MAY 18 1993 Banque Mondiale Ranport No. 12248 Rapport d'achkvement Deuxi&meProjet Forestier (PrCt 2496-IVC) le 6 mai 1993 Division des operations agricoles Departement Afrique occidentale et centrale Le present document ne peut &reutilise par ses destinataires qu'a titre de consultation et ne peut &redivulgu6 sans l'autorisation de la Banque mondiale. L'unite monetaire: le franc CFA (FCFA) a/ FCFA 435 = 1.00 dollar EUbl FCFA 1000 = 2.30 dollars EUhl Taux de change moven annuel FCFA Dollars EU Poids et mesurq CAA Caisse autonome d'amortissement CAISSTAB Caisse de stabilisationet de soutien des prix des produits agricoles CCCE Caisse centrale de cooperation economique c m . Centre techniqueforestier tropical CDC Commonwealth Development Corporation EPA Etablissement public a caractere administratif EPIC Etablissement public a caractere industriel et commercial MINAGREF Ministere de I'agriculture et des eaux et for& SODE Societe de Ddveloppement SODEFOR Societepour le developpement des plantationsforestibres ANNEE FISCALE Etat et SODEFOR: ler janvier 31 decembre - a/ Le taux de change du FCFA est fix6 ii un taux de 50:1 par rapport au Franc fran~ais dont le taux est flottant. hl Taux de change cite dam le Rapport dievaluation du projet qui se refire a la parite au 5 novembre 1984, au commencement des ndgociations. DEUXIEME PROJET FORE= (PRET 2496-IVQ RAPPORT D'ACHEVEMENT DU PROJET TABLE DE MATIERES PREFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .i RESUME DE L'EVALUATION RETROSPECTIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ii PREMIERE PARTIE: EXAMEN DU PROJET DU POINT DE W E DE LA BANQUE . 1 Identite du projet .................................... 1 Generalit& ........................................ 1 Objectifs et description du projet ........................... 2 Conception et organisation du projet ........................ 3 Execution du projet ................................... 4 Rkultats obtenus par le projet ............................. 7 Perennit6 du projet .................................. 10 Performance de la Banque .............................. 11 Performance de 1'Emprunteur ............................ 13 Relations entretenues dam le cadre du projet ................... 13 Services de consultants et etudes ......................... '13 Documents et d o ~ e e du s projet .......................... 14 DEUXIEME PARTIE: EXAMEN DU PROJET DU POINT DE W E DE L'EMPRUNTEUR ......................................... TROISIEME PARTIE: INFORMATIONS STATISTIQUES ..................... 1. Pr@tset credits de la Banque mondiale ......................... 2. Calendrier du projet ..................................... 3. Decaissements du pr@t ................................... 4. Execution du projet ..................................... 5. Coots et financement du projet .............................. 6. Rkultats du projet ..................................... 7. Situation des clauses des Accords de Pret et de Projet ......................................... 8. Utilisation des fonds de la Banque mondiale ...................... DEUXIEME PROJET FORESTER PRET 2496-IVC) Ce document constitue le Rapport d'Achkvement (RAP)du Deuxikme Projet Forestier en CBte d'Ivoire au titre duquel le Prh 2496-IVC, d'un montant Quivalent a 31.3 millions de dollars EU, a kt6 approuve le 26 fkvrier 1985. L'Accord de pr&test entre en vigueur le 18 decembre 1985. La cldture du pr&t,a eu lieu le 31 dkembre 1990, avec un retard de six mois. Le compte special a ete totalement rembourse en fdvrier 1992, 12 mois aprh la cldture du crait, et le montant non decaissi? de 684,479 dollars EU (2% du montant total du pr&t)a et6 annul& La premiere et la troisikme parties du RAP ont etd redig& par la Section Agricolede la Division des OperationsAgricolesdu Ddpartement Afrique Occidentaleet Centrale bas& Abidjan. Ni 1'Emprunteur ni les agences d'exkution du projet (SODEFOR, CI'FI')n'ont ti contribuk a la Deuxieme partie du RAP. Leurs commentaires sur la premiere et la troisikme parties du rapport ont cependant ete pris en consideration. La version preliminaire du rapport a kt6 soumise a I'agence de cofinancement du projet, le CommonwealthDevelopment Corporation (CDC), qui a exprime son accord avec les rhultats et recommandations et qui n'a pas avance de commentaires. Le RAP est base, entre autres, sur le Rapport d'evaluation, les Accords de Pret et de Projet, les rapports de supervision, les correspondances entre la Banque et 