90043 ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE RÉCENTE DE LA MAURITANIE Juillet 2014 Publication N 1 Global Practice for Macroeconomics & Fiscal Management, GMFDR Région Afrique Table des matières AVANT-PROPOS et REMERCIEMENTS...........................................................................................3 A. Résumé ...............................................................................................................................4 B. Conjoncture économique récente .........................................................................................5 Croissance économique ......................................................................................................................... 5 Évolution des prix et du secteur monétaire ........................................................................................... 6 La balance des paiements ..................................................................................................................... 9 Les comptes budgétaires ..................................................................................................................... 10 C. Accords de partenariat et développements sectoriels à l’échelle internationale .................. 15 D. Le défi de la croissance inclusive ........................................................................................ 18 E. La diversification économique et l'efficacité dans l'utilisation des ressources ...................... 22 F. Conclusions ....................................................................................................................... 25 Encadré 1. Productivité et croissance………………………………………………………………………….…………………………..8 Encadré2. Les perspectives de la Mauritanie et les évolutions récentes dans l’économie mondiale………..14 Encadré3. La comptabilisation de la richesse en Mauritanie……………………………………………………………….…19 Annexes, indicateurs économiques 2003-2015………………………………………………………………………………………26 Les résultats et recommandations issus de cette étude ont pour but de contribuer au dialogue politique sur la politique macroéconomique entre le Gouvernement de la Mauritanie et la Banque mondiale. Les résultats, interprétations et conclusions exprimées dans ce document sont celles de(s) l'auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues des administrateurs de la Banque mondiale. Le contenu de cette publication est protégé par droits d’auteur. Toute copie et/ou transmission, partielle ou intégrale, de ce rapport sans autorisation préalable peut constituer une violation de la loi en vigueur. La Banque mondiale encourage fortement la diffusion de ses travaux et donne en général rapidement son autorisation, sur demande. 2|Evolution Economique Récente de la Mauritanie, 2014 AVANT-PROPOS et REMERCIEMENTS C e rapport fait partie d'une série visant à suivre l'évolution économique de la Mauritanie. Il présente un aperçu général de l'évolution macroéconomique, politique et sectorielle dans le pays entre 2013 et le deuxième trimestre de 2014. L'auteur est Gianluca Mele, économiste pays pour la Mauritanie. Des remarques et des conseils techniques utiles ont été reçus par (dans l'ordre alphabétique) Chadi Bou Abib, Annette De Kleine, Philip English, Thomas Farole, Mark Feige, Fernando Im, El Hadramy Oubeid, et Ali Zafar. Un grand merci également à Sylvaine Cussac et Judite Fernandes pour leur aide précieuse. Pour plus d’informations sur la Banque mondiale et ses activités en Mauritanie, veuillez visiter le site web www.worldbank.org/mauritania. Nous vous invitons à nous faire part de vos commentaires sur le contenu de ce rapport. N’hésitez pas à contacter l’auteur, Gianluca Mele, à l’adresse gmele@worldbank.org pour toute question. Miria A. Pigato Practice Manager Global Practice for Macroeconomics & Fiscal Management, GMFDR 3|Banque mondiale A. Résumé Le PIB réel de la Mauritanie a progressé de 6,7 pour cent en 2013, une décélération modeste par rapport aux 7 pour cent enregistrés l'année précédente, mais qui se trouve bien au-dessus du taux de croissance moyen de 4,9 pour cent enregistré au cours des dix dernières années. L'économie a bénéficié d'une forte croissance dans le domaine de l'agriculture (une reprise depuis la sécheresse de l'an dernier), ainsi que le secteur minier et le secteur des services, ce qui a largement compensé l’activité plus faible du secteur de la pêche. Ces conditions de croissance relativement forte devraient se poursuivre au cours des trois prochaines années, dès lors que l'économie bénéficie d'une expansion continue de la production minière, en particulier du minerai de fer. En 2015, le commerce, l’élevage du bétail et le fer devraient contribuer le plus à la croissance, tandis que le cuivre, l'or et l’industrie manufacturière devraient faire partie des sous-secteurs à croissance rapide. Cependant, l'économie mauritanienne reste sensible aux chocs extérieurs, ce qui explique sa dépendance envers les exportations minières, qui représentent environ les quatre cinquièmes de l'ensemble des exportations et un tiers des recettes du gouvernement, et éventuellement les flux d’IDE instables, ainsi que la nécessité