DDIIRREECCTTIIO N S I N D E V E L O P M E N T O N S I N D E V E L O P M E N T BANQUE MONDIALE Le Bassin du fleuve Niger Vers une vision de développement durable INGER ANDERSEN, OUSMANE DIONE, MARTHA JAROSEWICH-HOLDER, JEAN-CLAUDE OLIVRY EDITÉ PAR KATHERIN GEORGE GOLITZEN Le Bassin du fleuve Niger Le Bassin du fleuve Niger : Vers une vision de développement durable Inger Andersen Ousmane Dione Martha Jarosewich-Holder Jean-Claude Olivry Edité par Katherin George Golitzen BANQUE MONDIALE Washington, DC Copyright © 2006 La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement/La Banque mondiale 1818 H Street, N.W. Washington, DC 20433 Téléphone 202-473-1000 www.worldbank.org E-mail: feedback@worldbank.org Tous droits réservés. 1 2 3 4 5 09 08 07 06 Les résultats, interprétations et conclusions ici présentés n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent aucunement les opinions des membres du Conseil d'Administration de la Banque mondiale ou des gouvernements qu'ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l'exactitude des données contenues dans la présente publication. Les frontières, les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur les cartes dans cette publication n'impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale relatif au statut juridique d'un territoire, ou la reconnaissance, ou l'acceptation de ces frontières. Droits et autorisations Le contenu de cette publication est protégé par les droits d'auteur. La copie et/ou la trans- mission de passages ou de l'ensemble de la publication sans autorisation peut être une violation de la loi en vigueur. La Banque mondiale encourage la diffusion de son travail et, dans les conditions normales, accordera les autorisations avec diligence. 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Table des matières Avant-propos vii Remerciements ix Résumé x Sigles et abréviations xvi 1 Vue d'ensemble des pays riverains du fleuve Niger et historique du Bassin 1 Les pays du Bassin 4 Historique du Bassin 7 2 Géographie du Bassin du fleuve Niger 11 Milieu physique et hydrographie 11 Tronçons navigables du fleuve 19 Géologie et hydrogéologie 20 Pédologie 22 Le milieu naturel du bassin 23 Conditions climatiques 24 Variations climatiques et hydrologiques 27 3 Les Ressources en eau du Bassin du fleuve Niger 30 Hydrologie 30 Transport des matières en suspension et dissoutes 48 La qualité de l'eau 56 Synthèse des chapitres techniques 57 4 Coopérer autour du Bassin du fleuve Niger : un critère de réussite 58 Soutenir le développement et réduire la pauvreté 58 Du développement unilatéral au développement coopératif 59 Poser les bases institutionnelles de la coopération 61 v vi TABLE DES MATIÈRES Un mandat politique : la Vision Partagée et le Plan d'Action de Développement Durable 63 Assurer la coopération dans le Bassin du fleuve Niger 64 L'interaction entre les populations et l' environnement au coeur de la coopération 66 Critères de réussite et perspectives d'avenir 69 Annexes 71 Annexe 1: Principales cartes du Bassin du fleuve Niger 71 Annexe 2: Données techniques 87 Annexe 3: Vue d'ensemble de la gestion des données 128 Annexe 4: Lexique 130 Notes 132 Bibliographie 133 Avant-propos Le Bassin du fleuve Niger compte approximativement 100 millions d'habi- tants et constitue une richesse vitale mais complexe pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Troisième grand fleuve du continent africain par sa longueur (4 200 km), le bassin du fleuve Niger couvre neuf pays : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Le fleuve Niger est une ressource qui contri- bue à la fois à l'économie et à la géopolitique de ces pays du fait qu'il n'est pas seulement un cours d'eau mais aussi une identité, une voie de transport et de commerce, un moyen de coopération et une source potentielle de conflits. En tenant compte de l'évolution démographique et économique de la région, la gestion intégrée et participative de cette ressource s'avère nécessaire pour répondre de manière durable aux besoins et aux aspira- tions des populations du Bassin. La coopération régionale est indispen- sable à l'optimisation du développement économique des pays du Bassin et à une bonne gestion des eaux du Niger. Depuis plusieurs décennies, les pays du Bassin ont tendance à focaliser leur attention sur la mise en valeur unilatérale des ressources en eau plutôt que sur les avantages potentiels de la coopération. Toutefois, ils ont récemment réaffirmé leur engagement à développer et à gérer les ressources du Bassin dans un cadre concerté à travers un processus de Vision Partagée. Cette approche pourrait servir de modèle pour de nombreux fleuves transfrontaliers africains. Qu'il s'agisse des hauts-plateaux guinéens, de l'Office du Niger dans le Delta Intérieur ou du Delta maritime, c'est principalement la gestion efficace de ces ressources dont dépendent des millions de personnes qui donnera les résultats attendus. Cette action devra tenir compte du grand éventail d'usages et d'infrastructures associées, mais aussi de la complexité du contexte écologique. Comme dans de nombreux bassins, les différents usagers ont des priorités et des intérêts parfois divergents. Ainsi, pour gérer les contraintes liées à cette situation et promouvoir la coopération, il est essentiel de bien connaître comment le fleuve et ses ressources sont exploités. vii viii AVANT-PROPOS Ce présent ouvrage a pour objectif de donner un aperçu du potentiel des ressources en eau du fleuve Niger par un descriptif du système hydrogra- phique du Niger et de ses affluents, de l'hydrologie, du climat, de la qualité et de l'usage de l'eau. Il tente également de décrire un éventail, aussi complet que possible des contraintes et des avantages de l'écosystème du Bassin du fleuve Niger, afin de soutenir la prise en compte d'éléments scientifiques dans les futures prises de décisions. Il peut donc servir d'outil d'aide à la gestion concertée de ces ressources en eau transfrontières. Le dernier chapitre aborde les critères de succès qui conditionnent le dévelop- pement d'accords conjoints pour la mise en valeur et la gestion du fleuve. Cet ouvrage est présenté comme une contribution au processus de la « Vision Partagée » pour la mise en valeur et la gestion intégrée de ce majestueux fleuve au bénéfice des populations du Bassin du fleuve Niger. Michel Wormser Directeur Sectoriel Secteur Privé et Infrastructure Région Afrique Banque Mondiale Remerciements Cet ouvrage est une contribution au processus de la Vision Partagée du Bassin du fleuve Niger. Après avoir consacré une partie de sa carrière aca- démique à l'étude du fleuve Niger, Jean-Claude Olivry a effectué une étude approfondie documentée par ses propres recherches et par les informations existantes. L'étude de Jean-Claude Olivry est donc la base du présent ouvrage. Comme une synthèse de ce travail, l'équipe composée de M. Ousmane Dione, Mme Martha Jarosewich-Holder et Mme Katherin Golitzen a rédigé les trois premiers chapitres. Le dernier chapitre a été rédigé par Mme IngerAndersen, (Directeur du département Eau, Environnement et Développement Social et Rural, Région Moyen-Orient et Afrique du Nord), avec le concours de l'équipe de la Banque Mondiale. Il ouvre une discussion sur les critères de succès de la mise en valeur des ressources en eau du Bassin. L'équipe tient à remercier l'Autorité du Bassin du Niger pour sa coopé- ration et son soutien, notamment M. Mohammed Bello Tuga (Secrétaire Exécutif), M. Ousmane S. Diallo (spécialiste en environnement), M. Oumar Ould Ali (hydrologue en chef), M. Robert Dessoussi (hydrologue) et les Services de liaison de l'Autorité du Bassin du Niger au sein des neuf pays membres. L'équipe remercie également Mes Johan Grijsen et Pierre Lorillou et Mmes Amal Talbi et Esther Monier-Illouz pour leurs contributions dans la relecture du document, leurs suggestions et leurs commentaires, ainsi que M. Jeff Lecksell pour les travaux cartographiques. L'équipe a aussi beaucoup apprécié les contributions techniques et la relecture de M.Alessandro Palmieri, spécialiste principal en barrages et membre du Directoire pour le Développement Environnemental et Social Durable à la Banque Mondiale. L'équipe a bénéficié en outre des conseils et de l'encadrement de M. David Grey, conseiller principal en eau (RégionAfrique, Banque mondiale). Enfin, l'équipe tient à exprimer sa reconnaissance aux Pays Bas pour le finance- ment de la traduction et de la publication de cet ouvrage dans le cadre du Programme de Partenariat pour l'Eau entre la Banque Mondiale et les Pays-Bas. ix Résumé Cet ouvrage comprend deux parties distinctes : la première partie (du cha- pitre 1 à 3) est la plus importante; elle contient une synthèse des informa- tions et des données techniques relatives à l'ensemble du système hydrographique du Niger. Elle présente une vue d'ensemble du milieu phy- sique, des caractéristiques et des fonctions hydrologiques du bassin et sert de base à l'analyse des enjeux de gestion et de mise en valeur des ressources en eau. La seconde partie de l'ouvrage (chapitre 4) présente les défis que les neuf pays du Bassin1 s'efforcent de relever. Introduction Dans les trois premiers chapitres, le fleuve Niger est décrit comme un sys- tème hydrographique unique. Toutefois, les pays du bassin ont souvent entrepris de développer leur portion nationale du bassin, de manière non concertée et non coordonnée et ce, malgré l'existence d'une convention et d'une organisation de bassin qu'est l'Autorité du Bassin du Niger (ABN). Le chapitre 4 contient une description des orientations choisies par les diri- geants politiques du Bassin et une discussion sur les moyens nécessaires à leur mise en oeuvre. La combinaison de ces deux parties (d'une part la syn- thèse technique, et d'autre part une analyse économique, institutionnelle, politique et diplomatique) est essentielle pour conjointement mener à bien la mise en valeur optimale de cette ressource partagée. Le Bassin du fleuve Niger est un grand bassin hydrographique où vivent approximativement 100 millions de personnes. Son potentiel d'aménage- ment hydraulique est immense. Un développement efficace du Bassin néces- site l'existence d'accords internationaux et bilatéraux soutenus par un fort engagement national d'utilisation durable des ressources. Cet engagement est particulièrement important du fait de la forte diversité géographique, culturelle, démographique et économique entre les pays ; elle engendre en effet des besoins et des attentes différentes vis à vis des ressources du Bassin. La coordination et la coopération entre les décideurs et les usagers sont des facteurs essentiels à la maîtrise des menaces (naturelles ou anthropiques) x RÉSUMÉ xi sur les ressources en eau. L'Autorité du Bassin du Niger (ABN) a pour mandat d'encourager cette coopération aux niveaux national et régional vers une mise en commun des ressources. Elle rassemble les pays, les familiarise aux dynamiques complexes et interdépendantes du Bassin et apporte son sou- tien à la gestion intégrée et participative des ressources en eau. Dans cette dynamique, les pays du Bassin ont convenu de concrétiser la Vision Partagée du Bassin du Niger à travers un Plan d'Action pour le Développement Durable (PADD). Grâce à un dialogue multidisciplinaire, ce Plan contribuera à renforcer les compétences institutionnelles avec le ren- forcement de la participation de la société civile et à harmoniser les poli- tiques nationales, renforçant ainsi le cadre de coopération entre les pays du Bassin. Vue d'ensemble des pays du Bassin et historique du Bassin Le Bassin du fleuve Niger représente un atout extraordinaire pour les neuf pays qui se le partagent et dans une plus grande mesure pour toute la région d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Les caractéristiques physiques de chaque pays du Bassin sont uniques et ses ressources très variées. Le chapitre 1 donne un aperçu du milieu physique et des caractéristiques socio-écono- miques de ces pays. Les pays du Bassin peuvent être groupés en deux caté- gories : les pays «producteurs d'eau», c'est-à-dire la Guinée, le Cameroun et dans une moindre mesure le Bénin, et les pays «consommateurs d'eau» comme le Mali et le Niger. Le Nigeria étant à la fois un pays producteur et consommateur. La Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Tchad font partie du Bassin mais sont affectés dans une moindre mesure par l'utilisation et la gestion des ressources en eau du fleuve. Historiquement, l'utilisation des ressources en eau a influencé la coopé- ration et l'évolution du développement régional. L'époque coloniale euro- péenne (marquée par l'exploration et l'expansion) a été suivie par une période de mouvements vers l'indépendance (années 1960) au cours de laquelle un premier effort a été fait pour définir les axes de développement conjoint du Bassin.Après une vingtaine d'années, cet effort louable a montré ses limites et la Commission du fleuve Niger a été remplacée en 1980 par l'ABN actuelle. L'évolution de cetteAutorité se poursuit et ses dirigeants se sont résolument engagés dans la gestion intégrée des ressources en eau du Bassin. Géographie du Bassin du fleuve Niger Le Niger, troisième fleuve d'Afrique par sa longueur (4 200 km), traverse six zones hydrographiques qui se distinguent par leurs caractéristiques topo- graphiques et hydrologiques. Le Niger prend sa source en Guinée dans la xii RÉSUMÉ dorsale des montagnes du Fouta Djalon (le Niger Supérieur), une région de hauts plateaux, d'altitude moyenne d'environ 1 100 mètres, coule en direc- tion du Nord-Est, forme en saison des pluies une vaste plaine d'inondation au Mali, appelée Delta Intérieur ou cuvette lacustre. Cette plaine d'inonda- tion d'environ 40 000 km2 absorbe une grande partie de son potentiel hydrau- lique.Aux confins du Sahara, à la sortie du Delta Intérieur, le Niger décrit une boucle puis coule plein Sud-Est (le Niger Moyen) jusqu'au Nigéria en tant que Niger Inférieur vers le Delta maritime pour se jeter enfin dans le Golfe de Guinée après sa confluence avec son plus grand affluent : la Bénoué. Les diverses caractéristiques géographiques et climatiques du Bassin du fleuve Niger jouent un rôle important dans la disponibilité des ressources en eau et affectent un grand nombre d'activités liées à l'eau. Le système fluvial du Niger est l'un des exemples les plus frappants de l'influence de la topographie et du climat sur les conditions hydrologiques. On ne peut en effet s'attendre à ce qu'un bassin d'une telle superficie dans ces condi- tions ait un régime climatique et pluvial uniforme. Le fleuve Niger traverse un grand nombre d'écosystèmes de l'Afrique de l'Ouest. La croissance démo- graphique, l'utilisation non durable des ressources et la désertification mena- cent la capacité du fleuve Niger à subvenir aux besoins des populations du bassin.Lagéologieetlapédologiedubassininfluencentégalementladisponibi- lité en eau souterraine. La variabilité et les déficits pluviométriques entraî- nent des déficits hydrologiques qui ne sont pas nécessairement répercutés sur les débits de base (débit soutenu par le drainage des nappes souterraines vers les cours d'eau). Le milieu physique, les six zones hydrographiques, la géologie, les eaux souterraines, les sols, l'environnement naturel et le climat sont examinés dans le chapitre 2. Les ressources en eau du fleuve Niger Le Niger constitue un système hydrographique unique et complexe qui com- prend un réseau étendu d'affluents. Sur la base des données disponibles, le chapitre 3 évalue les ressources en eau du Bassin dans les six sous-bassins cor- respondants. En raison des variations climatiques, la crue annuelle du Niger ne se produit pas simultanément dans les diverses parties du bassin. On note qu'une crue amont en Guinée s'amortit progressivement en aval par évaporation et s'étale dans le Delta Intérieur ; le débit augmente ensuite avec l'arrivée des affluents dans les tronçons du Niger Moyen et du Niger Inférieur, juste avant l'entrée du fleuve dans le Delta maritime. Dans le Niger Supérieur, les débits de pointe ont lieu en général en septembre/octobre alors que la saison d'étiage se situe en avril-mai. La capacité de stockage du Delta Intérieur est estimée à 70 km3, mais les pertes sont élevées dans ces plaines d'inon- dation qui couvrent des milliers de kilomètres carrés. Le taux de perte est estimé à environ 44 % de l'eau qui rentre dans le Delta Intérieur. La crue de RÉSUMÉ xiii septembre/octobre est ainsi retardée; elle ne se manifeste à la sortie du Delta Intérieur souvent que trois mois plus tard à cause de l'étalement. La phase de décrue dure jusqu'en février. La première grande crue appelée « crue blanche » en raison de sa teneur en sédiments, se produit peu de temps après la saison des pluies en septembre ou octobre ; une seconde crue ou « crue noire », commence en décembre avec l'arrivée des eaux amont. Mai et juin sont les mois d'étiage dans le Niger Moyen. La Bénoué n'a qu'une saison de crue de mai à octobre, c'est-à-dire plus tôt que dans le Niger Moyen; ceci peut s'expliquer par sa situation climatique plus méridionale. Le Niger Inférieur, après sa confluence avec la Bénoué, a donc une période de crues qui commence en mai ou juin et une période d'étiage qui est au moins d'un mois plus courte que celle du Niger Moyen (car les pluies commencent plus tôt dans le Sud). Quant à la qualité de l'eau, la sédimentation s'aggrave en raison de l'érosion, de la déforestation et de la dégradation des sols. Le Développement coopératif du Bassin du fleuve Niger : Les critères de succés Une meilleure connaissance de la dynamique des ressources en eau du Bassin du Niger est utile aux décideurs et aux gestionnaires de bassin (planifica- tion et aménagement). Il est généralement reconnu que la gestion d'un bassin hydrographique, considéré comme espace de planification engendre un grand nombre d'avantages. Pour le fleuve Niger, cela pourrait se traduire par une augmentation et une amélioration de la qualité des ressources en eau disponibles et une amélioration des productions agricoles, énergétiques, du développement du transport, etc. La gestion optimale d'un cours d'eau est difficile et complexe, en raison de la multitude et de la diversité des par- ties prenantes avec des intérêts parfois contradictoires; quand il s'agit d'un fleuve transfrontalier, bien que sa gestion se complique encore davantage, plusieurs actions peuvent être entreprises en vue de produire des avantages qui profitent à toutes les parties prenantes. Une fois que des investissements conjoints auront été réalisés pour la mise en valeur durable des ressources en eau, la confiance et la coopération entre les pays se renforceront et bien d'autres bénéfices apparaîtront. Parmi ces bénéfices il y a ceux « indirectement liés au fleuve » tels que des investisse- ments dans les moyens de communications, l'accroissement des échanges commerciaux, l'amélioration de la circulation des personnes et des biens, etc. Les pays du Basin du Niger ont déjà identifié des opportunités d'inves- tissements spécifiques dans les secteurs de la production alimentaire et énergétique, des transports, de la gestion de l'environnement (investisse- ments dans la productivité des terres et mesures de lutte contre la désertifi- cation), de la gestion des crues et des sécheresses, de l'élevage, de la pêche et du tourisme. xiv RÉSUMÉ Le Sommet des chefs d'Etats du Bassin a lancé l'ABN sur une nouvelle voie grâce à leur engagement dans le processus de Vision Partagée et la pré- paration du Plan d'Action de Développement Durable (PADD). Afin que l'ABN puisse se redynamiser et devenir un élément moteur du développe- ment régional, elle devra répondre (conjointement avec les acteurs du bassin et la communauté des bailleurs de fonds) à plusieurs critères de performance et de succès. Au plan institutionnel, l'ABN devra mériter sa légitimité, reconquérir sa crédibilité, et démontrer sa pertinence afin d'obtenir le soutien des Etats membres qu'elle représente. L'engagement des gouvernements et des autres acteurs clés (rassemblés autour d'un «porte-drapeau» et d'un mécanisme de coordination approprié) est un élément crucial pour poursuivre et ren- forcer la gestion intégrée et participative des ressources en eau du Niger. Pour que les diverses aspirations nationales existantes puissent s'exprimer dans un contexte de ressources partagées, un large éventail d'acteurs natio- naux doit s'approprier l'agenda à venir. Le degré de légitimité et de perti- nence que l'ABN pourra atteindre dans ses missions déterminera dans une grande mesure le niveau de satisfaction des attentes de ses membres consti- tutifs. Ceci est d'autant plus important que sa solidité financière (nécessaire à son maintien et à sa viabilité) ne sera pérennisée que si les bénéficiaires de ses actions témoignent de sa pertinence et des résultats produits. Le Sommet des chefs d'État des pays du Bassin a lancé un Processus de Vision Partagée. Il s'agit là d'un engagement ambitieux, visant à abandon- ner les actions unilatérales du passé et se tourner résolument vers des actions conjointes mieux concertées. Ce processus reflète l'engagement politique des Chefs d'État à l'égard d'un agenda de coopération. La Vision Partagée guidera la formulation du PADD qui identifiera et définira les axes de déve- loppement et les investissements prioritaires auxquels les pays du Bassin pourront conjointement participer. La Vision Partagée et le PADD forme- ront ainsi une plate-forme de mobilisation des ressources financières (des pays de l'ABN et des bailleurs de fonds). Pour soutenir ce processus, l'ABN devra continuer à renforcer la trans- parence de ses actions et la participation des acteurs dont les conditions d'existence dépendent des ressources du Bassin. Dans ce contexte, les contraintes telles que la croissance démographique, les conflits, les guerres et les menaces sur l'environnement continueront à accroître la pression sur le fleuve et ses ressources. Bien que l'ABN ne puisse pas résoudre toutes ces questions, elle est cependant en mesure de mener un vaste mouvement d'in- formation et de sensibilisation sur l'impact transfrontalier de certaines acti- vités socio-économiques, sur les ressources naturelles. Dans le cadre du PADD, le principe de subsidiarité permettra à l'ABN d'identifier les zones et les sujets qui devront rester sous la responsabilité des agences nationales qui sont déjà bien établies et qui ont des compétences et des prérogatives confirmées dans la gestion de bassin. RÉSUMÉ xv La complexité du processus engagé laisse entrevoir encore un dur et long chemin à parcourir; il existe toutefois des ingrédients clés à la réussite de ce beau défi que sont : · un leadership politique solide et permanent ; · l'engagement d'individus «porte-drapeaux» résolus à mener à bien le processus de réforme dynamique de l'ABN et enfin ; · la consolidation de cette institution pour qu'elle soit financièrement viable tout en restant concentrée sur ses objectifs et pour qu'elle dépasse la plani- fication unilatérale en faveur de « l'hydro-solidarité et de l'hydro- diplomatie » tout en maintenant la confiance des bailleurs de fonds à s'engager à ses côtés. Sigles et abréviations ABN Autorité du Bassin du Niger ACDI Agence Canadienne de Développement International AGRHYMET Centre régional de Formation et d'Application en Agronomie, Hydrologie et Météorologie AOC-HYCOS Afrique de l'Ouest et Centrale ­ Système d'Observation du Cycle Hydrologique CILSS Comité Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel CIP Centre Inter-États de Prévisions hydrologiques COT Carbone organique total FONDAS Fonds de Développement du Bassin du Niger HYDRONIGER Système de Prévisions Hydrologiques pour le Bassin du fleuve Niger IMD Indicateurs Mondiaux de Développement IRD Institut de Recherche pour le Développement (anciennement ORSTOM) JICA Agence Internationale de Coopération Japonaise MTD Matières totales dissoutes MES Matières en suspension OMM Organisation Mondiale de la Météorologie OMS-Oncho Organisation Mondiale de la Santé ­ Programme de lutte contre l'onchocercose en Afrique de l'Ouest OMVS Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal ORSTOM Office pour la Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer (maintenant IRD) PADD Plan d'Action pour le Développement Durable PIB Produit intérieur brut PIRT Projet d'Inventaire des Ressources Terrestres PNB Produit national brut PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement xvi SIGLES ET ABRÉVIATIONS xvii UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture WHYCOS Système d'Observation du Cycle Hydrologique Mondial Mesures C Centigrade F Fahrenheit GWh Gigawatt heure ha hectare km kilomètre l litre m mètre mg milligramme mm millimètre M million MW mégawatt µeq micro équivalent s seconde t tonne 1 Vue d'ensemble des pays riverains du fleuve Niger et historique du Bassin Le Bassin fleuve Niger est partagé entre neuf pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad (voir carteAnnexe 1). Ces neuf pays sont parmi les pays les plus pauvres du monde. Quatre d'entre eux sont classés parmi les vingt pays les plus pauvres selon les Indicateurs Mondiaux de Développement (IMD)2 alors que les cinq autres sont classés parmi les vingt pays les plus pauvres selon l'Indice du Développement Humain (IDH)3 du PNUD. Les besoins en développement et en investis- sements de la région sont évidents alors que le bassin du fleuve Niger regorge d'un immense potentiel de développement. L'éventail des oppor- tunités couvre aussi bien celles directement liées au fleuve, telles que l'éner- gie, l'irrigation et la navigation, que celles «indirectement liées au fleuve» comme les échanges commerciaux, les investissements dans les moyens de communications et la mobilité accrue des personnes et des biens. Les contrastes géographiques ainsi que la disparité de répartition des matières premières et des ressources naturelles dans le Bassin influencent fortement le développement local et régional. La partie du bassin du Niger hydrologiquement active couvre une superficie de près de 1 500 000 km2 partagée entre les neuf pays, selon les proportions suivantes : Bénin (2,5 pour cent), Burkina Faso (3,9 pour cent), Cameroun (4,4 pour cent), Côte d'Ivoire (1,2 pour cent), Guinée (4,6 pour cent), Mali (30,3 pour cent), Niger (23,8 pour cent), Nigeria (28,3 pour cent) et Tchad (1,0 pour cent). La population du Bassin est estimée à 100 millions d'habitants et son taux de croissance moyen annuel est de 3 pour cent. En termes de gestion et d'utilisation des res- sources en eau du Niger, les neuf pays du Bassin peuvent être groupés en «pays producteurs de ressources en eau» (la Guinée, le Cameroun et dans une moindre mesure le Bénin) ou «pays consommateurs de ressources en eau» (le Mali et le Niger). Le Nigeria est à la fois un pays producteur et un pays consommateur. La Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Tchad font partie du Bassin mais sont dans une moindre mesure peu affectés par l'utilisation et la gestion des ressources en eau du fleuve. Les caractéristiques 1 Tableau 1.1 Statistiques socio-économiques des pays du Bassin du fleuve Niger Paramètre Unité Bénin Burkina Cameroun Tchad Côte d'Ivoire Guinée Mali Niger Nigeria Superficie totale M km2 0,114 0,274 0,475 1,284 0,322 0,245 1,241 1,267 0,923 Population totale Million 6,75 10,7 14,9 8,3 15,4 7,1 10,6 10,7 114 2 Croissance Démographique %/an 3,1 2,3 2,3 3,2 2,1 3,1 2,2 3,5 2,7 Population urbaine % 39,9 18 48,1 23,5 45,8 32,1 29,4 20,1 43,1 PIB/habitant $US 933 965 1573 850 1 653 1 934 753 753 853 Population Million 11,5 21,7 27,8 13,4 29,9 14 22,7 19,2 235 (estimation 2005) Production 1000 agricole : tonnes Riz « 36 89 65 100 1 162 750 590 54 3 400 Arachide « -- 205 160 372 144 182 140 -- 2 783 Maïs « 662 378 600­850 173 573 89 341 5 5 127 Millet « 29 979 71 366 65 10 641 2 391 5 956 Canne à sucre « -- -- -- 280 -- 220 303 174 675 Coton « 150 136 75­79 103 130 16 218 -- 55 Élevage : M têtes Bovins « 1,35 4,55 5,90 5,58 1,35 2,37 6,06 2,17 19,8 Ovins « 0,63 6,35 3,80 2,43 1,39 0,69 6,0 4,31 20,5 Pêche, eau douce 1000 t 44 -- 89 6 68 103 108 6 383 Bassin du Niger : Zone hydrologiquement activea 103 km2 37,50 58,5 66,0 15,0 18,0 69,0 454,50 357,0 424,50 % 2,50 3,90 4,40 1,0 1,20 4,60 30,30 23,80 28,30 Population Million 0,99 2,61 4,46 0,82 2,22 2,84 8,44 8,32 74,34 % 2,10 2,20 4,70 0,10 0,80 1,70 8,20 8,80 71,40 Source: Les données sont principalement basées sur des études multisectorielles nationales récentes (2004) portant sur l'évaluation des opportu- 3 nités et contraintes d'aménagement de chaque partie du pays se trouvant dans le Bassin ; préparées avec le concours de la Banque mondiale (Cameroun, Guinée, Nigeria et Tchad) et l'ACDI (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali et Niger). Note: -- = données non disponibles. Les chiffres en caractères italiques se rapportent aux données pour l'ensemble du pays; les autres chiffres reflètent la partie du pays qui se trouve dans le Bassin du fleuve Niger. a. http://www.riob-info.org/gwp/PP_Niger.pdf. La zone hydrologiquement active du Bassin du fleuve Niger couvre une superficie de 1,5 millions de km2. 