Investir dans les opportunités Mettre fin à la pauvreté RAPPORT ANNUEL 2018 Table des matières 2 Introduction 3 Message du Président 10 Message des Administrateurs 13 Message de la Directrice générale de la BIRD et de l’IDA 15 Accompagner nos clients dans des domaines prioritaires 34 Des financements innovants pour des solutions de développement 37 Promouvoir le développement par la recherche, l’analyse et les données 40 Mobiliser des partenariats sur un nouvel échiquier du développement 45 Perspectives régionales 70 Renforcer les opérations, les politiques et les processus 73 Rester une institution responsable sur les plans environnemental et social 77 Garantir l’éthique de responsabilité et surveiller les opérations 80 Déployer les ressources de manière stratégique 90 Une volonté de résultats PRINCIPAUX TABLEAUX 84 Principaux indicateurs financiers de la BIRD, exercices 14-18 88 Principaux indicateurs financiers de l’IDA, exercices 14-18 Le présent rapport annuel couvre la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018. Il a été établi par les Administrateurs de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA) — qui, réunies, prennent le nom de Banque mondiale — conformément aux règlements respectifs de ces deux institutions. M. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs, a soumis ce rapport ainsi que les budgets administratifs et les états financiers vérifiés au Conseil des Gouverneurs. Les rapports annuels de la Société financière internationale (IFC), de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) sont publiés séparément. Tout au long de ce rapport, le terme Banque mondiale et sa forme abrégée Banque désignent exclusivement la BIRD et l’IDA. Le terme Groupe de la Banque mondiale et sa forme abrégée Groupe de la Banque font référence au travail collectif de la BIRD, de l’IDA, d’IFC et de la MIGA. Sauf indication contraire, tous les montants en dollars figurant dans le présent rapport sont en dollars courants des États-Unis. Les fonds affectés aux projets multirégionaux sont comptabilisés au niveau des pays dans les tableaux et dans le texte. Les données relatives aux engagements et décaissements réalisés durant l’exercice correspondent aux chiffres vérifiés rapportés dans les états financiers et le rapport de gestion de la BIRD et de l’IDA pour l’exercice 18. Les chiffres des tableaux ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué, et la somme des pourcentages cités dans les figures n’est pas toujours égale à 100. s Crée e nt rd es cli m os Doubler les ressources pour les situations de FCV n Optimiser les financements ar en les portant à plus de 14 milliards de dollars ir au titre d’IDA-18 au profit des pays touchés pour le développement ch rv Renforcer les outils par la fragilité, les conflits et la violence. à travers l’ensemble du Groupe de la de financement de l’IDA Banque mondiale de manière à recourir à des és Se grâce au Mécanisme de réponse aux crises solutions du secteur privé pour réaliser les ODD. (3 milliards de dollars), au Mécanisme de financement complémentaire (6,2 milliards de dollars) et au Guichet de promotion du secteur Mobiliser les ressources privé (2,5 milliards de dollars). nationales en aidant 59 pays des six régions à accroître les sources publiques de financement des investissements pour le développement. Un milliard de dollars pour les femmes entrepreneurs dans le cadre de l’Initiative pour le financement des femmes entrepreneurs, destinés à promouvoir les entreprises appartenant à des femmes dans les pays Mettre en application les innovations en développement. La Banque mondiale se laisse guider par sa stratégie prospective « Vision d’avenir » (Forward Look), reposant sur quatre piliers qui soutiennent sa mission, à savoir mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Pour en savoir plus sur les innovations de la Banque mondiale au cours de l’exercice 18, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/annualreport. Consolider les finances grâce à des économies de 300 millions de dollars réalisées par la Banque mondiale en fin d’exercice 18 à la suite d’un examen de ses dépenses. Premier engagement au titre du Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie engagement pris à travers le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie pour financer la riposte à l’épidémie d’Ebola en Éprouver des solutions souples e par des interventions expérimentales iqu République démocratique du Congo en 2018. dans le cadre de plus de 170 projets con réalisés dans 60 pays. om Mo rnan Soutenir l’action contre Améliorer la gestion ce on le changement climatique des risques dans les projets nt t par des engagements à mettre fin au par le lancement prévu du nouveau éc re d financement du secteur amont des projets la Cadre environnemental et social pétroliers et gaziers et à déclarer les l r es voie è e d émissions de gaz à effet de serre de en à sui projets sectoriels clés. m o jeux vre e r le mon r diaux Amélio Mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 en abaissant le pourcentage de la population mondiale qui dispose de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. Promouvoir une prospérité partagée en augmentant les revenus des 40 % les plus pauvres de la population dans chaque pays. Tels sont les objectifs que la Banque mondiale s’est fixés pour porter sa mission consistant à promouvoir un développement durable à l’échelle mondiale. Les pays en développement étant confrontés à des défis toujours plus complexes, la Banque mondiale est disposée à leur apporter l’aide et les solutions durables dont ils ont besoin pour mettre fin à l’extrême pau- vreté, promouvoir une prospérité partagée et créer un monde qui offre des chances à tous. Fournir des ressources essentielles. Au cours de l’exercice écoulé, la Banque mondiale a poursuivi cette mission en continuant à fournir les finan- cements, les connaissances et le savoir-faire technique nécessaires pour rele- ver les plus grands défis auxquels sont confrontés les pays en développement. La Banque aide les pays à réaliser les investissements indispensables pour promouvoir une croissance solidaire et durable de leur économie ; développer le capital humain nécessaire pour aider les populations à saisir les opportuni- tés ; et faire en sorte que ces pays restent résilients face aux menaces ou chocs mondiaux susceptibles de compromettre les progrès accomplis sur la voie de l’élimination de la pauvreté. Travailler ensemble. La Banque mondiale continue de forger et d’ap- profondir les partenariats nécessaires à la réalisation de ces objectifs — en mobilisant les ressources des secteurs public et privé ; en réunissant les déci- deurs, les fondations et les organisations non gouvernementales qui ont de l’influence autour de la table ; et en collaborant avec les parties prenantes et la société civile à tous les niveaux. Bâtie sur les fondements du multilatéralisme, la Banque applique les meilleures idées et solutions générées par la commu- nauté mondiale aux besoins des pays au niveau local. Obtenir des résultats. S’appuyant sur la confiance fondamentale placée en elle par ses actionnaires, la Banque mondiale a réalisé des progrès considé- rables dans l’amélioration de ses activités, le renforcement de ses processus et le maintien de sa position de leader mondial du développement. La Banque continuera à mettre à profit les solutions novatrices et les ressources finan- cières dont ses clients ont besoin et à améliorer la démarche qui lui permet d’obtenir des résultats pour les pays et leurs populations. 2 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Message du Président Il n’est pas exagéré de dire que les enjeux de notre époque peuvent paraître insur- montables. Dans le cadre des activités que nous menons dans le monde, nous sommes confrontés à plusieurs crises concomitantes, comme le changement climatique, les conflits, les pandémies, les catastrophes naturelles et les migrations forcées. Nous devons aider simultanément les pays dans lesquels nous intervenons à résoudre les crises les plus immédiates, à renforcer leur capacité de résilience face aux menaces qui se profilent à l’horizon et à réaliser des investissements durables pour se préparer à un avenir incertain. Pour autant, même en ces temps difficiles, je n’ai jamais été aussi convaincu que nous atteindrons notre double objectif  : mettre fin à l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 et promouvoir une prospérité partagée au profit des 40 % les plus pauvres de la population mondiale. Dans tous ses domaines d’intervention, le Groupe de la Banque mondiale exploite de nouvelles technologies et crée de nouveaux instruments financiers pour faire progresser la mise en œuvre des trois composantes de la stratégie qui lui per- mettra d’atteindre ces objectifs : favoriser l’accélération d’une croissance économique solidaire et durable ; renforcer la résilience aux chocs et aux menaces ; aider les pays bénéficiaires à investir dans leur population. Tout d’abord, l’accélération d’une croissance économique solidaire et durable exige une nouvelle conception du financement du développement pour que le système de marché mondial profite à tous ainsi qu’à la planète. La réalisation des Objectifs mon- diaux coûtera chaque année des milliers de milliards de dollars, alors que l’aide publique au développement stagne à l’échelle des milliards de dollars : nous ne pouvons mettre fin à la pauvreté sans adopter une démarche fondamentalement différente. En adoptant les principes de Hambourg en juillet 2017, le G-20 a avalisé une approche — dite « Cascade » — qui nous mènera à notre but : optimiser les finance- ments au profit du développement. La Banque mondiale, IFC et la MIGA renforcent leur collaboration pour créer des marchés et introduire des solutions émanant du secteur privé dans des secteurs comme l’infrastructure, l’agriculture, les télécommunications, les énergies renouvelables et les logements à prix abordable. (Se reporter à la page 5 pour de plus amples informations.) Ensuite, si l’on veut renforcer la résilience aux chocs et aux menaces — tout en conti- nuant à développer des infrastructures à l’épreuve des aléas climatiques et à améliorer les systèmes d’intervention —, il nous faut des instruments financiers novateurs pour aider les pays pauvres à faire ce que les pays riches font depuis longtemps : partager les risques de crise avec les marchés financiers internationaux. Au printemps dernier, nous avons observé les premiers effets du Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandé- mie (PEF) qui, sous la forme d’un financement accéléré, est venu appuyer une interven- tion contre le virus Ebola en République démocratique du Congo. Grâce à ce dispositif — et à un instrument similaire que nous mettons au point pour améliorer la prévention des famines et la lutte contre ce fléau —, nous découvrons de nouveaux moyens d’aider les pays les plus pauvres à partager les risques avec les marchés financiers afin de rompre le cycle des paniques et de l’incurie qui accompagne souvent les crises. Toutefois, qui dit résilience dit d’abord lutte contre la menace existentielle que représente le changement climatique. Lorsque nous sommes retournés dans la capitale française en décembre 2017 pour célébrer le deuxième anniversaire de l’accord de Paris sur le climat, nous avons présenté plus d’une douzaine de projets visant à financer des interventions climatiques majeures, comme la prévention de l’érosion côtière en Afrique de l’Ouest et la valorisation à grande échelle des éner- gies renouvelables dans le monde entier. Il fallait absolument que nous donnions l’exemple. Aussi avons-nous annoncé que nous ne financerons plus le secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière après 2019, mais que nous aiderons les pays à se donner durablement les moyens d’atteindre leurs objectifs de développement. Enfin, nous devons trouver de nouvelles façons d’aider les pays à investir davantage — et plus effi- cacement — dans leur population pour se prépa- rer à un avenir où le rythme des innovations ne cessera de s’accélérer. Les emplois de demain exigeront des compétences particu- lières et complexes. Le capital humain deviendra une ressource de plus en plus pré- cieuse. C’est pourquoi, dans le cadre du Projet de promotion du capital humain que nous avons lancé cette année, nous mettons sur pied une évaluation rigoureuse et détaillée des ressources humaines de chaque pays. À l’occasion des Assemblées annuelles qui se dérouleront en Indonésie au mois d’octobre 2018, nous dévoilerons un Indice du capital humain qui classera les pays selon la qualité de leur investissement dans les ressources humaines de la prochaine génération. Ainsi clairement informés de la situation, les chefs d’État et les ministres des Finances pourront accélérer l’investissement dans leur population et préparer leur pays à l’économie de demain. La demande de financements, de compétences et d’innovations ne cesse de croître dans le monde. Certes, les besoins sont considérables, mais le coût d’un échec dans ce domaine serait tout simplement trop élevé. L ’augmentation de capital historique, d’un montant de 13 milliards de dollars, que nos actionnaires ont approuvée, nous aidera à relever ce défi, car elle renforcera la capacité du Groupe de la Banque mondiale à réduire la pauvreté, à s’attaquer aux problèmes les plus alarmants de notre époque et à aider les pays que le Groupe compte parmi ses clients — et leur population — à satisfaire leurs plus grandes aspirations. Au cours de l’exercice écoulé, le Groupe de la Banque mondiale a engagé près de 67 milliards de dollars sous forme de financements, d’investissements et de garanties. Les services de la Banque internationale pour la reconstruction et le développe- ment (BIRD) demeurent très prisés des clients : les engagements de la BIRD, en hausse, ont atteint 23 milliards de dollars durant l’exercice 18. De son côté, l’Association inter- nationale de développement (IDA) a accordé 24 milliards de dollars d’aide aux pays les plus pauvres — soit l’engagement annuel le plus élevé de son histoire. Pendant l’exercice, nous avons mis à profit la solide assise financière de l’Asso- ciation internationale de développement pour lancer la première émission d’obliga- tions IDA. Les demandes de souscription pour les 1,5 milliard de dollars d’émission a dépassé les 4 milliards de dollars. En conjuguant les apports des bailleurs de fonds traditionnels et les ressources mobilisées sur les marchés financiers, cette innovation financière relèvera la capacité de l’IDA à soutenir les pays les plus pauvres, y compris en finançant des opérations de prévention des conflits. La Société financière internationale (IFC) a consacré plus de 23 milliards de dollars au financement d’activités axées sur le développement du secteur privé durant l’exer- cice écoulé, dont 1 1,7 milliards de dollars mobilisés auprès de partenaires d’investisse- ment. Sur ce montant, près de 6,8 milliards de dollars ont été alloués à des pays admis à emprunter à l’IDA et plus de 3,7 milliards de dollars ont été investis dans des régions en situation de fragilité, de conflit et de violence. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), qui a fêté son tren- tième anniversaire cette année, se classe désormais au troisième rang des banques multilatérales de développement en matière de mobilisation de capitaux privés directs au profit des pays à revenu faible ou intermédiaire. Au cours du dernier exercice, elle a émis un montant record de 5,3 milliards de dollars de garanties contre les risques politiques et pour l’amélioration des termes du crédit, qui ont facilité le financement de projets d’une valeur de 17,9 milliards de dollars dans les pays en développement. Durant l’exercice 18, les nouvelles émissions et l’encours d’engagements bruts de l’Agence ont atteint un volume — 21,2 milliards de dollars — presque deux fois plus élevé que celui de l’exercice 13. L’augmentation de capital dont a bénéficié le Groupe de la Banque mondiale en 2018 constitue, nous le savons, un éloquent témoignage de confiance envers le per- sonnel de notre institution, qui travaille sans relâche pour mettre fin à la pauvreté dans le monde. Son dévouement et son aptitude à concrétiser les ambitieux engagements que nous avons pris pour répondre aux aspirations des populations que nous servons sont pour moi une source d’inspiration quotidienne. Toutefois, cette augmentation de capital représente aussi un redoutable défi, en ce sens qu’elle nous appelle à travailler de façon plus efficiente et plus efficace, à pro- mouvoir l’innovation et à accélérer l’avènement d’un monde enfin libéré du fléau de la pauvreté. Au cours de l’année à venir, nous mobiliserons une fois encore tous nos efforts pour relever chaque jour ce défi. JIM YONG KIM Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs 4 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Comment une stratégie toute particulière aide l’Égypte à surmonter ses difficultés énergétiques I l y a quatre ans, la République arabe d’Égypte était confrontée à une grave crise énergétique. Des coupures d’électricité de plusieurs heures nuisaient à l’activité éco- nomique et à la qualité de vie, tandis que la demande d’électricité dépassait l’offre de 20 %. Le peu de fonds publics disponibles étant sollicité à d’autres fins, l’Égypte devait trouver un autre moyen de rassembler les ressources nécessaires pour résoudre ses problèmes d’électricité. C’est alors que le principe de l’optimisation des financements pour le développement, cher à la Banque mondiale, est entré en jeu. L’optimisation des financements pour le développement est un prolongement des efforts déployés par le Groupe de la Banque mondiale pour mobiliser des res- sources au-delà de l’aide publique au développement afin de répondre aux besoins de développement des pays. Elle met à contribution les capacités des institutions qui composent le Groupe de la Banque pour déployer des solutions innovantes qui contri- bueront à réaliser le double objectif du Groupe. Fait plus important encore, dans le cadre de l’optimisation des financements pour le développement, le secteur privé est appelé à jouer un rôle crucial : celui de source de financements et de connaissances. En 2014, l’État égyptien a commencé à travailler avec le Groupe de la Banque mon- diale à la résolution de ses problèmes énergétiques. Il a réuni des experts nationaux et mondiaux pour élaborer une stratégie nationale qui privilégie la durabilité énergétique et l’investissement du secteur privé. Cette formulation claire de la politique de l’État a permis de mobiliser, en fin mars 2015, plus de 30 milliards de dollars d’investisse- ments privés dans la production pétrolière et gazière et dans le gaz naturel liquéfié en Égypte. En décembre 2015, la BIRD a approuvé le premier de trois prêts-programmes visant à apporter un soutien technique et financier permettant de réaliser les objectifs de la réforme du secteur énergétique égyptien, et consenti des engagements d’un montant supérieur à 3 milliards de dollars sur la période 2015-2017. Un volet essentiel du programme de réforme consistait à exploiter l’abondant rayonnement solaire dont bénéficie l’Égypte. En 2015, IFC a collaboré avec l’État à l’établissement de contrats pour le programme de tarifs de rachat de l’énergie de source photovoltaïque (FiT). En 2017, elle a finalisé un accord de dette de 653 millions de dollars destiné à financer la construction du parc solaire photovoltaïque de Benban qui, une fois achevé, sera le plus grand au monde. Les 32 centrales solaires de Benban produiront jusqu’à 752 mégawatts d’électricité, desserviront plus de 350 000 clients résidentiels et créeront non moins de 6 000 emplois pendant la période de construc- tion. La MIGA a été autorisée à accorder une assurance contre les risques politiques d’une valeur atteignant 210 millions de dollars au titre de 12 projets réalisés au sein du parc solaire. Globalement, le Groupe de la Banque mondiale et d’autres prêteurs mobiliseront au total 2 milliards de dollars d’investissements privés dans le cadre du programme FiT afin de financer la production de 1 600 mégawatts d’électricité. Le secteur de l’énergie égyptien est en voie de transformation. En 2016, l’État égyp- tien a, entre autres réformes et avec l’aide du Groupe de la Banque mondiale, réduit de moitié les subventions accordées à ce secteur, représentant 3,3 % du PIB, tout en maintenant les tarifs d’électricité à un niveau abordable comparativement aux normes mondiales. Le secteur de l’énergie est devenu plus efficace et financièrement viable. L’État s’est également employé à rendre le cadre d’activité du secteur privé plus favo- rable, libérant ainsi plus de ressources publiques au profit de secteurs sociaux cruciaux. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/mfd. MESSAGE DU PRÉSIDENT 5 Les institutions du Groupe de la Banque mondiale Le Groupe de la Banque mondiale est l’une des principales sources de financements et de connaissances pour les pays en développement. Il est composé de cinq institutions qui partagent la détermination à lutter contre la pauvreté, accroître la prospérité parta- gée et promouvoir le développement durable. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) prête aux gouvernements des pays à revenu intermédiaire et des pays à faible revenu solvables. L’Association internationale de développement (IDA) accorde des prêts sans intérêt et des dons aux gouvernements des pays les plus pauvres. La Société financière internationale (IFC) fournit des prêts et des services-conseil et procède à des prises de participation afin de stimuler les investissements du secteur privé dans les pays en développement. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) fournit des assu- rances contre les risques politiques et des services d’amélioration des termes du crédit aux investisseurs et prêteurs afin de favoriser les investissements directs étrangers dans les économies émergentes. Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investisse- ments (CIRDI) fournit des facilités internationales pour l’arbitrage et le règlement des différends liés aux investissements. 6 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Financements accordés par le Groupe de la Banque mondiale à ses pays partenaires TABLEAU 1 ENGAGEMENTS, DÉCAISSEMENTS ET ÉMISSIONS BRUTES DE GARANTIES DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE PAR EXERCICE, EN MILLIONS DE DOLLARS 2014 2015 2016 2017 2018 GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE Engagementsa 58 190 59 776 64 185 61 783 66 868 Décaissementsb 44 398 44 582 49 039 43 853 45 724 BIRD Engagements 18 604 23 528 29 729 22 611 23 002 Décaissements 18 761 19 012 22 532 17 861 17 389 IDA Engagements 22 239 18 966 16 171 19 513c 24 010d Décaissements 13 432 12 905 13 191 12 718 c 14 383 IFC Engagementse 9 967 10 539 11117 11 854 11 629 Décaissements 8 904 9 264 9 953 10 355 11 149 MIGA Émissions brutes de garanties 3 155 2 828 4 258 4 842 5 251 FONDS FIDUCIAIRES EXÉCUTÉS PAR LES BÉNÉFICIAIRES Engagements 4 225 3 914 2 910 2 962 2 976 Décaissements 3 301 3 401 3 363 2 919 2 803 Inclut les engagements de la BIRD, de l’IDA et d’IFC, et les engagements au titre des fonds a.  fiduciaires exécutés par les bénéficiaires, ainsi que les émissions brutes de garanties de la MIGA. Les engagements au titre des fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires englobant tous les dons exécutés par les bénéficiaires, le total des engagements du Groupe de la Banque mondiale est différent du montant présenté dans la Fiche de performance institutionnelle du Groupe de la Banque mondiale, lequel ne se rapporte qu’à un sous-ensemble d’activités exécutées au moyen de fonds fiduciaires. Inclut les décaissements de la BIRD, de l’IDA et d’IFC, ainsi que les décaissements au titre des b.  fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires. Ces chiffres incluent l’engagement et le décaissement au titre d’un don de 50 millions de c.  dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars d’instruments d’IFC-MIGA approuvés au titre d.  du Guichet de promotion du secteur privé établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. Engagements à long terme pour le propre compte d’IFC. N’inclut pas les financements à court e.  terme ou les fonds mobilisés auprès d’autres investisseurs. RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DE 2018 7 Engagements mondiaux Le Groupe de la Banque mondiale a continué d’apporter une aide importante aux pays en déve- loppement durant l’exercice écoulé, et l’institution s’est attachée à obtenir des résultats plus rapi- dement, se rendant encore plus utile à ses clients et à ses partenaires, et apportant des solutions de niveau mondial à des problèmes locaux. AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES 8,7 MILLIARDS DE DOLLARS 66,9 MILLIARDS DE DOLLARS de prêts, dons, prises de participation et garanties en faveur de pays partenaires et d’entreprises privées. Le montant total inclut les projets multirégionaux et mondiaux. La répartition par région tient compte de la classification des pays par la Banque mondiale. EUROPE ET ASIE CENTRALE 8,8 MILLIARDS ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE DE DOLLARS 6,8 MILLIARDS DE DOLLARS 8,2 MILLIARDS DE DOLLARS 14,1 MILLIARDS MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD DE DOLLARS 19,8 ASIE DU SUD MILLIARDS DE DOLLARS AFRIQUE SUBSAHARIENNE RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DE 2018 9 Message des Administrateurs Au cours de l’exercice 18, les Administrateurs ont travaillé en étroite collaboration avec la direction pour traduire dans les faits la Vision d’avenir (Forward Look) du Groupe de la Banque mondiale qui a été présentée au Conseil des Gouverneurs en 2016. Cette concer- tation a porté sur une enveloppe financière devant permettre au Groupe de la Banque de continuer à travailler avec tous ses clients tout en assurant une gestion financière solide et durable. L’enveloppe de financement et le train de mesures, d’une envergure inédite, constituent la plus importante injection de capitaux dans les caisses de la Banque mon- diale et d’IFC à ce jour et représentent un changement majeur dans l’approche utilisée pour relever les défis de développement les plus épineux de notre époque. Le Conseil a également réalisé les ambitions énoncées dans le calendrier qui avait été établi à Lima pour la réforme de la voix des actionnaires au sein de l’institution en adop- tant un cadre qui rééquilibre la répartition du capital de la Banque mondiale et aligne plus étroitement les droits de vote des pays membres au sein de toutes les institutions constitutives du Groupe de la Banque mondiale. Afin de venir en aide aux pauvres de la planète, le Conseil a travaillé avec la direction à la mise en œuvre des mesures et financements d’IDA-18 pour relever des défis com- plexes touchant notamment la fragilité, l’intégration régionale, les réfugiés et les com- munautés d’accueil, la réponse aux crises, la mobilisation du secteur privé et les efforts déployés pour poursuivre à une plus grande échelle les projets porteurs de transforma- tions profondes. Cela dit, conscient que les besoins des pays sont largement supérieurs aux ressources financières publiques disponibles, le Groupe de la Banque a redoublé d’efforts pour mobiliser des financements privés, dans une démarche consistant à opti- miser les financements pour le développement. Le Conseil a exhorté les institutions du Groupe de la Banque à mieux exploiter les synergies en travaillant ensemble et avec les partenaires afin d’attirer, gérer et mobiliser les investissements privés à l’appui des objectifs de développement. Le Groupe de la Banque mondiale est particulièrement bien placé pour relever les défis mondiaux de notre époque. Le Groupe de la Banque devrait, a insisté le Conseil, intensifier ses efforts pour montrer la voie à suivre concernant les enjeux mondiaux — notamment la promotion des biens publics mondiaux et la réduction des disparités entre les sexes — tout en soutenant les investissements que les pays consacrent aux moteurs pérennes d’une croissance durable et solidaire. Dans cette optique, le Conseil a souligné la nécessité pour le Groupe de la Banque de renforcer sans cesse son modèle écono- mique, notamment en simplifiant et en assouplissant ses processus et en consolidant 10 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Debout (de gauche à droite) : Werner Gruber, Suisse ; Frank Heemskerk, Pays-Bas ; Turki Almutairi, Arabie saoudite (suppléant) ; Andrei Lushin, Fédération de Russie ; Yingming Yang, Chine ; Jean-Claude Tchatchouang, Cameroun (suppléant) ; Hervé de Villeroché, France ; Otaviano Canuto, Brésil ; Kazuhiko Koguchi, Japon ; Andin Hadiyanto, Indonésie ; Erik Bethel, États-Unis (suppléant) ; Fernando Jimenez Latorre, Espagne ; Omar Bougara, Algérie ; Aparna Subramani, Inde. Assis (de gauche à droite) : Melanie Robinson, Royaume-Uni ; Christine Hogan, Canada ; Máximo Torero, Pérou ; Jason Allford, Australie ; Bongi Kunene, Afrique du Sud ; Merza Hasan, Koweït (doyen) ; Franciscus Godts, Belgique ; Patrizio Pagano, Italie ; Juergen Zattler, Allemagne ; Susan Ulbaek, Danemark ; Andrew N. Bvumbe, Zimbabwe. les cadres de stratégie et de partenariat, tout en continuant de rechercher des mesures d’efficience interne pour assurer sa viabilité financière. Le Conseil s’est également mon- tré favorable à la mise en œuvre du nouveau Cadre environnemental et social de la Banque mondiale, qui offrira une couverture plus large et plus systématique des risques environnementaux et sociaux, y compris pour des questions telles que la main-d’œuvre, l’occupation des terres et l’utilisation rationnelle des ressources. Pour toucher du doigt les effets directs des activités du Groupe de la Banque mon- diale dans les pays clients, les Administrateurs visitent périodiquement des sites de pro- jets et échangent des vues avec les autorités gouvernementales sur l’efficacité du modèle opérationnel du Groupe de la Banque. Durant l’exercice écoulé, les Administrateurs se sont rendus en Colombie, en Jamaïque et au Nicaragua ; au Burkina Faso, en Gambie et au Nigéria ; et au Bélarus, en Géorgie et en Ukraine. Qui sont les Administrateurs de la Banque mondiale ? Les 25 Administrateurs du Conseil permanent, représentant les 189 pays membres de la Banque mondiale, sont responsables de la conduite des opérations générales de la Banque mondiale, fonction qu’ils exercent en vertu des pouvoirs qui leur sont délégués par le Conseil des Gouverneurs. Les Administrateurs choisissent le Président du Conseil. La durée du mandat du Conseil actuel va de novembre 2016 à octobre 2018. Donner une orientation à l’institution Les Administrateurs ont pour mission importante de guider les opérations générales et de définir l’orientation stratégique de la Banque mondiale, représentant les points de vue des pays membres sur le rôle de la Banque. Ils examinent et statuent sur les projets de prêts, de crédits, de dons et de garanties de la BIRD et de l’IDA proposés par le Président, ainsi que sur les nouvelles politiques, le budget administratif et d’autres questions opéra- tionnelles et financières. Ils examinent également les Cadres de partenariat-pays — prin- cipal outil utilisé par la direction et le Conseil pour étudier et guider la collaboration de la Banque avec les pays clients et l’appui apporté aux programmes de développement. En outre, les Administrateurs sont chargés de présenter au Conseil des Gouverneurs les comptes vérifiés, un budget administratif et le Rapport annuel de la Banque mondiale sur les résultats de l’exercice écoulé. MESSAGE DES ADMINISTRATEURS 11 Organisation du travail du Conseil Le Conseil compte cinq comités permanents et un comité ad hoc. Les Administrateurs siègent à un ou plusieurs de ces comités, qui aident le Conseil à s’acquitter de sa mission de supervision en procédant à un examen attentif des politiques et des pra- tiques de l’institution. Le Comité directeur des Administrateurs, auquel siègent tous les Administrateurs, se réunit deux fois par mois pour examiner le programme de travail stratégique du Conseil. Par l’intermédiaire de ses comités, le Conseil entretient un dialogue sur l’effica- cité des activités du Groupe de la Banque mondiale avec la direction et avec le Panel d’inspection et le Groupe indépendant d’évaluation, qui rendent compte directement au Conseil. FIGURE 1  LES COMITÉS DU CONSEIL DES ADMINISTRATEURS Comité directeur du Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale (BIRD/IDA) Comité d’audit Comité du budget Comité pour l’efficacité Surveille les finances, Assiste le Conseil du développement la comptabilité, la dans l’approbation du Évalue l’efficacité de gestion des risques, budget de la Banque. la Banque sur le plan les dispositifs de du développement, contrôle interne guide ses orientations et l’intégrité stratégiques et contrôle institutionnelle la qualité et les résultats de la Banque. de ses opérations. Comité des questions Comité des Comité d’éthique administratives ressources humaines Établi en 2003 pour concernant la Supervise la effectuer des examens gouvernance et les responsabilité à ponctuels des Administrateurs l’égard de la stratégie, questions ayant trait Guide la gouvernance des politiques et à l’interprétation ou à de la Banque, des pratiques de la l’application du Code l’efficacité du Conseil Banque concernant les de conduite des agents et la politique ressources humaines du Conseil. administrative et leur alignement applicable aux bureaux sur ses besoins de des Administrateurs. fonctionnement. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/boards. 12 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Message de la Directrice générale de la BIRD et de l’IDA L’exercice écoulé a été vraiment mémorable à la Banque mondiale, et je suis particulière- ment fière de ce que notre institution a accompli. Nous avons en effet renforcé notre capacité à obtenir des résultats dans un environ- nement mondial extrêmement difficile et nous amorçons le nouvel exercice dans la posi- tion d’un partenaire encore plus précieux pour ses pays clients, quel que soit leur niveau de revenu, et qui les accompagne alors qu’ils s’emploient à relever les défis économiques et problèmes de développement auxquels ils sont confrontés. Nous continuons à mener, à l’échelle mondiale, le dialogue mondial sur la pauvreté et les inégalités — notre mission première — en regardant au-delà des moyennes pour voir là où la pauvreté extrême gagne du terrain du fait des guerres, des conflits, de la croissance démographique et de la fragilité, et déterminer la bonne formule pour la com- battre efficacement. Les études que nous menons montrent que pour favoriser l’avène- ment d’un monde meilleur, il faut égaliser les chances et investir dans le capital humain. Dans le même temps, de nouvelles inquiétudes concernant le commerce et l’augmen- tation des niveaux d’endettement occupent les esprits de nos clients et de nos action- naires. Nous savons d’expérience que les échanges commerciaux, l’ouverture des marchés et la bonne gestion économique sont bénéfiques pour la croissance, l’emploi et la réduc- tion de la pauvreté. Nous avons donc continué à mettre un accent sur les politiques et programmes les plus efficaces pour améliorer le bien-être des plus démunis et des plus vulnérables, où qu’ils vivent. Au cours de l’exercice 18, les engagements cumulés de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de déve- loppement (IDA) ont totalisé 47 milliards de dollars. Mais, ces chiffres impressionnants témoignent d’une réalité bien plus importante : notre capacité à faire face aux défis les plus épineux auxquels le monde est confronté et à intervenir lorsque nos clients ont le plus besoin de nous. L’exercice a été ponctué de nombreux faits marquants, mais je voudrais en souligner quelques-uns. Nous avons accru notre aide aux Caraïbes après le passage des ouragans Irma et Maria en ayant recours à tous les outils analytiques et financiers dont nous disposons. Nous avons ainsi pu apporter l’expertise et les fonds là où besoin était, le plus rapidement possible, afin d’aider à rétablir les moyens de subsistance, renforcer la résilience et recons- truire les collectivités. Lorsque la République démocratique du Congo a confirmé la survenue d’une épidémie d’Ebola en mai, nous avons, pour la première fois, activé notre Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie pour décaisser sans délai la somme de 12 millions de dollars. Ajoutées aux 15 millions de dollars de fonds réaffectés, ces ressources ont aidé à financer le plan d’intervention du gouvernement en l’espace de deux jours seulement, et notre dispositif d’intervention en cas de crise reste en alerte pour en faire plus, le cas échéant. MESSAGE DE L A DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L A BIRD ET DE L’IDA 13 Pour ce qui est du changement climatique, nous avons dépassé nos objectifs chiffrés en affectant un tiers du montant total des prêts de la Banque mondiale, soit près de 16 milliards de dollars, à des activités de développement axées sur cette problématique, signe que notre démarche consistant à intégrer systématiquement l’adaptation au chan- gement climatique et l’atténuation de ses effets dans le portefeuille porte ses fruits. Et nous montrons la voie en matière de connaissances et vision. Par exemple, nous avons démontré clairement une justification morale et économique de l’égalité entre les sexes : nous avons montré comment le mariage des enfants mine le potentiel des jeunes femmes et coûte des billions de dollars aux pays en développement ; nous avons mis en évidence des lois et règlements qui freinent encore la pleine participation des femmes du monde entier sur un pied d’égalité avec les hommes ; et nous avons effectué des calculs qui montrent que les inégalités entre les sexes en milieu professionnel coûtent au monde 160 billions de dollars. L’exercice écoulé a également été couronné de succès et riche en nouveautés pour l’IDA, à commencer par la première année d’un cycle de reconstitution affichant les engagements les plus élevés jamais réalisés auparavant — 24 milliards de dollars — pour soutenir les pays les plus pauvres de la planète. Cet exercice a aussi vu le premier emprunt obligataire de l’IDA, très bien accueilli par le marché, générer 4,6 milliards de dollars d’ordres d’investisseurs de premier rang des quatre coins du monde. L’accord conclu avec les actionnaires en avril dans le cadre de l’augmentation de capi- tal a rendu la Banque mondiale plus forte et fixé de nouveaux jalons pour les années à venir : améliorer notre modèle économique, allouer les ressources de manière efficace et faire plus et mieux pour nos clients. Cela signifie joindre l’acte à la parole sur des enjeux tels que le changement climatique, le genre, l’emploi et la fragilité, mais aussi examiner de près nos méthodes de travail et améliorer notre performance et notre productivité. Nous continuons de réorienter nos ressources vers les opérations sur le terrain de manière à apporter des solutions dans les régions du monde qui ont le plus besoin de nous. Le nombre d’agents intervenant dans les opérations sur le terrain a augmenté de 5 % au cours de l’exercice 18 et nous comptons aujourd’hui sur le terrain plus d’agents que jamais auparavant dans les situations de fragilité et de conflit. Travaillant avec l’équipe dirigeante, nous prenons des mesures pour devenir une institution plus innovante, mue par l’impact, souple et réactive. Nous avons, en étroite collaboration avec les Administrateurs, introduit l’approche programme à phases mul- tiples qui nous aide à tirer des enseignements, à nous adapter et à mieux utiliser nos ressources financières au fur et à mesure que nous déroulons nos opérations. Nous avons approuvé le premier programme du genre, à savoir le Programme d’amélioration des résultats nutritionnels à Madagascar, d’une valeur de 200 millions de dollars sur dix ans, pour lutter contre le retard de croissance, l’un des problèmes de développement les plus pressants du pays. Sous la houlette du Président, nous jouons notre partition pour traduire dans les faits le principe de l’optimisation des financements pour le développement cher au Groupe de la Banque mondiale. Cet effort d’accéder à toutes les sources de financement, d’ex- pertise et de solutions afin d’accompagner les pays en développement ne portera pas ses fruits du jour au lendemain. Je me réjouis à la perspective de le voir s’accélérer consi- dérablement au cours de l’exercice 19, avec l’aide de notre équipe ayant pour mission de rendre notre institution plus souple et l’engagement du personnel du Groupe de la Banque à travailler de concert pour nos clients. Dans tous les pays où je me rends, je suis frappée par l’impact de notre travail sur les membres de communautés mal desservies, exposées au risque d’être laissées en marge du progrès mondial. C’est grâce à l’engagement de nos actionnaires, de notre personnel et de nos clients que nous continuerons à être un partenaire de confiance pour les pays du monde entier qui œuvrent pour un avenir meilleur pour leurs populations. KRISTALINA GEORGIEVA Directrice générale de la BIRD et de l’IDA 14 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Accompagner nos clients dans des domaines prioritaires Pour la première fois depuis plus de dix ans, l’économie mondiale fonctionne à plein régime, signe d’une croissance économique dynamique. Mais, même si cette nou- velle a de quoi nous réjouir, les pays en développement restent confrontés à de redoutables défis. La communauté internationale est lancée dans une course contre la montre pour atteindre les Objectifs de développement durable dans moins de 12 ans, un engage- ment qui nécessitera des billions de dollars de dépenses. Les multiples crises qui se superposent — changement climatique, pandémies, catastrophes naturelles, dépla- cements forcés, entre autres — menacent de réduire à néant les gains durement acquis en matière de développement. En parallèle, le monde traverse des mutations économiques historiques, provoquées en partie par des progrès ou des ruptures technologiques. Ces mutations sont pour les pays une source de risques, mais aussi d’opportunités s’ils ont su investir dans leurs populations, leurs sociétés et leurs éco- nomies pour en tirer parti. Le monde a besoin de partenaires capables de relever les défis d’aujourd’hui tout en consentant les investissements nécessaires pour se préparer aux défis de demain. En offrant à ses pays clients des financements, des savoirs, de l’expérience et un enga- gement sur la durée, la Banque mondiale se pose en partenaire de confiance au ser- vice de tous ses membres pour aider à transformer les économies et faire avancer le programme de développement durable fixé pour l’horizon 2030. Fidèle à sa mission de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir une pros- périté partagée, la Banque mondiale accompagne ses pays clients dans trois domaines prioritaires : favoriser une croissance économique durable et solidaire ; investir davan- tage — et plus efficacement – dans le capital humain ; et renforcer la résilience face aux fragilités, aux crises et aux menaces qui pèsent sur l’économie mondiale. La Banque suit cette triple démarche dans tous les secteurs du développement afin que les pays réalisent les investissements intégrés les plus à même d’aider les individus à se sortir eux-mêmes de la pauvreté. