MADAGASCAR ÉVOLUTIONS ÉCON0MIQUES RÉCENTES Favoriser L'Inclusion Financière Juin 2018 TABLE DES MATIÈRES Acronymes iii Avant-propos iv Remerciements v Première Partie: Evolutions économiques récentes 1 Le Secteur réel 2 Le Secteur extérieur 7 Secteur monétaire 9 Politique fiscale 15 Deuxième Partie: Perspectives économiques 18 Troisième Partie: Exploiter la technologie pour promouvoir l'inclusion financière 20 Pourquoi l’inclusion financière est-elle importante? 21 Qu'est-ce qui motive la croissance de l'argent mobile? 22 Comment peuvent d'autres services financiers sauter sur le train en marche numérique? 23 i. Opportunités pour les Institutions de Microfinance 23 ii. Opportunités pour les Banques 28 Quel serait le futur pour l'inclusion financière à Madagascar? 30 Conclusion 31 Références 32 FIGURES Figure 1 Le secteur des services a été le contributeur le plus important à la croissance en 2017 2 Figure 2 De meilleures précipitations stimulent la production hydroélectrique 3 Figure 3 Les prix mondiaux du pétrole ont augmenté depuis juin 2017, mais les variations de prix à la pompe ont été sporadiques 3 Figure 4 Le rendement des capitaux propres se compare favorablement avec celui des autres pays dans la région (pourcentage en 2017) 5 Figure 5 Le rendement des actifs est également l’un des plus performants dans la région (pourcentage en 2017) 5 Figure 6 Le ratio d’adéquation du capital est à l’extrémité inférieure par rapport à celui des pairs (pourcentage en 2016) 5 Figure 7 Bien que le ratio des prêts non productifs soit similaire à celui des pays comparateurs (pourcentage en 2016) 5 Figure 8 Le déficit du compte courant reste faible 8 Figure 9 Les exportations sont de plus en plus concentrées 8 i Figure 10 Les exportations sont dominées par la vanille, les vêtements et le nickel 8 Figure 11 Les importations ont augmenté en 2017 par rapport aux années précédentes 8 Figure 12 L’écart d’inflation dans les principales villes s’est réduit en 2017 10 Figure 13 Le taux d’inflation dans les pays voisins s’est atténué à partir du 3è trimestre de 2017 10 Figure 14 Les prix plus élevés de riz ont contribué en majeure partie à l’iinflation 10 Figure 15 La hausse du prix du riz de production locale s’est accélérée à travers le pays 11 Figure 16 Le prix du riz importé est plus élevé dans la capitale et dans le nord du pays 11 Figure 17 Les intermédiaires du marché capturent plus de la moitié des bénéfices le long de la chaîne de valeur 11 Figure 18 L’ariary a suivi une considérable tendance à la dépréciation 12 Figure 19 Les prêts au secteur privé ont repris, grâce surtout aux crédits de court terme 13 Figure 20 Figure 20 : Après une chute des taux d'intérêt des banques commerciales au début de l'année, il y a maintenant une augmentation 13 Figure 21 Les prêts à long terme ont diminué Variation annuelle (millions de MGA) 13 Figure 22 L'augmentation des recettes d'exportation contribue à l'augmentation de la monnaie en circulation 13 Figure 23 Type d'institution et taux d'intérêt effectif moyen à Madagascar 14 Figure 24 Taux d'intérêt dans les pays de comparaison 14 Figure 25 Il y a eu une amélioration constante en matière de collecte de recettes fiscales 16 Figure 26 En 2018, les dépenses d’investissement devraient augmenter et les dépenses courantes diminuer 16 Figure 27 Bien que le nombre de comptes d'argent mobile à Madagascar soit toujours au-dessous de celui des pays pairs … 22 Figure 28 Il y a eu une croissance exponentielle du nombre de points de vente d’argent mobile au cours des dernières années 22 Figure 29 L'exclusion financière est particulièrement répandue en milieu rural 24 Figure 30 Les femmes sont plus susceptibles d'utiliser les services financiers informels que les hommes 24 Figure 31 Moins de 10 pour cent des Malagasy ont un compte de dépôt – un des niveaux les plus bas en Afrique 28 ENCADRÉS Encadré 1 Le Secteur bancaire considérablement rentable de Madagascar 4 Encadré 2 Riz : Qu’est-ce qui se cache derrière la flambée des prix ? 10 Encadré 3 Achetez maintenant… et payez plus tard: Qu'est-ce qui détermine les taux d'intérêt à Madagascar? 14 Encadré 4 Des institutions de microfinance exploitant la technologie numérique au Kenya et au Malawi 25 Encadré 5 Modifications règlementaires majeures dans le Secteur financier 27 Encadré 6 Comment les banques au Kenya innovent pour accroître l'inclusion financière 29 Encadré 7 Madagascar –Stratégie nationale pour l’inclusion financière (2018-2022) 30 TABLEAUS Tableau 1 Sélection de données macroéconomiques 6 Tableau 2 Balance des Paiements (en millions USD) 9 Tableau 3 Opérations budgétaires du Gouvernement central (pourcentage du PIB) 16 Tableau 4 Le Secteur de la Microfinance – Faits saillants 24 ii ACRONYMES AGOA Loi sur la Croissance et les Opportunités Economiques en Afrique DPO Opérations de Politique de Développement (Appui Budgétaire) ASS Afrique subsaharienne ATM Distributeur automatique de billet BCM Banque Centrale de Madagascar BM Banque mondiale CGAP Groupe Consultatif d’Assistance aux Pauvres DSA Analyse de la viabilité de la dette FAS Enquête sur l’accès aux services financiers FMI Fonds Monétaire International GBM Groupe de la Banque mondiale G2P Gouvernement à personne GPPC Garantie de portefeuille partielle pour les crédits IMFs Institutions de microfinance INSTAT Institut National de la Statistique IPC Indice des Prix à la Consommation JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy (Entreprise publique d'approvisionnement en eau et electricité) MEP Ministère en charge de l'Economie et du Plan MFB Ministère en charge des Finances et du Budget MPME Micro, Petites et Moyennes Entreprises P2G Personne à Gouvernement PASEF Projet D'Appui aux Services Financiers PIB Produit Intérieur Brut PPP Partenariat Public Privé SIG Système d'Information de Gestion SMS Short Message Services WEO Perspectives de l'économie mondiale iii AVANT-PROPOS Bienvenue à l'édition de juin 2018 du rapport Madagascar : Évolutions économiques récentes de la Banque mondiale, qui fait le point sur les développements économiques récents et présente nos perspectives à moyen terme.1 Globalement, l'économie se porte bien, avec une croissance estimée à 4,2 pourcent en 2017 et à 5,0 pourcent en 2018. Les facteurs de croissance sont nombreux, notamment la demande accrue de services de transport, un secteur bancaire rentable et une bonne performance des activités de production de biens et services dans les zones franches économiques, contribuant à de solides recettes d'exportation et à l'accumulation de réserves. Cependant, malgré cette performance macroéconomique plutôt robuste, les pauvres à Madagascar ont été confrontés à des conditions climatiques défavorables qui ont entraîné une contraction du secteur agricole. La production locale de riz a chuté et les prix ont monté en flèche. Ces événements ont contribué à une augmentation de l'inflation alimentaire, érodant directement le pouvoir d'achat des pauvres et de ceux qui dépendent de l'agriculture de subsistance pour leur sécurité alimentaire. Ces évolutions soulignent l'importance d’étendre les bienfaits de la croissance aux pauvres, afin que l’amélioration des conditions de vie soient ressenties par un plus large éventail de la population. Et ici j’attire l’attention sur la section spéciale du présent rapport, qui traite de l'inclusion financière. Au cours des dernières années, des modèles de réussite se sont développés, où l'argent mobile s'est élargi pour augmenter l'accès des individus et des entreprises aux services financiers. Ces opportunités offrent un moyen d’épargner l'argent en toute sécurité, tout en augmentant l'accès à d'autres services tels que le crédit en temps de crise et l'assurance pour se préparer aux mauvais jours. À moyen terme, la prévision d’une croissance économique positive est maintenue. La croissance devrait atteindre 5,4 pourcent en 2019 et s’établir autour de 5,1 pourcent à moyen terme. Ces perspectives reposent sur une prévision de croissance estimée à environ 3,0 pourcent du PIB à moyen terme dans les économies avancées qui devrait favoriser une demande constante des biens et services provenant de Madagascar. Ces perspectives se fondent également sur les hypothèses de la réalisation du plan d'investissement ambitieux du Gouvernement et d’un environnement politique stable. Nous espérons que la présente édition de Madagascar : Évolutions économiques récentes contribuera à éclairer le débat public sur les performances économiques actuelles du pays, et les types de politiques qui pourraient stimuler une croissance inclusive au profit de toutes les parties de la société malgache. Coralie Gevers Représentant Résident, Madagascar Banque mondiale 1 La date limite pour toutes les données dans le présent document est le mois de mai 2018. iv REMERCIEMENT La présente édition de Madagascar : Évolutions économiques récentes a été préparée par une équipe dirigée par Natasha Sharma (Economiste principale, GMTA4). L'équipe est constituée de Faniry Razafimanantsoa (Economiste, GMTA4) et Prisca Mamitiana (Consultante, GMTDR). La section spéciale sur l'inclusion financière a été préparée par une équipe composée de Francesco Strobbe (Spécialiste principale du secteur financier, GFCAE), Natasha Sharma (Economiste principale, GMTA4), Christoph Theodor Friedrich Ungerer (Economiste, GMTE3), Noro Aina Andriamihaja (Spécialiste principale du secteur financier, GFCAS), et Tenin Fatimata Dicko (Spécialiste du secteur financier, GFCAW). Le rapport a été préparé sous la supervision et la direction générales de Mark Lundell (Directeur Pays, AFCS2), Mathew Verghis (Practice Manager, GMTA4), Coralie Gevers (Représentant Résident, AFCS2), Carolin Geginat (Responsable de Programme, AFCS2), Ajai Nair (Spécialiste principal du secteur financier, GFCAS), et Douglas Pearce (Practice Manager, GFCAS). L’équipe souhaiterait également remercier ses interlocuteurs au niveau du gouvernement pour le partage des données utilisées pour les analyses, Norosoa Rakotomena pour les travaux de traduction, Cybil Maradza pour la mise en page, Dia Styvanley (Chargée de communication, AFREC) pour ses appuis en matière de communication, et Rondro Rajaobelison (Assistante de Programme, AFMMG) pour son assistance en termes de logistique. v ii PREMIÈRE PARTIE EVOLUTIONS ÉCONOMIQUES RÉCENTES 1 Le Secteur réel 1. La croissance économique au cours des quatre biens et services dans les zones franches économiques où dernières années s'est constamment améliorée. La les investisseurs bénéficient de généreuses incitations croissance du PIB s'est accélérée de 2,3 pourcent en fiscales et d'une main-d'œuvre abordable. Cependant, 2013 à environ 4,2 pourcent en 2017, et devrait atteindre la performance du secteur primaire continue d'être 5,0 pourcent en 2018.2 Depuis 2015, le principal moteur décevante, avec une contraction de la production d'un de croissance est le secteur tertiaire, caractérisé par point de pourcentage en 2017. Les sections suivantes un secteur privé modeste mais dynamique. Les activités examinent les évolutions dans chacun des principaux industrielles ont été soutenues par la production de secteurs de l'économie. Figure 1: Le secteur des services a été le contributeur le plus important à la croissance en 20173 Contribution à la croissance par secteur, 2010-2018 6 5 4 3 2 1 0 -1 -2 -3 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017e 2018p Primaire Secondaire Tertiaire Impôts indirects Croissance PIB Source : INSTAT, MEP, et calculs effectués par les Services de la Banque mondiale, mai 2018 2. La performance constamment médiocre du secteur à l'utilisation minimale de techniques agricoles modernes, agricole signifie que la majorité de la population ne au manque de connectivité aux marchés pour faciliter le ressent pas les retombées de la croissance économique. transport des marchandises et à une grande vulnérabilité Environ 80 pourcent de la population exerce des activités aux fluctuations climatiques. Les ménages ruraux ont peu agricoles, principalement dans les zones rurales où d'activités non agricoles génératrices de revenus pour l'agriculture de subsistance est la principale source atténuer l'impact des chocs météorologiques. de revenus. Entre 2001 et 2012 (dernières données disponibles), 77 pourcent de la population rurale vivait en 3. Les conditions climatiques de Madagascar peuvent dessous du seuil national de pauvreté - un chiffre qui est être à la fois une bénédiction et une malédiction pour resté inchangé. Et entre 2014 et 2017, le secteur agricole les performances agricoles. Le climat unique du pays a s'est contracté en moyenne de 0,8 pourcent par an. Ce qui permis à certaines cultures de rente comme la vanille, indique que la croissance économique de ces dernières le girofle et d'autres épices à prospérer et à soutenir les années ne s’est pas traduite par une amélioration moyens de subsistance des agriculteurs engagés dans ces significative du bien-être de la population rurale. Le secteurs agroalimentaires. Malgré les effets des cyclones secteur agricole est limité par une faible productivité due Ava et Eliakim au début de l'année 2018, les recettes tirées 2 Le gouvernement a récemment rebasé ses chiffres du PIB, qui sont en cours d’analyses. Les nouveaux calculs devraient être incorporés à la fin de 2018. 