~~~- r - - -' -' ~~~~~~~~~~~~~~~Z wJ < 4w CN , QO CN 4 ' O >2 -K DW a '' ': X 0 0 S f t* 1 Z ; ~ ~~~~~~~~~~~~~ ,. ,~ >^ -:- - - .... ,» D 0 L~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ,. . .-~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ,. . - .--. -. .-: - `~~~~ L'EDUCATION ET LE VIH/SIDA Un Ouvrage de Référence sur les programmes de prévention du VIH/SIDA C 2004 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mondiale 1818 H Street, N.W Washington, D.C. 20433, États-Unis d'Amérique Téléphone: 202-473-1000 Site web wwwworldbank.org Courriel: feedback@worldbank.org Tous droits réservés 1 2 34060504 Les constatations, interprétations et conclusions présentées dans ce document n'engagent que les auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles des Administrateurs de la Banque mondiale ou des gouvernements qu'ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l'exactitude des données figurant dans la présente publi- cation. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent ouvrage n'impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d'un territoire quelconque et ne signifient nullement que la Banque mondiale reconnaît ou accepte ces frontières. Droits et autorisations Le contenu de cette publication fait l'objet d'un dépôt légal. La reproduction ou la transmission de tout ou partie du texte sans l'autorisation préalable de la Banque mondiale serait une viola- tion de la réglementation en vigueur. La Banque mondiale encourage la diffusion de ses études et elle accorde habituellement sans délai cette autorisation. Pour obtenir l'autorisation de photocopier ou d'imprimer des passages, veuillez soumettre une demande à cet effet, avec toutes les informations nécessaires, à: Copyright Clearance Cen- ter, Inc., 222 Rosewood Drive, Danvers, MA 01923 (États-Unis d'Amérique), téléphone: 978- 750-8400, fax: 978-750-4470, wwwcopyright.com. Pour tous renseignements sur les droits et licences, y compris sur les droits subsidiaires, s'adresser au Bureau des publications de la Banque mondiale à : Office of the Publisher, The World Bank, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, États-Unis; fax: 202-522-2422; ou courriel : pubrights@worldbank.org. ISBN 0-8213-5763-8 Enregistrement à la Bibliothèque du Congrès en cours. Photo de couverture : la Banque mondiale Table des matières v Acronymes ix Remerciements 1 Partie 1: À propos de l'Ouvrage 7 Partie 2: Résumés des programmes 9 Afrique du Sud - loveLife: Promouvoir la santé sexuelle et des modes de vie sains pour les jeunes de l'Afrique du Sud 10 Afrique du Sud - Soul Buddyz: Un projet d'éducation/divertissement multimédia pour les enfants de l'Afrique du Sud 11 Mozambique - Action Aid: Le programme « pierres de gué » 12 Mozambique - UNFPA et Pathfinder International: Geraçdo Biz, Cliniques de santé adaptées aux jeunes 13 Ouganda - GOAL: Le projet Baaba 14 Ouganda - La Fondation « Conversation Honnête » [Straight Talk Foundation] 15 Sénégal - Le Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (GEEP) : Une expérience sur la prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire 16 Tanzanie - AMREF, LSHTM, et NIMR: Programme MEMA Kwa Vijana 17 Tanzanie - Students Partnership Worldwide : Programme d'éducation à la santé en milieu scolaire (SHEP) 18 Zambie - Projet d'éducation à la santé Copperbelt (CHEP) : Le programme en milieu scolaire 19 Zambie - PPAZ, FLMZ, et RFSU : Projet de Santé Reproductive des Adolescents de Kafue (KARHP), l'Éducation par les pairs par le biais des Clubs d'Éducation à la Vie Familiale 20 Zimbabwe - Africare : Projet de santé reproductive des adolescents; clubs AIDS Action en milieu scolaire 21 Zimbabwe - Midlands AIDS Service Organisation (MASO) : Projet d'initiative Youth Alive (« jeunesse vivante ») 23 Partie 3: Les programmes Afrique du Sud 27 loveLife : Promouvoir la santé sexuelle et des modes de vie sains pour les jeunes de l'Afrique du Sud 47 Soul Buddyz : Un projet d'éducation et de divertissement multimédia pour les enfants de l'Afrique du Sud Mozambique 79 Action Aid: Le programme « pierres de gué » 99 UNFPA et Pathfinder International: Geraçâo Biz, Cliniques de santé adaptées aux jeunes Ouganda 123 GOAL: Le projet Baaba 153 La Fondation « Conversation Honnête » [Straight Talk Foundation] Sénégal 185 Le Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (GEEP): Une expérience sur la prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire Tanzanie 217 AMREF, LSHTM, et NIMR: Programme MEMAKwa Vijana 235 Students Partnership Worldwide : Programme d'éducation à la santé en milieu scolaire (SHEP) Zambie 267 Projet d'éducation à la santé Copperbelt (CHEP) : Le programme en milieu scolaire 297 PPAZ, FLMZ, et RFSU : Projet de Santé Reproductive des Adolescents de Kafue (KARHP), l'Éducation par les pairs par le biais des Clubs d'Éducation à la Vie Familiale Zimbabwe 329 Africare : Projet de santé reproductive des adolescents; clubs AIDS Action en milieu scolaire 357 Midlands AIDS Service Organisation (MASO) : Projet d'initiative Youth Alive (« jeunesse vivante ») 383 Partie 4: Annexe. Leçons tirées des approches en milieu scolaire visant la réduction du risque associé au VIH/SIDA Acronymes ACESS Alliance for Childrens Entitlement to Social Security ACI Africa Consultants International AIC Centre d'informations sur le SIDA (AIDS Information Centre) AIDS Acquired immunodeficiency syndrome (voir SIDA) AIDSCAP projet de contrôle et de prévention du SIDA (Control and Prevention Project) AIDSCOM Support technique sur le SIDA (AIDS Technical Support: Public Health Communication Component) AMREF African Medical and Research Foundation (Fondation pour la médecine et la recherche en Afrique) AMODEFA Associacâo Mozambican para Defesa da Familia ANC Clinique prénatale (antenatal clinic) ARV Antirétroviral (antiretroviral) ASRH Adolescent sexual and reproductive health (voir SRA) BBC British Broadcasting Corporation BP British Petroleum CAA Community AIDS Abroad CBD Distributeur communautaire (community-based distnbutor) CBO Organisation communautaire (community-based organization) CBoH Central Board of Health CEO Chief executive officer (voir PDG) CEFOREP Centre de Formation et de Recherche en Santé de la Reproduction CHEP Copperbelt Health Education Project CIDA/SAT Southern African Training Program CINDI Children in Distress (projet) COIN-Jeunes Centre d'Orientation et d'Information des Jeunes (Youth Corner) CPD Condom promoters and distributors CRDI Centre de Recherche pour le Développement International CRETF Centre Régional d'Enseignement Technique Féminin CTA Conseiller technique en chef (chief technical adviser) DAAC District AIDS Action Committee DAC Development assistance committee DANIDA Danish International Development Agency DEO District Education Officer DFID Department for International Development (United Kingdom) DHMT District health management team v UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA DoE Department of Education DoH Department of Health DPE Disease prevention education DSW Fondation allemande pour la population mondiale (German Foundation for World Population) EDF Fond européen de développement (European Development Fund) EFS Économie familiale et sociale EJAF Elton John AIDS Foundation EMP Éducation en matière de population EU Union européenne (European Union) (voir UE) EVF Éducation à la vie familiale EPS Éducation pour la santé FHT Family Health Trust FLE Family life education FLMZ Family Life Movement of Zambia FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population (United Nations Population Fund) FRESH Focusing Resources on Effective School and Health GEEP Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population GPA Global Programme on AIDS GTZ Deutsche Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit (Agence allemande pour la coopération technique) HALIRA Health and Lifestyle Research HIV Human immunodeficiency virus (voir VIH) HST Health Systems Trust IATT Inter-Agency Task Team IBE International Bureau of Education ICT Information communication technology IDRC International Development Research Centre IEC Information, education, and communication IIED International Institute for Environment and Development IIEP International Institute for Educational Planning INDE Institute Nacional de Desenvolvimento Educacional (Institut national du développement éducatif) IPPF International Planned Parenthood Foundation IST Infection sexuellement transmissible (voir STI) IT Information technology KAB Knowledge, attitudes, and behavior KABP Knowledge, attitudes, behavior, and practices KAP Knowledge, attitudes, and practice KAPB Knowledge, attitudes, practices, and beliefs KARHP Kafue Adolescent Reproductive Health Project KASH Knowledge, attitudes, skills, and habits LEA Leader-élève-animateur (animatrices) LSE Life skills education LSHTM London School of Hygiene and Tropical Medicine (École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres) MASO Midlands AIDS Service Organisation MBOD Medical Bureau for Occupational Diseases vi ACRONYMES MFD Media for Development MoE Ministry of Education (Ministère de l'Éducation) MoEC Ministry of Education and Culture (Ministère de l'Éducation et de la Culture) MoH Ministry of Health (Ministère de la Santé) MoYS Ministry of Youth and Sport (Ministère de la Jeunesse et des Sports) MPH Master's Degree in Public Health (Maîtrise en santé publique) MST Maladie sexuellement transmissible (voir STD) MTCT Transmission mère-enfant (mother-to-child transmission) MTN Réseau téléphonique mobile (Mobile Telephone Network) NACP National AIDS Control Program NAFCI National Adolescent Friendly Clinic Initiative NASHI National Adolescent Sexual Health Initiative NCRC National Children's Rights Committee NGO Organisation non gouvernementale (nongovemmental organization) (voir ONG) NIMR National Institute for Medical Research (Institut national de la recherche médicale) NORAD Norwegian Agency for Development Cooperation NPA National Plan of Action NSHP National School Health Program ONG Organisation non gouvernementale (voir NGO) ONUSIDA Joint United Nations Programme on HIV/AIDS P-D.G. Président-directeur général PDIS Programme de Développement Intégré de la Santé (Integrated Health Development Program) PDRH Projet de Développement des Ressources Humaines PEEP Parent Elder Education Program PHC Soins de santé primaires (primary health care) PNLS Programme National de Lutte contre le SIDA (National Program for the Fight Against AIDS) PNPF National Family Planning Programme (Programme national de planning familial) PPASA Planned Parenthood Association of South Africa PPAZ Planned Parenthood Association of Zambia PPP Pair, parent et prestataire (peer, parent, and provider) PRT Professeurs-relais-technique PSG Project support group PSI/CMS Population Services International PTA Parent-Teacher Association (Association parents-enseignants) PTC Prevention Training Centres PWA Personnes vivant avec le SIDA (persons living with AIDS) RFSU Swedish Association for Sexuality Education RHRU Reproductive Health Research Unit SABC South Africa Broadcasting Corporation SAFAIDS Southern Africa AIDS Information Dissemination Service SANASO Southern Africa AIDS Network SCF Save the Children Fund SCI Sara Communication Initiative SDC Swiss Agency for Development and Cooperation SHEP School Health Education Program vii UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA SIDA Syndrome immunodéficitaire acquis (voir AIDS) SIDA Swedish International Development Authority SPW Students Partnership Worldwide SRA Santé de la Reproduction des Adolescents (voir ASRH) SRH Santé sexuelle et reproductive (sexual and reproductive health) (voir SSR) SSP Soins de santé primaires SSR Santé sexuelle et reproductive (voir SRH) STD Maladie sexuellement transmise (sexually transmitted disease) (voir MST) STF Straight Talk Foundation STI Infection sexuellement transmissible (sexually transmitted infection) (voir IST) SVT Sciences de la Vie et de la Terre SYFA Safeguard Youth from AIDS TA Conseiller technique (technical adviser) TAMWA The Tanzania Media Womens Association TANESA Tanzania Netherlands Support for AIDS TASO The AIDS Support Organisation TOP Formateur des pairs (trainer of peers) TOT Formateurs de formateurs (trainers of trainers) TSh Tanzanian shilling(s) UE Union européenne (voir EU) UMATI National Family Planning Association UNAIDS Joint United Nations Programme on HIV/AIDS UNDP United Nations Development Programme UNESCO United Nations Educational, Scientific, and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture) UNFPA United Nations Population Fund UNICEF United Nations Children's Fund (Fonds des Nations Unies pour l'Enfance) UNIFEM United Nations Development Fund for Women USAID United States Agency for International Development (Agence Internationale de Développement des États-Unis) US Shilling ougandais VCT Conseils et tests volontaires (voluntary counseling and testing) VIH Virus de l'immunodéficience humaine (voir HIV) WHO World Health Organization YCDP Youth community development group YDC Youth Development Centre (centre de développement de la jeunesse) YFHS Service de santé adapté aux jeunes/« amis des jeunes » (youth-friendly health service) YFM FM de la jeunesse (Youth FM) YWCA Young Women's Christian Association ZD Dollar du Zimbabwe ZECAB Zambia Educational Capacity Building Program ZIHP Zambia Integrated Health Program viii Remerciements Ce document a été préparé par les membres de l'équipe didactique de la Banque mondiale, sous la direction d'Alexandria Valerio et de Don Bundy, avec le soutien technique de Helen Bafios Smith, Katie Tripp et Lesley Drake (Partnership for Child Development, Department of Infectious Di- sease Epidemiology, Imperial College, United Kingdom) et Seung-Hee F Lee (Banque mondiale). Nous sommes reconnaissants de la direction et du soutien offerts par Birger Fredriksen, Ruth Kagia, Debrework Zewdie, Oey Meesook, Keith Hansen et Dzingai Mutumbuka (Banque mon- diale). La publication de l'Ouvrage a été soutenue par Ireland Aid. Nous sommes reconnaissants envers El Hadji Habib Camara, Glynis Clacherty, David Kaweesa, Esther Kazilimani-Pale, Adeline Kimambo, Anne Salmi et Evelyn Serima d'avoir recueilli des don- nées et d'avoir rédigé les ébauches des rapports sur les programmes. Nous remercions également Carolien Albers, Nicola Brennan, Ebrahim Jassat, Kevin Kelly, Michael Kelly, Dr. Kiwara, Nicole McHugh, Pronch Murray, Warren Naamara, Justin Nguma et Malick Semebene, qui ont offert leurs expertises et conseils dans les pays participants. Bien d'autres personnes ont contribué aux discussions sur les sujets présentés dans cet ou- vrage et elles ont contribué également à la correction: David Clarke (Department for Interna- tional Development, Royaume-Uni), Delia Barcelona (UNFPA), Amaya Gillespie (UNICEF), Michael Kelly (University of Zambia), Brad Strickland (United States Agency for International Development), Jack Jones (World Health Organization), Inon Schenker (UNESCO), Carol Co- ombe (University of Pretoria, Afrique du Sud) et, de la Banque mondiale, Sheila Dutta, Hope Phillips, Elizabeth Lule et Mercy Tembon. Nous sommes reconnaissants des contributions de nos agences partenaires. Un merci parti- culier s'adresse à Christine Abbo (Straight Talk Foundation), Terry Allsop (Department for In- ternational Development, Royaume-Uni), Rita Badiani (Pathfinder International, Mozambique), Tara Bukow (UNESCO International Institute for Education Planning), Kevin Byrne (Save the Children, Afrique du Sud), Isabel Byron (UNESCO International Bureau of Education), Jim Cogan (Students Partnership Worldwide, Royaume-Uni), Mary Crewe (University of Pretoria, Afrique du Sud), Amy Cunningham (United States Agency for International Development), Babacar Fall (GEEP, Sénégal), Craig Ferla (Students Partnership Worldwide, Tanzanie), Laura Ferguson (AMREF, Royaume-Uni), Alexander Heroys (AMREF, Royaume-Uni), Anna-Marie Hoffman (UNESCO), Aida Girma (UNAIDS, Mozambique), Sue Goldstein (Soul City, Afrique du Sud), Simon Gregson (Imperial College, Royaume-Uni), Liz Higgins (Ireland Aid), ClementJumbe (Mi- nistry of Education, Sport and Culture, Zimbabwe), Virgilio Juvane (Ministry of Education, Mo- zambique), Gloria Kodzwa (UNICEF, Mozambique), Irene Malambo (Ministry of Education, Zambie), Peter Masika (Youth Aware, Tanzanie), Kirsten Mitchell (GOAL, Ouganda), Alick Nyi- renda (CHEP, Zambie), Vera Pieroth (AMREF, Tanzanie), Faye Richardson et David Ross (Lon- ix UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA don School of Hygiene and Tropical Medicine, Royaume-Uni), Berit Rylander (Swedish Inter- national Development Authority), Alfredo Santos (Action Aid, Mozambique), Bobby Soobrayan (Ministry of Education, Afrique du Sud), Angela Stewart-Buchanan (loveLife, Afrique du Sud), Kenau Swaru (Ministry of Health, Afrique du Sud), George Tembo (UNAIDS, Zimbabwe), Mi- riam Temin (Department for International Development, Royaume-Uni), Alan Whiteside (Uni- versity of Natal, Afrique du Sud), John Williamson (United States Agency for International Development) et, de la Banque mondiale, Jaap Bregman, Donald Hamilton, Cathal Higgins, Wa- cuka Ikua, Bruce Jones, Noel Kulemeka, Rest Lasway, Emmanuel Malangalila, Mmamtsetsa Ma- rope, Paud Murphy, Khama Rogo et Clement Siamatowe. Nous sommes reconnaissants des contributions techniques de Jess Lipson et du personnel de Grammarians, Inc., pour la préparation, la conception graphique et la mise en page de la ver- sion originale en langue anglaise de ce document. Des remerciements particuliers sont adressés à Ted Kendris, traducteur de cet Ouvrage et au personnel de Grammarians, Inc. pour la révi- sion. x Première partie: À propos de l'ouvrage À propos de l'Ouvrage Les secteurs de l'éducation des pays touchés par le VIH/SIDA jouent un rôle de plus en plus im- portant dans la lutte contre cette pandémie. Il s'agit, en partie, d'une réponse à l'effet dramatique du VIH/SIDA sur les secteurs de l'éducation; cet effet touche à l'offre, à la demande et à la qua- lité de l'éducation, ce qui constitue une grande menace à la réussite de l'Éducation pour tous (Edu- cation for All) et des Objectifs de développement du millénaire (Millennium Development Goals). Mais le rôle croissant des secteurs de l'éducation amène à reconnaître qu'une bonne forma- tion est un des moyens les plus efficaces d'aider les jeunes à éviter le VIH/SIDA. Les enfants d'âge scolaire ont la prévalence la moins élevée d'infection et, même dans les pays les plus touchés, la grande majorité des élèves ne sont pas atteint(e)s de l'infection. Pour ces jeunes, il y a une « rayon d'espoir » (window of hope) - une possibilité de vivre leur vie sans SIDA, s'ils arrivent à acquérir les connaissances, les compétences et les valeurs qui les aideront à se protéger pen- dant qu'ils passent à l'âge adulte. Lacte de fournir aux jeunes le « vaccin social » qui leur est of- fert par l'éducation leur donne une vraie possibilité de profiter pleinement de la vie (Education and HIV/AIDS: A Window of Hope, World Bank, 2002). Cet Ouvrage vise à soutenir les efforts des pays impliqués de renforcer le rôle du secteur de l'éducation dans la prévention du VIH/SIDA. Il a été développé pour répondre aux nombreuses demandes de création d'un forum dont le but serait d'aider les pays à partager leurs expériences pratiques en ce qui concerne la planification et l'exécution des programmes qui sont destinés aux enfants d'âge scolaire. Cet Ouvrage cherche à remplir ce rôle en fournissant des résumés concis des programmes, tout en utilisant une présentation standardisée qui souligne les éléments prin- cipaux des programmes, et qui rend plus facile la comparaison des programmes. Pour bien des pays, le VIH/SIDA est un nouveau défi vis-à-vis du secteur de l'éducation. Par conséquent, très peu de programmes sont en place depuis assez longtemps pour mener une éva- luation formelle. Au lieu de reporter l'accès aux renseignements sur un programme jusqu'à la confirmation de son succès, l'Ouvrage emploie deux approches afin d'assurer la qualité des pro- grammes. En premier lieu, les programmes ont été choisis par des experts nationaux, car ils s'avé- raient prometteurs là où ils avaient été mis en oeuvre. Deuxièmement, tous les programmes ont été évalués par rapport aux indicateurs que l'Équipe spéciale inter agences (Inter-Agency Task Team) du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (Joint United Nations Pro- gramme on HIV/AIDS) considère comme judicieux en ce qui concerne la programmation. Cela offre un cadre pour l'exploration des points forts et des faiblesses de la conception du programme, en attendant une évaluation plus décisive. LOuvrage a été développé rapidement afin de remplir une importante lacune informationnelle en ce qui concerne la création de programmes dans le secteur de l'éducation. C'est un travail en cours, et le contenu sera développé et peaufiné au fur et à mesure. 3 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Objectifs de l'Ouvrage L Ouvrage vise à documenter, sous un format facile à utiliser, de divers programmes qui s'avè- rent prometteurs pour les enfants d'âge scolaire. La base de données de l'Ouvrage sera mise à jour périodiquement, pour offrir un aperçu des sortes de programmes qui sont en cours, et en déterminer l'efficacité. LOuvrage offrira l'occasion de partager les idées sur la recontextualisation des programmes, afin de les adapter à des circonstances locales variées les lecteurs et lectrices pourront mettre en pratique ce qu'ils auront appris en lisant les rapports. Public cible L'Ouvrage est conçu pour tout individu qui cherche à lancer ou à améliorer un programme de prévention du VIHJSIDA qui cible les enfants d'âge scolaire. En partageant les expériences pra- tiques sur les programmes actuels de prévention du VIH/SIDA, l'Ouvrage servira de base pour les décisions que prendront les responsables dans le domaine de l'éducation, les planificateurs, les directeurs, et les spécialistes du gouvernement et de la société civile. Le Format de l'Ouvrage Tous les programmes sont résumés dans la deuxième partie de l'Ouvrage; cela permet au lec- teur ou à la lectrice qui cherche des conseils sur la conception d'un programme de parcourir les options pour identifier celles qui mériteraient une étude plus profonde. Les rapports intégraux sur tous les pays sont présentés dans la troisième partie. Chaque rapport de programme suit le même format, pour que le lecteur ou la lectrice puisse trouver plus facilement les aspects du programme qui suscitent un intérêt particulier. La structure uniforme de l'Ouvrage permet de faire la comparaison des programmes plus facilement. Chaque rapport de programme contient quatre parties principales: Partie A: Description du programme Cette partie donne une vue d'ensemble du programme. Elle décrit la raison d'être, les buts et les objectifs, le public cible, les composantes, et les approches principales. Partie B: Mise en oeuvre du programme Cette partie décrit le processus dès l'évaluation initiale des besoins jusqu'au développement des matériels pédagogiques et de la formation, se terminant par une description des détails pratiques de la mise en oeuvre. Lévaluation du coût unitaire est approximative, car le nombre de bénéfi- ciaires est souvent difficile à déterminer avec certitude, et parce que les coûts des programmes nouvellement mis en oeuvre peuvent être artificiellement élevés. Partie C: Évaluation et leçons tirées Cette partie commence par les commentaires de ceux et celles qui ont exécuté les programmes. Elle traite des défis et des leçons apprises, qui sont suivis en certains cas d'une description de l'évaluation formelle du programme. La partie finale est une exploration du degré de confor- mité du programme aux indicateurs qui, selon les expertises, contribuent à la création d'un pro- gramme efficace. Ces indicateurs ont été adaptés par 1'UNAIDS IATT à l'aide d'une analyse qui a été faite par l'UNICEF intitulée, « Lessons Learned About School Based Approaches to Redu- cing HIV/AIDS Related Risk » (voir Annexe 1). 4 PREMIÈRE PARTIE: À PROPOS DE L' OUVRAGE Partie D: Informations supplémentaires Cette partie offre des détails à propos des organisations associées au programme, avec leurs co- ordonnées. Elle comprend une liste des publications qui sont disponibles au lecteur/à la lectrice, avec un numéro de commande pour chaque publication. Pays Programme Genre de programme Afrique du Sud loveLife Campagne de mass media Soul Buddyz Émission de télévision, campagne de mass media Mozambique Action Aid Approche communautaire progressive qui utilise les «e Stepping Stones » («< pierres de gué »>) UNFPA/Pathfinder Assistance et évaluation bénévoles, International éducation par les pairs Sénégal Groupe pour l'Étude et Éducation par les pairs aux niveaux l'Enseignement de la universitaire et secondaire Population Tanzanie Mema kwa Vijana Éducation par les pairs au niveau primaire Student Partnership Éducation par les pairs au niveau Worldwide secondaire Ouganda GOAL: Baaba Project Programme d'c outreach » (recherche de ceux et celles qui profiteraient de l'aide) ciblant les enfants de la rue Straight Talk Bulletins, émission de radio Zambie Copperbelt Health Clubs scolaires, communauté, Education Program changement du comportement par des activités divertissantes Kafue Adolescent Clubs scolaires, cliniques de santé, Reproductive Health éducation par les pairs Zimbabwe Africare Clubs scolaires au niveau secondaire, collecte de fonds, éducation par les pairs Midlands AIDS Service Clubs scolaires au niveau secondaire, Organisation conseils, éducation par les pairs 5 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Développement de l'Ouvrage * Les mesures suivantes ont été prises dans chacun des pays pour développer l'Ouvrage: * Le concept de l'Ouvrage a été présenté au gouvernement, à la société civile, aux donateurs, et aux autres intéressés. * Un point central a été identifié afin de coordonner les expertises et pour identifier les pro- grammes qui méritent d'être inclus dans l'Ouvrage. * Les programmes en considération ont été inspectés sur place, et un ou deux des programmes ont été sélectionnés pour chaque pays, dans le but de présenter de diverses approches, acti- vités et groupes cibles. * Par moyen d'un questionnaire standardisé, un consultant a conduit des entrevues avec les directeurs/trices, les exécuteurs/trices et les groupes cibles du programme pour préparer une ébauche du rapport. * Une étude de la recherche qui était disponible, y compris de la littérature « gnse », a été conduite et utilisée pour enrichir le contenu de l'ébauche du rapport. * Lébauche a été éditée, mise sous format standardisé et envoyée au directeur, ou à la direc- trice, du programme pour profiter de ses commentaires; la version finale du rapport a été rajoutée à l'Ouvrage. Disponibilité de l'Ouvrage LOuvrage est disponible sous forme électronique à www.schoolsandhealth.org ou à http ://www.unesco. org/education/ibe/ichae. Il est prévu de créer des rapports officiels de l'Ouvrage en portugais et sur CD-Rom. Pour des informations complémentaires ou pour commander un exemplaire de l'Ouvrage, soit une version imprimée, soit une version sur Cd-Rom, veuillez prendre contact avec le World Bank Education Advisory Service à http://www.worldbank.org/education. Par courrier électronique: eservice@worldbank.org Par la poste: Education Advisory Service The World Bank 1818 H Street, NW Washington, DC 20433 USA 6 Deuxième partie: Résumés des programmes Afrique du Sud loveLife: Promouvoir la santé sexuelle et des modes de vie sains pour les jeunes de l'Afrique du Sud Lancé en septembre 1999, loveLife est aujourd'hui l'un des programmes les plus importants et ambitieux du monde dans le domaine de la prévention du VIH. Le programme vise à réduire d'au moins 50 % le taux de VIH chez les jeunes âgés de 15 à 20 ans, au cours des prochaines cinq années. C'est un programme complet et d'envergure nationale qui se sert des médias pour cibler les adolescent(e)s âgés de 12 à 17 ans. Il est centré sur la réduction des conséquences né- gatives de l'activité sexuelle précoce et adolescente par le biais du développement de la santé sexuelle et des modes de vie sains chez les jeunes. Le programme loveLife est caractérisé par les principes essentiels suivants * E enseignement doit traiter les problèmes associés au comportement sexuel dans son contexte général. * E utilisation du préservatif doit devenir un élément normal de la culture des jeunes. * E éducation et la prévention doivent être soutenues au cours de plusieurs années, et ce à un niveau assez élevé pour retenir l'attention du public. loveLife comprend trois composantes principales: 1. une campagne médiatique qui se sert de la publicité télévisée, radiodiffusée et imprimée 2. une réponse sociale qui comprend l'établissement des centres de jeunesse et des cliniques qui sont accessibles aux jeunes ; et 3. une composante de recherche qui contribue au développement du programme et qui est char- gée de l'évaluation et la surveillance. Toutes les activités soulignent que les jeunes sont capables de faire les choix nécessaires pour avoir un mode de vie sain. De plus, les valeurs de la responsabilité partagée et de la sexualité positive sont promulguées. Les objectifs, « retarder, réduire et protéger » sont intégrés dans les médias et dans les autres activités. Les évaluations qui ont été conduites au cours des premières années de la mise en oeuvre du programme démontrent que loveLife a réussi à sensibiliser les jeunes de l'Afrique du Sud à la santé sexuelle et reproductive. Les jeunes sont plus conscients des risques courus lors des rap- ports sexuels non protégés, et ils déclarent avoir retardé ou bien s'être abstenus de rapports sexuels. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, ce programme a été jugé d'en avoir atteint 14 en entier et 1 en partie ; l'un des indicateurs n'était pas applicable. 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Afrique du Sud Soul Buddyz: Un projet d'éducation/divertissement multimédia pour les enfants de l'Afrique du Sud LAfrique du Sud est touchée par l'une des épidémies les plus importantes du monde; 4,7 mil- lions de personnes sont atteintes du VIH. C'est la cause la plus importante de décès en Afrique du Sud et c'est la priorité de la santé publique nationale. Soul Buddyz est un véhicule médiatique, éducatif et divertissant pour les enfants sud-africains âgés de 8 à 12 ans, calqué sur Soul Citv, un véhicule adulte qui a réussi. Il s'adresse aux enfants par la diffusion de messages importants sur le SIDA, la sexualité chez les jeunes et les relations entre les sexes. La série Soul Buddyz a été développée par un processus interactif faisant participer les enfants. Il consiste en une série dramatique télévisée en 26 épisodes; un magazine radiodiffusé en trois langues locales, également en 26 épisodes et un livre sur les aptitudes à la vie quotidienne, dis- tribué à un million d'enfants âgés de 12 ans. La série s'accompagne d'une campagne de plai- doyer s'adressant aux responsables politiques et augmentant la capacité des ONG d'agir pour promouvoir les droits des enfants. Lévaluation de la série montre que 67 % des enfants sud-africains ont eu accès à Soul Bud- dyz. Ces enfants avaient une connaissance accrue, démontraient de meilleurs comportements et discutaient davantage des problèmes que ceux et celles qui n'avaient pas eu accès au maté- riel pédagogique. De plus, le matériel pédagogique a amélioré la compréhension manifestée par les parents, ainsi que leur volonté de parler avec leurs enfants des problèmes épineux tels que les rapports intimes, le SIDA et les questions liées aux spécificités sexuelles. Le coût du programme se monte à approximativement 0,38 dollar par enfant. Sur les 16 in- dicateurs d'efficacité qui ont été établis par 1'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir at- teint 14 en entier et 2 en partie. 1 0 DEUXIÈME PARTIE: RÉSUMÉS DES PROGRAMMES Mozambique Action Aid: Le programme « pierres de gué» » Action Aid se sert de la méthodologie « Stepping Stones » (« Pierres de gué ») afin de viser les communautés qui courent le risque d'être infectées par le VIHISIDA. Cette méthodologie est utile pour fournir aux communautés les connaissances et les informations nécessaires pour répondre à leurs propres besoins. Elle est fondée sur les principes suivants: * Les meilleures solutions sont celles qui sont développées par les individus eux-mêmes. * Les hommes et les femmes ont tous besoin d'un endroit où ils peuvent se réunir avec leurs pairs pour explorer leurs propres besoins et préoccupations en ce qui concerne la santé sexuelle et les relations personnelles. * Le changement de comportement est plus efficace et soutenu si la communauté entière y par- ticipe. Lobjectif global du programme est donc d'aider les individus, leurs pairs et la communauté entière à modifier leur comportement aux niveaux personnel et collectif. Dans la province de Maputo, les membres de la communauté qui ont choisi de participer au programme se réunissent une fois par semaine pour les ateliers « Stepping Stones ». Ils sont ré- partis en quatre groupes: les jeunes femmes, les femmes plus âgées, les jeunes hommes et les hommes plus àgés. Les animateurs de groupe se servent du Stepping Stones Manual (Manuel Step- ping Stones) comme point de départ pour discuter des sujets auxquels s'intéressent les membres de la communauté: les problèmes de culture et de relations entre les deux sexes, les relations personnelles et le VIH/SIDA. Par le théâtre, le chant, la danse, et par d'autres activités partici- patives, l'attention de la communauté est attirée sur les problèmes. Ces problèmes sont identi- fiés, et les membres du groupe trouvent des solutions réalistes, qui sont ensuite communiquées aux autres groupes. À la fin de l'atelier, les individus laissent la parole à la communauté pour l'exécution des modifications identifiées. Si l'on prend en considération l'effet secondaire du programme, approximativement 500 000 personnes en ont bénéficié. Le coût estimé du programme s'élève à 0,30 dollar par individu par an. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 10 en entier et 4 en partie. il1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Mozambique L'UNFPA et Pathfinder International: Geraçâo Biz, Cliniques de santé adaptées aux jeunes Geraçâo Biz est un service de santé qui est adapté aux jeunes (« youth-friendly » Health Service [YFHSI). Il s'agit d'une composante d'un programme intégré de l'UNFPA (le Fonds des Nations Unies pour la population), de Pathfinder International et du gouvernement. Ce programme com- prend des interventions aux niveaux scolaire et communautaire. Le but global du programme est de sensibiliser les jeunes âgés de 15 à 24 ans-ceux et celles qui sont scolarisés ou déscola- risés -aux problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive. Le programme vise également à encourager l'adoption des comportements sexuels et reproductifs sans risque, sensibles aux re- lations entre les sexes et qui manifestent une reconnaissance de la responsabilité personnelle. Ce rapport traite de Geraçao Biz, la composante clinique du programme, lancée en 1999 à Ma- puto, la capitale du Mozambique. Le but global de Geraçao Biz est d'améliorer l'accès des adolescent(e)s aux services de santé sexuels et reproductifs, grâce au développement de services cliniques et d'assistance adaptés aux jeunes. Les jeunes reçoivent des conseils sur les maladies sexuellement transmissibles (MST), la contraception, l'utilisation du préservatif et les relations personnelles. Les infirmières et les médecins reçoivent une formation qui les aide à conseiller les jeunes de manière plus ac- cueillante. Les éducateurs pairs se rendent aux cliniques pour parler aux jeunes de l'adoption de pratiques sexuelles à moindre risque ; ils leur donnent également des informations sur le VIH/SIDA. Dans la ville de Maputo, il y a six cliniques de santé « youth-friendly » (YFHS, « amis des jeunes »), dont la plus grande se trouve à l'hôpital central. Les YFHS sont gérés par une conseillère technique de l'UNFPA-Pathfinder qui travaille en collaboration avec son homologue du Ministère de la Santé et avec les coordonnateurs cliniques des centres de santé. En 2001, le programme a été évalué en conséquence, il a été élargi en 2002 pour couvrir les provinces de Maputo, de Gaza et de Tete. Pendant la première année du programme, 1 173 jeunes ont utilisé ses services. En 2002, plus de 11 000 jeunes les ont utilisés. Plus de 91 550 préservatifs ont été distribués. Le coût es- timé par personne aidée s'élève à 80,76 dollars. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 12 en entier et 3 en partie l'un des indicateurs n'était pas applicable. 1 2 DEUXIÈME PARTIE: RÉSUMÉS DES PROGRAMMES Ouganda GOAL: le projet Baaba Le projet Baaba vise à encourager la santé sexuelle et reproductive des enfants de la rue en four- nissant aux ONG qui travaillent avec ces jeunes la formation, les ressources et le soutien tech- nique et financier qui leur sont nécessaires. Établi enjanvier 2001, ce projet développe des associations avec les ONG pour satisfaire aux besoins immédiats et à long terme des enfants de la rue. Le projet Baaba utilise une approche impartiale, fondée sur les aptitudes à la vie quotidienne pour aborder la prévention du VIH/SIDA et d'autres problèmes auxquels les jeunes font face en devenant adultes, tels que les relations sexuelles, la toxicomanie et le viol. En Ouganda, la langue régionale, baaba est le mot qui désigne un frère ou une soeur aîné(e) et respecté(e). Les baabas sont des éducateurs pairs qui instruisent les enfants de la rue sur le VIH/SIDA. Le projet Baaba cherche à autonomiser les jeunes de la rue, et les autres jeunes dé- favorisés, en leur donnant la confiance, les connaissances et les compétences nécessaires pour arrêter la propagation du VIH. Cette tâche s'accomplit avec la collaboration des ONG qui sont déjà en place pour rendre service aux enfants et jeunes de la rue dans les villes de Kampala, Jinja, Malaba, Masaka et Mbale. Le projet fonctionne à présent en collaboration avec 12 ONG. Les activités du projet incluent l'éducation par les pairs, l'« outreach » (la recherche d'indi- vidus qui ont besoin de soutien), l'appui du personnel des ONG, l'amélioration de l'accès aux cliniques de santé sexuelle et reproductive et le plaidoyer dans la communauté. Le coût total du projet s'élève à 92 703 $US par an, soit 18,50 $US par enfant par an. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA (UNAIDS), le programme a été jugé d'en avoir atteint 13 en entier et 1 en partie; 2 des indicateurs n'étaient pas applicables. 1 3 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Ouganda La Fondation « Conversation Honnête» [Straight Talk Foundation] La Straight Talk Foundation se sert d'une campagne mixte composée de médias imprimés et d'« ou- treach » (offre de l'assistance et du soutien à ceux et celles qui en bénéficieraient) qui a débuté en 1993 par le lancement du journal Straight Talk. Le but global du programme est de faire ac- croître, chez les adolescents et les adultes, la compréhension de la sexualité et de la santé re- productive des adolescents. Il vise également à encourager un comportement sexuel à moindre risque et le développement des compétences fondamentales, ainsi qu'à sensibiliser la popula- tion à la préservation des droits des enfants et des adolescents. À l'aide du journal Young Talk, le programme cible les enfants de 10 à 14 ans; il cible ceux et celles de 15 à 19 ans par le journal Straight Talk. Les deux journaux sont distribués aux écoles et ils paraissent aussi sous forme d'encart dans l'exemplaire du dimanche d'un journal natio- nal. Young Talk et Straight Talk sont publiés mensuellement, traitant des sujets qui sont propo- sés par les lecteurs eux-mêmes. Ils fournissent des informations et conseils qui sont justes et francs sur des sujets liés à la santé sexuelle et reproductive (SSR) des adolescents. Straight Talk encou- rage les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) et les enseignants à établir des clubs Straight Talk dans les écoles pour faire avancer davantage les messages qui apparaissent dans les journaux. Il existe également une émission radiodiffusée s'adressant auxjeunes de 15 à 24 ans. Cette émission suit les thèmes des journaux, et elle est diffusée une fois par semaine en anglais et dans les langues locales. La Straight Talk Foundation conduit des visites scolaires à l'aide d'une équipe constituée d'ex- perts en santé et de conseillers, pour aider les enseignants et les élèves à élaborer un plan qui assurera la santé des adolescents. Ils conduisent des ateliers de sensibilisation pour les ensei- gnants et les parents d'école primaire afin de les sensibiliser aux besoins et services liés à la santé sexuelle et reproductive des adolescents ils encouragent les adultes à parler avec les jeunes de leurs problèmes. Une évaluation du programme a révélé que la plupart des adolescents ont accès aux journaux et qu'ils les lisent; ils écoutent aussi les émissions de radio. Cela sensibilise les jeunes aux pro- blèmes de la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Le programme Straight Talk a ré- pondu directement aux besoins d'information chez les adolescents, et le gouvernement est de plus en plus reconnaissant de son effort. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 14 en entier; 2 des indicateurs n'étaient pas applicables. 1 4 DEUXIÈME PARTIE: RÉSUMÉS DES PROGRAMMES Sénégal Le Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (GEEP) : une expérience sur la prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire Le Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (GEEP) est un organisme pluridis- ciplinaire et non gouvernemental à but non lucratif, créé en mai 1989. La stratégie adoptée à cet effet reposait initialement sur deux leviers baptisés respectivement « Didactique de la po- pulation » et « Clubs EVF » mis en place pour porter les problèmes de population notamment la Santé de la reproduction des adolescents et adolescentes (SRA), la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), et la compréhension du VIH/SIDA précisément en classe, (au coeur de l'activité pédagogique), et les prolonger dans le cadre des activités socio-éducatives et extrascolaires. En novembre 1994, le GEEP a initié un programme dénommé « Promotion de l'Education à la Vie Familiale » dans les établissements d'enseignement moyen et secondaire du Sénégal qui cible principalement les élèves de 12 à 19 ans et les professeurs. Tout en fournissant la docu- mentation et l'équipement (technologie audiovisuelle et informatique), le programme vise à en- courager un comportement sexuel responsable à travers des activités de formation, d'éducation par les pairs et de mobilisation sociale. Par la suite, pour répondre à une demande d'information non satisfaite par les activités de sensibilisation de masse, des Centres d'Information et d'Orientation des jeunes (COIN-Jeunes- un type de bureaux-conseils sur les questions relatives à la Santé de la reproduction, aux IST et au VIH-SIDA) ont été créés dans certains établissements et à l'Université Cheikh Anta DIOP Dans cette entreprise, le GEEP a bénéficié de l'appui institutionnel, technique, et financier de partenaires permanents ou occasionnels constitués par des institutions publiques (Ministère de l'Education, de la Santé, et de la Prévention, de l'Economie et des Finances); des Agences Gouvernementales étrangères (USAID, CRDI); des Agences des Nations-Unies (FNUAP, UNESCO, UNIFEM) et des Organisations Non Gouvernementales (Population Council, Rainbo, Club 2/3 Canada, Schools online). Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 12 en entier et 3 en partie; l'un des indicateurs n'était pas applicable. 1 5 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Tanzanie AMREF, LSHTM, et NIMR: Programme MEMA Kwa Vijana En janvier 1999, la Fondation Africaine pour la Médecine et la Recherche (AMREF), en colla- boration avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) et l'Institut Natio- nal de la Recherche Médicale - Tanzanie (NIMR), a amorcé un programme dans 62 écoles et dans 18 centres de santé dans la région de Mwanza en Tanzanie. Son objectif principal est d'améliorer la connaissance de la santé reproductive chez les jeunes âgés de 12 à 19 ans et de diminuer le taux de contamination par les infections sexuellement trans- missibles et par le VIH, ainsi que le taux de grossesses non désirées. Pour ce faire, les éduca- teurs pairs, sous la direction des enseignants, utilisent des techniques informelles et participatives afin d'apprendre la santé reproductive aux jeunes. Les travailleurs et les travailleuses de la santé sont formé(e)s pour rendre les services de santé plus accessibles aux jeunes, et la communauté est mobilisée pour participer aux Youth Health Weeks (semaines de santé de la jeunesse), qui ont lieu une fois par an. Le programme atteint approximativement 2 850 nouveaux participants adolescents par an; le coût s'élève à 1,37 dollar par enfant par an. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été éta- blis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 13 en entier et 2 en partie ; l'un des indicateurs n'était pas applicable. 1 6 DEUXIÈME PARTIE: RÉSUMÉS DES PROGRAMMES Tanzanie Students Partnership Worldwide: programme d'éducation à la santé en milieu scolaire (SHEP) Students Partnership Worldwide (SPW) est une ONG à but non lucratif qui vise à mettre les en- fants au coeur du processus de développement. Travaillant sous l'égide du Ministère de l'Édu- cation et de la Culture de la Tanzanie, le SPW est de l'avis que les jeunes ont beaucoup à offrir, et que leur âge peut être un avantage lors des discussions sur des sujets épineux. Le SPW de la Tanzanie vient de terminer la troisième année de l'exécution du Demonstration Model of School Health Education (modèle de démonstration d'éducation à la santé en milieu scolaire) dans 35 écoles secondaires de tous les sept districts de la région d'Iringa. Le programme forme les Tanzaniens et les Européens âgés de 18 à 25 ans avant de les employer comme édu- cateurs pairs. Ils jouent un rôle important dans une campagne scolaire qui vise à mobiliser les jeunes contre le VIH/SIDA. Les éducateurs pairs utilisent des activités participatives dans la salle de classe et lors des activités extrascolaires, afin d'enseigner la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Ils travaillent aussi à faciliter l'accès aux services adaptés aux jeunes, tant à l'inté- rieur qu'à l'extérieur des murs de l'école. Ces jeunes éducateurs pairs, qui sont d'ailleurs dévoués et bien formés, se révèlent très ha- biles à mettre en cause la « culture » de honte et de dénégation chez la génération plus âgée. De plus, ils sont habiles à produire la modification de comportement qui est nécessaire, en exer- çant une influence positive sur leurs pairs plus jeunes. Les élèves qui ont été touchés par le School Health Education Program sont capables d'apprendre à leurs égaux, tant à l'intérieur qu'à l'ex- térieur des murs de l'école ; ils peuvent également instruire les générations plus âgées. Jusqu'à présent, approximativement 16 250 élèves ont bénéficié du programme à un coût qui s'élève à 24,12 dollars par élève par an. Il est à noter, que 15 000 adultes en ont bénéficié aussi, avec de nombreux autres adultes et enfants d'âge scolaire dans la communauté. Sur les 16 in- dicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir at- teint 11 en entier et 5 en partie. 1 7 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Zambie Projet d'éducation à la santé Copperbelt (CHEP) : Le programme en milieu scolaire Le projet d'éducation à la santé Copperbelt est centré sur l'éducation à la santé et sur la pré- vention du VIHI/SIDA dans la province du Copperbelt en Zambie. Le projet a été lancé en jan- vier 1988. Pendant la première année, l'accent était mis sur la diffusion au grand public des informations relatives aux dangers du VIHISIDA, à sa transmission et aux méthodes disponibles pour se protéger, et pour protéger les autres, contre cette maladie. La déclaration de mission du CHEP fait remarquer que le projet fonctionne en collaboration avec tous les secteurs de la communauté afin de développer les connaissances, les valeurs et les aptitudes à la vie quotidienne qui permettent la créativité, la responsabilité et les modes de vie sains. Le CHEP a concentré ses efforts sur trois unités particulières: les Enfants et les Jeunes (Child- and Youth-Focused), la Communauté (Community-Focused), le Lieu de travail (Occu- pation-Focused). Lunité qui est centrée sur les enfants et les jeunes dispose de trois programmes qui ciblent les enfants et les jeunes dans les zones urbaines et rurales: un programme en milieu scolaire, un programme pour les jeunes qui ont quitté l'école et un programme pour les enfants vulné- rables et pour d'autres jeunes de la communauté. Le programme qui est mené en milieu scolaire est le plus important du CHEP en ce qui concerne sa portée et ses ressources. Avec le programme pour les jeunes déscolarisés, il représente le noyau du travail fait par le CHEP Le programme qui est mené en milieu scolaire cible les enfants et les jeunes âgés de 3 à 35 ans, ainsi que les enfants aux besoins spéciaux. Il se tient dans les écoles maternelles, les écoles primaires et secondaires, les collèges et les universités. Le but global du programme en milieu scolaire est d'assurer que les enfants et les jeunes acquièrent et maintiennent des comportements qui ne les exposeront pas au risque de contracter les MST et le VIH. Les éléments principaux du programme en milieu scolaire sont: les Anti-AIDS Clubs (clubs anti-SIDA), la Sara Communication Initiative (l'initiative de communication Sara), Education Through Entertainment (l'éducation par le divertissement), Games for Life (les jeux pour la vie) et les services de santé « youth-friendly » (adaptés aux jeunes). Depuis sa création en 1988, le CHEP a été financé principalement par la Norwegian Agency for Development Cooperation-NORAD (l'agence norvégienne de coopération au développe- ment). Le coût estimé annuel pour maintenir ce programme s'élève à 350 000 dollars. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 12 en entier et 2 en partie 2 des indicateurs n'étaient pas applicables. 1 8 DEUXIÈME PARTIE: RÉSUMÉS DES PROGRAMMES Zambie PPAZ, FLMZ, et RFSU : Projet de Santé Reproductive des Adolescents de Kafue (KARHP), l'Education par les pairs par le biais des Clubs d'Éducation à la Vie Familiale Le KARHP est une intervention présentant de multiples facettes, qui est basée dans les écoles, les cliniques et la communauté elle a commencé en 1997 dans le district de Kafue en Zambie. Le but général du programme est de développer des stratégies pour fournir des informations et des services liés à la santé sexuelle et reproductive (SSR) et à l'éducation à la vie familiale (EVF) aux jeunes scolarisés, âgés de 10 à 24 ans. Pour accomplir cette tâche, le programme a adopté une approche dénommée « triple P »: peers (pairs), parents (parents-mère et père), et provi- ders (prestataires des soins de santé). Des éducateurs pairs, des parent-eldei- educators (parents et aînés qui jouent le rôle d'enseignant) et des prestataires des soins de santé reçoivent une for- mation qui les prépare à fournir des informations et services de SSR et d'EVF aux jeunes. Ils mo- bilisent et sensibilisent également la communauté générale. La composante principale du programme pour les jeunes scolarisés est le programme d'édu- cation par les pairs qui est mené par les clubs EVF (éducation à la vie familiale). Les clubs EVF sont des activités extrascolaires. Les activités du club sont animées par des éducateurs pairs qua- lifiés et elles sont surveillées par des enseignants (marraines et parrains) qualifiés. Plusieurs su- jets liés à la santé sexuelle sont discutés, tels que l'abstinence, la prise de décision et les compétences en communication. On encourage l'abstinence comme option préférée en ce qui concerne la santé sexuelle des jeunes qui sont scolarisés, mais pour ceux et celles qui sont déjà sexuellement actifs l'utilisation correcte du préservatif est encouragée et enseignée. Au départ, le programme ciblait 10 700 adolescent(e)s scolarisé(e)s. En 2000, une évalua- tion a mené à l'expansion du programme, pour couvrir la plupart du district de Kafue. Le nombre total approximatif des adolescents bénéficiaires (scolarisés et non) au cours du programme s'élève à 53 000 au coût moyen de 2,26 dollars par jeune par an. La participation des ONG s'est terminée en 2002 et le programme est maintenant sous le contrôle des District Offices of the Zambian Ministry of Health, le Ministère de l'éducation et le Ministère du développement com- munautaire et social. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 10 en entier et 4 en partie 2 des indicateurs n'étaient pas applicables. 1 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Zimbabwe Africare: Projet de santé reproductive des adolescents; clubs AIDS Action en milieu scolaire En 2000, l'Africare, une organisation non gouvernementale (ONG) zimbabwéenne, a établi son AIDS Action Clubs Program en collaboration avec le District Education Office (bureau de l'édu- cation du district). Les clubs ciblent les jeunes âgés de 10 à 24 ans dans les écoles primaires et secondaires. Le programme a commencé dans 26 écoles des districts de Bindura et de Mount Darwin (dans la province centrale de Mashonaland) et il a été élargi par la suite pour opérer dans 61 écoles: 16 à Bindura, 10 à Mount Darwin, 10 à Makoni South, 10 à Makoni North et 15 dans la zone urbaine de Harare. Le but du programme est de contribuer à la réduction de la propagation du VIH/SIDA en don- nant aux adolescents des informations sur la santé reproductive et en encourageant des com- portements et attitudes positifs. Le projet consiste en deux composantes essentielles: les clubs AIDS Action, qui utilisent l'éducation par les pairs, la formation en aptitudes à la vie quotidienne et la sensibilisation aux abus sexuels d'enfants. Il emploie aussi des activités qui sont conçues pour générer les revenus, et qui sont nécessaires à l'autosuffisance. Jusqu'ici le programme a atteint 25 200 jeunes scolarisés et 10 000 jeunes déscolarisés, au coût approximatif de 8,89 dollars par jeune par an. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été éta- blis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 9 en entier et 5 en partie ; 2 des indicateurs n'étaient pas applicables. 20 DEUXIÈME PARTIE: RÉSUMÉS DES PROGRAMMES Zimbabwe Midlands AIDS Service Organisation (MASO): Projet d'initiative Youth Alive (« jeunesse vivante ») La Midlands Aids Service Organisation (MASO), une organisation non gouvernementale (ONG) zimbabwéenne, a créé le Youth Alive Initiative Project en 1996. Ce programme cible les jeunes âgés de 10 à 24 ans, scolarisés et déscolarisés, dans les zones urbaines et rurales de la province des Midlands du Zimbabwe. Il vise à encourager les pratiques sexuelles à moindre risque chez les jeunes, à réduire le taux de VIH/SIDA dans la population générale et à promouvoir un mode de vie positif chez les gens qui ont été infectés ou touchés par cette maladie. Pour atteindre ces objectifs, les enseignants bénévoles reçoivent une formation qui les pré- pare à diriger les clubs de jeunesse. Les jeunes adhèrent de leur plein gré aux clubs. Ceux et celles qui participent aux clubs sont formé(e)s par les enseignants dans deux domaines: l'éducation par les pairs et les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Ces jeunes diffusent ensuite les informations à leurs pairs pour encourager le développement des aptitudes à la vie quotidienne, de la communication et de la modification du comportement. Cette diffu- sion a lieu par le biais des conseils individuels, et lors des activités d'« outreach » (recherche des individus qui bénéficieraient du soutien). Ces activités comportent des spectacles pour les jeunes et pour les autres membres de la communauté. Les clubs et les activités d'« outreach » mettent l'accent sur l'abstinence. De plus, les enseignants et les éducateurs pairs sont formés pour donner des conseils relatifs à l'abus sexuel des enfants; ils ont donc les compétences nécessaires pour répondre aux besoins et aux problèmes des enfants. Le programme a créé de nombreux manuels et matériels pédagogiques que l'on peut obtenir auprès des bureaux de la MASO (Voir la partie D, « Matériel pédagogique »). Jusqu'ici, plus de 10 000 jeunes et 1 000 adultes ont bénéficié du programme, au coût ap- proximatif de 71 dollars par jeune par an. Sur les 16 indicateurs d'efficacité qui ont été établis par l'ONUSIDA, le programme a été jugé d'en avoir atteint 11 en entier et 3 en partie ; 2 des in- dicateurs n'étaient pas applicables. 21 Troisième partie: Les programmes ~~~~~~~~~~~~~~ - 1 1~~~~~~~~~wdL loveLife : Promouvoir la santé sexuelle et des modes de vie sains pour les jeunes de l'Afrique du Sud PARTIE A: DESCRIPTION DU PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Lidée de créer le programme loveLife a vu le jour à la fin des années 90, lorsqu'une organisation dénommée Advocacy Initiatives (Initiatives d'appui), en collaboration avec plusieurs organisations de la jeunesse, a examiné la recherche qui avait été conduite sur le chan- Je pense que ça me fait me gement de comportement chez les jeunes. Quelques-unes de ces orga- sentir bien ... c'est difficile avec nisations ont formé un consortium, qui comprenait: Planned Parenthood nos parents, plus nous les Association of South Africa (PPASA [Fédération du planning familial de voyons sur la route, plus nos l'Afrique du Sud], RHRU (Reproductive Health Research Unit [Unité de parents s'ouvrent et discutent de recherche en santé reproductive]) et Health Systems Trust (HST [Trust loveLife avec nous. des systèmes de santé]). Au début, ce consortium était dénommé National Jeune fille d'une zone rurale Sexual Health Initiative (NASHI [Initiative nationale de santé sexuelle]). Vers la fin de 1999, cette organisation a été relancée sous le nom de loveLife. Les objectifs de loveLife ont été élaborés pour répondre aux découvertes indiquant que la plu- part des programmes d'éducation existants sur le VIH/SIDA ont eu un effet limité sur le com- portement sexuel. Les enquêtes montrent qu'approximativement 98 % des Sud-Africains sont conscients du VIH/SIDA et de son mode de propagation or, l'utilisation du préservatif chez les hommes sud-africains est restée presque inchangée, au taux de 10 % au cours des cinq dernières années. Cependant, il existe un important besoin d'enseignement efficace sur la santé sexuelle 27 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA et reproductive. Le SIDA s'avère excessivement difficile à maîtriser: une femme sur trois en Afrique du Sud accouche avant l'âge de 18 ans les infections sexuellement transmises (IST) sont en- démiques chez les jeunes dans une bonne partie de l'Afrique du Sud et la violence, la coerci- tion et l'abus sexuel font typiquement partie du comportement des adolescents. loveLife vise à améliorer cette situation. Lancé en septembre 1999, loveLife a commencé par une approche triple. Les publications sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) des adolescents, les relations personnelles et les problèmes des jeunes ont été développés et diffusés par moyen des journaux et directement aux écoles, cli- niques et centres de jeunesse de loveLife. Un centre d'appels a été créé pour les enfants et les ado- lescents qui avaient besoin de conseils, et pour les parents à la recherche de conseils pour apprendre comment parler à leurs enfants. Une émission de radio a été diffusée sur les ondes de Youth FM cette émission permettait aux jeunes d'appeler afin de poser leurs questions aux experts. En 2000, loveLife est devenu une campagne médiatique totale, avec des panneaux d'affichage et des émissions de télévision et de radio; tout visait à encourager les jeunes à réfléchir sur la santé sexuelle et reproductive. Le centre d'appels a commencé à se concentrer davantage sur les 199 * Recherche et élaboration de l'approche loveLife 19 * Continuation de la recherche * Premières rubriques dans les journaux nationaux * Première émission de radio diffusée sur Youth FM (YFM) * Lancement de loveLife * Premières publications élaborées * Centres d'appel établis sous la Commission nationale de la jeunesse [Natio- nal Youth Commission]-l'un pour les enfants, l'autre pour les parents * Campagne médiatique commence avec des panneaux d'affichage, d'abord 200 pour faire connaître la marque loveLife au grand public * Plusieurs émissions de télévision et de radio * Premiers centres de jeunesse établis * Critères développés et formation commence pour l'établissement de la NAFCI * Organisation du programme de franchise | 2001 G * Programme d'« outreach » élaboré: (centres de jeunesse, jeux loveLife, tournée) * Programme de franchise lancé et développé * Lancement du Lovetrain * Continuation de la campagne médiatique * Lancement de la NAFCI 2002 e Programme d'« outreach » s'agrandit. Plus de centres de jeunesse et d'ins- __ -tallations de la NAFCI sont lancés * Campagne médiatique développée, ajoutant une campagne visant les parents * Réseau de programmes radiodiffusés atteint 17 stations Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 28 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD enfants qui avaient des questions relatives à la SSR, mais qui ne connaissaient personne susceptible de répondre à leurs questions. Les centres de jeunesse ont été établis à des endroits où les jeunes pouvaient passer leur temps libre à s'informer sur les problèmes de la SSR et à discuter des re- lations personnelles sous la direction de conseillers qualifiés. Le programme a aussi accordé une franchise à d'autres organisations pour élargir son action. En 2001, les installations de National Adolescent-Friendly Clinic Initiative (NAFCI [Initia- tive nationale de cliniques accueillantes aux adolescents]) ont été ouvertes pour permettre aux jeunes d'avoir accès aux soins et aux informations liés à la SSR, et ce dans un environnement confidentiel et accueillant. La campagne médiatique et les « Y-Centers » ont continué à s'agran- dir, faisant de loveLife un nom que tout le monde connaît. Vue d'ensemble du programme But D'ici 2005, loveLife vise à réduire le taux d'infection par le VIH et celui de la grossesse chez les jeunes âgés de 12 à 20 ans en Afrique du Sud d'au moins 50 %. Il est centré sur la réduction des conséquences négatives de l'activité sexuelle précoce et adolescente par la promotion de la SSR et des modes de vie sains chez les adolescents. loveLife vise à motiver et à préparer les jeunes pour qu'ils puissent faire des choix sains dans tous les aspects de leur vie. Le programme loveLife traite les problèmes liés aux choix tels que * rester à l'école et continuer à poursuivre son éducation * éviter les drogues (stupéfiants) * le respect de soi et des autres ainsi que le rejet de la pression coercitive des pairs * retarder les rapports sexuels jusqu'à ce qu'on se sente prêt(e) ou préparé(e) * le planning familial et l'utilisation de la contraception et de la protection contre les maladies sexuellement transmises (MST) lors des rapports sexuels, et * le respect et la fidélité envers son partenaire Objectifs du programme Les objectifs du programme loveLife sont de * cibler les groupes au risque le plus élevé * faire face aux problèmes de comportement sexuel * assurer que l'utilisation du préservatif fasse partie de la culture de la jeunesse * maintenir, au cours des années, l'intérêt du public à l'égard de l'éducation et de la prévention * permettre aux jeunes de faire des choix informés * encourager les jeunes à partager la responsabilité * encourager la sexualité positive Ces objectifs se fondent sur les résultats des enquêtes sur la SSR qui ont été conduites en Afrique du Sud ils sont également fondés sur la recherche conduite au niveau international. Groupes cibles Groupe cible primaire Le groupe cible primaire de loveLife est composé des jeunes âgés de 12 à 17 ans. Groupe cible secondaire Les adultes qui sont en contact avec les jeunes (les travailleurs des soins de santé, les enseignants, les parents et les autres membres de la communauté) constituent le groupe cible secondaire. 29 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Champ d'action loveLife est un programme d'envergure nationale. Durée du programme loveLife vise à diminuer le taux d'infection par le VIH et celui de la grossesse chez les jeunes âgés de 12 à 20 ans au cours d'une période de six ans, soit de 2000 jusqu'en 2005. Pour main- tenir le changement de comportement, il est prévu de continuer après cette phase initiale pen- dant au moins 10 ans. Buts du programme La figure 2 montre les buts principaux du programme. Le coordonnateur du programme ne les a pas classés parce qu'ils sont perçus comme étant de la même importance et étroitement liés. Le changement de comportement est néanmoins vu comme la pierre angulaire de l'effort visant à éviter le comportement sexuel à risque et à changer le comportement en ce qui concerne la santé sexuelle. Approches du programme loveLife s'efforce d'augmenter les connaissances, de changer les attitudes et de changer le com- portement chez les jeunes. On espère que cela sera accompli par: * Lapport d'informations et de conseils judicieux. Cela assure que les jeunes sont bien infor- més, non seulement sur le VIH/SIDA, mais aussi sur les problèmes qui y sont associés. * Lencouragement des jeunes à « Parlez-en ». Par exemple, quelques panneaux d'affichage pré- sentent des messages énigmatiques. Cela encourage les jeunes à parler de leurs problèmes. Cette discussion leur permet d'essayer de se transformer ensemble, et elle aide aussi à inté- rioriser les changements de comportement qui sont souhaités. * Lincitation des jeunes à penser autrement. La stratégie de communication de loveLife cherche à changer les valeurs et attitudes omniprésentes chez les adolescent(e)s en ce qui a trait au sexe, à la sexualité et aux relations personnelles avec le sexe opposé. Les gens agissent selon leurs croyances; si nous changeons nos croyances, nous pouvons changer nos actions. Promouvoir le changement de comportement Promouvoir un comportement sexuel sain Réduire le taux d'infrection du VIH Promouvoir l'utilisation du préservatif comme partie intégrale de la culture des jeunes Réduire le nombre de partenaires sexuels Retarder l'âge des premières relations sexuelles Figure 2. Buts du programme (non classés) 30 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD * La création d'un nouveau mode de vie. Pour intérioriser les nouvelles attitudes, il faut les si- tuer dans le contexte d'un choix de mode de vie. Il s'agit de créer de nouvelles normes de comportement chez les jeunes. Cela peut être accompli si les jeunes sont « mordus » de la culture populaire de loveLife. * La création d'un environnement de soutien. La création de services « youth-friendly » (« amis des jeunes », c'est-à-dire adaptés aux jeunes) et la formation de réseaux sociaux positifs don- nent aux jeunes la confiance nécessaire pour d'autres choix. Le principe comportemental de « delay » (retard) était au centre de la stratégie de communi- cation de 2002. Le mot « delay » n'a pas été utilisé dans la campagne médiatique de loveLife ; au contraire, les publicités ont diffusé le principe de retard des rapports sexuels de manières diver- tissantes et intéressantes, ce qui convenait mieux aux jeunes. Composantes Le programme loveLife consiste en trois composantes principales 1. une campagne multimédia de sensibilisation, information et éducation; 2. une réponse sociale qui donne la priorité à l'accès et à l'acceptabilité de bons services de santé pour les adolescent(e)s ; et qui accorde la priorité à la mobilisation des réseaux sociaux comme élément d'un programme national d'éducation, « outreach » (services qui cherchent à attirer les clients) et soutien des jeunes ; et 3. la recherche qui vise à comprendre la dynamique de l'épidémie VIN/SIDA et qui surveille et évalue les activités et l'efficacité de loveLife. Campagne multimédia w~.. hieh wayared Le programme loveLife a lié les techniques tra- . headed'? ditionnelles du marketing aux principes d'une u solide formation en santé publique. Cela a r s . mené à la création d'une marque qui représente i;x un mode de vie que les jeunes associeront à une r .i vie saine et positive. La campagne médiatique _ est constamment révisée et adaptée pour rete- nir l'attention des jeunes. Elle comprend de nombreux éléments différents. La campagne médiatique est constituée de trois composantes présentées ci-dessous: Campagne de publicité extérieure loveLife 2002 campagne de panneaux d'affichage De grands panneaux d'affichage sont installés dans les régions rurales et urbaines. Le but de ces panneaux est de faire parler les jeunes des problèmes liés à la SSR. Télévision Un grand nombre d'émissions de télévision variées ciblant les jeunes sont commandées et dif- fusées par loveLife. Voici trois exemples populaires d'émissions produites par loveLife: SEXualMENtality. Le premier décembre, la journée mondiale du SIDA, loveLife a présenté SEXualMENtality en collaboration avec la chaîne nationale. Il s'agissait d'un documentaire sur l'influence de la famille, des amis et de la culture dans la formation des attitudes et du comportement des jeunes hommes. Le documentaire a aussi enquêté sur l'impact de l'activité sexuelle précoce, 3 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA des drogues, de l'alcool, du crime et de la pression des pairs; il a également examiné les valeurs et les pensées intimes des hommes sud-africains. Les histoires de trois hommes différents ont été racontées à la première personne * un artiste graphique qui a été reconnu coupable du viol et qui est maintenant tourmenté par son passé, * un gérant de restaurant qui a revendu de la drogue et a fait du proxénètisme, * un élève en peine d'amour qui a essayé de se suicider. S'camto groundBREAKERS. C'est un « Reality show » pour les jeunes, télévisé en 13 parties au niveau national. Au cours de 13 semaines, deux équipes de jeunes Sud-Africains sont en com- pétition en plein air dans les régions rocailleuses de l'Afrique du Sud. Au cours de la série, les jeunes font face à des problèmes tels que l'organisation des équipes, les conflits, la compassion, les malheurs et l'ambition. GroundBREAKERS est une expé- . rience qui reflète les principes de loveLife: la promotion d'un =. rv -nouveau mode de vie positif pour les jeunes Sud-Africains, J fondé sur les principes de choix informés, de responsabilité partagée et de vie saine. connaissances, mais aussi compétences et un environnement de les attitudes et compétences soutien où les jeunes peuvent faire des qui sont nécessaires à la choix sages. prévention. A Tient compte de l'impact des / La promotion des valeurs sociales posi- 41 relations personnelles sur le tives dans le contexte des relations per- changement de comporte- sonnelles et du comportement constitue ment et renforce les valeurs l'un des points centraux du programme. sociales positives. 5 Est basé sur l'analyse des / L'un des trois domaines centraux du pro- 5 besoins des apprenants et gramme est la recherche. La recherche sur l'évaluation de la situa- est utilisée pour améliorer les aspects du tion générale. programme qui sont liés aux médias et à la réponse sociale. 40 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD Réalisation Indicateur Commentaires 6 Conduit une formation conti- *t Les prestataires de service, tels que les nue aux enseignants et aux infirmières cliniques et les jeunes qui tra- autres prestataires de ser- vaillent dans le programme, reçoivent vice. une formation et du soutien. Utilise de multiples activités / Le programme utilise une stratégie multi- 7 et stratégies média et des activités variées. d'apprentissage; ces activi- tés et stratégies sont partici- patives. S Fait participer la commu- $ La section de plaidoyer du programme O nauté générale. fait participer la communauté générale, tout comme l'effort local aux centres de jeunesse. 9 Assure le suivi, la progression /' On a pris soin d'introduire les messages et la continuité des mes- de la campagne médiatique d'une ma- sages. nière qui tient compte du développe- ment. Mais il se peut que les enfants voient les messages hors séquence, ce qui peut mener à la confusion. 0 Est placé dans un contexte Non Le programme loveLife ne fait pas partie approprié du curriculum de applicable du système d'éducation formel. l'école. Dure pendant suffisamment 1/ Le programme loveLife tient compte du de temps pour atteindre les fait que les interventions de mass objectifs du programme. media doivent particulièrement être maintenues à un niveau suffisamment élevé et pendant suffisamment de temps avant d'avoir un effet sur le com- portement. 1 2 Est coordonné à un pro- Le programme loveLife n'opère pas en gramme général de promo- collaboration directe avec les écoles, tion de santé en milieu mais ses messages généraux complètent scolaire. les messages du programme de santé en milieu scolaire. Il n'existe pas encore des programmes sur le VIH/SIDA dans toutes les écoles de l'Afrique du Sud. Il y a donc des régions où loveLife est l'une des seules sources d'informations sur le VIH et sur d'autres sujets liés à la santé sexuelle et reproductive. 41 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Réalisation Indicateur Commentaires I 3 Communique des messages * On a pris soin d'assurer que les mes- dont l'information est cor- sages sont corrects et cohérents. Toutes recte et cohérente. les initiatives sont examinées individuel- lement avant leur mise en oeuvre. Une formation complète est donnée, mais les franchises pourraient communiquer des messages variés, ce qui constitue une raison de s'inquiéter. 