1'Emprunteur ainsi que les notes internes de la Banque. I REPUBLIOUE DE COTE D'IVOIRE DEUXIEME PROJET FORESTER PRET 2496-IVC) RESUME DE L'EVALUATION RETROSPECTIVE 1. Ce Projet etait la continuation du Premier Projet Forestier (Pret 1735-IVC) finance par la Banque qui a ete acheve en decembre 1985. Les objectifs principaux du Projet etaient (a) d'aider le Gouvernernent 2 repondre aux besoins nationaux en bois d'oeuvre ainsi qu'a alimenter un flot soutenu d'exportations de produits ligneux, et (b) d'ameliorer les politiques et le cadre institutionneldu secteur forestier. Le Projet devait durer cinq ans et se derouler sur les quatre sites deja utilises pour le premier projet. Le Projet visait a: etablir 22.000 ha des plantations industrielles sur des for& ddgradees, entretenir les nouvellesplantations ainsi que les plantations existantes sur une surface totale de 57.300 ha, et fournir une assistance technique la SODEFOR @our les travaux de plantation)et au Ministere de l'agriculture (dam les domaines de la formulation des politiques de developpement du secteur et du suivi et 6valuation). 2. Avec le recul, in est clair que la conception du Projet etait trop limit&. Elle ne s'est pas interessee aux probl&rnestant sociaux qu'environnementaux intimement lids (comme cause ou comrne effet) a la disparition rapide des f o r b naturelles ivoiriemes. A cause d'importants problkmes aux niveaux des finances et de la gestion, le Projet n'a pas entikrement atteint ses objectifs physiques quant a l'etablissement de plantations et a leur entretien. Z e renforcement institutionnel a ete faible. Le taux de rentabilite economique du projet est trh bas et son impact environnemental globaiement defavorable. 3. L'execution du Projet a dte entravk par cinq facteurs principaux, a savoir: (i) Le Gouvernernent n'a pas fourni les fonds de contrepartie a temps; par consequent le financement du Projet a connu un deficit important, en partie dQ 2 la devaluation du dollar vis-a-vis du Franc CFA. (ii) La gestion comptable et financike de la SODEFOR n'a pas 6te satisfaisante. (iii) L'assistance technique fournie n'a pas ete a la hauteur des previsions. Certaines prestations n'ont pas ete fournies. D'autres n'ont pas 6te de qualit6 satisfaisante a cause du retard dans le recrutement du personnel d'un manque de continuit6 dans le persomel mis en place et parfois meme de son manque de competence. (iv) La formation n'a reussi que partiellement, surtout du fait que les homologues nationaux n'ont pas eu l'occasion de recevoir une formation suivie de la part des experts expatries qui ont surtout fait de la substitution. (v) La capaciteen matiere de gestion de la SODEFOR a et6 extremement limit& en raison de difficultes financieres et de son manque d'autonomie vis-a-vis du Gouvernement. Bien que la Banque ait demande, comrne condition de mise en vigueur de son pr@t,une modification au statut juridique de l'agence, cette modification n'a pas sufXt en tant que telle pour ameliorer les performances de la SODEFOR. 4. Compte tenu de ces problbmes, la SODEFOR n'a pu 6tablir que 16.703 ha de nouvelles plantations(soit 76% de I'objectif de 1'6valuation). L'entretien des nouvellesplantations et de celles d6jh existantes a Bte m6diocre. Bien qu'il soit possible que I'on atteigne les rendements projeth lors de I'evaluation, il est probable que seule 80% des nouvelles plantations seront pleinement productives h cause des pertes dues aux incendies, aux parasites et aux retards dans I'entretien. Les taux de rentabilite Bconomiqueet financier du projet sontmaintenant Bvaluh h respectivementde 6%et -1.3%. t r h inferieursaux taux port& lors de 1'6valuation. Les espbces de valeur Blevde ont constitue une part moins importante des nouvelles plantations que l'on avait prevu au depart. Les taux de rentabilite auraient, peutetre, ete plus importantssi I'on avait utilise des methodes manuelles de defrichementmoins on6reuses. Malheureusement, le manquede main d'oeuvre locale a encourage I'utilisation de methodes m&anisees. Une meilleure prise en compte de la valeur rhiduelle des grumes enlevees avant1'6tablissement des plantationspourrait peutetre ameliorer les taux de rentabilit6. 5. Les programmes de formation et d'assistance technique inapproprih ainsi que les dificultds de fonctionnement auxquelles la SODEFOR a eu ?i faire face tout au long du Projet, n'ont pas permis une contribution importantedu Projet au renforcement institutionnel.Toutefois, les le~onstirees du Projet ont 6t6 prises en compte pour la preparation du Plan Directeur Forestier lance en 1988 qui a marque une evolution t r h importante dans l'approche du Gouvernement des problbmes de developpementet de gestion du secteur. 