4 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER socio-économiques générales de ces pays (au niveau national ou réduites sur les parties du Bassin du Niger) sont présentées dans le tableau 1.1. Les cartes 2 à 8 de l'annexe 1 illustrent les caractéristiques géographiques des différentes parties du Bassin. Les pays du Bassin Bénin Les bassins hydrologiques de plusieurs affluents de la rive droite du Niger Moyen se trouvent dans le Nord du Bénin et contribuent à hauteur de 2,5 pour cent de la superficie totale du Bassin (37 500 km2). La population du Bénin est dense (65 habitants/km2) et plus de 1,95 millions d'habitants vivent dans la partie béninoise du Bassin du Niger. La région est principa- lement constituée de zones de pâturages et d'élevage, bien qu'il existe des zones cotonnières qui autrefois étaient arachidières. La production de coton dans cette zone représente un tiers de la production nationale. La ville prin- cipale est Kandi ; Malanville représente le principal port fluvial sur le fleuve Niger. La voie de chemin de fer de Cotonou s'arrête à Parakou au centre du pays, ce qui limite le commerce avec Kandi. La Mékrou, affluent du Niger, traverse le Parc International du «W» qui représente une immense zone de protection de la faune et de la flore et qui est partagée entre le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. Burkina Faso Comme pour le Bénin, plusieurs affluents du fleuve Niger ont leur source au Burkina Faso. Environ 25 pour cent (58 500 km2) du territoire national est situé dans le Bassin, soit 3,9 pour cent de la superficie du Bassin. Un quart de la population du pays, soit 2,12 millions d'habitants, vit dans la partie Burkinabé du Bassin qui est la région la plus sèche du pays mais aussi la plus pauvre sur le plan économique en raison d'un mode de vie principa- lement pastoral (semi-nomade dans le Nord et sédentaire dans le Sud). Cameroun Le bassin amont de la Bénoué, affluent majeur du fleuve Niger, est situé au Cameroun et occupe 4,4 pour cent (66 000 km2) du Bassin. La population de cette partie du bassin est de 4,46 millions d'habitants ; elle vit essentiel- lement des ressources agricoles dont le coton et l'arachide qui sont tradi- tionnellement des cultures vouées à l'exportation. L'élevage est également important, en particulier sur le plateau de l'Adamaoua. Le développement de l'irrigation en plaine inondée n'a pas eu l'essor attendu malgré la construction du barrage de Lagdo. Il était également prévu que ce barrage VUE D'ENSEMBLE DES PAYS RIVERAINS DU FLEUVE NIGER 5 permette de prolonger la période de navigation de quelques mois, faisant ainsi de Garoua un port fluvial où le coton serait transporté en aval et échangé contre des produits manufacturés et des matières premières. Cependant, la période d'étiage a de son côté contribué à maintenir une période de navigation limitée. La production hydroélectrique potentielle du barrage de Lagdo étant cependant supérieure aux besoins de la région environnante, il existe une opportunité d'exportation. Plus en aval encore, les zones irriguées par les affluents du Menchoum (Bamenda et Nkambé), sont des zones de pâturage de haute altitude et de production de thé, café et maïs qui bénéficient aux populations assez denses de la zone. Le riz est cultivé sur les terres basses. Les parcs nationaux de Faro, Bénoué et Boubandjida sont classés «aires protégées» pour assurer la conservation de la faune, de la flore et la protection du bassin supérieur de la Haute Bénoué. Tchad Les bassins amont des affluents du Mayo se trouvent au Tchad et occupent 1 pour cent (15 000 km2) du Bassin du fleuve Niger. La partie tchadienne du fleuve Niger est peuplé de 80 000 habitants et comprend les hauts affluents du Mayo Kébi et de la Kabia et les lacs de la dépression Toubouris. Il assure la subsistance d'une population rurale éparse tributaire de l'agri- culture et d'une production limitée de coton. Côte d'Ivoire Les sous bassins des affluents de la Bagoé, du Kankelaba et de la Baoulé en Côte d'Ivoire occupent 1,2 pour cent (18 000 km2) du Bassin du fleuve Niger. Cette partie du Bassin compte 800 000 habitants et prolonge les zones coton- nières du Sud du Mali; elle produit également des noix de cola mais elle représente essentiellement une zone d'élevage par où passent les troupeaux de bovins se dirigeant vers la côte et Abidjan. De petits aménagements locaux (retenues et petits barrages) alimentent la culture maraîchère et l'aquaculture. Les principales villes sont Odienné et Boundiali. Guinée La Haute Guinée et une partie des hauts plateaux de la Guinée Forestière sont deux régions guinéennes situées aux sources du Niger et de ses affluents. Elles couvrent 4,6 pour cent (69 000 km2) du Bassin et ont une densité de moins de 30 habitants/km2. Quatre vingt pour cent de la population de cette partie du Bassin (1,6 millions de personnes) est rurale. Les vallées allu- viales de ces deux régions concentrent la majeure partie des produits agri- coles. Les hautes terres et plateaux, où vivent moins de 5 habitants/km2, sont consacrés à l'élevage et à un peu de culture pluviale (le sorgho et le 6 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER millet principalement). Les pluies permettent la culture de l'arachide sur les bassins versants du Tinkisso (60 000 t/an environ, soit un tiers de la production guinéenne) et rizicole dans les vallées du Niger, du Niandan et du Milo (production estimée à 300 000 t/an). Le café est également cultivé (20 000 t/an) sur les crêtes et dans la région du Haut Milo. Ces deux provinces sont riches en diamants; des mines de bauxite et d'or sont exploitées dans le Tinkisso et près de Siguiri. Mali La plus longue partie du fleuve Niger est située au Mali (1 700 km). La por- tion malienne du Bassin du Niger fait 30,3 pour cent (454 500 km2) du Bassin total du Niger et compte 7,8 millions d'habitants, dont un grand pourcentage vit à Bamako au bord du fleuve Niger. La banlieue, le quartier industriel et les jardins maraîchers de la capitale jouent un rôle important dans le déve- loppement économique de cette région du bassin. L'Office du Niger, l'un des plus grands et anciens systèmes d'irrigation enAfrique de l'Ouest conti- nue d'offrir des opportunités de développement agricole. La culture irri- guée sur les rives du fleuve produit annuellement 590 000 tonnes de riz et 303 000 tonnes de canne à sucre. Le Delta Intérieur est un écosystème inondé peu développé qui comprend de nombreuses zones de pêche, de riches pâturages et des terres fertiles. La production piscicole d'eau douce est d'environ 108 000 tonnes par an, (selon le niveau d'eau et le degré d'inondation du Delta Intérieur) complétée par 10 000 tonnes issues du réservoir du barrage de Sélingué. Ses riches pâturages nourrissent plus de 2 millions de bovins. La culture du coton couvre 122 000 km2 et produit annuellement 400 000 tonnes de graines et 218 000 tonnes de fibres de coton. Le sud du Mali dépasse donc l'Égypte parmi les pays africains producteurs. Cependant, au Mali le coton est une culture pluviale tandis qu'en Égypte, il est irrigué. Le Mali produit également des cultures pluviales telles que le millet et le sorgho (plus de 230 000 tonnes), le maïs (215 000 tonnes) et l'ara- chide (18 000 tonnes). Niger La section du fleuve Niger qui traverse la République du Niger parcourt 540 km et sa zone hydrologique active couvre 357 000 km2, soit 23,8 pour cent du Bassin du Niger; 8,3 millions d'habitants vivent dans cette zone qui s'étend jusqu'à la région de Maradi (partie du bassin versant de la Sokoto- Rima). Les affluents rive gauche qui descendent des Monts Aïr et Azawak ont des débits intermittents distincts de ceux du fleuve Niger et sans connexion hydrologique avec le réseau fluvial. Les grandes plaines allu- viales et les basses terres des Dallol Bosso et Dallol Maouri sont partiellement VUE D'ENSEMBLE DES PAYS RIVERAINS DU FLEUVE NIGER 7 irriguées par le fleuve Niger. La production de riz est faible mais celle de céréale traditionnelle du Sahel est importante (plus de 2,4 millions de tonnes) et ce malgré les fortes variations climatiques. En plusieurs endroits, le hari- cot à oeil noir (aussi appelé dolique) a remplacé l'arachide en tant que pro- duit d'exportation ; le coton n'est plus cultivé. Les pratiques agricoles ont beaucoup changé depuis les grandes sécheresses des dernières décennies. La République du Niger est aussi tributaire de la navigabilité du fleuve Niger à travers le Nigeria. Nigeria Le Nigeria est le dernier pays en aval du fleuve Niger. La portion du bassin du Niger au Nigeria couvre 28,3 pour cent (424 500 km2) de la zone du Bassin qui s'étend sur 20 des 36 états du Nigeria. Elle comprend deux grands cours d'eau : le Niger et la Bénoué et 20 affluents. Plus de 50 pour cent des grandes rivières nigérianes font partie du Bassin du fleuve Niger et leurs longueurs combinées représentent près de 60 pour cent de la longueur totale de toutes les rivières importantes du pays. Environ 60 pour cent de la popu- lation du Nigeria (soit 67,6 millions d'habitants) vit dans le Bassin du fleuve Niger. Cela représente 80 pour cent de la population totale du Bassin. La superficie et l'emplacement du Nigeria font que ses productions agricole (pluviale et irriguée) et énergétique, sont substantielles (voir le tableau 1.1 ci-dessus). Le Nigeria est le plus grand pays producteur de pétrole du conti- nent africain et le sixième dans le monde. Historique du Bassin Un bref aperçu historique du Bassin du fleuve Niger permet de mieux com- prendre son rôle actuel en Afrique de l'Ouest et du Centre. A différentes époques, le fleuve Niger et ses affluents ont joué un rôle primordial dans la vie et pour la subsistance des populations de la région. Utilisation Le nom d'origine «egerou n-igereou» (Fleuve des fleuves) a été donné au fleuve Niger par les Touaregs pour exprimer le caractère exceptionnel qu'il représentait pour eux. Au fil des siècles, le fleuve Niger et ses affluents ont toujours été la source principale d'eau pour les populations riveraines et le moyen de transport privilégié des voyageurs et des marchandises. Pour les voyageurs venus du Sahara, la «mer» d'eau douce du Delta Intérieur appa- raissait comme une source de vie. Les sédiments déposés sur les berges ont servi à fabriquer des briques en pisé pour bâtir les habitations. Les hommes et les plus jeunes ont toujours pêché dans le fleuve en particulier dans le 8 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Delta Intérieur. Le « Maître des Eaux » les surveillait et les coordonnait; il déterminait ce qui pouvait être fait sur le fleuve, où et comment la pêche devait s'organiser selon le niveau des crues et des décrues. La séquence des crues du Bassin permettait de pratiquer l'agriculture de décrue et la cul- ture sèche sur les berges et dans les marécages. Pour le commerce, de grandes pinasses nigériennes transportaient les produits agricoles du Sud vers Tombouctou et repartaient chargées de sel apporté du Sahara par les cara- vanes chamelières de Taoudénit. Ces trajets fluviaux reliaient les commu- nautés du Bassin. Les armées de la période précoloniale et ensuite les militaires colons n'ont fait que suivre ces routes empruntées par les voya- geurs et commerçants de l'époque précoloniale. À partir du XIe siècle, quatre grands empires ont dominé les immenses prairies et hauts-plateaux de ce Bassin de l'Afrique de l'Ouest s'adonnant au troc de l'or et du sel : les empires du Ghana (XIe-XIIIe siècles), Mali (XIIIe- XVe siècles), Songhai (XIVe-XVIe siècles) et Kanem­Borno (XVIe-XVIIe siècles). Deux grands royaumes ont régné sur le littoral : le Royaume Yoruba (XIIe-XIVe siècles) et le Royaume du Bénin (XVe-XVIIe siècles). Au cours des XVIe et XVIIe siècles, le commerce avec les Européens s'est accru le long des côtes ouest-africaines amenant progressivement la domination et la colonisation européenne dans la région. La carte 9 de l'annexe 1 est une carte historique qui illustre la connaissance du Bassin du Niger en 1830. Période coloniale Les premiers accords signés par les puissances coloniales relatifs à la région du fleuve Niger concernaient le partage du territoire entre la France, l'Allemagne et l'Angleterre4. Le premier traité entre les trois puissances, signé le 26 février 1885 à la Conférence de Berlin, proclamait l'entière liberté de navigation et de commerce sur la base de l'égalité de toutes les puis- sances coloniales. L'Allemagne a utilisé la Bénoué pour atteindre le Nord du Cameroun car la navigation sur le Niger Moyen n'était pas encore déve- loppée. D'autres accords sur le commerce ont également été conclus à cette époque, tels que le Traité Général et la déclaration de Bruxelles (1890). Le traité franco-allemand de 1911 a entraîné la cession par la France des terri- toires de l'Est et du Sud du Cameroun à l'Allemagne ; la France céda notam- ment la partie Est du bassin versant de la Bénoué (anciennement Mayo Kebi), aujourd'hui au Tchad. Après la défaite de l'Allemagne à l'issue de la première guerre mondiale, la convention de Saint-Germain-en-Laye, signée le 10 septembre 1919, entérinait l'ordre de la Société des Nations de céder l'ancienne colonie allemande du Cameroun à la France et l'Angleterre. Cette convention renouvelait aussi les dispositions concernant la navigation sur le Niger et la Bénoué. Aucune frontière coloniale ne fut changée après cette date et l'entente cordiale entre les pays colonisateurs a permis l'utilisation efficace des voies navigables. VUE D'ENSEMBLE DES PAYS RIVERAINS DU FLEUVE NIGER 9 Période post-coloniale Au cours des mouvements d'indépendance des années 60, ces traités ont été abrogés. Dans un esprit de libre échange, les neuf pays du Bassin ont institué des associations douanières et des taxes communautaires sur les produits importés. Dès février 1960, une réunion de travail entre le Mali et le Nigeria a défini le cadre de développement conjoint du Bassin du fleuve Niger. La 16e session de la Commission pour la Coopération Technique en Afrique subsaharienne tenue à Mamou (Guinée) en 1960 a recommandé la coopération et l'échange des informations et des données techniques entre les hydrologues du Bassin. En mai 1961, s'est tenue à Ségou au Mali la pre- mière conférence sur le Bassin du fleuve Niger à laquelle participaient les neuf pays du Bassin. Cette première étape de promotion de la coopération entre les usagers de l'eau du Bassin soulignait l'importance de la coordi- nation et les dangers d'entreprendre unilatéralement des projets nationaux. À mesure que les nouveaux pays indépendants devenaient membres des Nations Unies, ils s'engageaient à respecter les conventions internationales de l'ONU telles que la Convention de Barcelone (1921) relative à l'utilisation et au régime des voies navigables internationales. La deuxième conférence sur le Bassin du fleuve Niger, qui s'est tenue à Niamey en octobre 1963, a abouti à une nouvelle convention (signée par les neuf pays du Bassin) qui rétablissait la libre navigation sur le Niger et ses affluents. Elle a également introduit la coopération comme condition néces- saire à l'évaluation et l'exécution de projets d'aménagement5 susceptibles de modifier le système fluvial. Cette convention a posé les fondations d'une organisation intergouvernementale de coopération. La Commission du fleuve Niger a été créée à Niamey le 25 novembre 1964. L'accord établis- sant cette Commission définissait les nouvelles règles régissant l'utilisation de l'eau dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, de la mise en valeur des ressources en eau, de la navigation et du transport. Cet accord a été amendé en 1968 et en 1973 (Godana, 1985). En 1980, les Chefs d'État des pays du Bassin ont signé une nouvelle convention créant l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) remplaçant ainsi la Commission du fleuve Niger. Cette convention amende l'accord de 1964 ainsi que les amendements de 1968 et 1973. Selon cet accord, l'objectif à long terme de l'ABN était de promouvoir la coopération entre les pays membres et d'assurer un développement intégré de ses ressources, notam- ment dans les domaines de l'énergie, de l'eau, de l'agriculture, de l'exploi- tation forestière, des transports, des communications et de l'industrie. Elle reconnaissait en même temps à chaque Etat le droit individuel d'exploiter les ressources de sa partie du Bassin. En novembre 1980, un protocole a été signé à Faranah (Guinée), créant le Fond de Développement du Bassin du fleuve Niger, appelé FONDAS, en vue de soutenir financièrement la réali- sation des objectifs de l'ABN. Malgré cette transformation de la 10 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER «Commission» en «Autorité» qui avait pour but de stimuler son efficacité institutionnelle et son fonctionnement opérationnel, l'absence d'engage- ment financier des pays a conduit à une détérioration graduelle de sa cré- dibilité et, par voie de conséquences, au désengagement de plusieurs partenaires de développement6. Cette situation s'est prolongée jusqu'à la 17e session ordinaire de l'ABN tenue à Abuja (Nigeria) en 1998, où les ministres des Etats membres se sont réunis pour discuter de ce problème institutionnel et pour identifier un mécanisme abordant de manière systémique la dégradation progressive de l'environnement et des ressources en eau du Bassin. En 2002, les neuf chefs d'État se sont réunis à Abuja pour renouveler leur engagement politique à gérer les ressources en eau du Bassin de manière durable et à promouvoir les opportunités d'aménagements conjoints à travers la coopération mul- tilatérale. Les chefs d'État des pays membres de l'ABN ont convenu d'éla- borer une Vision Partagée du Développement Durable du Bassin, soutenue par le Plan d'Action pour le Développement Durable (PADD). Suite à cet engagement politique, lors du Conseil extraordinaire des ministres à Yaoundé (Cameroun) en janvier 2004, les Etats membres ont adopté les résultats de l'audit de l'ABN, visant à renforcer ses compétences institutionnelles et ses capacités techniques. Suite à la Conférence de Paris, en avril 2004, les Chefs d'État de l'ABN ont signé, en présence des partenaires techniques et finan- ciers de l'ABN, la Déclaration de Paris confirmant l'engagement des Etats membres dans le processus de Vision Partagée du Bassin du Niger7. Ce sujet est discuté plus en profondeur au chapitre 4. 2 Géographie du Bassin du fleuve Niger Milieu physique et hydrographie Les diverses caractéristiques géographiques et climatiques du Bassin du fleuve Niger influencent la disponibilité en ressources en eau qui à son tour a un impact sur les activités liées à ces ressources. Le contexte hydrogra- phique du fleuve Niger est l'un des exemples les plus frappants de l'influence de la topographie et du climat sur l'hydrologie. On ne peut pas en effet s'attendre à ce qu'un bassin versant aussi grand puisse avoir un régime climatique ou pluviométrique uniforme, d'autant plus que le fleuve Niger traverse une très grande variété de zones hydro-écologiques d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Un ensemble de facteurs tels que la croissance démo- graphique, le développement et l'utilisation non durables des ressources et la désertification menacent la capacité du fleuve Niger à produire les res- sources naturelles vitales pour les populations de la région. La géologie et les sols du Bassin influencent aussi la disponibilité en ressources en eau souterraine. Toutefois, les importants déficits pluviométriques et la durée variable des saisons des pluies entraînent des déficits hydrologiques qui ne sont pas toujours en rapport direct avec le débit souterrain de base qui contribue au débit du fleuve. Ce chapitre présente le milieu physique, les six zones hydrographiques, la géologie, la pédologie, le milieu naturel et les conditions climatiques du Bassin. Milieu physique Le Bassin versant du fleuve Niger est compris entre les méridiens 11°30' Ouest et 15° Est, de la Guinée au Tchad, et entre les 22° et 5° parallèles Nord, du Hoggar au Golfe de Guinée; il s'étend sur 3 000 km d'Est en Ouest et 2000 km du Nord au Sud. Prenant sa source sur les hautes terres guinéennes (à une altitude de 1 100 mètres environ) dans les régions de Haute Guinée et Guinée Forestière du massif du Fouta Djalon, le Niger est le troisième fleuve d'Afrique par sa longueur (4 200 km) après le Nil et le Congo. Le Niger Supérieur coule en direction du Nord-Est, forme en saison des pluies 11 12 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER une vaste plaine d'inondation au Mali, appelée Delta Intérieur ou cuvette lacustre. Cette plaine d'inondation d'environ 40 000 km2 absorbe une grande partie de son potentiel hydraulique. Aux confins du Sahara, à la sortie du Delta Intérieur, le Niger décrit une boucle puis coule plein Sud-Est (le Niger Moyen) jusqu'au Nigéria en tant que Niger Inférieur vers le Delta maritime pour se jeter enfin dans le Golfe de Guinée. Avant d'atteindre le Delta maritime, le Niger reçoit son affluent princi- pal, la Bénoué, qui prend sa source sur le Plateau de l'Adamaoua (Cameroun). L'étendue du Bassin est un sujet de controverse car le fleuve Niger ne compte aucun affluent pérenne sur sa rive gauche en République du Niger.Ainsi, de sa source au Delta maritime, la zone hydrologique active représente environ une superficie d'environ 1 500 000 km2. Zones hydrographiques Les six zones hydrographiques du Bassin du fleuve Niger se distinguent par leurs caractéristiques topographiques et leurs écoulements. Les zones hydrographiques sont illustrées en détail sur les cartes 2 à 7 de l'annexe 1. Ces zones sont les suivantes : · Le bassin supérieur du fleuve Niger et le bassin du Bani : les eaux amont du Niger forment un grand réseau d'affluents avec de fortes pentes qui commencent en Haute Guinée; le réseau des affluents du Bani se forme sur les plateaux de basse altitude du Mali méridional et de la Côte d'Ivoire. · Le Delta Intérieur du fleuve Niger et la cuvette lacustre sont caractéri- sées par une immense plaine alluviale fertile de faible pente et formée d'un grand réseau dendritique d'affluents et de lacs peu profonds. · Le Niger Moyen, tronçon malo-nigérien et bénino-nigérien principale- ment en rive droite du fleuve Niger, est une zone sans relief de basse alti- tude comptant de nombreux affluents qui apportent la majeure partie des ressources en eaux sur ce tronçon. · Le Niger Moyen, tronçon Nigerien et ses affluents de rive gauche, est entièrement formé des affluents saheliens et aux descendus du plateau de Jos au Nigeria. · La Bénoué est un grand affluent du Niger qui prend sa source dans le haut plateau de l'Adamaoua au Cameroun. · Le Niger Inférieur et le Delta maritime sont situés dans une région à fortes précipitations; le Niger Inférieur a de nombreux affluents et coule en direction du Sud pour déboucher dans le Delta maritime caractérisé par des marécages, des lagunes et des chenaux navigables. Le Bassin Supérieur du Niger et le bassin du Bani. Le Bassin Supérieur du Niger s'étend entre les latitudes 8°35' et 14° Nord et les longitudes 4° et 11°30' Ouest; sa limite en aval se situe à Ké Macina et San (voir carte 2 de GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 13 l'annexe 1 pour plus de détails). Sur les premiers 40 kilomètres, le fleuve descend 300 mètres d'altitude (pente de 7,5 m/km) vers le Nord-Est. Après la ville de Faranah, il reçoit successivement les affluents Balé et Tonboli, qui prennent leurs sources dans le Massif du Fouta Djalon; ils sont caractérisés par des pentes fortes, ce qui explique les valeurs assez élevées des crues du Haut-Niger. En amont de Kouroussa, le Mafou est le premier gros affluent en rive droite du Niger; le fleuve franchit ensuite une série de rapides et perd 10 m de dénivelé. Après avoir traversé la ville de Kouroussa, il reçoit le Niandan, l'un de ses principaux affluents. Plus en aval, le Milo et le Tinkisso rejoignent le Niger en amont de Siguiri respectivement en rive droite puis en rive gauche; ce sont les plus grands affluents guinéens du Niger (bien que les apports guinéens par la Fié soient plus importants, sa confluence avec le Niger est en territoire malien). Enfin, le Sankarani rejoint le Niger en rive droite à 40 km en amont de Bamako (le Dion étant le princi- pal affluent du Sankarani) en Guinée. À la frontière malienne, le fleuve Niger a déjà parcouru 600 kilomètres. Il draine, avec ses affluents et sous-affluents, plus de 100 000 km2 du terri- toire de Haute Guinée, une région caractérisée par de forts reliefs en amont et une forte tendance à l'érosion (d'autant plus que le couvert végétal s'est considérablement dégradé à cause des activités humaines). De Siguiri à Bamako et jusqu'à Koulikoro, la monotonie du relief relativement plat est rompue par endroits au Sud-Ouest par des buttes latéritiques. Sur le pla- teau Mandingue, au Nord-Ouest, les plateaux écrêtés de nombreuses col- lines gréseuses inclinées vers le Nord-Ouest ont des parois qui s'élèvent à 300-400 mètres au-dessus de la plaine alluviale. La plupart de ces régions sont peu propices à l'agriculture et seules les plaines alluviales de la vallée du Niger permettent le développement agricole. Entre Bamako et Koulikoro, le Niger franchit deux zones de rapides (Sotuba et Kenié) avant de ralentir sa course dans une vaste plaine qui le conduit à Ségou et au barrage de Markala. En aval de Ségou-Markala, à Ké Macina, le fleuve arrive au Delta Intérieur dans un lit ayant une pente de moins de 2 cm/km. À Ké Macina, le fleuve a parcouru environ 1 000 km depuis sa source et draine un bassin versant de 141 000 km2. Le Bani, principal affluent du Niger, est formé par la confluence du Bagoé et du Baoulé dont les sources sont situées en Côte d'Ivoire. Cette zone est caractérisée par des plateaux particulièrement plats et peu élevés (entre 280 et 500 m, dont 70 pour cent entre 300 et 400 m). Les seuls reliefs importants de la zone se trouvent à l'Ouest du plateau de Bandiagara (atteignant une altitude de 791 m près de Koutiala). Le cours du Bani est presque complè- tement situé dans le Sud malien. Peu après la confluence, la vallée du Bani s'élargit de plus en plus, son lit disparaît presque jusqu'à ce que la plaine d'inondation atteigne près de 10 km de largeur (en aval de Douna après la confluence avec le Lotio-Banifing qui draine la région de Sikasso). Le Bani rejoint le Delta Intérieur juste après San. La pente devient alors 14 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER extrêmement faible : moins de 2 cm/kilomètre. Cependant, sur la rive droite la plaine d'inondation est limitée par une série de collines gréseuses d'où sur- gissent quelques petits cours d'eau. Le cours du Bani progresse ensuite dans la plaine d'inondation vers le Nord où plusieurs bras secondaires prennent naissance et alimentent la région de Djenné. Il se jette enfin dans le fleuve Niger à Mopti, à 1300 km de sa source. La superficie du Bassin du Bani au- dessus de Mopti est de 130 000 km2. Acette hauteur, le Bani et le Niger ont des bassins quasiment identiques et leurs réseaux hydrographiques sont très denses. Ils se distinguent prin- cipalement par leurs pentes respectives : alors qu'à Koulikoro 24,4 pour cent de la superficie totale du bassin du Niger se situe au-dessus de 500 m, le bassin du Bani n'a que 1,7 pour cent de sa superficie au-dessus de cette altitude et son profil topographique est beaucoup plus plat. Le Delta Intérieur et la cuvette lacustre. Le Delta Intérieur commence à Ségou et se termine à Koryoume (le port fluvial de Tombouctou). Cette zone forme un grand rectangle orienté Sud-Ouest/Nord-Est avec 400 km de longueur et 125 km de largeur et d'une superficie d'environ 40 000 km2 ; elle n'a pas de limites de bassin versant bien définies (pour plus de détails, voir la carte 3 de l'annexe 1). La superficie inondée du Delta Intérieur peut aller de 30 000 km2 pendant les périodes de décrues à 80 000 km2 pendant les crues. À partir de Ségou pour le Niger et de Douna pour le Bani, le réseau fluvial entre dans une immense plaine alluviale comblée de divers dépôts accumulés depuis le quaternaire. Cette zone, connue sous différents noms (delta central, cuvette lacustre, bassin intérieur ou Delta Intérieur du Niger), se caractérise par des dépôts d'alluvions et des ramifi- cations multiples; ce profil se rencontre habituellement dans les deltas à l'embouchure des fleuves. D'après Gallais (1967), le Delta Intérieur correspond à l'épandage maximal des eaux de crues et des lacs périphériques, limités: · À l'Est et au Sud par les pentes du plateau de Bandiagara. · À l'Ouest, par le « delta mort », zone de dépôts anciens au-dessus du delta actuel. · Au Nord, par une série de dunes orientées Est-Ouest. Le Delta Intérieur comprend quatre régions morphologiques distinctes : le haut delta, le delta central, la cuvette lacustre et le bas delta. Ces régions ont été décrites en détail par d'autres auteurs (Gallais, 1967, 1979; Blanck et Lutz, 1990 ; McCarthy; 1993 ; Poncet, 1994). En résumé, le Delta Intérieur comprend : · Les haut et moyen deltas (en aval de Ké Macina et de Douna,) avec la formation de deux branches majeures : le Niger et le Bani autour de GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 15 Djenné pour le haut delta (zone aussi appelée « Mésopotamie malienne ») et le Niger et le Diaka pour la plaine de Kotia dans le delta moyen. Ils s'étendent jusqu'à la cuvette lacustre (lac Débo, lac Wallado et lac Korientze) et sont composés de vastes zones d'épandage inondées pen- dant la crue annuelle. · Le bas delta qui s'étend de l'exutoire de la cuvette lacustre, avec trois grands axes de drainage (Issa Ber, Barra Issa et Koli Koli) jusqu'à Diré. Là, une géomorphologie très différente révèle un réseau hydrologique très diffus, caractérisé à Niafunke par une accumulation de couches anciennes d'un erg holocène (ou mer de sable) avec celles des dunes orientées Est- Ouest. Ce réseau est commandé par des sillons inter dunaires souvent inondés et des lacs périphériques alimentés par les fortes crues. Le Delta Intérieur stocke un volume d'eau variant entre 70 km3en années humides et 7 km3 en années sèches. La crue atteint Koulikoro en septembre et s'étend lentement à travers la plaine d'inondation, n'arrivant ainsi à Diré que trois mois plus tard. Le stockage d'eau dans le Delta Intérieur est accom- pagné de pertes d'eau (infiltration et évaporation) de l'ordre de 44 pour cent du volume entrant. La région des lacs périphériques du Delta Intérieur est particulièrement sensible au fonctionnement hydrologique du fleuve Niger. Ces lacs ont fait l'objet d'études hydrologiques au cours des années 1950, période où le fleuve Niger présentait un fort régime d'écoulement (Auvray, 1960). Cependant, les sécheresses des années 1970 et 1980 ont fortement limité les débits du fleuve, induisant un faible remplis- sage de ces lacs, en particulier ceux de rive droite et du lac Faguibine (Guiguen, 1985). La superficie des lacs indiqués dans le tableau 2.1 ci-des- sous reflète l'étendue maximale atteinte dans les années 1950 et qui n'a plus jamais été atteinte. À titre de comparaison, les superficies des lacs Debo, Wallado et Korientze sont respectivement de 190, 70 et 57 km2 ; tandis que la superficie du lac Tchad se situe entre 5 000 et 25 000 km2, soit 42 fois la superficie maximale du lac Faguibine et 11 fois la superficie totale de tous les lacs périphériques du Delta Intérieur du fleuve Niger (Marieu, Kuper et Mahieux, 2000). Les tronçons malo-nigérien et bénino-nigérien du Niger Moyen­ Rive droite. Après le Delta Intérieur, le Niger entre dans le Niger Moyen qui s'étend jusqu'à Lokoja (voir carte 4 de l'annexe 1). Après avoir passé la boucle du Niger et le seuil de Taoussa (Tossaye), le Niger traverse un réseau d'oueds (Vallée du Tilemsi) puis se dirige vers le Sud-Est. Sur le tronçon Taoussa- Ansongo (212 km), des dépôts alluvionnaires quaternaires comblent une vallée de 4 km de largeur. Sur la rive gauche, les sorties des vallées sont obstruées par des dépôts amenés par le vent; ils bloquent ainsi les exutoires des oueds prenant leur source dans l'Adrar des Iforas, de l'Oued Essalaoua en amont de Bourem et des oueds de la vallée du Tilemsi en amont de Gao. 16 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Tableau 2.1 Localisation, Superficie Maximale et Capacité des Lacs Périphériques du Delta Intérieur Coordonnées Superficie Capacité maximale Lacs géographiques maximale (km2) (Millions de m3) Tanda 4°40' O; 15°45' N 145 -- Kabara 4°32' O; 15°45' N 50 -- Tagadji 4°08' O; 15°55' N 90 -- Oro 3°50' O; 16°12' N 145 -- Fati 3°42' O; 16°12' N 140 -- Télé 3°45' O; 16°27' N 105 1 500 Faguibinea 3°50' O; 16°47' N 595 Gouber, Kamango 3°40' O; 16°50' N 120 -- Niangaye 3°10' O; 15°50' N 335 1 300 Do 2°45' O; 15°55' N 125 800 Garoub 2°45' O; 16°03' N 160 775 Haribongo 2°45' O; 16°10' N 55 290 Aougoundou 3°18' O; 15°45' N 85c -- Korarou 3°15' O; 15°20' N 135 150 Source : Auvray (1960). Note : -- = données non disponibles a. La limite Ouest du lac Faguibine est fixée entre les villages de M'Bouna et Tin Aicha. Depuis les années de sécheresse entre 1970 et 1980, l'eau n'a jamais franchi cette limite. Les villages de Raz el Ma et d'Adarmalane ne sont donc pas pris en compte dans ce tableau. b. Le système du lac Garou comprend les lacs Garou, Gakoré, Tinguéré et Titolaouine. c. Lors de sa visite le 11 novembre 1999, Marieu, Kuper et Mahieux (2000) ont estimé la superficie du lac à 38 km2. Ce chiffre n'était pas définitif car le lac étant en phase d'alimentation. Sur la partieAnsongo-Niamey (352 km), une succession de rapides à Fafa, Labbezanga et Ayorou (localisés respectivement à 59, 109 et 144 km d'Ansongo) fait de ce tronçon l'un des plus difficiles à naviguer. La largeur de la plaine d'inondation est d'environ 2 kilomètres. Labbezanga marque la frontière entre le Mali et le Niger. Après Ayorou, la vallée s'élargit et reçoit les premiers affluents en rive droite après le Bani. Ces affluents sont le Gorouol (qui draine l'extrême Nord du Burkina Faso) et deux autres affluents bur- kinabés : le Dargol et la Sirba. Sur la partie de Niamey à Malanville (336 km), les premiers 100 kilo- mètres jusqu'à Kirtachi traversent des zones alluviales récentes. De Kirtachi à Boumba, le fleuve traverse les grès du massif d'Atakora sur 100 km dans une vallée étroite qui change brusquement de direction selon une forme en W (nom donné à la réserve internationale partagé avec le Niger, le Burkina Faso et le Bénin). À partir de Boumba, le Niger coule à travers une vallée alluvionnaire plus large (plus de 4 km) jusqu'à la frontière avec le Nigeria. GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 17 Avant le parc du W, le Niger reçoit trois affluents burkinabé : le Goroubi, le Diamongou et la Tapoa. Après le parc du W, le fleuve Niger, qui consti- tue alors la frontière entre le Niger et le Bénin, reçoit les trois principaux affluents de son cours moyen (drainant le Nord-Est du Bénin) : la Mékrou, l'Alibori et la Sota. Sur la rive gauche, l'endoréisme (écoulement qui n'at- teint pas la mer) prédomine : Dallol Bosso (Azawak), Dallol Foga et Dallol Maouri sont des oueds dont aucun apport ne parvient jusqu'au fleuve Niger. Le tronçon nigérian du Moyen Niger et ses affluents en rive gauche. De la frontière entre le Niger et le Nigeria, le fleuve Niger continue sa course en direction du Sud-Est sur 200 km jusqu'à Yelwa (voir carte 5 de l'annexe 1). Dès son entrée au Nigeria, le fleuve Niger est rejoint par quelques petits affluents en rive droite : le Chodou, l'Oessa et la Kalia dont les sources sont béninoises. Un grand affluent en rive gauche, la Sokoto draine un grand bassin de la région sahélienne de Maradi, et traverse l'État de Sokoto et la partie Nord de l'Etat de Kaduna. Issue de la région de Gusau, elle reçoit la Rima, dont la partie nigériane (Goulbins) du haut bassin remonte jusqu'aux vallées arides du massif d'Aïr, en rive droite, un peu en aval de la ville de Sokoto. En rive gauche, la Sokoto-Rima reçoit la Zamfara et la Ka. Après sa confluence avec la Sokoto-Rima, le fleuve Niger traverse une grande plaine, parcourant 200 km du Nord vers le Sud pour rejoindre le barrage de Jebba après avoir traversé le réservoir de Kainji sur 130 kilo- mètres. Entre Kainji et Jebba, le fleuve Niger reçoit d'autres petits affluents (Oli et Moschi) en rive droite et plusieurs autres petits cours d'eau en rive gauche dont les apports combinés ne sont pas négligeables. À Jebba, un second barrage coupe les eaux du Niger. À ce point, le fleuve Niger retrouve le même débit qu'il avait en quittant la Guinée, plus de 2 700 km en amont. De Jebba à Lokoja, sur 400 km environ, le fleuve Niger s'écoule vers le Sud-Est en recevant plusieurs petits affluents en rive droite (l'Awun, l'Oshin et l'Oro). À 150 km environ en aval de Jebba, le Niger reçoit un autre grand affluent en rive gauche (la Kaduna) qui draine un bassin versant de 65 500 km2 à l'Ouest du plateau de Jos. Après avoir viré en direction du Nord-Ouest, la Kaduna s'oriente vers le Sud-Ouest en traversant la capitale d'Etat du même nom et reçoit plusieurs affluents du Nord dont la Magaria. Avec de fortes pentes, la Kaduna est caractérisée par des écoulements rapides, de fortes crues et des étiages sévères représentatifs du climat tropical sec. Ce tronçon se termine à Lokoja où la Bénoué se jette dans le fleuve Niger. Le Bassin de la Bénoué. La Bénoué prend sa source à une altitude d'environ 1 300 m sur le versant Nord du plateau de l'Adamaoua au Cameroun (voir carte 6 de l'annexe 1). La Bénoué reçoit le Mayos Rey et le Godi en rive droite avant de traverser une vaste plaine alluviale, franchit le Défilé de Lagdo, aujourd'hui le site d'un grand réservoir, puis traverse une autre 18 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER plaine alluviale avant d'arriver enfin au Nigeria. En amont de Garoua et à 300 km de sa