3 Le Produit Intérieur Brut est l’indicateur le plus employé pour mesurer l’activité économique. Le PIB peut être mesuré suivant trois méthodologies : l’approche production, l’approche dépense, et l’approche revenu. Le graphique ci-dessus montre le PIB mesuré par l’approche production, incluant la valeur de tous les biens et services produits au sein de l’économie. La première étape consiste à calculer la valeur ajoutée créée à partir du prix de base de la production. Pour convertir cette mesure au prix du marché, les taxes sur la production doivent être ajoutées et les subventions sur les produits soustraites. 2 de la production de vanille sont restées fortes car les des technologies de l’information et de communication prix demeurent élevés. Ce qui devrait attirer de nouveaux entrepris dans les zones franches économiques continuent agriculteurs cherchant également à bénéficier de prix d'enregistrer une croissance régulière. La pluviométrie élevés. Cependant, la grave sècheresse et les cyclones est également favorable à la production hydroélectrique, de 2017 ont réduit l'offre de riz produit localement avec un ratio de production hydroélectrique par rapport (principale denrée de base du pays) d'environ 20 pourcent. à la production totale d'énergie atteignant 57.6 pourcent En conséquence, le secteur agricole (en tant que sous- en moyenne durant les quatre premier mois de 2018, secteur du secteur primaire) s'est contracté d'environ comparé à 44.2 pourcent au cours de la même période 6,6 pour cent en 2017. Une pluviométrie plus favorable en en 2017. Cependant, comme l'on continue de dépendre 2018 devrait accroître la production de riz, apporter une globalement de l'énergie thermique, à travers des meilleure récolte et améliorer la sécurité alimentaire générateurs onéreux fonctionnant au gasoil, la hausse des plus vulnérables. Dans l'ensemble, le secteur de mondiale des prix du carburant contribue à l'augmentation l'agriculture devrait connaître une croissance annuelle des coûts de production. Cela se répercute sur les coûts de 4,5 pourcent en 2018. de production pour l'industrie. Le recours progressif à des sources d'énergie renouvelables, tirant profit des 4. Les activités industrielles enregistrent de bons importantes ressources hydroélectriques de Madagascar résultats. La croissance des activités du secteur aidera à long terme à réduire la dépendance à l'énergie secondaire est estimée à 8,9 pour cent en 2017 et à 6,7 thermique et à augmenter l'approvisionnement d'une pour cent en 2018. La production de biens destinés à manière écologiquement durable. l'exportation et les services offshore dans les domaines Figure 2: Une meilleure pluviométrie stimule la Figure 3: Les prix mondiaux du pétrole ont augmenté production hydroélectrique depuis juin 2017, mais les variations des Gigawatt heures prix à la pompe ont été sporadiques 160 90 4 Prix mondiaux du pétrole le Evolution mensuelle du prix 140 80 3 120 70 2 du diesel (%) 60 1 (Brent USD) 100 50 0 80 40 -1 60 30 -2 40 20 -3 20 10 -4 - 0 -5 Sept-15 Déc-15 Mars-16 Juin-16 Sept-16 Déc-16 Mars-17 Juin-17 Sept-17 Déc-17 Mars-18 Juin-17 Août-17 Oct-17 Déc-17 Févr-18 Avr-18 Hydraulique Thermique Prix mondiaux du pétrole Prix du diesel à la pompe Source : INSTAT (TBE) et JIRAMA Source : Banque mondiale, Office Malgache des Hydrocarbures et calcul des Services de la Banque mondiale 5. Une demande constante de services tels que le particulièrement bonnes, avec une croissance estimée à commerce et les transports a contribué à une expansion 4,1 pourcent en 2017 et projetée à 4,5 pourcent en 2018. La modérée des activités du secteur tertiaire. La croissance valeur ajoutée dans le secteur bancaire, un secteur qui annuelle du secteur des services a été estimée à 5,2 est considérablement rentable, continue de progresser pourcent en 2017 et devrait atteindre 5,4 pourcent en (voir Encadré 1). En 2017, le secteur bancaire a contribué 2018. L'augmentation de la demande de services liés aux à hauteur de 0,43 pourcent du PIB aux recettes fiscales. transports s'explique en partie par le développement du Cependant, la majorité de la population n'a pas accès tourisme intérieur. Parmi les composants du secteur des aux services bancaires et dépend largement de services services, le commerce a enregistré des performances financiers alternatifs (cf. Partie 3). 3 Encadré 1: Le Secteur bancaire considérablement rentable de Madagascar Depuis des siècles, les banques ont toujours joué un rôle détenant des participations dans trois des grandes important dans l'économie. Les banques peuvent vous banques. Cette concentration peut être une source de aider à gérer votre argent en le gardant dans un compte vulnérabilité, car si quelques grandes entreprises sont et réduire ainsi les risques de perte ou de vol d’argent. incapables de rembourser leurs prêts, cela pourrait Les banques prêtent de l'argent à des clients tels que avoir des conséquences majeures. Cependant, une forte des particuliers et des entreprises moyennant un coût participation étrangère est considérée comme une source connu sous le nom de taux d'intérêt (cf. Encadré 3). Et les de force puisque la société mère peut généralement banques peuvent aider à payer des biens et des services, soutenir une filiale en cas de difficulté. par exemple, en fournissant à leurs clients de l'argent ou une carte de crédit ou de débit. Cependant, à Madagascar, Dans l'ensemble, le secteur bancaire est financièrement l'utilisation des services bancaires est faible : moins de dix solide. Pendant la crise financière mondiale, les pourcent de la population dispose d'un compte de dépôt; vulnérabilités du secteur financier ont engendré des coûts un chiffre comparable au Soudan du Sud et à la Guinée importants pour les gouvernements du monde entier, raison (cf. Partie 3 sur l'inclusion financière). pour laquelle il est essentiel d'évaluer régulièrement les performances et les domaines potentiels de faiblesse. À Malgré la portée limitée des services bancaires, le Madagascar, toutes les banques satisfont aux exigences secteur est très rentable. Entre 2013 et 2017, le rendement minimales en matière d'adéquation des fonds propres, des capitaux propres est passé de 30 pourcent à près de avec un ratio global de capital sur actifs à risque de 13,6 42 pourcent. Cela signifie que le montant des bénéfices pourcent dans l’ensemble, bien au-dessus du minimum réalisés en pourcentage des capitaux propres a augmenté requis de 8 pourcent. Sous réserve des fluctuations de près de 30 pourcent. Ce niveau de rentabilité se saisonnières, la liquidité est généralement abondante, les compare avantageusement à celui des autres pays de la dépôts globaux des banques dépassant les prêts, bien que région, mais peut également refléter l'aversion au risque certaines banques soient plus exposées que d'autres aux de prêter à de nouveaux clients. De même, le rendement risques de liquidité. Le risque d'insolvabilité est faible mais des actifs à Madagascar est également performant par le ratio d'adéquation des fonds propres (qui repose sur une rapport à d'autres pays. évaluation des risques pour chaque type d'actif bancaire) se situe à l'extrémité inférieure par rapport aux autres pays de Une rentabilité élevée signifie que l’État a reçu de larges la région. Le ratio des créances improductives par rapport dividendes. L'État détient des parts allant de 9,4 pourcent aux prêts totaux est d'environ 8 pour cent et se situe à un à 32,5 pour cent du capital des banques. Les dividendes niveau similaire à celui des autres pays de la région. provenant de toutes les institutions financères ont représenté 52 pourcent des dividendes totales reçues par Les vulnérabilités potentielles dans le secteur bancaire l’État en 2016 et 34.2 en 2017. La régression de la contribution pourraient découler des risques de crédit et d'une forte du secteur financier aux dividendes du gouvernement en détérioration de la situation macroéconomique. En juin 2017, 2017 est expliquée par le paiement de dividendes par les un test de résistance mené par la Banque centrale pour évaluer entreprises hors secteur financier et par le non-paiement les sources possibles de pression a montré que les indicateurs à temps des dividendes de la part d’une institution financiers restaient supérieurs aux exigences minimales. Le d’assurance. Les banques ont aussi contribué à hauteur risque de crédit constitue la principale source de risque et de 0.43 pourcent du PIB de recettes fiscales en 2017. pourrait conduire à une sous-capitalisation des banques mais tout en demeurant solvable. Une baisse significative de Le secteur bancaire est très concentré. Bien qu'il la performance économique pourrait également affecter la existe onze banques opérant dans le pays, le secteur performance des banques locales dans le cas par exemple est fortement concentré autour de quatre banques, où les emprunteurs ne seraient pas en mesure de rembourser qui possèdent 87 pourcent du total des actifs du leurs prêts ou de faire des dépôts réguliers. Dans le cadre de secteur bancaire, 88 pourcent du total des dépôts et son mandat de maintenir la stabilité financière et d'informer des partagent entre eux 94 pourcent des bénéfices. Dix décisions de surveillance, la Banque centrale met régulièrement banques sur onze appartiennent à des étrangers, l'État à jour et publie l'évaluation de la stabilité financière. Sources : Evaluation de la stabilité du système financier, FMI 2016 et Rapport sur la stabilité du secteur financier, Banque Centrale de Madagascar 2017 4 Figure 4: Le rendement des capitaux propres se Figure 5: Le rendement des actifs est également compare favorablement avec les autres l’un des plus performants dans la région pays dans la région (pourcentage en 2017) (pourcentage en 2017) 160 14.0 140 12.0 120 10.0 100 8.0 80 6.0 60 40 4.0 20 2.0 - 0.0 Djibouti Maurice Guinée Tchad Ghana Afrique du Sud Lesotho Namibie Malawi Madagascar Cameroon Gabon Djibouti Maurice Afrique du Sud Tchad Guinée Namibie Lesotho Ghana Madagascar Cameroon Malawi Gabon Figure 6: Le ratio d’adéquation du capital est à Figure 7: Tandis que le ratio des créances non l’extrémité inférieure par rapport à celui productives est similaire à celui des pays des pairs (pourcentage en 2017) comparateurs (pourcentage en 2017) Défini comme le ratio du capital sur les actifs Valeur des prêts non productifs divisée par la pondérés en fonction des risques (pourcentage) valeur totale du portefeuille de prêts (pourcentage) 25 25 20 20 15 15 10 10 5 5 0 0 Gabon Cameroon Lesotho Madagascar Djibouti Namibie Ghana Afrique du Sud Guinée Tchad Maurice Malawi Namibie Afrique du Sud Lesotho Madagascar Maurice Malawi Gabon Guinée Cameroon Djibouti Ghana Tchad Source: Indicateurs de solidité financière du FMI, extraits en 2018 Bien que la croissance économiqe soit solide, le secteur agricole qui emploie 80 pourcent de la population s'est contracté 5 Tableau 1: Sélection de données macroéconomiques 2013 2014 2015 2016 2017 2018* 2019 2020 2021 2022 Réalisations Est Projections Secteur réel PIB (milliards d'Ariary) 23,397 25,775 28,585 31,769 35,835 40,548 45,809 51,251 56,857 62,717 Croissance du PIB réel (%) 2.3 3.3 3.1 4.2 4.2 5.0 5.4 5.3 5.2 4.9 PIB par tête (USD) 462 453 402 401 449 475 501 525 547 566 Croissance du PIB par tête (%) -0.5 0.6 0.4 1.4 1.4 2.2 2.6 2.6 2.4 2.2 Taux de chômage (définition du BIT) 0.9 1.2 1.8 1.8 1.8 1.8 1.8 1.9 1.9 1.9 Déflateur du PIB (changement annuel, en %) 5.1 6.6 7.6 6.7 8.3 7.8 7.2 6.3 