6. Le Projet n'a pas trait6 le problkme de I'empiCtement des agriculteurs sur 1es rherves forestibres. Le programme de plantations industrielles n'a pas, cependant, provoque de d6guerpissements importants. Du point de vue de I'environnement, 1'6tablissement des plantations etait probablement preferable ?i I'option "sans projet" car les r&erves forestibrm degradees auraient pu @tredCfrich6es clandestinementpour la culture. Par rapport aux cultures vivribres, les plantations A la longue, seront une meilleure protection contre I'erosion, le liltrage et elles aideront A etendre la retention des pr6cipitations. NBanmoins, malgre le fait que cet habitat puisse attirer certaines espbces d'antilopes, I'etablissement des plantations a entrahe une diminution importante de la diversite biologique par rapport aux forets naturelles. On aurait peut- &re pu reduire I'importance de cette diminutionsi le defrichement avait ete realis6 manuellement et non mdcaniquement. Le defrichement mecanique a aussi favorise I'expansion des herbes, ce qui accrolt le risque d'incendie de for&. 7. Le Projet n'a pas laiss6 un heritage institutiomel important. Le Conseil des Administrateurs de la Banque a approuve en avril 1990 le Projet du Secteur Forestier, et c'est grace h ce projet que les plantationsd4jh etablies seront prot6g6es et entretenues. L'envergure de ce Projet est beaucoup plus vaste que les deux prtkedents projets forestiers dans la mesure oh il depasse le cadre des seules plantations industrielles et prend en compte toute une gamme de problbmes dam le domaine de I'enviro~ementainsi que dans le domaine social pour une meilleure conservation et gestion du patrimoine forestier national. 8. On peut tirer trois lqons du Deuxibme Projet. Premibrement, les plantations industrielles ont un rdle h jouer dans une strategic equilibrdepour le developpement du secteur, mais elks ne permettent pas h elles seules de prendre en compte et de rhoudre toute la sQie des problbmes enviro~ementauxet sociaux qui se posent dans la conservation des ressources forestikres. Les projets forestiers doivent &re conGus de fa~onbeaucoup plus large et adresser les problkmes tels que les droits de propriett? et la protection de la diversite biologique. 9. Deuxitmement, le secteur prive devra participer activement la gestion et I'exploitation des ressources forestikres industrielles ou naturelles. Des prix et des politiques fiscales appropriees sont des preconditions importantes de la reussite d'une operation comrnerciale des plantations. Les plantations commercides ont peu de chance d'&tre viables si elles sont operees par les societes publiques car ces societ& ne font pas souvent cas de la rentabilite des operations. Les plantations financees par les fonds publics devraient &.Welimit& aux zones oh aux aspects "productifs" des operations viennent s'ajouter des prhccupations touchant a la protection des bassins versants et des forets naturelles. 10. Findement, au moment de la conception des projets de plantations industrielles, on doit tout faire pour s'assurer que des dispositions financikres satisfaisantes permettront un entretien adequat ainsi qu'une bonne protection contre les incendies. A cette fin, Ie financement des charges recurrentes devrait @trebas6 sur une part des revenus des ventes de bois, pour que le financement de ces operations dependent moins d'allocations budgetaires hypothetiques. DEUXlEME PROJET FORESTIER PREMIERE PARTIE: EXAMEN DU PROJET DU POINT DE VUE DE LA BANOUE Nom: Deuxikme Projet Forestier NumBro du prgt: 2496-IVC Vice-PrBsidence regionale: RBgion Afrique Pays: La RBpublique de CBte dlIvoire Secteur: Agriculture Sous-secteur: Forestier 2.01 Le Projet a pris le relais du Premier Projet Financier (Prh 1735-IVC), cofinance par la Banque mondiale et le Commonwealth Development Corporation (CDC), qui s'est acpeve en ddcembre 1985 aprks avoir Btabli 20.000 ha de plantations industrielles sur quatre sites diffdrents. Ses objectifs s'inscrivaient dans le cadre de la strategic expos& dans les Plans Nationaux de DBveloppement 1976-1980 et 1981-1985. D'aprb ces Plans, le Gouvernement cherchait a (i) gBrer 3.0 millions ha des reserves de for& naturelles sur base de production soutenue, et (ii) crder 0.5 million ha des plantations d'essence a rotation rapide qui seraient localis& sur les parties les plus dBgradh du Domaine Forestier Permanent (DFP). L'objectif global dtait de permettre au pays de repondre aux besoins a long terme du pays en bois d'oeuvre et autres produits ligneux et de diminuer la pression exercde sur les for@tsnaturelles. 