source, la Bénoué rencontre le Mayo Kébi (qui draine la zone marécageuse de la Kabia et les lacs Toubouris au Tchad) puis draine les puissants torrents issus des monts Mandara au Cameroun. Le Mayo Kebi a une longueur de 420 kilomètres. A sa confluence, la Bénoué prend la direction du Sud-Ouest, dépasse Garoua à une altitude de 175 m et atteint la frontière 80 km plus loin. Elle reçoit alors le Faro, puissante rivière issue de l'Adamaoua, qui connaît de fortes crues et qui charrie de nombreux sédiments. Au Nigeria, la Bénoué passe à Yola (60 km après la frontière), reçoit en rive gauche l'Ini, torrent venu des monts Alantika et Shebshi, puis reçoit à 70 km en aval la Gongola, un autre puissant torrent tropical issu du Nord-Est du plateau de Jos et dont la superficie du bassin est de 21 500 km2. Comme le Faro, la Gongola charrie beaucoup de sédiments, ce qui rend la navigation difficile dans la partie aval. La Bénoué coule alors en direction du Sud-Ouest sur 450 km environ jus- qu'à Makurdi. Sur ce tronçon, les affluents de rive droite issus du plateau de Jos restent modestes alors qu'en rive gauche d'importantes rivières rejoi- gnent la Bénoué. Elles viennent des chaînes de montagne entre le Nigeria et le Cameroun, des monts Shebshi et Gotel et du Massif de Bamenda (le point culminant du Bassin du fleuve Niger se trouve à 3008 m au Pic Oku au Nord de Bamenda). Ces rivières s'élargissent au fur et à mesure qu'elles s'écoulent vers le Sud et qu'elles traversent des régions de fortes précipi- tations. Après la Belwa et la Fan, la Bénoué reçoit successivement la Taraba, la Donga et la Katsina Ala, dont les bassins versants s'étendent respective- ment sur 21 500, 20 000 et 22 000 km2. La haute Donga fait la frontière entre la province Nord-Ouest du Cameroun et le Nigeria, alors que la Katsina Ala et son affluent la Metchum apportent des débits considérables. Entre Garoua et Makurdi, les apports de la Bénoué sont multipliés par huit. Sur les 220 km qui séparent Makurdi du confluent avec le Niger à Lokoja, la Bénoué ne reçoit plus que des petits affluents en rive gauche et des affluents plus vigoureux en rive droite comme la Mada et l'Okwa venus du Sud du plateau de Jos. À Lokoja, où la Bénoué rencontre le Niger, les deux cours d'eau sont de taille très similaire, la différence étant que la Bénoué a par- couru 1 200 km alors que le Niger en a parcouru 3 800 km. Le Niger Inférieur et le Delta maritime du Niger. À Lokoja, le fleuve Niger entame son tronçon inférieur pour finir dans le Delta maritime; il s'écoule alors du Nord vers le Sud sur 200 km; il ne reçoit que des petits affluents, dont l'Anambra qui en rive gauche draine un bassin soumis à d'impor- tantes précipitations. Onitsha est la dernière station d'observation du fleuve. Le Niger Inférieur coule ensuite encore sur 100 km et la basse vallée se transforme progressivement en un vaste delta d'une superficie de 30 000 km2 environ, avec pas moins d'une trentaine d'embouchures sur l'océan. Le cours principal du fleuve Niger prend le nom de Nun dans le GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 19 delta et se jette dans le Golfe de Guinée, à 4 200 km à l'aval de sa source en Guinée. Tronçons navigables du fleuve Les voies navigables du Niger représentent un axe stratégique pour le com- merce. Bien que les voies de transport commercial aient changé au cours du temps, les efforts déployés pour relier les tronçons enclavés à des canaux et à des routes carrossables n'ont pas encore permis de mettre les ressources fluviales à la portée de tous. Les principaux tronçons navigables du fleuve, du Delta maritime au Niger supérieur, sont décrits ci-après et illustrés sur la carte 10 de l'annexe 1. · Au Nigeria, le réseau navigable des lagunes côtières et du Delta maritime a une longueur totale de plus de 6 000 km dont la moitié fait partie du réseau du Niger et de la Bénoué (Sanyu et al., 1995). La navigation flu- viale est possible toute l'année pour les grandes embarcations à fond plat jusqu'à Onitsha (1 127 km depuis l'océan) et même plus en amont jus- qu'à Jebba (1 448 km) du mois d'août au mois de février. Le lac Kainji est navigable sur 130 km. La Bénoué est navigable jusqu'à Makurdi de juin à décembre et jusqu'à Garoua au Cameroun d'août à novembre. · Du lac Kainji à la frontière du Niger, le fleuve est navigable seulement en période de hautes eaux sur 336 km, de la frontière du Nigeria (Malanville-Dolé) à Niamey, il est navigable d'août à février. En amont de Niamey, la navigation est encore possible sur 170 km, de Tilabéry à Meana. Sur le tronçon de 123 km entre Meana et Fafa, la navigation est limitée (sauf en période de très hautes eaux) à cause des rapides et des rochers. De Fafa à Ansongo, Gao et Taoussa (au Mali), des chalands de moyen tonnage peuvent emprunter en hautes eaux les 270 km de ce tronçon ; la navigation est possible presque toute l'année sur les 327 km entre Taoussa et Koryoume (le port de Tombouctou). · De Koryoume à Ké Macina, la majeure partie des 160 km du cours prin- cipal du fleuve Niger est navigable de septembre à décembre. Le Delta Intérieur est lui ouvert toute l'année aux petits bateaux de pêche. En outre, plusieurs affluents sont navigables en hautes eaux dans le Delta Intérieur ; le chenal du lac Debo n'est pas navigable en basses eaux. Mopti, sur le Bani, est le port principal du Delta Intérieur. D'août à janvier, de grands chalands peuvent naviguer sur 200 km en amont, par l'écluse du barrage de Markala près de Kirango. · En amont de Bamako, de petits bateaux de pêche peuvent remonter le fleuve jusqu'à Siguiri d'août à novembre; durant cette même saison, la navigation est possible en Guinée dans les basses vallées du fleuve Niger et de ses affluents (le Milo et le Tinkisso). Tousfois, il n'y a pas vraiment de trafic fluvial marchand entre le Mali et la Guinée. 20 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Le potentiel de développement du réseau de transport fluvial dans le Bassin du fleuve Niger est important et sa réalisation permettrait d'étendre l'accès aux marchés, le commerce et les mouvements de travailleurs. Ce potentiel est toutefois peu exploité et les tronçons navigables sont sous- utilisés. Un besoin réel existe d'améliorer le réseau de transport pour pro- mouvoir l'intégration régionale des pays. Géologie et hydrogéologie Le régime du fleuve Niger est fortement influencé par les écoulements sou- terrains, en particulier dans les plaines alluviales en saison sèche. En géné- ral, les nappes phréatiques sont influencées par les précipitations annuelles et par la perméabilité des sols. L'eau souterraine est très importante pour l'approvisionnement en eau potable des zones urbaines et rurales (et sa qualité est en général excellente). Plusieurs bailleurs de fonds multilaté- raux et bilatéraux ainsi que des organisations non gouvernementales ont financé des activités de recherche et d'aménagement de petits aquifères pour d'hydraulique villageoise mais il reste encore beaucoup à faire pour arriver à comprendre la dynamique hydrogéologique du Bassin. La géolo- gie varie entre des terrains archéens anciens et des dépôts alluvionnaires récents ; chaque système géologique dans chaque zone hydrographique du Bassin a son propre potentiel hydrogéologique. Bassin Supérieur Un paysage géologique ancien formé de roches cristallines caractérise la région en amont du Bassin et la majeure partie de la rive droite du fleuve. L'eau souterraine est rare dans ces roches qui sont en général imperméables, sauf si elles sont fracturées ou altérées créant ainsi de petits aquifères. La recharge des eaux souterraines par l'amont du Bassin est donc en général très faible (Fontes et al., 1991). Quelques exemples de ces formations géologiques : · On trouve une formation archéenne formé de granites, de gneiss et de micaschiste dans la partie guinéenne du Bassin, le Nord de la Côte d'Ivoire, le Sud-Ouest du Mali, la majeure partie du Burkina Faso et le Nord du Bénin avec quelques intrusions basiques (dolérite et gabbros) en Guinée, au site de Fomi. · Un socle précambrien moyen et supérieur (schistes et quartzites) appa- raît dans les basses vallées des affluents du Niger en Guinée et au Mali, dans les sous-bassins du Bani en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso ainsi que dans le Sud-Est de la boucle du Niger à Bourem, Gao, Ansongo et dans la vallée de Niamey. · Un socle cambrien (schistes et grès) s'étale entre Bamako et Sikasso. GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 21 · On trouve une formation ordovicienne (grès-quartzite et divers grès) dans la région Dogon, sur le plateau Mandingue et sur tous les plateaux entre Koulikoro, Koutiala et Bandiagara. Delta Intérieur En aval de Koulikoro dans le Delta Intérieur, au Nord de Ségou et aussi dans la dépression du Gondo à l'Est du pays Dogon, des recouvrements quaternaires et plus récents masquent le substratum et en particulier le Continental Terminal de l'Éocène au Pliocène. Ces récents recouvrements sont formés soit d'alluvions, soit d'ergs holocènes en forme de dunes, favo- risant ainsi les nappes d'accompagnement. Composé de grès argileux, de sables et d'argiles, le Continental Terminal constitue un aquifère continu regorgeant d'eau de bonne qualité. Celle-ci affleure en rive gauche du Niger à Goundam, Tombouctou et Gourma Rharous, puis est continu de Bourem et Gao jusqu'à Niamey et Gaya, avec une extension vers le Nord dans les bas- sins sédimentaires de Taoudenni, de l'Azawad, du Tilemsi et de l'Azawak. Le Continental Terminal demeure le plus important aquifère du Bassin et il est donc largement exploité, notamment au Niger. La strate est profonde : il n'est pas rare d'observer une épaisseur de plus de 100 m sur des dizaines de milliers de km2. Sous le Continental Terminal et les couches éocènes et crétacées de ces bassins sédimentaires se trouve le Continental intercalaire en bordure du Niger au Nord du Bénin mais aussi dans les zones semi- arides du Mali et du Niger. Ses ressources abondantes sont en général de moins bonne qualité que celles du Continental Terminal. Niger Inférieur En pénétrant au Nigeria, le fleuve Niger coule à travers des dépôts sédi- mentaires : des dépôts tertiaires en rive gauche (c'est la continuation du Continental Terminal observé en République du Niger, avec des nappes souvent artésiennes), puis des dépôts crétacés jusqu'à Onitsha. À partir de Jebba, des alluvions quaternaires occupent les deux grandes plaines de part et d'autre des rives jusqu'à la vallée de la Bénoué et jusqu'au Tchad. Ce bassin sédimentaire, témoin des transgressions marines de la période cré- tacée, remonte vers l'Est à travers la vallée de la Bénoué au Cameroun et au Tchad. Le schiste, le grès et le sable forment la strate crétacée de ces régions; les dépôts sont épais et les ressources aquifères sont souvent de très bonne qualité. À partir de la région d'Onitsha, la strate tertiaire marine traverse la strate crétacée elle-même couverte par les sédiments quater- naires de la plaine côtière et du delta. En dehors de ce bassin sédimentaire, le bassin du Niger est principale- ment formé par le socle africain du Précambrien, aussi bien dans le 22 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Sud-Ouest du Nigeria que dans la partie centrale des plateaux de Jos, d'Abuja, de Minna, de Kaduna et de la haute Sokoto; il s'étend jusqu'à l'Adamaoua et autres massifs montagneux frontaliers du Cameroun. Il est composé de grès, de granite ancien et de quartzite ; son potentiel en eau souterraine est très limité, sauf dans les zones altérées qui peuvent assurer un approvisionnement local. Pédologie Selon la classification française des sols (Banque mondiale, 1986), les trois grands types de sols du Bassin du fleuve Niger sont : les sols ferrallitiques, les sols ferrugineux et les sols hydromorphes (figure 2.1). Les caractéris- tiques de ces trois types de sols déterminent la productivité agricole dans Figure 2.1 Carte schématique des sols de l'Afrique de l'Ouest 10 0 10 20 20 Tombouctou Agadez Niger Dakar Mopti Bamako Niamey Bani Niger Ouagadougou 10 10 Conakry 500 km Abidjan 10 0 10 Sols minéraux bruts des déserts Sols ferrugineux tropicaux lessivés Sols peu évolués subdésertiques Association de sols ferrugineux tropicaux Sols isohumiques (sols bruns lessivés et de sols ferrallitiques subarides; sols bruns subarides) Sols ferrallitiques faiblement et Sols ferrugineux tropicaux non moyennement désaturés ou peu lessivés Sols hydromorphes Cours d'eau Limite des bassins versant Source: Banque mondiale (1986), modifiée par Picouet (1999). GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 23 le Bassin.Ainsi, le développement de l'agriculture varie dans le Bassin selon la distribution géographique du sol. Les caractéristiques de chaque type de sols sont décrites ci-dessous : · Les sols ferrallitiques se trouvent dans l'extrême Ouest de la partie gui- néenne du fleuve Niger, dans le Sud du bassin du Bani, dans le Nord du Bénin et dans la majeure partie nigériane du Bassin du fleuve Niger, y compris le bassin de la Bénoué. Ce sont des sols épais (de 3 à plus de 10 m), où l'altération géochimique est très poussée et étalée sur plusieurs millions d'années. · Des cuirasses ferrugineuses peuvent se rencontrer en surface ou à de faibles profondeurs au-dessus d'un mélange de sols ferralitiques et fer- rugineux ; on les trouve en particulier en Guinée et dans le Sud du Mali. Cette couche horizontale compacte et durcie résulte d'une migration ascendante d'oxydes de fer puis de leur précipitation. On trouve aussi quelques rares taches de sols bruns tropicaux ou d'argiles noires tropi- cales (vertisols). · Des sols ferrugineux tropicaux lessivés sont observés dans le Nord du bassin du Bani, à la périphérie du Delta Intérieur au Mali, dans l'Est du Burkina Faso et le long de la partie Nord du Bassin du fleuve Niger et du bassin de la Bénoué (au Nigeria et au Cameroun). Ils sont associés aux sols ferrallitiques du Bassin Supérieur du fleuve Niger en amont de Bamako et du bassin de la Kaduna au Nigeria. L'alternance des saisons sèches et humides, caractéristique du climat du Bassin, induit une alté- ration discontinue de la roche dans le temps. Les profils d'altération sont d'épaisseurs variables mais toujours inférieures à 3 mètres. Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, caractéristiques d'une saison humide courte, couvrent une grande bande dans le Nord, allant de Mopti à Niamey et Maradi. Plus au Nord, des sols bruns sub-arides isohu- miques sont présents de Gourma à Gao (Mali) et au Niger. Les sols sableux dunaires, les sols sub-arides peu évolués et les lithosols caractérisent la partie Nord du Bassin du fleuve Niger et indiquent que le Niger a atteint le Sahara dans le passé. Les sols hydromorphes, liés à la présence d'une nappe temporaire ou permanente proche de la surface, se rencontrent dans les cuvettes, les lits des cours d'eau et les plaines basses argileuses. On les trouve presque tous dans le Delta Intérieur du Niger : 74 pour cent de ces sols sont inondés chaque saison dans la zone du Delta Intérieur actif (PIRT, 1983). Le milieu naturel du bassin Le corridor écologique du fleuve Niger a offre aux populations des moyens de subsistance durables même en période de sécheresse sévère. Ce milieu naturel, qu'il soit anthropisé ou non inter-agit avec le fleuve Niger. 24 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Le milieu naturel Tout au long de son parcours, le fleuve Niger traverse presque tous les éco- systèmes existants d'Afrique de l'Ouest. La source du Niger est située à 1 100 mètres d'altitude à la lisière des forêts humides de Guinée. Le fleuve passe alors à travers une savane arborée et une zone de végétation sub- désertique. La rive Ouest du Delta Intérieur est formée d'une savane d'herbes courtes avec des buissons épineux et de l'acacia suivie d'une région carac- térisée par des touffes d'herbe et parsemée de végétation dense boisée. L'Est du Delta Intérieur est formé de prairies soudano-sahéliennes inondées et d'un labyrinthe de marécages et de lacs couvrant une superficie de 50 000 à 80 000 km2. Les plaines d'inondation sont couvertes d'herbe « bourgou » qui servent de pâturages aux bovins et à la faune sauvage et qui soutien- nent les ressources piscicoles. Dans les terres humides, la flore s'est adap- tée aux fluctuations extrêmes des niveaux d'eau. Dans la boucle du Niger, le fleuve atteint les confins du désert. La frange de forêts tropicales com- mence plus au Sud, à Onitsha, puis fusionne aprèsAboh avec les mangroves et la végétation marécageuse du Delta maritime. Le système fluvial du Niger assure l'existence d'une vaste biodiversité composée de multiples écosys- tèmes où vivent 36 familles et près de 243 espèces de poissons d'eau douce, dont 20 n'existent que dans le Bassin (11 des 18 familles de poissons d'eau douce endémiques à l'Afrique sont présents dans le fleuve Niger). Les espèces qui habitent le fleuve vont du Lamentin d'Afrique de l'Ouest jus- qu'à l'hippopotame en passant par le crocodile. Le Delta Intérieur abrite une riche variété d'oiseaux migrateurs dont les grues couronnées, les hérons, les aigrettes et les cigognes; on trouve aussi des pélicans et des flamands roses dans le bassin supérieur de la Bénoué. Le Delta maritime contient éga- lement une immense mangrove. Un milieu naturel sous pression L'évolution démographique, le développement et l'utilisation non durable des ressources et la désertification sont autant de facteurs qui menacent les écosystèmes et les ressources naturelles nécessaires aux populations d'Afrique de l'Ouest. Les débits dans le Bassin diminuent et la pression exercée sur la pêche augmente, d'où le déclin alarmant de la production piscicole. La défo- restation et la culture sur des terres fragils contribuent à l'érosion et à l'en- sablement des cours d'eau. Les maladies liées à l'eau se multiplient et les espèces aquatiques envahissantes obstruent le lit des rivières. Conditions climatiques Le Bassin a deux saisons distinctes : une saison humide en été et une saison sèche en hiver ; seul le Nigeria a quatre zones climatiques8. Situé entre GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 25 l'équateur et le Tropique du Cancer, le climat du bassin du Niger est géné- ralement chaud ou très chaud, bien que sur les hautes montagnes du désert saharien les températures varient d'un extrême à l'autre. Le long de la côte, la température moyenne annuelle se situe entre 21 et 28° C (70 à 82° F), alors qu'à l'intérieur des terres du Nord, les températures varient davantage selon les saisons ; la température moyenne annuelle se situe entre 12 et 29° C (54 et 84° F). Étant donné la géographie de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, les conditions climatiques du Bassin du Niger sont associées au mouvement des masses d'air de la Zone de Convergence Intertropicale. Pendant l'été boréal (juin-novembre), la remontée vers le Nord de l'anticy- clone Sainte-Hélène signale le début de la saison des pluies, avec des mou- vements d'air équatorial instables et humides et des températures relativement basses. Le mousson est plus longues et plus abondantes dans la partie Sud du Bassin. L'hiver boréal (décembre-mai) est la saison sèche; sous l'influence de l'anticyclone du Sahara, l'harmattan soufflant du Nord- Est apporte de l'air chaud et sec et de hautes températures qui durent plus longtemps dans la partie Nord. Les précipitations annuelles vont de moins de 100 mm dans la zone sahélienne à plus de 1 200 mm dans les zones tro- picales classiques de la région guinéenne. La classification climatologique régionale définie par Maley (1982) autour des précipitations annuelles (revue et modifiée par L'Hôte et Mahé - 1996) figure dans le tableau 2.2 ci-après. La moitié supérieure du Bassin du fleuve Niger est située dans cinq zones climatiques (voir figure 2.2), qui sont basées sur la durée et l'abondance des précipitations annuelles. Dans toutes ces zones climatiques, la saison humide est centrée sur le mois d'août. Les cinq zones climatiques de la région peu- vent être décrites comme suit : · La région guinéenne qui comprend la zone amont du Bassin du Niger est caractérisée par un climat tropical de transition souvent appelé climat guinéen; les précipitations annuelles sont supérieures à 1 200 mm. Tableau 2.2 Classification climatologique de l'Afrique de l'Ouest du Sud au Nord du Bassin Précipitation annuelle Classification climatologique Classification climatologique (mm) de l'Afrique occidentale (voir figure 2.2) 1 200 Soudanais II et III Tropical de transition 750­1 200 Soudanais I Tropical pur 300­750 Semi-aride Sud Tropical semi-aride 150­300 Semi-aride Nord Semi-aride désertique 100­150 mm Saharien Désertique (aride) Source : Maley (1982) et L'Hôte et Mahé (1996). 26 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure 2.2 Répartition géographique des différents types de climat en Afrique de l'Ouest et du Centre DÉSERTIQUE 20 DÉSERTIQUE Faya-Largeau 100mn SEMI-ARIDE Tombouctou 15 SEMI-ARIDE TROPICAL Niamey SEMI-ARIDE 400mn TROPICAL PUR Ouagadougou SEMI-ARIDE 700mn 10 Nattingou TROPICAL PUR Odienne TROPICAL DE TRANSITION ÉQUATORIAL DE TRANSITION 5 Yaoundé BitamÉQUATORIAL 0 PUR ÉQUATORIAL DE TRANSITION 5 15 10 5 0 5 10 15 20 25 Source: L'Hôte et Mahé (1996). · La région qui va de Siguiri à Sikasso a un climat tropical pur et des pré- cipitations annuelles comprises entre 750 et 1 200 mm. · Les zones de la région de Mopti sont soumises à un climat tropical semi- aride et à des précipitations annuelles comprises entre 300 et 750 mm. · La région du Delta Intérieur autour de Tombouctou a un climat désertique semi-aride et des précipitations annuelles varient entre 150 et 300 mm réparties sur trois ou quatre mois. · Une grande partie du Delta Intérieur est caractérisée par un climat déser- tique et des précipitations annuelles inférieures à 150 mm réparties sur trois mois d'été. Après la boucle du Niger, le fleuve traverse toutes ces zones climatiques en sens inverse ; il est donc soumis aux mêmes types de distribution men- suelle des précipitations. · La région désertique, qui couvre les oueds enclavés du Mali et de la République du Niger, est limitée au Sud par la frontière malo-nigérienne. · La région semi-aride, qui comprend le Burkina Faso, continue jusqu'au Bénin et au Nord de Sokoto au Nigeria. GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 27 · La région tropicale semi-aride qui couvre le Nord du Bénin et la bande méridionale allant de Gaya (Niger)-Kainji (Nigeria) à Maroua-Garoua au Cameroun. · La région tropicale pure qui couvre la plus grande partie du Bassin au Nigeria, le plateau de Jos et l'Adamaoua. · La région tropicale en transition qui couvre le bas Nigeria. L'annexe 1 illustre la distribution des précipitations annuelles moyennes (carte 11) et mensuelles pendant les mois secs et humides (carte 12). L'annexe 2 fournit de plus amples informations sur les caractéristiques climatiques régionales ou spécifiques aux différents sites : moyennes mensuelles des précipitations et des températures et taux d'humidité et d'évaporation. Variations climatiques et hydrologiques Dans un grand bassin comme le Niger, il est important de souligner que les déficits hydrologiques et la baisse des ressources en eau sont devenus beau- coup plus importants que les déficits pluviométriques en raison de la déplé- tion des nappes souterraines. Variation des précipitations Les études sur la variation du climat en Afrique de l'Ouest montrent un déclin significatif du volume des précipitations annuelles et de la durée de la saison humide. Les statistiques révèlent une rupture climatique sur une période de dix-neuf ans de 1970 à 1989 (Carbonnel et Hubert, 1992). L'Hôte et Mahé (1996) ont comparé les moyennes de précipitations de la période 1951­1969 à celles de la période 1970­1989 et ont observé un mou- vement vers le Sud des isohyètes (glissement variant entre 150 et 250 km suivant la zone climatique du Bassin). La figure 2.3 illustre ce mouvement de variation des pluies. De plus, l'analyse des données mensuelles de toute la région, faite par Le Barbe et Lebel (1997), montre que la saison sèche enre- gistre un déclin du nombre d'occurrences de pluies, alors que la moyenne des évènements orageux ne varie que très peu. En général, un déficit de 10 à 30 pour cent des précipitations entraîne un déficit de 20 à 60 pour cent des débits de rivière, ce qui confirme que si les précipitations varient beau- coup, les débits de rivières varient beaucoup plus. Relations entre les précipitations et le ruissellement Olivry (1998) a noté que la relation à long terme entre les précipitations et le ruissellement est fortement influencée par le débit de base des eaux sou- terraines, relation en particulier vérifiée dans le cas du fleuve Niger. La suc- cession de périodes sèches contribue à la réduction du débit de base ; le 28 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure 2.3 Mise en évidence des isohyètes se déplaçant vers le sud 18 14 10 6 2 2 6 10 14 16 250 500 1000 12 1500 8 1500 4 Moyenne 1951­69 Moyenne 1970­89 0 120 240 360 480 600 km Source: L'Hôte et Mahé (1996). retour à un débit durable en rivière nécessite la recharge des aquifères, ce qui n'est possible qu'après plusieurs années humides successives. Dans la région on appelle ce phénomène la « mémoire du fleuve ». Plusieurs études des bassins supérieurs du Niger et du Bani confirment la corrélation entre le déclin des précipitations et les faibles débits en rivière, comme illustré en figure 2.4. Étant donné que le débit de base des eaux souterraines varie selon les précipitations des années précédentes, l'écoulement à son tour fluctue selon le niveau des aquifères, en particulier pendant les années sèches. Les années sèches de la première partie de la décennie 1970, connues en Afrique de l'Ouest sous le nom de « grande sécheresse » ont vu le débit du Niger baisser à des niveaux encore jamais atteints. Pourtant, l'augmen- tation des pluies dans la seconde moitié des années 1980, n'a pas montré de corrélation directe avec la variation des débits (figure 2.5). Les réponses hydrologiques différées du fleuve Niger montrent qu'une seule année bien humide ne suffit pas à redonner au fleuve son débit normal. GÉOGRAPHIE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 29 Figure 2.4 Corrélation entre les précipitations annuelles et le ruissellement vers le Niger à Koulikoro 700 y 0,56x 435,4 600 mm R2 0,79 en 500 y 0,59x 516,54 annuelle 400 R2 0,71 couléeé 300 Lame 200 Avant 1970 Après 1970 100 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 Pluie annuelle en mm Source : Olivry 1997 Note : y = régression ; R2 = covariance Figure 2.5 Variation annuelle des pluies moyennes et indices de débit pour l'Afrique soudano-saharienne depuis le début du 20e siècle (en pourcentage par rapport à la moyenne) 1970 40 80 Indice des pluies Indice de débit enney 30 60 moyenne mo la 20 40 la à à 10 20 ort pp rapport 0 0 ra par 10 20 arp eg 20 40 30 60 pourcentage ourcentap En 40 80 En 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 Source : Olivry et al. (1993). 3 Les Ressources en eau du Bassin du fleuve Niger Hydrologie Le chapitre 3 présente un synopsis des ressources en eau du Bassin du fleuve Niger basée sur les données existantes. Ce chapitre décrit de manière rela- tivement détaillée l'hydrologie et la qualité de l'eau du fleuve Niger dans les six zones hydrographiques mentionnées au chapitre 2. Introduction L'hydrologie du fleuve est aussi extraordinaire que son hydrographie car ses caractéristiques changent considérablement tout au long de son parcours du Fouta Djalon (Guinée) à son embouchure (Delta maritime au Nigeria). Alimenté par les pluies abondantes (typiques d'un système tropical) en amont du bassin supérieur, le Niger perd en débit et en vitesse alors qu'il suit un chemin sinueux vers le Sahara. Ensuite, après avoir fait une grande boucle, il s'écoule en direction du Sud-Est. Ses affluents viennent alors com- bler petit à petit les pertes amont (en particulier dans le Delta Intérieur). Après la confluence avec la Bénoué, le Niger continue sa course tel un grand fleuve jusqu'au Delta maritime. La carte 13 de l'annexe 1 illustre les débits en divers points du Bassin du fleuve Niger ainsi que les importantes pertes du Delta Intérieur et aux alentours de la boucle du Niger. Contrairement aux autres grands fleuves d'Afrique de l'Ouest comme le Sénégal et la Volta, les tronçons inférieurs du Niger sont alimentés pendant la période d'étiage (au printemps) par les crues qui ont eu lieu l'été précédent dans le Bassin Supérieur. Ce phénomène est connu en République du Niger sous le nom de « crue noire ». La crue annuelle nigériane, riche en sédiments, reste en phase avec les pluies d'été ; elle est connue sous le nom de « crue blanche ». Ce processus est illustré dans la figure 3.1 ci-dessous et décrit par M. Pardé (1933) comme suit : Le bas Niger, par sa courbe à deux maxima, fait croire à une alimentation double, et c'est une impression fausse. En réalité, dans tout son bassin, ce fleuve ne connaît qu'une seule et même période pluvieuse, celle de l'été tropical. Mais les particularités du tracé en plan et du profil en long et en 30 LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 31 Figure 3.1 Exemple de limnigramme du fleuve Niger à son entrée dans le Delta maritime 7 Crue produite par les pluies tropicales du bassin inférieur 6 5 (m) 4 I'eau de 3 Hauteur 2 1 Flot attardé venu du haut Niger 0 1 Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fev. Mars Avr. Source : Pardé (1933). travers dédoublent curieusement la saison des hautes eaux . . . Le Niger sénégalien vers Bamako et le tronçon inférieur en aval de Say éprouvent à la fois une crue saillante d'été avec maximum de septembre. Mais le volume liquide mis en mouvement sur le cours supérieur s'attarde bientôt à l'excès, et s'épuise en partie par évaporation et infiltration, avant le coude de Tombouctou, à cause de l'insignifiance de la pente et de l'énormité du champ d'inondation où les eaux s'étalent et s'immobilisent presque. Le flot principal, qui passe à Koulikoro vers le 25 septembre en moyenne, arrive à Tombouctou seulement vers le 1er janvier; puis il ne franchit Niamey, très aplati, que vers le 2 février, donc six mois après les pluies qui l'ont produit. Sur le bas Niger cette crue sénégalienne, ralentie de façon nulle par ailleurs constatée sur le globe, ne participe pas à l'intumescence locale d'été ; mais elle freine la baisse des eaux, à partir de novembre ou de décembre ; elle finit même par prendre l'avantage sur elle et par provoquer une montée graduelle jusqu'à un maximum de mars bien inférieur à celui de septembre. C'est l'exemple le plus grandiose de l'influence que peuvent exercer les conditions d'écoulement dues au relief sur le régime des eaux courantes. 32 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Rappelons que le fleuve Niger est soumis à six régimes hydrologiques cor- respondant aux six zones hydrographiques décrites au chapitre 2 : · Le Niger Supérieur et le bassin du Bani · Le Delta Intérieur du Niger et la cuvette lacustre · Le Niger Moyen (malo-nigérien et bénino-nigérien, et ses affluents de rive droite). · Le Niger Moyen et ses affluents de rive gauche · Le bassin de la Bénoué · Le Niger Inférieur et le Delta maritime. La carte 14 de l'annexe 1 montre l'emplacement des stations du Système de Prévision Hydrologique du Bassin du Fleuve Niger (ABN/ HYDRONIGER), stations de surveillance et de collecte de données sur le Niger et ses principaux affluents. L'annexe 1 contient également des cartes géogra- phiques détaillées de ces zones (cartes 2-8). L'annexe 2 contient des données et des informations détaillées sur les débits, les précipitations, l'évaporation et le transport des sédiments dans le bassin. L'annexe 3 donne un aperçu de l'historique de la collecte et de la gestion des données dans le Bassin. Le Bassin Supérieur du Niger Le Bassin Supérieur du fleuve Niger avec le bassin versant du Bani (voir carte 2 de l'annexe 1) comprend quatre grands affluents d'importance simi- laire : le Niger proprement dit appelé Djoliba dans cette zone (bassin ver- sant de 18 600 km2), le Niandan (12 700 km2), le Milo (13 500 km2) et le Tinkisso (19 800 km2). Les trois premiers bassins reçoivent des pluies abon- dantes atteignant parfois jusqu'à 2 000 mm/an en tête de bassin ; leur pente est importante et le niveau moyen annuel de ruissellement est de 563 mm pour le Milo, 531 mm pour le Niandan et 442 mm pour le Niger à Kouroussa. Par contre, le ruissellement moyen annuel du Tinkisso à Ouaranin n'est que de 244 mm. Ces valeurs ont été calculées pour la période de 1950 à 2000 et contiennent aussi bien des séries d'années humides que des séries d'années sèches (Rodier, 1964 ; Bamba et al., 1996 ; Sangaré, 2001). La superficie du Bassin Supérieur en amont de Siguiri est de 67 600 km2 et son débit moyen annuel est de 948 m3/s, soit un ruissellement annuel de 438 mm. Sur la même période la pluie reçue par le bassin est de 1 520 mm/an; le déficit d'écoulement est de 1 082 mm, valeur qui peut être assimilée à la seule évapotranspiration réelle. Le climat tropical de transition en Guinée explique la régularité des débits observés de juin à janvier, avec plusieurs crues (dont la crue annuelle) en général entre septembre et octobre ; la saison d'étiage ne dure que quatre mois et le niveau minimum est observé en avril et mai. Le tableau 3.1 montre les débits moyens mensuels des quatre affluents principaux du Niger en Guinée. Tableau 3.1 Débits moyens mensuels des quatre affluents principaux du Niger en Guinée Moyenne Station Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. annuelle Niger à Kouroussa 52,6 25,4 13,5 8,76 12,3 57,4 180 414 682 595 299 112 232 33 Niandan à Baro 49,1 26,3 17,0 14,6 30,5 108 257 464 679 544 282 103 215 Milà à Kankan 35,2 20,0 14,4 16,0 29,2 81,6 229 439 599 412 179 70 177 Niger à Siguiri 200 103 58,6 44,0 67,1 231 804 2054 3304 2708 1244 454 948 Source : Brunet-Moret et al. (1986). 