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 15 UNE CROISSANCE DUR ABLE E T SOLIDAIRE Je ressens un immense sentiment d’urgence, pas seulement à «  cause de l’ampleur des besoins mondiaux. Il y a aujourd’hui une montée des aspirations. Et lorsqu’elles rencontrent des opportunités, les aspirations peuvent insuffler du dynamisme et favoriser une croissance économique durable et solidaire. » — JIM YONG KIM Accélérer la transition énergétique La Banque mondiale œuvre à garantir l’accès de tous à une énergie abordable, fiable et durable. L’énergie est au cœur du développement, elle complète les investissements dans le capital humain et est indispensable à la vie économique, aux innovations et à l’apparition de nouveaux secteurs d’activité qui sont les moteurs de l’emploi et de la croissance pour des économies entières. Au cours de l’exercice 18, la Banque mondiale a aidé ses pays clients à adopter des solutions nouvelles de fourniture de services d’électricité et à déployer des innovations technologiques qui ont multiplié en un laps de temps très court le nombre de foyers desservis. En Éthiopie par exemple, un nouveau programme de 375 millions de dollars a été lancé pour développer les services d’électricité en réseau et hors réseau, plus spécialement ciblés sur le raccordement des établissements scolaires et médicaux. Au Rwanda, le même type d’initiatives a permis de desservir en électricité 1,2 million de personnes, 80 % des centres médicaux et 90 % des établissements scolaires. Au Bangladesh, les initiatives sur le long terme soutenues par la Banque mondiale ont amené l’électricité à 18,5 millions de personnes grâce au déploiement de 1,4 million d’installations photovoltaïques domestiques, un record mondial, créant au passage 70 000 emplois. Le portefeuille de la Banque mondiale dans le domaine de l’accès à l’énergie — en particulier les programmes d’électricité hors réseau — est en pleine expansion, 500 millions de dollars ayant été ajoutés, durant l’exercice, aux 1,3 milliard de dollars déjà en place. Un autre portefeuille en progression est celui des projets sur les énergies propres, plus spécialement le solaire. Bon nombre de ces projets sont mis en œuvre grâce à des solutions financières innovantes. En Argentine, une garantie supplémen- taire de la BIRD de 250 millions de dollars va faciliter l’investissement privé afin d’aider le pays à atteindre son objectif de 20 % d’énergie renouvelable d’ici 2025. En Inde, un partenariat avec la State Bank of India a permis de fournir 575 mégawatts d’énergie photovoltaïque en l’espace de six mois pour alimenter des logements et des petites entreprises. La Banque mondiale est soucieuse également d’amener l’énergie dans certains des environnements du monde les plus difficiles et les plus éloignés. Au Mexique, elle finance des parcs solaires pour desservir les 3 % du pays encore sans électricité — principalement des peuples autochtones vivant dans des zones reculées et isolées. En République du Yémen, elle travaille avec un réseau existant d’institutions de micro- finance pour fournir des systèmes photovoltaïques hors réseau dans des zones rurales et péri-urbaines. Un autre projet vise à améliorer l’efficacité des systèmes de distribu- tion d’électricité et à expérimenter l’électricité solaire à Gaza. Encourager le passage à des modes de transport durables Les transports représentent un autre moteur essentiel du développement écono- mique et du progrès social en ce qu’ils connectent la population à des emplois et à des services d’éducation et de santé, ouvrent des horizons aux pauvres et rendent les économies plus compétitives. La Banque apporte son assistance au financement d’infrastructures de transport novatrices et durables. Ainsi, l’Inde bénéficie d’un prêt de 375 millions de dollars de la BIRD pour mettre en œuvre un projet fluvial qui va permettre de réutiliser le Gange comme mode de transport plus économique et plus écologique — le transport par eau consomme quatre fois moins de carburant par tonne de marchandise que le transport routier, ce qui réduit les émissions — tout en respectant l’importance culturelle du fleuve. Pour être durables, les transports doivent satisfaire quatre objectifs essentiels  : être accessibles à tous, écologiques, sans danger et efficients. Menée par la Banque 16 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE mondiale, l’Initiative en faveur de la mobilité durable pour tous a publié en octobre 2017 le rapport sur la mobilité dans le monde (Global Mobility Report), qui constitue la première évaluation de la performance du secteur des transports par rapport à ces quatre grands objectifs. Ces données, qu’il est prévu d’actualiser tous les deux ans, permettront aux États de mesurer les progrès qu’ils font en matière de transports durables. De plus, la Banque a signé cette année un accord inédit avec l’Union inter- nationale des transports publics pour sensibiliser à la question du harcèlement sexuel dans les transports publics dans le monde, afin de réduire l’incidence de ce problème qui nuit à l’autonomisation des femmes et à l’ouverture des transports à tous. Révolutionner le développement grâce aux technologies numériques Les technologies numériques favorisent la croissance économique, la participation citoyenne et la création d’emplois ; en tant que telles, elles sont un moteur du déve- loppement et transforment les économies à une vitesse et une échelle sans précédent. D’ici 2020, l’utilisation accrue de ces technologies pourrait se traduire par une hausse de 1,4 billion de dollars de la production économique mondiale totale. La fracture numérique demeure toutefois un formidable défi puisque plus de 4 milliards d’indi- vidus n’ont pas encore accès à l’Internet. En Afrique, 22 % seulement des habitants y ont accès et la plupart n’ont pas la possibilité de payer des biens ou des services par voie électronique. Afin de lever certains des obstacles, la Banque mondiale a lancé l’Initiative pour l’économie numérique en Afrique, qui va aider les États du continent à collaborer avec le secteur privé pour poser les fondements de l’économie numé- rique, sous la forme d’infrastructures, de plateformes, de paiements, de compétences et d’entrepreneuriat. Les technologies numériques ouvrent également des possibilités nouvelles de pro- mouvoir le développement de façon singulière. La Banque mondiale les met à profit pour proposer des solutions et des plateformes numériques susceptibles d’amélio- rer les services publics et de rendre les administrations publiques plus transparentes, efficaces et responsables. En Tanzanie, la Banque a aidé les autorités gouvernemen- tales à utiliser des drones pour des opérations de cartographie géospatiale destinées à se préparer aux inondations, et a aussi apporté son concours à la mise en place de systèmes d’enregistrement des naissances fournissant des données de base pour cibler des programmes de lutte contre les retards de croissance. Un programme de 317 millions de dollars de l’IDA soutenu par l’initiative Identification pour le développe- ment (ID4D) va permettre de mettre en place un système d’identification pour tous au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, ce qui facilitera l’accès aux services. Sur le milliard d’êtres humains n’ayant pas d’identité officielle, 80 % vivent en Afrique et en Asie du Sud. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 17 Investir dans l’agro-industrie pour créer de la croissance solidaire La demande alimentaire est appelée à augmenter en raison de la croissance démo- graphique et de l’urbanisation, alors même que le capital naturel s’appauvrit et que le changement climatique pèse sur la production alimentaire. Il s’agit là d’un enjeu majeur, en particulier dans les zones rurales où vivent environ 80 % des personnes en situation d’extrême pauvreté et qui sont le lieu d’une grande partie des activités agro-industrielles — qu’il s’agisse de la production agricole, de la transformation, du négoce ou de la distribution. C’est aussi une chance. En effet, par le biais de réformes judicieusement échelonnées, d’investissements publics et privés, de services-conseils et de garanties, la Banque mondiale œuvre à transformer le secteur agricole et l’orien- ter vers une agriculture climato-intelligente, des chaînes de valeur durables et des modèles agro-industriels plus inclusifs. En Côte d’Ivoire par exemple, la Banque mondiale appuie des initiatives visant à mieux exploiter la filière de la noix de cajou pour créer quelque 12 000 emplois directs, dont 50 % seront occupés par des femmes, et à améliorer la compétitivité et la partici- pation d’environ 225 000 producteurs de noix de cajou. En encourageant la recherche sur la noix de cajou et la production de semis, en soutenant les services de vulgari- sation et les transferts de technologie, et en rénovant et en entretenant les routes de desserte, la Banque mondiale va aider à accroître la productivité des exploitations de noix de cajou et à améliorer l’accès aux marchés. En outre, grâce à un ensemble d’interventions, comprenant des dispositifs financiers spécifiques et une collaboration étroite avec IFC, le projet attirera des investissements privés dans des infrastructures post-récolte et de transformation afin d’augmenter le volume et la valeur ajoutée des noix de cajou transformées localement. Assurer la sécurité hydrique pour tous L’accès à une eau salubre et à des installations d’assainissement et la gestion rationnelle des ressources hydriques sont deux conditions essentielles à la santé humaine, à la via- bilité de l’environnement et à la prospérité économique. Pour aider les pays à assurer la sécurité hydrique de tous, la Banque mondiale travaille avec ses partenaires à garantir la gestion durable des ressources en eau et des infrastructures hydrauliques, renforcer les institutions de telle sorte qu’elles puissent élargir la couverture des services de qua- lité, améliorer la viabilité financière du secteur de l’eau, et fournir des services d’eau résilients afin de pouvoir s’adapter aux chocs et aux crises. Par exemple, un projet de 145 millions de dollars de la BIRD a permis la remise en état et la modernisation du barrage de Jinnah, au Pakistan, dans le but d’assurer une alimentation en eau fiable sur quelque 850 000 hectares de terres cultivées, au bénéfice de 600 000 familles. La Banque mondiale s’emploie à améliorer les infrastructures et les services d’eau dans les environnements les plus difficiles. Malgré le contexte instable, elle a ainsi soutenu la construction de l’usine d’épuration des eaux usées du nord de Gaza. Cette usine est aujourd’hui prête à fonctionner et offrira une solution durable à la gestion des eaux usées dans un bassin de population comptant plus de 400 000 habitants. Par ailleurs, la Banque mondiale use de son pouvoir de rassemblement pour aider les pays à trouver au plus vite des solutions à la crise urgente de l’eau. Durant l’exercice écoulé, le Groupe de haut niveau sur l’eau, convoqué conjointement par la Banque et les Nations Unies et comprenant 1 1 chefs d’État et un conseiller spécial, a achevé sa mission de deux ans, qui consistait à proposer une méthode détaillée, inclusive et col- laborative pour mettre en valeur les ressources en eau et améliorer les services d’eau et d’assainissement. Le rapport établi à l’issue de cette mission comporte un nouveau programme d’action et des recommandations qui invitent à repenser notre façon de comprendre, de valoriser et de gérer l’eau en tant que ressource précieuse, à favoriser des changements et à forger des partenariats pour réaliser les objectifs relatifs à l’eau du programme de développement durable fixé pour l’horizon 2030. 18 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Gérer efficacement les ressources pour gagner sur la durée Les pays en développement doivent investir pour développer leurs économies, mais il est important que les niveaux d’endettement restent soutenables et que les res- sources nationales soient gérées de manière efficace. Une bonne gestion de la dette est essentielle pour assurer le développement économique sur le long terme. Alors que les économies émergentes et en développement voient resurgir le spectre d’une dette en hausse, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) œuvrent ensemble à aider les pays à faible revenu à atteindre leurs objectifs de développe- ment sans créer de futurs problèmes d’endettement. Ensemble, les deux institutions ont mis au point le Cadre de viabilité de la dette, un outil destiné à aider les pays, les institutions multilatérales et les autres créanciers à évaluer les risques d’endettement insoutenable dans les pays à plus faible revenu. La classification proposé dans ce cadre est utilisée en partie pour déterminer la part des dons et des crédits dans l’assistance apportée au pays par l’IDA. La Banque mondiale continue aussi à appuyer le cadre d’Addis-Abeba, qui appelle à mobiliser davantage les ressources nationales pour financer les investissements dans le développement. Les études indiquent que les pays devraient collecter au moins 15 % de leur PIB en impôts pour avoir les moyens de fournir des services publics de base et de stimuler la croissance économique. En travaillant avec le FMI, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques et les Nations Unies dans le cadre de la Plateforme de collaboration sur les questions fiscales, la Banque met au point des outils et des stratégies qui permettront aux pays d’élargir l’assiette fiscale, et elle noue aussi des contacts directs avec les autorités gouvernementales pour assurer la qualité des dépenses publiques. Lever les obstacles à la mobilisation de financements privés Trouver des moyens de mobiliser durablement des ressources du secteur privé peut préserver les financements publics. Dans le cadre de ses activités de prêt, de dia- gnostic, de dialogue sur les politiques publiques et de services-conseils, la Banque mondiale prend en compte les risques pour le secteur public et les barrières d’entrée pour le secteur privé. L’appui apporté par la Banque aux réformes du secteur financier, du cadre légal et réglementaire et des politiques publiques vise à créer un environne- ment propice à l’investissement privé étranger et national. Les interventions menées à cet effet consistent notamment à favoriser des politiques budgétaires et une gestion ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 19 Renforcer la participation du secteur privé au financement des infrastructures P our répondre aux aspirations nouvelles de milliards d’habitants de la planète, il est indispensable de construire des infrastructures modernes, durables et fiables. La Banque mondiale met en œuvre une approche globale du renforcement et du finance- ment des services d’infrastructures dans les pays en développement en vue d’améliorer l’accès aux services, leur accessibilité financière et leur durabilité. Ce travail est sous- tendu par l’engagement du Groupe de la Banque mondiale d’optimiser les financements pour le développement. L’assistance de la Banque mondiale dans le domaine des infrastructures consiste par exemple à aider les pays à développer les connaissances et les capacités nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des partenariats public-privé (PPP) de qualité, lorsque le cas s’y prête. À cet égard, la Banque a publié son rapport intitulé Procuring Infrastructure PPPs 2018, qui compare le cadre réglementaire de 135 économies aux bonnes pratiques reconnues sur le plan international. Par ailleurs, le programme de certification des PPP de la Banque — qui vise à améliorer les performances, renforcer les capacités et assurer l’application des bonnes pratiques mondiales parmi les professionnels des PPP — s’est étoffé durant l’exercice écoulé avec des versions en chinois, en français et en espagnol. L’absence de bonne gouvernance représente un frein important à la construction et à l’exploitation d’infrastructures. Durant l’exercice écoulé, la Banque mondiale — en colla- boration avec d’autres banques multilatérales de développement et partenaires de déve- loppement — a lancé un programme de tables rondes régionales sur la gouvernance des infrastructures destiné à réunir des responsables gouvernementaux et des représentants du secteur privé et de la société civile, entre autres, autour de cette problématique cru- ciale. Les tables rondes se sont déroulées au Cap et à Abidjan au cours de l’exercice 18 et auront lieu en Asie et en Amérique latine pour l’exercice prochain. Conçue pour encourager l’élaboration de projets PPP, le Mécanisme mondial de finan- cement des infrastructures, une plateforme de collaboration qui facilite les investissements privés dans des projets d’infrastructures complexes sur les marchés émergents, affiche aujourd’hui un portefeuille consistant comprenant 38 projets, qui devraient mobiliser plus de 30 milliards de dollars d’investissements au total. D’autre part, la Banque four- nit également des financements, qui ont notamment contribué cette année à financer la préparation du deuxième tour des appels d’offres RenovAr en Argentine. La garantie de 250 millions de dollars de la BIRD vient compléter celle de 480 millions de dollars que cette même entité avait consentie en 2017, et les deux instruments aideront l’Argentine à donner sa pleine mesure à son potentiel d’énergies renouvelables en créant un marché et en mobilisant 5,5 milliards de dollars d’investissements principalement privés. 20 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE macroéconomique rationnelles dans les pays ou encore à introduire des réformes microéconomiques pour améliorer la facilité de faire des affaires. Un financement de l’IDA de 12 millions de dollars au profit de la Gambie a permis par exemple d’apporter des améliorations mesurables au cadre de l’activité écono- mique au profit des entrepreneurs. Le projet ciblait les difficultés rencontrées par les petites entreprises dans deux des plus importants secteurs d’activité du pays : la petite agriculture et le tourisme. Il a aidé à mettre en place un système d’immatriculation des entreprises en ligne, faisant passer de 27 jours à 3 jours le délai moyen d’enregistre- ment. Au terme du projet, plus de 10 000 entreprises avaient été immatriculées. La Banque mondiale collabore également avec IFC pour déverrouiller l’accès à des financements de longue durée sur des marchés mal desservis. Ainsi, dans les pays de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA), le manque de logements à coût abordable est un problème de plus en plus préoccupant. La Banque mondiale et IFC se sont engagées dans une intervention conjointe en vue de développer le marché privé de l’hypothèque dans l’UEMOA, en travaillant par le biais de la Caisse régionale de refinancement hypothécaire (CRRH) de l’Afrique de l’Ouest. IFC investit par une prise de participation de 1,2 milliard de FCFA (2 millions de dol- lars) dans la CRRH, tandis que l’IDA apporte un financement à la CRRH via la Banque ouest-africaine de développement. Le concours de l’IDA comprend une assistance technique pour la mise en place de l’environnement propre à permettre la construc- tion de logements moins coûteux. Créer des emplois plus nombreux, de meilleure qualité et pour tous L’emploi est un élément fondamental du développement économique et du progrès social, et le Groupe de la Banque mondiale est de plus en plus sollicité pour apporter une assistance en matière de politique publique et de financements, particulièrement dans le contexte d’IDA-18. Les problèmes ne sont pas uniquement liés au chômage : dans la plupart des pays clients, les taux de chômage moyens sont faibles. C’est plutôt l’inactivité et le sous-emploi qui maintiennent un grand nombre de foyers dans la pauvreté, car beaucoup de ces emplois relèvent du secteur informel ou d’activités peu productives. Les trois principales difficultés auxquelles la plupart des pays en dévelop- pement sont confrontés à des degrés divers en matière d’emploi sont : créer davan- tage d’emplois dans le secteur formel de l’économie, améliorer la qualité des emplois informels (par exemple la productivité, la rémunération, l’accès à une assurance sociale, etc.), et connecter les groupes vulnérables à des emplois ou à de meilleurs emplois. La Banque mondiale apporte une assistance aux pays en développement pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies globales et multisectorielles dans le domaine de l’emploi. Elle adopte pour cela une démarche à trois volets. Tout d’abord, les diagnostics sur l’emploi aident les pays clients à recenser les principaux problèmes d’emploi au niveau du cadre macroéconomique, des entreprises et des ménages. Ces diagnostics sont intégrés aux Diagnostics-pays systématiques de la Banque mondiale, qui guident l’établissement des Cadres de partenariat-pays. Deuxièmement, la Banque mondiale aide à mobiliser les connaissances mondiales permettant de trouver des solutions aux problèmes d’emploi fréquemment rencontrés. Enfin, la Banque accom- pagne les pays dans la mise en œuvre de leurs politiques de l’emploi par des opéra- tions de prêt et d’investissement et des réformes des politiques publiques. En avril 2018, la Banque mondiale comptait 578 projets en cours en rapport avec l’emploi, représentant environ 76 milliards de dollars d’investissements. Au cours de l’exercice précédent, ces projets ont touché près de 2 millions de nouveaux bénéficiaires. Par ail- leurs, la Banque mondiale élabore des outils de suivi et d’évaluation afin de normaliser les méthodes pour mesurer les résultats en matière d’emploi dans les projets. Au Nigéria, le Projet d’emplois et de dépenses pour les résultats au niveau des États (SEEFOR), qui bénéficie d’un financement de l’IDA de 200 millions de dollars, vise à accroître les perspectives d’emploi et l’accès aux services socioéconomiques tout en améliorant les systèmes de gestion des dépenses publiques dans les États participants du pays. Ce projet a procuré des emplois à plus de 16 000 jeunes, dont 49 % de jeunes femmes, dans quatre États, dans le cadre de 277 contrats établis pour des sous-projets dans les domaines de l’entretien et de la réfection des routes, et le ramassage et l’élimination des déchets. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 21 Réaliser l’accès universel aux services financiers Le monde a fait des progrès considérables sur le front de l’inclusion financière, qui reste néanmoins un défi majeur au développement. Entre 2011 et 2017, les efforts collectifs dans ce domaine, notamment l’Initiative pour l’accès universel aux services financiers (UFA), ont permis à 1,2 milliard de personnes d’ouvrir un compte bancaire. Aujourd’hui, 69 % des adultes dans le monde sont titulaires d’un compte bancaire, contre 51 % en 2011, d’après les données les plus récentes de la base Global Findex publiées en avril 2018. Le nombre d’adultes non bancarisés est tombé à 1,7 milliard de personnes après prise en compte de la croissance démographique. Malgré ces avan- cées, l’écart entre les hommes et les femmes s’élève encore à 9 points de pourcentage pour l’accès aux services financiers. Actuellement, les adultes non bancarisés sont aussi plus nombreux chez les pauvres et les jeunes, et ont généralement un niveau d’études moins élevé. Il ne reste que trois ans pour atteindre l’objectif UFA 2020 fixé en 2013 par la Banque mondiale, à savoir que tous les adultes aient accès à un compte courant à l’horizon 2020. La Banque est en bonne voie pour tenir l’engagement qu’elle a pris de faire en sorte que 1 milliard de personnes supplémentaires possèdent un compte ban- caire d’ici 2020 : l’assistance technique et les opérations de financement du Groupe de la Banque mondiale actuellement prévues devraient permettre à 738 millions de personnes d’ouvrir un compte bancaire. À ce jour, 33 partenaires du secteur financier privé se sont engagés à contribuer à l’objectif UFA 2020. Se préparer aux économies du futur Les technologies de rupture peuvent être une chance pour les pays en développe- ment, à condition qu’ils soient capables d’en tirer parti. Mais, beaucoup d’entre eux n’ont pas les cadres législatifs et réglementaires, les compétences et les entreprises nécessaires pour exploiter le potentiel de la technologie. La Banque mondiale travaille avec les autorités gouvernementales à identifier les facteurs qui empêchent de faire de la technologie un moteur du développement. L ’examen des dépenses publiques consacrées à la science, la technologie et l’innovation, par exemple, est un nouvel outil de diagnostic dont le but est d’aider les pays à formuler des stratégies appropriées, à adopter des bonnes pratiques, et à améliorer la coordination des politiques d’innova- tion. Cet outil a été introduit cette année au Chili, en Colombie et en Ukraine. Le rapport de la Banque mondiale intitulé Trouble in the Making? The Future of Manufacturing-Led Development, explique comment la technologie modifie les cri- tères d’attractivité des sites de production. Les entreprises autrefois intéressées par la perspective d’une main-d’œuvre bon marché commencent à privilégier les emplace- ments susceptibles de mieux exploiter la technologie. Les pays sont exhortés à pro- gresser sur trois dimensions : la compétitivité, les compétences et la connectivité. Cela signifie notamment qu’ils ne doivent plus miser d’abord sur les bas salaires, mais se préoccuper plus globalement de l’environnement des affaires, de la primauté du droit et de l’utilisation de la technologie pour réaliser des transactions financières afin de développer les écosystèmes des entreprises  ; qu’ils doivent doter les travailleurs de nouvelles compétences, construire des entreprises plus fortes et mettre en place les infrastructures nécessaires pour utiliser les nouvelles technologies ; et qu’ils doivent améliorer la logistique et réduire les restrictions imposées sur le commerce des biens manufacturés et des services. Les pays devront préparer leurs économies aux technologies de demain, mais aussi réaliser les meilleurs investissements possibles dans le capital humain, afin que leurs populations soient également prêtes à participer. Développer le capital humain — un projet pour le monde Au cours des 25 dernières années, l’humanité a engrangé des gains considérables en investissant dans l’humain : un plus grand nombre d’enfants survivent au-delà de leur cinquième anniversaire et vont à l’école, un plus grand nombre de pauvres sont pro- tégés par des dispositifs de sécurité sociale, et l’espérance de vie a augmenté au plan mondial. Ce sont là des acquis importants, car le renforcement du capital humain est vital pour la compétitivité et la croissance. Toutefois, le monde continue à faire face à 22 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE INVESTIR DANS LES RESSOURCES HUMAINES Nous avons toujours su qu’il était indispensable d’investir dans les «  ressources humaines, mais l’on se rend compte maintenant que, d’un point de vue économique, cela pourrait bien être la chose la plus intéressante à faire. ... Investir dans l’humain, c’est investir dans la croissance économique. » — JIM YONG KIM un déficit critique de capital humain. Des centaines de millions d’enfants et de jeunes n’acquièrent pas suffisamment de savoirs pour être préparés aux emplois du futur, les systèmes de santé ne sont pas assez développés pour fournir une couverture maladie universelle et, dans les pays à faible revenu, quatre pauvres sur cinq n’ont toujours pas accès aux systèmes de protection sociale. De plus, la technologie fait évoluer la nature même du travail, et il est donc d’autant plus urgent de veiller à ce que des investisse- ments de qualité soient réalisés dans les individus et dans leurs compétences. Pour stimuler des investissements plus nombreux et de meilleure qualité dans ce domaine, le nouveau Projet de promotion du capital humain de la Banque mondiale va placer le capital humain au centre du programme d’action mondial et de la colla- boration entre la Banque et ses pays clients, et employer toute la gamme des services de l’institution. Dans le cadre de ce projet, un Indice du capital humain sera élaboré fin 2018 dans l’optique de sensibiliser à cette question, d’en faire une priorité, et d’inciter à agir au niveau des pays. Cet indicateur international novateur rendra compte des inves- tissements que les pays consacrent à la génération à venir, en mesurant tout d’abord la survie (les enfants nés aujourd’hui survivront-ils jusqu’à l’âge d’aller à l’école  ?), la scolarisation (combien d’années d’études les enfants feront-ils et quel niveau d’ap- prentissage atteindront-ils ?), et la santé (quitteront-ils l’école en bonne santé, prêts à poursuivre leurs études et/ou à travailler ?). Asseoir les fondements du capital humain Investir dans les premières années de la vie est d’une importance vitale pour le déve- loppement économique, étant donné l’impact que la nutrition et la stimulation pré- coce ont sur le développement du cerveau et la productivité à l’âge adulte. Selon les estimations de la Banque mondiale, le PIB actuel par habitant du pays moyen serait supérieur de 7 % si les travailleurs d’aujourd’hui n’avaient pas eu de retards de crois- sance durant leur enfance. La Banque a fait de l’investissement dans les premières 23 années de la vie une priorité, jugeant qu’il était déterminant pour asseoir les fonde- ments du capital humain, et a travaillé en étroite collaboration avec ses partenaires pour accroître les investissements dans plus de 30 pays prioritaires. Par exemple, au Rwanda, où l’État s’est publiquement engagé à faire reculer consi- dérablement les retards de croissance, la Banque a utilisé 176 millions de dollars de financements à titre gracieux de l’IDA et du secteur privé pour soutenir des investisse- ments multisectoriels, en ciblant plus particulièrement les mille premiers jours de vie. Le programme novateur mis en œuvre au Rwanda combine des interventions d’amé- lioration de la nutrition axées sur l’offre, des transferts monétaires conditionnels qui sont fonction de la demande, des mesures de développement de la petite enfance, et un projet agricole planifié. La Banque mondiale a mobilisé d’importantes ressources du secteur privé par le biais du partenariat The Power of Nutrition, dont près de 100 millions de dollars ont déjà été programmés dans différents projets de l’IDA en Éthiopie, en Tanzanie, en Côte d’Ivoire, à Madagascar et au Rwanda. Réaliser la promesse de l’éducation Dans le domaine de l’éducation, les opérations et les études techniques de la Banque mondiale s’articulent autour d’une approche globale destinée à créer, soutenir et améliorer des systèmes éducatifs capables de dispenser des connaissances tant aux enfants qu’aux jeunes, ainsi qu’aux adultes ayant besoin d’acquérir des compétences plus tard dans la vie. La Banque fait également progresser la collecte et la diffusion de données factuelles sur ce qui fonctionne à partir d’études d’impact rigoureuses. En mettant l’accent non plus sur les moyens mis en œuvre mais sur les résultats obtenus dans l’éducation, on renforce les systèmes éducatifs et on améliore les acquis. Le Rapport sur le développement dans le monde 2018 : Apprendre pour réaliser la promesse de l’éducation est arrivé à point nommé dans une période de mutations économiques et sociales rapides. Il met le doigt sur une crise majeure de l’apprentis- sage qui touche pratiquement tous les pays en développement, soulignant qu’aller à l’école sans y apprendre grand-chose constitue à la fois une opportunité manquée et une grande injustice. Le nombre d’années d’études corrigées des acquis — un moyen d’interpréter la productivité d’un système éducatif — est un nouvel indicateur important apparu suite à la publication de ce rapport. De nouvelles données montrent maintenant que, dans les pays peu performants, les enfants acquièrent, en moyenne, environ cinq ans d’études de moins que dans les pays les plus performants. L’engagement pris par le président Kim en 2015 au Forum mondial de l’éduca- tion de doubler les financements basés sur les résultats consacrés à l’éducation par la Banque mondiale, pour les faire passer de 2,5 milliards de dollars à 5 milliards de dollars d’ici 2020, a été honoré deux fois plus vite que prévu, puisque plus de 7,1 milliards de dollars avaient été engagés au 30 juin 2018, signe que les pays clients sont de plus en plus demandeurs pour renforcer leurs systèmes éducatifs et obtenir les résultats qui comptent dans l’éducation. La Banque mondiale travaille avec les pays à ce que les fonds soient convenablement aiguillés et dépensés intelligemment entre les régions et les établissements. Faire en sorte que les jeunes filles vulnérables puissent poursuivre leurs études dans le secondaire représente un autre investissement déterminant dans le capital humain. La Banque mondiale a déjà satisfait un engagement majeur en matière d’éducation : investir 2,5 milliards de dollars sur cinq ans dans des projets d’éducation bénéficiant directement à des adolescentes. Plus de 4 milliards de dollars ont été investis depuis 2016, avec trois ans d’avance sur le calendrier prévu. Les investissements, surtout concentrés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, permettent à des adoles- centes d’accéder à un enseignement de qualité dans le secondaire, et garantissent qu’elles poursuivent leurs études grâce à des bourses, à des transferts monétaires conditionnels et à des équipements scolaires élémentaires. Au Liban par exemple, la Banque collabore avec les pouvoirs publics pour promouvoir un accès équitable à l’éducation, en particulier pour les filles et les réfugiés, tandis qu’en Tanzanie, elle encourage la scolarisation des filles en rendant les études abordables, en réduisant le temps de trajet et la distance pour aller à l’école, et en dispensant aux enseignants des formations sur la façon de lutter contre les violences sexistes. 