2.02 Lors de l'evaluation du Projet, le bois dtait la troisikme exportation de la COte d'Ivoire, aprks le cacao et le cafe. Le but primordial du Projet dtait de permettre la pdrennitd de la production forestiere nationale, face a la diminution acceldrde de la ressource disponible. La C6te d'Ivoire a en effet souffert du taux de deforestation le plus dlevB en Afrique, ses superficies forestikres ont diminue de 12 millions ha en 1960a moins de 3 millions a I'heure actuelle. Cette devastation est en partie due a une exploitationforestiere commerciale incontrBl&. Mais, elle est aussi et surtout le resultat de I'expansion agricole dans la zone forestiere, aliment& par le taux de croissance naturelle Bled de la population locale et I'afflux de migrants en provenance des savanes ivoirie~eset des pays sahdliens. La promotion par le Gouvernement des cultures destindes a l'exportation (cafe, cacao) a egalement contribude au deboisement accadrd. 2.03 Le Projet a Bte identifielors de I'execution du Premier Projet Forestier et prepare par le Gouvernement entre 1982 et 1983. 11 a dtd dvalue par la Banque et le Commonwealth Development Corporation en octobre 1983. Les ndgociations du Projet ont eu lieu en novembre 1984 et le Conseil d'Administration de la Banque a approuvd un pr@td'un montant de 31,3 millions de dollars EU le 26 fdvrier 1985. L'Accord de Pr@tde la Banque a dte sign6 le 18 mars 1985et est entre en vigueur le 18 ddcembre 1985. CDC, qui a aussi cofinance le Premier Projet Forestier, a sign6un Accord de prgt d'un montant de 10.0 millionsde dollars EU le 18novembre 1985. 3. Obiectifs et descri~tiondu ~roiet 3.01 Les objectifs principaux du projet etaient de repondre aux besoins nationaux en bois d'oeuvre et d'assurer un flot soutenu de produits forestiers ii I'exportation. II envisageait de rBaliser cet objectif en ajoutant la production de plantations industrielles 2 celle des for& naturelles. Specifiquement, le projet avait pour but de (i) crBer de nouvelles plantations industrielles et d'entretenir celles dejii etablies dans le cadre du Premier Projet Forestier, (ii) renforcer la capacite de gestion de la SODEFOR, la soci6t6forestike publiquechargeedu secteur des plantations forestibres industrielles, et (iii) ameliorer la planification, la formulation des politiques de dCveloppement et de gestion du secteur forestier. 3.02 Ce Projet devait durer cinq ans et se derouler sur les memes quatres sites que le premier projet ',dans le but de : (a) defricher mecaniquement et planter avec des essences de valeur aev&, en rotation courte et moyenne, environ20.000 ha de reserves forestikes degradks, et de reconstituer2.000 ha de plantations etablies dans le cadre du Premier Projet Forestier mais detmites par des incendies ; (b) Bclaircir et Claguer 17.800 ha de jeunes plantations etablies dans le cadre du Premier Projet Forestier et 17.500ha etablies avant m&mece Projet, et entretenir et proteger la totalit6 des plantations existantes (57.300 ha) ; (c) constmire et maintenir 1.760 krn de pistes forestikes sur quatre sites de plantations ; I (d) fournir 264 hornmes-mois d'assistance technique au Ministere de I'Agriculture en appui de la formulation de reformes dans la politique de developpement du secteur et de programmes de plantations villageoises, et d'un renforcement du contrdle financier du projet ; (e) fournir ii SODEFOR 240 homes-mois d'assistance techniqueii long terme pour I'aider ii executer les programmes plantation et d'entretien, et 50 homrnes-mois de services de consultants 2 court terme dam les domaines de la commercialisation des produits des plantations, de I'am6lioration de la gestion de I'entreprise, de la protection contre les incendies, et de la formation ; (f) soutenir des programmes de recherche orient& vers la propagation vegetative et I'utilisation du bois de petits diamktres ;et mettre en oeuvre des programmes de formation continuepour le personnel de la SODEFOR, y compris la realisation des voyages d'etude ii I'intdrieur de la CBte d'lvoire et I'etranger. I Les qua& sites de plantationsCtablis our Icr zonu dCgndCcrdc foAta cl.nsCer flcne. Surpouc.Mopri ct Irobo) m trouvcnt entre 120 et 290 km au nord et 1l'oucst d'Abidjan. 