5.5 5.2 Inflation, prix à la consommation ( % annuel, 6.3 6.0 7.6 7.0 9.0 7.7 6.4 6.0 5.4 5.0 fin d'année) Finances Publiques (%PIB) Recettes, hors dons 9.6 10.1 10.4 11.2 11.8 12.2 12.5 13.0 13.4 13.6 dont: Recettes fiscales 9.3 9.9 10.1 10.9 11.5 12.0 12.3 12.8 13.2 13.4 Dons 1.3 2.3 1.5 3.5 2.9 3.4 2.7 1.4 1.4 1.4 Total des dépenses (base engagement) 14.9 14.7 15.1 16.0 17.1 18.0 19.6 19.8 20.0 19.8 dont: Dépenses d'investissement 3.1 3.9 3.5 5.2 5.5 7.3 9.8 9.8 9.9 9.5 Solde global (base caisse) -2.0 -2.4 -3.7 -2.0 -2.3 -3.3 -4.6 -5.5 -5.2 -4.8 Total de la dette publique 33.9 34.7 41.3 38.4 36.0 35.1 36.5 39.0 41.3 43.4 Comptes monétaires (changement annuel, en %) Masse monétaire (M2) 9.0 9.8 15.8 21.3 19.3 13.4 13.7 17.3 16.8 14.2 Avoirs extérieurs nets -12.7 17.3 20.9 37.4 23.2 9.5 8.8 17.1 16.3 12.3 Avoirs intérieurs nets 8.0 8.3 11.4 10.8 14.1 15.1 15.7 15.4 15.5 14.2 dont: Crédit au secteur privé 16.7 18.4 16.5 8.2 18.4 14.0 15.4 15.0 14.4 14.0 Secteur extérieur (%du PIB) Exportations de biens 18.1 20.6 21.0 21.6 24.4 23.6 23.1 23.1 23.2 23.3 Importations de biens 30.7 30.2 28.7 28.6 31.4 32.1 31.5 32.2 32.6 32.6 Solde du compte courant -5.9 -0.3 -1.9 0.6 -0.3 -2.2 -3.4 -4.3 -4.6 -4.8 Investissements directs étrangers 5.2 2.9 4.5 4.5 3.1 3.1 3.2 3.3 3.4 3.4 Balance globale 0.7 0.2 1.0 2.9 2.0 0.4 0.3 1.0 1.0 0.6 Réserves étrangères (en mois d'importations) 2.2 2.5 2.9 3.9 4.0 4.1 4.1 4.2 4.3 4.3 Dettes extérieures 22.8 24.4 28.4 26.7 25.3 25.5 27.8 30.7 33.3 35.5 Termes de l'échange (changement en %) -0.1 -0.7 1.2 22.3 17.7 -1.8 0.7 0.9 0.6 0.3 Taux de change MGA/USD(moyenne) 2,207.0 2,414.8 2,933.5 3,176.5 3,116.0 … … … … … * Projections basées sur le projet de LFR (publié sur le siteweb du MFB) Source : Autorités malgaches, projections des Services du FMI et de la Banque mondiale, Indicateurs de Développement dans le Monde, mai 2018 6 Le Secteur extérieur 6. Le déficit du compte courant est resté à un niveau 8. Les exportations tendent à se concentrer autour faible. Les prix nettement supérieurs de la vanille et les d'un nombre limité de produits. Les performances en exportations croissantes de produits manufacturés à exportation se sont améliorées ces dernières années : forte intensité de main-d'œuvre ont stimulé les recettes le ratio exportations sur PIB est passé de 30 pourcent d'exportation en 2017. Les importations en produits en 2013 à 35 pourcent en 2017, reflétant également la d’alimentation (notamment le riz pour compenser le hausse des prix de la vanille. Cette tendance à la hausse déficit de la production intérieure) et d'équipements indique que l'économie est de plus en plus ouverte, relatifs aux projets d’investissements ont également que l'accès aux marchés extérieurs s'élargit et que les augmenté. Globalement, le déficit du compte courant est recettes d'exportation se sont accrues. Cependant, estimé à 0,3 pourcent du PIB en 2017. La même tendance l'indice de concentration des exportations tend à la est observée au premier trimestre 2018, avec les recettes hausse, ce qui signifie qu’un nombre plus limité de d'exportation continuant de tirer profit des prix élevés biens dominent le panier d'exportation.4 Au cours des de la vanille. Les financements externes sous forme de cinq dernières années, 58 pourcent en moyenne des prêts liés aux projets et dons ont financé le modeste exportations totales du pays ont été dominées par la déficit. En 2018, le déficit devrait être à 2,2 pourcent, les vanille, le nickel et le textile, qui ont également été les importations devant augmenter pour accompagner la principaux facteurs de la croissance des exportations. réalisation des projets d'investissement. 9. Cette concentration des exportations peut être une 7. Les fortes recettes d'exportation ont permis à la source de vulnérabilité. Une baisse inattendue de la Banque centrale de dépasser les prévisions en matière demande ou une forte variation des prix pourrait avoir d’accumulation de réserves de change. Madagascar un impact significatif sur les recettes d'exportation. Pour a un taux de change flottant, où la Banque centrale atténuer les risques potentiels, des mesures pourraient n'intervient que pour gérer la volatilité excessive des taux être prises pour diversifier les exportations et renforcer la de change et assurer des niveaux adéquats de liquidité. demande intérieure. Le développement des exportations Conformément à ces objectifs, la Banque centrale a de services observé récemment est encourageant, dont acheté des devises au deuxième semestre de 2017 pour par exemple les sous-traitances comme les centres atténuer les fluctuations des taux de change, portant d'appels et les autres activités dans le domaine des la couverture des réserves de change à l’équivalent de technologies de l’information et de la communication, et quatre mois d’importations à la fin de l’année. le tourisme.5 Les performances en exportation se sont améliorées, mais les exportations sont dominées par un nombre limité de produits : nickel, textile et vanille. 4 La concentration des exportations est mesurée ici par l'indice Herfindahl-Hirrschmann. Un indice plus proche de 1 indique que les exportations d'un pays sont fortement concentrées sur quelques produits. Les calculs ont été faits en utilisant la valeur des exportations. 5 Entre 2014 et 2016, plus de 70 nouvelles entreprises de TIC ont été créées à Madagascar, dont la plupart opèrent dans des activités offshore (Source : Economic Development Board of Madagascar). 7 Figure 8: Le déficit du compte courant reste faible Figure 9: Les exportations sont de plus en plus Solde du compte courant, 2009-18 (millions USD) concentrées Indice de concentration des exportations (Herfindahl-Hirrschmann) 500 0.300 0 0.250 -500 0.200 0.150 -1,000 0.100 -1,500 0.050 -2,000 0.000 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2009 2010 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017e 2018p IHH Courbe de tendance Figure 10: Les exportations sont dominées par la Figure 11: Les importations ont augmenté en 2017 vanille, le textile et le nickel par rapport aux années précédentes Exportations de biens, 2013-2018 (millions USD) Importations de biens, 2013-2018 (millions USD) 3,000 4,000 2,500 3,500 3,000 2,000 2,500 1,500 2,000 1,000 1,500 1,000 500 500 0 0 2013 2014 2015 2016 2017 2018 (Jan-Mai) 2013 2014 2015 2016 2017 2018 (Jan-Mai) Vanille Girofle Cobalt Nickel Riz Alimentation Textile Autres Produits pétroliers Equipement Matières premières Autres Source : MFB, BCM, Services du FMI et de la Banque mondiale 8 Tableau 2: Balance des Paiements (en millions USD)6 2016T1 2016T2 2016T3 2016T4 2017T1 2017T2 2017T3 2017T4 2018T1 1 – Transactions courantes 60, 5 -141, 2 -99, 7 230, 8 119, 9 -54, 8 -249, 1 146, 4 105, 7 1.1 Biens et services -12, 6 -144, 7 -158, 9 85, 8 27, 0 -98, 9 -327, 0 -21, 6 -58, 1 Balance commerciale -9, 6 -107, 3 -141, 9 -7, 4 -10, 9 -135, 3 -314, 2 10, 3 -47, 0 Exportations FOB 524, 6 501, 5 483, 2 651, 2 670, 9 628, 0 588, 5 917, 9 752, 8 Importations FOB 524, 6 501, 5 483, 2 651, 2 670, 9 628, 0 588, 5 917, 9 752, 8 Services nets -534, 2 -608, 8 -625, 0 -658, 5 -681, 8 -763, 3 -902, 6 -907, 6 -799, 7 1.2 Revenus -3, 0 -37, 4 -17, 0 93, 1 37, 9 36, 4 -12, 9 -31, 9 -11, 1 1.3 Transferts courants -70, 5 -145, 7 -88, 4 -103, 2 -69, 7 -98, 0 -84, 3 -102, 4 -37, 9 143, 6 149, 3 147, 7 248, 2 162, 6 142, 1 162, 2 270, 4 201, 7 2 – Compte de capital et d’opérations -38, 8 168, 3 202, 5 -55, 2 -135, 9 2, 4 349, 7 83, 0 -57, 6 financières 2.1 Comptes de capital 55, 7 29, 7 73, 0 117, 8 40, 4 52, 5 55, 8 85, 6 34, 8 2.2 Comptes d’opérations financières -94, 6 138, 6 129, 5 -173, 0 -176, 4 -50, 1 293, 9 -2, 7 -92, 4 3 - Erreurs et omissions 9, 9 -40, 8 -22, 0 15, 5 -2, 7 -17, 7 14, 1 -14, 6 -58, 0 4 – Balance globale 31, 6 -13, 7 80, 8 191, 1 -18, 8 -70, 0 114, 7 214, 8 -10, 0 Source : Banque centrale, mai 2018 Secteur monétaire 10. La hausse de l'inflation en 2017 a pesé sur le pouvoir rapport au budget des ménages et des mesures limitées d'achat de nombreux ménages. L'inflation en glissement pour protéger les pauvres des prix plus élevés. Les prix ont annuel a culminé à 9 pourcent à la fin de 2017. L'inflation évolué à des rythmes différents entre les principales villes en 2017 a été associée à la hausse des prix des denrées de Madagascar, le différentiel d'inflation se rétrécissant en alimentaires, en particulier celui du riz, et à l'augmentation période de hausse de l'inflation observée en 2017. du prix du gaz, eau et électricité et du logement. L'indice du prix du carburant et des lubrifiants a fortement 11. Les pressions inflationnistes ont commencé à s'atténuer augmenté au deuxième trimestre de 2017, avec une hausse au premier trimestre de 2018 mais les prix restent élevés mensuelle moyenne de 16,2 pourcent, contre une baisse comparés aux pays voisins. Les pressions inflationnistes mensuelle de 2 pourcent au cours des 12 mois précédents. ont commencé à s'atténuer au premier trimestre de 2018, La hausse des prix du carburant sur le marché intérieur en grande partie grâce à l'amélioration de l'offre de riz coïncide avec la hausse mondiale des prix du carburant, produit au pays. Au premier semestre de 2017, l'inflation à qui s'est reflétée avec quelques ajustements des prix à la Madagascar était comparable à celle des pays tels que le pompe. La hausse des prix de ces produits a surtout été Kenya. L'inflation a commencé à s'atténuer dans plusieurs préjudiciable pour les pauvres compte tenu de la part élevée pays voisins mais reste relativement élevée à Madagascar. des dépenses en produits pétroliers et alimentaires par L’inflation a commencé à s’atténuer au premier trimestre de 2018, soutenue par une amélioration de la production locale de riz. 6 FOB fait référence à ‘franc à bord,’ un terme commercial qui indique si le vendeur ou l’acheteur est responsable des marchandises endommagées ou détruites pendant le transport entre les deux parties. 9 Figure 12: L’écart d’inflation dans les principales Figure 13: Le taux d’inflation dans les pays voisins s’est villes s’est réduit en 2017 atténué à partir du 3è trimestre de 2017 Taux d’inflation en % Taux d’inflation en % 14 250 12 200 10 8 150 6 100 4 50 2 0 - Mars-16 Mai-16 Juil-16 Sept-16 Nov-16 Janv-17 Mars-17 Mai-17 Juil-17 Sept-17 Nov-17 Janv-18 Mars-18 Janv-17 Févr-17 Mars-17 Avr-17 Mai-17 Juin-17 Juil-17 Août-17 Sept-17 Oct-17 Nov-17 Déc-17 Janv-18 Févr-18 Mars-18 Kenya Tanzanie Afrique du Sud Mozambique Madagascar Sources : INSTAT, calcul effectué par les Services de la Banque mondiale Encadré 2: Riz : Qu’est-ce qui se cache derrière la flambée des prix ? Dans un pays où le riz est le principal aliment de base à (Banque mondiale, 2016). Et en milieu urbain où le riz est chaque repas, la population a vivement ressenti les effets largement acheté plutôt que produit, l’augmentation des prix d'une hausse de près de 30 pourcent des prix du riz en a considérablement affecté le pouvoir d'achat des ménages. 2017 suite à la réduction de l'offre locale à cause des chocs Bien que le taux d'inflation globale ait décéléré à 7,6 pourcent climatiques. En milieu rural, le taux élevé d'écart de pauvreté en mars 2018 comparé à 8.2 pourcent à la même période de 36,7 pourcent signifie que même de faibles changements de l'année précédente, les prix élevés du riz continuent de dans le prix d'achat des principaux biens de consommation prévaloir et représentent la moitié de l'augmentation de peuvent conduire une famille à sombrer dans la pauvreté l'inflation globale.7 Figure 14: Les prix de riz plus élevés ont constitué une source majeure de l’inflation Contribution à l’inflation (Principaux articles du panier de consommation) en pourcentage 10 8 6 4 2 0 2013 2014 2015 2016 2017 Mars-18 Alimentation (hors riz) Riz Logement, eau, électricité, gaz et autres Transport Tissus et vêtements Autres Inflation annuelle Source : INSTAT, calcul effectué par les services de la Banque mondiale Bien que le marché du riz ait été libéralisé depuis les vendent leurs riz pendant la période de récolte pour des années 1980, un nombre limité de vendeurs nets de riz besoins urgents d’argent ou parce qu'ils n'ont pas les domine toujours le marché. Certains ménages producteurs moyens de stocker le riz, puis achètent du riz à un coût 7 L’inflation est calculée en mesurant les variations de prix d’un panier de biens et services au cours de deux périodes de temps, où chaque article dans le panier est pondéré selon son importance. A Madagascar, les biens produits au niveau local représentent 76 pourcent du panier total. Le riz constitue 15 pour cent du panier de biens, dont 90 pourcent est produit au niveau local. 