1 4 A établi un soutien politique ,/ loveLife plaide pour son programme par à travers un intense plai- le biais de ses publications. La couver- doyer pour surmonter les ture est si répandue à travers le pays que barrières et s'agrandir. la plupart des gens sont conscients de son existence et des messages qu'il dif- fuse. I 5 Dépeint la sexualité humaine / loveLife fait l'effort de dépeindre la comme un élément normal et sexualité humaine comme un élément sain de la vie et n'est pas normal et sain de la vie. désobligeante contre le sexe, la race, l'ethnie ou l'orientation sexuelle. 1 6 Intègre le suivi et l'évalua- OO L'évaluation et le suivi sont des éléments tion. essentiels du programme. Des évalua- tions ont été conduites et publiées pour une plus profonde analyse. 42 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES Organisations et contacts loveLife Health Systems Trust PO. Box 45 PO. Box 808 Parklands Durban 4000, South Africa 2121 Tél: (+27 31) 307-2954 Johannesburg, South Africa Télécopie: (+27 31) 304-0775 Tél: (+27 11) 771-6800 Courrier électronique : hst@healthlink.org.za Télécopie : (+27 11) 771-6801 Courrier électronique : talk@lovelife.org.za Site Internet: www.lovelife.org.za Reproductive Health Research Unit Planned Parenthood Association SA Department of Obstetrics and Gynaecology PO. Box 1023 Chris Hani Baragwanath Hospital Saxonwold PO. Bertsham 2123 2013 Johannesburg, South Africa South Africa Tél: (+27 11) 880-1162 Tél: (+27 11) 033-1228 Télécopie: (+27 11) 880-1191 Télécopie : (+27 11) 033-1227 Courrier électronique : ppasa@ppasa.org.za Courrier électronique: j stadler@rhruj hb . co .za Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été compilé par Glynis Clacherty, de Clacherty and Associates, une agence qui se spécialise dans la recherche participative avec les enfants et dans le développement du matériel pédagogique relatif aux enfants et à la santé. Mme Clacherty a beaucoup travaillé sur les liens entre le VIH/SIDA et les enfants. Elle est basée à Johannesburg, en Afrique du Sud. Angela Stewart-Buchanan, de loveLife, a collaboré à la rédaction de ce rapport. Version anglaise éditée par Katie Tripp et Helen Bafios Smith. Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzerland Loud and Clear: Tips on Talking to Your Children About Difficult Things ! (Comment parler aux en- fants à propos des sujets difficiles) (Numéro de commande : loveLife01) 43 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Love Facts: Talk About It (Parler de l'amour) (Numéro de commande: loveLifeO2) Love Them Enough to Talk About Sex (Parler à-et écouter-votre adolescent ; Aimez-les suffi- samment pour leur parler du sexe) (Numéro de commande: loveLifeO3) Talking and Listening: Parents and Teenagers Together, Find Out How to Make it Easier.. (Parler et écouter: Les parents et les adolescents ensemble, comment le rendre plus facile) (Numéro de commande: loveLifeO4) Impending Catastrophe Revisited: An Update on the HIV/AIDS Epidemic in South Africa (Retour à la catastrophe imminente: Mise à jour sur l'épidémie de VIH/SIDA en Afrique du Sud) (Numéro de commande: loveLifeO5) Tell Me More (Dites-moi plus) (Numéro de commande: loveLifeO6) Hot Prospects, Cold Facts, Portrait of Young South Africa (Portrait de la jeune Afrique du Sud) (Numéro de commande: loveLifeO7) Looking at loveLife: The First Year: Summaries of Monitoring and Evaluation (Coup d'oeil sur lo- veLife: La première année: Résumés du suivi et de l'évaluation) (Numéro de commande: loveLifeO8) « loveLifesfor Us... » A Survey of SA Youth 2001 (loveLife est pour nous, étude des jeunes de l'Afrique du Sud) (Numéro de commande: loveLife09) Our Story (Notre histoire) (Numéro de commande: loveLife1O) loveLife Franchise (Numéro de commande: loveLife ll) S'camto (journal) (Numéro de commande: loveLifel2) 44 TROISIÈME PARTIE AFRIQUE DU SUD ANNEXE 1. FRANCHISES, DOMAINES PRINCIPAUX DU PROGRAMME, ACTIVITÉS ET NORMES Domaine principal Activité Norme Promouvoir la * Afficher le logo loveLife bien * Le logo est affiché où il est vi- marque loveLife en vue sible au public. * Diffuser le matériel pédago- * Le matériel pédagogique est gique loveLife; mettre les af- utilisé et il est distribué au fiches en vue du public, groupe cible approprié, selon le diffuser le matériel promotion- plan. nel pendant les événements. Développer et * Communiquer les messages de * Programme mixte: mettre en oeuvre un loveLife par moyen de la cul- - le basket-ball ou un autre plan d'action de ture populaire de la jeunesse sport pour diffuser le mes- loveLife (musique, sports, récréation, sage etc.) - pièces, musique, art * Développer une composante * Éducateurs pairs: au moins d'éducation par les pairs et de deux groupes de 15 à 20 direction par les jeunes jeunes, âgés de 12 à 17 ans, * Mettre en oeuvre un programme par année (moitié H, moitié F) de SSR et d'aptitudes à la vie * Mobilisateurs communautaires: quotidienne. un groupe de 20 « community * Maintenir des dossiers élémen- mobilizers » par an, ayant reçu taires, fournis par loveLife. la formation en aptitudes à la vie quotidienne, âgés de 18 à 25 ans (10 H, 10 F) * Au moins deux personnes par organisation reçoivent la for- mation nécessaire pour diriger les programmes d'éducation par les pairs, de SSR et des ap- titudes à la vie quotidienne. * Chaque trimestre, entre 20 et 30 jeunes âgés de 12 à 17 ans participent aux ateliers. (Les éducateurs pairs peuvent être recrutés lors de ces ateliers.) * Chaque trimestre entre 20 et 30 jeunes âgés de 12 à 17 ans participent aux ateliers loveLife visant la motivation et d'autres aspects du développement de la jeunesse. * Les rapports mensuels ou tri- mestriels, fournis par loveLife, sont soumis. 45 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Domaine principal Activité Norme Participer aux acti- * Encourager les jeunes à partici- * À négocier auprès de la fran- vités de la franchise per aux activités coordonnées chise nationale au niveau national qui sont or- * Participation aux jeux loveLife ganisées et financées par * loveTours loveLife. * loveTrain * Être disposé(e) à participer à la * Coopérer, fournir de l'informa- recherche et à l'évaluation. tion, aider à résoudre les pro- * Être disposé(e) à écrire de ses blèmes d'organisation. expériences et à contribuer aux * Au moins deux contributions bulletins et aux autres publica- par an. tions. Renforcer le soutien * Identifier les acteurs essentiels * Création d'un groupe de travail communautaire pour avoir leur appui afin d'as- loveLife. surer le soutien communautaire * Réunions avec les fournisseurs pour l'initiative loveLife. de soins de santé locaux (exa- miner les liens avec la NAFCI et/ou un atelier sur les services qui sont accessibles aux ado- lescents. * Formation en éducation des parents. 46 Soul Buddyz: Un projet d'éducation et de divertissement multimédia pour les enfants de l'Afrique du Sud PARTIE A: LE PROGRAMME Raison d'être et historique du programme En Afrique du Sud, il faut assurer que les jeunes aient assez d'information et de compétences, ainsi qu'un environnement positif, pour pouvoir se protéger de l'infection par le VIH. À cause de la forte discrimination envers les personnes vivant avec le SIDA, il faut impérativement éliminer la honte associée au SIDA. Les enfants tou- Soul Buddyz nous chés par le SIDA, ou ceux et celles qui en souffrent, ont besoin du sou- apprend nous devons travailler tien social. Il faut mobiliser les communautés à l'échelle nationale pour en équipe avec nos amis. qu'elles aient la capacité de jouer ce rôle de soutien. Téléspectateur de Soul Buddyz Lorganisation Soul City Institute for Health and Development Com- munication (l'Institut Soul City pour la communication de santé et de développement) a été éta- blie en Afrique du Sud en 1992. Elle se sert du pouvoir des mass media pour aborder les problèmes qui ont été cités ci-dessus. L« Edutainment » (education-entertainment [Éducation-divertisse- ment]) est considéré au niveau international comme un outil didactique puissant. Beaucoup de programmes éducatifs médiatiques sont incapables d'attirer un grand public; l'« edutainment » intègre les sujets éducatifs aux présentations divertissantes qui permettent aux promoteurs de santé d'obtenir les créneaux de prime time. Le pouvoir de l'« edutainment » vient de sa capa- 47 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA cité de modeler les attitudes et les comportements positifs par le biais des personnages auxquels le public cible s'identifie. Les personnages jouent un rôle central dans les vies des téléspecta- teurs, qui vivent indirectement les leçons vécues par les personnages. Le pouvoir de générer le revenu publicitaire permet aussi le développement des partenariats qui sont mutuellement bé- néfiques entre les médias et les promoteurs de santé. Lapproche « edutainment » est particulièrement appropriée pour l'Afrique du Sud parce que la portée des médias est bonne dans ce pays. La télévision atteint approximativement 74 % de la population; la radio en atteint 93 % et les journaux atteignent 40 % de la population. Le Soul City Institute for Health and Development Communication a commencé son effort par la création de Soul City, une série de prime time, diffusée hebdomadairement, qui est très populaire elle traite les problèmes de santé et de communication par le biais d'une série dra- matique télévisée. La série s'accompagne d'une émission dramatique quotidienne à la radio, de brochures sur la santé et d'une campagne intensive de publicité, marketing et plaidoyer. Les évaluations de Soul City démontrent régulièrement que cette émission est efficace pour exercer une influence sur divers problèmes de santé: elle transmet des informations, augmente les discussions et l'interaction interpersonnelle et change les attitudes, les pratiques et les normes sociales. De plus, il a été déterminé que Soul City est populaire chez les jeunes de moins de 16 ans, bien que le matériel pédagogique ait été conçu pour les jeunes plus âgés et les adultes. LAfrique du Sud est un pays dont la population est jeune: à peu près 40 % de la population est âgé de moins de 18 ans et il y a approximativement 13 millions d'enfants âgés de 5 à 18 ans. Chaque année, une grande cohorte de jeunes Sud-Africains vulnérables devient donc sexuelle- ment active. À la lumière de cette situation et de la gravité de la pandémie du SIDA, et vu l'importance de commencer l'intervention dès l'enfance, le Soul City Institute for Health and Development Communication a décidé de créer une série d'« edutainment » pour les enfant âgés de 8 à 12 ans. Soul Buddyz est un programme qui est centré sur la perspective de l'enfant vis-à-vis _ l du VIH/SIDA, sur la sexualité et sur d'autres sujets qui sont pertinents aux enfants. Il consiste en une émission de télévision et une émission radiodiffusée accompagnées des matériels imprimés sur les aptitudes à w- 9 =- _, la vie quotidienne; ces matériels sont des- Ir ., M tinés aux enfants et aux parents. '«' Wt2e . Lorganisation Soul City Institute for lq - vv iri 8Health and Development Communication tO nm o IS est maintenant en train de développer Soul Buddyz2, qu'elle espère diffuser à la télévi- Le logo de Soul Buddyz sion et à la radio sud-africaines en 2003. Vue d'ensemble du programme But Améliorer la qualité de vie des jeunes Sud-Africains par le biais de meilleures connaissances sur la santé. 48 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD * Établissement du Soul City Institute for Heaoth and Development Communi- caSéieoén ié u acan ainae(ot20 ére 01 1999] *Recherch Épisode pilote de Sou u Buddyz a Recherche et rédaction des scripts, de la brochure pour les parents et des ma- ~~~~~~tériels imprimés sur les aptitudes à la vie quotidienne 2000 e Tournage de la série télévisée e Développement du script de radio - *~~~~ Série télévisée sur la chàîne nationale (août 2000 - février 2001 ) * Livre d'aptitudes à la vie quotidienne pour les élèves de la 5ème année 70 0i Émission de radio diffusée au niveau national - * ~Recherche conduite pour Soul Buddyz 2 2002i * ~Rédaction du script et tournage de Sou/ Buddyz 2 2003 j * Les émissions de télévision et de radîo de Sou/ Buddyz 2 seront diffusées au niveau national Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme Objectifs du programme Créer un véhicule multimédia d'« edutainment » qui sera populaire chez les enfants âgés de 8 à 12 ans. Le véhicule offrira des messages importants sur la santé et ces messages seront perti- nents aux enfants de cette tranche d'âge; leurs connaissances sur la santé seront donc accrues. Le véhicule comprend la télévision, la radio et les matériels imprimés. Groupes cibles Soul Buddyz nous apprend que Groupe cible primaire si tu as un problème avec Le groupe cible primaire comprend les enfants âgés de 8 à 12 ans de quelqu'un, la violence ne le toutes les races, tous les groupes linguistiques et tous les groupes so- résoudra pas. cioéconomiques d'Afrique du Sud. Enfant de milieu périurbain Groupe cible secondaire Les parents et les tuteurs des enfants âgés de 8 à 12 ans sont ciblés par la télévision, la radio et les matériels imprimés, qui sont essentiellement créés pour les enfants; il s'agit quand même d'un public secondaire. De plus, un livre sur les compétences parentales est spécifiquement conçu pour aider les parents et les tuteurs. Champ d'action Soul Buddyz est un projet d'envergure nationale qui atteint toutes les personnes qui ont accès à la télévision, à la radio et aux médias imprimés. 49 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Durée du programme Le développement du véhicule Soul Buddyz a pris beaucoup de temps. La création d'un chapitre du livre et un épisode de la série télévisée a pris trois mois. La recherche, la rédaction des scripts et le tournage de la série télévisée ont pris 18 mois. La série télévisée a été diffusée à la télévision nationale à partir du mois d'août 2000 jusqu'en février 2001. La réalisation de l'émission de radio a pris six mois et le programme a été radio- diffusé entre février 2001 et avril 2001. La mise au point du livre d'aptitudes à la vie quotidienne a pris six mois, et il a été distribué dans les écoles en octobre 2000. Une seconde série, Soul Buddyz 2, est en cours de réalisation. Buts du programme Les buts du programme Soul Buddyz sont mieux résumés par les messages qui sont intégrés dans la série. Les messages liés au VIH/SIDA sont généraux et spécifiques. Les messages généraux trai- tent les problèmes liés à l'estime de soi et aux relations entre les sexes. La recherche formatrice avait indiqué que les enfants ne connaissaient pas ces domaines, ou qu'ils devaient changer leurs attitudes pour éviter des comportements et des situations à risque. La conviction que les enfants sont capables de travailler ensemble, de se soutenir et de s'entrai- der de manière positive figure rarement dans les programmes de ce genre; mais c'est très puis- sant pour autonomiser les gens. Ces buts mèneront en définitive à une société qui sera mieux renseignée, plus inclusive et équitable. Pour de plus amples détails sur les messages de Soul Buddyz, voir l'annexe 3 (« Explication détaillée des buts »). Respect mutuel Soutien des pairs: entraide Promotion des droits des enfants Autonomiser les filles Égalité des individus Changement des attitudes des garçons afin d'arrêter la violence sexuelle Apprendre à exprimer les émotions Résolution des problèmes Prise de responsabilité pour ses actions Figure 2. Buts du programme-Message général (non classés) 50 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD Parler du VIH/SIDA et du sexe Essayer d'obtenir des informations correctes et de vérifier les informations venant de différentes sources Comprendre la puberté Le droit de dire « non » aux rapports sexuels Se renseigner à propos de l'abus sexuel des enfants Éliminer la honte Figure 3. Buts du programme-Messages plus spécifiques sur ie VIHISIDA et la sexualité (non classés) Approches du programme J'aime bien Soul Buddyz parce Les cinq approches principales du programme sont: que ça m'apprend à distinguer le 1. la promotion d'une politique publique saine bien du mal. 2. la création d'environnements de soutien Enfant de milieu périurbain 3. le soutien de l'action communautaire pour la santé 4. le développement des compétences personnelles 5. la réorientation des services de santé Les aspects clés de la méthodologie sont présentés dans la figure 4. Impact direct Créer des = partenariats \ / Véhicule -r '..w. ~ recherche centré sur + le public et I Opportunités les experts I3r.lv!En Evaluation Figure 4. Le modèle « edutainment » de Soul City 51 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les choses qu'on voit sur Soul Par un processus complet de recherche formative, les messages sur la Buddyz arrivent tous les jours. communication de la santé et du développement sont exprimés et intégrés Enfant de milieu périurbain au véhicule d'« edutainment ». Quelques-uns de ces messages abordent le VIHISIDA, la sexualité des jeunes et la violence domestique. On prend soin d'assurer que les matériels médiatiques sont de la plus haute qualité. Lélément dramatique dépeint des situations vraisemblables pour que le téléspectateur puisse s'identifier aux person- nages qui sont modelés. Les émotions sont mises en relief, afin de former et changer les atti- tudes envers les relations entre les deux sexes, et envers les autres sujets qui sont présentés. Composantes Le programme consiste en six composantes principales les cinq premières composantes sont présentées en détail ci-après. 1. une série de télévision dramatique 2. un magazine radiodiffusé 3. le matériel pédagogique sur les aptitudes à la vie quotidienne pour les enfants 4. une brochure sur les compétences parentales 5. une vidéocassette animée sur l'éducation sexuelle 6. le plaidoyer (Voir la Partie B de ce chapitre.) Série dramatique télévisée Cette série télévisée de 26 épisodes est axée sur la vie de huit personnages (les « Soul Buddyz ») ce sont des enfants qui font face à divers problèmes tels que s'adapter à une nouvelle école, subir des brimades et vivre avec une mère qui souffre du SIDA-des problèmes auxquels ils doivent faire face dans la vie quotidienne. Les Soul Buddyz sont de diverses races, classes socioécono- miques et sexes. La série Soul Buddyz se sert de nombreuses stratégies pour renforcer son impact. Chaque épi- sode se déroule du point de vue d'un(e) des huit Soul Buddyz ; ses pensées intimes sont trans- mises par voix off. Chaque épisode est caractérisé par une séquence de Soul Buddyz nous apprend les fantaisie qui illustre les espoirs et les peurs des enfants. Une chanson rap choses de la vie. souligne le message principal de l'épisode et, à la fin de chaque épisode Enfant de milieu métropolitain (qui dure 26 minutes), une douzaine d'enfants venant de tout le pays font des commentaires sur les sujets éducatifs soulevés. Les services des ONG, tels que la ligne d'appel Childline (sans frais pour les enfants) sont souvent intégrés dans la trame narrative de Soul Buddyz. Par exemple, un épisode traitant de l'abus sexuel montre un enfant qui apprend à se servir de la Childline, qui fournit des conseils et des services de suivi aux en- fants. Après chaque épisode de Soul Buddyz le numéro de Childline est affiché bien en vue. Les matériels imprimés portent aussi le numéro de téléphone pour la Childline. Le programme Soul Buddyz est multilingue. Les épisodes se déroulent en anglais, mais les en- fants parlent dans leurs propres langues à la maison, ou avec leurs parents, leurs frères et soeurs. Ils parlent dans leur langue maternelle en voix off aussi. Les langues locales sont sous-titrées (en anglais) quand elles sont utilisées. Soul Buddyz est donc diffusé en cinq langues, bien qu'ap- proximativement 60 % soit en anglais. Radio La composante de radio était constituée d'un magazine radiodiffusé de 26 épisodes; ce magazine était aussi appelé Soul Buddyz. Le magazine, qui durait 30 minutes par épisode, incorporait une par- tie dramatique de dix minutes avec des enfants comme protagonistes. Il y avait aussi une partie dra- 52 TROISIÈME PARTIE AFRIQUE DU SUD matisée de 5 minutes pour les m ` -- adultes et les enfants, ainsi qu'une causerie radiodiffusée avec de jeunes présenta- M f teurs/présentatrices et des in- - - vités experts. Ce magazine était . i radiodiffusé en trois langues . sud-africaines- setswana, nord-sotho et xhosa-pour t - - plaire à un plus grand public. - V I Matériels imprimés sur les aptitudes à la vie quotidienne Un livre d'aptitudes à la vie quo- u tidienne a été distribué à un million d'élèves de 5ème (âgés » de 12 ans) dans chaque école primaire d'Afrique du Sud. Les - 5 -- matériels, illustrés de photos des personnages de Soul Buddyz, , couvrent tous les sujets qui sont p ._ abordés dans la série télévisée et ils sont conçus pour être inter- actifs. Chaque unité commence par une bande dessinée (en - photos) qui raconte brièvement r - l'histoire télévisée. La bande - dessinée est suivie d'histoires _ _ _ __ _ __ _ tirées de la réalité, racontées par des enfants. De plus, il y a Livre d'aptitudes à la vie quotidienne - 5ème année des activités (individuelles et de groupe) pour les enfants, des notes didactiques avec des idées pour améliorer l'enseignement et d'organisations d'aide aux enfants. Trois affiches informationnelles accompagnent le livre. Brochure de compétences parentales Un petit livre, facile à utiliser, sur les compétences parentales a été dis- tribué par le Sunday Times, un journal de dimanche dont la diffusion Notre groupe est uni et on est la plus importante du pays (600 000 lecteurs). Il a aussi été distri- s'aime bien. Parfois, quand bué par les ONG d'Afrique du Sud. Le taux d'alphabétisation de l'Afrique nous nous baladons et des du Sud est plutôt élevé-81,8 % des adultes de plus de 15 ans sont ca- gens essaient de nous pables de lire et écrire-mais les aptitudes pour la lecture sont faibles. intimider, on ne s'enfuit pas La brochure a donc été créée en trois langues au niveau de la 7e année pour laisser les autres se (10 ans). Le livre couvre des sujets tels que la communication, la dis- débrouiller tout seuls; nous cipline, la résolution des disputes, les ménages monoparentaux et l'en- nous protégeons. couragement de l'estime de soi chez les enfants. Il y a aussi des Enfant de milieu périurbain informations sur la prévention des accidents. La brochure explique 53 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA également comment parler aux enfants 4pé-;* R a i1 s fin g de la sexualité, du VIH/SIDA et de la mort. ch ildrenf to Vidéocassette animée sur l'éducation £mor ,5be their sexuelle - best À cause du manque de connaissances chez les enfants sud-africains en ce qui A guide for parents concerne la sexualité, une vidéocassette SSE»f animée d'une durée de six minutes a été j8} , '~ ,r w SITdéveloppée et intégrée à la série télévisée .1 - i N ALSoul Buddyz. Cette animation a résolu le problème posé par le fait de montrer les J- F 7_ - - | _ organes sexuels à la télévision nationale et -- e ' #- * i < Éelle a facilité la discussion sur le sujet. ' _La vidéo a été intégrée à un épisode où '4 i . t--^w _ ^ _ les Soul Buddyz sont confus par des ques- ,-o Gl L- ^ > tions relatives à la sexualité. Une infir- j , 1 ! + wmière aimable les assied pour leur montrer la vidéo. La télédiffusion de cet épisode 4 marque la première apparition à la télé- vision sud-africaine de matériels didac- w = -- - ~ ~ i _ - tiques de caractère sexuel aussi explicites. Pour optimiser la vidéo animée, l'épi- V > - sode qui la contient a été condensé; cette nii_ _ «G ~~~~~~~~~~version plus courte, qui ne dure que 12 minutes, est vendue aux écoles et aux pa- rentscomme outil d'enseignement. Cette -- -- < « x ressource est très demandée; plus de 100 vidéos ont été vendues dans les deux pre- Brochure de compétences parentales miers mois. Soul Buddyz-c'est la réalité. Enfant de milieu métropolitain 54 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Soul City a publié un guide complet pour les directeurs de programmes. Ce guide explique com- ment organiser un véhicule d'« edutainment » comme Soul Buddyz. Le guide, intitulé Edutain- ment: How to Make Edutainment Workfor You: A Step-by-Step Guide to Designing and Managing an Edutainment Projectfor Social Development, est disponible chez Soul City (Voir Organisations et contacts, Partie D). Évaluation des besoins Lévaluation des besoins a été conduite en deux étapes principales. Dans la première étape, on a déterminé lesquels des messages devraient être diffusés par le programme Soul Buddyz. Pen- dant la seconde étape, il a été déterminé si ces messages avaient été transmis au public cible de la manière la plus appropriée et efficace. Étape 1 Les études d'audience ont été conduites au niveau national chez les enfants âgés de 8 à 12 ans. Les experts qui ont mené l'enquête étaient spécialistes en recherche participative avec les en- fants; ils ont assuré que le processus n'était pas contraire à la morale et qu'il autonomisait les enfants. Une approche qualitative a été employée pour cette recherche. Les Soul Buddyz m'apprend des enfants, qui travaillaient en petits groupes, ont participé à de nombreuses choses sur le SIDA. Par exemple, activités comme le théâtre, le dessin et la cartographie. Ces activités étaient quand la mère d'un des garçons conçues pour donner aux chercheurs adultes une ouverture leur per- a le SIDA, ça montre comment mettant de prendre conscience du type de vie des enfants. Les activités on peut y faire face. étaient soigneusement structurées autour des questions clés de la re- Enfant de milieu périurbain cherche et adaptées à l'âge et au niveau de développement des enfants. Par exemple, un jeu du vrai ou faux a donné une idée des connaissances que les enfants avaient sur le VIH/SIDA. Dans une autre activité, il fallait dessiner une fille (ou un garçon) et donner une liste des « bonnes choses » associées aux filles (ou aux garçons) et les « mauvaises choses » qui y sont associées. Le jeu et le dessin ont servi ensuite de point de dé- part d'une discussion qui a été enregistrée et transcrite. Les études d'audience ont été intégrées aux ateliers de création des messages et les scénaristes les ont consultées. Étape 2 Je pense que Soul Buddyz Chaque ébauche du script a été montrée aux groupes d'enfants issus de apprend aux enfants des choses divers environnements. Par la lecture et la discussion, les enfants ont que les parents trouvent difficile à fait des commentaires sur l'histoire et les personnages. Les chercheurs aborder. Nous, les parents noirs, ont ainsi pu déterminer si les enfants comprenaient bien les messages. avons du mal - il y a des choses De plus, la langue et la culture des enfants ont été rajoutées aux scripts. qui ne sont pas faciles à aborder Les informations ont été retransmises aux scénaristes, qui ont ensuite avec nos enfants. adapté les scripts. Parent de zone rurale 55 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA C- Matériel du programme Le matériel de Soul Buddyz a été développé au cours d'une période de six mois en collabo- ration avec la section didactique de la chaîne '4 South Africa Broadcasting Corporation i (SABC) Educational Television et avec de nombreuses ONG, telle que la National Coun- cil of Child and Family Welfare, ainsi qu'avec -! v des enfants. La participation des enfants lors du déve- Î loppement du matériel était importante. En plus de l'évaluation des besoins (voir ci-des- sus), l'utilisation de « vraies histoires » a per- -, _ ^ mis à beaucoup de jeunes de raconter leurs ________histoires aux autres jeunes sud-africains. De Les enfants participent à la création des émissions de plus, le logo de Soul Buddyz a été créé avec radio Soul Buddyz la participation des enfants, tout comme les chansons rap qui sont entendues dans la série. Les enfants ont aussi participé à la création des émissions de radio. Soul Buddyz est un programme médiatique; le matériel médiatique du groupe cible est donc présenté dans la partie qui traite des Composantes (voir ci-dessus). Choix et formation du personnel La sélection du personnel interne est conduite par les voies ordinaires: des annonces dans les médias et l'utilisation d'une agence spécialisée. La sélection des prestataires de service est faite par des appels d'offres, où le travail est offert dans les médias et les prestataires de services sont choisis selon leur expertise et leur rentabilité. Des programmes de formation sont organisés pour les fournisseurs quand ils ne possèdent pas les compétences nécessaires. Par exemple, un programme de formation a été tenu pour les scénaristes de radio et les producteurs. (Voir « Mise en oeuvre du programme », ci-après.) Mise en oeuvre du programme Le processus de recherche qui est utilisé pour créer une intervention Soul City est illustré dans la figure 5. Une fois que les ébauches finales sont terminées, elles sont testées auprès des parents, des enseignants, des employés de garderie et des enfants dans les neuf provinces d'Afrique du Sud. Cette mise à l'essai du matériel pédagogique aide les chercheurs à identifier les problèmes qui restent à résoudre. Par exemple, l'épisode pilote de l'émission de radio, produit par une compagnie de produc- tion très respectée, a employé des adultes pour les voix des enfants. Par conséquent, les pro- ducteurs se sont rendus compte qu'il n'y avait pas d'émissions de radio en Afrique du Sud conçues spécifiquement pour les enfants âgés de 8 à 12 ans. Cela a démontré également que les producteurs avaient peu d'expérience avec les enfants et qu'ils n'avaient pas d'expérience dans la production des programmes dramatiques pour enfants. Avec l'aide de la British Broadcasting Corporation (BBC), le projet Soul Buddyz a ensuite organisé un programme de formation pour apprendre aux producteurs de radio sud-africains à travailler avec les enfants. De plus, les tests ont montré que les adultes avaient besoin d'aide quant à leurs compétences parentales, surtout dans la communication avec les enfants et les façons de les discipliner avec 56 TROISIÈME PARTIE AFRIQUE DU SUD Identification des sujets a) Consultants avec - b) Étude de la littérature - c) Recherche de acteurs clés public cible d) Atelier de conception du message e) Briefing sur le message t) Atelier créatif g) Plan détaillé de la série ) Prétest - I < j) Consultants h) Rédaction des scripts-ébauches Prétest - I Consultants Ébauche finale Figure 5. Processus de recherche formative sensibilité. La mise au point de la brochure Soul Buddyz sur les compétences parentales est un résultat direct du processus d'essai. Une campagne de plaidoyer a été menée auprès de la presse pour assurer que les messages de Soul Buddyz (et ceux de Soul City) atteignaient un large public et qu'ils devenaient acceptables à la société. La partie sur le plaidoyer (voir ci-dessous) explique comment cet objectif a été at- teint. 57 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Je ne parle pas avec mes enfants Ressources du programme de tous les sujets. Je suis très Le Soul City Institute for Health and Development Communication tient timide, mais depuis que j'ai vu ce un bureau à Johannesburg. Le personnel de Soul Buddyz y est basé, et tous programme [Soul Buddyzj j'ai les outils pédagogiques sont entreposés dans le bureau. Les visiteurs sont changé. Cela m'a beaucoup aidé, toujours les bienvenus; on peut se rendre au bureau pour chercher des Parent dépliants, des vidéocassettes et d'autres supports utiles. Plaidoyer Le projet Soul Buddyz comprend une composante de plaidoyer qui est caractérisée par cinq do- maines qui sont liés au VIH/SIDA: * utiliser la presse * former les ONG pour qu'elles sachent comment attirer l'attention de la presse * créer des brochures pour les journalistes sur les droits des enfants et sur le VIH/SIDA * former les journalistes sur les droits des enfants * lancer une campagne pour accorder des droits de sécurité sociale aux enfants qui souffrent du VIH/SIDA ou qui sont touchés par cette pandémie Utiliser la presse Le projet Soul Buddyz s'est servi de la presse pour décrire les problèmes des enfants au public et aux responsables politiques de l'Afrique du Sud. La presse a fait des reportages sur le besoin de réduire la honte associée au VIH/SIDA, de promouvoir les soins et le soutien, et de soutenir l'éducation sexuelle qui est offerte aux jeunes. (Cela a préparé la voie à l'utilisation de l'épisode animé sur l'éducation sexuelle qui a été intégré à Soul Buddyz.) On s'attendait à ce que la vidéo animée offense le public. Des communiqués de presse ont été envoyés aux salles de presse, avec plusieurs boniments adressés directement aux journalistes clés. Certains événements ont été orchestrés pour les médias. Par exemple, les organisateurs du projet ont invité des journalistes à regarder la vidéo d'éducation sexuelle en la présence des élèves. De nombreux articles ont paru par la suite; ils ont souligné la valeur de l'éducation sexuelle au plus tôt, pourvu qu'elle soit convenable à l'âge de l'enfant. Une telle éducation devrait faire par- Soul Buddyz est extraordinaire. tie d'un programme d'aptitudes à la vie quotidienne. Ces articles ont sou- On y traite des sujets et des ligné que l'éducation sexuelle encourage les prises de décision responsables situations vraisemblables et cela chez les jeunes, tout en décourageant la promiscuité sexuelle. rend les enfants plus conscients Pendant la période où Soul Buddyz était diffusé, les reportages média- des choses réelles. tiques sur les problèmes présentés dans le programme se sont vite multi- Parent pliés. On en parlait dans de nombreuses émissions de télévision et de radio, aux informations et dans les journaux. Former les ONG Soul Buddyz a conduit un stage de formation d'une durée d'une semaine pour deux organisations de défense des droits des enfants: le National Children's Rights Committee (NCRC-comité na- tional des droits de l'enfant) et le National Plan of Action (NPA-plan national d'action) pour en- fants. Lobjectif de la formation était d'augmenter la capacité du NCRC et des structures provinciales du NPA, d'effectuer un plaidoyer centré sur le développement des compétences nécessaires pour le contact avec les médias. Un guide de formation a été créé par Soul Buddyz pour être distribué aux participants du stage. Le guide offrait des principes d'utilisation des outils de plaidoyer pen- dant la planification d'une campagne. De plus, un répertoire de contacts médiatiques a été dé- veloppé pour aider le NCRC et les autres organisations à mobiliser les médias d'Afrique du Sud, 58 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD surtout en ce qui concerne les droits des enfants. Ce répertoire fournit les coordonnées des jour- nalistes de radio, de télévision et de la presse dans tous les secteurs médiatiques. Brochures pour journalistes Une brochure de ressources concernant les droits des enfants a été créée pour aider les journa- listes. La brochure contient des informations précises sur les initiatives qui portent sur les droits des enfants, y compris la Convention relative aux droits de l'enfant (Convention on the Rights of the Child), la Charte africaine (African Charter) et la Constitution d'Afrique du Sud. De plus, les mécanismes qui ont été établis par le parlement sud-africain pour protéger les droits des en- fants sont présentés en détail. La brochure examine le rôle des mass media dans le reportage des problèmes des enfants, et elle contient quelques principes moraux. La brochure donne aux journalistes les coordonnées des organisations qui s'intéressent aux problèmes des enfants, y compris de quelques organisa- tions qui s'occupent du lien entre le VIH/SIDA et les enfants. Une seconde brochure pour journalistes a été mise au point sur le Soul Buddyz a changé mes VIH/SIDA. Elle contient des informations essentielles sur la nature in- relations avec mes amis, mes fectieuse du VIH, sur l'épidémiologie et la prévention du VIH et elle offre parents et avec les gens de la des informations sur le traitement du VIH. Elle a paru à un moment im- communauté; j'ai appris à être portant (en 2000), quand le président Thabo Mbeki d'Afrique du Sud met- plus respectueux et j'ai appris à tait en question le lien entre le VIH et le SIDA, ce qui a nuit aux initiatives parler des choses qui de prévention et de soins. Cette brochure de ressources a été publiée en m'inquiètent ou qui me font mal. collaboration avec le Département de la Santé et South African Editor's Enfant de milieu pérnurbain Forum, apportant ainsi davantage de crédibilité à cette initiative. Former les journalistes sur les droits des enfants Sept ateliers ont été conduits à travers le pays pour les journalistes et les grands éditeurs; ces ateliers ont été coordonnés avec le lancement des brochures sur les droits des enfants et sur le SIDA. Les ateliers traitaient des problèmes liés aux droits des enfants et ont servi à familiariser les journalistes avec les institutions internationales, africaines et sud-africaines qui avaient été conçues pour protéger ces droits. Ils ont traité également des aspects moraux liés à la couver- ture médiatique des problèmes des enfants, y compris les problèmes associés au maintien de la vie privée dans le contexte du VIH/SIDA. Campagne de sécurité sociale pour les enfants touchés par le VIH/SIDA Le programme Soul City est cofondateur et membre actif de l'organisme Alliance for Children's Entitlement to Social Security (ACCESS), une campagne à long terme qui plaide pour la sécu- rité sociale complète pour les enfants. Linstitut a été motivé par la reconnaissance du fait que la pauvreté se trouve au centre de la plupart des problèmes de santé qui sont abordés par Soul Bud- dyz et par la série Soul City. La pandémie du SIDA rend la pauvreté plus sévère en Afrique du Sud parce qu'elle infecte le secteur de la population qui est économiquement actif. Beaucoup d'enfants sont laissés sans sou- tien parental et sans accès à une sécurité sociale suffisante ; beaucoup de ces enfants sont me- nacés de malnutrition, de retard de croissance et d'une vie marquée par des problèmes de santé et des difficultés sociales. Les activités ACCESS comprennent des pressions exercées auprès du gouvernement, l'aug- mentation du soutien dans la société civile, le plaidoyer médiatique et la participation des en- fants pour assurer que les voix des enfants sont entendues lors des délibérations à ce sujet au niveau national. 59 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA La campagne est liée à la série Soul Buddyz de plusieurs façons. Premièrement, la trame nar- rative dans la deuxième série de Soul Buddyz traite de la sécurité sociale et explique aux enfants exactement ce qui est disponible, et comment se procurer cette sécurité. Deuxièmement, la cam- pagne de sécurité sociale se sert de la popularité des comédiens de Soul Buddyz pour présenter le matériel et pour contribuer aux délibérations relatives à la politique. Enfin, la popularité de J'ai appris des choses Soul Buddyz à la télévision donne l'accès à la presse, qui diffuse des com- intéressantes sur la colère, muniqués liés à la campagne. parce que parfois j'en ai marre et je ne veux pas Rapport financier communiquer avec les Le budget total de la première série de Soul Buddyz était de 2,3 millions enfants quand je suis fâché. de dollars (23 millions rand) au cours de trois ans. Le financement a été Mais le livre m'a appris que fourni par l'Union européenne, l'UNICEF, le Département National de la ce n'est pas correct. Vous Santé, Mobile Telephone Network (MTN), British Petroleum (BP), SABC devez les écouter quand ils Educational Television et Radda Barnen. parlent de leurs problèmes, Coût estimé par enfant/jeune: Il y a approximativement 9 millions d'en- et vous devez les guider. Et fants âgés de six à huit ans en Afrique du Sud. Lanalyse montre que Soul quand vous êtes fâché(e) il Buddyz a atteint 67 % de ces enfants. Le coût par enfant s'élève donc à 0,38 faut les appeler et leur parler dollar (3,80 rand). pour résoudre le problème. Pour de plus amples détails, voir l'annexe 2 (« Finances du pro- Parent de zone rurale gramme »). PARTIE C: EVALUATION ET LEÇONS TIREES Défis et solutions Le programme Soul Buddyz démontre qu'il est possible d'utiliser des stratégies d'« edutainment » pour atteindre les enfants et les instruire sur des sujets difficiles. Émission de radio La création d' une émission dramatique pour enfants à la radio s'est avérée intimidante. Comme nous l'avons signalé ci-dessus, avant la création de ce projet on n'avait effectivement pas d'ex- périence dans la production d'émissions dramatiques pour enfants à la radio. De plus, la com- mercialisation des médias dirigés par l'état avait mis la programmation destinée aux enfants en attente. Lépisode pilote du magazine sur les trois stations de radio a connu du succès. Limpact de l'émission pilote était visible et a inspiré les autres stations à participer. La réponse du pu- blic aux causeries a plu aux stations, et des leçons ont été apprises sur les heures de diffusion 60 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD convenables à ce genre d'émission (par exemple, quand les enfants ne sont pas à l'école); on a appris également que les adultes et les enfants s'intéressent tous à de tels programmes. Grâce à l'efficacité des premières émissions de Soul Buddyz (en trois langues), les stations de toutes les trois langues africaines se sont engagées à produire et à diffuser la seconde série, prévue pour juillet 2003. Émission de télévision La série télévisée Soul Buddyz a été diffusée en plusieurs langues, avec sous-titres en anglais. Léva- luation montre que cette stratégie a très bien marché pour les téléspectateurs et que même les enfants plus jeunes n'avaient pas de difficulté à comprendre le contenu. Lutilisation de multiples langues est d'une importance particulière dans une société multiculturelle où l'anglais est d'une influence de plus en plus forte et où les langues parlées à la maison sont en voie de disparition. Une décision consciente a été prise d'utiliser de multiples langues pour rassurer les enfants, même s'il y avait un risque que les messages ne seraient pas tout à fait compris par tout le monde. Afin de compenser ce risque, la série télévisée a été soigneusement réalisée de manière à accentuer l'aspect visuel, pour que les enfants puissent saisir les histoires et les messages sans comprendre tous les mots. Créer des partenariats Depuis qu'ils ont vu Sou! Buddyz, Un autre défi important fut la création de partenariats avec des organi- ces enfants sont maintenant très sations clés telle que la chaîne nationale SABC. Sans cette alliance, le pro- ouverts et libres pour discuter de jet n'aurait pas été réalisé. La mise en oeuvre et le développement de ce plusieurs sujets. Ils s'approchent partenariat ont pris du temps, mais c'était essentiel. Il n'y a pas que les de leur enseignant et ils lui disent alliances avec de grandes organisations qui sont importantes. Les petites « Écoutez, j'ai de quoi de ONG qui travaillent dans des domaines particuliers sont essentielles. Par confidentiel à dire. J'espère que exemple, il était important d'avoir les conseils des ONG qui travaillaient vous n'allez pas en parler avec sur l'abus sexuel lors des ateliers de création du message. Cela donne tout le monde ». Puis, ils parlent de la crédibilité au projet et garantit le réalisme des messages par rap- de leurs soucis un, deuxs trois, port aux expériences réelles. Le développement de ces partenariats bla-bla-bla. Ils sont libres et prend également du temps. ouverts. Ils peuvent maintenant en parler. La distribution et l'utilisation des matériels imprimés Élève de milieu périurbain Un autre défi important consiste à vérifier que les matériels imprimés ont été distribués et utilisés dans les écoles. La distribution est très difficile dans un pays qui a hérité d'un manque d'attention envers écoles. Il a été difficile de trouver les noms et les adresses des écoles et encore plus difficile d'assurer que les enseignants ont bien reçu les livres. Financement Un projet comme Soul Buddyz nécessite un financement majeur-cela aussi a été difficile. Une des leçons les plus importantes tirées de ce projet est qu'il est possible d'exécuter ce genre de programme par étapes; il faut d'abord trouver le financement pour le programme pilote, qui sert ensuite d'outil pour obtenir d'autre financement. Évaluation Une évaluation de Soul Buddyz a été commandée au début de 2001; elle a compris une compo- sante quantitative et qualitative, les deux parties étant octroyées sous contrat à deux organismes de recherche indépendantes. Les deux parties ont été coordonnées par un coordinateur indépendant. Lobjectif était d'estimer la portée et la réception du programme et d'analyser son impact. 6 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les groupes suivants ont participé à l'évaluation: * un sondage, conduit à travers tout le pays, de 2.000 enfants âgés de 8 à 13 ans, * 1.500 parents et tuteurs de ces enfants, et * les enseignants et les directeurs/directrices des écoles où les écoliers et écolières étaient ins- crits. La méthode d'échantillonnage suivie dans les écoles a assuré que l'échantillon était représentatif des enfants scolarisés et de leurs parents ou tuteurs. Léchantillon était représentatif aussi des écoles primaires, mixtes et secondaires de l'Afrique du Sud. Le taux de réponse (avec substitution) était de 100 % pour les directeurs, les enfants et les parents, et de 98 % pour les enseignants. Des entrevues qualitatives (enquêtes, groupes de discussion, entrevues structurées, entrevues semi-structurées et entrevues en profondeur) ont été utilisées pour recueillir les informations. Ces recherches ont été conduites sur le terrain après la télédiffusion de Soul Buddyz, et après la distribution des brochures d'aptitudes à la vie quotidienne et de compétences parentales. La série radiodiffusée était toujours en ondes sur deux stations durant la recherche. Une analyse statistique des données a démontré que: * La plupart des enfants de 8 à 13 ans (de tous les groupes ethniques) avaient regardé, écouté ou utilisé le matériel pédagogique Soul Buddyz. La série télévisée avait atteint 36 % des pa- rents ou des tuteurs adultes. Le matériel Soul Buddyz a été utilisé par 41 % des enfants de zone rurale. Ce taux de couverture est élevé dans les zones rurales, vu que toutes les stations de radio de ces zones n'ont pas été utilisées. * Le matériel correspondait aux besoins du public cible. Ils l'ont trouvé agréable et éducatif et il était soutenu non seulement par les enfants, mais par les parents, les tuteurs et les ensei- gnants. * Le programme a encouragé des discussions fructueuses entre les enfants sur des sujets liés aux objectifs du programme; des discussions portant spécifiquement sur le VIH/SIDA et les préservatifs étaient incluses. De plus, les parents qui avaient regardé Soul Buddyz étaient plus disposés à parler avec leurs enfants de la santé sexuelle et reproductive et à discuter des re- lations personnelles. * Le fait de regarder/écouter Soul Buddyz est associé à une prise de conscience accrue, y compris la reconnaissance que les gens qui sont atteints du VIH peuvent avoir l'air d'être en bonne santé. * Le fait de regarder/écouter Soul Buddyz a renforcé les attitudes positives sur un bon nombre de sujets liés à la sexualité des jeunes, y compris les rapports sexuels forcés. Il a aussi encouragé une croyance en l'égalité entre les sexes et une réduction de la honte associée au VIH/SIDA. * Au niveau de l'action communautaire ou de la mobilisation sociale, beaucoup d'enfants ont déclaré qu'ils avaient formé des groupes de soutien. Le groupe de soutien Soul Buddyz de la série télévisée a sans doute inspiré quelques-uns de ces groupes. Un garçon a dit « Nous avons un club que nous avons fait nous-mêmes.. .nous sommes sept ou huit, je crois. Nous avons regardé la télé et nous voulions le dénommer 'survivors' ». Dans une école, deux jeunes de 10 ans ont réussi à faire installer des rampes pour les handicapés. Ces enfants ont agi à cause du programme Soul Buddyz. * Les adultes qui ont regardé Soul Buddyz se sont rendus compte, au fur et à mesure de la pé- riode de diffusion du programme, que les enfants ont des droits et qu'ils peuvent contribuer à la création d'une meilleure société. De plus, le programme les a aidés à communiquer de manière plus efficace avec les enfants sur la sexualité et sur d'autres sujets intimes. Plus de 90 % des parents étaient d'accord avec l'affirmation selon laquelle Soul Buddyz a facilité les discussions sur les sujets difficiles avec leurs enfants. 62 TROISIÈME PARTIE: AFRIQUE DU SUD Quatre-vingt-quatorze pour cent des enseignants pensent que Soul Buddyz leur a donné une nouvelle compréhension des problèmes auxquels les enfants font face. Pour de plus amples détails sur les résultats de l'évaluation, voir l'annexe 4 (« Résultats de l'évaluation »). Indicateurs de I'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires Considère l'enfant/le jeune I/ Soul Buddyz se sert beaucoup de la parti- comme apprenant qui a déjà cipation des enfants, ce qui révèle une re- la capacité de savoir, de sen- connaissance des capacités des enfants. tir et d'agir en ce qui La recherche formative est particulière- concerne le développement ment significative. Elle est conduite au- sain et la prévention du près des enfants et elle sert de base aux VIH/SIDA. messages, au contenu et à l'approche du véhicule ultime d'« edutainment ». Des acteurs-enfants ont été employés lors du tournage de la série. L'emploi de jeunes comédiens inconnus a contribué à la croissance et au développement d'un certain nombre de jeunes. Une façon innovatrice de faire participer les enfants était la décision de leur mon- trer les 26 épisodes avant de les diffuser et de leur donner l'occasion de faire leurs commentaires sur chaque épisode, et ce dans leur langue maternelle. Ces com- mentaires étaient diffusés à la fin de chaque épisode sous le nom de « Buddyz buzz ». Se focalise sur les risques V/ La recherche formative et la mise à l'essai qui sont les plus fréquents du script, qui ont été conduits auprès du dans le groupe d'apprentis- groupe cible potentiel, assurent que les sage et assure que les ré- risques les plus communs de la tranche ponses sont appropriées et d'âge sont traités et que le véhicule est adaptées à la tranche d'âge. convenable aux enfants âgés de 7 à 12 ans. Intègre non seulement les / Par l'utilisation d'émissions dramatiques connaissances, mais aussi vraisemblables à la télévision et à la radio, les attitudes et compétences le programme fait l'effort de modeler des qui sont nécessaires à la attitudes et des compétences. prévention. Le livre d'aptitudes à la vie quotidienne de 5ème année met l'accent sur les atti- tudes et les compétences. 63 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires A Tient compte de l'impact des * Un des thèmes principaux du programme 'f relations personnelles sur le consiste en l'effort de modeler les valeurs changement de comporte- sociales positives (par exemple, le soutien ment et renforce les valeurs des pairs). sociales positives. Les histoires qui sont axées sur le VIH/SIDA examinent les relations person- nelles entre les garçons et les jeunes filles adolescents et mettent en lumière des su- jets tels que les relations entre les hommes et les femmes et les discussions ouvertes. Est basé sur l'analyse des */ La recherche participative a été conduite 5 besoins des apprenants et auprès des enfants. sur l'évaluation de la situa- Une étude complète de la littérature a tion générale. été conduite. On a profité des compétences des consul- tants. Cela a assuré que le programme était fondé sur les besoins des élèves; leur si- tuation générale était donc dépeinte. 6 Conduit une formation conti- Atteint en La formation des enseignants pour les pré- nue aux enseignants et aux partie parer à l'utilisation du matériel pédagogique autres prestataires de ser- dans la salle de classe a été conduite lors vice. de la distribution des matériels imprimés, en classe. Uévaluation révèle que la distri- bution et la formation sont des domaines qui pourraient être améliorés. 7 Utilise de multiples activités ,/ Il s'agit d'un programme multimédia qui et stratégies consiste en de nombreuses stratégies dif- d'apprentissage ; ces activi- férentes connaissances, mais aussi attitudes et trouvent des solutions qui les attitudes et compé- entraînent un changement de comporte- tences qui sont nécessaires ment. à la prévention. A Tient compte de l'impact 1/ En essayant de comprendre l'impact des 4'I des relations personnelles relations personnelles sur le changement sur le changement de com- de comportement, ce programme vise portement et renforce les les valeurs sociales positives. valeurs sociales positives. 92 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE Indicateur Réalisation Commentaires Est basé sur l'analyse des , L'évaluation rurale participative est 5 besoins des apprenants et conduite pour évaluer les besoins de la sur l'évaluation de la situa- communauté. tion générale. Conduit une formation Atteint en Les facilitateurs et facilitatrices reçoivent continue aux enseignants et partie une formation. aux autres prestataires de Peu de formation supplémentaire ou de service. ressources sont fournies. '7 Utilise de multiples activités *t Activités (discussions de groupe, jeux de et stratégies rôles) sont participatives. d'apprentissage; ces activi- tés et stratégies sont parti- cipatives. 8 Fait participer la commu- Ce programme se fonde sur la commu- nauté générale. nauté et les expériences de vie collec- tives et individuelles. 9X Assure le suivi, la progres- i/ En suivant le manuel et les exercices, il y 9 sion et la continuité des a un suivi, une progression et une conti- messages. nuité des messages. Est placé dans un contexte Non 1 O approprié du curriculum de applicable l'école. Dure pendant suffisamment V/ Chaque atelier dure assez longtemps de temps pour atteindre les pour discuter d'un sujet à fond. Il est objectifs du programme. possible de finir le manuel en entier du- rant les quatre mois alloués. I2 Est coordonné à un pro- Non Il n'existe pas de programme en milieu gramme général de promo- applicable scolaire. tion de santé en milieu scolaire. Communique des mes- , L'organisation du manuel commence par 1 sages dont l'information est les connaissances initiales de la commu- correcte et cohérente. nauté pour développer ces connais- sances en donnant progressivement des informations sur des sujets variés. A établi un soutien politique t Le programme « Stepping Stones » est à travers un intense plai- soutenu par le gouvernement et par les doyer pour surmonter les communautés locales. barrières et s'agrandir. Le programme est en expansion, non seulement grâce à l'Action Aid mais à l'aide d'autres ONG internationales et nationales. 93 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires Dépeint la sexualité hu- Atteint en Dépeint la sexualité humaine comme une S maine comme un élément partie saine et normale partie de la vie. normal et sain de la vie et Le programme ne traite pas les ques- n'est pas désobligeante tions relatives à l'homosexualité. contre le sexe, la race, l'ethnie ou l'orientation sexuelle. I 6 Intègre le suivi et l'évalua- Atteint en L'Action Aid retourne aux communautés tion. partie pour vérifier que les changements ont eu lieu. Il n'existe pas d'évaluation scientifique ou systématique de l'impact du pro- gramme PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES Coordonnées Action Aid Mozambique Alfredo Santos, National AIDS Coordinator Rua Comandante Augusto Cardoso 327/9 C.P 2608 Maputo, Mozambique Courrier électronique: admin@actionaidmozambique.org ou aamozhiv@teledata.inz Site Internet: www.actionaid.org 94 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE Collaborateurs et collaboratrices Rapport du programme préparé par Esther Kaziliman-Pale. Version anglaise éditée par Helen Bafios Smith. Nous sommes reconnaissants de l'appui des individus suivants, qui ont fourni une grande par- tie des informations contenues dans ce rapport Alfredo Santos, Coordonnateur VIHISIDA Antonio Banze, Responsable du projet Janet Duffield, Ancienne coordonnatrice VIH/SIDA Simao Hilario Ferreira Tima, Facilitateur Joaquim Alberto Chau, Facilitateur Gabriel Jacob Mimbirri, Facilitateur Raimundo Valente Dzimba, Facilitateur Celia Maria Marques, Facilitatrice Sandra Macho Bonzela, Facilitatrice Adelaide Filipe Machaua, Facilitatrice Ricardina Valente Chapo, Facilitatrice Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land Stepping Stones: A Training Package on HIV/AIDS, Communication and Relationship Shills (En- semble de formation sur le VIH/SIDA, compétences en communication et relations personnelles) (Numéro de commande: ActionAidO 1) Stepping Stones Summary (Résumé du programme) (Numéro de commande: ActionAid02) « Final evaluation: Adolescent RH in Maputo City and Zambezia, July 2001 » (Évaluation fi- nale: santé reproductive des adolescent(e)s à Maputo et en Zambèze, juillet 2001) (Numéro de commande ActionAidO3) « Report of the Evaluation of the HIV/AIDS Programme 1998-2001 » (Rapport de l'évaluation du programme sur le VIH/SIDA 1998-2001) (Numéro de commande: ActionAid04) Gender Sex, and HIV: How to Address Issues that No One Wants to Hear About (Relations entre les deux sexes, sexe et VIH Comment aborder les sujets dont personne ne veut entendre parler) (Numéro de commande ActionAidO5) Vidéocassette (Numéro de commande ActionAidO6) 95 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 1. ROLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Directeurs et directrice du pays, Action Aid Les directeurs ont la charge du programme entier du pays. Ils allouent des fonds et donnent leur approbation aux changements portés aux activités du programme. Coordonnateur VIH/SIDA Le coordonnateur est sous les ordres du directeur du pays et il dirige les opérations adminis- tratives et techniques quotidiennes. Il est aidé par les départements d'administration et de res- sources humaines. Les coordonnateurs VIH/SIDA provinciaux, les assistants VIH/SIDA et les facilitateurs et facilitatrices sont sous ses ordres. Au niveau du district, il est aidé par les coor- donnateurs et coordonnatrices régionaux du district. Avec le responsable du programme, il s'oc- cupe de la sélection des instructeurs et instructrices pour les facilitateurs et facilitatrices. Directeur du programme VIH/SIDA (Province de Maputo) Le directeur du programme VIH/SIDA est chargé de la surveillance du programme VIH/SIDA de la province de Maputo. Il est directement sous les ordres du coordonnateur VIH/SIDA et aide à la sélection et la formation des facilitateurs et facilitatrices. Coordonnatrice provinciale (Province de Zambèze) La coordonnatrice provinciale supervise le programme provincial entier, ainsi que le programme VIH/SIDA. Coordonnateur/coordonnatrice régional du district (DAC) Les DAC dirigent le programme Action Aid au niveau du district; ils sont chargés d'assurer que les facilitateurs et facilitatrices font leur travail et qu'ils organisent leurs visites communautaires. En cas de problème, les DAC jouent le rôle de liaisons entre les facilitateurs et l'assistant ou as- sistante VIH/SIDA. Assistant/assistante VIH/SIDA Ils sont chargés d'aider la coordonnatrice provinciale à superviser le programme VIH/SIDA. Ils sont chargés de la supervision directe des facilitateurs et facilitatrices et, le cas échéant, ils conduisent la formation de ces derniers. Facilitateurs etfacilitatrices Les facilitateurs et facilitatrices sont chargés de la conduite des ateliers dans les communautés. La formation et la surveillance des facilitateurs et facilitatrices sont importantes car la réussite ou l'échec du programme « Stepping Stones » dépend d'eux. 96 TROISIÈME PARTIE MOZAMBIQUE Directeur du pays (Action Aid) Finances et administration Ressources humaine Sécurité alimentaire Coordonnateur Sponsoring Éducation VIH/SIDA national Coordonnatrice Directrice du programme VIH/SIDA provinciale VIH/SIDA DAC DAC DAC DAC Maganja da Costa Pebane Marracuene Manhica Assistant(e)s du programme Facilitateurs/ VIH/SIDA Facilitatrices Facilitateurs/Facilitatrices Figure A. 1. Organigramme 97 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Nombre Poste/titre Sexe Temps plein, 1 Coordonnateur national H payé 1 Responsable du programme VIH/SIDA H 1 Coordonnatrice provinciale F 2 Assistant(e)s du programme VIH/SIDA 1 H, 1 F 1 Assistant du programme H Temps 1 Coordonnatrice du district, Manhica F partiel, payé 1 Coordonnatrice du district, Marracuene F 1 Coordonnateur du district, Pebane H 1 Coordonnateur du district, Manja de H Costa Éducateurs 32 Facilitateurs/facilitatrices 16 F, 16 H pairs béné- 3 Directeurs H voles (aucune al- location ni indemnité) 98 UNFPA et Pathfinder International: Geraçao Biz, Cliniques de santé adaptées aux jeunes PARTIE A: DESCRIPTION DU PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Depuis 1999, trois Ministères (le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Ministère de l'Édu- cation et le Ministère de la Santé) ont coordonné un programme multisectoriel en collaboration avec des ONG, des associations et des réseaux de jeunesse. Ce programme vise à aborder les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes mozambicains: manque de connaissances, de compétences et d'accès aux services de santé sexuels et reproductifs adaptés aux jeunes. Il est intitulé Geraçao BiZ, un nom choisi par les jeunes eux-mémes pour représenter une génération active et pour souligner qu'ils veulent jouer un rôle central dans la protection de leur propre santé reproductive. Le programme a été initié au niveau central et il a mis en oeuvre des opérations dans la ville de Maputo et dans la province de Zambèze. En 2002, les activités ont commencé dans les pro- vinces de Gaza, de Maputo et de Tete. Lexpansion du programme partout dans ces provinces et à de nouvelles provinces est attendue dans les prochaines années . Dans la composante en milieu scolaire, qui est exécutée en collaboration avec le Ministère de l'Éducation, les élèves reçoivent une formation les préparant à conseiller leurs pairs scolarisés ou déscolarisés, et les aider à devenir plus autonomisés sur des sujets tels que la sexualité, la grossesse chez les adolescentes, l'avortement, les MST et le VIH/SIDA. Pour ce faire, ils se ser- 99 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA vent des conseils, des scènes de théâtre, des films, des débats de groupe et des coins de discus- sion pour les jeunes. La composante communautaire travaille avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports et des associations de la jeunesse. Les centres de jeunesse sont installés à des en- droits où les jeunes peuvent se rendre pour se faire conseiller, obtenir des préservatifs et utili- ser un service de référence qui les enverra aux services de santé adaptés aux jeunes (Youth-Friendly Health Services [YFHS]). Les jeunes participent aussi à la préparation et à la diffusion des émis- sions de radio communautaires. Cela aide à créer des liens entre l'école et la communauté, tout en maximisant les ressources et l'impact des efforts. Dans ce rapport, la discussion porte exclusivement sur la composante clinique de la ville de Maputo, et non du programme global de la ville. En 1999, une évaluation des besoins a été conduite par le Ministère de la Santé à la ville de Maputo pour évaluer l'état des centres de santé et de leurs services adaptées aux jeunes. Les ex- perts ont trouvé que la plupart des centres de santé avaient besoin de rénovation et d'équipe- ment pour répondre aux besoins des jeunes. De plus, le chef du département de Gynécologie et d'Obstétrique de l'Hôpital Central de Maputo avait remarqué de nombreuses adolescentes qui se présentaient pour des complications liées à l'avortement. En même temps, l'UNFPA développait un programme de santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s. Les deux organisations ont décidé de collaborer par l'incorporation des services adaptés aux jeunes dans les installations Avant e Plaidoyer auprès du gouvernement et de la communauté. I1999 e Programme créé et développé. 999 Évaluation des besoins menée par le Ministère de la Santé. * Premier financement reçu de la part de la GTZ et de l'UNFPA pour une clinique pour adolescent(e)s à l'Hôpital Central de Maputo. * Personnel clé recruté et formé. * Cliniques pour jeunes établies dans cinq centres de santé. * Clinique pour jeunes établie à l'Hôpital Central de Maputo. 2000 aj Campagne de publicité commencée pour les cliniques adaptées aux jeunes. * Travail commence pour le matériel pédagogique d'Information-Éducation- Communication (IEC). 1 27 001 * Sondage conduit sur le Changement de connaissance-attitude-comporte- ment (Knowledge-Attitude-Behaviour [KABC]) et la Satisfaction des clients. (Résultats non disponibles.) * Matériel pédagogique IEC mis au point, produit et diffusé. * Évaluation conduite. I00 j e * Expansion du programme aux provinces de Maputo, de Gaza et de Tete, avec le financement de l'UNFPA et de DANIDA (l'agence danoise de déve- loppement international). Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 1 0 0 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE publiques de santé. Le financement pour cette collaboration a été reçu de la part de l'UNFPA et de la Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit (Agence allemande pour la coopération tech- nique), qui est l'agence de développement du gouvernement allemand. Cinq cliniques adaptées aux jeunes, situées dans des centres de santé déjà existants, ont ou- vert les portes en octobre 1999 à la ville de Maputo. En novembre 1999, une autre clinique a été ouverte à l'Hôpital Central de Maputo; deux autres ont été établies depuis. Ces cliniques of- frent des espaces privés à l'usage des jeunes, où ces derniers reçoivent des services de santé et de conseils fournis par un personnel compétent dans une atmosphère confidentielle et ac- cueillante. Quand les cliniques ont ouvert leurs portes, à peu près 150 jeunes se présentaient par mois. Ce nombre a depuis augmenté et se monte à environ 700 clients par mois. Vue d'ensemble du programme But Le but du programme multisectoriel est d'améliorer la santé sexuelle et reproductive des ado- lescent(e)s. Cela comprend la réduction de grossesses précoces ou non désirées, ainsi que la ré- duction du taux des MST et de l'infection par le VIH. Le but spécifique des cliniques adaptées aux jeunes est de donner aux jeunes de 15 à 24 ans des services de santé reproductive qui leur sont adaptés et de les conseiller dans les installations de santé publiques. Objectifs Selon la coordonnatrice du programme, les objectifs du programme sont les suivants * Offrir une meilleure accessibilité aux services de santé sexuelle et reproductive pour adoles- cent(e)s (information, éducation et conseils) aux jeunes qui sont scolarisés ainsi qu'à ceux et celles qui ont quitté l'école. Cela se fait par le développement des services cliniques et des services de conseils en santé reproductive qui sont spécialisés et adaptés aux jeunes. * Augmenter la sensibilisation et l'adoption d'un comportement sexuel et reproductif qui est caractérisé par la sécurité, la responsabilité et la sensibilité en ce qui a trait aux différences entre les sexes. * Augmenter l'utilisation des services de santé reproductive par les jeunes, qu'ils soient scola- risés ou non. * Renforcer les mécanismes pour faire participer les jeunes des deux sexes à tous les aspects du programme, tout en encourageant la sensibilisation à les relations entre les sexes et à l'éga- lité entre les deux sexes, comme composante fondamentale des activités de santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s. * Développer la capacité technique et institutionnelle des ministères du gouvernement, de leurs partenaires, et de la société civile, avec planification, mise en oeuvre et suivi des activités sec- torielles. Groupes cibles Groupe cible primaire Les jeunes âgés de 15 à 24 ans habitant dans la ville de Maputo constituent le groupe cible pri- maire. Mais les enfants plus jeunes sont toujours les bienvenus aux cliniques. 1 01 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA MS & DPS Centres adaptés aux jeunes Infirmière et éducateurs pairs qualifiés X Conseil National de la Jeunesse & MJS & DPJS Association Locale ME & DPE de la Jeunesse Jeunes de la communauté École Éducateurs pairs Éducateurs pairs, et activités ciblant enseignants et les jeunes infirmière MS-Ministère de la Santé; DPS-Direction Provinciale de la Santé; MJS-Ministère de la Jeunesse et des Sports; DPJS-Direction Provinciale de la Jeunesse et des Sports; ME-Ministère de l'Éducation; DPE-Direction Provinciale de l'Éducation Figure 2. Vue d'ensemble du programme Groupe cible secondaire Le programme cible également les prestataires de soins de santé, qui reçoivent une formation pour les préparer à conseiller les jeunes ; ils apprennent aussi des techniques qui les aident à mieux communiquer avec les adolescent(e)s et à leur offrir des soins cliniques. Champ d'action Le programme a lieu dans cinq centres de santé et à l'Hôpital Central de Maputo. Seul l'hôpi- tal emploie les YFHS (services de santé adaptés aux jeunes) à temps plein ; les centres de santé ne sont ouverts que certains après-midi. Au commencement du programme, ils étaient ouverts deux fois par semaine, maintenant trois à quatre fois par semaine. Durée du programme Ce programme est en opération depuis trois ans. Les jeunes assistent aux cliniques quand ils en ont besoin ou envie. Buts du programme La liste dans la Figure 3 indique comment la conseillère technique en chef a classé les buts du programme. Le but du YFHS est de donner des services et des conseils aux jeunes. Mais il faut noter qu'il fait partie d'un plus grand programme qui cible les jeunes dans les écoles et dans les communautés. Ces autres composantes traitent des problèmes de plus large envergure, tels la sexualité et les relations entre les sexes. 1 0 2 TROISIÈME PARTIE MOZAMBIQUE Prévention des MST/IST Prévention du VIH/SIDA Encouragement du comportement sexuel sain pour ceux et celles qui sont sexuellement actifs, et de l'abstinence pour ceux et celles qui ne sont pas encore sexuellement actifs Distribution de contraceptifs Services prénataux pour les adolescentes enceintes Conseils sur la prévention de la grossesse Traitement des complications causées par l'avortement Information sur la sexualité Note: MST-maladies sexuellement transmises IST- infections sexuellement transmises Figure 3. Buts du programme classés selon leur importance Approches du programme l2activité des cliniques est centrée sur l'encouragement de la sexualité saine chez les jeunes. Toutes les approches sont efficaces, mais elles sont employées différemment, selon ce que veut le pa- tient ou la patiente. Les infirmières pensaient que l'approche la plus importante était celle de donner des conseils parce que cela leur permettait de présenter une gamme de sujets qui n'étaient pas nécessairement ce que l'enfant/le jeune était venu discuter à la clinique. Par exemple, les infirmières peuvent donner des conseils pour aider un individu à éviter de confondre les rapports sexuels et l'amour. Labstinence est considérée comme l'approche la moins importante, bien que les enfants qui viennent à la clinique (et qui ne sont pas encore sexuellement actifs) soient encouragés à retar- der le début des rapports sexuels. Les composantes scolaires et communautaires du programme traitent plutôt de l'abstinence, de l'éducation par les pairs, des droits de l'individu, etc. Activités Les infirmières estiment que les séances de conseils individuelles sont efficaces car elles peuvent parler aux jeunes et leur donner des conseils pour les aider à prendre des décisions sur leur santé sexuelle et reproductive. Par exemple, si une jeune fille se présente avec une MST, les infirmières la conseillent sur les avantages de l'utilisation du préservatif (protection double), méme si elle se sert déjà d'une autre méthode de contraception. Composantes Le programme est constitué d'une seule composante, les centres de santé « youth-fnendly » (adap- tés aux jeunes). Dans les cinq centres de santé, une infirmière qualifiée (ou parfois deux) consacre trois ou quatre après-midi par semaine (de midi à 15h30) aux jeunes. Le matin, elles 1 03 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Conseils sur le VIH/SIDA * Services de santé sexuelle et reproductive * Accès à l'information * Accès aux contraceptifs/préservatifs e Test du VIH/SIDA * Enseignement sur la sexualité/le VIH/les MST * Enseignement sur la contraception Respect des droits de l'individu a Éducation par les pairs Autosuffisance/Estime de soi * Développement des compétences relatives au comportement et des aptitudes à la vie quotidienne Abstinence Figure 4. Approches du programme classées selon leur importance. Matériels imprimés (pamphlets, dépliants, album-feuilletons, etc.) Distribution de préservatifs Conseils face à face Vidéocassettes Figure 5. Activités du programme (non classées) soignent les patients adultes. À l'Hôpital Central de Maputo, il y a trois infirmières qualifiées qui travaillent à temps plein au centre de santé « amis des jeunes ». Tous les jours, un médecin travaille à la clinique pendant au moins deux heures. Des conseils et des tests volontaires (VCT-Voluntary counseling and testing) sont disponibles à l'Hôpital Central de Maputo, mais ce n'est pas le cas dans les autres centres de santé. Ce qui se passe dans les cliniques varie selon le cas. Quoi qu'il en soit, l'exemple suivant re- présente une visite clinique typique 1 04 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE * Quand un(e) jeune se présente pour la première fois à la clinique il/elle est accueilli(e) et on lui demande de remplir une fiche pour qu'iVelle puisse être inscrit(e) dans le système. * En attendant l'infirmière, les patients et patientes regardent des vidéocassettes sur la sexua- lité adolescente et la prévention du VIH/SIDA, ou ils parlent aux éducateurs pairs qui sont de garde. * Linfirmière conseille les jeunes sur les problèmes pour lesquels ils se sont présentés à la cli- nique. Par exemple, si les jeunes sont venus parce qu'ils croient avoir attrapé une MST, ils sont traités et on leur explique comment ils peuvent prévenir d'autres infections. Un(e) jeune qui reçoit des traitements pour une MST est prié(e) d'amener son partenaire au plus tôt. * Linfirmière parle ensuite au/à la jeune de la contraception et des avantages et inconvénients des différentes méthodes. Il faut aussi leur apprendre comment utiliser un préservatif (ce qui se fait à l'aide d'un pénis en bois) même si la jeune fille prend la pilule ou utilise la méthode du calendrier. Le but de cette composante de visites en clinique est de réduire le taux d'in- fection des MST et du VIH. * Les infirmières donnent aussi des séances de conseils individuelles aux jeunes pour essayer de les inciter à un changement de comportement. Par exemple, elles discutent de l'estime de soi et des façons de refuser les rapports sexuels; elles discutent également des relations per- sonnelles avec les parents et les autres membres de la famille, etc. * Tous les jours, les activistas (éducateurs pairs) viennent des écoles des alentours pour parler aux jeunes sur des sujets liés à la santé sexuelle et reproductive, comme le changement d'at- titude et de comportement. En général, les conseils sont donnés face à face, à l'aide de dépliants et d'albums. S'il arrive un problème que les infirmières des cliniques ne sont pas capables de soigner, le patient ou la patiente est envoyé(e) à un médecin hospitalier qui travaille à la clinique. Une fois par mois, les infirmières de l'Hôpital Central de Maputo se réunissent avec les in- firmières des centres de santé et avec le conseiller et le directeur de l'UNFPA-Pathfinder Inter- national. Ces réunions servent de forum de discussion sur les cas et les expériences du mois écoulé. Étude de cas: La clinique pour adolescentes de l'Hôpital Central de Maputo Pmuqus toutes l patentes sont des jeunes filles, et elles se présentent avec des amies. Les patentes s'hiscrvent d'abord à la réception. La réceptionniste est très aimable et elle prend le nom de la patent pour aller chercher son dossier. La patlente est ensuite priée de s'asseoir, soit dans la sai de télsion, soit dans le couloir, pour attendre son tour. Dans la salle de télévision, lys dm! oc_ sur la santé reproductive, la sexualité humaine et les MST. Les patientes chOWsent parfois d'attendre dans le couloir. Après une attente de 10 à 20 minutes, la patiente et appelée par l'InfirmIre, avec qui elle passe entre 20 et 30 minutes. Quelques patientes pren- nmt des contracpIs; d'autes n'en prennent pas. Elles rejoignent leurs amies dans le couloir ou dan la salhi d'attente et elles partent. 