3.03 Le coat total du Projet etait =time a 51,6 millions de dollars EU et les coats en devises 29,5 millions de dollars EU, 57% du coat total. Le Projet devait Btre finance par un prBt de la Banque mqndiale d'un montant de 31,3 millions de dollars EU et par un prh de la CDC d'un montant equivalent h 10,O millions de dollars EU. Le Gouvernement devait financer 10.3 millions de dollars EU. 4. Conce~tionet organisation du ~ro-iet 4.01 L'objectif et le champ d'application du projet etaient trh limit&. En effet, son objectif essentiel etait d'etablir (et d'entretenir) des plantations industriellessur des zones de for& naturelle ddgradee. 4.02 Problkmes environnementaux. La section du Rapport d'evaluation du Projet portant sur les risques et problkmes sectoriels refletait une certaineprise de conscienceconcernant les problkmes environnementaux. Cette prise de conscience n'a cependant pas eu un effet sur la conception du Projet. En particulier, on a reconnu que la for& exploiteeou degradk qui devait Btre defrichk pour permettre I'etablissement d'une plantation industrielle avait une valeur environnementale en tant que couvert vegetal. Cependant, la for&ayant 4tB exploit& a plusieurs reprises, on a suppose que sa valeur residuelle etait limitee et ignore son potentiel en tant qu'ecosystkme capablede fonctiomer et de se rdgenerer, pouvant @treger& pour une production durable de bois tout en continuant h fournir des services environnementaux apprkiables. I1 en ait r&ultd que les revenus possibles de la gestion des for& naturelles ddgradk n'ont pas 6t6 examintis en tant que conception alternative du Projet et le coat d'opportunite de la terre devant &re plantee dans le cadre du Projet a 6td estim& Bgale a zero. # 4.03 Le Projet a continue h financer les methodes mecaniques de defrichement introduites dans le cadre du Premier Projet Forestier. On a estime qu'etant donne le manque de main d'oeuvre dans les zones forestikres, on ne pouvait atteindre les objectifs de plantations etablis dans le cadre du Projet qu'avec I'utilisation de methodes mecanis&. Cette supposition n'dtait pas totalement fondee : avant I'entree en vigueur du Premier Projet Forestier, la SODEFOR avait reussi h etablir 3.000 ha par an sur des sites defrichk manuellement. De plus, bien qu'il existe beaucoup d'kvidence sur la mediocrite et la fragilitt?des sols tropicaux, il n'y a eu lors de I'evaluation aucune discussion sur I'effet defavorable possible que pouvait avoir le defrichage mkcanique sur la structure et la diversite biologique des sols. Findement, on n'a pas, non plus, considere le risque d'incendie cree par I'invasion des herbes a la suite du defrichement mecanise, dors qu'il semble que les importants incendies qui avaient affect6 les plantations industrielles en 1982-83 Btaient directement litis a I'introduction du ddfrichage mkanique en 1980. 4.04 As~ectssociaux. Commedans le casdu premier projet, la conceptionde ce Projet n'a pas pris spkcifiquement en compte son enviromement social. Le rapport d'evaluation mentiomait pourtant I'importance croissante des facteurs sociaux dans les politiqueset operations forestikres. Le problkme d'empietement agricole sur les for& classees a en particulier dte reconnu dans le Rapport d'kvaluation, mais il n'a pratiquement pas ete pris en compte et lors de 1'6valuation sociale et economiquedu Projet. La conception du Projet etait typique de celled'un projet "enclave". L'empietement agricole y est percu que cornrne un "risque" qui pouvait @tre contenu par I1interm4diaired'investissements dans le reboisement et une intervention policibre renforcbe. Le Projet est surtoutjustifie dans ce Rapport d'evaluation comme un moyen d'eviter la degradation totale des for& et leur conversion ?i l'agriculture, ce qui aurait eu des consQuences kologiques dkastreuses. Bien que ceci soit vrai dans le cas des culturesvivrikres, il n'est pas demontre que les plantations forestikres soient superieures aux plantations d'essences agricoles (cafe, cacao, hevea) en ce qui concerne la retention du gaz carbonique, la production d'oxygkne et la protection des sols, des niveaux des nappes phreatiques et de la diversite biologique. En fait, une intervention renforcee de la police etait d& le depart trh improbablecar le Gouvernement encourageait continuellement le developpement de l'agriculture commerciale au detriment du couvert forestier. Ces