10 plus élevé pendant la période de soudure. La création d'un importé bénéficient tous deux de dépenses fiscales, ce qui en Observatoire du riz pour partager les informations sur le réalité agit comme un transfert des ménages ruraux pauvres marché est une mesure opportune et les informations vers des ménages urbains. gagneraient à être mieux exploitées. La faible productivité du riz est expliquée par l’ utilisation insuffisante d'engrais Des politiques adequatement ciblées pourraient aider et par le manque d'accès aux exploitations irriguées et les petits exploitants à tirer profit de la hausse des prix aux marchés d'intrants. du riz. À l'heure actuelle, les intermédiaires du marché accaparent plus de la moitié du prix de détail, du fait Madagascar produit du riz, mais reste importateur net car la des coûts élevés de logistique dus à la médiocrité des production nationale ne suit pas la croissance démographique. infrastructures de transport. D'autres mesures, comme Le riz importé est moins cher que le riz local dans toutes les l'utilisation ciblée d'engrais, la mitigation des effets des régions, et la réduction de l'offre locale au milieu de l’année aléas climatiques et l’élimination des dépenses fiscales 2017 a conduit à creuser l'écart des prix. Le riz importé est pour le riz importé afin d'encourager la production principalement consommé par les ménages urbains. En nationale, pourraient également être envisagées en vue période de réduction de l'offre locale, les ménages ruraux d’améliorer la productivité. tendent à réduire leur consommation. Le riz local et le riz Figure 15: Figure 15 : La hausse du prix du riz local Figure 16: Le riz importé coûte plus cher dans la s’est accélérée à travers le pays capitale et dans le nord du pays Ariary Ariary 2,700 2,700 2,200 2,200 1,700 1,700 1,200 1,200 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 Q3 Q1 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Antananarivo Toamasina Antananarivo Toamasina Mahajanga Antsiranana Mahajanga Antsiranana Sources : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), INSTAT, calculs effectués par les services de la Banque mondiale Figure 17: Les intermédiaires du marché capturent plus de la moitié du prix de détail le long de la chaîne de valeur Paddy et riz blanc - MGA/kg 2,500 2,000 1,500 1,000 500 0 Sofia Boeny Alaotra Mangoro Atsimo Andrefana Haute Matsiatra Menabe Ihorombe Itasy Vakinankaratra Analamanga Atsimo Atsinanana Vatovavy Fitovinary Anosy Amoron 'i Mania Atsinanana Androy Analanjirofo Paddy Riz - Prix de gros Riz - Prix au détail Source : Observatoire du riz, prix disponibles du 14 au 20 mai 2018 Sources : FAO, 2017; Banque mondiale, 2016; Banque mondiale, 2018; Observatoire du riz, 2018; Ministère des Finances, 2017; INSTAT, 2018. 11 12.La formulation de la politique monétaire a été 13. L'ariary a suivi une tendance à la dépréciation. Il y renforcée ces dernières années. Le Statut de la Banque a plusieurs facteurs qui affectent le taux de change à centrale mis à jour en 2016 (i) prévoit une limite plus stricte Madagascar. En général, les fêtes de fin d'année sont sur l'accès aux avances statutaires pour le financement marquées par une augmentation des importations des déficits budgétaires et (ii) a mis en place un comité contribuant à l'affaiblissement de l'ariary. A l'ouverture de politique monétaire chargé d'examiner la politique de la saison de la vanille en mai et en juin, l'Ariary monétaire tous les six mois pour en assurer la cohérence suit généralement une tendance à la hausse, avec avec les objectifs macroéconomiques du gouvernement et l’accroissement de la demande en monnaie locale pour gérer la liquidité dans le système bancaire. Conformément acheter des produits locaux. Pour gérer la volatilité sur à ces réformes, les prêts de la banque centrale au le marché, la banque centrale peut intervenir dans une gouvernement se sont progressivement rétractés à certaine mesure soit pour acheter ou vendre des devises mesure que les avances statutaires sont remboursées étrangères. La récente tendance à la dépréciation de (Figure 15). Le comité de politique monétaire a décidé l'ariary en termes nominaux continue de favoriser la en mai 2018 de maintenir inchangés le niveau du taux compétitivité des exportateurs. directeur et du taux de réserves obligatoires.8 Figure 18: L’ariary a suivi une considérable tendance à la dépréciation 10 5 0 -5 -10 -15 01/02/2018 01/06/2017 01/07/2017 01/08/2017 01/09/2017 01/10/2017 01/11/2017 01/12/2017 01/01/2018 01/04/2018 01/03/2018 01/05/2018 EUR USD Source: Banque Centrale de Madagascar, calculs effectués par les services de la Banque mondiale, mai 2018 14. L’octroi de crédit au secteur privé s’est amélioré, marchandises liées principalement aux transactions sur la principalement grâce aux crédits à court terme. L’octroi vanille. Les taux d'intérêt moyens ont baissé au début de de crédit au secteur privé a augmenté en moyenne de l'année mais la tendance s'est inversée depuis. Plusieurs 15 pourcent en glissement annuel entre septembre 2017 facteurs influent sur les taux des banques commerciales, et mars 2018, par rapport aux six mois précédents. Les notamment les niveaux de risque, le coût des opérations nouveaux prêts étaient majoritairement à court terme, et le coût du financement (cf. Encadré 3). pour des facilités de caisse et avances sur les stocks de 8 Banque centrale de Madagascar. Décision sur la politique monétaire du 4 mai 2018. 12 Figure 19: Les prêts au secteur privé ont repris Figure 20: Après une chute des taux d'intérêt des Crédit au gouvernement et à l'économie banques commerciales au début de l'année, (% variation en glissement annuel) une augmentation est maintenant constatée Taux (en pourcentage) 40 16 35 15 30 14 25 13 20 12 15 11 10 5 10 0 9 -5 8 Mars-16 Mai-16 Juil-16 Sept-16 Nov-16 Janv-17 Mars-17 Mai-17 Juil-17 Sept-17 Nov-17 Janv-18 Mars-18 Mars-16 Mai-16 Juil-16 Sept-16 Nov-16 Janv-17 Mars-17 Mai-17 Juil-17 Sept-17 Nov-17 Janv-18 Mars-18 Crédit au gourvernment Taux directeur de la BCM Crédit à l'économie Taux moyen pondéré découvert Taux moyen pondéré débiteur Source: CBM Figure 21: Les prêts à long terme ont diminué Figure 22: La période de pré-exportation de la vanille Variation annuelle (millions de MGA) est associée avec une augmentation de la monnaie en circulationn9 Variation annuelle en pourcentage 700,000 35 600,000 30 500,000 25 400,000 300,000 20 200,000 15 100,000 10 0 -100,000 5 -200,000 0 Mars-16 Mai-16 Juil-16 Sept-16 Nov-16 Janv-17 Mars-17 Mai-17 Juil-17 Sept-17 Nov-17 Janv-18 Mars-18 Mars-16 Mai-16 Juil-16 Sept-16 Nov-16 Janv-17 Mars-17 Mai-17 Juil-17 Sept-17 Nov-17 Janv-18 Mars-18e Crédit à court terme Crédit à moyen terme M3 Base monétaire Crédit à long terme Source: CBM 9 La masse monétaire est une mesure de l’argent au sens large qui inclut en plus de l'argent physique tel que les billets de banque et les pièces de monnaie les dépôts à vue dans les banques commerciales et toute somme d’argent détenue dans des comptes facilement accessibles. 13 Encadré 3: Achetez maintenant… et payez plus tard: Qu'est-ce qui détermine les taux d'intérêt à Madagascar? Les taux d'intérêt sont considérés comme le privilège des banques de microfinance et ensuite des banques d'emprunter de l'argent qui doit être remboursé plus tard. conventionnelles (Figure 23). Cependant, les taux d'intérêt À Madagascar, les taux d'intérêt effectifs varient de 11 à 127 élevés ne sont en aucun cas uniques à Madagascar. Les pourcent, selon le type d'institution financière prêteuse. institutions financières dans des pays comme la Zambie, À l'extrémité supérieure, les institutions de microfinance le Ghana, le Malawi et la Tanzanie pratiquent des taux plus facturent les taux d'intérêt les plus élevés , suivies élevés qu'à Madagascar (Figure 24). Figure 23: Types d'institution et taux d'intérêt effectif Figure 24: Taux d'intérêt dans les pays de comparaison moyen à Madagascar Intervalle des taux d'intérêt effectifs sur les produits (en pourcentage) Banques conventionnelles 400 300 200 Microfinances-banques 100 0 Microfinances-non banques Ethiopie (2011) Madagascar (2015) Rwanda (2013) Mozambique (2011) Uganda (2013) Kenya (2013) Tanzanie (2013) Malawi (2013) Zambie (2011) Ghana (2013) Toutes 0 50 100 150 200 Intervalle des taux d'interêts effectifs sur les produits Taux d'interêt effectif moyen dans le pays (%) Les taux d'intérêt sont principalement déterminés par le coût réduits. Les principales mesures qui permettraient de réduire des opérations, le niveau de risque et le coût du financement. les coûts opérationnels et financiers incluent une : Les institutions de microfinance appliquent des taux d'intérêt plus élevés parce que les petits prêts sont plus coûteux à gérer • Utilisation de la technologie pour les transactions et sont couverts par peu ou pas de garanties, ce qui augmente électroniques pour suivre les crédits; les coûts d'exploitation et les niveaux de risque. Les banques, • Amélioration de la productivité en formant le personnel d’autre part, offrent largement des crédits à un segment plus et en utilisant des moyens plus efficaces d’octroyer restreint de la population. Néanmoins, les risques restent élevés des crédits; en raison des faiblesses institutionnelles liées au recouvrement • Augmentation du contrôle sur les coûts des pertes sur créances et à l'insolvabilité, c’est-à-dire qu'en administratifs; et cas de défaillance, les procédures de recouvrement sont • Mobilisation de volumes d'épargne plus importants considérées comme lentes, incertaines et coûteuses pour le qui pourraient être canalisés vers les banques en créancier. Le recours aux huissiers pour recouvrer des créances tant que liquidités. à Madagascar est jugé élevé par les institutions financières. D'autres risques de crédit résultent du manque de fiabilité des La réduction des risques peut être soutenue par une: états financiers pour les petites et moyennes entreprises, de l’insuffisance d'informations fournies par le Bureau central des • Amélioration du système de justice; risques, de la concentration du portefeuille et de la capacité • Mise en place d’un système centralisé d'enregistrement des établissements de crédit à évaluer le risque. des garanties ; • Renforcement du pouvoir des certificats fonciers en Il est important que les institutions financières établissent les garantie de l'accès au crédit; taux d'intérêt au niveau adéquat pour maintenir leurs profits • Amélioration et intégration de l'unité centrale de et être viables. Cependant, en améliorant l'environnement gestion des risques bancaires et l'unité de risque opérationnel et institutionnel, les taux d'intérêt peuvent être de microfinance; et 14 • Amélioration du risque de crédit (analyse, suivi, Enfin, il est possible d'améliorer le cadre institutionnel pour la recouvrement). détermination des taux d'intérêt commerciaux. Actuellement, l'instruction n ° 001 - CR / 08 du 28 avril 2008 donne aux banques La promotion de la concurrence et de la transparence la liberté d'établir les taux de prêt. En outre, l'ordonnance n ° pourrait également contribuer à réduire les taux 62-016 du 10 août 1962 fixe le taux d'intérêt légal et les taux d'intérêt en permettant aux consommateurs de faire d'intérêt conventionnels maximaux, ainsi que la réglementation des comparaisons et d'exercer des pressions pour des prêts. Cependant, cette ordonnance n'a pas été mise en abaisser les taux. Les banques sont généralement plus œuvre en raison d'inexistence de décrets d'application, des compétitives que les institutions de microfinance et sont difficultés d'interprétation et de faiblesse dans la capacité de plus transparentes sur les taux proposés. supervision et devrait ainsi être éliminée. Source : Étude sur les déterminants des taux d'intérêt à Madagascar, Projet d'appui aux services financiers, Banque mondiale, mai 2017 Politique fiscale 15. La collecte des recettes fiscales a enregistré une pourcent du PIB en 2018, en grande partie en raison d'une bonne performance au premier trimestre de l'année, les baisse des transferts vers JIRAMA, suite à l’accroissement réalisations dépassant les