des femmes ont déclaré n’être pas responsables des dépenses quotidiennes du ménage. Les 34 pour cent restantes ont déclaré partager cette responsabilité avec leur mari ou avec un autre membre du ménage. De plus, près de 32 pour cent des femmes interrogées ont déclaré ne pas être les principales responsables en ce qui a trait à la planification et la prévision des dépenses importantes, qu’elles soient attendues ou non, contre 25 pour cent des hommes. Une raison plausible expliquant l'inclusion moindre des femmes repose dans l’utilisation très répandue de tontines comme une autre possibilité en dehors des moyens conventionnels pour accéder au crédit et pour économiser de l'argent. Une tontine est un groupe d’épargne rotatif dans lequel les membres contribuent des montants régulièrement et se voient prêter chacun à leur tour le montant total collecté. Figure 1. Inclusion Financière par Genre, Zone d’Habitation (Urbaine/Rurale) et Revenu Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les Sénégalais vivant en milieu urbain sont significativement plus susceptibles d'être financièrement inclus : 22 pour cent des adultes y vivant déclarent utiliser un produit financier formel comparativement à 13 pour cent de leurs homologues ruraux. Comme le démontre la Carte 1, il existe aussi une inégalité dans l'accès aux services financiers en fonction de la région habitée. Alors que les adultes sénégalais de la région élargie de Thiès, Diourbel et Dakar ont un niveau d'inclusion financière qui est d'environ 4 points supérieurs au taux moyen national, les répondants de Ziguinchor, Louga, Tambacounda et Kédougou présentent le taux d'inclusion financière le plus bas, près de la moitié du niveau moyen national. 25 Le modèle de régression à variables multiples inclut les variables de contrôle suivantes : l’âge, le genre, le niveau d’éducation, la zone d’habitation – urbaine ou rurale, le revenu, la personne qui détient le statut de chef dans le ménage, le statut d’emploi, l’épargne en enfance et la consommation des médias. 25 Carte 1. Inclusion Financière par Région (en Pourcentage) 7,7 – 10,2 10,2 – 12,7 12,7 – 15,2 15,2 – 17,7 17,7 – 20,2 20,2 – 22,7 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Une forte corrélation existe entre le revenu et l'inclusion financière. L'écart entre les riches et les pauvres est encore plus grand d’après l’analyse de régression (voir le Tableau 10). Alors que 24 pour cent des Sénégalais du quartile supérieur de la distribution des revenus déclarent utiliser un compte formel, seulement 7 pour cent de ceux du quartile inférieur déclarent la même chose. Comme la section 1.2 le détaille, la population aisée semble prioriser les prêts hypothécaires : leur pourcentage est égal à deux fois la moyenne. Environ 4 pour cent d'entre eux bénéficient exclusivement de produits de crédit formel, soit 1 pour cent de plus que la moyenne. Plus de 3 pour cent des personnes fortunées bénéficient de produits de microfinance, soit 1 pour cent de plus que la moyenne générale. Environ 3 pour cent d’entre elles utilisent des cartes de crédit (contre 2 pour cent en moyenne) et 6 pour cent utilisent des cartes de débit (contre 3 pour cent en moyenne). Près de 14 pour cent de la population qui appartient au quartile de revenu des plus fortunés utilisent des comptes chèque et d’épargne des banques commerciales et postales, soit 4 pour cent de plus que la moyenne. Près de 9 pour cent des plus nantis utilisent exclusivement des produits d’épargne formelle contre 6 pour cent en moyenne. La stabilité du revenu semble encourager le recours à l’épargne et aux produits de crédit, et donc d’augmenter l’inclusion financière. Seize pour cent des personnes avec un revenu instable sont 26 financièrement incluses contre 18 pour cent de ceux avec un revenu stable , une différence qui est statistiquement significative (voir le Tableau 10). De plus, les personnes ayant un revenu instable ont plus recours aux produits financiers formels autres (comme l’assurance, les pensions et les investissements), vraisemblablement en guise d’épargne de précaution pour compenser la fluctuation de leurs revenus. Sans surprise, le niveau moyen du revenu mensuel (156 000 francs CFA) pour ceux ayant des revenus instables est 1,6 fois celui de ceux ayant un revenu stable (98 000 francs CFA). 26 Un revenu stable est défini comme étant un revenu qui ne varie pas de saison en saison (ou durant différentes périodes de l’année). 26 Il semble y avoir une corrélation entre une participation dans la vie active et l'inclusion financière. : le secteur informel et les travailleurs indépendants utilisent davantage le secteur financier formel. Le segment de la population exclue du monde du travail, les chômeurs et les retraités sont généralement légèrement moins financièrement inclus que ceux qui appartiennent à la population active. Ceux travaillant dans les secteurs formels et informels ont davantage recours aux produits et services financiers. Les travailleurs autonomes et les travailleurs du secteur informel sont davantage inclus financièrement (21 pour cent) que ceux travaillant dans le secteur formel (15 pour cent). Ceci n’est pas surprenant si on tient en compte que le revenu mensuel de ces premiers (151 150 francs CFA) est en moyenne 8,5 pour cent plus élevé que celui de ceux employés par le secteur formel (139 200 francs CFA). Les revenus plus élevés des travailleurs autonomes ou de ceux appartenant au secteur informel, relativement à ceux appartenant au secteur formel, expliquent aussi la raison pour laquelle ces premiers utilisent dans une proportion plus importante les institutions et les produits financiers formels. De plus, il y a 8 fois plus de travailleurs autonomes et de travailleurs appartenant au secteur formel que d’employés appartenant au secteur formel. La taille même de ces groupes crée une mesure incitative commerciale évidente pour que tous les fournisseurs de services financiers répondent à leurs besoins. Figure 2. Inclusion Financière par Statut d’Emploi Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Une forte relation inverse existe entre l'inclusion financière et la taille du ménage. En fait, les ménages de plus grande taille ne sont pas nécessairement les plus pauvres, mais sont les moins financièrement inclus. L'inclusion financière semble diminuer lorsque la taille du ménage augmente, passant de 19,4 pour cent pour les ménages de 1 à 3 personnes, à 17,1 pour cent pour les ménages de 10 à 12 personnes. Ce résultat tient en dépit du fait que le revenu des ménages augmente avec le nombre de personnes possédant un revenu personnel, et donc avec la taille du ménage. Les grands ménages comptent généralement plus d'adultes, ce qui se traduit par une aide plus informelle entre ses membres et par une augmentation du revenu global de ces ménages. La solidarité familiale semble jouer un rôle essentiel en tant que filet de sécurité ou système de protection de base au Sénégal. Cette caractéristique est rassurante compte tenu du fait que la majorité de la population sondée (plus de 70 pour cent) est composée de ménages ayant plus de 7 personnes, et que près de 22 pour cent des Sénégalais appartiennent à un ménage de plus de 12 personnes. 27 1.3 Utilisation des Produits Financiers Les sections suivantes détaillent les types d'institutions et les produits spécifiques utilisés par les adultes sénégalais, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système financier formel. L'analyse est organisée par type d'institution financière. Chaque section présente la connaissance globale des répondants à une institution donnée et examine les tendances historiques de leur consommation, par exemple si un répondant a fait appel aux services de cette institution auparavant, et son utilisation actuelle. 1.3.1 Banques Commerciales et Postales La force du secteur bancaire du Sénégal ne s’accompagne pas d’une forte utilisation des institutions bancaires par les adultes sénégalais. Le secteur bancaire domine le système financier du Sénégal. La dernière décennie a vu l’amélioration et la diversification de l'offre de produits et services financiers au Sénégal. En fin 2014, le système bancaire sénégalais comptait 22 banques (19 banques et 3 succursales de banques étrangères) et 2 institutions financières spécialisées. Le total des actifs du système 27 bancaire sénégalais atteint 4 622 751 millions de francs CFA en 2014. En dépit d'être le deuxième plus grand secteur financier dans la zone UEMOA, les parts de marché du Sénégal diminuent lentement (de 21 pour cent en 2012 à 19,5 pour cent en 2014). En fait, même si le marché a progressé de 12,1 pour cent de 2013 à 2014, sa croissance a été inférieure à celle des autres pays de la zone UEMOA. En 2014, les crédits domestiques au secteur privé et les dépôts bancaires domestiques représentaient respectivement 28 33,5 pour cent et 36,5 pour cent du PIB . Bien que ces résultats se comparent bien avec ceux des pays de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire, les dépôts bancaires domestiques sont inférieurs au niveau médian (qui est de 39,2 pour cent), et les deux indicateurs sont également inférieurs à ceux des pays comme le Maroc, qui obtient de meilleurs scores grâce aux grandes réformes du secteur financier qu’il a entreprises. Dans ce dernier cas, le crédit domestique octroyé au secteur privé et les dépôts bancaires domestiques 29 représentaient 68,6 pour cent et 90 pour cent du PIB , respectivement. En ce qui concerne l’accès aux services bancaires, le secteur comportait en 2014 1 335 989 comptes par l'intermédiaire de 381 points de services et 409 Distributeurs Automatiques de Billets (DAB). Cet accès s’est légèrement amélioré au cours des dernières années. Le nombre de DAB (par 100 000 adultes) était de 3,92 en 2010 et a augmenté à 4,82 en 2013. Le nombre de succursales de banques commerciales (par 100 000 adultes) a augmenté de 0,42 pour cent au cours de cette même période (4,16 contre 4,58 pour cent). Ceci demeure un niveau relativement bas de pénétration en comparaison aux économies à revenu intermédiaire de la tranche inférieur (voir le Tableau 2 et le Tableau 4), ce qui explique en partie le faible niveau d'utilisation des produits bancaires au Sénégal. Comme la Figure 3 l’indique, alors que près de sept adultes sur dix déclarent « être informés sur la présence des banques », leur utilisation suit une tendance différente : seulement 29 pour cent des adultes sénégalais déclarent avoir déjà détenu un compte dans une banque commerciale ou postale, un pourcentage qui varie largement entre les différents segments de la population. 27 BCEAO, “Rapport annuel de la Commission Bancaire”, 2014. 28 WBG, Financial Sector Reform and Strengthening Initiative (FIRST), The Program Management Unit, [trad] « Enquête de projet pour travailler avec les autorités sénégalaises dans le but d’élaborer une Stratégie Nationale d’Inclusion Financière détaillée (SNIF) et un plan d’action pour la mise en place de réformes rendant le secteur financier plus inclusif et facilitant l’accès au crédit pour les PME ». 29 Ibid. 28 Tableau 4. Indice de Pénétration des Distributeurs Automatiques de Billets Distributeurs automatiques de billets Différence (2010 vs 2013) (DAB) (par 100 000 adultes) 2010 2013 Sénégal 3,9 4,8 0,9 Bénin 2,4 4,3 1,9 Burkina Faso 1,3 2,7 1,3 Côte d’Ivoire 3,9 5,9 2,0 Mali 2,9 4,3 1,4 Niger 0,6 1,3 0,7 Togo 2,8 4,8 2,0 Tous les pays à revenu 8,5 13,1 4,6 intermédiaire, tranche inférieure L'Afrique subsaharienne 3,1 4,7 1,6 (seulement pays en voie du développement) Source : Les données sur les distributeurs automatiques de billets sont extraites des Indicateurs du développement de la Banque mondiale. Les Sénégalais vivant dans les zones urbaines sont plus susceptibles de connaître et d'utiliser les produits bancaires. L'écart entre zone urbaine et zone rurale est large. Seulement 21 pour cent des répondants vivant dans des zones rurales déclarent avoir ou avoir déjà eu un compte, par rapport à 38 pour cent des citadins. Le modèle de régression multivariée par facteurs sociaux et démographiques, présenté dans le Tableau 11 et le Tableau 12, démontre que le fait de vivre dans une zone urbaine est fortement corrélé à l'utilisation des services bancaires. L'analyse par facteurs de villages suggère que les Sénégalais sont plus susceptibles d'utiliser les services bancaires lorsqu’ils habitent les zones riches, ont un niveau de vie élevé et sont situés à des distances rapprochées des banques. Une raison possible expliquant cet écart est le manque d'information, étant donné que près de 37 pour cent de ceux qui vivent dans les zones rurales ont déclaré ne pas connaître les produits et services offerts par les banques, contre seulement 26 pour cent de ceux qui vivent en milieu urbain. En fait, l’analyse de régression du Tableau 24 démontre que la notoriété du produit financier est fortement et positivement corrélée avec l'utilisation des services bancaires. Celle du Tableau 13 met clairement en évidence la probabilité élevée des populations urbaines de connaître les produits ou services bancaires comparativement aux populations des zones rurales. La zone d’habitation est aussi une variable dominante lorsqu’on analyse les données par genre. Les hommes sont plus susceptibles de connaître et d’avoir accès aux produits bancaires financiers (voir le Tableau 11 et le Tableau 13). 29 Figure 3. Connaissance et Utilisation des Banques Commerciales et Postales par Caractéristiques Individuelles Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Le revenu est une caractéristique clé indiquant qui est le plus susceptible d’utiliser les services bancaires. L'analyse de régression (Tableau 11) suggère que les clients des banques sont plus susceptibles d'avoir un niveau de revenu élevé ou moyen. Comme le présente la Figure 3, l'écart le plus important cependant est celui qui sépare le plus haut et le plus bas quartile de revenu. La population la plus nantie (41 pour cent) « a ou a déjà eu un compte dans une banque commerciale ou postale » contre seulement 12 pour cent des plus pauvres, ce qui représente une différence de 29 pour cent. Si environ 24 pour cent de la population la plus riche a déclaré ne pas être familiarisée avec les services offerts par les banques, 44 pour cent de ceux appartenant au quartile inférieur ont dit la même chose. Cette différence du niveau de sensibilisation reste significative quand on analyse la régression présentée dans le Tableau 13. Une analyse du type de services bancaires utilisés actuellement par les Sénégalais révèle que les produits les plus communs sont les comptes bancaires, suivis par les cartes de crédit, les prêts et les hypothèques. Environ 10 pour cent des adultes sénégalais déclarent utiliser actuellement un compte de dépôt ou un compte chèques. L'analyse de régression révèle encore une fois des disparités significatives dans l'utilisation des comptes bancaires à travers toutes les caractéristiques socioéconomiques et démographiques individuelles (voir le Tableau 14). Les hommes sont 4 pour cent plus susceptibles d’utiliser un compte bancaire que les femmes (12 pour cent contre 8 pour cent), une différence qui se maintient même en neutralisant d’autres caractéristiques socioéconomiques et démographiques. Le revenu est un autre facteur déterminant pour expliquer l'utilisation du compte bancaire : les plus nantis sont plus de sept fois plus susceptibles que les pauvres d'avoir un compte dans une banque. Le lieu d’habitation est également significativement associé à la probabilité d'avoir un compte. Ceux qui vivent dans les zones urbaines sont plus susceptibles d’avoir un compte bancaire : 13 pour cent des résidents urbains ont un compte, contre seulement 6 pour cent des adultes vivant dans les zones rurales. Seulement 4 pour cent des adultes déclarent profiter de crédit formel d'une banque ou d’une carte de crédit avec les hommes, les personnes fortunées et les résidents urbains étant de nouveau les individus les plus susceptibles de l’affirmer. Ces résultats sont conformes avec les indicateurs du Global Findex 2014 où 3,5 pour cent des adultes sénégalais déclarent avoir emprunté auprès d’une institution financière formelle au cours de l’année. L’Enquête mondiale du Global Findex indique notamment que l'utilisation des cartes de crédit est de l’ordre de 1 pour cent. Les résultats de l'Enquête sur la Capacité 30 Financière spécifient que l'utilisation des cartes de crédit s’approche de 2 pour cent, démontrant une légère augmentation. Au Sénégal, les riches sont presque trois fois plus susceptibles de déclarer utiliser une carte de crédit que les pauvres : environ 3 pour cent du quartile le plus riche des adultes déclarent utiliser les cartes de crédit, contre moins d'un pour cent du quartile le plus pauvre. La population la plus prospère est aussi deux fois plus susceptible d'avoir un crédit formel que la population la plus pauvre (près de 2 pour cent par rapport à moins de 1 pour cent). Environ 3 pour cent des hommes déclarent avoir actuellement un crédit formel ou une carte de crédit, relativement à 1 pour cent des femmes. Une raison possible pouvant expliquer ces faibles taux de crédit formel est que l'accès au financement en général est limité. Le caractère informel d'une partie importante de l'économie, combinée à l'absence d'un pouvoir judiciaire indépendant, a amené les banques à adopter un comportement très prudent en matière d'octroi de crédit. Le financement du logement demeure un secteur relativement peu développé au Sénégal : seulement 1,5 pour cent des adultes ont actuellement un produit hypothécaire. Un facteur possible qui peut influer sur l'indice hypothécaire est le faible taux d'urbanisation sénégalaise (3,6 pour cent) par rapport à d'autres économies d'Afrique subsaharienne comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui eux 30 ont un indice de 5,2 pour cent en moyenne. D'autre part, le niveau d'accessibilité au logement au 31 Sénégal (31 pour cent) est également loin derrière les autres pays à revenu intermédiaire inférieur tels 32 que le Burkina Faso (42 pour cent), la Côte d'Ivoire (59 pour cent) et le Mali (39 pour cent) . De même, les produits de retraite privés sont utilisés par près de deux pour cent de la population, et les investissements (comme les actions, obligations, actions, etc.) ne sont utilisés que par moins d'un pour cent des adultes sénégalais. En particulier, 9 pour cent sont au courant de l'existence d'occasions de placements sur le marché financier régional. En dépit du fait que le Sénégal est parmi les huit pays membres de la Bourse 33 Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), la Bourse régionale , les banques, les produits de placement, et les maisons de courtage au Sénégal ne sont généralement que peu utilisés pour plusieurs raisons, mais principalement en raison du niveau de pauvreté moyen des résidents de ce pays. Les coûts relativement élevés des services financiers liés aux opérations de bourse ainsi que les impôts sur les gains sont deux 34 raisons possibles qui éloignent les Sénégalais de ce type d'investissement . 30 HOUSING FINANCE IN AFRICA: A Review of Some of Africa’s Housing Finance Markets. Africa Housing Finance Yearbook 2015. Centre for Affordable Housing Finance in Africa. 2015. 31 Pourcentage des ménages qui peuvent se permettre la moins chère des maisons nouvellement construites par un promoteur immobilier en 2015. 32 HOUSING FINANCE IN AFRICA: A Review of Some of Africa’s Housing Finance Markets. Africa Housing Finance Yearbook 2015. Centre for Affordable Housing Finance in Africa. 2015. 33 Senegal Financial Sector Profile, Making Finance Work in Africa, 2014. 34 Patrick Imam et Christina Kolerus, Senegal: Financial Depth and Macrostability, International Monetary Fund (Washington), 2013. 