contradictions dans la politique du Gouvernement indiquaientclairement qu'il etait peu probable que les populations soient expulsees des zones des fore& class6es. 4.05 Renforcernent institutionnel. Le Projet a mis I'accent sur le renforcement institutio~elafin de repondre aux difficult& rencontrees par la direction de la SODEFOR pendant le deroulement du premier projet. Ces difficult& Btaient dues pour la plupart ?i sa transformation en 1980 en un Etablissement public ii caractere administratif @PA) dont les procedures bureaucratiques ne convenaient pas ii une institution dont les operations sont decentralish et le mandat orient6vers la production. Lors de l'dvaluation, on a beaucoup mid sur l'effet favorable qu'aurait (i) une modificationdu statutjuridique de la SODEFOR en faisant une societe plus autonome (Etablissement public ?i caractere industriel et commercial, EPIC) jouissant de plus de souplesse dans la gestion de ses budgets et dans l'exhtion de son programme de travail (I'approbation par le Gouvernementdes nouveaux statutsde la SODEFOR etait une condition pour I'entree en vigueur du Pret de la Banque), (ii) une assistance technique continue dans des domaines critiques, et (iii) la formation du personnel de la SODEFOR. Toutefois, ces modifications n'ont pas permis de corriger les faiblesses et contraintes rhlles de la gestion de la SODEFOR. En fait, malgre des statuts modifies, la SODEFOR est rest& complkternent dependante de fonds budgetairs pour le ddroulementde ses operationset assujettie aux procedures et contrdles adrninistratifs relatifs a la gestion tant des ressources humaines que des ressources financikres. 4.06 De facon assez surprenantela conceptiondu Projet n'a pas inclusune composante de suivi/dvaluation?i l'exception du renforcement de la capacite du Ministkrede 1'Agriculture ii exercer un plus grand contr6le sur la gestion financikre de la SODEFOR et du Projet (par l'intermediaire d'une assistance technique spdcifique). Peu d'attention a dtd accord& au renforcement des capacites techniques et 21 celui de la comptabilite analytiqued'exploitation afin d'evaluer dtroitement I'efficacitd des operations sur le terrain sur chacun des quatre sites de plantation et de prendre les mesures necessairespour remedier ?i la situationlii OD il le fallait. Qui plus est, aucun effort n'a et6 fait pour organiser la collecte et I'analyse des informations de base pour proceder ?i l'dvaluation de l'impact du Projet soit sur l'environnement soit sur les differentes populations concernees par le Projet. 5. Execution du ~roiet 5.01 Le Projet n'a pas atteint la plupart des objectifsfix& lors de l'dvaluation, tant au niveau des realisations physiques qu'au niveau de l'impact economique et institutiomel. Cette mauvaise performance resulte des faiblesses au niveau de la conception du Projet et des problkrnes financiers, de gestion et institutionnels qui ont pese sur les actions de la SODEFOR pendant toute la duree du Projet. 5.02 Insuffisance~. toutelaperiodeduProjet,laSODEFOR Durant a fait face a de sevkres problkmes financiers dus 2 l'incapacite du Gouvernement a fournir les fonds de contrepartie attendus. Pendant une certaine periode, la SODEFOR a pu continuer les activith du Projet en utilisant le compte special de la BIRD de fa~onnon-orthodoxe, en retenant les impbts et les prelkvements salariaux dQs I'Etat et en accumulant les arrier& vis-a-vis de ses a fournisseurs. Les missions de supervision de la Banque ont mis en evidence que les fonds mis a la dispositiondu Projet ont t?td parfois utilisb pour financer des activith qui, tout en rentrant dans le cadre des activith de la SODEFOR, n'dtaient pas eligibles au financement du projet. La Banque a alors exige que toute demande de retrait de fonds fasse I'objet d'un audit externe avant d'gtre soumise. Bien que cette procedure ait kt6 justifiee, elle a aussi allonge les delais de decaissements des fonds, ce qui a aggrave les problkmes de liquidit6 de la SODEFOR. En 1989, la position financikrede la SODEFOR a atteintun point critique. Les fournisseursayant supprime toute livraison, les activitks de I'entreprise se sont arrbees. Les activitb de plantation ont 6te suspendui, les entretiens reduits au minimum (on a arrW de tailler et d'klaircu les arbres) et le systkme de protection contre les incendies pratiquement aboli. 