objectifs d'environ 0.3 pourcent de la production hydroélectrique. Les dépenses du PIB. Toutes les principales taxes (TVA et impôts sur d’investissement devraient passer de 5,5 pourcent du PIB les revenus) ont contribué à cette bonne performance, en 2017 à 7,3 pourcent en 2018, dont 4,8 pourcent du PIB essentiellement grâce au renforcement de l'administration sur financements extérieurs. Ces tendances de dépenses fiscale. La révision de la taxation sur les produits pétroliers sont conformes à la politique du gouvernement visant à en vigueur depuis janvier 2018 a également contribué à augmenter les investissements financés sur fonds publics cette hausse des recettes. Dans l’ensemble, la collecte et à réduire les transferts aux entreprises publiques. des recettes fiscales a atteint 11,5 pourcent du PIB en 2017, Cependant, les progrès relatifs à l’effort d’accroissement correspondant à une augmentation estimée à 0,6 points des dépenses sociales prioritaires, lesquelles sont restées de pourcentage du PIB par rapport à l'année précédente. stables à environ 1 pourcent du PIB, sont minimes. Si la dynamique de la réforme se maintient, la collecte des recettes fiscales pourrait atteindre 12,0 pourcent du PIB en 17. Le déficit budgétaire en 2017 est estimé à 2,3 pourcent 2018. Ce niveau reste faible par rapport à la moyenne en du PIB et devrait se creuser à 3,2 pourcent du PIB en 2018. Afrique subsaharienne (15,8 pourcent du PIB10), mais montre Le déficit est largement financé par des emprunts extérieurs néanmoins une amélioration constante. destinés aux projets d'investissement, qui devraient atteindre 2,5 pourcent du PIB en 2018. Les emprunts intérieurs sont 16. Globalement, les dépenses devraient passer de 17,1 projetés à 0,7 pourcent du PIB en 2018, représentant une pourcent du PIB en 2017 à 18,0 pourcent en 2018. La légère diminution par rapport à 0,9 pourcent du PIB l'année composition des dépenses devrait changer, avec une précédente. Les emprunts intérieurs se font principalement réduction des dépenses courantes et une augmentation par l'émission de bons du Trésor essentiellement souscrites des dépenses d’investissement. Les dépenses courantes par les banques commerciales. devraient passer de 11,7 pourcent du PIB en 2017 à 10,7 La collecte des impôts a montré une bonne performance au premier trimestre de l’année. 10 Indicateurs du développement dans le monde, dernières données disponibles 15 Figure 25: Il y a eu une amélioration constante en Figure 26: En 2018, les dépenses d’investissement matière de collecte de recettes fiscales devraient augmenter et les dépenses Pourcentage du PIB courantes diminuer 14 Pourcentage du PIB 12 18 16 10 14 8 12 10 6 8 4 6 2 4 2 0 0 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017e 2018p 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017e 2018p Recettes douanières Dépenses d'investissement Dépenses courantes Impôts domestiques Recettes fiscales nettes Total dépenses Salaires et traitements Source : MFB, Calculs et projections effectués par les Services du FMI et de la Banque mondiale Tableau 3: Opérations budgétaires du Gouvernement central (pourcentage du PIB) 2014 2015 2016 2017 2018 2018 Réalisations Estimations LFI Projections* Total des recettes et dons 12.4 11.8 14.7 14.7 15.1 15.7 Totales des recettes 10.1 10.4 11.2 11.8 12.1 12.2 Recettes fiscales 9.9 10.1 10.9 11.5 11.9 12.0 Recettes non-fiscales 0.2 0.3 0.3 0.3 0.2 0.2 Dons 2.3 1.5 3.5 2.9 3.0 3.4 Total des dépenses 14.7 15.1 16.0 17.1 18.0 18.0 Dépenses courantes 10.8 11.7 10.8 11.7 9.9 10.7 Salaires et traitements 5.6 5.5 5.6 5.8 5.7 5.8 Paiements d'intérêts 0.6 0.8 0.9 0.8 1.0 0.9 Biens et services 0.9 0.5 0.6 0.8 0.9 0.9 Transferts et subventions 3.2 3.4 3.1 4.1 2.2 2.6 Opérations du trésor (nettes) 0.6 1.4 0.6 0.2 0.1 0.4 Dépenses d'investissement 3.9 3.5 5.2 5.5 8.1 7.3 sur financement interne 1.2 1.0 1.2 2.0 2.4 2.5 sur financement externe 2.8 2.5 4.0 3.5 5.7 4.8 Solde global (base engagement) -2.3 -3.3 -1.3 -2.4 -3.0 -2.3 Paiement en instance (variation 0.6 0.1 0.5 0.7 … -0.4 de comptes créditeurs, += augmentation) -0.7 -0.5 -1.2 -0.6 -0.6 -0.6 Variation des arriérés intérieurs (+ = augmentation) -2.4 -3.7 -2.0 -2.3 -3.5 -3.2 16 2014 2015 2016 2017 2018 2018 Actuals Estimations LFI Projections* Solde global (y compris dons, base caisse) 2.4 3.7 2.0 2.3 3.5 3.2 Total des financements 1.2 2.2 0.7 1.4 3.1 2.5 Financement extérieur (principe de résidence) 1.2 2.0 1.4 0.9 0.4 0.7 Financement intérieur (principe de résidence) * Projections basées sur le projet de Loi de Finances Rectificatives, publié sur le site web du MFB Source : Autorités malgaches, projections des services du FMI et de la Banque mondiale, mai 2018 18. De manière générale, le risque de surendettement présentaient un risque élevé de surendettement, par extérieur de Madagascar reste modéré. Cela signifie que rapport à 18 pays en 2018. Sur l'ensemble du continent, la même si les niveaux globaux d'endettement sont gérables dette publique est passée d'une moyenne de 37 pourcent en cas de choc économique, comme une réduction de la du PIB en 2013 à 56 pourcent en 2016, avec plus des deux croissance, le risque sur la capacité du pays à rembourser tiers des pays connaissant une augmentation de plus de ses services de dette est modéré. La dernière évaluation 20 points de pourcentage.11 Un certain nombre de pays de la dette de Madagascar a été réalisée en mars 2018 ont recours à d'autres sources de financement de et montre que le ratio dette publique sur PIB est passé la dette, abandonnant le financement concessionnel de 38,4 pourcent du PIB en 2016 à environ 36,0 pourcent et en s’endettant sur le marché, à des taux d'intérêt du PIB en 2017. Les principales sources de vulnérabilités plus élevés. Même si Madagascar présente un risque aux perspectives de la dette pourraient découler d'une modéré de surendettement, comme le pays se croissance économique plus lente que prévue et d'une prépare à augmenter les investissements publics, dette éventuelle découlant de la matérialisation de passifs il est important de tirer des enseignements de ces contingents d'entreprises publiques peu performantes. tendances régionales en examinant attentivement les implications du financement par la dette conformément 19. En revanche, quelques pays d'Afrique subsaharienne à la Stratégie de la Dette à Moyen Terme, et en priorisant sont confrontés à des risques pour la viabilité de l’emprunt concessionnel. leur dette. En 2013, huit pays d'Afrique subsaharienne Bien que le risque de surendettement de Madagascar reste modéré, des niveaux élevés d’endettement de certaines entreprises d’Etat continuent de présenter un risque, soulignant l’importance d’améliorer les performances des entreprises publiques. 11 Africa Pulse, Banque mondiale, avril 2018 17 DEUXIÈME PARTIE PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 20. Les perspectives globales de croissance économique locaux. Les réformes en cours visant à améliorer la à moyen terme sont positives. Des perspectives connectivité des zones rurales devraient également favorables de croissance mondiale devraient maintenir contribuer au développement des activités non agricoles. une forte demande pour les biens et services Les revenus secondaires ainsi générés pourraient malgaches, contribuant à une augmentation des amortir les chocs des variations de la production agricole recettes d'exportation et des réserves internationales. laquelle est soumise à des conditions météorologiques Des conditions météorologiques favorables sont de bon changeantes. Le secteur tertiaire devrait continuer à être augure pour la production de riz et d'hydroélectricité. un levier de croissance, les services aux entreprises et L’actuel essor des prix de la vanille devrait encourager de au commerce devant suivre une tendance positive. La nouveaux petits exploitants agricoles dans le secteur de croissance est projetée à 5,4 pourcent en 2019 et autour la culture de la vanille, ce qui peut stimuler les revenus de 5,1 pourcent à moyen terme. 18 21. Étant donné les importants besoins de financement passer de 10,7 pourcent du PIB en 2018 à 9,9 pourcent en extérieur du pays, la pression sur le déficit du compte 2019, en supposant que le transfert vers la JIRAMA diminue courant devrait augmenter à moyen terme. Le déficit est à mesure que sa performance opérationnelle s'améliore et projeté à 3,4 pourcent en 2019, puis à 4,6 pourcent du PIB en que l'engagement d'éviter les subventions aux carburants moyenne sur la période 2020-2022, car une augmentation soit maintenu. D'un autre côté, les dépenses d’investissement des investissements publics devrait stimuler la demande devraient passer d'environ 7,3 pourcent du PIB en 2018 à 9,8 d'importations. Le déficit du compte courant devrait être pourcent en 2019 avec le projet du gouvernement d'augmenter compensé par les excédents dans les comptes de capital les dépenses d'investissement. et d’opérations financières provenant des prêts en faveur du secteur public et des investissements directs étrangers. 24. Ces perspectives macroéconomiques positives offrent des opportunités pour la réduction de la 22. La politique monétaire devrait continuer à se focaliser pauvreté. La prévision d’une croissance positive de sur le contrôle de l'inflation. L'inflation est estimée à 6,4 l'économie suggère que la proportion de la population pourcent en 2019 et la moyenne devrait être comprise malgache vivant sous le seuil de pauvreté est susceptible entre 5,4 et 6,0 pourcent entre 2020 et 2022. Les hypothèses de diminuer. L’incidence de pauvreté, basée sur le seuil de reposent sur une augmentation de l'offre de riz produit 1,90 USD par jour, devrait baisser de 75 pourcent en 2018 à localement, grâce à des conditions climatiques favorables, 73 pourcent en 2020.12 Avec l'augmentation des recettes et des hausses modérées des prix de l'énergie. Alors que les fiscales et la réduction des transferts aux entreprises conditions internationales d'approvisionnement en pétrole publiques peu performantes, plus de ressources sont demeurent incertaines, une réduction des prix du pétrole disponibles pour fournir des services publics tels que brut Brent est prévue en 2019, dans l’hypothèse que l'industrie l'éducation, la santé et les infrastructures publiques. américaine du schiste se développe comme prévu. Cependant, les expériences montrent que même si la croissance est importante, elle doit être inclusive et 23. À moyen terme, les dépenses publiques devraient soutenue par des institutions publiques solides pour avoir rester stables, et la composition évoluerait vers un impact sur la réduction de la pauvreté,. La résolution une réduction des dépenses courantes et une des contraintes identifiées dans la première partie du augmentation des dépenses d’investissement. Les présent rapport liées à la productivité du secteur rizicole dépenses publiques devraient passer de 18,0 pourcent du figure parmi l'un des moyens qui pourraient contribuer à PIB en 2018 à 19,7 pourcent en 2019, puis à 19,8 pourcent du une croissance plus inclusive à Madagascar. La troisième PIB en moyenne entre 2020 et 2022. Les dépenses publiques partie du rapport explore la manière selon laquelle un devraient être soutenues à la fois par une augmentation accès accru aux services financiers peut également des recettes fiscales et des emprunts extérieurs relatifs aux étendre les avantages de la croissance aux pauvres. projets déjà identifiés. Les dépenses courantes devraient Bien qu’une hausse de la croissance économique est prévue dans le moyen terme, il est essentiel de se focaliser sur une croissance inclusive pour réduire la pauvreté. 12 Perspectives de macro-pauvreté, 2018 (avec des projections de croissance mises à jour). 