34 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER La station de Banankoro enregistre le débit du Niger à son entrée au Mali, qui est légèrement différent de son débit à Siguiri. Plus en aval, le Niger reçoit le Sankarani dont le bassin versant couvre une superficie de 35 500 km2 (dont les deux tiers se trouvent en Guinée); le debit du Sankarani est mesuré à la station de Sélingué. La première station hydrométrique sur le Niger a été installée à Koulikoro en 1907 et constitue une référence historique utile. Les enregistrements du débit du Niger à cette station et à celle de Bakel sur le Sénégal forment la série de données la plus longue et la plus exhaustive d'Afrique de I'ouest ; elle illustre ainsi les variations hydro-climatiques qui ont lieu depuis le début des années 1900 en Afrique de l'Ouest. En amont de la station hydromé- trique de Koulikoro, la superficie du bassin versant est de 120 000 km2, dont un cinquième se trouve en territoire malien. Le débit moyen annuel (cal- culé sur 83 années de séries) est de 1 420 m3/s, d'où un débit spécifique de 11,8 l/s/km2. Le ruissellement annuel de 370 mm représente 25 pour cent des précipitations moyennes estimées à 1 500 mm par an, avec des pertes de l'ordre de 1 130 mm dues à l'évapotranspiration (Brunet-Moret et al., 1986). Les crues les plus importantes ont été observées en 1924 et 1925, avec des débits de 9 409 et 9 669 m3/s ; la dernière crue exceptionnelle (9 344 m3/s) a été observée en 1967. Le débit d'étiage moyen annuel sur 73 ans (avant la construction du barrage de Sélingué) était de 25 m3/s. Le Bassin du Bani Dans le Delta Intérieur, le Niger reçoit le Bani, un important affluent mesuré à la station de Douna (bassin versant de 101 600 km2). Entre 1953 et 1990, le débit moyen annuel était de 419 m3/s, soit un débit spécifique de 4,12 l/s/km2 c'est-à-dire trois fois moins que celui du Niger Supérieur. Le ruis- sellement annuel moyen était de 130 mm, soit 10,8 pour cent des précipi- tations annuelles (1 200 mm). Bien que de même superficie que le Niger Supérieur en amont de Koulikoro, le bassin du Bani reçoit moins de pluies et son ruissellement est beaucoup plus faible. Ainsi, suivant les années, le débit du Bani ne représente que 11 à 41 pour cent du débit total du fleuve Niger à Koulikoro. Variations saisonnières La variabilité importante du régime des pluies du Niger Supérieur et du bassin du Bani engendre une forte variation saisonnière des débits et de la distribution mensuelle du ruissellement. Ceci entraîne des variations d'au- tant plus importantes entre les périodes d'étiage et les périodes de crues. Sur le fleuve Niger, les 6 mois de débits d'étiages entre janvier et juin repré- sentent moins de 8 pour cent du débit annuel total. Le débit augmente en mai, mais ne devient pas significatif avant le mois de juillet. Les coefficients LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 35 de ruissellement mensuels (c'est-à-dire les pourcentages des précipitations qui ruissellent) sont de 17, 30 et 25 pour cent respectivement en août, sep- tembre et octobre. Le niveau de ruissellement maximum est généralement atteint pendant la seconde moitié du mois de septembre, légèrement en retard par rapport aux précipitations maximales d'août. Plus de 80 pour cent du ruissellement annuel se produit entre août et novembre. La décrue, rapide et uniforme, est caractérisée par deux phases. La première phase correspond à la vidange des eaux de surface et la deuxième phase, carac- térisée par un déclin brusque du débit de base fin novembre, correspond à la vidange saisonnière des nappes peu profondes. Ce drainage des petites nappes peu profondes, dont la recharge ne dépend que de l'infiltration des eaux de pluie, est caractéristique de la géomor- phologie générale de l'Afrique intertropicale (Olivry, Bricquet et Mahé, 1998). Une étude de neuf bassins versants représentatifs au Mali a montré que pour certains d'entre eux une grande partie du débit de surface pro- vient du débit souterrain de base retardé et complété par la vidange des marécages et de l'eau souterraine stockée, notamment dans le Sud du Mali et le Nord de la Côte d'Ivoire (Joignerez et Guiguen, 1992). Les crues du Bassin Supérieur Le Niger Supérieur et le Bani sont soumis à des crues annuelles importantes (Rodier, 1964). Les maximal de précipitations sont limitées dans l'espace au regard de l'immense étendue des bassins versants et ne correspondent donc pas nécessairement aux grands évènements annuels de crues. Le débit maximum annuel correspond bien au ruissellement annuel (Olivry, Bricquet et Mahé, 1998). L'analyse fréquentielle des débits moyens et maxima pendant les années humides, moyennes et sèches est présentée dans le tableau 3.2. Tableau 3.2 Analyse fréquentielle des paramètres hydrologiques observés dans le Bassin Supérieur du fleuve Niger Années humides Moyenne Années sèches Fréquence de retour 100 20 10 2 10 20 100 Crues moyennes en m3/s Koulikoro (fleuve Niger) 2 366 2 089 1 940 1 419 898 750 472 Douna (fleuve Bani) 918 854 827 419 153 84 70 Crue maximale en m3/s Koulikoro (fleuve Niger) 9 330 8 290 7 735 5 590 3 800 3 300 2 260 Douna (fleuve Bani) 4 460 3 560 3 480 2 425 806 565 364 Source : Olivry et al. (1995). 36 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Les débits du Bassin Supérieur atteignent parfois 1 500 m3/s à Ouran sur le Tinkisso, 1 000 m3/s à Kankan sur le Milo et 1500 m3/s (1 960 m3/s en 1962) à Baro sur le Niandan. En général les crues de ces affluents attei- gnent leurs niveaux record pendant la deuxième moitié de septembre et sont quasiment en phase avec la crue annuelle à Siguiri. A cet endroit, le plus haut niveau de crue observé a été de 5 930 m3/s en 1962 alors que des niveaux atteignant plus de 5 000 m3/s ont été régulièrement observés au cours des cinquante dernières années. Les débits d'étiage les plus bas (qui étaient en moyenne de 50 à 60 m3/s pour le Niger à Siguiri) sont tombés à moins de 20 m3/s pendant les vingt cinq dernières années du XXe siècle. Malgré des crues parfois exceptionnellement fortes, l'impact générale- ment limité de la « capacité d'inondation » du Niger Supérieur et du Bani est typique des cours d'eau de l'Afrique désertique. Étant donné que ces deux cours d'eau drainent des zones différentes du point de vue de la topo- graphie et de la pluviométrie, les puissances de leurs crues ne sont pas les mêmes et celles-ci ne se produisent pas simultanément. Toutefois, les bas- sins supérieurs tant du Niger que du Bani peuvent généralement être carac- térisés par des faibles pentes, une faible perméabilité, des zones d'épandage qui absorbent les débits trop importants et une nature épisodique de la saison des pluies connue sous le nom de « mousson africaine » (Rodier, 1964). Le régime du Niger Supérieur s'explique en très grande partie par les pluies du bassin supérieur guinéen alors que les faibles précipitations du Bassin du Bani expliquent son influence modérée sur les débits. Le Delta Intérieur et la cuvette lacustre Le système de lacs situés sur les deux rives du Niger dans le Delta Intérieur a été créé par les débits importants du Bassin Supérieur du Niger et de son affluent le Bani. Le Delta Intérieur couvre approximativement 40 000 km2, dont 20 000 à 30 000 km2 de plaines d'inondation ; il peut s'étendre jusqu'à 80 000 km2 (voir carte 3 de l'annexe 1). Les caractéristiques hydrologiques du Delta Intérieur du Niger et de la cuvette lacustre dépendent en grande partie : · des conditions d'écoulement exogènes ex: des ressources en eau prove- nant des régions amont où les précipitations sont plus élevées et · des conditions morphologiques et climatologiques du Delta Intérieur qui affectent le ruissellement (pertes d'eau, inondations) et du bilan hydrologique (évaporation, infiltration). Le tableau 3.3 récapitule à titre de comparaison les débits moyens annuels du Bassin Supérieur à Koulikoro et du Delta Intérieur à Douna pour trois années types : humide (1954), moyenne (1968) et sèche (1985). L'analyse de ces débits montre que le ruissellement, surveillé à l'entrée du Diaka et après LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 37 Tableau 3.3 Exemple de variation de débits de Koulikoro à Tossaye pour trois années contrastées (m3/s) Année humide Année moyenne Année sèche Débit élevé Débit moyen Débit faible Station (1954) (1968) (1985) Koulikoro 2 075 1 445 915 Ké Macina 1 951 1 306 765 Bani Douna 926 456 150 Bani Sofara 646 382 130 Diaka/Kara 642 409 255 Niger Mopti 1 702 1 098 604 Diré 1 522 1 118 619 Tossaye 1 457 1 033 574 Source : Olivry et al. (1998). la confluence du Bani à Mopti, avait déjà perdu sur cette zone environ 18 pour cent (pendant une année humide), 14 pour cent (en année moyenne) et 6 pour cent (en année sèche) de l'apport initial. Les pertes sont d'autant plus grandes que la superficie d'inondation augmente grâce à l'apport de ses affluents secondaires. Par rapport aux débits du Niger Supérieur à Ké Macina et du Bani à Douna, les débits à Diré (à l'extrémité aval du Delta Intérieur) ont perdu dans le delta environ 47 pour cent en année humide, 37 pour cent en année moyenne et 32 pour cent en année sèche. Évaporation dans le Delta Intérieur La capacité de stockage du Delta Intérieur a été estimée entre 7 et 70 km3 ; ce stockage favorise l'évaporation sur des milliers de km2 de plaines d'inondation. Ces pertes estimées à environ 44 pour cent des entrées cons- tituent une importante source d'évaporation en Afrique de l'Ouest. La régression indiquée dans la figure 3.2 montre la corrélation entre le débit à l'entrée du Delta Intérieur (à Ké Macina/Douna) et à la sortie (à Diré) et reflète donc les pertes en eau dans le Delta Intérieur (voir carte 13 de l'annexe 1). L'étude des pertes annuelles en volume montre qu'elles peuvent atteindre 25 km3 entre l'entrée du Delta Intérieur et la sortie à Diré en saison humide et 7 km3 en saison sèche, soit un rapport entre les deux saisons d'environ de 4 à 1. Les extrêmes de pertes oscillent entre 40 km3 et 6 km3 par an. Par exemple, pendant les 25 années de sécheresse de 1970 à 95, le débit de base des affluents a décliné de 46 pour cent contre une baisse des précipitations de 19 pour cent. Les débits de sorties représentent 54 pour cent des débits 38 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure 3.2 Corrélation entre l'apport à Ké-Macina/Douna et les pertes à Diré dans le Delta Intérieur (de 1955 à 1997) 1400 /s) 3 données de 1991 à 1997 (m 1200 Diré à 1000 800 Delta du 600 sortie 400 la à y 0.5294x 189.33 200 R 0.99 and N 23 Débit 0 0 1000 2000 3000 Débit à I`entrée du delta à Ké-Macina Douna (m3/s) Source : Picouet (1999). Note : y (régression) ; R (covariance) ; N (rang). Tableau 3.4 Valeurs moyennes des précipitations (P) et évaporation (É) en mm dans le Delta Intérieur en saisons humides (h) et sèches (s) Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. An. Ph 17 58 94 190 92 26 0 3 1 0 4 6 490 Ps 13 50 92 97 65 8 2 0 0 0 0 3 330 Éh 220 210 200 160 165 185 180 160 165 185 210 220 2 260 És 240 220 210 180 170 195 180 160 170 190 215 230 2 360 Source : Olivry (1995). d'entrées en période humide et 65 pour cent en période sèche. En d'autres termes, les pertes d'eau dans le Delta Intérieur sont plus faibles en valeur absolue et relative pendant les années sèches. La figure 3.3 indique la différence entre le volume d'eau annuel à l'entrée du Delta Intérieur à Ké Macina et à la sortie à Diré. En année moyenne, 60 km3d'eau arrivent de l'amont dont 30 km3 sont perdus évaporés ou infil- trés sur la superficie de la zone inondée (qui peut varier entre 5,000 km2 et 30 000 km2 ou plus, des années les plus sèches aux années les plus humides). Sur la base des données du tableau 3.4, la figure 3.4 confirme l'importance des pertes d'eau dans le Delta Intérieur en contrastant le volume moyen LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 39 Figure 3.3 Évolution des pertes annuelles en volume dans le Delta Intérieur, 1955 à 1990 100 Volume à Ké Macina (en amont) 80 Volume à Diré (en aval) ) 3 60 (km Pertes 40 Volume 20 0 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 Source : Olivry et al. (1995). Note : Ce volume de pertes correspond à la différence entre le volume en amont (à Ké Macina) et le volume en aval (à Diré) Figure 3.4 Comparaison des pertes moyennes mensuelles (km3) dans le Delta Intérieur pour des années humides et sèches représentatives 14000 Années Humides (1962­66) 12000 Années Sèches (1982­86) ) 10000 3 m 6 8000 (10 6000 eau 4000 en 2000 Perte 0 2000 4000 Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mois de I`année hydrologique Note : à partir de décembre, les valeurs négatives indiquent la restitution du système par une partie des eaux stockées dans les plaines d'inondation 40 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure 3.5 Comparaison de deux hydrogrammes d'entrée (Ké Macina Douna) et de sortie (Diré) pour deux années contrastées (1994 à 1995 et 1992 à 1993) 8000 Entrées 6000 Diré ) Sortie-Entrées 1 s 4000 · 3 Arrivée de la crue (m 2000 1992­93 Restitution 0 journalier 2000 Débit Stockage et pertes 4000 6000 Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai 8000 Entrées 6000 Diré ) Sortie-Entrées 1 s 4000 · 3 Arrivée de la crue (m Restitution 1994­95 2000 0 journalier 2000 Débit 4000 Stockage et pertes 6000 Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai Source : Olivry et al. (1995). des pertes mensuelles pendant des années humides et sèches représenta- tives. Ceci est confirmé par les données des hydrogrammes d'entrées et de sorties du Delta Intérieur pendant deux années contrastées (figure 3.5). Les changements dans les superficies du Delta Intérieur ont été confirmés par l'imagerie satellitaire NOAA-AVHRR (voir carte 15 de l'annexe 1) (Mariko LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 41 et al., 2000). Dans le tableau 3.4 figurent les données de précipitations et d'évaporation du Delta Intérieur calculées sur la base des données clima- tiques de Mopti, Tombouctou, Diré et Niafunké (en saisons sèche et humide). Les crues dans le Delta Intérieur Une autre caractéristique de l'hydrologie du Delta Intérieur est l'amortis- sement des crues annuelles par le ralentissement de leur vitesse d'écoulement dans l'espace et dans le temps. Plus la crue est forte, plus elle s'étale dans l'espace de la plaine d'épandage et plus elle prend de temps à s'étaler en raison du déclin du débit aval qui se produit plus tard dans la saison (comme illustré par plusieurs stations de surveillance dans tout le Delta Intérieur - figures 3.6 et 3.7). En général, la période de pointe de septembre est retar- dée en raison de l'étalement des crues si bien qu'elle ne se manifeste à la sortie du Delta que trois mois plus tard. La phase de décrue dure jusqu'en février. L'impact aval de la décrue dans le Moyen Niger est tel que, en année sèche, le débit maximal se produit à Niamey à la mi-décembre contre fin janvier ou début février en année humide. Le Moyen Niger En aval du Delta Intérieur commence le Moyen Niger (malo-nigérien et bénino-nigérien et ses affluents de rive droite). Le fleuve change de direc- tion à Taoussa-Bourem pour s'orienter vers le Sud-Est sans toutefois rece- Figure 3.6 Amortissement des hydrogrammes de l'amont vers l'aval pour l'année hydrologique 1992 à 1993 5 000 4 500 Ké-Macina Douna ) 1 4 000 Nantaka s · 3 3 500 Akka (m 3 000 Diré 2 500 journaliers 2 000 1 500 Débits 1 000 500 0 Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Source : Olivry (2002). 42 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure 3.7 Amortissement des hydrogrammes de l'amont vers l'aval pour l'année hydrologique 1994­1995 5 000 1994­95 4 500 Ké-Macina Douna ) 1 4 000 Nantaka s · 3 3 500 Akka (m 3 000 Diré 2 500 journalires 2 000 1 500 Débits 1 000 500 0 Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Source : Olivry (2002). voir d'apports supplémentaires significatifs. À Niamey, les crues sont de deux types : la première en saison humide est aussi appelé « crue blanche » en raison de sa teneur en sédiments et se produit en septembre peu après la saison des pluies locales ; la seconde crue ou « crue noire » commence en décembre avec l'arrivée retardée de la crue amont. Dans le Moyen Niger, mai et juin sont les mois d'étiage. Le premier affluent dans ce tronçon, le Gorouol, vient du Burkina Faso et apporte en moyenne seulement 0,1 km3 par an pour un bassin versant de 45 000 km2 (soit 0,07 l/s/km2 ou 22 mm de ruissellement annuel), soit l'équivalent d'une journée d'évaporation dans le Delta Intérieur. Avant d'atteindre Niamey, le Niger Moyen reçoit trois affluents burkinabé qui apportent en moyenne environ 1 km3 par an. Dans le Niger Moyen, le sys- tème hydrographique ne change que très peu, sauf en septembre quand les affluents semi-arides débordent. La première pointe de crue grossit le fleuve Niger de 5 à 20 pour cent. Historiquement, le débit moyen à Niamey était de 1 020 m3/s, mais depuis 20 ans il n'est plus que de 670 m3/s, soit seulement deux tiers de la moyenne précédente. La moyenne interannuelle maximale était de 1 840 m3/s. Souvent, les crues causées par l'apport des affluents semi-arides en septembre sont plus fortes que le débit retardé amont. Les débits d'étiage n'ont cessé de baisser depuis les années 1970 et le fleuve Niger a même cessé de couler à Niamey en 1985. La figure 3.8 montre les hydrogrammes annuels à Niamey de 1994 à 2002; ils commen- cent avec de faibles débits en juillet et les premières crues importantes LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 43 Figure 3.8 Hydrogrammes de huit années hydrologiques (1994 à 2002) illustrant les deux phases de crues du Moyen Niger à Niamey 2 500 2004­5 2003­4 2 000 2002­3 1994­95 1984­85 s) 3 1 500 (m 1 000 Débits 500 0 Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai Source : WHYCOS-OMM/CIP-ABN (bases de données). correspondent aux apports des affluents burkinabé; la seconde crue impor- tante (de décembre à février) correspond au débit retardé du Niger Supérieur. De Niamey à la frontière nigériane, le débit du fleuve augmente de 20 pour cent grâce à aux apports rive droite de ses affluents venant du Bénin : la Mékrou, l'Alibori et la Sota. Le ruissellement annuel de ces rivières est de l'ordre de 100 mm en moyenne, mais l'irrégularité est grande d'une année à l'autre : les données de ruissellement moyen annuel sur dix ans entre les périodes sèches et humides varient de 40 à plus de 200 mm (Le Barbe et al., 1990). À Malanville, le volume moyen annuel (sur 35 ans) était de 36 km3, soit un débit de 1 140 m3/s (bien qu'il soit tombé à 800 m3/s depuis les années 1980). La crue des affluents béninois arrive en juillet ; ces affluents apportent des débits d'étiage soutenus plus importants que ceux arrivant de Niamey. Les crues blanches et noires ont des valeurs moyennes équivalentes (2 200 m3/s). La crue décennale blanche est estimée à environ 2 800 m3/s. Le tronçon nigérian du Niger Moyen et ses affluents rive gauche Au Nigeria, le fleuve Niger continue de s'enrichir des apports de ses affluents. En aval, on trouve le Sokoto en rive gauche, qui draine un bassin tropical partiellement semi-aride. En amont du barrage de Kainji, d'autres 44 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER apports plus méridionaux augmentent considérablement le débit du fleuve Niger. À Jebba, le Niger a eu pendant longtemps un débit moyen annuel de 1 600 m3/s, mais celui-ci est tombé à 950 m3/s au cours des quinze der- nières années. Après avoir reçu la Kaduna (bassin versant de 65 500 km2), dont le débit est de 600 m3/s (crues de 3 000 m3/s en moyenne), le Niger se dirige vers Baro. De 1914 à 1960, le débit moyen à Baro était de 2 500 m3/s, soit un volume annuel de 79 km3 pour un bassin versant de 730 000 km2. Le maxi- mum annuel atteint était de 9 000 m3/s et la crue décennale est environ de 12 000 m3/s. Comme à Koulikoro, l'hydrogramme montre deux pointes : la crue blanche avec un maximum en septembre et la crue noire plus faible mais tangible en raison des débits d'étiage maintenu de janvier à mai entre 1 500 et 2 000 m3/s. Le Bassin de la Bénoué À Lokoja, le fleuve Niger s'enrichit des eaux de la Bénoué (voir carte 6 de l'annexe 1). La Bénoué n'a qu'une saison de crues en raison des conditions climatiques plus méridionales; elle se produit normalement de mai à octobre, c'est-à-dire plus tôt que dans le Niger Moyen. De 1950 à 1980, le débit de la Bénoué était en moyenne de 350 m3/s à Garoua (Cameroun), dont 250 m3/s mesurés à Riao provenaient du barrage de Lagdo et 100 m3/s du Mayo Kébi (Nord Cameroun et Tchad). Sur la base des données intermit- tentes obtenues depuis 1980, le débit moyen à Garoua serait de 330 m3/s, soit un volume annuel de 10,4 km3. Dans des conditions normales (sans barrage), le débit de la Bénoué pourrait atteindre un maximum extraordi- naire (6 000 m3/s en 1948) en fin août ou en septembre alors que la moyenne des maxima est d'environ 2 900 m3/seconde. Le débit d'étiage est parfois réduit à quelques dizaines de litres par seconde ex: à un débit quasiment nul. Venant du Cameroun, la Bénoué reçoit les apports de son affluent le Faro juste avant la frontière nigériane (débit moyen annuel d'environ 310 m3/s) ; la Bénoué apporte au fleuve Niger en moyenne 22 km3 par an (dont 1,6 km3 seulement viennent du Tchad). Le ruissellement total est de 230 mm pour des précipitations de 1 240 mm, soit un coefficient de 18,6 pour cent (Olivry, 1986). Le Nigeria contient un grand réseau d'affluents qui rejoignent le fleuve Niger. Tout d'abord, sur la rive droite arrive la Gongola dont le débit moyen annuel est de 200 m3/s (moyenne maximale de crue de l'ordre de 1 200 m3/s), puis viennent les apports de rive gauche depuis des régions montagneuses beaucoup plus humides (dorsale camerounaise, Adamaoua et plateaux de Jos sur la rive droite) soumises à des climats tropicaux de transition plus méridionaux. Ces affluents (la Taraba, la Donga et la Katsina Ala) ont un débit total d'environ 1 700 m3/s en année moyenne, soit un LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 45 volume de 54 km3 par an pour un bassin de 63 500 km2. Sur ce total, 14 km3 sont issus de la région Nord-Ouest du Cameroun (où le Niger Supérieur ne couvre que 8 750 km2) soit un ruissellement moyen d'environ 1600 mm par an pour des précipitations moyennes de 2 600 mm (coefficient très élevé d'écoulement de 60 pour cent). Mesurées près de leur confluence avec la Bénoué, les crues moyennes de la Taraba et de la Donga sont de 1800 m3/s et celles de la Katsina Ala sont de 2 800 m3/s. À Makurdi, la Bénoué est totalement transformée et son débit moyen atteint 3 150 m3/s (100 km3/an) pour un bassin de 305 000 km2. Au cours des vingt dernières années, ce débit annuel a été maintenu (à environ 97 km3), ce qui montre que l'incidence de la sécheresse a été ici moins forte qu'ailleurs en Afrique de l'Ouest (sauf pendant les années 1980). La moyenne absolue des débits d'étiage est de 240 m3/s et la crue moyenne annuelle atteint 12 000 m3/s. À sa confluence avec le Niger, la Bénoué a un débit moyen annuel de 3 400 m3/s (107 km3). Le Niger Inférieur et le Delta maritime Après Lokoja, le Niger Inférieur (dont le volume annuel moyen est de 190 km3) coule en direction du Sud vers le Delta maritime et le Golfe de Guinée. Les crues du Niger Inférieur commencent en mai ou juin (en raison des fortes précipitations dans le Bassin de la Bénoué) et la période d'étiage est plus courte d'au moins un mois étant donné que les précipitations com- mencent plus tôt. À Onitsha, la dernière grande station hydrométrique, le débit du Niger atteint un total de 200 km3/an. Les données compilées sur à Baro et à Makurdi montrent une montée progressive des eaux en juin- juillet; le niveau maximum est atteint en octobre (le débit maximum moyen est de 25 000 m3/s) avant de commencer à tarir. Ensuite, le niveau remonte légèrement pour atteindre un débit de 2 000 à 2 500 m3/s, ce qui correspond à la crue noire, avant de revenir à un débit d'étiage de 1 500 m3/s en mai. Les données de débit sur de longues périodes montrent également des périodes de sécheresse, dont celles des années 70. De 1980 à 2000, le débit annuel moyen mesuré à Onitsha n'était que de 4 720 m3/s, soit un volume de 149 km3/an ; le débit annuel le plus bas observé à Onitsha était de 109 km3 en 1984. Le Delta maritime Les précipitations dans le Delta maritime sont généralement de 2 700 à 3 000 mm/an sur une superficie de 30 000 km2 et l'évaporation réelle est d'environ 1 000 mm/an; il en résulte un écoulement total de 1 700 à 2 000 mm/an, soit un apport complémentaire de 50 à 60 km3/an par cette partie 46 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER du Bassin. Au total, 250 km3/an sont en moyenne déversés dans le Golfe de Guinée. Les perspectives nationales sur le fleuve Niger Les débits des divers affluents du Bassin du Niger qui traversent les neuf pays figurent dans le tableau 3.5 et sont basés sur des observations faites avant 1960 et de 1980 à 2004. Pendant ces deux périodes, les apports de la Bénoué à sa confluence sont plus importants que ceux du Niger (à Lokoja). Bien que les caractéristiques hydrographiques et hydrologiques des grands sous-bassins correspondants aient été décrites plus haut, les caractéristiques spécifiques à chaque pays sont récapitulées ci-dessous : · Riverain au fleuve Niger sur environ 140 km, le Bénin apporte en moyenne 3 km3 d'eau par an par la Mékrou, l'Alibori et la Sota, affluents issus du massif de l'Atakora et du Borgou. · L'apport du Burkina Faso au fleuve n'est que de 1 km3 par an en moyenne. · Le Cameroun apporte au Donga (notamment au Katsina Ala) 14 km3 d'eau en année moyenne. Au total, le Tchad et le Cameroun contribuent à hauteur de 34 km3 par an (qui arrivent au Nigeria via la Bénoué); ce volume représente plus que les apports du Moyen Niger. · L'apport du Tchad à la Bénoué est de 1,6 km3 par an en moyenne ; la Bénoué est le plus grand affluent du fleuve Niger et prend sa source en Afrique Centrale. · La Côte d'Ivoire contribue au fleuve Niger, selon les estimations, 4 km3 en moyenne par an (sur la base d'un ruissellement annuel de 270 mm). · La Guinée demeure le «château d'eau» du fleuve Niger, avec un débit en année moyenne de 36 km3 venant du Niger Supérieur, en amont de Siguiri et du Sankarani. · Le Mali, dont le bilan hydrologique est complexe, reçoit en année moyenne 36 km3 de la Guinée et 4 km3 de la Côte d'Ivoire, puis contri- bue au fleuve Niger pour environ 5 km3 par le Sankarani et d'autres affluents en amont de Koulikoro et 10 km3 par le Bani et divers petits affluents de la région Dogon. Cependant, le Mali perd avant la République du Niger entre 28 et 30 km3 d'eau, dont 25 km3 par évaporation dans le Delta Intérieur. · La contribution hydrologique de la République du Niger au fleuve Niger est négligeable ou plus précisément négative (en raison de l'évapora- tion). Le débit annuel augmente à Gaya en raison de l'entrée des eaux béninoises. · Au Nigeria, sur les 182 km3 par an de débit moyen à Onitsha, seulement 65 km3 viennent des pays en amont ; près des deux tiers du débit sont générés dans le pays. Tableau 3.5 Débits et volumes moyens annuels dans les bassins du Niger et de la Bénoué, depuis leurs sources jusqu'au Delta maritime (avant 1960 et pendant la période 1980 à 2004) Débit Volume Volume Pays avant Débit annuel annuel Affluents Superficie 1960 1980­2004 avant 1960 1980­2004 et stations (km2) (m3/s) (m3/s) (km3) (km3) FLEUVE NIGER Guinée Tinkisso -- -- -- 220 160 Niandan -- -- -- 260 189 Milo -- -- -- 275 160 Station de Siguiri 67 400 1 015 755 -- -- Sankarani 405 265 Mali Station de Koulikoro 120 000 1 545 1 040 -- -- Côte d'Ivoire -- -- -- Bani -- -- -- 670 207 Burkina-Faso Entrées Delta 222 000 2 195 1 247 -- -- Station de Diré 330 000 1 110 750 -- -- Niger Station de Niamey -- 1 020 670 -- -- Bénin Station de Malanville 440 000 1 140 800 Nigeria Yédéré-Bodé -- -- 820 -- -- Sokoto -- -- 200 100 Station de Jebba 1370 1 600 950 Kaduna 212 600 400 Baro 730 000 2 525 1 370 -- -- LA BÉNOUÉ Cameroun Station de Riao 27 600 280 212 -- -- Tchad Mayo Kébi -- -- -- 100 80 Cameroun Station de Garoua 64 000 375 308 -- -- Nigeria Gongola -- -- -- 200 120 Taraba -- -- -- 500 380 Donga -- -- -- 500 400 Cameroun Katsina -- -- -- 800 675 Nigeria Station de Makurdi 305 000 3 150 2 380 -- -- Station de Lokoja -- 3 400 2 500 -- -- FLEUVE NIGER Station de Lokoja -- 3 000 1 600 -- -- Station d'Onitsha 1 100 000 7 000 4 570 -- -- Source : Rodier (1964). Note : -- données non disponibles. 47 48 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Transport des matières en suspension et dissoutes Cette section aborde le transport des MES et son impact sur le Bassin Supérieur, le Delta Intérieur, le Niger Moyen et Inférieur et plus parti- culièrement sur la navigation. Matières en suspension Les sédiments peuvent être soit transportés en suspension, devenant ainsi « partie intégrante » du débit (circulant ainsi à la même vitesse que l'eau) soit déplacés par saltation ou par charriage à des vitesses plus faibles. Les MES tendent à être formées de sables fins, de limons et d'argiles alors que les matières charriées sont des sables plus grossiers. Le volume de matière transporté en suspension est de loin plus important que le volume charrié, celui-ci étant estimé pour un système hydrologique comme celui du fleuve Niger à moins de 5 pour cent du volume en suspension. Bassin Supérieur. Les MES transportées par le fleuve Niger viennent de l'érosion du lit des rivières et des berges. Le total des MES charriées chaque année par le Niger Supérieur varie entre 0,7 et 2 millions de tonnes, selon le débit du fleuve. En général, la charge sédimentaire du Niger Supérieur est faible : les concentrations moyennes annuelles de MES sont d'environ 20 à 30 mg/l et peuvent atteindre 50 mg/l dans les zones sèches en aval. La charge en MES du Bani est plus élevée (approximativement 50­75 mg/l). Les variations saisonnières sont importantes du fait que les premières crues de la saison transportent plus de sédiments ; les concen- trations peuvent alors atteindre jusqu'à 150­200 mg/l en mai-juin (300 mg/l pour le Bani) et chuter à moins de 5 mg/l en période d'étiage (figure 3.9). Le flux annuel de MES a été enregistré de 1991 à 1998 par les stations de surveillance du Bassin du Niger Supérieur (tableau 3.6). Les flux de MES exportés présentent des variations importantes suivant celles du régime hydraulique au cours de l'année. L'étude de la répartition saisonnière des flux de MES montre que quelle que soit la station, plus de 70% des flux annuels sont exportés en l'espace de 3 mois (août, septembre, octobre). Sur cette période, l'augmentation importante des débits est compensée par la diminution également importante des concentrations. Les flux mensuels moyens des mois d'août et septembre sont ainsi équi- valents. En revanche, le transport annuel va très peu dépendre des fortes concentrations atteintes lors de la phase d'érosion initiale (courant juillet) : cette période ne pesant en moyenne que pour 12% dans le flux annuel. Le transport particulaire annuel est donc avant tout expliqué par la quantité de volume écoulé. Delta Intérieur. Lors du passage du fleuve dans le Delta Intérieur, les niveaux de MES déclinent car les sédiments se déposent dans les lacs LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 49 Figure 3.9 Débits et concentrations de MES pour le Niger à Koulikoro [a] et le Bani à Douna [b] 250 1000 3 g/m 200 800 MES Flux 150 600 de m /s 3 100 400 50 200 Concentrations 0 0 Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. 1990 (a) 160 3500 3 140 3000 g/m 120 2500 MES 100 Flux de 2000 80 m 1500 /s 3 60 1000 40 Concentrations 20 500 0 0 Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. 