31 1.3.2 Systèmes de Paiement Transfert d'Argent Environ 39 pour cent des adultes sénégalais déclarent utiliser un service de transfert d'argent, une catégorie qui comprend des services bancaires et non bancaires. Comme démontre la Figure 4, le taux d'utilisation actuel et passé (54 pour cent) de ces services les place comme étant les plus utilisés par la population sénégalaise. Le niveau d'utilisation le plus élevé va de pair avec un niveau de sensibilisation également élevé : près de 83 pour cent des adultes sénégalais déclarent connaître les produits et services de transfert d’argent. Ces services sont principalement utilisés par les hommes, par les citadins et par ceux appartenant au quartile de revenu supérieur. Ces écarts sociodémographiques sont importants selon l'analyse de régression du Tableau 12. Alors que les banques commerciales et postales fournissent ces types de services, les institutions non bancaires telles que Western Union, Money Gram, Joni Joni et Wari sont les principaux fournisseurs. Cette composition du marché et les taux d'utilisation élevés de ces produits sont liés à la pratique d’envois de fonds personnels au Sénégal. Capturant en partie ce phénomène, l’Enquête a révélé que 23 pour cent des adultes sénégalais ont reçu de l’aide de leur famille ou de leurs amis demeurant à l’Étranger comme source de revenu de leur ménage. En fait, comme l’Encadré 1 le détaille, le Sénégal est maintenant parmi les pays du monde qui reçoit le plus de fonds personnels de l’étranger. Au sein du continent africain, le Sénégal est le troisième bénéficiaire en matière de montant de fonds personnels reçus de l’étranger parmi d’autres pays africains. En conséquence, les services de transfert d'argent dominent le marché sénégalais formel par le biais de canaux d’envois de 35 fonds aux bénéficiaires sénégalais . Figure 4. Connaissance et Utilisation des Services de Transfert d'Argent par Caractéristiques Individuelles Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 35 D’après le document « Etude sur les Transfers de Fonds des Migrants Sénégalais, Direction de la Monnaie et du Crédit, 2013 », seulement 6 pour cent des envois de fonds de l’étranger passent par des canaux informels. 32 Encadré 1. Les Envois de Fonds et les Services de Transfert d'Argent au Sénégal Les envois de fonds au Sénégal sont devenus la principale source de financement externe au cours des deux dernières décennies, dépassant largement l'importance de l'Investissement Direct Etranger et l’Aide Publique r1 au Développement . Ce changement est extrêmement significatif, car tandis que le Sénégal est un pays à revenu intermédiaire, il est également parmi les moins développés. Il se situe maintenant parmi les principaux pays dans le monde à réceptionner des envois de fonds. Dans le continent africain, le Sénégal est le troisième bénéficiaire en r2 terme de montant relatif aux autres nations africaines . En 2015, les envois de fonds ont représenté 10,3 pour cent r2 du PIB . Selon les données sur les envois de Fonds des Migrants déclarés par la Banque mondiale, il y a eu un bond dans les envois de fonds, passant de 147 millions de dollars US en 1998 à 1,4 milliard de dollars US en 2008. Depuis 2008, cependant, il n'y a eu aucune augmentation ou diminution significative déclarée et en fait, les envois de fonds r3 entre 2011 et 2015 se sont stabilisés autour de 1,6 milliard de dollars US . Cette relative stabilité dans le montant des envois de fonds reçus au Sénégal a potentiellement atteint un seuil. C’est en observant la tendance migratoire des Sénégalais qu’une explication possible émerge quant au seuil atteint par le flux d’envois de fonds au Sénégal. En 2010, d’après les chiffres conservateurs de l'OIT, les migrants r4 sénégalais étaient au nombre d’environ un demi-million (soit près de 4 pour cent de la population) . Bien qu'il soit difficile de déterminer un chiffre exact, on estime que le taux net de migration au Sénégal est resté constant depuis 2000 et a été de -1,9 par 1 000 habitants entre 2005 et 2010. D’ailleurs, environ deux tiers des migrants sénégalais r5 qui rentrent chez eux passent 15 ans ou plus à l'étranger . L'Europe et les Etats-Unis se distinguent comme les pays à partir desquels les envois de fonds sont les plus élevés, en partie grâce à des normes de collecte d'information plus r4 rigoureuses . On estime que près de 52 pour cent de tous les transferts de fonds au Sénégal viennent de l'Italie, l'Espagne et la France et que 7,7 pour cent arrivent des Etats-Unis. Le volume élevé des méthodes informelles de transferts de fonds crée une complication indéniable dans le r1 calcul du montant exact des flux d'envois de fonds au Sénégal . Selon un rapport publié par la Banque Africaine de Développement en 2009, en dépit de la forte baisse, 45 pour cent des envois de fonds étaient encore reçus par r1 l’entremise de canaux informels . L'OIT évalue qu'il y a près de 400 000 envois de fonds reçus par les ménages sénégalais chaque mois. Il existe 4 méthodes différentes de réception des envois de fonds au Sénégal : (1) les « intermédiaires financiers non bancaires » (IFNB) [y compris les services de transfert d'argent]; (2) les banques et les coopératives de crédit qui fournissent des services de transfert et d’envoi de fonds; (3) les bureaux de poste; (4) et les intermédiaires informels tels que les messagers non-formels ou même les amis qui acheminent ou facilitent l'envoi de r4 l'argent entre expéditeur et destinataire . Le manque de compétitivité des banques associé à des coûts élevés des services de transfert d'argent peut expliquer en grande partie la raison pour laquelle de nombreux Sénégalais continuent d'opter pour des méthodes informelles de transferts de fonds. À l'heure actuelle parmi les canaux officiels, les services de transfert d'argent comme Western Union ou MoneyGram font toujours partis des intermédiaires r4 financiers non bancaires dominants grâce auxquels plus de la moitié de tous les envois de fonds officiels sont reçus . Les services de transfert d'argent dominent le marché au Sénégal, comprenant près de la moitié de tous les transferts. Cette utilisation accrue est due à leur rapidité, leur fiabilité et leur accessibilité physique comparativement aux banques. Ces dernières reçoivent seulement environ 10 pour cent des transferts de fonds en raison de leurs r1 services plus lents et du manque d’accessibilité de leurs agences . Les canaux formels de transferts d'argent subissent actuellement une nouvelle vague de transformation avec l'introduction des services financiers mobiles (monnaie électronique). Les services financiers mobiles se heurtent encore à plusieurs obstacles (telle que la prestation de services transfrontaliers, parmi d’autres), cependant, vu le potentiel élevé d’expansion de ce marché, la région de l’Afrique de l'Ouest (comprenant le Sénégal) a été proactive dans ces efforts de développement ce produit innovant. À mesure que les services financiers mobiles s’étendent, les coûts associés aux transferts de fonds vont vraisemblablement baissés en raison de l'augmentation de la concurrence avec d'autres services, et ainsi encouragera potentiellement un plus grand pourcentage d’expéditeurs à utiliser des méthodes de transfert d'argent formel. r1 Fatou Cisse, Remittance Market in Africa: Chapter 8 Senegal, World Bank, 2011. r2 Migration and Remittances Factbook 2016, World Bank Group, 2016. r3 Migration and Remittances Date, World Bank Group, October 2015. r4 Remittance Transfers in Senegal: Preliminary Findings, Lessons, and Recommendations on its Marketplace and Financial Access Opportunities, International Labor Organization (ILO) (Geneva), 2010. r5 Leveraging Migration for Africa, International Bank for Reconstructive Development and World Bank (Washington), 2011. r6 State of the Industry: Mobile Financial Services for the Unbanked, Group Speciale Mobile GSMA (London), 2014. 33 Agents de Monnaie Electronique Les instruments basés sur la monnaie électronique (e-money) : en termes généraux, ces instruments impliquent un payeur détenant un compte préfinancé par transaction avec un fournisseur de services de paiement, souvent non bancaire. Plus spécifiquement, les produits comprennent l’argent en ligne lorsque les instructions de paiement sont initiée par l’Internet et l’argent mobile lorsqu’elles sont lancées via les téléphones mobiles et les cartes prépayées. Le cadre institutionnel du Sénégal, ainsi que l’infrastructure de télécommunication sans fil en place 36 ont permis le développement récent de la monnaie électronique . Le MEFP est un membre du « Better than Cash Alliance », un partenariat entre les gouvernements, les entreprises et les organisations internationales qui œuvre à faciliter la transition de l’argent comptant vers les paiements numériques en vertu du principe que ces derniers veilleront à faire progresser l'inclusion financière et aideront à réduire la pauvreté et générer de la croissance. Alors que plus de sept adultes sénégalais sur dix déclarent être familiers avec les services financiers mobiles (monnaie électronique), les données sur l'utilisation de ces produits indiquent que seulement 9 pour cent de la population rapporte avoir utilisé ces produits. Les niveaux élevés de sensibilisation reflètent vraisemblablement les efforts du gouvernement dans son développement de produits financiers innovants pour les personnes auparavant exclues des marchés financiers. Comme le démontre la Figure 5, les femmes sont tout aussi susceptibles que les hommes d’être informées des services financiers mobiles. Cependant, les hommes et la population urbaine sont plus aptes à utiliser ces services que les femmes et les habitants des zones rurales. L'analyse de régression présentée dans le Tableau 11 révèle que ces facteurs sociodémographiques sont des indicateurs fiables de l'utilisation du produit financier mobile. Figure 5. Connaissance et Utilisation des Agents de Monnaie Electronique par Caractéristiques Individuelles Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 36 Digital Financial Services in Sénégal, Facts and Figure, March 2014, MM4P UNCDF. 34 Les services financiers mobiles n’ont pas atteint leur plein potentiel. Seulement 5 pour cent de la population sénégalaise utilisent actuellement des services financiers mobiles. Par rapport à d'autres économies d'Afrique de l'Ouest (voir le Tableau 5), le Sénégal est loin derrière la Côte d'Ivoire et le Ghana, mais légèrement devant le Cameroun et la Guinée en ce qui concerne cette utilisation. Ce faible taux de pénétration des services financiers mobiles est également évident quand le Sénégal est comparé aux pays subsahariens en général. Comme l’illustre la Figure 6, le Sénégal a un taux de pénétration des services financiers mobiles (mesuré en fonction du nombre de comptes d’argent mobile par 1 000 adultes) qui se situe entre 17 et 27 fois moins que l’Uganda, le Kenya et la Tanzanie qui ensemble mènent l’utilisation des services financiers mobiles en Afrique subsaharienne. Cependant, le Sénégal possède des atouts importants qui peuvent l’aider à développer les services financiers mobiles dans un avenir rapproché. En plus d’un cadre règlementaire restructuré et l'engagement du gouvernement à développer ces services, le Sénégal a un pourcentage élevé de ménages avec au moins un téléphone mobile (voir également le Tableau 5). De plus, la diffusion numérique des services financiers au Sénégal est assurée par plusieurs intervenants qui offrent sur le marché des services diversifiés, cohérents et compétitifs : il s’agit des banques, des opérateurs de services financiers mobiles, des spécialistes de transfert d'argent, des institutions de microfinance et des émetteurs de monnaie électronique. En particulier, de nombreux 37 partenariats entre les banques et les opérateurs de réseaux mobiles ont récemment vu le jour . D’autre part, le Sénégal se porte relativement bien en ce qui a trait aux niveaux des taxes associées aux services mobiles, ce qui peut constituer une barrière importante à l’augmentation de l’inclusion 38 financière . Le Sénégal se porte relativement bien à cet égard. Comme l'illustre par la Figure 7, tandis que les utilisateurs de téléphonie mobile en Tanzanie et en Uganda doivent payer des taxes à la consommation d’environ 36 pour cent et 27 pour cent du coût total des services de téléphonie mobile, les Sénégalais paient 22 pour cent, ce qui se situe seulement légèrement au-dessus de la moyenne subsaharienne de 20 pour cent. Tableau 5. Mesures de Pénétration des Services Financiers Mobiles au Sein des Economies Utilisation des Pourcentage des Détention de Produits de SFM services ménages avec au comptes formels disponibles (GSMA) financiers moins un (% des adultes) mobiles téléphone mobile 3 ou plus de services Sénégal 4,5 82 14,4 d'argent mobile 3 ou plus de services Cameroun 1,8 65 12,2 d'argent mobile 3 ou plus de services Côte d’Ivoire 24,2 76 34,3 d'argent mobile 3 ou plus de services Ghana 13,0 81 40,5 d'argent mobile Guinée 1,4 54 6,9 2 services d'argent mobile Source : les données sur l'utilisation des services financiers mobiles et la détention de comptes formels sont tirées de l'Enquête sur les Capacités Financières de 2015 (Sénégal) et le Global Findex de 2014 (autres économies). Les données sur la pénétration des services mobiles sont tirées du Gallup World Poll de 2013. Les données sur les produits de SFM disponibles sont tirées de « The GSMA Mobile Money for Unbanked Deployment Tracker » (« 2014 State of the Industry Mobile Financial Services for the Unbanked »). 37 La division sénégalaise d’Orange, le joueur principal des services financiers mobiles de la zone de l’UEMAO, a été autorisé à émettre de la monnaie électronique par la BCEAO en décembre 2015. Millicom-Tigo a été autorisé à émettre de la monnaie électronique via la filiale Mobile Cash SA et s’est mis en partenariat avec la Banque Atlantique pour sa fiducie. Deux sociétés de transfert d'argent par SMS opèrent aussi sur le marché sénégalais, à savoir CSI-Wari et Joni Joni. (Sources : Direction de la Monnaie et du Crédit du Sénégal. Etude sur l’offre des services financiers à distance dans l’UEMOA, CGAP, juin 2012. Note par pays sur le programme de technologie, CGAP UEMOA, Juin 2011) 38 GSMA, “The mobile Economy. Sub-Saharan Africa 2015”. 35 Figure 6. Nombre des Comptes de Monnaie Electronique par 1 000 Adultes Source : Les données sénégalaises au sujet des comptes d’argent mobiles sont tirées de l’Enquête sur les Capacités Financières 2015. Les données au sujet des comptes d’argent mobile enregistrés par 1 000 adultes 2014 pour d’autres pays de l’Afrique subsaharienne provient de GSMA « The Mobile Economy. Sub-Saharan Africa 2015 » / Banque mondiale Global Findex. Figure 7. Taxes au Consommateur comme une Proportion du Coût Total du Service de Téléphonie Mobile 2014 Source : GSMA, “The mobile Economy. Sub-Saharan Africa 2015”. 36 1.3.3 Institutions de Microfinance Les banques commerciales continuent de représenter la plus grande partie du secteur financier en valeur absolue. Les institutions de microfinance (IMF), quant à elle, ont augmenté en nombre depuis plus d'une décennie et ont augmenté l’accès aux services financiers de 20 pour cent au sein de la 39 population du Sénégal . En fait, sur le plan de l’accès, les IMF et les coopératives financières (SFD) représentent une grande partie du secteur : en date de septembre 2015, elles représentaient 2 376 998 clients avec un portefeuille de crédit de 281,01 milliards de francs CFA et des dépôts valant 248 040 000 en 40 francs CFA . Cependant, selon le gouvernement du Sénégal, alors qu'il y avait une augmentation de prêts 41 encours en 2015, le nombre d'emprunteurs actifs a légèrement diminué . La majorité des IMF offre des services financiers de base (y compris des comptes d'épargne et de microcrédit) qui ciblent principalement 42 les ménages à faible revenu . Les IMF sont surtout concentrées dans les zones urbaines très denses. Néanmoins, elles sont présentes dans presque toutes les régions du pays, permettant au Sénégalais l'accès au financement même dans les zones les plus reculées. En revanche, il y a place pour une grande amélioration, car la faible densité de la population, l'absence (ou les faibles niveaux) de revenus, la précarité et le manque d'infrastructures de base (comme l'électricité) entravent le développement des IMF 43 44 dans les régions éloignées . Alors que 90 pour cent du secteur des IMF est représenté par 18 IMF , le 45 Gouvernement du Sénégal a reconnu en 2005 l'existence de plus de 800 IMF . Une loi règlementaire importante adoptée en 2008 en permet une transparence accrue. Bien que cela a conduit à la fermeture de 118 entités, les crédits et les dépôts distribués par les IMF ont continué d'augmenter. Entre 2002 et 2011, le 46 taux des crédits et des dépôts dans les IMF a été multiplié par 4 . Le plus souvent, le crédit des IMF est « alloué aux microentreprises commerciales, telles que des services de traiteur, d’agriculture et de 47 transport » . La plupart des prêts des IMF viennent à terme en moins de deux ans. Malgré les réformes et les mesures prioritaires du gouvernement afin de professionnaliser et consolider le secteur des IMF, la connaissance des produits de microfinance reste faible : un peu plus de deux adultes sur dix déclarent être familiarisés avec ces services. La connaissance du secteur de la microfinance est relativement bien repartie parmi les groupes démographiques. Les adultes vivant dans les zones rurales sont légèrement plus susceptibles d’être au courant ou d’utiliser les services de microfinance que leurs homologues en zones urbaines. Cela est probablement lié à l'accent mis par le gouvernement sur le développement agricole au cours des dernières années. Les femmes et les adultes pauvres ne sont que légèrement moins aptes à connaître ou à utiliser des services de microfinance que les adultes de sexe masculin et les plus riches (voir la Figure 8). 39 Senegal: Financial Depth and Macrostability, International Monetary Fund (Washington) 2013. 40 WBG, Financial Sector Reform and Strengthening Initiative (FIRST), The Program Management Unit, “Project Inquiry to work with the Senegalese authorities to elaborate a detailed national financial inclusion strategy (NFIS) and an action plan for implementing reforms to make the financial sector more inclusive and access to credit for SMEs easier”, 2016. 41 Le Portail de la Microfinance au Sénégal : Evolution du Secteur. 42 Senegal: Financial Depth and Macrostability, International Monetary Fund (Washington) 2013. 43 Le Portail de la Microfinance au Sénégal : Microfinance et Réduction de la Pauvreté 44 Senegal: Financial Depth and Macrostability, International Monetary Fund (Washington) 2013. 45 Le Portail de la Microfinance au Sénégal : Microfinance et Reduction de la Pauvreté 46 Senegal: Financial Depth and Macrostability, International Monetary Fund (Washington) 2013. 47 Ibid. 37 Figure 8. Connaissance et Utilisation des Institutions de Microfinance par Caractéristiques Individuelles Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les différences dans l'utilisation des services de microfinance sont moins liées aux disparités de revenus qu’à des différences dans l'utilisation des banques. Comme la Figure 9 le démontre, la différence dans l'utilisation des IMF entre les adultes les plus pauvres et les plus riches du Sénégal est négligeable, surtout quand cette différence est comparée à l'utilisation des banques. La population sénégalaise la plus riche est légèrement plus apte à utiliser les IMF. L'utilisation des banques, d'autre part, démontre une relation monotone et croissante avec le revenu. En général, l'utilisation générale des IMF demeure assez faible, ce qui limite les possibilités de faire des inférences basées sur la population ciblée par les IMF. Figure 9. Connaissance et Utilisation des Institutions de Microfinance et des Banques Commerciales et Postales par Caractéristiques Individuelles Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 38 1.3.4 Compagnies d'Assurance Le secteur de l'assurance correspond à une partie minime du système financier sénégalais, même s’il s’agit du deuxième plus grand segment du secteur financier formel après les banques. Le marché de l’assurance du Sénégal est le quatrième marché le plus large pour la CIMA après la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Gabon. En 2015, le chiffre d’affaires généré par 27 compagnies d’assurance (17 en dommage et 9 en assurance vie) s’est établi à 119 milliards de francs CFA contre 101 milliards de francs CFA en 2014, marquant une augmentation de 17,82 pour cent. Le taux de pénétration se situe à 1,46 pour cent en 48 2015 contre 1,30 pour cent en 2014 . Figure 10. Connaissance et Utilisation des Compagnies d’Assurance par Caractéristiques Individuelles Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. La connaissance des produits d'assurance est assez faible au Sénégal : moins de deux adultes sur dix déclarent être familiarisés avec ces services et leur taux d’utilisation globale est proche de deux pour cent. Les hommes sont plus susceptibles d’être au courant ou d’avoir utilisé des produits d'assurance que les femmes. Cependant, l'analyse de régression révèle que le revenu est le seul indicateur robuste quant à l'utilisation des produits d'assurance (voir le Tableau 16). À peine 0,4 pour cent des Sénégalais les plus pauvres font appel à de l’assurance et seulement 3 pour cent des plus riches en disposent actuellement. Les formes obligatoires d'assurance sont l'assurance de responsabilité civile (automobile), l’assurance sur les produits d’importation, les vaisseaux battant pavillon sénégalais et l’assurance en 49 construction pour laquelle certaines provisions restent à définir . Néanmoins, l’assurance automobile demeure le type d’assurance le plus connu, ce qui explique que la plupart des Sénégalais soient sensibilisés à ce type de produit quand on leur demande s’ils le reconnaissent. 