1 0 5 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Une évaluation des besoins a été conduite en 1999 par le Ministère de la Santé. Un des guides d'évaluation utilisé s'intitule Assessment of Friendly Servicesfor Adolescents and Youth (Évaluation des services adaptés aux adolescents/adolescentes et aux jeunes), adapté du manuel Reproduc- tive Health ServicesforAdolescents (Services de santé reproductive pour adolescents et adolescentes), qui est publié par Pathfinder International. Ce guide examine: * les genres de service qui sont offerts par la clinique de santé, en particulier - s'il existe un programme conçu expressément pour les adolescent(e)s - si les conseils sont donnés - s'il existe des activités éducatives et - s'il y a suffisamment de matériel éducatif; * les heures d'ouverture de la clinique de santé * l'environnement de l'unité de santé (Y a-t-il un espace confortable pour les adolescent(e)s? Y a-t-il une salle d'attente privée?); * l'emplacement de la clinique de santé-s'il y a accès au transport public, s'il se trouve près des écoles ou des endroits où les adolescent(e)s passent la plupart de leur temps libre; * la capacité des cliniques de santé (nombre et sortes de salles, nombre de lits, nombre de pa- tient(e)s soigné(e)s par mois, etc.); * si le personnel a reçu une formation portant sur la santé adolescente et la fourniture de ser- vices adaptés aux jeunes; * les questions sur la participation des jeunes, le soutien politique, les procédures administra- tives, le recrutement, la publicité et les frais. Malheureusement, les données sur le nombre de centres de santé visités et les personnes in- terrogées ne sont pas disponibles. Il a cependant été établi que les données proviennent des en- trevues et observations. Outre l'étude présentée ci-dessus, une enquête a été conduite parmi les jeunes, qu'ils soient scolarisés ou non, par moyen de groupes de discussion afin de déterminer ce qui leur a plu et ce qu'ils n'ont pas aimé aux cliniques « youth-friendly » ; l'enquête a examiné aussi ce qui en- couragerait les jeunes à utiliser les cliniques. Les résultats révèlent que: * La plupart des cliniques ont besoin de rénovation pour créer un espace réservé aux adoles- cent(e)s. * Les cliniques ont besoin d'un meilleur équipement (des rideaux, des draps, des meubles, ainsi que des instruments gynécologiques/obstétriques essentiels). * Le personnel devrait être instruit sur les problèmes de santé adolescente. Les résultats de l'évaluation des besoins ont été utilisés pour établir des YFHS dans les centres de santé. Ces YFHS sont adaptés aux adolescent(e)s, car ils fournissent un espace privé et of- frent toute une gamme de services. 1 0 6 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE Matériel du programme Le matériel du programme, qui est en portugais, a été développé et prétesté par les conseillères techniques, leurs homologues nationaux, et les jeunes, avec le soutien des consultants externes. La création, la mise à l'essai, la production et la diffusion du matériel ont pris approximative- ment un an. Matériel visant le groupe cible Il y a cinq dépliants sur les sujets suivants: « Adolescence-So Much Change at the Same Time » (Eadolescence-tant de changements en méme temps), « Pregnancy-So Easy to Avoid » (La gros- sesse-si facile à éviter), « HIV/AIDS-A Lot of Talk but Little Knowledge » (Le VIH/SIDA-Beau- coup de paroles mais peu de connaissances), « STDs-Protected if You Use Condoms » (Les MST-Protégés si vous utilisez les préservatifs) et « Boys and Girls-Different but the Same » (Gar- çons et filles-différents mais similaires). Ces dépliants sont centrés sur les enfants et les adoles- cent(e)s de milieu urbain, et ils sont bien écrits et faciles à comprendre. Ils sont disponibles aux centres de santé, à l'Hôpital Central de Maputo et dans les écoles. Un feuilleton intitulé Jaime et Maria est disponible aux jeunes de zone rurale et à ceux et celles qui ne sont plus scolarisés. Matériel pédagogique supplémentaire Les autocollants et les affiches portant les mêmes messages que les dépliants sont disponibles aux cliniques et aux écoles. Ils présentent des informations sur des sujets variés tels que: la santé et le plaisir, où trouver les préservatifs et comment les utiliser, comment changer de comporte- ment et comment communiquer avec son partenaire. Les vidéocassettes sur l'adolescence, la gros- sesse, les MST et d'autres sujets relatifs à la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s sont disponibles aux cliniques. Matériel de formation du personnel Un manuel conçu pour les fournisseurs de soins de santé est utilisé pour former les infirmières et les médecins, afin de les préparer à donner des conseils aux jeunes. Il présente aussi des mé- thodes de prestation de services cliniques tels que la contraception et le traitement des MST d'une manière qui soit accueillante aux jeunes. Le manuel a été adapté du Healthi Pr-ovideî-s Manual (Ma- nuel pour les prestataires de soins de santé), qui est publié par Pathfinder International. Le ma- nuel contient des parties qui stimulent la participation de tous les membres du groupe les membres ajoutent ainsi leurs expériences à la session par le brainstorming, les discussions de groupe et les activités théâtrales. Le manuel est divisé en neuf unités Unité 1: La nature de l'adolescence * Pourquoi les travailleurs de santé devraient être instruits en santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s * Les droits des adolescent(e)s * Les différents stades du développement des adolescent(e)s * Les problèmes de santé qui sont possibles durant l'adolescence Unité 2: Comportement à risque et vulnérabilité des adolescent(e)s * Pourquoi les adolescent(e)s sont vulnérables * Vulnérabilité physique, émotive et socioéconomique * Problèmes de santé * Pourquoi les adolescent(e)s adoptent des comportements à risque 1 07 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Unité 3 : Soigner les adolescent(e)s * Interroger sur leurs antécédents médicaux * Interroger sur leurs antécédents familiaux et personnels * Interroger sur leurs antécédents psychologiques et sociaux * Interroger sur leurs antécédents sexuels * La différence entre l'interrogation des hommes et des femmes sur leurs antécédents Unité 4: Options contraceptives pour l'adolescent(e) * Rumeurs et idées fausses sur la contraception * Risques à la santé de la grossesse précoce * Conséquences de la grossesse chez l'adolescente * Les différentes méthodes de contraception, leurs avantages et leurs désavantages * Les conseils sur les méthodes de contraception * Les effets secondaires courants de la contraception et Idées fausses sur les contraceptifs Unité 5: Gestion préventive des MST et Prévention du VIH/SIDA * Antécédents médicaux et manifestation * Transmission et symptômes cliniques * Gestion des syndromes des MST * Le VIH/SIDA et notre système de défense/Transmission * Stratégies pour une prévention réussie des MST chez les adolescent(e)s * Obstacles aux services et aux informations Unité 6 : Les rapports sexuels sans risque et la protection pour adolescent(e)s * Pratique des rapports sexuels sans risque * Négociation des rapports sexuels sans risque * Raisons des rapports sexuels à risque chez les adolescent(e)s Unité 7 : D'autres sujets liés à la santé reproductive * Labus sexuel/Pourquoi l'abus sexuel est un problème de santé reproductive * Indicateurs physiques et comportementaux de l'abus sexuel * Comment interroger sur les antécédents d'abus sexuel * Définition et identification de l'orientation sexuelle Unité 8: Grossesse, accouchement et soins postnataux chez les adolescentes * Soins physiques d'une adolescente enceinte * Examen médical d'une adolescente enceinte * Conseils aux adolescentes pendant la période prénatale * Préparations à la naissance pendant les visites prénatales * Laccouchement * Soutien des adolescentes durant l'accouchement * Soins post-partum * Sentiments/besoins des parents adolescents Unité 9: L'avortement et les soins après avortement chez l'adolescente * Classifications * Diagnostic différentiel 1 0 8 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE * Avortement à risque et les complications les plus fréquentes * Conseils * Traitement d'urgence pour avortements partiels Outre ces unités, un module de formation pour les instructeurs, préparé en 2000 avec le sou- tien de l'équipe régionale technique de l'UNFPA est disponible pour la formation des prestataires. Choix et formation du personnel Une infirmière (et parfois deux), dont la spécialité est la santé mère-enfant, de l'unité gynéco- logique et obstétrique de chaque centre de santé a reçu la formation nécessaire. À la clinique de santé pour adolescent(e)s de l'Hôpital Central de Maputo, trois infirmières ont été formées. Parce qu'il s'agissait de la première sélection d'infirmières et de médecins du programme, les critères de sélection étaient flexibles. Les prestataires de soins de santé ont été choisi(e)s (par leurs di- recteurs) s'ils étaient disposé(e)s à travailler avec les adolescent(e)s et à apprendre, et s'ils étaient aimables, ouverts, capables de communiquer, et s'ils montraient du respect envers les autres. Les infirmières et les médecins ont reçu une formation qui les a préparés à donner des conseils et à fournir des services aux adolescent(e)s ; ils se sont servis du manuel qui a été dé- crit ci-dessus (matériel de formation). La formation a été assurée par le conseiller technique de l'UNFPA/Pathfinder International et son homologue du Ministère de la Santé ; ces derniers ont reçu une formation de troisième cycle de santé adolescente. La formnation sur les façons de conseiller les adolescent(e)s et de leur offrir des services cliniques a a duré approximativement dix jours. Cette formation a consisté en discussions de groupe, brainstorming et activités théâtrales, ce qui a permis la participation et l'apprentissage de la communication efficace. Toute formation du personnel comprenait les composantes essentielles suivantes * Lidée d'une clinique de santé pour adolescent(e)s. * Les buts et les objectifs du programme. * Le développement des connaissances cliniques du personnel. Laccent a été mis sur le diagnostic et le traitement des MST, la prévention du VIH/SIDA et la contraception pour adolescent(e)s. * Les compétences nécessaires pour travailler avec les jeunes (écoute, esprit ouvert, amabilité). Il n'y a pas eu de formation depuis 1999. Il y a plutôt des réunions techniques mensuelles où les infirmières reçoivent des mises à jour sur des sujets techniques. Une formation supplé- mentaire est planifiée pour les pharmaciens et pour le personnel auxiliaire, comme les indivi- dus qui travaillent à la réception ou l'équipe d'entretien, pour que l'environnement du centre de santé soit accueillant aux jeunes. Mise en oeuvre du programme Avant de mettre le programme en oeuvre, les représentants du département de gynécologie et d'obstétrique de l'Hôpital Central de Maputo et du Ministère de la Santé ont discuté avec l'UNFPA et Pathfinder International de l'intégration des services « youth-friendly » aux instal- lations publiques. Pour faire suite à la modification du programme de santé sexuelle et reproductive des écoles (mené par l'lnstitute Nacional de Desenvolvimento Educacional [l'Institut national de dévelop- pement éducatifl, qui fait partie du Ministère de l'Éducation), des réunions ont été tenues avec les communautés et les écoles pour leur annoncer que des cliniques adaptées auxjeunes seraient créées. De plus, on leur a expliqué pourquoi les cliniques étaient nécessaires. 1 0 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Comment créer un centre de santé «c youth-friendly » (5 maine comme un élément sonne, sans égard au sexe, à la race ou sain et normal de la vie et à l'orientation sexuelle de l'individu. n'est pas désobligeante contre le sexe, la race, l'ethnie ou l'orientation sexuelle. Intègre le suivi et l'évalua- / Deux évaluations ont été conduites. 16tion. PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES Organisations et contacts UNFPA/Pathfinder International: Mozambique CTA Rita Badiani Av. Do Zimbabwe 830 C.P 1590 Maputo, Mozambique Courrier électronique: Odete@unfpa.uem.mz ou RBadiani@pathfind.org ou Izilhao@pathfind.org Collaborateurs et collaboratrices Rapport du programme préparé par Esther Kaziliman-Pale. Version anglaise éditée par Helen Bafios Smith. Nous sommes reconnaissants de l'appui des personnes suivantes, qui ont fourni une grande par- tie de l'information contenue dans ce rapport Rita Badiani-Conseillère technique en chef Julio Pacca-Conseiller technique, Ministère de l'Éducation, INDE 1 1 5 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Ivonne Zilhao-Conseillère technique, Ministère de la Santé Celmira Silva-Homologue national, Ministère de la Jeunesse et des Sports Joachim Matavele-INDE Helena Zerinda-INDE Dr Nassifa-Coordonnatrice clinique, Clinique de santé pour adolescent(e)s Ajamia Ibraimo-Infirmière, conseillère de la jeunesse Raquel Jose Daniel-Infirmière, conseillère de la jeunesse Deolinda Aurora-Infirmière, conseillère de la jeunesse, Maputo Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco,org ou Education for HIV/AlDS Prevention International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land Programa de saùde escolar e do adolescente: Linhas de orientaçâo para os serviços amigo dos adoles- cents ejovens (SAAJ) (Numéro de commande UNFPAO1) Direitos reprodutivos dos adolescents (Numéro de commande: UNFPA02) Curriculum defornmaçao deformadores em saùde reprodutive e planeamentofamiliar: Môdulo 16, ser- viços de saude reprodutiva para adolescentes (Numéro de commande: UNFPA03) Manual do participante (Numéro de commande: UNFPA04) Brochures: HIV/SIDA: Nuito sefala mas pouco se sabe... DTS: Esta protegido quem usa preservative Gravidez: É tao simples evitar Meninas e rapazes: Diferentes porém iguais Adolescência: Quanta mudança ao mesmo tempo! Prazer com saùde Petites cartes avec messages écrits à l'endos Autocollants (Numéro de commande UNFPA05) Affiches (Numéro de commande: UNFPA06) 1 16 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE ANNEXE 1. RÔLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Conseillère technique en chef Surveillance et coordination de tous les aspects du programme. Conseillers et conseillères techniques Aident la conseillère technique en chef à résoudre les problèmes de santé, éducation et jeunesse. Chaque conseiller ou conseillère a son homologue national au niveau ministériel. Les conseillers et conseillères techniques travaillent avec leurs homologues nationaux à la gestion quotidienne du programme. Ils sont également responsables de la surveillance des conseillers et conseillères techniques au niveau provincial. Conseillère technique de santé Supervise l'opération des services de santé « youth-friendly » (YFHS); elle est responsable de tous les aspects du programme à la ville de Maputo. Elle travaille avec la direction de la santé municipale, qui est responsable de l'opération des unités de santé de la ville. Médecins Ce sont des médecins employés par le gouvernement ils sont formés pour fournir un service qui est adapté aux jeunes et ils soignent les jeunes qui leur sont envoyés par les infirmières. Infirmières Répondent aux besoins des jeunes. Elles sont employées par le gouvernement. 1 17 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Conseillère technique en chef Conseiller/ère Conseiller/ère Conseiller / ère technique, santé technique, éducation technique, jeunesse Homologue national Homologue national Homologue national 1 Direction de la Hôpital Central Direction de la santé municipale de Maputo santé provinciale Unités de santé Direction de la santé municipale Note: La ligne en pointillé indique le contact occasionnel entre la direction de la santé provinciale et la direction de la santé municipale. Figure A. 1. Organigramme: UNFPAlPathfinder Intemational 1 18 TROISIÈME PARTIE: MOZAMBIQUE ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Nombre de membres du personnel travaillant sur la composante clinique du programme à Maputo Nombre Poste/titre Sexe Temps plein/payée 1 Conseillère technique en chef F 1 Conseillère technique F 1 Homologue national F 1 Coordonnatrice clinique F 15 Infirmières F Educateurs pairs Variable Éducateurs pairs bénévoles (aucune allocation ni indemnité) 1 19 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 3. FINANCES DU PROGRAMME ($US) Assistant technique 45 000 Consultant international 15 000 Frais de voyage/per diem 3 000 Consultant national 3 450 Honoraires 4 753 Élaboration du matériel IEC 10 000 Recherche sur connaissances, attitudes et pratiques et BCC 8 000 Matériel audiovisuel 8 000 Bourse externe de courte durée 3 500 Atelier de développement du programme 3 957 Séminaire de formation 19 954 Réunion avec collaborateurs et collaboratrices 17 628 Voyage d'enquête 3 243 Stage de gestion 996 Stages d'anglais et d'informatique 355 Matériel expansible 3 270 Frais de réhabilitation 48 000 Opérations et entretien 8 988 Frais d'imprimerie 4 000 Frais divers 5 063 Total 215 147 1 20 rlVONvgno V` E002~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~1 GOAL : Le projet Baaba PARTIE A: DESCRIPTION DU PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Le projet Baaba a commencé en 2001 pour répondre aux besoins relatifs à la santé sexuelle et reproductive (SSR) en Ouganda. Ces besoins ont été identifiés par le personnel des ONG qui travaillaient avec les enfants et jeunes de la rue à Kampala, la capitale de l'Ouganda. Mis en oeuvre par GOAL (une organisation humanitaire internationale basée en Irlande), le projet Baaba a conduit une enquête de base sur les besoins-en ce qui concerne la SSR-des enfants et jeunes de la rue vivant à Kampala. Selon cette enquête, 15 % des enfants et jeunes de la rue déclarent qu'ils ont été forcés d'avoir des rapports sexuels, et 84 des filles de ce groupe déclarent avoir reçu une demande de rapports sexuels de la part d'un homme adulte. À Kam- pala, plus de 70 % des enfants qui vivent exclusivement dans la rue ont eu des rapports sexuels, mais beaucoup d'entre eux ne savent pas comment se protéger de l'infection par le VIH/SIDA ou par les maladies sexuellement transmissibles (MST). Bien que beaucoup des ONG qui travaillent avec les enfants et jeunes de la rue reconnaissent le sérieux du problème, ces organisations mettent l'accent plutôt sur le développement et la ré- habilitation des enfants et jeunes de la rue, et elles n'ont pas la capacité requise pour s'occuper des problèmes posés par le VIHISIDA. Le projet Baaba travaille donc de près avec ces organisa- tions afin d'améliorer leur capacité et pour intégrer le VIH/SIDA aux programmes des ONG qui sont déjà en place pour aider les enfants et jeunes de la rue. Le projet Baaba a vu le jour lors du développement d'un partenariat entre GOAL et six ONG dans trois villes ougandaises. Plus tard, en 2002, six autres ONG ont été rajoutées, ce qui fait 12 ONG au total dans cinq villes. Les ONG qui se sont associées avec l'initiative avaient reconnu le besoin de la SSR et des interventions sur le VIH/SIDA; elles étaient disposées à confronter les problèmes liés au VIH/SIDA et elles se sont engagées à entreprendre le développement et la ré- habilitation générale des enfants et jeunes de la rue. Avant le début du projet, une enquête sur les connaissances, l'attitude et les pratiques (KAP-knowledge, attitude, practices) a été conduite pour identifier les domaines prioritaires. Les résultats de cette enquête ont servi de point de com- paraison pour l'évaluation du projet. Le projet cherche à se maintenir par l'intégration de l'éducation sur le VIH/SIDA aux inter- 1 2 3 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ventions qui sont déjà en cours pour aider les enfants et jeunes de la rue. À présent, les ONG planifient et gèrent leurs propres activités, avec le soutien du personnel de GOAL. Au cours du projet, la planification et l'exécution des activités ont été transférées de GOAL aux ONG du par- tenariat, Ce processus a renforcé la capacité des ONG membres de s'établir comme propriétaires et leaders dans le projet. En particulier, quelques un(e)s des participant(e)s du projet Baaba sont devenu(e)s formateurs de formateurs, et ils participent à la formation des nouveaux éducateurs pairs. Ce transfert graduel de responsabilités jettera de fermes bases pour le désengagement de GOAL d'ici quelques années. Vue d'ensemble du programme But Le projet Baaba vise à promouvoir la santé sexuelle et reproductive des enfants et jeunes de la rue en fournissant aux ONG qui travaillent avec ces enfants et jeunes la formation, les ressources et le soutien technique et financier qui leur sont nécessaires. Objectifs Les objectifs du projet sont les suivants * augmenter la sensibilisation et les connaissances, en ce qui concerne les problèmes liés au VIH/SIDA et la SSR, chez les enfants et jeunes de la rue, et auprès du personnel des ONG qui travaillent avec ces enfants; * autonomiser les enfants et jeunes de la rue en leur fournissant les compétences, la motiva- tion et le soutien qui leur permettront de maintenir le comportement sexuel sain et changer le comportement à risque; * réduire les risques sexuels et physiques auxquels les jeunes sont exposés dans la rue. '. !er e* Développement des relations avec les ONG qui travaillent avec les enfants et 2000/1 jeunes de la rue par le biais du Street Children NGO Forum et par des parte- nariats eri cours entre les ONG et GOAL ; 2001 * Enquête pour identifier les problèmes liés au VIH/SIDA qui sont rencontrés par les ONG s Atelier avec les intéressés pour clarifier les besoins, lintérét porté au programme, et la conception de l'intervention * Choisir les ONG qui deviendront membres du projet * Lancer le projet dans les ONG * Etablir des activités avec six ONG membres 2002 e Identifier six nouvelles ONG pour expansion * Lancer le projet dans les six nouvelles ONG * Activités en cours avec les 12 ONG membres -* Renforcer la capacité des ONG à planifier et a exécuter les activités * Retrait graduel de la surveillance de la part de GOAL Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 1 2 4 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Groupes cibles Groupes cibles primaires Les groupes cibles primaires sont les enfants de la rue anciens et actuels de moins de 18 ans, et les jeunes âgés de 18 à 25 ans. Groupes cibles secondaires Les cibles secondaires sont * Les ONG qui se sont engagées à promouvoir le processus général de développement et de réhabilitation des enfants et jeunes de la rue. Ces ONG sont encouragées à intégrer les pro- blèmes de VIH/SIDA dans leur travail et à augmenter leur capacité pour lutter efficacement contre le VIH/SIDA * La police et d'autre personnel de sécurité (unités militaires et de défense locale) sont ciblés pour accroître leur compréhension de la situation et des problèmes et risques auxquels les enfants et jeunes de la rue sont exposés. Les leaders communautaires sont encouragés à avoir une attitude positive à l'égard du pro- cessus de développement et de réhabilitation des enfants et jeunes de la rue. Champ d'action Le projet collabore actuellement avec les ONG dans les villes de Kampala, Jinja, Malaba, Ma- saka et Mbale. Les activités du projet sont menées aux centres des ONG, dans les rues, dans les centres d'éducation surveillée et dans les lieux de réunion communautaires. Durée du programme GOAL vise à transférer la gestion du projet aux ONG membres. De plus en plus, les ONG membres seront responsables de la planification et la budgétisation de leurs propres activités, et GOAL fournira les ressources et la formation. On s'attend à ce que ce processus prenne deux ans pour chaque ONG. La stratégie de désengagement est en cours de conception, en collaboration avec les ONG partenaires. Bien que le projet soit assez nouveau, il est prévu que les enfants et jeunes de la rue qui y participent continueront à y participer tant qu'ils vivront dans les rues. Buts du programme Le but général du programme est de réduire la vulnérabilité des enfants et jeunes au VIH/SIDA. Le projet s'engage à atteindre les buts présentés dans la figure 2. Approches Le programme adopte une approche impartiale qui est basée sur l'idée que l'autosuffisance (croyance d'un individu en sa capacité de se transformer) est au coeur du changement du comportement, et que le cadre de vie d'une personne peut créer d'importants risques et obstacles en ce qui concerne le changement du comportement. On adopte une attitude holistique envers la prévention du VIH/SIDA et on le voit dans le contexte du développement sexuel adolescent. Cette approche est employée globalement dans la formation, les ateliers et les séminaires offerts au personnel des ONG, et aux enfants et jeunes de la rue. Elle vise l'autonomisation des jeunes, améliorant leur confiance en eux-mêmes, leur permettant de prendre de bonnes décisions en augmentant l'estime de soi. Pour ce faire, le projet Baaba a adopté les approches suivantes 1 25 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Connaissances accrues chez les intéressés/Meilleure compréhension chez les intéressés en ce qui concerne les attitudes et comportements sexuels des enfants et jeunes de la rue Meilleure capacité des participant(e)s du projet Baaba et du personnel des ONG partenaires de traiter les problèmes liés au VIH/SIDA et à la SSR dans leurs programmes Meilleur accès à la SSR « youth-friendly " (adaptée aux jeunes) pour les enfants et jeunes de la rue Promotion des droits des enfants et jeunes de la rue en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive: auprès des leaders locaux, des communautés et des enfants et jeunes de la rue eux-mêmes Accord et respect accrus dans les relations entre filles et garçons Enfants et jeunes acquièrent les aptitudes à la vie quotidienne nécessaires Figure 2. Buts du programme (non classés) Une approche participative Cela permet aux enfants et jeunes de la rue de générer des idées à propos des connaissances, attitudes et pratiques, ainsi que leurs compétences en ce qui a trait au VIH/SIDA. Le projet Baaba fournit les informations nécessaires pour aider les jeunes à prendre des décisions sages. Approche de conseils individuels Cette approche permet l'échange libre des informations entre le personnel de GOAL et les en- fants. Approche d'éducation entre les pairs Cette approche vise à développer la confiance, les capacités et les compétences de leadership des enfants et jeunes de la rue qui sont formés comme éducateurs pairs. Pour ce faire, les jeunes: organisent les activités du projet, deviennent instructeurs, apprennent la planification et la ges- tion des projets, occupent des postes de respect et de responsabilité parmi leurs pairs et four- nissent des informations sur les problèmes concernant la SSR. Approchefondée sur les droits Par cette approche, le projet Baaba plaide pour la SSR des enfants et jeunes de la rue par la for- mation des leaders, policiers et défenseurs des droits des enfants de la région. Les enfants et jeunes de la rue participent aux efforts de plaidoyer en jouant des jeux de rôles et en témoignant des causes et conséquences d'une vie vécue dans la rue. Ces activités sont importantes pour élimi- ner les préjugés concernant les enfants et jeunes de la rue. 1 2 6 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Approche de partenartiat auprès des ONG Le projet Baaba travaille en collaboration avec les ONG membres qui répondent aux besoins prin- cipaux des enfants et jeunes de la rue, tels que la nourriture, l'éducation et l'hébergement. Activités La figure 3 montre les activités du projet Baaba, classées selon la fréquence de leur utilisation. Composantes Le projet est composé de cinq composantes: 1. développement de la capacité pour l'éducation par les pairs et pour les ONG 2. plaidoyer; 3. « outreach » (recherche d'individus qui pourraient bénéficier des services offerts par le pro- jet); 4. clubs de prévention du VIH; 5. centres de service qui sont adaptés aux enfants et jeunes. Développement des capacités en ce qui concerne l'éducation par les pairs et les ONG Dans cette composante, le personnel de liaison des ONG et les Baabas (éducateurs pairs) reçoi- vent une formation qui leur permet de travailler sur le projet. Le projet Baaba offre aux ONG membres des séances de formation régulières sur des sujets qu'elles ont choisis elles-mêmes. Les séances de formation sont tenues pour des équipes venant de toutes les ONG membres ; ce sont d'habitude des séminaires qui durent un jour. Les séances de formation ont couvert des sujets tels que le changement de comportement et la recherche participative conduite auprès des enfants. Le personnel du projet Baaba soutient également le personnel de liaison des ONG. Les Baabas apprennent les principes de l'éducation par les pairs et d'autres compétences choi- sies par les Baabas et les autres jeunes. Ces sujets comprennent le respect d'autrui et les droits à la santé sexuelle et reproductive. Plaidoyer Le projet Baaba organise des ateliers sur la protection des droits des enfants et jeunes de la rue en ce qui concerne la SSR. Ces ateliers ciblent les leaders locaux dans des régions qui ont beau- coup d'enfants et jeunes de la rue. Ils ciblent aussi ceux et celles qui sont responsables de la sé- curité des enfants qui vivent dans la rue. "Outreach " (recherche d'individus qui pourraient bénéficier des services offerts par le projet) Éducation par les pairs Soutien (ateliers sur la SSR, pièces, festivals et journées divertissantes) Figure 3. Activités du projet classées selon la fréquence de leur utilisation 1 27 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA '~~~~~ ->~~~~~~~~~~~~~~~~ Éducateurs pairs travaillant avec des enfants de la rue l'atelier commence par une discussion des raisons pour lesquelles les enfants s'enfuient pour vivre dans les rues ;cette discussion est centrée sur le rôle joué par les adultes, qui peuvent éloi- gner les enfants par l'abus ou le manque de soins. Il y a ensuite des séances sur les connaissances sexuelles et le comportement des enfants et jeunes de la rue à Kampala -1ces séances sont conduites à l'aide des résultats de l'enquête de base du projet. Les Baabas donnent ensuite leur témoignage personnel, en expliquant pourquoi les enfants vivent dans les rues et en décrivant les risques qu'ils rencontrent, y compris le mauvais traitement qu'ils subissent aux mains de la police, du personnel de sécurité ou des adultes. Une séance de questions-réponses s'ensuit. Les Baabas jouent ensuite une pièce de théâtre ou un jeu de rôle qui illustre quelques-uns de ces risques et conséquences. Cela est suivi d'un exposé sur les droits qu'ont les enfants et jeunes de la rue à la santé sexuelle et reproductive. Durant l'après-midi, les participants travaillent en groupes pour trouver des façons pratiques par lesquelles ils peuvent-en tant que leaders ou personnel de sécurité-aider à protéger les enfants et jeunes de la rue. Les groupes présentent leurs stratégies lors d'une session plénière finale. La demande de ces ateliers de la part des ONG membres et du gouvernement local est im- portante. Six ateliers ont été conduits en 2001 et 15 en 2002. Le tableau i montre le nombre de personnes qui ont participé à ces groupes de plaidoyer. « Outreach . Deux soirs par semaine à Kampala, et le samedi dans les autres villes, les Baabas venant de dif- férentes ONG accompagnent le personnel de GOAL dans les rues, pour conseiller les enfants et jeunes de la rue et pour leur parler, sans cérémonie, du VIHISIDA et des problèmes liés à la SSR. En plus des sujets relatifs à la SSR, ils parlent aux enfants et jeunes de la rue de la possi- bilité de retourner chez eux ou de demander de l'aide auprès des ONG; ils parlent aussi du har- 1 28 TROISIÈME PARTIE OUGANDA r'~~~~~~~~~~~~~o Enfants et Baabas en train de préparer le matériel pédagogique sur le VIHISIDA IEC cèlement policier. Pendant une séance d'« outreach » typique, 71 jeunes sont rencontrés indi- viduellement ou en groupes. En moyenne, cinq Baabas participent à chaque « outreach », et chaque séance dure entre une heure et demie et deux heures. Les Baabas organisent aussi des séminaires d'« outreach » pour les enfants et jeunes de la rue ils organisent également des séances d'« outreach » où ils emploient les pièces de théâtre et les sports pour cibler des communautés qui ont un nombre élevé d'enfants et jeunes de la rue. Jeunes filles montrant avec fierté leurs certificats de participation 1 29 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Tableau 1. Participation aux groupes de plaidoyer Nombre de leaders Nombre de communautaires/défenseurs Ville/village policiers formés des droits des enfants formés Total Kampala 50 480 530 Mbale 80 160 240 Malaba 80 70 150 Masaka 78 71 149 Jinja 70 70 _ 920 J=JEt. _ ,W. Jeune Baaba en train de parler à un jeune à propos de la vie dans la rue Pendant les 15 premiers mois, 45 séances sportives ont attiré i 053 garçons et 397 filles au total. Treize spectacles dramatiques Baaba ont été joués devant les enfants à la Naguru Remand Home (un centre d'éducation surveillée), à la Kampiringisa Youth Prison ils ont été joués aussi pour les enfants vivant dans la rue et pour la communauté locale. Après un spectacle, les Baa- bas mènent une discussion sur le VIH/SIDA. Clubs de prévention du VIH et Éducation par les pairs Chaque ONG membre opère un club de prévention du VIH. Les clubs se réunissent toutes les deux semaines et, jusqu'ici, il y a eu 148 réunions des clubs de prévention, organisées par les 1 3 0 TROISIÈME PARTIE OUGANDA I~~I- M~~~~~~~~M Baabas et jeunes en train d'apprendre des competences commerciales Baabas, avec une participation moyenne de 25 à 30 jeunes par réunion. Les Baabas se réunis- sent une fois par semaine dans leurs propres ONG pour planifier les activités du club. En moyenne, entre trois et cinq Baabas dirigent les clubs. Les activités comprennent des jeux de rôle, chansons, exposés, débats et sports. Les activités des clubs ont lieu aux centres des ONG. Lors d'une « club day » (journée de club) les Baabas prennent entre 5 et 20 minutes pour mobiliser les enfants et jeunes de la rue. Une fois tout le monde réuni, les Baabas annoncent le thème de la séance. Les sujets comprennent la croissance, la puberté, les prises de décision relatives à la sexualité, l'influence des pairs, la toxicomanie, l'utilisation des préservatifs, les aptitudes à la vie quotidienne et la prévention du VIH/SIDA. Diverses méthodes participatives sont ensuite employées par l'équipe Baaba pour exa- miner le thème: le brainstorming, les débats, les contes, les jeux de rôles, les chansons, les sports et les vidéos. Les points principaux sont d'habitude tirés du Handbook on Sexual and Reproduc- tive Healthfor Peer Educator-s (Manuel de santé sexuelle et reproductive pour éducateurs pairs- voir « Matériel du programme », ci-dessous), mais les participants sont encouragés à s'en servir seulement comme guide; il ne faut pas simplement répéter les faits sans les comprendre. Le membre du personnel de GOAL, ou celui qui sert de liaison avec l'ONG, terminera la séance en souli- gnant les points d'apprentissage clés. Après la séance principale, les Baabas passent du temps à discuter des points qui ont été soulevés pendant la séance. Chaque séance dure approximati- vement une heure. Un manuel qui résume les services de santé sexuelle et reproductive « youth-friendly » qui sont à la disposition des enfants et jeunes de la rue à Kampala a été développé et distribué aux ONG membres. Le projet Baaba a identifié des prestataires de services clés à Kampala; il y en a un àJinja et un autre à Mbale. On est en train d'identifier les prestataires de service des autres villes, et des associations avec ces prestataires sont en cours de mise en place. Des équipes à chaque centre ont été formées par le projet Baaba pour travailler avec les enfants et jeunes de la rue. La formation rassure les prestataires de service que les enfants et jeunes de la rue sont exactement comme les autres enfants, avec les mêmes besoins et problèmes. Les services « youth-friendly » comprennent des services généraux de santé sexuelle et reproductive: soins des MST, tests du VIH, contraceptifs et conseils sur la SSR. 1 31 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Wu t 1X , r ~~~~~~-vt _r' Réunion d'un club de prévention du VIH Les Baabas ont visité les cliniques pour se familiariser avec le personnel et pour se sentir à l'aise quand ils y emmènent les jeunes. Un système de fiches a été établi pour permettre aux Baabas d'envoyer les enfants et jeunes de la rue à ces centres de santé lors des activités d'« ou- treach ». Le nombre d'enfants et jeunes de la rue qui utilisent ce système est suivi par chaque prestataire al_ U ~~~~~~~~~- -N 'q~~~~~~~~~ *îr 41 Baabas et enfants de la rue jouant devant leurs pairs 1 3 2 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Une enquête de base sur les connaissances, les attitudes, les pratiques et le comportement (KABP-knowledge, attitudes, behavior, practices) des enfants et jeunes de la rue a été effec- tuée. Le but de cette enquête était de déterminer le risque couru par les enfants et jeunes de la rue en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive ainsi que de déterminer leurs besoins (informations et services) relatifs à la SSR. Lenquête de base a produit des données qui ont été utilisées comme * outil de plaidoyer utilisé par les ONG qui travaillent avec les enfants et jeunes de la rue, * outil de référence pour le personnel des ONG et du gouvernement, * données de base pour l'évaluation des activités du projet Baaba. La même enquête a été répétée en 2002. Méthodologie Un questionnaire de KABP structuré (42 questions) conçu par GOAL a été administré à 250 en- fants et jeunes de la rue (dont 190 étaient connus des six ONG qui ont participé à l'enquête; 60 des jeunes n'étaient pas connus). Le personnel du projet Baaba a aidé les enfants et jeunes de la rue à remplir la plupart des questionnaires (213). Les 37 questionnaires restants ont été remplis par les participants. Cent quatre-vingt-six garçons et 64 filles en tout, appartenant à la tranche d'âge des 10 à 25 ans, ont répondu. Quatre-vingts pour cent des individus sondés étaient âgés de 13 à 18 ans. Cinquante- cinq pour cent des jeunes qui ont participé au sondage avaient passé entre un et cinq ans dans les rues. Trente et un pour cent étaient scolarisés, 19 % prenaient des cours de formation profession- nelle ou d'affaires et 50 % gagnaient leur vie dans les rues. Voir l'annexe 3 de ce chapitre pour les résultats de cette évaluation des besoins. Matériel du programme Le programme emploie le matériel suivant pour la formation du groupe cible et du personnel du programme. Le Handbook on Sexual and Reproductive Healthfor Peer Educators (Manuel de santé sexuelle et reproductive pour éducateurs pairs) est axé sur la SSR des les jeunes et est employé en géné- ral pour la formation des éducateurs pairs. Il aide les éducateurs pairs à offrir des informations exactes et complètes aux autres jeunes. Il aide les éducateurs pairs également à planifier de di- verses activités didactiques pour des groupes de jeunes avec les effets suivants * utiliser les informations tirées de leurs propres vies, * développer leur estime de soi, * développer leurs compétences en communication, * renforcer leur capacité de se défendre. 1 33 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Le manuel a été développé par la Population Concern and Planned Parenthood Association of Ghana. Il couvre les sujets suivants: * Chapitre 1 : Mode d'emploi du guide - Préparatifs et évaluation - Comment faire les activités * Chapitre 2 : Grandir et changer - Puberté - Comment nos corps fonctionnent - Forme et fonction des organes féminins - Forme et fonction des organes masculins - Éjaculations nocturnes - Règles * Chapitre 3 : Estime de soi - Exprimer nos sentiments et nos besoins - Amitié - Influence des pairs - Maîtriser sa colère - Compétences relatives à la résolution des disputes - Violence * Chapitre 4 : Relations personnelles et sexuelles - Relations entre jeunes hommes et femmes - Problématique hommes-femmes - Se fréquenter/se marier - Relations sexuelles heureuses * Chapitre 5 : Prise de décision concernant les rapports sexuels - Refuser les rapports sexuels - Rapports sexuels et argent * Chapitre 6 : Santé sexuelle et reproductive (SSR) - Qu'est-ce que la SSR ? - Maladies sexuellement transmissibles (MST) - VIH/SIDA * Chapitre 7 : Enfants par choix, non par hasard - Comment faire les bébés - Comment éviter la grossesse - Le planning familial naturel - Préservatifs/Méthodes de contraception * Chapitre 8 : Grossesse adolescente - Grossesse adolescente - Comment s'en sortir lors d'une grossesse non désirée * Chapitre 9: Abus sexuel * Chapitre 10: Toxicomanie * Chapitre 1 : Utiliser nos services locaux - Sexe forcé et viol - Abus sexuel des enfants 1 34 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Matériel supplémentaire Le projet Baaba utilise également des supports d'information, éducation et communication (IEC), principalement des affiches et dépliants, développés par le Ministère de la Santé, The AIDS Support Organisation (TASO), le AIDS Information Centre (AIC) et la Straight Talk Foundation (fondation conversation honnête), pour instruire les éducateurs pairs ainsi que les enfants et jeunes de la rue. Les vidéocassettes sont employées aussi pour instruire les Baabas ; elles sont montrées aux enfants et jeunes de la rue pendant les activités d'« outreach » et les réunions du club. Une liste des vidéos se trouve dans l'annexe 5 de ce chapitre. De plus, le projet dispose d'une importante salle de documentation, qui est mise à jour ré- gulièrement avec du nouveau matériel téléchargé de l'Internet. Les instructeurs se servent de ces ressources pour préparer des séances sur mesure. La salle de documentation contient des sup- ports pédagogiques provenant de nombreuses organisations, y compris Family Care International, Population Council, HIV/AIDS Alliance, World Health Organization (WHO), UNAIDS, Pathfinder International, MEASURE et Safaids. Les manuels de soutien et le matériel pédagogique le plus important sont: * Participatory Learning and Action: A Training Guide (apprentissage participatif et action, guide de formation-International Institute for Environment and Development [IIEDI, 1995); * Life Planning Skills: A Curriculumfor Young People in Africa (programme de compétences à la planification de la vie pour les jeunes de l'Afrique-Program for Appropriate Technology in Health [PATH], 1996); * You, Your Life, Your Dreams: A Book for Adolescents (vous, votre vie, vos rêves-Family Care International, 2000); * Life Skills for Young Ugandans (aptitudes à la vie quotidienne pour les jeunes Ougandais). Choix et formation du personnel Quand le projet a commencé, on a demandé aux ONG qui ciblaient les enfants et jeunes de la rue si elles voulaient bien établir un lien avec un programme de prévention du VIH/SIDA pour ces jeunes. Les ONG pouvaient devenir membres aux conditions suivantes: * faire l'effort de répondre aux besoins à court et à long terme des enfants et jeunes de la rue, * s'engager au développement et à la réhabilitation à long terme des enfants et jeunes de la rue, * reconnaître que les enfants et jeunes de la rue risquent d'être infectés par le VIH/SIDA, * manquent, à présent, la capacité de confronter les problèmes relatifs au VIH/SIDA qui me- nacent les enfants et jeunes de la rue. Dans chaque ONG membre, entre 10 et 20 jeunes sont élus Baabas par les autres enfants et jeunes de la rue. Les Baabas sont élus selon les tranches d'âge: de 9 à 12 ans, de 13 à 16 ans et de 17 à 25 ans. Les Baabas élisent ensuite un membre du personnel de l'ONG pour être leur liaison avec l'équipe du projet Baaba. Rôles des directeurs des ONG membres Le rôle principal du directeur est d'encourager et soutenir, en assistant parfois aux réunions du HIV Prevention Club ou aux événements qui sont organisés entre les ONG ; il peut ainsi voir si tout va bien. De plus, les directeurs soutiennent le personnel de liaison par des réunions régulières ; ils les récompensent du temps qu'ils passent à organiser des activités et ils les encouragent à voir les activités Baaba comme un élément essentiel de leur travail. Tous les six mois, les directeurs sont invités à une réunion avec le personnel de GOAL pour avoir leurs réactions sur les activités et les idées. 1 35 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Selon les directeurs des ONG membres, les aspects positifs du projet sont * Réduction des MST chez les enfants et jeunes de la rue. * Réduction du taux de comportement violent ou difficile chez les enfants et jeunes de la rue. * Amélioration de l'estime de soi et la maîtrise de soi chez les enfants et jeunes de la rue. * Les Baabas assument des postes de responsabilité dans l'ONG et ils sont respectés par leurs pairs. * Les Baabas acquièrent des compétences de leadership. * Les enfants et jeunes de la rue deviennent travailleurs et travailleuses sociaux pour l'organi- sation. * Le personnel des ONG a augmenté le développement des capacités et compétences. * On fait face aux problèmes difficiles relatifs à la SSR et au VIH/SIDA. * Augmentation de l'effort de mise en oeuvre d'un réseau de contacts entre les ONG et les en- fants et jeunes de la rue. * Les ONG peuvent démontrer aux donateurs qu'elles font face aux problèmes liés au VIH/SIDA. Rôles du personnel de liaison des ONG Le personnel de liaison a comme responsabilité de * soutenir les Baabas et encourager le respect et la coopération au sein de l'équipe Baaba * surveiller, à l'aide du président du projet Baaba, l'opération des clubs de prévention VIH * aider les Baabas à créer des plans de travail mensuels et remplir les fiches de suivi. (Le per- sonnel doit aussi mobiliser les Baabas pour les séances d'« outreach » de nuit, et pour la pré- paration des événements du projet.); * fournir du soutien aux enfants et jeunes de la rue qui ont des problèmes ou des questions auxquelles les Baabas ne sont pas capables de répondre; * servir de lien entre l'ONG et le projet Baaba. (Le personnel du projet dépend du personnel de liaison pour transmettre des suggestions et des réactions du directeur ou des Baabas.) Rôles des Baabas Dans chaque ONG, les enfants et jeunes de la rue élisent entre 10 et 20 de leurs pairs pour être Baabas. Les Baabas reçoivent une formation de deux jours sur l'éducation par les pairs. Le Hand- book on Sexual and Reproductive Healthfor Peer Educators (Manuel de santé sexuelle et reproductive pour éducateurs pairs), mis au point par la Population Concern and Planned Parenthood As- sociation of Ghanal, est employé comme matériel principal de la formation. En plus du Hand- book, les Baabas sont encouragés à suggérer des domaines où ils ont besoin d'informations et compétences supplémentaires. Des stages de suivi sont tenus après quatre mois et d'autres su- jets du manuel sont présentés. Les Baabas sont responsables de l'exécution de la plupart des activités du projet. Ces res- ponsabilités comprennent: * la direction des clubs de prévention du VIH, avec l'aide du personnel de liaison de l'ONG * le conseils individuels des amis et pairs entre les réunions du club; * remplir et classer les fiches de suivi, avec l'aide du personnel de liaison 1. Le manuel a été mis au point par la Population Concem and Planned Parenthood Association of Ghana, et fi- nancé par le U.K. Department of International Development (DFID). Overseas Development Department, Popula- tion Concern, Studio 325 Highgate Road, London NW5 ITL, United Kingdom: téléphone: +44-20-72418500. Planned Parenthood Association of Ghana, PO. Box 5756, Accra, Ghana, téléphone 233-21-3045671310369. 1 36 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA * organiser les séances et réunions du club, même en l'absence du membre du personnel du projet Baaba; * mobiliser les enfants et jeunes de la rue pour les activités d'« outreach » par pièces de théâtre et sports ; cela comprend la planification de l'heure et l'endroit des séances; * suggérer de nouvelles initiatives et idées au personnel de liaison et au personnel du projet Baaba; * tenir le personnel de liaison au courant des défis ou problèmes; * envoyer les autres enfants et jeunes de la rue aux services de santé. Mise en oeuvre du programme Létablissement du programme a nécessité trois étapes. Première étape Le directeur du projet Baaba se réunit avec le directeur de l'ONG pour se mettre au courant des activités de l'ONG et pour discuter du projet qui est proposé. Le directeur parle au personnel de l'ONG à propos de la possibilité de s'associer avec le projet Baaba. Léquipe Baaba se réunit ensuite avec l'équipe de l'ONG pour discuter du projet. Deuxième étape Si l'ONG décide de devenir membre, l'équipe du projet Baaba lance le projet. Le lancement consiste d'habitude en activités divertissantes, une courte vidéo, et une explication du projet, qui est pré- sentée aux enfants et jeunes de la rue. Les jeunes élisent ensuite les Baabas qu'ils veulent avoir comme représentants, ce qui se fait d'habitude par vote ouvert. Les Baabas choisissent le membre du personnel de l'ONG qu'ils veulent comme personnel de liaison. Lindividu en question et le directeur doivent approuver la décision. Directement après le lancement, il y a une courte ré- union des nouveaux Baabas et du personnel de liaison pour discuter de leurs rôles. Troisième étape Le personnel du projet Baaba commence à visiter l'ONG régulièrement (des visites hebdomadaires aux ONG à Kampala et des visites mensuelles à celles qui sont à l'extérieur de Kampala). Les pre- mières séances couvrent d'habitude le rôle des Baabas et les aptitudes à la vie quotidienne ; elles sont suivies d'un week-end de formation. Il y a une journée d'orientation pour le personnel de liaison. Quand la formation est terminée, les clubs et les séances d'« outreach » sont présentés. Ressources du programme Le projet exige les ressources suivantes: * Surveillant du programme (20 % du temps du projet) * Directeur du projet (à temps plein) * Trois instructeurs/conseillers pairs * Consultant en arts/art dramatique * Bureau/salle de documentation * Lieu de rencontre pour événements tels que les pièces de théâtre * Matériel de promotion * Fournitures de bureau * Installations de formation * Transport * Réserves de préservatifs subventionnées 1 37 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA * Manuel d'éducateurs pairs * Matériel pédagogique IEC, équipement audiovisuel, vidéocassettes. Participation des jeunes Le projet dépend de la participation totale des ONG membres et des enfants et jeunes de la rue. Les jeunes sont formés comme éducateurs pairs et ils participent au déroulement des activités d'« outreach » et des clubs hebdomadaires; ils donnent aussi leur avis sur le développement du projet. Les Baabas sont essentiels à l'exécution du projet et ils ont avancé beaucoup d'idées à propos de la gestion du projet. De plus, ils ont pris l'initiative d'organiser des séminaires et événements sportifs d'« outreach ». Ils sont obligés de faire état de leurs activités et ils doivent donner régulièrement du feed-back. Les responsables du projet se réunissent régulièrement avec les directeurs des ONG et avec le personnel de liaison pour faire le bilan des activités; les Baa- bas servent de présidents et de secrétaires lors de ces réunions, qui permettent la planification et l'évaluation communes. Plaidoyer Le travail de plaidoyer se fait au niveau local auprès des leaders, policiers et défenseurs des droits des enfants en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive. Ce travail est centré principa- lement sur la responsabilité de ces individus de protéger les enfants et jeunes de la rue de tout abus sexuel, et il est mené sous forme d'ateliers qui incluent des témoignages et des scènes de théâtre jouées par des enfants et jeunes de la rue. Un festival annuel de théâtre, danse, poésie et musique est tenu sur le thème de la lutte contre le SIDA menée par les jeunes dans les rues. Il s'agit aussi d'un important outil de plaidoyer, qui cible un grand public constitué des responsables politiques. Le projet Baaba est également membre du Forum Inter-ONG (Inter-NGO Forum), un réseau qui représente, au niveau national, les ONG qui travaillent avec les enfants et jeunes de la rue. Le projet Baaba soutient activement le travail du forum. Rapport financier En moyenne, le coût annuel total du programme s'élève à 92 703 $US. Le coût par enfant est 18,50 $US. De plus amples détails sur les finances du programme se trouvent dans l'annexe 4 de ce chapitre. 1 3 8 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA PARTIE C: EVALUATION ET LEÇONS TIREES Défis et solutions Approche générale * Le risque d'infection par le VIH constitue rarement la priorité d'un enfant de la rue. Pour cette raison, le projet n'a pas abordé les problèmes liés au VIH/SIDA isolément, mais il a cherché à s'occuper des soucis matériels et psychosociaux des enfants et jeunes de la rue. Cela s'est fait en travaillant avec les ONG membres qui répondent à ces besoins, plutôt que d'établir un lieu distinct pour les activités. * Les jeunes qui vivent dans les rues sont exposés à beaucoup de risques pour leur santé sexuelle et reproductive. On peut réduire ces risques simplement en retirant les jeunes des rues. Le projet envoie donc les jeunes sans abri aux ONG pour la réhabilitation et le relogement, quand cela est possible. Employer les enfants et jeunes de la rue comme éducateurs pairs * Maintenir l'enthousiasme sans avoir à recourir aux motivations s'avère un défi majeur. Cela est particulièrement vrai pour quelques-uns des Baabas plus vieux qui luttent pour rester au- tonomes. Des stratégies de motivation alternatives ont compris un voyage théâtral pour as- sister à une pièce sur le VIH/SIDA, des week-ends résidentiels de formation et des tee-shirts, chopes et stylos portant le logo du projet Baaba. * Les calendriers sont irréguliers; il faut donc de la patience pour organiser les réunions. Les éducateurs pairs changent souvent parce que les enfants et jeunes de la rue ne restent pas long- temps à un seul endroit. Malheureusement, deux Baabas sont morts. Ce renouvellement constant fait monter les frais de formation et mène à une perte de continuité. * Beaucoup de surveillance et de soutien sont nécessaires. Le personnel du projet se réunit une fois par semaine avec les Baabas, soit pour organiser, soit pour diriger une séance du club. Le personnel de liaison de l'ONG surveille aussi les Baabas. Idéalement, le personnel du pro- jet réduit graduellement le niveau de soutien. Il y a des indices qui mènent à croire que les groupes Baaba pourront éventuellement survivre tout seuls. * Le jeu de rôle est un outil d'enseignement populaire. Les Baabas montent habituellement des pièces pendant leurs réunions. Après un festival de théâtre, danse, chanson et poésie sur le thème de la lutte de la jeunesse contre le SIDA dans les rues, les ONG jouent leurs pièces de- vant la communauté; c'est un élément de leur stratégie d'« outreach ». * Il faut que les activités d'« outreach » se tiennent dans la plus grande discrétion. À Kampala, la police et le gouvernement local découragent l'aide ouverte des enfants et jeunes de la rue. Pour cette raison, les ONG ont décidé de jouer leurs pièces à des endroits spécifiques (comme un centre d'éducation surveillée) plutôt que de les monter dans les rues. * Les Baabas sont d'efficaces éducateurs. Ils comprennent les raisons pour lesquelles les enfants et jeunes de la rue ont de la difficulté à se protéger contre le VIH/SIDA. Ils servent aussi de modèles à leurs pairs. 1 39 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA • La participation des Baabas à la formation des leaders locaux a été efficace. Des témoignages et scènes de théâtre personnels présentés par des enfants et jeunes de la rue se sont avérés efficaces pour rallier un public sceptique. * Beaucoup de Baabas ont développé un sentiment d'appartenance au projet. Quelques-uns ont introduit leurs propres idées pour des activités de prévention, telles que l'« outreach » com- munautaire par le biais des sports. Travailler avec les ONG * Il peut être difficile de travailler avec les ONG. En particulier, il est difficile de mettre en oeuvre des politiques constantes quand chaque ONG traite les problèmes différemment et cible des groupes qui sont légèrement différents. * Il fallait aborder la promotion des préservatifs de manière sensible. Beaucoup d'ONG membres sont fondées sur la religion, et elles ne permettent des discussions sur les préservatifs qu'à contrecoeur. Graduellement, avec encouragement sensible, un plus grand nombre d'organi- sations ont accepté de garder des préservatifs en stock. Il est difficile de déterminer si les jeunes sont à l'aise et s'ils ont accès à ces préservatifs. * Le personnel de liaison joue un rôle essentiel. GOAL dépend beaucoup de l'engagement du personnel de liaison pour le soutien des Baabas et du projet en général. Le personnel de liai- son est généralement dévoué et encourageant, même si quelques-uns ne sont pas capables de consacrer suffisamment de temps à la surveillance. * Les ONG se sont mises d'accord sur le thème du VIH/SIDA. Grâce à l'adhésion au projet, il y a eu une croissance visible du niveau de coopération et de partage d'informations entre les ONG. * Avant de devenir membres du projet, les directeurs et le personnel des ONG ont parfois craint que l'adhésion impliquerait un engagement qui dépasserait leurs capacités. En réalité, le ni- veau d'engagement exigé est moins élevé que celui auquel on s'attendait. Mais il ne faut pas que le personnel de liaison se prépare pour passer du temps sur le projet. Le projet marche le mieux dans les ONG qui sont caractérisées par un directeur qui est d'un grand soutien et un personnel de liaison qui est actif. Faire face aux membres de la communauté qui ne donnent pas leur appui * Au départ, la police n'a pas donné son appui aux ONG qui aidaient les enfants et jeunes de la rue. Les policiers voyaient l'aide donnée à ces jeunes comme une motivation de rester dans les rues. De plus, ils ne leur offraient pas une protection suffisante. Dans certains cas, la po- lice a contribué aux dangers de violence rencontrés par les enfants et jeunes de la rue, au lieu de réduire ces risques. Pour changer l'attitude de la police, le projet Baaba a mené un programme de formation avec les policiers qui travaillent dans des zones où il y a beaucoup d'enfants et jeunes de la rue. Lattitude de la police est maintenant en train de changer graduellement, et les policiers soutiennent de plus en plus le travail des ONG membres. * Les communautés ont souvent des attitudes négatives envers les enfants et jeunes de la rue. Quelques communautés ont une compréhension limitée de leurs problèmes-elles n'en ont parfois aucune compréhension-et elles ont beaucoup de fausses idées sur ces jeunes. Les enfants et jeunes de la rue sont vus comme voleurs et violents. Les communautés n'ont donc pas donné l'appui nécessaire aux efforts visant le développement et la réhabilitation des en- fants et jeunes de la rue. Pour répondre à cette contrainte, le projet Baaba a mis en place des séances de formation dans les communautés. Les enfants et jeunes de la rue sont invités à 1 4 0 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA jouer des scènes de théâtre et donner leur témoignage aux communautés, en vue de changer les attitudes. * La présence des jeunes dans la rue a attiré l'attention des commerçants et marchands ambu- lants. Les efforts de réhabilitation des enfants et jeunes de la rue pour les retirer des rues sont souvent contrés par les marchands, qui déconseillent à ces jeunes d'écouter le message des ONG. Ce problème est toujours un défi pour les ONG et le projet Baaba. Les sessions de conseils constants aux enfants et jeunes de la rue-ainsi que le succès de ceux et celles qui ont été ré- habilités-seront d'une grande utilité pour faire face à ce problème. * Les jeunes durs et « mûrs » qui ont grandi dans les rues ont une influence très négative sur les enfants et jeunes de la rue. Ils leurs disent quoi faire et ils leur donnent des conseils qui ne sont pas conformes à ce que les ONG recommandent. Cela reste aussi un grand défi qui menace le travail des ONG et du projet Baaba. Évaluation Pour évaluer son progrès, le projet Baaba a conduit une brève étude auprès des intéressés (per- sonnel de liaison d'ONG, directeurs, Baabas) en octobre 2001. Comme méthodologie lors de l'étude, on a employé un groupe de discussion « focus » (centré) réunissant les directeurs, le personnel de liaison et les Baabas. Les ONG ont déclaré qu'elles avaient découvert une meilleure compréhension et capacité de prévention et contrôle du VIH/SIDA chez les enfants et jeunes de la rue, ainsi qu'une meilleure façon d'aborder d'autres sujets, tels leur réhabilitation et relogement. Les ONG avaient commencé à remarquer un changement de comportement positif chez les enfants et jeunes de la rue dans leurs ONG (par exemple, une réduction du comportement violent, une amélioration de la maî- trise de soi et une augmentation de la communication assurée). Ces changements sont attribués à l'influence des Baabas, qui sont devenus un groupe qui est respecté par leurs pairs. Les Baa- bas prennent leurs postes au sérieux et ils ont développé leurs compétences de leadership et leurs connaissances sur le VIH/SIDA. Ils servent de bons modèles aux autres enfants et jeunes de la rue. Les Baabas déclarent qu'ils aiment leur travail, et ils croient qu'ils ont beaucoup appris sur le VIH/SIDA et comment éviter les MST. Ils ont également acquis des connaissances sur les tech- niques d'éducation par les pairs, sur les compétences de planification de la vie et sur la presta- tion de conseils. Lévaluation a mené à plusieurs changements d'approche, y compris un effort de cibler les filles qui vivent dans les rues, vu que ces filles se sont révélées plus vulnérables que les garçons. Un autre changement consiste en l'engagement de former les Baabas comme formateurs de forma- teurs. D'autres innovations ont été développées: l'introduction d'un bulletin et d'un kit d'ini- tiation pour les ONG qui participent au projet. Suivi La stratégie de suivi est en place depuis mai 2001. Le personnel de GOAL qui assiste aux ré- unions de Baaba, aux HIV Prevention Clubs, à l'« outreach » de nuit et aux séances d'« outreach » dramatiques et sportives fait un bref compte rendu après chaque séance. À la fin du mois, l'ONG fait son résumé mensuel des activités, et une copie de ce résumé est classée au bureau du pro- jet. Chaque stage de formation est évalué par les participant(e)s, et chaque événement inter-ONG est suivi d'un compte rendu verbal pour discuter des leçons tirées. Les données sont recueillies pour les domaines suivants: * nombre de Baabas formés (avec les résultats d'évaluation des séances de formation) * taux de remplacement des Baabas 1 41 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA * nombre de réunions, HIV/AIDS Prevention Clubs, répétitions dramatiques tenues par les Baa- bas et sujets discutés; * participation totale et moyenne aux réunions et aux clubs; * pourcentage des réunions et clubs dirigés par le personnel du projet; * événements et activités initiés par les Baabas; * nombre de séances d'« outreach » de rue tenues * nombre de jeunes femmes et hommes conseillés lors des séances d'« outreach » et sujets dis- cutés; * nombre d'enfants et jeunes de la rue envoyés aux ONG pendant les séances d'« outreach » * nombre de personnel d'ONG formé (plus les résultats d'évaluation des séances de formation); * utilisation de ressources audiovisuelles (et autres) par les ONG; * nombre de jeunes envoyés aux cliniques de SSR par les Baabas et le personnel d'ON G; * nombre de préservatifs pour hommes et femmes distribués pendant 1'« outreach » de nuit ou par les ONG ; et * ateliers de formation conduits par les leaders locaux et rapports d'évaluation faits par les par- ticipant(e)s. Indicateurs de l'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires « Considère l'enfant/le jeune / Le programme adopte une approche im- 1 comme apprenant qui a partiale fondée sur l'idée que l'autosuffi- déjà la capacité de savoir, sance (croyance d'un individu à sa de sentir et d'agir en ce qui capacité de se transformer) est essen- concerne le développement tielle au changement de comportement et sain et la prévention du que le cadre de vie d'une personne peut VIH/SIDA. présenter d'importants risques et obs- tacles au changement de comportement. On adopte un point de vue holistique de la prévention du VIH/SIDA et on le voit dans le contexte du développement adolescent. Cette approche vise à auto- nomiser les jeunes, augmenter leur confiance et leur permettre de prendre de sages décisions, et améliorer leur amour-propre. Se focalise sur les risques / Le programme est centré sur les pro- L qui sont les plus fréquents blèmes des enfants et jeunes de la rue. dans le groupe d'apprentis- Ces problèmes comprennent: l'abus des sage et assure que les ré- drogues (alcool, inhalation des effluves ponses sont appropriées et volatiles, etc.), l'abus sexuel (viol), infec- adaptées à la tranche tion par les MST et le VIH, et d'autres d'âge. risques relatifs à une vie vécue dans les rues. 1 42 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Indicateur Réalisation Commentaires 32 Intègre non seulement les , L'un des objectifs du programme est 3 connaissances, mais aussi d'autonomiser les enfants et jeunes de la les attitudes et compé- rue avec les compétences, la motivation tences qui sont nécessaires et le soutien nécessaire pour maintenir à la prévention. un comportement sexuel sain, et pour modifier le comportement à risque. Cela se fait par l'éducation par les pairs; les enfants et jeunes de la rue sont formés pour augmenter leur confiance, leurs ca- pacités et leurs compétences en leader- ship. Les aptitudes à la vie quotidienne qui sont nécessaires à la prévention sont enseignées (prise de décision, négocia- tion, résistance à l'influence des pairs, utilisation des préservatifs). 4l Tient compte de l'impact I Le programme traite les problèmes rela- T des relations personnelles tifs aux droits à la santé et au respect sur le changement de com- d'autrui. portement et renforce les valeurs sociales positives. 5 Est basé sur l'analyse des , Le programme a conduit une enquête de besoins des apprenants et base sur les besoins relatifs à la SSR des sur l'évaluation de la situa- enfants et jeunes de la rue. Les résultats tion générale. de l'enquête ont servi de base pour l'exécution des activités. De plus, le pro- gramme emploie une approche partici- pative pour mener ses activités. Cela permet la création d'idées des enfants et jeunes de la rue à l'égard des connais- sances, attitudes et pratiques relatifs au VIH/SIDA. Cette approche permet aux exécuteurs de comprendre le besoin d'information des enfants et jeunes de la rue, ce qui aide par conséquent à déve- lopper des interventions appropriées. Conduit une formation I Le programme offre un soutien tech- continue aux professeurs et nique continu au personnel de liaison de aux autres prestataires de l'ONG et aux Baabas dans la mise en service. oeuvre des activités du projet. 1 43 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires 7 Utilise de multiples activités *t Le programme utilise de multiples activi- et stratégies d'apprentis- tés d'apprentissage qui sont participa- sage; ces stratégies et ac- tives lors de ses séances d'« outreach », tivités sont participatives. de conseils et des clubs. Les activités comprennent des chansons, jeux de rôles, petites pièces de théâtre, brains- tormings, vidéos, sports et débats. Les stratégies d'apprentissage comprennent l'éducation par les pairs, le développe- ment du leadership adapté à la jeunesse et la formation aux aptitudes à la vie quotidienne. 8 Fait participer la commu- I Le programme fait participer les leaders nauté générale. de la communauté, la police et d'autre personnel de sécurité dans les zones où il y a beaucoup d'enfants et jeunes de la rue. Ils reçoivent une formation qui les aide à protéger les droits qu'ont les en- fants et jeunes de la rue à la santé sexuelle et reproductive. De plus, la campagne de plaidoyer du projet cible le grand public, pour aider les gens à com- prendre les problèmes et besoins des enfants et jeunes de la rue. 9 Assure le suivi, la progres- , Le programme suit un manuel de SSR sion et la continuité des pour éducateurs pairs pendant la forma- messages. tion du personnel de liaison et des Baa- bas. Les Baabas se servent du même manuel pour conduire les activités du HIV Prevention Club. Les activités du club, qui ont lieu chaque semaine, assu- rent la continuité des messages. I O Est placé dans un contexte Non GOAL fournit du soutien technique et fi- approprié du curriculum de applicable nancier aux ONG membres pendant au l'école. moins deux ans. Les ONG sont ensuite responsables du budget, planification et Dure pendant suffisamment I exécution de leurs propres activités, à de temps pour atteindre les l'aide des subventions fournies par objectifs du programme. GOAL. On croit que, après deux ans, les ONG membres auront une capacité suffi- sante pour atteindre et maintenir les ob- jectifs du projet. I 2 Est coordonné à un pro- Non gramme général de promo- applicable tion de santé en milieu scolaire. 1 44 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Indicateur Réalisation Commentaires i 3 Communique des mes- il Les messages sont simples et ils sont sages dont l'information est fondés sur les faits réels. Le programme correcte et cohérente. utilise le matériel pédagogique IEC déve- loppé par le Ministère de la santé, l'AIC et d'autres organisations. 4 A établi un soutien politique Atteint en Le programme a conduit une campagne à travers un intense plai- partie de plaidoyer dans les communautés où il doyer pour surmonter les y a beaucoup d'enfants et jeunes de la obstacles et s'agrandir. rue. Les leaders communautaires ont été sensibilisés aux problèmes de ces jeunes, ainsi qu'à leurs droits. Le soutien politique a donc été créé au niveau com- munautaire. Cependant, aux niveaux plus élevés, le gouvernement a décou- ragé l'aide ouverte des enfants de la rue parce qu'on croyait que ce soutien en- couragerait les jeunes à rester dans les rues. Dépeint la sexualité hu- I Le programme plaide pour la santé maine comme un élément sexuelle et reproductive et pour les sain et normal de la vie et droits des enfants et jeunes de la rue. Il n'est pas désobligeante cible les enfants de la rue sans tenir contre le sexe, la race, compte de l'appartenance ethnique, du l'ethnie ou l'orientation sexe ou de l'orientation sexuelle. sexuelle. Intègre le suivi et l'évalua- $ Le programme a mis en place un sys- tion. tème de suivi et d'évaluation. Une en- quête de base a été conduite comme élément de cette évaluation et une étude des activités du projet est planifiée pour cette année. Les données du suivi (sur les résultats clés des activités du projet) sont recueillies régulièrement. 