1991 (b) Débit MES Source : Gourcy (1994). centraux et dans le lac Debo, surtout en amont d'Akka. Les dépôts de MES sont plus importants en aval du Delta où apparaissent les premiers cordons dunaires en amont de Diré. Le flux annuel de sédiments aux deux stations du Delta Intérieur pour les années hydrologiques 1992­1998 est présenté dans le tableau 3.7 (Picouet, 1999). Comme pour les stations du 50 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Tableau 3.6 Flux annuel de MES dans le Niger Supérieur (Banankoro, Koulikoro et Ké Macina) et sur le Bani (Douna) 1991­92 1992­93 1993­94 1994­95 1995­96 1996­97 1997­98 Banankoro Flux (103 t/an) 338 411 467 800 862 596 479 Débit (m3/s) 531 521 521 1 070 977 825 729 MES (mg/l) 20,1 25,1 28,4 23,7 2,9 22,9 20,8 Ts (t/km2/an) 4,8 5,8 6,6 11,3 12,1 8,4 6,7 Koulikoro Flux (103 t/an) 607 593 665 1 296 1 014 960 986 Débit (m3/s) 767 775 732 1 480 1 310 1 050 1 019 MES (mg/l) 25,1 24,3 28,8 27,8 24,5 29,0 30,7 Ts (t/km2/an) 5,1 4,9 5,5 10,8 8,4 8,0 8,2 Ké Macina Flux (103 t/an) -- 715 1 028 1 974 1 701 1 223 1 139 Débit (m3/s) -- 681 647 1 320 1 180 929 911 MES (mg/l) -- 33,3 50,4 47,4 45,7 41,8 39,6 Ts (t/km2/an) -- 5,1 7,3 14,0 12,1 8,7 8,1 Douna Flux (103 t/an) 257 229 315 729 389 422 448 Débit (m3/s) 190 139 135 459 224 200 202 MES (mg/l) 42,8 52,3 74,1 50,3 55,1 66,9 70,3 Ts (t/km2/an) 2,5 2,3 3,1 7,2 3,8 4,2 4,4 Source : Olivry et al. (1998). Note : -- données non disponibles. Ts: Transport spécifique (décharge annuelle de MES divisée par la superficie du bassin) Niger Supérieur, les variations de transport de sédiments en suspension sont directement liées aux débits du fleuve. Le tableau 3.8 présente un bilan annuel indiquant des flux de 0,16 à 1,2 millions de tonnes de sédiments qui se sont déposées dans les diverses parties du Delta Intérieur pendant la période d'observation (soit de 17 à 45 pour cent des matières en suspension qui entrent dans le Delta Intérieur). Le Niger Moyen et le Niger Inférieur. Après avoir traversé le Delta Intérieur, les concentrations de MES dans le Niger Moyen tendent à augmenter en raison des poussières de l'harmattan et des sables éoliens provenant des dunes en bordure du fleuve Niger. À Taoussa, on peut s'attendre facilement à des niveaux de MES supérieurs à 100 mg/l. Cette tendance s'applique à tout le Niger Moyen. À ces concentrations de MES viennent s'ajouter des matières en suspension provenant des crues très érosives des LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 51 Tableau 3.7 Flux moyen annuel et flux de MES à Akka et Diré dans le Delta Intérieur 1992­93 1993­94 1994­95 1995­96 1996­97 1997­98 Akka Flux (103 t/an) 591 654 1 033 989 897 832 Débit (m3/s) 577 571 1 209 892 753 739 MES (mg/l) 32,5 36,3 27,1 35,2 37,8 35,7 Diré Flux (103 t/an) 784 766 1 487 1 183 962 8871 Débit (m3/s) 574 563 1 084 866 745 7291 MES (mg/l) 43,3 43,2 43,5 43,4 41,0 38,61 Source : Picouet, 1999 1. Débit estimé en 1998 par corrélation de station à station. Tableau 3.8 Bilan des flux moyens de MES (en milliers de tonnes) dans le Delta Intérieur (1992 à 1998) Régions du Delta Intérieur 1992­93 1993­94 1994­95 1995­96 1996­97 1997­98 À l'entrée du 944 1343 2703 2090 1645 1 587 Delta intérieur1 Sortie Lac Debo2 696 747 1 250 1 162 1 032 957 Bilan Delta amont 248 596 1 453 928 613 630 Sortie Delta3 784 766 1 487 1 183 962 887 Bilan Delta aval 88 19 237 21 70 71 Bilan total 160 577 1 216 907 683 700 Source : Picouet (1999). 1. Somme des flux des deux entrées (Ké Macina et Douana). 2. Somme des flux des trois sorties du Lac Debo (Akka, Awoye et Korientze). 3. Flux à la sortie unique du Delta (Diré). affluents semi-arides burkinabé. Par exemple, le Gorouol à Dolbel a une concentration moyenne de MES de 750 mg/l pour un débit de 9 m3/s (1976­83, dont cinq mois de tarissement) avec des concentrations en certains mois supérieures à 1 000 mg/l. Le Gorouol seul a transporté en moyenne 180 000 tonnes de sédiments au cours de la période d'observa- tion, alors que le volume transporté par le Niger à Kandadji était de 1,64 millions de tonnes. À Niamey, les concentrations de MES augmentent de nouveau; les don- nées analysées concernent d'autres années d'observation et ne sont donc 52 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure 3.10 Hydrogramme des variations moyennes mensuelles de MES à Kandadji 2000 400 300 Flux 1000 200 Débit 100 0 0 Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai Débit liquide (m3/s) Flux solide (1000 t) pas directement comparables aux données de Kandadji, mais elles reflètent l'importance des petits affluents burkinabé (Dargol et Sirba). Selon les mesures effectuées pendant trois années à la station de Niamey par R. Gallaire (1995), la charge annuelle de matières en suspension était de 3,5 millions de tonnes, ce qui correspondait à la valeur la plus basse des MES mesurées à cette station. La figure 3.10 montre le décalage entre la pointe de MES et les débits mensuels à la station de Kandadji. Les niveaux de sédiments en suspension transportés par les affluents sahéliens ou tropicaux secs du Nigeria sont aussi élevés ; c'est le cas par exemple pour le Sokoto, la Gongola ou la Bénoué qui à cause de ses affluents du Nord Cameroun peut connaître des concentrations supérieures à 10 g/l en début de saison (Nouvelot, 1969; Olivry, 1978). Les charges de MES augmentent considérablement en aval dans le Niger Moyen en raison des affluents sous régime tropical, les crues violentes et le pouvoir érosif élevé. Il en est de même de la Bénoué. Bien que ces quan- tités ne puissent pas être comparées à celles d'autres cours d'eau en zones semi-arides (en Afrique du Nord par exemple), les lourdes charges de MES (la crue blanche) commencent à poser des problèmes sérieux et des chasses de fond doivent être planifiées pour les réservoirs de barrages. D'après Meybeck (1984) et Milliman & Syvitski (1962), le Niger trans- porte 40 millions de tonnes de sédiments par an à travers le Nigeria, ce qui est confirmé par les mesures faites à Onitsha. Sur la base d'un débit de 154 km3 en années très déficitaires, la concentration moyenne annuelle est LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 53 de 260 mg/l. Le flux de sédiments est 30 pour cent supérieur à celui du fleuve Congo, bien que celui-ci déverse sept fois plus d'eau dans l'océan. Impacts sur la navigation. Les difficultés rencontrées en matière de naviga- tion au cours des trente dernières années sur le Niger Moyen, le Niger Supérieur et la Bénoué donnent l'impression que la charge transportée a augmenté et a entraîné la formation de bancs de sable et l'ensablement de biefs autrefois navigables. Dans le Delta Intérieur et autres zones fluviales soumises à la diminution progressive du passage de l'eau dans les bras secondaires, la sécheresse a tari ces voies d'eau et n'a pas permis la « vidange » annuelle des dépôts saisonniers de sables éoliens et dunaires. Il faudra attendre plusieurs années de fortes crues pour que la circulation hydraulique se rétablisse, notamment dans la partie inférieure du Delta Intérieur. Ceci pourrait laisser à penser que l'eau charrie une plus grande quantité de matières car des bancs de sable apparaissent pendant six mois de l'année au lieu de trois par le passé et car la navigation n'est plus possible que pendant quatre mois au lieu de six. En fait, le faible niveau des crues explique le rétrécissement des voies d'eau utilisées pour la navigation. Les matières dissoutes Cette section analyse le transport des MTD étant donné qu'il a un impact sur le Bassin Supérieur, le Delta Intérieur, le Niger Moyen et le Niger Inférieur. Bassin Supérieur. Dans le Bassin Supérieur du Niger, le transport des MTD est de 30 à 40 pour cent plus important que celui des MES. Suivant le régime des débits, entre 1,3 et 2,3 millions de tonnes de MTD sont exportées annuellement vers le Delta Intérieur. Entre 72 et 85 pour cent de ce flux est apporté par le fleuve Niger (mesure à la station de Ké Macina) et le reste par le Bani. Ceci représente un flux spécifique de 4,7 à 9,7 tonnes par km2 par an. Le flux spécifique est très faible à la station de Douna sur le Bani (de 1,7 à 6,5 t/km2/an), par rapport au flux observé à Ké Macina sur le Niger (6,2 à 12,3 t/km2/an). Il est encore plus faible que les flux calculés aux stations du Niger en amont de Banankoro (8,2­19,6 t/km2/an) et Koulikoro (8,6­17,5 t/km2/an). Delta Intérieur. Le bilan global de transport solide montre que de 2 à 5 millions de tonnes de matières entrent dans le Delta Intérieur, dont 50 pour cent dissoutes et 50 pour cent en suspension. En aval, où les sols non protégés sont soumis à une plus forte érosion, la proportion de matières en suspension augmente. Les variations de MTD (d'une station à l'autre ou pour une même station d'une année à l'autre) sont liées à l'intensité du drainage et des précipitations. Le bilan annuel des flux de 54 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Tableau 3.9 Concentrations moyennes mensuelles de MES (g/m3) dans le Moyen Niger Concentrations moyennes mensuelles (en g/m3) Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fevr. Mars Avr. Mai Gorouol à 1265 868 549 475 604 345 -- -- -- -- -- 1 010 Dolbel Fleuve Niger 151 337 229 139 93 46 32 38 46 60 58 66 à Kandadji (1976­83) Fleuve Niger à 184 422 415 356 364 163 108 91,5 87,3 75,3 78 125 Niamey (1984­86) Source : Picouet (1999). Note : -- non disponible MTD (en entrée et en sortie) dans les deux parties les plus vastes du Delta (Delta Supérieur et Delta Inférieur) est présenté dans le tableau 3.9 pour deux années hydrologiques consécutives et contrastées (1993­94 et 1994­95). La figure 3.11 compare les MES et les MTD dans le Bassin Supérieur et le Delta Intérieur. Le Niger Moyen et le Niger Inférieur. La charge de MTD ne varie guère en concentration de l'amont vers l'aval. Le tableau 3.11 ci-dessous montre les concentrations moyennes des ions principaux de la source à l'embouchure du Niger. Milliman et Syvitski (1992) citent une teneur en MTD de 59 mg/l Tableau 3.10 Flux moyen annuel de MTD dans le Delta Intérieur pour deux années consécutives 1993­94 1994­95 Volume Flux de MTD Volume Flux de MTD (km3/an) (103 t/an) (km3/an) (103 t/an) À l'entrée du Delta Intérieur 24,7 1 177 56,1 2 367 À la sortie du lac Debo 20,8 932 45,7 2 295 Perte delta Amont 4,2 245 10,4 73 Sortie Diré 17,8 829 34,2 1 734 Perte delta Aval 2,7 103 11,5 560 Perte totale 6,9 348 21,9 663 Source: Picouet (1999). LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 55 Tableau 3.11 Concentration moyenne des ions principaux du fleuve Niger (en mg/l) Ion majeur Calcium Magnésium Sodium Potassium Chlore Sulfate Carbone Total Niger Ké Macina 2,4 1,1 3,0 1,5 1 22,3 31,3 Bani 2,8 1,2 2,6 2,1 0,6 23,8 33,1 Bénoué à Garoua1 5,6 1,9 3,5 2,0 -- -- 30,5 43,5 Onitsha 4,10 2,6 3,5 2,4 1,3 1,0 36,0 50,9 Source : Picouet (1999 ; Mali) et Meybeck (1979 ; Onitsha). 1. Analyse ponctuelle, décembre 1974. Figure 3.11 Estimation des apports moyens annuels de MTD et de MES des bassins versants du Niger Supérieur et du Bani vers le Delta Intérieur Flux en 103 t/an KE MACINA 1271 1328 MES MTD Ségou Ban Nige KOULIKORO DOUNA Bamako Bassin versant du Niger Supérieur 353 390 (141 000 km2 à Ké Macina) 856 1451 BANANKORO 579 974 Bassin versant du Bani (102 000 km2 à Douna) Stations principales Villes principales 0 200 km Source : Picouet (1999). 56 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER ou une charge totale de 9 millions de tonnes qui atteignent l'océan en année sèche et de 10 millions de tonnes en année moyenne (pour un débit moyen de 182 km3) soit quatre fois moins que la charge en MES. La teneur relative en Carbone Organique Total (COT 0.45 µg) mesurée en 1996­97 dans cinq stations du Bassin amont du Niger varie entre 1,3 et 20,45 pour cent du transport particulaire. La moitié des valeurs de COT était inférieure à 4,95 pour cent et 25 pour cent seulement étaient supérieurs à 7,1 pour cent. Les valeurs sont plus élevées en période de décrues et d'étiage. Les concentrations sont le plus souvent comprises entre 0,1 et 1,85 mg/l (90 pour cent des valeurs). Dans les régions de savane et de forêt du Niger Moyen et du Niger Inférieur, les pourcentages maximums de COT dans le ruissellement peuvent dépasser 30 pour cent et ce en particulier quand les concentrations de MES sont basses. La moyenne annuelle est de 6 à 8 pour cent de l'apport de MES, soit approximativement 1,5 mg/litre. La qualité de l'eau La dégradation de la qualité de l'eau est un problème suffisamment grave dans le Bassin du Niger. La démographie et la croissance rapide des grandes villes le long du fleuve n'ont pas été accompagnées d'un renforcement de la collecte et du traitement des eaux usées industrielles ou domestiques. Picouet (1999) a mis en place un protocole de prélèvement (adapté aux conditions climatiques et pédologiques de l'Afrique) qui permet d'analyser de très faibles concentrations et des traces d'éléments (de l'ordre de la particule par milliard) dans les eaux du Niger Supérieur. Le facteur d'enrichissement calculé pour ces traces d'éléments et comparé aux normes internationales permet de tirer une première estimation de la pollution amont d'origine anthropique. Les résultats montrent que, quelle que soit la station du Bassin Supérieur, les éléments Titane, Aluminium, Fer, Zirconium, Yttrium, Strontium, Plomb, Uranium et Vanadium peuvent être considérés comme des éléments terrestres issus de l'altération des roches siliceuses. Ces éléments sont corrélés entre eux et aux MES. Les facteurs d'enrichissement du Strontium sont très importants à Banankoro, puis décli- nent jusqu'à Ké Macina. Ils sont les plus faibles à Douna, ce qui suggère un apport possible d'antimoine utilisé en métallurgie et autres systèmes de production. D'autres facteurs d'enrichissement ne reflètent pas une grande contamination d'éléments d'origine anthropique, que ce soit dans les pré- cipitations ou dans l'eau du fleuve, bien qu'à Koulikoro l'eau semble plus enrichie qu'en amont (à Banankoro). La ville de Koulikoro est située en aval de Bamako où se trouvent les principales industries responsables des décharges d'éléments métalliques (tanneries, teintureries, galvanisation et industrie textile). L'utilisation d'engrais a également un impact sur la qualité de l'eau. L'impact de la culture du coton dans le Sud malien sur les puits, les pâturages LES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 57 et les eaux de surface du bassin du Bani a été étudié dans les années 1990. Des traces de pesticides ont été découvertes mais en quantité insignifiante. En revanche, des nitrates, nitrites, phosphates et ammonium sont présents de manière récurrente dans plusieurs sites, parfois en concentrations supé- rieures à la valeur admissible (Bonnefoy, 1998). Depuis 40 ans, le Nigeria exploite ses ressources pétrolières; il produit actuellement 2 millions de barils par jour dans trois grandes raffineries (Port Harcourt, Warri et Delta). L'essor de l'exploitation pétrolière s'est accom- pagné de problèmes écologiques, notamment en ce qui concerne les res- sources en eau. Dans le Delta, ces problèmes sont en général causés par la pollution accidentelle et par les vidanges non autorisées. Les études indiquent que plus de 200 millions de barils ont été déversés dans la nature entre 1972 et 1982. Outre le développement pétrolier, l'exploitation des mines de char- bon, d'or, de fer et d'autres ressources minières menace l'écologie du Bassin. Synthèse des chapitres techniques Dans les chapitres ci-dessus, les auteurs ont essayé d'établir une base per- mettant d'appréhender les caractéristiques presque uniques du « fleuve des fleuves » d'Afrique de l'Ouest (en particulier la géographie et la géologie qui se distinguent d'autres bassins). Le fleuve Niger est et sera toujours une ressource vitale pour toutes les populations du bassin. Les neuf pays du Bassin du Niger, bien qu'ayant des caractéristiques géographiques spécifiques et des apports hydrologiques particuliers, se partagent les res- sources du fleuve. La gestion conjointe de ces ressources appelle à la construc- tion d'une vision commune et d'un consensus sur l'utilisation durable des ressources du bassin. La compréhension commune de l'ensemble des défis et opportunités du bassin servira de base aux dialogues, au renforcement de la confiance et à la gestion coopérative du bassin ; elle fera aussi apparaître des opportunités d'aménagements conjoints et à terme, des bénéfices par- tagés entre tous. Le dernier chapitre de cet ouvrage explore les critères pour réussir la mise en valeur conjointe du Bassin du fleuve Niger. 4 Coopérer autour du Bassin du fleuve Niger : un critère de réussite Soutenir le développement et réduire la pauvreté Les principes de base de la gestion des bassins fluviaux reconnaissent que la gestion d'un cours d'eau en tant que système permet d'obtenir de meilleurs résultats. Pour le fleuve Niger, cela pourrait se traduire par davantage d'eau, de nourriture, d'énergie, de possibilités pour la navigation, etc. La gestion optimisée d'un fleuve est une tâche difficile et complexe, surtout en raison de la nécessité de tenir compte des intérêts multiples et parfois contradic- toires des différentes parties prenantes. Quand il s'agit d'un fleuve trans- frontalier, cette gestion est d'autant plus complexe en raison du très grand nombre d'acteurs, chacun avec ses préoccupations spécifiques ; elle pose des défis qui heureusement peuvent être relevés afin de continuer dans la bonne direction pour le plus grand bonheur des populations. Les neuf pays du Bassin du fleuve Niger font partie des pays les plus pauvres du monde et tout doit être mis en oeuvre pour améliorer les moyens de subsistance des populations de ce Bassin. Quatre des neuf pays figurent parmi les vingt pays en bas de l'échelle ODI alors que selon l'IDH du PNUD sept pays sont classés parmi les vingt pays les moins avancés du monde. Le besoin d'aménagement et d'investissement dans la région est évident alors que le fleuve Niger offre un potentiel considérable qui mérite un effort de coopération. Les opportunités d'aménagement dans le Bassin du Niger sont importantes telles que celles des secteurs de l'énergie, de l'irrigation, de la pêche et de la navigation qui sont directement liées au fleuve Niger. Une fois que ces investissements auront été réalisés dans le sens de la mise en valeur des ressources en eau, que la confiance et la coopération s'établiront entre les pays concernés, bien d'autres bénéfices pourront être générés, y compris ceux «indirectement liés au fleuve» sous la forme d'investissements dans les communications ou d'un accroissement des échanges commer- ciaux, des flux de main d'oeuvre ce qui à terme renforcera l'intégration régionale des pays du Bassin. 58 COOPÉRER AUTOUR DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 59 Les investissements potentiels identifiés par les pays eux-mêmes com- prennent entre autres : · La production alimentaire : potentiel d'irrigation estimé à 2,5 millions d'hectares dans le Bassin, dont 0,5 million seulement ont été aménagés. · La production d'énergie : le potentiel hydroélectrique estimé à 30 000 GWH/an, dont 6 000 GWH seulement ont été développés. · L'accès aux marchés : le développement des infrastructures de transport, dont le potentiel de navigation estimé à 3 000 km (dont 600 km seule- ment sont navigables aujourd'hui). · L'environnement : la gestion améliorée de l'environnement, notamment dans le bassin versant du Fouta Djalon et les Deltas Intérieur et mari- time, qui se traduira par des bénéfices importants grâce à l'utilisation durable des ressources en eau du Bassin. · L'atténuation des inondations et des sécheresses : la meilleure gestion des crues et des sécheresses, des systèmes d'alerte et du potentiel des capacités de stockage qui aideront à réduire les impacts négatifs des crues et des sécheresses. · L'élevage et la pêche : vaste potentiel d'élevage et de ressources pisci- coles, pour l'instant non exploité à une échelle commerciale ; ce potentiel est tributaire de la variabilité des resources en eau. · L'écotourisme : potentiel considérable qui n'a pas été encore exploré. Du développement unilatéral au développement coopératif Il est difficile d'aller au-delà de l'agenda national . . . Il va de soi que la plupart des pays du monde planifient leurs gros investissements au niveau national. Lorsqu'il s'agit d'un bassin transfrontalier non géré par une organisation efficace, la plupart des pays établissent leurs plans d'investissements de façon unilatérale. Dans certains bassins, les états riverains ont précipitamment décidé de concrétiser des résultats à travers des projets d'infrastructure et ont cherché à en acquérir les droits avant leurs voisins. Sans agenda coopératif qui engage les pays riverains et qui distribue les bénéfices équitablement entre chaque état riverain, la poursuite de ce type de développement unilatéral mènera à une situation où tous les pays seront perdants et où les conséquences possibles seront des tensions et une insécurité transfrontalières accrues, passant ainsi à côté d'opportunités de coopération et d'intégration régionale. Depuis bien des années, chaque pays du Bassin du Niger s'est orienté vers la mise en valeur unilatérale des ressources en eau. Cette approche, à une époque donnée paraissait normale du point de vue de chaque état riverain, surtout en l'absence d'un organisme régional de bassin capable de jouer un 60 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER rôle de catalyseur, de coordination de promotion et d'institutionnalisation du développement coopératif. . . . alors que c'est la seule voie de sécuriser des projets durables et bénéfiques pour tous. Dans le Bassin du Niger, la rareté de la ressource en eau et les variations de débits sont des sources constantes d'inquiétude. La seule option pour pérenniser la durabilité des ressources en eau, l'utiliser de manière optimale et maintenir de bonnes relations entre les pays membres est d'adopter la voie du développement coopératif et coordonné. Le défi que doivent relever les pays du bassin est de trouver les moyens de valori- ser le potentiel du fleuve. Une organisation de bassin pertinente, crédible et bien établie, répondant aux besoins de ceux qu'elle représente et respec- tée en tant qu'institution capable de faciliter le montage de grands projets de développement, donnera aux neuf pays l'occasion de faire progresser l'agenda commun, de réduire la pauvreté, de promouvoir la coopération et l'intégration régionales et d'enrichir la vie de millions d'habitants du Bassin. Dépasser la méthode du «schéma directeur de bassin». . . L'approche générale- ment adoptée pour l'aménagement de bassins consiste à élaborer des «schémas directeurs de gestion de bassin». Cela se justifie car une approche exhaustive facilite l'élaboration d'un schéma général de développement holistique, servant ainsi de «ligne directrice» pour la mise en valeur des ressources en eau du bassin. Les bailleurs de fonds ont parfois financé de tels schémas pour le bénéfice d'organisations de bassin dans les pays en développement. L'élaboration de tels schémas est longue et coûteuse, et exige de nombreuses études. Cette approche a du sens pour un petit bassin relativement peu complexe à l'intérieur d'un État. Toutefois, pour le Bassin du fleuve Niger qui couvre neuf pays ayant leurs propres priorités, capaci- tés et besoins d'investissement, cette approche est limitée car elle tient peu compte des réalités politiques et économiques. Dans ce contexte, les investissements sont inévitablement dictés par des facteurs tels que les priorités locales et nationales, la diplomatie, le compromis politique, l'accès et la disponibilité de moyens financiers et surtout le degré d'enga- gement et d'appropriation des priorités établies. . . . Pour aller vers une vision partagée et dynamique de développement du Bassin du fleuve Niger. Toute approche dynamique de l'aménagement d'un grand bassin devra être à la fois plus pragmatique et réaliste. Bien que l'analyse fine et les propositions développées à travers des schémas directeurs soient utiles, ces activités ne contribuent pas directement à bâtir une communauté d'intérêt et une appropriation politique par les états mem- bres, éléments fondamentaux pour la promotion du développement COOPÉRER AUTOUR DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 61 coopératif des grands bassins africains. Dans plusieurs bassins versants d'Afrique (et d'ailleurs), les pays concernés se sont engagés à définir une «Vision Partagée» qui reflète leurs idées sur la manière dont les ressources en eau peuvent jouer un rôle dans la lutte contre la pauvreté et la dégrada- tion de l'environnement, et bâtir un cadre de paix, de coopération et d'intégration régionale. Les pays du Bassin du Niger ont récemment convenu d'un processus de développement autour d'une Vision Partagée qui énonce les actions de coopération à travers lesquelles les besoins, les priorités et les actions de gestion, de développement et d'investissement seront identifiés. Poser les bases institutionnelles de la coopération Le mandat institutionnel et son renouvellement. La Convention de 1980 créent l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) définit les principaux domaines d'intervention et le mandat de l'ABN. Ce cadre juridique a été établi dans le but de promouvoir la coopération entre les états membres et d'assurer le développement intégré de leurs ressources, notamment dans les domaines de l'énergie, l'eau, l'agriculture, la forêt, les transports, les moyens de communications et l'industrie. Cette convention sert de plate- forme solide à l'ABN pour la promotion, la facilitation et la coordination des pays du bassin pour l'aménagement du bassin ; elle l'autorise à jouer un rôle substantiel et important pour aider ces pays dans l'aménagement du bassin. Cependant, l'ABN a traversé une période de crise depuis la fin des années 80 ; elle s'est engagée dans divers projets et activités qui ont assuré sa survie institutionnelle mais qui l'ont en fait éloignée de son mandat initial de gestion et de mise en valeur du Bassin. Le Sommet des Chefs d'État membres de l'ABN tenu à Abuja en 2002 a examiné la perfor- mance de l'ABN et a convenu de réorienter les objectifs de l'organisation au service des pays membres, recentrée sur l'identification des priorités stratégiques pertinentes par le biais d'une Vision Partagée soutenu par le PADD. Ce Sommet a clairement formulé ce qu'il attendait de l'institution. Au niveau du bassin versant. Au cours des années 1990, l'ABN a perdu sa légitimité, sa pertinence et le soutien de ses membres, trois éléme-nts clés de la pérennité de l'institution. D'autres facteurs importants comme les compétences et la viabilité financière résultent souvent de ces trois critères. · La légitimité de l'institution n'est pas seulement définie sur sa base légale et juridique, mais aussi en fonction de la manière dont elle est perçue par les entités qu'elle entend servir, de sa crédibilité parmi les parties 62 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER prenantes en termes de compétences (en particulier du personnel) et de transparence de sa gestion. · La pertinence de l'institution est également importante. Est-ce que l'institution aborde les problèmes réels qui préoccupent les pays du bassin et se positionne ainsi au service de ses membres? Ou, est-ce que l'institution est préoccupée par des projets ou des produits marginaux qui ne participent pas aux objectifs de développement global établis par les pays membres de l'institution ? · Ce sont les «actionnaires» de l'institution (les membres constitutifs), qui seront en dernier lieu les juges du bien fondé de la légitimité et de la pertinence de l'organisation de bassin. Il est peu probable qu'ils appré- cient l'institution à sa propre valeur s'ils ne perçoivent pas l'ABN comme une entité pertinente et utile à leurs priorités internes de développement. Concrètement, la conséquence serait le refus de contribution aux bud- gets annuels, ce qui réduirait d'autant plus sa capacité à soutenir les prio- rités nationales; on entrerait ainsi dans un cercle vicieux qui risque de s'aggraver au fur et à mesure que l'institution chercherait des ressources auprès de multiples entités (dont les bailleurs de fonds) afin d'assurer sa viabilité. Elle risquerait alors de mener des activités ne correspondant plus à son mandat institutionnel. Le degré de regain de légitimité et de pertinence de l'ABN déterminera dans une large mesure si l'institution est en mesure de répondre aux attentes de ses membres. Au niveau national, le développement du bassin est l'affaire de tous. Un facteur de réussite au niveau national est qu'un grand nombre d'acteurs s'appro- prie l'agenda de l'ABN, y compris les ministères des ressources en eau, de l'hydraulique, des finances, des affaires étrangères, de l'énergie, de l'agri- culture, des transports et de l'environnement. De plus, étant donné que le développement du bassin se décline aussi localement, les gouvernements locaux, les agences de bassin, les agriculteurs et les communautés locales sont des acteurs tout aussi importants. Identifier et habiliter un «porte-drapeau». Au niveau national, il est donc important d'avoir un porte-drapeau vigoureux et un mécanisme de coor- dination solide pour participer à la gestion du Bassin. Bien que les relais privilégiés situés dans les ministères en charge de l'eau ou de l'environne- ment aient un rôle important à jouer, ils sont rarement en mesure de convoquer d'autres ministères à des débats clés sur la participation, les priorités, les compromis et leurs engagements. Il faut qu'un grand nombre d'acteurs nationaux prennent en main l'agenda de la gestion des ressources partagées pour que les aspirations nationales de dévelop- pement se concrétisent. Il sera alors nécessaire de nommer un COOPÉRER AUTOUR DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 63 «porte-drapeau», comme le ministre de l'Eau ou de l'Environnement ou un cadre supérieur du bureau du Premier ministre, pour représenter la voix des acteurs nationaux du bassin du Niger, synthétiser les divers intérêts, élaborer un plan d'engagement et forger des alliances, tant dans le pays qu'à l'étranger. Le cadre juridique. Un cadre juridique habilitant l'ABN, revu et remis à jour selon les besoins, peut faciliter la coopération dans le bassin. Ceci dit, un cadre juridique, aussi solide qu'il soit, ne suffira pas à atteindre les objectifs de développement de l'institution. Bien que l'architecture du cadre juridique soit importante puisqu'elle mandate et structure l'ABN, construisant ainsi le véhicule qui propulsera l'agenda de coopération, c'est le chauffeur de ce véhicule qui définira le chemin à suivre pour renforcer sa légitimité et sa pertinence et récolter le soutien de ses membres. Des accords subsidiaires seront peut-être nécessaires ultérieurement. Étant donné la complexité hydrographique du Bassin du fleuve Niger, il est possible que des accords subsidiaires entre sous entités des pays du bassin s'avèrent nécessaires pour des aménagements qui n'impliquent qu'un certain nombre de pays du bassin. Par exemple, si des aménagements au Tchad ou au Cameroun sur les affluents du fleuve Niger n'ont aucun impact sur la Guinée, le Mali ou le Niger, un accord subsidiaire entre les parties concernées serait alors pertinent. De tels accords doivent toutefois s'inscrire dans le cadre des principes et des accords juridiques déjà conclus avec l'ensemble des neufs pays du Bassin du Niger. Un mandat politique : la Vision Partagée et le Plan d'Action de Développement Durable Créer un environnement favorable à la coopération. . . Réunis à Abuja en février 2002, les Chefs d'État des pays du Bassin du fleuve Niger ont convenu de créer un cadre de gestion du bassin à travers la préparation d'une Vision Partagée et d'un Plan d'Action pour le Développement Durable. La Vision Partagée exprime l'engagement des pays à renforcer la coopération et le partage des bénéfices tirés des ressources du Bassin du Niger. Le processus de Vision Partagée comprend plusieurs objectifs : le premier, d'ordre politique, consiste à formuler une déclaration adoptée par les Chefs d'État sur la mise en valeur durable du Bassin du Niger. Cette déclaration doit contenir à la fois l'engagement et les objectifs de coopéra- tion qui conduiront à des aménagements conjoints dans le Bassin. Le deuxième objectif, de nature opérationnelle, consiste à préparer le PADD pour le Bassin du Niger. Ce plan est considéré comme un instrument approprié à la réalisation de l'engagement des pays à aborder les défis du 64 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Bassin. Il comprendra une approche novatrice de planification et d'identi- fication des priorités définissant les opportunités de développement auxquelles les pays membres peuvent participer. Le troisième objectif de la Vision est d'ordre financier et consiste à mobiliser les ressources des pays membres et des partenaires donateurs internationaux pour la mise en place du PADD. . . .sous la surveillance du Sommet des Chefs d'État. Pour faciliter le processus et rendre compte des progrès faits aux décideurs des pays du bassin, un mécanisme de supervision a été établi. Le Conseil des ministres du Bassin du Niger rend compte directement au Sommet des Chefs d'État. Au niveau national, le Conseil comprend des Comités de Pilotage nationaux dont le rôle est d'assurer l'appropriation et l'engagement nationaux vis-à-vis des décisions et des actions proposées comme base à l'agenda de planification et de développement du Bassin du fleuve Niger. Assurer la Coopération dans le Bassin du fleuve Niger La Vision Partagée ­ une approche par phases. . . Le processus de Vision Partagée a deux grandes phases : la première, comprend la préparation d'études multisectorielles visant à explorer les opportunités et les contraintes du développement conjoint du bassin. Pendant cette étape également, des consultations ont lieu auprès de divers acteurs locaux, nationaux et régio- naux, de bailleurs de fonds potentiels et de sources d'expertise technique. Pour renforcer les compétences régionales à réaliser le PADD, la première phase comprend en outre un audit institutionnel de l'ABN, qui permettra à l'institution de se revivifier et de s'adapter aux défis que pose la mise en oeuvre concrète de la Vision Partagée. La seconde phase, qui s'appuiera sur les résultats des études multisectorielles, consistera à formuler les actions du PADD au niveau du bassin et à identifier les opportunités conjointes d'aménagement. Cette phase de la Vision Partagée comprendra également la création d'un mécanisme institutionnel permettant aux pays du bassin de s'entendre sur les actions prioritaires en fonction de l'emplacement du projet et du partage potentiel des bénéfices associés. Partager les bénéfices et les coûts de la coopération. Lors de la définition du système visant à déterminer les coûts et les avantages, il sera primordial d'inclure le bassin tout entier et d'identifier tous les bénéfices, y compris ceux qui pourraient être tirés en dehors du domaine des ressources en eau proprement dit. Les bénéfices (et les coûts) environnementaux provenant directement de l'investissement dans les ressources en eau, sont potentiellement les plus faciles à identifier, à calculer et à répartir. Les autres bénéfices moins tangibles comprennent la réduction des coûts liés à la coopération (qui en son absence pourrait induire une production sous-optimale d'énergie et de nourriture), ainsi que les bénéfices COOPÉRER AUTOUR DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 65 «indirectement liés au fleuve» dérivés du renforcement de la coopération, du commerce, des communications, de la circulation des personnes et des biens, etc.9 Les options de coopération. En Afrique de l'Ouest, l'expérience de l'Organi- sation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) en matière de co-propriété et de co-gestion des infrastructures représente une expérience intéressante de coopération avancée. D'autres formes de coopération pourraient être perçues comme «moins valables», ce qui serait une erreur. Il existe de multiples degrés et types de coopération en matière de bassins transfrontaliers, chaque type étant défini et adapté selon le degré de complexité géographique et hydrologique du bassin et selon le contexte historique, économique, diplomatique ou politique. La figure 4.1 illustre les divers types de coopération dans certains bassins dans le monde. Les états du Bassin du Niger peuvent donc s'engager à divers niveaux. Au fur et à mesure que l'engagement s'affirmera, la sécurité et la confiance entre les pays se développeront et il sera alors peut-être pertinent de passer aux étapes suivantes du continuum. Les pays du Bassin se sont engagés à coopérer et à passer de l'action unilatérale à la coordination renforcée, à la collaboration, peut-être même à l'action commune, voire l'intégration. Le processus de Vision Partagée et le PADD aideront à atteindre ces objectifs. Les infrastructures communes ­ sources principales de bénéfices. Le type de coopération le plus évident consiste à investir dans des infrastructures communes de production et de gestion du fleuve, telles que des ouvrages à vocations multiples et ou des ouvrages de régulation fluviale qui Figure 4.1 Exemples de types de coopération autour de bassins versants Types de coopération ­ Quelques exemples Indus Mékong Rhin Orange Sénégal Fleuve Communication Échanges Convergence Préparation Équité et d`informations de I`agenda conjointe de Responsabilité Types de national coopération projets et conjointe d`investissements Conflit Continuum de coopération Intégration Action Coordination Collaboration Action unilatérale Commune Source : Sadoff et Grey (à paraître). 