48 Direction des assurances, Secteur des assurances sénégalaises, 2015 49 Ibid 39 1.3.5 Finance Islamique Le Sénégal est à la pointe de la finance islamique en Afrique de l'Ouest. Avec une population qui est 95 pour cent musulmane, le pays est bien placé pour mener le développement de la finance islamique dans la région. Le Sénégal a été le premier pays d'Afrique occidentale à émettre une obligation islamique en juin 2014 totalisant 208 millions de dollars, dans le but d’investir dans l’édifice administratif du MEFP. Le Sénégal a depuis servi de modèle pour le Nigeria et la Côte d'Ivoire, deux pays qui tentent de pénétrer le marché de la finance islamique. Une très faible utilisation de produits et services islamiques a été constatée. Alors que près de 12 pour cent des adultes déclarent être familiers avec les produits financiers conformes à la charia, moins de 1 pour cent des adultes sénégalais déclarent utiliser effectivement un produit conforme aux principes du 50 Murabaha . La raison donnée par 93 pour cent des répondants pour expliquer leur non-recours aux produits financiers islamiques est qu'ils ne savaient tout simplement pas que de tels produits étaient offerts ou, s’ils en avaient connaissance, ne savaient pas les institutions qui les offraient. Près de 80 pour cent des répondants déclarent ne pas avoir besoin de produits financiers islamiques (voir Figure 11). En outre, près de 65 pour cent des adultes ont indiqué que ces produits n’étaient pas disponibles là où ils vivaient. L'utilisation de la banque islamique devrait croître à court ou à moyen terme. Le gouvernement travaille à créer un cadre règlementaire qui permettra d'accroître l’offre de produits plus conformes à la charia. La récente stabilité politique du pays a généré de la confiance de la part des investisseurs arabes, qui sont aujourd'hui l'un des principaux groupes de prêt du pays. En fait, La Banque Islamique du Sénégal en partenariat avec la Banque Islamique de Développement mène l’expansion de la finance islamique au 51 Sénégal. Figure 11. Raisons de la Non-Utilisation des Produits Islamiques Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 50 Un produit respectant les principes du Murabahah s’établit par un accord de financement d'actifs de partenariat où l'institution financière achète le bien désiré pour le client, puis le vend au client en versements mensuels au prix initial plus une majoration convenue. Contrairement à un paiement d'intérêt conventionnel, les versements mensuels restent fixes par rapport au montant initial, même dans le cas de retard de paiement. 51 Islamic Finance: Sukuk for Senegal. The Africa Report. 2015. 40 Les adultes sénégalais semblent préférer les banques classiques aux banques islamiques. L’Enquête sur la capacité financière a proposé aux répondants 3 questions hypothétiques et neutres, où ils avaient à choisir leur réponse entre les banques islamiques et les banques classiques. Comme la Figure 12 le démontre, la moitié des adultes sénégalais a exprimé une préférence systématique pour les banques classiques. La proportion d’adultes ayant choisi les banques islamiques a baissé dramatiquement lorsque la prime des produits islamiques a augmenté. Figure 12. Choix d'une Institution Financière (% Privilégiant les Banques Islamiques sur les Banques Conventionnelles) Cas 1 Si vous demandiez un prêt à deux différentes institutions financières – une banque islamique et une banque conventionnelle. Toutes deux approuvent un prêt d’un an pour 50 000 francs CFA. Les mensualités auprès de la banque islamique sont de 5 000 francs CFA et les mensualités auprès la banque conventionnelle sont de 4 750 francs CFA. De quelle banque choisiriez-vous de contracter le prêt? Cas 2 Supposez maintenant que les mensualités auprès de la banque islamique sont de 5 500 francs CFA et les mensualités auprès de la banque conventionnelle sont de 4 750 francs CFA. De quelle banque choisiriez-vous de contracter le prêt? Cas 3 Les mensualités auprès de la banque islamique sont de 6 750 francs CFA et les mensualités auprès de la banque conventionnelle sont de 4 750 francs CFA. De quelle banque choisiriez-vous de contracter le prêt? Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 41 1.3.6 Les Modèles d'Epargne et de Crédit Formels et Informels Quand ils épargnent, les adultes sénégalais utilisent fréquemment des systèmes informels à la place du système financier formel. Dix-neuf pour cent des adultes déclarent utiliser des mécanismes d'épargne informels et semi-informels comme les systèmes de tontine et les groupes d'entraide. En plus de ce groupe, 3 pour cent de la population sénégalaise choisit également la méthode informelle, mais mixte, sans exclure l’utilisation de mécanismes formels. Cependant, une grande majorité des adultes déclarent ne pas épargner du tout, ce qui suggère que la faible utilisation de produits formels peut dépendre non seulement de l'offre, mais aussi de facteurs liés à la demande (voir la Figure 13). Figure 13. Mode d’Epargne Formel et Informel Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les comportements d'emprunt sont similaires à ceux observés pour l’épargne : très peu d'adultes empruntent exclusivement auprès de fournisseurs officiels. Comme le démontre la Figure 14, près du deux tiers des adultes sénégalais n’empruntent pas du tout et 28 pour cent n’empruntent que de manière informelle auprès de prêteurs d’argent, de la famille ou des amis. En outre, seulement environ 3 pour cent des adultes empruntent exclusivement auprès de fournisseurs officiels, ce qui suggère que les sources informelles de crédit sont plus accessibles et/ou plus souhaitables pour la majorité des emprunteurs. Figure 14. Forme de Crédit de Type Formel et Informel Note : « Seulement formel » comprend les adultes qui utilisent actuellement un produit hypothécaire, un prêt formel auprès d'une banque/SGBS/CBAO/Coopérative/IMF ou une carte de crédit, mais n'empruntent pas auprès des prêteurs d'argent ou de la famille/des amis. « Seulement informel » comprend les adultes qui empruntent auprès des prêteurs d'argent ou de la famille/des amis, mais n'utilisent aucun produit hypothécaire, ni de prêt formel auprès d'une banque/SGBS/CBAO/Coopérative/IMF ou de carte de crédit. Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 42 Au Sénégal, il y a aussi une différenciation selon les régions dans la manière d’emprunter. Comme le démontrent la Carte 2 et la Carte 3, l'utilisation des crédits formels et informels suit une tendance inverse dans plus de la moitié du pays. Il semble que dans les régions de Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda et Fatick où les adultes sénégalais déclarent les plus faibles taux de crédit formel, les proportions d'utilisation du crédit informel sont les plus élevés. Thiès et Diourbel présentent une tendance inverse, en d’autres mots tandis que l'utilisation du crédit formel est élevée, l'utilisation du crédit informel est faible. Carte 2. Répartition Spatiale de l'Emprunt Formel (Pourcentage des Adultes détenant du Crédit Formel) 0,4 – 1,4 1,4– 2,3 2,3– 3,3 3,3 – 4,2 4,2 – 5,2 5,2 – 6,2 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Carte 3. Répartition Spatiale de l'Emprunt Informel (Pourcentage des Adultes détenant du Crédit Informel) 5,95 – 10,95 10,95 – 15,95 15,95 – 20,95 20,95 – 25,95 25,95 – 30,95 30,95 – 35,95 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 43 1.4 Les Personnes Non-bancarisés et les Obstacles à la Détention d'un Compte Formel Au Sénégal, environ 6 millions d'adultes sont financièrement exclus, autrement dit ils n’utilisent aucun produit ou service financier formel. De façon disproportionnée, il s’agit de femmes, de pauvres et de Sénégalais vivant dans les zones rurales. En tout, 87 pour cent des femmes sénégalaises n'ont recours actuellement à un produit ou service financier formel, pas plus que 93 pour cent du quartile le plus pauvre des adultes sénégalais, ou de 87 pour cent des adultes vivant dans les zones rurales. Pourtant, comme indiqué dans le Rapport sur le Développement Financier Mondial 2014/Global Financial Development Report 2014 (Banque mondiale, 2013a), le manque d'utilisation de produits financiers ne signifie pas nécessairement un manque d'accès. Alors que certaines personnes peuvent accéder aux services financiers à des prix abordables et par la suite décider de ne pas les utiliser, d'autres peuvent ne pas avoir accès en raison de contraintes telles que les coûts excessivement élevés ou l'indisponibilité des services en raison de barrières réglementaires ou d'autres facteurs. L'Enquête sur les Capacités Financières a demandé aux répondants qui ne disposaient pas d'un compte officiel la raison pour laquelle ils n’en détenaient pas. Figure 15. Raisons pour ne pas Détenir un Compte Formel (Pourcentage des Sénégalais sans Compte Bancaire) Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. L'obstacle le plus fréquemment rapporté pour expliquer le non-recours à un compte formel est le manque d'argent pour pouvoir en détenir un. Bien que cette réponse puisse suggérer l'exclusion volontaire du secteur financier formel, cela ne signifie pas nécessairement que ces adultes ne soient pas bancables. Plutôt, cela peut refléter une analyse coûts-bénéfices de la part de ces adultes et démontrer qu’ils sont nombreux à percevoir les services bancaires comme ayant peu de valeur, non pas en termes absolus, mais par rapport à leurs niveaux actuels de revenus et à la qualité des produits bancaires. Cela pourrait être en raison de coûts non négligeables associés à la possession d'un compte formel : des coûts explicites comme un solde minimum requis et des frais de retrait, ou des coûts implicites tels que les coûts de transport. Néanmoins, cela suggère que, pour de nombreux adultes, les institutions formelles ne proposent pas de services suffisamment utiles pour gérer leurs transactions quotidiennes ou leurs économies, surtout en ce qui concerne les petits montants. Un autre sous-ensemble d’adultes non bancarisés cite explicitement les coûts associés à un compte formel : 8 pour cent d’entre eux déclarent ne pas avoir un compte à cause de leur prix élevé (voir Figure 15). 44 Cependant, beaucoup d'adultes indiquent clairement qu'ils ne sont pas intéressés par les services d’épargne et de paiement de base offerts par le secteur financier formel. Démontrant que le manque d'utilisation ne signifie pas nécessairement un manque d'accès, 19 pour cent de ceux qui n’ont pas de compte déclarent préférer utiliser de l’argent liquide et 14 pour cent d'entre eux indiquent aussi n’avoir pas besoin de produits bancaires. Bien que le manque de confiance ne soit pas une raison largement rapportée par la population non bancarisée en générale, ceux qui ont utilisé des services bancaires commerciaux et postaux dans le passé, mais n’ont plus de compte formel aujourd’hui sont plus susceptibles de citer cette raison : 5 pour cent de ces adultes déclarent la confiance comme une raison pour ne pas détenir un compte formel, comparativement à 3 pour cent chez les personnes n’ayant jamais établi de relations bancaires précédemment. 45 2 Capacité Financière La Capacité financière est la capacité d’agir dans son meilleur intérêt financier, étant donné les conditions socio-économiques environnantes. Ce faisant, elle englobe les connaissances, les attitudes, les compétences et les comportements des consommateurs en matière de gestion de leurs ressources et de la compréhension, la sélection et l’usage de services financiers qui répondent à leurs besoins. 2.1 Connaissance des Concepts Financiers Il apparaît clairement que le manque de connaissances et de compétences financières a contribué à la récente crise financière mondiale. C’est une hypothèse généralement admise que les limites dans la capacité des consommateurs à bien comprendre les produits financiers qu’ils avaient acquis et les risques qu’ils encouraient conséquemment ont contribué de manière significative aux pires crises financières depuis la Grande Dépression (Geradi et al 2010 ; Klapper et al 2012). Les connaissances et les compétences financières sont un élément clé pour permettre au Sénégal d’atteindre ses objectifs d'inclusion financière. Le MEFP souhaite promouvoir un processus plus efficace et valable pour améliorer significativement l'inclusion financière et l'accès au crédit pour les PME, comme mentionné dans le chapitre 1. Afin d'atteindre pleinement cet objectif, les autorités reconnaissent l'importance de la littératie financière pour être en mesure de prendre des décisions financières en toute connaissance de cause, et de profiter entièrement des avantages offerts par les produits et services financiers. Pour évaluer les connaissances financières des répondants et leurs compétences de base en calcul, 7 questions ont été ajoutées à l'Enquête sur les Capacités Financières au Sénégal 2015, couvrant des calculs de base et les concepts financiers tels que les taux d'intérêt, l'inflation, l'intérêt composé, la diversification des risques, et le principal rôle des produits d'assurance. Ces questions ont été posées pour mesurer les compétences et les concepts financiers considérés comme étant cruciaux pour prendre des décisions informées concernant l’épargne et l’emprunt, et pour être en mesure de gérer les risques de façon plus efficace ainsi que pour tirer parti des occasions favorables d'investissement. Un indice de littératie financière est obtenu en fonction du nombre de réponses correctes fournies par chaque participant sur les 7 questions posées. Cet indice varie de 0 à 7, où 0 indique que les répondants ont mal répondu à toutes ces questions, alors qu'un score de 7 indique que les participants à l’enquête ont une bonne compréhension des concepts financiers fondamentaux et possèdent la capacité d'effectuer des calculs mathématiques simples. L’Encadré 2 détaille les questions du formulaire sur la littératie financière. 46 Encadré 2. Questionnaire sur la Littératie Financière Question 1 Supposez que cinq frères reçoivent un don de 100 000 francs CFA (XOF). Si les frères devraient se partager l'argent également, combien chacun recevrait-il ? Question 2 Maintenant, supposez que les cinq frères doivent attendre un an pour obtenir leur part des 100 000 francs CFA (XOF) et le taux d'inflation est de 10 pour cent. Au bout d’un an, seraient-ils en mesure d’acheter : • Plus qu’ils ne pourraient aujourd’hui avec leur part d’argent • La même quantité • Moins que ce qu'ils pourraient acheter aujourd'hui • Cela dépend des choses qu'ils veulent acheter (ne pas lire) Question 3 Supposons que vous mettiez 100 000 francs CFA (XOF) dans un compte d'épargne avec un taux d'intérêt garanti de 2 pour cent par an. Vous n'avez pas effectué d'autres paiements supplémentaires sur ce compte et vous n’avez pas retiré d'argent. Combien y aurait-il dans le compte à la fin de la première année, une fois que le paiement d'intérêts aurait été effectué ? Question 4 Combien y aurait-il dans le compte au bout de cinq ans ? • Plus que 110 000 francs CFA (XOF) • Exactement 110 000 francs CFA (XOF) • Moins que 110 000 francs CFA (XOF) • Il est impossible de savoir à partir de l'information donnée (ne pas lire) Question 5 Supposons que vous ayez vu un téléviseur du même modèle en promotion dans deux magasins différents. Son prix de vente initial est de 100 000 francs CFA (XOF). Un magasin offre une remise de 15 000 francs CFA (XOF), tandis que l'autre offre une remise de 10 pour cent. Laquelle des deux formules représente la meilleure affaire, une remise de 15 000 FCFA (XOF) ou de 10 pour cent ? • Remise de 15 000 FCFA (XOF) • Ces remises sont identiques • Remise de 10% Question 6 Lequel des énoncés suivants décrit le mieux le but principal des produits d’assurance ? • Accumuler l’épargne • Se prémunir contre les risques • Effectuer des paiements ou envoyer de l'argent • Autres Question 7 Supposons que vous ayez de l'argent à investir : serait-il plus sûr d'acheter des actions d'une seule société ou d'acheter des actions de plusieurs sociétés ? • Acheter des actions d'une seule société • Acheter des actions de plusieurs sociétés Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 47 Les résultats de l’enquête indiquent que les répondants en moyenne ont pu répondre correctement à 3,5 sur 7 questions sur la littératie financière. La Figure 16 démontre que la majorité des adultes sénégalais (60 pour cent) a été en mesure de fournir entre 3 et 4 réponses correctes. Seize pour cent de l'échantillon a été en mesure de répondre correctement à 5 questions. Donner des réponses correctes à 6 questions ou plus semblait être une tâche difficile qui n'a été atteinte que par 4 pour cent des répondants, alors que seulement 0,60 pour cent a été en mesure de fournir des réponses correctes à l’ensemble des 7 questions sur la littératie financière. Environ 19 pour cent des adultes ont été en mesure de donner seulement 1 ou 2 réponses correctes. Figure 16. Répartition du Score de la Littératie Financière Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Une étude plus approfondie démontre que les Sénégalais sont plus à l’aise avec les calculs financiers simples, mais peuvent ne pas avoir les compétences nécessaires en calcul pour identifier les meilleures aubaines qui leur sont offertes ainsi que les connaissances spécifiques requises pour calculer les intérêts composés. Comme le démontre la Figure 17, presque tous les répondants ont été en mesure d'effectuer des divisions simples (92 pour cent). Plus de 50 pour cent des adultes sénégalais sont familiarisés avec le rôle des assurances et avec le concept de la diversification des risques. Ils comprennent que détenir des titres en provenance de différentes sociétés peut généralement être associés à des rendements moins risqués que la détention d'actions d'une seule société. En revanche, plus de la moitié de l'échantillon peine à comprendre les concepts financiers fondamentaux et à résoudre des tâches de calcul légèrement plus difficiles. En particulier, seulement 45 pour cent de l'échantillon démontre une compréhension des intérêts simples et du concept d'inflation. Parmi une des lacunes méritant une plus grande part de l’attention politique, il faut mentionner celle rattachée au fait que seulement un tiers des participants semble être à l'aise dans la résolution de tâches de calculs simples afin d'identifier les meilleures aubaines qui leur sont disponibles et d'estimer les intérêts composés. Comme le suggèrent les résultats de l’Enquête, les adultes sénégalais doivent déjà relever un défi en matière de concepts financiers de base. Des concepts plus complexes tels que le taux annuel effectif global (TAEG) augmente ce défi. 48 Figure 17. Vue d’Ensemble du Questionnaire de la Littératie Financière Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Des niveaux plus élevés de connaissances financières sont reliés à certains facteurs environnementaux favorables. L'analyse de régression révèle (voir le Tableau 19) que le lieu d’habitation revêt une grande importance. Ceux qui vivent au centre des villes sont susceptibles d’atteindre des scores significativement plus élevés dans le questionnaire de littératie financière comparativement à ceux qui vivent dans les autres zones urbaines, péri-urbaines ou rurales. De même, les indicateurs utilisés pour caractériser le niveau de développement socio-économique des zones d’habitation, comme « le faible taux de chômage », « la vie dans cet endroit est meilleure » et « zone riche », semblent aller de pair avec une meilleure compréhension des concepts financiers. Les résidents vivant dans des zones fortunées répondent mieux aux questions de littératie financière que ceux vivant dans des zones où