5.03 Les statuts de la SODEFOR. Contrairement ce que I'on attendait, la modification du statut juridique de la SODEFOR a eu peu d'influence sur l'efficacite avec laquelle elle realisait ses activith. Dans sa nouvelle forme, elle devait avoir beaucoup plus d'autonomie en ce qui concerne les operations et la gestion financikre quotidiemes, et pute decision importante ponant sur la strategic de I'entreprise devait &re prise par son Conseil consultatif de gestion. Ce Conseil ne s'est jamais reuni pendant la dur& du Projet. Conformemeat aux nouveaux statuts de la SODEFOR, le Gouvernement a nomme un Agent Comptable qui devait &re le Chef Comptable de la SODEFOR. Malheureusement cet Agent Comptable relevait directement du Ministkre des finances et n'a pas tarde 2 enuer en conflit avec les gestionnah, en particulier le Directeur (expatrie) des Ressources de la SODEFOR et ce conflit a amplifit?les difficult& financikres auxquelles la SODEFOR faisait face. Le budget et les operations de la SODEFOR devaient &re definis par un contrat annuel negocie avec le Gouvernement, mais, en particulier du fait que les fonds de contrepartien'etaient disponiblesqu'avec beaucoup de retard, les contrats ont eu peu d'effet et les nkgociations annuelles n'ont pas ete pris au serieux. 5.04 -. Les problkmes engendrb par le manque des fonds de contrepartie et les difficult& rencontrks vis-a-vis de 1'Agent Comptableont ett! aggravb par les lacunes du systkme de comptabilite et la gestion financikre de la SODEFOR. Le mauvais apurement des comptes et le manque de contrdles internes ont fait l'objet de plusieurs qualificationsdans les rapports d'audit annuel, dont les recommandations n'etaient pas pour la plupart prises en compte. Le systkme interne d'information et de gestion de la SODEFOR est rest6 inadauat jusqu'a la fin du Projet. Son amelioration n'a jamais ete une priorit6 de I'entreprise. Un systkme de comptabilite analytique d'exploitation a bien ete etabli, mais on I'utilisait surtout pour prdparer le budget de I'annee suivanteet non pas en tant qu'instrument de gestion. Bien qu'on ait collect6 des informations sur les operations de plantation, ells n'ont jamais 6te prhentees de fa~ona faciliter la comprehension ou le contrble des operations. Ce ne Mt que vers la fin du Projet que la SODEFORa pu realiser partiellementdes etudes comparatives sur les revenus attendusdes differentesessences et les coQtsd'6tablissement sur les differentssites du Projet. Les etudes sur la comparaison de la rentabilite relative des methodes de defrichage mecaniques et manuelles reste completer. A la fin du Projet, en raison du manque d'un systkme a efficacede gestion des informations, la SODEFOR n'etait toujours en mesure de fournir que des informations trh partielles sur les coQts, la performance technique et de les effets enviro~ementauxet sociaux du projet. 5.05 Assistancetechniaue. Deux des sept positionsd'assistance techniqueprdvuesdans le cadre du ~roiet(ContrBleur Financier a u ~ r bdu Ministere de I'agriculture et lngenieur des . . . .. . Travaux Publics) n'ont jamais 6tB rempli&. Le SpCcialiste en plantations villageoises au Ministerea dCmissionneapres un an et n'a jamais dtC remplacd. Les procedures bureaucratiques et les limites imposdes par le Gouvernement au nombre d'assistants techniques au niveau de chaquedepartementministeriel ont retard6 le recrutement des autres assistantstechniquesprkvus : le responsable de la planification forestihre du Ministere et le spdcialiste en marketing de la SODEFOR n'ont &6 embauches qu'en 1988, deux ans et demi aprh I'entree en vigueur du Projet. Au total 219 hommes-mois d'assistance technique h long terme ont Ctd fournis dans le cadre du Projet par rapport aux 550 envisages. Ces retards, I'absence d'un systemed'dvaluation adequate de la performance des assistantstechniques, y comprisde la part de la Banque mondiale, et I'absence d'homologues ivoiriens que I'on aurait pu former systdmatiquement, ont gravement limit6 l'impact institutionnel du volet assistance technique du Projet. De plus, la decision du Gouvernement en 1983d'assumer la responsabilitdde la gestion des assistantstechniques (ache auparavant r6alisee par la Banque) a engendrd une augmentation importante des coats: le coat mensuel de I'assistance technique s'est Blevd h 13.000 dollars EU contre 5.000 dollars EU au cours du premier projet. Cela est essentiellement dO au fait que les experts ont dtd ~ecruthpar I'intermediaire des soci6tQ de consultants (se chargeant de leur encadrement administratif et social) et non pas titre individuel. 