24 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Mettre en place une couverture maladie universelle et trouver des financements innovants pour la santé Avec ses partenaires, la Banque mondiale a concentré ses investissements et ses études sur des domaines de la santé particulièrement cruciaux pour aider les pays à atteindre la couverture maladie universelle d’ici 2030. Il s’agit notamment de mettre fin à la mortalité maternelle et infantile évitable, lutter contre les retards de croissance des enfants, renforcer les systèmes de santé et le financement de la santé, assurer la prépa- ration et la réponse à des pandémies, promouvoir la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation, et prévenir et soigner les maladies transmissibles. En décembre 2017, de nouvelles données publiées par la Banque mondiale et l’Or- ganisation mondiale de la santé dans le Rapport mondial de suivi 2017 : la couverture santé universelle ont mis en évidence des écarts inquiétants dans la santé et le bien- être de la population mondiale, qui ont de graves incidences sur le capital humain et les perspectives économiques des pays. Actuellement, la moitié des habitants de la planète n’a pas accès à des services de santé essentiels. En outre, 800 millions de personnes dépensent au moins 10 % de leur budget familial à des dépenses de santé. Pour près de 100 millions d’individus, ces dépenses sont d’un niveau tel qu’elles les font basculer dans l’extrême pauvreté. Le rapport a été lancé pendant le Forum sur la couverture sanitaire universelle à Tokyo, qui était coorganisé par la Banque dans le but de mobiliser davantage les responsables politiques et d’accélérer les progrès vers une couverture sanitaire universelle d’ici 2030. De nombreuses personnalités sont intervenues lors du Forum, parmi lesquelles le Président du Groupe de la Banque mon- diale Jim Yong Kim, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, le Directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, et le Directeur exécutif de l’UNICEF Anthony Lake, ainsi que des chefs d’État et des ministres de plus de 30 pays. Si l’on veut renforcer le capital humain, il est indispensable de faire en sorte que chaque femme, chaque enfant, chaque adolescent ait accès à des soins médicaux et soit nourri convenablement. Le Mécanisme de financement mondial (GFF), une plate- forme de financement novatrice pilotée par les pays et hébergée par le Groupe de la Banque mondiale, travaille dans ce sens. Lié à l’IDA et à la BIRD, il génère un retour sur investissement élevé pour les pays. En juin 2018, 20 projets totalisant 3,3 milliards de dollars de financements de la Banque mondiale et bénéficiant de 452 millions de dol- lars de financements du fonds fiduciaire du GFF avaient été approuvés par la Banque. Au Cameroun par exemple, qui affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés du monde et où la mortalité des enfants de moins de cinq ans est encore extrêmement élevée dans le nord du pays, les autorités utilisent le GFF pour dispenser différents services aux laissés-pour-compte et dans les lieux mal desservis, notamment l’assurance d’une meilleure vaccination des enfants, la vaccination des mères contre le tétanos, la planification familiale, et la fourniture de l’accès à des services de santé et de nutrition essentiels de qualité. Promouvoir une protection sociale universelle pour réduire le déficit de capital humain Les systèmes de protection sociale favorisent le développement du capital humain dès les premières années de la vie jusqu’à l’âge adulte en investissant dans la santé et l’éducation des enfants, en donnant aux individus accès à des emplois, et en proté- geant les personnes âgées et autres couches de populations vulnérables. Parce qu’ils encouragent les investissements des familles dans le capital humain tout en augmen- tant la consommation des ménages, les systèmes de protection sociale contribuent à réduire la pauvreté. Le rapport publié par la Banque en avril 2018 sur les systèmes de protection sociale, intitulé The State of Social Safety Nets, montre que plus d’un tiers des personnes très pauvres ayant bénéficié d’une aide sociale dans 79 pays ont pu sortir de l’extrême pauvreté. Le rapport permet de voir où se situent les pays et les régions sur le plan des dépenses de protection sociale, des indicateurs de perfor- mance clés, et de l’impact sur la réduction de la pauvreté et des inégalités. Le rapport révèle également que 45 % seulement de la population mondiale est couverte par des dispositifs de protection sociale, tandis que seulement un pauvre sur cinq a accès à des protections sociales dans les pays les plus pauvres. La Banque ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 25 Investir dans l’égalité entre les sexes pour donner des chances à tous L a Stratégie du Groupe de la Banque mondiale en matière de genre s’articule autour de quatre grands axes pour aider les pays à assurer plus d’égalité entre les sexes : doter les individus d’un meilleur bagage, condition essentielle pour renforcer le capital humain ; lever les obstacles qui empêchent les femmes de posséder et de contrôler des actifs ; éliminer les contraintes pour pouvoir créer des emplois plus nombreux et de meilleur qualité ; et donner aux femmes plus de moyens de se faire entendre et de prendre leur destin en mains. Pour que les femmes aient accès à des opportunités économiques, il faut aider les pays à supprimer les barrières qui empêchent les femmes d’être propriétaires ou de contrôler des actifs productifs tels que les terres et les logements, et à améliorer l’accès aux services financiers, aux technologies et aux assurances nécessaires pour rendre les actifs productifs. Le Groupe de la Banque a œuvré dans ce sens en lançant l’Initiative pour le financement des femmes entrepreneurs (We-Fi), une opération inédite qui vise à mobiliser plus de 1 milliard de dollars pour lever les obstacles — que ce soit sur le plan des finances, des marchés ou de l’information — auxquels sont confron- tées les petites et moyennes entreprises appartenant à des femmes dans les pays en développement. L ’initiative We-Fi est un exemple de la manière dont le Groupe de la Banque peut mobiliser des moyens financiers du secteur privé et faire en sorte que les pouvoirs publics s’attaque aux politiques et réglementations qui constituent des freins. Cette initiative a d’ores et déjà été saluée par des banques et des institutions financières en Afrique, en Inde et en Allemagne, qui ont bien compris l’intérêt qu’elles auraient, financièrement parlant, à investir dans les femmes. La Banque soutient également des projets visant à aider les pays à lever ces bar- rières. En Éthiopie par exemple, le Programme de développement de l’entrepreneu- riat féminin utilise à titre expérimental des technologies modernes, notamment des tests psychométriques et des algorithmes, pour déverrouiller l’accès des femmes chefs d’entreprise aux services financiers formels. Les tests psychométriques mesurent des caractéristiques, telles que les connaissances, les compétences, le niveau d’instruc- tion, les aptitudes, les attitudes et les traits de personnalité pour prédire la probabilité qu’un individu rembourse un prêt. Les femmes entrepreneurs qui ne possèdent pas de garanties ont la possibilité de passer un test interactif sur une tablette informatique, qui prédit la probabilité qu’elles remboursent le crédit. Celles qui obtiennent un bon score au test peuvent emprunter sans fournir de garantie classique. La Banque agit aussi pour que les femmes puissent davantage se faire entendre et être représentées dans la société et dans les principaux secteurs économiques. Financé par l’IDA, le Projet de développement porteur de transformations dans le Bihar consti- tue la seconde phase d’un programme d’appui aux moyens de subsistance en milieu rural dans l’un des États les plus pauvres de l’Inde ; il encourage la mise sur pied de groupes d’entraide féminins, qui constituent un moyen important d’amplifier la parole des femmes. Ces groupes favorisent la communication et l’échange d’expériences entre femmes, et sont utilisés pour susciter des changements de comportement en matière d’hygiène et de santé publique et pour mettre les femmes en contact avec des programmes nationaux de nutrition et d’hygiène. Ils ont aussi permis aux femmes de 7,5 millions de foyers d’accéder à des services financiers et de générer des revenus dans le secteur agricole et dans d’autres secteurs, et 4,5 millions de foyers supplémen- taires devraient y participer d’ici 2022. Par ailleurs, l’institution s’est attaquée à certains freins à l’augmentation et à l’amé- lioration de l’emploi féminin en s’attachant plus spécialement à réduire la ségrégation sexuelle dans la sphère professionnelle, à améliorer la formation, à renforcer la sécurité et l’accessibilité des services de transport, et à fournir des services de garde d’enfants et d’assistance aux personnes âgées. Des actions sont menées également dans les zones fragiles ou touchées par un conflit, dans l’optique de mobiliser les hommes et les garçons autour des questions du mariage des enfants, des violences sexistes et des normes sociales défavorables. La Banque mondiale montre l’exemple par son engagement en faveur de l’égalité des sexes. C’est ainsi qu’elle met en œuvre un plan d’action pour donner suite aux recommanda- tions formulées en juillet 2017 par le Groupe de travail sur l’exploitation et les atteintes sexuelles, en vue de renforcer les interventions destinées à lutter contre les violences sexistes dans les projets d’infrastructures appuyés par la Banque mondiale. 26 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE mondiale est déterminée à promouvoir les dispositifs de protection sociales et à aider les pays à mettre au point des systèmes nationaux de sécurité sociale permettant de couvrir suffisamment les pauvres et les personnes vulnérables d’ici 2030. Lors de la septième Table ronde ministérielle sur les systèmes de sécurité sociale qui a eu lieu en avril 2018, les ministres en charge des finances et de l’économie ainsi que d’autres hauts responsables se sont réunis pour réaffirmer que les systèmes de protection sociale revêtent une grande importance pour développer la résilience des ménages pauvres et vulnérables, et donc protéger le capital humain. À la fin de l’exercice 18, la Banque mondiale comptait 87 projets en cours dans le domaine de la protection sociale et de l’emploi, représentant 15 milliards de dol- lars d’investissements. Au Rwanda par exemple, la Banque a apporté une aide à plus de 500 000 nouveaux bénéficiaires en situation d’extrême pauvreté par des trans- ferts monétaires qui ont permis d’améliorer le système de protection sociale et par des investissements plus importants dans le développement de la petite enfance, la nutrition et l’éducation, ainsi que par dans des activités productives menées par les familles. Au Bangladesh, la Banque appuie des programmes de transferts monétaires au profit des populations vulnérables, dont les personnes âgées, les veuves et les han- dicapés, et elle aide à étendre la couverture des programmes de protection sociale à 6 millions de pauvres d’ici 2023. En bâtissant des économies solides et solidaires où chacun pourra donner tout son potentiel, les pays mettront toutes les chances de leur côté pour préparer leur avenir. Cela dit, le développement reste exposé à des menaces sérieuses qu’il importe de contrer si l’on ne veut pas perdre des décennies de progrès économiques et d’avan- cées en matière de lutte contre la pauvreté. DÉ VELOPPER L A RÉSILIENCE [U]ne chose qui pour nous à la Banque [mondiale] est primordiale, «  plus importante que tout dans ce monde de fragilités … c’est d’agir et de réussir collectivement : travailler ensemble, dans l’unité. » — KRISTALINA GEORGIEVA Gérer les ressources naturelles au profit des générations actuelles et futures Les ressources naturelles sont menacées sur le plan mondial, qu’il s’agisse de la dimi- nution des stocks de poissons, de l’érosion côtières, de la pollution de l’air ou de la dégradation des paysages. La Banque mondiale s’emploie avec ses clients à mieux gérer ces ressources naturelles terrestres, maritimes et dulcicoles. La pollution a pro- voqué quelque 9 millions de décès prématurés rien qu’en 2015. De concert avec ses clients, la Banque mondiale lutte contre la pollution et renforce son aide à l’établisse- ment de données sur la qualité de l’environnement et à la surveillance de ce dernier, en particulier la qualité de l’air. À Ulaanbaatar, la capitale de la Mongolie et une ville fortement polluée, l’aide de 15 millions de dollars de la Banque a financé l’installa- tion de fourneaux et de chaudières à haut rendement énergétique, ce qui a permis d’améliorer la qualité de l’air grâce à une réduction de 60 à 70 % de la concentration de particules. L ’autre priorité de la Banque consiste à créer des économies durables axées sur les océans. En Afrique de l’Ouest, dont environ 42 % du PIB est produit dans les zones côtières, un nouveau projet régional contribue à renforcer la résilience des populations qui sont particulièrement vulnérables aux effets d’un aménagement côtier peu viable, de l’érosion et des inondations fréquentes. Le Projet d’investissement dans la résilience des zones côtières ouest-africaines, d’une valeur de 210 millions de dollars, protégera contre l’érosion des côtes grâce à une gamme d’activités, consistant notam- ment à fixer les dunes, restaurer les zones humides et les mangroves, reconstituer les plages et construire des ouvrages de protection et des digues. Les projets réalisés en Mongolie et en Afrique de l’Ouest sont guidés par les politiques de sauvegarde de la Banque qui prennent en compte les risques environnementaux et sociaux. La Banque mondiale s’emploie également avec les pays à considérer la richesse au-delà du PIB et à valoriser leurs ressources naturelles. Une nouvelle publication, ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 27 The Changing Wealth of Nations 2018, a suivi la richesse naturelle de 141 pays sur 20 ans et constaté la contribution apportée à l’économie par des biens comme les forêts, les zones humides et les terres agricoles. L’utilisation de la comptabilité du capital naturel permet davantage aux pays d’opérer des choix de politique et d’investissement qui stimuleront la croissance économique et favoriseront le déve- loppement durable. Agir face à la modification du climat Classé comme la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, 2017 a mis en évi- dence les graves effets que produit déjà le changement climatique. Les vies humaines, les biens et les économies ont payé un lourd tribut aux inondations en Asie du Sud, à la grave sécheresse en Afrique et aux ouragans dévastateurs dans les Caraïbes. Alors que les phénomènes extrêmes de cette nature deviennent plus fréquents et plus graves, les effets à évolution lente du climat comme l’élévation du niveau des mers, les pénuries d’eau et les mauvaises récoltes contraignent de plus en plus de popula- tions à abandonner leurs domiciles. D’après le rapport de la Banque mondiale intitulé Groundswell : se préparer aux migrations climatiques internes, à l’horizon 2050, plus de 143 millions de personnes en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie du Sud pourraient être forcées à migrer dans leur propre pays à la recherche d’endroits moins vulnérables pour vivre. La Banque mondiale continue d’aider les pays à respecter leurs engagements en matière de changement climatique au titre de l’Accord de Paris, en collaborant active- ment avec eux pour leur permettre de s’acquitter de leurs contributions déterminées au niveau national en traduisant leurs engagements en mesures publiques précises. À cet effet, la Banque offre la possibilité d’échanger des connaissances, fournit de l’assistance technique et des financements. Elle s’emploie à atteindre rapidement les objectifs inscrits dans son Plan d’action sur les changements climatiques, à l’exemple de sa détermination à accroître les financements climatiques en les portant à 28 % du portefeuille du Groupe de la Banque d’ici 2020. Au cours de l’exercice 18, le Groupe de la Banque mondiale a engagé 20,5 milliards de dollars en faveur de plus de 450 projets liés au climat, ce qui représente 32,1 % du volume total des prêts. Depuis le lancement du Plan d’action pour le changement climatique, ce financement accru de l’action climatique a donné des résultats fort satisfaisants et contribué à la produc- tion ou à l’intégration de 18 gigawatts d’énergies renouvelables dans les pays en déve- loppement, appuyé 22 plans d’investissement dans l’agriculture climato-intelligente de 20 pays, et permis à 38 millions de personnes dans 18 pays d’avoir accès à des systèmes fiables de données météorologiques et d’alerte précoce, de sorte qu’elles soient préparées aux catastrophes naturelles et protégées contre celles-ci, entre autres investissements. Prendre les devants pour intégrer la résilience dans les structures urbaines et sociétales Il est possible d’intégrer la résilience aux menaces et chocs mondiaux dans les struc- tures des villes et des sociétés grâce à une planification minutieuse et la prévoyance. À l’échelle mondiale, 54 % de la population vit actuellement dans les zones urbaines et, à l’horizon 2045, le nombre de citadins devrait augmenter 1,5 fois pour atteindre 6 milliards. L’action de la Banque dans le domaine du développement urbain vise à bâtir des villes et des collectivités durables grâce à un processus d’urbanisation rési- lient, peu polluant, productif et vivable, qui ne fait pas d’exclus. Le Programme de rési- lience des villes de la Banque, par exemple, est une initiative qui a pour but d’aider les administrations municipales à renforcer la résilience face aux risques climatiques et aux risques de catastrophe. Ce programme s’attache à fournir l’assistance technique ou l’accès aux financements dont les villes manquent parfois pour réaliser les nécessaires investissements onéreux destinés à renforcer leur résilience. Il atteindra cet objectif en mettant à profit les compétences de la Banque et en aidant les villes à avoir davantage accès aux capitaux. Depuis son lancement en juin 2017, ce programme a collaboré avec 45 villes dans le monde entier à l’élaboration de programmes d’investissement dans des infrastructures résilientes. 28 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Nouer des partenariats pour réaffirmer les engagements relatifs au changement climatique L a Banque mondiale noue des partenariats avec les gouvernements, les Nations Unies et le secteur privé en vue d’accélérer les progrès dans la lutte contre le changement climatique. Le Sommet One Planet, une initiative de collaboration entre le Gouvernement français, les Nations Unies et la Banque mondiale, qui a eu lieu en décembre 2017 pour marquer le deuxième anniversaire de la signature de l’Accord de Paris, a été un parfait exemple de ces partenariats. Rassemblant des chefs d’État de plus de 50 pays, des organisations de l’ONU, des PDG du secteur privé, des maires, des philanthropes et des chercheurs, ce sommet a exhorté les participants à aller plus loin dans leurs propres engagements concernant le changement climatique, et constitué une plateforme pour la mobilisation des finan- cements qui font cruellement défaut pour l’action climatique. Intervenant aux côtés du président Emmanuel Macron de France et du secrétaire général des Nations Unies António Guterres, le président Kim a annoncé plusieurs nouveaux engagements de la Banque mondiale et d’IFC en faveur du climat. Ces engagements consisteront notam- ment pour le Groupe de la Banque mondiale à rendre compte, à partir de 2018, des émissions de gaz à effet de serre des projets d’investissement qu’il finance dans les principaux secteurs sources des émissions, comme l’énergie. De même, après 2019, il ne financera plus le segment amont de l’industrie pétrolière et gazière, si ce n’est dans des circonstances exceptionnelles. Un thème essentiel du sommet a été le pouvoir du secteur privé de combattre le changement climatique en apportant les innovations, les financements et les outils nécessaires au passage à une économie sobre en carbone. Des investisseurs, dont des gestionnaires d’actifs de premier plan, des fonds de pension, des compagnies d’assurance et des fonds souverains, se sont joints à l’initiative Climate Action 100+ pour encourager les entreprises à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer les procédures de déclaration et de surveillance des menaces liées au cli- mat, et 225 autres institutions financières ont pris des engagements supplémentaires pour le climat. En outre, la Banque mondiale et ses partenaires ont lancé ou renouvelé une série d’initiatives climatiques visant à améliorer la résilience aux catastrophes et promouvoir l’action climatique dans le monde entier, notamment un nouveau partenariat destiné à financer la résilience urbaine conclu entre le Programme de résilience de villes de la Banque mondiale et le Pacte mondial des maires pour le climat et l’énergie, ainsi que le programme Hydromet pour l’Afrique, un engagement de mobiliser au moins 100 millions de dollars chaque année jusqu’à la fin de 2024, sous forme d’investisse- ments directs nouveaux, pour la modernisation des services hydrométéorologiques dans 15 pays et quatre centres climatiques régionaux en Afrique. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 29 Au cours de la dernière décennie, la Banque s’est démarquée comme le chef de file mondial en matière de gestion des risques de catastrophe (GRC), aidant les pays clients à évaluer l’exposition aux aléas et à faire face aux risques de catastrophe. La Banque fournit un appui technique et financier pour des évaluations de risques, la réduction des risques, la préparation aux catastrophes, la protection financière ainsi qu’une reprise et une reconstruction résilientes. Elle évalue désormais tous les pro- jets qu’elle finance pour déterminer les risques climatiques et risques de catastrophe associés afin de s’assurer qu’ils renforcent la résilience des populations sur le terrain. Au cours des six dernières années, les investissements de la Banque mondiale dans la GRC sont passés de 3,7 milliards de dollars durant l’exercice 12 à 5,3 milliards de dollars au cours de l’exercice 18, soit 11 % du total des engagements de l’institution. En appuyant la GRC, la Banque favorise une approche multisectorielle globale de la gestion des risques de catastrophe. Les programmes de développement social de la Banque mondiale représentent un autre moyen de contribuer au renforcement de la résilience dans la société. L ’aide de la Banque couvre tous les secteurs et domaines de son action et favorise l’inser- tion sociale des personnes pauvres et vulnérables par leur autonomisation, met en place des sociétés unies et résilientes et rend les institutions accessibles aux citoyens et comptables à leur égard. La Banque appuie ces programmes par des analyses pour s’assurer que ses opérations de prêt profitent aux personnes pauvres et vulnérables dans les pays qu’elle sert. En outre, la Banque continue d’intégrer systématiquement la participation citoyenne dans son portefeuille d’opérations, et elle dispose d’un portefeuille d’opération en cours portant sur l’autonomisation des collectivités et le développement impulsé par celles-ci, une démarche qui donne aux groupes commu- nautaires le contrôle des décisions de planification et des ressources d’investissement pour les projets de développement local. Renforcer la résilience des ménages et faire face aux chocs La Banque mondiale aide de plus en plus les pays à mettre en place des systèmes pour riposter aux crises en ayant recours à la modélisation et à la cartographie des risques, en renforçant les systèmes d’alerte précoce, en faisant en sorte que la protec- tion financière soit en place avant que ne survienne un choc, et en investissant dans des systèmes évolutifs de protection sociale qui garantissent que les ménages soient préparés aux crises et que les systèmes de protection sociale soient prêts à intervenir. Ces dispositifs de riposte aux crises permettent aux gouvernements de déterminer les populations qui risquent de s’appauvrir davantage face à un choc et quels pourraient être leurs besoins pour la reprise et la manière de financer et leur fournir l’aide en temps de crise. Durant l’exercice écoulé, la Banque a œuvré en faveur de l’échange de données d’expérience sur la mise en place de ces dispositifs par le biais du Forum d’apprentissage Sud-Sud sur le thème « Renforcer la résilience par la protection sociale adaptative ». Plus de 250 personnes, dont des représentants de gouvernements de 68 pays clients, ont participé au forum de février 2018. La Banque mondiale aide les pays à renforcer les systèmes de protection sociale dans des environnements difficiles. Elle a, par exemple, financé le Programme de filets de protection sociale productifs de l’Éthiopie, qui intègre des complémentarités nova- trices avec les interventions face aux catastrophes et aux crises humanitaires à travers des systèmes de protection sociale gérés par l’État. La Banque finance également des systèmes de protection sociale adaptative dans la région du Sahel, notamment pour soutenir la capacité à renforcer les moyens de riposte face aux chocs et les transferts tenant compte des aléas climatiques au Burkina Faso. Travaillant en partenariat avec les Nations Unies, la Banque aide le Yémen à utiliser ses systèmes de protection sociale existants pour permettre aux ménages de faire face au conflit dont ce pays est actuel- lement le théâtre. Un projet innovant conjoint IDA-IFC mené en Côte d’Ivoire illustre bien les activités du Groupe de la Banque mondiale dans le domaine de la protection sociale. Cette opération contribue à étendre la couverture de protection sociale en tirant parti des innovations technologiques. Les ménages vulnérables reçoivent des transferts monétaires à titre de dons de l’État par le biais de la technologie de transfert d’argent par téléphone mobile. Près de 210 000 membres de ménages pauvres ont bénéficié de comptes de transfert d’argent mobile et de paiements numériques en espèces. 30 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Accroître l’aide dans les situations de fragilité et de conflit L a pauvreté et la fragilité sont de plus en plus liées l’une à l’autre. Les projections montrent qu’à l’horizon 2030, 43 à 60  % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté se trouveront dans des environnements marqués par un niveau croissant de fragilité, de conflit et de violence (FCV) et de graves risques, comme l’extrémisme violent, le changement climatique, les pandémies et l’insécurité alimentaire. Le Groupe de la Banque mondiale redouble d’efforts en vue d’optimiser l’impact de son action dans les situations de FCV. À titre de priorité de développement de premier rang, le Groupe de la Banque double les ressources destinées aux pays tou- chés par la fragilité, le conflit et la violence à plus de 14 milliards de dollars dans le cadre de la 18e reconstitution des ressources de l’IDA. Les nouveaux mécanismes de financement comprennent un montant de 2 milliards de dollars pour l’aide aux réfu- giés et aux communautés d’accueil et de 2,5 milliards de dollars pour la stimulation de l’entreprise privée, ainsi que le Régime d’atténuation de risque qui appuie des initiatives anticipatives visant à aider les pays à atténuer les risques de fragilité. Les interventions durant l’exercice écoulé ont porté essentiellement sur la mise en œuvre rapide de ces nouveaux guichets de financement. Neuf pays qui abritent ensemble plus de 62 % des réfugiés vivant dans les pays IDA et les pays à financement mixte IDA/BIRD ont été jugés admissibles pour bénéficier de financement au titre du Sous-guichet d’IDA-18 pour l’aide aux réfugiés. Le Cameroun est devenu le premier pays à bénéficier de ce sous-guichet, avec l’approbation en mai 2018 de dons de 130 millions de dollars pour contribuer à donner aux réfugiés et aux communautés d’accueil l’accès aux soins de santé, à l’éducation, aux filets de sécurité sociale et aux équipements sociaux et économiques. La Banque contribue également à répondre aux besoins des réfugiés Rohingya au Bangladesh grâce à un supplément de 50 millions de dollars financé en partie par ce sous-guichet dans le cadre du Projet d’appui au secteur de la santé, qui existait déjà, avec des contributions du Gouvernement canadien. Ces financements représentent la première enveloppe d’un programme d’aide qui pourrait totaliser jusqu’à 480 millions de dollars et vise, de manière échelonnée, à améliorer l’éducation, promouvoir le développement des compétences et fournir des services de base, notamment l’approvisionnement en eau et l’assainissement, au profit des réfugiés. La prévalence de la fragilité dans le monde a longtemps été marquée par une tendance linéaire. La Banque mondiale entend faire incliner sensiblement cette tendance vers le bas. À cette fin, en partenariat avec les Nations Unies, elle s’em- ploie à recentrer l’attention de la communauté internationale sur la prévention. En mars 2018, les deux institutions ont publié le rapport conjoint intitulé Pathways for Peace: Inclusive Approaches to Preventing Violent Conflict, qui a estimé à jusqu’à 13,6 billions de dollars le coût annuel des conflits violents dans le monde. D’après ce rapport, la prévention pourrait permettre d’économiser jusqu’à 70 milliards de dollars par an sur ce montant. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 31 Intervenir rapidement face aux épidémies Une grave pandémie peut provoquer des millions de morts et des pertes considérables du PIB global. Par ses investissements, la Banque mondiale aide à renforcer la capa- cité de préparation des systèmes de santé des pays afin de leur permettre d’enrayer les épidémies avant qu’elles ne deviennent des pandémies. Au titre du programme d’IDA-18, ces investissements seront réalisés dans au moins 25 pays, parallèlement à des investissements dans la préparation aux pandémies dans plusieurs pays BIRD. En outre, l’appui de la Banque au Groupe de travail international sur le financement de la préparation aux pandémies et le rôle de chef de file qu’elle joue dans la collabo- ration avec les décideurs — les ministres des Finances des pays en particulier — sur plusieurs simulations de pandémies permettent de faire comprendre l’importance de l’investissement dans la préparation aux pandémies. En cas de graves épidémies ou de pandémies, le Mécanisme de financement d’ur- gence en cas de pandémie (PEF) permettra à la Banque d’intervenir rapidement et dès le début. Appuyé par l’Organisation mondiale de la Santé, le secteur privé et des bailleurs de fonds comme le Japon, l’Allemagne et l’Australie, le PEF est la toute pre- mière forme d’assurance contre les pandémies. Il utilise une combinaison innovante de financements publics et privés, y compris des ressources levées sur les marchés financiers. Le PEF, qui comprend une composante caisse et une composante assu- rance, est devenu opérationnel en juillet 2017, pour une période initiale de 3 ans, et couvre désormais l’ensemble des 77 pays IDA avec une assurance sans frais contre les pandémies. En mai 2018, le PEF a effectué son premier engagement sur son guichet caisse sous la forme d’un don de 12 millions de dollars destiné à combler le déficit de financement de la riposte à Ebola en République démocratique du Congo. Le décais- sement rapide de ces ressources a permis au gouvernement de concentrer ses efforts sur la riposte immédiate à la crise plutôt que sur la mobilisation des fonds. Dans tous les domaines susmentionnés, la Banque mondiale s’efforce d’apporter les meilleures solutions de développement à ses clients. Mais, l’atout particulier de la 32 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE ŒUVRER DANS TOUS LES SE C TEURS La Banque mondiale doit être l’institution qui intègre tous nos «  différents domaines et apporte une valeur considérable à nos pays membres. » — JIM YONG KIM Banque mondiale c’est sa capacité à combiner l’expertise acquise dans de nombreux secteurs pour aider les pays à concevoir, financer et exécuter des projets viables qui ont plus d’effets positifs et un impact plus important. En apportant des solutions interdépendantes et multisectorielles, la Banque aide à obtenir des résultats durables tout en répondant aux priorités locales, nationales et régionales. Au Bangladesh, par exemple, la Banque finance des projets qui visent à amélio- rer la connectivité des transports du pays, mais qui ont aussi des retombées d’une plus vaste portée du fait de l’intégration des nombreuses approches sectorielles. L’engagement en cours de 360 millions de dollars au titre du Projet régional de transport par voie d’eau contribuera à améliorer la navigabilité de 900 kilomètres de voies d’eau intérieures le long du corridor Chittagong-Dhaka-Ashuganj et de voies de raccordement, intégrant des solutions tirées de l’expertise de la Banque dans le secteur des transports, mais aussi du commerce, de l’environnement et des infrastructures pour contribuer à réduire la durée et les coûts des trajets parcourus par les marchandises et les passagers et stimuler durablement le commerce natio- nal et régional. Le projet appuie aussi les progrès en matière d’inclusion sociale en permettant de développer les principaux ports fluviaux pour y mettre en place des installations sûres, saines, hygiéniques et adaptées aux besoins des femmes, notamment des toilettes et des salles d’attente. De même, le Projet de connecti- vité régionale, d’une valeur de 150 millions de dollars, contribuera à moderniser les infrastructures, les systèmes et les procédures liés au commerce afin d’améliorer la connectivité du Bangladesh et les échanges commerciaux de ce pays avec l’Inde, le Bhoutan et le Népal. Les améliorations réalisées dans les principaux ports terrestres aidant, les investissements augmenteront les volumes des échanges et réduiront les délais de dédouanement aux postes-frontières. Outre les solutions de commerce, de transport et d’infrastructure qu’apporte ce projet, les investissements intégre- ront également une optique tenant compte des considérations de genre. Le projet va permettre d’expérimenter des activités qui contribuent à éliminer les obstacles rencontrés par les femmes dans le domaine du commerce et des entreprises, ainsi que des programmes de renforcement des compétences pour amener davantage de femmes commerçantes dans les réseaux commerciaux formels et les chaînes de valeur mondiales. Les enseignements tirés de ce projet contribueront à concevoir, à l’avenir, des services spécifiques d’infrastructure, de logistique et de transport pour les femmes. Comme le démontrent ces projets, en mettant à profit la base de connaissances collective de l’institution, ainsi que les enseignements tirés de ses opérations et de l’expérience des pays membres, la Banque mondiale fournit des solutions à plusieurs niveaux pour les projets qu’elle finance. L ’intégration d’une optique environnemen- tale dans un projet d’infrastructure ou d’une perspective soucieuse du genre dans un projet de commerce permet à la Banque de favoriser des effets sur le dévelop- pement qui sont plus importants que la somme de leurs parties et qui peuvent perdurer. Poursuivant son action en vue de la réalisation de ses objectifs, la Banque continuera d’élaborer diverses perspectives et idées novatrices au titre de l’appui qu’elle fournit aux pays clients afin de les aider à répondre à leurs besoins en matière de développement. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/topics. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 33 Des financements innovants pour des solutions de développement Depuis plus de 70 ans, la BIRD mobilise sur les marchés financiers mondiaux des res- sources pour ses pays clients et a levé un montant global de 16 milliards de dollars sous forme de capital libéré auprès de ses actionnaires pour financer des projets et des programmes représentant plus de 600 milliards de dollars, qui aident les pays clients à travers monde entier à répondre aux priorités de développement. La Banque tire parti de la note AAA de la BIRD et de sa solide position sur les marchés pour lever de façon rentable 45 à 55 milliards de dollars afin d’appuyer la mission de développement durable de l’institution, mettre au point des outils financiers innovants qui soutiennent les priorités de développement dans le monde, et aider les clients à gérer les risques et renforcer la résilience. Mobiliser des capitaux privés au profit des pays les plus pauvres En avril 2018, l’IDA a fait ses débuts sur les marchés financiers mondiaux pour la pre- mière fois de son histoire de près de 60 ans, tirant parti de sa solide assise financière et de sa note AAA. La toute première obligation de l’IDA — une émission de référence de 1,5 milliard de dollars des États-Unis à 5 ans — a été très favorablement accueillie sur le marché, avec des ordres d’un montant total atteignant 4,6 milliards de dollars provenant des quatre coins du monde. Cette obligation innove un modèle de finan- cement du développement qui combine des ressources fournies par des bailleurs de fonds et celles levées sur les marchés financiers et augmente de 50 % la capacité de prêt de l’IDA pendant la période couverte par IDA-18. À l’avenir, l’IDA continuera de développer son programme d’emprunt pour lever des fonds en complément des contributions des bailleurs de fonds, ce qui lui per- mettra d’accroître ses investissements, qui transforment des vies dans les pays les plus pauvres. Favoriser la transformation vers des marchés financiers durables La Banque mondiale joue un rôle de chef de file dans la mobilisation sur les marchés financiers d’investissements privés à l’appui du développement. Depuis l’émission de la première obligation de la BIRD en 1947, la Banque a été un promoteur essentiel d’instruments du marché financier exceptionnels qui donnent au secteur privé la pos- sibilité de participer à des activités de développement prioritaires dans le monde. La Banque mondiale est, par exemple, l’un des principaux émetteurs d’obligations vertes, qui mobilisent des fonds sur les marchés financiers pour appuyer des projets liés au climat. Depuis l’émission de la première obligation étiquetée verte en 2008, la Banque a émis des obligations représentant une contre-valeur de 1 1 milliards de dollars au titre de plus de 140 transactions en 19 monnaies. En avril 2018, elle a émis sa première obligation verte libellée en dollars de Hong Kong (1 milliard de HKD). La Banque mondiale appuie également les efforts déployés par les pays pour développer les marchés d’obligations vertes. Grâce à ces activités, elle aide les clients 34 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE à faire preuve de leadership en matière de viabilité et d’action climatique, tout en offrant aux investisseurs la possibilité de promouvoir des solutions de développement qui prennent en compte le changement climatique. L ’action de la Banque dans ce domaine stimule la croissance et l’innovation. Au cours de l’exercice 18, elle a décelé la possibilité de tirer parti du plus grand marché de la dette conforme à la charia du monde (Malaisie) pour fusionner le sukuk (obligation islamique) et l’obligation verte en un nouvel instrument de financement de l’action climatique : le sukuk vert. Avec l’assistance technique de la Banque, Tadau Energy, une compagnie d’énergie solaire de Malaisie, a émis le premier sukuk vert en juillet 2017, levant 250 millions de ringgits pour financer une centrale d’énergie photovoltaïque solaire de 50 mégawatts. Après cette démonstration concluante, quatre autres émissions de sukuk vert et une émission d’obligations vertes ont été réalisées par des compagnies malaisiennes. L ’Indonésie a, quant à elle, procédé à la première émission de sukuk vert souverain au monde. La Banque mondiale, en collaboration avec IFC, a aidé Fidji à devenir le pre- mier émetteur parmi les marchés émergents d’une obligation verte souveraine (100 millions de dollars de Fidji) au monde. La Banque a aussi fourni de l’assistance technique au Nigéria pour lui permettre d’émettre la première obligation verte sou- veraine d’Afrique (10,69 milliards de nairas). Par ailleurs, la Banque a soutenu l’élabo- ration des normes concernant les obligations vertes de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et les réglementations régissant les obligations vertes de l’Autorité des services financiers d’Indonésie. Mettant à profit l’évolution du marché des obligations vertes et la demande crois- sante par les investisseurs de possibilités d’avoir un impact positif, la Banque mon- diale élargit son offre d’instruments de placement durables. En janvier 2018, la BIRD a émis une obligation pour sensibiliser au fait que l’autonomisation des femmes et des filles représente l’un des moyens les plus efficaces d’accélérer le développement économique, réduire la pauvreté et édifier des sociétés durables dans le monde entier. L’émission a permis de lever 1 milliard de dollars canadiens auprès d’investis- seurs institutionnels sur le marché du dollar canadien. En février, la Banque mondiale a procédé à une émission ayant donné lieu à un placement privé de 350 millions de dollars de Folksam Group pour sensibiliser à quatre Objectifs de développement durable — bonne santé et bien-être, égalité des sexes, consommation et production responsables, et action climatique — sur lesquels repose la stratégie de viabilité de Folksam. La Banque œuvre aussi en faveur de la transition vers des marchés financiers viables à travers son partenariat avec le fonds de pension du Gouvernement japonais. Ce partenariat vise à recenser et relever les défis d’une intégration environnementale, sociale et de gouvernance plus poussée — par exemple, l’insuffisance de données et le caractère disparate des normes — en vue d’atteindre l’objectif général consistant à orienter davantage de capitaux vers des investissements durables. Renforcer la résilience par des solutions d’assurance contre les catastrophes et de transfert des risques La Banque mondiale est le plus important prestataire d’assurance contre les risques pour les pays. En servant d’intermédiaire entre les pays clients et les marchés financiers et par le biais d’émissions obligataires et d’opérations de gré à gré sur produits dérivés de la Banque mondiale, celle-ci aide les pays à renforcer la résilience face aux risques résultant de catastrophes naturelles, d’éclosions de pandémies et à d’autres risques déstabilisateurs. La couverture des transferts de risques offre une protection aux États, sans pour autant augmenter la dette publique, et représente un complément important d’autres sources de financement, dont les fonds d’urgence, les réserves budgétaires, les lignes de crédit et l’aide internationale. À ce jour, la Banque a fourni à ses clients plus de 3,9 milliards de dollars de couverture contre les risques liés aux catastrophes, aux intempéries et à la santé. Au cours de l’exercice 18, la Banque a émis une obligation catastrophe de 360 millions de dollars pour le Mexique au titre de la couverture des risques liés aux séismes et aux ouragans, et elle a fourni une couverture en monnaie nationale contre les risques de catastrophe, représentant 206 millions de dollars, pour protéger 25 provinces aux Philippines contre les pertes résultant des typhons et séismes de grande ampleur. Deux versements d’indemnisations au titre de ces programmes ont DES FINANCEMENTS INNOVANTS POUR DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT 35 été effectués au cours de l’exercice écoulé. Le Mexique a reçu une indemnisation de 150 millions de dollars à la suite du puissant tremblement de terre de magnitude 8,2 qui l’a frappé en septembre 2017. En décembre 2017, le typhon Vinta a déclen- ché le versement d’une indemnisation partielle de 83,5 millions de pesos philippins (1,6 million de dollars) à la province de Davao del Sur aux Philippines. En juin 2018, la Banque a émis une obligation catastrophe de 1,3 milliard de dollars pour protéger le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou contre des pertes éventuelles résultant de tremblements de terre. Cette émission a marqué la plus importante opération d’as- surance contre le risque souverain jamais réalisée et fait de la Banque mondiale le principal fournisseur d’assurances de cette nature. Accompagner les clients dans la gestion de la dette publique Lorsque les États et d’autres entités publiques ont besoin de financement pour inves- tir dans le développement, l’une des options auxquelles ils peuvent avoir recours est l’emprunt. De saines pratiques de gestion sont nécessaires pour faire en sorte que la dette publique ne compromette pas les objectifs de développement. Une gestion efficace, stratégique et efficiente de la dette publique constitue la clef de voûte de la stabilité financière et d’une politique budgétaire viable. Au cours de l’exercice 18, la Banque mondiale a collaboré avec 38 bureaux natio- naux et infranationaux de gestion de la dette dans 33 pays de toutes les régions du monde en vue d’aider les gouvernements à renforcer dans tous les domaines les capa- cités institutionnelles nécessaires à la gestion efficace de la dette publique. Au cours de l’exercice 18, les services de conseil en gestion de la dette de la Banque sont entrés en contact avec plus de 500 gestionnaires de la dette dans différents pays, à travers des webinaires, ateliers et forums, communications en ligne et groupes de pairs vir- tuels, ainsi que dans le cadre de réunions en présentiel pour établir et gérer les rela- tions à long terme avec les gestionnaires de la dette des pays partenaires. La Banque met également à disposition une masse de connaissances sous forme de rapports et publications résultant de travaux de recherche pour stimuler les échanges de vues et de nouvelles activités de recherche. À l’avenir, la Banque continuera à faire appel aux innovations des marchés financiers pour financer le développement durable, servir les clients par le biais de services-conseils et de projets de gestion des risques, et optimiser les ressources dis- ponibles pour aider les pays à investir dans des solutions permettant de combler leurs propres besoins en matière de développement. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse treasury.worldbank.org. 36 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Promouvoir le développement par la recherche, l’analyse et les données Les connaissances sont indispensables au développement. La Banque mondiale met l’accent sur les solutions de développement fondées sur des données factuelles et véhicule des idées globales pour relever les défis de développement par le biais de rapports et de publications, de services d’analyses approfondies et de données sur le développement accessibles à titre gracieux. Mener des recherches sur les enjeux les plus pressants de notre époque La Banque mondiale œuvre pour le développement par le biais de ses produits de connaissance, qui comprennent les rapports phares, les documents de recherche, les bases de données et les indicateurs mondiaux. L ’accès élargi aux résultats de travaux de recherche et aux données permet aux décideurs et aux groupes de mobilisation et sensibilisation de prendre des décisions plus éclairées et de mesurer les progrès accomplis avec plus d’exactitude. Au cours de l’exercice 18, la Banque a publié plu- sieurs rapports importants, notamment les suivants : Rapport sur le développement dans le monde 2018  : •   apprendre pour réaliser la promesse de l’éducation. Chaque année, le Rapport sur le développement dans le monde traite d’un sujet d’importance cruciale pour le déve- loppement sur le plan mondial. L ’édition de 2018 (la 40e de la série) était la toute première jamais consacrée entièrement à l’éducation. D’après le rapport, en dépit des gains énormes acquis en matière d’accès à l’éducation à l’échelle mondiale, les évaluations récentes des acquisitions de connaissances révèlent que de nombreux enfants dans le monde entier sortent de l’école sans posséder ne serait-ce que les compétences de base en lecture/ écriture et en calcul, encore moins les compétences de plus haut niveau nécessaires au XXIe siècle. Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, les com- pétences sont nettement inférieures au niveau auquel aspirent ces pays. Le rapport utilise de nouvelles données pour déterminer ce qui cause cette crise de l’acquisition des connaissances et la manière d’y faire face. Il propose de commencer par les para- mètres de l’acquisition des connaissances et les programmes fondés sur des données probantes pour faire en sorte que les écoles soient au service des élèves, et exhorte les pays à surmonter les obstacles systémiques techniques et politiques tenaces à l’apprentissage. Doing Business 2018 : réformer pour créer des emplois. •   Ce rapport compare les règlements applicables aux entre- prises dans 190 économies pour fournir aux gouvernements les données nécessaires à l’élaboration de politiques ration- nelles de réglementation des entreprises et encourager la recherche sur les aspects importants des cadres de régle- mentation. Le rapport classe les économies en fonction de la « facilité à faire des affaires » d’une manière générale et PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT PAR L A RECHERCHE, L’ANALYSE ET LES DONNÉES 37 analyse les réformes de la réglementation régissant des entreprises, en détermi- nant les économies qui renforcent leur environnement économique. Les classements annuels servent à inciter les pays à entreprendre des réformes utiles qui permettent de créer des règles équitables, efficaces et transparentes pour le secteur privé natio- nal. Au cours des 15 années d’existence de Doing Business, les gouvernements du monde entier ont réalisé plus de 3 100 réformes du cadre de l’activité des entre- prises afin de permettre aux petites et moyennes entreprises nationales de démarrer, mener des opérations et se développer plus facilement. Women, Business, and the Law 2018. Ce rapport mesure •   l’inégalité des sexes dans les lois. La base de données qu’il fournit recense les obstacles à la participation économique des femmes et encourage la réforme des lois discrimina- toires. Le rapport, dont c’est la 5e édition, introduit un mécanisme de notation pour mieux éclairer le programme de réformes, suit les progrès accomplis au cours des deux années précédentes et détermine les possibilités de garan- tir l’émancipation économique pour tous. Il relève que les gouvernements de 65 économies ont pris des mesures pour améliorer l’intégration économique des femmes en adoptant 87 réformes juri- diques au cours des deux dernières années. Cependant, les femmes font toujours face à des obstacles généralisés, enracinés dans les lois, qui les écartent des emplois et les empêchent de posséder une entreprise en restreignant leur accès au crédit ou au contrôle des biens matrimoniaux. Perspectives économiques mondiales. Ce rapport •   semestriel phare, publié en janvier et juin, analyse l’évolu- tion et les perspectives économiques sur les plans mondial, régional et national. Chaque édition fait un focus spécial sur des questions d’évolution économique pertinentes pour l’élaboration des politiques et la planification. Le rap- port Perspectives économiques mondiales, juin 2018 : Le vent tourne-t-il ? remarque que malgré le récent ralentis- sement, il était prévu que la croissance économique mon- diale demeure robuste durant l’année écoulée. Toutefois, elle devrait ralentir en 2019 et 2020 à mesure que diminue la capacité mondiale excédentaire, que ralentissent le commerce et l’investissement et que se resserrent les conditions de financement. Le rapport recommande des politiques pour reconstituer les stocks régulateurs et accélérer les réformes en vue de stimuler la compétitivité, s’adapter à l’évolution technologique et promouvoir l’ouverture commerciale. Les risques pesant sur les perspectives économiques mon- diales comprenaient la possibilité de perturbations des marchés financiers, la mon- tée du protectionnisme commercial et l’aggravation des tensions géopolitiques. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/research. Proposer des conseils techniques dans des domaines particuliers par le biais des services d’analyse et de conseil Les services d’analyse et de conseil (ASA) de la Banque mondiale — c’est-à-dire les activités hors prêts de l’institution — contribuent de manière fondamentale au déve- loppement. Les pays membres s’appuient sur ces analyses et conseils techniques pour formuler et mettre en œuvre des politiques, des programmes et des réformes de meil- leure facture qui favorisent leur développement à long terme. Durant l’exercice 18, la Banque a fait bénéficier plus de 141 pays de 1 476 produits de services d’analyse et de conseil. Ces derniers étaient très divers et couvraient aussi bien des rapports sur les grands enjeux économiques et sociaux que des ateliers de partage des connaissances, la formulation de notes d’orientation et la mise en œuvre 38 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE de plans d’action. Les analyses mettent souvent en relief les cadres de partenariat, les programmes des gouvernements et des projets financés par les prêts et garanties de la Banque. Dans la région Asie de l’Est et Pacifique, par exemple, elle fournit à plusieurs pays de l’assistance technique pour leur permettre de renforcer l’adaptation et la rési- lience face au changement climatique en vue de réduire les risques climatiques qui ont des répercussions sur les populations et les moyens de subsistance. Les services de conseil remboursables (RAS), une autre forme d’ASA, sont des services de conseil personnalisés demandés et payés par les pays clients. La Banque mondiale compte près de 175 opérations de RAS en cours dans 45 pays de ses six régions, dont 119 ont été exécutées dans 33 pays au cours de l’exercice 18. La Banque offre ce type de services à tous ses États membres, y compris ceux qui n’em- pruntent pas de fonds auprès d’elle. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/asa. Les données au service du développement, un bien mondial La Banque mondiale reconnaît également que la transparence et la responsabilité sont essentielles au processus de développement et indispensables à la réalisation de sa mission de lutte contre la pauvreté. L ’attachement de la Banque à l’ouverture tient également à un désir de promouvoir l’adhésion, la collaboration et la partici- pation du public, composé d’un large éventail d’acteurs, au développement. En tant qu’institution du savoir, la Banque mondiale est fière d’échanger ses connaissances de manière libre et transparente. Les statistiques et les données représentent une part essentielle de ce savoir et sont facilement accessibles pour tous les utilisateurs sur le site des données ouvertes de la Banque mondiale. Les Indicateurs du développement dans le monde représentent la principale collection d’indicateurs du développement de la Banque mondiale, compilés à partir des sources internationales officiellement reconnues. Ils présentent les données relatives au développement les plus courantes et les plus exactes disponibles, et comprennent des estimations aux niveaux national, régional et mondial. La Banque mondiale s’est également donné pour mission de collaborer avec ses pays clients pour faire en sorte qu’ils disposent tous des données pour éclairer leur prise de décision. La Banque participe aux efforts qu’ils déploient pour recueillir des données de bonne facture et promouvoir leur accessibilité et leur utilisation. En 2015, elle a recensé 77 pays qui ne disposaient pas du tout de données au niveau des ménages, ne disposaient que d’une enquête auprès des ménages au cours des 10 dernières années ou de deux enquêtes réalisées à intervalle de plus de 5 ans l’une de l’autre  ; la plupart étaient des pays IDA. Cette situation entrave leur capacité à prendre des décisions programmatiques et stratégiques fondées sur des données et à suivre les tendances de la pauvreté et de la prospérité solidaire. La Banque intervient désormais dans tous ces pays, par des opérations de prêt ou d’assistance technique pour pouvoir tenir l’engagement pris en 2015 d’aider tous les pays IDA à terminer un cycle d’enquête à l’horizon 2020. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse data.worldbank.org. PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT PAR L A RECHERCHE, L’ANALYSE ET LES DONNÉES 39 Mobiliser des partenariats sur un nouvel échiquier du développement L’éventail de participants au sein de la communauté de développement du monde ne cesse de s’élargir, les acteurs classiques et non classiques assumant des rôles nouveaux et changeants. Ce paysage en évolution inspire une nouvelle feuille de route pour la consti- tution de partenariats et le renforcement de la collaboration entre les différents acteurs. Renforcer les partenariats pour approfondir la collaboration Au cours de l’exercice 18, la Banque mondiale a réaffirmé sa détermination à œuvrer avec des partenaires de tous les types pour relever les défis communs du développement dans le monde. Philanthropes et secteur privé. Pour renforcer l’accent stratégique mis sur l’optimi- sation des financements pour le développement et s’y aligner, la Banque mondiale s’est davantage focalisée sur l’instauration de partenariats avec un groupe en expansion d’ac- teurs influents, notamment les fondations, les nouveaux philanthropes, les investisseurs à impact, les entrepreneurs sociaux et d’autres dirigeants du secteur privé. Cette action mobilise des partenariats innovants et stimule de nouveaux défenseurs pour soutenir la poursuite des priorités institutionnelles, notamment les migrations forcées, le climat, le genre et le capital humain. Société civile. La Banque mondiale a continué de renforcer la concertation et la col- laboration avec les organisations de la société civile (OSC), y compris les organisations confessionnelles. Tout au long de l’exercice, elle a encouragé la participation des OSC aux échanges de vues sur des politiques essentielles et renforcé sa concertation avec les OSC au-delà de Washington, notamment en Indonésie où le Groupe de la Banque mondiale et le FMI tiendront leurs Assemblées annuelles de 2018. Le Forum de la société civile, organisé en marge des Assemblées annuelles et des Réunions de printemps, a permis à la Banque et aux OSC de délibérer sur des questions cruciales comme la participation citoyenne, les intermédiaires financiers, l’éducation, l’énergie et le changement climatique. Plus de 1 000 représentants d’OSC ont par- ticipé aux Réunions de printemps (le contingent le plus important à ce jour), ce qui témoigne de l’intérêt constant que portent ces organisations à la collaboration avec la Banque. Une nouvelle foire à l’innovation des OSC, tenue lors du Forum de la société civile, a également offert aux OSC l’occasion exceptionnelle de communiquer les unes avec les autres, avec les délégués et le personnel de la Banque, en présentant leurs campagnes de sensibilisation, leurs outils de données en ligne et d’autres interventions et produits innovants. Parlementaires. En tant que représentants élus, les parlementaires ont un rôle crucial consistant à faire entendre les voix des citoyens dans les programmes et à promouvoir des résultats de développement pérennes. Dans ce contexte, la Banque a élargi sa colla- boration avec les parlementaires par des initiatives comme un programme expérimental de sensibilisation avec les services des parlementaires européens qui facilitent la concer- tation entre les législateurs et la Banque mondiale, en vue d’approfondir la compréhen- sion commune, les connaissances et la collaboration. La Banque a également lancé une initiative mondiale de jeunes parlementaires avec un groupe de parlementaires influents âgés de moins de 45 ans, dans le but de former la prochaine génération de dirigeants parlementaires déterminés à surmonter les défis du développement international. Durant 40 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE l’exercice, la Banque a organisé une visite parlementaire sur le terrain au Viet Nam, qui a permis à une délégation de 29 parlementaires venus de 15 pays de constater l’im- pact des projets d’infrastructure financés par la Banque à Hanoï. Les Assemblées annuelles et les Réunions de printemps continuent d’offrir d’im- portantes possibilités d’échanges avec les parlementaires. La Conférence parlemen- taire mondiale annuelle de 2018, coorganisée avec le Réseau des parlementaires et le FMI, a accueilli 205 parlementaires de 58 pays, dont 9 chefs de parlement (présidents et vice-présidents), 20 présidents de commissions et 35 membres de commissions des finances et du budget. La conférence a porté sur une gamme de sujets, dont le chô- mage des jeunes et la création d’emplois, le capital humain, la gouvernance, le genre et le financement du développement. Partenariats au sein des collectivités. La Banque s’emploie activement à colla- borer avec les collectivités au sein desquelles elle mène ses activités et à y apporter sa contribution, que ce soit à Washington ou dans ses bureaux nationaux dans le monde entier. Par l’intermédiaire de son programme de dons aux membres de la collectivité, l’ensemble du Groupe de la Banque mondiale et ses agents nouent des partenariats personnels avec les populations locales et des organisations non gouvernementales, par le biais de dons du personnel, des abondements de l’institution à titre philanthro- pique, du bénévolat, des dons en nature et un programme de stage pour les élèves d’établissements secondaires publics locaux en vue d’apporter une aide aux collectivi- tés au sein desquelles la Banque mène ses activités. Ensemble, ces programmes mobi- lisent une main-d’œuvre internationale motivée et très instruite pour l’amélioration des collectivités dans lesquelles elle vit, partout dans le monde. Œuvrer de concert pour faire face aux enjeux cruciaux de notre époque Le Groupe de la Banque mondiale œuvre activement à l’échelle de l’institution pour renforcer la collaboration et les partenariats qui peuvent contribuer à attirer immédia- tement l’attention sur les grands enjeux mondiaux. Fragilité. Actuellement, plus de 68 millions de personnes dans le monde ont été contraintes de partir de chez elles, et d’ici 2030 près de la moitié des pauvres vivront dans des situations de fragilité et de conflit. La lutte contre la fragilité et les migra- tions forcées et l’élimination de l’écart entre les activités d’aide humanitaire et de développement sont essentielles pour le programme mondial de développement et représentent une priorité pour bon nombre de partenaires et parties prenantes de la Banque. Durant l’exercice écoulé, la Banque mondiale a orienté le travail de son Conseil consultatif annuel — une réunion des dirigeants du monde représentant le secteur privé, les investisseurs à impact, les philanthropes et les fondations — sur la fragilité afin de s’attaquer à cette question cruciale sous tous les angles. Les participants ont examiné la crise des réfugiés syriens et présenté un point de vue commun des diffi- cultés auxquelles se heurtent les acteurs intervenant dans les situations de fragilité et des possibilités qui s’offrent à eux. Ils ont aussi discuté de la manière de tirer parti des atouts de chaque acteur, par exemple, les capitaux patients des fondations, le pouvoir mobilisateur de la Banque et la capacité du secteur privé à être agile, créer des emplois et stimuler la croissance. Les échanges de vues du Conseil consultatif ont abouti à un engagement des fondations, du secteur privé et du Groupe de la Banque mondiale de mettre en place une plateforme de mise en relation pour venir en aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil. La plateforme comprend une initiative axée sur les entreprises du secteur privé pour leur indiquer les possibilités d’intervention en faveur des réfugiés, un mécanisme visant à débloquer les financements d’investissement et à créer une initiative mondiale de mobilisation et sensibilisation pour changer le dis- cours concernant les réfugiés. Changement climatique. Durant l’exercice écoulé, la Banque a mobilisé des par- tenariats dans les sphères publique, privée, multilatérale et avec la société civile pour promouvoir l’action en faveur du climat. Le travail s’est poursuivi sur les contours d’In- vest4Climate, une plateforme en cours d’élaboration avec le concours de partenaires des Nations Unies destinée à mobiliser des financements publics et philanthropiques pour accroître les investissements du secteur privé dans l’action climatique, dans les pays en développement. Et en mai, la Banque a organisé la deuxième édition de MOBILISER DES PARTENARIATS SUR UN NOUVEL ÉCHIQUIER DU DÉVELOPPEMENT 41 « Innovate4Climate », une nouvelle conférence annuelle qui réunit des dirigeants des secteurs de la finance, du monde des affaires et du secteur des technologies, ainsi que des politiques pour stimuler les investissements climatiques. Depuis 2011, le programme Connect4Climate (C4C) a mis en place un réseau mon- dial de plus de 500 partenaires entre la société civile, les coalitions de jeunes, le sec- teur privé, les organisations internationales et autres. Il met en rapport des individus et des groupes, amplifie le débat et l’interaction, et communique des informations pour promouvoir des manifestations et des activités liées au climat, en mettant un accent tout particulier sur la collaboration avec les jeunes. Durant l’exercice écoulé, le programme C4C a participé à des initiatives qui renforcent la mobilisation et la sensi- bilisation concernant le changement climatique. Ces initiatives incluaient All4theGreen à Bologne, un programme de plus de 80 manifestations sur le changement climatique avant et pendant la réunion ministérielle du G-7 sur l’environnement de juin 2017, et Uniting4Climate, une campagne élaborée en collaboration avec les instances de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et les gou- vernements fidjien, italien et allemand avant et tout au long de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2017, tenue à Bonn en novembre 2017, et le Sommet One Planet tenu à Paris en décembre 2017. C4C a aussi poursuivi avec succès sa collaboration avec l’industrie du cinéma par le biais de la campagne mondiale de l’initiative Film4Climate consacrée à la promotion de l’action climatique et de l’inclusion des messages favorables au développement durable dans les films et les témoignages visuels innovants. Enfin, le Réseau des agents de liaison avec le secteur privé (PSLO) a aussi mené des missions essentielles portant sur les énergies durables et l’agriculture climato- intelligente à Washington et à Abidjan (Côte d’Ivoire), respectivement. Capital humain. Alors que l’économie mondiale reprend, davantage de pays sont en passe de réaliser de réels gains économiques. Ceux-ci pourraient être de courte durée et les pays pourraient laisser des opportunités leur échapper s’ils n’in- vestissent pas dans le capital humain pour préparer leurs populations aux emplois du futur. En s’efforçant de catalyser des investissements plus importants en quantité et en qualité dans les populations, la Banque place le capital humain au centre de son programme mondial à travers le Projet de promotion du capital humain. Pour mobiliser des soutiens à l’échelle mondiale en faveur de cet effort, la Banque col- labore avec des acteurs des secteurs public et privé, ainsi que de la société civile et des fondations. Du Sommet sur le capital humain des Assemblées annuelles, au cours duquel les dirigeants gouvernementaux, dont le président Paul Kagame du Rwanda, se sont engagés à mener une action ayant pour but d’investir dans le capital humain, aux discussions des Réunions de printemps visant à faire du capital humain un projet pour le monde, en collaboration avec Bill Gates et le Secrétaire d’État pour le développement international du Royaume-Uni Penny Mordaunt, un large éventail d’acteurs se manifestent pour se faire des champions du programme sur le capital humain en partenariat avec la Banque. 42 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Technologies. L ’exploitation du pouvoir des technologies et des données offre des possibilités intéressantes de créer de nouveaux marchés et des emplois et de stimuler la croissance économique. Elle doit cependant se faire de manière à éviter de creuser les inégalités au sein et entre les pays. Au cours de l’exercice écoulé, le Groupe de la Banque mondiale a collaboré activement avec les partenaires pour relier les clients aux possibilités dynamiques offertes par les technologies tout en gérant les défis qu’elles présentent. TechEmerge, un programme de liaison unique en son genre, établit des passerelles entre des solutions technologiques éprouvées du monde entier et des organisations et des institutions sur des marchés en déve- loppement. Il soutient également des projets pilotes locaux pour accélérer l’adoption de technologies là où elles font le plus défaut. Durant l’exercice écoulé, le Groupe de la Banque mondiale a lancé le programme TechEmerge pour le marché des soins de santé au Brésil, travaillant avec 25 prestataires de services de santé à travers le pays au profit de 19 millions de patients par an. Un nouveau partenariat avec Crédit Suisse sur un fonds pour les technologies de rupture au service du développement a éga- lement été lancé pour appuyer des initiatives axées sur des ruptures technologiques dans les opérations de la Banque, qui permettront aux différents philanthropes d’in- vestir directement dans des activités opérationnelles de la Banque. En outre, l’ini- tiative Identification pour le développement (ID4D) apporte les connaissances et l’expertise mondiales pour aider les pays à exploiter les potentialités des systèmes d’identification numérique. Pour permettre d’atteindre ces objectifs, l’initiative ID4D a noué des partenariats avec la Fondation Bill et Melinda Gates, Omidyar Network et le Gouvernement australien qui lui apportent un leadership éclairé et des finan- cements. Enfin, l’initiative Potentiel de l’économie numérique pour l’Afrique, lancée aux Réunions de printemps, a réuni les gouvernements africains, des organismes de développement, des bailleurs de fonds bilatéraux et le secteur privé pour soutenir la mise en place des fondements de l’économie numérique dans les pays africains. Genre. L ’assurance d’une véritable égalité entre les sexes demeure un défi majeur. De nombreuses femmes dans le monde entier n’ont pas voix au chapitre et sont privées du pouvoir de décision d’améliorer leurs moyens de subsistance pour elles- mêmes ou pour leurs familles, plus particulièrement dans les pays en développe- ment. Investir dans l’égalité des sexes est non seulement un impératif moral, mais aussi une décision économique intelligente. Au cours de l’exercice 18, la Banque a continué de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le cadre du développement par diverses initiatives, comme l’Initiative pour le finan- cement des femmes entrepreneurs (We-Fi), un partenariat de collaboration entre la Banque, les gouvernements, les banques multilatérales de développement (BMD) et d’autres parties prenantes destiné à aider à débloquer des milliards de dollars pour le financement des petites et moyennes entreprises appartenant à des femmes et dirigées par elles dans les pays en développement. L ’initiative vise à éliminer les obstacles financiers et non financiers et à créer un meilleur environnement pour les femmes entrepreneurs. En partenariat avec le Gouvernement canadien, la Banque a également lancé une nouvelle étude sur le coût économique des inégalités entre les sexes, dont il ressort que la perte mondiale en capital humain due à ces inégalités s’élèverait à 160,2 billions de dollars. L ’étude, qui a contribué à apporter des éclai- rages à la réunion des ministres des Finances du G-7 au Canada, fournit des données probantes économiques pour aider les clients et les partenaires à plaider en faveur d’investissements qui comblent les écarts entre les sexes. Engagement multilatéral. La participation de la Banque mondiale aux principaux forums internationaux est une occasion importante pour permettre aux pays en déve- loppement de faire entendre leurs voix et de faire valoir des priorités essentielles pour les clients de la Banque. Durant l’exercice écoulé, la Banque a soutenu les initiatives de la présidence argentine du G-20 tendant à développer les infrastructures en tant que catégorie d’actif, ainsi qu’à préparer les gouvernements et les travailleurs pour une économie marquée par la progression de la numérisation, de l’autonomisation et de l’intelligence artificielle. Avec l’UNICEF et la Banque interaméricaine de développe- ment, la Banque mondiale appuie également la réalisation de la priorité accordée par le G-20 au développement de la petite enfance. En outre, la Banque mène les efforts visant à collaborer plus systématiquement avec les investisseurs institutionnels en vue de stimuler des financements plus importants à long terme dans les pays en déve- loppement et les pays développés. La Banque continue de suivre les travaux réalisés MOBILISER DES PARTENARIATS SUR UN NOUVEL ÉCHIQUIER DU DÉVELOPPEMENT 43 l’année dernière sous la présidence allemande du G-20 afin de mettre en œuvre les initiatives consistant à promouvoir le développement économique durable et profi- tant à tous en Afrique, à mobiliser des financements plus importants du secteur privé et à renforcer l’autonomisation économique des femmes. Au sein du G-7, la Banque appuie sans réserve la la démarche du Canada d’accorder la priorité aux questions de genre, tout en démontrant également comment les BMD œuvrent davantage en tant que système à travers l’optimisation des ressources et un impact accru en matière de développement grâce à des opérations du secteur privé. Petits États. La Banque mondiale utilise son pouvoir mobilisateur pour aider les petits États à adopter une position commune dans les forums internationaux afin de souligner les difficultés auxquels ils font face sur le plan du développement et d’attirer plus d’attention sur leurs préoccupations. Elle organise un forum annuel des petits États en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI. Ce forum constitue une plateforme pour un dialogue de haut niveau sur les principales difficultés auxquelles se heurtent les petits États et permet aux membres de présenter les initiatives et activités menées dans le domaine du développement. Le Forum de 2017 à Washington a été l’occasion d’examiner les questions liées aux financements concessionnels, aux financements climatiques, aux financements pri- vés et à l’économie bleue. Privilégier les initiatives de partenariat et améliorer les efficacités. Pour col- laborer plus efficacement avec les organisations sur les objectifs de développement dans le monde, le Groupe de la Banque mondiale s’emploie à améliorer la coordi- nation, à mieux tirer parti des capacités et à rechercher des gains d’efficacité dans la collaboration avec ses partenaires. Durant l’exercice écoulé, le président Kim a signé avec le Secrétaire général de l’ONU António Guterres un nouveau Cadre de partenariat stratégique pour consolider l’engagement conjoint des deux institutions à aider les pays à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030. L ’accord approfondit le partenariat en concentrant les efforts sur les priorités choisies de commun accord et en utilisant les atouts complémentaires des deux institutions pour élargir leur impact. Il s’articule autour de quatre principaux domaines de coopération : financement et appui à la mise en œuvre pour aider les pays à réaliser les Objectifs de développement durable  ; action mondiale résolue sur le changement climatique ; activités conjointes dans les environnements post- crise et humanitaires ; et exploitation des données pour améliorer les résultats sur le plan du développement. En outre, le Groupe de la Banque mondiale soutient la « Grande Négociation » entre les organisations d’aide et les bailleurs de fonds, qui vise à améliorer l’efficacité de l’aide humanitaire. Lancée au Sommet mondial sur l’action humanitaire, la Grande Négociation est un engagement à renforcer l’effica- cité, la transparence et la collaboration concernant les modalités d’octroi et d’emploi des financements dans les situations de crise. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/en/about/partners. 44 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Perspectives régionales La Banque mondiale opère aujourd’hui à partir de 140 représentations dans le monde. Cette présence accrue sur le terrain aide l’institution à mieux comprendre ses partenaires dans ces pays, à travailler plus effi- cacement avec eux et à leur fournir plus rapidement les services dont ils ont besoin. Quatre-vingt-quatorze pour cent des directeurs des opéra- tions et chefs-pays et 43 % des agents de la Banque sont en poste dans des pays des six régions géographiques. La section suivante présente les principaux objectifs atteints, les projets entrepris, les stratégies mises en œuvre et les publications produites durant l’exercice 18. ACCOMPAGNER NOS CLIENTS DANS DES DOMAINES PRIORITAIRES 45 Afrique La croissance repart modestement en Afrique, soutenue par une croissance mondiale généralisée, des politiques monétaires desserrées et une hausse des prix des produits de base. Le taux de croissance économique devrait progresser à 3,1 % en 2018, contre 2,6 % en 2017, pour atteindre 3,6 % en moyenne au cours de l’exercice 20, du fait d’une reprise progressive de la croissance au Nigéria, en Afrique du Sud et en Angola, les prin- cipales économies de la région. De nombreux défis demeurent toutefois. La croissance dans les secteurs industriels hors ressources naturelles des pays exportateurs de pétrole et de métaux ne s’est pas encore redressée, ce qui témoigne de la lenteur de la trans- formation structurelle dans la région. Dans de nombreux pays, le fardeau de la dette publique s’alourdit et fait planer des risques sur la viabilité de la dette. La pauvreté conti- nue d’être généralisée, la fragilité croissante et le manque d’emplois productifs contri- buant à l’instabilité sociale et aux migrations intrarégionales. Certes la croissance du PIB par habitant dans la région sera positive en 2018, mais elle restera insuffisante pour réduire sensiblement la pauvreté. L ’indice numérique glo- bal de pauvreté, selon le seuil international de pauvreté, ne devrait baisser que légère- ment en 2018. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 18, la Banque a approuvé des opérations de prêt d’un montant de 16,5 milliards de dollars pour la région au titre de 138 projets, dont 1,1 milliard de dol- lars de prêts de la BIRD et 15,4 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Les revenus générés par les accords de services de conseil remboursables conclus avec neuf pays s’élevaient à 7,5 millions de dollars. Les principaux pôles d’intervention de la stratégie de la Banque mondiale pour l’Afrique sont : l’augmentation de la productivité agricole, l’élargissement de l’accès à une énergie fiable à coût abordable, le renforcement de la résilience face au changement climatique, la promotion de l’intégration régionale et la stimulation du capital humain. Mettre à profit la technologie pour assurer une énergie propre et fiable S’établissant à seulement 42,8 (en 2016), le taux d’accès à l’énergie en Afrique est infé- rieur à celui des autres régions. Soucieuse d’aider à assurer l’accès à une énergie fiable, durable et à coût abordable pour tous, la Banque s’emploie dans la région à promouvoir l’extension et le développement des réseaux de transport de l’électricité, des solutions innovantes d’électrification hors réseau, des pools énergétiques et l’amélioration de l’ef- ficacité du service. En outre, la Banque apporte son appui à la mise au point et à l’adop- tion de nouvelles technologies, telles que les solutions de stockage solaire, les compteurs intelligents, les paiements des factures sur téléphone mobile, la cartographie et l’ima- gerie par satellite, le transport du courant continu haute tension et les mini-réseaux et systèmes solaires à usage domestique. Le programme sur les énergies renouvelables Scaling Solar donne de bons résul- tats, ce qui contribue à rendre opérationnels des projets solaires raccordés au réseau et financés par des fonds privés dans un délai de deux ans et à des tarifs compétitifs. En Zambie, des enchères ont donné lieu à certains des tarifs les plus bas en Afrique (0,06 dollar par kilowattheure). Le programme a été élargi pour inclure des activités en Éthiopie, à Madagascar et au Sénégal. TABLEAU 2 AFRIQUE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 16-18 ENGAGEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) EX. 16 EX. 17 EX 18 EX. 16 EX. 17 EX. 18 BIRD 669 1 163 1 120 874 427 734 IDA 8 677 10 679 15 411 6 813 6 623 8 206 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2018 : 70,7 milliards de dollars. 46 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Investir dans les premières années de la vie et autonomiser les femmes et les jeunes Un tiers des 250 millions d’enfants de moins de 5 ans que compte l’Afrique souffrent de retard de croissance et moins d’un quart sont inscrits dans des établissements préscolaires, ce qui représente une menace pour la croissance économique et le développement social dans la région. La Banque mondiale met en œuvre une approche multisectorielle pour lutter contre le retard de croissance, élargir l’accès à l’apprentissage précoce et exploiter les possibilités de protection sociale pour atteindre les plus vulnérables. Au Rwanda, par exemple, la Banque aide à lutter contre la malnutrition chronique par des interventions sanitaires et nutritionnelles, la promotion de pratiques d’alimentation et d’hygiène de qualité, un meilleur accès aux aliments grâce à des transferts monétaires, et l’appui à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la diversité alimentaire des ménages. Dans le même temps, l’opération multisectorielle intitulée Projet sur l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, d’une valeur de 205 millions de dol- lars, couvre six pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) prépare 210 000 jeunes filles à la vie active et aux interventions sur les moyens de subsistance aide 87 000 filles à poursuivre leur scolarité. Ce programme vise à renforcer la résilience au Sahel en donnant aux femmes et aux filles les outils nécessaires pour déterminer leur propre ave- nir et améliorer l’accès à des services de santé génésique, infantile et maternelle de qualité. Renforcer la protection sociale par des approches innovantes La Banque mondiale a contribué 17 millions de dollars au Projet de filets de protection sociale en Sierra Leone, qui apporte une aide au revenu aux ménages vivant dans l’ex- trême pauvreté dans tout le pays. Actuellement, ce projet prête assistance à environ 30 000 ménages par des paiements trimestriels et organise des ateliers sur la santé, la nutrition et la sensibilisation financière de base. En exploitant les technologies numé- riques et les téléphones portables, le programme peut recueillir des données de qualité sur le terrain et les transmettre rapidement au siège, ce qui permet un ciblage et une ins- cription efficaces, des paiements rapides avec vérification électronique, l’enregistrement des réclamations et le suivi des activités. L’approche a été adoptée par le gouvernement et reproduite dans le cadre d’autres interventions, notamment pendant la crise d’Ebola et lors des récents glissements de terrain. Promouvoir la résilience climatique et les transports durables Bien qu’elle soit la plus faible source des émissions de carbone, l’Afrique est plus vulnérable au changement climatique que les autres régions — elle abrite neuf des dix pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Le Business plan pour le climat en Afrique (ACBP) établi par la Banque énonce un programme de travail pour mobiliser des finance- ments à l’appui de l’adaptation au changement climatique. Comme le montre le deuxième rapport d’activité établi au titre de l’ACBP, à ce jour, 186 projets financés par la Banque mon- diale, d’une valeur de 20 milliards de dollars, ont contribué à la mise en œuvre de l’ACBP. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et rapprocher les populations des emplois, la Banque mondiale finance la construction d’un réseau distinct de transport rapide par autobus de 18,3 kilomètres à Dakar au Sénégal. Approuvé en 2017 par le FIGURE 2 AFRIQUE PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 18 PART DU TOTAL DE 16,5 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 11 % 8% et foresterie Transports 4% 8% Éducation Protection sociale 9% Énergie et industries 19 % extractives Administration publique 24 % 2% Finances 7% Santé Technologies de l’information et de la communication 1% 8 % Industrie, commerce et services LES RÉGIONS 47 Conseil, ce projet pilote de 300 millions de dollars pourrait être reproduit et poursuivi à une plus grande échelle dans la région. Nouer des partenariats pour la recherche afin d’améliorer l’entrepreneuriat Le Groupe de la Banque mondiale s’est associé à une équipe de psychologues de l’Université de Singapour et de l’Université Leuphana en Allemagne pour élaborer et expérimenter au Togo une initiative de formation individuelle fondée sur la psycholo- gie en vue du développement de compétences non cognitives et d’un comportement entrepreneurial à succès. Les résultats de ce projet expérimental, récemment publiés dans Science Magazine, ont montré l’efficacité de la formation des entrepreneurs basée sur la psychologie, ces derniers ayant vu leurs bénéfices augmenter en moyenne de 30 % par rapport au groupe témoin. Les femmes entrepreneurs qui ont reçu la forma- tion ont enregistré une augmentation moyenne de 40 % de leurs bénéfices mensuels. Les résultats prometteurs de ce projet expérimental ont amené les pouvoirs publics et d’autres institutions multilatérales à appliquer les enseignements ainsi tirés à leurs pro- grammes de promotion de l’entrepreneuriat et à adapter et étendre davantage la forma- tion à d’autres secteurs et contextes nationaux. PLEINS FEUX SUR UN PROJET Optimiser les financements pour le développement dans le secteur de l’énergie au Kenya Au cours des deux dernières décennies, le secteur de l’énergie du Kenya a fait l’objet d’une série de réformes visant à créer des conditions favorables à l’investissement du secteur privé. En conséquence, le pays a mobilisé au moins 2,5 milliards de dollars de capitaux privés dans le secteur de l’électricité en vue de combler ses déficits de pro- duction d’électricité. Doté de suffisamment de capacités de production d’électricité, le Kenya poursuit aujourd’hui l’un des programmes d’électrification les plus concluants en Afrique subsaharienne, qui englobe des solutions sur réseau et hors réseau. Le Kenya a réalisé 1,2 million de nouveaux branchements électriques par an au cours des trois dernières années — un exploit formidable dans le contexte africain. Dans le cadre du Projet d’appui à la production d’énergie par le secteur privé du Kenya, d’un montant de 135 millions de dollars, des garanties fournies par l’IDA ont permis de mobiliser 431 millions de dollars de capitaux privés pour la mise en place d’installations de production d’énergie thermique d’une capacité de 250 mégawatts mises en service entre 2013 et 2016. La MIGA a fourni des garanties contre la rupture de contrat, tandis qu’IFC a consenti un financement à long terme. Une garantie distincte de l’IDA d’une valeur de 180 millions de dollars a été récemment approuvée pour aider la Kenya Electricity Gene- rating Company (KenGen) à renforcer son assise financière grâce à un processus de res- tructuration de sa dette devant permettre à cette société de mobiliser jusqu’à 300 millions de dollars de financements commerciaux à long terme. Le produit du nouveau prêt sera utilisé pour refinancer une partie onéreuse des prêts commerciaux en cours de KenGen et améliorer la cote de crédit de la société et réduire de ce fait les coûts financiers et rallonger les périodes de maturité. Il contribuera également à la création d’un environnement favo- rable au développement durable des énergies renouvelables au Kenya. Grâce à la conjugaison de ces efforts, 30  % de la capacité de production installée (environ 700 mégawatts) est mise en place par des producteurs indépendants, qui représentent 44  % de la capa- cité de production supplémentaire depuis 1990. Les deux principales sociétés d’électricité, à savoir Kenya Power and Lighting Company et KenGen, sont cotées en bourse et peuvent lever des fonds sur les mar- chés financiers afin de combler leurs besoins de financement. 48 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 3 AFRIQUE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (en millions) 671 878 1 061 Croissance démographique (% annuel) 2,7 2,8 2,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 503 1 287 1 453 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 0,9 2,6 -0,1 Population disposant de moins de 402b 407 401 1,90 dollar par jour pour vivre (en millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 52 58 62 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 49 55 59 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 61 64 72 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons (% de la population âgée de 72 75 79 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 564 746 822 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 56,9b 46,5 42,3 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 43 38 34 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 846 625 547 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans (pour 155 101 78 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 54 67 70 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 82 85 86 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 12 19 24 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à des services 44 53 58 d’alimentation en eau (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des services 24 27 28 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 26 33 43 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 73 71 70 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant Internet 1 7 20 (% de la population) Remarque : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité du pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2013 et 2017 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/afr et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 49 Asie de l’Est et Pacifique La croissance dans la région Asie de l’Est et Pacifique s’est accélérée, passant à 6,6 % en 2017, faisant de cette région l’une de celles affichant la croissance la plus rapide dans le monde. Soutenue par les perspectives de poursuite de la reprise mondiale et une importante demande intérieure, la croissance régionale devrait rester forte, bien que, selon les prévisions, elle devrait être ramenée à 6,2 % 2018. Après une progression plus rapide que prévue en 2017, la croissance chinoise devrait ralentir légèrement à 6,5 % en 2018. Avec de meilleures perspectives d’investissement et de consommation des particuliers, la croissance en Thaïlande devrait se consolider en 2018. Selon les prévisions, elle devrait rester stable aux Philippines et au Viet Nam, et ralentir en Malaisie. Dans les petites économies d’Asie de l’Est, les perspectives sont globalement favorables. Les perspectives pour les pays insulaires du Pacifique sont mitigées, avec une croissance modeste mais peu certaine dans les petites nations et en recul aux îles Fidji et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les deux principaux risques pour la croissance sont un durcissement plus important que prévu des conditions de financement sur les marchés mondiaux et la montée du protectionnisme commercial. Si la pauvreté continue à reculer, la situation économique de plus d’un quart de la population de la région reste précaire, et les inégalités sont perçues comme étant importantes et grandissantes dans de nombreux pays. L ’urbanisation rapide et les demandes des entreprises alimentent un énorme besoin d’investissement dans les infrastructures de cette région où 130 millions de personnes n’ont pas accès à l’élec- tricité, 600 millions ne disposent pas d’installations d’assainissement adéquates, et où l’infrastructure à large bande et la connectivité sont à la traîne. La fragilité et les conflits gagnent également du terrain dans certains pays. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 18, la Banque mondiale a approuvé une enveloppe de 4,6 milliards de dollars au titre de 38 projets dans la région, dont 4 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 631 millions de dollars d’engagements de l’IDA. La Banque a également signé 10 accords de services de conseil remboursables avec quatre pays et un avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est pour un montant total de 11,7 millions de dollars. La stra- tégie régionale de la Banque est axée sur trois domaines principaux, à savoir la croissance tirée par le secteur privé, la résilience et la durabilité, et le capital humain et l’inclusion. Soutenir une croissance tirée par le secteur privé grâce au savoir et à des opérations de prêt Avec un secteur privé qui concentre 90 % des emplois, il est essentiel de mettre l’accent sur une croissance tirée par le secteur privé pour réduire la pauvreté et promouvoir une croissance inclusive dans la région. En mars 2018, le Groupe de la Banque mondiale a organisé une conférence au Viet Nam pour souligner l’importance d’un environnement favorable aux entreprises. Les participants ont examiné des mesures concrètes destinées à simplifier les procédures administratives et améliorer l’efficacité dans des domaines tels que la délivrance de licences et permis aux entreprises, le paiement des impôts et le commerce transfrontalier. La Banque appuie également la mise en place de cadres réglementaires et de cadres de politique générale solides dans des pays de la région, notamment en Thaïlande, au Brunei et en Malaisie. Pour promouvoir la participation du secteur privé à l’effort de développement durable, la Banque a financé le Projet de développement en amont de l’énergie TABLEAU 4 ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 16-18 ENGAGEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 16 EX. 17 EX. 18 BIRD 5 176 4 404 3 981 5 205 3 961 3 476 IDA 2 324 2 703 631 1 204 1 145 1 252 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2018 : 35,3 milliards de dollars. 50 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE géothermique en Indonésie à hauteur de 55 millions de dollars, lequel vise à faciliter l’investissement dans la production de cette énergie. Au Viet Nam, la Banque fournit des services de conseil pour le renforcement des capacités et des réformes institution- nelles en vue de promouvoir l’investissement privé dans le cadre du Projet de transfor- mation de l’agriculture durable financé à hauteur de 238 millions de dollars. En outre, dans le cadre des initiatives globales d’optimisation des financements pour le dévelop- pement dans la région, la Banque et IFC ont procédé à la mise à l’essai de programmes d’évaluation des infrastructures en Indonésie et au Viet Nam afin de prendre la mesure des obstacles à l’investissement du secteur privé dans l’infrastructure. La Banque mondiale s’emploie également à promouvoir la responsabilisation des femmes sur le lieu de travail. Par exemple, aux Îles Salomon, la Banque investit dans le développement des compétences des femmes, tandis qu’au Viet Nam, elle guide un dialogue politique axé sur la parité hommes-femmes autour du nouveau Code du travail. Promouvoir des infrastructures durables, les richesses naturelles et la résilience face au climat La région contribue pour une part importante et croissante aux émissions de carbone à l’échelle mondiale et est l’une des plus vulnérables aux effets du changement cli- matique et aux catastrophes naturelles. Aux Philippines, des inondations récurrentes rendent la vie plus difficile pour les populations les plus pauvres qui vivent dans les zones de basse altitude, au bord des rivières et dans d’autres zones à risque. Le Projet de gestion des inondations dans la région métropolitaine de Manille, dont le coût s’élève à 208 millions de dollars, permettra de moderniser 36 stations de pompage existantes, d’en construire 20 autres, et d’améliorer les infrastructures connexes le long des principales voies navigables. Pour renforcer la résilience et accroître les richesses naturelles, la série d’opérations à l’appui de la politique de développement axée sur la croissance verte en République démocratique populaire lao, financée à hauteur de 38 millions de dollars, vient pro- mouvoir une meilleure gouvernance des ressources naturelles et de l’environnement. En 2017, lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bonn, la Banque mondiale a lancé son rapport d’évaluation de la vulnérabilité des Îles Fidji au changement climatique, qui recense des mesures destinées à aider ce pays et sa popu- lation à devenir plus résilients. Pour réduire les polluants atmosphériques et les émissions de carbone par l’augmentation de l’efficacité énergétique et de la production des éner- gies propres en Chine, un programme de 500 millions de dollars contribuera à assurer un financement pour les entreprises qui prennent des mesures dans le cadre du Plan d’action de la Chine pour la prévention et la lutte contre la pollution de l’air. Investir dans le capital humain pour une croissance inclusive Les perceptions de l’opinion publique dans la région pointent des inquiétudes quant aux inégalités qui se creusent, à la mobilité qui se réduit et à l’insécurité économique qui prend de l’ampleur. Certaines des tendances à long terme qui avaient auparavant favorisé une croissance plus équitable — notamment la transition démographique et l’urbanisation rapide — doivent être mieux gérées. FIGURE 3  ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 18 PART DU TOTAL DE 4,6 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 24 % 15 % et foresterie 5% Éducation Énergie et industries Transports 8% 2% extractives 0% Finances Protection sociale 6% 8% Santé Administration publique 9% Technologies de l’information et de la communication 2% 21 % Industrie, commerce et services LES RÉGIONS 51 L’investissement dans le capital humain est essentiel pour augmenter la productivité et parvenir à une croissance qui ne fait pas d’exclus. Investir dans les premières années de vie de l’enfant en s’attachant à combattre la malnutrition et à faire baisser les taux de retard de croissance demeure une priorité dans la région. En Indonésie, les transferts monétaires conditionnels dans le cadre du programme Family Hope sont associés à une réduction de 3 % des cas graves de retard de croissance. Pour faire fond sur ce succès, le gouverne- ment, grâce à un financement de la Banque mondiale, va élargir la couverture de ce pro- gramme, qui passera de 3,5 millions de familles en 2015 à 10 millions d’ici la fin de 2020. Ayant amélioré dans l’ensemble ses résultats en matière de santé, la Chine est confron- tée à de nouveaux défis, notamment le vieillissement de la population, l’accroissement de la charge des maladies chroniques et l’augmentation rapide des dépenses de santé. Financé à hauteur de 600 millions de dollars, le Programme pour les résultats axé sur la réforme du secteur de la santé vise à relever ces défis par l’amélioration des services hos- pitaliers, la mise en place d’un modèle de soins de santé intégrés centré sur la personne, et la création d’un cadre d’action et d’environnement institutionnel favorables. PLEINS FEUX SUR UN PROJET Créer des opportunités pour les populations de la RDP lao En RDP lao, le Projet environnemental et social Nam Theun 2 (NT2) a réuni 27 parte- naires de développement et bailleurs de fonds pour aider à élaborer une centrale hydro- électrique moderne, sûre et durable du point de vue environnemental et social qui soit capable de produire de l’énergie électrique et d’élargir les possibilités de bénéficier de conditions de vie modernes. Le projet NT2 devrait générer 2 milliards de dollars de revenus sur une période de 20 ans. Ces revenus profitent en fin de compte aux populations de la RDP lao à travers des investissements dans des programmes de protection de l’environnement et de réduction de la pauvreté. Outre les revenus investis dans l’éducation, la santé, et d’autres programmes sociaux, le projet porte sur la protection de grandes zones ayant une riche biodiversité, l’aire protégée de Nakai Nam-Theun étant appelée à devenir l’un des premiers parcs nationaux de la RDP lao. Les familles réinstallées sur le plateau de Nakai ont trouvé de nouveaux moyens de subsistance, et les revenus de 97 % des ménages ont doublé depuis la mise en place du projet. En plus de nouvelles habitations équipées de salles de bain, d’électricité et de réservoirs de collecte des eaux de pluie, le projet comprenait la construction d’écoles, de centres de santé et d’un hôpital de district modernisé. Aujourd’hui, envi- ron 90 % des enfants âgés de cinq à neuf ans vont à l’école ; la mortalité infantile a chuté, passant de 120 enfants pour 1 000 avant la réinstallation à 50 pour 1 000 après, et 90 % des enfants de moins de cinq ans ayant été réinstallés sont vaccinés. La Banque mondiale collabore avec le gouvernement et d’autres partenaires pour faire en sorte que le projet NT2 continue de consolider ces acquis. Il s’agit notamment de fournir un appui financier et technique à plusieurs secteurs, dont la conservation, l’agriculture, la gestion budgétaire et le développement des villages. 52 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 5 ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (en millions) 1 816 1 966 2 068 Croissance démographique (% annuel) 1,0 0,7 0,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 914 3 767 6 987 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 6,4 9,0 5,8 Population disposant de moins de 553b 221 73 1,90 dollar par jour pour vivre (en millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 73 75 77 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 69 72 73 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 97 99 99 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons (% de la population âgée de 98 99 99 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 4 197 10 040 11 689 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 29,9b 11,2 3,6 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 25 16 12 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 120 79 63 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans (pour 43 23 17 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 92 102 95 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 82 79 78 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 17 18 20 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à des services 78 89 93 d’alimentation en eau (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des services 60 70 75 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 90 95 97 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 32 16 16 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant Internet 2 29 48 (% de la population) Remarque : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2013 et 2017 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/eap et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 53 Europe et Asie centrale Au cours de l’exercice 18, la croissance dans la région Europe et Asie centrale a été plus forte que jamais depuis la crise financière mondiale. Elle a été vigoureuse dans la région, en particulier en Europe centrale et en Turquie. En 2017, le PIB réel a aug- menté de 2,7 %, et la consommation annuelle des particuliers a progressé de 2,5 %. La croissance devrait être modérée en 2018, à 2,3 %. Toutefois, l’utilisation accrue des capacités, des taux de chômage proches de ce qu’ils étaient en 2007 et une inflation moyenne dépassant maintenant 2 % sont tous des signaux annonciateurs d’un nou- veau ralentissement de la croissance dans la région. Lors de la reprise économique, de nombreux pays de la région ont augmenté leurs exportations et réduit leurs déficits budgétaires, ce qui permet d’amortir des chocs éventuels en cas de difficultés conjoncturelles. À l’avenir, cependant, la région sera confrontée à des défis supplémentaires face au durcissement des conditions finan- cières et aux velléités protectionnistes. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 18, la Banque a approuvé des opérations de prêt d’un montant de 4,5 milliards de dollars pour la région au titre de 37 projets, dont 3,6 milliards de dol- lars de prêts de la BIRD et 957 millions de dollars d’engagements de l’IDA. La Banque a également signé 35 accords de services de conseil remboursables avec 11 pays pour un montant total de 75 millions de dollars. Ces accords ont permis de fournir des conseils techniques sur des questions, telles que les finances publiques et les réformes budgé- taires, l’aménagement et le développement urbains, et le renforcement du système édu- catif et des compétences pour l’emploi. La stratégie de la Banque pour la région vise à aider les pays clients à améliorer la productivité et à renforcer la résilience grâce à l’investissement dans une croissance durable et inclusive, et dans le capital humain pour faire en sorte que les populations restent en bonne santé, instruites et productives ; elle vise aussi à atténuer les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles. Promouvoir une croissance durable et inclusive La Banque apporte un concours aux pays bénéficiaires en les aidant à jeter des bases solides pour la stabilité macroéconomique et financière, l’amélioration de la gouver- nance et de la qualité des institutions, et la création d’un environnement favorable à une croissance tirée par le secteur privé. En Bosnie-Herzégovine, un projet financé à hauteur de 60 millions de dollars s’emploie à renforcer le secteur financier. En Turquie, la Banque a accordé un prêt de 400 millions de dollars pour permettre à des entreprises dirigées par des femmes et à celles opérant dans des zones à forte concentration de réfugiés de bénéficier d’un meilleur accès aux financements. Au cours de l’exercice 18, la Banque a également consenti des financements visant à stimuler les échanges et la connectivité dans la région. Ces financements portaient notamment sur un projet de 50 millions de dollars axé sur l’amélioration de la compéti- tivité du secteur privé en Géorgie, un prêt d’un montant de 60 millions de dollars des- tiné à moderniser l’interconnexion des transports en Bosnie-Herzégovine, et un prêt de 50 millions de dollars pour la remise en état des routes régionales et locales en Albanie. En outre, la Banque apporte son soutien pour l’amélioration de l’accès à des services de connexion à haut débit abordables et de qualité au Kosovo à travers le Projet sur l’éco- nomie numérique d’un montant de 25 millions de dollars, et pour l’amélioration de l’infrastructure de connectivité numérique régionale et l’établissement d’une économie TABLEAU 6 EUROPE ET ASIE CENTRALE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 16-18 ENGAGEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 16 EX. 17 EX. 18 BIRD 7 039 4 569 3 550 5 167 2 799 4 134 IDA 233 739 957 365 310 298 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2018 : 26,5 milliards de dollars. 54 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE numérique en République kirghize via le Projet sur l’économie numérique en Asie cen- trale et Asie du Sud, représentant 50 millions de dollars. Promouvoir l’investissement dans le capital humain Accorder la priorité aux systèmes qui aident à faire en sorte que les populations soient en bonne santé, instruites et connectées et y investir est une démarche indispensable à la croissance économique. La Banque a poursuivi sa collaboration avec les pays en vue d’améliorer la qualité des systèmes de soins de santé, en accordant à la Serbie un financement additionnel de 31 millions de dollars pour améliorer l’accès à la prévention et à la prise en charge du cancer, en investissant 100 millions dans les services médi- caux d’urgence en Ouzbékistan, et en accordant un prêt de 125 millions de dollars pour soutenir la modernisation du système de santé du Bélarus. En Azerbaïdjan, un financement supplémentaire de 67 millions de dollars a permis à 95 % des ménages composés de déplacées internes d’avoir accès aux infrastructures rurales de base. Au Kazakhstan, un prêt de 67 millions de dollars permettra d’améliorer la qualité de l’enseignement primaire et secondaire dans les écoles rurales et défavori- sées et de rendre le système éducatif plus équitable. Les produits de la Banque axés sur le savoir fournissent des solutions fondées sur des données probantes et des informations précieuses qui aident les responsables politiques à prendre des décisions éclairées afin de répondre aux priorités en matière de dévelop- pement. Le rapport intitulé Growing United: Upgrading Europe’s Convergence Machine a examiné la manière dont l’Europe peut stimuler la croissance et la prospérité pour toutes les populations à un moment où l’essor de la technologie risque de laisser sur la touche les pays les plus pauvres, les régions à la traîne et les travailleurs non qualifiés. Le rapport recommande des politiques qui permettent de s’assurer que chaque personne possède les compétences nécessaires pour saisir de nouvelles possibilités et avoir un meilleur accès à une éducation et une formation de qualité, et d’améliorer le climat des affaires du pays dans le but de créer plus d’emplois et d’opportunités pour les populations. Une enquête portant sur la marginalisation des Roms dans les Balkans occidentaux et réalisée conjointement par la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement, avec l’appui de la Commission européenne, a révélé une aug- mentation de la fréquentation scolaire chez les Roms, mais aussi un écart croissant entre Roms et non-Roms dans les domaines de la santé, de l’emploi et du logement. Ces résultats peuvent contribuer à éclairer les politiques tendant à relever les défis aux- quels les Roms sont confrontés dans les pays des Balkans occidentaux. Renforcer la résilience face au changement climatique et aux catastrophes naturelles La Banque mondiale s’est employée à aider à renforcer la résilience face au changement climatique et aux catastrophes naturelles grâce à des investissements dans l’ensemble de la région, dans trois domaines : la transition vers des énergies peu polluantes, la ges- tion durable de l’occupation des sols, et la résilience face au changement climatique. La Banque œuvre en faveur de l’efficacité énergétique dans les pays de la région, notamment à travers un prêt d’un montant de 200 millions de dollars destiné à finan- cer des investissements écoénergétiques en Ouzbékistan, et un crédit de 31 millions de dollars pour la réduction de la consommation d’énergie et de combustibles fossiles dans FIGURE 4  EUROPE ET ASIE CENTRALE PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 18 PART DU TOTAL DE 4,5 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 1% 3% et foresterie Transports 7% 1% Éducation Énergie et industries Protection sociale 6% 24 % extractives Administration publique 17 % 18 % Finances Technologies de l’information et de la communication 3% Industrie, commerce et services 18 % 3% Santé LES RÉGIONS 55 les bâtiments publics au Kosovo. La Banque continue d’apporter un appui aux sources d’énergie sobres en carbone, à l’amélioration de la sécurité des barrages et à la réha- bilitation d’une centrale hydroélectrique au Tadjikistan grâce à un prêt et un don d’un montant total de 225 millions de dollars, ainsi qu’à l’amélioration de la sécurité et de l’ef- ficience des barrages en Albanie au moyen d’un financement additionnel de 14 millions de dollars. Au Bélarus, un projet d’une valeur de 14 millions de dollars aide à améliorer la gestion des forêts, tandis qu’à Moldova, un projet d’un montant de 31 millions de dollars contribue à l’introduction de pratiques de gestion durable des terres. La Banque a consenti des prêts à l’appui de la politique de développement au titre de la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles en Serbie et en Roumanie. Ces prêts consistaient en une option de tirage différé d’un montant de 70 millions et 493 millions de dollars pour les deux pays respectivement. Ces investissements offrent un accès rapide à des financements pour des interventions en cas de catastrophe natu- relle et contribuent au renforcement des cadres institutionnel et juridique en vue d’une meilleure gestion des répercussions physiques et budgétaires des catastrophes natu- relles lorsqu’elles se produisent. PLEINS FEUX SUR UN PROJET Donner une impulsion à la transformation économique de l’Ouzbékistan L’Ouzbékistan a accompli de rapides progrès dans l’adoption d’importantes réformes visant à transformer son économie. En moins de deux ans, l’État a réalisé de grandes avancées vers la libéralisation de la monnaie nationale, la levée des obstacles au commerce et à l’investissement, l’amélioration de la réglementation applicable aux entreprises, et l’ouverture des marchés pour attirer les investissements du secteur privé et stimuler les exportations. L ’État a également mis en place des dispositifs de protection sociale au profit des populations les plus vulnérables et fait de la participation citoyenne une priorité. À l’appui de cette transformation, la Banque mondiale a révisé sa stratégie de pays afin d’aider l’Ouzbékistan à mettre en place une économie de marché, réformer les institutions étatiques, élargir le dialogue avec les citoyens et investir dans le capital humain. En Ouzbékistan, la transformation économique et sociale a aussi généré une nouvelle dynamique parmi les pays d’Asie centrale en faveur d’une plus grande coo- pération régionale dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’eau et de la connectivité économique. Durant l’exercice 18, la Banque a approuvé un financement d’un montant de 1,4 milliard de dollars au titre de cinq nouveaux projets en Ouzbékistan portant essen- tiellement sur l’efficacité énergétique, l’horticulture et les services médicaux d’ur- gence. L ’ensemble du financement accordé à l’Ouzbékistan s’élève à 3,3 milliards de dollars au titre de projets à l’appui de la transition du pays vers une économie de marché, ainsi que de réformes dans les secteurs des transports et de l’éducation, du développement urbain, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. La Banque travaille également en étroite collaboration avec le gouvernement à la modernisation et la diversification du secteur agricole, qui emploie des millions de per- sonnes, et s’attache à aider le pays à mettre définitivement un terme au travail forcé. 56 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 7 EUROPE ET ASIE CENTRALE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (en millions) 393 399 416 Croissance démographique (% annuel) 0,0 0,5 0,6 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 1 783 7 426 7 370 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 8,0 4,6 3,4 Population disposant de moins de 28b 11 8 1,90 dollar par jour pour vivre (en millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 73 75 77 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 63 66 69 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 98 99 100 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons (% de la population âgée de 99 100 100 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 2 693 3 014 3 030 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 5,9b 2,4 1,6 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge - - - (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 56 29 25 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans (pour 36 20 14 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 94 97 98 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 73 73 71 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 7 15 20 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à des services 93 95 96 d’alimentation en eau (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des services 87 91 93 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 99 99 100 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 6 6 6 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant Internet 2 36 62 (% de la population) Remarque : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2013 et 2017 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Les données ne sont pas disponibles en raison d'une couverture insuffisante de la population dans les estimations. Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/eca et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 57 Amérique latine et Caraïbes Après avoir pâti, plus que toute autre région, du ralentissement de l’économie mon- diale, la région Amérique latine et Caraïbes a franchi un cap durant l’exercice 18. Le PIB moyen de la région, Hors Venezuela, a enregistré une croissance de 1,9 % en 2017 et devrait s’accélérer pour atteindre 2,6 % en 2018 et 2,8 % en 2019. La Banque s’emploie à promouvoir une croissance plus rapide et plus équitable dans la région afin de consolider la transformation sociale profonde qui s’est opérée au cours de la première décennie du XXIe siècle, lorsque le boom des produits de base a alimenté une expansion qui a permis de réduire de moitié les taux de pauvreté. Entre 2003 et 2016, la proportion de la population de la région vivant dans l’extrême pau- vreté a chuté, passant de 24,5 % à 9,9 %. Depuis lors, cependant, le rythme de réduc- tion de la pauvreté et le taux de croissance de la classe moyenne sont au point mort. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 18, la Banque a approuvé des opérations de prêt d’un montant de 4,3 milliards de dollars pour la région au titre de 34 projets, dont 3,9 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 428 millions de dollars d’engagements de l’IDA. La Banque a également émis la toute première obligation catastrophe multinationale concernant le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou, d’une valeur de plus de 1,3 milliard de dol- lars, et signé 18 accords de services de conseil remboursables avec neuf pays pour un montant total de 5,5 millions de dollars. Au cours de l’exercice 18, les priorités de la Banque dans la région s’articulaient autour du soutien à la croissance inclusive par l’aide à l’augmentation de la productivité et la compétitivité, avec un accent mis sur l’investissement dans l’éducation, la santé et d’autres aspects du capital humain. Elle a également investi dans l’infrastructure et s’est attachée à améliorer les capacités des pays à gérer les chocs — notamment les catastrophes natu- relles, les bouleversements économiques, et la criminalité et la violence — et à y résister, tout en favorisant une plus grande transparence et une responsabilisation accrue. En outre, la Banque a fait de l’inclusion des groupes traditionnellement confrontés à l’exclusion une priorité. Il s’agit notamment des populations autochtones et des collectivités rurales. Les besoins des pays dépassant souvent les ressources publiques, la Banque a financé des activités et des interventions qui ont attiré, autant que possible, l’investissement privé. Mettre à contribution les innovations pour soutenir la relance économique Les catastrophes naturelles étant une menace constante dans la région, elles peuvent avoir des répercussions négatives sur la croissance économique. À la suite de la saison dévastatrice des ouragans de 2017, la Banque et ses partenaires ont aidé les pays des Caraïbes à évaluer les dégâts et à préparer des projets d’intervention d’urgence. Par exemple, à la Dominique, la Banque a engagé 115 millions de dollars pour accompa- gner les efforts visant à renforcer la résilience au changement climatique. Elle a éga- lement eu recours à des solutions innovantes pour transférer les risques aux marchés financiers et offrir une protection financière aux pays participants. En Haïti, la Banque a procédé à un examen de l’urbanisation afin d’aider à élaborer la feuille de route du développement durable des villes du pays. La Banque apporte également son soutien à l’Organisation des États de la Caraïbe orientale dans la mise TABLEAU 8 AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 16-18 ENGAGEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 16 EX. 17 EX. 18 BIRD 8 035 5 373 3 898 5 236 3 885 4 066 IDA 183 503 428 303 229 223 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2018 : 28,2 milliards de dollars. 