les niveaux de vie sont plus bas. Ceux appartenant au quartile de revenu le plus élevé sont plus aptes à répondre correctement à plus de 5 questions du questionnaire, tandis que ceux ayant seulement fréquenté l'école secondaire ou l'enseignement professionnel sont plus susceptibles d'appartenir à des groupes vulnérables de la population, signifiant qu'ils ont répondu correctement à moins de 2 questions du questionnaire. Figure 18. Scores de la Littératie Financière par Niveaux de Revenu et d’Education : Faible (0-2), Moyen (3-4) ou Elevé (5-7) Niveau de Revenu Niveau d’Education Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 49 Encadré 3. Niveau de Dette et Connaissances Financières Les résultats de l’Enquête suggèrent aussi que les adultes ayant un niveau élevé de dette manquent de connaissances financières. La note moyenne obtenue en littératie financière par les adultes sénégalais possédant une dette plus élevée que leur salaire annuel est plus basse que celle des adultes ayant un bas taux d’endettement (moins d’un mois de revenu) ou aucune dette. Cette différence demeure significative même en contrôlant pour d’autres facteurs démographiques et socioéconomiques. Comme le démontre la Figure 19, les adultes sénégalais ayant un taux d’endettement relativement élevé sont beaucoup moins apte d’avoir une compréhension des taux d’intérêt simple et composé. En particulier, la portion de réponses correctes concernant l’intérêt simple est entre 15 et 19 pour cent inférieur pour les adultes endettés. Cette différence est de 6 et 2 pour cent en ce qui a trait à l’intérêt composé. Ce manque de connaissance rend les populations endettées plus vulnérables aux chocs économiques, comme ceux attribuables à l’augmentation du taux d’intérêt ou des périodes d’inflation, et en fin de compte a une incidence négative sur leur capacité de repayer leurs dettes existantes. Un résultat concernant le comportement d’endettement et que 43 pour cent de la population sénégalaise emprunte de l’argent pour acheter de la nourriture et d‘autres articles nécessaires. En fait, 22 pour cent de la population sénégalaise emprunte de l’argent pour acheter de la nourriture sur une base régulière, et 20 pour cent fait de même parfois. Plus du trois quarts de ceux qui indiquent emprunter de l’argent pour faire l’achat de biens essentiels ont un haut taux d’endettement (22 pour cent d’entre eux détiennent une dette supérieure à leur salaire annuel, et 55 pour cent de ce groupe, une équivalant à 2 à 12 mois de salaire). D’autre part, un regard plus attentif sur les caractéristiques significatives de ceux qui empruntent de l’argent pour faire l’achat de biens essentiels révèle que les habitants ruraux, les femmes, ceux qui ont un revenu élevé, les travailleurs autonomes et les adultes sénégalais n’appartenant plus à la population active sont plus susceptibles d’avoir ce comportement. Spécifiquement, 56 pour cent de ceux qui empruntent pour acheter des produits de première nécessité vivent en zone rurale. En ce qui a trait au revenu, tandis que 29 pour cent de ceux qui empruntent de l’argent pour payer leur nourriture gagnent un revenu élevé, environ 19 pour cent gagnent un revenu faible. En ce qui concerne le statut professionnel des individus, ceux ayant déclaré emprunter de l’argent pour acheter des biens essentiels étaient pour la plupart soit des travailleurs autonomes (37 pour cent), soit des Sénégalais n’appartenant plus à population active (23 pour cent) Un autre résultat concernant le comportement d’endettement est que 19 pour cent d’adultes sénégalais ont non seulement atteint leur seuil maximal d’endettement mais l’ont dépassé. Tandis que 10 pour cent des Sénégalais doivent rembourser de l’argent et ne peuvent se permettre d’en emprunter plus, 9 pour cent de la population a déjà atteint leur limite. Parmi ce groupe, 52 pour cent ont contracté une dette équivalant au salaire gagné durant une période allant de 2 et 12 mois et le reste (48 pour cent) détienne une dette d’un montant supérieur à un an de salaire. En particulier, les habitants de zones rurales, les hommes, les Sénégalais gagnant un revenu élevé et ceux ayant un niveau d’éducation primaire et intermédiaire sont susceptibles, de façon significative, d’emprunter des montants d’argent atteignant leur seuil d’endettement maximum ou plus (voir Figure 19). Figure 19. Les Attitudes face à l’Endettement Résultats de Littératie Financière par Dette Approximative Caractérisation des Adultes Sénégalais qui Empruntent des Ménages en Fonction du Nombre de Revenus Mensuels des Montants d’Argent Atteignant ou Dépassant leur Seuil d’Endettement Maximum Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 50 Une comparaison internationale des réponses obtenues de personnes interrogées dans 21 pays au sujet de mesures clés de littératie financière confirme que les niveaux de connaissance et de sensibilisation financières sont un défi important à relever au Sénégal, comme dans d’autres pays similaires. Le Tableau 6 donne, pour 21 pays, la proportion d'adultes ayant une bonne compréhension des concepts de base tels que l'inflation, l'intérêt simple et composé, ainsi que ceux qui sont à l'aise avec l'exécution des divisions simples. Comme on peut le voir, les répondants au Sénégal répondent bien aux questions sur la division simple. Les adultes sénégalais sont dans le milieu du peloton en ce qui concerne la compréhension de l'intérêt composé, alors que leur compréhension de l'effet que l’inflation a sur leur épargne est plus faible que dans la plupart des autres pays développés et en développement pour lesquels des indicateurs comparables sont disponibles. Tableau 6. Comparaison Inter-pays des Différents Scores de Littératie Financière Intérêt Division Pays Année Inflation Intérêt Simple Composé Simple Albanie 2011 61 40 10 89 Arménie 2010 83 53 18 86 Colombie 2012 69 19 26 86 République 2010 80 60 32 93 Tchèque Estonie 2010 86 64 31 93 Allemagne 2010 61 64 47 84 Hongrie 2010 78 61 46 96 Irlande 2010 58 76 29 93 Liban 2012 69 66 23 88 Malaisie 2010 62 54 30 93 Mexique 2012 55 30 31 80 Mongolie 2012 39 69 58 97 Maroc 2012 43 50 31 90 Mozambique 2013 28 78 28 93 Philippines 2014 49 51 29 77 Pérou 2010 63 40 14 90 Pologne 2010 77 60 27 91 Sénégal 2015 47 45 28 92 Afrique du Sud 2010 49 44 21 79 Turquie 2012 46 28 18 84 Uruguay 2012 82 50 N/A 86 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. L’autoévaluation de la littératie financière n’est pas nécessairement reflétée dans la compétence des réponses au questionnaire. Afin de replacer les résultats objectifs du questionnaire de la littératie financière dans le contexte des besoins subjectifs d’éducation, les répondants ont également été invités à autoévaluer leur connaissance et leur compréhension des termes financiers et des concepts tels que les taux d'intérêt, les produits d'assurance, les taux de change et l'inflation. Comme on le voit sur la Figure 20 et la Figure 21, lorsque l'on compare les résultats de connaissance et de compréhension pour l'intérêt, l'inflation et l'assurance, il y a une différence importante (48 pour cent des répondants en moyenne) entre le niveau de littératie financière que chacun déclare (c’est-à-dire que chacun pense avoir) et la compétence 51 réelle, telle que mesurée par le questionnaire. Une campagne de sensibilisation serait probablement utile en vue de ces résultats. Bien que près de 90 pour cent des répondants aient déclaré n’avoir jamais entendu parler de l’inflation ou ne pas savoir ce que l'inflation signifiait, 46 pour cent ont répondu correctement à la question du questionnaire financier se rapportant à ce concept. Près de 60 pour cent des répondants ont répondu correctement à la question sur le rôle de l'assurance, même si 72 pour cent ont déclaré qu’ils n’en comprenaient pas le rôle ou n’en avaient jamais entendu parler. Les données suggèrent également que 84 pour cent des répondants savent ce que sont les taux d'intérêt et plus de 56 pour cent prétendent en comprendre la signification. Les résultats du questionnaire, cependant, décrivent une image différente : 45 pour cent des répondants ont été en mesure de calculer correctement les taux d'intérêt simples et moins de 31 pour cent ont été en mesure de calculer correctement les taux d'intérêt composé. Figure 20. Connaissance des Concepts et des Produits Financiers Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 21. Comparaison des Résultats du Niveau de Compréhension Rapportée et de la Littératie Financière Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 52 Encadré 4. Vue d'Ensemble sur la Consommation des Médias Presque tous les adultes au Sénégal utilisent un téléphone mobile régulièrement et la deuxième source de médias parmi les plus utilisés est la radio. Seulement environ un tiers de la population adulte regarde la télévision régulièrement. L'Internet est plus utilisé dans les zones urbaines qu’ailleurs (68 pour cent). Comme le démontre la Figure 22, l'utilisation des téléphones portables est presque universelle, même parmi ceux ayant de faibles revenus. L'utilisation d'Internet n’est pas affectée de façon significative par le niveau de revenu (un écart d'environ 14 pour cent entre les plus riches et les plus pauvres), mais les habitants ruraux ont signalé un taux beaucoup plus faible d'utilisation (24 pour cent) que les citadins (68 pour cent); ce qui suggère que le manque de couverture adéquate d’Internet est le principal obstacle pour les personnes voulant se connecter. Parmi les autres sources de médias, il semble que les journaux locaux soient préférés par les moins instruits tandis que les journaux nationaux seraient préférés parmi ceux de l'enseignement supérieur. Figure 22. Consommation des Médias par Groupe Social et Démographique Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. L'indice de consommation des médias se réfère au nombre de sources de médias régulièrement utilisés par les répondants. 53 2.2 Connaissance des Produits Financiers Afin d'évaluer les niveaux de sensibilisation des participants aux produits financiers, l'Enquête sur les Capacités Financières s’est concentrée sur leur connaissance de produits offerts par différents types de prestataires formels et informels. En particulier, on leur a demandé s'ils étaient familiarisés avec les produits offerts par les banques commerciales, les banques postales, les banques islamiques, les IMF, les compagnies d'assurance, les bureaux de change, les opérateurs de transfert d'argent, les maisons de courtage, et les prestataires de services financiers mobiles (monnaie électronique). Un indice de sensibilisation aux produits financiers a été construit sur la base du nombre de produits financiers connus. Cet indice varie de 0 à 9, dans lequel 0 indique les répondants qui ne sont familiarisés avec aucun des produits offerts sur le marché. Les répondants ayant un score de 9 ont quant à eux déclaré être familiarisés avec les produits offerts par les neuf types de fournisseurs présents dans l’enquête. En ce qui concerne le nombre moyen de produits financiers connus, les répondants étaient familiarisés avec les produits fournis par 3,6 types de fournisseurs différents. Comme on peut le voir sur la Figure 23, plus de deux tiers de l'échantillon a indiqué connaître 3 à 5 produits, tandis que 8 pour cent connaissaient les produits financiers fournis par 6, 7 et 9 fournisseurs différents. Aucun ne connaissait l’ensemble des 9 types de produits. Seulement 1 pour cent de l'échantillon n’en connaissait aucun. Figure 23. Répartition des Scores du Niveau de Connaissance des Produits Financiers Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Une analyse approfondie dans le type de produits financiers connus révèle que les participants de l’Enquête sont principalement familiarisés avec les services de transfert d'argent (82 pour cent), suivis des produits offerts par les services financiers mobiles (monnaie électronique) (72 pour cent), des services des banques commerciales et postales (69 pour cent) et des bureaux de change (60 pour cent). Les IMF et leurs produits sont connus d'un peu moins d'un quart de l'échantillon (24 pour cent), tandis que les produits d'assurance sont connus par moins d'un sixième de l'échantillon (12 pour cent). Moins encore, seulement 9 pour cent indiquent connaître les produits offerts par les maisons de courtage, probablement en raison du fait que le marché des capitaux au Sénégal est actuellement à un stade naissant (voir la Figure 24). 54 Figure 24. Aperçu de la Connaissance des Produits Financiers par Type d’Institution Financière Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les répondants qui connaissent le moins les produits financiers offerts par les prestataires de services financiers ont tendance à vivre dans les zones rurales et à avoir un revenu faible. Comme la Figure 25 et la Figure 26 le démontrent et comme l’analyse de régression le suggère même en contrôlant pour d’autres facteurs socioéconomiques et démographiques, le niveau de revenu et le type de région habitée sont des indicateurs importants de la connaissance des produits et services financiers provenant de divers fournisseurs (voir Tableau 18 et Tableau 19). Figure 25. Fraction des Sénégalais qui Connaissent les Produits Financiers des Différents Fournisseurs par Zone Urbaine/Rurale, par Niveau de Revenu, par Âge et par Niveau d’Education Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 55 Figure 26. Fraction des Sénégalais qui Connaissent les Produits Financiers des Différents Fournisseurs par Zone Urbaine/Rurale et par Revenu Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 56 2.3 Attitudes et Comportements Financiers Même si les Sénégalais connaissent les concepts et les produits financiers de base, ils peuvent avoir de la difficulté à traduire leur connaissance en action. Pour identifier le rôle que jouent les attitudes dans l'élaboration des décisions financières des individus et voir comment les attitudes se traduisent ou pas par des comportements financiers, l'Enquête contient des questions sur les différents aspects (composantes) de la capacité financière qui portent spécifiquement sur les attitudes/motivations et les comportements. Ce chapitre donne un aperçu des points forts et des éléments à améliorer qui ont été exposés lors des réponses obtenues des Sénégalais interrogés en regard des attitudes et comportements pertinents à adopter. Dans l'ensemble des données sénégalaises, 11 principales composantes de la capacité financière peuvent être identifiées, certaines se référant à des comportements, et d'autres à des attitudes ou des motivations. L'Enquête sur l'Inclusion et la Capacité Financière au Sénégal a recueilli les différentes attitudes financières, les motivations et les comportements grâce à diverses questions qualitatives avec différents types de mesure (nominales et ordinales). Pour identifier les principales composantes de la capacité financière au Sénégal, une procédure statistique a été appliquée pour quantifier simultanément les variables catégorielles tout en réduisant la dimensionnalité des données. Cette procédure dite analyse en composantes principales (ACP) réduit l'ensemble original des variables à un ensemble plus petit de variables non corrélées (les composantes principales) qui elles, visent à expliquer la variance des données autant que possible. La méthode ACP obtient un indicateur unique (ou score) pour chaque composante. Les scores varient entre 0 (score le plus bas) et 100 (score le plus élevé). L'analyse en composantes principales réalisée au Sénégal a mis l'accent sur 11 composantes principales (ou dimensions) qui représentent 69 pour cent de la variance totale. D'autres dimensions ont été mises de côté en raison de leur faible contribution à la variance totale. Les composantes principales ayant des valeurs propres supérieures à 1 ont également été priorisées. Le Tableau 7 présente les principales attitudes qui définissent chaque dimension. Tableau 7. Composantes Principales Identifiées à Partir de l’ACP Composante ou dimension Thème 1 Prudence financière Si vous planifiez financièrement et la fréquence de la planification Si vous planifiez financièrement, et la précision de la planification Si vous préparez un plan et la fréquence à laquelle vous vous y conformez 2 Vivre selon ses moyens Si vous êtes à court d’argent et pourquoi Si vous empruntez de l’argent pour acheter de la nourriture et la fréquence de cette situation Si vous empruntez de l'argent pour rembourser vos dettes et la fréquence de cette situation 3 Épargner pour les imprévus Si vous avez un surplus d’argent et la fréquence de cette situation Si vous avez un surplus d’argent et comment vous l’utilisez Si vous pourriez couvrir une dépense imprévue demain (ou vous avez fait quelque chose pour vous assurer que vous pouvez la couvrir ou avez pensé faire quelque chose pour vous assurer que vous pouvez la couvrir) Vous essayez d'économiser de l'argent Vous essayez d'économiser de l'argent régulièrement 57 Composante ou dimension Thème Vous essayez d'avoir une certaine épargne en cas d'urgence 4 Suivre ses dépenses Si vous savez combien d’argent vous avez dépensé, avec précision Si vous savez combien d’argent vous avez de disponible, avec précision 5 Volonté de réussir Si vous êtes d’accord avec l’expression : je suis très discipliné Si vous êtes d’accord avec l’expression : j'ai toujours travaillé fort pour être parmi les meilleurs dans ce que je fais Si vous êtes d’accord avec l’expression : j'ai beaucoup d'ambition 6 Planifier ses vieux jours Si vous avez des stratégies pour faire face à vos dépenses pendant vos vieux jours qui fournissent/fourniront assez d'argent pour subvenir à vos besoins Si vous avez des stratégies pour faire face à vos dépenses pendant vos vieux jours ou vous êtes inquiet de ne pas être en mesure de couvrir vos dépenses lorsque vous ne travaillerez plus pour des raisons d’âge Si vous êtes d’accord avec l’expression de préférence inter temporelle : je me concentre uniquement sur le court terme 7 Volonté d'apprendre de l’environnement et d'améliorer sa situation financière Si vous êtes d’accord avec l’expression : j’apprends des erreurs commises par les autres Si vous êtes d’accord avec l’expression : je cherche toujours des possibilités d'améliorer ma situation 8 Impulsivité Si vous avez acheté des choses dont vous n’avez pas les moyens de vous procurer et la fréquence Si vous êtes d’accord avec l’expression : je suis impulsif 9 Vision à long terme Si vous êtes d’accord avec l’expression : je vis plus pour aujourd'hui que pour demain Si vous êtes d’accord avec l’expression : l'avenir va s'arranger tout seul Si vous êtes d’accord avec l’expression : je dis des choses avant de bien y réfléchir 10 Fixer et respecter des objectifs financiers Si vous achetez des choses qui ne sont pas nécessaires et la fréquence Si vous êtes d’accord avec l’expression : je fais des choses sans trop y réfléchir Si vous êtes d’accord avec l’expression : je vais toujours chercher de l'information ou des conseils 11 Choisir des produits financiers Envisager plusieurs possibilités avant de décider quel produit acquérir Faire des recherches jusqu'à ce que vous ayez trouvé le meilleur produit qui répond à vos besoins Vérifier les modalités et les conditions détaillées du produit avant de l’acquérir Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 58 Relativement à d'autres aspects de la capacité financière, les participants de l'Enquête démontrent des forces dans les domaines liés aux attitudes suivantes : « Vivre selon ses moyens », « Surveiller ses dépenses », « Apprendre et améliorer sa situation financière » et « Penser à l’avenir ». Selon l'ACP, les adultes sénégalais sont les plus aptes à faire bonne figure dans le domaine de « Vivre selon ses moyens » où ils atteignent le score le plus élevé (73) de tous les aspects de la capacité financière mesurés. Ce score élevé reflète le fait que près des trois quarts des adultes sénégalais interrogés n’empruntent pas d'argent pour rembourser leurs dettes. Plus de la moitié des répondants n’ont pas recours au crédit ou n’empruntent pas d'argent pour acheter de la nourriture ou pour payer d'autres biens essentiels. Bien que seulement un tiers des adultes sénégalais ne soient pas à court d'argent, la majorité des répondants (59 pour cent) le sont, mais leur situation n’est pas causée par des dépenses excessives ou par l'achat d'articles inutiles. La Figure 27 énumère les scores des différents aspects de la capacité