19 TROISIÈME PARTIE EXPLOITER LA TECHNOLOGIE POUR PROMOUVOIR L'INCLUSION FINANCIÈRE • Les niveaux de pénétration des banques à Madagascar que le pourcentage d'adultes ayant un compte sont parmi les plus bas en Afrique. Etendre l'accès au auprès d'une institution financière ou d'un service système financier aux 41 pourcent de la population d'argent mobile à Madagascar a doublé au cours actuellement non bancarisées permettra aux individus des 3 dernières années (de 9 pourcent en 2014 à 18 d’épargner et de faire des transactions financières de pourcent en 2017) mais reste encore bien en dessous manière plus sûre à l'avenir. Ceci ouvrira également de la moyenne de l’ASS de 43 pourcent. des opportunités à ceux qui auparavant n'étaient pas en mesure d'accéder au crédit pour démarrer ou • Une expansion rapide de l'argent mobile offre des développer une activité. possibilités d'accroître l'inclusion financière. La croissance du secteur est facilitée par un nouveau • Les données Findex récemment publiées montrent règlement sur la monnaie électronique qui permet 20 aux institutions financières autres que les banques pour donner un aperçu de la probabilité qu'une d'émettre de la monnaie électronique. personne rembourse un prêt. Une loi sur le bureau de crédit nouvellement promulguée constitue une porte • Les partenariats numériques entre les institutions de d’entrée sur le marché malgache pour les bureaux de microfinance, un segment de marché en croissance, et crédit privés . Ces bureaux de crédit constitueront une les opérateurs d'argent mobile offrent une opportunité source d'information importante pour les banques qui pour augmenter la portée des opérateurs de réseaux cherchent à élargir leur clientèle. mobiles. • Une nouvelle stratégie nationale pour l'inclusion • La difficulté que les banques éprouvent pour évaluer la financière (2018-2022) a été adoptée pour soutenir solvabilité des clients potentiels en raison d'un manque les changements actuels dans l’environnement des d'informations sur ces futurs emprunteurs constitue services financiers de Madagascar. Elle donne la priorité l'un des obstacles actuels pour ceux qui essaient aux réformes visant à soutenir l'éducation financière, d'accéder au crédit.. Les bureaux de crédit jouent à promouvoir l'utilisation des services financiers et à un rôle important dans la collecte de données sur le renforcer les infrastructures de services financiers. comportement de remboursement de la population Accroître l’accès aux services financiers aux 41 pourcent de la population qui sont actuellement exclues est essentiel pour conserver, épargner et envoyer de l’argent en toute sécurité, ainsi que pour accéder au crédit et à d’autres services. Pourquoi l’inclusion financière est-elle importante ? Prenons le cas de Tantely, une enseignante de 28 ans qui les plus pauvres du monde, l'utilisation de l'argent mobile travaille à Tsihombe, dans le sud profond de Madagascar. a augmenté de façon spectaculaire à Madagascar - une Chaque mois, Tantely est obligée de voyager pendant deux augmentation de près de 5 fois en trois ans seulement - jours pour récupérer son salaire. En conséquence, elle mais à partir d'une base très faible.13 L'essor de l’accès de ne peut pas remplir son obligation d'enseigner à l'école la banque mobile aux services, tels que les comptes de locale, doit dépenser de l'argent pour le transport et doit transactions, le crédit et l'assurance, entre autres, créent demander à sa mère de garder ses enfants durant son des opportunités pour les particuliers et les entreprises absence, réduisant ainsi le temps que la famille peut qui ont été exclus du système bancaire formel. consacrer à des activités agricoles. La banque mobile est sur le point de changer cela. Grâce à une nouvelle initiative Néanmoins, les données de l'enquête Finscope 201614 pilote, Tantely recevra bientôt son salaire à partir de son indiquaient que 41 pourcent des ménages malgaches téléphone portable. Cela lui permettra de passer plus de sont complètement déconnectés du système financier, temps en classe et d'être disponible pour participer à des ce qui suggère qu'il reste encore beaucoup à faire activités productives. avant que les avantages des innovations numériques deviennent généralisés et inclusifs. L'amélioration de Et Tantely n'est pas seule. En dépit d'être l'un des pays l'accès aux services financiers pour les femmes reste 13 En 2016 il y a eu 54,2 comptes d’argent mobile actifs par 1 000 adultes par rapport à 10,7 en 2013 (Enquête sur l’accès aux services financiers, FMI, 2017). 14 Finscope est une méthode d’enquête élaborée par FinMark Trust, une fondation indépendante, pour analyser les aspects financiers de la vie de la population. 21 une priorité, sachant que les femmes entrepreneurs particulier grâce à la banque mobile, et la manière dont sont plus susceptibles d’être contraintes par l'accès au d'autres segments du marché tels que les institutions crédit. Cette section explore le rôle que la technologie et de microfinance (IMF) et les banques peuvent rattraper l'innovation jouent pour accroître l'inclusion financière, en leur retard. La facilité d'ouverture d'un compte de monnaie électronique contribue à une augmentation des services bancaires mobiles. Qu'est-ce qui tire la croissance de l'argent mobile ? Environ 40 pourcent de la population malgache possède Money, Orange Money et Mvola, ont été autorisés à opérer un téléphone mobile, et seulement 4 pourcent de la en tant qu'intermédiaires dans le secteur bancaire. Une population utilise l’Internet. A mesure que le pays se gamme de services a commencé à être disponible tels développe, la demande en téléphones mobiles augmente que les dépôts et les retraits par monnaie électronique, le de même que la clientèle potentielle du système financier. transfert d'argent, principalement entre personnes, l'achat En 2010, trois opérateurs de téléphonie mobile, Airtel de crédit de communication, et le paiement de factures. Figure 27: Bien que le nombre de comptes d'argent Figure 28: Il y a eu une croissance exponentielle mobile à Madagascar soit toujours au- du nombre de points de vente d’argent dessous de celui des pays pairs … mobile au cours des dernières années Comptes mobiles actifs par 1 000 adultes (2016) Points de vente d’argent mobile enregistrés à Madagascar par 100 000 adultes Guinée-Bissau 100 Niger 92 90 Nigeria Madagascar 80 77 Zambie 70 Guinée Burkina Fasoa 60 Togo 55 50 Mali Zimbabwe 40 Cote d'ivoire 30 34 Rwanda 25 Ghana 20 16 Botswana 10 Namibie 7 0 0 200 400 600 800 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Source: FMI, Enquête sur l’accès aux services financiers, 2017 Un manque de revenus pour acheter un téléphone mobile et se rend compte que garder chez soi de l'argent liquide n’empêche pas l'utilisation de l'argent mobile. Prenons le est risqué. Or, ouvrir un compte bancaire n'est pas une cas de Andry, un étudiant de 17 ans qui aide sa mère dans option car la banque la plus proche se trouve trop loin, le commerce pour compléter le revenu familial. Andry couteux, et exige des documents d'identification difficiles ambitionne d'économiser pour ses études universitaires à acquérir. En réponse, les opérateurs de téléphonie 22 mobile ont adapté leur modèle commercial pour offrir un mécanisme d'assurance car les fonds sont sécurisés des services à une gamme de clientèle. En achetant une et il est possible de recevoir de l’argent en cas de besoin. carte SIM, les clients peuvent effectuer des opérations de dépôt et de retrait d’argent grâce à l'utilisation du Suite à l'essor rapide de la banque mobile, le Parlement téléphone mobile d'un agent mobile. Par ailleurs, pour la a adopté en décembre 2016 une nouvelle loi régissant la majorité de la population qui n'a pas accès à l'électricité, monnaie électronique et les institutions y afférentes. La l’usage accru des panneaux solaires mobiles offre une promulgation de cette loi permet aux opérateurs des réseaux source alternative pour recharger les téléphones mobiles. mobiles d'émettre de la monnaie électronique sans s'associer à une institution financière formelle telle qu'une banque ou un Le développement de l'accès et l'utilisation des comptes de réseau de microfinance, augmentant ainsi les opportunités monnaie électronique constituent une première étape vers pour les nouveaux venus sur le marché et encourageant la l'utilisation de services financiers plus avancés, y compris concurrence. La loi sur la monnaie électronique a renforcé les le crédit, car ils nécessitent des coûts d’évaluation plus bas bases juridiques du secteur, mettant en place les conditions et sont donc plus abordables que les banques. En outre, nécessaires à la poursuite de l'expansion du secteur (cf. les comptes de monnaie électronique peuvent constituer Encadré 5 sur les modifications du cadre réglementaire). Comment pourraient d'autres services financiers saisir les opportunités de la révolution numérique? Opportunités pour les Institutions de Microfinance Les institutions de microfinance (IMF) fournissent Les IMF à Madagascar dispose d’un potentiel important davantage de services financiers aux entrepreneurs pour servir une clientèle plus large, en particulier dans les à faible revenu pour qu’ils puissent bénéficier de régions rurales et éloignées, où le nombre de personnes services tels que les prêts collectifs, les microcrédits qui n'ont pas accès aux services financiers est beaucoup et à maturité courte, renforcés par des programmes plus élevé. L'enquête sur l'accès aux services financiers d'éducation financière pour stimuler la demande des de 2016 a montré que 46 pourcent de la population rurale consommateurs. En cinq ans seulement, le nombre de est totalement exclue du système financier, par rapport à ménages utilisant les services des IMF a augmenté de 31 pourcent de la population urbaine. De plus, seulement 55 pour cent.15 Le ratio encours de prêts sur PIB dans le 7 pourcent de la population rurale utilise des services secteur des IMF s'établit à 1,9 pourcent, plus élevé que la bancaires formels, un niveau bien plus bas comparé moyenne de l'Afrique subsaharienne de 0,55 pourcent.16La à la population urbaine où plus de 25 pourcent est portée du sous-secteur des IMF est particulièrement bancarisée (cf. Figure 29). Et bien qu'un nombre similaire importante pour les femmes, dont l’adhésion a augmenté d'hommes et de femmes soit exclu des services financiers, régulièrement, passant de 46 pourcent en 2011 à près moins de femmes entrepreneurs utilisent les services de 50 pourcent du portefeuille d’encours total des IMF financiers formels, ce qui représente un autre potentiel en 2017. de croissance. 15 Le taux de pénétration des ménages aux IMF a augmenté de 19,5 pourcent en 2011 à 31,6 pourcent vers 2016, Coordination nationale de la finance inclusive, 2016. 16 Convergences (2016) Baromètre de la Microfinance 2016. 23 Figure 29: L'exclusion financière est particulièrement Figure 30: Les femmes ont davantage recours aux répandue en milieu rural services financiers informels que les Pourcentage de la population ayant accès aux hommes Pourcentage de la population ayant accès aux services financiers services financiers 50 45 45 40 40 35 35 30 30 25 25 20 20 15 15 10 10 5 5 0 0 Bancarisé Autre Informel Exclu Bancarisé Autre Informel Exclu formel seulement formel seulement Urbain Rural Homme Femme Source: Finscope 2016 Tableau 4: Le Secteur de la Microfinance – Faits saillants 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Nombre de points de service 739 784 820 890 937 949 Taux de pénétration au niveau ménage (pourcentage) 19,50 22,69 24,60 28,10 29,60 30,40 Femmes clientes / membres (pourcentage) 45,91 45,92 47,03 48,33 48,51 48,88 Encours de prêts (millions Ar) 246 925 314 791 387 682 444 144 506 946 562 322 Crédit (pourcentage du PIB) 0,84 1,07 1,23 1,40 1,75 1,90 Encours d’épargne (million Ar) 195 492 233 530 309 434 382 182 487 462 510 473 Epargne (pourcentage du PIB) 0,666 0,794 0,98 1,21 1,69 1,72 Source : Coordination nationale de la finance inclusive (2016), Indicateurs de développement dans le monde, estimations effectuées par les services de la Banque mondiale L'expérience dans d'autres pays montre que l'extension des les transactions financières, elles ont du mal à s’étendre dans IMF dans plus de zones rurales présente des avantages les zones géographiques éloignées. Composant les deux significatifs. Par exemple, la disponibilité des services tiers de la population et combiné avec une faible densite de financiers dans les zones rurales en Inde a été associée population (42 habitants par kilomètre carre en moyenne), à une augmentation de l'épargne et des crédits et à l’accès de la population rurale aux IMF est rendu difficile à une réduction de 17 pourcent du ratio de pauvreté.17 Le cause des mauvaises liaisons de transport et l’insécurité. développement d'un vaste réseau de succursales rurales a permis à son tour aux ménages ruraux d'accumuler plus Plusieurs comptes de dépôt ‘inactifs’ sont déclarés par de capital et d'obtenir des prêts pour des investissements les IMF, qu'ils attribuent aux frais de transport élevés et à productifs à plus long terme. l'insécurité. Sept des 22 régions du pays principalement situées dans le centre de l'île près de la capitale et dans Parce que les IMF doivent avoir des bureaux pour effectuer la zone reliant la capitale au port de Tamatave, avec accès 17 Robin Burgess et Rohini Pande, 2005. Do rural Banks matter? Evidence from the Indian Social Banking Experiment. The American Economic Review, Vol.95, no.3. 