5.06 Problemes Techniaues. Environnementaux et Sociaux. La borne execution du Projet a dte entraveepar la faiblessede la gestion technique au niveau des chantiers. On a certes collect6beaucoup de donnees, mais ces renseignementsn'ont pas 6td utilish. La gestion ainsi que la motivation du personnel ont ete mediocres. De meme, les systemes de contrdle intern? ont a d trh peu efficaces. I1 est apparent que le manque d'entretien des plantations a eu un impact negatif sur la productivitd des plantations. De nombreux problkmes enviro~ementauxsont apparus pendant le projet mais n'ont recu aucune attention serieuse :perte de la couche arable, compaction du sol, perte de diversitebiologique et infestationpar les herbes. Tous ces problemes ont dtC aggravespar I'introduction du defrichagemecanique, procedure qui accroh aussi le risque d'incendie. Aucun effort serieux n'a etd fait pour redvaluer les mdthodes de defrichage. Les quelques efforts qui ont dtd faits se sont attaqu6s aux symptdmes (effort accru de dkherbage) plutdt qu'aux causes. 5.07 Tout au cours de I'ext?cution du projet, les defrichements agricoles ont Bt6 ressentis cornmeun risque rnajeur. AvecI'aide du Programmealimentairemondial, la SODEFOR a essay6 d'encourager les colonies de paysans h quitter les zones de chantiers. Pour la plupart, ses efforts ont dchoud. @ans certains cas, ces efforts sont m@meall& h l'encontre du but recherche car la distributiongratuitede denreesalimentaires incitait des paysans venir s'installer prks des chantiers.) Par contre, lh oh on a reussi h expulser les agriculteurs, la SODEFOR n'a pas tent6 de reinstaller les populations. Pendant la dude du projet aucun effort sdrieux n'a 6td fait pour essayer de comprendre l'attitude des populations rurales quant aux for@tsou aux rapports compliquB entre les populations locales et les arrivants; on n'a jamais considere la possibilitd d'impliquer les populations locales dans la gestion des ressources forestikres. 5.08 La formation et la recherche. Dans I'ensemble, le programme interne de formation de la SODEFOR a Bte efficace, meme s'il n'a pas demarrd rapidement. Les voyages d'etudes auraient cependant pu Ctre plus pertinents et mieux organis&. I1 est regrettableque I'on n'ait pas gardd des rapports precis de ces activitds. Une grande opportunitdde formation interne a et6 gaspillee car on n'a fait aucun effort pour nornmer des homologues pour travailler etroiternent avec les assistants techniques. Le contrat de recherche avec le Centre technique forestier tropical (CTFT) n'a 6t6 sign6 qu'en mai 1988, deux ans et demi aprh I'entrtk en vigueur du prh. Ce retard a result6 d'une mauvaise communication et collaboration entre la SODEFOR et le CTFT et des differentes vues sur la forme juridique que devait adopter le contrat. Merne le programme de recherche reduit qui a finalement 6te negoci6 (440 millions de FCFA au cours de deux ans au lieu de 870 millions de FCFA au cours de cinq ans) n'a pas pu Ctre achevd cause des difficultes financieres rencontrees par la SODEFOR. 5.09 Le Ministere de I'agriculture n'a pas reussi a contrbler ni a guider les activitQ de la SODEFOR, soit directement, soit B travers le Conseil Consultatif de gestion de la SODEFOR. Le Contrdleurfinanciercharge au sein du Ministke du suivi de I'execution du Projet et de sa gestion financiere n'a jamais dte recrute. Le Spdcialiste en foresterie villageoise n'est rest6 en fonction qu'un an et n'a jamais 6tB remplace. Le seul effet favorabledu Projet au niveau du Ministkre a ett? I16laborationd'un Plan National Forestier. L'elaboration de ce Plan qui avait dBmarr6 en 1984 dans le cadre du Premier Projet Forestier, a permis une r&valuation des reserves forestieres nationales existanteset du rythme alarmantde leur disparition, de la politique forestiere du Gouvernement et du cornponernent minier des agriculteurs et de I'industrie forestiere. Cette analyse a fourni la base d'une approcheplus large des problemes et de la gestion du secteur forestier, rnettant I'accent plus sur la conservation des for&&naturelles nationales restantes @our une production soutenue de produits forestier et pour la protection de I'enviro~ement)que sur les plantations industrielles. 6. Resultats obtenus ~ a le ~roief r 6.01 Le Projet n'a atteint que partiellernentses objectifs physiques ou institutionnels. Les rhultats physiques sont les suivants : Superficie Superf icie Superf icie Productive Rendement moyen Rendement myen carp. prCvue (ha) r6aLis6e (ha) (ha) (d/ha/am6e) f inele