66 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER peuvent contribuer à accroître la production de nourriture et d'énergie et mener à une maîtrise plus sécurisée de l'eau pendant les années défici- taires sur le plan pluviométrique. De tels investissements marqueraient une rupture avec la tradition passée de développer de façon unilatérale des infrastructures ne répondant qu'aux besoins nationaux sans tenir compte des besoins du Bassin (en tant que système hydrologique ou en tant que groupe communautaire transfrontalier). Le poids de la dette ­ une incitation à l'investissement coopératif. Certains pays du Bassin du fleuve Niger sont très endettés et font des efforts consi- dérables pour gérer le poids de la dette. Dans une telle situation, la coopération devient une option pertinente car elle peut permettre des investissements communs et leur gestion (et donc d'en partager le coût). Alors que la réduction du poids de la dette n'est pas à elle seule une raison suffisante à la coopération, elle peut néanmoins être un catalyseur vers le développement d'infrastructures communes. Les outils de prise de décision. Pour permettre à l'ABN de hiérarchiser les priorités et de planifier et déterminer les meilleurs investissements, elle doit bénéficier de séries de données fiables et de bons modèles de bassins capables de faciliter l'analyse objective des impacts de leurs décisions ainsi que leurs coûts et bénéfices associés. Dans ce sens, le Bassin du Niger est bien placé car il possède l'un des systèmes les plus performants de suivi des resources en eaux en Afrique. L'étape suivante consiste à créer des outils par lesquels la modélisation hydrologique et économique permettra d'identifier et de déterminer les investissements optimaux. L'interaction entre les populations et l' environnement au coeur de la coopération Engager les acteurs dans les activités qui les touchent. Au-delà du domaine évident de la coopération économique autour de l'aménagement fluvial, il existe de nombreuses formes de coopération qui peuvent enrichir la vie, améliorer les moyens de subsistance des populations et même l'environ- nement (en inversant le processus de dégradation et assurer la durabilité de ses ressources). L'Autorité du Bassin du Niger a un rôle important à jouer dans la promotion de l'engagement et la participation d'un grand nombre d'acteurs. Les pouvoirs d'une Autorité de petite taille avec un budget serré pourraient paraître limités dans un bassin d'environ 100 millions d'habitants qui parlent des langues différentes et qui sont dispersés sur une très grande superficie. Pourtant, dans un esprit de coopération et de transparence, l'ABN peut servir d'exemple de leader- ship au travers d'une culture ouverte, consultative, participative et COOPÉRER AUTOUR DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 67 intégratice. Ceci peut se faire de diverses manières à travers la diffusion dans les médias d'interviews en langues nationales, à travers des bulletins d'information ou encore par internet. L'ABN a l'intention de suivre cette voie dans le cadre de sa réforme institutionnelle. La migration des populations, une tradition aussi ancienne que le fleuve. En raison des différences économiques et des besoins variés de main d'oeuvre entre les pays d'Afrique, le Bassin du Niger se trouve au centre de grands flux de migration Nord-Sud. Les pays plus pauvres et plus secs, comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, exportent leur main-d'oeuvre vers les pays côtiers et les pays plus humides, comme le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Bénin et le Cameroun, en grande partie pour la production agricole (y compris le café, le cacao et la banane); dans une moindre mesure, les pêcheurs Bozo et Somono migrent vers les grands réservoirs du fleuve Niger, alors que les éleveurs et leurs troupeaux se dirigent vers le Delta Intérieur pendant la saison sèche. La migration et les mouvements démographiques à grande échelle se sont produits en grande partie sur la base de la variabilité du fleuve et des saisons (aussi bien les éleveurs transhumants que les fermiers sédentaires comptant sur la richesse du Delta Intérieur et sur l'agriculture de décrue). Ainsi, la migration est un fait reconnu et accepté dans la région ; il représente aussi un bon moyen d'assurer l'utilisation efficace et durable des ressources naturelles. Cependant, l'évolution démographique (qui est de 3 pour cent en moyenne dans le Bassin du Niger) exacerbe considérablement la pression sur les ressources et entraîne parfois des conflits. La guerre et les conflits augmentent la pression. Au cours des récentes décennies, les guerres civiles et l'instabilité dans plusieurs pays avoisi- nants du Bassin du Niger en ont fait une terre d'asile pour un grand nombre de personnes fuyant les conflits violents ; ces mouvements de population accentuent la pression sur les terres du Bassin déjà fragils. En 2003 par exemple, plus de 25 000 réfugiés se sont implantés dans les régions guinéennes du Fouta Djalon et du Mont Nimba. Cette situation a aggravé la dégradation des hauts plateaux, la déforestation rapide, l'érosion des sols, le ravinement et la perte de terres cultivables. La diminution de la perméabilité des sols provoque des écoulements rapides et entraîne en aval une forte sédimentation, l'ensablement des infrastruc- tures, des inondations et des changements importants du régime fluvial. Les causes primaires de la dégradation de l'environnement. La dégradation majeure de l'environnement du Bassin du Niger est le fait de causes naturelles et anthropiques. Les causes naturelles concernent les variations et le changement climatiques (si tant est que le changement climatique soit 68 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER considéré comme un facteur naturel), notamment le déclin des préci- pitations dans le bassin depuis la fin des années 70. Quant aux causes anthropiques, elles concernent la dégradation des terres, la déforestation et l'érosion des sols principalement en raison de l'accroissement de la pression démographique dans le bassin. Quatre grandes problématiques environnementales. La dégradation des terres et de la qualité de l'eau, la déforestation et la perte de biodiversité sont quatre facteurs qui combinés affectent les ressources en eau du bassin. La dégradation des terres sous forme d'érosion est due à des pratiques agricoles inadéquates, telles que les feux de brousse, le défrichement pour la rizicul- ture, la culture extensive, le surpâturage et la réduction des surfaces marécageuses par le drainage. La dégradation de l'eau, notamment de la qualité de l'eau peut être expliquée par la pollution diffuse (telle que les pesticides, les engrais agricoles et la pollution urbaine) et le manque d'infrastructures d'assainissement. La déforestation est provoquée par les besoins accrus en énergie et l'accès limité à l'électricité; les populations du bassin utilisent le bois et le charbon de bois à des fins domestiques (ce qui contribue également à la dégradation des sols). La perte de biodiver- sité découle de la destruction des habitats et de l'intrusion d'espèces envahissantes due à des pratiques de pêche inadéquates, à la déforesta- tion et à la transformation des terres pour l'agriculture. Rôles potentiels de l'ABN. Bien que chacun de ces sujets soit important, il n'est cependant pas moins important que les pays membres et les bailleurs de fonds ne chargent pas l'ABN avec un mandat et des attentes de projets dans tous les domaines. Il est clair qu'un grand nombre de problèmes ne peuvent être résolus par l'ABN seule, (bien qu'elle puisse jouer un grand rôle de sensibilisation sur les impacts transfrontaliers de la mobilisation socio-économique des ressources naturelles). De plus, l'ABN peut aider les pays membres à identifier des sources d'investissement dans la protec- tion du Bassin et des sous-bassins versants, et ainsi assurer des bénéfices non seulement à l'intérieur du pays où la protection du bassin est entreprise, mais aussi pour les pays aval qui en bénéficieront au travers d'une meilleure qualité de l'eau, de la régulation des débits et de la réduction du transport solide. Dans certains cas, les bénéfices aval tirés d'actions de réhabilitation et de protection en amont pourront amener les pays aval à investir dans ce genre d'activités en amont. Le principe de subsidiarité10 aidera aussi l'ABN à identifier, dans le cadre du PADD, les domaines où elle aura un avantage comparatif sur les agences locales ou nationales qui travaillent sur les mêmes sujets. La question clé est de savoir si l' action est une partie intégrante de l' ABN et si l' approche transnationale est la meilleure façon de résoudre ces questions particulières. COOPÉRER AUTOUR DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 69 Critères de réussite et perspectives d'avenir Il existe dans le Bassin du Niger un potentiel extraordinaire de développe- ment et d'intégration entre les pays du Bassin ; sa mise en oeuvre pourrait se traduire par des bénéfices considérables pour tous les acteurs concernés. Contrairement aux actions unilatérales, des actions de renforcement de la coopération pour la mise en valeur et la gestion des ressources du fleuve aideraient à atteindre ce but. L'engagement des pays du Bassin du Niger dans la Vision Partagée montre clairement qu'au niveau des Chefs d'État, le choix de la coopération est fait. Le chemin qui reste à parcourir est diffi- cile mais comme mentionné par le président Olusegun Obasanjo lors du Sommet de janvier 2004 : « la Vision Partagée représente le chemin idéal, sinon le seul, qui mènera à la préservation de l'environnement et permet- tra la mise en valeur conjointe du Bassin du Niger » (Résolution du Sommet des Chefs d'État de janvier 2004). C'est maintenant à l'ABN et aux acteurs du Bassin (y compris la communauté internationale des bailleurs de fonds) qu'il appartient de transformer la Vision en réalité. Alors que les pays vont de l'avant, les éléments résumés ci-dessous peuvent être considérés comme des ingrédients clés de la réussite : · Un leadership politique solide et continu et l'engagement dans la Vision Partagée sont les facteurs essentiels à la progression du processus et à la concrétisation des attentes. · Mener le processus de réformes jusqu'au bout. L'ABN est soumise actuellement à un grand processus de réforme qui induit des prises de décisions cru- ciales. Cependant, il est important que les pays membres soutiennent cette étape décisive jusqu'au bout afin que l'Autorité puisse regagner sa légiti- mité et sa pertinence et obtienne le soutien de ses membres constitutifs. · Le leadership et les «porte-drapeaux». Pour faire avancer un agenda de mise en valeur et de gestion des ressources en eau impliquant neuf pays, il faudra une organisation forte et dynamique et un leadership inspiré. Il sera également essentiel que les «porte-drapeaux» nationaux apprécient à sa juste valeur l'importance de leur engagement «hydro-politique» afin qu'ils soient en mesure de stimuler l'agenda pour l'aménagement du Bassin du fleuve Niger et que les bénéfices de l'investissement coopéra- tif puissent se concrétiser et contribuer aux priorités liées à la réduction de la pauvreté des pays membres. · Des effectifs dynamiques et formés . . . Le leadership solide et continu relè- vera du Sommet des Chefs d'État, alors que les orientations et les conseils continueront d'être assurés par le Conseil des Ministres avec le concours du Comité technique des experts. Toutefois, la responsabilité journalière de la mise en oeuvre de la Vision Partagée sur le terrain relèvera du per- sonnel de l'ABN. Il est donc primordial que la réforme actuelle s'enracine et que les effectifs soient composés d'experts techniques compétents, 70 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER motivés et habilités à entreprendre cette tâche importante. On s'attend à ce que la réforme apporte cet ingrédient clé de la réussite. · . . . dans une organisation financièrement viable . . . L'engagement politique pris au niveau politique est un événement historique prometteur. Les instructions données à l'ABN sont claires et raisonnables. Pourtant, les objectifs ne peuvent être atteints que si les pays respectent leur engage- ment financier afin que l'ABN demeure viable et autonome, qu'elle attire des personnes qualifiées et qu'elle continue à réaliser son mandat de base (la mise en valeur et la gestion du Bassin du Niger). · . . . qui demeure une organisation concentrée sur son mandat. Le fait de béné- ficier régulièrement de ressources financières fiables des pays membres permettra à l'institution de centrer son attention sur son mandat; pour assurer sa viabilité, elle n'aura en effet plus à se préoccuper de projets en marge de ses fonctions. Aller au-delà de la planification unilatérale . . . L'argument de ce chapitre est que la planification et le développement coopératifs forment le seul chemin viable pour que les pays du Bassin du Niger aillent de l'avant. Les Chefs d'État du Bassin du Niger se sont clairement engagés dans une voie de coopération et ont donné instruction à l'ABN de s'organiser dans ce sens. Pour manifester son engagement à l'égard de l'agenda de coopération, chaque pays doit réexaminer ses plans nationaux de gestion et de mobilisa- tion des ressources sous un angle maintenant élargi (à l'échelle de l'ensemble du Bassin) afin de déterminer si d'autres options viables existent. . . . grâce à l'«hydro-diplomatie» de la nouvelle ABN. La tâche qui consiste à évaluer et à comparer les investissements optimaux dans le Bassin pour maximiser les bénéfices pour ses membres n'est pas des plus simples, en particulier dans un contexte de gestion socio-environnementale. C'est pourtant exactement ce qui est maintenant demandé à la nouvelle ABN pour obtenir des résultats tangibles et concrets pour les populations du Bassin du fleuve Niger. Les partenaires de développement restent engagés au côté du processus en route. Un certain nombre de bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale, s'est engagé à soutenir les états membres et l'ABN dans sa réforme institution- nelle et dans la définition de la Vision Partagée et du PADD. Il est primor- dial que les bailleurs de fonds mettent aussi de côté leurs préférences pour certains investissements nationaux afin que puissent émerger, à travers le processus de Vision Partagée, des solutions régionales optimales. Il n'est pas moins important que les bailleurs partenaires continuent à soutenir résolument l'ABN et les pays du Bassin du Niger dans ce processus historique qui vise à transformer le potentiel du Bassin en bénéfices concrets pour les populations des neuf pays concernés. Annexes Annexe 1 : Principales cartes du Bassin du fleuve Niger Carte 1: Le Bassin du fleuve Niger Carte 2: Le Niger Supérieur et le Bani Carte 3: Le Delta Intérieur et la cuvette lacustre Carte 4: Le Moyen Niger (Tronçon Nord) Carte 5: Le Moyen Niger (Tronçon Sud) Carte 6: La Bénoué Carte 7: Le Niger Inférieur et le Delta maritime Carte 8: Caractéristiques géographiques Carte 9: Le Bassin du Niger (Lapie, 1829) Carte 10: Les tronçons navigables du fleuve Niger Carte 11: Régimes pluviométriques Carte 12: Distribution des précipitations annuelles Carte 13: Estimations des débits et taux d'évaporation moyens sur le fleuve Niger Carte 14: Stations HYDRONIGER de collecte des données le long du fleuve Niger et de ses principaux affluents Carte 15: Le Delta Intérieur du Niger 71 72 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 1 ANNEXES 73 Carte 2 74 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 3 ANNEXES 75 Carte 4 76 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 5 ANNEXES 77 Carte 6 78 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 7 ANNEXES 79 Carte 8 80 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 9 ANNEXES 81 Carte 10 82 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 11 ANNEXES 83 Carte 12 84 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 13 ANNEXES 85 Carte 14 86 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Carte 15 ANNEXES 87 Annexe 2 : Données techniques Tableau A2.1 Caractéristiques climatologiques du Niger Supérieur et du Moyen Niger Guinée Mali Paramètre Macenta Kankan Siguiri Bamako Ségou Mopti Tombouctou T° moyenne 24,0 26,0 26,9 28,5 28,6 27,7 29,1 annuelle T° x mois (x)a (3)34,6 (3)36,2 (3)38,0 (4)39,4 (4)41,2 (5)40,0 (5)43,2 T n mois (n)a (12)14,0 (12)14,2 (1)13,8 (1)17,6 (1)15,4 (1)14,0 (1)13,0 Üx an%b 96 90 85 73 74 75 54 Ün an%b 58 45 39 33 32 31 21 1 /2 (Üx Ün) 69 51 40 26 31 30 21 (avril) % mars 1 /2 (Üx Ün) 85 82 81 79 80 78 68 % août Précip. moyennes 2 100 1 510 1 250 985 650 415 180 (mm) Nbre de 1 à 2 4 à 5 6 7 8 8 à 9 10 mois secsc Source : Olivry et al. (1995). a. (Chiffres entre parenthèses) : nombre de mois de température maximale (x) et minimale (n). b. Üx et Ün représentent les moyennes maximales et minimales d'humidité relative annuelle. (Üx Ün)/2 correspond à l'humidité relative moyenne pendant le mois le plus sec (mars) et le plus humide (août). c. D'après la définition de Gaussen, un mois est considéré sec quand Pmm 2T C. ° 88 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Tableau A2.2 Évaporation annuelle (en mm) dans le Bassin du Niger Niger supérieur en Haute Guinée 1 200­1 400 mm Plaines de Haute Guinée 1 500 mm Bassin du Bani (Sud), Sankarani 1 500 mm Niger malien, Koulikoro-Ségou 1 700 mm Bani moyen, région de Mopti 2 000 mm Boucle du Niger, Tossaye, Gao 2 300­2 500 mm Burkina (région Nord-est), Kandadji 2 350­2 450 mm Niger (Sud), Nigeria du Nord, Sokoto 1 900­2 000 mm Plateau de Jos (Sud), Adamaoua 1 400 mm Jebba, Baro, Makurdi 1 500 mm Bénoué (Nord), Cameroun, Gongola 1 900­2 000 mm Onitsha, Niger Inférieur 1 200 mm Delta maritime 1 100­1 000 mm Source : Pouyaud (1986). ANNEXES 89 Figure A2.1 Histogrammes des précipitations mensuelles moyennes (en mm) dans les bassins supérieur et moyen du fleuve Niger 400 400 Bamako Tombouctou 300 300 mm 200 mm 200 100 100 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 400 400 Siguiri Mopti 300 300 mm 200 mm 200 100 100 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 400 400 Kankan San 300 300 mm 200 mm 200 100 100 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 400 400 Kissidougou Sikasso 300 300 mm200 mm 200 100 100 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 400 Boundiali 300 mm200 100 0 J F M A M J J A S O N D Source : Olivry (2002). 90 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Figure A2.2 Humidité relative moyenne mensuelle (U%) et évaporation à Kandadji (1976 et 1983) 60 400 50 Évap. 40 % 300 (mm) U 30 20 10 200 Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai 60 400 50 Évap. 40 % 300 (mm) U 30 20 10 200 Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai Évaporation (axe de droite) Humidité relative (axe de gauche) ANNEXES 91 Figure A2.3 Variations saisonnières des températures moyennes mensuelles (T) à Mopti et Tombouctou 36 Tombouctou 34 Mopti 32 30 C en 28 T 26 24 22 20 Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Source : Olivry (2002). Figure A2.4 Variations saisonnières de l'humidité moyenne mensuelle relative (U) à Mopti et Tombouctou 80 Tombouctou 70 Mopti (%) 60 elativer 50 40 Humidité 30 20 Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Source : Olivry (2002). Tableau A2.3 Paramètres hydrologiques calculés par décennie de 1951 à 1989 à trois grandes stations du Bassin : Koulikoro (Niger), Makurdi (Bénoué) et Onitsha (Niger) Décennie Décennie Décennie Décennie Moyenne Moyenne Bilan 1951­60 1961­70 1971­80 1981­89 1951­80 1951­89 Niger à Koulikoro Débit [m3/s] 1 800 1 600 1 260 795 1 555 1 378 Volume [km3] 57 50 40 25 49 43 Précipitations [mm] 1 611 1 529 1 403 1 268 1 514 1 457 Ruissellement [mm] 473 420 331 209 408 362 Déficit d'écoulement [mm] 1 138 1 109 1 072 1 059 1106 1 095 Coeff. débit [%] 29,4 27,5 23,6 16,5 26,9 24,9 Bénoué à Makurdi 92 Débit [m3/s] 3 294 3 684 3 097 2 609 3 358 3 185 Volume [km3] 104 116 98 82 106 101 Précipitations [mm] 1 312 1 294 1 218 1 094 1 275 1 233 Ruissellement [mm] 347 388 326 274 353 335 Déficit d'écoulement [mm] 965 906 892 820 922 898 Coeff. débit [%] 26,4 30,0 26,8 25,0 27,7 27,2 Niger à Onitshaa Débit [m3/s] 6 771 6 689 5 387 4 629 6 282 5 900 Volume [km3] 214 211 170 146 198 186 Précipitations [mm] 1 092 1 011 940 871 1 014 981 Ruissellement [mm] 194 192 155 133 180 169 Déficit d'écoulement [mm] 898 819 785 738 834 812 Coeff. débit [%] 17,8 19,0 16,5 15,3 17,8 17,2 Source : Mahé, G. (1993). a. Le débit sortant du Niger Inférieur peut être mesuré à Onitsha. Tableau A2.4 Baisse des précipitations et des débits au cours des quatre dernières décennies à Koulikoro et Douna (a) Koulikoro sur le Niger (superficie du bassin versant : 120 000 km2) Débit Précipitations Ruissellement Coeff. débit Indice débit Indice des pluies Déficit d'écoulement Périodes (Q m3/s) (mm) (mm) (%) (%) (%) (mm) 1951­60 1 800 1 611 473 29,4 128,6 107,8 1 138 1961­70 1 600 1 529 420 27,5 114,3 102,3 1 109 1971­80 1 260 1 403 331,0 23,6 90,0 93,9 1 072 93 1981­89 795 1 268 209,0 16,5 56,8 84,9 1 059 (b) Douna sur le Bani (superficie du bassin versant : 101 600 km2) Débit Précipitations Ruissellement Coeff. débit Indice débit Indice des pluies Déficit d'écoulement Périodes (Q m3/s) (mm) (mm) (%) (%) (%) (mm) 1961­70 649 1 187 201 16,9 139,6 106,6 986 1971­80 247 1 053 76,4 7,3 53,1 94,6 977 1981­89 163 945 50,4 5,3 35,1 84,9 895 Source : Mahé et Olivry (1995). Note : Q débit. Tableau A2.5 Paramètres hydrologiques et pourcentages d'écart de 1950 à 1969 et de 1970 à 1989 aux sites sélectionnés Débit Débit Débit Superficie Précipitations (m3/s) Cd1 Précipitations (m3/s) Cd1 Précipitations (m3/s) Cd1 Niger (km2) (mm) 1950­69 (%) (mm) 1970­89 (%) (mm) % Change (%) 94 Siguiri 67 600 1 735 1236 33,3 1 464 755 24,1 15,6 38,8 27,6 Baro 12 770 1 974 271 33,9 1 740 189 26,8 11,9 30,3 20,9 Kankan 9 260 1 974 211 35,1 1 762 160 29,8 10,7 24,1 15,1 Douna 102 000 1 249 685 17,0 1 024 218 6,6 18,0 68,1 61,1 Koulikoro 120 000 1 633 1719 27,7 1 374 1048 20,0 15,9 39,0 27,8 Source : Mahé et Olivry (1995). 1. Cd Coefficient de débit. Tableau A2.6 Débits mensuels et annuels du Niger à Siguiri de 1950 à 1999 (en m3/s) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1950 184 111 60,3 43,9 63,2 116 630 1 930 3 770 3 650 1 480 469 1 050 1951 241 145 108 74,9 198 432 1 240 2 680 3 820 3 700 3 640 1 130 1 460 1952 477 266 148 89,4 92,1 185 1 030 2 340 3 400 3 690 1 490 550 1 150 1953 320 176 132 89,9 110 605 1 680 3 300 4 350 3 720 1 540 684 1 400 1954 379 226 146 155 186 528 1 540 2 910 4 530 3 470 2 220 1 130 1 460 1955 483 264 197 148 198 704 1 720 3 120 4 710 4 280 1 970 879 1 560 1956 440 252 166 129 91,6 206 857 1 710 3 640 3 090 1 170 525 1 020 1957 260 134 85,9 48,5 66,3 307 1 190 2 680 4 470 4 680 2 390 794 1 430 1958 400 219 104 117 261 783 967 1 370 3 340 3 190 1 680 960 1 120 1959 403 210 109 65,1 87,5 360 1 270 2 180 4 470 2 760 1 330 519 1 150 1960 247 123 70,8 54,4 85,9 312 1 060 3 050 4 490 3 420 1 530 558 1 250 95 1961 263 128 66,9 41,8 74,6 107 841 2 270 3 410 2 070 771 308 866 1962 145 72 39,9 32,5 90,1 214 953 2 710 5 300 4 060 1 900 732 1 360 1963 338 208 109 63,5 116 146 669 1 990 3 390 4 110 1 690 522 1 120 1964 239 113 56,8 38,8 48,3 453 1 070 2 430 3 760 3 570 1 140 643 1 130 1965 333 171 108 82,6 89,7 336 1 420 2 040 3 460 2 980 1 220 421 1 060 1966 192 128 84,5 74,5 71,8 164 498 2 200 3 200 3 410 1 570 537 1 020 1967 245 135 91,2 52,4 100 151 766 2 480 4 780 5 740 2 060 696 1 450 1968 350 194 113 81,7 122 769 933 2 520 3 260 2 620 1 270 635 1 070 1969 275 136 87,1 66,1 60,4 306 1570 2 850 5 040 4 830 3 030 759 1 590 1970 348 176 99,8 76,9 62,7 147 491 1 960 3 540 1 910 828 397 838 1971 160 66,9 42,8 34,5 57,2 133 686 3 120 3 940 2 240 700 440 973 1972 155 78,9 39,4 51 112 214 1 210 1 890 2 830 2 230 925 443 881 1973 163 76,6 35,1 31,3 36 159 326 1 890 2 490 1 480 822 242 648 1974 106 50,6 30,5 22,9 26,5 86,7 1 010 2 440 4 370 3 140 922 308 1 050 1975 128 67,4 30,6 26,5 71,5 183 1 100 2 130 3 910 3 430 1 230 435 1 070 (Tableau continue à la page suivante.) Tableau A2.6 (suite) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1976 162 78,1 41,3 24,6 65,1 242 681 2 090 2 820 3 650 2 810 741 1120 1977 313 138 75 35,1 36,3 113 416 1 220 2 400 1 810 664 237 623 1978 108 67,2 45,7 44,7 60,2 385 837 1 730 3 230 2 590 1 090 361 882 1979 162 64,4 29,2 24,8 32,7 317 1 450 3 000 2 940 2 240 1 080 370 982 1980 161 80,2 34,3 16,5 28,9 97 331 1 480 2 540 1 180 816 349 593 1981 135 65,4 26,1 30,2 127 182 948 2 340 2 990 1 990 697 249 819 1982 112 55,2 28,3 29,8 89,6 178 682 1 580 2 260 1 410 721 219 616 1983 94 46,8 26,2 18,5 25,9 295 692 1 490 2 440 1 610 544 194 626 1984 82,5 38,3 21,9 16,4 44,4 125 529 1 710 1 490 1 310 438 160 499 1985 65,6 29,3 11,8 8,08 9,54 22,8 472 1 970 2 940 1 820 491 165 670 1986 61 24,8 8,51 6,11 9,9 32,4 238 1 280 2 760 1 690 614 185 577 1987 72,1 32,7 9,09 4,39 7,85 192 469 1 370 2 090 1 950 673 218 594 96 1988 78,7 32,6 10,3 6,11 4,52 32,8 346 1 580 2 840 1 130 417 132 551 1989 47,7 19,5 8,65 6,58 7,22 59,6 235 1 090 2 020 1 620 510 204 486 1990 68,8 22,3 9,6 6,93 20,6 64,3 399 1 446 2 144 1 451 538 195 531 1991 73,0 22,1 10,4 8,24 7,25 72,5 437 1 418 2 008 1 587 679 217 545 1992 82,3 32,2 12,1 7,40 6,87 105 567 1 341 2 135 1 379 554 190 534 1993 75,8 25,8 15,4 11,2 13,6 75,5 317 1 494 1 889 1 424 775 281 533 1994 96 34,8 16,8 10,3 10,8 196 731 1 876 3 580 3 218 2 179 531 1040 1995 190 81,9 32,8 30,0 50,4 134 443 2 209 3 771 3 028 1 179 400 962 1996 155 83,5 31,4 21,4 49,3 156 529 1 752 3 180 2 620 967 313 822 1997 121 55,0 19,9 12,5 30,0 154 711 1 532 2 807 2 068 944 322 731 1998 121 51,4 23,9 12,6 21,0 176 614 2 133 3 062 2 484 881 270 965 1999 106 44,4 19,9 13,3 16,7 49 380 1 370 3 171 2 675 1 445 467 941 Moy. 200 103 58,6 44,0 67,1 231 804 2 054 3 304 2 708 1 244 454 948 Source : Mahé et Olivry (1991) ; Sangaré (2001). Note : Les chiffres grisés indiquent les débits reconstitués. Tableau A2.7 Débits mensuels et annuels du Niger à Kouroussa de 1950 à 2000 (en m3/s) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1950 34,0 23,0 15,5 13,0 11,0 37,6 162 157 535 649 236 76,6 189 1951 52,5 32,2 24,4 17,4 33,5 94,8 324 527 760 709 916 203 361 1952 86,7 46,8 24,5 13,4 15,8 50,1 230 346 639 751 256 101 243 1953 65,7 32,0 21,7 11,8 18,8 126,2 386 738 988 912 355 151,1 371 1954 106 82,9 70,6 72,0 34,3 109 224 350 703 672 540 292 307 1955 131 69,8 37,1 26,2 35,8 176 347 484 1121 982 481 266 396 1956 130 85,6 45,6 27,2 20,9 74,2 208 304 561 433 212 105 199 1957 46,3 19,4 10,1 4,6 6,1 44,9 217 486 1040 1065 499 194 357 1958 110 56,7 26,7 21,2 39,9 121 138 192 636 774 399 256 260 1959 122 47,3 23,4 7,9 10,7 97,7 225 316 681 429 276 113 218 1960 56,1 20,1 8,3 4,4 7,0 153 349 953 1098 673 283 119 365 1961 52,4 23,4 11,1 5,0 4,2 5,6 207 531 789 383 194 88,3 222 97 1962 40,3 17,0 13,5 23,2 50,4 86,6 304 550 928 671 368 179 317 1963 94,0 51,9 22,5 9,6 14,2 16,5 182 446 716 940 353 143 284 1964 69,8 26,8 10,7 5,2 8,5 98,7 236 421 820 808 298 148 286 1965 79,3 33,2 15,0 6,5 8,8 56,3 335 699 1189 1187 439 129 406 1966 36,1 24,0 15,5 11,0 8,4 54,3 150 322 613 813 381 225 259 1967 151 44,1 12,1 7,0 10,7 83,5 163 441 953 1107 369 149 329 1968 76,5 47,3 19,8 10,3 20,1 142 192 494 809 590 256 143 268 1969 65,7 27,8 15,2 9,6 7,8 54,1 251 530 941 1091 538 180 362 1970 86,3 41,3 18,8 9,73 8,25 17,7 113 235 697 401 214 102 182 1971 39,7 15,7 7,49 4,36 9,87 33,3 151 723 758 480 173 118 246 1972 42,4 16,7 7,51 7,11 12,8 129 341 455 673 530 401 142 270 1973 51,9 14,6 7,45 3,37 5,76 55,8 134 471 542 378 219 83,5 190 1974 30,5 13,2 7,46 4,14 40,4 29,1 226 549 946 767 334 98,0 300 1975 39,3 17,2 10,75 6,33 10,4 32,1 172 566 905 886 652 117 336 1976 53,6 19,0 9,10 4,32 11,3 87,3 171 491 626 820 636 181 304 1977 84,3 30,2 14,00 6,15 8,27 24,3 72,7 255 541 400 143 47 151 (Tableau continue à la page suivante.) Tableau A2.7 (suite) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1978 31,0 16,7 9,77 6,41 24,0 65,9 173 371 774 612 322 98 246 1979 45,1 16,1 7,26 4,34 5,9 62,6 301 699 650 522 320 100 267 1980 54,7 21,4 8,03 3,97 3,74 27,0 78,8 293 555 266 190 95 152 1981 38,1 20,0 7,08 4,90 30,9 104 282 528 650 541 425 70 264 1982 32,1 14,1 7,12 4,86 15,4 48,8 171 374 513 309 234 63 174 1983 28,7 12,0 5,99 4,02 5,86 69,2 165 316 555 306 147 55,0 163 1984 22,0 10,7 5,76 3,70 7,40 35,9 161 404 358 283 166 48 147 1985 19,1 8,60 4,89 2,49 1,15 2,29 36,5 463 650 414 178 49 180 1986 18,8 7,74 4,11 2,40 2,0 22,5 95,7 306 614 380 208 54 169 1987 14,3 9,40 4,20 2,22 1,7 51,4 263 443 479 447 51,1 62 180 1988 20,0 10,0 5,17 2,44 1,07 3,15 114 374 587 207 94,8 28,3 142 98 1989 13,0 7,16 3,91 1,52 1,6 27,4 95,2 262 465 362 183 59 146 1990 13,1 8,4 4,1 2,4 2,4 3,3 65,1 259 488 323 133 50,7 113 1991 18,2 7,3 3,5 1,8 1,8 7,2 54,2 198 317 316 130 42,6 92 1992 13,3 6,1 2,8 1,6 3,2 14,5 55,9 247 411 322 125 44,9 104 1993 16,6 11,1 10 5,7 2,2 61,2 37,8 332 387 258 123 41,6 108 1994 13,1 11,9 11,2 4,3 2,2 51,8 149 413 750 838 478 117 237 1995 49,6 24 12,2 7,8 11,2 30,2 104 179 275 253 122 38 92 1996 56,5 29,8 16 9,9 10,9 30,5 136 442 658 576 186 79,5 186 1997 36,9 19,7 10,1 5,8 5,4 31,2 107 217 562 540 259 85,2 157 1998 37 17 8 3,6 3,8 34,7 142 424 547 548 171 59,7 167 1999 25 10,9 5,4 3,6 3,2 12,4 54,9 168 460 533 234 75,9 133 2000 34,4 16,9 8,4 5,2 5,6 37,2 152 387 850 905 350 124 240 Avg 52,6 25,4 13,5 8,76 12,3 57,4 180 414 682 595 299 112 232 Source : Mahé et Olivry (1991) ; Sangaré (2001). Note : Les chiffres grisés indiquent les débits reconstitués. Tableau A2.8 Débits mensuels et annuels du Niandan à Baro de 1950 à 2000 (en m3/s) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1948 24,6 13,6 9,8 7,43 47,1 198 372 640 825 459 276 99,2 248 1949 49,1 32 23,7 16,3 15,6 25 93,8 391 907 383 251 93,5 190 1950 33,2 40 25,4 22,7 25,1 39,8 132 318 785 562 244 91,4 193 1951 59,5 26,4 33,5 20,4 39,5 184 488 739 683 853 743 188 338 1952 101 39,1 36,4 22,9 30 76,4 272 582 814 811 352 133 272 1953 37,6 20,3 23,4 22,7 34,5 291 448 743 928 704 365 180 316 1954 95,4 58,1 37,2 59,2 72,8 185 378 512 851 672 533 270 310 1955 126 65,7 71 49 88,3 242 523 731 1 080 732 378 196 357 1956 103 59,7 44,5 41,5 67,9 84,9 326 303 751 511 217 128 220 1957 61,2 33,5 27,8 13,3 30,3 153 499 609 990 857 423 172 322 1958 95,9 52,7 34,6 56,8 127 359 295 215 801 651 472 253 284 1959 109 55,4 29,8 21,3 48,9 158 411 519 866 510 351 136 268 99 1960 68,9 