1 45 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES Organisations et contacts Le projet Baaba est une initiative de GOAL et il est aussi géré par GOAL, une organisation in- ternationale humanitaire. Il est maintenant financé par Ireland Aid et Elton John AIDS Foun- dation. Pour d'autres informations sur le projet Baaba, veuillez contacter: The Baaba Project Manager GOAL Uganda PO. Box 33140 Kampala, Uganda Tél. : +256 (0) 77-700413 Courrier électronique : goaluga@infocom.co.ug ou goalhivaids@infocom.co.ug ou GOAL PO. Box 19 Dun Laughaire Co. Dublin, Ireland Courier électronique : info@goal.ie Site Internet : www.goal.ie Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été préparé par David Kaweesa Kisitu, health economist/monitoring and evalua- tion specialist, Uganda HIV/AIDS Control Project (Courrier électronique: uacp@infocom.co.ug) Il a été dirigé par Nicola Brennan, development attaché, Ireland Aid, Embassy of Ireland- Kampala, PO. Box 7791, Kampala, Uganda courrier électronique : irishaid@starcom.co.ug Version anglaise éditée par Katie Tripp et Helen Bafios Smith Collaborateurs et collaboratrices: Kirstin Mitchell - HIV/AIDS program coordinator, GOAL Uganda Lysanne Wilson - Project manager, GOAL Baaba project Juliet Oling - Trainer/counselor, GOAL Baaba project Monica Nyakake - Peer trainer/counselor, GOAL Baaba project Tonny Onen - Peer trainer/counselor, GOAL Baaba project Ochama Jude - Volunteer assistant and former Baaba (Baaba project) Geoffrey Mananu - Volunteer assistant/peer trainer 1 4 6 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land GOAL Newsletter - Baaba Lessons (Bulletin-leçons Baaba) (Numéro de commande: Baaba0l) Peer-Led HIV/AIDS Prevention for Street Children - a Report by GOAL Uganda, April 2001-March 2002 (Rapport de GOAL sur la prévention du VIH/SIDA pour les enfants de la rue) (Numéro de commande: BaabaO2) GOAL Uganda Newsletter, Volume 1, Issue 1, March 2002 (Bulletin de GOAL) (Numéro de commande: BaabaO3) HIV/AIDS Prevention for Street Children in Uganda - Questions and Answers for NGO Direc- tors and Staff (Questions et réponses sur la prévention du VIH/SIDA chez les enfants de la rue de l'Ouganda, à l'usage des directeurs et du personnel des ONG) (Numéro de commande: BaabaO4) Annexe 2: Statistiques sur le personnel (Numéro de commande: BaabaO5) Annexe 3: Évaluation des besoins (Numéro de commande: BaabaO6) Annexe 4: Rapport financier (Numéro de commande: BaabaO7) Annexe 5: Vidéos GOAL (Numéro de commande: BaabaO8) 1 47 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 1. ROLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Coordonnatrice du programme La coordonnatrice du programme est la coordonnatrice du programme GOAL HIV/AIDS et elle joue principalement un rôle de surveillance. La coordonnatrice du programme travaille à temps plein, mais elle consacre 20 % de son temps aux activités du projet. Directeur du projet Le directeur du projet, qui est sous les ordres des la coordonnatrice du programme, est responsable de la gestion et direction quotidiennes du projet. Instructeurs(trices)/Conseillers(ères) Pairs Il y a trois instructeurs/conseillers pairs, qui sont sous les ordres du directeur. Ils sont respon- sables d'assurer la liaison avec le personnel de liaison de l'ONG du développement de la ca- pacité du personnel de l'ONG, de la police et des leaders de la communauté ; de la formation des Baabas pour devenir éducateurs pairs et de la fourniture du soutien technique lors des ac- tivités d'« outreach » et des activités liées au club. Bénévoles du projet Deux bénévoles aident les instructeurs/conseillers à organiser leurs activités. Les bénévoles col- laborent principalement avec le personnel de liaison de l'ONG et ils mobilisent les enfants et jeunes de la rue pour les HIV Prevention Clubs, l'« outreach » et les festivals inter-ONG annuels. Les bénévoles aident à la gestion des clubs et des séances d'« outreach », et ils apportent leur assistance pendant les activités de formation. Lun des bénévoles est un ancien Baaba. Coordonnatrice du programme Directeur du projet + XI 4 , Instructrice/ Instructrice/ Instructrice/ Deux bénévoles Conseillère Pair Conseillère Pair Conseillère Pair Figure A. 1. Organigramme du projet GOAL: Baaba 1 4 8 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Nombre Poste/titre Sexe Temps plein, payé 1 Directeur du programme H 3 Instructeur/Conseiller Pair 1H, 2F Temps partiel, payée 1 Coordonnatrice du programme F Bénévoles, autre que les éducateurs pairs (avec allocations et indemnités) 2 Bénévoles H 1 49 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 3. ÉVALUATION DES BESOINS Garçons Filles ONG Rue Connaissance (n = 153) (n = 59) (n = 162) (n = 50) Total 1. Quand un garçon devient un homme, est-il normal d'avoir des éjaculations nocturnes ? (% oui) 80 81 80 80 80 2. Quand une fille devient une femme, est-ce que ses règles commencent ? (% oui) 70 95 75 82 77 3. Une fille peut tomber enceinte la première fois qu'elle a des rapports sexuels. (% oui) 51 59 55 48 53 4. Si un garçon s'abstient, son pénis cesse de fonctionner et il devient plus petit. (% oui) 30 30 27 40 30 5. Est-ce que le VIH/SIDA peut être transmis par des rapports sexuels avec une personne qui en est infectée ? (% oui) 92 98 93 96 93 6. Est-ce que les moustiques peuvent contribuer à la propagation du VIH/SIDA) ? (% non) 54 56 59 40 55 7. Est-il dangereux de partager son repas avec quelqu'un qui a le VIH/SIDA ? (% non) 75 76 80 60 76 8. Peut-on savoir si quelqu'un est infecté par le VIH/SIDA selon son apparence ? (% non) 35 37 40 20 35 9. Y a-t-il un remède pour le VIH/SIDA ? (% non) 78 76 81 66 78 10. Peux-tu dire non à un policier qui demande de coucher avec toi ? (% oui) 78 71 82 58 76 11. Est-il acceptable de recevoir des cadeaux des «' sugar daddies > ou « sugar mommies » (vieux protecteurs qui exploitent les jeunes) en échange des rapports sexuels ? (% non) 78 59 83 40 73 1 50 TROISIÈME PARTIE OUGANDA ANNEXE 4. FINANCES DU PROGRAMME Première année Deuxième année Dépenses (an-déc 2001), $US Oan-déc 2002), $US Équipement 8 202 8 202 Locaux 690 3 889 Éducation, récréation, sports 15 519 42 360 Frais du personnel local 18 650 32 600 Frais du personnel à l'étranger 2 400 4 200 Transport 9 079 5 209 Direction générale 4 292 4 439 Total 58 832 92 703 Selon les chiffres de 2002, en moyenne, le coût par enfant s'élève à 18,50 $US. Le coût total du projet est 92 703 $US et le nombre total de bénéficiaires est 5 000. Résultats du projet et bienfaits réalisés Nombre de bénéficiaires jusqu'en mars 2002 * 137 éducateurs pairs (Baabas) ont reçu la formation et ont bénéficié d'un accroissement de leurs connaissances du VIH/SIDA et de leurs compétences de leadership. * 750 enfants de la rue servis par les 12 ONG membres ont bénéficié grâce aux activités de VIH/SIDA régulières, conduites dans-et entre-les ONG. * 100 membres du personnel de l'ONG ont bénéficié de la formation et du soutien par une meilleure capacité de faire face aux problèmes liés au VIH/SIDA dans leur organisation. * Approximativement 5 000 enfants de la rue et de la communauté ont bénéficié des activités d'« outreach ». * 1 197 leaders, policiers et défenseurs des droits des enfants au niveau local ont bénéficié grâce au programme de plaidoyer. 1 5 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 5. VIDÉOS GOAL La plupart des films sont disponibles chez Media for Development Trust, PO. Box 6755, Ha- rare, Zimbabwe. Courrier électronique: mfd@samara.co.zw. 1. Dangerous Decisions (décisions dangereuses) 2. More Time (plus de temps) 3. Choose Freedom (choisir la liberté) 4. It's Not Easy (ce n'est pas facile) 5. Time to Care (le temps pour se soucier) 6. Yellow Card (carte jaune) 7. Neria 8. The Adopted Twins (les jumeaux adoptés) 9. Silent Epidemic (épidémie silencieuse) 10. Like Any Other Lovers (comme tous les autres amants) 11. Six Family Planning Methods (six méthodes de planning familial) 12. Born in Afiica (né(e) en Afrique) 13. Eveîyone's Child (enfant de tout le monde) 14. Gold Tooth (dent d'or) 15. Youth Fighting HIV/AIDS (jeunes luttant contre le VIH/SIDA) 16. Sarah the Special Gift (Sarah, cadeau spécial) 17. Sarah the Trap (Sarah, le piège) 18. Orphans Generation (génération d'orphelins) 1 52 La Fondation « Conversation Honnête » [Straight Talk Foundation] PARTIE A: DESCRIPTION DU PROGRAMME Raison d'être et historique du programme En 1993, l'UNICEF a lancé un nouveau programme en Ouganda dénommé « Safeguard Youth from AIDS » (SYFA-Protéger les jeunes du SIDA). On a décidé de créer SYFA parce que la plu- part des campagnes précédentes avaient ciblé les adultes: il y avait peu de ressources ou de sup- ports pédagogiques qui étaient produits spécifiquement pour les enfants et les jeunes. SYFA a donc été conçu pour aborder l'impact du VIH/SIDA sur les jeunes. Il y avait beaucoup de raisons de s'inquiéter des jeunes: le taux d'infection par le VIH chez les jeunes était élevé, les parents n'étaient pas disposés à parler de la SSR avec leurs enfants et il y avait un important manque d'informations sur la SSR chez les ado- lescents et les jeunes. Les enseignants ne LUNICEF a donc créé un bulletin pour les jeunes, publié par des jour- connaissaient pas leur rôle en ce nalistes basés en Ouganda. Le premier numéro de Straight Talk est paru qui concerne les façons d'aider le 19 octobre 1993, sous forme d'encart dans le New Vision, un quoti- contents de vos efforts dien qui est dirigé par le gouvernement ougandais. Au départ, Straight Talk était conçu pour cibler les jeunes de 10 à 24 consistant à mettre l'accent sur ans. Pendant qu'il gagnait en popularité, les rédacteurs se sont rendus enseignants. compte qu'une seule publication ne suffisait pas pour atteindre une tranche d'âge aussi importante. Enseignant Straight Talk a donc concentré ses efforts sur les jeunes de 15 à 19 ans en école secondaire, et en 1998 un j oumal intitulé Young Talk a été créé pour les enfants d'école primaire, âgés de 10 à 14 ans. En plus de fournir des informations exactes sur la sexualité, le VIH/SIDA et le passage à l'âge adulte, Straight Talk et Young Talk ont visé à développer les aptitudes à la vie quotidienne des en- 1 53 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA fants et adolescents, et à défendre leurs droits. Les bulletins offrent un forum où les jeunes peu- vent écrire des lettres sur leurs problèmes et recevoir des conseils de la part des médecins et d'autres personnes qui sont bien instruits à propos des problèmes de la santé sexuelle et reproductive (SSR). Les bulletins publient aussi les réponses des autres enfants qui ont rencontré des pro- blèmes ou situations semblables. La Straight Talk Foundation (STF) est devenue une ONG en 1997. Des émissions de radio et des clubs scolaires ont été mis en oeuvre depuis cette époque pour aider les enfants à apprendre des faits sur le VIH/SIDA. Les Straight Talk School Clubs (clubs scolaires Straight Talk) ont été initiés dans les écoles pour promouvoir l'éducation par les pairs parmi les adolescents, tout en encourageant leur participation active dans les interventions médiatiques par le biais de la ré- daction des lettres. Cela a permis à la STF de comprendre les besoins d'information des jeunes et de pouvoir répondre à ces besoins de manière appropriée. En ce moment, un nouveau bulletin intitulé Teacher Talk est en cours de création pour aider les enseignants à mieux comprendre les jeunes les enseignants apprendront aussi comment aider les jeunes à mieux comprendre le VIH/SIDA. Vue d'ensemble du programme La STF est une organisation qui est centrée sur les adolescents et qui croit que * Chaque personne possède un sens de la dignité et un sentiment de valeur personnelle. * Il est naturel que les jeunes, en passant à l'âge adulte, découvrent leur sexualité. * Lactivité sexuelle adolescente est dangereuse. 19 * L'idée de Straight Talk est conçue * Le premier numéro de Straîght Talk est créé et paraît dans un journal natio- - nal 1997 _ * La STF devient une ONG * Initiation du programme de visites en milieu scolaire 1998 a Young Talk est développé pour cibler les élèves d'école primaire 1999 e Début des visites dans les écoles primaires * Journaux paraissent en langues locales (en luo et en ateso) * Début des Straight Talk School Clubs * Émission de radio Straight Talk initiée en anglais * Emission de radio en luo commence 2001 i * Émission de radio commence en runyakitala 2002 , Développement de Teacher Talk, bulletin pour enseignants Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 1 54 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA * Pour tous les adolescents-et, idéalement, pour tout le monde-l'abstention des rapports sexuels est la méthode la plus efficace de prévention de la grossesse et de l'infection par le VIH/SIDA. * Les adolescents ont le droit aux informations sur la SSR et sur les méthodes de rapports sexuels à moindre risque, y compris l'utilisation du préservatif. * Léducation sur la santé sexuelle et reproductive n'encourage pas les adolescents à devenir plus actifs sexuellement. But La mission de la STF est de protéger les adolescents et de communiquer afin d'améliorer la santé. « Protéger » les adolescents veut dire qu'ils vivront sans infections et grossesses non désirées, et qu'ils auront les compétences, l'éducation et les valeurs nécessaires pour devenir des adultes com- pétents. Objectifs Améliorer la compréhension de la santé sexuelle et reproductive des adolescents Promouvoir les rapports sexuels à moindre risque, les aptitudes à la vie quotidienne et les droits des adolescents et enfants. Groupes cibles Straight Talk, nous sommes fiers I l de vous. Vous êtes devenu le Les bulletins ciblent principalement les jeunes de 10 à 14 ans (Young «senga ». Les choses que vous Talk) et de 15 à 19 ans (Straight Talk) ils ciblent les jeunes qui sont sco- abordez sont des choses dont larisés ainsi que ceux et celles qui ont quitté l'école. Les émissions de nous, les parents, avons peur de radio ciblent les jeunes de 10 à 24 ans, qu'ils soient scolarisés ou non, parler. Vous enseignez de bons y compris ceux et celles qui ne parlent pas anglais ou qui ne savent pas comportements à nos enfants. lire et écrire. Les clubs scolaires sont destinés aux jeunes de 10 à 24 ans. écoutent, ils seunes et écoutent, ils seront sains et Groupe cible secondaire saufs. Le groupe cible secondaire est constitué des enseignants. Ils sont ciblés Administrateur en chef, district afin d'améliorer leur communication et leur compréhension en ce qui de Nebbi concerne les problèmes de la santé sexuelle et reproductive des ado- lescents. Les communautés et le grand public sont aussi ciblés pour leur enseigner la SSR et pour les encourager à fournir des informations qui permettront aux adolescents de prendre de bonnes décisions. Champ d'action Le programme STF couvre le pays entier. Le programme distribue les bulletins Straight Talk et Young Talz à plus de 15 000 écoles et institutions, et à 600 organisations communautaires et églises à travers le pays. Les bulletins sont aussi insérés sous forme d'encart dans le journal New Vision. De plus, ils sont disponibles dans les bureaux de la STF à Kampala, et à d'autres endroits à tra- vers le pays. Des Straight Talk School Clubs existent à travers le pays, et les émissions de radio sont diffusées chaque semaine sur 10 stations de langue anglaise et 4 stations de langue locale. Durée du programme Les émissions de radio sont diffusées une fois par semaine et elles durent à peu près une demi- heure. Les bulletins paraissent une fois par mois. Les jeunes qui assistent aux clubs continue- ront à y assister, en moyenne, tout le long de leur scolarisation secondaire, soit pendant six ans. 1 55 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Buts du programme Les buts du programme STF sont présentés dans la figure 2. Approches La STF se sert des approches suivantes pour réaliser ses objectifs Les informations sur les faits, compétences, valeurs et sexualité humaine sont fournies aux enfants de 10 à 14 ans et à ceux de 15 à 24 ans, pour qu'ils puissent être hors de danger; cela se fait grâce aux interventions de mass média. Des bulletins mensuels (Straight Talk et Young Talk) fournissent des informations répondant aux besoins des adolescents. De plus, des causeries de radio du genre « édutainment » (éducation-divertissement) qui ciblent les adolescents et les jeunes, sont diffusées de manière hebdomadaire. La promotion de l'éducation entre pairs et du leadership se fait par l'établissement des Straight Talk School Clubs. Chaque club est une association volontaire de garçons et filles qui sont unis par le désir de promouvoir leur santé et celle de leurs amis. Des jeunes sont élus pour diriger le club en équipe. Il est surveillé et guidé par un parrain/une marraine qui est un(e) des enseignant(e)s de l'école. Les outils de prise de conscience par les enseignants et les parents des problèmes des ado- lescents: Straight Talk et Young Talk sont distribués aux organisations communautaires, aux ONG et aux églises pour sensibiliser le grand public aux besoins des adolescents. On encourage les parents à lire les bulletins pour connaître les problèmes discutés. De plus, le programme cible les enseignants pour les sensibiliser aux besoins des adolescents et pour améliorer leurs apti- tudes de communication avec les adolescents. Activités Pour rendre l'apprentissage intéressant et interactif, les Straight Talk School Clubs mènent les activités suivantes: * débats et discussions sur des thèmes soulevés dans le plus récent bulletin ou émission de radio de la STF; * pièces de théâtre et sketches (courtes pièces) sur les problèmes qui touchent les adolescents de l'école ou de la communauté; * des travailleurs de santé sont invités à mener des discussions sur des thèmes choisis par les leaders du club Mise hors de danger des adolescents Communication en vue d'améliorer la santé Fourniture d'informations et de faits Promotion des aptitudes à la vie quotidienne et des droits des enfants et adolescents Figure 2. Buts du programme (non classés) 1 56 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA * activités entre les clubs (quand les membres d'un club visitent un autre club) ou des activi- tés communes (jeux, chansons, pièces de théâtre, « talent shows »-spectacles qui permet- tent aux jeunes de montrer leurs talents); * sports et jeux organisés entre les clubs et d'autres groupes; * travail bénévole : peindre l'école, planter des arbres, nettoyage communautaire; * visites aux écoles primaires avoisinantes pour aider les élèves à lire et comprendre Young Talk. (Cela se fait à l'aide de sketches, chansons et d'autres méthodes appropriées.) Cette liste d'activités n'est pas exhaustive, et on encourage les membres à trouver des idées originales pour les activités qu'ils aimeraient faire. Composantes Le programme a cinq composantes principales: 1. les bulletins Straight Talk et Young Talk, 2. l'émission radiodiffusée de Straight Talk, 3. les Straight Talk School Clubs, 4. les visites aux écoles, 5. les ateliers de sensibilisation. Les bulletins: Straight Talk et Young Talk La STF fait un effort pour que les bulletins soient centrés sur les adolescents et appropriés à leur âge. Les bulletins sont publiés en anglais et dans les langues locales. Straight Talk. Chaque mois, un numéro de quatre pages paraît. Les messages clés de Straight Talk promeuvent: * l'éducation sur les changements physiques, * les aptitudes à la vie quotidienne, * la prévention du VIH/SIDA et des MST, * les pratiques sexuelles à moindre risque. Straight Talz est maintenant publié à 163 500 exemplaires par mois, qui sont distribués par: * les écoles secondaires (30 exemplaires par école, 1 452 écoles), * les établissements de hautes études (20 exemplaires par école, 418 écoles), * les organisations communautaires, les églises et les individus (7 000 exemplaires), * les ONG (40 000 exemplaires), * les centres de santé (approximativement 3 200 exemplaires), * New Vision (approximativement 40 000 exemplaires insérés en forme d'encart dans le jour- nal), * les Straight Talk School Clubs (approximativement 4 000 exemplaires) et * la poste internationale (approximativement 650 exemplaires). Tous les mois, un thème principal est choisi parmi les lettres, écrites Vous encouragez, en réalité, la par les lecteurs, qui sont reçues par la STE Les deux premières pages confiance en soi, surtout chez les du bulletin présentent des informations et des aptitudes à la vie quoti- filles. dienne liées à ce thème. Elles sont présentées dans un langage qui est Élève, Sacred Heart, Gulu adapté aux adolescents, avec des illustrations. 1 5 7 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Quelques thèmes qui ont été présentés dans les bulletins * comment se comporter avec les inconnus, * l'hygiène, * parler directement mais respectueusement, * fabriquer des serviettes hygiéniques, * refuser de monter dans la voiture d'un inconnu, * se protéger contre une grossesse non désirée et le VIHISIDA, * dire un grand « non », * se soigner quand on est enceinte, * le planning familial, * les enfants et le VIH/SIDA, * l'alcool et les drogues, * les MST et le VIH, * la virginité et * l'abus sexuel, le viol, les brimades et les taquineries. La troisième page du bulletin contient des lettres écrites par des adolescents qui donnent des conseils à leurs pairs. La dernière page contient des lettres écrites par des adolescents à propos des problèmes, questions et situations auxquels ils ont fait face. Des experts répondent à ces ques- tions par leurs conseils et leur direction. On trouve parfois, dans les lettres, des informations sur des services qui sont adaptés aux jeunes, surtout des centres de jeunesse, des services de conseils et de tests volontaires, et des services de planning familial. Ce numéro était consacr aux infonnatkm suw le VIH/SIDA& il a commencé par une explica- tion des taux d'inection chez lsmjees, qui sont élevés, mnme s'as étant en baisse. Le consei était de « consrver un comporterent sexuel à moinde rique, retat r les relations sexuelles, toujours se faire tester pour le VIH et porter un préservat ». Le bullffen a expliqué les modes de transmrisson du VIH et les meieures façons de se pmtéger. y cornpris l'abstinence, les tests du VIH et la fidélité après, asd que l'utialton du préservatif. Il a aussi expliqué qu'll y a des choses qui ne vous protègen pas, teles que l'anour, la confiance et la virglnt& Le mes- sage qu'on a donné était de se méfier de certaines déclarations telles que: « Je t'aime. Nous devrions coucher ensemble » ou a Nous ne povons pas mettre un préservatf parce que je t'alrne a. Il a ensulte énuméré ce qui peut poser un danger: la présence d'une MS1, les ca- deaux ou l'argent donnés en échange pour dem reations sexuelles, ralcool et les drogues. La partie suiante du buleffn expbque es effe du VH/SIDA sur le corps. Une histoire, ac- cornpagnée de photos, parle d'un jeune garOn qui avai perdu son père à cause du SID& L'hs- toire explique conmmnt le garçon a ôdté le dan, nmalré la tentation de faire autrement Le message princlpal était que la protection contre le VIH est une activité qui dure toute la vie. Le bulletin se tenyine par des lettres envoyées par des eteurs qui donnaient des conseils ou qui cherchaient des conseils sur le VIWSIA. Les experts de Sfralght Talk y répondent de manièe informative et sensible. On expUque également où les jeunes peuvent aller pour se faire tester pour le SIDA, ou bien pour se faire comueillers 1 58 TROISIÈME PARTIE: OUGANDA Young Talk. Ce bulletin est une publication de quatre pages, créée pour les enfants de 10 à 14 ans. Les messages de Young Talk promeuvent: * l'abstinence, * les aptitudes à la vie quotidienne * la persévérance dans les études, * les droits des enfants. Young Talk est tiré à 150 000 exemplaires par mois. Le bulletin est distribué par * les écoles primaires (15 exemplaires à chaque école, 12 000 écoles), * les écoles sentinelles (30 exemplaires à chaque école, 15 écoles), * les établissements (10 exemplaires à chaque établissement, 421 établissements), * les tuteurs des Prevention Training Centres (PTC) (centres de coordination - 10 exemplaires à chaque centre, 526 centres), * les organisations communautaires, les églises et les individus (approximativement 7 000 exemplaires), * les ONG (approximativement 30 400 exemplaires), * les centres de santé (approximativement 16 000 exemplaires) et * New Vision (approximativement 40 000 exemplaires insérés en forme d'encart dans le jour- nal). Chaque mois, la STF reçoit des lettres qui sont écrites par les lecteurs; un thème principal est choisi parmi ces lettres. Le thème est parfois choisi à cause du besoin de fournir certaines informations aux enfants. Les trois premières pages du bulletin parlent des informations et ap- titudes à la vie quotidienne liées au thème, de manière sensible et appropriée. La dernière page contient des lettres écrites par les lecteurs, avec les réponses de la STF Le bulletin se termine par une composante « agricole-éducative » qui présente un sujet lié à l'agriculture. On espère que cela aidera les enfants à maintenir les compétences agricoles, qui sont en voie de dispari- tion dans le pays. L'émission de radio Straight Talk Lémission « Straight Talk » vise les adolescents, scolarisés ou non, leur donnant des messages conçus par la STF Elle vise ceux et celles qui ne savent pas lire et écrire, qui ne connaissent pas l'anglais et qui n'ont pas accès aux bulletins de la STF Elle est maintenant réalisée et diffusée en anglais sur 10 stations de radio FM, et dans 5 langues locales sur 4 stations de radio FM. Deux autres émissions de radio en langue locale sont prévues dans un proche avenir. Lémission, diffusée pendant 25 minutes par semaine, est animée par des adolescents. Chaque semaine, un différent sujet lié à la SSR des adolescents est présenté, et des adolescents sont in- terrogés pour les permettre d'exprimer leurs opinions à l'antenne. Lémission comprend un quiz et les auditeurs et auditrices sont encouragés à envoyer leurs réponses par écrit. Des prix (un nouveau radiocassette, une calculatrice, une horloge, des tee-shirts) sont offerts à ceux et celles qui donnent les bonnes réponses. Une fois par mois, on diffuse une émission « SOS docteur », consacrée exclusivement aux questions. Les réponses aux questions non traitées en direct sont envoyées par courrier. Lémission de radio a traité des thèmes suivants, parmi d'autres * les préservatifs * les tests du VIH * le SIDA et la honte 1 5 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Étude de cas Comment soigner une mère malade (avril 2002) Les bulti raonbFte Su d àtW taiWI.(wi ouverts sur Internet aTroisième camp de vacances EVF national lAgrandissement du réseau: 150 clubs F0gu _ T Développement du curriculum SvrA Cette approch fe dTroisième festival national des clubs EVF cel e cQuatrième camp de vacances tenu au Kenya sous la direction du GEEP et de VVxal I~'UNFPA. Participation internationale portant sur le thème de la jeunesse, la é dsexualité et le VIH/SIDA. _ _ * ~~Agrandissement du réseau : 180 clubs Ainsi, f Le GEEP devient membre du National Council for the Fight Against AIDS sur lesquestiosécrite(Conseil National de Lutte contre le SIDA). sé en 1994 auprès dMise en place d'un comité de conseil comprenant l'équipe de coordination du GEEP ainsi que des représentants de l'UNFPA et des Ministères de l'Édu- dans les lycéeset cation et des Finances * Agrandissement du réseau : 195 clubs Figure s Tableau chronologique des événements importants du programme Cette approche faite d'activités ponctuelles ne pouvait cependant être satisfaisante pour faire face à la demande croissante des adolescents et adolescentes scolarisés en information sur leur sexualité et leur fécondité. Ainsi, se fondant sur les résultats de l'étude du CRDI sur la fécondité des jeunes (précitée), sur les questions écrites formulées par les élèves lors des conférences, et sur une enquête réali- sée en 1994 auprès le lens dse Saint-Louis, le GEEP a décidé à partir de 1994, de conduire en partenariat avec le Ministère de l'Education un programme dénommé « Promotion de l'EVF dans les lycées et collèges du Sénégal » avec le concours financier du FNUAP principal parte- naire, secondé par la suite par d'autres bailleurs. Ce programme vise à répondre en permanence aux interrogations et préoccupations des jeunes scolarisés à travers la mise en place de Clubs EVF (des str-uctures d'animation et de communi- cation, au sein de l'espace scolaire). Le GEEP compte actuellement un réseau de 191 Clubs EVF (implantés dans 65 % des collèges et lycées du Sénégal) dont les 2/3 sont équipés en matériel audio-visuel (téléviseur, vidéo, films), et un club EVF sur 8 est doté de matériel informatique avec accès à l`lnternet. Au niveau central, le GEEP dispose également d'une unité d'animation itinérante constituée d'un véhicule, d'un vidéo-projecteur, d'un écran géant et d'une sonorisation pour les activités de mobilisation sociale en direction de la communauté scolaire et parfois des communautés de base. 1 8 7 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Vue d'ensemble du programme But du programme A travers ce programme EVF, le GEEP cherche à intégrer, sur la base d'une approche participa- tive, la variable « Population » dans le capital de savoir diffusé à l'école en vue de développer chez les adolescents et adolescentes scolarisés de 12 àl9 ans, des comportements responsables en matière de Santé de la Reproduction et d'en faire des vecteurs de changements de compor- tements au sein de leurs pairs et de leurs communautés. Objectifs Ce programme vise à * Mettre en oeuvre des stratégies d'information et de responsabilisation des adolescents et ado- lescentes, en rapport avec les questions de population, singulièrement la santé de la repro- duction, les relations entre les deux sexes, les IST, et le VIH/SIDA. * Rénover l'enseignement de la population par la formation des formateurs, l'actualisation des matériels didactiques et l'intégration des préoccupations de changement de comportement en matière de SRA dans les curricula; * Mettre en place au niveau des établissements des structures participatives d'information, en vue de conseiller les adolescents scolarisés sur les questions de SRA (les Clubs EVF); * Renforcer les capacités des animateurs de ces structures et leur encadrement (LEA et PRT) par la formation, la documentation et l'équipement. * Soutenir les activités de sensibilisation de ces structures en direction de la communauté sco- laire et extrascolaire. * Former les professeurs à l'approche globale et interdisciplinaire de l'enseignement des ques- tions de population ; et * Faciliter l'intégration des questions sur la SRA dans les programmes de SVT, d'EFS et de Géo- graphie. Groupes cibles Groupe cible primaire Les membres des clubs EVF: les éducateurs pairs, les PRT, les élèves (âgés de 12 à 19 ans) des collèges et lycées privés et publics du Sénégal, ainsi que les étudiants de l'Université de Dakar et l'Université de Saint-Louis et leurs professeurs. Groupe cible secondaire Les adolescent(e)s des établissements d'accueil des clubs EVF et les membres de la communauté qui ont des contacts avec les membres des clubs. Champ d'action Le champ d'action du programme est bien entendu le milieu scolaire dans le cadre des activi- tés de classe et des activités périscolaires; toutefois des prolongements sont effectués hors de l'école pour des activités ponctuelles, singulièrement en milieu rural. Durée du programme Initialement prévu pour deux ans (1994-1996), le programme EVF a été reconduit par deux fois (1997- 2001et 2002-2003). 1 8 8 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL Buts du programme Le programme vise à aider les enfants d'âge scolaire à adopter des comportements sexuels res- ponsables afin de prévenir les grossesses non désirées, les infections sexuellement transmissibles (IST), la transmission des MST, y compris le VIH, pour les préparer à devenir des adultes res- ponsables. Approches * Accès à l'information sur la SRA * Sensibilisation aux problèmes de la SRA * Écoute des besoins des enfants en vue de les adresser aux services appropriés Conférences Débats Exposés Sketchs et jeux de rôles Activités sportives sponsorisées Activités récréatives Activités théâtrales Documentaires Émissions de radio Sorties Concours de poèmes et de chansons Leçons occasionnelles (en classe) Marches de sensibilisation J- ' --- ---.'-1 Figure 2. Activités du programme (sans classement) 1 89 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Des messages diffusés dans le cadre des activités tiennent souvent compte des différences d'ex- périences sexuelles au niveau de la cible; ainsi l'abstinence est vivement recommandée, mais à défaut, c'est l'utilisation du préservatif qui est conseillée. Activités Les activités d'apprentissage les plus efficaces sont celles organisées en ateliers parce qu'elles res- ponsabilisent les participant(e)s en les mettant en situation (à travers des jeux de rôle ou des téléfilms). Les formations sont réalisées sous forme d'ateliers qui encouragent les participants à élaborer leurs propres points de vue. Des activités qui favorisent un rapport entre les éducateurs pairs et les PRT sont très importantes. Lapproche participative et interactive est de rigueur dans toutes les activités du programme. Les méthodes d'apprentissage les moins efficaces sont les mé- thodes informatives qui ne favorisent pas l'interactivité. Composantes Il existe quatre composantes essentielles 1. Les clubs EVF 2. Les clubs COIN-Jeunes 3. Les programmes d'enseignement 4. Les activités d'« outreach » Les Clubs EVF Les clubs sont menés par 15 LEA sous la supervision de 5 PRT. Le Club EVF est ouvert à tous les élèves qui désirent y adhérer. Les activités ont lieu, en général, une fois par semaine pendant la période de la récréation ou après les cours de l'après-midi; chaque élève assiste à une acti- vité au moins une ou deux demi-journées par semaine. Par ailleurs, les journées nationales et mondiales portant sur les questions de population (ler décembre, 8 mars, 11 juillet, etc.) sont aussi pour le Club EVF des occasions pour mener des activités intra et extra muros. Le Club EVF est présenté par le GEEP, comme un espace (cadre) d'information de responsabilisation et de sensibilisation des jeunes sur les questions de Population, singulièrement de Santé de la Re- production (sexualité, grossesse, VIH-SIDA, relations entre les deux sexes) et d'environnement. Chaque club est placé sous la tutelle de l'autorité scolaire de l'établissement qui l'accueille; cette autorité est ainsi dépositaire de tout le matériel mis à la disposition du Club ainsi que des fonds reçus ou générés par ses activités. Des fiches d'activité, d'animation, de suivi et d'utilisation du matériel, ainsi qu'un rapport fi- nancier préparé par les responsables du Club (LEA et PRT coordonnateurs) et le chef d'établis- sement sont transmis régulièrement au Responsable National des Clubs EVF pour lui permettre de suivre périodiquement l'état du matériel, et le fonctionnement du Club-EVF Léquipe des PRT a pour mission d'encadrer et d'assister les LEA, dans l'élaboration du ca- lendrier d'activités, dans les manifestations du Club EVF; elle constitue également un noyau d'animateurs de conférences autour duquel doit se tisser un réseau local de personnes-ressources (médecins, sociologues, psychologues, assistants sociaux, etc.). Le programme accompagne et encourage depuis trois ans, une expérience dénommée « Gé- nération EVF » qui tente de regrouper les anciens LEA actuellement à l'université et dans la vie active et professionnelle. Les Clubs COIN-Jeunes Ce sont des centres de l'information et de conseils (1 centre à l'Université de Dakar et plusieurs écoles qui accueillent des centres EVF régionaux) pour répondre aux besoins psychologiques 1 9 0 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL et sociaux de certains adolescent(e)s qui bénéficieraient d'un soutien au-delà de celui offert par les clubs EVF Sur les 11 clubs COIN-Jeunes mis en place, il n'en reste que 3 qui fonctionnent toujours. Les adolescent(e)s peuvent se rendre aux centres pour obtenir de l'aide et des conseils confidentiels sur leur sexualité ou sur les problèmes à la maison ou à l'école (souvent des pro- blèmes relatifs à l'abus sexuel). À part celui de l'université, les centres COIN-Jeunes sont gérés par les PRT. Les programmes d'enseignement Parallèlement au fonctionnement des clubs EVF et COIN-Jeunes, le GEEP a lancé une autre stra- tégie « didactique de la population » qui vise à intégrer l'enseignement des questions de popu- lation à la salle de classe en s'appuyant sur deux innovations de taille « un modèle interdisciplinaire d'enseignement de la population et un curriculum sur la SRA ». Il est envisagé d'intégrer toutes les questions de SRA à tous les aspects de l'éducation. Les activités d'« outreach » En somme si chaque club fonctionne de façon autonome, au niveau de son établissement, il ar- rive aussi qu'au niveau départemental, régional et national les Clubs s'associent pour organiser des activités communes planifiées par le Réseau National des Clubs EVF sous la supervision et la coordination du GEEP Ces activités, qui ciblent de nombreux élèves, sont présentées ci-après. Le Podium d'animation communautaire. C'est une activité d'animation en milieu scolaire qui est délocalisée tous les 3 mois dans une localité donnée à l'intention des populations; elle est organisée par les Clubs EVF de la localité avec le concours de l'unité itinérante d'animation du GEEP Ce type d'activité qui cible un large public (200 à 300 personnes) porte surtout sur la pro- jection de films sur le SIDA et la planification familiale, un radio-crochet sur les questions de population avec une animation musicale. Génie en SRA. C'est un jeu de test de connaissances sous forme de questions-réponses portant sur la SRA, (dont le VIH-SIDA), opposant 2 équipes (de 4 joueurs) représentant chacune un éta- blissement. Ce jeu est préparé par un large groupe d'élèves (15 à 20 en moyenne) à travers une recherche documentaire, et c'est en son sein que l'on choisit les 4 membres de l'équipe. Cette compétition est une occasion pour évaluer le niveau de connaissances des participant(e)s sur les questions de SRA (dont le VIHISIDA) et pour permettre au public de s'informer sur la SRA et le VIH/SIDA. Pour bien répondre aux questions de l'animateur, les - joueurs doivent allier à la fois rapidité et connaissances pour comptabiliser le plus de points à la fin d'un match - dont la durée est en moyenne de 10 à 15 minutes. La compétition se déroule en 2 phases, une phase éli- k- minatoire opposant les équipes des établissements en - compétition et une phase finale regroupant les 4 meilleures équipes du tournoi. Journées EVF régionales. Elles sont organisées pour en-_-£ courager les Clubs EVF à se réunir avec d'autres clubs de leurs régions. Les PRT des différentes régions se* _ _ _ _ Podium d'animation communautaire 1 9 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA réunissent pour discuter des activités et pour échanger leurs expériences. Ils mènent parfois des activités de sensibilisation telles que des marches et des discours. Le Festival EVE C'est une rencontre d'échanges d'information, de partage d'expériences, et d'ani- mation d'une durée de 3 jours regroupant les représentants de tous les Clubs EVF du Sénégal (à raison de 4 LEA et 1 PRT par club). Elle se tient à Dakar tous les 3 ans sous le patronage du Président de République et offre l'occasion aux représentants des clubs de se retrouver pour faire le point de leurs expériences et dégager de nouvelles perspectives. Le menu d'un Festival EVF est constitué d'une variété d'activités intellectuelles et ludiques (panels d'information animés par des spécialistes des questions de Santé de la Reproduction; ateliers d'échanges d'expériences et de mise à niveau; séances de démonstration, d'activités d'ani- mation, d'expression artistique; séances d'évaluation des activités du Réseau National des Clubs et des opérations de lancement de nouvelles initiatives. Camp de vacances EVF C'est un prolongement des activités du réseau national des Clubs EVF en milieu rural, organisé durant la période des grandes vacances scolaires. D'une durée de 7 jours, le Camp de Vacances est aussi l'occasion pour les LEA, le plus souvent issus du milieu urbain de se frotter aux réalités du milieu rural, et d'échanger leurs expériences avec des jeunes ruraux. La localité d'accueil est souvent retenue à la suite d'une w' Xp enquête révélant l'acuité des problèmes de santé et d'en- vironnement auxquels les populations sont confrontées. -m- 013EL, ' Ces événements favorisent l'échange social et la mobilisation dans les environnements ruraux. De plus, ils offrent aux jeunes l'occasion d'explorer leur créativité et par conséquent de découvrir qu'ils sont capables de résoudre leurs pro- blèmes et d'effectuer des changements. Le camp de vacances regroupe en général une cin- quantaine de LEA sélectionnés au niveau des Clubs EVF les plus dynamiques ; il est structuré autour des activités suivantes Un camp de vacances * ateliers de production de documents d'information et de sensibilisation; * campagne multimédia d'information et sensibilisation sur les problèmes de santé singulière- ment sur le planning familial, les IST et le VIH-SIDA, et le paludisme à l'intention des po- pulations de la localité; * activités communautaires de démonstration sur les techniques d'assainissement (construc- tion de latrines), reboisement; * animation d'un espace cyber-jeune pour initier les ruraux à l'utilisation de l'Internet * enquête sur les questions de population et de santé de la localité d'accueil du camp. Cette expérience de Camp de vacances EVF (menée depuis 1995 dans différentes parties du Sénégal) a été en août 2001 « exportée » au Kenya, précisément à Nakuru et ce fut l'occasion pour des jeunes de 13 pays africains (du Sénégal et d'Afrique australe) d'adopter une déclara- tion africaine sur le VIH/SIDA (cf. manuel « les jeunes, la sexualité, le VIH/SIDA »). Le concours Population-Développement. C'est un concours de dissertation organisé chaque année par le GEEP en collaboration avec le Ministère de l'Education à l'intention des meilleurs élèves 1 9 2 TROISIÈME PARTIE SÉNÉGAL des classes de première des lycées du Sénégal en vue d'évaluer leur niveau de maîtrise des questions de po- pulation notamment la Santé de la reproduction, l'en- vironnement en rapport avec le développement. t E Ce concours est préparé par une vaste campagne de - sensibilisation ciblant les élèves des classes de première i 1 des lycées; il se déroule chaque année le deuxième ou troisième mercredi du mois de mai, de 15 heures à 19 heures sur l'étendue du territoire national sous la su- - pervision des PRT. - La cérémonie de remise des prix (bourses et manuels scolaires) aux lauréats du concours est programmée le 11 juillet, Journée Mondiale de la Population, sous la pré- Activité cyberespace sidence des Ministres de l'Education et de l'Economie et des Finances. PARTIE B: MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Le programme EVF a été conçu sur la base d'une connaissance des préoccupations des adoles- cent(e)s scolarisés acquise à la suite d'une analyse des questions formulées par les élèves lors des conférences du GEEP entre 1990 et 1994, d'une enquête portant sur la sexualité des élèves réalisée à Saint-Louis en 1994 et de l'exploitation de l'étude du CRDI de 1990 sur la fécondité des adolescent(e)s au Sénégal. Dans le cadre de la mise en oeuvre du programme, le GEEP a également réalisé 2 autres études sur les comportements sexuels des lycéens à l'échelle nationale en 1995 et à l'échelle de la ville de Mbour en 1996. Ces études ont révélé des attitudes et pratiques pouvant être favorables à la propagation du VIH; il s'agit de la précocité des rapports sexuels * le taux croissant d'élèves sexuellement actifs * la pratique des rapports sexuels non protégés * le déficit de communication au sein de la famille * la mise en doute de l'existence du SIDA chez certains et chez d'autres, le fait de considérer le SIDA comme la maladie des prostituées et des homosexuels et des drogués. Les résultats des ces enquêtes ont été utilisés pour développer le programme. Malheureuse- ment, de plus amples détails à propos de ces enquêtes ne sont pas disponibles. 1 93 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Matériel du programme Le souci de bien outiller les jeunes et leurs enseignants a amené le GEEP à produire divers sup- ports. Le développement, la production et la distribution de ces supports a pris entre six mois et un an. a) Des supports didactiques - Modules de formation - Dossiers pédagogiques et documentaires - Manuels pour les pairs b) Des supports de sensibilisation - Plaquette d'informations - Cassettes - Téléfilms - Affiches - Bandes dessinées - Tee-shirts Voir ci-après pour de plus amples détails. Matériel visant le groupe cible De nombreux supports imprimés ont été développés pour être utilisés dans les salles de classe, dans les clubs EFV et dans les centres COIN-Jeunes. Voir ci-après pour de plus amples détails. Les manuels Trois (3) manuels portant sur les questions du SRA ont été élaborés par des LEA et d'autres jeunes sous la supervision des PRT et d'autres spécialistes ils sont intitulés respectivement: * Adolescence, sexualité précoce, MST-SIDA pour des comportements responsables (1999) * Droits en santé de la reproduction = brisons le silence (2000) * Les jeunes, la sexualité et le VIH-SIDA (2001). A travers ces productions, les auteurs cherchent à amener leurs pairs à s'informer, voire à se former eux-mêmes sur les questions de SRA, notamment sur les grossesses précoces, le VIH- SIDA, et les droits en SRA. En général le manuel est structuré en unités d'apprentissage comportant chacune un dialogue ou un témoignage ou une bande dessinée suivie d'un questionnaire destiné à aider l'utilisateur à faire son évaluation. Dans l'un des manuels (celui intitulé les jeunes, la sexualité et le SIDA) une innovation a été introduite dans la structuration des unités d'apprentissage laissant appa- raitre 3 temps: 1. Le 1er temps intitulé « Découvrons » présente un témoignage, une lettre ou un bref dialogue destiné à accrocher l'utilisateur; 2. Le 2e temps intitulé « Comprenons » comportant des dialogues est destiné à stimuler les ré- flexions sur les thèmes abordés; 3. Le 3e temps intitulé « Proposons » ne comprend que des questions devant amener l'utilisa- teur à exprimer son point de vue et, si possible, à proposer des solutions. La plaquette « STOP SIDA » C'est un document à 3 volets, que l'on destine aux adolescents et adolescentes scolarisés et aux jeunes illettrés, pour rendre accessible l'information sur le VIH/SIDA. Elle comporte à la fois des textes et des illustrations informant sur 1 94 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL * la nature du VIH/SIDA • les situations à travers lesquelles on peut attraper le virus et le transmettre 1 les situations à travers lesquelles on ne peut attraper le virus 2 les moyens de prévention, de protection contre le VIHISIDA Matériel de formation Ces documents sont employés pour former les PRT et les LEA. Edité sous forme de brochure intitulée « Didactique des problèmes de population une ap- proche interdisciplinaire », ce modèle intègre les niveaux de convergence de trois (3) disciplines scolaires (Géographie, Sciences de la Vie et Economie Sociale et Familiale sur les questions de population). Il vise en général à r Inciter les professeurs à avoir des questions de population, une vision globale, multidimen- sionnelle et intégrée, quelle que soit l'échelle à laquelle ils les appréhendent (niveaux plané- taire, régional, local). C Porter sur les questions de population des regards certes différents selon les spécificités de la formation académique de chaque enseignant, mais convergents et complémentaires au plan scientifique. Le document est structuré en 4 parties 1a.ux partie : le cadre théorique qui campe la problématique générale, décrit la méthodologie et identifie les référentiels. 2. 2ome partie s les domaines de population qui répertorient en 4 catégories les questions de population (Dynamique de la SRA, SRA et Environnement, SRA et Santé, SRA et Famille). 3* 3é partie: objectifs généraux qui répertorient les intentions de source axiologique et à ca- ractère scientifique ou disciplinaire formulé en rapport avec les différents domaines identi- fiés dans la 2ème partie. 4f 4ère partie l Operationnalisation du modèle détermine les modalités d'insertion dans le cur- riculum officiel et les approches pédagogiques appropriées. Le curriculum sur la SRA: «Le devenir accompagne » C'est un document pédagogique, fruit des regards croisés de plusieurs spécialistes (médecins, juristes, sociologues, psychologues, psychopédagogues et enseignants) ; il permet aux PRT et aux LEA de mettre à la disposition des jeunes une information plurielle qui les aide à - surmonter les travers liés à la crise de l'adolescence - s'informer sur leurs droits en matière de Santé de la Reproduction; * prévenir et lutter contre le VIHSIDA ; * éclairer leur choix pour des prises de position responsables * jouer le rôle de vecteurs de changement positifs de comportements et les inciter au besoin à fréquenter les services de santé. Le curriculum comprend 4 parties C es partie : les référentiels et les intentions pédagogiques 2.2e partie: les modules de formation au nombre de 5; - la connaissance de soi - la reproduction humaine - les MST et le VIH-SIDA 19 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA - les droits des adolescents et adolescentes en SRA - la communication en santé de la reproduction. 3. 3e partie les stratégies d'enseignement/apprentissage et d'évaluation 4 4e partie une note d'orientation scientifique des modules de formation faisant le point des connaissances relatives aux thèmes abordés dans les modules Ce curriculum fait l'objet depuis deux ans d'une expérimentation au niveau d'établissements situés dans 3 régions (Dakar, St Louis et Thiès) une évaluation est planifiée pour la fin de 2002. Le Module GENRE - SIDA Ce module réalisé par l'équipe didactique du GEEP vise à contribuer à l'épanouissement social et affectif des jeunes par une prise en charge de la question du VIH/SIDA tenant compte des obstacles idéologiques et socioculturels limitant la participation des jeunes (des deux sexes) aux processus de concertation et d'édification de nouveaux rapports. Le module se déroule en 6 séances portant sur divers thèmes 1 . ere séance séance d'introduction 2. 2C séance: la notion de sexe 3. 3e séance: le VIH/SIDA 4. 4e séance: Etat des lieux de la pandémie du SIDA (le groupe ou le sexe le plus touché et les responsabilités) 5. 5e séance les attitudes à adopter en rapport avec le sexe 6. 6e séance: la planification des activités des clubs EVF et COIN-Jeunes au regard de l'approche sexe. Pour d'autres renseignements à propos des matériels, voir l'annexe 2 (programme GEEP - Sénégal). Choix et formation du personnel Les activités de formation visent à renforcer les capacités des bénéficiaires du programme (LEA et PRT) pour leur permettre d'être des leaders et des vecteurs de bons comportements au sein de la communauté scolaire et des communautés de base. Les PRT et les LEA reçoivent la même formation, qui est élaborée ci-dessous. * Les PRT sont des professeurs choisis par le chef d'établissement en rapport avec la coordi- nation nationale du GEEP Les PRT sont des bénévoles, choisis pour leur ouverture d'esprit et leur réputation morale. * Choix des Leaders Élèves Animateurs/Animatrices * Le choix du collectif des LEA, effectué sous la supervision des PRT en accord avec l'autorité scolaire se fait en principe sur la base des critères suivants * le bon niveau de l'élève en classe, * sa bonne conduite à l'école, * son esprit d'ouverture et son dynamisme. * En général les LEA et les PRT sont formés ensemble. * La durée des sessions de formation est en moyenne de 3 à 5 jours. * La formation est conduite par l'équipe didactique du GEEP, assistée si nécessaire par personnes ressources (de sciences de la vie, de géographie, de EFS et des experts de l'UNIFEM) et par les agents du service Éducation pour la Santé. * La pédagogie interactive est adoptée durant ces formations, qui sont le plus souvent organi- sées en ateliers. 1 9 6 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL * Les contenus de la formation sont très diversifiés: le modèle interdisciplinaire, la planifica- tion stratégique, les techniques d'animation, les techniques de formulation des messages, de management, la déclaration de politique de population, le programme de lutte contre le SIDA, le genre et le VIFHSIDA, la santé de la reproduction des adolescent(e)s, le planning familial, les conseils. * Les activités d'apprentissage les plus efficaces sont celles qui sont organisées en ateliers. Voir l'organigramme (annexe 1). Pour des renseignements supplémentaires sur les matériels, voir l'annexe 2. Mise en oeuvre du programme Non disponible. Ressources du programme Afin de rendre le Club EVF autonome et opérationnel, une logistique comprenant un téléviseur, un magnétoscope, un meuble de rangement et exceptionnellement du matériel informatique, est mis à sa disposition. Plaidoyer Le GEEP collabore avec trois structures du ministère la Direction de l'Enseignement Moyen et secondaire, l'Inspection Générale de l'Éducation Nationale et la Direction de la Planification et de la Recherche en Education il leur fait parvenir des rapports ainsi que ses productions ma- jeures et il leur demande de promouvoir les principes du GEEP Le programme EVF est auto- risé par le Ministère de l'Education. Quant au Ministère de la Santé, il a, en plus du financement accordé au GEEP à travers le Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS), admis le GEEP dans le Conseil National de Lutte contre le SIDA. Cependant, il n'existe aucune colla- boration sur le terrain avec les autres associations luttant contre le SIDA. Au niveau local, ce sont les chefs d'établissement scolaire qui autorisent et parfois président les activités des clubs. Les parents d'élèves, certains chefs d'établissement et même des profes- seurs trouvaient inadmissibles que l'on abordât des questions en rapport avec la sexualité au ni- veau de l'espace scolaire; ils percevaient cela comme un encouragement des jeunes à être sexuellement actifs prématurément. D'où la nécessité pour ceux qui voudraient lancer un tel pro- gramme en milieu scolaire, pour vaincre ces résistances des parents et des enseignants, de faire preuve d'ouverture, en les associant à l'élaboration du programme et en les invitant aux diffé- rentes activités. Rapport financier Dans cette entreprise, le GEEP a bénéficié de l'appui institutionnel, technique, ou financier de partenaires permanents ou occasionnels constitués par: * des institutions publiques: Ministères de l'Education, de la Santé, et de la Prévention, de l'Eco- nomie et des Finances; * des Agences Gouvernementales étrangères USAID, CRDI * des Agences des Nations-Unies: FNUAP, UNESCO, UNIFEM. * des Organisations Non Gouvernementales: Population Council, Rainbo, Club 2/3 Canada, Schools online. Pour l'année 2001, le solde était positif de 12 290 $US; il a été inclus dans les programmes de planification de 2002. Le tableau 1 présente les subventions reçues en 2001. 1 9 7 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Par ailleurs, les clubs EVF sont préparés à rechercher auprès des partenaires de l'école, les moyens de conduire leurs activités (quête, sponsors, les subventions de l'Association des pa- rents d'élèves, et les ressources générées par certaines activités de collecte de fonds); c'est dans cette dynamique que le GEEP les accompagne en leur allouant des subventions dites « fonds d'impulsion ». Tableau 1: Financement reçu en 2001 Partenaires Subventions $US UNFPA 62 415 Ministry of health/Senegal 41 096 Population Council/CEFOREP 16 438 Club 2/3 12 637 Rainbo 3 877 Schools Online 20 852 Total 157 316 Tableau 2: Dépenses ($US), 2001 Total IDRC Ministère des Activités/ School Club de la Population dé- Programmes UNFPA On line 2/3 Santé Rainbo Council penses Formation/ Développement de capacité 35 042 3 000 10 200 6 000 6 500 60 742 Enquête / ICT en milieu scolaire 4 352 3 875 5 255 13 482 Equipement/ Investissement clubs FLE: ordinateurs - TV 8 265 13 500 20 547 42 312 Personnel / salaires pour 5 personnes 10 273 6 947 17 220 Frais généraux 8334 2436 11 270 TOTAL 62 414 20 852 12 636 33 494 3 875 11 755 145 026 1 98 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL PARTIE C: DÉFIS MAJEURS ET LEÇONS TIREES Défis et solutions Coordonnateur du programme • Au début des années 90, la mise en oeuvre d'un programme EVF à l'école n'était pas évidente; les parents d'élèves, certains chefs d'établissement et même des professeurs trouvaient inad- missible que l'on abordât des questions en rapport avec la sexualité au niveau de l'espace sco- laire ; ils percevaient cela comme un encouragement des jeunes à être sexuellement actifs prématurément. * La connaissance du milieu scolaire, dans la mesure où l'école est une institution qui a ses spé- cificités, telles que le conservatisme et la routine ; les innovations doivent y être conduites avec précaution; une innovation pédagogique telle que l'EVF ne doit être portée que par des professionnels de l'éducation parce qu'ils sont au fait des réalités de l'école ; autrement dit, l'encadrement d'un programme doit être assuré par des enseignants; ceux-ci doivent cepen- dant se motiver en considérant leur participation au programme comme le prolongement de leur engagement professionnel et non comme une charge supplémentaire pour laquelle on s'attend à des revenus. * La nécessité de conduire ce programme, comme un programme de recherche action, permettant aussi d'identifier les problèmes et les nouveaux besoins et d'en chercher les solutions et ré- ponses les plus appropriées. Consultant Loriginalité de la démarche du GEEP réside dans la promotion en classe de l'approche inter- disciplinaire d'une part, et d'autre part, une plus grande responsabilisation et une meilleure par- ticipation des jeunes lors des activités socio-éducatives ainsi que le choix de privilégier l'approche participative dans toutes ses activités. Dans un certain sens, on a remarqué que le GEEP fait oeuvre de pionnier à travers ce pro- gramme, singulièrement en ce qui concerne l'approche interdisciplinaire, l'utilisation du jeu (jeux de rôle, dramatique) comme support d'apprentissage en classe et la production par les jeunes eux-mêmes de matériels didactiques et de sensibilisation. Toutefois la mise en oeuvre de ce programme du GEEP appelle quelques remarques. * Le matériel pédagogique développé par le programme n'est pas prétesté et le feed-back sur son utilisation n'est pas systématisé * Labsence de mécanismes appropriés pour capitaliser les acquis de ce programme en terme d'approche et de matériel didactique ; à titre d'illustrations, la non prise en compte dans la confection des emplois de temps scolaires, des opportunités de réalisation de l'approche in- terdisciplinaire; l'inexistence au niveau des établissements de conseils d'enseignement in- terdisciplinaire; le problème de la validation institutionnelle du matériel didactique produit. La solution à ces problèmes pourrait sans doute se trouver dans la signature d'un protocole entre le Ministère de l'Education et le GEEP pour une introduction du programme dans le cur- 1 99 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA riculum des instituts de formation, une expérimentation plus institutionnelle des approches et du matériel didactique en vue de leur validation et de leur généralisation. Évaluation Les rapports d'activité et les rapports annuels des clubs sont utilisés pour conduire l'évaluation du programme. Il n'existe, cependant, aucun système formel pour évaluer l'impact des messages. * En 2000, une étude intitulée « Etats des lieux » a permis de disposer des informations sur les effets du programme sur les comportements. Cette étude a révélé que les adolescents qui avaient participé aux clubs manifestaient une connaissance accrue en ce qui concerne la SRA et des comportements plus responsables par rapport à ceux et celles qui n'avaient pas parti- cipé aux clubs. * Une étude longitudinale est envisagée, suite à cet état des lieux pour assurer le suivi et la conti- nuité des messages au sein de la communauté scolaire. Indicateurs de l'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires Considère l'enfant/le jeune I/ Le jeune occupe une place centrale dans comme apprenant qui a un processus qui lui permet d'acquérir déjà la capacité de savoir, les connaissances et à développer les de sentir et d'agir en ce qui attitudes pour changer son comporte- concerne le développement ment et pour être le vecteur de change- sain et la prévention du ment au sein de ses pairs. VIH/SIDA. Le jeune est initié aux techniques de communication et d'animation pour mieux s'adresser à ses pairs et les in- fluencer. Une bonne partie des productions de sensibilisation sont réalisées par les jeunes et ce sont eux qui animent les ac- tivités des clubs aussi bien en milieu scolaire qu'extra scolaire). 200 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL Indicateur Réalisation Commentaires Se focalise sur les risques , Les grossesses précoces, les maladies qui sont les plus fréquents sexuellement transmissibles, et singuliè- dans le groupe d'apprentis- rement la peur du SIDA constituent les sage et assure que les ré- principales préoccupations du groupe ponses sont appropriées et cible révélées par l'analyse des ques- adaptées à la tranche tions formulées par les élèves lors des d'âge. conférences du GEEP d'avant 1994, et l'étude sur la sexualité des lycéens de Saint-Louis réalisée en 1994. En réponse à ces préoccupations, le programme a privilégié l'éducation par les pairs; d'ailleurs, certains supports de sensibilisation ont été réalisés par des jeunes et dans le cadre des activités d'animation, ils utilisent les formes d'ex- pression et de communication qui accro- chent les pairs (bandes dessinées, sketchs, production musicale, théâtre). Des messages diffusés dans le cadre des activités tiennent toujours compte des différences d'expériences sexuelles au niveau de la cible; ainsi l'abstinence est vivement recommandée, mais à dé- faut, c'est l'utilisation du préservatif. Intègre non seulement les Le module Genre-Sida met en question connaissances, mais aussi les attitudes des jeunes. les attitudes et compé- Le programme s'intéresse aussi aux tences qui sont nécessaires changements d'attitudes dans sa straté- à la prévention. gie des activités de socialisation (les jeux de rôles, le recours aux supports audio-visuels) et dans ses activités qui sont conçues pour sensibiliser les jeunes à leurs responsabilités (initiatives, pro- duction de supports et conduite des ac- tivités d'animation). De même en privilégiant l'éducation par les pairs, le programme propose aux jeunes des modèles qui émergent de leur propre milieu. Dans toutes les activités, l'interactivité est recherchée; le participant est tou- jours amené à prendre position et à l'ar- gumenter. De telles activités sont à même de pré- parer le jeune à s'insérer dans la société et devenir un adulte responsable, un lea- der d'opinion, un agent de changement de comportement. 2 0 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires 4 Tient compte de l'impact Le genre est une donnée transversale At des relations personnelles dans ce programme, et le logo du GEEP sur le changement de com- en est une illustration. portement et renforce les Le programme cherche à développer valeurs sociales positives. chez le jeune, l'estime de soi, le respect de l'autre et surtout le développement de la capacité de négociation pour mieux faire face aux pressions des pairs. Est basé sur l'analyse des Atteint en Le programme EVF a été conçu sur la besoins des apprenants et partie base d'une connaissance des préoccu- sur l'évaluation de la situa- pations des adolescents scolarisés obte- tion générale. nue à la suite d'une analyse des questions formulées par les élèves lors des conférences du GEEP entre 1990 et 1994, d'une enquête portant sur la sexualité des élèves réalisée à Saint- louis en 1994 et de l'exploitation de l'étude du CRDI de 1990 sur la fécondité des adolescents au Sénégal. Le GEEP a également réalisé 2 autres études sur les comportements sexuels des lycéens à l'échelle nationale en 1995 et à l'échelle de la ville de Mbour en 1996. Le champ d'action du programme étant limité à l'espace scolaire, le GEEP ne s'est pas soucié de mener des études dans une plus large communauté. L'ONG est certes membre du Conseil National de Lutte contre le SIDA, mais il n'existe aucune collaboration sur le terrain avec les autres associations luttant contre le SIDA. Conduit une formation Atteint en La formation des LEA et PRT sur le continue aux professeurs et partie VIH/SIDA et sur les questions de la SRA aux autres prestataires de est assurée par les membres de l'équipe services. didactique du GEEP en collaboration avec des agents du service de l'Educa- tion pour la Santé ou du Conseil National de lutte contre le SIDA; il s'agit (outre la formation initiale) de formation de mise à niveau, réalisée circonstanciellement ou selon la demande des exécutants. Autrement dit, la formation continue n'est pas systématisée. 202 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL Indicateur Réalisation Commentaires 7 Utilise de multiples activités U L'approche participative et interactive et stratégies d'apprentis- est de rigueur dans toutes les activités sage ; ces activités et stra- du programme. Les formations sont réa- tégies sont participatives. lisées sous forme d'ateliers avec des fa- cilitateurs utilisant systématiquement des supports (manuels, jeux de rôle, films, affiches). Les activités d'animation (jeux de rôle, radio-crochet, causeries, podium com- munautaires, théâtre, forum) dévelop- pent l'interactivité entre animateurs et participants. Les activités d'information (conférences de spécialistes, causeries, témoignages de personnes infectées) sont toujours suivies de discussions. 8 Fait participer la commu- I Dans le cadre de ce programme, une nauté générale. plus large communauté participe à tra- vers diverses activités (marche, podium d'animation communautaire, camp de vacances EVF, tournois sportifs, etc.). Les agents de santé sont associés à l'organisation des podiums d'animation communautaire, les associations de jeu- nesse organisent des tournois sponsori- sés par les Clubs EVF qui assurent l'animation musicale et la fourniture des récompenses faites de supports de sen- sibilisation. Il n'y a toutefois pas de suivi au niveau communautaire pour ces activités ponc- tuelles. 9 Assure le suivi, la progres- I Les manuels utilisés dans les clubs EVF sion et la continuité des sont conçus pour l'acquisition graduelle messages. des connaissances et de la compréhen- sion. Ils présentent les sujets et deman- dent ensuite que les élèves réfléchissent à ce qu'ils viennent d'apprendre pour formuler eux-mêmes les solutions aux problèmes qu'ils rencontrent. 203 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires Est placé dans un contexte $ Le programme est conduit aussi bien par approprié du curriculum de les activités de la classe (volet « Didac- l'école. tique ») que par les activités socio-édu- catives (volet « Club EVF ,). Le volet « Didactique » du programme (surtout en ce qui concerne le thème du VIH-SIDA) est pris en charge par les disciplines scolaires suivantes: les sciences de la vie et de la terre (en classe de 4ème et 3ème au collège) et l'Economie Familiale et Sociale (en classe de 4ème au collège). Dure pendant suffisamment *t Deux ans suffisent pour mettre en place de temps pour atteindre les et rendre fonctionnel une trentaine de objectifs du programme. clubs, mais les effets sur les comporte- ments ne peuvent être observés que sur une durée plus longue. I 2 Est coordonné à un pro- Non Le programme porte, en plus de la pré- gramme général de promo- applicable vention du VIH SIDA, sur la prévention tion de santé en milieu des grossesses précoces et la lutte scolaire. contre les mutilations génitales fémi- nines. La coordination et la conduite des pro- grammes de santé scolaire sont dans le principe du ressort de l'inspection Médi- cale des Ecoles; mais celle-ci n'est pas encore très manifeste dans les lycées et collèges où jusqu'ici la lutte anti-SIDA a été menée par les clubs EVF, les cellules anti-SIDA et l'Association des profes- seurs de SVT. Communique des mes- I Les informations diffusées dans le cadre 13 sages dont l'information est du programme, par les clubs EVF, pro- correcte et cohérente. viennent de spécialistes de la santé (Ser- vice de l'Education pour la Santé, agents de santé) et de professeurs de sciences de la vie et de la terre (SVT) et d'écono- mie familiale et sociale (EFS). Au cours des activités d'animation pro- grammées en dehors des établissements scolaires, la participation des agents de santé de la localité est aussi un gage de diffusion de messages corrects sur les questions de santé. 204 TROISIÈME PARTIE SÉNÉGAL Indicateur Réalisation Commentaires A établi un soutien politique ,/ Le programme EVF est autorisé par le 1' à travers un intense plai- Ministère de l'Education. doyer pour surmonter les Le GEEP collabore avec trois structures barrières et s'agrandir. du ministère: la Direction de l'Enseigne- ment Moyen et secondaire, l'inspection Générale de L'Éducation Nationale et la Direction de la Planification et de la Re- cherche en Education ; il leur fait parve- nir des rapports ainsi que ses productions majeures (matériels didac- tiques et autres brochures). Au niveau local, ce sont les chefs d'établissement scolaire qui autorisent et parfois prési- dent les activités des clubs. Quant au Ministère de la Santé, il a, en plus du financement accordé au GEEP à travers le PDIS, admis le GEEP dans le Conseil National de Lutte contre le SIDA. I5 = Dépeint la sexualité hu- Atteint en Le programme considère la sexualité 1 maine comme un élément partie comme une dimension normale de la vie sain et normal de la vie et humaine ; à ce titre, les jeunes doivent n'est pas désobligeante pouvoir accéder aux informations et ser- contre le sexe, la race, vices les concernant. Le programme l'ethnie ou l'orientation cherche ainsi à surmonter les obstacles sexuelle. culturelles qui ont pendant longtemps fait de la sexualité un sujet tabou à la maison aussi bien qu'à l'école. Le programme est conduit à l'échelle na- tionale qui, en conséquence ne fait nulle- ment de discrimination entre ethnies; les exécutants sont d'ailleurs choisis exclu- sivement en fonction de leur engage- ment, de leur dynamisme et de leur ouverture d'esprit. Le programme ne gère pas les diffé- rences de conception de la sexualité entre ethnies dans l'espace scolaire. L'homosexualité n'est abordée dans le programme, à l'instar de l'hétérosexua- lité, qu'en termes de comportement à risques dans la prévention du VIH-SIDA. 205 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires Intègre le suivi et l'évalua- Le suivi des clubs se fait à travers les 16.tion. outils de gestion et par une visite semes- trielle d'une mission de la coordination nationale, ou une visite trimestrielle d'une mission du pôle régional à chaque club. D'ailleurs seuls les clubs EVF qui transmettent régulièrement leurs rap- ports (fiches) bénéficient des subven- tions octroyées par le GEEP. Le succès du programme est appré- hendé à travers deux études d'évalua- tion de l'impact du programme (commanditée par le GEEP et le FNUAP) en 1996 et en 2002 À cela s'ajoute d'autres indicateurs moins objectifs: - La demande sans cesse croissante d'installation de clubs, émanant des établissements scolaires; - Les témoignages des chefs d'établis- sement et les opinions des bénéfi- ciaires recueillis lors d'enquêtes ou de visites de partenaires sur le terrain. Au début de chaque année, deux cadres de discussions sont tenus pour tirer les enseignements de l'année passée et dé- gager des perspectives: -Une rencontre organisée au niveau ré- gional entre le responsable du pôle ré- gional, les représentants des clubs EVF et leurs partenaires au niveau local -Une rencontre au niveau national re- groupant la coordination nationale et les représentants des pôles régionaux. 