58 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE en œuvre de la politique Oceanscape approuvée par 11 chefs d’État des Caraïbes. Elle conseille notamment les gouvernements sur les mesures concrètes à prendre pour générer une croissance bleue durable permettant d’assurer l’équilibre entre l’activité économique et la préservation de la santé des écosystèmes côtiers et marins. Les investissements publics et privés dans les infrastructures constituent un élément clé de la croissance et de la résilience. Au cours de l’exercice 18, la Banque mondiale a engagé 64 millions de dollars pour l’assainissement au Brésil, 24 millions de dollars pour l’approvisionnement en eau au Panama et 17 millions de dollars pour les services municipaux en République dominicaine. En Argentine, un projet financé à hauteur de 150 millions de dollars a permis la remise en état de plus de 1 500 kilomètres de routes cruciales pour l’économie, tandis qu’au Paraguay, le Projet d’entretien routier, d’un mon- tant de 74 millions de dollars, a aidé à améliorer l’efficacité de l’entretien des routes. Investir dans le capital humain pour améliorer les conditions de vie et l’économie Bâtir le capital humain en offrant de nouvelles opportunités aux couches de popula- tions traditionnellement défavorisées permet d’améliorer non seulement leurs condi- tions de vie, mais aussi l’ensemble de l’économie du pays. Au Mexique, grâce à un projet financé à hauteur de 100 millions de dollars, la Banque mondiale a aidé plus d’un million de femmes, d’autochtones, de personnes défavorisées et de résidents des zones rurales à avoir accès pour la première fois à des établissements d’épargne et de crédit. La Banque a également aidé le Pérou à améliorer ses services de santé et de nutri- tion pour les pauvres. Le Projet sur les résultats en matière de nutrition d’un montant de 25 millions de dollars a permis au gouvernement d’améliorer considérablement ses résultats dans le domaine de la santé et de faire reculer la famine. En conséquence, le Pérou a réduit de plus de la moitié le taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans, lequel a été ramené de 28 % en 2008 à 13,1 % en 2016. Au Chili, la Banque a financé à hauteur de 40 millions de dollars la troisième phase du Projet sur le finan- cement du secteur tertiaire pour les résultats, qui a aidé le gouvernement à améliorer l’enseignement supérieur par le renforcement des liens entre le financement public et l’obligation de résultat. Recourir au savoir pour trouver des solutions aux défis particuliers des pays La Banque offre également une multitude de services de conseil remboursables et de l’assistance technique aux pays de la région. En Colombie, ces services ont contribué à promouvoir la mise en œuvre du règlement applicable à la comptabilité publique, l’assurance agricole pour les petits agriculteurs, et la préparation d’un vaste pro- gramme socioémotionnel à l’intention des enseignants et des élèves visant à amé- liorer le système éducatif. Au Mexique, la Banque a fourni une assistance technique dans les domaines des transports et de la gouvernance. Au Chili, elle a apporté son aide pour l’évaluation des zones économiques spéciales et du système de protection sociale, tandis qu’au Pérou elle a fourni des conseils sur le logement, l’amélioration des conditions de vie dans les bidonvilles et le renforcement du cadre de contrôle FIGURE 5  AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 18 PART DU TOTAL DE 4,3 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 11 % 7% et foresterie Transports 15 % 13 % Éducation Protection sociale 9% Énergie et industries 12 % extractives Administration publique 8% 2% Finances Technologies de l’information et de la communication <1% Industrie, commerce et services 4% 18 % Santé LES RÉGIONS 59 des partenariats public-privé. La Banque a également fourni des services-conseils à l’Argentine sur l’amélioration des soins de santé, et au Paraguay sur la foresterie, les finances, la compétitivité, la gouvernance et l’éducation. Une série de conférences et de rapports inédits a également constitué des cadres de mobilisation efficaces dans la région. Il s’agissait notamment d’études opportunes comme At a Crossroads: Higher Education in Latin America and the Caribbean ; The Jobs of Tomorrow: Technology, Productivity, and Prosperity in Latin America and the Caribbean ; et Raising the Bar: For Productive Cities in Latin America and the Caribbean. PLEINS FEUX SUR UN PROJET Renforcer la résilience aux catastrophes naturelles par l’émission d’obligations catastrophe L’année dernière nous a rappelé brutalement que l’Amérique latine et les Caraïbes constituent l’une des régions les plus exposées aux catastrophes naturelles. Des oura- gans dévastateurs ont fait des centaines de victimes dans les Caraïbes. Deux séismes ont secoué le Mexique. De fortes pluies ont causé des inondations et des glissements de terrain en Colombie et au Pérou. Lorsque de telles catastrophes surviennent, ce sont souvent les plus pauvres qui en pâtissent le plus. Face à ces événements, la Banque s’est employée à aider les pays de la région à accéder à une assurance plus importante contre les risques en faisant appel aux marchés financiers. Au cours de l’exercice écoulé, la Banque a émis des obligations catastrophe d’une valeur de 1,3 milliard de dollars au titre de l’assurance contre les séismes dans les pays de l’Alliance du Pacifique — une initiative de développement économique qui regroupe le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou. L ’émission d’obligations catas- trophes était la plus importante opération du genre jamais réalisée et la première asso- ciant plusieurs pays. Ces obligations génèrent une prime pour les investisseurs pendant un certain nombre d’années, les États percevant une indemnité si la catastrophe objet de l’assurance se matérialise et les détenteurs des obligations rentrant en possession du principal, dans le cas contraire. Ce mécanisme permet de transférer une partie du risque lié aux catastrophes naturelles des États aux marchés, assurant une mobilisation rapide des fonds et la résilience budgétaire en cas de survenue d’une catastrophe. À ce jour, la Banque a facilité des opérations de couverture contre les risques pour près de 4 milliards de dollars dans le monde entier. Les obligations catastrophe soulignent le fait que le renforcement de la résilience ne consiste pas simplement à réduire l’exposition aux menaces. Il est également cru- cial de concevoir et mettre en œuvre des politiques propres à assurer le bien-être de tous et la croissance économique après une catastrophe. Les obligations catastrophe représentent également un pas très important vers l’intégration régionale et placent l’Amérique latine à l’avant-garde de la gestion des risques. 60 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 9 AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (en millions) 460 525 568 Croissance démographique (% annuel) 1,5 1,2 1,0 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 3 640 7 657 7 413 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,6 4,3 0,5 Population disposant de moins de 63b 35 28 1,90 dollar par jour pour vivre (en millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 74 77 78 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 68 71 72 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 95 98 99 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons (% de la population âgée de 94 97 98 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 1 095 1 376 1 530 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 11,7b 6,0 4,5 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 17 12 10 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 104 84 70 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans (pour 34 25 18 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 98 99 99 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 59 66 67 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 15 23 30 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à des services 90 94 96 d’alimentation en eau (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des services 73 81 84 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 91 96 98 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 31 31 30 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant Internet 3 33 55 (% de la population) Remarque : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2013 et 2017 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/lac et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 61 Moyen-Orient et Afrique du Nord Bien que la violence et les conséquences de la guerre continuent à faire des victimes en Libye, en Syrie et au Yémen, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a enregistré plusieurs évolutions positives au cours de l’année écoulée. Les efforts de relèvement et de reconstruction sont en cours en Irak après la libération de son territoire, alors que des pays comme la République arabe d’Égypte et l’Arabie saoudite ont connu d’importantes réformes économiques et sociales. Avec le soutien de la communauté internationale, les réfugiés syriens et les communautés hôtes au Liban et en Jordanie ont continué de faire montre d’une résilience remarquable, et une nouvelle impulsion a été donnée à la recherche de solutions à la crise qui perdure en Libye. Aidée par des réformes et des prix du pétrole plus fermes, la croissance économique dans la région devrait passer de 2 % en 2017 à 3,1 % en 2018. Cette croissance sera diversifiée, la plupart des économies de la région ayant connu une embellie. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 18, la Banque a approuvé des opérations de prêt d’un montant de 6,4 milliards de dollars pour la région au titre de 26 projets, dont 5,9 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 430 millions de dollars d’engagements de l’IDA. Les recettes générées par les accords de services de conseil remboursables signés avec neuf pays ainsi qu’avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont élevées à environ 55 millions de dollars, avec à la clé l’élargissement du programme aux principaux sec- teurs d’appui au processus de réforme en cours dans les pays du CCG. L ’optimisation des financements pour le développement est une approche qui fait maintenant partie intégrante des programmes du Groupe de la Banque mondiale dans la quasi-tota- lité des pays de la région, des stratégies sous-régionales ayant été élaborées pour le Maghreb, le Machrek et l’Égypte. La promotion de la paix et de la stabilité sociale est au cœur de la stratégie de la Banque pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et continue d’orienter les interventions de l’institution. Cette stratégie repose sur quatre piliers, à savoir l’établis- sement d’un nouveau contrat social avec les citoyens, le développement de la coopéra- tion régionale, le renforcement de la résilience, qui recouvre notamment le relèvement des défis posés par les déplacements forcés de populations, et le soutien au redres- sement et à la reconstruction. Nombre de programmes de la Banque dans la région comportent plus d’un de ces piliers. Renouveler le contrat social La promotion de structures plus responsables et inclusives et l’appui aux économies tirées par le secteur privé en vue de multiplier les opportunités demeurent les prin- cipales priorités de la Banque dans la région. En Tunisie, par exemple, un projet de 60 millions de dollars a ciblé les jeunes confrontés au chômage ; un autre d’un montant de 100 millions de dollars a été consacré au développement de la petite enfance, et un programme distinct financé à hauteur de 140 millions de dollars a apporté une aide aux agriculteurs. Au Liban, un programme financé à hauteur de 400 millions de dollars a permis de promouvoir des réformes du marché du travail et de la formation profes- sionnelle, y compris pour les réfugiés. Un projet de 30 millions de dollars en Cisjordanie et Gaza est venu appuyer les mesures budgétaires tout en renforçant le cadre d’activité TABLEAU 10 MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 16-18 ENGAGEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 16 EX. 17 EX. 18 BIRD 5 170 4 869 5 945 4 427 5 335 3 281 IDA 31 1 011 430 44 391 569 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2018 : 17,0 milliards de dollars. 62 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE des entreprises ; et une opération distincte innovante, à savoir le Projet de dévelop- pement du secteur privé d’une valeur de 13 millions de dollars, a permis de renforcer davantage le rôle de la technologie dans le développement du secteur privé. À Djibouti, un projet d’un montant de 15 millions de dollars s’est efforcé d’encourager l’entrepre- neuriat chez les femmes et les jeunes, et a par ailleurs souligné l’importance du secteur privé pour la région, tandis qu’en Égypte, un projet de 500 millions de dollars a permis d’apporter un appui aux réformes indispensables dans le secteur de l’éducation. Renforcer la coopération régionale La région Moyen-Orient et Afrique du Nord est la moins intégrée au monde. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord étant la moins intégrée dans le monde, les activités de la Banque y sont axées sur la promotion d’une coopération, d’une efficacité et d’une interdépendance accrues, en particulier dans le secteur privé et celui de l’énergie où les réformes permettront d’accroître les investissements transfrontaliers et de renforcer les mesures propres à favoriser l’évolution vers l’établissement d’un marché régional. Au cours de l’exercice 18, un programme d’un montant de 1,2 milliard de dollars en Égypte lui a permis de mieux stabiliser ses finances publiques et de poursuivre les réformes du secteur privé dans le domaine de l’énergie et, parallèlement, la réduction des subventions. Au Maroc, un programme d’un montant de 200 millions de dollars a permis d’améliorer la participation du secteur privé au développement des infrastructures municipales, tandis qu’un autre programme financé à hauteur de 200 millions de dollars est venu appuyer les activités dudit secteur dans l’agriculture. Pour favoriser le développement de la capa- cité nationale de production d’énergie renouvelable, la Banque a également accordé un financement additionnel de 100 millions de dollars à l’appui du Projet d’énergie solaire de Noor au centre du Maroc, lequel encourage la participation du secteur privé. Renforcer la résilience face aux migrations forcées Dans les pays de la région, notamment en Jordanie, au Liban et en Irak, la présence de personnes déplacées de force — notamment les réfugiés et les déplacés internes — continue de présenter des défis pour les services locaux. En Jordanie, un programme de 200 millions de dollars pour la réforme du système éducatif sera bénéfique tant pour les communautés hôtes que pour les réfugiés dans le pays. Pendant ce temps, au Liban, les réfugiés syriens comptent parmi les bénéficiaires d’un programme de 295 millions de dollars qui permettra d’améliorer les transports publics à Beyrouth et ses environs. Ces projets comprennent tous des financements à des conditions de faveur du Mécanisme mondial de financement concessionnel, une initiative lancée en 2016 qui mobilise des fonds auprès de pays bailleurs de fonds pour combler le déficit de financement des pays confrontés aux crises de réfugiés. Soutenir le redressement économique et la reconstruction Après la libération de l’Irak par l’État islamique (EI), les interventions de la Banque mon- diale ont porté essentiellement sur le relèvement et la reconstruction du pays. Au nombre de ces interventions figurent la Caisse sociale pour le Projet de développement de l’Irak, FIGURE 6  MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 18 PART DU TOTAL DE 6,4 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 8% 2% et foresterie Transports 4% 12 % Éducation Énergie et industries 16 % extractives Protection sociale 18 % 1% Finances Administration publique 11 % 10 % Santé Technologies de l’information et de la communication 1% 17 % Industrie, commerce et services LES RÉGIONS 63 financé à hauteur de 300 millions de dollars et couvrant de petits projets communau- taires, le Projet de stabilisation sociale et de résilience d’urgence, pour un montant de 200 millions de dollars, axé sur la protection sociale des populations vulnérables, et le Projet d’opération d’urgence pour le développement qui bénéficie d’un financement additionnel de 400 millions de dollars. Parallèlement, la somme de 210 millions de dollars allouée au Projet d’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement de Bagdad souligne l’engagement de la Banque en faveur des réformes à plus long terme dans le secteur de l’eau en Irak, y compris la création d’un environnement favorable aux investissements du secteur privé. Ailleurs dans la région, la Banque a élargi son appui aux communautés vulnérables touchées par les conflits, tout particulièrement au Yémen, où on est au bord de la crise humanitaire. Au cours de l’exercice 18, la République du Yémen a reçu trois dons d’un montant total de 400 millions de dollars pour la santé et la nutrition, et destinés spé- cifiquement à la lutte contre le choléra, aux services urbains et à l’approvisionnement d’urgence en électricité. PLEINS FEUX SUR UN PROJET Permettre la participation du secteur privé et réformer le secteur énergétique en Égypte En 2014, les subventions à l’énergie représentaient 6,6 % du PIB — soit un taux supé- rieur au budget public cumulé de la santé, l’éducation et la protection sociale. La durée des coupures de courant quotidiennes atteignait six heures. Les troubles politiques survenus après 2011 et la coordination interministérielle limitée venaient s’ajouter à ces problèmes. Le secteur privé, dissuadé par la perception de risques insurmontables et de problèmes de crédibilité, n’avait pas investi dans le secteur depuis 2002. Une situation a poussé le Groupe de la Banque mondiale à proposer une solution globale, comprenant un prêt de 3,2 milliards de dollars de la BIRD, une garantie de la MIGA de 200 millions de dollars contre les risques politiques, et le plus important investissement jamais réalisé à ce jour par IFC dans les énergies renouvelables, soit 653 millions de dollars. Entre 2014 et 2018, l’Égypte a connu une transformation remarquable dans son sec- teur énergétique. Les subventions ont été ramenées à 3,3 % du PIB, soutenues par un mécanisme efficace de protection sociale et des fonds supplémentaires mis à disposi- tion pour les programmes sociaux. Des lois et règlements visant à faciliter la participa- tion du secteur privé dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’électricité et du gaz ont été adoptés, lesquels ont donné lieu à des investissements privés de plus de 2 milliards de dollars mobilisés par IFC et MIGA et 1 500 mégawatts de nouvelle capacité solaire. Le programme a également conduit à la construction du plus grand parc solaire au monde, créant 500 emplois à long terme dans l’une des régions les plus pauvres d’Égypte, et bénéficiant largement aux membres les plus vulnérables de la population. 64 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 11 MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (en millions) 281 336 380 Croissance démographique (% annuel) 1,9 1,8 1,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 1 566 3 949 3 843 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,4 3,3 1,8 Population disposant de moins de 9b 8 10c 1,90 dollar par jour pour vivre (en millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 71 74 75 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 68 70 71 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 80 84 87 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons (% de la population âgée de 89 91 92 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 872 1 282 1 418 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 3,2b 2,3 2,7c 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 23 18 15 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)d ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 125 99 90 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans (pour 46 30 26 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 81 91 89 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 24 26 26 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 4 11 17 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à des services 87 90 92 d’alimentation en eau (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des services 83 86 88 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 91 95 98 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 3 3 3 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant Internet 1 21 43 (% de la population) Remarque : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2013 et 2017 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Les données relatives à la pauvreté pour la région remontent à 2013 et peuvent avoir changé du fait des conflits et de la fragilité dans la région. d. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/mena et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 65 Asie du Sud L’Asie du Sud reste la région du monde qui affiche la croissance économique la plus rapide, qui devrait, selon les projections, passer de 6,6 % en 2017 à 6,9 % en 2018 et à 7,1 % en 2019, tirée par une forte consommation des ménages, la reprise des expor- tations, et les investissements résultant des réformes menées par les pouvoirs publics de la modernisation des infrastructures. Les risques qui pèsent sur les perspectives pro- viennent principalement de facteurs internes, notamment la faiblesse des exportations, la lenteur des progrès dans la mise en œuvre des mesures d’assainissement budgétaire, le niveau élevé des déficits et les perturbations dues aux catastrophes naturelles. La croissance robuste se traduit par un recul de la pauvreté et des progrès remar- quables sur le plan du développement humain. Pour autant, en fin 2013, la proportion de la population disposant de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre était estimée à 14,7 %, soit environ 249 millions de personnes — c’est-à-dire le tiers du nombre total de pauvres dans le monde. En outre, de nombreux pays de la région sont marqués par des formes extrêmes d’exclusion sociale et des pénuries d’infrastructures considé- rables. La région a également enregistré le plus important afflux de réfugiés de l’ère moderne, avec plus de 690 000 réfugiés rohingyas qui ont hui vers le Bangladesh depuis août 2017, selon les estimations des Nations Unies. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 18, la Banque a approuvé des opérations de prêt d’un montant total de 10,7 milliards de dollars pour la région au titre de 56 projets, comprenant 4,5 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 6,2 milliards de dollars d’engagements de l’IDA, dont 451 millions de dollars du Mécanisme de financement complémentaire de l’IDA. La Banque a aussi fourni 150 services d’analyse et de conseil et produits d’analyse aux pays de la région, donnant des avis techniques sur des questions telles que la réforme du secteur de l’énergie, la participation des femmes dans la vie active et changement cli- matique. La stratégie de la Banque pour la région met l’accent sur le maintien d’une croissance inclusive, l’investissement dans le capital humain et la lutte contre la fragilité. Elle consiste à promouvoir le développement du secteur privé et la création d’emplois, en particulier pour les femmes ; investir dans des villes durables et dans l’agriculture intelli- gente face au climat ; et renforcer l’inclusion, les institutions publiques et la gouvernance. Promouvoir une croissance durable et créer des emplois La croissance économique dans la région a pour principal moteur la consommation et la modernisation des infrastructures, et ne peut être maintenue à des niveaux élevés que si la croissance des investissements et des exportations est plus forte. Par ailleurs, la création d’emplois est essentielle au regard des quelque 1,5 million de personnes qui feront leur entrée sur le marché du travail chaque mois au cours des deux prochaines décennies. Pour relever ces défis, la Banque mondiale soutient des initiatives, telles que le Projet de transformation agricole et rurale dans le Pendjab, au Pakistan, financé à hauteur de 300 millions de dollars, qui vise à améliorer la productivité agricole, à augmenter les revenus des agriculteurs et à créer des emplois dans les exploitations agricoles et les agro-industries. La Banque mondiale aide également les pays à optimiser les ressources dont ils dis- posent pour promouvoir le développement en faisant appel aux financements privés et aux solutions viables offertes par le secteur privé. La première utilisation du Mécanisme TABLEAU 12 ASIE DU SUD ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 16-18 ENGAGEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (EN MILLIONS DE DOLLARS) EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 16 EX. 17 EX. 18 BIRD 3 640 2 233 4 508 1 623 1 454 1 698 IDA 4 723 3 828 6 153 4 462 3 970 3 835 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2018 : 52,3 milliards de dollars. 66 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE de garanties de la MIGA, au titre de l’opération menée dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IDA-18, a permis de financer des garanties de la MIGA à concurrence de 9 millions de dollars couvrant des investissements privés dans la Rikweda Fruit Process Company, une société spécialisée dans la production et la transformation de raisins en Afghanistan. En Inde, la Banque mondiale et IFC ont œuvré de concert afin d’attirer des capitaux privés pour la mise en place du Projet Rewa Ultra Mega dans l’État à faible revenu du Madhya Pradesh. Cette installation de 750 mégawatts est l’une des plus grandes centrales solaires au monde. Deux garanties de la Banque mondiale ont aidé le Pakistan à accéder à plus d’un milliard de dollars de financement commercial internatio- nal à l’appui des réformes pour la croissance, la compétitivité et l’investissement dans les infrastructures, à l’exemple du Projet hydroélectrique de Dasu. Investir dans le capital humain et promouvoir une croissance inclusive Pour renforcer le capital humain en tant que moteur de la croissance, la Banque s’attache à améliorer l’accessibilité et la qualité de l’éducation, à lutter contre le retard de crois- sance et la malnutrition, à renforcer les systèmes et services de santé, et à promouvoir les filets de protection sociale pour les plus démunis. Des initiatives telles que le Projet d’appui au secteur de la santé, d’un montant de 500 millions de dollars au Bangladesh, le Projet Sehatmandi en Afghanistan, qui représente 600 millions de dollars, et le Projet de modernisation de l’enseignement général au Sri Lanka, d’une valeur de 100 millions de dollars, s’appuient sur des efforts déployés auparavant en vue d’améliorer la qualité et l’accessibilité des services de santé et d’éducation dans la région. S’établissant à 28 %, le taux de participation des femmes dans la vie en Asie du Sud est très faible et a même diminué dans certains pays. Pour aider à éliminer les obstacles à la participation des femmes, la Banque travaille à améliorer leurs compétences, pro- mouvoir l’inclusion financière et faire évoluer les normes sociales. L ’un des principaux obstacles à une plus grande participation des femmes à la vie active est le manque d’accès à des moyens de transport sûrs, auquel la Banque s’attaque par le biais de programmes de transport au Bangladesh, en Inde et au Pakistan. Promouvoir la résilience face aux conflits et au changement climatique Les risques de conflit et de fragilité augmentent en Asie du Sud, entraînant un accrois- sement des déplacements et la montée des tensions frontalières. La Banque mondiale travaille avec ses partenaires pour fournir des services de base aux populations dépla- cées et aux communautés d’accueil, comme c’est le cas dans le cadre du récent projet d’un montant de 114 millions de dollars mené au Pakistan et visant à venir en aide aux familles touchées par les violences liées au militantisme, améliorer les soins de santé et mettre en place des systèmes de protection sociale dans les localités touchées des zones tribales sous administration fédérale. La Banque accompagne également le Népal dans son processus historique de transition vers une république démocratique fédérale grâce à un crédit à l’appui de la politique de développement de 200 millions de dollars, qui comprend des ressources du Régime d’atténuation des risques d’IDA-18. La région Asie du Sud est très vulnérable aux effets du changement climatique, notamment aux catastrophes naturelles d’origine climatique et à l’élévation du niveau de la mer. Elle ne pourra enregistrer des progrès en ce domaine qu’en réduisant ses FIGURE 7  ASIE DU SUD PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 18 PART DU TOTAL DE 10,7 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 7% 13 % et foresterie Transports 11 % Protection sociale 6% 16 % Éducation Administration publique 10 % Énergie et industries Technologies de l’information 12 % extractives et de la communication 2% 1% Finances Industrie, commerce et services 10 % 11 % Santé LES RÉGIONS 67 émissions de carbone, en recomposant son bouquet énergétique, en atténuant les méfaits de l’évolution du climat, et en renforçant la résilience climatique. Par exemple, le Projet d’agriculture résiliente face au changement climatique dans le Maharashtra, d’une valeur de 420 millions de dollars, vise à améliorer la capacité des petits exploi- tants agricoles à adapter et à modifier leurs systèmes de production de sorte qu’ils puissent résister aux effets futurs des phénomènes climatiques. Promouvoir l’intégration régionale L’intégration régionale et la coopération économique peuvent accroître les chances de réduire la pauvreté et d’assurer une prospérité partagée, pourtant l’Asie du Sud reste l’une des régions les moins intégrées. La Banque axe par conséquent son action sur le commerce de l’énergie et de l’électricité, l’interconnexion des moyens de transport et la sécurité hydrique à long terme dans la région. En Afghanistan, le nouveau Projet sur l’économie numérique en Asie centrale et en Asie du Sud, d’un montant de 51 millions de dollars, contribue à renforcer la capacité des pouvoirs publics à fournir des services numériques et à développer une infrastructure numérique intégrée à l’échelle régio- nale. Ce projet va également appuyer le développement du secteur privé en permet- tant d’ouvrir le marché des télécommunications. PLEINS FEUX SUR UN PROJET Le Sommet du numérique pour les jeunes fait avancer la révolution technologique au Pakistan En avril 2018, 5 000 étudiants ont participé au Sommet annuel du numérique pour les jeunes organisé dans la province de Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan. Impulsé et soutenu par la Banque mondiale depuis 2014, ce sommet est né de l’idée de rassembler la pro- chaine génération d’innovateurs numériques afin de sensibiliser et inspirer les jeunes dans une région touchée par le conflit et dont la moitié de la population a moins de 30 ans. Face au manque d’infrastructures et à un secteur privé anémique dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, la Banque mondiale et les autorités provinciales travaillent de concert à la promotion de l’économie numérique, considérée comme un moyen de créer des emplois. La prévalence du haut débit et des appareils mobiles donne lieu à l’accroissement de l’accès à l’Internet, ce qui ouvre des perspectives pour le travail indépendant dans le domaine du numérique, l’entrepreneuriat et l’externalisation des processus d’entreprise pour stimuler la création d’emplois et promouvoir la prospérité des jeunes femmes et des jeunes hommes. Plusieurs entreprises locales en plein essor connaissent déjà du succès et créent des emplois, et ont des clients dans tout le Pakistan. Le sommet attire également des investisseurs potentiels du secteur de la sous-trai- tance et expose les nouvelles initiatives en préparation dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, notamment le projet de création à Peshawar d’espaces dédiés à l’ex- ternalisation des processus d’entreprise, et Pakistan Digital City, un centre d’externa- lisation prévu à Haripur qui abritera environ 5 000 emplois du secteur de la sous-trai- tance. Les espaces d’externalisation et Pakistan Digital City bénéficient tous les deux du financement et de l’assistance technique de la Banque mondiale, et les investis- seurs sont prêts à y investir, attirés par l’abondance d’une main-d’œuvre compétitive et dynamique, et la disponibilité des installations. 68 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 13 ASIE DU SUD LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (en millions) 1 387 1 631 1 788 Croissance démographique (% annuel) 1,9 1,4 1,2 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 440 1 160 1 743 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,2 7,5 5,2 Population disposant de moins de 555b 402 257 1,90 dollar par jour pour vivre (en millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 64 68 70 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 62 66 67 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 63 77 86 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons (% de la population âgée de 80 87 90 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 1 181 1 969 2 516 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 38,6b 24,7 15,1 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 51 42 35 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 388 228 182 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans (pour 94 63 48 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 70 88 93 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 39 36 36 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 8 20 19 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à des services 82 86 88 d’alimentation en eau (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des services 24 39 46 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 57 75 86 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 53 42 38 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant Internet 0 7 26 (% de la population) Remarque : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2013 et 2017 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/sar et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 69 Renforcer les opérations, les politiques et les processus La Banque mondiale est résolument déterminée à assouplir ses opérations et à les rendre plus productives et plus efficaces. Au cours de la décennie écoulée, elle a conti- nué d’améliorer ses opérations, ses politiques et ses processus pour mieux répondre aux besoins de ses pays membres. Le Programme pour une Banque souple Le Programme pour une Banque souple a été lancé fin 2016 pour améliorer les méthodes de travail et promouvoir une culture d’amélioration continue portée par le personnel. Il a pour objectif d’accroître la valeur apportée aux clients en améliorant l’allocation des ressources et responsabilisant le personnel. Ce programme utilise un processus itératif d’amélioration continue des opérations à travers des gains progressifs. Les nouvelles idées sont mûries, éprouvées, mises en œuvre si elles ont montré qu’elles fonctionnaient, ou écartées dans le cas contraire. Au cours de l’exercice 18, un groupe de 200 « Champions de la souplesse » issus de l’ensemble des unités opérationnelles a été mis sur pied pour accélérer la mise à l’essai et l’intégration de cette nouvelle approche. Bien que le programme n’en soit encore qu’à ses débuts, des centaines d’employés y ont participé par le biais de formations et de l’expérimentation de nouvelles idées, et d’activités de sensibilisation. Les chefs d’équipes de projets ont testé les innovations dans le cadre de 230 opérations, et plus de 15 idées sont passées de l’étape de la mise à l’essai à celle de l’intégration dans les opérations. Les innovations ainsi proposées portent notamment sur l’établissement de documents de projets plus ciblés, l’allégement des réunions et l’adoption d’une méthode plus efficace de recherche de solutions en collaboration avec les clients. La restructuration par délégation des fonctions et l’évolution graduelle de la politique de prêt vers des prêts-programmes ont été intégrées et influencées par le Programme pour une Banque souple. Les données préliminaires issues d’un sous-ensemble de pro- jets expérimentaux montrent une possible amélioration de la qualité des projets, un redéploiement du temps de travail du personnel en faveur d’activités de plus haute valeur, et une exécution plus rapide des projets. Simplifier les modes de travail de la Banque mondiale La Banque mondiale a simplifié les modes de travail de ses services en rationalisant, normalisant et automatisant ses processus pour rendre ses systèmes plus conviviaux et faciliter l’accès à l’information. En particulier, les processus de gestion des dépenses ont été simplifiés ; 20 procédures de gestion des ressources humaines ont été automa- tisées, et la signature électronique a été adoptée pour accélérer la signature des ins- truments juridiques ; des applications ont été élaborées pour faciliter les approbations, les transactions et l’accès aux politiques opérationnelles et administratives ; et les infor- mations budgétaires courantes ont été mises à la disposition de tous les détenteurs de budgets, en ligne. L ’infrastructure informatique de la Banque mondiale a été améliorée grâce à de nouveaux outils de collaboration, à un espace de travail personnalisé, et à un système intranet simplifié et dépouillé, tandis que l’institution a recours à des tech- nologies comme la robotique pour augmenter l’efficacité de processus présentant une lourde charge administrative. La Banque s’emploie également à mettre en œuvre une stratégie de partage des services afin de gagner davantage en efficacité. 70 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Améliorer la conception et l’utilisation des fonds fiduciaires La Banque mondiale gère un portefeuille de 751 fonds fiduciaires, une source impor- tante de financements et de partenariats pour le développement. Ces fonds fidu- ciaires complètent les financements de l’IDA et de la BIRD, et représentent environ 10 % du total des décaissements de la Banque en faveur de ses clients. Ils constituent un élément essentiel de son programme de développement du savoir, assurant le finan- cement des deux tiers environ de l’ensemble de ses services d’analyse et de conseil. Bien qu’ils apportent aux clients un soutien crucial, les fonds fiduciaires varient quant à leurs buts, leurs orientations et leur degré d’harmonisation avec les principales prio- rités de la Banque mondiale. Les fonds fiduciaires les plus importants sont clairement liés aux hautes priorités de la Banque mondiale, mais une majorité des fonds moins importants et hautement spécifiques — 70 %, ne représentant qu’environ 7 % de la valeur totale du portefeuille de fonds fiduciaires de la Banque — sont plus fragmentés, d’où la difficulté à établir des liens clairs avec les priorités de l’institution et à faire des arbitrages. Ces financements présentent en outre des coûts de transaction plus élevés pour la mise en place, l’appel de fonds, la gouvernance et la préparation de rapports. La Banque mondiale s’emploie à renforcer le lien entre les financements et les priori- tés stratégiques et à améliorer l’efficacité en organisant son portefeuille autour de deux instruments principaux : les programmes de grande envergure financés par des fonds fiduciaires (des programmes-cadres baptisés « Umbrella 2.0 »), principalement axés sur les résultats, et des fonds fiduciaires plus simples et plus souples qui utilisent des disposi- tifs de gouvernance, d’établissement de rapports et de résultats entièrement normalisés. Les programmes de plus grande envergure permettraient de réduire les coûts de transac- tion grâce à une coordination des mécanismes de gouvernance et d’établissement des rapports, et d’enrichir le dialogue avec les partenaires concernant les priorités communes et les résultats mutuellement souhaitables. La Banque mondiale poursuit ces réformes dans le cadre d’un processus itératif. La mise en place de ces nouveaux instruments débutera par une phase pilote au cours de la seconde moitié de l’année civile 2018, et les enseignements qui en seront tirés serviront à guider la finalisation de la conception du programme avant son lancement à l’échelle de l’institution au milieu de 2019. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/en/publication/trust-fund-annual-report-2017. Le Cadre environnemental et social de la Banque mondiale La Banque mondiale lancera en octobre 2018 un nouveau Cadre environnemental et social (CES) qui viendra progressivement remplacer les Politiques de sauvegarde actuellement applicables aux opérations de financement des projets d’investissement. Le Cadre et les Politiques continueront d’être appliqués en parallèle pendant envi- ron sept ans. Le CES offre une couverture plus large et plus systématique des risques environnementaux et sociaux, y compris des enjeux, tels que les relations de travail, le changement climatique et la mobilisation des parties prenantes. Des activités de préparation et de formation intensives ont été menées en pré- lude à ce lancement. Les spécialistes des questions environnementales et sociales de la Banque mondiale collaborent avec les représentants des États, les agents interve- nant dans l’exécution des projets et les principales parties prenantes — notamment la société civile, le secteur privé, les universités et les centres de formation, et les orga- nismes bilatéraux — pour les aider à mieux comprendre le CES et ses exigences. Sur le plan interne, un système d’information de gestion pour la surveillance et la gestion des risques environnementaux et sociaux est en cours d’élaboration, de même que des guides, des notes de bonnes pratiques, des modèles et d’autres ressources qui seront actualisés au fil du temps en fonction des enseignements tirés de la mise en œuvre. Une formation est offerte aux responsables et au personnel de la Banque mon- diale. Elle comprend des cours en ligne et des ateliers en présentiel sur l’application du CES en se référant à des études de cas. Plus de 900 membres du personnel ont déjà achevé cette formation. La Banque mondiale collabore par ailleurs avec les partenaires de développement en vue d’harmoniser les méthodes de gestion des risques environ- nementaux et sociaux utilisées par les diverses institutions. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/esf. RENFORCER LES OPÉRATIONS, LES POLITIQUES ET LES PROCESSUS 71 Le Service d’instruction des plaintes et de recours de la Banque mondiale Le Service d’instruction des plaintes et de recours (GRS) est un mécanisme mis à la disposition des individus et des collectivités qui estiment qu’un projet financé par la Banque mondiale leur a été ou est susceptible de leur être préjudiciable pour porter leurs préoccupations directement à l’attention de la Banque elle-même. En favorisant le dialogue et facilitant la résolution des conflits, le GRS incarne l’importance que la Banque attache à la résolution anticipative des problèmes et il est devenu un disposi- tif complémentaire efficace venu s’ajouter aux mécanismes en place au niveau des projets et du Panel d’inspection. Depuis sa création en 2015, le GRS a collaboré avec des équipes opérationnelles à travers la Banque à la concertation avec les plaignants afin de comprendre leurs préoccupations et de déterminer les mesures à prendre pour les résoudre et surveiller la mise en œuvre de ces dernières. Fort de son expérience grandissante et de son bilan d’action de plus en plus important, le GRS est bien placé pour aider les équipes opérationnelles à identifier, évaluer et résoudre rapidement les plaintes et orienter les connaissances acquises à travers ce travail de manière à per- mettre de recenser les problèmes systémiques et trouver des solutions appropriées. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/grs. Le Cadre de passation des marchés de la Banque mondiale Le Cadre de passation des marchés de la Banque mondiale, en vigueur depuis 2016, joue un rôle stratégique en aidant les pays à obtenir de meilleurs résultats sur le plan du développement dans le cadre de la mise en œuvre des opérations de financement de projets d’investissement. Il utilise une approche conçue spécialement pour permettre aux pays d’élaborer des stratégies de passation de marchés adaptées à leurs besoins particuliers, à leurs caractéristiques propres, à des marchés diversifiés et aux objectifs de développement des projets. Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre du nouveau cadre. Tous les nou- veaux projets qui y ont recours s’emploient désormais à préparer une Stratégie de pas- sation des marchés pour le développement, un ensemble de documents stratégiques qui évaluent le contexte dans lequel le projet est réalisé, les incidences possibles sur la passation de marchés et les conditions du marché, et qui aident à élaborer des moda- lités de passation des marchés fondées sur ces évaluations. Le mécanisme de recours aux Modalités alternatives de passation de marchés, une des nouvelles caractéristiques du cadre qui vise à aider les pays à renforcer leurs institutions nationales et à amélio- rer l’efficacité, est en cours de mise en place. Thimphu Thromde du Bhoutan et Power Grid Corporation de l’Inde comptent parmi les premières agences de pays emprunteurs dont les règles et procédures de passation de marchés seront appliquées à des projets d’investissement futurs financés par la Banque mondiale. L ’Assistance directe à la mise en œuvre, qui accélère l’exécution des projets en fournissant, le cas échéant, un appui supplémentaire de la Banque mondiale à la passation des marchés, constitue une autre caractéristique du nouveau cadre. Ce dispositif a été utilisé lors de l’exécution d’un projet d’intervention d’urgence dans le secteur de la santé en Papouasie-Nouvelle-Guinée et d’un projet de gestion des risques de catastrophe au Myanmar, et il devrait être utilisé dans d’autres pays, notamment dans des situations de fragilité ou de conflit. À ce jour, 202 projets d’investissement d’une valeur totale de 20 milliards de dollars et 107 projets d’investissement de petite envergure financés par des fonds fiduciaires exé- cutés par les bénéficiaires, d’une valeur de 137 millions de dollars, sont soumis ou seront soumis aux dispositions du nouveau Cadre de passation des marchés. Pour assurer une mise en œuvre harmonieuse, plusieurs notes d’orientation ont été élaborées à l’intention des équipes opérationnelles, des emprunteurs et du secteur privé. De nombreux efforts ont été déployés à l’échelle mondiale pour veiller à la vulgarisation des nouvelles carac- téristiques du cadre, et les entreprises participantes confirment généralement que ces efforts ont contribué à créer un climat plus favorable à l’activité des entreprises. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/procurement. 72 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Rester une institution responsable sur les plans environnemental et social La Banque mondiale est déterminée à se maintenir sur la voie de la durabilité en tant qu’institution. En appliquant son Plan stratégique de responsabilité institutionnelle, elle prend systématiquement en compte les effets de ses opérations quotidiennes sur l’environnement en se laissant guider par un ensemble de principes de durabilité. Cet engagement se reflète également dans l’environnement de travail que la Banque entend créer grâce à sa politique des ressources humaines et dans les attentes qu’elle nourrit à l’égard du personnel. Ces idées sont inscrites dans les valeurs fondamentales du Groupe de la Banque mondiale, qui ont été revues durant l’exercice écoulé. Les valeurs de la Banque mondiale Le Groupe de la Banque mondiale a conclu une vaste consultation interne en vue d’ac- tualiser ses valeurs fondamentales, lesquelles définissent la collaboration des employés du Groupe de la Banque les uns avec les autres ainsi que leur collaboration avec les partenaires. Ces valeurs sont les suivantes : Impact – Le Groupe de la Banque aide ses clients à relever leurs défis de dévelop- •   pement les plus épineux. •  Intégrité – Le Groupe de la Banque mondiale fait ce qui est juste. Respect – Le Groupe de la Banque mondiale se soucie de ses employés, de ses •   clients, de ses partenaires et de la planète. Travail d’équipe – Le Groupe de la Banque mondiale travaille de manière concertée •   pour atteindre ses objectifs. Innovation – Le Groupe de la Banque tire les enseignements de l’expérience et •   s’adapte pour trouver des modes opératoires plus efficaces. Un nouveau code de conduite qui intégrera ces valeurs dans la culture et le travail du Groupe de la Banque mondiale est en cours de préparation et les formations à l’in- tention du personnel seront revues. Le personnel de la Banque mondiale Le travail de la Banque mondiale consistant à rechercher des solutions aux défis de développement les plus pressants repose sur ses 12 216 employés à temps plein. La Stratégie de gestion des ressources humaines actuellement en vigueur au sein du Groupe de la Banque mondiale vise à promouvoir une main-d’œuvre possédant les compétences requises, capable d’offrir les services requis à l’endroit et au moment voulus, d’offrir à sa clientèle les meilleures solutions, et à accroître les atouts que l’ins- titution fait valoir pour présenter l’intérêt à travailler en son sein afin de faire de la Banque mondiale la meilleure institution où travailler au service du développement. Travailler dans des contextes difficiles. La Banque mondiale est en bonne voie pour tenir sa promesse, formulée au titre d’IDA-18, de faire passer ses effectifs dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence à 150 employés d’ici la fin de l’exercice 20. Les mesures d’accompagnement et d’incitation destinées aux employés travaillant dans les lieux les plus difficiles ont été renforcées grâce à des programmes d’apprentissage adaptés, à une gestion et à un suivi étroits des plans de carrière, à RESTER UNE INSTITUTION RESPONSABLE SUR LES PLANS ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL 73 l’offre d’une rémunération à la mesure des risques encourus, et à un renforcement des services de conseil et de l’infrastructure sécuritaire. Renforcer la diversité et l’inclusion. Durant l’exercice 18, le Groupe de la Banque mondiale a obtenu la certification mondiale en matière d’égalité des sexes du Economic Dividends for Gender Equality (EDGE) tant pour son siège que pour ses représentations nationales. Le siège de la Banque mondiale a achevé le processus d’une nouvelle cer- tification EDGE en démontrant qu’elle a réalisé des progrès dans les domaines de la parité des genres au sein de la haute direction, de l’efficacité des politiques d’assou- plissement des conditions de travail, de la promotion d’un salaire égal pour un travail d’égale valeur, et de la promotion d’une culture qui ne fait pas d’exclus. La Banque a par ailleurs mis en place un groupe pour le plaidoyer et la mobilisation des ressources en faveur des personnes handicapées afin de promouvoir une meilleure insertion de ces personnes et des membres de leurs familles au sein de la communauté du Groupe de la Banque mondiale, de créer un sentiment d’appartenance au Groupe et de pro- mouvoir le soutien et l’acceptation du handicap à l’échelle institutionnelle. Lutter contre le harcèlement. L ’égalité des sexes est l’une des priorités stratégiques du Groupe de la Banque mondiale. Toute personne qui se rend coupable de harcèle- ment, d’exploitation ou d’abus sexuels contrevient clairement aux valeurs du Groupe de la Banque. Certes il existe des règles qui interdisent toute inconduite sexuelle, mais le Groupe de la Banque mondiale les fait examiner par une partie externe pour s’as- surer qu’elles demeurent conformes aux pratiques optimales. Il a apporté récemment des précisions au Règlement du personnel concernant l’inconduite, l’exploitation ou les abus sexuels. Les membres du personnel sont par ailleurs encouragés à signaler les cas de harcèlement sexuel. Les plaignants bénéficient de l’assistance et des outils néces- saires pour se remettre du traumatisme causé par de tels actes posés à leur endroit. La prévention des inconduites sexuelles est associée aux valeurs fondamentales du Groupe de la Banque que sont l’intégrité, le respect et le travail d’équipe. Promouvoir la santé et le bien-être. Adoptant une démarche proactive concernant la santé de ses agents, le Groupe de la banque mondiale a mis en place, pour le béné- fice de tous ses employés, agents retraités et membres de leurs personnes à charge des services en ligne de promotion de la santé et du bien-être. Le programme devrait améliorer la santé personnelle de ses bénéficiaires en leur offrant une aide à la gestion des risques sanitaires. Une clinique a été créée au siège pour fournir des soins primaires aux membres du personnel, à leurs personnes à charge et aux agents retraités et fournir TABLEAU 14  DONNÉES SUR LE PERSONNEL DE LA BANQUE MONDIALE (BIRD/IDA), EXERCICES 16-18 INDICATEUR EX. 16 EX. 17 EX. 18 Indicateurs connexes Total employés à plein temps 11 421 11 897 12 216 GRI 401 ; ODD8 Hors États-Unis (%) 41 42 42,6 Consultants à court terme/ temporaires (ETP) 4 757 4 948 4 810 Enquête sur l’engagement des employés (%) 73 80 — Indice de diversité 0,89 0,91 0,92 GRI 405 ; ODD 8 Femmes à des postes de direction (%) 37,5 39 41,5 Ressortissants de pays en développement occupant des postes de direction (%) 43,5 43,3 43,1 Femmes à des postes techniques (grade GF+, %) 43,9 44,2 44,5 Ressortissants d’Afrique subsaharienne/ des Caraïbes (grade GF+, %) 12,2 12,9 13,3 Nombre moyen de jours de formation par agent au siège 3,3 3,7 4,3 GRI 404 ; ODD 8 Nombre moyen de jours de formation par agent dans les bureaux-pays 3,5 4,2 3,9 Note : – = non disponible ; ETP = équivalent plein temps (personnel) ; GF+ = grade GF ou supérieur, c.-à-d. niveau professionnel ; GRI = Initiative mondiale sur les rapports de performance. Il n’y a pas eu d’enquête sur l’engagement du personnel au cours de l’exercice 18. 74 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE des services d’intervention d’urgence et de prévention aux employés des bureaux de pays et à leurs personnes à charge de passage au siège. Une permanence téléphonique ouverte 24 heures par jour et 7 jours par semaine a en outre été créée pour offrir des services de conseils multilingues en cas de crise à l’ensemble des employés du Groupe et de leurs personnes à charge partout dans le monde. Actualiser les ressources d’apprentissage. De nouveaux programmes d’appren- tissage pour le personnel répondant aux priorités institutionnelles de la Banque mon- diale ont été mis en place. Ils proposent des activités interactives visant à sensibiliser le personnel, à mettre en œuvre des initiatives institutionnelles et à ancrer encore plus l’apprentissage dans la culture de la Banque. Les thèmes couverts par les modules de formation du programme comprennent, par exemple, l’Optimisation des finance- ments pour le développement, le nouveau Cadre environnemental et social, le nouveau Cadre de passation des marchés, les produits du Groupe de la Banque mondiale, et les notions essentielles de conduite du personnel, couvrant notamment le harcèlement sexuel et la résolution des conflits. Par ailleurs, dans le cadre du Plan d’action pour la gestion des connaissances mis en place dans l’optique d’améliorer le partage des connaissances institutionnelles, la Banque met à la disposition des chefs de projets des trousses d’informations dès le lancement des nouvelles opérations. Ce service auto- matisé, qui utilise une technologie d’apprentissage automatique, rassemble, pour le bénéfice des employés, des connaissances pertinentes et taillées sur mesure, pour les aider à préparer les meilleures opérations pour les clients. À ce jour, 540 de ces trousses ont été transmises à des employés. Faire entendre le personnel. Les droits et les intérêts des employés sont défendus par l’Association du personnel. Plus de 1 1 800 membres du personnel et consultants du Groupe de la Banque mondiale en sont membres. Pour élargir son rayon d’action mon- dial, l’Association du personnel continue à renforcer ses représentations nationales dans 90 pays par le biais de son programme expérimental de conseillers bénévoles régionaux. Au cours de l’exercice 18, l’Association du personnel a engagé un dialogue avec les ser- vices des ressources humaines et la haute direction, faisant observer les préoccupations du personnel concernant la méthode de calcul de la rémunération pour préserver les atouts que l’institution fait valoir pour présenter l’intérêt à travailler en son sein et d’amé- liorer les perspectives de développement professionnel. Elle a aussi axé son travail sur les sondages réalisés dans l’institution concernant divers enjeux, dont le harcèlement sexuel et la couverture santé, plaidant en faveur d’un renforcement des droits des employés. TABLEAU 15  QUELQUES IMPACTS DES OPÉRATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR L’ENVIRONNEMENT, EXERCICES 16-18 Indicateurs INDICATEUR EX. 16 EX. 17 EX. 18 connexes Émissions absolues de GES GRI 305 ; CDP (tonnes d’équivalent CO2)a 143 066 148 184 — C6 ; ODD 13 Utilisation de l’énergie à l’échelle 492 626 506 156 — mondiale (GJ)b GRI 302 ; CDP Intensité de l’utilisation de l’énergie C8.2 ; ODD7 à l’échelle mondiale (GJ/m2)b 0,80 0,81 — Réduction des déchets mis GRI 306 ; en décharge (%)c 57 57 57 ODD 12 Total part de fibres provenant de déchets de consommation dans le papier GRI 301 ; utilisé (photocopie et impression, %)c 62 60 50 ODD 12 N. B. : — = non disponible ; CDP = Carbon Disclosure Project ; CDP CC = Indicateurs du changement climatique du CDP ; GES = gaz à effet de serre ; GJ = gigajoule ; GJ/m2 = gigajoule par mètre carré ; GRI = Initiative mondiale sur les rapports de performance. a. Les données portent sur les bureaux de la Banque mondiale du monde entier, englobent les émissions des catégories (ou « scopes ») 1, 2 et 3, et sont décalées d’un exercice. En raison de l’évolution des facteurs d’émissions et des erreurs dans le système de gestion des données, les calculs de l’année de référence pour le Groupe de la Banque mondiale ont été refaits, et les détails figurent dans le Plan de gestion des inventaires, qui peut être consulté sur le site web consacré à la responsabilité institutionnelle. b. Ces données se rapportent à l’ensemble des bureaux de la Banque mondiale dans le monde entier et incluent l’électricité, la combustion stationnaire et la combustion mobile. c. Ces données ne concernent que les bureaux de Washington. RESTER UNE INSTITUTION RESPONSABLE SUR LES PLANS ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL 75 Les établissements de la Banque La Banque mondiale s’emploie à maîtriser les impacts environnementaux, sociaux et éco- nomiques de ses opérations institutionnelles en cherchant à avoir des effets positifs nets sur les écosystèmes, les collectivités et les économies où elle dispose de représentations. Tenir compte du climat. La Banque mondiale mesure, réduit, neutralise et fait rap- port sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) résultant de ses établissements, des grandes réunions qu’elle organise et des déplacements en avion qu’elle occasionne. Elle a dépassé l’objectif qu’elle s’est fixé de réduire de 10 % les émissions résultant de ses établissements entre 2010 et 2017, et entend se donner un nouvel objectif pour l’exercice à venir. Cela dit, entre juin 2016 et juillet 2017, les émissions totales ont aug- menté de 4 % en comparaison à l’exercice précédent, en raison notamment de l’amé- lioration de la communication des données par les bureaux-pays et de la multiplication des missions pour soutenir les opérations de la Banque dans le monde. Pour neutraliser les émissions de carbone dont ses activités sont la source directe ou indirecte et qui n’ont pas pu être évitées, la Banque a acheté et retiré des crédits carbone totalisant 117 667 tonnes métriques d’équivalent CO2 pour l’exercice 17. En outre, elle a acheté et retiré des crédits d’énergie renouvelable équivalents à la consommation d’électricité dans ses bureaux de Washington. De plus amples informations sont fournies dans la communication 305 de l’Initiative mondiale sur les rapports de performance (GRI) et dans le Questionnaire 2018 du Carbon Disclosure Project (CDP). Concevoir des sites durables. Au cours de l’exercice 18, le bureau du Groupe de la Banque mondiale à Islamabad a obtenu une certification LEED de niveau « or », rejoi- gnant ainsi neuf autre bureaux de la Banque dont les normes de construction durable ont été certifiées. Ensemble, les 135 établissements de la Banque à travers le monde ont enregistré une légère augmentation de la consommation d’électricité principale- ment en raison d’un recours accru au carburant pour des générateurs du bureau de l’Afghanistan et de l’augmentation de la consommation d’électricité dans les bureaux de Londres et Chennai. Améliorer le réacheminement des déchets. Au cours de l’exercice 18, la Banque mondiale a expérimenté un système de collecte des déchets sans poubelle et mené une enquête sur les pratiques de gestion des déchets dans ses bureaux de Washington. À ce jour, cette expérimentation a conduit à une augmentation du volume des déchets recyclés et compostés, 20 % seulement des déchets aboutissant dans des décharges. Les résultats de cette expérimentation et du programme de tri centralisé et de compos- tage précédemment mis en œuvre viennent étayer une nouvelle norme de gestion des déchets pour l’ensemble des établissements du siège. Dans les bureaux de Washington, le taux de réacheminement des déchets a stagné à 57 % durant l’exercice 18. Les informations disponibles sur les taux d’élimination des déchets dans les bureaux-pays varient en fonction du contexte national et restent pour le moment anecdotiques. La Banque mondiale s’attèle actuellement à renforcer ces données. Établir une chaîne d’approvisionnement raisonnée. Conformément aux engage- ments qu’il a pris en matière d’égalité des sexes, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé qu’il se donnerait pour objectif de doubler la proportion des marchés passés avec des entreprises dirigées par des femmes, pour la faire passer à 7 % du total d’ici 2023. L’importance accordée à la diversité des sources d’approvisionnement est une compo- sante du cadre pour une passation de marchés durable qui est en cours d’élaboration et vise à intégrer la durabilité dans l’ensemble du processus d’approvisionnement de l’ins- titution. Au cours de l’exercice 18, le Groupe de la Banque mondiale a reçu un prix deux étoiles d’acheteur au titre de l’écolabel Electronic Product Environmental Assessment Tool (EPEAT), qui lui a été décerné par Green Electronics Council, un programme qui prime l’excellence des procédures durables d’achat des produits électroniques. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/ corporateresponsibility. 76 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Garantir l’éthique de responsabilité et surveiller les opérations La Banque mondiale se fait le devoir de rendre des comptes à ses clients et actionnaires à travers des mécanismes de suivi de la performance opérationnelle. Il s’agit notam- ment de la Fiche de performance institutionnelle, du Système de suivi des résultats de l’IDA et des occasions qui se présentent régulièrement d’examiner l’évolution des opérations avec les Administrateurs de la Banque. La Banque bénéficie également de l’expertise de services clés en son sein et à l’extérieur. Groupe indépendant d’évaluation Le Groupe indépendant d’évaluation (IEG) a pour objectif de renforcer l’efficacité des actions du Groupe de la Banque mondiale en faveur du développement au moyen d’évaluations qui donnent une appréciation des résultats et de la performance et for- mulent des recommandations pour les améliorer. Les évaluations de l’IEG contribuent au devoir de responsabilité et à l’apprentissage et éclairent les nouvelles orientations, politiques et procédures du Groupe de la Banque et les cadres de partenariat avec les pays. Le rapport d’IEG intitulé Results and Performance of the World Bank Group 2017 a évalué les initiatives prises par le Groupe de la Banque pour prendre en compte systématiquement la durabilité environnementale dans ses activités au niveau des pays et des projets, et a révélé, sur ce plan, une progression de 4 %. Il ressort par ailleurs de ce rapport que 73 % des projets de la Banque mondiale achevés entre les exercices 14 et 16 ont été jugés modérément satisfaisants ou ont obtenu une meilleure notation concernant les résultats en matière de développement. Cette performance représente une amélioration de 3 % par rapport à la période d’examen précédente (couvrant les exercices 11 à 13), mais elle reste inférieure à l’objectif de 75 %. Au cours de l’exercice 18, l’IEG a réalisé 10 évaluations majeures, chacune portant sur la performance du Groupe de la Banque mondiale et tirant des enseignements pour améliorer les opérations du Groupe de la Banque concernant un thème, un sec- teur ou un processus institutionnel. L ’IEG a également préparé deux évaluations de programmes de pays (sur le Rwanda et le Mexique), qui ont examiné l’efficacité de l’aide au développement apportée par le Groupe de la Banque mondiale au cours des 10 dernières années, et en ont tiré des enseignements pour des interventions futures dans ces pays et dans d’autres pays similaires. Pour de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel de l’IEG, rendez-vous à l’adresse ieg.worldbankgroup.org. Le Panel d’inspection Le Panel d’inspection a été mis en place par les Administrateurs de la Banque mon- diale comme mécanisme indépendant permettant aux personnes et aux collectivités qui estiment qu’elles-mêmes ou leur environnement ont été, ou seront probablement, affec- tés par un projet financé par la BIRD ou par l’IDA, de porter plainte. Il se compose de trois membres venant de pays différents, sélectionnés sur la base de leurs compétences dans le domaine du développement international, et d’un secrétariat de taille limitée. GARANTIR L’ÉTHIQUE DE RESPONSABILITÉ ET SURVEILLER LES OPÉRATIONS 77 Au cours de l’exercice 18, le Panel a reçu sept plaintes et présenté au Conseil des Administrateurs un rapport d’enquête concernant une affaire en République démo- cratique du Congo. En outre, le Groupe de travail mondial sur les violences basées sur le genre, mis sur pied par la Banque mondiale à la suite de l’enquête menée en 2016 par le Panel sur le Projet de développement du secteur des transports en Ouganda, a rendu ses recommandations sur les modalités à suivre pour prévenir et lutter contre les violences sexistes dans les projets financés par la Banque. Dans le cadre de son rôle consistant à encourager la Banque à tirer les leçons de l’expérience et à améliorer l’efficacité de ses opérations sur le plan du développement, le Panel a publié le qua- trième rapport d’une série qui tire les enseignements des dossiers traités depuis près de 25 ans. Ce rapport portait sur des affaires concernant la consultation, la participa- tion et la publication de l’information. Pour de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel de l’IEG, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/inspectionpanel. La Vice-présidence de l’Intégrité La Vice-présidence de l’Intégrité (INT) mène des enquêtes sur les projets financés par le Groupe de la Banque mondiale pour des cas de pratiques répréhensibles, dont la fraude et la corruption ; fait appliquer des sanctions ; recense les risques pesant sur l’intégrité ; et tire des enseignements pour les opérations futures, compte tenu de l’en- gagement permanent du Groupe de la Banque à prévenir et à combattre la corruption. Le Bureau du respect de l’intégrité de l’INT travaille avec les entreprises sanctionnées qui s’emploient à se satisfaire aux conditions à remplir pour la levée des sanctions. L’INT a renforcé son rôle de prévention par exemple en organisant des ateliers sur le respect de l’intégrité et en collaborant étroitement avec les chefs d’équipes de projets du Groupe de la Banque mondiale à la mise au point de mesures visant à atténuer les risques de fraude et de corruption dans les projets. L’INT joue un rôle fondamental dans le système d’arbitrage à deux niveaux du Groupe de la Banque mondiale, conçu pour lutter contre la corruption et protéger l’intégrité des financements du Groupe de la Banque, tout en offrant aux parties sur lesquelles des soupçons pèsent la possibilité de répondre aux allégations formulées à leur égard. Les arbitres du système — dont le Bureau de la sanction et de l’exclusion de la Banque et les services analogues d’IFC et de la MIGA composent le premier niveau, et le Comité des sanctions du Groupe de la Banque mondiale le deuxième niveau — examinent les cas de sanction qui leur sont soumis par l’INT, appliquent une procé- dure équitable, et suspendent et sanctionnent les personnes physiques ou morales convaincues d’inconduite. Au cours de l’exercice 18, le Groupe de la Banque mondiale a sanctionné 83 entreprises et particuliers et entériné 73 exclusions croisées décidées par d’autres banques multilatérales de développement (BMD). Soixante-six exclusions décidées par le Groupe de la Banque remplissaient les critères requis pour être entéri- nées par d’autres BMD durant l’exercice. Pour de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel de l’INT, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/integrity. La Vice-présidence de l’Audit interne La Vice-présidence de l’Audit interne (IAD) passe en revue les processus du Groupe de la Banque mondiale d’une manière indépendante et objective afin d’aider à améliorer ses opérations. Conformément à la stratégie du Groupe de la Banque, l’IAD procède à des examens des nouvelles initiatives et des risques les plus importants pour l’organi- sation. Cet examen lui permet de fournir des avis sur la capacité de gestion des risques du Groupe de la Banque et de recenser les lacunes et les failles dans les dispositifs de contrôle interne. Elle travaille avec la direction à l’élaboration de plans d’action correctifs et procède au suivi pour s’assurer de leur mise en application dans les délais convenus. 78 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Durant l’exercice 18, l’IAD a réalisé des examens à titre d’assurance et de conseil portant sur des opérations de développement, des processus institutionnels, les tech- nologies de l’information et la gestion des données. Au nombre des thématiques couvertent, figuraient le programme de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme mis sur pied par la Banque, la passation des marchés dans l’institution et la sécurité de l’information. Pour de plus amples informations et pour consulter les rapports trimestriels de l’IAD, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/internalaudit. Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale Introduite en 2010, la Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale a fait de l’institution un partenaire de développement plus efficace. Partant du principe que toute information en la possession de la Banque devrait être accessible au public, hor- mis celle faisant partie d’une liste d’exceptions bien établie, cette politique demeure la norme pour les institutions internationales de développement. Elle constitue le socle d’initiatives complémentaires — notamment les Données ouvertes, les Données financières en libre accès, les Archives du savoir en libre accès et les Archives ouvertes — des initiatives qui contribuent toutes à rendre le travail de la Banque plus transparent et plus accessible et permettent à cette dernière de rendre davantage des comptes. En ce qui concerne les demandes rejetées, le public peut faire appel en alléguant une violation de la Politique et/ou de l’intérêt public. Le Comité interne sur l’accès à l’information constitue la première instance d’appel, et ses décisions sont définitives concernant les appels invoquant l’intérêt public comme motif. Un dernier recours en appel invoquant la violation de la Politique est possible par l’intermédiaire du Comité d’appel externe et indépendant, composé de trois experts internationaux. Au cours de l’exercice 18, la Banque a traité 675 demandes d’accès à l’information de la part du public et sa base de données Documents and Reports a été consultée plus de 3,5 millions de fois et a enregistré 20 millions de téléchargements. Pour en savoir plus et envoyer des demandes d’accès à l’information à la Banque mondiale, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/en/ access-to-information. GARANTIR L’ÉTHIQUE DE RESPONSABILITÉ ET SURVEILLER LES OPÉRATIONS 79 Déployer les ressources de manière stratégique Établir l’ordre de priorité des interventions stratégiques à travers le Groupe de la Banque mondiale Les principales institutions qui forment la Banque mondiale — la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA) — travaillent en coordination encore plus étroite avec la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) pour tirer parti de la force collective du Groupe de la Banque mondiale au profit de ses pays partenaires. L ’avantage comparatif de la Banque mondiale tient à la conju- gaison très efficace de la profondeur de ses interventions dans les pays et de l’enver- gure mondiale de son action, aux instruments et relations qu’elle met en œuvre pour les secteurs public et privé, à ses connaissances multisectorielles, et aux moyens dont elle dispose pour mobiliser et démultiplier les financements. La collaboration entre la BIRD, l’IDA, IFC et la MIGA s’est renforcée au fil du temps et porte sur toute une palette d’activités menées aux échelons régional, national, sectoriel et thématique. Les experts de la Banque mondiale sont répartis dans des Pôles mondiaux d’ex- pertise, dont les équipes travaillent dans des domaines techniques cruciaux du déve- loppement, ainsi que dans des Groupes thématiques mondiaux, composés d’équipes travaillant dans des domaines transversaux institutionnels prioritaires tels que le chan- gement climatique, le genre, la fragilité, les infrastructures, les partenariats public-privé et les garanties. La collaboration entre ces équipes permet de mettre au point des solutions intégrées pour les clients. Les équipes de la Banque travaillent de concert avec le personnel basé dans les pays, IFC, la MIGA et les partenaires du pays pour défi- nir les priorités du programme du Groupe de la Banque pour l’appui fourni au pays sous forme de ressources financières, d’études analytiques, de services-conseils et de mobilisation des parties prenantes, compte tenu de l’avantage comparatif du Groupe de la Banque, des priorités du client et de la réponse face aux défis de développement soulignés dans le Diagnostic-pays systématique (SCD). Le SCD identifie les obstacles à l’élimination de l’extrême pauvreté et à la pro- motion d’une prospérité partagée dans un pays, et il est réalisé par le Groupe de la Banque mondiale avant l’élaboration d’un nouveau cadre de partenariat avec le pays. Le diagnostic oriente l’élaboration du Cadre de partenariat-pays (CPF), qui expose les interventions et l’appui stratégiques faisant l’objet de la concertation entre le Groupe de la Banque et le pays partenaire. Ce processus est en place depuis juillet 2014, et à la fin de l’exercice écoulé, le Groupe de la Banque mondiale avait établi des SCD pour 90 pays et de nouveaux CPF pour 57 pays. Maintenir la discipline budgétaire pour optimiser l’emploi des ressources financières Le Groupe de la Banque mondiale déploie ses ressources suivant un processus annuel de planification stratégique, de budgétisation et d’évaluation de la performance, un processus en forme de « W » en raison de ses trois points de décision descendants et de ses deux phases ascendantes de contribution à la démarche : W1 :  Tenant compte des facteurs externes et des demandes des clients, la haute direc- tion définit les priorités de la planification stratégique. W2 :  Les vice-présidences (VPU) examinent les priorités institutionnelles et y apportent des réponses. W3 :  La haute direction précise les orientations concernant les priorités de chacune des institutions qui composent le Groupe de la Banque mondiale. W4 :  Les vice-présidences élaborent les programmes de travail compte tenu des priori- tés définies et des enveloppes budgétaires prévues. W5 :  La haute direction de chaque institution examine séparément les dotations en res- sources au niveau des vice-présidences et arrête les projets d’enveloppes budgé- taires globales. Le Conseil examine et approuve les enveloppes budgétaires pour l’exercice suivant. 80 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Le Groupe de la Banque mondiale a réalisé des progrès significatifs sur le plan du déploiement de ses ressources à l’appui des priorités de développement, du renforce- ment de la sélectivité et de l’efficacité de l’exécution, et de la viabilité du budget. Il y est parvenu en conjuguant des mesures d’accroissement des revenus et de maîtrise des dépenses, dont un examen des dépenses qui a permis de réaliser des économies à hau- teur de 400 millions de dollars. La Banque mondiale a également appliqué de nouveaux principes de durabilité et indicateurs budgétaires qui permettent d’utiliser les revenus générés par les opérations pour couvrir les dépenses administratives et de réaligner son budget sur les priorités stratégiques. Le Groupe de la Banque s’est engagé à préserver la viabilité financière, l’alignement stratégique et l’efficacité. Au cours de la période de planification couvrant les exercices 19 à 21, le Groupe de la Banque mettra l’accent les priorités découlant de ses objectifs consistant à mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée, tel qu’indiqué dans sa stra- tégie baptisée Vision d’avenir (Forward Look). Les priorités spécifiques comprennent : le soutien au travail centré sur le client, en particulier dans le cadre du financement complémentaire d’IDA-18 et pour les zones touchées par la fragilité, les conflits et la violence, et pour le respect des engagements institutionnels concernant l’augmentation du capital de la BIRD ; un partenariat à l’échelle du Groupe de la Banque pour mobiliser les investissements du secteur privé et créer de nouveaux marchés afin d’optimiser les financements pour le développement ; un recentrage des interventions sur le capital humain et le renforcement du rôle de chef de file que le Groupe de la Banque joue concernant certains enjeux mondiaux ; et l’amélioration du modèle économique pour plus d’efficacité sur le plan des coûts et des résultats. Les engagements et les services financiers de la BIRD La BIRD est une coopérative de développement mondiale appartenant à ses 189 pays membres. Elle est la plus importante banque multilatérale de développement au monde. Elle accorde des prêts et fournit des garanties, des produits de gestion des risques et des services-conseils à des pays à revenu intermédiaire et à des pays à faible revenu sol- vables, et coordonne les ripostes aux défis de portée régionale et mondiale. Au cours de l’exercice 18, les nouveaux engagements au titre de prêts de la BIRD ont atteint 23 milliards de dollars pour 124 opérations dont deux étaient des opérations mixtes BIRD/IDA. TABLEAU 16  ENGAGEMENTS DE LA BIRD, PAR RÉGION, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 Afrique 420 1 209 669 1 163 1 120 Asie de l’Est et Pacifique 4 181 4 539 5 176 4 404 3 981 Europe et Asie centrale 4 729 6 679 7 039 4 569 3 550 Amérique latine et Caraïbes 4 609 5 709 8 035 5 373 3 898 Moyen-Orient et Afrique du Nord 2 588 3 294 5 170 4 869 5 945 Asie du Sud 2 077 2 098 3 640 2 233 4 508 Total 18 604 23 528 29 729 22 611 23 002 TABLEAU 17  DÉCAISSEMENTS DE LA BIRD, PAR RÉGION, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 Afrique 335 816 874 427 734 Asie de l’Est et Pacifique 3 397 3 596 5 205 3 961 3 476 Europe et Asie centrale 6 536 5 829 5 167 2 799 4 134 Amérique latine et Caraïbes 5 662 5 726 5 236 3 885 4 066 Moyen-Orient et Afrique du Nord 1 666 1 779 4 427 5 335 3 281 Asie du Sud 1 165 1 266 1 623 1 454 1 698 Total 18 761 19 012 22 532 17 861 17 389 DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 81 Pour le suivi, l’établissement de rapports et une meilleure prise de décision concer- nant ses engagements, la Banque mondiale applique une taxonomie des codes à toutes les opérations de prêt afin de refléter les secteurs et les thèmes vers lesquels elle oriente ses ressources. Les codes sectoriels tiennent compte des regroupements de haut niveau des activités économiques en fonction des types de biens et services produits et servent à indiquer le segment de l’économie que l’intervention de la Banque soutient. Les codes thématiques reflètent les buts et objectifs des activités financées par la Banque et sont utilisés pour rendre compte de l’appui de la Banque à la réalisation des Objectifs de développement durable. TABLEAU 18  ENGAGEMENTS DE LA BIRD PAR SECTEUR, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS SECTOR EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 Agriculture, pêche et foresterie 829 843 561 754 2 561 Éducation 1 192 1 496 1 788 1 074 1 685 Énergie et industries extractives 2 359 3 361 4 599 4 434 3 084 Secteur financier 1 360 3 433 2 657 1 879 764 Santé 793 893 1 181 1 189 2 204 Industrie, commerce et services 1 106 1 684 3 348 2 694 3 416 Technologies de l’information et de la communication 262 90 194 503 324 Administrations publiques 4 162 3 175 5 111 4 754 2 189 Protection sociale 1 006 2 687 1 393 778 2 091 Transports 4 089 3 202 4 569 2 551 2 074 Eau, assainissement et gestion des déchets 1 447 2 664 4 192 2 000 2 610 Total 18 604 23 528 29 729 22 611 23 002 Note  : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories sectorielles ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Les données de l’exercice précédent présentées dans ce rapport ayant été révisées de manière à tenir compte des nouvelles catégories, elles pourraient ne pas correspondre aux chiffres publiés dans les rapports annuels précédents. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse www.projects.worldbank.org/sector. TABLEAU 19  ENGAGEMENTS DE LA BIRD PAR THÈME, EXERCICES 17-18 EN MILLIONS DE DOLLARS THEME EX. 17 EX. 18 Politique économique 1 677 1 124 Gestion de l’environnement et des ressources naturelles 7 237 10 409 Financement 3 330 2 501 Développement humain et genre 2 687 6 641 Développement du secteur privé 5 741 4 945 Gestion du secteur public 3 516 1 353 Développement et protection sociaux 939 2 844 Développement urbain et rural 5 937 8 593 Remarque  : À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories thématiques ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Comme les engagements au titre des prêts pour chaque opération peuvent s’appliquer à plusieurs catégories thématiques, la somme des chiffres organisés par thème ne correspond pas aux montants totaux des engagements de l’exercice, aussi ne convient-il pas de procéder à une telle addition. Les données par thème de l’exercice précédent ont été reconfigurées, mais pas révisées selon la nouvelle méthode. Elles n’ont donc pas été incluses dans le présent rapport puisqu’elles ne sont pas directement comparables. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse www.projects.worldbank.org/theme. 82 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 20  PRINCIPAUX PAYS EMPRUNTEURS DE LA BIRD, EXERCICES 18 EN MILLIONS DE DOLLARS PAYS ENGAGEMENTS PAYS ENGAGEMENTS Inde 3 453 Irak 1 110 Égypte, Rép. arabe d’ 2 180 Argentine 1 000 Indonésie 1 800 Tunisie 930 Chine 1 788 Pakistan 855 Turquie 1 492 Colombie 702 Les ressources et le modèle financier de la BIRD Pour financer les projets de développement dans les pays membres, la BIRD finance ses prêts sur ses fonds propres et avec de l’argent emprunté sur les marchés financiers par l’émission d’obligations de la BIRD. La BIRD jouit d’une cote de crédit évaluée à Aaa par Moody’s et à AAA par Standard & Poor, et les investisseurs considèrent ses obli- gations comme des titres de haute qualité. Sa stratégie de financement vise à obtenir le meilleur rendement sur le long terme pour les membres emprunteurs. La capacité de la BIRD à assurer l’intermédiation des fonds qu’elle lève sur les marchés financiers internationaux au profit des pays en développement membres est importante et aide à réaliser ses objectifs. Toutes les obligations émises par la BIRD favorisent le développement durable. La BIRD a recours aussi bien à des émissions à caractère mondial qu’à des émissions adap- tées aux besoins de marchés spécifiques ou de types particuliers d’investisseurs. Ses obligations favorisent la participation des secteurs privé et public à la réalisation des objectifs de la BIRD par le truchement d’investisseurs, tels que les gestionnaires d’actifs, les compagnies d’assurance, les fonds de pension, les banques centrales, les sociétés de capitaux et les trésoreries du monde entier. La BIRD émet des obligations à l’intention des investisseurs dans des monnaies, avec des échéances et sur des marchés divers, et à des conditions fixes et variables. Elle ouvre souvent de nouveaux marchés pour les investisseurs internationaux en émettant de nouveaux produits ou obligations dans les monnaies des marchés émergents. Les volumes des financements annuels de la BIRD varient d’une année à l’autre. La stratégie de la BIRD lui permet d’emprunter à des conditions de marché favo- rables et de transférer les économies ainsi réalisées à ses membres emprunteurs. Les fonds qui ne sont pas immédiatement affectés à des prêts sont conservés dans le porte- feuille de placements de la BIRD afin d’apporter des liquidités à ses opérations. Durant l’exercice 18, la BIRD a ainsi levé des fonds représentant la contre-valeur de 36 milliards de dollars via l’émission de titres de créance libellés en 27 monnaies. La BIRD est une institution coopérative et, à ce titre, elle cherche non pas à maximiser son profit, mais à dégager un revenu suffisant pour préserver son assise financière et sou- tenir durablement ses activités de développement. Les Administrateurs ont recommandé au Conseil des Gouverneurs d’approuver le prélèvement sur le revenu net disponible de l’exercice 18 de 248 millions de dollars à affecter à l’IDA et 913 millions de dollars à affecter à la Réserve générale. Dans le cadre de ses opérations de prêt, d’emprunt et de FIGURE 8  MODÈLE ÉCONOMIQUE DE LA BIRD Fonds propres IDA et fonds fiduciaires Prêts Emprunts Produit financier Placements Autres activités de développement DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 83 TABLEAU 21  PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA BIRD, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS, EXCEPTÉ LES RATIOS, QUI SONT EXPRIMÉS EN POURCENTAGE INDICATEUR EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 OPÉRATIONS DE PRÊT EN BREF Engagementsa 18 604 23 528 29 729 22 611 23 002 Décaissements brutsb 18 761 19 012 22 532 17 861 17 389 Décaissements netsb 8 948 9 999 13 197 8 731 5 638 Base de déclaration Compte de résultat Transferts approuvés par le Conseils des Gouverneurs et autres transferts (676) (715) (705) (497) (178) Résultat net/(perte) (978) (786) 495 (237) 698 Bilan Total actifs 358 883 343 225 371 260 405 898 403 056 Portefeuille de placement net 42 708 45 105 51 760 71 667 73 492 Encours des prêts 151 978 155 040 167 643 177 422 183 588 Portefeuille d’emprunts 152 643 158 853 178 231 207 144 213 652 Revenu disponible Revenu disponible 769 686 593 795 1 161 Réparti comme suit : Réserve généralec 0 36 96 672 913 Association internationale de développementd 635 650 497 123 248 Surplus 134 0 0 0 0 Adéquation du capital Capital disponiblee 40 467 40 195 39 424 41 720 43 518 Ratio fonds propres/prêts (%)f 25,7 25,1 22,7 22,8 22,9 Note : Pour une présentation complète des données de l’exercice, voir les états financiers exhaustifs à l’adresse www.worldbank.org/financialresults. a. Les engagements comprennent les engagements de garantie et les mécanismes de garantie qui ont été approuvés par les Administrateurs de la Banque mondiale. b. Les montants incluent les transactions avec la Société financière internationale et les commissions sur prêts. c. Le montant au 30 juin 2018 représente la somme qu’il est proposé de prélever sur le résultat net de l’exercice 18 et de transférer à la Réserve générale, sur approbation des Administrateurs en date du 9 août 2018. d. Le 9 août 2018, le Conseil des Administrateurs a recommandé au Conseil des Gouverneurs de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) d’approuver le transfert de 248 millions de dollars à l’Association internationale de développement. e. Le capital disponible comprend le capital libéré, les bénéfices mis en réserve et les réserves. f. Le ratio fonds propres/prêts compare le capital disponible de la BIRD et ses engagements pour évaluer l’adéquation du capital de l’institution. Le seuil minimum actuel est établi à 20 %. placement, la BIRD est exposée à des risques de marché, des risques de contrepartie, des risques pays et des risques opérationnels. Le Responsable principal de la gestion des risques du Groupe de la Banque mondiale dirige la fonction de surveillance des risques et soutient le processus décisionnel de l’institution par le biais de comités de gestion des risques. En outre, la BIRD a mis en place un cadre efficace de gestion des risques qui aide la direction dans ses fonctions de surveillance. Ce cadre vise à donner des moyens d’action à la BIRD et à l’aider à réaliser ses objectifs d’une manière financièrement viable. Le ratio des fonds propres aux prêts est un indicateur synthétique de la capacité de l’ins- titution à assumer ces risques. La BIRD suit attentivement l’évolution de cet indicateur en tenant compte de ses perspectives financières et des risques auxquels elle s’expose. Au 30 juin 2018, ce ratio était de 22,9 %. Lors des Réunions de printemps 2018, le Comité du développement du Conseil des Gouverneurs a approuvé un train de mesures comprenant une augmentation du capital libéré de 13 milliards de dollars pour le Groupe de la Banque mondiale, dont 7,5 milliards de dollars pour la BIRD, ainsi qu’une augmentation du capital exigible de 52,6 milliards de dollars pour la BIRD. L ’augmentation du capital est renforcée par un 84 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE train de mesures de vaste portée visant à faire du Groupe de la Banque mondiale une institution encore plus forte. Les projets de résolution concernant l’augmentation de capital ont été envoyés aux Gouverneurs, pour approbation officielle, en juin 2018. Au 30 juin 2018, le capital souscrit cumulé de la BIRD s’élevait à 274,7 milliards de dollars, dont 16,5 milliards de dollars de capital libéré. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/ibrd. Les engagements et les services financiers de l’IDA L’Association internationale de développement (IDA) est la source multilatérale de finan- cements concessionnels la plus importante pour les pays les plus pauvres. Elle accorde des financements sous forme de prêts, dons et garanties pour soutenir les initiatives prises par ces pays afin de renforcer la croissance économique, faire reculer la pauvreté et améliorer les conditions de vie des pauvres. Durant l’exercice 18, 75 pays étaient admissibles au bénéfice de l’aide de l’IDA. En outre, trois pays — la Bolivie, le Sri Lanka et le Viet Nam, qui sont sortis du régime IDA à la fin du cycle d’IDA-17 — ont bénéficié d’une aide transitoire exceptionnelle de l’IDA. Les nouveaux engagements au titre de prêts de l’IDA ont atteint 24 milliards de dollars pour 207 opérations, dont deux étaient des opérations mixtes BIRD/IDA. Ces engage- ments comprenaient 18,5 milliards de dollars de crédits, 5 milliards de dollars de dons et 463 millions de dollars de garanties. En outre, 12 projets et un programme ont bénéficié d’un soutien d’un montant total de 185 millions de dollars dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC-MIGA établi au titre d’IDA-18. TABLEAU 22 :  ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR RÉGION, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 Afrique 10 193 10 360 8 677 10 679 15 411 Asie de l’Est et Pacifique 2 131 1 803 2 324 2 703 631 Europe et Asie centrale 798 527 233 739 957 Amérique latine et Caraïbes 460 315 183 503 428 Moyen-Orient et Afrique du Nord 199 198 31 1 011 430 Asie du Sud 8 458 5 762 4 723 3 828 6 153 Total 22 239 18 966 16 171 19 463a 24 010b Ce chiffre n’inclut pas l’engagement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme a.  de financement d’urgence en cas de pandémie. b. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars d’instruments d’IFC-MIGA approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. TABLEAU 23 :  DÉCAISSEMENTS DE L’IDA PAR RÉGION, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 Afrique 6 604 6 595 6 813 6 623 8 206 Asie de l’Est et Pacifique 1 459 1 499 1 204 1 145 1 252 Europe et Asie centrale 519 314 365 310 298 Amérique latine et Caraïbes 306 383 303 229 223 Moyen-Orient et Afrique du Nord 273 194 44 391 569 Asie du Sud 4 271 3 919 4 462 3 970 3 835 Total 13 432 12 905 13 191 12 668a 14 383 Ce chiffre n’inclut pas le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme a.  de financement d’urgence en cas de pandémie. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 85 Pour le suivi, l’établissement de rapports et une meilleure prise de décision concer- nant ses engagements, la Banque mondiale applique une taxonomie des codes à toutes les opérations de prêt afin de refléter les secteurs et les thèmes vers lesquels elle oriente ses ressources. Les codes sectoriels tiennent compte des regroupements de haut niveau des activités économiques en fonction des types de biens et services produits et servent à indiquer le segment de l’économie que l’intervention de la Banque soutient. Les codes thématiques reflètent les buts et objectifs des activités financées par la Banque et sont utilisés pour rendre compte de l’appui de la Banque à la réalisation des Objectifs de développement durable. TABLEAU 24 :  ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR SECTEUR, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS SECTEUR EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17a EX. 18 Agriculture, pêche et foresterie 2 382 2 525 1 849 2 025 1 442 Éducation 2 426 2 124 1 431 1 773 2 836 Énergie et industries extractives 4 438 1 461 2 814 1 891 4 028 Secteur financier 669 661 443 1 227 546 Santé 758 2 197 1 191 1 246 2 062 Industrie, commerce et services 850 687 841 1 541 1 991 Technologies de l’information et de la communication 266 265 78 519 419 Administrations publiques 2 624 2 744 1 500 1 954 5 013 Protection sociale 1 515 1 928 2 475 1 913 2 112 Transports 3 187 2 191 2 277 3 271 1 455 Eau, assainissement et gestion des déchets 3 125 2 183 1 271 2 102 2 105 Total 22 239 18 966 16 171 19 463 24 010 Note  : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories sectorielles ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Les données de l’exercice précédent présentées dans ce rapport ayant été révisées de manière à tenir compte des nouvelles catégories, elles pourraient ne pas correspondre aux chiffres publiés dans les rapports annuels précédents. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse www.projects.worldbank.org/sector. La répartition des prêts de l’IDA par secteur pour l’exercice 17 inclut un don de 50 millions de a.  dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars d’instruments d’IFC-MIGA approuvés au titre du b.  Guichet de promotion du secteur privé établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. TABLEAU 25 :  ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR THÈME, EXERCICES 17-18 EN MILLIONS DE DOLLARS THÈME EX. 17a EX. 18 Politique économique 1 791 468 Gestion de l’environnement et des ressources naturelles 5 766 9 491 Financement 1 507 1 642 Développement humain et genre 6 471 7 509 Développement du secteur privé 4 837 4 240 Gestion du secteur public 1 936 3 827 Développement et protection sociaux 2 544 2 980 Développement urbain et rural 8 352 8 654 Note  : À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories thématiques ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Comme les engagements au titre des prêts pour chaque opération peuvent s’appliquer à plusieurs catégories thématiques, la somme des chiffres organisés par thème ne correspond pas aux montants totaux des engagements de l’exercice, aussi ne convient-il pas de procéder à une telle addition. Les données par thème de l’exercice précédent ont été reconfigurées, mais pas révisées selon la nouvelle méthode. Elles n’ont donc pas été incluses dans le présent rapport puisqu’elles ne sont pas directement comparables. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse www.projects.worldbank.org/theme. La répartition des prêts de l’IDA par thème pour l’exercice 17 inclut un don de 50 millions de dollars a.  pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. 86 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 26  PRINCIPAUX PAYS EMPRUNTEURS DE L’IDA, EXERCICES 18 EN MILLIONS DE DOLLARS PAYS ENGAGEMENTS PAYS ENGAGEMENTS Éthiopie 3 122 Côte d’Ivoire 987 Bangladesh 2 991 Tanzanie 955 Nigéria 2 586 Ouzbékistan 740 Pakistan 1 948 Népal 706 Kenya 1 280 Ouganda 640 Les ressources et le modèle financier de l’IDA Le financement de l’IDA est depuis toujours assuré en grande partie par les contributions des pays partenaires à revenu élevé ou intermédiaire. L ’Association tire des ressources supplémentaires du transfert de montants prélevés sur le revenu net de la BIRD, des dons consentis par IFC et des remboursements par les emprunteurs de crédits antérieurs de l’IDA. Dans le cadre de l’enveloppe inédite d’IDA-18, les actionnaires de l’IDA ont décidé de transformer le modèle de financement de l’Association en se servant de son important capital comprenant des financements de donateurs et des fonds levés sur les marchés financiers. L ’IDA a reçu sa toute première notation financière en 2016, un triple A. La solidité financière de l’IDA tient à la robustesse de la situation de son capital et du soutien de ses actionnaires, ainsi qu’à la prudence de ses politiques et de ses méthodes financières, qui lui permettent de maintenir sa cote de crédit triple A. Le 17 avril 2018, pour la première fois, l’IDA a émis un emprunt obligataire de 1,5 milliard de dollars sur les marchés financiers internationaux qui l’ont accueilli très favorablement, avec des ordres d’un montant total atteignant 4,6 milliards de dollars provenant des quatre coins du monde. Le programme d’emprunt de l’IDA lui permettra d’accroître considérablement l’appui qu’elle apporte à la réalisation des Objectifs de développement durable tout en offrant aux investisseurs un moyen efficace de contri- buer au développement dans le monde. Tous les trois ans, les partenaires de développement se réunissent pour examiner les politiques de l’IDA, évaluer sa capacité financière, convenir du montant du financement pour le prochain cycle de reconstitution et s’engager à verser des contributions supplé- mentaires aux fonds propres requis pour atteindre les buts de l’IDA et les objectifs de développement. Le cadre de financement de la reconstitution des ressources d’IDA-18, qui couvre les exercices 18-20, est principalement administré en droits de tirage spéciaux (DTS). Les contre-valeurs en dollars des États-Unis présentées dans ce rapport sont cal- culées aux taux de change de référence d’IDA-18. Les partenaires de développement ont convenu d’une enveloppe de financement de 75 milliards de dollars (soit 53 milliards de DTS) pour accorder des crédits, des dons et des garanties aux pays clients de l’IDA. Sur ce montant, 63,5 milliards de dollars devraient être accordés à des conditions de faveur, 9 milliards de dollars aux conditions de la BIRD pour le Mécanisme de financement com- plémentaire et l’aide transitoire, et 2,5 milliards de dollars pour le Guichet de promotion du secteur privé (PSW). Les dépenses administratives de l’IDA sont recouvrées principa- lement sur les commissions de service et intérêts nets versés par les pays bénéficiaires. FIGURE 9  MODÈLE ÉCONOMIQUE DE L’IDA Emprunts Prêts non concessionnels résultat d’exploitation Remboursements et Placements Fonds propres Prêts concessionnels et dons DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 87 FIGURE 10  RECONSTITUTION RÉCENTES DES RESSOURCES DE L’IDA EN MILLIARDS DE DOLLARS 26,4 26,1 23,1 21,1 22,2 14,6 14,9 5,3 3 3,2 4,5 3,5 4,1 3,9 s.o. s.o. s.o. 0,6 IDA-16 EX. 12-14 IDA-17 EX. 15-17 IDA-18 EX. 18-20 Ressources propres de l’IDAa Contributions des bailleurs de fondsb Emprunts effectués sur le marché Transferts de la BIRD et d’IFC Prêts concessionnels des partenaires Dédommagements consentis par les bailleurs de fonds pour compenser les remises de dette au titre de l’IADM Note : s.o. = sans objet. Sur la base des données contenues dans la version finale du rapport de la reconstitution correspondante et des taux de change appliqués lors des négociations y afférentes. a. Les ressources propres de l’IDA proviennent des remboursements au titre du principal de ses crédits antérieurs et du revenu des placements. b. Net du déficit de financement structurel. Inclut les contributions au titre de l’initiative PPTE. TABLEAU 27  PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L’IDA, EXERCICES 14-18 EN MILLIONS DE DOLLARS INDICATEUR EX. 14 EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 Opérations de développement Engagements au titre de prêts, dons et garanties 22 239 18 966 16 171 19 513a 24 010b Décaissements bruts au titre de prêts et dons 13 432 12 905 13 191 12 718a 14 383 Décaissements nets au titre de prêts et dons 9 878 8 820 8 806 8 154 9 290 Bilan Total actifs 183 445 178 685 180 475 197 041 206 330 Portefeuille de placements nets 28 300 28 418 29 908 29 673 33 735 Encours des prêts 132 010 126 760 132 825 138 351 145 656 Emprunts 0 2 150 2 906 3 660 7 305 Total fonds propres 153 749 147 149 154 700 158 476 163 945 Compte de résultat Produit des intérêts sur prêts, net des dépenses d’emprunt 1 468 1 435 1 453 1 521 1 647 Transferts provenant d’organisations affiliées et autres 881 993 990 599 203 Dons au titre du développement (2 645) (2 319) (1 232) (2 577) (4 969) Résultat net/(perte) (1 612) (731) 371 (2 296) (5 231) Adéquation du capital Ratio du capital stratégique utilisable S.O. S.O. S.O. 37,2 % 37,4 % N.B. : s.o. = sans objet. Pour des présentations complètes des données de l’exercice, voir les états financiers exhaustifs à l’adresse www.worldbank.org/financialresults. Ces chiffres incluent l’engagement et le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars a.  pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars d’instruments d’IFC-MIGA approuvés au titre du b.  Guichet de promotion du secteur privé établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. 88 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Pour soutenir le financement d’IDA-18, au total, 55 partenaires — dont cinq parte- naires contribuants nouveaux ou réengagés — ont convenu de fournir 16,1 milliards de DTS (contre-valeur de 22,6 milliards de dollars) à titre de dons, dont 0,9 milliard de DTS (1,2 milliard de dollars) constituent l’élément de libéralité des contributions sous forme de prêts concessionnels des partenaires. Les partenaires apportent en outre 3,6 milliards de DTS (5,1 milliards de dollars) sous forme de prêts concessionnels, soit 2,7 milliards de DTS (3,8 milliards de dollars) hors l’élément de libéralité des prêts, et 2,9 milliards de DTS (4,1 milliards de dollars) pour dédommager l’IDA des remises de dette au titre de l’Initia- tive d’allégement de la dette multilatérale. IDA-18 a pris effet en novembre 2017, date à laquelle 60 % des Instruments d’en- gagement et des accords de prêts concessionnels ont été reçus des partenaires. Au 30 juin 2018, 48 partenaires avaient soumis des Instruments d’engagement et des accords de prêts concessionnels au titre d’IDA-18. Des ressources s’élevant à 29 milliards de DTS (contre-valeur de 40,6 milliards de dollars) ont été acquittées et mises à disposi- tion pour financer des engagements à ce jour. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/ida. Être attentif aux incidences des incertitudes politiques et économiques mondiales Le Responsable principal de la gestion des risques du Groupe de la Banque mondiale surveille les impacts politiques et économiques mondiaux susceptibles de nuire aux res- sources financières de l’institution. Au cours de l’exercice 18, la croissance économique des pays avancés s’est accélérée, tandis que l’activité rebondissait dans les pays en déve- loppement. L ’incertitude est toutefois restée grande en raison de la possibilité de tur- bulences sur les marchés financiers dans les domaines évoqués ci-après. L’incertitude des politiques publiques dans certaines des économies avancées et éco- nomies en développement importantes continue de présenter un risque global, et il est fort possible que l’activité économique diverge de la prévision de son renforcement progressif au niveau mondial. De même, les tensions géopolitiques demeurent élevées et pourraient avoir une incidence sur la confiance dans les marchés financiers et la stabilité de ces derniers. La croissance des échanges se redresse après deux années de ralentissement marqué, bien que ce redressement intervienne dans le contexte de nouvelles mesures protection- nistes, qui suscitent deux interrogations majeures : premièrement, la question de savoir si ces mesures sont très ciblées et ont un caractère essentiellement bilatéral ; et deuxiè- mement, celle de savoir si les pays touchés réagiront par des mesures commerciales de rétorsion qui déclencheraient un cycle d’escalade. Les pays dont l’économie est ouverte et tributaire du commerce, notamment de nombreux pays à faible revenu, compteraient parmi les plus vulnérables. Un protectionnisme accru pourrait également nuire aux flux d’investissements directs étrangers vers les pays en développement. L’orientation choisie par les principales banques centrales qui, chacune à son rythme, procèdent à la normalisation de la politique monétaire, représente une autre source d’in- certitude. Les marchés pourraient brusquement revoir leurs attentes à l’égard des taux d’intérêt par suite d’un niveau d’inflation plus élevé ou d’une certaine évolution de la politique budgétaire, avec une incidence négative tant sur les taux d’intérêt que sur l’appétence au risque. Les pays les plus vulnérables sont ceux qui sont tributaires des investissements pour financer les importants déséquilibres des comptes courants et/ou budgétaires. La divergence par rapport aux attentes à l’égard de la politique moné- taire pourrait également entraîner d’autres mouvements de taux de change. Les secteurs des entreprises qui ont besoin d’assurer le service d’emprunts en devises de montants importants et non couverts pourraient connaître des tensions face aux fortes fluctua- tions des taux de change. Dans certains pays, les engagements conditionnels importants pourraient être une source de risque. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 89 Une volonté de résultats La Banque mondiale aide à promouvoir le développement durable dans les pays partenaires en fournissant des financements, en partageant ses connaissances et en travaillant avec les secteurs public et privé. L’apport de solutions intégrées pour aider les pays à surmonter les obstacles à leur développement exige de mettre l’accent sur les résultats. Ces dernières années, la Banque a large- ment contribué aux résultats obtenus par ses pays partenaires dans de nombreux domaines du développement. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/results. 1 Afghanistan : depuis 2008, plus de 7 Chili : le taux de rétention des 150 000 enseignants — dont 35 % de étudiants de première année dans femmes — ont été formés dans le cadre les établissements d’enseignement d’initiatives visant à rendre l’accès à supérieur est passé de 68,4% en 2011 une éducation de base de qualité plus à 73,8 % en 2016, ce qui a entraîné équitable, en particulier pour les filles. une augmentation du nombre de professionnels qui accèdent au marché 2 Albanie : les pertes de distribution dans du travail et amélioré leur niveau de vie. le secteur de l’énergie ont été ramenées de 49 % en 2013 à 31 % en 2015. Sur la 8 Chine : entre 2009 et 2015 près de même période, le taux de recouvrement 5 millions de personnes et 78 villes des factures est passé de 78 % à 98 %. et villages de la province du Jiangsu ont directement bénéficié de services 3 Bangladesh : entre 2011 et 2016, plus de améliorés d’approvisionnement en 22 000 salles de classe supplémentaires eau et de traitement des eaux usées, ont été construites dans des zones ainsi que de l’amélioration de la qualité reculées et défavorisées afin de réduire de l’eau qui satisfait désormais à des la surpopulation dans les écoles. normes plus élevées. 4 Brésil : entre 2010 et 2017, les ventes 9 Croatie : entre 2009 et 2015, plus de annuelles totales moyennes des 230 000 personnes dans 23 municipalités organisations de petits exploitants ont bénéficié de services d’eau plus agricoles à Santa Catarina ont augmenté efficaces et pérennes. de 64 %, et 64,5 % des bénéficiaires 10 Djibouti : depuis 2008, plus de ont vu leurs revenus augmenter. 37 000 personnes dans l’un des quartiers 5 Burkina Faso : de 2009 à 2016, environ les plus pauvres de la ville de Djibouti 610 000 personnes ont gagné accès à ont directement bénéficié de l’accès aux l’eau courante, 440 000 personnes services de base, de la mobilité urbaine à des installations sanitaires améliorées, et de la maîtrise des inondations. et 120 000 élèves ont bénéficié 11 République dominicaine : de 2008 à d’installations sanitaires améliorées 2016, après deux tempêtes tropicales dans des établissements scolaires. en 2007, 24 périmètres irrigués ont 6 Cambodge : depuis 2008, environ été réhabilités, au profit de près de 470 kilomètres du réseau routier national 19 000 agriculteurs, et la capacité de et provincial du pays ont été remis en production de la centrale électrique état, ce qui a permis de réduire la durée d’Aguacate a été rétablie ou accrue, au des trajets de 2 heures à 1,6 heure pour bénéfice de près de 600 000 habitants. 100 kilomètres. 12 R  épublique arabe d’Égypte : de 2012 à 2017, plus de 120 000 emplois à court terme ont été créés, dont 35 % ont bénéficié à des femmes et 70 % à des jeunes, dans le cadre d’un programme d’emploi d’urgence. 90 RAPPORT ANNUEL 2018 DE L A BANQUE MONDIALE Pays où des opérations de la BIRD ou de l’IDA sont en cours Pays n’ayant pas de projet BIRD ou Fédération de Russie IDA en cours, pays non admissibles, ou pas de données Féd. de Russie Pologne Bélarus N.B. : Les données représentent le portefeuille d’opérations Ukraine 23 Kazakhstan en cours de la BIRD/l’IDA au 30 juin 2018 Moldova Mongolie Roumanie Géorgie Ouzbékistan Rép. kirghize Bulgarie Arménie Azerbaïdjan Turquie Tadjikistan 29 Chine Tunisie Afghanistan Liban Maroc 21 Iraq Bhoutan 8 Jordanie 1 Pakistan Rép. Népal arabe 20 25 17 d’Égypte 12 18 Bangladesh Mexique Haïti Myanmar Jamaïque Cabo Inde RDP Belize Verde Mauritanie Lao Honduras 15 Mali Niger Rép. du 3 Guatemala Sénégal Thaïlande Viet Nam 30 13 El Salvador Nicaragua Gambie Burkina Tchad Yémen Cambodge États fédérés Îles Marshall Guinée-Bissau Djibouti Philippines 24 Guinée Faso Nigéria 14 de Micronésie Costa Rica Guyana Sierra Leone Côte République Soudan Éthiopie 10 Sri 6 Panama d’Ivoire centrafricaine Lanka Libéria Cameroun du Sud Palaos Colombie Ghana Maldives 5 Togo 16 Ouganda 27 28 Kiribati Équateur Bénin Gabon Kenya Nauru Rép. du Rwanda 26 Guinée équatoriale Congo Rép. dém. Burundi Seychelles 19 Sao Tomé-et-Principe Papua Papouasie- Îles Kiribati du Congo Indonésie Tanzanie Comores New Nouvelle- Salomon Pérou Guinea Guinée Tuvalu Brésil Timor-Leste Angola Zambie Malawi Samoa 4 22 Bolivie Madagascar Vanuatu Fidji Tonga Botswana Mozambique Paraguay République Eswatini Pologne Bulgarie Roumanie Ukraine dominicaine Lesotho Antigua- Afrique et- du Sud Uruguay 11 Barbuda Saint-Kitts- Chili et-Nevis 9 7 Argentine Dominique Croatie Sainte-Lucie Bosnie- Serbie Herzégovine Saint-Vincent-et- les Grenadines Kosovo Grenade Monténégro Albanie 2 ERY de Macédoine AOÛT 2018 titres fonciers ont été délivrés, ce qui a amé- 13 El Salvador : de 2010 à 2016, plus de 22 Madagascar : depuis 2015, plus 26 Papouasie-Nouvelle-Guinée : depuis lioré la sécurité foncière. 40 000 bénéficiaires — dont 70 % de 113 000 enfants d’environ 600 établisse- 2010, environ 17 500 jeunes ont achevé femmes et 30 % de jeunes — ont bénéfi- 18 Inde : depuis 1993, plus de 260 000 hectares ments scolaires du sud ont reçu des repas une formation pour l’acquisition d’apti- cié d’une aide au revenu dans des zones de terres non productives ont été à l’école, ce qui leur a permis de continuer tudes nécessaires à la vie quotidienne et urbaines défavorisées. cultivés dans l’Uttar Pradesh et plus de d’aller à l’école malgré la sécheresse qui rempli plus de 760 000 jours de travail. 425 000 familles pauvres ont bénéficié de sévit dans la région. 14 Éthiopie : entre 2006 et 2016, le taux net de 27 Rwanda : l’accès au réseau électrique à trois à six fois plus de rendements. scolarisation dans le primaire est passé d’un 23 Moldova : entre 2003 et 2013, plus de l’échelle nationale est passé d’environ peu plus de 79 % à plus de 99 %, tandis 19 Indonésie : de 2007 à 2015, près d’un mil- 1 000 entreprises ont été créées et 6 % en 2009 à plus de 24 % en que le ratio filles/garçons de la première à la lion d’enfants ont été vaccinés, 2,3 millions 30 millions de dollars versés à des entre- décembre 2016. huitième année est passé de 0,84 à 0,92. de femmes enceintes ont reçu des supplé- preneurs et à des entreprises en milieu 28 Tanzanie : entre 2007 et 2015, plus ments de fer et plus de 218 000 volontaires rural, ce qui a permis de créer plus de 15 Gambie : entre 2010 et 2015, le nombre de de 5 millions de personnes ont eu accès communautaires ont reçu une formation. 5 600 nouveaux emplois. jours requis pour obtenir une licence d’ex- à des installations d’assainissement ploitation a été ramené de 27 à 3, ouvrant la 20 Jordanie : depuis 2013, un projet en cours 24 Nicaragua : entre 2012 et 2017, près de améliorées. voie à plus de 10 000 nouvelles immatricula- visant à répondre à la demande accrue de 18 000 familles ont bénéficié d’un projet 29 Turquie : entre 2003 et 2011, le taux tions d’entreprises. services due à l’afflux de réfugiés a bénéficié de protection sociale dans 26 municipali- de couverture de l’assurance maladie à plus 2 millions de Jordaniens et à près de tés, et le taux de rétention dans les 16 Ghana : depuis 2010, plus d’un million de pour le décile le plus pauvre est passé 250 000 réfugiés syriens. écoles primaires publiques est passé bénéficiaires — dont 55 % de femmes — de 24 à 85 %. de 85 à 90 %. ont bénéficié d’opportunités d’emploi à 21 Liban : la Banque mondiale travaille avec le 30 Viet Nam : entre 2006 et 2014, court terme, de transferts monétaires et de Liban depuis 2003 pour redonner vie à des 25 Pakistan : entre 2017 et 2018, le taux de 800 000 personnes ont bénéficié systèmes de protection sociale renforcés. villes historiques telles que Byblos, où chaque scolarisation au Pendjab est passé de d’un meilleur accès à des installations dollar investi dans un projet qu’elle finance a 11,3 millions à 12,3 millions d’élèves et 17 Honduras : entre 2011 et 2017, environ d’assainissement améliorées. permis de mobiliser des investissements pri- environ 100 000 enseignants ont été 90 000 ménages urbains et ruraux ont été vés de 7 dollars entièrement pour de petites embauchés dans le cadre d’un système de enregistrés dans un système foncier basé sur et moyennes entreprises locales. recrutement compétitif fondé sur le mérite. des parcelles, et plus de 50 000 nouveaux Rapport annuel 2018 de la Banque mondiale Intégration des États financiers par renvoi. Le Rapport de gestion et les États financiers vérifiés de la BIRD et de l’IDA (les « États financiers ») sont réputés être intégrés au présent Rapport annuel et en faire partie. Les États financiers peuvent être consultés à l’adresse http://www.worldbank.org/financialresults. Des informations complémentaires sur les questions financières et organisationnelles et sur les opérations de prêt de la BIRD et de l’IDA sont disponibles sur le site internet du Rapport annuel 2018 de la Banque mondiale : http://www.worldbank.org/annualreport. Les sites ci-après peuvent être consultés pour de plus amples informations sur la Banque mondiale et les données et ressources qu’elle met à la disposition du public : • Finances One : https://financesapp.worldbank.org/ • Fiche de performance institutionnelle : http://scorecard.worldbank.org • Données en libre accès de la Banque mondiale : http://data.worldbank.org • Archives du savoir en libre accès : http://openknowledge.worldbank.org • Responsabilités de la Banque mondiale : http://www.worldbank.org/corporateresponsibility • Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale : http://www.worldbank.org/en/access-to-information Production. Le Rapport annuel 2018 de la Banque mondiale a été produit par l’Unité des relations extérieures et institutionnelles du Groupe de la Banque mondiale, sous la direction de Jeremy Hillman du Département de la communication institutionnelle, et sous la coordination éditoriale de Daniel Nikolits et Leslie Yun. La conception graphique a été réalisée par Naylor Design, Inc. et la composition typographique par BMWW. Le Rapport annuel a été traduit par le Service de traduction et d’interprétation de la Banque mondiale. Il a été imprimé par Professional Graphics Printing Co. (Laurel, Maryland, États-Unis) et PT Paragonatama Jaya (Jakarta, Indonésie). Crédits photos. Première de couverture (dans le sens des aiguilles d’une montre partant du haut à gauche) : Pavel Kondrashin/Banque mondiale ; Dana Smillie/Banque mondiale ; Farhana Asnap/Banque mondiale ; Curt Carnemark/Banque mondiale ; Maria Fleischmann/Banque mondiale ; Trevor Samson/Banque mondiale ; page 3 : Marcia Juzga/Banque mondiale ; page 10 : Grant Ellis/Banque mondiale ; page 13 : Boris Balabanov/ Banque mondiale ; page 17 : Dominic Chavez/Banque mondiale ; page 19 : Abbas Farzami/Rumi Consultancy/ Banque mondiale ; page 20 : Hendri Lombard/Banque mondiale ; page 23 : Sarah Farhat/Banque mondiale ; page 26 : Ishaq Anis/Rumi Consultancy/Banque mondiale ; page 29 : A’Melody Lee/Banque Mondiale ; page 31 : Tanvir Murad Topu/Banque mondiale ; page 32 : Dominic Chavez/Banque mondiale ; page 42 : Grant Ellis/Banque mondiale ; page 48 : Eric Wamanji/Rococo PR & Media/Banque mondiale ; page 52 : NTPC/Banque Mondiale ; page 56 : Mirzo Ibragimov/Banque mondiale ; page 60 : Jessica Castillo Belmont/Banque mondiale ; page 64 : Ebset Cet ouvrage respecte les normes d’utilisation de papier recommandées par Green Press Initiative. Le papier utilisé contient de la fibre recyclée, est certifié FSC® et EcoLogo, et est fabriqué au moyen d’un procédé sans chlore élémentaire qui utilise de l’énergie renouvelable à base de biogaz. © 2018 Banque internationale pour la reconstruction Paternité — L ’ouvrage doit être cité de la manière et le développement / Banque mondiale suivante : Banque mondiale. 2018. Rapport annuel 1818 H Street NW, Washington, DC 20433 2018 de la Banque mondiale. Washington, DC Téléphone : 202-473-1000 Banque mondiale. doi : 10.1596/978-1-4648-1306-1. Site internet : www.worldbank.org Licence : Creative Commons Attribution — Pas Certains droits réservés d’utilisation commerciale – Pas de modification 3.0 1 2 3 4 21 20 19 18 Organisations internationales (CC BY-NC-ND 3.0 IGO). Cet ouvrage a été établi par les services de la Pas d’utilisation commerciale — Cet ouvrage ne peut Banque mondiale. Les frontières, les couleurs, les être utilisé à des fins commerciales. dénominations et toute autre information figurant Pas de modification — Cet ouvrage ne peut être sur les cartes du présent ouvrage n’impliquent de la modifié, transformé ou utilisé pour créer des œuvres part de la Banque mondiale aucun jugement quant dérivées. au statut juridique d’un territoire quelconque, et ne Contenu tiers — La Banque mondiale n’est pas signifient nullement que l’institution reconnaît ou nécessairement propriétaire de chaque composante accepte ces frontières. du contenu de cet ouvrage. Elle ne garantit donc pas Aucune des dispositions précédentes ne constitue que l’utilisation d’une composante ou d’une partie une limite ou une renonciation à l’un quelconque quelconque du contenu de l’ouvrage ne porte pas des privilèges et immunités de la Banque mondiale, atteinte aux droits des tierces parties concernées. et ne peut être interprétée comme telle. 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Conformément aux termes de la licence Creative USA ; télécopie : 202-522-2625 ; Commons — Pas d’utilisation commerciale — Pas de modification —, il est possible de copier, distribuer et courriel : pubrights@worldbank.org. transmettre le contenu de l’ouvrage, à des fins non ISBN: 978-1-4648-1306-1 commerciales uniquement, sous réserve du respect eISBN: 978-1-4648-1307-8 des conditions suivantes : doi: 10.1596/978-1-4648-1306-1 La Banque mondiale se compose de la Banque internationale pour la recon- struction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA). La mission de l’institution est de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée de manière durable. Ces dernières années, la Banque mondiale a aidé ses clients à obtenir les résultats présentés ci-après : 3,5 millions d’hectares ayant bénéficié de services d’irrigation 76 120 kilomètres de routes construites ou remises en état 273 millions de personnes ayant bénéficié de services essentiels de santé et nutrition et de services aux populations 1,8 million de particuliers et de très petites, petites et moyennes entreprises ayant bénéficié de services financiers 11 millions d’enseignants recrutés ou formés 47 millions de personnes ayant eu accès à une source d’eau améliorée 44 millions de personnes couvertes par des programmes de protection sociale Les quelques résultats présentés ci-dessus ont été rapportés par les clients de la Banque mondiale et obtenus avec l’appui d’opérations financées par la Banque entre 2015 et 2017. www.worldbank.org/annualreport SKU: 211306