24 aux infrastructures routières (Analamanga, Vakinankaratra, crédit, communiquer de nouveaux produits et encourager Alaotra Mangoro, Analanjirofo, Atsinanana, Sava et Itasy) l'épargne. Une étude menée en Tanzanie a montré que les accueillent plus de 65 pourcent des points de service de clients qui ont reçu des messages encourageant l'épargne la microfinance. ont cinq fois plus de probabilité d'épargner que ceux qui ne reçoivent pas de tels messages.18 L'utilisation de la monnaie Conscientes du potentiel de la monnaie électronique, trois IMF électronique offre également aux IMF la possibilité d'élargir ont établi des partenariats numériques avec des opérateurs leur portée et de limiter les risques de fraude, économisant de réseaux mobiles, et se concentrent initialement sur le ainsi 80 à 90 pourcent des coûts d'exploitation.19 (cf. Encadré 4 remboursement des prêts. Certaines IMF utilisent le SMS pour sur l'utilisation des solutions numériques par les IMF au Kenya rappeler aux clients leurs conditions de remboursement de et au Malawi). Encadré 4: Des institutions de microfinance exploitant la technologie numérique au Kenya et au Malawi Lancée en 2009 au Kenya, l'institution de numéraire afin de permettre à ses clients de microfinance Musoni a été le pionnier au début recevoir et de rembourser leurs prêts en utilisant de l'année 2012 de l'utilisation des applications M-PESA et Airtel Money; b) un module SMS qui mobiles comme outils pour remplacer ses permet l'envoi de rappels de paiement. En outre, KENYA succursales physiques. Musoni a utilisé Musoni a équipé son personnel de tablettes et deux modèles dans son parcours de finance de l'application Musoni en remplacement des numérique : a) En partenariat avec les deux formulaires papiers. Jusqu’en 2015, 75 000 prêts opérateurs de réseaux mobiles, Safaricom ont été décaissés par Musoni pour un montant & Airtel, pour procéder au paiement sans total de 23 millions USD. Afin d'accroître la couverture des zones rurales moins de dix minutes à la porte des clients, et et de mobiliser des dépôts à faible coût, NBS aucun document n'est requis, ce qui permet aux Bank a élaboré le produit Pafupi, un compte clientes de faire des opérations bancaires dans d'épargne mobile conçu pour éliminer les leur propre quartier. Les clients peuvent retirer MALAWI obstacles à l'épargne formelle des populations ou déposer de l'argent à n'importe quel magasin rurales à faible revenu, en particulier les qui sert d'agent de NBS Bank. femmes. Les comptes peuvent être ouverts en Source: Getting Digital Toolkit 1, United Nations Capital Development Fund, 2016 (Kenya) et MicroLead Handout VSLA, United Nations Capital Development Fund, 2017 (Malawi) Les changements règlementaires, avec l’adoption de la loi sur la monnaie électronique, la loi sur le Bureau de crédit et la loi sur la microfinance, favorisent la stabilité et la clarté dans le secteur financier. 18 http://www.cgap.org/blog/interactive-sms-drives-digital-savings-and-borrowing-tanzania 19 McKinsey & Company, 2016 25 L'absence d'un système d'information de gestion (SIG) bien les antécédents de remboursement d'un individu peuvent développé, a même de suivre les paiements en temps réel servir de “ garantie de réputation ” pour inciter les institutions constitue l'un des facteurs majeurs freinant le développement financières à accepter les demandes de prêt. Afin d'accroître des services financiers numériques des IMF à Madagascar. la disponibilité des informations pour les créanciers, une loi a L'absence de SIG automatisé limite la capacité des IMF à récemment été promulguée sur les bureaux de crédit pour intégrer les services mobiles et contribue à limiter la portée collecter et partager numériquement des informations sur des contrôles internes. Pour certaines IMF, une mise à niveau les antécédents de crédit et de paiement des institutions du SIG existant est nécessaire avec une adaptation mineure financières participantes. Cette nouvelle loi pourrait accroître pour permettre l'intégration avec les opérateurs de réseaux le potentiel de visibilité de la population essentiellement rurale mobiles. Cependant pour les autres IMF, le SIG n'est pas auprès des institutions financières (cf. Encadré 5 pour plus automatisé et nécessite une refonte complète. Sans soutien d'informations.) extérieur, la plupart des IMF ne peuvent se permettre de mettre à niveau leur SIG. Comme le secteur est actuellement Même si la croissance du sous-secteur des IMF ait en cours de restructuration, de nombreuses IMF rechignent indubitablement créé des opportunités, le rythme de à investir de manière significative dans des infrastructures développement des services s'est fait aux détriment tant que l’avenir de leur institution n’est pas clair. d’une détérioration de la qualité du portefeuille de crédit de certaines IMF. Le secteur a récemment vu l'échec L'obligation de fournir des garanties, qui est censée d'un important réseau d'IMF tandis qu'un autre est sous s'appliquer à 82 pourcent de la clientèle, et peut atteindre administration temporaire. Une consolidation du secteur est jusqu'à 120 pourcent de la valeur du prêt pour le premier attendue ainsi que l'introduction d'une supervision basée sur crédit constitue une autre contrainte à l'obtention d'un prêt. les risques. Une nouvelle loi sur la microfinance approuvée par Les garanties peuvent inclure des matériels constitués le Parlement en décembre 2017 devrait conduire à un secteur par la non- dépossession20 de stocks (crédit bancaire de financier plus stable et mieux supervisé, avec des niveaux plus céréales), du matériel professionnel, des titres fonciers élevés de confiance des clients de la microfinance par rapport et des biens non matériels tels que des dépôts de 10 à 30 au système notamment pour la sécurité de leurs dépôts (cf. pourcent de la valeur du prêt, et une caution de groupe, qui Encadré 5 pour plus d'informations). peut être compliquée à démontrer. Dans ces circonstances, Le taux de pénétration bancaire à Madagascar est faible mais, en s’appuyant sur les expériences des autres pays, la technologie peut aider à adapter les modèles d’affaires afin de surmonter le défi d’un réseau bancaire espacé. 20 Gage sans dépossession de stocks : dans cette situation, l’emprunteur retient le possession matérielle et la propriété de la sûreté donnée en garantie du prêt pendant la période de remboursement. 26 Encadré 5: Modifications règlementaires majeures dans le Secteur financier Depuis 2016, trois nouvelles lois portant sur le secteur non discriminatoires de l’emprunteur, possibilité financier ont été adoptées par le Parlement pour favoriser de partage transfrontalier, ainsi que l'octroi la stabilité et la clarté et mettre en place les conditions de d’agréments multiples pour créer un marché sain base pour un plus large développement. Un résumé des d’évaluation de crédit). De plus, le texte de loi est modifications réglementaires est présenté ci-dessous. parfaitement harmonisé avec la loi existante sur la confidentialité des données appliquée à Madagascar La loi sur la monnaie électronique (Loi n°2016-056 sur la et la jurisprudence associée. monnaie électronique et les établissements de monnaie électronique) • Impact sur l'inclusion financière : la loi a été conçue a été approuvée par le Parlement le 2 février 2017 et les pour soutenir le changement rapide imposé par les décrets d'application ont été publiés en septembre 2017. nouvelles technologies et typologies de données, et pour anticiper la participation au mécanisme de • Objectif de la loi : définit la monnaie électronique, bureau de crédit privé de tous les secteurs (financiers comment elle peut être utilisée, comment l'utilisateur et commerciaux, supervisés et non supervisés, est protégé, qui peut émettre de la monnaie prêteurs traditionnels et nouveaux prêteurs fintech), électronique et comment les émetteurs de monnaie augmentant ainsi de manière exponentielle les électronique sont règlementés. opportunités offertes à l'économie informelle pour • Caractéristiques innovantes majeures : crée un accéder au crédit et devenir visible. cadre permettant aux structures non-bancaires d'émettre de la monnaie électronique, afin d'ouvrir La loi sur la microfinance Loi n° 025/2017 du 27 septembre le marché et de promouvoir la concurrence. 2017 a été approuvée par le Parlement le 7 décembre 2017 • Impact sur l'inclusion financière : contribue à et promulguée en février 2018. l'inclusion financière en utilisant la technologie pour donner accès à un compte de transaction. • Objectif de la loi : améliorer la supervision des IMF en renforçant les pouvoirs du régulateur et en définissant La Loi sur le Bureau de crédit (Loi n° 045-2017: Loi régissant une nouvelle stratégie d’octroi d’agrément. l’activité et le contrôle des bureaux d’information sur le crédit) a été • Caractéristiques innovantes majeures : examine mise en vigueur en février 2018. le processus de traitement des IMF en difficulté, en introduisant une restructuration, une résolution et • Objectif de la loi : règlemente le cycle de vie une fermeture forcée. Soutenue par des décrets complet des bureaux privés d’information sur le d'accompagnement, la loi renforce la gestion basée sur crédit (autorisation, établissement, opérations, le risque, améliore la gouvernance par le compte-rendu gestion, gouvernance, supervision, liquidation, etc.) au superviseur et aux actionnaires, et améliore les et accorde une attention particulière aux droits des contrôles internes au sein des IMF. Enfin, la loi introduit consommateurs en matière de confidentialité des un fonds d'assurance-dépôts dans le cas où des données personnelles. ressources sont nécessaires pour rembourser l'argent • Caractéristiques majeures : la loi fait pleinement résultant de la faillite d'une institution financière. écho aux Principes Généraux d’Évaluation de Crédit • Impact sur l'inclusion financière : les IMF fournissent du Groupe de la Banque Mondiale (par exemple, des services financiers à ceux qui sont exclus par les exactitude et exhaustivité des données, sécurité et banques formelles. En renforçant la réglementation fiabilité rigoureuses du système, bonne gouvernance et la supervision des IMF, la loi (et les textes qui du bureau de crédit privé grâce à la transparence l'accompagnent) contribuera à améliorer la qualité et et à la supervision, droits suffisamment clairs et la résilience des IMF et des services qu'elles offrent à une population non desservie ou mal desservie. Source : Banque centrale de Madagascar 27 Opportunités pour les Banques Les banques peuvent jouer un rôle important dans de faibles niveaux de pénétration bancaire. Par exemple, la promotion de l'inclusion financière, notamment par rapport aux pays pairs d'Afrique, on estime qu'il n'y a en fournissant des services financiers et de crédit que 97,3 comptes de dépôt pour 1 000 adultes, un niveau aux moyennes et grandes entreprises, ce qui peut comparable à celui de pays tels que le Soudan du Sud et stimuler davantage la croissance et créer des emplois. le Tchad. Moins de 3 pourcent de la population ont accès Actuellement, le secteur bancaire de Madagascar se au crédit bancaire (FMI FAS 2017). caractérise par des niveaux élevés de rentabilité mais Figure 31: Moins de 10 pourcent des Malagasy ont un compte de dépôt – un des niveaux les plus bas en Afrique Comptes de dépôt à des banques commerciales par 1 000 adultes Tchad Guinée Soudan du Sud Madagascar Zimbabwe Comoros Mauritanie Guinée Equatoriale Rwanda Ouganda Zambie Mozambique Gambia, The Swaziland Ghana Nigeria Botswana Sao Tomé et Principe Namibie Kenya Afrique du Sud Seychelles Maurice 0 500 1,000 1,500 2,000 2,500 Source: FMI FAS 2017 Plusieurs facteurs contribuent à la faible pénétration Ces facteurs ont un effet d'entraînement sur le crédit bancaire. Les banques à Madagascar appliquent des bancaire. Premièrement, parce que les banques ont du mal frais de tenue de compte élevés, ce qui dissuade les à attirer des dépôts, le coût du financement des banques clients potentiels, en particulier en raison de la pauvreté est élevé et les prêts sont risqués. Par conséquent, les généralisée. Les exigences pour l'ouverture d'un compte banques ne proposent que des crédits à taux d'intérêt constituent également un obstacle, comme la nécessité de élevés. Deuxièmement, les banques sont découragées présenter des documents d'identification qui peuvent être de proposer des crédits aux candidats qui n'ont pas coûteux. À l'instar des IMF, les banques doivent également d'antécédents de crédit formels et qui ne peuvent offrir avoir des agences mais qui sont regroupées dans des des états financiers de qualité suffisante. Le bureau zones urbaines. L'extension vers les zones rurales coûte privé d’information sur le crédit devrait aider à résoudre cher pour les banques alors que la clientèle potentielle cette situation. Troisièmement, beaucoup de Malgaches est faible. ne peuvent offrir suffisamment de garanties ou – s’ils le 21 Une étude de taux d'intérêt réalisée en 2016 à Madagascar a révélé des écarts de taux d'intérêt effectifs entre 11% et 127%. Les écarts étaient encore plus élevés et plus variables parmi les IMF. Le superviseur du secteur financier n'a pas mis en place de plafonds ou de restrictions de taux d'intérêt. Les taux d'intérêt sont fixés aux taux déterminés par le marché. 