36,5 19,3 14,8 31,3 147 356 754 902 598 332 129 282 1961 63 35,7 14,5 9,35 31,7 44,9 267 489 481 373 176 67,9 171 1962 31,8 10,2 4,13 4,42 42,2 96,3 198 793 1 150 620 383 193 294 1963 93,1 61,3 31 29 46 48,8 238 404 632 753 253 91,7 223 1964 43,9 20,2 6,23 4,3 20,7 144 309 535 793 565 269 166 240 1965 79,5 53,4 26,7 19,8 37,1 231 500 292 668 447 212 78,4 220 1966 37,0 20,6 14,5 6,76 21,2 115 267 485 429 537 295 91,4 193 1967 43,4 21,9 14,6 6,54 24,8 49,9 182 371 819 894 417 161 250 1968 75 52,2 28,5 23,3 41,4 339 290 603 952 633 351 185 298 1969 87,4 45 32,4 24,1 27,1 139 614 763 943 991 502 162 361 1970 88,2 49,5 35,1 30,4 23,1 47,3 162 326 606 365 206 101 170 1971 44,5 23,4 10,7 10,5 27 110 211 697 808 454 180 123 225 1972 53,3 27,4 10,3 38,9 61,9 248 394 544 666 588 223 129 249 1973 55,1 27,6 8,92 6,31 14,7 82,7 168 375 551 342 221 58,5 159 1974 26,8 12,7 3,87 12,8 8,03 35,3 349 537 978 621 203 77,3 239 (Tableau continue à la page suivante.) Tableau A2.8 (suite) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1975 36,2 13,5 4,36 2,25 28,7 48,3 183 437 879 638 321 120 226 1976 57,1 30,0 20,8 15,7 36 90,6 145 172 393 779 612 184 211 1977 88,8 48,1 33,0 25,5 45,1 65,2 143 299 583 368 166 56 160 1978 25,5 12,0 8,7 4,85 15,1 190 310 480 713 585 315 113 231 1979 60,4 31,9 13,9 9,32 15,4 166 671 818 664 596 339 122 292 1980 60 33,3 12,9 3,79 4,72 36,9 127 381 502 295 263 111 153 1981 46,3 21 8,48 17,4 68,5 103 348 713 734 559 182 62,9 239 1982 40,7 22,2 8,94 12,2 51,2 103 271 365 454 347 125 56,0 155 1983 25,6 12,0 8,7 9,09 22,5 155 197 430 523 386 173 57,0 167 1984 26,1 12,3 8,9 7,80 20,7 63,6 110 505 295 302 131 28,1 126 1985 11,8 4,2 3,4 3,66 2,03 7,42 131 457 617 258 105 40,6 137 1986 10 2,75 0,853 0,772 0,866 15,6 74 386 576 373 203 45,8 141 100 1987 20,6 9,2 6,8 6,83 19,4 80,7 184 390 475 430 144 57,0 152 1988 26,1 12,3 8,9 5,75 17,9 11,2 44 387 516 248 113 13,8 117 1989 4,8 0,2 0,7 1,79 12,4 35,6 71 352 442 441 143 30,6 128 1990 12,7 8,7 5,0 3,5 3,5 35,9 57,7 225 423 280 116 45,2 101 1991 20,3 9,0 6,6 5,50 17,5 89,8 129 374 329 463 173 44,3 138 1992 19,8 8,7 6,5 3,61 14,9 89,8 201 376 425 311 173 29,2 138 1993 12,4 4,5 3,6 3,21 14,4 35,9 93 455 421 378 234 56,4 143 1994 25,8 12,1 8,8 3,03 14,1 62,8 109 267 787 729 497 102 218 1995 48,3 25,0 17,4 7,42 20,2 22,4 123 371 488 494 167 33,3 151 1996 14,4 5,7 4,4 3,74 15,1 76,6 113 321 719 888 640 158 247 1997 75,8 40,7 28,0 12,4 27,1 88,0 293 476 804 402 162 33,1 204 1998 14,3 5,6 4,4 2,07 12,8 89,6 211 570 621 495 150 25,3 183 1999 10,5 3,4 2,9 2,61 13,5 7,7 29 133 629 615 261 51,5 147 2000 23,4 10,8 7,8 4,03 15,5 88,6 532 191 317 672 234 42,9 178 Avg 49,1 26,3 17,0 14,6 30,5 108 257 464 679 544 282 103 215 Source : Mahé et Olivry (1991) ; Sangaré (2001). Note : Les chiffres grisés indiquent les débits reconstitués. Tableau A2.9 Débits mensuels et annuels du Milo à Kankan de 1950 à 2000 (en m3/s) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1947 45,7 23,1 19,8 6,87 18,6 108 298 453 766 388 125 60,3 193 1948 33,1 14,8 7,69 9,02 33,2 117 419 569 628 267 186 73 196 1949 41 24,7 28,5 34 33,9 37 229 599 763 348 162 70,5 198 1950 52 35,8 21,4 13,1 30 45,2 200 271 533 547 198 73,5 168 1951 45 31,6 28,9 29,5 76,1 142 397 604 641 697 531 146 281 1952 77,3 45,5 36,4 30,6 36,9 73,8 243 598 685 585 221 94,1 227 1953 64,6 31 29,7 19,9 27,4 172 347 595 688 469 198 105 229 1954 61,3 42,1 35,2 49,5 60,9 155 407 599 678 622 379 151 270 1955 80,6 44,3 48,6 46,3 69,9 205 413 598 737 620 237 125 269 1956 68 46,2 44 46,9 39,2 64,4 167 308 509 367 139 77 156 1957 39,6 21,6 20,2 15,6 29,4 87,7 276 471 712 629 244 104 221 1958 55,2 34,2 18 39,4 99,3 275 286 195 605 461 219 132 202 101 1959 57 30,6 18,2 13,6 32,7 72,6 351 325 787 327 188 73,6 190 1960 34,3 16,9 9,51 19,9 51,4 124 270 720 828 511 219 89,8 241 1961 45,4 25,4 12,2 11,3 34,1 35,1 183 363 484 297 123 53,4 139 1962 28,4 14,8 11,9 20 42,7 72,8 254 459 774 560 268 111 218 1963 53 45,3 32,5 31 55,4 62,2 192 404 662 516 180 68,1 192 1964 32,7 17,8 10,1 10,9 16,8 103 173 498 506 429 164 121 174 1965 65,8 40,5 30,00 18,4 36,6 136 421 267 565 309 137 56,4 174 1966 16,5 11,8 8,84 11,40 25,8 86,3 232 461 375 391 184 63,7 156 1967 30,5 17,3 13,3 15,5 32,8 55,8 255 534 751 706 227 88,4 227 1968 43,3 26 16,3 21,3 38,2 209 200 530 571 382 210 105 196 1969 59,3 37,7 35,8 31,6 27,8 103 441 757 786 654 355 121 284 1970 67,2 38,7 36,7 41,4 39,7 73,6 167 399 613 280 139 76,4 164 1971 44,3 33,4 21,3 25,9 38,7 54,4 167 455 598 341 115 76,2 164 1972 34,4 20,8 12,2 27,8 59,9 178 292 470 585 359 138 79,7 188 1973 36,4 18,4 9,33 10,8 13,8 44,3 93,2 450 545 303 173 57,1 146 1974 32,1 15,2 10,9 10,1 9,52 27,7 290 467 795 464 145 56,8 194 1975 29,5 15,8 8,47 21,6 42,5 88,9 238 504 773 498 145 66,8 203 (Tableau continue à la page suivante.) Tableau A2.9 (suite) Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1976 39,1 21,7 12,7 12,5 41,4 66,7 178 374 517 616 412 109 200 1977 62,3 34,4 18 11,5 16,7 51,6 146 274 561 270 97,9 44,7 132 1978 21,2 13,9 9,03 23,8 32,3 152 247 456 654 453 203 73,5 195 1979 43,4 21,1 15,6 25,2 24,9 101 439 693 656 476 205 76,2 231 1980 45,2 32,2 15,9 10,3 24,8 55,1 111 361 470 200 135 64,6 127 1981 34,8 19,8 12,2 15,8 42,5 51,7 357 694 634 279 106 49,7 191 1982 24,4 14,4 8,55 20,7 53 67,6 253 428 518 272 127 47,2 153 1983 23,2 13,2 5,63 5,99 15,2 115 183 406 518 285 103 44,5 143 1984 20,1 8,18 5,49 5,86 22 51,6 123 481 355 215 73,5 29,7 116 1985 10,2 4,06 2,18 2,6 5,09 16,4 170 603 680 332 95,1 35,8 163 1986 14,6 5,98 3,05 3,63 8,75 16,7 97,3 361 556 274 124 38,8 125 1987 17,8 8,99 3,73 2,41 5,39 62,5 174 366 484 322 82,3 44,5 131 102 1988 15,2 5,15 2,67 1,99 2,18 13,6 76,4 362 513 169 60,8 22,4 104 1989 5,73 3,44 2,18 1,18 4,52 30,8 95,4 327 460 332 81,8 31 115 1990 9,7 3,05 1,25 1,48 15,7 31 101 335 407 220 80,7 33,3 103 1991 14,6 7,4 3,9 2,12 17,2 68,9 136 349 379 350 103 38 122 1992 10,1 4,7 1,49 0,594 6,43 68,9 186 351 448 222 103 30,3 119 1993 9,14 3,62 1,67 7,61 9,1 31 111 431 445 279 146 44,2 127 1994 8,7 2,5 0,8 0,6 1,6 49,9 122 242 707 574 331 67,6 176 1995 19,2 4,5 2,8 7,7 18,1 21,5 132 346 493 376 98,7 32,4 129 1996 10,4 4,9 6 12,3 18,3 59,6 125 296 658 708 432 96,2 202 1997 31,2 8,2 1,7 0,4 9,1 67,6 250 452 719 299 95,5 32,3 164 1998 6,4 2,1 0,3 0,3 13,9 68,7 193 546 588 377 86,9 28,3 159 1999 21,6 9,67 4,93 5,13 8,31 11,2 66,1 107 594 478 165 50,8 127 2000 11,1 2,1 0,1 0,9 7,4 68 417 166 370 526 146 37,3 146 Moy. 35,2 20,0 14,4 16,0 29,2 81,6 229 439 599 412 179 70 177 Source : Mahé et Olivry (1991) ; Sangaré (2001). Note : Les chiffres grisés indiquent les débits reconstitués. Tableau A2.10 Volumes interannuels (1992 à 1997) aux principales stations du Delta Intérieur du Niger (m3/s) Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avril Annuel Ké Macina 101 193 548 1 642 3 112 3 076 1 504 597 267 137 92,2 84 948 Douna 2,46 21,3 70,3 455 880 773 382 119 39 17,3 6,66 2,7 231 Kara 0 7,1 95 460 995 1 017 434 116 24 1,2 0 0 280 103 Nantaka 82 131 357 1 100 1 970 2 130 1 410 756 310 166 114 96,6 701 Akka 101 127 279 802 1 394 1 796 1 968 1 554 884 418 175 107 800 Awoye 0 0 9,31 72,8 158 224 260 192 87,8 27,8 4,34 0 86,3 Korientze 0 0 0 23,4 100 175 176 99,6 44 4,56 0 0 51,9 Diré 78,3 85,7 228 731 1 346 1 686 1 722 1 520 1 001 500 204 99,2 767 Source : Picouet (1999). Tableau A2.11 Débits mensuels et annuels du Niger (en m3/s) au Mali Banankoro Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avril Annuel 1991/92 5,3 65,3 415 1 330 1 900 1 590 700 233 87,3 34 9,6 2,5 532 1992/93 4,9 105 543 1 250 2 040 1 360 583 205 79 25,9 14,9 8,5 521 104 1993/94 12,9 69 297 1 410 1 770 1 410 791 296 105 37,3 17,1 7,1 521 1994/95 9,5 217 704 1 810 3 630 3 390 2 110 549 225 97 42,3 38,1 1 070 1995/96 56,9 141 421 2 160 3 840 3 180 1 170 417 181 99 40 24,6 978 1996/97 55,5 168 506 1 680 3 190 2 740 971 329 136 62,9 22 10,5 823 1997/98 32,5 165 684 1 450 2 780 2 120 949 339 137 58,4 28,2 10,7 730 1997/98 21,7 192 589 2 080 3 060 2 580 890 286 Koulikoro 1991/92 113 215 642 1 470 2 510 2 250 1 020 383 186 137 132 139 767 1992/93 141 264 755 1 430 2 850 2 000 870 383 186 118 125 142 775 1993/94 173 245 522 1 550 2 160 1 980 1 060 47 189 123 131 130 732 1994/95 133 409 1 020 1 940 4 250 5 080 3 050 891 364 219 178 191 1 480 1995/96 197 367 509 2 320 4 920 4 320 1 540 630 323 232 173 170 1 310 1996/97 253 301 526 1 820 3 700 3 660 1 350 448 191 118 98.5 112 1 050 1997/98 163 308 959 1 800 3 800 2 910 1 230 466 195 140 119 143 1 020 1997/98 162 367 772 2 190 4 120 3 910 1 290 477 Ké Macina 1991/92 30.7 140 494 1 390 2 240 2 060 1 020 394 160 120 85,5 86,6 686 1992/93 73.3 150 632 1 320 2 540 1 790 818 416 190 78.8 65,9 62,7 681 1993/94 89.5 120 412 1 400 1 930 1 820 1 050 507 197 71.9 75,5 60,6 647 1994/95 61,6 253 954 1 850 3 640 4 530 2 790 851 385 205 138 131 1 320 1995/96 117 264 376 2 040 4 280 4 050 1 530 698 328 218 127 109 1 180 1996/97 164 176 368 1 600 3 170 3 190 1 330 515 235 110 54,5 56,6 914 1997/98 85.3 203 819 1 660 3 300 2 620 1 240 525 214 113 80,5 70 911 1998/99 ( ) 2 180 3 540 3 400 1 290 Douna 1991/92 0,1 33,9 50,3 536 839 496 218 64,7 27,5 13,6 4,1 0,9 190 1992/93 0,4 24,9 51,7 228 682 450 152 48,7 20,3 8,6 1,9 0,1 139 105 1993/94 0 0 88 217 675 420 139 46,6 21,1 8,3 1,6 0,3 135 1994/95 0,1 20,3 115 881 1 400 1 540 1 040 329 85,3 42,1 21,1 10,7 459 1995/96 10,7 33 42,8 442 854 793 345 98,8 40,1 17,3 6,2 1,7 224 1996/97 1,1 28,4 54,1 509 791 663 234 70 28,3 10 2,5 0,7 200 1997/98 6,1 41 74,4 504 948 543 202 65,9 26,5 9,9 3,4 0 202 1998/99 ( ) ( ) 98 780 1 490 1 430 458 Akka 1991/92 40,2 68,1 224 829 1 330 1 590 1 490 1 030 443 206 115 85,1 621 1992/93 88,5 94,2 277 782 1 210 1 540 1 340 873 395 160 82,2 81,2 577 1993/94 92,2 92,5 216 648 1 230 1 470 1 340 965 453 172 98,1 80,4 571 1994/95 70 128 443 1 060 1 650 2 260 2 930 2 760 1 700 947 379 172 1 208 1995/96 130 174 242 739 1 480 1 940 2 330 1 770 1 070 491 206 130 892 1996/97 124 147 215 780 1 400 1 770 1 900 1 400 802 320 112 70 753 1997/98 75,05 127 380 950 1 410 1 780 1 770 1 280 722 232 81 66 739 (Tableau continue à la page suivante.) Tableau A2.11 (suite) Diré Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avril Annuel 1991/92 30,2 28,9 176 757 1 300 1 560 1 540 1 170 516 246 107 72,3 625 1992/93 66,5 55 213 748 1 180 1 520 1 390 960 449 186 76,3 47,7 574 1993/94 46,7 64,6 153 576 1 190 1 450 1 350 1 020 546 214 86,1 56,9 563 1994/95 42,4 47 366 1 020 1 580 1 960 2 140 2 220 1 850 1 120 468 198 1 084 1995/96 133 138 220 662 1 420 1 800 1 980 1 840 1 230 575 254 134 866 1996/97 103 124 186 648 1 360 1 700 1 750 1 560 932 404 137 59,2 747 1997/98 51,7 93,2 301 847 1 340 1 674 1 660 1 442 808 315 118 93 729 106 Nantaka 1991/92 50,9 99,1 306 1150 1 880 1 850 1 080 426 191 139 96,7 82 613 1992/93 77,7 109 366 871 1 680 1 760 817 378 198 104 79 76,7 545 1993/94 81,7 96,3 280 869 1 600 1 620 934 442 206 100 93,2 76,1 536 1994/95 73,7 142 541 1 450 2 450 2 870 2 810 1 780 604 282 175 147 1 110 1995/96 126 209 290 1 160 2 240 2 550 ( ) 754 352 206 128 101 ? 1996/97 119 140 237 1 160 2 030 2 400 1 580 580 257 163 ? 1997/98 207 576 1 260 2 080 2 310 1 390 573 264 ? Awoye 1991/92 0 0 3,2 76 147 188 172 103 28 1, 0 0 60 1992/93 0 0 9,0 70 129 180 149 82 22 0 0 0 53 1993/94 0 0 2,3 53 132 169 149 94 29 0 0 0 52 1994/95 0 0 27,9 108 198 306 442 406 206 92 20,4 0 151 1995/96 0 0 5,2 64 171 248 320 218 109 33,5 1,3 0 97 1996/97 0 0 2,2 70 158 218 241 158 72 13,8 0 0 78 Korientze 1991/92 0 0 0 13,6 78 122 90 12 0,5 0,0 0 0 26 1992/93 0 0 0 9,7 57 113 59 9,3 0,0 0,0 0 0 21 1993/94 0 0 0 6,0 24 98 28 15,2 1,3 0,0 0 0 14 1994/95 0 0 0 20,8 144 247 307 266 81 7,2 0 0 89 1995/96 0 0 0 8,5 114 192 236 44 18,6 2,0 0 0 51 1996/97 0 0 0 72,1 164 227 251 164 74,9 0,0 0 0 79 Selingue (sortant du barrage) 1991/92 162 189 241 202 542 445 174 124 92.8 108 126 145 213 1992/93 146 175 197 183 720 403 145 134 64 88,9 131 144 211 1993/94 151 168 194 182 383 396 163 121 68,1 91,2 132 151 183 1994/95 148 245 270 203 553 1116 677 179.2 88,8 118 153 164 326 107 1995/96 163 211 116 203 945 Source : Banque de données ORSTOM/DNHE. Note : Les cases vides correspondent à des données manquantes. Tableau A2.12 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/ NIAMEY - Débits moyens mensuels et annuels (m3/s) - Station : 1111500104 MALANVILLEa 108 Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Annuel 1970 2 150 2 430 2 140 1 140 365 145 127 643 1 630 1 660 1 460 1 590 1 280 1971 1 740 1 600 796 258 89,5 50,6 216 474 1 390 1 370 1 420 1 630 915 1972 1 750 1 500 652 197 65,4 53,5 117 758 1 320 1 350 1 360 1 460 881 1973 1 330 854 322 98,5 30 18,3 111 563 1 000 1 230 1 340 1 430 694 1974 1 190 561 194 60,8 22,6 19,1 177 621 1 590 1 610 1 510 1 660 769 1975 1 820 1 520 589 155 55,5 31,5 144 663 1 590 1 540 1 540 1 710 943 1976 1 920 1 810 938 271 81,5 69 79,1 474 1 020 1 330 1 470 1 540 915 1977 1 710 1 810 1 300 519 146 116 154 459 1 050 1 060 1 230 1 360 903 1978 1 180 572 201 67 57,9 61,6 92,9 919 1 200 1 280 1 390 1 520 714 1979 1 660 1 460 639 178 53,5 38,9 109 614 1 640 1 660 1 580 1 680 939 1980 1 770 1 440 559 156 45,9 49,4 464 615 1 100 1 170 1 310 1 400 838 1981 1 280 (1 020) -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- (1 160) 1982 1 530 898 286 62,4 (25,7) (--) (270) 829 1 160 1 140 1 260 1 310 (795) 1983 1 040 481 (232) (--) (--) (--) (--) (646) 889 1 030 1 150 1 180 (833) 1984 730 281 -- -- -- -- -- (428) 792 1 120 1 010 911 (756) 1985 494 179 50,6 9,29 2,1 534 158 749 1 340 1 210 1 250 1 380 572 1986 1 040 394 112 24,8 20,8 14 160 443 974 994 1 150 1 180 543 1987 831 340 109 29 11,3 23 86.4 350 759 1 020 1 050 1 120 479 1988 757 304 87,1 22,4 14,2 46,8 252 1 140 2 100 1 380 1 280 1 340 728 1989 882 337 (154) -- -- (17,4) 148 778 1 180 1 170 1 110 1 150 (696) 1990 798 305 97,5 25,1 9,36 5,74 75,3 590 1 140 1 050 1 110 1 130 530 1991 707 302 101 31,3 90,8 262 350 968 1 460 1 150 1 180 1 250 657 1992 1 020 445 177 58,6 26,5 43,6 196 782 1 330 1 070 1 130 1 180 622 1993 840 370 127 35 11,1 29,1 132 516 1 070 1 070 1 110 1 150 540 1994 901 447 152 40,6 16,9 95,4 292 1 760 2 260 1 580 1 430 (1 490) (875) 1995 1 620 1 570 1 120 503 (264) -- -- (787) 1 230 1 240 1 270 1 490 (1 110) 1996 1 550 1 330 (782) -- -- -- -- (1 020) 1 410 1 340 (1 220) (1 380) (1 250) 1999 -- -- -- -- -- -- -- -- (2 210) 1 780 (1 440) (1 200) (1 650) 2000 (268) 162 295 430 565 700 834 (1 160) (1 130) -- -- -- (617) 109 Moy. 1 440 1 270 979 618 271 147 213 804 1 560 1 500 1 390 1 470 1 030 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM2 Note : -- non disponible a. Niger Malanville. Pays : Bénin ; bassin : Niger ; fleuve : Niger ; superficie : 1 000 000 km2 ; altitude : 155 m latitude : N 11.52.00 ; longitude: E 003.23.00 Tableau A2.13 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/ NIAMEY - Débits moyens mensuels et annuels (m3/s) - Station : 1331500034 YIDERE BODEa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1984 941 426 163 565 464 782 898 456 1 070 1 390 -- 1 120 -- 1985 664 300 100 384 271 565 390 1 220 1 870 1 590 1 440 1 600 775 1986 1 280 589 246 608 690 763 391 773 1 460 1 470 1 410 1 400 769 1987 1 060 511 210 -- -- -- -- 548 1 110 1 340 1 270 1 360 -- 1988 1 040 467 164 494 -- -- 561 1 800 2 980 2 170 1 600 1 570 -- 1989 1 120 507 202 564 388 680 -- 1 180 1 750 1 630 1 360 1 360 -- 1990 1 000 434 156 439 374 383 182 969 1 510 1 330 1 360 1 360 1991 -- -- -- -- -- 518 -- -- 1 930 1 520 1 440 1 480 -- 1992 1260 627 268 702 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 110 1993 845 -- -- -- -- -- -- -- 1 540 1 370 1 350 1 380 -- 1994 1 110 580 209 439 -- 151 458 2 050 2 950 2 540 1 730 -- -- 1995 1 870 1 900 1 440 604 285 226 361 1 150 1 610 1 570 1 520 1 680 1 190 1996 1 820 1 610 682 273 169 250 273 1 090 2 100 1 780 1 550 1 600 1 100 1997 1 640 1 100 459 168 -- 150 286 912 1 700 1 540 1 490 1 610 -- 1998 1 550 966 325 124 117 405 888 2 360 2 940 2 660 1 740 1 770 1 320 1999 1 830 1 510 636 214 122 162 479 1 620 3 170 2 530 1 800 1 780 1 320 2000 1 880 1 840 1 130 355 119 183 421 1 570 1 730 1 710 1 570 1 650 1 180 2001 1 750 1 470 603 181 492 135 718 1 850 2 710 2 110 1 660 1 800 1 250 2002 -- 1 400 561 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Moy. 1 330 955 444 156 982 178 423 1 300 2 010 1 780 1 520 1 530 1 070 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Ydere Bode. Pays : Nigeria ; bassin : Niger ; fleuve : Niger ; latitude: 11.23.00 ; longitude : 4.08.00 Tableau A2.14 A.B.N/HYDRONIGER--C.I.P/NIAMEY - Débits moyens mensuels et annuels (m3/s) - Station : 1331500029 JEBBAa Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1980 1 440 1 640 -- 972 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1981 -- -- -- -- 922 952 1 000 1 000 1 630 1 530 1 000 950 -- 1982 -- 1 180 -- 1 090 -- 935 909 1 130 -- -- 874 862 -- 1983 1984 1985 1986 -- -- -- -- -- -- -- 951 687 333 -- 829 -- 1987 1 100 -- 944 747 848 -- 839 829 -- -- 863 -- -- 111 1988 1 030 706 -- 930 565 -- -- -- -- -- -- -- -- 1989 -- -- -- -- -- -- 364 1 160 1 610 1 850 815 1 110 -- 1990 1 050 937 895 221 505 449 149 332 856 455 -- -- -- 1991 -- -- -- 387 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1992 -- -- -- -- -- -- 411 209 -- -- -- 1 110 -- 1993 -- -- -- -- 770 612 523 538 1 120 918 530 350 -- 1994 435 -- 495 529 319 -- -- -- 2 310 3 910 1 790 -- -- 1995 1 710 2 070 1 760 1 430 1 520 -- -- 1 660 -- -- -- -- -- 1996 903 823 746 500 557 358 665 702 1 240 1 130 1 070 893 799 1997 1 210 1 230 872 947 513 -- -- -- -- -- -- -- -- Moy. 1 110 1 230 952 775 724 661 608 851 1 350 1 450 992 872 799 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Jebba. Pays : Nigeria ; bassin: Niger ; fleuve : Niger ; latitude 9.10.00 ; longitude 4.50.00 Tableau A2.15 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY - Débits moyens mensuels et annuels (m3/s) - Station : 1331500002 ONITSHAa Année Janvier Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1980 2 030 2 080 1 290 1 080 1 380 2590 4 530 10 800 16 500 14 600 6 610 2 600 5 510 1981 1 510 1 200 989 965 1 650 2 490 6 530 10 900 17 300 14 600 4 870 1 890 5 410 1982 1 730 1 590 1 090 1 530 1 690 2 390 5 530 8 060 11 900 12 100 5 570 3 270 4 700 1983 2 270 1 710 1 780 1 800 1 980 2 980 4 230 5 960 10 000 7 490 1 860 928 3 580 1984 714 695 524 699 971 2 320 4 800 7 210 10 600 8 260 3 340 1 450 3 470 1985 923 739 646 856 925 1 770 4 810 9 400 14 900 13 100 4 260 2 040 4 530 1986 1 290 993 897 1 050 1 120 2 000 3 800 7 620 11 400 12 100 5 140 1 910 4 110 1987 1 600 1 480 1 870 2 150 2 450 2 660 3 320 5 420 11 800 12 200 4 630 1 590 4 260 1988 1 090 947 895 1 390 1 450 2 170 3 030 5 990 14 200 16 000 5 230 2 350 4 560 1989 1 620 1 390 1 070 1 460 2 970 3 210 5 710 9 390 15 700 16 200 5 550 2 550 5 570 1990 -- -- -- -- 1 990 2 490 5 000 10 400 14 300 12 300 5 390 2 730 -- 112 1991 1 640 1 510 1 200 1 370 1 900 5 840 8 290 13 600 17 600 12 800 6 030 2 640 6 200 1992 1 920 1 600 1 410 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1993 1994 1995 -- 2 580 2 320 2 020 -- -- -- -- -- 16 200 -- -- -- 1996 1997 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1998 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1999 -- -- -- -- 2 140 2 880 5 920 -- -- -- 14 000 4 510 -- 2000 -- -- -- -- -- -- -- -- 15 500 14 600 5 370 2 950 -- 2001 2 780 2 210 1 830 1 760 2 110 2 790 4 660 8 640 13 900 -- -- -- -- 2002 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Moy. 1 620 1 480 1 270 1 400 1 770 2 760 5 010 8 720 14 000 13 000 5 560 2 390 4 720 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Onitsha Pays : Nigeria ; latitude 6.11.00 ; longitude 6.46.0 ; bassin : Niger ; fleuve : Niger Tableau A2.16 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY - Débits moyens mensuels et annuels (m3/s). Station : 1331500007 MAKURDIa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. An. 1980 297 219 189 190 287 1 040 2 490 7 030 10 900 8 530 2 860 726 2 900 1981 305 212 194 204 530 1 010 4 100 6 870 11 300 7 750 2 160 580 2 940 1982 290 223 229 227 350 979 3 460 5 550 8 640 8 080 2 470 668 2 600 1983 346 275 230 226 265 728 2 230 3 940 7 320 3 820 704 294 1 700 1984 219 190 184 211 347 770 2 690 4 810 6 430 4 820 1 520 362 1 880 1985 230 190 174 285 308 1 140 4 080 8 050 9 130 5 720 1 380 474 2 600 1986 271 213 206 240 299 763 2 810 5 270 6 780 5 870 1 920 570 2 100 1987 269 222 212 244 257 766 1 960 3 330 7 150 6 530 1 270 410 1 890 1988 245 202 203 214 291 690 1 800 4 330 9 470 9 640 2 330 601 2 500 1989 272 208 188 203 659 1 370 2 720 6 290 11 100 9 690 2 390 635 2 980 113 1990 397 263 217 228 474 1 190 3 850 8 140 11 000 7 530 2 790 814 3 070 1991 419 260 232 266 1 120 3 220 4 260 7 760 10 800 7 340 3 010 906 3 300 1992 446 303 262 324 667 1 850 3 840 6 860 10 500 9 760 3 930 1 220 3 330 1993 548 283 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1 030 -- 1994 511 322 264 265 319 1 220 2 700 5 520 10 700 -- -- -- -- 1995 450 289 257 266 602 1 530 3 950 7 980 11 500 11 700 4 490 1 620 3 720 1996 922 617 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1997 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1998 -- -- -- -- -- -- -- -- 11 300 -- -- 2 140 -- 1999 1 320 827 775 684 637 1 210 2 870 3 430 -- -- -- -- -- 2000 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 2001 2002 -- 297 269 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Moye. 535 338 287 342 615 1 560 3 440 6 230 10 100 9 550 3 080 998 2 920 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- = non disponible a. Makurdi. Pays : Nigeria ; Fleuve : Bénoué ; Bassin : Niger ; latitude 7.45.00 ; longitude 8.32.00 Tableau A2.17 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY - Débits moyens mensuels et annuels (m3/s) - Station : 1331500014 LAUa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1980 124 87,2 60,2 48,3 100 362 1 360 3 230 -- -- -- -- -- 1981 147 77,7 43,7 33,3 83,1 263 1 460 2 530 -- 2 260 1 120 716 -- 1982 371 41,5 25,0 19,1 36,3 380 1 470 2 320 -- -- 884 416 -- 1983 1984 1985 1986 1987 -- -- -- -- -- -- -- 836 1 760 1 170 222 134 -- 1988 1989 -- -- -- 127 225 -- -- -- -- -- -- -- -- 114 1990 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1991 130 104 102 84,4 395 685 -- 3 140 -- -- -- -- -- 1992 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1993 1994 -- -- -- -- -- -- -- 2 870 -- -- -- -- -- 1995 1996 1997 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1998 1999 -- -- -- -- -- -- -- 2 770 -- -- -- -- -- 2000 -- -- -- -- -- 1 030 -- 3 260 3 260 2 200 991 -- -- 2001 544 498 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Moy. 263 162 57,7 62,4 168 544 1 430 2 620 2 510 1 880 804 422 -- Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Lau. Pays : Nigeria ; fleuve : Bénoué ; bassin : Niger ; latitude 9.12.00 ; Longitude 11.16.00 Tableau A2.18 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY -- Débits moyens mensuels et annuels (m3/s)--Station : 1051500020 GAROUAa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1930 -- -- -- -- -- -- -- -- 1 970 -- -- -- -- 1931 -- -- -- -- -- -- -- 1 760 2900 -- -- -- -- 1932 -- -- -- -- -- -- -- -- 2 430 -- -- -- -- 1933 -- -- -- -- -- -- -- -- 2 350 -- -- -- -- 1934 -- -- -- -- -- -- -- 2 000 1 290 -- -- -- -- 1935 -- -- -- -- -- -- -- 1 400 2 720 -- -- -- -- 1936 -- -- -- -- -- -- -- -- 2 540 -- -- -- -- 1937 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1938 -- -- -- -- -- -- 290 680 -- -- -- -- -- 115 1939 -- -- -- -- -- -- 275 949 1 120 -- -- -- -- 1940 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1941 -- -- -- -- -- -- -- -- 1 880 -- -- -- -- 1942 -- -- -- -- -- -- -- 1 100 -- -- -- -- -- 1943 -- -- -- -- -- -- 187 -- 2 140 -- -- -- -- 1944 -- -- -- -- -- -- 119 711 1 230 497 -- -- -- 1945 -- -- -- -- -- -- 190 586 1 810 700 94,1 24,1 -- 1946 7,70 2,53 1,25 -- -- 79,6 311 666 2 280 2 330 241 89,1 -- 1947 -- -- -- -- -- 50,8 233 1 330 1 940 532 79,2 6,12 -- 1948 -- -- -- -- .967 142 364 2 460 2 580 910 130 29,4 -- 1949 6,61 1,28 ,322 0,0 6,00 29,9 241 1 010 1 100 481 -- 30,9 -- 1950 11,8 2,85 ,516 -- 25,9 50,5 192 973 1 640 695 179 62,4 -- 1951 23,2 7,71 1,61 0,800 28,2 40,2 199 956 1 490 -- -- -- -- 1952 -- 6,86 1,12 0,733 10,4 55,5 199 715 1 320 1 010 174 70,3 -- 1953 29,5 14,1 6,00 1,76 358 79,5 401 771 1 270 566 88.3 30,2 274 (Tableau continue à la page suivante.) Tableau A2.18 (suite) Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1954 14,3 5,57 1,61 1.00 8,19 104 -- 592 1 930 1 060 215 95,1 -- 1955 -- 21,0 4,58 1,79 10,1 100 366 1 380 2 350 1 530 353 149 -- 1956 47,8 25,2 13,7 5,96 3,12 39,0 252 966 1 880 1 150 161 78,7 385 1957 36,5 20,5 11,4 3,46 14,0 161 399 1 040 1 690 1 070 187 67,9 392 1958 35,2 21,1 9,09 1,96 17,8 85,5 307 703 1 400 681 113 50,9 286 1959 30,8 18,6 7,77 2,26 27,9 124 232 457 2 180 626 168 41,9 326 1960 25,7 11,2 183 0,466 159 76,0 595 1 870 2 820 1 190 278 117 583 1961 37,6 10,6 2,06 0,333 ,322 59,4 757 1 010 2 530 576 152 40,5 431 1962 14,1 2,78 ,483 0,0 ,612 99,1 202 1 140 2 350 1 080 157 73,7 427 1963 28,2 11,6 238 1,00 11,2 33,1 367 1 760 1 840 958 222 56,3 441 1964 24,4 12,0 3,54 10,6 13,7 49,5 283 680 1 710 850 187 71,4 325 116 1965 33,6 -- 612 1,29 2,70 98,4 306 1 770 1 590 431 82,3 30,2 -- 1966 15,1 6,10 2,12 1,76 35,1 158 234 913 2 380 555 185 57.8 379 1967 29,4 15,4 4,61 2,86 5,00 39,3 355 734 1 430 597 88,8 50,9 279 1968 24,4 11,0 3,22 1,00 10,1 119 438 1 080 1 800 514 90,6 37,0 344 1969 16,6 8,07 3,12 4,16 16,5 95,0 414 1 910 2 260 1 210 289 82,4 526 1970 31,6 13,4 3,48 2,29 1,58 23,0 202 1 550 2 320 896 242 78.2 447 1971 26,6 11,3 3,35 1,16 0,0 15,7 275 1 070 1 660 300 -- -- -- 1972 15,0 7,58 2,96 1,53 9,80 128 256 584 516 318 69,4 25,9 161 1973 9,74 2,35 0,645 0,0 3,67 38,4 245 1 250 1 340 345 58,1 14,1 276 1974 6,61 2,17 0,741 0,0 10,0 6,86 222 935 1 040 793 -- -- -- 1975 11,9 5,78 2,12 0,433 2,25 -- 290 1 630 2 350 896 122 -- -- 1976 -- 16,7 6,58 -- -- 45,5 298 929 689 672 234 -- -- 1977 -- 9,69 3,86 0,299 -- -- 277 992 1 510 254 27,9 9,21 -- 1978 7,45 2,32 -- -- 41,0 81,9 382 1 090 2 110 624 185 77,6 -- 1979 -- 8,28 -- -- -- 87,1 317 814 710 256 70,4 15,7 -- 1980 12,5 5,27 2,99 1,78 12,6 64,1 475 1 640 1 410 504 136 39,4 359 1981 16,5 6,48 1,60 0,013 0,0 0,245 310 657 1 300 366 -- -- -- 1982 9,14 -- -- -- -- -- 100 416 275 126 21,0 4,52 -- 1983 0,0 0,0 0,0 0,0 20,1 54,9 106 241 371 95.3 69,3 68,8 85,5 1984 66,8 71,9 83,1 80,5 79,9 79,9 111 118 159 111 77,8 67,3 92,2 1985 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1986 66,0 59,8 78,8 87,1 100 108 160 291 458 217 87,1 74,4 149 1987 69,8 73,5 77,2 83,3 88,6 119 102 175 206 101 65,4 73,6 103 1988 -- -- -- -- -- -- -- 884 1 380 931 -- -- -- 1989 79,3 71,4 71,8 75,5 59,7 71,5 101 746 599 155 86,0 68,6 182 1990 62,8 57,1 60,0 66,2 -- 66,9 283 964 368 128 82,9 73,9 -- 1991 66,5 73,6 80,4 80,7 81,8 99,0 124 1 200 894 175 135 118 261 1992 -- 1160 673 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 117 1993 84,2 82,8 80,6 74,2 74,2 75,1 108 314 296 125 76,3 68,8 122 1994 62,8 60,6 65,5 66,4 67,0 108 215 810 1 870 586 169 105 349 1995 86,0 80,6 75,2 70,7 76,3 105 470 1 740 732 276 137 97,2 329 1996 84,0 76,1 77,4 82,8 72,5 105 326 506 949 471 151 -- -- 1997 97,4 131 134 138 160 160 872 1 180 378 199 -- -- -- 1998 -- 82,3 83,0 84,7 91,4 97,4 169 930 1 690 857 154 119 -- 1999 92,5 95,1 105 98,4 133 -- -- -- -- -- -- -- -- 2000 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 175 -- Moy. 36,2 52,2 39,6 26,5 33,8 78,9 287 1 010 1 550 627 142 64,0 308 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Garoua. /Pays : Cameroun ; fleuve : Bénoué ; bassin : Niger ; latitude 9.17.00 ; longitude 13.24.00 ; altitude 174 m ; superficie : 64 000 km2 Tableau A2.19 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY -- Débits moyens mensuels et annuels (m3/s)--Station : 1051500021 KOSSIa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1954 -- -- -- -- -- -- -- 30,0 54,2 -- 93,6 -- -- 1955 29,9 13,5 -- -- -- 76,1 126 319 495 210 168 113 -- 1956 -- -- -- -- 0,0 40,8 107 313 363 152 90,0 81,8 -- 1957 39,7 19,7 -- 2,66 19,2 64,9 178 307 321 200 82,2 44,2 -- 1958 27,8 13,3 6,74 1,06 15,9 78,4 109 323 299 111 43,8 29,3 88,2 1959 13,8 3,78 ,580 0,0 31,3 90,5 119 142 473 129 168 78,9 104 1960 33,8 12,2 1,90 0,0 15,3 68,9 265 410 579 139 127 96,5 146 118 1961 48,4 19,9 6,32 0,966 0,161 65,9 237 204 589 160 101 46,1 123 1962 16,2 2,50 ,000 0,0 0,0 62,9 109 277 393 169 81,0 94,3 100 1963 49,7 21,1 4,32 0,366 11,8 57,7 125 556 334 310 111 51,7 136 1964 24,1 13,4 4,67 16,6 13,2 76,3 106 150 -- 94,2 54,5 52,3 -- 1965 26,9 12,1 4,58 0,366 0,0 30,3 179 491 308 101 16,1 1,29 97,6 1966 0,0 0,0 0,0 0,266 7,45 37,1 82,7 268 322 121 121 51,4 84,2 1967 17,2 4,50 1,61 0,300 0,0 18,2 200 233 322 83,1 37,4 31,6 79,1 1968 15,9 6,41 2,70 1,36 2,87 108 164 243 296 73,5 20,8 13,8 79,0 1969 6,32 3,60 2,12 1,20 0,032 57,2 140 424 504 408 201 89,4 153 1970 42,7 14,8 5,51 1,56 3,90 29,8 79,3 339 425 523 198 77,9 145 1971 27,3 12,4 5,41 1,70 0,354 27,2 151 279 398 103 60,9 27,4 91,1 1972 14,0 7,24 2,83 0,766 18,7 125 150 266 200 128 30,5 16,7 80,0 1973 -- -- -- 0,733 0,0 25,9 193 463 341 88,7 21,8 7,09 -- 1974 -- 1,07 -- -- 3,90 5,33 79,7 204 224 103 -- -- -- 1975 3,09 1,21 0,0 0,0 11,0 35,2 162 393 537 103 59,2 73,8 115 1976 35,2 12,7 4,67 1,96 14,4 10,5 125 215 147 175 40,2 20,9 66,9 1977 9,13 6,32 4,13 2,41 2,02 7,65 89,5 368 290 29,8 6,46 4,42 68,3 1978 2,74 2,00 1,41 1,70 8,70 19,4 187 249 208 132 97,3 55,3 80,4 1979 14,9 6,19 2,41 0,591 7,00 41,8 135 233 149 -- -- -- -- 1980 0,813 0,372 0,301 -- -- -- 155 496 278 74,0 -- -- -- 1981 6,85 2,58 1,66 2,20 -- -- 121 157 196 43,4 19,4 10,2 -- 1982 4,55 1,56 0,620 0,593 -- 8,84 88,1 326 -- -- 10,5 3,16 -- 1983 1,16 1,18 0,398 0,351 0,174 33,2 -- -- -- 29,0 -- -- -- 1984 1,93 0,630 0,459 0,432 4,89 10,4 -- 46,5 85,5 30,3 6,62 2,82 -- 1985 0,575 -- -- 0,331 0,257 24,0 163 273 166 22,4 6,42 2,76 -- 1986 -- -- -- -- -- -- 105 255 401 71,5 23,3 10,1 -- 1987 5,62 2,07 0,524 0,402 0,435 26,1 19,6 152 114 44,8 31,1 22,1 34,9 1988 -- -- -- -- -- -- 139 -- 524 134 -- -- -- 1989 -- -- -- -- -- 12,3 32,8 181 143 37,4 13,4 6,80 -- 1990 2,02 0,594 0,292 0,119 0,501 30,3 211 + 118 -- -- -- -- 119 1991 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1992 30,7 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1993 1994 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1995 5,00 1,19 0,522 0,258 2,45 -- -- -- -- 1 320 -- -- -- 1996 -- 1 400 1 420 1 460 1 520 1 490 1 580 1 590 1 120 -- -- -- -- 1997 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1998 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1999 -- -- -- -- 2,57 11,7 81,4 225 347 227 89,6 64,7 -- 2000 42,0 23,1 11,6 5,70 5,88 56,9 153 313 166 43,8 12,6 21,8 71,3 Moy. 18,2 49,8 49,9 47,1 52,3 84,7 174 317 331 165 68,0 40,7 97,2 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Kossi. Pays : Cameroun; bassin : Niger ; fleuve: Mayo Kebi ; latitude 9.36.0 ; longitude 13.52.00 ; altitude 192 m ; superficie 26 000 km2 Tableau A2.20 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY -- Débits moyens mensuels et annuels--Station : 1051500023 RIAOa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juille Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1950 -- -- -- -- 5,93 30,7 114 954 1 560 -- -- 17,0 -- 1951 9,80 3,92 0,935 -- -- 28,7 135 701 1 110 618 140 26,5 -- 1952 21,9 12,2 6,58 0,166 12,0 27,8 237 712 -- -- -- -- -- 1953 8,25 3,39 1,35 0,266 10,9 41,2 220 666 745 333 39,9 9,38 173 1954 -- -- 1,32 1,00 2,29 31,1 -- 569 1 520 -- 97,8 23,6 -- 1955 6,80 2,42 -- -- -- 42,7 283 1 030 1 810 1 130 161 51,9 -- 1956 22,5 -- -- -- -- -- 235 673 1 490 921 101 35,9 -- 1957 13,6 5,21 1,48 -- 5,93 112 265 752 1 240 765 90,1 13,7 -- 1958 1,54 -- 0,0 0,0 0,096 13,3 194 485 936 395 43,1 5,19 -- 120 1959 0,903 0,0 0,0 0,0 1,12 17,7 84,1 327 1 730 264 25,0 -- -- 1960 -- 0,0 0,0 0,0 2,83 26,1 328 1 220 1 990 827 96,5 14,3 -- 1961 4,61 0,964 0,0 0,0 0,290 34,1 485 794 1 460 275 29,9 7,41 258 1962 1,77 0,0 0,0 0,033 2,16 39,9 82,8 921 1 780 662 70,4 14,6 298 1963 5,29 0,964 0,0 0,466 4,83 9,86 269 1 180 1 090 554 88,1 21,4 269 1964 10,3 5,55 2,67 5,33 11,0 26,2 205 538 1 440 541 108 30,0 244 1965 12,1 7,67 4,16 2,26 4,80 37,9 143 962 1 070 249 40,4 12,7 212. 