financière en ordre décroissant. Elle indique que les deuxième, troisième et quatrième résultats les plus élevés sont obtenus pour la surveillance des dépenses (72), la volonté d'apprendre de son environnement et d'améliorer sa situation financière (71) et la planification des dépenses de vieillesse (70). Figure 27. Scores Moyens de la Capacité Financière Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. D'autre part, des attitudes et des comportements financiers qui ont trait à la discipline, la prudence et la planification semblent être un défi au Sénégal. La Figure 27 révèle en outre que par rapport à leurs quatre principaux points forts, les répondants ont en moyenne des scores beaucoup plus faibles dans les domaines liés à la prudence financière, comme la vision à long terme (53), la maîtrise de l’impulsivité (50) et la volonté de réussir (38). Les variables utilisées pour créer le score de la dimension révèlent que plus de la moitié de l'échantillon (53 pour cent) a déclaré acheter des articles inabordables. Près de 60 pour cent des adultes sénégalais interrogés ont estimé qu’ils n’avaient pas à se soucier de l'avenir et environ la moitié de l'échantillon se perçoit comme étant des personnes impulsives. L’Enquête affiche les scores les plus bas pour les comportements qui se rapportent à la sélection des produits financiers et à l'épargne. Le score pour l'attitude « Epargner pour des dépenses imprévues » repose sur les faits que deux tiers de l'échantillon ne sont pas en mesure de mettre de l'argent de côté une fois les biens essentiels achetés. En fait, plus de la moitié des adultes sénégalais n’ont pas les moyens financiers de couvrir les dépenses imprévues et n'ont aucun plan d'urgence. Près de 77 pour cent des répondants ne cherchent pas à épargner régulièrement. Le score de « Propension à épargner » va de pair avec les faibles taux d'épargne détaillés dans la section 1.3.6. Le score le plus bas est obtenu pour le choix des produits financiers. Cela n'a rien de surprenant, puisque tel que présenté dans la section 1.3, 41 59 pour cent de l'échantillon n’utilisent pas de produits financiers (formels ou informels) et 14 pour cent des adultes utilisent uniquement des produits informels. De plus, vu que les répondants ont de la difficulté à discerner le meilleur choix entre deux d’aubaines d’après la section questionnaire de l'Enquête, il n’est pas si étonnant d’observer un score plus faible dans le choix des produits financiers. Il serait important de se concentrer sur l'éducation de la population pour assurer une meilleure prise de décision économique. Une comparaison des résultats des enquêtes sur les participants dans douze pays confirme que les adultes sénégalais ont tendance à surveiller leurs dépenses et à planifier leurs dépenses de vieillesse, mais se déclinent parmi les moins compétents dans leur choix de produits financiers. Le Tableau 8 compare les scores moyens de capacité financière des adultes sénégalais obtenus dans cinq domaines différents à ceux de personnes interrogées dans différents pays où une enquête similaire a été menée. Comme on peut le constater, les scores des participants à l’Enquête du Sénégal surpassent ceux des répondants de dix autres pays en matière de suivi de leurs dépenses, et ceux de six autres nations pour la planification de leurs dépenses de vieillesse. Cependant, la comparaison entre pays confirme que les répondants sénégalais affichent la performance la plus faible dans le choix des produits financiers. Tableau 8. Comparaison Inter-pays des Différents Scores par Capacité Financière Prudence Suivre ses Vivre selon Planifier ses Choisir des Pays financière dépenses ses moyens vieux jours produits financiers Arménie 74 63 68 100 59 Colombie 80 36 75 67 57 Liban 40 44 82 71 63 Mexique 52 41 78 65 59 Mongolie 65 N/A 84 N/A 49 Mozambique 74 61 N/A 40 34 Maroc 38 54 57 6 89 Nigeria 78 48 82 N/A N/A Philippines 44 38 43 29 51 Sénégal 66 72 73 70 20 Tadjikistan 81 N/A 83 N/A N/A Turquie 60 50 68 72 52 Uruguay 71 48 81 60 N/A Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Un revenu plus élevé est une caractéristique personnelle importante fortement associée à des scores plus hauts dans les différents domaines de capacité financière. Face à de petites sources de revenus, les populations à faible revenu devraient normalement avoir une capacité inférieure à épargner et avoir plus de difficultés à être prévoyant pour leur avenir. Ceci est confirmé avec une différence notable de 25 points dans leurs scores pour leur propension à épargner pour des dépenses imprévues et un écart de 11 points dans leur propension à se soucier de l’avenir (voir Figure 28). Par rapport aux segments aisés de la population, ceux qui vivent avec les revenus les plus faibles sont aussi moins enclins à surveiller leurs dépenses, ce qui se traduit par une différence de 5 points dans cette capacité. L'analyse de régression se rapportant aux facteurs sociaux et démographiques suggère que les populations à revenu élevé sont plus enclines relativement aux populations à faible revenu à choisir des produits, à planifier pour leurs dépenses de vieillesse, à vivre selon ses moyens, à se soucier de l’avenir, à épargner et à maitriser leur impulsivité (voir Tableau 20, Tableau 21 et Tableau 22). 60 Figure 28. Scores Moyens de la Capacité Financière par Zones et par Niveau de Revenu Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. On trouve aussi que la vie en milieu rural et l'âge sont liés aux scores inférieurs de capacité financière. La Figure 28 révèle un écart entre les populations rurales et urbaines dans leur propension à vivre selon leurs moyens, à épargner et à se soucier de l’avenir. Les écarts les plus importants entre les populations urbaines et rurales sont liés à ces dernières capacités (9 et 8 points respectivement). Une autre caractéristique sociale importante associée aux capacités financières est l'âge (voir Figure 29, Tableau 20, Tableau 21 et Tableau 22). La capacité de gérer son budget correctement est de loin plus faible pour les répondants âgés de moins de 35. Ceux qui surveillent leurs dépenses ont la plupart du temps entre 35 et 54 ans et, sans surprise, la propension à planifier ses dépenses de vieillesse augmente avec l'âge. 61 Figure 29. Scores Moyens de la Capacité Financière par Âge Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Commencer à épargner à un âge précoce est un acte qui a de la valeur. Comme le montre la Figure 30, les répondants qui ont déjà épargné en enfance ont un score moyen plus élevé que leurs homologues qui n’ont pas épargné pendant la leur en regard de la dimension d’épargne dans le comportement financier. L'écart entre ces sous-catégories de répondants est de 18 points. L'analyse de régression confirme cette différence observée (voir le Tableau 21). Figure 30. Scores Moyens de la Capacité Financière par Comportement d’Epargne durant l’Enfance Source: GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 62 Encadré 5. Planifier pour ses Vieux Jours Près de 80 pour cent de la population a déclaré avoir des stratégies en place pour couvrir leurs dépenses dans leur vieillesse. Près d'un quart des répondants ont affirmé pouvoir couvrir en entier leurs dépenses dans leur vieillesse, en particulier ceux qui sont financièrement exclus, ceux qui utilisent des produits informels, ceux qui ne peuvent pas compter sur l'aide financière de leur famille et les personnes âgées de 54 ans et plus (voir la Figure 31). Les stratégies le plus souvent mises en œuvre pour prévoir les dépenses liées à la vieillesse sont de compter sur une pension du gouvernement (35 pour cent), un héritage (15 pour cent), et 14 pour cent des personnes ayant des stratégies envisagent de continuer à travailler (voir la Figure 32). Figure 31. Objectif de l'Epargne (Avoir des Stratégies pour Faire Face à ses Dépenses Pendant ses Vieux Jours ou Couvrir ses Dépenses pendant sa Vieillesse) Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 32. Stratégies Mises en Œuvre pour Faire Face à ses Dépenses pendant ses Vieux Jours ou Couvrir ses Dépenses pendant sa Vieillesse Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 63 Encadré 6. La Taille des Ménages et la Planification pour la Vieillesse L'Enquête montre que la taille du ménage agit comme un filet social efficace au Sénégal. Ceci s’observe explicitement par le comportement et l'attitude envers l'avenir qui affecte à la fois les dépenses et l'épargne. En effet, comme la Figure 33 l’illustre, plus le ménage est grand, plus il a de chances que les revenus des nombreux membres du ménage s’additionnent (même si des revenus relativement faibles sont rassemblés, ces derniers fournissent toujours les moyens pour satisfaire aux dépenses quotidiennes). Il est aussi vraisemblable que les membres d’un tel ménage pourront éventuellement bénéficier des revenus de pensions provenant de ses membres les plus âgés lorsqu'ils prendront leur retraite. Ceci se distingue par le fait que près de la moitié de la population du Sénégal est composée de ménages ayant au moins un membre de 50 ans ou plus, alors que 30 pour cent des Sénégalais vivent dans des ménages comptant au moins un membre de 65 ans ou plus. Considérant que près de 18 pour cent de toutes les personnes agées de 65 ans et plus bénéficient de prestations de retraite, et que presque autant bénéficient de pensions de survivants (conjoints ou orphelins), conserver des membres plus âgés dans le ménage ajoute à la sécurité de tous les membres plus jeunes. Figure 33. Revenu Moyen des Ménages selon la Taille des Ménages Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 34. Répartition des Ménages et de la Population Totale par Taille des Ménages Distribution des Ménages Population Totale par Taille des Ménages Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 64 3 Relation entre l’Inclusion Financière et la Capacité Financière Sans aucun doute, la capacité financière et l'inclusion financière s’influencent mutuellement. D’un côté, le manque de connaissances des produits financiers peut faire obstacle à leur utilisation, et de l’autre, c’est en les utilisant que les personnes se familiarisant avec eux et les comprennent davantage. Il s’agit d’une sorte « d'apprentissage par la pratique ». Alors que comprendre le sens du lien de causalité entre l'inclusion financière et la capacité financière dépasse le cadre de ce rapport, ce chapitre présente un aperçu des Sénégalais financièrement exclus et comment leurs connaissances financières, leurs attitudes et leurs comportements se comparent à ceux des Sénégalais inclus financièrement. 3.1 Littératie Financière et l’Inclusion Financière L’analphabétisme financier est généralement cité pour expliquer la faible demande des services financiers dans les pays en développement. Si les gens ne comprennent pas les concepts financiers et manquent de compétence en calcul de base, ils pourraient se sentir mal à l'aise face à un choix de produits financiers et, par conséquent, ne pas en consommer. Ou possiblement plus alarmant encore, ils pourraient choisir des produits qui ne répondent pas au mieux à leurs besoins ou ne pas les utiliser convenablement. Par exemple, dans une étude en Inde et en Indonésie, Cole et al. (2009) ont démontré que la littératie financière est un facteur important dans la détermination de la demande de produits financiers, en particulier parmi les personnes non instruites et financièrement analphabètes de la population. Les données de l'Enquête sur les Capacités Financières indiquent qu'au Sénégal, les différences de niveaux de littératie financière chez les utilisateurs et les non-utilisateurs de produits et services financiers formels ne sont pas substantielles. En utilisant l'indice de littératie financière mentionnée dans la section 2.1 et en divisant les répondants en 5 groupes, en fonction du nombre de questions sur la littératie financière auxquelles ils ont répondu correctement, la Figure 35 démontre que ceux qui utilisent actuellement des produits financiers formels obtiennent un meilleur score que ceux qui n’en utilisent aucun. L'analyse de régression ne dévoile aucun lien concluant entre le score de la littératie financière et l'inclusion financière (voir le Tableau 23). 65 Figure 35. Répartition des Scores de Littératie Financière par Produits Financiers Formels/Informels et Services Utilisés L’Inclusion Financière Le Type de Produit Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les Sénégalais qui utilisent ou non des instruments d'emprunt et d’épargne formels semblent avoir une faible compréhension des concepts financiers fondamentaux. La Figure 36 présente l'indice de littératie financière des Sénégalais qui épargnent et empruntent en puisant dans des sources informelles, formelles, ou les deux, et de ceux qui n’épargnent pas ou n’empruntent pas du tout. Comme le démontre la Figure 36 46 pour cent des Sénégalais qui épargnent formellement ne sont pas en mesure de répondre correctement à plus de 3 des 7 questions du questionnaire. Les Sénégalais qui n’épargnent pas, ou qui épargnent par le biais de sources informelles, ont un score légèrement plus bas (environ 50 pour cent). On note une tendance comparable parmi les emprunteurs. Les répondants avec un crédit formel ont un score de littératie financière un peu plus élevé que les répondants sans ou avec crédit informel. Presque la moitié de ces derniers ont répondu de manière incorrecte à plus de la moitié des questions d'éducation financière. 66 Figure 36. Répartition des Scores de Littératie Financière par Type d’Epargne Formelle/Informelle et par Type de Crédit Type d’Epargne Type de Crédit Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Ces faibles niveaux de compréhension des concepts financiers de base peuvent être préoccupants, en particulier pour les utilisateurs actifs de produits financiers. Pour que les produits financiers puissent fournir un maximum d'avantages, leurs utilisateurs ont besoin de comprendre comment les utiliser. 52 L'expérience a montré que l'utilisation de produits financiers sans les comprendre pleinement pourrait 53 engendrer plus de mal que de bien . Comme dans le cas de la sensibilisation financière, il semble qu’il y ait place pour des politiques visant à améliorer les niveaux de littératie financière et les compétences en 52 La plupart des preuves mettant en lumière les effets de la littératie financière sur la dette proviennent d'études dans des pays développés. Aux Etats-Unis, Lusardi et al. (2009) ont constaté que la compréhension des questions relatives à l’endettement (mesurée par des questions d'évaluation liées aux différents concepts de la dette) est en moyenne faible, et est positivement corrélée à des niveaux élevés d'endettement, ainsi que des frais et des coûts d'emprunt plus importants. Perry (2008) a constaté, quant à lui, qu’aux Etats-Unis, une fraction importante de la population (32 pour cent) a tendance à surestimer sa cote de crédit, et est également moins compétente financièrement, donc moins susceptible de planifier ses dépenses, à épargner ou investir. 53 « Au Maroc la crise du microcrédit en 2009, au cours de laquelle le risque de crédit sectoriel a grimpé pour atteindre 14 pour cent, et plus de 38 pour cent pour l’une des plus populaires institutions de microfinance, a souligné l'importance que détient l'infrastructure du marché et les efforts collectifs pour promouvoir les services liés à l'information, la recherche, la coordination, la défense des consommateurs, et le renforcement des capacités ». CGPA. « What did we Learn from the Moroccan Microcredit Crisis? » http://www.cgap.org/blog/what-did-we-learn-moroccan-microcredit-crisis. 67 numératie chez les Sénégalais, à la fois pour les utilisateurs de produits financiers formels, mais aussi pour ceux qui sont actuellement exclus du système financier formel, mais pourraient éventuellement ne plus l’être. 3.2 Connaissance des Produits Financiers et l’Inclusion Financière D'autres études dans divers contextes ont également constaté qu’une sensibilisation financière accrue peut à son tour conduire à une meilleure adoption du produit. Aux Etats-Unis, par exemple, des informations sur un régime de retraite ont été fournies au hasard à un groupe d'employés d’une université. Les travailleurs ayant reçu les informations ont été considérablement plus susceptibles d'adhérer au régime de retraite que ceux qui ne l’ont pas reçu. Ceci suggère que les individus sont plus aptes à utiliser un produit financier une fois qu'ils sont au courant de son existence et de ses avantages (Duflo et Saez, 2003). Dans la même veine, Giné et al. (2011) ont constaté que, dans l'Inde rurale, le manque de compréhension des produits d'assurance est la deuxième raison la plus souvent citée par les ménages pour laquelle ils ne souscrivent pas à un régime d’assurance pluie. Dans l'ensemble, ces études suggèrent que le manque d'utilisation des produits peut être la conséquence d’un manque de sensibilisation à leur sujet. Le manque de sensibilisation peut empêcher les gens d'utiliser des produits financiers qui pourraient leur être bénéfiques. Comme la section 1.4 le constate, la plupart des Sénégalais financièrement exclus déclarent qu’ils ne disposent pas de comptes formels parce que soit ils manquent d'argent pour en détenir un, soit ils préfèrent utiliser de l'argent liquide ou ils n’en ont pas besoin. Seule une petite fraction des répondants à l’Enquête déclare qu'ils ne font pas confiance aux banques (4 pour cent), ce qui suggère à première vue qu'au Sénégal, les obstacles liés au manque de connaissances sur les produits financiers ne sont pas importants. Cependant, lorsqu’on analyse la manière dont sont informés les Sénégalais sans comptes formels au sujet des services offerts par différents prestataires de services financiers, on semble mettre en évidence leur faible niveau de sensibilisation. En utilisant l’indice de sensibilisation aux produits financiers cité à la section 2.2, et en classant les répondants en 5 groupes selon le nombre de services financiers qu'ils connaissent, la Figure 37 et la Figure 38 illustrent des niveaux de sensibilisation faibles, même parmi les utilisateurs de comptes non formels qui déclarent comme barrières à leur exclusion des raisons non liées à la sensibilisation financière. Plus de la moitié des utilisateurs de comptes non formels ne connaissent que 1 à 3 services financiers, alors que cette proportion est de 16 pour cent pour le groupe d’utilisateurs ayant des comptes formels. L'analyse de régression suggère que, même en rajustant pour les caractéristiques socioéconomiques et démographiques des Sénégalais, la connaissance des produits financiers et la probabilité de posséder un compte formel sont étroitement liées (voir le Tableau 24 et le Tableau 25). 