206 TROISIÈME PARTIE SÉNÉGAL PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES Organisations et contacts Groupe pour l'Étude de l'Enseignement de la population (GEEP) BP 5036 Dakar, Sénégal Tél. (221) 824-4877 Télécopie (221) 825-4714 Courrier électronique: geepop@syfed.refer.sn Site Internet : www.refer.sn/geep Collaborateurs et collaboratrices Rapport du programme préparé par El Hadji Habib CAMARA, Consultant indépendant Spécialiste en Education, en matière de Population, Santé, Environnement et production de matériels di- dactiques. Version anglaise éditée par Helen Bafios Smith. Nous sommes reconnaissants de la coopération des individus suivants, qui ont fourni une grande partie de l'information contenue dans ce rapport * Dr Babacar FALL, Coordonnateur du GEEP * Mme Khadidiatou Tall THIAM, Administrateur du GEEP * M. Ibrahima SENGHOR, Responsable des programmes des clubs * M. Moustapha DIAGNE, Proviseur, Ministère de LEducation * Mme Founé KANOUTE, Responsable du COIN-jeunes du lycée Blaise Diagne * Focus groupe avec un groupe de 4 PRT et 7 LEA de Dakar * Focus groupe avec un groupe de 3 PRT et de 10 LEA de Saint-louis Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land Santé reproductive des adolescents (curriculum) (Numéro de commande: GEEP01) Adolescence, sexualité précoce, MST-SIDA pour des comportements responsables (manuel portant sur l'éducation par les pairs) (Numéro de commande: GEEP02) 207 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les jeunes, la sexualité et le VIH-SIDA (manuel développé par les jeunes pour les jeunes) (Numéro de commande: GEEP03) Rapport sur les clubs et les activités au Sénégal (Numéro de commande : GEEP04) Formulaire d'inscription pour assistance aux clubs (Numéro de commande: GEEP05) Formulaire pour l'enregistrement des activités des clubs (Numéro de commande: GEEP06) Formulaire pour l'enregistrement de l'utilisation du matériel pédagogique (Numéro de commande : GEEP07) Formulaire pour l'enregistrement de l'établissement d'un club (Numéro de commande : GEEP08) Promotion de l'éducation d la vie familiaZe. Didactique des problèmes de population. (Numéro de commande : GEEP09) Dossiers documentaires et pédagogiques. Livret du professeur Les problèmes de population. (Numéro de commande : GEEP10) Agenda A2ducation d la Vie Familiale 2001-2002. (Numéro de commande: GEEPll1) « STOP SIDA » (brochure) (Numéro de commande: GEEP12) Affiche : Enfants avec leur professeur (Numéro de commande: GEEP13) Affiche : Mère et enfant (Numéro de commande: GEEP14) Affiche : Tableau de la rue ; lutte contre le SIDA (Numéro de commande : GEEP15) Vidéocassette : Le concours théâtral de lutte contre le SIDA. (Numéro de commande : GEEP16) 2Û8 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL ANNEXE 1. ORGANIGRAMME Assemblée générale l Comité directeur -Administrateur l -Assistant Comptable Coordonnateur Secrétaire l - Logisticien Chargés de programme Chauffeur Information et Cyber-Jeunes Éducation et Concours Programmes Coopération Recherche spécialisés: Internationales Camp de vacances, Festival Pôle régional Conseil Club EVF de l'école d'Enseignement secondaire Interdisciplinaire (collège et lycée) de l'Établissement Figure AI. Organigramme 209 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 2. SESSIONS DE FORMATION ET MATERIELS La durée des sessions de formation est en moyenne de 3 à 5 jours, et en général les LEA et les PRT sont formés ensemble. Activités d'information et sensibilisation La marche et le tournoi sportif sont les seules activités qui portent exclusivement sur le thème du VIH/SIDA; toutes les autres activités prennent en compte l'ensemble des thèmes. Par ailleurs, la conduite des activités de prestations de conseils reste exclusivement du res- sort des PRT et autres spécialistes même si les LEA ont reçu une formation dans ce sens, ils en sont pour le moment exclus, Type d'activités Animateurs Thème/Titre Cible Conférences PRT La Reproduction LEA et Élèves publiques Causeries LEA Débats LEA LEA et Élèves Jeu de connaissance LEA La Sexualité LEA (Génie en SRA) Marche LEA Podium d'Animation LEA MST et VIH/SIDA Communauté, école, Communautaire jeunes des ASC Tournoi sportif LEA LEA Festival EVF LEA Récréation EVF LEA (Sketchs, Jeu de rôle) Camp de vacances LEA Les Grossesses précoces Élèves Concours de disser- PRT tation Compétition théâtrale PRT, Assis- Droits à la santé repro- tant(e) Social ductive, Problèmes liés (e) aux différences entre les sexes, La Drogue Counseling (écoute) Infirmier(e)s Prostitution, Jeunes des régions des écoles etc. rurales, Elèves des classes de Première, Elèves 210 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL Activités de production de supports Les manuels d'information et de sensibilisation produits par les LEA sous la supervision d'ex- perts sont disponibles en version bilingue (rlr , et anglaise) Objet Type de production Thème/Titre Exécutants Didactique Module de forma- Genre-SIDA Equipe didactique du tion (2002) GEEP et de l'UNIFEM Didactique Module de forma- Enseignement interdiscipli- Equipe didactique du tion (1997) naire de la population GEEP Didactique Dossiers pédago- Didactique des problèmes de Equipe didactique giques et docu- population mentaires Livret 1 Didactique Curriculum (2000) Santé de la Reproduction Equipe pluridiscipli- naire (Médecins, socio- logues pédagogues, enseignants et Equipe didactique du GEEP) Didactique Dossiers docu- Questions de Population Equipe didactique du mentaires Livret là GEEP 7 (1995) Didactique Module de forma- Technique d'Animation d'un Equipe didactique du tion (1998) centre d'orientation et d'infor- GEEP mation Didactique Livre de référence Equipe didactique du sur l'EVF/EMP GEEP et autres experts (1996) Sensibilisation Fresques Murales Grossesse VIH/SIDA- Com- LEA sur les murs des portements responsables établissements Information Plaquette (2000) VIH/SIDA Equipe didactique du GEEP Sensibilisation Tee-Shirt (mes- SRA des adolescents et Equipe didactique du sages) VIH/SIDA GEEP Information et Manuals (2001) Les jeunes, la sexualité et le LEA du GEEP et jeunes Sensibilisation VIH/SIDA de divers pays d'Afrique australe LEA Information et Manuel (1999) Adolescence, sexualité pré- Sensibilisation coce, VIH/SIDA, comporte- ments responsables 211 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Objet Type de production Thème/Titre Exécutants Sensibilisation Téléfilms (1996) Grossesse précoce LEA Sensibilisation Affiches VIH/SIDA LEA Information et Manuel (2000) Droits en SRA: Brisons le si- LEA sensibilisation lence Information et Bulletin d'informa- No spéciaux sur le SIDA Equipe du GEEP Sensibilisation tion trimestriel 11-14 Information et Agenda EVF Equipe du GEEP Sensibilisation Information et Cassettes-Vidéo SIDA LEA Sensibilisation (théâtre) 212 TROISIÈME PARTIE: SÉNÉGAL Résumé des activités SRA dans les écoles de Saint-Louis, 2001-02 Établisse- ments Période Thèmes traits Public ciblé Total Observations Autonités Ren A«s F'RT L.E.A& Élèes scoabes souce H F F G F G H F F H Lyceé Ameth 23.03. Grossesse précoce 4 1 40 70 200 3 10 8 1 056 Insuffisance FALL (âges: 1 2 du crédit ho- à 21 ans) 29.05 Connaissance de soi. 2 1 25 150 80 3 263 raire, manque VIH/SIDA. Grossesses de supports précoces. Avortement. pédago- Droits des Ado. en giques. SRA. Les valeurs. Supports: le curricu- lum du GEEP Après les Santé de la reproduc- 2 25 1 5 33 cours tion des adolescents. Lycée Cheikh 14.04 Exposé: les problèmes 1 2 15 25 43 Contraintes: O. F. TALL en classe de la sexualité manque de (âges: 16 à 25 Supports: agenda EVF matériel ans) et documents SR Insuffisance du crédit ho- Joumée Les droits des jeunes 4 6 4 5 10 6 35 raire d'étude en SRA. Education sexuelle des jeunes filles. Les MST/SIDA. Après les Radio-crochet sur les 4 7 10 19 120 5 2 4 12 183 cours droits en SR, la contraception, l'exci- sion, l'éducation sexuelle. En classe Exposé: garanties des 1 93 142 235 droits de la reproduc- 1 25 73 98 tion : la sexualité, les 1 70 112 182 méthodes contracep- tives, les MST/SIDA, l'hygiène, l'abstinence. CEM Abdou- 6.03 Approche expérimen- 3 3 7 9 20 10 46 laye Mar DIOP tale, téléphone arabe, (âges :13 à 17 hygiène. ans) 13.03 Communication en 2 2 7 9 20 34 74 après les SRA, les valeurs. cours Supports : film "Du temps pour aimer" 18.05 Les valeurs. Sensibili- 3 3 7 9 80 120 3 3 9 13 250 sation sur la SR, réci- tals de poèmes, podium de Rap. 19.05 Prévention et sensibili- 1 0 2 1 3 18 2 27 après les sation sur les MST et cours. le VIH/SIDA. Support: film : "L'épi- démie de l'ombre" CEM Amadou 02.05 Grossesses pré- Fara MBODJ coces/Connaissance 4 0 5 5 177 135 2 1 0 0 347 (âges: 13 à 17 de soi : conséquences ans) des grossesses pré- coces, rôle des pa- rents dans la société, hygiène corporelle, les organes reproducteurs: anatomie et fonction- nement. 213 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Établisse- ments Période Thèmes traits Public ciblé Total Observations Autortés PeS. ReS PRT L E A. Éièves scolires sources H F F G F G H F F H Alfred Doods 02.03 Les droits des jeunes 1 1 16 21 29 (âges: entre 11 en SRA et 13 ans) Mars 02 L'hygiène intime 1 1 16 21 29 Mai 02 Sketch sur la SRA 1 1 30 42 74 Khaly Ous- 2002 L'hygiène intime, les in- 1 15 10 26 Manque de mane Gaye fections et les gros- supports pé- (âges: 9 à 17 sesses précoces dagogiques, ans) certains Idem 1 20 25 6 termes ta- bous, insuffi- Idem 1 15 20 36 sance du crédit horaire. Idem 1 17 18 36 Lycée Charles 02.03 La planification fami- 1 13 19 33 De Gaulle (18 à liale 21 ans) CEM Télé- 02.04 LesMSTetleVIH/SIDA: 4 1 9 5 23 22 1 5 1 5 75 maque Sow causes, types, traite- (âges: 13 à 16 ment et prévention ans) Université G. 09.02 Mixité et moeurs dans 23 78 1 6 107 Berger (âges: l'espace universitaire 19 à 26 ans) (dîner-débat) 15.05 L'étudiant face à la 11 70 4 85 sexualité (diner-débat) CEM Amadou Sketch, radio-crochet 4 7 8 89 130 10 1 249 D. Clédor sur le SIDA Ndiaye CEM de Gan- 11.05 Projection de film suivi 2 1 7 7 1 7 25 don (âges: 13 de débat sur les MST à 17 ans) et le VIH/SIDA et les grossesses précoces CREATF (âges: Fév. à mai Les MST/SIDA, les 4 15 135 1S4 13 à 15 ans) sources du droit, la communication pa- rents/enfants Total 3 876 21 4 - g ---+ l>;,A r L :.W^-;`.- 1 - I ,+ S X < .,,« ta CX ,.,,.'S,. ,:-,t:-;00AX V$-\ s;& «s3"«C ?-^"'ey \_.,C--,' ,;,, X C - - AMREF, LSHTM, et NIMR: Programme MEMA KIwa Vij ana PARTIE A: LE PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Entre 1994 et 1998, plusieurs études de base ont été conduites en Tanzanie, dans la région de Mwanza et dans la région avoisinante de Mara ces études ont examiné le taux d'infection par le VIH dans les écoles. Il a été déterminé que les jeunes dans la vingtaine étaient les plus à risque de s'infecter. Pour s'attaquer à ce problème, en 1999 le programme MEMA kwa Vi- Mettre en oeuvre une intervention jana a été lancé dans 62 écoles dans quatre districts (sur sept) de la ré- pour les jeunes qui sont à risque gion de Mwanza pour cibler les jeunes âgés de 12 à 19 ans. Il s'agit de élevé contribuera à leur fournir l'âge avant celui où ils commencent à courir le plus grand risque d'être des informations exactes sur le infectés. On voulait munir les jeunes des informations sur la santé sexuelle sexe avant qu'ils ne commencent et reproductive (SSR), pour qu'ils pensent aux conséquences de leur à avoir des relations sexuelles. Il y comportement sexuel. Le titre du programme souligne sa raison d'être: a plus de chance qu'ils MEMA kwa Vijana veut dire « Bonnes choses (MEMA) pour les jeunes ». pratiqueront le sexe à moindre Le programme est une collaboration entre trois organisations: la Afri- risque. Sinon, beaucoup de can Medical and Research Association (AMREF, Fondation pour la mé- jeunes apprennent de leurs pairs, decine et la recherche en Afrique), la London School of Hygiene and Tropical qui manquent, eux aussi, Medicine (LSHTM, l'École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres) d'informations correctes. et le National Institute for Medical Research (NIMR, l'Institut national de Coordonnatrice du programme la recherche médicale) de Tanzanie. La AMREF a conçu le programme et elle est responsable de sa mise en oeuvre, en collaboration avec le Ministère de l'Éducation et de la Culture (MoEC). Le NIMR est responsable de la conception et de la mise en oeuvre de l'évalua- tion, qui analyse l'impact et la rentabilité de l'intervention. La LSHTM fournit de l'aide technique à la AMREF et au NIMR, et elle fournit la plupart du financement du programme. 2 1 7 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA MEMA Kwa Vijana utilise un style d'enseignement participatif, en milieu scolaire ; cette for- mation est menée par l'enseignant, qui est à son tour aidé par les pairs. Le programme utilise également l'éducation par les pairs pour enseigner la SSR aux adolescents cette formation est conduite dans des clubs et par le contact face à face. Il y a aussi des services de SSR qui sont « youth-friendly » (adaptés aux jeunes) ainsi que la mobilisation communautaire. La structure de MEMA Kwa Vijana est expérimentale: l'intervention est conduite dans 62 écoles et 18 centres de santé. Un nombre équivalent d'écoles et de centres de santé sert de groupe de contrôle (voir « Évaluation », ci-dessous). Cette approche permet la mesure scientifique de l'im- pact du programme d'intervention. 1995 - * Conception préliminaire * Sollicitation de fonds 1997 .,,« * Approbation du programme accordée par le MoEC, le MoH et par les autorités régionales et au niveau du district 1998 _ a* Conception et précisions sur l'intervention développées et pretestées (uillet-dé- cembre) * Enquête de recrutement de la cohorte (septembre-décembre) * Évaluation initiale des besoins (novembre 1997-mai 1998) * Développement et prétest des guides didactiques (novembre 1997 - mai 1998) 1999 s * Lancement du programme dans 62 écoles et dans 18 cliniques de santé * Début du programme de recherche sur la santé et le mode de vie (HALIRA - Health * ..:: and Lifestyle Research) - * Afin d'évaluer le progrès, analyse conduite par le Dr. W. Lugoe (Canada), G. Akin- -- gabe (Université de Dar es Salaam [UDSM], Tanzanie) et le Dr. J. Ferguson : (World Health Organization [WHO]). - * Évaluation conduite par Mary Plummer pour évaluer la formation des éducateurs pairs qui travaillent dans la salle de classe et dans la communauté. | O ~ 2000 : *Groupe de discussion et entrevues en profondeur avec les jeunes de Mwanza É* valuation de l'éducation par les pairs conduite par Ak'ingabe Guyon (Canada), le Dr. Lugoe (UDSM, Tanzanie) et le Dr. Ferguson (WHO) 2001 Étude provisoire (février-juin) . - - _ * Exercice conduit à l'aide de patients simulés pour faire une comparaison entre les services de SSR qui sont fournis aux adolescents dans les communautés d'intervention et de contrôle (octobre - décembre) | *Évaluation de la forrmation des enseignants et du curriculum scolaire 2002 G * Enquête finale (impact) (octobre 2001 - avril 2002) _ _ * ~~~Rapport d'évaluation de l'impact sur la santé et le comportement Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 218 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Jusqu'ici, le programme a atteint approximativement 17 000 élèves. Lavenir du programme sera déterminé par les résultats de l'évaluation qui est en cours à présent (2002) et par la dis- ponibilité du financement. Vue d'ensemble du programme But Le but principal du programme est d'approfondir les connaissances sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et de diminuer le taux d'infection par les maladies sexuellement transmissibles (MST) et par le VIH, ainsi que le taux de grossesses non désirées chez les jeunes âgées de 12 à 19 ans dans la région de Mwanza. Objectifs Selon la coordonnatrice du programme, les objectifs de MEMA Kwa Vijana sont de: * améliorer les connaissances et les compétences des jeunes pour qu'ils puissent éviter les risques à la santé sexuelle et reproductive * diminuer le taux d'infection par le VIH et par les autres IST chez les jeunes * diminuer le nombre de grossesses non désirées * améliorer l'accès des jeunes aux services de SSR qui leur sont adaptés * améliorer les attitudes des adultes envers les besoins de la SSR des adolescents * améliorer les compétences des adultes pour répondre aux besoins de la SSR des adolescents Groupes cibles Groupe cible primaire Le groupe cible primaire est constitué des élèves âgés de 12 à 19 ans (en 7ème, 6ème et 5ème années) dans la région de Mwanza. Groupe cible secondaire Le groupe cible secondaire comprend: * les élèves de 1 1ème année à 8ème année et les jeunes qui ne sont plus scolarisés-ces jeunes sont ciblés- pendant les festivals interscolaires annuels de la Youth Health Week (semaines de la santé de la jeunesse); * les enseignants des écoles où le programme est en place * les travailleurs de la santé dans les cliniques où le programme est en place * approximativement 2 000 jeunes qui ne sont plus scolarisés et qui participent aux activités théâtrales, aux jeux de rôles et aux chansons, ainsi qu'à la promotion et distribution des pré- servatifs, qu'ils achètent pour les vendre à profit; * les membres de la communauté qui sont exposés au programme. Champ d'action Le programme MEMA Kwa Vijana a été lancé dans les écoles de la région, où il est principale- ment basé. Il est également en place dans les cliniques de santé, où les travailleurs de santé en ont profité pour apprendre à fournir des services de SSR qui sont adaptés aux jeunes. Durée du programme Le programme existe depuis trois ans. 2 1 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Développement du comportement et des aptitudes à la vie quotidienne Prévention du VIH/SIDA et des IST Informations et accès: Services de santé sexuelle et reproductive Prévention de la grossesse Abstinence Promotion du comportement sexuel à moindre risque Figure 2. Buts du programme classés selon leur importance par la coordonnatrice du programme Buts du programme La figure 2 montre comment la coordonnatrice de MEMIA Kwa Vijana a classé les buts de ce pro- gramme. Lidée est que, si les jeunes reçoivent des informations exactes et s'ils apprennent des aptitudes à la vie quotidienne avant de commencer à avoir les rapports sexuels, il y a plus de chance qu'ils pratiqueront le sexe à moindre risque (utilisation des préservatifs, choix de par- tenaires sans risque, limite du nombre de partenaires, recherche de services de SSR, etc.) quand ils deviendront sexuellement actifs. Approches La figure 3 montre les approches du programme, classées par la coordonnatrice du programme. Des tests de VIH/SIDA et des séances de conseils ont été conduits en 1999 auprès de 10 000 jeunes scolarisés et aussi auprès d'un groupe de jeunes hommes et femmes qui n'étaient plus scolarisés ces jeunes constituent le groupe d'intervention. Ils ont été testés et ils ont bénéficié de conseils à nouveau en 2002. Activités Les élèves aiment les pièces de théâtre et les jeux de rôle parce qu'ils peuvent y participer et cela leur offre l'occasion de faire remarquer leurs aptitudes. La distribution des préservatifs se fait moins fréquemment parce qu'elle se fait bénévolement par les jeunes qui ne sont plus scolari- sés. Composantes Le programme est constitué de quatre composantes principales 1. l'éducation participative sur la SSR, qui est menée par l'enseignant avec l'aide des pairs, ainsi que l'éducation informelle par les pairs, 2. la formation des travailleurs de la santé, pour leur apprendre comment fournir des services de SSR adaptés aux jeunes, 3. la distribution des préservatifs, 4. la mobilisation communautaire. 220 TROISIÈME PARTIE TANZANIE Changement de comportement/Développement des aptitudes à la vie quotidienne Éducation par les pairs Auto-efficacité et estime de soi Éducation sur la sexualité, le VIH et les IST Abstinence Accès aux informations sur la SSR Services de SSR Comportement moral et valeurs sociales Respect des droits des individus Accés aux contraceptifs/préservatifs Contraception Figure 3. Approches du programme classées selon leur importance Composante scolaire Enseignement en salle de classe. Chaque école a approximativement trois enseignants de MEMA qui ont été formés en vue de fournir une éducation participative en santé sexuelle et reproduc- tive. Pendant une heure par semaine les élèves des trois dernières années de scolarisation ap- prennent la SSR des adolescents les enseignants-tuteurs sont aidés par les éducateurs pairs. Les cours ont été développés en collaboration avec les autorités régionales de l'éducation. Ils visent à améliorer les connaissances et les attitudes des adolescents en ce qui concerne la SSR. Les cours ont aussi une importante composante de formation en compétences qui est conçue pour aider les adolescents à transformer leurs attitudes et intentions afin de changer leur comportement. Après les heures de classe, ces leçons sont suivies de pièces, de chan- sons, de jeux de rôles et de poèmes qui sont préparés par les élèves (à Avant le programme MEMA kwa l'aide des enseignants). Des clubs de débat sont tenus deux fois par mois Vijana, nous ne soignions aucun dans chaque école. Les élèves plus jeunes et les jeunes qui ne sont plus élève. Je pense qu'ils se scolarisés sont invités à y assister. méfiaient de notre Il y a un comité scolaire de 15 membres: deux enseignants, le coor- confidentialité-de plus, ils donnateur didactique de la circonscription, un travailleur de santé, et avaient honte et ils craignaient d'autres hommes et femmes de la communauté. Le comité guide l'école leurs parents. par des discussions sur les points de vue, les besoins, le progrès et les Infirmière de santé publique recommandations communiqués par tous les intéressés (élèves, ensei- gnants, membres de la communauté). 221 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Pièces de théâtre et jeux de rôles Chansons Jeux Comédie Poèmes Conseils par les pairs Vidéos Participation des adultes Matériels imprimés (pamphlets, dépliants, manuels) | Figure 4. Activités du programme, classées selon la fréquence de leur utilisation par les jeunes Pour commencer le cours, et pour « briser la glace », l'enseignant demande aux élèves de chan- ter. Il leur pose ensuite des questions pour passer en revue ce qu'ils ont appris lors du cours précédent. Par exemple, - Qui peut nous dire de quoi nous avons discuté pendant le dernier cours ?' L'enseignant écrit le sujet du cours actuel au tableau. Les élèves le lisent et ils devi- nent de quoi il s'agit. Le thème est ensuite Introduit à l'aide d'une courte pièce qui est mon- tée par les éducateurs pairs. Les élèves se mettent en groupes pour une sorte de concours-quiz durant lequel il faut répondre aux questions qui sont posées par l'enseignant. Les élèves peu- vent maintenant poser leurs propres questions et ils discutent de ce qu'ils ont appris. Les de- voirs sont donnés et les élèves sont encouragés à en discuter avec les élèves et les individus qui n'ont pas participé au cours (frères, sceurs, parents, pairs qui ne sont plus scolarisés). 222 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Les enseignants assistent à des ateliers annuels, où ils se réunissent avec d'autres enseignants provenant d'autres écoles pour surveiller et évaluer le progrès du programme et pour échanger leurs idées et découvertes. Le coordonnateur d'éducation de la circonscription se rend à chaque école trois fois par mois pour assurer que les matières et les thèmes concernant la SSR des adolescents sont enseignés comme prévu. Il discute aussi du progrès du programme avec les enseignants et les éducateurs pairs. Les problèmes soulevés sont discutés d'abord par le comité scolaire et, si une solution n'est pas trouvée, MEMA kwa Vijana et l'inspecteur d'éducation du district sont avertis. Conseils. Des conseils empathiques sont donnés par l'enseignant-tuteur ou par les enseignants qui ont reçu une formation sur la SSR des adolescents cela se fait sur demande, ou quand les enseignants en perçoivent le besoin. Semaines de la santé de lajeunesse. Cette activité a lieu une fois par an. Les élèves de toutes les écoles du district qui participent au programme se réunissent pour montrer ce qu'ils ont ap- pris pendant l'année. Les membres de la communauté et les leaders au niveau régional et du dis- trict sont invités aussi. Le but de l'activité est de diffuser des messages sur la prévention du VIH/SIDA et des IST, ainsi que de sensibiliser les gens aux besoins relatifs à la santé sexuelle et reproduc- tive des adolescents. Clinique de santé Un programme de services de santé sexuelle et reproductive « youth-friendly » (adaptés aux jeunes) a été développé. On est en train de le mettre en oeuvre dans 18 centres de santé qui sont diri- gés par le gouvernement. Deux travailleurs de santé par clinique ont reçu une formation qui les a préparés à fournir des services de SSR qui sont adaptés aux jeunes, en vue d'améliorer l'accès des adolescents aux soins de MST et aux services de planning familial efficaces. Le programme est centré sur les droits des adolescents aux services complets, aux soins empathiques, au res- pect et à la confidentialité. Les travailleurs de santé qualifiés se rendent à chaque école une fois par mois pour évaluer la santé générale des élèves et pour échanger des nouvelles avec les enseignants et les tuteurs. Distribution des préservatifs Le projet a formé 228 jeunes comme CPD (pairs qui promeuvent et distribuent les préservatifs). Les CPD sont choisis par leurs pairs pour vendre des préservatifs à un prix abordable dans les villages qui sont servis par l'intervention. Les préservatifs sont fournis à au moins un distribu- teur central dans chaque communauté où le projet est actif; le distributeur central vend, à son tour, les réserves aux CPD. Mobilisation communautaire Des activités communautaires sont organisées tout le long de l'année. Elles visent à sensibiliser la communauté aux risques qui menacent la santé sexuelle et reproductive des adolescents et elles mobilisent le soutien des autres composantes de l'intervention. Ces activités sont surveillées dans chaque communauté par un comité de conseil composé de 15 à 22 individus qui ont été élus par la communauté vers la fin de 1998 après une semaine de mobilisation communautaire participative. 223 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Lévaluation des besoins n'était pas disponible. Quoi qu'il en soit, le directeur du programme a déclaré que les résultats principaux démontrent que la plupart des élèves commencent leur ac- tivité sexuelle avant l'âge de 13 ou 14 ans. De plus, on a trouvé que 5 % des jeunes filles et 1 % des garçons âgés de 19 ans étaient séropositifs. Beaucoup de jeunes filles (en particulier celles qui sont pauvres) avaient été séduites par de petits cadeaux pour avoir des relations sexuelles non protégées avec des hommes plus vieux et plus riches. Ces hommes croient que ces filles, jeunes et naïves, n'ont pas encore été infectées par le VIH. Matériel du programme MEMA kwa Vijana a développé son propre matériel pédagogique pour les enseignants et les élèves. Le matériel est en kiswahili ; une traduction en anglais est en cours, avec une publication pré- vue pour 2003. Les autres supports pédagogiques ont été adaptés à partir de ceux qui avaient été créés par d'autres ONG, comme la Deutsche Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit (GTZ) et des programmes tels que Tanzania Netherlands Support for AIDS (TANESA), parmi d'autres. Matériel du groupe cible * KINGA, guide (en kiswahili) pour les éducateurs pairs, préparé par le Ministère de l'Éduca- tion et de la culture; * matériel d'éducation à la santé et à la vie familiale pour les classes de 7ème, 6ème et 5ème années (portant principalement sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents); * huit brochures de la GTZ qui répondent aux questions sur la SSR les plus fréquemment po- sées par les adolescents - Volume 1 - Grandir - Volume 2 - Relations entre hommes et femmes - Volume 3 - Relations sexuelles - Volume 4 - Grossesse - Volume 5 - Relations personnelles saines - Volume 6 - VIH/SIDA et la nouvelle génération - Volume 7 - Drogues et l'abus des drogues - Volume 8 - Alcool et cigarettes Matériel supplémentaire D'autre matériel pédagogique, tels qu'un tableau à feuilles sur les organes sexuels des femmes et des hommes, des affiches et des brochures sont utilisés. De plus, des vidéos créées par le Na- tional AIDS Control Program et d'autres ONG comme la GTZ et le TANESA sont employées aussi. Matériel de formation du personnel Trois livres, un pour chaque classe (7ème, 6ème et 5ème années) ont été développés pour ser- vir de guides aux enseignants: 224 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE * un livre de questions et réponses pour les éducateurs pairs - ce livre Le programme est très utile traite des questions posées les plus souvent par les jeunes, parce que maintenant les taux de * un guide pour enseignants qui les aide à enseigner la SSR, grossesse, d'absentéisme et * un livre de ressources pour enseignants qui contient des détails sur d'abandon des études sont bas. le VIH/SIDA et les IST, ainsi que le planning familial, y compris l'uti- Par exemple, depuis deux ans lisation du préservatif. aucune élève n'est tombée enceinte. Les jeunes filles sont Choix et formation du personnel plus assurées. Elles sont * Au début, le programme formait les formateurs des pairs (TOP-trai- capables de dire non aux ners of peers), qui participaient à la formation de leurs pairs; cet élé- avances sexuelles, et les relations ment du programme a été abandonné pour faire place à la formation personneles enftilre les gsarç,ons et des enseignants. * Les postes supérieurs ont été annoncés dans les médias. Les candi- Enseignant dats ont été convoqués aux entrevues et les meilleurs candidats ont été engagés. Les employés subalternes ont été recrutés dans la région d'intervention par des annonces internes et par d'autres annonces qui ont été envoyées aux partenaires. * Cette année, la coordonnatrice du programme a été sponsorisée pour suivre un cours d'un an de durée, afin de recevoir une maîtrise en santé publique (MPH-Master's degree in pu- blic health) à Londres Mise en oeuvre du programme Aucune information n'était disponible sur la mise en oeuvre du programme. Ressources du programme Le bureau central du programme est spacieux. Les livres, affiches, tableaux, dépliants et pam- phlets y sont entreposés, ainsi que d'autres matériels. Le bureau est aussi équipé de nombreux ordinateurs et imprimantes et d'une photocopieuse. Le programme dispose également de quatre véhicules. Plaidoyer MEMA kwa Vijana est bien soutenu par les fonctionnaires et les leaders communautaires. Le gou- vernement fournit des directives politiques et participe à la mise en oeuvre du programme (lea- ders du MoEC et du MoH au niveau du district). Les travailleurs des installations de santé publique offrent des services adaptés aux jeunes. Une discussion tenue avec le responsable d'éducation pour la région de Mwanza et avec le responsable didactique de la zone a révélé qu'ils étaient contents du programme et qu'ils aime- raient voir une expansion qui s'étendrait à toutes les écoles de la région. Rapport financier Coût estimé par participant(e) du programme * Pendant la phase pilote (développement et suivi intensifs), le coût par jeune dans le groupe cible primaire était 17 $US. * Le coût de la deuxième année était 7,63 $US. * Le coût d'exécution annuel est maintenant 1,37 $US par participant(e) par an. 225 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE C: ÉVALUATION ET LEÇONS TIRÉES Défis et solutions Coordonnatrice du programme * Une formation (qui est menée par les enseignants, aidés par les pairs), en éducation à la santé sexuelle et reproductive est maintenant acceptable et faisable dans le contexte du curriculum scolaire normal. Cet objectif a été atteint par des discussions tenues avec des leaders didac- tiques, qui ont consenti à consacrer une heure par semaine par classe à l'enseignement de la santé sexuelle et reproductive. Il est de même pour les services de santé adaptés aux jeunes. * Puisque les parents sont ciblés, les messages de SSR des adolescents sont intégrés davantage à la vie communautaire. * Les programmes de santé sexuelle et reproductive des adolescents doivent utiliser, et augmenter, la capacité et l'infrastructure locales pour promouvoir et soutenir l'éducation par les pairs. * Une légère opposition a été remarquée de la part des leaders religieux, surtout à propos de l'utilisation des préservatifs. Cette opposition peut être évitée si les leaders religieux partici- pent dès le début du programme. Les discussions et les démonstrations concernant l'utilisa- tion des préservatifs qui ont lieu dans les salles de classe demeurent un sujet controversé. Il faut surmonter cet obstacle, car cette discussion est nécessaire du point de vue didactique. * La transformation des programmes de SSR des adolescents en activités auxquelles les jeunes s'identifient (théâtre, sports, divertissement, activités qui augmentent les fonds) répond mieux à leurs besoins. De plus, le mélange des activités éducatives sur la SSR avec les ser- vices d'aide et de conseils adaptés aux jeunes changera plus probablement le comportement. * Le risque à la santé sexuelle et reproductive couru par un adolescent est révélateur des im- portants besoins sociaux et économiques qui ne sont pas remplis. Il faut répondre à ce be- soin, qui peut empirer la situation. * Il est difficile de former les jeunes de 12 à 19 ans sur l'éducation par les pairs. Les jeunes jouent cependant bien les pièces et sont efficaces à amorcer les discussions. Le rôle des jeunes de- vrait consister en faciliter les éducateurs pairs plus âgés, qui sont mieux formés, au lieu de mener l'activité didactique eux-mêmes. * Bien que la promotion et distribution des préservatifs dans les communautés soit en crois- sance, les jeunes qui sont responsables de la distribution ont utilisé l'argent qu'ils avaient gagné à d'autres fins parce qu'ils ne gagnaient pas assez d'argent. Par conséquent, beaucoup des CPD ont quitté le programme ou ils sont devenus très mobiles (« la recherche de la vie »). La crois- sance de l'absentéisme et l'inertie des ventes ont rendu cette composante difficile à mainte- nir. Il ne suffit pas de former les CPD en affaires il faut que les communautés soient plus disposées à acheter et utiliser les préservatifs. * Les évaluations de processus régulières rendent les programmes plus forts en les rendant plus actifs et pertinents aux besoins émergents. Enseignants Les enseignants ont tous demandé la formation. 226 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Éducateurs pairs * Pendant les semaines de la santé de la jeunesse (Youth Health Weeks), plusieurs écoles de- vraient organiser des concours, et les meilleurs participants pourraient être récompensés. Cela encouragerait le maintien du prestige durant l'apprentissage. * La communauté et les jeunes trouveraient des vidéos des performances plus agréables et ils les comprendraient mieux. Évaluation Leffet de l'intervention sur le comportement sexuel et la santé reproductive des adolescents sera évalué par le NIMR en 2003. Le rapport final sera soumis en 2002. Les deux composantes prin- cipales sont présentées ci-après. Impact biomédical Les résultats principaux de l'essai consisteront en une comparaison du VIH, des autres IST et des grossesses non désirées entre: * une cohorte d'élèves dans 62 écoles de 10 communautés qui ont été choisis au hasard pour bénéficier de l'intervention pendant la première phase (janvier 1999 - décembre 2002) et * un nombre égal d'élèves de 10 communautés semblables qui ont été choisis au hasard pour bénéficier de l'intervention à partir de juillet 2003 (si l'intervention est jugée d'avoir été effi- cace pendant la première phase). La prévalence du VIH, des autres IST et des grossesses non désirées a été mesurée pendant le recrutement de la cohorte entre août et décembre 1998, directement avant l'introduction de l'intervention. Une enquête de suivi provisoire a été conduite entre février et juin 2000 (ap- proximativement 18 mois après l'enquête de recrutement de la cohorte, et entre 13 et 18 mois après le début de l'intervention dans la moitié des communautés). Lenquête de suivi finale a été conduite en 2002 (approximativement 3 ans après l'enquête de recrutement, et entre 33 et 40 mois après le début de l'intervention dans la moitié des communautés). Une enquête initiale (novembre 1997 - mai 1998) sur la prévalence du VIH et des IST a été conduite dans les communautés du projet pour assurer que les communautés étaient suffisam- ment similaires pour être comparées, ce qui a rendu l'enquête plus efficace. Les sujets de l'en- quête étaient 9 500 jeunes, âgés de 15 à 19 ans. Impact comportemental Le projet mesure aussi l'effet de l'intervention sur les connaissances relatives à la SSR, les atti- tudes et le comportement chez des adolescents de la même cohorte. Cela se fait par une variété de méthodes quantitatives et qualitatives: * une étude participative et qualitative conduite par des assistants de recherche qui ont vécu dans des ménages pendant sept semaines pour étudier le comportement sexuel, les croyances, les attitudes et d'autres éléments pertinents; * des entrevues en profondeur avec les membres du programme; * des discussions de groupe dans les villages ; et * une évaluation des cliniques de santé conduite à l'aide de jeunes « patients simulés ». (Cette étude a montré que les travailleurs de santé qui avaient reçu une formation comme élément du programme étaient beaucoup moins prédisposés à juger et ils étaient plus accueillants en- vers les jeunes.) 227 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les évaluations des autres aspects du programme (formation des enseignants-éducateurs pairs, curriculum scolaire, etc.) sont énumérées dans le tableau chronologique. Pour d'autres in- formations, veuillez contacter le directeur du programme (voir contacts, Partie D). Indicateurs de I'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires Considère l'enfant/le jeune Atteint en Les jeunes sont permis d'exprimer leurs comme apprenant qui a déjà partie points de vue librement, et ces points de la capacité de savoir, de sen- vue sont respectés. Ils préparent et jouent tir et d'agir en ce qui des pièces, des jeux de rôles, etc. Ils concerne le développement choisissent leurs enseignants-tuteurs. sain et la prévention du Cependant, les preuves de leur partici- VIH/SIDA. pation pendant les étapes de conception et préparation ne sont pas documentées. Se focalise sur les risques / Dans leur enseignement quotidien les en- 2. qui sont les plus fréquents seignants traitent les sujets liés aux dans le groupe d'apprentis- risques. Les histoires et les pièces tien- sage et assure que les ré- nent compte des risques en question, et ponses sont appropriées et tout le monde en discute. adaptées à la tranche d'âge. 3 Intègre non seulement les / Les compétences et les attitudes sont 3 connaissances, mais aussi améliorées. Bien des jeunes (surtout les les attitudes et compétences jeunes filles) semblent avoir le courage de qui sont nécessaires à la dire non quand les rapports sexuels sont prévention. demandés. La sexualité est un sujet dont ils peuvent maintenant parler avec leurs pairs et leur enseignant-tuteur plus libre- ment et ouvertement. A Tient compte de l'impact des / Les valeurs sociales positives sont amé- relations personnelles sur le liorées. À titre d'exemple: le respect des changement de comporte- aînés, l'abstinence avant le mariage, com- ment et renforce les valeurs ment les jeunes filles peuvent réagir lors sociales positives. des premières règles, le secours porté aux personnes âgées et aux malades de la communauté. Est basé sur l'analyse des V MEMA kwa Vijana a conduit une évalua- 5J besoins des apprenants et tion des besoins pour déterminer les be- sur l'évaluation de la situa- soins des jeunes. Les résultats ont été tion générale. recueillis et utilisés lors du développe- ment des guides de formation. Conduit une formation conti- / Les enseignants, les tuteurs et les presta- 6J nue aux enseignants et aux taires de services ont été formés avant le autres prestataires de ser- début du programme; il y a un atelier an- vice. nuel consacré à l'échange des expé- riences. 228 TROISIÈME PARTIE TANZANIE Indicateur Réalisation Commentaires Utilise de multiples activités *I Le programme implique entièrement les 7 et stratégies élèves par l'éducation par les pairs, les d'apprentissage ; ces activi- pièces de théâtre, les jeux de rôles, les tés et stratégies sont partici- poèmes, etc. patives. Fait participer la commu- ,/ La communauté est très impliquée. Les L> nauté générale. membres de la communauté sont repré- sentés aux comités scolaires, ils assistent aux activités de la semaine de la jeu- nesse, etc. Cela a amélioré la communica tion entre les élèves, les parents et la communauté concernant la SSR. Cependant, la communauté devrait être tenue au courant du vrai contenu du pro- gramme, en détail, pour faire disparaître les différences, par exemple, sur la dé- monstration en salle de classe de l'utilisa- tion du préservatif. 9s Assure le suivi, la progres- ,/ Les messages deviennent de plus en plus 9 sion et la continuité des complexes entre la 7ème année et la messages. 5ème. g Est placé dans un contexte fi Le programme fait partie du curriculum 1 U approprié du curriculum de scolaire. Les matières relatives à la SSR l'école. des adolescents sont enseignées pendant les heures de classe (cours de biologie ou instruction civique). Le MoEC a approuvé le programme. Dure pendant suffisamment Atteint en En attente des résultats de l'évaluation. de temps pour atteindre les partie objectifs du programme. 1 2 Est coordonné à un pro- Non Il n'y a pas de programme systématique gramme général de promo- applicable de santé en milieu scolaire dans la région tion de santé en milieu de Mwanza. scolaire. 1 3 Communique des messages f Le matériel pédagogique a été développé dont l'information est cor- par des experts de santé et les informa- recte et cohérente. tions qu'il fournit sont exactes. j 4 A établi un soutien politique fi Le commissaire régional, le conseiller de à travers un intense plai- la circonscription et le responsable d'édu- doyer pour surmonter les cation régional ont demandé une aug- barrières et s'agrandir. mentation pour faire participer toutes les écoles de la région. 229 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires I 5 Dépeint la sexualité humaine *t MEMA traite ces sujets, qui sont épineux comme un élément sain et du point de vue culturel. normal de la vie et n'est pas Les enseignants, les éducateurs pairs et désobligeante contre le les tuteurs ont rencontré des problèmes sexe, la race, l'ethnie ou pendant la première année du programme l'orientation sexuelle. (en 7ème année) parce que la sexualité n'était pas traditionnellement discutée ou- vertement, surtout avec les jeunes. Les jeunes sont d'habitude plus à l'aise à partir de la deuxième année. I 6 Intègre le suivi et l'évalua- $ Une évaluation à grande échelle, scientifi- tion. quement conçue, a été conduite. PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES Organisations et contacts Dr. David Ross MEMA kwa Vijana project director London School of Hygiene and Tropical Medicine Keppel St. London WC1E 7HT, United Kingdom Courrier électronique: david.ross@lshtm.ac.uk Dr. Awene Gavyole Programme coordinator African Medical and Research Foundation (AMREF) Lake Zone Programme PO. Box 1482 Mwanza, Tanzania Courrier électronique : gavyolea@amrefmza.org Mr. Maende Makokha MEMA kwa Vijana intervention coordinator African Medical and Research Foundation (AMREF) PO. Box 1482 Mwanza, Tanzania Courrier électronique : maendem@amrefmza.org 230 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été préparé par Adeline Kimambo, avec l'aide de Mme Zablon. Version anglaise éditée par Katie Tripp et Helen Bafios Smith. Nous sommes reconnaissants de l'appui des individus suivants, qui ont fourni une grande par- tie des informations contenues dans ce rapport: Dr. David Ross - Directeur Ms. Bernadette Clephas - Coordonnatrice de l'intervention Mr. Maende Makokha - Coordonnateur adjoint de l'intervention Mr. Kenneth Chima - Responsable des matériels d'apprentissage à la santé Mr. Godwin Mmassy - Chef d'équipe (éducation) Ms. Rachel Alex - Facilitatrice de l'intervention de la jeunesse Mr. Joseph Charles - Facilitateur de l'intervention de la jeunesse Mr. Bj. Mujaya - Responsable d'éducation régional, Mwanza Mr. Felix Mwinagwa - Responsable en chef de la zone (pour toutes les écoles de la Lake Zone - zone du lac, qui comprend quatre régions) Ms. Mary Plummer - Coordonnatrice de recherche en sciences sociales Ms. Anna Mtani - Directrice, Bugalama Primary School, Sengerema Ms. Beatrice Venance - Institutrice, Bugalama Primary School 12 enseignants et élèves de la Bugalama Primary School Ms. Restituta Kasaka - Responsable clinique, Inchange Katunguru Health Centre Ms. Anastazia Mtebe - Infirmière de santé publique, Katunguru Health Centre Mr. Shadrack Mrutu - Travailleur de la santé John Mulunga - Coordonnateur didactique par intérim de la circonscription et directeur de la Katunguru Primary School Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land Year 2 Training protocols : Final field versions (protocoles de formation, 2ème année) (Numéro de commande: MEMA 01) Final head teachers' training protocol, February 2002 (protocole final de formation des direc- teurs) (Numéro de commande: MEMA 02) Protocol for the training of health workers in the provision of youth friendly reproductive health services (protocole de formation à l'usage des travailleurs de santé fournissant des ser- vices de santé reproductive adaptés aux jeunes) (Numéro de commande: MEMA 03) Refresher protocol for YFS training for health workers (protocole pour la formation continue des travailleurs de la santé sur les services adaptés aux jeunes) (Numéro de commande: MEMA 04) 231 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Chanzo cha Habari 2000 (Numéro de commande: MEMA 05) Kinga : Mwongozo wa malezi na ushauri nasaha shule za msingi (Numéro de commande: MEMA 06) Kinga: Elimu ya Afya ya Kujikinga na Magonjwa ya Zinaa na UNIMWI. Kiongozi cha Mwelimishaji Rika. Wizara ya Elimu na Utamaduni (Numéro de commande: MEMA 07) Elimu ya Afya ya Uzazi kwa shule za Msingi : Michezo ya Kuigiza kwa Waelimishaji Rika wa Darasa la 5-7 (Numéro de commande: MEMA 08) Elimu ya Afya ya Uzazi Kiongozi cha Mwalimu-Darasa la 7 (Numéro de commande: MEMA 09) Elimu ya Afya ya Uzazi Kiongozi cha Mwalimu-Darasa la 6 (Numéro de commande: MEMA 10) Elimu ya Afya ya Uzazi Kiongozi cha Mwalimu-Darasa la 5 (Numéro de commande: MEMA 1 1) MEMA kwa Vijana Cohort Recruitment : Self completion questionnaire MALE (questionnaire autoadministré sur le recrutement de la cohorte-hommes) (Numéro de commande: MEMA 12) MEMA kwa Vijana Cohort Recruitment: Self completion questionnaire FEMALE (questionnaire autoadministré sur le recrutement de la cohorte-femmes) (Numéro de commande: MEMA 13) 1998 cohort recruitment self-completion questionnaire results report (rapport sur les résultats du questionnaire autoadministré sur le recrutement de la cohorte) (Numéro de commande: MEMA 14) Fourth annual report (Oct 2000- Sept 2001) (Quatrième rapport annuel) (Numéro de commande: MEMA 15) Report on a focus group discussion and in-depth interview series with young people in rural Mwanza, Tanzania, December 2000 (rapport fait sur une discussion de groupe et une série d'en- tretiens approfondis menés auprès des jeunes de la zone rurale de Mwanza, décembre 2000) (Numéro de commande: MEMA 16) Participant observation reports : Jan-Feb 2001 (rapports d'observation des participants) (Numéro de commande: MEMA 17) 232 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Process evaluation report: Community and class peer educator trainings, Feb 1999 (rapport d'éva- luation de processus) (Numéro de commande: MEMA 18) Evaluation report of HIV/AIDS peer education in MEMA kwa Vijana project, Nov 2000 (rap- port d'évaluation de l'éducation par les pairs sur le VIH, projet MEMA kwa Vijana, novembre 2000) (Numéro de commande: MEMA 19) Evaluation of the teachers' training sessions for the MEMA kwa Vijana teacher-led component, Jan 2001 (évaluation des séances de formation des enseignants durant la composante menée par les enseignants du projet MEMA kwa Vijana, janvier 2001) (Numéro de commande: MEMA 20) The MEMA kwa Vijana Curriculum: A review, May 2001 (étude, curriculum scolaire) (Numéro de commande: MEMA 21) Sexual behaviour among young people in Bunda District, Mara Region, Tanzania ; June 2000 (comportement sexuel des jeunes du district de Bunda) (Numéro de commande: MEMA 22) Sexual and reproductive health among primary and secondary school pupils in Mwanza, Tan- zania : need for intervention; 1998 (santé sexuelle et reproductive des élèves d'école primaire et secondaire de Mwanza) (Numéro de commande: MEMA 23) MEMA kwa Vijana-Tutawaelimishaje? (Numéro de commande : MEMA 24) National Policy on HIV/AIDS, Nov 2001. Prime Minister's Office (politique nationale sur le VIH/SIDA, novembre 2001, bureau du premier ministre) (Numéro de commande: MEMA 25) SADC HIV/AIDS strategic framework and programme of action: 2000-2004 (cadre stratégique et programme d'action) (Numéro de commande: MEMA 26) 233 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 1. ROLES DU PERSONNEL Le nombre de personnel travaillant à présent sur le programme est montré dans le tableau A. 1. Jusqu'à ces derniers temps, 22 éducateurs pairs communautaires travaillent bénévolement. Jusqu'en 2001, quand le financement a été interrompu, les éducateurs pairs recevaient 5 000 shillings tanzaniens (5 $US) par mois. Le ratio par rapport au sexe a varié au cours des trois pre- mières années du projet, de 60 % hommes/40 % femmes jusqu'à 75 % hommes/25 % femmes. Le nombre décroissant d'éducateurs pairs féminins était dù aux pertes beaucoup plus élevées parmi les femmes associées au programme (par exemple, quelques unes ont déménagé pour se marier, les maris d'autres femmes ont refusé de leur permettre de continuer comme bénévoles, et parfois elles avaient d'autres responsabilités domestiques). Table A.1. Programme Mema Kwa Vijana Personnel Nombre Poste/titre Sexe Temps plein, payé 8 Coordonnatrice F Coordonnateur adjoint H Facilitateurs/facilitatrices de la jeunesse H & F Secrétaire F Chauffeur (3) H Temps partiel, payé 2 Chef d'équipe (éducation) H Chef d'équipe (santé) H Éducateurs pairs bénévoles Éducateurs pairs travaillant H & F (aucune allocation ni indemnité) 1 124 en salle de classe Bénévoles, temps partiel 62 Directeurs/directrices H & F 186 Enseignants H & F Travailleurs des centres de santé 46 Travailleurs de la santé H & F Formateurs et formatrices des pairs 22 Jeunes de la communauté H & F (âgés de 18 à 24 ans) 234 Students Partnership Worldwide: Programme d'éducation à la santé en milieu scolaire (SHEP) PARTIE A: LE PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Students Partnership Worldwide (SPW) dirige des programmes VIH/SIDA en Inde, au Népal, en Afrique du Sud et en Ouganda, ainsi qu'une intervention d'éducation en cours au Zimbabwe qui comprend une composante de suivi médical. Le SPW travaille en Tanzanie depuis 1992 et il témoigne de la situation qui empire dans ce pays en ce qui concerne le VIH/SIDA. Une en- quête a été conduite en 1998-99 en vue de déterminer quoi faire pour améliorer cette situation. Il a été déterminé que l'enseignement sur le VIH/SIDA dans les écoles secondaires ne tient pas compte de l'urgence ni de l'échelle du problème; le VIH n'est pas un sujet qui se prête à un exa- men, et les professeurs n'ont pas suffisamment de temps pour s'en occuper. De plus, le SIDA n'est enseigné que dans les cours de biologie, et ce de manière très conventionnelle. Par conséquent, le SPW a suggéré que l'éducation sur le VIH/SIDA Il faut surtout protéger nos soit nécessaire dans les écoles et que cette éducation devrait être extra- enfants contre l'infection par le scolaire, informelle et participative, centrée sur les compétences des élèves. VIH. Quand ils sont jeunes, ils Le SPW a également remarqué un manque de communication entre les doivent être suffisamment élèves et les enseignants, et il a suggéré que des éducateurs et pairs qua- informés, conseillés et lifiés rempliraient mieux ce besoin de combler le fossé entre les élèves autonomisés pour savoir et les enseignants. comment éviter l'infection. À l'aide de ces résultats, un programme a été conçu en 1999. On vou- Benjamin William Mkapa, lait employer une ressource qui jusque-là était sous-exploitée: ceux et Président de la Tanzanie celles qui ont quitté l'école pendant la dernière année des études. Il fal- 235 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA lait recruter de jeunes Tanzaniens et Tanzaniennes instruits et enthousiastes pour travailler comme éducateurs pairs. Ces jeunes, âgés de 18 à 25 ans, travaillent ensemble avec des éduca- teurs pairs étrangers (principalement britanniques), avec qui ils forment une équipe intercul- turelle. Le but principal du programme est de faire parler les éducateurs pairs de la santé sexuelle et reproductive (SSR) des adolescents. Cette discussion se tient lors d'un cours d'une heure de durée qui a lieu une fois par semaine pendant les heures de classe. De plus, les Phase de recherche: L 1 998,,,SF * Évaluation des besoins conduite dans les régions d'lringa et de Mbeya; vi- IIF- - sites des écoles secondaires des régions e Région d'lringa choisie comme région pilote a * Sélection de 19 écoles secondaires pour les interventions SHEP (School Health Education Program [Programme d'éducation à la santé en milieu scolaire]) J Préparatifs du programme: -' e Confirmation des fonds du SPW-UK (Royaume-Uni) * Recrutement du directeur du programme, du manageur et du coordonnateur r e Discussions et réunions de sensibilisation tenues avec les écoles secon- daires, avec les autorités de l'éducation aux niveaux régional, national et du I -- 4 district et avec les leaders communautaires au niveau de la circonscription É* tablissement de la salle de documentation du SPW Youth Development Centre (YDC [Centre de développement de la jeunesse]) * Préparation du manuel SHEP pour éducateurs pairs Sélection et formation des éducateurs pairs (avril - décembre, répétée an- 1999 nuellement): - s Annonces publiées pour les postes d'éducateur pair; visites aux écoles se- condaires pour faire connaître le programme au public ; distribution des for- mulaires * Réception des formulaires, présélection des candidats et candidates * Candidats et candidates présélectionnés invités aux week-ends de sélection spéciale * Bénévoles choisis en collaboration avec les autorités de l'éducation 2000 Formation des éducateurs pairs (anvier - février, répétée annuellement): * Formation initiale de trois semaines sur: l'éducation par les pairs, l'éducation informelle, l'organisation des sports. la pédagogie, la formation des équipes et la sensibilisation interculturelle e Formation de deux semaines en milieu scolaire et établissement d'un YDC dans [J S chaque école a Formation de base de deux semaines en SSR des adolescents et sur d'autres - sujets relatifs à la jeunesse, tels que les droits des enfants et l'abus des [ ,a drogues Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 236 TROISIÈME PARTIE TANZANIE 2 Affectation des éducateurs pairs (février - septembre, répétée annuellement): 0 ~ ~ eDeux éducateurs pairs, du même sexe, attachés à 19 écoles et communau- tés pour commencer la mise en oeuvre de l'enseignement de la SSR des jeunes et de l'organisation des activités extrascolaires, scolaires et commu- - nautaires sur la sensibilisation du public aux problèmes de la santé. Début des conseils informels pour élèves. * Suivi et évaluation des activités des éducateurs pairs menés par les enseignants et le personnel du SPW - Atelier conduit en juillet pour éducateurs pairs et enseignants-tuteurs: pour formation continue * Financement initial reçu de la part de la Swedish International Development Authority (SIDA) pour un atelier en juillet destiné aux éducateurs pairs et aux enseignants-tuteurs pour la formation continue 2002 _ Janvier - décembre, répété annuellement _ Réactions et évaluation continues reçues de la part des intéressés t * Évaluations internes du SPW conduites auprès des éducateurs pairs et du per- sonnel . Planification de la prochaine année du programme e Préparatifs pour vérification des comptes financiers et pour rapports narra- tifs * Ajout de 16 écoles et de 32 éducateurs pairs tanzaniens ; total de 35 écoles 1«, et 70 éducateurs pairs dans le programme Figure 1. Tableau chronologique des evenements importants du programme éducateurs pairs organisent et facilitent de nombreux événements et festivals sur la santé, en mi- lieu scolaire et dans la communauté. La région d'Iringa et le reste de la Southern Highlands Zone ont été choisis comme point de départ pour le programme parce que cette région n'était pas suffisamment servie par les autres programmes VIH/SIDA. De plus, la région d'lringa se trouve sur l'autoroute principale qui lie la Tanzanie et la Zambie et, par conséquent, beaucoup de camionneurs y passent. (Les routes de camionnage sont bien connues comme vecteurs de transmission du VIH.) Llringa est d'ailleurs une région où les travailleurs saisonniers sont nombreux, ce qui constitue un autre facteur im- portant dans la propagation du VIH/SIDA. Il y a aussi de nombreuses écoles secondaires rurales, dont la plupart sont communautaires. De plus, le SPW a passé des années à créer une ambiance de confiance et de rapport avec les écoles de la région. Le programme a commencé dans 19 écoles secondaires en 1999, et 16 autres écoles secon- daires ont été rajoutées en 2002. Le modèle de démonstration, qui a duré trois ans, s'est terminé en 2002; le SPW a maintenant l'intention d'amplifier le programme pour l'implanter dans les régions de Mbeya, de Ruvuma, de Morogoro, de Dodoma et de Rukwa. Il est espéré que le pro- gramme sera éventuellement adopté à l'échelle nationale. 237 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Vue d'ensemble du programme But Le programme vise à sensibiliser les enfants et les jeunes et à leur fournir des informations et des compétences exactes et appropriées pour leur permettre de prendre de bonnes décisions et de se comporter de manière responsable en ce qui concerne leur santé sexuelle et reproductive. Objectifs Selon le coordonnateur du programme, les objectifs du programme à l'égard des enfants et des jeunes sont de: * permettre aux membres du groupe vulnérable de protéger leur santé reproductive * promouvoir les aptitudes à la vie quotidienne chez les jeunes, en particulier leur confiance et estime de soi; * fournir un meilleur accès aux informations exactes et « youth-friendly » (adaptées aux jeunes) qui souligne les facteurs de risque. Les jeunes peuvent ainsi prendre des décisions appropriées sur des sujets critiques qui ont un effet sur leur bien-être. Pour les adultes, les objectifs du programme sont de: * promouvoir une conscience empathique envers la SSR des adolescents et d'offrir le soutien que les jeunes méritent, et dont ils ont besoin; * faire comprendre l'état de la SSR de la communauté (en particulier la menace du VIH/SIDA) et de prendre des mesures appropriées pour l'améliorer * sensibiliser les adultes à des sujets épineux mais essentiels qui font partie d'une campagne VIH/SIDA (droits des enfants, contexte social du VIH/SIDA en Afrique, réduction de la honte et amélioration des soins fournis aux personnes vivant avec le VIH/SIDA). Groupes cibles Groupe cible primaire Le groupe cible primaire est constitué des élèves d'école secondaire (âgés de 13 à 20 ans) dans 35 écoles de la région d'Iringa. Groupes cible secondaires Les groupes cible secondaires sont constitués des élèves d'école primaire (âgés de 11 à 15 ans), des jeunes qui ne sont plus scolarisés (âgés de 10 à 24 ans) et de la communauté générale (de tous âges). Les adultes participent au programme principalement pendant les festivals de la jeu- nesse, quand toute la communauté y participe. Champ d'action Le programme opère dans la partie sud-centrale de la Tanzanie, dans tous les six districts de la région d'Iringa (municipalité d'Iringa, zone rurale d'Iringa, Kilolo, Mufindi, Njombe, Ludewa et Makete). Trente-cinq écoles secondaires participent à ce programme. Durée du programme Le programme dure huit mois et il a lieu annuellement, de janvier à septembre. La période entre septembre et décembre est utilisée pour l'évaluation et l'organisation pour le programme de l'an- née suivante. Quelques écoles secondaires ont reçu des éducateurs pairs pour une durée de trois ans; d'autres en ont reçu pour un ou deux ans. 238 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Buts du programme La figure 2 montre comment le coordonnateur du programme et les exécuteurs et exécutrices ont classé les buts du programme. Il est important d'enseigner le contexte général du VIH/SIDA, au lieu d'enseigner seulement les faits biologiques. Par exemple, il faut parler des sujets tels que les pratiques et croyances traditionnelles (harcèlement sexuel et viol, « sugar daddies » ou « sugar mummies » Ihommes et femmes qui exploitent les jeunes], l'échange des rapports sexuels pour des cadeaux, etc.). Il est nécessaire de discuter des mythes populaires concernant le VIH/SIDA dans les zones rurales (les préservatifs ne marchent pas, ou les préservatifs sont in- fectés par le VIH à cause d'une conspiration; un homme est protégé contre le VIH s'il a des rap- ports sexuels avec une jeune fille). Approches Le directeur du programme a classé les approches selon leur priorité, comme indiqué dans la figure 3. Le personnel du programme croit que les approches utilisées sont appropriées et convenables pour atteindre les buts et les objectifs parce qu'on a vu une amélioration sensible des connais- sances et du comportement chez les jeunes. Activités Les activités du programme sont énumérées dans la figure 4. Composantes Le programme consiste en trois composantes principales chacune de ces composantes est dé- crite en détail ci-dessous: 1. activités réalisées en salle de classe 2. activités extrascolaires 3. festivals Activités en salle de classe Les éducateurs pairs viennent de la Tanzanie et des pays étrangers (principalement le Royaume- Uni). Il y a deux éducateurs pairs par école, du même sexe-l'un(e) tanzanien(ne) et l'autre d'un pays étranger-qui vivent dans la communauté qui est servie par l'école. Les éducateurs pairs Éducation suffisante et appropriée sur la SSR des adolescents Informations sur le VIH/SIDA, les infections sexuellement transmissibles (IST) et le planning familial Communication et aptitudes à la vie quotidienne Influence des pairs Relations personnelles des adolescents Figure 2. Buts du programme classés selon leur importance par le coordonnateur du programme 239 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Éducation par les pairs Éducation sur la sexualité/le VIH/les IST, avec l'éducation sur l'abstinence et la contraception Développement des aptitudes à la vie quotidienne et des compétences comportementales, y compris l'autosuffisance et l'estime de soi Abus des drogues et de l'alcool, égalité entre les sexes et droits des enfants Accès aux contraceptifs/préservatifs, conseils et tests (par référence au personnel approprié pour fournir le service) Promotion et préservation des arts culturels et traditionnels positifs, des moyens de communication, etc. Services de SSR et accès à l'information Comportement moral et valeurs sociales, respect des droits des individus Figure 3. Approches du programme classées selon leur importance par le directeur du programme Discussions de groupe Exposés Des quiz Jeux de rôles Pièces Chansons Poèmes Ngonjera (paroles) Rap Clubs de débat I Figure 4. Activités du programme (non classées) 240 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE sont responsables de la conduite de toutes les composantes du programme. De plus, ils four- nissent des conseils individuels aux élèves et ils sont disponibles pour donner des cours parti- culiers sur des matières académiques variées. Ils s'occupent aussi de la budgétisation des festivals. Léducateur pair sert de modèle pour encourager les jeunes à se comporter de manière res- ponsable, à changer leurs attitudes envers la vie et à avoir de la confiance en soi. Ils assurent aussi que les jeunes reçoivent des informations précises sur la SSR dans un environnement qui est divertissant, qui ne les menace pas et où ils peuvent s'ouvrir et discuter de leurs problèmes. Chacune des écoles du programme alloue une heure par semaine aux Une telle mobilisation de jeunes cours portant sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Ces instruits constitue sûrement l'une cours sont tenus par les éducateurs pairs. Chaque semaine, un sujet dif- des approches les plus férent lié à la SSR est discuté. Ces sujets comprennent: prometteuses et innovatrices de * les compétences en communication, la Tanzanie dans la lutte urgente * les relations personnelles et la sexualité des adolescents, contre le VIH/SIDA. * les IST, Manageur du programme * le VI/SIDA - son histoire, ses symptômes, son impact et d'autres I infomatons national à la santé en milieu scolaire * des informations sur la grossesse, y compris les effets de la grossesse précoce, * le planning familial. Chaque semaine, diverses techniques didactiques informelles sont utilisées pour présenter et renforcer les sujets qui sont enseignés en classe (par exemple, un jeu de rôle sur la grossesse d'une adolescente). Des éducateurs spécialisés (par exemple, la National Family Planning Association [UMATI], les Population Services International [PSI], l'UNICEF, des médecins, des infirmières, etc.) font des exposés sur certains sujets re- Le système d'éducation enseigne latifs à la SSR que les éducateurs pairs ne sont pas qualifiés à aborder, l'histoire, la géographie, etc. Il n'y surtout les démonstrations de l'utilisation du préservatif. (Ces experts a pas assez de temps pour font parfois des exposés lors des activités extrascolaires et des festivals.) enseigner les avantages et À la fin de l'année, une interrogation est administrée pour évaluer les désavantages des problèmes connaissances des élèves sur leur santé sexuelle et reproductive. sociaux qui ne font pas partie du programme scolaire. Le SPW Activités extrascolaires comble cette lacune. Les éducateurs pairs organisent une grande variété d'activités extrasco- Enseignant laires, et ils y participent. Le but de ces activités est de compléter ce qui est enseigné dans les cours et de donner aux élèves l'occasion de rester actifs. Ces activités ap- partiennent à quatre catégories générales: 1. Les arts du spectacle : le théâtre, la chorale, le rap, la danse tradi- Les béné du ses nous tionnelle, la poésie, etc., sont employés dans les écoles comme di- ' ~~~~~~~~~~~~ceux qui sont responsables de vertissement mais aussi comme méthode didactique efficace pour fournir cet enseignement- l'enseignement de la santé. Les éducateurs pairs organisent des soi- parents et famille-n'en sont pas rées culturelles des concours entre les classes, les maisons ou les ré- capables. Puisque les bénévoles sidences des concours interscolaires; des spectacles communautaires du SPW sont des éducateurs et d'autres activités artistiques. pairs, ils abordent tous les 2. Les clubs de jeunesse : Les éducateurs pairs travaillent avec les élèves problèmes-même les MST, la et les enseignants pour organiser et soutenir des clubs bien structu- grossesse chez les rés. Ces clubs organisent des activités portant sur la santé sexuelle adolescentes-sans peur. et reproductive, y compris la diffusion de messages anti-SIDA. Le rôle Enfant 2 41 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Dons taré"c du so'S,lstCSfçSa ait - iresenine vister <à.fplad> sa devfftue-o -m h llpA 4i leur1 *GGRCNPWIIU*IWQIIe M perome de chqi vi des pg le -SUh qvialle tt oieu. Bscp* ldom vilageos et cmadss i les bé cus. des v p paLm ont dennd à cfla v0ig. di prépr un ce surmeg len atre le VI/SDet .1 JB_ums;e ac uer danse w romia» surla r'aç>of e*etls VIWSIA et rnbuw dms dogfu et de ralcOols Le séminaire conprnât dus * qloe Otomues, des pâdo ue be VIN/SIDA. Pendart que les sesos esigll wn conors b de choeuhde: « ngoma à a ou #eu, oaWrt -du et de la auxlmUon m portldpanth; cét* ues act dicactique hnortmte. Lm g5 »nt* deu deux concon ont reçu de chope. omies de messags sur le V1.SID Le séaeln étatirt facd par es éucat pairs du SPW et pw- trols enswigft de la Ngail Seconday Schowl avaient récemment asisté à un atier de fo i concenn Péductn sur la VINUSIDA en mieu scoai L'atdSe, conduit pale MoEC, s'est dérxué à Mboya. Soirée deî taents de la Tbanagang Secondy Schao La soie des Went a le VISIDA à Tosageang est un exenWe de rpdnW lveçr tisst Cffe vile cole renomrme offre d'allleur ur eewnmen pitoeeque. C'es une Ucole pour garçcs et les 600 Tosa Boys qul ont assisté la soire riaienk pendat qu'ls appre- nalent d&mt lb spectacles. Les concous ente ls cses prenaient phiees fortmes - dle, picsâ e de thétre, ap et poésie). Ih étaent cOns sur l thème de « Soujgr les réailtêe de lectIon pari.e b pour lae jeunes de liings ». fi y avait cautres actMtés. comne lbs k ows a Mr Toua n et « Mr. Funny n (M. Marrnu, un diii de mode et un concurs de dans. bolibgm Pour parler dcs chases p- sêlsues, le munuweâr régonal de PSI a mené une cdsc sS- muante, ntofnrwate et ouverte kis lseneset Je VIIA. qu .'.t acheve par uns périart m_sdwm-mpwm sw ls prvalfs (ppnmsd les utisen les mythes ft k. ;dées Iquss cpi y sont associée. Le drecter du SPW a conté au %Mne de la soire par wu explcaton en prpfan de rurds cqu du çi tat d'ifcrton parle VIH damn l dstrc rural dlaina La sole re s'est t_tifh par un concert do wmpalw»yotm, un goupe cuturd anti-SDA de grand renom dam la région Ces rappeus duuS -t actd@ ont contn éducatSon et le dtvfla nsn qu'au pet ,main. de l'éducateur pair est d'agir comme facilitateur/facilitatrice ou conseiller/conseillère afin d'assurer le maintien du club de jeunesse. 