1966 5,77 2,60 0,870 0,0 14,4 86,6 134 805 1 710 367 72,4 15,6 268 1967 7,48 3,96 1,93 1,50 3,90 19,3 187 475 947 412 40,2 11,6 176 1968 5,54 3,00 1,22 0,400 3,61 11,9 286 897 1 150 351 45,2 16,4 231 1969 8,67 4,82 2,00 4,53 11,8 56,9 294 1 410 1 590 668 88,8 18,6 347 1970 7,77 4,10 1,54 0,633 0,419 10,8 159 1 360 1 660 -- -- -- -- 1971 9,90 5,17 2,64 0,766 0,0 13,0 198 844 1 190 168 28,6 9,16 206 1972 5,25 3,24 1,19 1,29 5,29 29,0 133 385 328 239 27,9 6,67 97,1 1973 17,6 11,7 6,83 0,600 9,22 36,3 145 705 -- 209 34,4 -- -- 1974 3,35 0,607 0,0 0,0 7,67 4,90 182 796 825 680 -- 22,1 -- 1975 13,0 7,82 4,38 2,26 -- 12,1 260 1 310 1 680 -- 83,9 30,3 -- 1976 18,6 13,0 8,67 5,69 -- 51,2 241 816 585 560 143 28,9 -- 1977 6,70 4,65 3,07 1,84 1,51 15,9 235 856 1 150 248 30,2 10,0 214 1978 14,3 9,35 5,22 7,80 28,0 50,9 190 962 1 770 463 -- -- -- 1979 16,2 10,0 6,32 4,61 20,5 57,2 146 552 498 153 -- 30,5 -- 1980 -- -- -- -- 23,0 301 1 180 911 -- -- -- -- 1981 12,2 8,14 5,05 -- 4,60 17,0 170 503 1 000 253 51,5 20,4 -- 1982 10,2 6,09 4,37 -- -- 11,9 13,1 3,32 3,44 -- -- 1,44 -- 1983 4,98 15,6 -- 17,6 53,7 45,1 46,3 47,9 217 60,3 51,2 -- -- 1984 64,9 73,3 89,8 -- 56,7 61,9 49,9 36,6 49,7 53,9 51,5 27,2 -- 1985 32,4 28,6 27,0 23,9 -- -- 75,3 46,8 56,0 -- -- -- -- 1986 52,8 65,0 77,4 90,5 84,3 73,7 60,1 40,2 53,3 51,7 47,3 46,8 61,9 1987 -- -- 60,5 91,0 110 109 123 30,3 24,7 17,5 9,28 -- -- 1988 121 1989 -- -- -- -- -- 35,2 -- -- -- -- -- -- -- 1990 34,2 29,4 34,2 36,9 -- 31,3 82,5 806 197 32,3 30,0 13,7 -- 1991 13,5 31,2 38,4 38,5 24,0 31,7 23,4 1 050 311 13,1 12,5 19,0 134 1992 27,1 25,4 25,1 18,1 -- -- 33,0 -- -- -- -- -- -- 1993 1994 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1995 15,4 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1996 1997 1998 1999 -- -- -- -- 10,4 -- -- -- -- -- -- -- -- Moy. 14,3 11,7 11,8 11,2 161 36,3 176 710 1 020 392 63,8 19,7 212 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Riao. Pays : Cameroun; fleuve : Bénoué ; bassin : Niger ; latitude 9.03.00 ; longitude 13.42.00 ; altitude 185 m ; superficie 27 600 km2 Tableau A2.21 A.B.N/HYDRONIGER C.I.P/NIAMEY -- Débits moyens mensuels et annuels (m3/s) -- Station : 1051500024 BUFFLE NOIRa Année Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Ann. 1955 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 223 27,7 9,51 -- 1956 5,09 -- -- -- -- -- 49,0 186 259 131 14,8 6,74 -- 1957 3,25 1,67 0,967 1,60 4,45 -- -- 175 -- -- 30,7 9,58 -- 1958 4,54 2,10 0,935 1,79 4,29 12,6 64,0 94,9 206 91,6 15,8 6,54 42,1 122 1959 1960 1961 5,87 2,89 1,12 1,03 3,32 30,7 110 82,5 161 66,3 12,8 5,41 40,3 1962 2,80 -- -- -- 6,80 34,4 59,3 127 190 98,1 22,5 7,87 -- 1963 3,77 1,82 0,806 1,79 7,06 6,56 36,1 267 179 105 18,2 7,29 52,9 1964 3,64 1,51 -- -- 5,64 17,2 82,4 102 255 89,4 28,0 9,06 -- 1965 4,45 1,82 1,00 0,800 2,35 11,8 48,6 165 220 57,5 12,1 5,19 44,2 1966 2,48 1,03 0,419 1,39 12,5 34,0 45,0 223 283 93,3 19,8 6,03 60,2 1967 3,06 1,46 0,709 0,633 5,70 20,1 92,8 160 181 94,4 14,1 4,51 48,2 1968 2,35 1,10 0,451 3,96 4,64 10,6 73,7 198 211 58,1 11,3 3,16 48,2 1969 1,54 0,821 -- -- 4,80 25,1 89,5 249 251 77,6 22,4 6,38 -- 1970 2,64 0,750 0,0 0,266 5,41 14,7 62,6 208 235 57,5 12,0 4,32 50,3 1971 1,90 0,571 0,0 0,233 0,967 10,3 74,6 163 176 36,8 8,10 2,61 39,6 1972 1,00 0,0 0,0 0,533 7,25 16,1 45,0 106 83,3 79,0 11,6 4,45 29,5 1973 1,25 -- -- -- 4,32 8,63 32,7 115 118 38,6 7,26 2,64 -- 1974 1,00 0,071 -- 0,566 5,83 3,83 41,0 97,9 142 113 -- -- -- 1975 2,48 1,03 0,0 0,0 1,25 4,03 66,7 171 247 122 15,7 6,00 53,1 1976 2,93 1,31 0,225 0,0 3,51 12,5 83,0 180 121 114 29,9 8,67 46,4 1977 3,83 1,41 0,389 0,079 1,29 10,8 66,8 134 172 83,3 9,05 3,51 40,5 1978 1,38 0,428 0,0 -- 6,51 27,2 46,6 134 177 80,1 27,1 6,45 -- 1979 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1980 -- 0,510 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1981 1982 1983 -- 0,867 0,217 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1984 0,301 0,109 0,039 0,461 0,971 1,01 27,1 40,1 -- -- -- 1,35 -- 1985 -- -- -- -- -- -- 9,08 26,2 -- -- 3,63 -- -- 1986 -- -- -- -- 1,93 5,74 23,9 80,7 79,5 54,0 6,47 2,07 -- 1987 0,631 -- -- -- -- -- -- 12,3 -- -- -- -- -- 1988 123 1989 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 2,22 -- 1990 0,946 0,360 0,021 0,326 3,00 4,41 39,6 115 100 38,0 -- -- -- 1991 1992 1993 1994 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 1995 1,88 1,18 0,652 0,588 4,01 -- -- 225 143 -- -- -- -- 1996 1997 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Moy. 2,60 1,08 0,418 0,891 4,49 14,7 57,1 142 182 87,0 16,6 5,48 45,8 Source : http://aochycos.ird.ne/HTMLF/ORGINT/HYDRONIG/INDEX.HTM Note : -- non disponible a. Buffle Noir. Pays : Cameroun ; fleuve : Bénoué ; bassin : Niger ; latitude 8.52.00 ; longitude 13.54.00 ; altit. 350 m ; superficie 3220 km2 124 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Tableau A2.22 Débit spécifique dans le Bassin Supérieur du Niger et dans le Bassin du Bani Débit spécifique Matières en annuel Suspension Matières dissoutes Station et année l/s/km2 t/an/km2 t/an/km2 Niger à Banankoro 1990 7,4 -- -- 1991 7,6 8,1 10,4 1992 7,4 6,6 11,7 Niger à Koulikoro 1990 6,1 -- -- 1991 6,4 7,4 8,0 1992 6,4 6,3 7,8 Bani à Douna 1990 1,5 2,8 -- 1991 1,9 3,2 2,7 1992 1,4 2,5 2,5 Source : Olivry et al. (1995). Note : -- non disponible ANNEXES 125 Figure A2.5 Concentrations de MTD (mg/l) et débits journaliers (en m3/s) du Niger à Banankoro (a) et du Bani à Douna (b) 2500 100 2000 80 mg/l 1 1500 60 /s 3 m 1 1000 40 500 20 0 0 27 5 1 4 8 14 21 31 8 17 27 5 Juin Oct. Janv. Avr. Août Nov. Févr. Mai Sept. Déc. Mars Juil. 1990 1991 1992 1993 (a) 1200 120 1000 100 800 80 mg/l 1 /s 600 60 3 m 1 400 40 200 20 0 0 14 23 4 16 25 1 7 10 27 16 20 Juil. Oct. Févr. Mai Août Déc. Mars Juin Déc. Avr. Juil. 1990 1991 1992 1993 (b) débits journaliers MTD (axe de gauche) concentrations MTD (axe de droite) Source : Olivry et al. (1998). Figure A2.6 Concentrations moyennes mensuelles de MES et débits mensuels du Niger à Banankoro (a), à Koulikoro (b) et du Bani à Douna (c) 50 2500 40 2000 30 3 1500 m /s 3 g/m 20 1000 10 500 0 0 J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 1990 1991 1992 (a) 50 3000 40 2500 2000 30 3 m 1500 /s 3 g/m 20 1000 10 500 0 0 J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 1991 1992 (b) 120 1000 100 800 80 600 3 m 60 /s 3 g/m 400 40 20 200 0 0 J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D 1990 1991 1992 (c) MES (g/m3) Débit (m3/s) Source : Olivry et al. (1998). ANNEXES 127 Figure A2.7 Composition ionique (ratio moyen interannuel de chaque cation et anion en µeq/l) des eaux du Niger à Banankoro (a) et la rivière Bani à Douna (b) NO3 1% SO4 2 1% NO3 2% SO421% Cl 4% Cl 4% HCO3 HCO3 94% 93% Na Na 28% 32% Ca2 30% Ca2 34% K K 13% 10% Mg2 Mg2 28% 25% (a) du Niger à Banankoro (b) du Bani à Douna Source : Picouet (1999). 128 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Annexe 3 : Vue d'ensemble de la gestion des données Le projet HYDRONIGER devent opérationnel en 1985 avec la mise en place du Centre Inter-États de planification hydrologique sous la tutelle de l'ABN. Ce projet a permis de mettre en place une station réceptrice, 65 stations de collecte des données, des logiciels de traitement des données (Hydrom) conçus par l'ORSTOM et la formation de techniciens en hydrologie. Financé par le PNUD, la Communauté Economique Européenne et l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, le projet a pour agence d'exécution l'Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM). Pour l'instant, 15 stations seulement sont opérationnelles. Le programme OMS- Oncho a été l'un des premiers utilisateurs de cette technologie dans la région. Des plates-formes de collecte des données ont été installées, entre autres, dans le Nord de la Côte d'Ivoire, le Sud du Mali et en Guinée, en même temps que les stations de réception directes l'Argos dans les bureaux du programme OMS-Oncho à Bobo-Dioulasso, Bamako et Odienne. L'ouvrage de recherche le plus important sur l'hydrologie du fleuve Niger jusqu'à la frontière nigériane est la monographie hydrologique n° 8 (2 volumes) de l'ORSTOM, publiée en 1986 sous la direction de Y. Brunet- Moret avec le concours de P. Chaperon, J. P. Lamagat et M. Molinier. Cette monographie contient des données allant jusqu'à 1979. Des monographies ORSTOM ont également été utilisées pour le Cameroun, le Tchad et le Bénin (Olivry, 1986 ; Le Barbe, 1990). Les données sur le Nigeria émanent de plusieurs sources et n'ont pas encore été regroupées pour donner une vue d'ensemble. En ce qui concerne l'Afrique de l'Ouest et Centrale, des rapports nationaux ont été publiés en 1992 sur la gestion de la collecte des données hydroclimatiques et des bases de données spécialisées en météorologie, eaux souterraines et hydrologie. Ce Projet d'évaluation de la ressource d'eau (23 volumes) représente un gros travail et contient des informations utiles, malgré quelques lacunes en termes de couverture et de qualité. En général, les données météorologiques des stations d'observation synoptique sont bien suivies.11 Les stations pluviométriques sont en général bien maintenues, bien que la diffusion de l'information pourrait être améliorée, en particulier en donnant aux agriculteurs des informations météorologiques pertinentes à temps. Les données hydrologiques sur les niveaux d'eau sont souvent insuffisantes. Les stations limnimétriques devraient être standardisées et dotées de jauges permettant de mesurer les paramètres hydrologiques. Les ministères de l'Eau sont responsables de l'entretien du réseau hydrométrique pour lequel ils bénéficient souvent de financements d'agences de coopération bilatérales. En général, la pratique consiste à répondre aux normes énoncées dans les « Pratiques opérationnelles hydrologiques » de l'OMM en termes de densité du réseau, bien que ces normes ne soient peut-être pas les mieux adaptées aux besoins des pays d'Afrique subsahariens. ANNEXES 129 En 1993, l'OMM a encouragé l'utilisation d'un système d'observation global du cycle hydrologique (WHYCOS), doté de stations de surveillance du suivi (observatoires hydrologiques) assurant la transmission des données en temps réel ou quasi réel (Rodda et al., 1993). Lancé en 1996 à Ouagadougou grâce à un financement français, le projet piloteAOC-HYCOS a été renouvelé en janvier 2000. L'objectif de ce projet est de permettre aux départements hydrologiques nationaux de poster et de partager leurs informations sur un site Internet créé par l'École inter-États d'ingénieurs de l'équipement rural à Ouagadougou. Le projet siège maintenant au CIP (Centre Inter-États de Prévisions) de l'ABN à Niamey, avec AGRHYMET12 (Centre régional de formation et d'application de la météorologie et de l'hydrologie opérationnelle). Il existe d'autres activités de surveillance nationale et sous-nationale dans le Bassin. Le projet GHENIS (financé par les Pays-Bas) soutient les plates-formes de collecte des données et la télétransmission par satellite, y compris les capteurs hydrométriques et les capteurs de mesure de la qua- lité de l'eau (conductivité, turbidité, température, par exemple) dans le Bassin Supérieur du fleuve Niger (Mali et Guinée) à partir de Bamako. Au Nigeria, le Plan directeur national pour les ressources en eau détermine les zones hydrologiques (ZH). Pour le Bassin du fleuve Niger, on distingue la région Nord-Ouest (ZH-I), la région Centre-Ouest (ZH-II), les régions Centre- Est (ZH III-IV) et les régions Sud-Est (ZH V-VII), dont la plupart des stations de mesure de l'eau sont gérées par diverses agences de bassin. L'Autorité fédérale des cours d'eaux navigables gère ses propres stations et l'Autorité nationale d'énergie électrique gère les barrages. Au Cameroun, les hydrologues de l'Institut de recherches géologiques et minières chargé du réseau national n'ont plus accès aux données recueillies par la Société nationale d'électricité qui gère son propre réseau depuis sa privatisation. D'autres méthodes existent également, y compris la transmission facile par satellite des données de terrain à partir d'unités de contrôle manuel. Ce système est déjà en place pour la météorologie et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui l'utilise sur les marchés villageois pour déterminer les prix quotidiens des marchandises. D'autres progrès sont observés en hydrologie, tels que la mesure du débit par sondeur acoustique de profils de courants, qui consiste en une simple exploration de sections à l'aide d'un radar Doppler de surveillance (par exemple sur des petits tronçons de rivière peu profonds). 130 LE BASSIN DU FLEUVE NIGER Annexe 4 : Lexique Acacia Genre Robinia ; tout arbre épineux ou arbuste du genre Acacia, similaire au faux-acacia. Bassin Dans ce document, terme utilisé pour décrire le bassin du fleuve Niger. Boucle du Niger Changement marqué de direction du cours du fleuve Niger de sud/sud-ouest à est/sud-est en aval du Delta Intérieur au Mali et en amont de la ville de Gao. Concentrations Ratio annuel entre le flux de MES et le débit d'eau, moyennes annuelles et le taux de transport spécifique (Ts). Débit de base Le faible débit normal du fleuve provenant uniquement des eaux souterraines. Boréal Nord ; qui se trouve dans l'hémisphère Nord ou a rapport au vent du Nord. Bourgou (herbe) Echinochloa stagnina : plante aquatique tropicale qui pousse sur les berges des cours d'eau et dans les lacs et lagunes d'au moins 3 mètres de profondeur. Lors de la décrue, les tiges pourrissent aux noeuds et produisent d'excellents bourgeons pour le pâturage en saison sèche. Butte latéritique Monticule ou colline plate à fortes pentes formées par l'érosion de la strate plate, où le reste d'une couche résistante protège les roches sous-jacentes moins dures. Dans les buttes latéritiques cette couche est composée de sols latéritiques (voir ci-dessous). Continental Terminal Strate continue située dans le Bassin du Niger et composée de grès argileux, de sable et d'argiles. Débit interannuel Débit moyen annuel sur plusieurs années. Endoréisme Étendue d'eau isolée et séparée de tout moyen géomorphique de se connecter en aval à un réseau d'eau. Erg Grande accumulation de sable appelée aussi « mer de sable » dans une région désertique. Fouta Djalon Massif montagneux d'Afrique de l'Ouest où naissent de nombreux cours d'eau. Harmattan Vent chaud et sec qui souffle du Sahara vers la côte occidentale d'Afrique en hiver (décembre-mai). Haute Guinée Comprend les hauts plateaux du Nord et de l'Est du massif du Fouta Djalon. ANNEXES 131 Hydrographie Science qui traite des caractéristiques et des propriétés physiques des masses d'eau dans une Isohyètes région. Lithosol Se rapportant à des précipitations uniformes. Type de sol azonal sans expression claire de morphologie du sol, composé d'une masse MES récemment et imparfaitement désagrégée. Matières en Suspension. Total de toutes les matières sédimentables et non sédimentables dans un Mousson prélèvement d'eau usée, mesuré en milligrammes par litre. Vent humide porteur de pluie qui souffle du Sud- MTD Ouest en été (juin-novembre) auquel est attribuée la saison des pluies en Afrique de l'Ouest. Matières Totales Dissoutes. Mesure standard de la Office du Niger quantité de minéraux dissoute dans l'eau, utilisée pour évaluer la qualité de l'eau. Grande zone malienne d'irrigation et agence Sols ferralitiques/ gouvernementale malienne chargée de la gestion des ferrugineux ouvrages d'irrigation. Sols Associés au fer ou contenant du fer et caractérisés hydromorphiques par une grande teneur en sable. Sols isohumiques Sols caractérisés par la présence temporaire ou permanente d'eaux de surface. Sols latéritiques Sols sahéliens pauvres en matière organique et de profil sableux homogène profond. Sol résiduel rouge des régions tropicales et sous- tropicales humides, lessivé de minéraux solubles, d'hydroxydes d'aluminium et de silice, mais qui Stations contient des concentrations d'oxyde de fer et limnologiques d'hydroxyde de fer. Il durcit lorsqu'il est exposé à l'air. Stations synoptiques Stations de surveillance des eaux pour la collecte de données physiques, chimiques, météorologiques et biologiques sur les conditions des eaux douces. Stations de contrôle où sont recueillies des données Tronçon météorologiques sur de grandes zones à un moment particulier afin d'en tirer des projections (prévisions Tussocky (herbe) météorologiques, par exemple). Portion étendue d'un cours d'eau Sporobolus indicus : touffe compacte d'herbe ou de Vertisol cypéracée; aussi terres solides en surface d'un marais ou d'une tourbière tenues ensemble par les racines d'une végétation courte. Oued Notes 1. Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger et Nigeria. 2. Sur la base du Produit National Brut (PNB) par habitant en 2002 (Banque mondiale, 2004b). 3. L'Indice du Développement Humain va de 1 à 177, ce dernier chiffre étant le plus bas. Sur les neuf pays du Bassin, huit sont situés dans la « Catégorie basse du développement humain », soit 142 et en dessous (PNUD 2004). 4. À l'époque où Bismarck était l'arbitre de l'Europe et où l'Allemagne voulait créer « ses » colonies, certaines parties de l'Afrique ont été attribuées à chaque puissance coloniale : le Cameroun à l'Allemagne, le Nigeria à l'Angleterre et le Soudan nigérien et l'Oubangui-Chari à la France. 5. Ceci comprend les projets qui impliquent ou ont des impacts sur la navigation, l'agriculture, l'énergie hydroélectrique, l'industrie, la qualité de l'eau, la faune et la flore. 6. Par exemple, HYDRONIGER, dirigé par l'Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM), a été financé par plusieurs bailleurs de fonds multi et bilaté- rales. 7. Cet engagement a été renforcé par un cadre de coopération pour soutenir ce processus et confirmé par les donateurs présents. 8. Le Nigeria a quatre zones climatiques: climat semi-aride, tropical pur, tropical de transition, et équatorial dans le Delta inférieur du Niger. 9. Pour une discussion plus approfondie des avantages, voir aussi Sadoff. et Grey. 2002. 10. Le principe de subsidiarité est régulièrement utilisé dans le contexte de l'UE et suggère que la mise en place d'une politique particulière soit déléguée au niveau approprié le plus bas. Dans le contexte du bassin, le principe est utilisé pour encourager la gestion des décisions au niveau approprié le plus bas (local, national ou sous-bassin). 11. Le Projet d'Évaluation de l'Eau a été préparé par Mott MacDonald International, BCEOM, SOGREAH et l'ORSTOM avec le soutien financier de la Banque mondiale, du PNUD, de la Banque Africaine de Développement et du ministère français de la Coopération. 12. AGRHYMET est une institution spécialisée du Comité Permanent Inter- États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS). 132 Bibliographie Archambault, J. 1960. Les eaux souterraines de l'Afrique Occidentale. Service Hydraulique de l'A. O. F. Auvray, J. 1960. Monographie du Niger. B - La cuvette lacustre. Tome 1. ORSTOM, Bamako, pp. 12­45. Bamba, F., M. Diabate, G. Mahe et M. Diarra. 1996. Rainfall and runoff decrease of five river basins of the tropical upstream part of the Niger river over the period 1951-1989. Dans : Global hydrological change. L. A. Roald (éd.). XXIe Assemblée générale, Association géologique européenne. La Haye, Pays-bas, 6­10 mai 1996. Bamba, F., G. Mahe, J. P. Bricquet et J. C. Olivry. 1996a : Changements clima- tiques et variabilité des ressources en eau des bassins du Haut Niger et de la Cuvette Lacustre. Dans : Réseaux hydrométriques, réseaux télématiques, réseaux scientifiques: nouveaux visages de l'hydrologie régionale en Afrique. 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Voir Autorité du Bassin mandat, 9, 68, xi du Niger organisation de l', 62­63 accords subsidiaires, 63 personnel, 69­70 affluents du Niger. Voir Niger pertinence, 62 Inférieur; Niger Moyen; Niger réforme, 69, 70 Supérieur rôle de promotion, 66­67 agriculture soutien des membres, 62 accord sur l'utilisation de l'eau soutien financier, 70 en, 9 dégradation des terres, 68 bailleurs de fonds, rôle des, 69, 70 Delta Intérieur, 24 Bani effets sur la qualité de l'eau, composition ionique à Douna 56­57 (Mali), 127f migration de la crues, 35 main-d'oeuvre, 67 débit à Douna (Mali), 93t, 125f pays du Bassin du fleuve voir aussi Bassin du Bani Niger, 3t barrage de Lagdo (Cameroun), 4­5 potentiel du bassin, 59 barrage de Sélingué (Mali), production par pays, 2t production piscicole, 6 rôle de l'Autorité du Bassin du barrages Niger, 9 Bénoué, 77c surpâturage, 68 Delta Intérieur, 74c voir aussi chaque pays sous vue Niger Inférieur et Delta d'ensemble maritime, 78c volumes interannuels, 103t Niger Moyen, 75c, 76c aquaculture (Côte d'Ivoire), 5 Niger Supérieur et Bassin du Autorité du Bassin du Niger Bani, 73c (ABN) Bassin de la Bénoué accords subsidiaires, 63 débits et volumes moyens audit, 64 annuels, 47t historique, 9­10, 61 hydrologie, 44­45 légitimité, 10, 61­62 types de sols, 23 143 144 INDEX Bassin du Bani, 12, 73c matières en suspension et débits, 34, 124t navigation, 53 évaporation, 88t navigation, 18, 19 hydrologie, 34 topographie et affluents, 17­18 topographie, 13­14 biodiversité, perte de, 68 variations saisonnières, Burkina Faso, République du 34­35 apport au fleuve, 46 Bassin du fleuve Niger climat, 25t, 26c caractéristiques données socio-économiques, géographiques, 79c 2­3t débits et volumes moyens évaporation, 88t annuels, 47t géologie, 20 démographie, 1 producteur d'eau, 1 géographie générale, 72c, 80c types de sols, 22t, 23 hydrologie, 30­32 vue d'ensemble, 4 répartition sur les pays riverains, 1 Cameroun, République du bassin intérieur. Voir Delta apport au fleuve, 46 Intérieur barrage de Lagdo, 4­5 Bassin Supérieur climat, 25t, 26c, 27 crues, 35t­36 données socio-économiques, débits, 37t, 124t 2­3t géologie, 20­21 évaporation, 88t hydrologie, 32­34 hydrogéologie, 21­22 matières en suspension, 48, 49f producteur d'eau, 1 matières totalement types de sols, 23 dissoutes, 53 vue d'ensemble, 4­5 topographie, 12­13 chalands. Voir navigation; types de sols, 23 transport Bénin, République du changements climatiques. Voir apport au fleuve, 46 climat climat, 25t, 26c, 27 circulation des personnes et des données socio-économiques, biens. Voir navigation; 2­3t transport géologie, 20 climat hydrogéologie, 21 classification, 25t producteur d'eau, 1 Niger Moyen et Supérieur, 87t types de sols, 23 répartition, 26c vue d'ensemble, 4 variation et dégradation de Bénoué (affluent du Niger), 12, 77c l'environnement, 67­68 colonisation du Cameroun, 8 Comité technique des experts, 69 débit, 92t, 115t­117t, 120t­123t Comités de Pilotage, 64 écosystème du bassin, 24 commerce. Voir échanges évaporation, 88t commerciaux INDEX 145 Commission du fleuve Niger, décrue, variations saisonnières, 35 historique, 9 déforestation Commission pour la Coopération dégradation de Technique en Afrique l'environnement, 68 subsaharienne, 9 rôle des mouvements de communications, rôle de l'Autorité réfugiés, 67 du Bassin du Niger, 9 dégradation de l'eau. Voir qualité conditions climatiques. Voir climat de l'eau Conférence de Berlin (1885), 8 dégradation des terres, 68 Conférence sur le Bassin du fleuve voir aussi érosion Niger (1961), 9 delta central. Voir Delta Intérieur Conseil des Ministres, rôle, 69 Delta Intérieur, 12, 74c, 86c Convention de Barcelone (1921), 9 climat, 26c Convention de Saint-Germain-en- débits, 37t Laye (1919), 8 écosystème du bassin, 24 coopération. Voir développement élevage, 24 coopératif évaporation, 37, 38f, 38t, 39f, 40f Côte d'Ivoire, République de géologie, 21 apport au fleuve, 46 hydrologie, 36 climat, 25t, 26c inondation, 23, 24, 36 données socio-économiques, lacs périphériques, 16t 2­3t matières en suspension, 48­50, géologie, 20 51t, 53 types de sols, 22t matières totalement dissoutes, vue d'ensemble, 5 53­54, 54t crue blanche, 30, 31f, 43 navigation, 19, 53 crue noire, 30, 31f pisciculture, 24 crues topographie, 14­15 Bani, 35 types de sols, 23 Bassin de la Bénoué, 44­45 volume d'eau, 15, 103t Bassin Supérieur, 34, 35t­36 voir aussi Bassin du Bani Delta Intérieur, 41f, 42f Delta maritime, 12, 78c Niger Inférieur, 45 écosystème du bassin, 24 Niger Moyen, 43f évaporation, 88t cuirasses ferrugineuses, hydrologie, 45­46 distribution, 23 topographie, 18 cuvette lacustre. Voir Delta démographie Intérieur effets sur la qualité de l'eau, 56 pays du Bassin du fleuve débit d'étiage Niger, 2t Bassin de la Bénoué, 44 voir aussi chaque pays sous vue Bassin Supérieur, 34 d'ensemble débit souterrain, effet sur le débit désertification, 11, 24 de surface, 35 dette, 66 146 INDEX développement coopératif, 9 écotourisme. Voir tourisme dette et investissements, 66 élevage. Voir agriculture mise en commun des énergie. Voir production d'énergie infrastructures, 65­66 environnement options de coopération, 65, 65f bénéfices et coût de la partage des bénéfices et des coopération, 64 coûts, 64­65 potentiel du bassin, 59 préparation, 64 protection, 61 prise de décision, 66 voir aussi biodiversité, perte de; rôle de l'Autorité du Bassin du écosystèmes Niger, 66­67 érosion rôles des parties prenantes, dégradation de 62­63 l'environnement, 68 vecteur de durabilité et de paix, Haute Guinée, 13 60­61 voir aussi dégradation des terres; développement durable matières en suspension; potentiel du bassin, 59 matières totalement dissoutes voir aussi Plan d'Action de espèces envahissantes, 68 Développement Durable évaporation développement unilatéral, 59­60 Bassin du Niger, 88t Djoliba Delta Intérieur, 37, 38f, 38t, débit moyen mensuel, 33t 39f, 40f hydrologie, 32 Delta maritime, 45 Donga (affluent de la Bénoué), fleuve Niger, 84c débit, 44­45 exploitation forestière, rôle de Douna (station d'observation, l'Autorité du Bassin du Mali), 34 Niger, 9 baisse des précipitations, 93t exploitation minière composition ionique, 127f effets sur l'écologie, 57 débits, 93t, 105t, 124t, 125f Guinée, 6 hydrologie et pourcentages exploitation pétrolière d'écart, 94t effets sur la qualité de l'eau, 57 matières dissoutes, 124t, 125f Nigeria, 7 matières en suspension, 124t volumes interannuels, 103t fleuve Niger composition ionique à échanges commerciaux Banankoro, 127f Cameroun, 5 contexte hydrographiques, 11 histoire, 8­9 tronçons navigables, 81c partage des bénéfices de la zones hydrographiques, coopération, 65 12­19 écosystèmes, 23­24 voir aussi Djoliba; fleuve Niger, menaces, 24, 57 débit; Tinkisso INDEX 147 fleuve Niger, débit, 84c image satellite, 86c Bénin, 108t­109t industries évaporation et, 84c accord sur l'utilisation de l'eau Koulikoro (Mali), 92t, 93t par l', 9 Kouroussa (Guinée), 97t­98t effets sur la qualité de Mali, 104t­107t l'eau, 56 Nigeria (1980­2002), 110t­114t rôle de l'Autorité du Bassin du Siguiri, 95t­96t Niger, 9 Fond de Développement du infrastructures communes, Bassin du fleuve Niger 65­66 (FONDAS), 9 inondations atténuation par la gestion du gestion concertée. Voir bassin, 59 développement coopératif Bassin Supérieur, 13­14 Gongola (affluent de la Bénoué), Delta Intérieur, 12, 15, 23, 24, 18, 44 36, 86c Gorouol (affluent du Niger Niger Moyen, 16 Moyen), 16, 42 rôle des mouvements de guerres et conflits, effets, 67 réfugiés, 67 Guinée, République de investissement coopératif, 66 apport au fleuve, 46 ions climat, 25t, 26c Bani, station de Douna données socio-économiques, (Mali), 127f 2­3t concentration moyenne du écosystème du bassin, 24 fleuve Niger, 55t évaporation, 88t fleuve Niger, station de géologie, 20 Banankoro (Mali), 127f navigation, 19 isohyètes, 82c, 83c producteur d'eau, 1 déplacement des, 27, 28c types de sols, 22t, 23 vue d'ensemble, 5­6 Kaduna (affluent du Niger Moyen), 17, 44 humidité relative Katsina Ala (affluent de la Mopti et Tombouctou Bénoué), débit, 44­45 (Mali), 91f Ké Macina (station d'observation, hydrographie, pays du Bassin, Mali) 4­7 débit, 105t hydrologie. Voir Bassin de la volumes interannuels, 103t Bénoué; Bassin du fleuve Niger; Delta Intérieur; Delta Lau (station d'observation, maritime; Niger Inférieur; Nigeria), débit, 114t Niger Moyen; Niger leadership. Voir porte-drapeau de Supérieur l'ABN 148 INDEX Mali, République du Nantaka (station d'observation, apport au fleuve, 46 Mali) cadre de développement débit, 106t conjoint avec le Nigeria, 9 volumes interannuels, 103t climat, 25t, 26c navigation consommateur d'eau, 1 Bénin, 4 données socio-économiques, Bénoué, 18, 19 2­3t Cameroun, 5 évaporation, 88t conventions internationales, 9 géologie, 20­21 Delta Intérieur, 19 humidité relative (Mopti et effets des matières en Tombouctou), 91f suspension sur la, 53 hydrogéologie, 21 fleuve Niger, 7, 81c navigation, 19 historique, 8 température (Mopti et Niger (République du), 7 Tombouctou), 91f Niger Moyen, 16 types de sols, 22t, 23 potentiel de développement, 20 vue d'ensemble, 6 potentiel du bassin, 59 matières dissoutes. Voir matières principaux tronçons du fleuve totalement dissoutes Niger, 19 matières en suspension (MES) Niandan (affluent du Niger), 13 lien avec la teneur en carbone débits, 33t, 36, 99t­100t organique total, 56 hydrologie, 32 matières charriées et, 48 Niger Inférieur, 12, 18­19, 78c stations de Banankoro, affluents, 18 Koulikoro et Douna, 124t évaporation, 88t voir aussi matières totalement hydrogéologie, 21­22 dissoutes hydrologie, 45 matières totalement dissoutes matières totalement (MTD), 53­56 dissoutes, 56 stations de Banankoro et topographie, 18 Douna, 125f Niger Moyen, 12 voir aussi matières en suspension affluents, 16­17 (voir aussi Mayo Kebi (fleuve), 5, 118t­119t Alibori; Kaduna; Mékrou; Mékrou (affluent du Niger Sokoto; Sota) Moyen), 4, 17, 43 caractéristiques Milo (affluent du Niger), 13 climatologiques, 87t débit, 33t, 36, 101t­102t crues, 43f hydrologie, 32 hydrologie, 41­44 Mopti (port principal du Delta matières en suspension, 50­51, Intérieur), 19 52f, 53, 54t mouvement des populations. Voir matières totalement dissoutes, populations, migration des 54, 56 Moyen Niger. Voir Niger Moyen navigation, 53 INDEX 149 précipitations, 89f PADD. Voir Plan d'Action de topographie, 15­17 Développement Durable Tronçon Nord, 75c Parc International du « W », 4, 16 Tronçon Sud, 76c parcs nationaux (Cameroun), 5 Niger Supérieur, 11­12, 73c pauvreté affluents, 12­13 lutte contre la, 60, 61 apports de matières totalement pays du Bassin du fleuve dissoutes et en suspension, 55f Niger, 1 caractéristiques pays consommateurs d'eau, 1 climatologiques, 87t pays producteurs d'eau, 1 évaporation, 88t pêche matières en suspension, 50t, 53 Delta Intérieur, 19 navigation, 53 effets sur l'environnement, 68 précipitations, 89f Mali, 6 variations saisonnières, 34­35 migration de la voir aussi Bassin Supérieur main-d'oeuvre, 67 Niger, République du pays du Bassin du fleuve apport au fleuve, 46 Niger, 3t climat, 25t, 26c, 27 potentiel du bassin, 59 consommateur d'eau, 1 pédologie, 22t­24 données socio-économiques, pétrole. Voir exploitation pétrolière 2­3t pisciculture géologie et hydrogéologie, 20­21 déclin, 24 humidité relative et évaporation Delta Intérieur, 24 (station de Kandadji), 90f Mali, 6 navigation, 7, 19 potentiel du bassin, 59 types de sols, 22t, 23 Plan d'Action de Développement vue d'ensemble, 6­7 Durable (PADD) Nigeria, République fédérale du historique, 10 apport au fleuve, 46 objectifs, 63­64, xi cadre de développement pluviométrie. Voir précipitations conjoint avec le Mali, 9 pollution et dégradation de climat, 24, 25t, 26c, 27 l'eau, 68 consommateur et producteur populations d'eau, 1 migration des, 67 données socio-économiques, pays du Bassin du fleuve 2­3t Niger, 2t évaporation, 88t porte-drapeau de l'ABN, 62­63, 69 hydrogéologie, 21­22 précipitations, 82c, 83c navigation, 19 Bassin de la Bénoué, 44 producteur de pétrole, 7 déclin des, 67­68 types de sols, 23 Delta maritime, 45 vue d'ensemble, 7 Donga (affluent de la Nun. Voir Niger Inférieur Bénoué), 45 150 INDEX précipitations (Continued) sols. Voir érosion; pédologie Douna (Mali), 93t Sommet des chefs d'États, effet sur le débit des 64, 69 aflluents, 37 Sota (affluent du Niger Moyen), Katsina Ala (affluent de la 17, 43 Bénoué), 44­45 stations d'observation, 72c, 85c Koulikoro (Mali), 92t, 93t Makurdi et Onitsha Taraba (affluent de la Bénoué), (Nigeria), 92t 44­45 matières totalement dissoutes Tchad, République du et, 53 apport au fleuve, 46 Niger Moyen, 87t, 89f climat, 25t, 26c Niger Supérieur, 87t, 89f données socio-économiques, ruissellement et, 27­29f 2­3t Taraba (affluent de la hydrogéologie, 21 Bénoué), 45 vue d'ensemble, 5 variation des, 27 température, Mopti et principe de subsidiarité, 68 Tombouctou (Mali), 91f production d'énergie Tinkisso (affluent du Niger), 13 coopération, 65­66 débits, 33t, 36 potentiel du bassin, 59 hydrologie, 32 source de déforestation, 68 tourisme, 8, 59 produit intérieur brut par Traité Général et déclaration de habitant, 2t Bruxelles (1890), 8 transport qualité de l'eau, 56­57 accord sur l'utilisation de l'eau dégradation de la, 68 pour le, 9 Bénin, 4 Sankarani (affluent du Niger), histoire, 8 13, 34 marchandises (Mali), 19 sécheresse potentiel du bassin, 59 agriculture nigérienne, 7 rôle de l'Autorité du Bassin du atténuation par la gestion du Niger, 9 bassin, 59 voir aussi navigation effet sur le débit, 37­38 effet sur le fleuve, 28 variations climatiques. Voir climat sédimentation Vision Partagée du rôle des mouvements de Développement Durable du réfugiés, 67 Bassin, 61 voir aussi matières en suspension historique, 10 shémas directeurs de gestion de ingrédients de la réussite, bassin, 60 69­70 Sokoto (affluent du Niger Moyen), objectifs, 63­64 17, 43 phases, 64 Le Bassin du fleuve Niger compte approximativement 100 million d'habitants et constitue une richesse vitale mais complexe de l'Afrique de l'Ouest et Centrale. En traversant neuf pays--le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger et le Nigeria--le fleuve Niger contribue aux moyens d'existence et à la géopolitique de ces pays. Le Niger est aussi l'origine d'une identité, une voie de migration et de commerce, mais également une source potentielle de conflits et un catalyseur de la coopération. La coopération entre les décideurs et les utilisateurs est cruciale pour lutter contre les menaces sur les ressources hydrauliques. L'Autorité du Bassin du Niger (ABN) a pour mandat d'encourager cette coopération et la mise en valeur commune des ressources du bassin. Grâce à un cadre amélioré et à un processus de Vision commune, l'ABN relance son engagement à assurer la mise en valeur et la gestion durables des ressources du Bassin. Le Bassin du fleuve Niger : Vers une vision de développement durable examine la géologie, l'hydrologie, le climat, la qualité et l'utilisation des eaux du Bassin du Niger, et offre une approche de mise en valeur durable de ses ressources hydrauliques. Cet examen tente de cerner le spectre complet des valeurs et des avantages de l'écosystème du Niger et soutient l'intégration de la science et des prises de décisions comme outil de gestion coopérative transfrontière de l'environnement et des ressources en eau. BANQUE MONDIALE ISBN 0-8213-6402-2