68 Figure 37. Répartition des Scores du Niveau de Connaissance des Produits Financiers par Raisons pour ne pas Détenir un Compte Formel Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 38. Répartition des Scores du Niveau de Connaissance des Produits Financiers par Type de Produits Financiers Formels/Informels et Services Utilisés Inclusion Financière Type de Produits Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 69 Les Sénégalais qui épargnent ou empruntent formellement semblent être très sensibilisés aux produits financiers. Comme l’indique la Figure 39, ces Sénégalais sont plus familiarisés avec les diverses institutions financières et leurs produits que ceux qui puisent uniquement dans des sources informelles, ou n’épargnent pas ou n’empruntent pas du tout. Si les prestataires de services financiers formels offrent des services de meilleure qualité, cette tendance peut suggérer que les Sénégalais détenant plus d'informations sur le secteur financier choisissent de meilleurs produits et institutions que les Sénégalais moins bien informés. Figure 39. Répartition des Scores de Littératie Financière par Type d’Epargne Formelle/Informelle et par Type de Crédit Type d’Epargne Type de Crédit Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les Sénégalais financièrement exclus sont plus familiarisés avec les services des fournisseurs moins réglementés et moins familiarisés avec les produits offerts par les institutions financières formelles. Relativement aux répondants ayant un compte formel, les répondants financièrement exclus sont familiarisés avec les produits offerts par moins d’institutions financières. Comme la Figure 40 le démontre, les prestataires financiers moins connus par les Sénégalais sans compte formel sont les prestataires formels, tels que, par ordre décroissant de connaissance, les banques commerciales et postales, les institutions de microfinance, les compagnies d'assurance, les maisons de courtage et les banques islamiques. D'autre part, leur connaissance des produits financiers offerts par les organismes de 70 transfert d'argent (80 pour cent), les bureaux de change (76 pour cent) et les services financiers mobiles (monnaie électronique) (70 pour cent) est comparativement plus élevée. Figure 40. Connaissance des Produits Financiers par Inclusion Financière et Services Utilisés Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 3.3 Attitudes/Comportements Financiers et l’Inclusion Financière Les attitudes et les comportements sont une autre dimension pertinente lors de l'analyse de l'inclusion financière. Dans les pays développés et en développement, les ménages et les entreprises n’ont souvent pas accès aux produits financiers en raison d'historiques de crédit insuffisants, de comportements financiers irresponsables, d’un chiffre d’affaires insuffisant et d’une mauvaise tenue de livre, entre autres. Il n'y a pas de différences substantielles dans les comportements financiers et les attitudes des répondants financièrement inclus, financièrement exclus, et ceux qui utilisent des produits d’épargne et de crédit formels. En utilisant les mêmes scores de capacité financière décrits dans la section 2.3, la Figure 41 et la Figure 42 démontrent que de légères différences d’attitudes et de comportements financiers apparaissent entre les Sénégalais possédant un compte formel et ceux sans compte formel. Les différences les plus notoires concernent l’épargne pour les dépenses imprévues et le choix des produits financiers (6 points derrière les adultes financièrement inclus dans chaque cas). Une tendance semblable est décelée parmi les emprunteurs et les répondants qui déclarent épargner. 71 Figure 41. Répartition des Comportements et Attitudes Financières par Inclusion Financière Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 42. Répartition des Comportements et Attitudes Financières avec ou sans les Produits Financiers Différents Type d’Epargne 72 Type de Crédit Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 73 4 Protection des Consommateurs En plus de la capacité des populations à prendre de bonnes décisions financières, la dernière crise financière mondiale a mis en évidence l'importance de la protection financière des consommateurs, la nécessité de protéger les consommateurs contre les pratiques de vente abusives et d’uniformiser les règles du jeu entre les fournisseurs et les consommateurs de services financiers. La protection des consommateurs financiers consiste à assurer une interaction équitable entre les fournisseurs et les consommateurs de services financiers. Un régime efficace de protection financière des consommateurs est essentiel pour contrebalancer le désavantage inhérent des consommateurs de services financiers vis-à-vis du pouvoir, des informations et des ressources de leurs fournisseurs. Sans des mesures de protection de base, les consommateurs peuvent trouver difficile ou coûteux d'obtenir des informations suffisantes ou de comprendre correctement les produits financiers qu'ils utilisent. La protection des consommateurs financiers est nécessaire pour assurer la stabilité des marchés financiers au Sénégal, tout en assurant que l’accès élargi aux services financiers profite aux consommateurs et à l'économie dans son ensemble. Comme indiqué dans la section 1.1, compte tenu du faible niveau d'inclusion financière au Sénégal, un certain nombre d'initiatives sont prévues ou sont déjà en place pour augmenter la sensibilisation des populations exclues du secteur financier formel. Améliorer l'accès au financement peut avoir des effets positifs importants, tant sur le plan macro, qu’au niveau de l’individu. Cependant, cela peut être dommageable si les consommateurs inexpérimentés ne sont pas protégés contre la fraude ou les pratiques commerciales déloyales. Des cadres efficaces de protection des consommateurs financiers sont également essentiels pour instaurer la confiance dans le système financier formel et pour assurer une sensibilisation élargie au secteur financier. Une incidence élevée de conflits avec les fournisseurs de services financiers ou de faibles niveaux de satisfaction à l'égard des produits financiers utilisés pourrait miner la confiance dans le système financier formel. En plus d’aggraver la situation financière des consommateurs existants, cela peut également décourager les nouveaux consommateurs potentiels d'entrer sur le marché. Ce chapitre évalue l'efficacité du régime actuel de protection des consommateurs de services financiers, en se plaçant du côté de la demande. Il se concentre sur la satisfaction des consommateurs à l’égard des produits financiers et des services et sur les recours offerts aux consommateurs et la résolution des conflits. Afin de vérifier si les produits que les adultes sénégalais financièrement inclus utilisent répondent efficacement à leurs besoins, l'Enquête sur la Capacité Financière a tenté de capturer la satisfaction globale des consommateurs à l’égard des neuf types les plus communs de fournisseurs ainsi qu’à l’égard de leurs produits et services. Pour examiner l'efficacité des mécanismes existants de recours offerts aux consommateurs, l’Enquête a également demandé aux utilisateurs de services financiers de partager leurs expériences des mécanismes internes et externes de recours actuels, et a identifié les segments de la population qui sont les plus susceptibles d'avoir rencontré un conflit avec un fournisseur de services financiers au cours des trois dernières années. 74 4.1 Satisfaction des Consommateurs à l’Egard des Produits Financiers En général, les utilisateurs de services financiers ont exprimé leur satisfaction à l’égard des services offerts par les prestataires de services financiers. Les banques s’en sortent moins favorablement que la plupart des autres types d'institutions financières. Et ce sont les IMF et les organismes de transfert d'argent qui récoltent les plus grands éloges des consommateurs (voir la Figure 43). L’Enquête n’a pas inclus de questions concernant des raisons associées à l’insatisfaction. Des enquêtes futures pourraient sonder les répondants au sujet des raisons particulières reliées à ce phénomène. Figure 43. Satisfaction des Clients vis-à-vis des Services Fournis par Types d'Institutions Financières les plus Courants Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Parmi ceux ayant déjà fait appel à des services de banques commerciales et postales, les Sénégalais appartenant aux segments à revenu élevé et les habitants des zones rurales sont moins satisfaits de leurs produits comparativement à ceux appartenant aux groupes homologues. Tel que la Figure 44 démontre, alors que 84 pour cent de ceux qui gagnent les revenus les plus faibles ayant déjà utilisés des produits bancaires ont indiqué en être satisfaits, seulement 79 pour cent de ceux gagnant un revenu élevé ont déclaré la même chose. Tandis que 81 pour cent des habitants en zone urbaine ont déclaré être satisfaits des produits offerts par les banques, le nombre correspondant pour les habitants en zones rurales est de 78 pour cent. Figure 44. Taux de Satisfaction Portant sur les Produits des Banques Commerciales et Postales Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 75 Des différences notables peuvent également être observées auprès des niveaux de satisfaction entre régions des services fournis par les banques commerciales et postales. Comme indiqué par la Carte 4 et la Carte 5, alors que Dakar, Kaolack et Kaffine présentent des niveaux élevés d’historiques d’utilisation de services bancaires, les niveaux de satisfaction de ses produits bancaires sont parmi les plus bas du pays. Cependant, Tambacounda, Kédougou et Thiès exhibent un historique moyen inférieur d’utilisation de services bancaires, mais leurs niveaux de satisfaction sont élevés. D’autre part, Ziguinchor est caractérisé par le plus bas taux d’historique d’utilisation et de satisfaction. Carte 4. Usage Historique des Banques Commerciales et Postales par Région (Pourcentage) 7,0 – 12,7 12,7 – 18,4 18,4 – 24,1 24,1 – 29,8 29,8 – 35,5 35,5 – 41,2 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Carte 5. Taux de Satisfaction Portant sur les Produits des Banques Commerciales et Postales par Région (Pourcentage) 50,22 – 71,72 71,72 – 77,50 77,50 – 78,95 78,95 – 79,83 79,83 – 82,71 82,71 – 83,72 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 76 4.1 Les Approches des Consommateurs pour Gérer les Conflits avec un Fournisseur de Services Financiers Un autre résultat important est que 11 pour cent des répondants ont eu des conflits avec leur fournisseur de services financiers, dont la majorité n’a pas tenté de les résoudre. Comme démontré dans la Figure 45, un peu plus de 1 sur 10 adultes sénégalais a déclaré avoir eu un conflit avec un prestataire de services financiers dans les dernières trois années. Ce taux d’incidence de conflits rapportés avec les prestataires de services financiers est un indice moyen relativement à d’autres pays pour lesquels un indice comparable existe. Par exemple, cette même proportion est de 25 pour cent au Maroc, 17 pour cent aux Philippines, 15 pour cent en Mozambique, 12 pour cent en Azerbaijan, 5 pour cent en Mongolie, et seulement 1 pour cent au Tadjikistan. D’autre part, comme illustré dans la Figure 45, 21 pour cent des adultes sénégalais ayant eu un conflit ont entrepris des mesures afin de le résoudre. Seulement 38 pour cent de ceux qui n’ont pas rencontré de problème ont indiqué que face à un conflit, ils tenteraient de le résoudre. Figure 45. Approche pour Gérer les Conflits avec un Fournisseur de Services Financiers Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Un examen plus approfondi des caractéristiques des individus ayant connu un conflit révèle que les habitants de zones urbaines, les personnes à revenu élevé et les adultes sénégalais en dehors de la population active étaient plus susceptibles d’avoir eu un conflit avec un fournisseur de services financiers. Comme illustré dans la Figure 46, alors que 14 pour cent des habitants en zone urbaine qui ont utilisé des produits financiers au cours des trois dernières années ont rapporté avoir connu un conflit avec un fournisseur de services financiers, le nombre correspondant pour les habitants en zone rurale est de 8 pour cent. Cette différence est encore plus marquée quand les résultats obtenus par les personnes à revenu élevé sont comparés à ceux des personnes appartenant au groupe ayant le revenu le plus bas (9 pour cent) et aussi quand les adultes sénégalais n’appartenant plus à la vie active sont mis côte à côte à ceux en faisant toujours partie. L’analyse de régression représentée au Tableau 26 démontre que ces différences sont significatives. Une autre caractéristique pertinente est l’emplacement régional (voir également Tableau 26). En particulier, les Sénégalais demeurant à Dakar et à Fatick ont connu en moyenne 4 pour cent plus de conflits avec des fournisseurs de services financiers comparativement au niveau national (voir la Carte 6). 77 Figure 46. Vue d’Ensemble des Conflits par Caractéristiques Sociales et Démographiques Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Carte 6. Vue d’Ensemble Régional des Conflits avec les Fournisseurs de Services Financiers (Pourcentage) 2,2 – 4,5 4,5 – 6,9 6,9 – 9,2 9,2 – 11,6 11,6 – 13,9 13,9 – 16,3 Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. En ce qui concerne les gestes posés en cas de litige, les réseaux sociaux et les tribunaux n’ont guère été sollicités par ceux ayant connu un conflit avec leurs fournisseurs de services financiers. Comme le démontre la Figure 47, les gestes les plus posés dans le but de résoudre les litiges étaient de cesser l’utilisation des services avant la fin du contrat (93 pour cent), de soumettre un grief à la compagnie ayant vendu le produit (50 pour cent) et de soumettre une réclamation aux autorités gouvernementales compétentes (28 pour cent). Alors que 12 pour cent ont approché les tribunaux pour réparation, seulement 78 une personne sur dix a approché le fournisseur de services pour régler le problème par l’intermédiaire d’amis, de la famille ou des aînés de la communauté. Les résultats concernant la réparation par les tribunaux s’expliquent vraisemblablement par le coût qui est perçu comme étant élevé et la longévité des procédures. Figure 47. Les Actions Prises pour Résoudre les Conflits avec les Fournisseurs de Produits Financiers Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Les principales causes d’inertie sont reliées soit aux inégalités de pouvoir ressenties entre les fournisseurs financiers et leurs clients, soit au manque de confiance ou de sensibilisation envers les autorités gouvernementales respectives pouvant être approchées lors d’une dispute. Comme le démontre la Figure 48, moins des trois quarts de ceux qui n’ont pas posé de gestes dans le but de résoudre une dispute ont rapporté, comme raison principale de leur inertie, le fait qu’ils percevaient les institutions financières comme étant trop puissantes. Les deux tiers ont déclaré penser que les autorités gouvernementales ne fonctionnaient pas correctement, suivis de 52 pour cent qui n’étaient pas au courant de l’existence d’agences gouvernementales pouvant les assister avec ce genre de problème. Presque un quart de ceux n’ayant pas tenté de résoudre un conflit ont mentionné qu’ils ne l’avaient pas fait parce qu’ils ne croyaient pas la loi en mesure de protéger adéquatement le consommateur. Entre cinq et six pour cent de ceux n’ayant pas accompli de gestes en vue de régler un conflit ont déclaré être trop gênés pour le faire ou ne pas avoir assez de temps pour suivre le processus. 79 Figure 48. Les Raisons pour ne pas Essayer de Résoudre les Conflits avec les Fournisseurs de Services Financiers Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Une enquête plus approfondie de ceux ayant connu un conflit, mais n’ayant pas accompli de gestes pour le résoudre, révèle que les habitants en zone urbaine, les femmes, les personnes gagnant un revenu élevé et les adultes sénégalais en dehors de la population active étaient plus susceptibles de demeurer passifs face à un conflit avec un fournisseur de services financiers. Comme démontré par la Figure 49, deux tiers de ceux qui n’ont pas tenté de résoudre un conflit avec un fournisseur de services financiers habitent en zone urbaine. En ce qui concerne le genre, le groupe d’adultes sénégalais qui n’ont pas réagi quand face à un conflit est composé généralement de femmes (60 pour cent) et de façon moindre d’hommes (40 pour cent). D’autre part, alors que 39 pour cent de ceux n’ayant pas accompli de gestes dans le but de résoudre un conflit sont des personnes ayant un revenu élevé, seulement 3 pour cent d’entre eux sont des personnes gagnant un revenu faible. Finalement, en ce qui a trait au statut professionnel, ceux qui n’ont pas tenté de résoudre le conflit étaient soit absents de la population active (34 pour cent), soit travailleur autonome (29 pour cent). Ces caractéristiques sont statistiquement significatives. 80 Figure 49. Caractérisation des Adultes Sénégalais qui n’ont pas Essayé de Résoudre les Conflits avec les Fournisseurs de Services Financiers Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 81 Références • Berg, Gunhild and Bilal Zia. 2013. “Financial Literacy through Mainstream Media: Evaluating the Impact of Financial Messages in a South African Soap Opera.” World Bank Working Paper, Washington, DC. • Bruhn, Miriam, Luciana de Souza Leão, Arianna Legovini, Rogelio Marchetti, and Bilal Zia. 2013. “The impact of high school financial education: experimental evidence from Brazil.” World Bank Policy Research Working Paper No. 6723, December 2013. • Buehler, R., Griffin, D. and Ross, M. 2002. Inside the planning fallacy: The causes and consequences of optimistic time predictions. Pp. 250-270 in Gilovich, T., Griffin, D. and Kahneman, D. (eds.) Heuristics and Biases: The Psychology of Intuitive Judgment. Cambridge, U.K.: Cambridge University Press. • Cole, Shawn A., Thomas Andrew Sampson, and Bilal Husnain Zia. 2009. Financial literacy, financial decisions, and the demand for financial services: evidence from India and Indonesia. Harvard Business School. • Demirguc-Kunt, Asli and Leora Klapper. 2012. “Measuring Financial Inclusion: The Global Findex Database.” World Bank Working Paper No. 6025, Washington, DC. • Di Maro, Vincenzo, Aidan Coville, Siegfried Zottel and Felipe Alexander Dunsch. 2013. “The Impact of Financial Literacy through Feature Films: Evidence from a randomized experiment in Nigeria.” Financial Literacy & Education, Russia Trust Fund. • Direction de la Monnaie et du Crédit, Ministry of Finance, Economy AMD Plan of Senegal. 2013. “Etude sur les Transfers de Fonds des Migrants Sénégalais”. • Duflo, Esther, and Emmanuel Saez. "The role of information and social interactions in retirement plan decisions: Evidence from a randomized experiment." The Quarterly Journal of Economics 118.3 (2003): 815-842. • Gerardi, Kristopher, Lorenz Goette, and Stephan Meier. 2010. “Financial Literacy and Subprime”. • Gine, Xavier, Dean Karlan, and Muthoni Ngatia. 2011. Social networks, financial literacy and index insurance. Mimeo. • Han, Rui, and Martin Melecky. 2013.” Financial Inclusion for Financial Stability: Access to Bank Deposits and the Growth of Deposits in the Global Financial Crisis.” Policy Research Working Paper 6577, World Bank, Washington. • Imam, Patrick and Kolerus, Christina. 2013. “West African Economic and Monetary Union, Financial Depth and Macrostability”. International Monetary Fund. • IMF (2015). “Can Financial Inclusion Meet Multiple Macroeconomic Goals?” Staff Discussion Note 1517, IMF: Washington, D.C. • Jack, W. and T. Suri (2014). “Risk Sharing and Transactions Costs: Evidence from Kenya's Mobile Money Revolution,” American Economic Review, 104(1): 183-223. • Karlan, Dean, et al. 2010. Getting to the top of mind: How reminders increase saving. No. w16205. National Bureau of Economic Research. • Klapper, Leora, Anna Maria Lusardi, and Georgios A. Panos. 2012. “Financial Literacy and the Financial Crisis.” World Bank Working Paper No. 5980, Washington, DC. • Muralidharan, K, P. Niehaus, and S. Sukhtankar (2014). “Building State Capacity: Evidence from Biometric Smartcards in India,” NBER Working Paper 19999, NBER, Cambridge, MA. • OECD/INFE. 2015. “National Strategies for Financial Education, OECD/INFE Policy Handbook”. • OECD/INFE. 2015. “High Level Principles National Strategies Financial Education APEC” 82 • Perry, Vanessa Gail. "Is ignorance bliss? Consumer accuracy in judgments about credit ratings." Journal of Consumer Affairs 42.2 (2008): 189-205. • Rodríguez, Catherine, and Juan E. Saavedra. 2015. “Nudging Youth to Develop Savings Habits: Experimental Evidence Using SMS Messages.” CESR-SCHAEFFER Working Paper Series Paper No: 2015-018. • Sahay, Ratna, Martin Čihák, Papa N’Diaye, Adolfo Barajas, Ran Bi, Diana Ayala, Yuan Gao, Annette Kyobe, Lam Nguyen, Christian Saborowski, Katsiaryna Svirydzenka, and Seyed Reza Yousefi. 2015a. “Rethinking Financial Deepening: Stability and Growth in Emerging Markets.” IMF Staff Discussion Note 15/08, International Monetary Fund, Washington. • Thomas, David and Francis Frizon, 2012. “Ombudsman principles striving for best practice through fundamental principles”. INFO Network. World Bank Group. • World Bank Group. 2012. “Resolving Disputes between Consumers and Financial Business: Fundamentals for a Financial Ombudsman - A Practical Guide Based on Experience in Western Europe”. • World Bank Group. 2013a. “Global Financial Development Report 2014: Financial Inclusion.” World Bank, Washington, DC. • World Bank Group. 2013d. “Financial Capability Surveys Around the World: Why Financial Capability is important and how Surveys can help.” World Bank, Washington, DC. • The World Bank Group. 2014. “Financial inclusion: a critical goal for the World Bank Group” • World Bank Group and Bank for International Settlements. 