3. Les sports: Les éducateurs pairs utilisent les sports comme composante essentielle de leur approche. Ils voient les sports (le football, le net-ball, le volley-ball, le basket-ball) comme façons par lesquelles les jeunes peuvent éviter le comportement sexuel à risque et dévelop- per leur estime de soi. 242 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Festivals Pour faire communiquer leurs objectifs de santé à un plus grand public, les éducateurs pairs pla- nifient, organisent et mettent en oeuvre beaucoup de festivals et d'activités liées à la sensibilisa- tion à la santé dans leurs écoles et communautés. Ces événements, qui sont animés et pleins de couleurs, sont caractérisés par une ambiance de carnaval. Les événements comprennent d'ha- bitude une variété d'activités centrées sur la sensibilisation à la santé. Il y a, par exemple, des concours artistiques (théâtre, chorale, danse, etc.), des quiz sur la santé, des spectacles vidéos, des marches publiques, des cérémonies commémoratives aux chandelles et des discours don- nés par des leaders locaux. Il y a aussi des exposés et des séminaires sur la santé qui sont don- nés par des travailleurs de santé, des élèves, des enseignants, des conférenciers séropositifs et des experts provenant des ONG. Les éducateurs pairs organisent, au cours d'une année typique, sept ou huit de ces événements dans chaque école et communauté. En 2002, on a organisé plus de 250 festivals et activités dans les 35 écoles du programme en 2002. Après le festival, un rapport d'évaluation est rédigé, signé par les éducateurs pairs et le di- recteur ou directrice, et soumis au bureau central du SPW PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Une évaluation des besoins a été conduite par le personnel du SPW Au cours des six semaines qu'a duré l'évaluation, le personnel a cherché des conseils auprès des intéressés potentiels à pro- pos de la faisabilité du programme, et afin de trouver les stratégies les plus efficaces pour l'in- troduire et le consolider dans la région. Léquipe du SPW a été accueillie de manière plutôt positive. Un long et exhaustif rapport a été créé, dans lequel on a enregistré toutes les réunions qui avaient été convoquées, avec un bilan des conseils ainsi que les preuves à l'appui de la capacité de la ré- gion d'offrir un modèle de démonstration efficace sur la santé en milieu scolaire. Le rapport est disponible auprès des bureaux du SPW Le coordonnateur du programme a rajouté que le programme est Nous, les bénévoles et les élèves constamment évalué en ce qui a trait au contenu destiné aux élèves bé- du SPW, avons tous le même néficiaires. Cela assure que le programme répond à leurs priorités et in- âge, ce qui fait une grande quiétudes uniques on tient compte non seulement du fait que ce sont différence. des jeunes, mais que ce sont des jeunes de diverses sociétés. Par exemple, Élève le programme met l'accent sur le contexte social du VIH/SIDA. Dans le district de Makete, on souligne l'héritage des veuves dans le district de Ludewa, on insiste en particulier sur les croyances à propos du SIDA qui sont influencées par la sorcellerie, etc. 243 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Matériel du programme Presque tout le matériel pédagogique utilisé par le SPW dans l'intervention SHEP provient des supports fournis par d'autres ONG et donateurs, et le gouvernement ; il est ensuite adapté. La plupart de ce matériel pédagogique est en kiswahili-la langue nationale utilisée par tous les Tanzanien(ne)s-et quelques outils sont en anglais. Chaque école établit sa propre salle de do- cumentation, où le matériel est entreposé. Matériel du groupe cible Les éducateurs pairs, les tuteurs et les enseignants ne suivent pas de curriculum éducatif expli- cite. Ils utilisent plutôt les supports pédagogiques qui sont disponibles pour les aider à prépa- rer leurs leçons. Par exemple: * les publications sur le VIH/SIDA provenant du NACP (National AIDS Control Program) tan- zanien, * « Towards Responsible Sexuality » (Pour une sexualité responsable), * STIs/HIV/AIDS Peer Education Training Manual-a Complete Guidefor Trainers of Peer Educa- tors in Prevention of STDs including HIV/AIDS (Manuel de formation en éducation par les pairs sur les IST/VIHSIDA-Guide complet pour formateurs d'éducateurs pairs à la prévention des MST, y compris le VIH/SIDA), * WHO Teacher's Guide-School and Health Education to Prevent AIDS and STIs, (Guide pédago- gique-éducation en milieu scolaire et à la santé pour prévenir le SIDA et les IST) * « Talking AIDS-a Guide for Community Work » (Parler du SIDA-guide pour les travaux communautaires) Ce matériel couvre: les sujets relatifs aux aspects physiologiques et psychologiques concer- nant le passage à l'âge adulte, les problèmes liés aux relations personnelles, la physiologie et psy- chologie du sexe, le SIDA et sa propagation, la contraception, les droits des enfants, les problèmes relatifs aux relations entre les deux sexes et l'abus de stupéfiants. Pour de plus amples détails, voir l'annexe 3: « Matériel du programme ». Matériel supplémentaire Des livres, brochures et dépliants, tous développés par d'autres ONG, sont utilisés. Ces supports pédagogiques transmettent des messages qui sont similaires à ceux qui ont été cités ci-dessus. Les matériels sont distribués aux écoles par les éducateurs pairs et ils sont disponibles à tous ceux et celles qui en ont besoin, au YDC (Youth Development Centre) dans le bureau du SPW Léquipement sportif (300 ballons de foot et de net-ball, des maillots et des tee-shirts) n'est pas disponible près des écoles ; il leur est donc distribué par le programme. Matériel de formation du personnel Le personnel de l'école ne reçoit aucune formation particulière, mais ils reçoivent quand même une variété de matériels didactiques qui servent d'outils de référence. Ces matériels sont utili- sés par les éducateurs pairs, et ils sont disponibles dans le YDC (bureau du SPW). Ces maté- riels sont énumérés ci-après: * Femina-HIP magazine (30 exemplaires de chaque numéro par école) * Amua journal (30 exemplaires de chaque numéro par école) * Sara bande dessinée (UNICEF; 10 exemplaires de chaque numéro par école) * AMREF-Vijana kwa Vijana (« jeunesse pour jeunesse »; 10 exemplaires de chaque numéro par école) 244 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE * AMREF-Sababu ni moja (10 exemplaires de chaque numéro par école) * The State of Education in Tanzania [Létat de l'éducation en Tanzaniel (Kuleana; un exemplaire par école) * divers matériels pédagogiques sur les droits des enfants, de Kuleana (de nombreux exemplaires par école) Choix et formation du personnel Éducateurs pairs * Il y a d'habitude deux bénévoles par école-l'un tanzanien et l'autre étranger * Les éducateurs tanzaniens sont des jeunes qui ont récemment fini leur scolarité pour entrer dans la vie active. Ils ont reçu de bonnes notes (division 1 et 2) dans une variété de matières. * Approximativement la moitié des éducateurs pairs sont recrutés de la Highland Zone, pour que ces jeunes puissent contribuer au développement de la région. Cela rend le programme plus sensible aux besoins de la région. Lautre moitié des éducateurs pairs viennent d'une grande variété d'écoles secondaires de différentes régions de la Tanzanie. * Les éducateurs pairs sont recrutés selon les critères suivants: performance académique (6ème forme), référence d'un ancien directeur, maîtrise de l'anglais, compétences extrascolaires (chorale, sports, théâtre, art, etc.), aptitude à devenir éducateur pair (confiance en soi, sociabilité, manière assurée, créativité, etc.), volonté de consacrer neuf mois au programme et consen- tement des parents pour adhérer au programme. * Les bénévoles étrangers ont reçu leur diplôme de fin des études secondaires ou leur licence, et ils sont choisis selon des critères qui sont similaires à ceux qui sont utilisés pour choisir leurs homologues tanzaniens. (Voir l'annexe 4 pour la procédure de recrutement.) Un conférencier des PSI Les éducateurs pairs tanzaniens et étrangers reçoivent tous la même (Population Services formation, donnée par le cadre supérieur du SPW, par des facilitateurs International) est venu pour et facilitatrices invités, et par des responsables d'éducation aux niveaux démontrer l'utilisation du régional, du district et de la zone. La formation se fait en trois étapes: préservatif. C'est un sujet 1. Formation initiale: Pendant trois semaines, six jours par semaine, ils épineux, mais les membres des apprennent: PSI savent exactement comment - l'esprit de bénévolat et le travail d'équipe aborder ces sujets. - l'éducation par les pairs Éducateur pair - les langues (le kiswahili pour les étrangers, la connaissance de l'an- glais pour les Tanzanien(ne)s - la sensibilisation interculturelle - les relations entre les deux sexes et le développement - l'éducation informelle (par exemple, théâtre, discussions de groupe, débats, jeux, etc.) - le système d'éducation formelle en Tanzanie - les méthodologies et pratiques d'enseignement 2. Orientation des éducateurs pairs : Directement après la formation initiale, les éducateurs pairs se rendent pour la première fois au lieu où ils travailleront. Cette orientation dure trois se- maines. Les activités pendant cette phase comprennent: des réunions préliminaires; la pra- tique, l'observation et la préparation relatives à l'enseignement et des activités extrascolaires (jeux, pièces). Les éducateurs pairs participent au programme, des plans d'action sont pré- parés et une enquête de base est menée sur la communauté scolaire. 245 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Je n'ai vraiment jamais connu 3. La formation fondamentale est conduite par le personnel du SPW, les d'ONG comme celle-ci, dont travailleurs de santé et le personnel de l'UMATI et des PSI. Elle dure deux l'approche est d'aller directement semaines. Les activités comprennent: les réactions à l'orientation; l'orga- aux villageois pour vivre avec eux nisation des activités du SHEP; la budgétisation pour les activités; les séances dans cet environnement difficile. sur l'éducation par les pairs, la moralité, le suivi quotidien et l'autoévaluation J'aimerais dire, « SPW, il nous du travail. Un module sur la SSR des adolescents est enseigné en détail par faut de l'argent »', mais cela ne des travailleurs de santé qualifiés. serait pas une bonne solution. SPW, faites de votre mieux pour De plus, un atelier d'une durée de trois jours est conduit pour les édu- nous donner toutes ces cateurs pairs et les enseignants-tuteurs à la fin des vacances d'été de l'école connaissances, qui vont durer. secondaire (juin/juillet) et à la fin des vacances des éducateurs pairs. Late- Villageois lier traite les sujets qui n'ont pas été abordés dans la formation et les ate- liers précédents. Les enseignants-tuteurs * Chaque école dispose d'un ou deux tuteurs * Les élèves choisissent les enseignants qui seront leurs tuteurs * Les tuteurs reçoivent une formation d'une durée de trois jours sur la SSR des adolescents * Le rôle du tuteur est de soutenir les éducateurs pairs et de donner des conseils aux élèves. Les rôles du personnel sont résumés dans l'annexe 1 de ce rapport. Les statistiques sur le per- sonnel sont présentées dans l'annexe 2. Mise en oeuvre du programme Les étapes suivantes ont été franchies pour exécuter le programme * Instructions et conseils demandés auprès du commissaire de l'éducation pour organiser un modèle de démonstration du SHEP dans la région des Southern Highlands ; le commissaire a répondu à cette demande. * Financement de soutien reçu de la part du SPW-UK. * Une évaluation des besoins a été conduite dans les écoles secondaires des régions d'Iringa et de Mbeya, en collaboration avec les autorités de l'éducation du district, de la région et de la zone. * LIringa a été choisie comme région pilote. * Dix-neuf écoles secondaires ont été choisies pour l'intervention SHEP * Un atelier, dirigé par l'inspecteur en chef de la zone, a été conduit pour les directeurs, les pro- priétaires des écoles et les autorités de l'éducation du gouvernement. * La conception du programme a été approuvée, fondée sur les meilleurs résultats des autres programmes du SPW * Le directeur, le manageur et le coordonnateur du SPW ont été recru- Le SPW travaille au niveau de la tés et un bureau a été ouvert. base sur des problèmes * Le manuel d'éducation par les pairs du SHEP a été préparé. fondamentaux qui touchent la Tanzanie, et ce avec les gens qui Ressources du programme représentent l'avenir de la Il y a une salle de documentation principale (le YDC) au bureau central Tanzanie . notre jeunesse. Vous du SPW C'est une salle spacieuse avec des tables et des bancs, et des éta- avez mon plein appui. gères pleines de matériels de formation. Le YDC est ouvert à tous les Commissaire régional jeunes de la municipalité d'Iringa. Région d'lringa 246 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Chaque école secondaire du programme est dotée d'un « mini » centre de documentation qui est ouvert aux enseignants, aux éducateurs pairs et aux élèves. Les matériels pédagogiques qui sont disponibles sont ceux qui ont été cités dans la partie sur le Matériel de formation du per- sonnel (voir ci-dessus), ainsi que des brochures, rapports des festivals, photos, dépliants, etc. Plaidoyer De hauts fonctionnaires ont assisté aux événements de la jeunesse, ou ils ont discuté du pro- gramme avec le personnel du SPW Le SPW travaille aussi en collaboration avec les fonction- naires du gouvernement local aux niveaux du district, de la circonscription, du village et des « subvillages », pour aider à sensibiliser les communautés au programme. Le SPW travaille directement avec la communauté, ce qui permet aux éducateurs pairs d'ap- prendre les croyances et les attitudes de la communauté relatives au VIH/SIDA. Ils partagent des informations avec les membres de la communauté. La communauté est invitée aux festivals, et des réunions officielles sont tenues avec les directeurs, les enseignants-tuteurs et les leaders de la communauté pour discuter du programme SPW. En plus de chercher de l'appui pour son programme auprès du gouvernement et de la com- munauté, le SPW a aussi créé de bons liens avec d'autres ONG travaillant dans ce domaine, aux niveaux local, national et international. Ces ONG donnent beaucoup de leurs supports péda- gogiques au programme et ils organisent des conférences dans les écoles. De plus, les membres du SPW ont assisté à leurs ateliers et séminaires. Ils échangent aussi leurs idées et leurs expé- riences pour s'entraider et apprendre de leurs diverses expériences. Après deux ans et demi Rapport financier d'exécution, les problèmes, tels Depuis la création du financement du programme, approximativement que la grossesse chez les 392 000 $US ont été reçus de la part de l'UNESCO, SIDA-Tanzania, DA- adolescentes, ont diminué. Les NIDA, l'EJAF, l'USAID, SDA-Tanzania et le SPW-UK. Approximativement jeunes sont plus ouverts en ce 16 250 élèves ont bénéficié du programme. Le coût financier externe qui concerne les problèmes s'élève donc à 24,12 $US (392 000/16 250) par élève en moyen. Mais relatifs à la SSR. Ils se rendent il faut noter que 15 000 adultes en ont également bénéficié, avec un aux centres de santé pour des nombre inconnu d'enfants d'âge scolaire et d'adultes dans la commu- services et des conseils, et ils sont plus assurés et bien nauté. Veuillez consulter l'annexe 5 pour de plus amples détails sur les fi- informés. nances du programme. Directeur du programme 24 7 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE C: ÉVALUATION ET LEÇONS TIRÉES Défis et solutions Directeur du programme Lutilisation des ressources précieuses: Le programme utilise une ressource sous-exploitée-des jeunes gens bien instruits et enthousiastes qui viennent du pays (ou de l'étranger). Cette approche devrait être encouragée dans tous les programmes parce que la plupart des pays ont de nom- breux jeunes qui sont capables d'assurer le maintien d'un programme. Depuis que les éducateurs pairs Reproductibilité: Le programme fonctionne au sein du système d'édu- sont à la Lugarawa Secondary cation du gouvernement et il utilise un personnel renouvelable qui gagne School dans le district de un salaire peu élevé. Il est donc facile de répéter le programme dans Ludewa, il n'y a eu aucune d'autres régions et pays. De plus, la même approche serait utile non seu- grossesse parmi les élèves de lement pour lutter contre le VIHISIDA, mais pour lutter contre d'autres ma- l'école. ladies associées à la pauvreté, comme le paludisme et la tuberculose. Directeur du programme Plaidoyer: Malgré la participation de la communauté générale, il y a toujours quelques membres de la communauté qui sont contre le programme SPW parce qu'ils croient qu'il encourage l'activité sexuelle. La sensibilisa- tion de la communauté et des autorités gouvernementales s'avère une tâche extrêmement exi- geante qui prend beaucoup de temps. Mais cette sensibilisation est nécessaire à la réussite du programme. Ce qu'il faut, idéalement, est une façon plus efficace de ce faire. Pauvreté: Pour la plupart de la population rurale, qui gagne tout juste de quoi vivre, la pau- vreté demeure le plus grand problème associé à la lutte contre le VIH/SIDA. La pauvreté les ex- pose à un risque élevé de l'infection par le VIH et elle met en péril la priorité qui est accordée à la lutte contre le VIH/SIDA. Croyances sociales: Bien que la plupart des personnes aient entendu parler du VIH/SIDA, il y a toujours beaucoup d'ignorance, apathie et dérision envers cette pandémie. Les croyances et traditions sociales compliquent la campagne : par exemple, la croyance à la sorcellerie (ku- rogwa), l'héritage des veuves, la polygamie, etc. Motivation des enseignants: I1 n'y a pas d'encouragement de devenir enseignant-ils sont mal payés et peu respectés, ce qui ne les encourage pas à bien enseigner. Le système a aussi, malheureusement, amené les enseignants à s'attendre à des indemnités pour toute tâche qui ne fait pas partie de leur routine. À cause d'une telle attitude, toute intervention sur le VIH/SIDA qui est menée par les enseignants en milieu scolaire est inefficace et trop axée sur les coûts. Expansion: Le plus grand défi est l'expansion des interventions pour assurer qu'ils atteignent la plupart des élèves (primaires, secondaires et postscolaires) à travers la Tanzanie. Une inter- vention doit être conduite de manière efficace pour avoir un effet positif sur l'état de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et adolescentes. Cela exige une collaboration efficace et active avec d'autres secteurs (soins de santé, promoteurs de changement social, gouvernements, leaders communautaires, etc.). Manque de priorité : Léducation sur le VIH/SIDA en milieu scolaire sera toujours confron- tée des demandes et priorités logistiques, académiques, techniques et sociales auxquelles il faut répondre pour faire fonctionner une école avec succès. Il est donc essentiel de communiquer l'importance de fournir l'enseignement sur le VII/SIDA. 248 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Formation: Une formation plus complète des éducateurs pairs et des enseignants-tuteurs est nécessaire pour augmenter l'impact et l'efficacité du programme. Ressources: Le programme a trop peu de ressources en ce moment. Laccroissement du per- sonnel et des fonds améliorerait la capacité et permettrait au programme de mieux marcher. Le programme a besoin d'une meilleure documentation. Suivi et évaluation: Il faut engager des spécialistes pour améliorer le suivi et l'évaluation. Le personnel n'a pas, à présent, la compétence technique nécessaire pour conduire une enquête scien- tifique. Comités officiels: Le conseil d'administration se trouve exclusivement à Londres. Pour que le travail et les engagements soient plus efficaces des deux côtés, il faut créer un organisme local qui examinerait le programme au moins une fois par an. Il serait souhaitable d'avoir un conseil d'administration ou un comité de conseils et de gestion au niveau local. (N.B. - Un conseil d'ad- ministration tanzanien a été établi.) Éducateurs pairs Curriculum: Le module de santé sexuelle et reproductive est actuellement fixe en ce qui concerne la forme, le contenu et l'approche utilisés pour toutes les classes. Il faut que le SHEP produise un module de SSR selon l'année de l'élève, pour que, en même temps que l'élève avance, le mo- dule change de niveau afin de continuer à être instructif. « Youth-friendly » (« amis des jeunes »): Les centres de santé locaux doivent être adaptés aux jeunes et il leur incombe de garder une réserve suffisante de médicaments qui guérissent les IST. Préservatifs :11 faut que les préservatifs soient plus accessibles. Soutien: Les éducateurs pairs ont besoin de plus de soutien et conseils quand ils rencontrent des difficultés, comme l'hostilité manifestée par les parents et les enseignants. Évaluation Le suivi et l'évaluation sont conduits par le personnel du SPW, les directeurs et les éducateurs pairs. Une évaluation exhaustive est planifiée pour la fin de 2002. Le suivi se fait de plusieurs façons: * Des comptes rendus hebdomadaires et des rapports quotidiens sont remplis par les éduca- teurs pairs et les directeurs, énumérant les matières enseignées, les méthodes employées, les activités extrascolaires et les interventions communautaires. * Le personnel du SPW tient régulièrement des réunions de suivi avec les éducateurs pairs. Ils visitent aussi les écoles et ils assistent aux activités et événements. Les problèmes sont dis- cutés et des solutions sont suggérées. * Une réunion a lieu deux fois par an (l'une avant et l'autre après l'intervention) avec le per- sonnel du SPW, les directeurs et les éducateurs pairs pour discuter des problèmes et du pro- grès. Lévaluation se fait de plusieurs façons * Une interrogation sur la santé est administrée aux élèves au début et à la fin du programme pour évaluer leur apprentissage. * Les directeurs et le personnel de l'école rédigent un rapport d'évaluation à la fin du programme pour expliquer leur perception de l'impact du programme. Les résultats de l'évaluation sont utilisés pour élaborer le programme de l'année suivante. 249 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Un changement d'attitude a été remarqué par les éducateurs pairs et le personnel du SPW Par exemple, les jeunes filles sont beaucoup plus assurées qu'auparavant et elles sont mainte- nant disposées à discuter des sujets relatifs aux relations entre les deux sexes et à la SSR. Il y a également eu une réduction du taux de grossesse adolescente. Les réponses à l'interrogation sur la santé indiquent que les adolescents ont de meilleures connaissances sur la santé sexuelle et reproductive. Indicateurs de l'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires Considère l'enfant/le jeune / Les jeunes sont encouragés à s'exprimer comme apprenant qui a librement sur les sujets relatifs à la santé déjà la capacité de savoir, sexuelle et reproductive des adolescents de sentir et d'agir en ce qui et sur tous les sujets enseignés par le concerne le développement programme; leurs idées et suggestions sain et la prévention du sont toujours prises en considération et VIH/SIDA. appréciées. Les activités du programme sont conduites par les jeunes, qui se servent du théâtre, de l'art, du rap, etc. Le SPW croit fermement qu'il ne de- vrait pas exister d'écart ni d'obstacle entre les élèves et les bénévoles. 2 Se focalise sur les risques Atteint en Le programme traite les problèmes as- qui sont les plus fréquents partie sociés aux comportements à risque. dans le groupe d'apprentis- L'éducation par les pairs est considé- sage et assure que les ré- rée l'outil le plus efficace pour tenir ponses sont appropriées et compte des besoins particuliers des in- adaptées à la tranche dividus. d'âge. 3 Intègre non seulement les / Le programme reconnaît que les infor- 3> connaissances, mais aussi mations ne suffisent pas ; il encourage les attitudes et compé- donc le changement du comportement tences qui sont nécessaires et des attitudes. à la prévention. Les attitudes des élèves ont changé. Par exemple, ils sont plus assurés quand ils font face aux problèmes rencontrés par un(e) adolescent(e) qui est en train de passer à l'âge adulte. A Tient compte de l'impact / L'un des objectifs du programme est '1 des relations personnelles d'encourager la responsabilité dans les sur le changement de com- relations personnelles (abstinence, refus portement et renforce les des rapports sexuels avant le mariage). valeurs sociales positives. 250 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE Indicateur Réalisation Commentaires Est basé sur l'analyse des Atteint en Une interrogation sur la santé qui est ad- besoins des apprenants et partie ministrée au début du programme sert à sur l'évaluation de la situa- identifier les faiblesses. tion générale. La même interrogation est administrée à la fin du programme, ce qui permet le maintien de ce qui marche et la modifi- cation de ce qui ne marche pas. Les bénévoles conduisent une évalua- tion communautaire pendant leur se- maine d'orientation. Cette évaluation est conduite dans les écoles, les centres de santé et dans la communauté où l'école se trouve. 6 Conduit une formation Atteint en Les éducateurs pairs reçoivent une for- continue aux professeurs et partie mation avant le début du programme. aux autres prestataires de Les directeurs et les tuteurs de l'école services. reçoivent des matériels de formation. '7 Utilise de multiples activités e Diverses activités et stratégies d'appren- et stratégies d'apprentis- tissage participatives sont employées sage; ces activités et stra- (pièces, chansons, jeux de rôles, tégies sont participatives. poèmes, débats, quiz). Q Fait participer la commu- I/ La communauté participe aux événe- Q nauté générale. ments et festivals de jeunesse; les membres de la communauté sont invités à participer aux discussions. Cela leur donne une connaissance des sujets rela- tifs à la SSR des adolescents, qu'ils peu- vent ensuite apporter chez eux et à la communauté en général. Les problèmes sont abordés pendant les assemblées générales du village. Assure le suivi, la progres- Atteint en Le programme essaie d'utiliser le savoir sion et la continuité des partie pour passer à l'action. messages. Les mêmes messages sont diffusés uniformément au cours du programme. Est placé dans un contexte Le programme fait partie du curriculum approprié du curriculum de scolaire. Les sujets liés à la SSR des l'école. adolescents et au VIH/SIDA/MST sont enseignés pendant les heures de classe et ils figurent sur l'horaire hebdomadaire. Dure pendant suffisamment */ Le programme dure de la première de temps pour atteindre les année d'école secondaire jusqu'à la qua- objectifs du trième année. 2 5 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires I 2 Est coordonné à un pro- I Les coordonnateurs de santé en milieu gramme général de promo- scolaire aux niveaux national, régional et tion de santé en milieu du district participent au programme et scolaire. travaillent de près avec le programme. I 3 Communique des mes- .1 Tous les matériels pédagogiques qui sages dont l'information est sont utilisés par le SPW ont été approu- correcte et cohérente. vés par le MoEC et le MoH. I4 A établi un soutien politique , L'appui politique existe, du niveau natio- à travers un intense plai- nal jusqu'au niveau communautaire. Le doyer pour surmonter les programme planifie une expansion dans barrières et s'agrandir. d'autres régions des Southern High- lands. À cause de cet appui politique, plus de donateurs choisissent de soutenir le SPW, ce qui donne de l'espoir pour l'ex- pansion du programme. I 5 Dépeint la sexualité hu- I/ Le programme SPW dépeint la sexualité maine comme un élément humaine comme une saine et normale sain et normal de la vie et partie de la vie, et il essaie de conseiller n'est pas désobligeante les élèves sur les façons de faire face contre le sexe, la race, aux problèmes liés à l'adolescence et à l'ethnie ou l'orientation la culture. sexuelle. I 6 Intègre le suivi et l'évalua- Atteint en Une évaluation continue est conduite par tion. partie les bénévoles et le personnel du SPW. Le SPW prévoit une évaluation externe qui sera conduite par des spécialistes techniques dans ce domaine. 252 TROISIÈME PARTIE TANZANIE PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES Organisations et contacts Jim Cogan Students Partnership Worldwide 17 Deans Yard London SWIP 3PB Tél.: +44 (0) 207-222-0138 Télécopie: +44 (0) 207-233-0008 Courrier électronique: spwuk@gn.apc.org Site internet: www.spw.org Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport de programme a été préparé par le Dr. Adeline Kimambo, avec la collaboration de Mme Zablon. Version anglaise éditée par Helen Banos Smith. Nous sommes reconnaissants de l'appui des individus suivants, qui ont fourni une grande par- tie des informations contenues dans ce rapport: Mr. Craig Ferla-Directeur du pays (Britannique) Mr. Andrew Kalinga-Manageur (Tanzanien) Mr. Jimmy Innes-Coordonnateur SHEP (Britannique) Mr. Steven Kyaruzi-Coordonnateur adjoint SHEP (Tanzanien) 11 éducateurs pairs (8 tanzaniens, 3 étrangers) Mr. L. Lawa-Directeur adjoint, Kibao Secondary School Six enseignants-Kibao Secondary School Six élèves-Kibao Secondary School Mr. Ali Athuman Mlanga-Président, Kibao subvillage Mr. Meshack Mlyapatali-Responsable clinique, Kibao Dispensary Mrs. Aurelia Fuluge-Directrice, Kibao Primary School Mrs. Maria Ndutule-Responsable par intérim de la circonscription, Kibao Mr. Salum-Conseiller d'éducation régional, Iringa Dr. Salum-Responsable médical du district, zone rurale d'lringa Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land 253 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA SHEP Volunteer manual (Manuel pour les bénévoles du SHEP) (Numéro de commande: SPWO1) SHEP Narrative Report 2001 (Rapport narratif du SHEP, 2001) (Numéro de commande: SPW02) Ludewa Youth Festival 2001: A brief report (Festival de la jeunesse de Ludewa, 2001 compte rendu sommaire) (Numéro de commande: SPW03) Njombe Youth Festival 2001: A brief report (Festival de la jeunesse de Njombe, 2001 compte rendu sommaire) (Numéro de commande: SPW04) Iringa and Mufindi Youth Festival 2001: A brief report (Festival de la jeunesse d'lringa et Mu- findi, 2001: compte rendu sommaire) (Numéro de commande: SPW05) Southern Highlands Demonstration Model : report on first phase research, July 1999 (Modèle de démonstration des Southem Highlands : compte rendu sur la recherche de la première phase, juillet 1999) (Numéro de commande: SPW06) A documentary record of newsprint media covering SPW Tanzania 2001 (Dossier documentaire de la presse, SPW Tanzanie 2001) (Numéro de commande: SPW07) SPW Annual Report 2001 (Rapport annuel du SPW, 2001) (Numéro de commande : SPW08) Les questions les plus fréquemment posées par les adolescent(e)s, avec réponses. Huit brochures en anglais: Vol. 1: Growing up (Devenir adulte) Vol. 2: Male-female relationships (Relations entre les deux sexes) Vol. 3: Sexual relationships (Relations sexuelles) Vol. 4: Pregnancy (Grossesse) Vol. 5: Healthy relationships (Relations saines) Vol. 6: HIV/AIDS and the new generation (VIH/SIDA et la nouvelle génération) Vol. 7: Drugs and drug abuse (Drogues et l'abus des drogues) Vol. 8: Alcohol and cigarettes (Alcool et cigarettes) (Numéro de commande: SPW09) Maswali waliyouliza vijana kuhusu na majibu yake. Huit brochures en kiswahili: Vol. 1: Kuingia utu uzima Vol. 2: Mahusiano kati ya wasichana na wavulana Vol. 3: Mahusiano ya kimwili Vol. 4: Mimba 254 TROISIÈME PARTIE TANZANIE Vol. 5: Usalama katika mapenzi Vol. 6: Ukimwi na kizazi kipya Vol. 7: Madawa ya kulevya Vol. 8 : Pombe na sigara (Numéro de commande: SPW10) Brochures de Kuleana: Haki za watoto na wajibu wgo: haki zetu Tupate haki yetu ya elimu ! Wasichana na wanawake wana haki! Kulikoni majumbani? Tunataka haki zetu! Elimu ni haki ya watoto wote. Je, wasichana wa shule wanaopata mamba? « Hatupendi adhabu ya viboko! » Watoto tutimize wajibu About Children's Rights (À propos des droits des enfants) Zapp magazine. Haki za watoto leo! (Numéro de commande: SPW1 1) Brochure et magazine de l'UNICEF: Fahamu : Dalili za hatari kwa mwanamke mjamzito Sara: Sara anamwokoa rafiki yake (Numéro de commande : SPW12) Brochures des Population Services International Tumia Salama Condoms. Jikinge! Ukweli Kuhusu Kondom (Numéro de commande : SPW13) Brochures de l'UMATI: Mapenzi katika umri mdogo ni hatari Siri ya Hedhi Mabadiliko ya mvulana au msichana wakati: Anapokua (Numéro de commande: SPW14) Brochure de la TAMWA: Sheria ya makosa ya kujamiiana, 1998 (Numéro de commande: SPW15) Brochures de l'AMREF: Yafahamu mabadiliko muhimi wakati wa ujana wako Jikinge na magonwa ya zinaa Sababu ni moja : Vijana, ngono na virusi vya UKIMWWUKIMWI katika nchi tatu za Afrika Vijana kwa Vijana: Kuzuia kuenea kwa virusi vya UKIMWI na vijana Kenya Je, ukimwi ni ajali? (Numéro de commande: SPW16) Femina magazine (Numéro de commande: SPW17) 255 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Annexe 2: Statistiques sur le personnel (Numéro de commande: SPW18) Annexe 3 : Matériel du programme (Numéro de commande: SPW19) Annexe 4: Procédure de recrutement (Numéro de commande: SPW20) Annexe 5 : Rapport financier (Numéro de commande: SPW21) 256 TROISIÈME PARTIE TANZANIE ANNEXE 1. RÔLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Directeur du programme Responsabilité globale de tous les aspects du programme, en particulier: * contrôle financier du budget et des dépenses * recrutement et direction du personnel * liaison avec tous les partenaires et intéressés * direction des contacts médiatiques • procédures de suivi et évaluation Manageur du programme Responsable de: * gestion du personnel du SPW * gestion du bureau • aspects logistiques du programme (voyages, visas, etc.) a liaison avec les fonctionnaires pertinents aux niveaux régional et du district Coordonnateur du programme SHEP Responsable de: • recrutement des éducateurs pairs tanzaniens * formation et soutien professionnel des éducateurs pairs * leadership et appui des éducateurs pairs * coordination de toutes les activités de sensibilisation à la santé au niveau communautaire et en milieu scolaire * conception et développement du programme * sensibilisation de toutes les autorités régionales, scolaires et du district * aide le directeur du programme dans la budgétisation et la collecte de fonds 257 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Conseil d'administration tanzanien du SPW* Directeur national Manageur du programme Comptable Coordonnateur du Coordonnateur du programme - SHEP programme - Cop. Coordonnateur coordonnatrice Coordonnateur/coordonnatrice adjoint(e) du programme - SHEP adjoint(e) - Cop. YDC Comptable à Responsable du Responsable de temps partiel programme - SHEP programme - Cop. Responsable de Responsable de soutien - SHEP soutien - Cop. Éducateurs pairs et personnel de bureau Le conseil d'administration tanzanien a été établi après la préparation de ce rapport. Figure A. 1. Organigramme 258 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Depuis le début du programme SPW-SHEP en Iringa, 154 éducateurs pairs ont été recrutés en tout, soit 89 Tanzanien(ne)s et 65 d'outre-mer. Il y a maintenant 49 Tanzaniens (30 femmes et 19 hommes) et 23 d'outre-mer (17 femmes et 6 hommes). Les éducateurs pairs étrangers sont principalement britanniques, mais il y en a trois qui viennent de l'Irlande, l'Australie et la Suède. Ces jeunes sont le pivot du programme SHEP en Iringa. Il y en a deux dans chaque école, un(e) étranger/étrangère et un(e) Tanzanien(ne). Or, quelques écoles emploient seulement des Tanzanien(ne)s. Pour être accepté comme éducateur pair, il faut qu'on ait reçu son diplôme de fin des études secondaires. Les jeunes font une demande pour le poste, ils sont convoqués pour des entrevues et ils suivent un cours préparatoire qui dure de six à sept semaines. Les éducateurs pairs d'outre-mer trouvent les 3 500 $US nécessaires pour payer les billets d'avion, l'assurance santé et les frais administratifs du Royaume-Uni, ainsi que les frais du programme en Tanzanie (formation, allocations d'éducateurs pairs, etc.) Personnel Nombre Poste/titre Sexe Temps plein, payé 13 Directeur, 1 H Manageur, 1 H Coordonnateurs, 2 H Coordonnateurs adjoints, 2 H et F Responsables du pro- F gramme, 2 H Coordonnateur du YDC, 1 H Comptable, 1 F Secrétaire, 1 H Assistant de bureau, 1 Temps partiel, payé 4 Comptable à temps par- H tiel, 1 H et F Responsables de soutien Éducateurs pairs Jusqu'à 5 Éducateurs pairs H et F (hormis les éduca- teurs pairs qui reçoi- vent des allocations et indemnités Enseignants-tuteurs 1 to 2 par H et F école 259 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Nombre total d'éducateurs pairs tanzanien(ne)s du SHEP 2000-2003 Tanzanie Tanzanie Tanzanie Outre-mer Outre-mer Outre-mer Année Total Femmes Hommes Total Femmes Hommes Total Femmes Hommes 2000 39 19 20 19 8 il 20 il 9 2001 43 29 14 21 14 7 22 15 7 2002 72 47 25 49 30 19 23 17 6 Total 154 95 59 89 52 37 65 43 22 260 TROISIÈME PARTIE: TANZANIE ANNEXE 3. MATERIEL DU PROGRAMME Auteur Titre AMREF «Know Your Body » [Connaissez votre corps] « Protect Yourself from Sexually Transmitted Infections » [Protégez-vous des infections sexuellement transmissibles] cc Is AIDS an Accident ? » [Le SIDA, s'agit-il d'un accident ?] « The Reason is One » [La raison en est un] besoins des apprenants et en milieu scolaire CHEP sont fondées sur l'évaluation de la situa- sur les besoins des enfants et jeunes. Le tion générale. programme conduit régulièrement des enquêtes KAP et KASH, ainsi que des évaluations des besoins pour découvrir les vrais besoins et problèmes des jeunes en ce qui concerne la SSR. Conduit une formation I Tous les éducateurs pairs ont reçu une 6 continue aux professeurs et formation en éducation par les pairs, qui aux autres prestataires de dure d'habitude entre une et deux se- services. maines. Après la formation initiale, un cours de recyclage est conduit après six mois. Presque tous les éducateurs pairs qui ont été interrogés avaient reçu au moins trois séances de formation. Tout le personnel reçoit une formation, suivie de cours de recyclage et de for- mation supplémentaire. Des locaux sont fournis pour permettre au personnel de se réunir afin de discuter du progrès du programme, et pour se donner des conseils et du soutien. 288 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE Indicateur Réalisation Commentaires P7 Utilise de multiples activités / La plupart des enfants et jeunes de la et stratégies d'apprentis- Zambie manquent d'endroit convenable sage; ces activités et stra- où ils peuvent se rendre pour se divertir. tégies sont participatives. Le CHEP a répondu à ce besoin par la conception des programmes d'« edu- tainment » et de « Games for Life ». La plupart des méthodes d'apprentis- sage utilisées par les éducateurs pairs sont interactives et participatives. Elles com- prennent le théâtre, les débats, les picture codes (illustrations qui servent de point de départ pour une discussion), les jeux de rôles, les discussions de groupe, les quiz, les poèmes, les chansons et les conseils. 8 Fait participer la commu- Atteint en La participation de la communauté aux nauté générale. partie activités du programme est vivement en- couragée. Selon le coordonnateur, la for- mation et modification du comportement se produisent dans la communauté. Les connaissances, attitudes et compé- tences des membres de la communauté (ou le manque de ces atouts) ont des conséquences évidentes sur le compor- tement des enfants et jeunes. La partici- pation de la communauté générale au programme de SSR soutient donc le changement au sein de la communauté. Cependant, le programme en milieu scolaire ne cible pas directement la com- munauté générale, en partie parce que d'autres projets sont spécifiquement centrés sur ce domaine. De plus, d'autres programmes du CHEP ciblent directement les membres de la commu- nauté générale (leaders communau- taires, leaders municipaux, leaders et membres de groupes religieux, etc.) Assure le suivi, la progres- / Il semble qu'il y a une continuité des sion et la continuité des messages transmis. Une grande variété messages. de matériels pédagogiques est offerte aux enfants pour qu'ils puissent conti- nuer à approfondir leurs connaissances. Est placé dans un contexte Non Le VIH/SIDA ne fait pas encore partie du approprié du curriculum de applicable curriculum scolaire de toutes les écoles l'école. de la Zambie; le travail fait par le CHEP est, dans quelques régions, le seul contact qu'ont les enfants avec les infor- mations sur le VIH/SIDA. 289 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires Dure pendant suffisamment I Le programme CHEP global existe depuis de temps pour atteindre les 14 ans. Les objectifs et stratégies ont objectifs du programme. changé au cours des années. De nouveaux groupes cibles ont été intégrés, tels que les orphelins, enfants aux besoins spéciaux en milieu scolaire, mères adolescentes. Ir 2 Est coordonné à un pro- Non L'approche CHEP ne semble pas avoir 12 gramme général de promo- applicable été intégrée au programme général de tion de santé en milieu santé en milieu scolaire. La plupart des scolaire. activités CHEP complètent, à présent, des programmes et initiatives scolaires. l ~ Communique des mes- $ Le matériel pédagogique IEC, d'autres 13 sages dont l'information est matériels et le contenu des ateliers sont correcte et cohérente. constamment mis à jour, développés et adaptés selon les réactions des classes et des résultats des enquêtes et évaluations. A établi un soutien politique $/ Le CHEP collabore activement avec 1 4 à travers un intense plai- d'autres organisations locales, natio- doyer pour surmonter les nales et internationales, et avec des bu- barrières et s'agrandir. reaux gouvernementaux, tels que CINDI (Children in Distress Project), Friends of Street Kids, the Salem Project, Catholic Diocese, la Society for Family Health, le Lions Club, FACT Mutare (Zimbabwe), la Heart and Lung Association of Norway, DHMT, et le National AIDS Council. Dépeint la sexualité hu- I Selon le coordonnateur du programme, 15 maine comme un élément la sexualité est dépeinte comme un sain et normal de la vie et concept qui tient compte de tous les as- n'est pas désobligeante pects de la vie sexuelle d'un individu contre le sexe, la race, (désirs, identité, craintes, antécédents). l'ethnie ou l'orientation Les problèmes liés à la sexualité sont sexuelle. discutés lors des ateliers de formation des éducateurs pairs, ainsi que pendant les autres séances de formation. L'homosexualité est discutée avec les éducateurs pairs pendant leur formation (respect de l'identité sexuelle des autres, droits sexuels et reproductifs). Intègre le suivi et l'évalua- I Le suivi et l'évaluation du programme et de 1 6 tion. son impact sont conduits de façon régulière. Les éducateurs pairs enregistrent leurs acti- vités hebdomadairement; l'unité surveille ses activités trimestriellement (à l'aide du plan de suivi); le CHEP conduit des ateliers d'étude tous les six mois et annuellement. 290 TROISIÈME PARTIE ZAMBIE PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES Organisations et contacts Personnes ressources: Mr. Alick Nyirenda, Directeur exécutif du CHEP Mrs. Evelyn Lumba, Responsable, Child and Youth Unit (unité des enfants et jeunes) Mr. Edward Mupotola, Coordonnateur du programme en milieu scolaire Bureau du CHEP: 8 Diamond Drive Kitwe, Zambia Par la poste: PO. Box 23567 Kitwe, Zambia Tél.: +260-(0)2-229512 Télécopie: +260-(0)2-222723 Téléphone portable : +26096901965 Courrier électronique: chep@zamnet.zm ou alick@zamnet.zm Site Internet : http ://www.chep.org.zm Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été préparé par Anne Salmi, M.A., Education and International Development: Health Promotion. Mme Salmi est une consultante indépendante qui vit et travaille en Zambie (cour- rier électronique: annesalmi@yahoo.com). Il a été dirigé par Michael J. Kelly, M.A., Ph.D., Educational Psychology. M. Kelly a beaucoup travaillé sur la prévention du VIH/SIDA en Zambie et il est maintenant basé à l'University of Zam- bia (courrier électronique : mjkelly@zamnet.zm). Version anglaise éditée par Katie Tripp. Nous remercions tout le personnel du CHEP, en particulier: Mr. Nyirenda Alick, directeur exécutif Mrs. Theresa Simwanza, administratrice du bureau Mrs. Evelyn Lumba, responsable de l'unité, directrice de l'unité des enfants et jeunes Mr. Mupotola Edward, coordonnateur du programme en milieu scolaire Ms. Chileshe Cecilia, responsable sur le terrain du programme en milieu scolaire Douze membres, et la marraine, du club anti-SIDA de la Matete Primary School Quatre éducateurs pairs de la Helen Kaunda Secondary School Quatorze éducateurs pairs bénévoles du CHEP 2 91 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land Baseline Survey, October2001 (enquête de base, octobre 2001) (Numéro de commande: CHEPOI) « Needs Assessment of Adolescent Reproductive H-Copperbelt Province-Zambia » (évalua- tion des besoins de santé reproductive adolescente) (Numéro de commande: CHEP02) Working with Young People : A Guide (travailler avec les jeunes, un guide) (Numéro de commande: CHEP03) Person to Person: Communication in HIV/AIDS Prevention (approches par les pairs en communi- cation sur la prévention du VIH/SIDA) (Numéro de commande: CHEP04) « Peer Education Training Workshop for In-School Youth 2001 » (atelier de formation des édu- cateurs pairs pour la formation de jeunes scolarisés) (Numéro de commande: CHEP05) Peer Education Training Manual (manuel de formation d'éducation par les pairs) (Numéro de commande : CHEP06) Participatory Approaches in HIV/AIDS Community Work: A Facilitator's Guide (approches partici- patives du travail communautaire sur le VIH/SIDA : guide des facilitateurs) (Numéro de commande: CHEP07) « Report on the Annual Participatory Review Meeting » (compte rendu de la réunion partici- pative de bilan annuel) (Numéro de commande: CHEP08) « Annual Participatory Review Workshop, November 1999 » (atelier annuel participatif) (Numéro de commande: CHEP09) « Evaluation of HIV/AIDS Education Through Entertainment (Edutainment Initiative) July 2001 » (évaluation de l'éducation sur le VIH/SIDA par l'éducation par le divertissement, juillet 2001) (Numéro de commande: CHEPIO) « Annual Planning Meeting 2002: Child and Youth Focused Unit » (réunion annuelle de plan- ning, 2002 : unité centrée sur les enfants et jeunes) (Numéro de commande: CHEP1 1) 292 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE Annual Report 2000: Child and Youth Focused Programme (rapport annuel, 2000: programme cen- tré sur les enfants et jeunes) (Numéro de commande: CHEP12) Narrative and Financial Reports for the PeriodJanuary to December 2001 (rapports narratifs et fi- nanciers de janvier jusqu'en décembre 2001) (Numéro de commande: CHEP13) All Against AIDS : Strategies for Hope (tous contre le SIDA: stratégies d'espoir) (Numéro de commande: CHEP14) Brochures: « What Everyone Should Know About STDs » (ce que tout le monde devrait savoir sur les MST) « Prevention, Care, Openness: Community Focused Unit » (prévention, soins, ouverture : unité centrée sur la communauté) « Self Control : Owning Yourself » (maîtrise de soi) « Shyness: No ! They Will Laugh at Me... » (timidité : Non! Ils vont rire de moi.) « Explaining CHEP » (expliquer le CHEP) « Decision and Choice Making » (prise de décision et choix) « Young People First » (les jeunes d'abord) « Young People : A Force for Change » (les jeunes, force de modification) « Games for Life : Fighting Against AIDS the Sportive Way » (jeux pour la vie: lutter contre le SIDA de manière sportive) « Check Your Facts ! » (vérifiez les faits) « Men Against AIDS » (les hommes contre le SIDA) « Self-Awareness, Self-Esteem, Self-Actualisation, Self-Confidence » (conscience de soi, estime de soi, accomplissement, confiance en soi) (Numéro de commande: CHEP15) 293 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 1 : THE SARA COMMUNICATION INITIATIVE (L'INITIATIVE DE COMMUNICATION SARA-SCI) La Sara Communication Initiative (SCI) emploie une approche multimédia dans le contexte plus large de la mobilisation sociale, le plaidoyer et la communication du programme. Lensemble actuel consiste en un film animé, une bande dessinée, un guide d'emploi, un dépliant, une af- fiche et une série radiodiffusée portant sur un personnage qui s'appelle « Sara ». Cette campagne multimédia cherche à traiter de la discrimination contre les femmes en ce qui concerne leur accès à l'éducation, la santé et les services sociaux, et à améliorer le développement des compétences psychosociales des filles. Avant la création de la SCI, une évaluation des besoins a été conduite dans les régions de l'est et du sud de l'Afrique. On a trouvé plusieurs problèmes auxquels les adolescentes faisaient face. Le but général de la SCI est de défendre les droits des enfants et soutenir leur exécution et accomplissement, avec un effort spécial s'adressant aux adolescentes des régions orientales et méridionales de l'Afrique, et des autres régions de l'Afrique noire, où les matériels pédagogiques ont été jugés d'être acceptables et appropriés. Les objectifs principaux de la SCI sont de * soutenir le plaidoyer visant la diminution des disparités actuelles, * soutenir les processus de mobilisation sociale des filles, * soutenir le développement d'un symbole positif et un modèle dynamique pour les filles, * communiquer des messages spécifiques sur - les droits - l'éducation et - la santé et la nutrition. Les thèmes et droits soulignés dans la série de sept épisodes sont * The Special Gift: sur l'effort des filles de rester à l'école et sur leur droit à l'éducation et à une ambiance non discriminatoire; * Sara Saves Her Friend : sur le harcèlement sexuel et le VIH/SIDA ; le droit à la protection contre l'exploitation sexuelle, l'enlèvement et la violence ; et le droit à la santé et à l'éducation; * Daughter of a Lioness: à propos de la mutilation génitale féminine et le droit à la santé et à la protection contre des pratiques traditionnelles qui sont nuisibles; * The Trap: sur les « sugar daddies » (hommes qui exploitent les jeunes filles), le VIH/SIDA et le droit à la protection contre l'exploitation et l'abus sexuels; * Choices: sur la grossesse adolescente et l'éducation continue, des relations adolescentes posi- tives, éviter le VIH/SIDA et le droit à l'éducation et à la santé; * Who is the Thief ? sur le travail domestique des enfants, le droit à la protection contre le tra- vail nuisible qui exploite, et le droit à l'éducation ; et * The Empty Compound: rompre le silence à propos du VIH/SIDA, soins des orphelins, le droit à la vie et à la survie et au développement maximaux. 294 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE ANNEXE 2: PLAN DE SUIVI Composantes du programme Indicateurs d'exécution Source des informations Fréquence Plaidoyer Nombre d'écoles mettant en Dossiers du projet sco- Trimestriel- oeuvre la SSR et l'éducation sur laire lement le VIH/SIDA Nombre de communautés qui Dossiers des éducateurs participent aux activités de pré- pairs vention pour la jeunesse Formation Nombre d'éducateurs pairs qui Dossiers du projet sco- Mensuelle- ont reçu la formation et qui sont laire ment actifs Nombre de marraines et par- École rains qui ont reçu la formation et qui sont actifs Activités d'édu- Nombre et genre d'activités in- Dossiers du projet sco- Mensuelle- cation par les formelles mises en oeuvre laire ment pairs Nombre et genre d'activités for- melles mises en oeuvre Nombre de groupes cibles at- teints (hommes et femmes) et genre d'activité Nombre et genre de supports pédagogiques IEC distribués Organisation Nombre de jeunes envoyés aux Dossiers des coins Mensuelle- d'autres ser- cliniques des écoles et coins « youth-friendly » ment vices (VCT, STI, c< youth-friendly » (c< amis des traitement, pré- jeunes ») servatifs) Nombre de jeunes soignés pour Dossiers des cliniques les IST Nombre de jeunes conseillés sur Dossiers du projet sco- les pratiques sexuelles à laire moindre risque Nombre de jeunes qui reçoivent des préservatifs Nombre de jeunes conseillés sur l'abus sexuel/la violence ou qui sont envoyés à l'unité de sou- tien aux victimes (gérée par la police) 295 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 3: ETAPES D'UNE REUNION PARTICIPATIVE DE BILAN ANNUEL Performances antérieures > Revoir les buts, objectifs, stratégies, activités, etc., de l'organisation. Qu'est-ce qui a marché et qu'est-ce qui n'a pas marché, et pourquoi ? Évaluation Analyse c< SWOT » > Analyser les forces, faiblesses, perspectives et menaces (SWOT-strengths, weaknesses, opportunities, threats) ; réorienter de manière appropriée. Identification et > Quels sont les problèmes que nous aimerions isolement du problème résoudre ? Il faut préciser. Identification et > Qui sont les bénéficiaires des programmes ? planification du Où sont-ils ? Comment peut-on les atteindre groupe cible et quand ? Etc. ou bénéficiaire Problèmes de viabilité > À quel degré les programmes seront-ils viables ? Développement > Développer les objectifs, activités, indicateurs, logique du cadre rôles, responsabilités, etc. Gestion du temps > Développer des projets détaillés pour les et plans de travail résultats des activités qui indiquent quand chaque activité aura lieu. Budget > Combien est-ce que cela va coûter ? N'oubliez pas de préparer un budget pour tout article, même votre crayon. 296 PPAZ, FLMZ, et RFSU: Projet de Santé Reproductive des Adolescents de Kafue (KARHP), l'Education par les pairs par le biais des Clubs d'Education à la Vie Familiale PARTIE A: DESCRIPTION DU PROGRAMME Raison d'être et historique du programme En 1995, le gouvernement de la Zambie, à l'aide du financement reçu de la part de la SIDA (Swe- dish International Development Authority), a développé le Kafue Adolescent Reproductive Health Project (KARHP-Projet de santé reproductive des adolescents de Kafue). Le district de Kafue a été choisi par le Central Board of Health' (CBoH-conseil central de la santé) zambien parce qu il contient des zones urbaines et rurales qui manquent des programmes d'éducation en santé sexuelle et reproductive (SSR). C'est aussi une région à haut risque pour le VIH/SIDA et les autres infections sexuellement transmissibles (IST) parce que le district se trouve sur l'au- toroute qui mène au Zimbabwe et en Afrique du Sud. 1. Le conseil central de la santé est un corps administratif national technique qui est responsable de la fourniture et du développement généraux des services de santé. 297 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA On croit que l'éducation par les En 1996, la Planned Parenthood Association of Zambia (PPAZ-asso- pairs offre la possibilité ciation zambienne de planning familial), le Family Life Movement of Zam- d'influencer les normes sociales; bia (FLMZ), la Young Women's Christian Association (UCJF-Union c'est aussi une façon d'enseigner chrétienne de jeunes filles) et la Swedish Association for Sexuality Educa- les compétences qui sont tion (RFSU) ont conduit une évaluation des besoins. Le but principal de nécessaires à la prévention et cette évaluation était de connaître les attitudes et comportements des ado- réduction du risque du VIH/SIDA, lescents envers la SSR, et de trouver les facteurs qui influencent ces com- des IST, des grossesses portements dans le district de Kafue. Il a examiné aussi les installations de adolescentes et de l'abus de santé et d'éducation qui étaient disponibles aux adolescents. Les résultats drogues. de l'évaluation des besoins ont été utilisés pour développer la structure et Coordonnateur du programme les matériels du projet, et un coordonnateur du projet a été nommé pour diriger la gestion quotidienne du projet. Le projet a commencé en 1997 dans sept communautés et neuf écoles (deux écoles primaires, cinq écoles de base et deux écoles secondaires) et il ciblait 10 700 ado- lescents scolarisés. Le point central du programme était les clubs d'éducation à la vie familiale (EVF) dans les écoles. Dans ces clubs, les éducateurs pairs étaient responsables de la diffusion aux adolescents de messages relatifs à leur SSR, ce qui se faisait de diverses manières. Vers la fin de 1998, deux cliniques « youth-friendly » (adaptées aux jeunes) ont été établies, et deux autres ont été mises en opération avant la fin de 1999. Malgré les réunions tenues avec les leaders communautaires et les directeurs des écoles à pro- pos du plaidoyer, le programme a rencontré un peu de résistance de la part des membres de la communauté. Leur plainte principale était qu'ils croyaient que les jeunes ne devraient pas par- ler du sexe. Pour répondre à cette situation, on a encouragé les membres de la communauté de s'intégrer au KARHP; ils y participent maintenant activement et ils soutiennent volontiers les clubs; de plus, ils participent à l'organisation des événements communautaires. Les activités théâtrales et les En 2000, l'University of Zambia et l'Institute of Economic and Social conseils sont importants parce Research ont conduit une évaluation. Par conséquent, on a obtenu du fi- qu'ils sont liés à des situations nancement supplémentaire de la part de la SIDA, et le programme a été tirées de la vie réelle. Les agrandi pour couvrir 45 (75 %) des écoles publiques, 16 cliniques de santé conférences et exposés sont et 14 communautés. moins efficaces parce que les En avril 2002, le programme a été intégré aux bureaux (au niveau du adolescents les trouvent district) du Ministère de la santé, du Ministère de l'éducation et du Ministère ennuyeux. du développement communautaire et social; le soutien des ONG fonda- Éducateur pair trices et le financement de la SIDA ont été retirés. Vue d'ensemble du programme But Transmettre des informations et des services liés à la SSR aux jeunes scolarisés, âgés de 10 à 24 ans, dans le district de Kafue par le développement des collaborations entre les organisations qui y participent (PPAZ, FLMZ et RFSU). Objectifs Les objectifs du programme sont de * promouvoir l'accès des jeunes aux informations et services liés à la SSR; * augmenter la participation des parents et aînés en vue d'autonomiser les adolescents à adop- ter un comportement sexuel et reproductif qui est sain 298 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE * encourager un changement de comportement positif; * fournir aux adolescents scolarisés les connaissances et compétences nécessaires pour négo- cier et pratiquer des comportements sexuels à moindre risque * réduire les risques associés à l'influence négative des pairs ; et * aider les jeunes à développer des attitudes positives envers la valeur des individus-surtout leur propre valeur. 996_ * Évaluation des besoins conduite dans le district de Kafue * Subvention décernée par la SIDA pour une durée de trois ans * Programme conçu et matériels pédagogiques développés pour répondre aux résultats de l'évaluation des besoins * Coordonnateur du KARHP nommé * Réunion avec leaders communautaires et directeurs des écoles * Formation en SSR donnée au groupe local principal * Choix et formation des instructeurs conduit par le groupe principal * Choix et formation des éducateurs pairs * Clubs EVF lancés dans neuf écoles du district de Kafue *Deux ate cliniques de santé sont adaptées aux jeunes * hroain et sfo ation des d ristribuurus cmunauté paires * Deux Po raes agin oures de santé sont adaptées aux jeunes Choraion et form bliation des dsrbteravailleunsd autéaqireaslln ane aservixe det foratint adapts pareteie jeducaos(arneesnsqioetl écoles dans le district de Kafue * Matériels pédagogiques IEC créés 199 Les ONG retirent graduellement leur soutien e Le programme est placé sous l'égide du Ministère de la santé, du Ministère de l'éducation et du Ministère du développement communautaire et social Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 2 99 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Groupes cibles Groupe cible primaire Au début, le groupe cible primaire était constitué de 10 700 adolescents et jeunes, âgés de 10 à 24 ans, dans neuf écoles (deux écoles primaires, cinq écoles de base et deux écoles secondaires) dans le district de Kafue. Depuis 2000, on a amplifié le programme pour Lesrgarnses fctilleés foparent. atteindre 45 écoles (19 écoles primaires, 25 écoles de base et 4 écoles se- C'est bon d'avoir des activités condaires), mais le nombre de jeunes qui sont maintenant ciblés n'est pas distinctes, parce qu'elles aident connu. N'importe quel jeune de 10 à 24 ans peut participer aux clubs EVF, les filles à développer leur pourvu qu'il/elle soit scolarisé(e). confiance en soi et leur sensibilisation. Groupe cible secondaire Le programme cible directement les parents et prestataires des soins, qui sont formés pour améliorer l'accès aux informations et les services liés à la SSR. Champ d'action Le programme a commencé dans les écoles du district, où il est basé. Il a commencé plus tard à fonctionner dans les cliniques et la communauté. Le district de Kafue se trouve approximativement à 45km au sud de la capitale, Lusaka. C'est une région d'une grande diversité géographique, mais elle est principalement rurale. La ville se trouve sur le corridor de transit formé par la Great North Road et la voie ferrée, qui longent la rivière Kafue et les collines de l'est. Durée du programme La durée moyenne de participation au club EVF est de deux ans et demi; la durée maximale est de huit ans. Les activités des clubs EVF en milieu scolaire se poursuivent, une fois par se- maine, tout le long de l'année scolaire. Il n'y a pas de réunions pendant les vacances scolaires. Durant les vacances scolaires, différentes activités sont organisées, tels que des pique-niques édu- catifs et la formation. Les activités cliniques (services de santé adaptés aux jeunes) sont dispo- Les problèmes auxquels les nibles aux jeunes pendant toute l'année. Les activités communautaires se adolescents font face peuvent déroulent pendant toute l'année. être complexes. Une structure de Buts du programme soutien forte est importante pourBusdprgam les éducateurs pairs puissent Le coordonnateur du programme a classé les buts du programme, comme que l'ate. il est indiqué dans la figure 2. Le changement du comportement était vu comme le but le plus important parce que c'est par la modification du com- Coordonnateur du programme portement que les autres buts sont réalisés. Approches Lapproche principale utilisée par le KARHP emploie les pairs, les parents et les prestataires (PPP- peer, parent, provider): les clubs EVF et les groupes de soutien communautaires offrent aux pairs l'occasion d'apprendre les uns des autres. Le Parent Elder Education Program (PEEP) en- courage les parents et enfants à discuter des problèmes de SSR dans la communauté; les ser- vices de santé adaptés aux jeunes et les distributeurs de préservatifs permettent aux prestataires des soins de santé de comprendre les besoins des jeunes relatifs à la SSR. Diverses approches sont utilisées à chaque endroit où le programme est en place. Il s'est avéré impossible de classer les approches selon leur importance, car toutes les approches étaient vues 300 TROISIÈME PARTIE ZAMBIE Prévention du VIH/SIDA et changement de comportement Encouragement du comportement sexuel sain Prévention de la grossesse et prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST) et des IST Promotion de la communication entre parents et enfants Abstinence (le seul comportement encouragé pour les élèves d'école primaire) Figure 2. Buts du programme classés selon leur importance par le coordonnateur du programme Approches en milieu scolaire Changement de comportement et aptitudes à la vie quotidienne Éducation par les pairs Développement de l'autosuffisance et l'estime de soi Comportement moral Accès aux informations relatives à la SSR Respect des droits de l'individu SexualitéN/IH/SIDA/MST Approches communautaires Approches cliniques Promotion du dialogue Accès aux services de SSR entre parents et enfants Accès aux informations relatives Comportement moral à la SSR Développement de l'autosuffisance Comportement moral et l'estime de soi Respect des droits de l'individu Compétences en communication SexualitéNIH/SIDA/MST Accès aux informations relatives à la SSR Respect des droits de l'individu Figure 3. Approches du programme 301 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA comme importantes. Néanmoins, en milieu scolaire, l'éducation par les pairs était citée comme une des façons les plus efficaces de réaliser les buts du programme parce qu'on croit que les ado- lescents scolarisés sont facilement influencés par leurs pairs et leur environnement. Grâce à l'uti- lisation des éducateurs pairs comme modèles positifs, il y a une plus grande chance que les adolescents changeront leurs comportements, auront des comportements sexuels à moindre risque et apprendront davantage sur la SSR. Le rôle principal des cliniques est de fournir des services et des informations. Nous discutons des problèmes Activités qui sont soulevés par les Les activités du KARHP sont présentées dans la figure 4. Les éducateurs adolescents dans les clubs. Nous pairs pensaient que les conseils individuels les pièces, les sketches et les couvrir lessuite des pjets a l p jeux de rôles et les poèmes étaient les activités les plus efficaces. Ces ac- tivités étaient considérées les plus bénéfiques parce qu'elles étaient tirées adolescents s'intéressent, de la vie réelle il était donc possible d'employer un langage compréhen- Marraine sible de tous les jours. Discussions de groupe Matériels imprimés (plaquettes, brochures, bulletins, etc.) Exposés Chansons et poèmes Jeux Pièces, sketches et pièces Sports (par exemple, le football pour pères et fils) Spectacles de marionnettes . Distribution des préservatifs Conseils individuels j Filmset vidéos Figure 4. Activités du programme (non classées) 302 TROISIÈME PARTIE ZAMBIE Composantes Le programme est constitué de quatre composantes principales 1. des clubs EVF en milieu scolaire, offrant l'éducation et les conseils par les pairs, sous la sur- veillance des marraines et parrains; 2. des parent-elder educators (parents et aînés qui jouent le rôle d'enseignant) pour favoriser la communication entre parents et enfants; 3. des services adaptés aux jeunes dans les cliniques; et 4. la distribution de contraceptifs et la diffusion des informations sur le planning familial, au niveau communautaire. Clubs EVF Au cours du trimestre, chacune des écoles du programme tient des ré- De plus en plus de membres de unions du club EVF ces réunions ont lieu une fois par semaine, après la communauté sont conscients les heures de classe. Les clubs sont organisés et dirigés par les éduca- de l'objectif du projet. Une mère a teurs et conseillers pairs, qui sont sous la surveillance des marraines déclaré qu'elle veut maintenant et parrains. Le club se réunit dans une salle de classe, et les réunions voir son enfant porter un durent entre une et deux heures. Chaque semaine, un sujet différent préservatif, plutôt que de le voir lié à la SSR est discuté. Ces sujets sont présentés dans la partie portant porté dans un cercueil. sur les « Matériel du groupe cible », à la fin de ce chapitre. Marraine Chaque semaine, diverses activités sont utilisées pour promouvoir les approches du programme (par exemple, une discussion sur le res- pect des droits de l'individu et sur le comportement moral). On encourage les jeunes à suggé- rer les sujets dont ils discuteront dans les réunions à venir. Les élèves qui veulent des conseils individuels peuvent parler aux éducateurs pairs qualifiés. Ces derniers les emmèneront dans une autre salle de classe, à une clinique proche ou à un autre endroit où ils pourront parler de leurs problèmes en privé. Si besoin est, les éducateurs pairs peuvent envoyer les jeunes aux cliniques pour recevoir des soins médicaux. Ils remplissent une fiche pour expliquer le problème. En cas d'abus sexuel, et si l'adolescent donne son accord, la marraine ou le parrain est informé. Le/la patient(e) est ensuite envoyé(e) au KARHP, à la UCJF ou à l'unité policière qui s'occupe du soutien des victimes. David a 12 ans et il participe au club EVF de son école depuis trois mois. Il vient de déménager à Kafue d'un autre district, où il ne participait pas au club EVF. Aujourd'hui, il est allé au club EVF après les cours. Le thème de la réunion était les relations personnelles et la fréquentation. L'éducateur pair a commencé par un bref exposé. Il a déclaré que, même si deux personnes s'aiment, elles devraient attendre jusqu'àu mariage avant d'avoir des rapports sexuels. Il a dit que, si on a des rapports sexuels avant de se marier, on peut tom- ber enceinte, ou être infecté par le VIH ou une autre MST. À la fin de l'exposé, on a encouragé les adolescents à poser des questions. L'éducateur pair a ensuite demandé aux adolescents de se diviser en groupes. Il leur a de- mandé de créer un bref jeu de rôle à propos d'un couple. Il a expliqué que le jeu de rôle devait montrer ce qu'il faut faire si un garçon veut coucher avec une fille, mais elle ne veut pas. Les groupes ont pris le temps nécessaire pour préparer leurs jeux de rôles, qu'ils ont interprétés de- vant le reste du club. L'éducateur pair a ensuite mené une courte discussion finale sur les pro- blèmes qui avaient été soulevés par les jeux de rôles. 303 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA L'intégration du programme Éducateurs et conseillers pairs. Il y a entre 5 et 15 éducateurs pairs dans PEEP aux activités KARHP a chaque école. Leur tâche principale est de diriger les clubs EVF Mais ils mené à plus d'approbation, de la participent aussi aux activités d'« outreach » (recherche d'individus qui bé- part de la communauté, du néficieraient du soutien) communautaire, par exemple, des campagnes de concept de l'éducation à la santé porte-à-porte ou des pièces des activités de clinique « youth-friendly » sexuelle et reproductive. (adaptées aux jeunes) ; l'organisation des événements communautaires (par Coordonnateur du programme exemple, la journée mondiale du SIDA); des expositions pour l'école en- tière; des conversations individuelles avec les élèves qui ne sont pas membres du club et des activités tenues après le trimestre (par exemple, des pique-niques ou des événements sportifs). Surveillants mar-raines et par-ains. Dans chaque école, deux marraines ou parrains sont nom- més pour participer à la direction du club EVF Les marraines et/ou parrains se réunissent avec les éducateurs et conseillers pairs une fois par semaine, après les heures de classe, dans une salle de classe. Ils travaillent ensemble pour planifier l'agenda de la prochaine réunion du club et pour partager de nouvelles idées et informations. Ces séances avec leurs surveillants donnent aux édu- cateurs et conseillers pairs un mécanisme de feed-back qui leur permet de discuter des nouveaux développements du club, et comment y réagir. Bien que le rôle principal des marraines et parrains soit d'offrir de l'aide et du soutien aux éducateurs pairs, ils jouent d'autres rôles: * La préparation des comptes-rendus trimestriels sur les activités du club. * La recherche des matériels et informations supplémentaires qui sont nécessaires au fonc- tionnement des clubs ces matériels sont disponibles auprès du bureau du KARHP, de la PPAZ, du FLMZ et du bureau du District Education Officer. Il y a aussi un « point central » de VIH/SIDA dans chaque zone2 du district, qui leur fournit des informations récentes sur le VIHISIDA. * La sensibilisation des parents et de la communauté sur les clubs EVF Une approche que les marraines et parrains utilisent pour ce faire est la présentation de courts exposés lors des ré- unions entre parents et enseignants. En parlant du programme, de ses buts, ses objectifs et ses activités, les membres de la communauté sont plus conscients de ce que leurs enfants ap- prennent, et ils comprennent pourquoi le programme est important. * La formation des futurs parrains et marraines (quelques marraines et parrains sont choisis et formés pour instruire les instructeurs). * La formation des éducateurs et conseillers pairs. Les marraines et parrains se réunissent aussi avec leurs homologues du district, et avec le co- ordonnateur du KARHP, au bureau central du KARHP Ils discutent des problèmes qu'ils ont ren- contrés et ils échangent leurs expériences. Quand le programme était nouveau, les réunions avaient lieu une fois par mois. Une fois que le programme était bien établi et tout se déroulait bien, les réunions ont commencé à être tenues trimestriellement. Parent-Elder Educators Le PEEP (Parent Elder Education Program) fournit aux parents, aux aînés et aux leaders com- munautaires et religieux des connaissances et compétences relatives à la SSR qui facilitent la com- munication positive entre les parents et leurs enfants. Cette composante est essentielle au KARHP parce qu'elle aide les parents à examiner leurs valeurs et attitudes envers les problèmes concernant la sexualité, les IST et le VIH ils sont donc plus à l'aise pour discuter de ces pro- 2. Chaque district est divisé en plusieurs zones. 304 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE blèmes avec leurs enfants. Le PEEP soutient et complète les informations relatives à la EVF et à la SSR qui sont données aux jeunes par les autres composantes du projet. Les parent-elder educators (parents et aînés qui jouent le rôle d'enseignant) organisent des ré- unions communautaires, des campagnes de porte-à-porte hebdomadaires, des réunions religieuses et des réunions mensuelles de la PTA (Parent-Teacher Association-association parents-ensei- gnants), où ils parlent du programme, des sujets liés à la SSR et de l'importance de la commu- nication entre les parents et les enfants. À l'aide d'une fiche, ils envoient des gens qui ont besoin de soins médicaux aux cliniques de santé. Les parent-elder educators expliquent aux parents et à la communauté que le but du programme est d'aider les jeunes à apprendre d'importantes com- pétences qui les aideront à se protéger contre le VIH/SIDA, les IST et les grossesses non dési- rées. Services adaptés aux jeunes Une composante importante du programme est l'établissement des ser- Au début, à cause des tabous de vices « youth-friendly » (adaptés aux jeunes) dans les cliniques de la communauté, les parents santé du district. Un des rôles principaux des cliniques est d'offrir l'ac- n'étaient pas très disposés à cès aux préservatifs et aux autres contraceptifs. En plus des services de parler de manière ouverte avec planning familial, tel que le test de grossesse, les cliniques offrent des leurs enfants des sujets liés au tests de MST et de VIH. sexe. Après une campagne de Certains membres du personnel de la clinique ont reçu une forma- plaidoyer auprès de la tion qui les prépare spécifiquement pour soigner les adolescents. Ce per- communauté, on connaissait sonnel a aussi été formé pour donner des exposés sur des sujets liés à mieux le programme et la honte la SSR (par exemple, la contraception). associée au VIH a diminué. Quand les jeunes vont aux cliniques, ils sont envoyés d'abord aux Coordonnateur du programme « youth-friendly corners » (coins accueillants aux jeunes), où les édu- cateurs et conseillers pairs peuvent leur parler de leurs problèmes et leur donner des conseils. Le jeune et le conseiller pair se rendent ensuite chez l'infirmière ou un autre travailleur de santé. Les éducateurs et conseillers pairs travaillent d'habitude trois fois par se- maine dans ces cliniques. Distributeurs communautaires Les distributeurs communautaires (CBD) sont des jeunes qui reçoivent À cause du manque de une formation qui les prépare à diffuser des messages sur la SSR, le plan- préservatifs et du nombre ning familial et les méthodes de contraception. Le but principal de cette insuffisant de distributeurs composante du programme est de réduire le taux de grossesses non dé- communautaires qualifiés dans sirées, d'infection par le VIH, d'IST, de mariage précoce et de compor- les zones rurales, il y a des tements sexuels à risque. jeunes qui n'obtiendront pas les Les CBD offrent des services aux jeunes (scolarisés et non scolarisés) services dont ils ont besoin. dans les communautés. Ils travaillent de près avec les cliniques locales Coordonnateur du programme qui fournissent les matériels nécessaires (préservatifs, contraceptifs). De plus, les CBD envoient les clients qui ont besoin de soins médicaux à la clinique la plus proche. Cette approche à la fourniture des services a été recommandée pour répondre aux limitations du réseau de service basé en clinique: manque de personnel qualifié, manque de contraceptifs, couverture insuffisante de la population rurale, et un préjugé contre la réponse aux besoins des adolescents en ce qui concerne la SSR. 305 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins En 1996, une évaluation des besoins a été conduite dans le district de Kafue pour recueillir des données sur le comportement sexuel des jeunes et sur les facteurs qui ont un effet sur, et in- fluencent, leur comportement. Lévaluation des besoins visait également l'évaluation des instal- lations d'éducation, récréation et santé, ainsi que d'autres installations sociales qui sont disponibles aux jeunes dans leurs communautés. Lévaluation des besoins s'est déroulée ainsi: * Elle a été conduite au cours d'une période de trois semaines (du 29 octobre jusqu'au 19 no- vembre 1996) par une équipe de professionnels de la PPAZ, du FLMZ, de la RFSU et de l'UCJF qui connaissaient bien le district de Kafue et ses communautés. * Des données ont été recueillies sur les connaissances relatives au VIH/SIDA et aux MST/IST, aux attitudes envers les relations personnelles et le sexe, aux comportements et pratiques sexuels et au comportement relatif à la recherche des services de santé. * Les données ont été recueillies par des entrevues individuelles, des groupes de discussion et par l'observation des endroits où les jeunes se réunissent. * Au total, 70 personnes (y compris les jeunes, les enseignants, le personnel de santé et les lea- ders communautaires) ont participé à l'évaluation. Les résultats principaux ont révélé que la pauvreté était l'un des risques Il a été Intéressant de " nauté générale. lutte contre le VIH/SIDA exige la partici- pation, l'éducation et la collaboration de la communauté entière. Il a réussi à ce faire par le plaidoyer et la collaboration entre les différents secteurs et institu- tions de la société. 