28 font - l'opposabilité de cette garantie devant les tribunaux référence à l'échange d'informations entre banques via est mise en doute. Les préoccupations concernant les des plateformes logicielles liées), les fonds pourraient être garanties ont été accentuées par l'absence d'un registre retirés via l’agence ou le guichet automatique d'une autre de garanties centralisé. Quatrièmement, la demande de banque, ce qui aiderait à surmonter la difficulté créée crédit est limitée, étant donné que beaucoup de micro- par un réseau bancaire espacé. Dans des pays comme entreprises n'ont pas de modèle d'entreprise qui peut être le Kenya, les banques ont trouvé de nouveaux moyens de rentabilisé ou n'ont pas l'esprit d'entreprise pour étendre rivaliser et de collaborer sur un marché de plus en plus leurs activités. numérique et mobile de services financiers, en travaillant en étroite collaboration avec les opérateurs de réseaux L'expérience dans d'autres pays montre que les banques mobiles (cf. Encadré 6). Les banques peuvent également peuvent adapter leur modèle d'affaires et utiliser la contribuer à la promotion d'une culture d'épargne en technologie pour promouvoir l'inclusion financière. Par offrant un accès aux comptes de transaction comme exemple, en investissant dans l'interopérabilité (qui fait première étape de fourniture d'autres services financiers. Encadré 6: Comment les banques au Kenya innovent pour accroître l'inclusion financière Le secteur financier au Kenya a été caractérisé par la facilement et instantanément. Un expéditeur désigne croissance rapide de l'argent mobile, avec une grande simplement un destinataire en entrant son numéro de partie de la population utilisant le téléphone pour envoyer, téléphone (ou son numéro de compte si le destinataire recevoir et épargner de l'argent. Se basant sur ce succès, les n'a pas de téléphone enregistré). Ce système de paiement banques ont adapté leurs modèles d'entreprise et le nombre intuitif rapproche un peu plus le secteur des paiements de comptes bancaires dépasse maintenant celui des comptes interbancaires du monde de M-PESA et de la population de d'argent mobile. plus en plus encline au système mobile et à faible revenu du Kenya. L'Association des banquiers du Kenya a mis en place un système d'interopérabilité pour les petits montants grâce Le système PesaLink fait partie d'un effort plus large visant au déploiement de PesaLink, un système de paiement en à améliorer la coordination entre les banques tels que temps réel qui permet des transferts de faible valeur entre l'amélioration de la connectivité ATM et des services de fraude. institutions. Le système est maintenant géré par une entité En collaborant avec M-PESA, le système PesaLink est capable nouvellement créée, appartenant à une banque, appelée d'augmenter sa portée (les banques au Kenya ont environ Integrated Payment Systems Limited, qui gère le commutateur 15 000 points d'accès par rapport à 65 000 agents d'argent de paiements prennant en charge les transactions. mobile). Bien que PesaLink soit encore à ses débuts, une leçon claire émerge sur la façon dont l'argent mobile peut inciter Le nouveau système permet aux clients ayant des comptes l'innovation dans le secteur bancaire, pour servir de plus en dans les banques participantes de s'envoyer de l'argent plus les clients à faible revenu. Source : Groupe Consultatif d’Assistance aux pauvres, Banque mondiale, 2017 La loi sur le Bureau privé de crédit récemment promulguée Fonds GPPC garantit 50 pourcent des crédits accordés devrait aider à réduire le risque pour les banques aux emprunteurs éligibles. Les critères d'éligibilité sont qui prêtent à de nouveaux clients en fournissant des convenus entre le prêteur et le Fonds. Une garantie de informations sur les clients potentiels. Une garantie portefeuille est caractérisée par l'automaticité puisque de portefeuille partielle pour les crédits (GPPC) par les chaque crédit satisfaisant les critères d'éligibilité doit être banques et les IMF aux MPME en activité depuis plus de enregistré sur la garantie. Des appels de garantie éligibles trois ans a permis d'augmenter les prêts des banques et sur des prêts en défaut sont payés par le Fonds dans un des IMF aux MPME.22 Dans le cadre de ce programme, le délai de trente jours. 22 Ce fonds a été mis en place et soutenu par la Banque mondiale dans le cadre du «Projet d'Appui aux Services Financiers (PASEF)» de 4 millions de dollars des Etats Unis, qui a permis d'octroyer des crédits de plus de 46 millions de dollars des Etats Unis aux MPME. Le nouveau projet d'inclusion financière de la Banque mondiale a ajouté 8 millions de dollars des Etats Unis à la dotation. 29 Quel serait le futur pour l’inclusion financière à Madagascar? La Stratégie nationale pour l'inclusion financière 2018- l'éducation financière et la protection des consommateurs 2022 a été adoptée dans le but d'augmenter le nombre ; (ii) l'accès et l'utilisation des services financiers ; et (iii) d'adultes ayant accès aux services financiers formels de le renforcement du cadre réglementaire et institutionnel. 29 pourcent en 2016 à 45 pourcent en 2022.22 La stratégie (Cf. Encadré 7 pour plus d'informations sur la stratégie) repose sur trois piliers stratégiques centrés sur (i) Encadré 7: Madagascar –Stratégie nationale pour l’inclusion financière (2018-2022) La stratégie d'inclusion financière repose sur trois piliers stratégiques visant à hiérarchiser les réformes autour d'une vision commune. 1 Education financière et protection des consommateurs : d'information et de communication pour promouvoir grâce à (i) l'amélioration de l'éducation financière l'inclusion financière ; et (iii) protection du service aux de toutes les catégories de la population pour consommateurs pour créer un climat de confiance une meilleure inclusion financière ; (ii) campagne entre la population et les fournisseurs. 2 Accès et utilisation des services financiers : (i) mobilisation productivité; (iii) optimisation de l'utilisation d'un de l'épargne pour faire face aux chocs et constituer système de paiement pour promouvoir le commerce un capital productif ; (ii) élaboration d’un créneau et la résilience et (iv) proposition d’ un crédit ciblé d'opportunités d'assurance pour la résilience et la pour élargir les opportunités économiques. 3 Renforcement des politiques, du cadre juridique et nationale pour l'inclusion financière et le régulateur institutionnel : (i) création d’un environnement du secteur financier ; et (iii) établissement d’un propice à l'inclusion financière ; (ii) renforcement climat de confiance entre les fournisseurs de de la capacité institutionnelle de la Commission services financiers et le système judiciaire. La mise en œuvre de la SNIF est coordonnée par la Commission nationale de l'inclusion financière, qui assure le secrétariat du comité de pilotage et réalise la coordination des différents groupes de travail techniques et stratégiques, y compris le cadre de suivi et évaluation de l'inclusion financière. Source : Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (2018- 2022) L’essor de la banque mobile offre de larges opportunités pour accroître l’inclusion financière et montre comment les institutions de microfinance et les banques peuvent également utiliser la technologie pour promouvoir l’accès. 23 Cette figure se réfère au pourcentage de la population totale ayant accès aux banques et aux autres institutions financières formellles. 30 La stratégie vise à améliorer tant l'offre de services l'inclusion financière. financiers que la demande de produits financiers. L'amélioration de la fourniture de services financiers est Enfin, des améliorations à l'ensemble de l'infrastructure envisagée grâce à l'utilisation de sources de données du système financier sont attendues grâce à la nouvelles et existantes pour évaluer les emprunteurs de modernisation de la chambre de compensation manière innovante, permettant de gérer le risque de crédit automatisée existante et des systèmes de paiement des MPME qui autrement pourraient être non-bancables. de grande valeur, ainsi qu'à la mise en place d'un L'utilisation d'un système d'information de gestion SWITCH national pour les transactions de cartes et de automatisé devrait également améliorer la transparence monnaie électronique. Le système de paiement national et la gouvernance des institutions financières, en devrait faciliter les transactions entre les comptes de particulier pour les IMF. Des paiements numériques différentes institutions financières. L'infrastructure du sont envisagés pour les paiements du gouvernement secteur financier devrait également être améliorée grâce afin d'améliorer l'inclusion financière par le biais des à l'établissement d'un registre de garantie. Il n'existe paiements entre gouvernement et individus. La demande actuellement aucun système structuré de transactions de services financiers devrait s'améliorer en investissant sécurisées à Madagascar, ce qui crée une incertitude dans l'éducation financière, afin que les particuliers et les quant à l'applicabilité des droits de garantie en cas de entreprises puissent prendre des décisions éclairées sur défaillance et dissuade les prêts. Pour développer un les services financiers. La promotion de la protection des registre de garanties, une vaste réforme des transactions consommateurs financiers devrait renforcer la confiance sécurisées devrait être établie, suivie d'un registre vis-à-vis des services financiers formels et encourager électronique centralisé basé sur le Web. Conclusion Bien que 41 pourcent de la population soit exclue du cinq ans est un succès remarquable et un reflet de système financier, il y a néanmoins eu une évolution l'innovation dans la pratique lorsque les entreprises sont importante dans le secteur pour accroître l'accès. disposées à s'adapter et qu'il existe un environnement Notamment, les opérateurs de réseaux mobiles ont favorable. Les opportunités majeures comprennent réussi à augmenter les services bancaires mobiles, y l'extension de la banque mobile, l'encouragement des compris pour ces personnes qui n'ont pas les moyens IMF et des banques à tirer profit de la technologie, et de se payer un téléphone mobile et qui n'ont pas accès l'accroissement de l’éducation financière pour soutenir à l'électricité. L’augmentation de 55 pourcent de la l'adoption des services financiers afin de promouvoir pénétration du marché de l'argent mobile en seulement l'entrepreneuriat et la croissance. 31 RÉFÉRENCES • Bosch, C. et al. (2016)‘Are seed distributions effective? Evidence from a randomly controlled experiment with improved bean seeds in rural Madagascar’. Communication sollicitée présentée à la 5è Conférence international de l’association africaine des agroéconomistes, Adis Abeba, Ethiopie • Banque Centrale de Madagascar (2016). ‘Rapport sur la Stabilité Financière 2016’. 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