2015. Consultative report. “Payment aspects of financial inclusion.” • Yoko Doi, David McKenzie and Bilal Zia. 2012. “Who you train Matters: Identifying Complementary Effects of Financial Education on Migrant Households.” World Bank Working Paper No. WPS6157, Washington, DC. 83 Annexe A. Tableau Croisé de l’Inclusion Financière Tableau 9. Résumé des Indicateurs de l’Inclusion Financière par Caractéristiques Sociales et Démographiques Institutio n Fournisseurs de Assuran Financiè Banques Commerciales et Postales IMFs re Paiements ces Formelle Assuranc détentio Compte es n d’un Crédit de Compte Carte de Crédit personne compte Prêt hypothéc MTOs Monnaie bancaire crédit d’IMF lles / 54 aire Electroni formel générale que s Genre Total 17,4% 10% 1,8% 1,3% 1,4% 39% 5% 2% 2% Homme 21,9% 12% 2,7% 1,9% 1,9% 46% 5% 3% 3% Femme 3,4% 8% 1,0% 0,7% 0,9% 33% 4% 2% 1% Zone Urbaine 21,7% 13% 2,2% 1,0% 1,4% 49% 6% 2% 2% Rurale 13,4% 6% 1,4% 1,5% 1,4% 30% 3% 3% 1% Groupe de Revenu Premier 7,4% 2% 1,3% 1,0% 0,9% 15% 2% 1% 0% quartile Deuxième 15,4% 9% 1,1% 1,3% 0,1% 44% 4% 2% 1% quartile Troisième 16,2% 10% 1,9% 1,3% 1,7% 39% 4% 2% 2% quartile Quatrième 24,3% 14% 2,4% 1,4% 2,2% 46% 6% 3% 3% quartile Statu d’Emploi En dehors du 13,5% 8% 0,6% 1,0% 1,2% 32% 3% 2% 2% marché du travail Chômeur 12,4% 7% 2,3% 0,2% 2,4% 26% 2% 2% 0,4% Employé du 15,3% 8% 2,1% 1,8% 2,4% 39% 4% 0,5% 4% secteur formel Employé du 25,4% 14% 5,5% 1,5% 1,1% 45% 6% 5% 1% secteur informel Travailleur 19,7% 11% 0,9% 1,6% 1,6% 45% 6% 2% 3% indépendant Retraité 14,4% 9% 2,2% 1,2% 0,5% 36% 3% 1% 1% 54 La détention d’un compte formel (« financièrement inclus ») correspond dans l’Etude de la Capacité Financière au Sénégal au pourcentage de répondants qui déclarent avoir un compte (par eux-mêmes ou avec quelqu’un d’autre) dans une banque ou un autre type d’institution financière (de crédit formel, d’hypothèque, de crédit d’institution de microfinance ou du système financier décentralisé, de carte de débit ou de crédit, d’épargne formelle, des comptes courants ou d’épargne) ou personnellement en utilisant un service d’argent mobile au cours des 12 derniers mois. 84 Institutio n Fournisseurs de Assuran Financiè Banques Commerciales et Postales IMFs re Paiements ces Formelle Assuranc détentio Compte es n d’un Crédit de Compte Carte de Crédit personne compte Prêt hypothéc MTOs Monnaie bancaire crédit d’IMF lles / 54 aire Electroni formel générale que s Niveau d’Éducation Pas de 17,6% 6% 0,6% 2,3% 0,5% 39% 7% 1% 2% scolarisation École primaire 17,4% 10% 2,1% 1,3% 1,4% 39% 4% 2% 1% et enseignement intermédiaire Enseignement 17,3% 10% 0,9% 0,5% 0,9% 39% 6% 2% 4% secondaire, technique et formation professionnell e Enseignement 16,4% 10% 0,0% 0,0% 7,0% 39% 3% 2% 5% universitaire Taille du Foyer 1 – 3 membres 19,4% 12% 2,1% 1,1% 0,8% 39% 6% 3% 2% 4 – 6 membres 18,2% 10% 1,1% 2,0% 1,7% 34% 6% 2% 2% 7 – 9 membres 17,5% 11% 1,4% 1,1% 1,4% 44% 5% 1% 2% 10–12 17,0% 10% 1,5% 0,6% 0,7% 40% 6% 2% 1% membres Plus de 12 17,1% 8% 2,4% 1,5% 1,7% 37% 3% 2% 2% members Utilisation de Médias 0 - 1 média 18,6% 12% 4,0% 0,4% 3,6% 27% 4% 7% 0% 2 médias 18,6% 12% 0,8% 1,7% 1,0% 33% 3% 4% 3% 3 médias 17,1% 8% 1,7% 1,3% 1,4% 37% 5% 2% 2% 4 médias 15,3% 10% 2,6% 1,2% 1,3% 41% 3% 1% 1% 5 médias 18,4% 9% 1,2% 1,0% 1,5% 51% 8% 1% 3% 6 médias 30,7% 12% 4,0% 0,4% 3,6% 27% 4% 7% 2% Région Dakar 17,4% 14% 0,8% 0,4% 0,8% 56% 7% 1% 2% Diourbel 20,0% 6% 4,3% 2,8% 1,4% 22% 3% 2% 1% Saint-Louis et 17,8% 11% 3,1% 1,2% 1,3% 42% 4% 4% 4% Matam Tambacounda 9,6% 6% 0,5% 0,8% 1,0% 35% 3% 1% 1% et Kédougou Thiès 22,6% 6% 2,8% 2,6% 4,5% 21% 3% 5% 1% Louga 9,1% 5% 0,5% 3,1% 1,2% 17% 3% 0% 1% Fatick 13,4% 11% 1,8% 0,0% 1,0% 43% 2% 1% 1% 85 Institutio n Fournisseurs de Assuran Financiè Banques Commerciales et Postales IMFs re Paiements ces Formelle Assuranc détentio Compte es n d’un Crédit de Compte Carte de Crédit personne compte Prêt hypothéc MTOs Monnaie bancaire crédit d’IMF lles / 54 aire Electroni formel générale que s Kaolack et 18,8% 10% 2,7% 2,3% 0,6% 36% 6% 2% 2% Kaffrine Kolda et 11,0% 6% 0,1% 0,3% 2,4% 42% 2% 1% 1% Sédhiou Ziguinchor 7,7% 1% 0,6% 0,0% 1,3% 12% 1% 3% 0% Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 86 B. Contexte de l'Enquête Financière au Sénégal Figure 50. Répartition de la Population Estimée par Zone Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 51. Répartition de la Population Estimée par Région Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 87 Figure 52. Répartition de la Population Estimée par Genre Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 53. Répartition de la Population Estimée par Age Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 54. Répartition de la Population Estimée par Taille des Ménages Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 88 Figure 55. Répartition de la Population Estimée par Niveau d’Education Note : "Autre niveau d'éducation" inclut les adultes qui déclarent avoir obtenu un enseignement technique et professionnel (n=33, 1 pour cent), un enseignement supérieur universitaire (n=27, 1 pour cent), un enseignement supérieur non universitaire (n=34, 1 pour cent), une éducation spécialisée (n=19, 1 pour cent). Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 56. Répartition de la Population Estimée par le Groupe de Revenu Stable/Instable Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. Figure 57. Répartition de la Population Estimée par le Groupe de Revenu Source : GBM Enquête sur la Capacité Financière, Sénégal 2015. 89 C.Les Tableaux de Régression Chapitre 1. Inclusion Financière Tableau 10. Inclusion Financière par Caractéristiques Sociales et Démographiques Inclusion Financière Variables dans l’Equation Coefficient Age 0,0092 *** (0,0033) Homme 0,3118 *** (0,0842) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire -0,0100 (0,1181) Secondaire et technique 0,0018 (0,1437) Universitaire -0,1440 (0,2709) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre langue 0,1479 * (0,0868) Chef du foyer 0,0695 (0,1019) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,4596 *** (0,1149) Troisième quartile 0,4925 *** (0,1204) Quatrième quartile 0,7946 *** (0,1396) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,0792 (0,1627) Employé du secteur formel -0,2459 (0,1368) Employé du secteur informel 0,3029 ** (0,1368) Travailleur autonome 0,1150 (0,116) Retraité -0,4070 ** (0,1746) Village urbain 0,2503 *** (0,1801) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias -0,0618 (0,1801) 3 Médias -0,1489 (0,0106) 90 Inclusion Financière Variables dans l’Equation Coefficient 4 Médias -0,2839 (0,2056) 5 – 6 Médias -0,0856 (0,2177) Taille du ménage -0,0014 (0,0106) Revenu stable 0,2675 *** (0,0955) Epargner étant enfant -0,0621 (0,0667) Constante -2,1973 *** (0,3121) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 Tableau 11. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits Bancaires, de Compagnies de Transfert d'Argent ou de Fournisseur de Monnaie Electronique par Caractéristiques Sociales et Démographiques Utilisation de Utilisation des Utilisation des Produits Produits de Produits Bancaires Compagnies de d'Agents de Transfert Monnaie d'Argent Electronique Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient Coefficient Age 0,0096 *** 0,0190 *** 0,0217 *** (0,0033) (0,0025) (0,0044) Homme 0,3265 *** 0,3759 *** 0,3298 ** (0,0861) (0,0781) (0,1348) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire 0,2554 * 0,0423 -0,2725 (0,1362) (0,1057) (0,1868) Secondaire et technique 0,1649 0,0173 -0,0206 (0,1847) (0,1145) (0,1787) Universitaire 0,3489 0,0053 -0,3428 (0,2593) (0,212) (0,352) Lire/écrire en Wolof, Français 0,0853 -0,0713 -0,0892 ou une autre langue (0,11) (0,0926) (0,1166) Chef du foyer -0,1949 * -0,6191 *** -0,3110 ** (0,1022) (0,092) (0,1523) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,3782 *** 0,9408 *** 0,1172 (0,0931) (0,0955) (0,1391) Troisième quartile 0,5912 *** 0,7285 *** 0,2652 (0,0961) (0,1133) (0,1615) Quatrième quartile 0,9109 *** 0,8185 *** 0,5064 *** 91 Utilisation de Utilisation des Utilisation des Produits Produits de Produits Bancaires Compagnies de d'Agents de Transfert Monnaie d'Argent Electronique Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient Coefficient (0,1274) (0,1546) (0,1658) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,0672 -0,0463 -0,1584 (0,1286) (0,1382) (0,1615) Employé du secteur formel -0,1363 0,1940 -0,3899 (0,1367) (0,1709) (0,2571) Employé du secteur informel 0,0847 0,0378 0,0881 (0,1213) (0,125) (0,1729) Travailleur autonome -0,0474 0,0406 0,2673 * (0,0962) (0,1158) (0,1435) Retraité -0,2168 -0,4812 *** -0,6622 *** (0,1752) (0,1598) (0,1886) Village urbain 0,3490 *** 0,4915 *** 0,2778 ** (0,0941) (0,1252) (0,108) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias -0,0942 0,2633 -0,3074 (0,1936) (0,1753) (0,2702) 3 Médias -0,1116 0,3518 * -0,1621 (0,1961) (0,1933) (0,2563) 4 Médias -0,0913 0,2735 -0,4161 (0,2015) (0,1909) (0,2651) 5 – 6 Médias -0,1902 0,4441 ** -0,0390 (0,2107) (0,1811) (0,2851) Taille du ménage -0,0183 ** -0,0051 -0,0320 *** (0,0082) (0,0097) (0,0113) Revenu stable -0,0729 -0,1985 ** 0,2267 (0,0887) (0,0837) (0,146) Epargner étant enfant 0,0255 -0,0568 -0,0639 (0,0717) (0,0655) (0,0921) Constante -1,7713 *** -1,7961 *** -2,0708 *** (0,2779) (0,2809) (0,4157) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 92 Tableau 12. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits Bancaires par Caractéristiques du Village Utilisation de Produits Bancaires Variables dans l’Equation Coefficient Centre-ville comme groupe de référence Urbain -0,4958 *** (0,1503) Péri-urbain -0,6473 *** (0,1832) Rural (village) -0,5860 *** (0,1615) Rural, non-village -0,7789 *** (0,177) Distance en km à l’école primaire 0,0253 (0,031) Distance en km à l’école secondaire -0,0127 (0,0336) Distance en km à la clinique ou à l’hôpital -0,0515 (0,0311) Distance en km à la banque 0,0636 ** (0,0318) Distance en km à l’IMF 0,0476 (0,0377) La majorité des ménages n’ont pas accès à l’électricité à l’intérieur de la propriété comme groupe de référence La majorité des ménages ont accès à l’électricité à -0,0944 l’intérieur de la propriété (0,0942) La plupart des maisons ne disposent pas d'eau courante à l'intérieur de la propriété comme groupe de référence La plupart des maisons disposent d'eau courante à -0,0032 l'intérieur de la propriété (0,1079) L'approvisionnement en eau est un problème dans une certaine mesure comme groupe de référence L'approvisionnement en eau n'est pas un problème 0,2869 ** (0,1012) Le chômage est un problème comme groupe de référence Le chômage est un problème dans une certaine -0,0084 mesure (0,1012) Le chômage n'est pas un problème 0,3151 (0,2336) La criminalité est un problème comme groupe de référence 93 Utilisation de Produits Bancaires Variables dans l’Equation Coefficient La criminalité est un problème dans une certaine 0,0481 mesure (0,1343) La criminalité n'est pas un problème 0,0135 (0,1262) La vie des habitants de la zone est meilleure qu’il y a 5 ans La vie des habitants de la zone n’a pas changé 0,0731 depuis 5 ans (0,1145) La vie des habitants de la zone est pire qu’il y a 5 0,0286 ans (0,1499) Le standard vestimentaire est en-dessous des standards normaux comme groupe de référence Le standard vestimentaire rentre dans les 0,2370 ** standards normaux dans les régions rurales/urbaines (0,1025) Le standard vestimentaire est au dessus des 0,3407 ** standards normaux (0,147) La localité est riche (perception) comme groupe de référence La localité est moyennement riche (perception) -0,2185 (0,2158) La localité est pauvre (perception) -0,9974 *** (0,3558) Constante -0,5101 * (0,2706) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 Tableau 13. Probabilité de Connaître des Produits Bancaires par Caractéristiques Sociales et Démographiques Connaissance des Produits Bancaires Variables dans l’Equation Coefficient Age 0,0032 (0,0026) Homme 0,2779 *** (0,0786) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire 0,1762 (0,1268) Secondaire et technique 0,1489 (0,1264) 94 Connaissance des Produits Bancaires Variables dans l’Equation Coefficient Universitaire 0,1739 (0,2273) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre langue 0,1309 * (0,0727) Chef du foyer -0,0910 (0,072) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,1380 * (0,0778) Troisième quartile 0,4333 *** (0,0873) Quatrième quartile 0,5441 *** (0,0908) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,1460 (0,1277) Employé du secteur formel -0,1686 (0,1142) Employé du secteur informel 0,0116 (0,1142) Travailleur autonome -0,1903 * (0,1033) Retraité 0,0448 (0,1433) Village urbain 0,1854 *** (0,1747) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias -0,3934 ** (0,1747) 3 Médias -0,2685 (0,0071) 4 Médias -0,2150 (0,1639) 5 – 6 Médias -0,3114 * (0,174) Taille du ménage -0,0144 ** (0,0071) Revenu stable -0,1450 (0,107) Epargner étant enfant 0,0555 (0,0664) Constante 0,1133 (0,2507) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 95 Tableau 14. Probabilité de Détenir un Compte Bancaire Actuellement par Caractéristiques Sociales et Démographiques Compte Bancaire Variables dans l’Equation Coefficient Age 0,0135 *** (0,0041) Homme 0,3042 *** (0,0925) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire 0,3014 ** (0,1365) Secondaire et technique 0,3381 ** (0,1709) Universitaire 0,2079 (0,3156) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre langue 0,2016 * (0,1066) Chef du foyer -0,1331 (0,115) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,6083 *** (0,1424) Troisième quartile 0,6364 *** (0,1269) Quatrième quartile 0,9001 *** (0,1525) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,0383 (0,1658) Employé du secteur formel -0,2158 (0,1469) Employé du secteur informel 0,1485 (0,1469) Travailleur autonome 0,0146 (0,1318) Retraité -0,4375 ** (0,1918) Village urbain 0,3226 *** (0,2075) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias -0,0869 (0,2075) 3 Médias -0,3828 * (0,0105) 4 Médias -0,3546 * (0,213) 5 – 6 Médias -0,4251 * 96 Compte Bancaire Variables dans l’Equation Coefficient (0,2361) Taille du ménage -0,0189 * (0,0105) Revenu stable 0,0645 (0,1212) Epargner étant enfant 0,0291 (0,0767) Constante -2,7893 *** (0,3593) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 Tableau 15. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits des IMF ou des Bureaux de Change par Caractéristiques Sociales et Démographiques Utilisation de Utilisation de Produits d’IMF Produits de Bureaux de Change Variables dans l'Equation Coefficient Coefficient Age 0,0089 ** 0,0050 (0,0045) (0,0048) Homme 0,1235 0,3359 ** (0,1106) (0,1331) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire 0,2334 -0,1153 (0,1679) (0,2297) Secondaire et technique 0,2254 0,0695 (0,183) (0,2545) Universitaire 0,0598 0,0478 (0,3186) (0,4767) Lire/écrire en Wolof, Français 0,0060 -0,4789 *** ou une autre langue (0,0982) (0,1659) Chef du foyer -0,2407 * -0,1332 (0,1255) (0,2005) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,5080 *** 0,6162 *** (0,1084) (0,2178) Troisième quartile 0,2214 * 0,5913 *** (0,1233) (0,2241) Quatrième quartile 0,1684 1,0762 *** (0,122) (0,2684) 97 Utilisation de Utilisation de Produits d’IMF Produits de Bureaux de Change Variables dans l'Equation Coefficient Coefficient En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur 0,0238 0,1931 (0,1967) (0,2878) Employé du secteur formel 0,3610 * -1,2348 *** (0,2104) (0,3922) Employé du secteur informel 0,1012 -1,1475 *** (0,1912) (0,3257) Travailleur autonome 0,2437 -0,2730 (0,1615) (0,2061) Retraité -0,1432 0,2647 (0,2281) (0,2687) Village urbain 0,0266 -0,0987 (0,1018) (0,1277) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias 0,0871 0,3112 (0,274) (0,4524) 3 Médias -0,0061 0,5809 (0,2696) (0,4533) 4 Médias -0,1216 0,7167 (0,2677) (0,453) 5 – 6 Médias -0,0694 0,6824 * (0,2775) (0,373) Taille du ménage 0,0165 -0,0151 (0,0104) (0,0181) Revenu stable -0,1588 -0,2945 * (0,1148) (0,1676) Epargner étant enfant -0,1093 -0,0968 (0,0979) (0,156) Constante -2,3731 *** -2,7034 *** (0,377) (0,5031) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 Tableau 16. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits des Compagnies d’Assurance par Caractéristiques Sociales et Démographiques Utilisation de Produits d'Assurance Variables dans l’Equation Coefficient Age 0,0075 * (0,0041) Homme 0,0516 (0,1422) 98 Utilisation de Produits d'Assurance Variables dans l’Equation Coefficient Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire -0,3470 (0,2517) Secondaire et technique -0,1268 (0,222) Universitaire -0,3079 (0,454) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre -0,0419 langue (0,1491) Chef du foyer 0,2910 ** (0,135) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,5469 *** (0,1915) Troisième quartile 0,7406 *** (0,1779) Quatrième quartile 0,8499 *** (0,1959) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,0252 (0,3549) Employé du secteur formel 0,2355 (0,3221) Employé du secteur informel -0,2159 (0,2254) Travailleur autonome 0,1481 (0,1637) Retraité 0,1861 (0,2762) Village urbain 0,2417 (0,1602) Taille du ménage 0,0046 (0,0169) Revenu stable 0,0829 (0,1351) Epargner étant enfant -0,0046 (0,1168) Constante -2,7785 *** (0,3338) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 99 Tableau 17. Probabilité d'Avoir déjà Utilisé des Produits des Maisons de Courtage par Caractéristiques Sociales et Démographiques Utilisation de Produits des Maisons de Courtage Variables dans l’Equation Coefficient Age 0,0133 ** (0,0051) Homme -0,1327 (0,1258) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire 0,1135 (0,1518) Secondaire, technique et universitaire -0,0693 (0,1845) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre 0,1327 langue (0,1794) Chef du foyer 0,1228 (0,1405) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,0818 (0,2349) Troisième quartile 0,5803 *** (0,1922) Quatrième quartile 1,1097 *** (0,1895) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur 0,1885 (0,2344) Employé du secteur formel -0,4495 * (0,2397) Employé du secteur informel 0,1815 *** (0,91) Travailleur autonome 0,1196 (0,1637) Retraité 0,2168 (0,268) Village urbain -0,0589 (0,1241) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias -0,0608 (0,2491) 3 Médias -0,3967 (0,2446) 4 Médias -0,1410 (0,2478) 100 Utilisation de Produits des Maisons de Courtage Variables dans l’Equation Coefficient 5 – 6 Médias -0,2158 (0,2556) Taille du ménage -0,0333 ** (0,0133) Revenu stable -0,1440 (0,1865) Epargner étant enfant 0,2156 ** (0,0923) Constante -2,8544 *** (0,4769) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 101 Chapitre 2. Capacité Financière Tableau 18. Score de Littératie Financière par Caractéristiques Sociales et Démographiques Score de Score de Littératie Connaissance Financière de Produits Financiers Faible [0] Faible [0] Moyennement faible [1 Moyennement faible [1 – 3] – 3] Moyen [4] Moyen [4] Moyennement Moyennement élevé élevé [5] [5] Élevé [6 – 7] Élevé [6 – 7] Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient Age -0,0046 * 0,0042 (0,0025) (0,0026) Homme 0,0495 0,1854 ** (0,0574) (0,0738) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire -0,0820 0,1392 (0,0955) (0,1239) Secondaire et technique -0,1087 0,1619 (0,1201) (0,125) Universitaire 0,0984 0,0124 (0,1865) (0,2038) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre -0,0623 0,0877 langue (0,0797) (0,0692) Chef du foyer 0,0092 0,0313 (0,0833) (0,067) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,0754 0,2830 *** (0,0735) (0,0771) Troisième quartile 0,0486 0,4056 *** (0,0690) (0,0834) Quatrième quartile 0,0606 0,5829 *** (0,0872) (0,0895) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur 0,0870 0,0000 (0,1337) (0,0965) Employé du secteur formel -0,3049 ** -0,0309 (0,1385) (0,1294) Employé du secteur informel -0,1101 -0,0389 (0,1036) (0,1257) Travailleur autonome -0,0157 0,0103 (0,0976) (0,1263) Retraité 0,1797 0,1017 (0,1234) (0,137) 102 Score de Score de Littératie Connaissance Financière de Produits Financiers Faible [0] Faible [0] Moyennement faible [1 Moyennement faible [1 – 3] – 3] Moyen [4] Moyen [4] Moyennement Moyennement élevé élevé [5] [5] Élevé [6 – 7] Élevé [6 – 7] Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient Village urbain 0,0826 0,2974 *** (0,0661) (0,0633) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias 0,0388 -0,2053 (0,1711) (0,1718) 3 Médias 0,0605 -0,1967 (0,1578) (0,1644) 4 Médias 0,1104 -0,2106 (0,1734) (0,1713) 5 – 6 Médias 0,1503 -0,1348 (0,1787) (0,1741) Taille du ménage 0,0008 -0,0109 (0,0069) (0,0076) Revenu stable 0,1875 ** -0,1371 * (0,0818) (0,0812) Epargner étant enfant 0,0784 -0,0386 (0,0476) (0,0696) /coupe1 -3,0478 *** -1,8984 *** (0,236) (0,2566) /coupe2 -0,0695 0,6333 ** (0,2047) (0,2432) /coupe3 0,7804 *** 1,3630 *** (0,2102) (0,2482) /coupe4 1,6528 *** 2,7835 *** (0,2224) (0,257) Les estimations du modèle Probit ordonné. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 103 Tableau 19. Score de Littératie Financière par Caractéristiques du Village Score de Score de Littératie Connaissance Financière de Produits Financiers Faible [0] Faible [0] Moyennement faible Moyennement faible [1 – 3] [1 – 3] Moyen [4] Moyen [4] Moyennement élevé Moyennement élevé [5] [5 - 6] Élevé [6 – 7] Élevé [6 – 7] Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient Centre-ville comme groupe de référence Urbain -0,4747 *** -0,2039 ** (0,0974) (0,0971) Péri-urbain -0,7223 *** -0,3160 *** (0,1097) (0,1162) Rural (village) -0,2898 *** -0,4785 *** (0,1063) (0,123) Rural, non-village -0,2029 ** -0,6197 *** (0,0953) (0,1256) Distance en km à l’école primaire 0,0249 0,0027 (0,0176) (0,0199) Distance en km à l’école secondaire 0,0062 0,0112 (0,0169) (0,0223) Distance en km à la clinique ou à l’hôpital 0,0077 0,0103 (0,0213) (0,0214) Distance en km à la banque -0,0127 0,0241 (0,0181) (0,0213) Distance en km à la IMF -0,0305 0,0253 (0,019) (0,021) La majorité des ménages n’ont pas accès à l’électricité à l’intérieur de la propriété comme groupe de référence La majorité des ménages ont accès à -0,0364 -0,1014 l’électricité à l’intérieur de la propriété (0,0579) (0,0675) La plupart des maisons ne disposent pas d'eau courante à l'intérieur de la propriété comme groupe de référence La plupart des maisons disposent d'eau 0,0655 -0,0547 courante à l'intérieur de la propriété (0,0833) (0,0841) L'approvisionnement en eau est un problème dans une certaine mesure comme groupe de référence L'approvisionnement en eau n'est pas un -0,0235 0,1805 * problème (0,0717) (0,0784) 104 Score de Score de Littératie Connaissance Financière de Produits Financiers Faible [0] Faible [0] Moyennement faible Moyennement faible [1 – 3] [1 – 3] Moyen [4] Moyen [4] Moyennement élevé Moyennement élevé [5] [5 - 6] Élevé [6 – 7] Élevé [6 – 7] Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient Le chômage est un problème comme groupe de référence Le chômage est un problème dans une certaine -0,1255 * -0,0355 mesure (0,0717) (0,0784) Le chômage n'est pas un problème -0,2552 * 0,3524 ** (0,1448) (0,14) La criminalité est un problème comme groupe de référence La criminalité est un problème dans une 0,0629 0,1175 certaine mesure (0,0828) (0,0936) La criminalité n'est pas un problème 0,0649 0,0560 (0,0639) (0,0824) La vie des habitants de la zone est meilleure qu’il y a 5 ans La vie des habitants de la zone n’a pas changé 0,1219 * 0,0395 depuis 5 ans (0,0669) (0,0746) La vie des habitants de la zone est pire qu’il y a 0,1421 0,1383 5 ans (0,091) (0,1084) Le standard vestimentaire est en-dessous des standards normaux comme groupe de référence Le standard vestimentaire rentre dans les 0,1464 ** 0,0392 standards normaux dans les régions rurales/urbaines (0,0703) (0,0766) Le standard vestimentaire est au dessus des 0,1664 * 0,1093 standards normaux (0,0969) (0,1) La localité est riche (perception) comme groupe de référence La localité est moyennement riche (perception) -0,1138 -0,2911 ** (0,125) (0,1442) La localité est pauvre (perception) -0,3125 -0,8335 *** (0,2071) (0,2382) /coupe1 -3,2394 *** -2,7499 *** (0,1872) (0,1773) /coupe2 -0,2203 -0,2237 (0,1521) (0,1666) 105 Score de Score de Littératie Connaissance Financière de Produits Financiers Faible [0] Faible [0] Moyennement faible Moyennement faible [1 – 3] [1 – 3] Moyen [4] Moyen [4] Moyennement élevé Moyennement élevé [5] [5 - 6] Élevé [6 – 7] Élevé [6 – 7] Variables dans l’Equation Coefficient Coefficient /coupe3 0,6389 *** 0,5043 *** (0,1496) (0,1716) /coupe4 1,5138 *** 1,9230 *** (0,1524) (0,1826) Les estimations du modèle Probit ordonné. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 Tableau 20. Capacités Financières par Caractéristiques Sociales et Démographiques (I) Prudence Vivre Selon ses Épargner pour Suivre ses Financière Moyens les Imprévus Dépenses Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation Score de Littératie -0,8229 0,3421 -0,1770 -0,5638 Financière (0,7933) (0,4808) (0,488) (0,5499) Score de 0,6390 -0,3846 1,5256 *** 0,5732 Connaissance de Produits Financiers (0,5834) (0,5231) (0,4185) (0,5243) Age 1,0194 *** 0,0190 -0,0917 * 0,3148 *** (0,0806) (0,0606) (0,0535) (0,0595) Homme 10,2676 *** -5,2047 *** -1,3028 13,6102 *** (1,8306) (1,4048) (1,4563) (1,6809) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et -2,0975 -4,7341 ** 1,4096 -2,5032 intermédiaire (2,4743) (1,9581) (1,7368) (2,5633) Secondaire et -1,7829 -5,9030 * 3,9513 -0,1760 technique (3,7958) (3,0667) (2,4336) (2,9186) Universitaire -3,4352 -11,1668 * -0,5649 -0,3227 (4,732) (6,6105) (3,8922) (4,5062) Lire/écrire en Wolof, 3,8850 ** 1,1545 1,6154 0,3729 Français ou une autre langue (1,9062) (1,8302) (1,4807) (2,098) Chef du foyer 9,1924 *** 4,2359 ** 5,9231 *** -2,8053 ** 106 Prudence Vivre Selon ses Épargner pour Suivre ses Financière Moyens les Imprévus Dépenses Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation (1,5977) (1,7789) (1,5446) (1,3089) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile -5,7685 ** 1,7962 4,1321 *** 2,6795 (2,2615) (1,5847) (1,2882) (1,811) Troisième quartile -7,1738 *** 5,7378 *** 11,3287 *** -0,1336 (1,9366) (1,6662) (1,5917) (1,7857) Quatrième quartile -9,0040 *** 10,7343 *** 23,6734 *** 1,1244 (2,1313) (1,7742) (1,8459) (1,9052) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur 1,2330 0,5379 -0,2978 0,8835 (3,6534) (3,2548) (3,1167) (3,8254) Employé du secteur 10,5668 *** 3,7437 -2,0457 14,0723 *** formel (3,7909) (2,996) (2,8039) (3,0261) Employé du secteur 10,1022 ** 4,9175 * -0,8323 13,8377 *** informel (3,9332) (2,5648) (2,3256) (3,0907) Travailleur autonome 11,1522 *** 1,6501 0,7674 13,6841 *** (2,9333) (2,1933) (2,0416) (2,7634) Retraité -31,2482 *** 0,1635 8,7765 *** -14,0912 *** (3,2576) (3,9064) (2,8607) (3,313) Village urbain 0,1965 3,9733 *** 1,0188 0,4679 (1,8687) (1,4155) (1,6302) (1,6021) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias 2,0984 -4,7462 -4,7815 0,8525 (4,4711) (3,6602) (2,9704) (4,1737) 3 Médias 1,9697 -5,9152 * -2,8567 -0,3074 (4,2931) (3,4512) (3,0645) (3,7638) 4 Médias -0,8833 -7,2886 ** -4,5982 * -2,1537 (4,7631) (3,4622) (2,7558) (3,9375) 5 – 6 Médias 1,0139 -13,1381 *** -5,1591 -1,6179 (4,8822) (4,4103) (3,5686) (4,4016) Taille du ménage 0,0108 -0,1702 -0,2110 0,2102 (0,1754) (0,1536) (0,1407) (0,1716) Revenu stable 0,6502 -0,1950 2,8362 -3,8961 * (2,2308) (1,8) (1,8025) (2,194) Epargner étant enfant -3,0039 * 1,2465 17,7455 *** -0,2644 (1,7626) (1,4707) (1,7198) (1,5758) Constante 12,4800 75,8418 *** 11,5768 ** 47,5528 *** (7,5588) (5,463) (5,2137) (5,706) Les estimations du modèle de régression. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 107 Tableau 21. Capacités Financières par Caractéristiques Sociales et Démographiques (II) Volonté de Planifier ses Volonté Impulsivité Réussir Vieux Jours d'Apprendre et d'Améliorer sa Situation Financière Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation Score de littératie 0,2521 -0,4358 1,2562 *** 0,4744 financière (0,6259) (0,4404) (0,4658) (0,8007) Score de 0,8471 -0,6672 -1,0280 ** 0,4021 connaissance de produits financiers (0,5652) (0,4051) (0,5004) (0,5395) Age -0,0713 0,3075 *** -0,1005 * -0,1901 ** (0,0632) (0,0443) (0,0523) (0,0738) Homme -0,3575 1,2777 -3,6332 * -6,8155 *** (2,2219) (1,8709) (1,8448) (1,9987) Pas de scolarisation comme groupe de référence Primaire et -2,4484 0,7953 0,6961 -2,6277 intermédiaire (3,0064) (2,0957) (1,9826) (2,9792) Secondaire et 0,8443 2,3594 -1,3965 -3,7677 technique (3,4786) (2,4112) (2,0172) (3,8203) Universitaire -7,1156 -1,7913 2,8051 4,5450 (6,2865) (4,3998) (3,126) (6,5262) Lire/écrire en Wolof, -6,1312 *** 4,4636 ** -0,5504 0,9667 Français ou une autre langue (2,3007) (2,1091) (1,336) (2,8649) Chef du foyer -0,8920 -2,1408 1,7212 7,9257 *** (1,8926) (1,6776) (1,6288) (2,2618) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile -3,5893 0,0630 2,0120 -3,4756 * (2,2224) (1,4206) (1,8073) (1,9937) Troisième quartile 0,5871 0,3080 5,3591 *** 0,6218 (2,4990) (1,7588) (1,5414) (2,2407) Quatrième quartile -3,1607 4,3913 *** 3,3420 ** 5,4764 ** (2,4972) (1,6764) (1,6449) (2,4802) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur 1,0259 -3,5165 -0,5886 -0,7339 (3,7115) (2,2002) (2,4214) (3,5997) Employé du secteur -0,6703 1,2119 4,1161 * 2,2747 formel 108 Volonté de Planifier ses Volonté Impulsivité Réussir Vieux Jours d'Apprendre et d'Améliorer sa Situation Financière Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation (3,9838) (2,4546) (2,3324) (3,5725) Employé du secteur 0,4280 -0,6798 0,1673 1,3089 informel (3,9213) (2,2671) (2,2401) (2,8355) Travailleur autonome -1,7645 -1,0751 -2,8396 0,6808 (3,2053) (2,0274) (2,0918) (2,3674) Retraité 1,3330 3,9715 11,6505 *** (3,589) (2,9727) (3,8697) Village urbain -1,2897 -3,4118 ** 4,6418 *** -5,1780 *** (1,9007) (1,4578) (1,3338) (1,9022) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias 1,4276 0,1442 -3,3336 0,9784 (5,3151) (2,7741) (3,141) (4,1157) 3 Médias 2,1750 0,3994 -2,8164 3,6311 (4,9769) (2,9886) (2,686) (3,9882) 4 Médias 2,2095 0,8063 -3,8942 4,2125 (5,0726) (2,9197) (2,7779) (4,1473) 5 – 6 Médias -0,5846 -0,3801 -4,6836 1,1743 (5,5355) (2,9156) (3,21) (4,4943) Taille du ménage -0,2479 0,0976 -0,0271 -0,3939 * (0,1838) (0,1518) (0,1327) (0,216) Revenu stable -1,5905 2,6043 * -3,8609 ** 1,4184 (2,7777) (1,4947) (1,4918) (2,6239) Epargner étant enfant -0,4481 0,2863 0,3397 -2,3841 (1,9974) (1,1296) (1,238) (1,7447) Constante 48,8775 *** 56,9071 *** 75,7671 *** 56,9746 *** (8,6299) (4,4876) (4,3953) (7,2088) Les estimations du modèle de régression. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 109 Tableau 22. Capacités Financières par Caractéristiques Sociales et Démographiques (III) Vision a Long Fixer et Choisir des Terme Respecter des Produits Objectifs Financiers Financiers Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation Score de littératie -0,3201 -0,6366 -0,2355 financière (0,5454) (0,4971) (1,005) Score de 1,2281 *** -0,4601 2,5173 *** connaissance de produits financiers (0,3756) (0,4209) (0,9017) Age 0,1235 *** 0,0496 0,0298 (0,0446) (0,043) (0,1135) Homme 2,9354 ** -0,6905 -1,1662 (1,1826) (1,1083) (2,7466) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et moyen 0,8954 -2,7920 * 6,3698 * (1,9691) (1,6244) (3,5884) Secondaire et 1,5790 -5,8514 *** 4,4463 technique (2,2393) (2,1314) (4,5406) Universitaire 7,4941 * -3,3340 0,2085 (3,9348) (4,2028) (7,1854) Lire/écrire en Wolof, 0,1728 -0,7451 0,3825 Français ou une autre langue (1,3308) (1,147) (2,5077) Chef du foyer -12,5299 *** -0,1672 1,9518 (1,4685) (1,1949) (3,2096) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 13,7316 *** -0,4754 7,2442 ** (1,9812) (1,4381) (3,1476) Troisième quartile 5,5637 *** -2,6669 ** 8,8959 ** (1,8851) (1,3025) (3,9036) Quatrième quartile 7,3265 *** -2,2703 * 17,6720 *** (2,1866) (1,3117) (3,8179) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -1,8010 2,0518 14,6085 * (2,3405) (2,1167) (8,1283) Employé du secteur 0,3918 3,0991 -1,9766 formel (2,5665) (2,2361) (5,1022) Employé du secteur -0,9699 1,3807 -7,6283 * informel 110 Vision a Long Fixer et Choisir des Terme Respecter des Produits Objectifs Financiers Financiers Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation (1,7283) (1,9869) (4,2055) Travailleur autonome -0,2976 0,1351 -4,4637 (1,6428) (1,3498) (4,0839) Retraité -2,7109 -3,9684 * -4,7257 (2,5552) (2,3888) (6,0405) Village urbain 5,1635 ** -2,6423 ** -1,0719 (1,992) (1,1781) (2,502) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias 0,0424 -1,3546 5,6142 (2,9831) (3,0385) (6,8569) 3 Médias 3,1203 0,0885 5,1074 (3,1187) (2,4373) (6,3098) 4 Médias -0,9011 0,0298 7,4170 (3,1577) (2,5234) (6,7121) 5 – 6 Médias 0,4453 -0,0524 7,1642 (3,1713) (2,8021) (6,8175) Taille du ménage 0,1402 -0,0477 -0,5857 * (0,1852) (0,1389) (0,3097) Revenu stable -3,6604 ** -0,5602 -1,5982 (1,5287) (1,6587) (2,4929) Epargner étant enfant 0,6233 0,2465 -3,9904 (0,9041) (0,9369) (2,4159) Constante 38,8119 *** 71,1747 *** -2,3228 (4,8911) (4,8671) (9,9661) Les estimations du modèle de régression. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 111 Chapitre 3. Relation entre l’Inclusion Financière et la Capacité Financière Tableau 23. Probabilité d'Inclusion Financière par Score de Littératie Financière, par Score de Connaissance des Produits Financiers et par Caractéristiques Sociales et Démographiques Inclusion Financière Variables dans l’Equation Coefficient Score de Littératie Financière 0,0200 (0,0324) Score de Connaissance de Produits Financiers 0,4084 *** (0,0343) Age 0,0084 *** (0,0031) Homme 0,2501 *** (0,0867) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire -0,0692 (0,1303) Secondaire et technique -0,0520 (0,1592) Universitaire -0,1522 (0,2839) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre 0,1233 langue (0,0906) Chef du foyer 0,0299 (0,1048) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,3809 *** (0,1225) Troisième quartile 0,3306 *** (0,1232) Quatrième quartile 0,5855 *** (0,143) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,1784 (0,1827) Employé du secteur formel -0,2808 (0,1721) Employé du secteur informel 0,3132 ** (0,1432) Travailleur autonome 0,0714 (0,1287) Retraité -0,5771 *** (0,1869) Village urbain 0,1514 (0,1017) 0 - 1 Média comme groupe de référence 112 Inclusion Financière Variables dans l’Equation Coefficient 2 Médias 0,0850 (0,1854) 3 Médias -0,0146 (0,1994) 4 Médias -0,1421 (0,2079) 5 – 6 Médias 0,0383 (0,2249) Taille du ménage 0,0002 (0,0103) Revenu stable 0,3661 *** (0,1149) Epargner étant enfant -0,0688 (0,0714) Constante -3,6660 *** (0,3674) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 Tableau 24. Probabilité d’Utiliser des Produits Financiers par Scores de Capacités Financières (I) Utilisation de Utilisation de Utilisation de Utilisation de Produits Produits Produits d’IMF Produits de Bancaires d'Assurance Bureaux de Change Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient l’équation Score de 0,3852 *** 0,3397 *** 0,2797 *** 0,1761 *** Connaissance de Produits Financiers (0,0423) (0,0591) (0,0479) (0,0642) Score de Littératie 0,0897 ** -0,0300 -0,0969 * 0,0462 Financière (0,0381) (0,0628) (0,0496) (0,0639) Prudence financière 0,0039 ** -0,0023 0,0016 -0,0107 *** (0,0016) (0,0034) (0,0029) (0,0027) Vivre selon ses 0,0054 *** 0,0016 -0,0020 0,0043 moyens (0,0019) (0,0026) (0,002) (0,0029) Epargner pour les 0,0055 *** 0,0059 *** -0,0052 ** -0,0042 imprévus (0,0021) (0,0018) (0,0021) (0,0031) Suivre ses dépenses 0,0051 ** 0,0042 0,0041 0,0019 (0,002) (0,003) (0,0026) (0,0031) Volonté de réussir 0,0030 ** -0,0032 0,0008 -0,0003 (0,0014) (0,0025) (0,0017) (0,0021) 113 Utilisation de Utilisation de Utilisation de Utilisation de Produits Produits Produits d’IMF Produits de Bancaires d'Assurance Bureaux de Change Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient l’équation Planifier ses vieux 0,0025 0,0027 -0,0022 -0,0082 ** jours (0,0031) (0,004) (0,0027) (0,0035) Volonté d'apprendre 0,0003 -0,0014 -0,0001 -0,0056 ** et d'améliorer sa situation financière (0,003) (0,004) (0,0021) (0,0025) Impulsivité -0,0003 -0,0011 0,0008 -0,0008 (0,0015) (0,002) (0,0019) (0,0026) Vision à long terme -0,0076 ** 0,0116 ** 0,0024 0,0087 * (0,003) (0,0046) (0,0032) (0,0044) Fixer et respecter des 0,0015 -0,0014 -0,0005 0,0103 ** objectifs financiers (0,0028) (0,0029) (0,0029) (0,004) Choisir des produits 0,0010 0,0011 -0,0004 0,0030 financiers (0,0014) (0,0017) (0,0018) (0,0019) Age -0,0002 0,0056 -0,0068 0,0134 * (0,0054) (0,0084) (0,0071) (0,0073) Homme 0,2947 ** -0,1835 -0,1623 0,0289 (0,1263) (0,2234) (0,1279) (0,16) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et 0,4033 ** -0,7522 ** 0,3104 -0,0114 intermédiaire (0,1758) (0,2943) (0,2109) (0,2314) Secondaire et 0,2037 -0,1379 0,2755 0,1807 technique (0,1938) (0,228) (0,2456) (0,2631) Universitaire 0,4152 -0,5372 0,0412 0,0476 (0,4205) (0,6401) (0,4452) (0,5339) Lire/écrire en Wolof, 0,0657 -0,1843 -0,1125 -0,3270 * Français ou une autre langue (0,1493) (0,1727) (0,1315) (0,1812) Chef du foyer -0,0588 0,4496 ** 0,0961 0,1558 (0,1275) (0,2112) (0,131) (0,2015) Constante -3,6727 *** -3,5477 *** -1,8845 *** -2,9333 *** (0,5366) (0,6121) (0,5865) (0,744) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 114 Tableau 25. Probabilité d’Utiliser des Produits Financiers par Scores de Capacités Financières (II) Utilisation des Utilisation des Utilisation de Produits de Produits Produits des Compagnies de d'Agents de Maisons de Transfert Monnaie Courtage dArgent électronique Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation Score de 0,0943 0,1383 *** 0,5716 *** Connaissance de Produits Financiers (0,0591) (0,043) (0,109) Score de Littératie -0,0045 -0,0083 0,0590 Financière (0,0433) (0,056) (0,0705) Prudence financière 0,0038 ** 0,0013 0,0006 (0,0017) (0,0022) (0,0038) Vivre selon ses 0,0001 0,0006 0,0075 ** moyens (0,002) (0,0023) (0,0032) Epargner pour les 0,0001 0,0039 ** 0,0167 *** imprévus (0,002) (0,0019) (0,0027) Suivre ses dépenses 0,0025 -0,0012 0,0056 (0,0023) (0,0022) (0,0048) Volonté de réussir 0,0013 -0,0001 -0,0014 (0,0018) (0,0014) (0,0025) Planifier ses vieux -0,0023 -0,0037 * 0,0059 * jours (0,0025) (0,0021) (0,0035) Volonté d'apprendre -0,0078 *** -0,0007 -0,0014 et d'améliorer sa situation financière (0,0029) (0,0028) (0,0048) Impulsivité -0,0014 -0,0007 -0,0012 (0,0016) (0,0015) (0,0022) Vision à long terme -0,0008 0,0005 -0,0056 (0,0034) (0,0027) (0,0055) Fixer et respecter des 0,0034 0,0000 -0,0052 objectifs financiers (0,0028) (0,0024) (0,0055) 115 Utilisation des Utilisation des Utilisation de Produits de Produits Produits des Compagnies de d'Agents de Maisons de Transfert Monnaie Courtage dArgent électronique Variables dans Coefficient Coefficient Coefficient l’Equation Choisir des produits 0,0018 -0,0005 -0,0018 financiers (0,0019) (0,0015) (0,0022) Age 0,0128 ** 0,0207 *** 0,0094 (0,0057) (0,0067) (0,0109) Homme 0,6690 *** 0,3808 ** -0,3084 (0,1496) (0,15) (0,2236) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et -0,1121 -0,4512 * -0,0771 intermédiare (0,2143) (0,2671) (0,2736) Secondaire et 0,1174 -0,1967 -0,2595 technique (0,2533) (0,2931) (0,3227) Universitaire -0,3098 -0,8412 * (0,4007) (0,4915) Lire/écrire en Wolof, -0,0104 0,0123 0,6142 * Français ou une autre langue (0,1351) (0,2107) (0,3139) Chef du foyer 0,1696 -0,0678 0,3744 (0,1406) (0,179) (0,2395) Constante 0,0085 -2,1273 *** -6,7769 *** (0,6185) (0,7135) (1,0324) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 116 Chapitre 4. Protection des Consommateurs Tableau 26. Probabilité de Faire Face à un Conflit Financier par Caractéristiques Sociales et Démographiques Conflit Financier Variables dans l’Equation Coefficient Age -0,0025 (0,0044) Homme -0,0172 (0,1237) Aucune scolarisation comme groupe de référence Primaire et intermédiaire -0,0815 (0,1745) Secondaire et technique -0,3828 (0,238) Universitaire -0,4521 (0,3111) Lire/écrire en Wolof, Français ou une autre -0,0936 langue (0,096) Chef du foyer -0,0404 (0,1287) Premier quartile comme groupe de référence Deuxième quartile 0,6320 *** (0,1302) Troisième quartile 0,2973 ** (0,1360) Quatrième quartile 0,3853 *** (0,1411) En dehors du marché du travail comme groupe de référence Chômeur -0,4273 * (0,2193) Employé du secteur formel -0,1076 (0,2068) Employé du secteur informel -0,4534 ** (0,1744) Travailleur autonome -0,4571 *** (0,1307) Retraité -0,0435 (0,2169) Village urbain 0,5321 *** (0,1266) 0 - 1 Média comme groupe de référence 2 Médias 0,0198 (0,2738) 3 Médias 0,0106 (0,2805) 4 Médias -0,1465 117 Conflit Financier Variables dans l’Equation Coefficient (0,2859) 5 – 6 Médias 0,2770 (0,2956) Taille du ménage 0,0271 ** (0,0108) Revenu stable -0,3309 *** (0,1211) Epargner étant enfant -0,1057 (0,0848) Dakar comme groupe de référence Ziguinchor -0,8250 *** (0,3041) Diourbel -0,2124 (0,1611) Saint-Louis -0,8324 *** (0,1867) Tambacounda -0,6622 *** (0,2409) Kaolack -0,1175 (0,2608) Thiès -0,3730 ** (0,1826) Louga -0,2878 (0,2172) Fatick 0,3862 ** (0,1559) Kolda -0,0044 (0,2204) Matam 0,4899 *** (0,1848) Kaffrine 0,5639 *** (0,155) Kédougou 0,3363 (0,2147) Sédhiou 0,3172 (0,2039) Constante -1,5412 *** (0,4495) Les estimations du modèle Probit. Les écarts types sont en parenthèses *** p<0,01, ** p<0,05, * p<0,1 118