9 Assure le suivi, la progres- Atteint en Le programme suit un curriculum éduca- sion et la continuité des partie tif sur la SSR. Mais, parce que le même messages. programme est suivi chaque année, il est peut-être difficile d'aborder les pro- blèmes en profondeur ou de développer les connaissances et messages qui ont déjà été transmis. Les matériels pédagogiques ne ciblent pas des tranches d'âge spécifiques. On doute donc de la possibilité que les mes- sages deviennent plus complexes selon le développement des jeunes. I O" Est placé dans un contexte Non À présent, le curriculum scolaire n'offre J approprié du curriculum de applicable pas d'enseignement aux jeunes sur les l'école. sujets relatifs au VIH/SIDA. Le KARHP est donc leur seule source d'éducation sur le VIH/SIDA. 316 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE Indicateur Réalisation Commentaires Dure pendant suffisamment Atteint en Le même curriculum éducatif est utilisé de temps pour atteindre les partie pour toutes les tranches d'âge; on craint objectifs du programme. donc qu'il y ait des enfants qui ne partici- peront pas aux clubs régulièrement et qu'ils oublieront les compétences et connaissances qu'ils ont acquises. L'évaluation montre qu'il y a eu des changements visibles en ce qui concerne le comportement sexuel des jeunes qui ont été touchés par le programme. Les activités du programme ont été in- tégrées aux bureaux gouvernementaux, ce qui contribue à la continuité des pro- grammes, même si les ONG ont retiré leur soutien. I Est coordonné à un pro- Non Il n'y a pas, à présent, de programme de 12 L gramme général de promo- applicable promotion de santé qui puisse collaborer tion de santé en milieu avec le KARHP. scolaire. Communique des messages $/ Les jeunes, à l'aide des personnes res- I13 dont l'information est cor- sources de la PPAZ, du FLMZ et de la recte et cohérente. RFSU, ont conçu et développé des dé- pliants d'IEC pour le KARHP. Cinq dé- pliants sur des sujets variés relatifs aux soucis et problèmes des jeunes ont été produits et pré-testés. Tous les matériels pédagogiques développés par le KARHP (dépliants) ont été envoyés au comité d'IEC/Zambia Information Services pour avoir leur approbation. Les autres maté- riels pédagogiques utilisés par le KARHP sont corrects et cohérents parce que les sources principales des informations sont basées sur des matériels qui ont été développés par le Ministère de la santé, le CBoH, I'UNFPA, la Society for Family Health, la PPAZ, le FLMZ et la RFSU. De nouveaux matériels pédagogiques ont été développés récemment pour ré- pondre aux besoins des groupes cibles. 1 4 A établi un soutien politique tl Le plaidoyer a été un élément important i 'I à travers un intense plai- de ce programme. Le gouvernement et la doyer pour surmonter les communauté y ont participé depuis le barrières et s'agrandir. début, ce qui lui permet d'évoluer et croître. 317 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires Dépeint la sexualité hu- / La sexualité a été dépeinte comme une 15 J maine comme un élément normale partie de la vie humaine, qui sain et normal de la vie et commence durant les tendres années et n'est pas désobligeante continue tout au long de la vie. contre le sexe, la race, l'eth- Le programme cible les jeunes, sans nie ou l'orientation sexuelle. égard à leur sexe ou ethnie. Le curriculum éducatif de la formation et des clubs EVF traite, et discute, les problèmes associés aux orientations sexuelles différentes, telles que l'homo- sexualité. I 6 Intègre le suivi et l'évalua- / Il faut qu'un programme efficace suive tion. les besoins et risques changeants de son groupe cible pour se modifier en consé- quence. Le programme a réussi à ce faire par des réunions qui ont été tenues pour discuter des problèmes et trouver des solutions. Le KARHP manquait d'évaluation conti- nue. Il n'a été évalué qu'une fois par des évaluateurs externes, et il n'y a pas eu d'évaluation à la fin du projet. PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES Organisations et contacts Kafue Adolescent Reproductive Health Project (KARHP) Francis Joseph Phiri, project coordinator PO. Box 360254 Kafue, Zambia Téléphone portable: +260 97 78 36 13 Courrier électronique : kafyth@zamnet.zm 318 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE Family Life Movement of Zambia (FLMZ) Le FLMZ est une ONG bénévole sans affiliation religieuse ou politique, qui a été fondée en 1981. Il dispose de quatre bureaux provinciaux qui opèrent dans les provinces de Choma, Copper- belt, Monze et Lusaka. Le FLMZ a également des bureaux affiliés dans toutes les provinces du pays. Lobjectif principal du FLMZ est de promouvoir une vie familiale qui est saine et heureuse, par le biais des services qu'il offre aux communautés. Mr. Raymond Muchindo, acting executive director PO. Box 37644 Lusaka, Zambia Tél. :+260 1 221898 Télécopie: +260 1 221898 Courrier électronique: flmz@zamnet.zm Planned Parenthood Association of Zambia (PPAZ) La PPAZ (association zambienne de planning familial) est une ONG bénévole, non discrimina- toire, non politique à but non lucratif qui est à l'avant-garde des organisations de planning fa- milial de la Zambie; elle a été créée et enregistrée en 1972. Elle reçoit la plupart de son financement pour ses activités de la part de l'IPPF (International Planned Parenthood Federa- tion-fédération internationale pour le planning familial). La PPAZ est en place dans toutes les neuf provinces de la Zambie, et c'est la plus grande ONG qui offre des services de planning fa- milial et de SSR dans les zones urbaines et rurales du pays. La PPAZ exécute des projets visant à traiter les problèmes de SSR de la Zambie: Family Health Promotion Project (projet de promotion à la santé familiale) ; autonomisation des femmes; le pro- jet FLE ; le Community-Based Distribution Project (projet de distribution communautaire) ; le Family Planning Centres/Family Health Project (projet de centres de planning familial/santé fa- miliale); participation des hommes au planning familial ; le projet intégré (Integrated Project) et le KARHP Mr. Godfrey Musonda, executive director PO. Box 32221 Lusaka, Zambia Tél. : +260 1 228178; +260 1 228198 Télécopie: +260 1 228165 Courrier électronique : ppaz@zamnet.zm Site Internet : www.ppaz.zm Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été préparé par Anne Salmi, M.A., Education and International Development: Health Promotion. Anne est une consultante indépendante qui vit et travaille en Zambie (courrier élec- tronique : annesalmi@yahoo.com). Michael J. Kelly, M.A., Ph.D., Educational Psychology, a dirigé la rédaction du rapport. M. Kelly a beaucoup travaillé sur la prévention du VIH/SIDA en Zambie et il est maintenant basé à l'University of Zambia (courrier électronique : mjkelly@zamnet.zm). Version anglaise éditée par Katie Tripp et Helen Bafios Smith. 3 1 9 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Nous sommes reconnaissants du soutien des membres suivants du district de Kafue, qui ont fourni la grande partie de l'information contenue dans ce rapport Godfrey Musonda-directeur en chef, PPAZ R.D. Muchindu-directeur exécutif par intérim, FLMZ Francis Phiri-coordonnateur du projet Neuf éducateurs pairs et conseillers de la Naboye Secondary School, Kafue Douze marraines et parrains des clubs EVF de plusieurs écoles de Kafue (Nakatete Basic School [2], Mutendere Basic School [3], Nangongwe Basic School [1], Kasenje Basic School [3], Solo- boni School [2], et Kafue Day Secondary School [1]) Paul K. Chinyama- parent-elder educator, et instructeur (qui a organisé les groupes de discus- sion et la visite à la Kafue Day Secondary School) Le directeur, la marraine, les éducateurs et conseillers pairs, et d'autres étudiants de la Kafue Day Secondary School Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land « What's Up Kafue ? An Assessment of the Livelihood, Sexual Health and Needs of Young People in Kafue District » (évaluation des moyens d'existence, de la santé sexuelle et des besoins des jeunes du district de Kafue) (Numéro de commande: KARHPO1) Family Life Education : A Manual for Parent Educators (manuel pour éducateurs parents) (Numéro de commande: KARHP02) Family Life Education : A Curriculumfor Teachers and Trainers (curriculum éducatif pour ensei- gnants et formateurs) (Numéro de commande: KARHP03) « In School Training for Peer Education Programme (PEP) 2002 » (formation en milieu scolaire pour le programme d'éducation par les pairs) (Numéro de commande: KARHP04) « Training of Trainers Workshop 1999 » (atelier de formation de formateurs) (Numéro de commande KARHP05) Facilitator's Guide to Participatory Practice in HIVIAIDS Work : Gender and Sexuality in Young Men's Lives (guide de facilitateur pour la pratique participative sur le travail sur le VIHISIDA, la sexua- lité et les relations entre les deux sexes, dans les vies des jeunes hommes) (Numéro de commande: KARHP06) « National Workshop: Youth Empowerment » (atelier national: autonomisation des jeunes) (Numéro de commande: KARHP07) 320 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE « Documentation and Evaluation of the Kafue Adolescent Reproductive Health Project, August 2000 » (documentation et évaluation du KARHP) (Numéro de commande: KARHP08) Annual Report 2000 (rapport annuel) (Numéro de commande: KARHP09) « Report on the Training of Teachers in Family Life Education and Sexual Reproductive Health » (rapport sur la formation des enseignants sur l'éducation à la vie familiale et sur la santé sexuelle et reproductive) (Numéro de commande: KARHP10) « Report on the Parliamentarians' Advocay Workshop, November 1999 » (rapport sur l'atelier de plaidoyer des parlementaires) (Numéro de commande: KARHP1 1) « Report on the Sensitisation Workshops of Health Providers, September 2000 » (rapport sur les ateliers de sensibilisation des fournisseurs de santé) (Numéro de commande: KARHP12) Dépliants: Sexually Transmitted Infections (les Infections sexuellement transmissibles) What's Up on Drugs and Alcohol ? (les drogues et l'alcool: qu'est-ce qu'il y a ?) Early Marriage : Know the Facts (Mariage précoce : connaissez les faits) Avoiding Many Sexual Partners : What You Should Know (éviter beaucoup de partenaires sexuels: ce que vous devriez savoir) Facts About Growing Up (grandir : les faits) (Numéro de commande: KARHP13) 3 2 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 1. ROLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Directeurs en chef de la PPAZ et du FLMZ Les directeurs sont responsables du projet, de l'allocation des fonds, et de l'approbation des chan- gements portés aux activités du projet. Le groupe central Le groupe central, au niveau central, est constitué de représentants des deux ONG locales (PPAZ, FLMZ) et du CBoH. Le groupe central s'occupe des tâches suivantes: développement des plans annuels, exécution, coordination, rapports, formation, suivi des comptes, fourniture du soutien technique au coordonnateur du projet et évaluation. Le groupe central local est constitué des représentants qui proviennent des établissements lo- caux : division locale de la PPAZ, division locale du FLMZ, Department of Social Welfare (dé- partement du bien-être social), Department of Community Development (département du développement communautaire), DEO, Kafue District Council, DHMT, éducateurs pairs et lea- ders de la communauté locale. Il soutient les activités du projet et vise à renforcer la collabora- tion locale. Il est centré sur la facilitation et l'intégration des activités d'EVF/SSR aux systèmes de santé publique, communautaires, sociales et éducatives du district. Le coordonnateur du projet KARHP Le coordonnateur a déjà acquis de l'expérience en SSR et EVF et il est responsable de la sur- veillance du choix et de la formation du personnel, de la coordination des réunions entre le per- sonnel du programme et de l'organisation des événements de la communauté et du club EVF Assistants du programme KARHP Les assistants ont déjà acquis de l'expérience en SSR et EVF Ils aident le coordonnateur du pro- jet à la gestion quotidienne du projet. Maîtres enseignants Les maîtres enseignants participent activement au début du programme et sont responsables de la formation de tout le personnel et des TOT. TOT Les TOT (teachers of teachers-instructeurs des instructeurs) sont des enseignants, policiers, fonctionnaires locaux, parent-elder- educators, et éducateurs pairs qui ont reçu une formation qui les prépare à former les membres du personnel. Ils sont responsables de l'organisation de toute la formation du personnel, des ateliers, et des stages de recyclage et de l'organisation des ins- tructeurs externes qui les aident lors des ateliers de formation. 322 TROISIÈME PARTIE ZAMBIE Directeurs PPAZ, FLMS Groupes centraux Maltree formateurs de la PPAZ, chi FIMZ | et de la RFSU coordcnnate du prograrmm KARHP TOTs Coordonnateur/ Assistant créateur du matériel du programme pédagogique du programme Marraines et parrains Éducateurs pairs Parent- Elder Educators Fournisseurs > CBDs C Cliniques de santé de sante Pobit central, Zone VIH/SIDA N.B. Tout le personnel qui est identifié par les boîtes collabore au programme, mais ne fait pas partie de l'organigramme principal. Figure Ai. Organigramme 323 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Éducateurs et conseillers pairs Ils sont le lien central avec les jeunes et ils sont responsables de la gestion quotidienne des clubs EVF et des autres activités. Marraines et parrains Ce sont des enseignants qui sont formés comme marraines et parrains ; ils aident à l'organisa- tion des clubs EVF et ils dirigent les éducateurs pairs. Parent-Elder Educators Ces parents et ainés, qui jouent le rôle d'enseignant, travaillent dans la communauté et ils mo- bilisent le soutien communautaire du programme. Prestataires de santé adaptés auxjeunes Ces prestataires travaillent dans les cliniques et conseillent les jeunes qui cherchent des conseils sur les contraceptifs, le VIH/SIDA et les MST, la grossesse et les autres problèmes relatifs à la SSR. Les CBD Les CBD sont des jeunes qui sont formés pour diffuser des messages sur la SSR, y compris d'autres méthodes de planning familial et de contraception (par exemple, les préservatifs) aux jeunes des communautés. Ils comblent le vide entre la clinique et les jeunes. 324 TROISIÈME PARTIE: ZAMBIE ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Nombre Poste/titre Sexe Temps plein/payé 1 Coordonnateur du H programme 2 Assistants du programme 1H, 1 F Personnel bénévole, 80 (approx.) Marraines et parrains H, F hormis les éducateurs 200 (approx.) Parent-Elder Educators H, F pairs (aucune 13 Distributeurs H, F allocation ni 20 communautaires indemnité) 50 (approx.) Maîtres instructeurs H, F 28 (300 sensibilisés) Formateurs de formateurs H, F Fournisseurs de santé H, F adaptés aux jeunes Éducateurs pairs 500 (une cinquantaine Éducateurs et conseillers H, F bénévoles (aucune sont des conseillers) pairs allocation ni indemnité) 325 - ------- &/ ~~~~~~~dm V`~~~~~~~~c Africare : Projet de santé reproductive des adolescents ; clubs AIDS Action en milieu scolaire PARTIE A: LE PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Pour lutter contre le problème du SIDA, le Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture du Zimbabwe a demandé la participation des autres secteurs qui étaient engagés dans l'éduca- tion des jeunes sur le SIDA. Africare, une ONG (organisation non gouvernementale) zim- babwéenne, conduisait déjà des programmes de santé sexuelle et reproductive (SSR) des adolescents dans les districts de Bindura et Mount Darwin. Africare a décidé de répondre à la demande que le gouvernement avait faite en ajoutant l'éducation sur le SIDA à ses programmes. En juin 2000, Africare a conduit une évaluation des besoins pour étu- À cause des écarts importants dier les facteurs qui influencent le comportement sexuel des jeunes et entre les connaissances et le leurs attitudes envers le sexe. À cause des résultats de cette évaluation changement de comportement, des besoins, en 2000 on a établi des clubs AIDS Action en milieu sco- même chez les adultes laire, avec des programmes visant à générer des revenus. Ils ont été éta- zimbabwéens, le programme fait blis dans 26 écoles (17 écoles primaires et 9 écoles secondaires), ciblant un effort de se concentrer sur plus de 20 000 enfants et adolescents scolarisés. Dans les clubs AIDS Ac- l'enseignement des tion les éducateurs pairs étaient responsables de l'établissement de di- compétences qui encourageront verses manières de diffuser des messages aux jeunes à propos de leur santé le changement de sexuelle. Vers la fin de 2000, 34 clubs additionnels ont été établis. comportement, telles que les Des activités de génération de revenus ont été exécutées pour aider compétences en négociation, les enfants à développer des compétences pratiques et pour les encou- l'affirmation de soi et les modèles rager à devenir autosuffisants. Pour participer aux activités de généra- de comportement. tion de revenus, un enfant ou adolescent est obligé de devenir membre Responsable du programme 329 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA d'un club AIDS Action. La plupart des enfants s'intéressaient à ces activités de génération de re- venus. Il s'agissait donc d'une bonne façon de les encourager à adhérer aux clubs et en apprendre davantage sur le SIDA. Pour assurer le soutien de la communauté vis-à-vis des clubs et des activités de génération de revenus, des réunions de sensibilisation ont été tenues avec les leaders communautaires (chefs, conseillers, leaders de la jeunesse). Les leaders se sont mis d'accord pour approuver les clubs, ce qui les a légitimés dans la communauté. De plus, les groupes de développement communautaires de la jeunesse (YCDG, groupes communautaires constitués de jeunes et/ou leaders tradition- nels, créés pour des raisons sociales ou économiques) ont consenti à participer au maintien des activités de génération de revenus. Un consultant indépendant a conduit une évaluation à la fin de l'an 2000. Cette évaluation a révélé une baisse des comportements à risque et de la vulnérabilité des jeunes au VIH/SIDA. À cause de ces résultats, le programme espère s'installer dans les autres districts, mais il attend le financement nécessaire. La figure 1 présente le tableau chronologique des événements importants du programme. * Évaluation des besoins conduite dans les districts de Bindura et de Mount Dar- 9 ~~win * Proposition soumise aux agences donatrices * Financement reçu de la part de la Bill and Melinda Gates Foundation * Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture contacté pour établir des -- q clubs AIDS Action dans les écoles * Réunions de sensibilisation conduites pour les directeurs d'école, les ensei- gnants, les parents et les leaders communautaires a Personnel principal nommé (directeurs, coordonnateurs, facilitateurs) 2000 a Développement du matériel du programme * Financement reçu de la part de Kodak * Lancement du programme dans 27 écoles des districts de Bindura et Mount Darwin * De nouveaux clubs AIDS Action établis dans les districts périurbains de Ma- koni North, Makoni South et Harare lilt- I * Évaluation conduite 2001 * Les clubs AIDS Action sont créés dans 40 écoles additionnelles dans les dis- tricts de Makoni et Harare * Financement supplémentaire obtenu de la part de Kodak pour trois ans de plus (2001-2003) 2002 * Production du rapport d'évaluation Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme 330 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Vue d'ensemble du programme Afin d'illustrer des« situations tirées de la vie réelle », des But histoires éducatives sont Le but du programme est de toucher de manière efficace les jeunes âgés enseignées aux membres du de 10 à 24 ans dans les districts de Bindura, Mount Darwin, Makoni et club pour leur montrer comment Harare, en leur donnant des informations sur la santé sexuelle et re- les gens se livrent à des productive (SSR); il encourage aussi des attitudes et comportements po- comportements à haut risque, sitifs envers le sexe. Le programme vise aussi à enseigner des compétences s'infectent et toqbent malades; pratiques aux jeunes, pour que ces derniers puissent générer des reve- cela assure que les jeunes nus et devenir autosuffisants. comprennent la progression de la maladie, de l'infection jusqu'à la Objectifs mort. Selon le directeur du programme, les objectifs du programme sont de Coordonnatrice du programme * inculquer des connaissances en profondeur et promouvoir des atti- tudes positives vis à vis du VIH/SIDA et des maladies sexuellement transmissibles (MST) chez les jeunes, * donner des aptitudes à la vie quotidienne aux jeunes qui leur permettront de faire de bons choix en ce qui concerne la SSR, * faciliter l'accès des jeunes aux services de SSR, * autonomiser les jeunes en leur donnant des compétences d'autosuf- Une collaboration se produit fisance par une formation qui porte sur le développement des com- entre les écoles par des pétences en affaires, et par des activités de génération de revenus, activités-des quiz ou autres * améliorer les qualités de leadership et les compétences relatives à la concours interscolaires-qui sont communication interpersonnelle chez les jeunes, et souvent coordonnées par les * établir et renforcer les liens avec des organisations et ministères per- bureaux de l'éducation du tinents, et avec d'autres intéressés. district. Coordonnatrice du programme Groupes cibles Groupe cible primaire Le groupe cible primaire est constitué de 10 500 jeunes scolarisés et déscolarisés, âgés de 10 à 24 ans dans les districts de Bindura et Mount Darwin de la province centrale de Mashonaland, dans les districts de Makoni North et Makoni South de la province de Manicaland, ainsi que dans la zone urbaine de Harare. Groupes cibles secondaires Les groupes cibles secondaires sont * les enseignants, qui sont formés pour travailler comme surveillants (parrains et marraines) des clubs AIDS Action; * les parents, que l'on encourage à améliorer la communication avec leurs enfants, surtout en ce qui concerne les problèmes liés à la SSR ; et * les enfants en situations difficiles-par exemple, les orphelins et autres enfants vulnérables; on leur offre du soutien et de l'aide (frais de scolarité, nourriture, vêtements), grâce aux pro- jets de génération de revenus. 331 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Champ d'action Pour les jeunes scolarisés, les clubs AIDS Action et les activités de génération de revenus se dé- roulent dans les écoles. Pour les jeunes déscolarisés, les activités du club ont lieu dans les salles communautaires et à d'autres endroits qui leur sont disponibles. Les projets de génération de revenus se déroulent à des « points de croissance » (centres des affaires que le gouvernement choisit pour le développement) et à d'autres centres des affaires. De plus, le programme maintient des liens entre la communauté et les centres de santé. Durée du programme Ladhésion au club est ouverte à toute personne qui a moins de 24 ans. Les jeunes peuvent conti- nuer à appartenir au club pendant aussi longtemps qu'ils désirent. La durée moyenne de l'adhésion est difficile à déterminer parce que le programme n'est en place que depuis deux ans. Mais aucun jeune n'a abandonné le club de son plein gré. Si un(e) membre du club change d'école, iVelle est encouragé(e) à participer au club dans sa nouvelle école, s'il y en a un. Buts du programme Selon la coordonnatrice du programme, tous les buts sont également importants parce qu'ils sont complémentaires-l'un ne marche pas sans l'autre. Mais le point central du programme est le changement du comportement on met l'accent aussi sur l'abstinence et le retard des premiers rapports sexuels. La modification du comportement est vue comme la pierre d'angle qui mè- nera à l'atteinte des autres buts. Par le changement du comportement, les jeunes pourront évi- ter de contracter des MST, et ils respecteront leurs propres droits, ainsi que les droits des autres jeunes. Approches Approches du club Approches communautaires * changement du comportement, * compétences en communication, * éducation par les pairs, * comportement moral, * éducation sur la sexualité et le VIH/SIDA, * conseils sur le VIH/SIDA et * comportement moral et valeurs sociales, * projets de génération de revenus. * respect des droits des individus, * développement de l'estime de soi et de l'au- tosuffisance, * compétences qui mènent à l'amélioration de la vie, * conseils sur le VIH/SIDA, * SSR et * compétences en communication. 332 TROISIÈME PARTIE ZIMBABWE Changement du comportement Abstinence Prévention du VIH/SID Promotion du comportement sexuel sain Prévention des MST et des infections sexuellement transmissibles (IST) Promotion des droits de l'individu Figure 2. Buts du programme classés selon leur importance par la coordonnatrice du programme Le programme met l'accent sur l'éducation par les pairs et l'enseignement des aptitudes à la vie quotidienne. Léducation par les pairs est une approche essentielle parce que les jeunes sont vus comme les médiateurs les plus efficaces pour influencer les normes du groupe, en ce qui concerne le VIHISIDA dans leur communauté. Lenseignement des aptitudes à la vie quotidienne fournit des compétences utiles aux jeunes: communication, prise de décision, réaction aux émo- tions, affirmation de soi, développement de l'estime de soi. On leur enseigne aussi comment ré- agir face à l'influence des pairs; les jeunes apprennent des compétences en relations personnelles et ils sont sensibilisés au VIH/SIDA, non seulement en milieu scolaire mais dans la communauté. Pour rendre l'environnement des enfants et jeunes plus accueillant, il est important d'ensei- gner aux parents, marraines et directeurs d'école les compétences relatives au counselling et à la communication entre parents et enfants. Les projets de génération de revenus autonomisent les jeunes du point de vue économique et, de plus, ils les aident à diffuser des informations sur le VIH/SIDA. Par exemple, quand un individu se présente pour un service, le jeune profite de l'occasion pour lui donner des dépliants sur le VIH/SIDA. Lutilisation des pairs a contribué Activités à approuver le comportement Les activités principales du programme sont présentées dans la figure 3. entre les jeunes. Par exemple, les Dans toutes les activités, il est important que les jeunes découvrent filles évitent maintenant des leurs propres problèmes, trouvent les raisons pour lesquelles ils ont ces situations où elles risquent d'être problèmes, et inventent leurs propres solutions. Les discussions de abusées par des aînés ou des groupe sont le moyen principal d'identifier les problèmes qui surgissent enseignants; quand elles font lors des pièces et jeux de rôles. leurs courses, et se rendent chez La coordonnatrice du programme a déclaré que les pièces et jeux de des enseignants, elles y vont en rôles étaient très populaires, et que la recherche a montré que ce sont couples ou en petits groupes. des outils efficaces. De plus, on a trouvé que la musique est très effi- Comme modènes, les pairs ont cace parce que le chant et la danse sont employés dans la culture afri- ersontribilié, et crela un setment caine pour mobiliser et informer les gens. La présentation des exposés au changement du était la méthode la moins efficace et populaire de diffuser des informa- comportement. tions parce que les jeunes les trouvaient ennuyeux. Il n'était pas clair, Coordonnatrice du programme 33 3 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Discussions de groupe, jeux de rôles, pièces Chansons Matériels imprimés Conseils Picture codes (illustrations qui servent de point de départ pour la discussion) Figure 3. Activités classées selon la fréquence de leur utilisation cependant, lesquelles de ces activités sont les plus efficaces à promouvoir le changement de com- portement positif. Composantes Le programme est constitué de deux composantes principales 1. les clubs AIDS Action et 2. les activités de génération de revenus. Clubs Action AIDS Chaque club a approximativement 30 membres qui se réunissent une fois par semaine. Ces ré- unions ont lieu à l'école (pour les jeunes scolarisés) ou, pour les jeunes qui ne sont pas scola- risés, à l'endroit où les revenus sont générés, ou bien dans la salle communautaire. Pour les jeunes scolarisés, les séances durent entre une et deux heures. Les jeunes qui ne Quand un garçon vient chercher sont pas scolarisés tiennent des réunions qui peuvent durer plus longtemps; snmesschaussures, anos mnets ils prennent le temps qui est nécessaire pour discuter d'un sujet en pro- un message dans l'une des fondeur, ce qui peut prendre une matinée entière ou même un après-midi. Les clubs sont organisés par les parrains et marraines, mais ce sont les voie le message et le lise. Nous toielemendonsainsi la mine àNoup éducateurs pairs qui choisissent les sujets et les activités. de jeunes qui n'ont pas envie de Tout jeune qui souffre de l'abus sexuel peut recevoir des conseils indi- participer à nos séances viduels de la part des parrains et marraines qualifiés, ou bien de la res- d'éducation par les pairs. ponsable du programme, qui est elle-même qualifiée. On peut envoyer le jeune (s'il/elle donne son accord) aux centres « youth-friendly » (adaptés Educateur pair aux jeunes) pour recevoir des conseils sur les procédures légales. Éducateurs pairs. Les éducateurs pairs sont membres du club. Pendant les réunions hebdomadaires on joue des pièces, chante et récite des poèmes. Beaucoup de temps est consacré à l'apprentissage des façons de parler à quelqu'un des problèmes liés au VIH/SIDA et à l'abus des enfants. Ils apprennent aussi comment employer les différents matériels péda- gogiques et jeux de rôles. Le reste du temps est consacré à l'enseignement sur le VIH/SIDA et à l'organisation des activités pour générer des revenus ; les éducateurs pairs discutent aussi des séances qu'ils ont menées avec les autres élèves ou membres de la communauté. Les éducateurs pairs sont responsables des activités du club, ainsi que: * la conduite des séances qui sont tenues avec des individus et des groupes, soit avec les membres des clubs, soit avec les jeunes qui n'en sont pas membres 334 TROISIÈME PARTIE ZIMBABWE * la distribution des matériels didactiques à leurs pairs; * le développement des messages qui sont utilisés pendant les pièces et jeux de rôles qui sont présentés devant la communauté et devant les individus qui ne sont pas membres des clubs; * la conduite de l'« outreach » communautaire (par exemple, des visites porte-à-porte): visi- ter les malades et prier pour eux, offrir du soutien financier aux orphelins (par exemple, payer leurs frais de scolarité), encourager d'autres jeunes à devenir membres du club. On tient des séances de groupe exclusivement pour les filles. Ces séances développent les com- pétences qui mènent à l'affirmation de soi et préparent les filles pour les discussions de groupe auxquelles les garçons et les filles participent ensemble. Parrains et marraines. Il y a d'habitude deux ou trois parrains ou marraines par club, selon l'importance de l'école. Leurs rôles principaux sont de surveiller les activités du club AIDS Ac- tion et de soutenir les membres pendant qu'ils font leur travail. De plus, les parrains et marraines sont responsables de chercher et identifier les indices de l'abus pour offrir leur soutien à l'en- fant(e), le cas échéant. Et les parrains et marraines encouragent les autres enseignants à devenir membres des clubs. Une fois par trimestre, les parrains et marraines des différentes écoles se réunissent avec le personnel d'Africare pour partager leurs idées et parler des problèmes. Comité AIDS Action. Le comité AIDS Action-qui est constitué de parents, éducateurs pairs, parrains et marraines-est responsable de l'organisation des activités du club. Ils organisent ces activités et évaluent le progrès des projets qui sont destinés à générer des revenus. Activités de génération de revenus Il y a 21 projets qui génèrent des revenus en milieu scolaire et 8 projets pour les jeunes désco- larisés. Ladhésion est ouverte aux jeunes âgés de 10 à 24 ans. Les jeunes scolarisés travaillent avec les parrains et marraines dans la gestion des projets qui génèrent des revenus les jeunes déscolarisés travaillent avec les leaders traditionnels qui participent au projet, et avec la responsable du programme Africare. Les projets sont une façon de cibler les membres de la communauté en leur donnant des in- formations sur la SSR quand ils achètent les produits créés par les clubs. Par exemple, des dé- pliants d'éducation sur le SIDA sont insérés dans les chaussures réparées. Ulian, qui est âgée de 13 ans, est membre du club AIDS Action de la Chiweshe Primary School. Aujourd'hui, le club va se réunir pour parler de l'abus des enfants. On a choisi Lilian pour jouer le rôle de l'enfant abusée. Elle va jouer avec Molly, qui jouera le rôle de la mère, et avec Sando, qui interprétera le rôle de l'oncle qui a abusé de Lilian. Pendant la pièce, la mère de Lilian pense que sa fille a l'air silencieuse, ce qui n'est pas nor- mal. Quand sa mère lui demande ce qu'il y a, elle se met à pleurer. L'oncle Sando, qui l'entend, s'approche de Uilian, pour que cette demière ait peur de parler de son abus. Mais Molly amène sa fille dans sa chambre et lui pose quelques questions. Lilian lui parle de ce qui s'est passé. Après la pièce, les élèves étudient l'histoire. Le parrain, ou la marraine, les aide. Lizy, qui est, elle aussi, membre du club, déclare que l'histoire l'a aidée à identifier le com- portement d'une enfant abusée, et à savoir ce qu'il faut faire pour l'encourager à parler. Elle dit aussi qu'elle a l'intention de partager l'histoire avec ses amis et parents pour les aider à identi- fier les victimes d'abus sexuel. 335 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les activités qui sont maintenant en cours sont: la menuiserie, la fabrication de chaussures et la cordonnerie, la confection des robes, le divertissement, l'élevage de volaille et le pressage d'huile. Le divertissement (surtout les jeux) est une composante centrale des activités du pro- gramme parce qu'il faut que les jeunes s'amusent pour continuer à être motivés. Une partie des profits est réinvestie dans la génération de revenus. Le reste est utilisé pour des activités liées au VIH/SIDA et pour le soutien de la communauté (contribution aux frais de scolarité, uniformes, nourriture pour orphelins et autres enfants vulnérables). Un petit pour- centage des revenus est donné comme allocation aux jeunes déscolarisés. PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Lévaluation des besoins était composée de trois parties: 1. une étude de base pour déterminer ce que les jeunes savaient à propos de la SSR, et pour examiner leurs attitudes et comportement, ainsi que pour découvrir les problèmes auxquels ils faisaient face aux niveaux individuel et familial; 2. l'identification des initiatives communautaires qui étaient déjà en place, et qu'on pouvait ren- forcer afin d'enseigner, conseiller et soutenir les enfants, les adolescents et les jeunes adultes en ce qui a trait à la SSR ; et 3. l'évaluation de l'intérêt que les jeunes portaient aux projets qui génèrent des revenus, ainsi que la faisabilité de ces projets sur le marché. - Lenquête de base a été conduite au cours d'une période d'un mois par une équipe de pro- fessionnels d'Africare. - Les informations ont été recueillies sur les connaissances relatives au VIH/SIDA et aux MST/IST, aux attitudes envers les relations personnelles et le sexe, et au comportement sexuel. - On a ciblé les enseignants et les élèves dans les écoles, et les parents et membres de la com- munauté dans les salles communautaires. - Les informations ont été recueillies au moyen de groupes de discussion et questionnaires individuels. - Au total, 230 personnes (enseignants, jeunes, parents et membres de la communauté) ont participé à l'évaluation. Les résultats principaux ont démontré que les jeunes faisaient face à beaucoup de problèmes les MST, le VIH/SIDA, l'abus de drogues et de l'alcool, les grossesses non désirées, l'abus sexuel, la prostitution et le chômage. La plupart des jeunes ont eu leurs premiers rapports sexuels entre les âges de 9 et 15 ans. Il s'agissait de l'expérimentation sexuelle, souvent sans aucune 336 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE protection, même si les jeunes étaient conscients du VIHISIDA et les La plupart des jeunes façons de s'en infecter. La plupart des jeunes ont aussi déclaré qu'il manquaient des compétences manquait de services adaptés aux jeunes où ils pouvaient apprendre nécessaires pour s'affirmer lors le planning familial. des décisions liées à la santé et La dégradation du système de soutien familial a laissé un vide en ce la sexualité. qui concerne la personne qui devrait donner les conseils aux jeunes pen- Évaluation des besoins dant qu'ils passent à l'âge adulte. Il était clair que les médias, tels que la radio, la télévision et les journaux, étaient devenus la seule source d'informations pour les jeunes. Les parents ont déclaré aussi que leurs enfants ne les écoutaient pas. Mais, puisque les échantillons étaient petits, il est difficile de tirer des conclusions définitives. Veuillez voir l'annexe 3 de ce chapitre pour de plus amples détails. Les résultats de l'enquête de base et les informations reçues de la part du responsable de la santé du district, ont mené à une bonne compréhension des besoins concernant la SSR de la population cible. Matériel du programme Afncare s'est servi des résultats de l'évaluation des besoins afin de créer de nombreux supports pédagogiques destinés aux clubs AIDS Action, y compris des manuels de formation, des dépliants et des affiches. La conception, le développement et la distribution des manuels de formation ont pris à peu près quatre mois. En préparant ces matériels pédagogiques, Africare a consulté de nom- breuses organisations qui participent à l'éducation par les pairs et aux projets destinés à la jeu- nesse. Les jeunes ont participé à la conception et la production d'autres matériels. Les responsables d'information, éducation et communication du Ministère de la Santé et du Bien-être de l'enfant ont corrigé ces matériels pédagogiques avant leur production et diffusion. Tous les matériels ont été développées de sorte que les sujets dont ils traitent soient pertinents et qu'il y ait une suite, progression et continuité des messages. Tous les matériels pédagogiques sont écrits en anglais. Matériel de formation du personnel Le matériel de formation du personnel sert à former les parrains, les marraines et les éducateurs pairs. Le Child Sexual Abuse Manual est employé pour former les directeurs d'école et les ensei- gnants sur l'identification des enfants victimes d'abus sexuel. Le HIV/AIDS Education and Communication Manual The HIV/AIDS Education and Communication Manual (manuel d'éducation et communication sur le VIH/SIDA) donne les étapes à suivre et les directives relatives à la formation des adolescents en éducation par les pairs. Le manuel aborde les thèmes suivants * Qu'est-ce que le VIH/SIDA ? * Est-ce que le VIH/SIDA existe ? * Croyances relatives au VIH/SIDA. * Comment le VIH/SIDA est-il transmis ? * Les MST. * Signes et symptômes du VIH et du SIDA. * Tests du VIH. * Prévention du VIH. * Aspects culturels du sexe et du mariage. 337 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les tantines qui enseignaient Le manuel aborde aussi l'impact du VIH/SIDA aux niveaux individuel, autrefois nos enfants ne sont familial et communautaire, et il enseigne les compétences en administra- plus. En tant que mère, je ne tion de conseils et communication. peux pas enseigner le sexe à Le manuel montre aussi comment utiliser de différentes méthodes mon enfant. C'est tabou. De (pièces de théâtre, jeux de rôles, discussions de groupe) pour enseigner plus, je ne me fie plus à la tante, le VIH/SIDA. Bien que le manuel ne cible pas des tranches d'âge variées, et je ne veux plus qu'elle fasse on peut l'adapter au groupe cible. Les messages du programme sont co- cours à mon enfant. hérents et sont centrés sur l'abstinence et le sexe à moindre risque. Parent Des exemplaires de ce manuel sont disponibles. Voir la partie D de ce chapitre (« Matériel pédagogique »). Le Child Sexual Abuse Manual Le Child Sexual Abuse Manual (manuel sur l'abus sexuel des enfants) est un guide qui explique comment aborder les problèmes liés à l'abus sexuel des enfants. Il traite des conseils et montre comment identifier un(e) enfant abusé(e) et comment la famille peut réagir à l'abus sexuel; il couvre aussi la stratégie de traitement et la thérapie. Pour de plus amples renseignements, veuillez lire l'annexe 4 de ce chapitre. Des exemplaires de ce manuel sont disponibles. (Voir la partie D de ce chapitre, « Matériel pédagogique ».) Le Community Business Manual Le Community Business Manual (manuel sur le développement communautaire) présente une brève description de la gestion d'un projet qui génère les revenus. Les parrains et ceux et celles qui participent aux projets de génération de revenus s'en servent. Le manuel est divisé en chapitres qui traitent de: comment inventer une idée et déterminer sa faisabilité, l'organisation commerciale, la production et l'opération, le marketing et diffusion, les finances et comptabilité et le maintien d'une entreprise communautaire en croissance. Pour d'autres informations, voir l'annexe 4 de ce chapitre. Des exemplaires de ce manuel sont disponibles (voir la partie D de ce chapitre, « Matériel pédagogique »). Matériel supplémentaire Affiches et dépliants Africare a créé des dépliants et affiches en anglais et dans les langues locales, pour que le plus grand nombre de communautés puisse comprendre ces textes. La création de chaque affiche ou dépliant prend entre deux et trois mois. On discute d'abord du message auprès des enfants; le message est ensuite peaufiné, corrigé et imprimé. Affiches et dépliants utilisés dans les clubs. Les affiches qui sont utilisées dans les clubs ex- pliquent les abréviations VIH et SIDA. Elles expliquent aussi le système immunitaire, comment le VIH l'abîme et les sortes de maladies qui peuvent être causées par ces problèmes. Affiches et dépliants utilisés dans la communauté. Les affiches promeuvent la conscience du VIH/SIDA et encouragent les adultes à créer un environnement qui est accueillant aux jeunes et qui favorise le dialogue. Elles sont affichées dans les écoles, les salles communautaires et les magasins. Un dépliant intitulé « Africare » décrit les activités, la mission et les projets de cette organisation. Tous ces matériels sont disponibles. Veuillez voir la partie D de ce chapitre (« Matériel pé- dagogique »). 338 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Choix et formation du personnel Éducateurs pairs * Les jeunes adhèrent aux clubs de leur plein gré. Un club a, en moyenne, 30 membres. * Les parrains et marraines forment les éducateurs pairs au cours d'une semaine, en utilisant les mémes méthodes et matériels pédagogiques qui sont utilisés lors de leur propre forma- tion. * Ils apprennent les compétences nécessaires à la croissance et au développement sains, ce qui est essentiel. Ils apprennent aussi des compétences qui les aident à communiquer avec leurs pairs et à leur donner des informations sur le VIH/SIDA. * À la fin de la séance de formation, on donne aux participants un projet de travail commu- nautaire qui leur permet d'essayer ce qu'ils ont appris. * Des séances de recyclage trimestrielles sont conduites par la responsable du projet Africare; elle est aidée par les parrains et marraines. Parrains et marraines * Les parrains et marraines sont des enseignants qui travaillent bénévolement. Ils sont formés par des professionnels d'Africare. Il y a un parrain et une marraine dans chaque club. * Les parrains et marraines reçoivent une formation d'une durée de cinq jours sur: - l'éducation par les pairs, qui couvre des informations sur le VIH/SIDA et comment déve- lopper les aptitudes à la vie quotidienne des jeunes - comment diriger un club AIDS Action; et - la gestion des projets. * Les parrains et marraines reçoivent eux aussi une formation de cinq jours, menée par des pro- fessionnels d'Africare, sur les compétences en administration de conseils, ce qui leur permet d'aborder tous les problèmes auxquels les jeunes font face, en particulier l'abus sexuel. * Tous les trois mois, les parrains et marraines suivent des cours de recyclage, qui prennent trois jours ces cours sont enseignés par des responsables d'Africare. Directeurs d'école * Les directeurs suivent un cours d'administration de conseils qui est enseigné par la respon- sable du projet Africare ; le cours prend 10 jours. * Ils apprennent aussi des informations de base sur le VIH/SIDA cette formation est donnée par la responsable du projet Africare. Représentants parents * Les représentants parents sont choisis lors des réunions de la School Development Associa- tion (association de développement scolaire). Le choix est fait selon l'intérêt que le parent porte aux problèmes de VIHISIDA et sa capacité de comprendre les problèmes. * Les parents représentants suivent un cours d'administration de conseils qui prend trois jours. Cette formation, qui est offerte par Africare, aborde la communication entre parent et enfant. Mise en oeuvre du programme Organiser un club AIDS Action * On conduit une évaluation des besoins pour déterminer les besoins de la communauté en ce qui concerne la prévention du VIH/SIDA. Les connaissances, les attitudes et les pratiques re- 339 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA latives au VIH/SIDA sont étudiées. On analyse aussi d'autres organisations qui exécutent des programmes de prévention du VIH/SIDA, en vue de trouver des possibilités de collaboration. * Léquipe Africare parle aux responsables du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Cul- ture au niveau provincial et du district, pour expliquer le programme qui est proposé et pour obtenir leur soutien. Léquipe présente les résultats de l'évaluation des besoins aux respon- sables du ministère. * Des réunions de sensibilisation sont conduites avec les directeurs d'école, les enseignants, les leaders communautaires et les parents. * Africare prend contact avec les écoles. Les clubs sont organisés dans les écoles qui veulent participer au programme. * Dans les écoles qui participent au programme, on forme un comité qui est composé de par- rains et marraines, enfants (deux filles et deux garçons, choisis selon leur compréhension des problèmes liés au VIH/SIDA et leurs qualités de leadership) et un représentant parent. Le rôle du comité est de coordonner les activités du club, organiser et exécuter des activités de sen- sibilisation au VIH/SIDA dans les écoles et la communauté, promouvoir la création des ré- seaux de contacts avec les membres de la communauté, et la gestion des projets qui génèrent des revenus. Le comité tient aussi des réunions pour évaluer le progrès qui a été fait par le club et pour encourager la participation à l'identification des problèmes, et leur résolution * Les enseignants reçoivent une formation comme parrains et marraines, et les membres du club sont formés comme éducateurs pairs (voir ci-dessus). * La responsable du projet Africare du district est en contact proche avec les parrains, marraines et les jeunes. Mise en oeuvre d'un projet de génération de revenus * On conduit un atelier avec les membres du club pour découvrir l'intérêt qu'ils portent aux projets de génération de revenus, et pour trouver les projets auxquels ils aimeraient partici- per. * Une enquête du marché est conduite pour évaluer le potentiel des projets. * Les jeunes choisissent les projets auxquels ils s'intéressent. * Les membres du club forment un comité pour surveiller la gestion des projets. Le comité est constitué des individus suivants: la responsable du projet Africare et les membres du club (président, trésorier/ère, secrétaire, président adjoint, trois membres du comité, pour contri- buer à un sentiment d'appartenance au programme). Chaque projet a un sous-comité qui se réunit une fois par mois avec le comité principal pour faire un rapport sur les activités. * Avec le soutien de la responsable du projet Africare, les jeunes préparent une constitution. La constitution décrit les rôles des membres du comité et explique comment diriger les pro- jets et utiliser l'argent; elle donne aussi les procédures disciplinaires. * Les jeunes apprennent la gestion des projets. * Le comité planifie l'utilisation des fonds qui sont reçus des projets de génération de revenus. Ressources du programme Lorganisation dispose de nombreuses vidéocassettes et affiches, ainsi qu'un bulletin. La responsable du projet conserve ces supports pédagogiques, qui sont gardés également dans les bureaux d'Afri- care. Ils sont distribués aux clubs sur demande. D'autres matériels proviennent de la clinique de santé du gouvernement local, du Ministère de la Santé et du Bien-étre de l'enfant, et d'autres organisations qui créent de tels supports pédagogiques. 340 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Plaidoyer Les jeunes d'aujourd'hui ne respectent pas les anciens. Ils Gouvernement pensent que nous ne savons Avant le début du programme en 1999, des réunions consultatives ont rien. été tenues avec des organismes publics, y compris le Ministère de l'É- Ancien du village ducation, des Sports et de la Culture ; le Ministère de la Santé et du Bien- être de l'enfant ; et le Ministère du Service public, du travail et de la protection sociale. Ils ont décidé de donner leur appui à Africare, ce qui aide à légitimer le programme aux yeux de la com- munauté. De plus, ils autorisent l'utilisation des écoles et lieux communautaires pour les réunions des clubs, les discussions et les événements du programme ; ils permettent aussi aux enseignants de consacrer un peu de leur temps à ces activités. Le Ministère de la Santé et du Bien-être de l'enfant donne du soutien supplémentaire par le biais des cliniques, et il participe à la distribu- tion des matériels pédagogiques et autres provisions. Au niveau du district, des réunions régulières sont tenues avec le District AIDS Action Com- mittee (DAAC-comité AIDS Action du district), le District Education Office (DEO-bureau d'édu- cation du district) et le District Social Welfare Office (bureau du bien-être social du district), qui collaborent tous avec Africare. Ces réunions les tiennent au courant du programme d'Africare. Communauté On a consulté les leaders et parents de la communauté en profondeur lors du développement du contenu du programme. Il y a aussi des comités qui représentent la communauté, les parents, l'école et les jeunes. Cela assure que ce qui se passe dans le programme correspond à leurs opi- nions. Les comités tiennent des réunions entre trois et quatre fois par an, selon la disponibilité. On reconnaît aussi que la viabilité du programme dépend de l'appui du leadership scolaire. Des réunions régulières sont donc tenues avec les directeurs des écoles pour discuter des acti- vités du club et pour écouter les points de vue des directeurs. Rapport financier Jusqu'ici, 25 200 enfants scolarisés et 10 000 enfants déscolarisés ont été ciblés. En moyenne, 1 200 élèves par école ont reçu la formation nécessaire pour devenir éducateurs pairs. Pendant sa première année, le programme a reçu 537 000 $US de la part de la Bill and Me- linda Gates Foundation, et il a reçu 89 090 $US de la part de Kodak pendant la deuxième année. De ces fonds, 50 000 dollars du Zimbabwe sont utilisés pour huit projets de génération de fonds hors du milieu scolaire (400 000 dollars du Zimbabwe). Une analyse des fonds n'était pas disponible, mais les fonds sont utilisés principalement aux fins de la formation, du développement des supports pédagogiques, de l'assistance technique et des salaires. Le coût estimé par enfant s'élève à 8,89 $US par an. (Pour arriver à cette esti- mation, il faut ajouter 537 000 $US à 89 090 $US et diviser le total par 35 200-le nombre d'en- fants que le programme a aidés-et ensuite diviser ce total par 2, le nombre d'années d'existence du programme.) 341 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE C: ÉVALUATION ET LEÇONS TIREES Défis et solutions Responsable du programme Temps Les éducateurs pairs n'ont pas assez de temps pour faire leur travail ou parler de tous leurs pro- blèmes. À cause du fait que la plupart des écoles du programme se trouvent dans des zones ru- rales, les jeunes passent la plupart de leur temps à faire des travaux ménagers, à travailler à l'extérieur de la maison et à faire la navette entre l'école et la maison; les séances sont donc étalées sur de longues périodes. Enseignants Il faut maintenir l'intérêt des enseignants envers les initiatives, ainsi que leur soutien. Il serait souhaitable que le Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture fasse de sorte que l'édu- cation sur le VIH/SIDA soit obligatoire en milieu scolaire (avec des examens pour évaluer les connaissances des étudiants)-et que le ministère donne des ressources afin de soutenir les en- seignants. Suivi et évaluation Il est important que le programme s'adapte en fonction des besoins du groupe cible. La responsable du projet Africare conduit des évaluations des besoins gràce aux contacts réguliers avec d'autres responsables du programme, avec la communauté générale et avec le DAAC. Mais le pro- gramme bénéficierait d'un suivi et d'une évaluation scientifiques. Autonomiser les enfants Grâce à l'éducation par les pairs, les jeunes apprennent les compétences en leadership, la res- ponsabilité et la communication interpersonnelle. Il est important que les éducateurs pairs met- tent en pratique ce qu'ils prêchent, mais cela n'arrive pas toujours. Il faut résoudre ce problème. Utilisation du préservatif Malgré le fait que les jeunes scolarisés ont déjà un comportement sexuel à risque, les écoles, les parents et le Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture ont pris la décision d'exclure la promotion du préservatif de leur politique. Ils croyaient que c'était inacceptable du point de vue moral et qu'il s'agissait d'un signe de permissivité. Il faut changer les attitudes des gens en- vers l'utilisation du préservatif. Viabilité Pour maintenir les initiatives, il faut que le plaidoyer soit plus fort en ce qui concerne le sou- tien et la participation des intéressés et de la communauté. De plus, tous ces groupes doivent participer à l'organisation et exécution du programme, pour que le programme soit viable. 342 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Participation des jeunes Il faut que les jeunes participent au développement du programme parce qu'ils répondent mieux aux problèmes quand ils ont un sentiment d'appartenance, mieux qu'aux problèmes qui leur sont imposés. Il faut également mettre l'accent sur le développement des compétences et l'autonomi- sation; cela a plus de chances d'encourager des attitudes et comportements positifs. Il est im- portant de cibler les filles de manière sensible; et il est nécessaire d'encourager leur participation. Cibler les jeunes enfants Il faut cibler l'enfant le plus tôt possible parce que les jeunes enfants sont les plus enthousiastes et ouverts. Matériel Les écoles et la communauté demandent beaucoup de matériel pédagogique sur la SSR. D'autres ONG pourraient foumir ce matériel. Orphelins Il y a plus d'orphelins et de ménages qui sont tenus par des enfants. Le programme doit créer des réseaux de contacts avec le gouvernement et avec les ONG qui s'occupent des orphelins, pour envoyer les orphelins du club à ces organisations. Pauvreté La situation politique instable mène à la croissance du taux de pauvreté, ce qui mène à son tour à la propagation du VIH. Lenvironnement économique difficile que le pays est en train d'éprou- ver rend la recherche de marchés difficile pour les jeunes qui essaient de vendre leurs biens et services. Il faut donc renforcer les projets de génération de revenus. Éducateurs pairs * Les enseignants ont besoin d'améliorer leurs compétences en administration de conseils. * Pour améliorer leurs relations personnelles, les parents ont besoin d'une formation qui porte sur la communication entre parents et enfants. * Il faut former les cliniques pour qu'elles puissent être encourageantes et adaptées aux jeunes. Cela est particulièrement important pour les cliniques qui soignent les enfants qui sont vic- times d'abus sexuel, et qui cherchent de l'aide et des conseils. * Il faut que les préservatifs soient plus accessibles. * Il faut faire plus d'effort en ce qui concerne le soutien et la sensibilisation des écoles, des pa- rents et de la communauté vis à vis des enfant(e)s abusé(e)s. Par exemple, un service d'as- sistance téléphonique pourrait être mis en place, ou l'on pourrait mieux former le personnel sur les problèmes liés à l'abus. * Il faut trouver de meilleurs manageurs, qui ont de l'expérience relative aux affaires, pour que les projets de génération de revenus puissent réussir. Évaluation Vers la fin de l'an 2000, un consultant indépendant a conduit une évaluation pour déterminer si Africare avait atteint ses objectifs, si le programme avait eu un effet et si les résultats relatifs à la santé avaient été améliorés. Le personnel d'Africare, les membres de la communauté, les di- recteurs d'école et les enseignants et les jeunes ont participé à des groupes de discussion, ou bien on leur a donné des questionnaires à remplir. 343 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Lévaluation a trouvé que les clubs ont eu un effet positif. Les résultats ont montré que, bien que les problèmes qui avaient été identifiés lors de l'évaluation des besoins (prostitution, gros- sesse non désirée, abus de drogues, IST, pauvreté et chômage) fussent toujours présents, ces pro- blèmes étaient pires avant l'existence des clubs; et les clubs étaient directement responsables de ce changement. Grâce aux clubs, les jeunes exhibaient un comportement plus sain. Pour de plus amples détails, veuillez voir l'annexe 5 de ce chapitre. Indicateurs de l'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires Considère l'enfant/le jeune / Les ateliers consultatifs de la jeunesse comme apprenant qui a sont un élément essentiel du programme déjà la capacité de savoir, ; les jeunes participent aussi au comité de sentir et d'agir en ce qui qui dirige les clubs. concerne le développement Les jeunes participent à la plupart des sain et la prévention du aspects du programme, tels que l'éduca- VIH/SIDA. tion par les pairs, les jeux de rôles, les pièces de théâtre et l'organisation du programme. 2 Se focalise sur les risques Atteint en Les messages ciblent maintenant tous qui sont les plus fréquents partie les individus de la tranche d'âge des 10 dans le groupe d'apprentis- à 24 ans. Il faut donc produire des maté- sage et assure que les ré- riels pédagogiques pour les élèves ponses sont appropriées et d'école primaire, qui ont des besoins qui adaptées à la tranche sont différents de ceux des jeunes d'âge. d'école secondaire ou des jeunes désco- larisés. 3 Intègre non seulement les Atteint en Le programme enseigne de nouvelles connaissances, mais aussi partie compétences de prévention aux enfants: les attitudes et compé- l'affirmation de soi et la communication. tences qui sont nécessaires Il les autonomise du point de vue écono- à la prévention. mique par des projets de génération de revenus. 4 Tient compte de l'impact / La participation de la communauté au 4+ des relations personnelles programme assure que les valeurs so- sur le changement de com- ciales sont maintenues. portement et renforce les valeurs sociales positives. Est basé sur l'analyse des il Une évaluation des besoins a été 5> besoins des apprenants et conduite avant la création du pro- sur l'évaluation de la situa- gramme. De plus, avant de produire les tion générale. matériels pédagogiques, on a conduit un atelier pour créer des messages. 344 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Indicateur Réalisation Commentaires Conduit une formation I Les enseignants qui deviennent parrains 6J continue aux professeurs et et marraines reçoivent une formation en aux autres prestataires de éducation par les pairs et en administra- services. tion de conseils. Des cours de recyclage sont offerts tous les trois mois pour as- surer que les enseignants soient tenus au courant des plus récents développe- ments relatifs au VIH/SIDA. 7 Utilise de multiples activités / Le programme utilise une grande variété et stratégies d'apprentis- d'activités, y compris des pièces, jeux sage; ces activités et stra- de rôles et exposés, ainsi que l'éduca- tégies sont participatives. tion par les pairs. 8 Fait participer la commu- La communauté participe à l'organisa- nauté générale. tion et au développement du pro- gramme. On reste en contact proche avec la communauté pour assurer que le programme continuera à être accepté et viable, même après le retrait du soutien des donateurs. 9 Assure le suivi, la progres- Atteint en Le matériel pédagogique n'est pas sion et la continuité des partie adapté à l'âge; le message n'est donc messages. pas plus complexe selon le niveau de développement des jeunes. Mais tous les messages encouragent l'abstinence, ce qui indique une continuité. 10 Est placé dans un contexte Non Bien que les clubs ne fassent pas partie approprié du curriculum de applicable du curriculum scolaire, ils ont été organi- l'école. sés pour atteindre autant de jeunes que possible dans un contexte approprié. Dure pendant suffisamment / Le programme existe depuis trois ans et de temps pour atteindre les sera prolongé pendant encore deux ans. objectifs du programme. Cela suffira probablement pour atteindre les objectifs. I 2 Est coordonné à un pro- Non Les clubs AIDS Action utilisent le pro- gramme général de promo- applicable gramme des aptitudes à la vie quoti- tion de santé en milieu dienne qui a été mis en oeuvre par le scolaire. Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture. 3 Communique des mes- V/ Avant de produire les matériels pédago- sages dont l'information est giques, Africare les a fait circuler parmi les correcte et cohérente. experts du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture et du Ministère de la Santé, pour vérifier que les messages étaient corrects, appropriés et cohérents. 345 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires A établi un soutien politique I/ Africare a tenu de nombreux ateliers 14 à travers un intense plai- avec des leaders gouvernementaux, po- doyer pour surmonter les litiques et communautaires pour assurer barrières et s'agrandir. que ces derniers comprennent le pro- gramme et donnent leur approbation. Des activités de plaidoyer continuent grâce aux réunions trimestrielles qui sont tenues avec les leaders communau- taires. I 5 Dépeint la sexualité hu- Atteint en Le programme essaie de faire participer maine comme un élément partie tout le monde. sain et normal de la vie et n'est pas désobligeante contre le sexe, la race, l'ethnie ou l'orientation sexuelle. I 6 Intègre le suivi et l'évalua- Atteint en Les activités de suivi sont conduites une tion. partie fois par mois. Une évaluation du programme a été conduite en février 2002. 346 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES Organisations et contacts Africare est une organisation privée à but non lucratif qui vise à améliorer la qualité de vie de l'Afrique rurale par le développement des ressources en eau, de l'alimentation, de la santé et du secteur privé. Des informations supplémentaires sont disponibles en faisant une demande auprès de Mrs. Ruth Mufute Country representative Africare PO. Box 308 4A Hugh Fraser Drive Harare, Zimbabwe Tél./Télécopie: (263-4)-481093 ou 498108 ou 496453 Courrier électronique: Africare@mweb.co.zw Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été préparé par Ms. Evelyn Serima, consultante au rapport, et par Mr. Sunday Ma- nyenya, assistant de recherche. Il a été dirigé par Mr. EbrahimJassat, responsable local de la Banque Mondiale, et par Mr. Jumbe, directeur du programme, Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture. Version anglaise éditée par Helen Bafios Smith. Nous sommes reconnaissants de l'appui des membres suivants d'Africare, qui ont fourni une bonne partie des informations qui apparaissent dans ce rapport Mrs. Ruth Mufute-Représentante du pays, Africare Ms. C.D. Chipere-Coordonnatrice du programme VIHI/SIDA Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention ; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land Child Sexual Abuse Manual (manuel sur l'abus sexuel des enfants) (Numéro de commande: AfricareO 1) 347 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Community Business Manual (manuel sur le développement communautaire) (Numéro de commande: AfricareO2) « Baseline Survey » (enquête de base) (Numéro de commande: AfricareO3) « Final Evaluation Report » (rapport d'évaluation final) (Numéro de commande: AfricareO4) Dépliant sur Africare Zimbabwe (Numéro de commande: AfricareO5) Bulletin sur la santé reproductive des adolescents (Numéro de commande: AfricareO6) Affiche: « Empowering Youth to Celebrate Life » (autonomiser la jeunesse à célébrer la vie) (Numéro de commande: AfricareO7) Affiche: « Equal Opportunities » (égalité des chances) (Numéro de commande: AfricareO8) ANNEXE 1. ROLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Coordonnatrice du programme VIH/SIDA Elle coordonne le programme au niveau national et donne du soutien technique à la respon- sable du projet, aux directeurs d'école et aux parrains et marraines. Responsable du projet * Coordonne le programme au niveau du district, * Donne du soutien technique aux parrains et marraines pour la direction des clubs AIDS Ac- tion, * Forme les directeurs d'école, les parrains et les marraines en administration de conseils, * Forme les parrains et marraines comme instructeurs des éducateurs pairs, * Conduit des stages de recyclage pour les parrains et marraines, 348 TROISIÈME PARTIE ZIMBABWE * Soutient les jeunes déscolarisés dans la gestion des projets de génération de revenus, * Lance des activités d'établissement de réseaux de contacts avec les autres ONG. Directeurs d'école * Jouent le rôle de conseillers aux clubs AIDS Action * Promeuvent les clubs AIDS Action aux activités d'« outreach » communautaires Parrains et marraines * Forment les membres du club AIDS Action comme éducateurs pairs, * Assurent que les membres du club se réunissent hebdomadairement, * Assurent la bonne conduite des projets de génération de revenus, * Participent aux activités du comité des parents, jeunes, et parrains et marraines. Éducateurs pairs * Sont responsables de la gestion quotidienne des clubs, * Offrent des séances d'éducation par les pairs aux autres jeunes, * Servent de modèles à leurs pairs. Représentant du pays (Africare) Coordonnatrice du programme VIH/SIDA Membres Directeurs Responsable du SDC d'école du projet Parrains/marraines Comité * Jeunes déscolarisés (enseignants) AIDS Action Éducateurs pairs/Membres du club Clinique communautaire Figure A. 1. ONG: Bureaux d'éducation aux niveaux régional et du district 349 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Nombre Poste/titre Sexe Temps plein/payé 1 Coordonnatrice du programme F 1 Responsable du programme F Personnel bénévole, hormis 52 Parrains/marraines 26 H les éducateurs pairs 26 F (avec allocations/indemnités) ANNEXE 3. EVALUATION DES BESOINS Veuillez prendre note que, puisque les échantillons étaient petits, il est difficile de tirer des conclu- sions définitives. Tableau 1. Activités des jeunes pendant leur temps libre École secondaire Déscolarisé(e) Activité Nombre % Nombre % Au centre de jeunesse 9 10,1 5 6,8 Lecture des romans 47 52,2 - - Sortir avec les amis 19 22,1 6 Points de croissance - - 15 20,3 Rien - 24 32,4 Travail - - 14 18,9 Autre 14 15,6 190 13,5 Total 89 100 254 100 350 TROISIÈME PARTIE ZIMBABWE Tableau 2. Expériences sexuelles École secondaire Déscolarisé(e) Avez-vous jamais eu des rapports sexuels ? Nombre % Nombre % Oui 11 12,4 47 63,5 Non 78 87,6 27 36,5 Total 89 100 74 100 Tableau 3. Âge lors des premiers rapports sexuels Catégorie École secondaire Déscolarisé(e) Tranche d'âge (ans) Nombre % Nombre % Moins de 10 5 50 0 0 11 à15 3 30 5 il 16 à 19 2 20 25 54 20 et plus - - 16 35 Total 10 100 46 100 Tableau 4. Est-ce que vous discutez du sexe avant de passer à l'acte sexuel ? Catégorie École secondaire Déscolarisé(e) Nombre % Nombre % Oui 4 40 30 63,8 Non 3 30 5 10,6 Cela est arrivé spontanément. 3 30 12 25,5 Total 10 100 47 100 Tableau 5. Motivations des rapports sexuels Catégorie École secondaire Déscolarisé(e) Raison Nombre % Nombre % Forcé(e) 1 10 - - Expérimentation 7 70 10 21,3 Cela est arrivé spontanément. 1 10 10 21,3 Plaisir 1 10 4 8,5 Démonstration d'amour - - 11 23,4 Désir d'avoir un enfant - - 12 25,5 Total 10 100 47 100 3 5 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Tableau 6. Avez-vous jamais entendu parler du VIH/SIDA ? (%) École primaire École secondaire Déscolarisé(e) Oui 97,8 100 100 Non 2,2 - - Total 100 100 100 Tableau 7. Personne avec qui le/la sondé(e) préfère parler de la sexualité Catégorie École primaire École secondaire Déscolarisé(e) Personne Nombre % Nombre % Nombre % Ami(e)s 24 52,2 41 46 39 54,2 Grand-parent/oncle/tante 9 19,6 - - 6 8,3 Parent (Mère/père) 2 4,3 5 6 3 4,2 Enseignant - - 16 18 8 11,1 Éducateur pair - - 14 16 - - Travailleur de santé - - 12 14 7 9,7 Conjoint(e)/ - - - - 6 8,3 Autre 11 23,9 1 1 3 4,2 Total 46 100 89 100 72 100 Tableau 8. Opinion des élèves d'école secondaire à propos de l'individu qui devrait conseiller les jeunes Répartition en pourcentage (rang) Enseignant 33,0 Tante/oncle 27,0 Parent (Mère/père) 20,2 Grand-parent 18,0 Tableau 9. Façons d'aborder les problèmes de la jeunesse Répartition en pourcentage École secondaire Déscolarisé(e) Éducation sexuelle 41.3 32.4 Conseils 15.0 Projets 31.3 62.2 Installations de récréation 6.3 6.8 Ateliers - 12.2 Autre 6.3 8.1 352 TROISIÈME PARTIE ZIMBABWE ANNEXE 4. MATÉRIEL DU PROGRAMME Child Sexual Abuse Manual (manuel sur l'abus sexuel des enfants) Chapitre 1. Informations contextuelles * Définitions de l'abus sexuel * Étendue de l'abus des enfants * Facteurs associés à l'abus des enfants * Indicateurs de l'abus sexuel * Médiateurs liés aux effets de l'abus sexuel * La réponse de la famille à l'abus sexuel * Le contexte environnemental de l'enfant * Approche multisectorielle à l'abus des enfants Chapitre 2. Compétences en administration de conseils et stratégies de traitement * Comment les enfants communiquent * Comment les enfants communiquent à propos de l'abus sexuel * Structurer l'environnement d'administration de conseils * Compétences en interrogation * Obstacles rencontrés lors des entrevues avec les enfants * Compétences en administration de conseils * Modèle d'administration de conseils * Thérapie par le jeu * Utilisation de la salle de jeux * Utilisation des questions * Évaluation par rapport au counselling * Travailler avec la famille * Travailler avec les groupes * Prévenir la revictimisation de l'enfant(e) Chapitre 3. Problèmes du/de la thérapeute * Épuisement total * Écouter les histoires d'abus * Les effets des attitudes et valeurs The Community Business Manual (manuel sur le développement communautaire) Chapitre 1. Introduction 353 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Chapitre 2. Élaboration d'un plan * Création d'une idée * Évaluation d'une idée * Étude de marché * Inventaire des ressources * Choisir l'entreprise/le produit * Demander de l'aide auprès d'Africare Chapitre 3. Structure organisationnelle * Définitions de structure organisationnelle Chapitre 4. Production et opérations * Étapes pour créer un plan d'opération * Améliorer la production et les opérations Chapitre 5. Marketing * Étudier le marché * Définir le marché * Les « quatre P »: produit, prix, placement, promotion * Clients * Compétition * Distribution/plan de vente * Publicité: publicité orale, imprimée, événements/spectacles Chapitre 6. Finances et comptabilité * Finances * Planning et comptabilité * Livres: acquits, commandes, liquide, achats, ventes, débiteurs, créanciers, stocks, actifs Chapitre 7. Maintenir et développer votre entreprise communautaire * Prendre des décisions à l'aide des livres de comptabilité * Comprendre les coûts fixes et variables de votre produit * Concepts importants à la gestion de votre entreprise en croissance * Prendre des décisions sur l'utilisation de vos profits * Rembourser le prêt Africare * Développer votre entreprise * Réinvestir votre argent dans votre communauté et dans les clubs AIDS Action Chapitre 8. Prendre contact avec Africare 354 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE ANNEXE 5. EVALUATION DU PROGRAMME Les modifications principales étaient: * Moins de reniement et plus de discussion à propos des sujets liés au VIH/SIDA beaucoup de participation communautaire aux événements du club. * Nombre croissant de jeunes qui cherchent des informations auprès des membres des clubs AIDS Action. * Nombre croissant de jeunes envoyés à d'autres prestataires de services, y compris les services adaptés aux jeunes. * Réduction du nombre de partenaires sexuels, pour les garçons aussi bien que pour les filles. * Abstinence et retard des premiers rapports sexuels. * Moins de couples composés de garçons d'école secondaire et filles d'école primaire. * Les enseignants ont remarqué que le taux de mariage précoce est en baisse; ce taux était élevé chez les filles d'école secondaire. * Baisse du taux de grossesse adolescente. * Une école secondaire a fait état de son plus haut taux de conservation des filles après les deux premiers ans d'éducation; ce résultat est attribué exclusivement aux activités du club AIDS Action. * Au niveau individuel, les jeunes qui participent aux clubs AIDS Action sont devenus plus confiants et assurés, en même temps que leurs connaissances relatives à la SSR et leur inter- action avec la communauté ont augmenté. * Un soutien accru de la part des parents et leaders, sous la forme de louanges, donations (par exemple, de terrains), et l'approbation des activités liées aux clubs AIDS Action. * Traitement plus compatissant des personnes vivant avec le VIH/SIDA. * Solidarité communautaire renforcée: l'influence sociale aidera éventuellement à créer de nou- velles normes, en décourageant le comportement qui augmente le risque de l'infection par le VIH. 355 Midlands AIDS Service Organisation (MASO): Projet d'initiative Youth Alive (« jeunesse vivante ») PARTIE A: DESCRIPTION DU PROGRAMME Raison d'être et historique du programme Une enquête de prévalence, qui a été conduite en 2000 par le Minis- Le programme a choisi de tère de la Santé et du Bien-être de l'enfant a révélé que 27,8 % des jeunes concentrer ses efforts ainsi parce de la tranche d'âge des 15 à 19 ans étaient séropositifs. Ce taux élevé a qu'il croit que l'amélioration des convaincu la Midlands AIDS Service Organisation (MASO) qu'il fallait aptitudes à la vie quotidienne créer un programme pour combattre la propagation du VIH chez les permet aux jeunes de développer jeunes. les compétences nécessaires En développant le programme, les deux sources principales d'infor- pour éviter des situations à haut mations ont été utilisées. On a utilisé d'abord les résultats d'une éva- risque; et ils sont autonomisés luation des besoins qui avait été conduite par l'UNICEF en 1996 (voir lorsqu'ils acquièrent les « Évaluation des besoins », dans ce chapitre). Ensuite, la MASO a em- compétences pour négocier le prunté des idées à une initiative qui avait été créée par son organisa- sexe à moindre risque. tion soeur, le Matebeleland AIDS Council, dans le district de Bulawayo. Responsable du programme Avant de commencer le programme, des réunions consultatives ont été tenues avec des fonctionnaires du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture et du Ministère du Service public, du travail et de la protection sociale. Ils étaient tous d'accord pour dire que le programme serait utile pour mettre un frein à l'épidémie du VIH/SIDA dans les écoles. Des réunions ont aussi été tenues avec les parents, les membres de la communauté, les ensei- 357 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA gnants et les jeunes pour expliquer l'idée derrière les activités du programme et pour en per- mettre la discussion avant de les mettre en oeuvre. Le programme a commencé en 1996 par l'établissement des clubs dans 12 écoles primaires du district de Gweru. Dix neuf écoles primaires et 10 écoles secondaires ont été ajoutées en 1997; en 2000, le programme a été étendu au district de Kwekwe, avec le recrutement de 20 écoles primaires et 11 écoles secondaires. Des enfants scolarisés et déscolarisés peuvent assister aux clubs. De nombreuses activités ont lieu dans les clubs: l'éducation par les pairs, les quiz, les poèmes, les pièces de théâtre, les chan- sons, la danse, les préparatifs de l'« outreach » communautaire et la création du bulletin. Selon cette approche, les membres des clubs seront formés comme éducateurs pairs pour diffuser des connaissances sur le VIH/SIDA et des messages relatifs au changement du comportement à la communauté générale et, en particulier, à leurs pairs. E95^ e Financement reçu de la part de la NORAD (Norwegian Agency for Develop- ment Cooperation) * Commencement du recrutement du personnel du projet * Négociations avec le Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture, et avec les membres de la communauté * Permission accordée à la MASO pour travailler dans les écoles 1 e Évaluation des besoins conduite par l'UNICEF _ . - 6 * La MASO étudie la documentation disponible - Ateliers de sensibilisation au niveau provincial pour les fonctionnaires du Mi- nistère de l'Éducation, des Sports et de la Culture * Conception du programme * Formation des enseignants comme leaders de la jeunesse * Premiers Youth Alive Initiative Clubs établis dans 12 écoles primaires * Continuation de l'atelier de sensibilisation pour les fonctionnaires du Minis- tère de l'Éducation, des Sports et de la Culture * Continuation de la formation des enseignants comme leaders de la jeunesse * Commencement de la formation des parents en compétences de la commu- nication -* Club extrascolaire créé - a Atelier annuel tenu * Évaluation externe du programme conduite Financement reçu de la part de l'UNICEF et de Community AIDS Abroad (CAA) r Développement des matériels pédagogiques Formation de comités zonaux pour enseignants Continuation de la formation des parents Premier quiz provincial sur le VIH/SIDA Figure 13 Tableau chronologique des événements importants du programme 35 8 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE * Premier atelier conduit sur les conseils * Réunion de planification stratégique tenue avec les jeunes, les parents, les ONG et les représentants du Ministère de la Santé et du Bien-être de l'enfant et du -. Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture *Premier groupe de discussion entre parents et jeunes di 2 Financement reçu de la part de l'UNICEF et du National AIDS Council -l * Programme étendu à 22 écoles primaires et 11 écoles secondaires du district de Kwekwe * Premier bulletin créé t 001 * Financement supplémentaire reçu de la part de l'UNICEF et du National AIDS Council * Premier cours pour directeurs d'école et enseignants du district de Kwekwe * Premier camp annuel pour élèves et enseignants * Réunion de bilan annuel 2002 I Financement reçu de la part de la GTZ (Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit-Agence allemande de la coopération technique) * Atelier d'administration de conseils pour les directeurs d'école du district de Gweru Figure 1. Tableau chronologique des événements importants du programme Une agence externe consultative a conduit une évaluation en 1997, et une évaluation com- plémentaire a été conduite par la MASO en 1999. Ces évaluations ont étudié la pertinence, l'ef- ficacité, l'impact et la viabilité du projet les résultats ont été généralement positifs. Mais, puisqu'il n'y a pas eu d'enquête de base, il est difficile de mesurer l'efficacité du programme avec précision. La MASO a l'intention d'amplifier le programme pour établir des clubs dans d'autres districts, si l'on continue à recevoir le financement. Vue d'ensemble du programme But Le but principal du programme est de donner aux jeunes âgés de 14 à 24 ans les aptitudes à la vie quotidienne nécessaires pour répondre aux problèmes de la vie quotidienne. Cela contribuera à la réduction du taux des infections sexuellement transmissibles (IST), du VIH/SIDA et des autres problèmes qui y sont associés. Objectifs Selon le responsable du programme, les objectifs du programme sont de * faciliter les initiatives de jeunesse pour prévenir les IST et le VIH/SIDA * diffuser des informations qui sont correctes, courantes et claires au public cible 359 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA * promouvoir le changement du comportement des groupes cibles en ce qui concerne le sexe à moindre risque; et * promouvoir un mode de vie positif chez ceux et celles qui sont infecté(e)s ou touché(e)s par la maladie, et assurer une cohérence en ce qui concerne les stratégies efficaces. Groupes cibles Groupe cible primaire Le groupe cible primaire est constitué des jeunes âgés de 10 à 24 ans de 74 écoles (et un club extrascolaire) des districts de Kwekwe et Gweru, qui participent aux Youth Alive Initiative Clubs. Le programme est en place dans les zones rurales et urbaines. Groupe cible secondaire Le groupe cible secondaire est constitué des enseignants qui dirigent les clubs et ceux et celles qui ne sont pas membres, mais qui participent aux activités d'« outreach » menées par les édu- cateurs pairs (voir ci-dessous). Champ d'action Pour les jeunes scolarisés, le programme est basé dans les écoles. Les jeunes déscolarisés condui- sent leurs activités dans les salles communautaires, les écoles ou à un autre endroit qui leur convient. Durée du programme Un jeune peut participer au programme pendant 10 ans, au maximum, et 4 ans, au minimum, selon l'àge auquel il/elle a adhéré au programme. Selon le responsable du programme, la plu- part des jeunes qui ont commencé le programme en 1996 sont toujours membres. Le respon- sable du programme croit que les jeunes doivent participer pendant au moins cinq ans afin d'acquérir les connaissances et compétences suffisantes pour se protéger contre l'infection par le VIH et contre l'abus des enfants. Le programme existe depuis huit ans et il pourra continuer à fonctionner pour encore cinq ans. Buts du programme La figure 2 montre comment le responsable du programme a classé les buts du programme. Le programme se concentre sur le changement du comportement et l'amélioration des aptitudes à la vie quotidienne par la participation des jeunes et des membres de la communauté. On croit que les jeunes écoutent leurs pairs (éducateurs pairs); en participant aux activités (pièces de théâtre, par exemple), ils commencent à comprendre les problèmes qui sont associés au VIH/SIDA. De plus, leur participation active leur donne un sentiment d'appartenance au pro- gramme, et ils sont donc plus motivés à le maintenir. Le programme souligne que l'abstinence avant le mariage est la façon la plus efficace de pré- venir la transmission du VIH. Approches Selon le responsable du programme, l'éducation par les pairs est la meilleure approche pour prendre en considération les besoins, idées et sentiments des jeunes, parce que les pairs se comprennent mieux que tout autre membre de la communauté. La différence principale entre les programmes pour jeunes scolarisés et déscolarisés est que les jeunes scolarisés n'apprennent pas la contraception, ni l'utilisation des préservatifs. 360 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST) et des IST Prévention du VIH/SIDA Changement du comportement Promotion du comportement sexuel sain Abstinence Développement des aptitudes à la vie quotidienne Figure 2. Buts du programme, classés par le responsable du programme selon leur importance Approches en milieu scolaire: Education par les pairs Approches extrascolaires __~~~~~~' _5_1E Figure 3. Approches du programme, classées selon leur importance 3 6 1 I~ ~~~~~~~~~~~~~- e.- UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Activités Selon le responsable du programme, les discussions de groupe, les pièces de théâtre, les chan- sons et les jeux de rôles sont les méthodes les plus efficaces pour diffuser des informations aux jeunes et à la communauté. En effet, la participation active aide les gens à retenir et internali- ser les messages, ce qui mène le plus souvent au changement du comportement. Le responsable du programme pensait aussi que la présentation des exposés était la méthode la moins efficace pour diffuser les informations aux jeunes, parce que ces derniers écoutent mais ils participent peu. Mais il n'y a aucune preuve qui indique qu'une activité particulière était plus efficace qu'une autre. Composantes Le programme consiste en deux composantes principales: 1. Youth Alive Initiative Clubs et 2. Activités d'« outreach » Youth Alive Initiative Clubs Les membres des Youth Alive Initiative Clubs pour les jeunes scolarisés se réunissent une fois par semaine dans l'école, pendant leur temps libre, pour parler des problèmes liés au VIH/SIDA. Cela se fait sous la surveillance des leaders de la jeunesse, qui sont des enseignants formés par la MASO. On prévoit que les réunions prennent une heure, mais elles peuvent durer plus long- temps. Pendant les réunions, les leaders de la jeunesse enseignent les thèmes les plus récents concer- nant le VIH/SIDA, et ils en discutent avec les jeunes après. Ils parlent aussi de leurs projets d'« ou- Services d'" outreach , communautaire (éducation par les pairs, petites pièces de théâtre, visites des malades) Distribution des préservatifs Discussions de groupe Exposés Matériels imprimés (brochures, dépliants, bulletins, manuels) Films et/ou vidéocassettes Pièces, sketches ou jeux de rôles Chansons Jeux Figure 4. Activités du programme classées selon la fréquence de leur utilisation 362 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE treach » communautaire pour la semaine suivante et ils passent en revue les événements de la semaine qui vient de s'écouler. Beaucoup de temps est consacré à la répétition des pièces, poèmes, quiz et chansons qu'ils interpréteront pour la communauté et pour les élèves qui ne sont pas membres, pendant les activités d'« outreach ». Les jeunes identifient aussi leurs pairs qui pourraient bénéficier de l'aide (par exemple, sous la forme d'argent donné pour payer les frais de scolarité, ou d'autres formes de soutien) et ils parlent des façons par lesquelles ils pour- raient aider l'individu. Les éducateurs pairs inventent toutes les idées, mais ce sont les lea- Lapproche qui emploie les pairs ders de la jeunesse qui leur donnent les informations dont ils ont be- aide les jeunes à apprendre les soin. Et ils leur offrent leur soutien et direction sur l'organisation des uns des autres et à corriger les activités d'« outreach ».fausses idées. Les jeunes Tout comme leurs homologues scolarisés, les jeunes déscolarisés se peuvent ainsi créer leurs propres r . . 1 1 1 . . ~~~~~~~~~~~idées et messages. réunissent une fois par semaine avec les leaders de la jeunesse pour par- ler des problèmes du VIH/SIDA et pour planifier leur programme Responsable du programme d'« outreach » communautaire pour la semaine. Les jeunes déscolarisés se réunissent une fois par jour pour faire des activités d'« outreach ». En plus des activités conduites par les jeunes scolarisés, les jeunes déscolarisés font aussi des visites aux maisons, aux églises et aux pubs. Et ils tiennent des réunions communautaires et dis- tribuent des préservatifs et des matériels imprimés portant sur le VIH/SIDA. Ils distribuent aussi la nourriture (qui leur est donnée par la MASO) aux personnes vivant avec le VIH/SIDA, et ils en vendent à ceux et celles qui peuvent se la payer. Tous les mois, les éducateurs pairs et les leaders de la jeunesse donnent leur feed-back au res- ponsable du programme MASO. Pendant ces réunions on parle des projets pour lesquels le sou- tien de la MASO sera nécessaire. Leaders de la jeunesse. Les leaders de la jeunesse sont des enseignants qui ont reçu une for- mation en éducation par les pairs, en SSR des adolescents et en administration de conseils . Il y en a deux par école: un homme et une femme. Ils se réunissent avec les éducateurs pairs pen- dant les périodes qui sont consacrées au club, mais beaucoup d'entre eux répondent volontiers aux questions pendant leur temps libre. Le rôle principal des leaders de la jeunesse est de diri- ger les clubs et de former les éducateurs pairs. De plus, ils sont responsables de conduire les conseils individuels avec les jeunes qui le demandent. En plus d'être responsable des clubs, les leaders de la jeunesse sont chargés d'envoyer des cas d'abus sexuel des enfants à la police ou aux organisations « youth-friendly » (adaptées auxjeunes) de la province, et aux cliniques de santé s'il est possible que le/la jeune Pendant les discussions de ait contracté une MST. Les leaders de la jeunesse extrascolaires condui- groupe, les jeunes sont libres de sent d'ailleurs des activites communautaires avec les jeunes déscolansés. parler de leurs préoccupations et La MASO organise des réunions trimestrielles pour créer des ré- suggérer des solutions pour seaux de contacts pour les leaders de la jeunesse des différentes écoles. répondre aux problèmes. Ce sont d'habitude des réunions de planification et de bilan, où les rap- Pendant les petites pièces de ports de progrès de chaque école sont présentés et les problèmes sont théâtre, les jeunes peuvent présentés à la MASO pour discussion et considération. décrire ce qui leur arrive à l'aide Éducateurs pairs. Il y a approximativement 60 éducateurs pairs des situations vraisemblables, et dans chaque école. Tous les éducateurs pairs sont membres d'un Youth ils peuvent donc soulever des Alive Initiative Club. Les éducateurs pairs tiennent des discussions avec problèmes auxquels ils font face, leurs pairs sur de divers thèmes qui sont choisis par les jeunes eux-mêmes. et dont les adultes ne sont pas Léducation par les pairs est conduite de deux façons: individuellement, conscients. pendant le temps libre, ou pendant les activités d'« outreach » com- Responsable du programme munautaires. 363 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA John est membre du Youth Alive Initiative Club à Midlands State University. Aujourd'hui le club a organisé un groupe de discussion pour parler du sexe et de l'influence des pairs. Le groupe de discussion sera mené par Chipo, un leader des pairs qualifié. Le groupe est composé de six étudiants et cinq étudiantes. Chipo pense que la participation est faible parce que les étudiant(e)s viennent de recevoir leur salaire, et ils sont donc allés faire du shopping. Quand la discussion commence, les jeunes filles accusent les garçons de les forcer d'avoir des rapports sexuels sans leur consenternent. Une dispute passionnée s'ensuit, mais Chipa maî- trise le groupe, demandant aux étudiant(e)s d'énumérer les environnements où les rapports sexuels ont lieu. Ils font aussi une liste de toutes les conditions qui les motivent à avoir ces rap- ports. Ils ont discuté de cette liste et ils l'ont analysée. Ils ont décidé que les garçons et les filles de- vraient essayer d'éviter ces environnements parce qu'ils encouragent les jeunes à avoir des re- lations sexuelles. Ils ont conclu également que les garçons et les filles se méconnaissent: les garçons pensent que, s'ils ne couchent pas avec leurs petites amies, celles-ci penseront qu'ils sont arriérés; les filles ne veulent pas décevoir leurs petits amis. Activités d'« outreach » Les éducateurs pairs conduisent des activités d'« outreach » pour atteindre plus de jeunes. Cela se fait après les heures de classe, ou dans d'autres écoles et collèges (qui n'ont pas de Youth Alive Initiative Club), dans les environs ou dans les endroits où les membres de la communauté se réunissent. Ces activités peuvent varier: * Petites pièces de théâtre et jeux de rôles pour représenter des situations qui sont tirées de la vie quotidienne. Les spectacles sont suivis de discussions du problème qui est représenté, pour que les jeunes puissent apprendre à l'aide des histoires. Le public est encouragé à suggérer des solutions qui pourraient être utiles pour résoudre le problème. * Des vidéos sur des thèmes divers sont employées pour encourager des discussions. * Des affiches, dépliants et picture codes (illustrations qui servent de point de départ pour la dis- cussion) sont employés pour faciliter des discussions. * Un bulletin pour lesjeunes, MASO Youth Alive Initiative, est créé aussi. Les jeunes contribuent des articles sur le VIH/SIDA (y compris des poèmes) à ce bulletin. * Des exposés et discussions sont présentés aux divers groupes de la jeunesse et aux adultes de la communauté. * Des concours interscolaires sont organisés pour encourager la participation de la communauté. * On rend visite à des malades qui sont soignés à la maison, et on leur donne de l'aide. 364 TROISIEME PARTIE: ZIMBABWE PARTIE B: MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME Évaluation des besoins Une évaluation des besoins a été conduite en 1996 par l'UNICEF, mais cette évaluation n'a pas été conduite spécifiquement pour la MASO. LUNICEF voulait plutôt conduire une enquête des besoins des jeunes avant de décider d'allouer des fonds à la région. Des jeunes scolarisés et déscolarisés, de zone rurale et urbaine, âgés de 10 à 24 ans ont ré- pondu à plusieurs questions: s'ils savaient ce que c'était que le VIHISIDA, où ils ont appris ces informations et ce qu'ils faisaient pendant leur temps libre. On a demandé aux jeunes ce qu'il leur fallait en ce qui concerne l'enseignement de la santé sexuelle et reproductive (SSR). Voici les résultats importants: * Les connaissances des jeunes sur le VIHISIDA étaient considérables. * Les jeunes n'étaient pas à l'aise à discuter avec leurs parents des sujets liés au VIH/SIDA. * Les jeunes obtenaient la plupart de leurs informations de la radio et des matériels imprimés. * Les jeunes au chômage passaient la plupart de leur temps libre à traînasser. * Les jeunes sont les plus contents quand ils créent les messages eux-mêmes. * Les jeunes écouteraient les pairs de leur propre tranche d'âge. En créant le programme, la MASO a tenu compte du fait que les jeunes apprennent les uns des autres et qu'ils sont capables de produire leurs propres messages et solutions aux problèmes. Voir l'annexe 3 de ce chapitre pour de plus amples détails. Matériel du programme Le développement, la production et la distribution du matériel du programme ont pris, en moyenne, quatre mois. La MASO le Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture le Ministère de la Santé et du Bien-être de l'enfant et les jeunes de la communauté ont tous participé au dé- veloppement des matériels. Les matériels pédagogiques ont été créés en anglais et dans la langue locale pour permettre à tous les jeunes de comprendre les messages. D'autres matériels ont été obtenus auprès des cliniques de santé locales, du Ministère de la Santé et du Bien-être de l'enfant et des autres organisations qui travaillent avec les jeunes. Matériel du club La MASO a créé quatre manuels à l'usage des leaders de la jeunesse des clubs. Ces manuels sont décrits ci-après dans la partie qui porte sur les « Matériel de formation ». Affiches, vidéos et dépliants La MASO a aussi créé des dépliants, vidéos et affiches. Ces supports pédagogiques sont conçus pour assurer la continuité et la cohérence des messages. Les jeunes ont participé à la concep- tion de ces matériels. Les thèmes comprennent l'abstinence, comment éviter les drogues, et les bonnes habitudes alimentaires pour éviter l'infection ou pour rester en bonne santé si l'on est infecté. On met l'ac- cent sur l'abstinence avant le mariage. Ces matériels pédagogiques sont employés dans les clubs et les activités d'« outreach ». (Voir la partie D de ce chapitre, « Matériel pédagogique ».) 365 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Le SIDA, meurtrier Bulletin Le SIDA n'est pas transmis La MASO publie aussi un bulletin, MASO Youth Alive Initiative. Il est pu- En vivant ensemble blié mensuellement et il est créé par le personnel de la MASO grâce aux En mangeant ensemble articles qui sont soumis par les jeunes. Ces articles peuvent être des Ou en jouant ensemble. poèmes, des compositions et des rapports sur des événements qui sont or- Il n'est pas transmis non plus ganisés par les jeunes. Les membres scolarisés et déscolarisés reçoivent le En se serrant la main bulletin. En s'embrassant En partageant des verres ou Matériel de formation des chopes Les manuels qui sont décrits ci-après sont employés lors de la formation En nageant ensemble des leaders de la jeunesse, des éducateurs pairs et des directeurs d'école, Par les moustiques ou d'autres ainsi que pour les Youth Alive Initiative Clubs. insectes Participatory Approaches to Community Development (approches par- En donnant du sang au ticipatives au développement communautaire) est employé principale- centre de sang ou à la clinique ment par les leaders de la jeunesse. Ce manuel leur explique comment diriger des donneurs. les clubs d'une manière qui assure que tous les jeunes y participent. Le ma- Mais le SIDA est transmis nuel est divisé en quatre chapitres qui couvrent les thèmes suivants Par le SEXE avec 1. introduction aux approches participatives et leur utilisation Une personne INFECTÉE. 2. techniques et outils pour cueillir et analyser les données des approches Soyez donc sages et dites participatives « non » au sexe! 3. comment conduire une formation de bonne qualité Beatrice Muvuya, Sixième 4. mener des travaux participatifs sur le terrain année C, Mkoba 4 Primary SchooL The Counselling Training Manualfor Schools (manuel de formation à l'administration des conseils en milieu scolaire) a été conçu par la MASO. Il est employé pour former les leaders de la jeunesse, les directeurs d'école et les éducateurs pairs sur les compétences d'administration de conseils dont ils auront besoin pour parler du VIH/SIDA aux élèves, aux pairs et aux membres de la communauté. Il est divisé en plusieurs parties qui donne des conseils sur: * le rôle du leader de la jeunesse en administration de conseils * les techniques et les sortes de conseils * l'abus sexuel des enfants et comment l'identifier * comment reconnaître un(e) enfant qui pourrait avoir des problèmes, et comment y réagir * comment aider les enfants endeuillé(e)s Communicating About AIDS (communiquer sur le SIDA) explique comment apprendre à com- muniquer, écouter et interroger. Chaque domaine est abordé en profondeur et des conseils pra- tiques sont offerts. Facts About HIV/AIDS (faits à propos du SIDA) parle de la transmission du VIH, de la pro- gression du VIH à partir de l'infection jusqu'au SIDA, des signes, des symptômes et de la pré- vention. Il fournit aussi des feuilles de travail et des directives pour couvrir les thèmes. Des exemplaires de ces manuels sont disponibles. Veuillez voir la partie D de ce chapitre (« Ma- tériel pédagogique »). 366 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Choix et formation du personnel Leaders de la jeunesse * Les leaders de la jeunesse sont des enseignants bénévoles. Il y a un homme et une femme dans chaque club. Quand plus de deux enseignants se portent volontaires, ce sont les jeunes qui choisissent les enseignants qu'ils veulent comme leaders. * Ils sont formés en éducation par les pairs par la MASO, pour être capables de former les jeunes comme éducateurs pairs. Ils apprennent aussi comment diriger les clubs. Cette formation com- prend l'organisation des activités du club, la motivation des éducateurs pairs, l'acquisition des matériels pédagogiques, la recherche des contacts dans la communauté, y compris d'autres ONG et organismes gouvernementaux qui peuvent les aider. La formation prend d'habitude une journée. * La formation relative à l'éducation par les pairs aborde les connaissances sur le VIH/SIDA, sa transmission, ses signes et symptômes et les aspects culturels de la maladie. * Après la formation initiale, les leaders de la jeunesse suivent des cours de recyclage tous les trois mois; ces cours prennent trois jours. * Les leaders de la jeunesse apprennent aussi des compétences de base en administration des conseils pour aborder les problèmes auxquels les jeunes font face. Cette formation est conduite par la MASO et elle prend une semaine. * Les séances de formation en administration des conseils abordent des thèmes tels que l'in- fluence des pairs, l'abstinence, les faits sur le VIH/SIDA, comment s'entraider lors des pro- blèmes difficiles et émouvants, et la capacité d'adaptation. * Quelques leaders de la jeunesse sont formés comme formateurs de formateurs pour pouvoir former d'autres leaders de la jeunesse. Leur formation, qui dure quatre jours, traite des: com- pétences de présentation, compétences en communication, méthodologies participatives. Éducateurs pairs * Les éducateurs pairs sont les seuls membres du personnel qui sont membres des Youth Alive Initiative Clubs. Chaque club a approximativement 30 membres. * Les éducateurs pairs sont formés par les leaders de la jeunesse pendant une semaine. * La formation est semblable à celle qui est reçue par les leaders de la jeunesse (voir ci-dessus), mais elle est moins intensive. * Des séances trimestrielles de recyclage et de mise à jour, qui durent trois jours et qui sont des- tinées aux éducateurs pairs, sont conduites par les leaders de la jeunesse et par la MASO. * Ils suivent aussi un cours d'administration de conseils de dix jours, qui est enseigné par les leaders de la jeunesse. Directeurs d'école * Les directeurs d'école sont onentés sur l'importance des Youth Alive Initiative Clubs. * Ils suivent un cours de dix jours en administration de conseils , qui est enseigné par le res- ponsable du programme MASO, pour qu'ils soient capables de confronter les problèmes de leurs élèves. * Ils apprennent aussi des informations de base sur le VIH/SIDA; cette formation est conduite par la MASO. 367 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Mise en oeuvre du programme Avant de mettre le programme en oeuvre, la MASO a mis le Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture et le Ministère du Service public, du travail et de la protection sociale au cou- rant de l'initiative. Ils ont tous donné leur approbation. Un atelier de sensibilisation a été conduit pour les directeurs d'école. Cet atelier, qui a duré trois jours, les a mis au courant et les a encouragés à participer au programme. Comment organiser un Youth Alive Initiative Club et des activités d'« outreach » Les étapes suivantes sont nécessaires pour organiser les Youth Alive Initiative Clubs: * LUNICEF conduit une évaluation des besoins pour évaluer les connaissances et besoins de la communauté en ce qui concerne le VIH/SIDA et les mythes, fausses idées et attitudes de la communauté vis-à-vis de la maladie. Les résultats sont ensuite utilisés pour développer un programme approprié. * La MASO prend contact avec les directeurs d'école et les enseignants pour créer des Youth Alive Initiative Clubs dans les écoles. * La MASO recrute les jeunes de l'école pour devenir membres des clubs. Le personnel de la MASO se rend aux clubs et aux associations de la jeunesse pour recruter des jeunes qui ne sont plus scolarisés. * Les comités sont composés des représentants des jeunes, des parents et des enseignants de chaque club. Ces comités se réunissent trimestriellement pour faire état des activités du pro- gramme. * On demande aux enseignants de se porter volontaire pour devenir leaders de la jeunesse. Un homme et une femme sont choisis parmi les enseignants de chaque école pour diriger le club. * Les enseignants bénévoles reçoivent une formation pour devenir leaders de la jeunesse. Pen- dant l'atelier, qui dure une semaine, ils apprennent les conseils. * Les jeunes, les enseignants et la MASO développent les matériels pédagogiques du pro- gramme. * Les réunions du club sont tenues une fois par semaine pour parler des problèmes qui ont surgi pendant la semaine et pour préparer des activités d'« outreach ». * Les activités d'« outreach » sont organisées par les leaders de la jeunesse. Ils s'arrangent avec les écoles ou centres communautaires qu'ils ont l'intention de visiter. Sinon, les membres de la communauté parlent aux leaders de la jeunesse pour demander que le club vienne mon- ter un spectacle. * Le responsable du programme MASO se rend régulièrement au projet pour donner son appui et suivre le progrès. Notre société n'encourage pas Ressources du programme généralement la communication Resu esd prga m eéntralemeno t naosmpareniats s Les éducateurs pairs et les leaders de la jeunesse peuvent se rendre aux bu- destr nousuets liés pautse L r reaux de la MASO pour faire des photocopies et chercher les matériels pé- manque de communication dagogiques dont ils ont besoin. En plus des manuels de formation, des mènqe souvent aommuxifaussetid affiches, des vidéocassettes et des dépliants, la MASO a d'autres matériels mène souvent aux fausses idées t parce qu'il n'y a pas l'occasion concernant le VIH/SIDA, qui proviennent du Ministère de la Santé et du de les clarifier ou dissiper. Bien-être de l'enfant du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Cul- Jeune ture et des autres ONG. 368 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Plaidoyer La MASO et la communauté croient que la participation de la communauté est importante parce que le comportement des jeunes est influencé par ce qui se passe dans la communauté. Si la com- munauté comprend les problèmes des jeunes, elle crée un environnement qui leur est ac- cueillant et qui permet aux jeunes de résoudre leurs problèmes. Elle encourage aussi les membres à servir de modèles aux jeunes. Avant de commencer le programme, des réunions de sensibilisation-pendant lesquelles les avan- tages du programme vis-à-vis de la communauté ont été soulignés-ont été conduites avec les fonc- tionnaires du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture les parents les directeurs d'école et les enseignants. Par conséquent, le programme jouit de l'appui de la communauté. Les comités des clubs, qui sont composés des représentants des enseignants, des parents et des jeunes, assurent que les attentes de la communauté sont atteintes et que les membres de la communauté auront leur mot à dire en ce qui concerne le contenu du programme. Rapport financier À ce jour, le programme a reçu 325 245 $US de la part des donateurs du projet. Les donateurs comprennent: la NORAD, l'UNICEF, CAA, la GTZ et le National AIDS Council. Plus de 10 000 jeunes et 1 000 adultes ont bénéficié du programme. En 2001, 2 000 jeunes et 300 adultes ont participé au programme. Le coût moyen par en- fant s'élève à approximativement 71 $US par an-c'est-à-dire, le financement de 2002 (143 784 $US) divisé par les 2 000 bénéficiaires actuels. Voir l'annexe 4 de ce chapitre pour de plus amples détails sur les finances du programme. PARTIE C: ÉVALUATION, DEFIS ET LEÇONS TIRÉES Défis et solutions Directeur de la MASO Participation des Jeunes La participation des jeunes lors de la planification, l'exécution, le suivi et l'évaluation favonse un sentiment d'appartenance et encourage l'engagement des jeunes aux buts du programme. Le fait d'employer les jeunes comme pairs est plus efficace parce qu'ils s'entendent bien. Limpor- tance de la jeunesse est souligné davantage parce qu'il y a peu d'adultes qui servent de modèles aux jeunes dans la communauté. 369 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Manque d'expertise technique Il faut standardiser les matériels pédagogiques pour que tous les éducateurs pairs reçoivent la même formation. Il faut aussi établir une procédure de suivi et d'évaluation. Honte et tabous culturels Il y a toujours beaucoup de honte associée au SIDA, et la culture ne permet pas de discussions ouvertes sur le sexe. Il est donc difficile de traiter suffisamment du VIH/SIDA dans les écoles parce qu'on lui consacre peu de temps ou d'importance à cause de sa nature controversée. Problèmes socio-économiques Il manque de ressources humaines et matérielles, et la situation politique et économique actuelle est instable, ce qui empire les choses. Je n'aime pas utiliser les préservatifs parce que je crois Continuité qu'ils peuvent diminuer ma virilité. Les jeunes déscolarisés et les enseignants sont très mobiles, cherchant des emplois et de meilleures perspectives. Il y a donc un taux de renouvelle- Jeune ment élevé pour les leaders de la jeunesse et les éducateurs pairs. Viabilité Lutilisation de la structure scolaire actuelle assure que les ressources humaines, et beaucoup des ressources matérielles qui sont nécessaires à l'exécution du programme sont facilement dispo- nibles. Cela mène aussi à l'accès facile à un bon nombre de jeunes. Lemploi des éducateurs pairs de la région et des autres organismes locaux et gouvernementales a assuré que le programme continuera, même si la MASO retire son soutien. Ces facteurs contribuent à la viabilité. Évaluation Deux évaluations du programme ont été conduites, en 1997 et en 1999. 1997 En 1997, un cabinet d'expert-conseil indépendant et privé a conduit une évaluation des pro- grammes en milieu scolaire et extrascolaire. On a tenu des entrevues avec les jeunes, les direc- teurs d'école et les enseignants; de plus, des groupes de discussion ont été menés avec les parents et les jeunes. Le but principal de l'évaluation était de déterminer la pertinence, l'efficacité, l'im- pact et la viabilité du programme. Lévaluation a mené à trois conclusions Le programme a eu un effet * Les jeunes qui ont participé aux Youth Alive Initiative Clubs de la positif sur les jeunes et sur la MASO détenaient de plus de techniques pour les aider à éviter le com- communauté où ils vivent. Les portement à risque. Cela était principalement à cause de la nature par- écoles qui participent au ticipative des activités qui étaient utilisées dans les clubs: chants, programme ont déclaré qu'il leur poèmes, pièces de théâtre et concours. Les jeunes du club étaient avait été bénéfique, car on voyait moins disposés à tramnasser et à passer leur temps libre à ne rien faire. des indices du comportement * Léducation par les pairs a été efficace, non seulement pour atteindre plus responsable chez les jeunes les jeunes mais pour atteindre les leaders communautaires et les parents. qui ont adhéré aux clubs. * Il y avait trop d'objectifs et d'activités à exécuter pour que le pro- Directeur d'école gramme puisse être efficace. Il est cependant difficile de déterminer si le programme a eu un effet positif. 370 TROISIÈME PARTIE ZIMBABWE Il n'est pas clair quels changements ont été portés au programme à cause de ces résultats. 1999 En 1999, la MASO a conduit une évaluation avec la collaboration de la Gweru multisectoral AIDS team (équipe multisectorielle du SIDA de Gweru), avec l'appui de l'UNICEE Létude a examiné deux éléments principaux: * les réactions des jeunes au programme et à l'éducation sexuelle en général * l'effet du programme sur les connaissances, les attitudes et le comportement des jeunes en ce qui concerne le sexe, y compris ce qu'ils faisaient pendant leur temps libre et où ils allaient pour obtenir des informations sur le sexe. Létude a couvert des zones rurales et urbaines, et elle a été conduite à l'aide des groupes de discussion et des questionnaires autoadministrés. Au total, 241 jeunes filles et 234 garçons ont participé. Létude a trouvé qu'il y avait toujours beaucoup de facteurs qui mettaient les jeunes à risque. Par exemple, le taux de chômage était élevé dans les régions rurales et urbaines. La plupart des jeunes avaient un petit ami ou une petite amie : même s'ils déclaraient qu'ils étaient contre le sexe avant le mariage, il y avait des indices que beaucoup d'entre eux avaient des rapports sexuels à risque et que la société n'encourageait pas l'utilisation des préservatifs. Un manque général de communication, surtout entre les générations, contribuait aux nombreuses fausses idées chez les jeunes. Mais, puisque les données de base n'étaient pas disponibles, il est difficile de juger si le programme a amélioré la situation. À cause de cette évaluation, le programme a été amélioré pour répondre aux besoins des jeunes et de la communauté. Voir l'annexe 5 de ce chapitre pour de plus amples détails. Indicateurs de I'ONUSIDA Indicateur Réalisation Commentaires Considère l'enfant/le jeune I/ Les jeunes participent à la plupart des comme apprenant qui a activités du programme, de la planifica- déjà la capacité de savoir, tion jusqu'au développement des maté- de sentir et d'agir en ce qui riels pédagogiques, et lors des concerne le développement représentations (petites pièces de sain et la prévention du théâtre et chansons). VIH/SIDA. 2 Se focalise sur les risques U L'UNICEF a conduit une évaluation des qui sont les plus fréquents besoins et la MASO a tenu compte de dans le groupe d'apprentis- cette évaluation dans la conception du sage et assure que les ré- programme. ponses sont appropriées et Les matériels pédagogiques qui sont adaptées à la tranche créés dans le programme ne sont pas d'âge. adaptés à la tranche d'âge. 3 7 1 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Indicateur Réalisation Commentaires 3 Intègre non seulement les i/ En plus d'enseigner le VIH/SIDA aux 3I connaissances, mais aussi jeunes, le programme les fait participer à les attitudes et compé- des activités de génération de revenus tences qui sont nécessaires qui ont la capacité de les autonomiser du à la prévention. point de vue économique et de réduire, par conséquent, leur risque d'infection. On encourage les jeunes à parler des modifications qui sont nécessaires pour éviter le comportement à risque. 4. Tient compte de l'impact I/ Le programme tient compte du problème des relations personnelles de l'influence des pairs et se sert de sur le changement de com- l'éducation par les pairs pour encourager portement et renforce les la modification du comportement. valeurs sociales positives. 5. Est basé sur l'analyse des Atteint en Une évaluation a été conduite juste besoins des apprenants et partie après le début du programme pour dé- sur l'évaluation de la situa- terminer à quel point on tenait compte tion générale. des besoins des jeunes. Le programme tient compte du fait que la pauvreté contribue souvent à la vulné- rabilité. Les activités de génération de revenus sont conçues pour prévenir cette situation. Conduit une formation / Tout le personnel qui participe au pro- 6~J continue aux professeurs et gramme reçoit une formation sur la ges- aux autres prestataires de tion des clubs, l'éducation par les pairs service. et les conseils. Les cours de recyclage sont offerts trimestriellement. Le personnel de la MASO visite les sites et les écoles du projet de temps en temps pour offrir leur soutien. 7 Utilise de multiples activités I Des techniques d'apprentissage partici- 7 et stratégies d'apprentis- patif (pièces de théâtre, chansons, sage ; ces activités et stra- danse, poèmes, jeux de rôles) sont em- tégies sont participatives. ployées dans le programme. 8 Fait participer la commu- $/ La communauté générale participe à la is nauté générale. planification et à l'exécution du pro- gramme l'exécution. Cela se fait par des ateliers de sensibilisation et de planifica- tion. C Assure le suivi, la progres- Atteint en Les manuels de formation sont conçus 9 sion et la continuité des partie de sorte que la continuité des messages messages. soit assurée. Les matériels pédagogiques ne ciblent pas une tranche d'âge spécifique. 372 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Indicateur Réalisation Commentaires I Q Est placé dans un contexte Non Il y a un lien entre le curriculum scolaire approprié du curriculum de applicable et ce qui est enseigné dans les Youth l'école. Alive Initiative Clubs, même si l'on aborde plus de thèmes dans les clubs. Dure pendant suffisamment V/ Le programme sera en place pendant 10 de temps pour atteindre les ans; il s'agit de suffisamment de temps objectifs du programme. pour réaliser les objectifs du programme. Mais, à cause de la mobilité des jeunes, quelques-un(e)s quitteront la région avant d'acquérir les compétences nécessaires pour changer leur comportement. Est coordonné à un pro- Non Le programme est mené en milieu sco- gramme général de promo- applicable laire. Mais, hormis les leçons qui portent tion de santé en milieu sur les aptitudes à la vie quotidienne et scolaire. le VIH/SIDA, il n'y a pas de leçons qui traitent de la santé. Le programme ne se déroule pas dans les cliniques locales ou d'autres établis- sements de santé; mais les jeunes sco- larisés et déscolarisés obtiennent des dépliants sur le VIH/SIDA et les MST en les commandant auprès des cliniques. Communique des mes- I/ Pour assurer que les matériels pédago- sages dont l'information est giques que la MASO a créés contiennent correcte et cohérente. des messages qui sont corrects, ils ont été corrigés par des experts du Ministère de la Santé et du Bien-être de l'enfant et du Ministère de l'Éducation, des Sports et de la Culture. A établi un soutien politique I/ Des réunions sont en cours avec les lea- à travers un intense plai- ders politiques à propos du plaidoyer. Le doyer pour surmonter les gouvernement donne son appui au pro- barrières et s'agrandir. gramme par le biais du National AIDS Trust Fund du National AIDS Council. Dépeint la sexualité hu- Atteint en Le programme reconnaît que la sexualité l 5 maine comme un élément partie est un élément normal de la vie. sain et normal de la vie et n'est pas désobligeante contre le sexe, la race, l'ethnie ou l'orientation sexuelle. Intègre le suivi et l'évalua- V/ Le programme attache de l'importance 16 tion. au suivi et à l'évaluation. Des réunions mensuelles et trimestrielles sont tenues pour évaluer le progrès du programme. 373 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA PARTIE D: INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES Organisations et contacts La MASO a été créée en 1991 en tant qu'organisation bénévole, par des citoyens de la ville de Gweru dans la province des Midlands du Zimbabwe les citoyens s'inquiétaient de la crise crois- sante du VIHISIDA. Lorganisation cherche à fournir du soutien émotionnel, physique et spiri- tuel aux personnes vivant avec le SIDA, et à leurs familles et amis. Pour prévenir la propagation de l'infection par le VIH, elle fournit aussi du soutien et des conseils à ceux et à celles qui pen- sent qu'ils/elles sont à risque. Des informations complémentaires sur la MASO et ses activités peuvent être obtenues auprès de: Director MASO 30B 7th St. PO. Box 880 Gweru, Zimbabwe Tél. : 263-54-21029 ou 263-54-21937 Télécopie : 263-54-25237 Courrier électronique : maso@adtech.co.zw Collaborateurs et collaboratrices Ce rapport a été préparé par Ms. Evelyn Serima, consultante au rapport et par Mr. Sunday Ma- nyenya, assistant de recherche. Il a été dirigé par Ebrahim Jassat, responsable local de la Banque Mondiale. Version anglaise éditée par Helen Bafios Smith. Nous sommes reconnaissants de l'appui des individus suivants, qui ont fourni une bonne par- tie des informations contenues dans ce rapport Mr. Ticharwa Masimira - Directeur, MASO Mr. Michael Matimura - Responsable du programme, MASO Sr. Bhebhe - Leader de la jeunesse, Midlands State University Victor Mundara - Éducateur pair Beatrice Mwale - Éducatrice paire Fortunate Chinanga - Éducateur pair Tobias Gushura - Éducateur pair 374 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Matériel pédagogique Pour ces matériels pédagogiques, veuillez contacter ibeaids@ibe.unesco.org ou Education for HIV/AIDS Prevention; International Bureau of Education C.P 199, 1211 Geneva 20, Switzer- land The Counselling Training Manualfor Schools (manuel de formation en administration de conseils en milieu scolaire) (Numéro de commande: MAS001) Participatory Approaches to Community Development: A Trainer's User Guide (approches partici- patives au développement communautaire: guide à l'usage du formateur) (Numéro de commande. MAS002) « Peer Education Training: Timetable » (formation en éducation par les pairs: emploi du temps) (Numéro de commande: MAS003) « Module lA: Communication » (Numéro de commande: MAS004) « Module 1B : Effective Communication » (communication efficace) (Numéro de commande: MAS005) « Module 3: Facts About HIV/AIDS » (les faits sur le VIHISIDA) (Numéro de commande: MAS006) « Module 4: Facts About STDs » (les faits sur les MST) (Numéro de commande: MAS007) « Evaluation Report » (rapport d'évaluation) (Numéro de commande: MAS008) « Orphans Sensitization Workshop : Program Timetable » (atelier de sensibilisation aux orphe- lins; emploi du temps du programme) (Numéro de commande: MASOO9) « School Heads Sensitization Workshop : Program Timetable » (atelier de sensibilisation pour les directeurs d'école; emploi du temps du programme) (Numéro de commande: MASO 10) « Annual Report 1998 » (rapport annuel 1998) (Numéro de commande: MASO 11) « AIDS Is Our Problem » (le SIDA, c'est notre problème) (Numéro de commande: MASO 12) 375 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA « Orphan Care Program » (programme de protection des orphelins) (Numéro de commande: MASO13) « Enrolment Certificate » (certificat d'inscription) (Numéro de commande: MASO14) Affiche: « Healthy Eating in the Midst of HIV/AIDS, and Some Suggestions » (les bonnes ha- bitudes alimentaires et le VIH/SIDA, quelques suggestions) (Numéro de commande: MASO 15) Affiche: « Smart Girls » (des filles sages) (Numéro de commande: MASO 16) Affiche: « Smart Boys » (des garçons sages) (Numéro de commande : MASO 17) Affiche . « Girls and Boys and AIDS » (filles et garçons et le SIDA) (Numéro de commande: MAS018) Les vidéocassettes suivantes sont disponibles auprès de la MASO (voir coordonnées dans la partie D): More Time : Un long métrage produit par Media for Development (MFD) Trust, Harare. Il s'agit de l'histoire d'une adolescente qui ne maîtrise plus sa vie. Thandi apprend que prendre des risques au nom de l'amour mène à risquer sa vie. Pour commander cette vidéocassette, veuillez prendre contact avec Media for Development, mfdadmin@mango.zw ou www.samara.co.zw/mfd. Everyone's Child : Le message de cette vidéocassette est: « Tout le monde peut agir, et agir bien, pour donner leur soutien aux enfants qui sont orphelins ou stressés. Nous avons les ressources. Les personnes peuvent surmonter les problèmes auxquels elles font face-en particulier, les be- soins physiques et émotionnels des enfants ». (MFD, Harare) Neria: Une jeune femme perd son mari et son beau-frère fait appel à une tradition selon laquelle il hérite de tous les biens de sa belle-soeur, et il ne fait aucun effort pour protéger la famille de son défunt frère. Quand il essaie de prendre les enfants aussi, Neria se défend et cherche la jus- tice. (MFD, Harare) The Silent Epidemic: STI/AIDS (l'épidémie silencieuse, IST/SIDA) Documentaire produit en Ou- ganda. Time to Care: The Dilemma: (Ouganda : Ministère de la Santé/USAID). Émission dramatique télévisée, produite par le Ministère de la Santé ougandais et l'USAID (United States Agency for International Development), à propos de ce qui arrive quand un homme marié transmet une MST à sa famille après une aventure avec une ancienne petite amie. Time to Care: Face It: Dans cette suite à Time to Care: The Dilemma, les personnages réagissent de différentes manières à un nouveau service de conseils et tests dans la communauté. 376 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE Side-by-Side: Women and AIDS in Zinmbabwe: (Vision Films/Harvey McKinnon. Versions en an- glais et en ndebele). Ce court-métrage, produit par Vision Films/Harvey McKinnon en versions anglaise et ndebele, suit deux femmes-une travailleuse sociale et une metteuse en scène-pen- dant que chacune se sert de ses compétences pour mobiliser la communauté afin de surmonter les effets du SIDA. Karate Kids Un dessin animé destiné aux enfants de milieu urbain, surtout aux enfants de la rue. Karare dit: « N'importe qui peut attraper le SIDA. Il nous faut donc nous protéger et pro- téger nos amis ». Produit par l'Office National du Film du Canada et par Street Kids Interna- tional. Il est possible de la commander en s'adressant à nfbkids@nfb.ca ou http ://www.onf.ca/f/. ANNEXE 1. RÔLES DU PERSONNEL Rôles du personnel principal du programme Responsable du programme * Coordonne le programme au niveau du district; * fournit du soutien technique aux leaders de la jeunesse en ce qui a trait à la gestion des Youth Alive Initiative Clubs; * forme les directeurs d'école, les leaders de la jeunesse et les membres du Youth Alive Initia- tive Club pour qu'ils puissent faire des conseils; * forme les membres du Youth Alive Initiative Club comme éducateurs pairs * enseigne des cours de recyclage aux leaders de la jeunesse et aux membres du club * donne son appui aux projets du programme de jeunes déscolarisés ; et * amorce les activités d'établissement de réseaux de contacts avec d'autres ONG. Leaders de la jeunesse * Forme les membres du Youth Alive Initiative Club comme éducateurs pairs * *assure que les membres du club se réunissent une fois par semaine * donne des conseils aux membres du club et aux autres jeunes ; et * participe aux activités du comité de parents, jeunes et leaders de la jeunesse. Éducateurs pairs * Sont responsables de la gestion quotidienne des clubs * conduisent des séances d'éducation par les pairs avec d'autres jeunes * servent de modèles de comportement à leurs pairs; et * conduisent des activités d'« outreach ». 377 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Les ONG: Bureaux d'éducation régional et du district Directeur de la MASO 1 Responsable Directeurs d'école du programme Leaders de la jeunesse Comité de Jeunes (enseinan-s)l'initiative >déscolarisés (enseignants) Youth Alive t t Éducateurs pairs/ membres du club communautaire Figure A. 1. Organigramme 378 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE ANNEXE 2. STATISTIQUES SUR LE PERSONNEL Nombre Poste/titre Sexe Temps plein, payé 1 Responsable du projet H Personnel bénévole, autre 200 enseignants Leaders de la jeunesse 50% F que les éducateurs pairs 140 parents 50% H (aucune allocation ni indemnité) Éducateurs pairs 30 Éducateurs pairs 20 H bénévoles (aucune 10F allocation ni indemnité) ANNEXE 3. ÉVALUATION DES BESOINS Jeunes de milieu Jeunes de milieu urbain (%) rural (%) Au chômage 62 78 A un(e) petit(e)-ami(e) 63 63 Contre les rapports sexuels avant le mariage 74 69 Pour les rapports sexuels avec consentement mutuel 16 16 A senti l'influence des pairs pour avoir des rapports sexuels 44 21 Ne peut pas identifier quelqu'un qui est infecté par le VIH 56 73 A vu quelqu'un qui souffre du SIDA 67 54 Peut énumérer trois méthodes de sexe sans risque 65 65 379 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA ANNEXE 4. FINANCES DU PROGRAMME Une analyse des dépenses de 2001 révèle que, sur les 143 784 $US donnés au programme (NORAD, 90 500 $US ; National AIDS Council, 9 985,50 $US; UNICEF, 10 533,71 $US; le reste des fonds provenant du programme MASO), les fonds ont été versés ainsi: Dépense Montant ($US) Total (%) Documentation et publications sur le SIDA 49 212,67 34 Frais de formation 23 954,18 17 Salaires 32 969,96 23 Véhicules 13 260,73 9 Frais divers 24 386,55 17 380 TROISIÈME PARTIE: ZIMBABWE ANNEXE 5. RÉSULTATS DE L'ÉVALUATION Programme extrascolaire Pertinence: Le programme de la jeunesse a été trouvé pertinent parce que les jeunes qui sont ciblés seraient au chômage s'il n'y avait pas de projets de génération de revenus; ils seraient donc au risque très élevé d'infection par le VIH. De plus, le changement rapide de la culture, la perte des valeurs culturelles, les drogues et l'alcool et l'influence des pairs créent un ter- rain favorable pour le programme MASO. * Efficacité: Le programme utilise des formateurs de formateurs. Cette approche cible les édu- cateurs pairs, les leaders communautaires et les parents; cela a favorisé, et exploité, les res- sources. On atteint plus de personnes. Le programme utilise aussi des structures politiques et sociales qui sont déjà en place: infirmières en chef, conseillers, chefs, leaders ecclésiastiques, travailleurs de la communauté villageoise, et d'autres structures publiques. * Efficacité/rendement: On a trouvé qu'il y avait une cohérence entre les objectifs et les stra- tégies. Le programme a été conçu selon les besoins qui avaient été identifiés. On a cependant trouvé que le programme avait trop d'objectifs et activités. Les discussions avec les parents et les jeunes ont révélé que le programme avait eu un effet positif. Mais l'évaluation a fait re- marquer qu'il n'était pas facile de mesurer l'impact. * Viabilité: Selon l'évaluation, le programme avait préparé la voie à la viabilité par l'utilisation efficace de la mobilisation et participation communautaires, et par des stratégies de posses- sion communautaire. Lemploi des éducateurs pairs locaux et d'autres structures locales et pu- bliques a aidé le programme à s'enraciner dans la communauté. Du point de vue financier, le programme n'était pas solide parce que la plupart des coûts étaient financés par les dona- teurs. Programme en milieu scolaire * Pertinence : Lobjectif principal consistant à « attraper les jeunes avant qu'ils n'attrapent le SIDA » était pertinent en ce qui concerne la réduction du taux de VIH/SIDA chez les jeunes scolarisés. Les élèves deviennent sexuellement actifs à partir de l'âge de 10 ans. Le pro- gramme MASO était plus dynamique que le curriculum du ministère concernant l'éducation sexuelle. Cela s'est produit parce que les stratégies sont participatives on utilise des activi- tés telles que le chant, les poèmes, les pièces de théâtre et les concours. * Efficacité: Ce programme a réussi à profiter de la structure scolaire actuelle et il exige peu de ressources, motivation et surveillance. * Efficacité/rendement: Le programme a bien commencé et il a pris de l'élan. Les enseignants et les parents des écoles qui participent au programme ont déclaré que le programme leur avait été bénéfique parce qu'ils voyait des indices de comportement plus responsable de la part des jeunes qui ont adhéré aux clubs. * Viabilité: Les activités du programme ont utilisé la structure scolaire actuelle et elles étaient gérées de façon satisfaisante, avec une surveillance minime de la part de la MASO. Ce sont les bénéficiaires qui ont un sentiment d'appartenance en ce qui concerne le programme, et il semblait qu'ils participaient à l'organisation des activités du programme. 381 Quatrième partie : Annexe Leçons tirées des approches en milieu scolaire visant la réduction du risque associé au VIH/SIDA a m m m m m~~~~~~~~ Annexe: Leçons tirées des approches en milieu scolaire visant la réduction du risque associe au VIH/SIDA Veuillez prendre note que ces études proviennent des expériences acquises par les pays en voie de développement et par ceux qui sont plus développés. Pour bénéficier pleinement de l'édu- cation sur la prévention du VIH/SIDA, il faut qu'il y ait des programmes de « qualité ». Les principes suivants sont essentiels pour maximiser les résultats des programmes. Qualité de l'apprenant(e) Tenir compte de l'enfant(e) Il faut reconnaître ce que l'apprenant(e) sait et sent déjà, et ce dont il est capable en ce qui concerne le développement sain et la prévention du risque associé au VIH/SIDA. Les individus et les com- munautés détiennent des mécanismes et pratiques pour soutenir les enfants et les jeunes pen- dant leur apprentissage et développement il faut les embrasser. Il faut encourager les gens à apprendre les uns des autres-pair à pair, enseignant, famille et communauté-pour intégrer les connaissances et expériences uniques et précieuses des apprenant(e)s. Cela peut rendre les programmes en milieu scolaire plus pertinents et efficaces. Le VIH/SIDA touche certains ap- prenant(e)s plus que d'autres-ce sont parfois des orphelins, ou bien des enfants qui soignent des malades ou qui s'occupent des autres enfants de la famille. Le point de départ d'un programme d'enseignement (et d'apprentissage) efficace est l'effort qu'on fait pour assurer que tous les ap- prenants sont en bonne santé, bien nourris et prêts à apprendre. Il faut aussi qu'ils aient le sou- tien de leur famille et de leur communauté en ce qui concerne leur accès à l'éducation. Pertinence Il est nécessaire de mettre l'accent sur les risques qui vont probablement avoir un effet sur les apprenants il faut également souligner les risques qui sont les plus nuisibles à l'individu et à la société. Il y a des problèmes qui attirent l'attention des médias et suscitent l'intérêt du public, 385 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA mais ce ne sont pas forcément les problèmes les plus répandus ou dangereux. Les objectifs du programme, les méthodes d'enseignement et les matériels pédagogiques doivent être appropriés à l'âge, à la culture et au niveau d'expérience sexuelle des enfants et jeunes, ainsi qu'aux com- munautés où ils habitent. Il faut prendre en considération tous les facteurs, qu'ils soient directs ou indirects. Par exemple, il faut comprendre les relations entre les deux sexes ainsi que les re- lations de pouvoir, et il est nécessaire de prévenir la violence ces éléments doivent être inté- grés aux programmes, ainsi que d'autres facteurs qui touchent les vies des apprenants. Quand la recherche est bien ciblée (écouter les jeunes pour savoir ce qu'ils croient et savent) elle peut tenir compte de la motivation derrière le comportement et assurer que le programme soit ac- ceptable et approprié. Qualité du contenu Théorie Il faut fonder le programme sur les théories d'apprentissage social'. Ces théories ont des points communs: l'importance de personnaliser les informations et le risque, la motivation croissante relative au changement et à l'action, la compréhension de l'influence des normes sociales et l'in- fluence sur ces normes, l'amélioration de la capacité individuelle d'agir et le développement des environnements qui autonomisent2. Au-delà des informations Il est nécessaire de prendre des décisions qui sont fondées sur les informations, les attitudes et les compétences qui seront intégrées au contenu du programme cela se fait selon la pertinence des décisions relatives à la prévention du risque du VIH/SIDA, au développement des compor- tements protecteurs et des attitudes qui y sont associées. Les programmes qui visent l'équilibre des connaissances, attitudes et compétences (communication, négociation et capacité de refu- ser une demande inappropriée) ont bien réussi à changer le comportement. Quelques exemples des facteurs qui sont liés au risque du VIH/SIDA sont: l'ignorance, les attitudes discriminatoires envers les personnes qui sont touchées par le VIHISIDA, le manque d'accès aux préservatifs, ou bien le non-usage des préservatifs. Quelques facteurs protecteurs sont: l'acquisition des infor- mations correctes, le développement des valeurs personnelles positives et les pairs qui encou- ragent le comportement sans risque, le choix d'un adulte fiable qui peut soutenir le jeune, l'utilisation des services de santé et l'utilisation des préservatifs (si un individu est sexuellement actif). Corrélation Il est important d'assurer que les gens comprennent le VIH/SIDA, les caractères des indivi- dus, le contexte social et la corrélation entre tous ces facteurs dans le contexte du programme. Un programme qui aborde une seule composante, à l'exclusion des autres, peut ignorer d'autres influences importantes, ce qui peut limiter le succès du programme. Les informations sont né- cessaires, mais elles ne sont pas suffisantes pour prévenir le VIH/SIDA. En plus des informa- tions de base, il faut aussi tenir compte des valeurs, attitudes et comportements de la communauté, ainsi que ceux de l'individu. Il est plus probable que les apprenant(e)s prennent des décisions responsables quand les pairs et la communauté modèlent des attitudes responsables et un com- 1 Bandura 1986: McGuire 1972; Klrby et al 1991; Schinke et al 1981 2 McKee 2000 386 QUATRIÈME PARTIE ANNEXE portement sans risque3. Un programme de prévention VIH/SIDA doit absolument renforcer des valeurs claires par rapport au comportement à risque, et aussi renforcer les valeurs individuelles et les normes de groupe4. Qualité des processus Preuves Il faut développer des programmes qui sont basés sur la recherche, sur les pratiques d'enseignement et d'apprentissage efficaces et sur les besoins des apprenant(e)s. Les approches unilatérales, ou qui emploient une seule stratégie-exclusivement les témoignages ou les informnations-ont échoué dans bien des cas parce qu'elles ignorent les besoins locaux et ont tendance à être basées sur des hypothèses qui n'ont pas été évaluées. Une analyse des besoins des apprenant(e)s, avec une plus importante évaluation de la situation, devraient être une source importante des informations qui sont utilisées lors du développement des programmes. Préparatifs et formation Il faut que les programmes soient menés par un personnel qualifié ; le personnel doit apparte- nir à l'école ou y être attaché. Lenseignant est, dans certains cas, la personne idéale pour offrir le programme. Dans d'autres cas, il faut employer d'autres facilitateurs ou éducateurs pairs qua- lifiés. Cependant, dans les cas où les enseignants ne dirigent pas le programme, ils doivent y participer, et les activités doivent être renforcées dans l'environnement scolaire général. Il faut former et soutenir les individus avant, et durant, la mise en oeuvre du programme. Méthodes d'enseignement et d'apprentissage Il est important d'utiliser une gamme de méthodes d'enseignement et apprentissage qui ont des effets réels sur les connaissances pertinentes, les attitudes et le comportement en ce qui concerne le risque. Même s'il est important que l'enseignant présente des informations, sous forme de cours magistral, les méthodes interactives ou participatives se sont avérées plus efficaces pour chan- ger les comportements à risque relatifs au VIH/SIDA (retarder les rapports sexuels, confiance en soi, utilisation des préservatifs, réduction du nombre de partenaires sexuels)5. Les programmes qui mettent l'accent sur les informations (biologiques) peuvent améliorer les connaissances, mais ils ne sont pas, en général, efficaces6 à améliorer les attitudes et comportements ou à changer les comportements à risque. Participation Il faut développer des mécanismes qui permettent la participation des étudiants, des parents et de la communauté générale pendant tous les stades du programme. Une approche collabo- rative peut renforcer le comportement voulu, tout en créant un environnement positif pour les programmes en milieu scolaire. La participation des apprenant(e)s et des autres individus à l'édu- cation sur la prévention du VIH/SIDA peut assurer qu'on répondra à leurs besoins et préoccu- pations spécifiques de manière appropriée, du point de vue culturel et social. Elle peut aussi encourager la loyauté ou un sentiment d'appartenance au programme, ce qui peut contribuer à sa viabilité7. 3 Ballard, R, A. Gillespie et R. Irwrin 1994 Principlesfor Drug Education in Schools, University of Canberra, Faculty of Education. 4. Kirby, D 1997. School-Based Programs to Reduce Sexual Risk Behaviors . A Review of Effectiveness. 5 Kirby et DiClemente 1994 6 Wilson et al, 1992. 7 UNICEF 1996 Education A Force for Change World Congress Against Commercial Sexual Exploitation of Children. Stockholm. 387 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Organisation du temps et durée du programme Il est nécessaire d'assurer la suite, la progression et la continuité des programmes pendant la sco- larisation8. Il faut que les messages sur le VIH/SIDA commencent tôt, qu'ils soient réguliers et opportuns et qu'ils proviennent d'une source crédible. Il faut aussi tenir compte de l'àge et du niveau de développement de l'apprenant(e), commençant par des concepts simples et avançant aux concepts qui sont plus complexes, avec des leçons qui renforcent et complètent l'appren- tissage antérieur. Place dans le curriculum scolaire Il est important de situer l'éducation sur le VIH/SIDA dans le contexte d'autres problèmes qui sont liés à la santé et à la société-tels que la santé sexuelle et reproductive, et la population- qui sont pertinents aux enfants, aux jeunes et à la communauté où ils vivent. Par exemple, des sujets « porteurs » tels que l'éducation à la santé ou l'instruction civique peuvent contenir un bon mélange de connaissances, attitudes et compétences. Au cours du temps, les programmes qui ont été « intégrés » ou trop légèrement mélangés à un curriculum scolaire, sans élaborer un module clair et intensif, ont été, en général, décevants9. Les programmes qui font partie des cur- ricula scolaires nationaux, et pour lesquels un emploi du temps a été établi, peuvent profiter d'une plus grande couverture il y a aussi une plus grande possibilité que les individus seront formés et soutenus et que le programme sera exécuté. Quand les approches informelles sont em- ployées, il faut éviter des programmes uniques, car ils ne sont pas d'habitude capables de trai- ter la complexité ni la corrélation entre les nombreux problèmes pertinents. Expansion Il faut établir des partenariats avec les ministères au plus tôt, afin d'envisager la couverture na- tionale d'un programme de haute qualité. Sans une telle vision et engagement politique, les ac- tivités ne constitueront plus qu'un programme pilote. Linvestissement politique des ministères de l'éducation et de la santé est souvent essentiel à l'établissement des programmes en milieu scolaire à grande envergure. Lencouragement des liens avec d'autres ministères qui sont parti- culiers au milieu, aux mécanismes informels et à la communauté, augmentera l'étendue et la capacité pour atteindre tous les apprenant(e)s. Qualité des environnements Obtenir l'engagement Pour influencer le leadership national et mobiliser la communauté à surmonter les obstacles, il faut mener une intense campagne de plaidoyer dès le début de la planification. Dans trop de cas, les responsables politiques ne connaissent pas les informations clés, telles que le taux d'in- fection par le VIH, d'infections sexuellement transmissibles, de grossesses adolescentes et d'autres problèmes de santé sexuelle chez les jeunes. Une campagne de plaidoyer qui utilise des données exactes et opportunes peut convaincre les communautés et les leaders nationaux de l'importance de commencer la prévention dès l'enfance. Cela peut aussi assurer que les programmes soient centrés sur les vrais besoins relatifs à la santé, l'expérience, la motivation et les points forts de la population cible, plutôt que sur les problèmes tels qu'ils sont perçus par les autresi0. Il faut écouter les membres de la communauté et répondre à leurs préoccupations de plus, la 8. Kirby et DiClemente 1994, Botvin 2001 9 CDC 1995 journal of School HeaEth. Gachuhi. 2000 pour l'UNICEF, region de lest et du sud de l`Afnque. 10. Baldo 1994 388 QUATRIÈME PARTIE: ANNEXE communication des preuves et l'appréciation des opinions de la communauté peuvent être utiles dans l'acquisition de l'engagement. La mobilisation efficace des ressources soulignera l'ef- ficacité de tels efforts. Au-delà de l'éducation À travers le temps, il faut coordonner les programmes d'éducation avec d'autres stratégies co- hérentes, telles que les politiques, les services de santé, la promotion du préservatif, le déve- loppement communautaire et les approches médiatiques. Les programmes d'éducation sont les plus efficaces quand ils sont créés dans le contexte d'autres stratégies cohérentes. Les détermi- nants du comportement sont divers et complexes, et la portée de tout programme (par exemple, les écoles) sera limitée ; le fait de se concentrer de manière trop restreinte sur l'éducation à la prévention a donc peu de chances de produire un changement de comportement durable. Cohérence Il est important d'assurer que les messages sur la prévention du VIH/SIDA sont cohérents dans le contexte de l'environnement scolaire. Pour reconnaître et expliquer les nombreux mythes et fausses idées relatifs au VIH/SIDA, il faut trouver des façons d'encourager la communication ou- verte entre les apprenant(e)s, les enseignants, les familles et la communauté générale. Les poli- tiques et pratiques scolaires qui renforcent les objectifs du programme maximisent la possibilité de son succès. Qualité des résultats Le but Le but global devrait être de se concentrer sur la prévention et la réduction des risques associés au VIH/SIDA. Les objectifs du programme devraient se concentrer sur les comportements clés qui sont liés à la réalisation du but: éviter les rapports sexuels non protégés et la consomma- tion des drogues; s'abstenir de, et éviter, les drogues intraveineuses. Réalisation des résultats Il est important de tenir compte de la gamme entière de stratégies disponibles qui contribuent aux objectifs du programme. Quelques stratégies sont marginalisées à cause du manque de com- préhension ou à cause des problèmes politiques, religieux ou culturels (par exemple, l'utilisa- tion du préservatif ou les programmes d'échange d'aiguilles). Il faut recueillir toutes les informations disponibles auprès des sources crédibles pour choisir les stratégies les plus efficaces et acceptables, et pour les adapter, là où cela s'avère possible. Il y a des stratégies que l'on uti- lise parce qu'elles sont populaires, divertissantes ou intéressantes, mais si elles ne sont pas liées à la réalisation des objectifs, la valeur de ces approches est mise en question en ce qui concerne la réalisation du résultat désiré. Vue à long terme Il faut choisir les programmes, activités, matériels et ressources selon leur capacité de contribuer aux résultats positifs à long terme chez les apprenant(e)s et dans l'environnement scolaire. Il y a des approches qui attirent l'attention des médias et du public à court terme, mais ce ne sont peut-être pas les approches les plus efficaces, surtout lorsqu'elles ne sont pas coordonnées avec les stratégies qui sont déjà en place. Une série coordonnée de programmes à court terme, liée avec des programmes à plus long terme, devrait avoir la priorité sur les solutions uniques ou créées à la va-vite, qui ne sont intéressantes que superficiellement. 389 UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR LES PROGRAMMES DE PRÉVENTION DU VIH/SIDA Recherche, suivi et évaluation Il est important d'évaluer les objectifs, processus et résultats du programme en se servant des indicateurs réalistes, et il faut accorder assez de temps pour observer les résultats. Dès le début, un plan d'évaluation (et des mécanismes de suivi) devrait ouvrir la voie à l'éva- luation des progrès qui sont faits pour atteindre les objectifs. Létablissement des objectifs qui sont trop ambitieux et des indicateurs qui sont trop difficiles à mesurer, ou qui ne mesurent pas, avec précision, ce que le programme essaie de changer, sont des problèmes généraux. En géné- ral, plus d'informations sont recueillies sur l'évaluation de processus que sur l'évaluation des ré- sultats. Il est important d'évaluer et faire état du degré auquel le programme a été exécuté comme prévu ; cela est aussi important que le résultat ultime-les changements qui ont lieu chez les apprenant(e)s. Adressez vos commentaires et suggestions à A. Valerio (avalerio@worldbank.org) et à D. Bundy (dbundy@worldbank.org). 390