d'importer environ trois quarts (en moyenne) de ses besoins alimentaires. Les déficits très importants et constants des comptes courants devraient normalement être financés par les entrées de capitaux à moyen terme. Toutefois, cette prévision est sensible aux changements des termes de l'échange entre les principales exportations (minerai de fer, cuivre et or) et importations (produits alimentaires et pétroliers), ainsi que la capacité constante du secteur minier à attirer les flux d'IDE. Le taux de l’inflation du prix à la consommation a diminué de manière progressive, et est passé de 6,3 pour cent en 2010 à 4,1 pour cent en 2013. Les pressions sur l'indice des prix à la consommation se sont atténuées depuis le mois d’octobre 2013 et il est prévu que l'inflation fluctue autour de la barre des 5 pour cent prochainement. La banque centrale s'est appuyée sur des instruments de politique monétaire indirects afin de gérer l'excédent de liquidités dans le secteur bancaire, qui a été encouragé par l’augmentation de la demande de crédit en provenance du secteur minier. En 2013, le solde budgétaire global (y compris les dons) a de nouveau enregistré un léger déficit (- 1,1 pour cent du PIB) lorsque les subventions ont considérablement baissé après la situation d'urgence en réponse à la sécheresse de 2012. Les recettes fiscales se sont améliorées entre 2009 et 2013, suite aux efforts visant à renforcer l'administration fiscale, augmenter l'assiette fiscale et introduire de nouvelles taxes. Il y a eu un changement de politique favorable pour les dépenses publiques qui tend à se concentrer désormais sur l'investissement plutôt que sur la consommation. Le solde budgétaire (y compris les dons) devrait redevenir positif en 2014 et le rester sur le moyen terme, en raison des politiques prudentes et de la poursuite de l'expansion des recettes fiscales escomptée (provenant de l'exploitation minière, du pétrole et de l'assiette fiscale). Le niveau de la dette extérieure totale reste élevé mais a commencé à diminuer, et la structure globale de la dette semble être assez solide. En dépit des taux réels de croissance économique assez impressionnants au cours des dernières années, à la fois globalement et par habitant, le gouvernement devra encourager une croissance plus inclusive en vue de réduire les niveaux élevés de pauvreté et de chômage. Au cours de la dernière décennie, plus des deux-cinquièmes de la population sont tombés en dessous du seuil de pauvreté national (pour les années au cours desquelles des données étaient disponibles), alors qu'en 2008 (dernières données de l'enquête disponibles) près de la moitié de la population vivait avec 2 dollars par jour ou moins. Le défi 4|Evolution Economique Récente de la Mauritanie, 2014 pour la politique économique mauritanienne est de traduire son patrimoine de ressources en actifs qui soutiennent le développement durable. À la suite de l'analyse macroéconomique (partie B), cette évolution économique récente comprend une partie sur les accords de partenariat et les développements sectoriels (partie C), ainsi que deux parties spéciales sur la croissance inclusive, la comptabilisation de la richesse (partie D), la diversification économique et l'efficacité en matière d’exploitation des ressources naturelles (partie E). La partie F conclut le document en énonçant un certain nombre de recommandations politiques pertinentes. B. Conjoncture économique récente Croissance économique 1. Le PIB réel en Mauritanie a augmenté de 6,7 pour cent en 2013, avec pour principaux moteurs de croissance les services et l’exploitation minière. 2. La production de minerai de fer a augmenté de 20 pour cent en 2013, après avoir Contribution à la croissance par secteur subi une baisse de 5 pour cent en 2012, bien que les 8.0% prix du minerai de fer soient restés très élevés. À un niveau désagrégé, cela reste le moteur de l'économie et la production a commencé à se développer d'une 7.0% moyenne de 10 millions de tonnes au cours des dix dernières années à 13 millions de tonnes en 2013, 6.0% avec une nouvelle expansion prévue. En 2013, la Cultures Crops production de cuivre a augmenté de 12,7 pour cent, 5.0% après la chute de 19 pour cent en 2012, et il est Élevage& Livestock du bétail et Fishery prévu que celle-ci augmente de 92 pour cent en pêche 4.0% Iron Fer 2014. L'expansion de l'exploitation minière aurifère a été bloquée en raison de l'incertitude des prix sur Gold Or le marché international. La production de gaz off- 3.0% Industrie Manufacturing shore devrait débuter en 2015, soutenue par le projet manufactutière de la Banque mondiale intitulé « Banda-Gas-to 2.0% Public works Travaux publics Power » (projet de la centrale électrique à gaz de Telecom and Télécom, Transports transports Banda). 1.0% Trade Commerce 3. Dans l'ensemble, le secteur des services a 0.0% Other services Autres services représenté environ la moitié de la croissance de l’économie. Le commerce de détail et de gros est le 2011 2012 2013 Unspecified Non spécifié sous-secteur individuel le plus important, -1.0% Dotted ligne =croissance line= pointillée growth représentant grand, ce qui représente environ un tiers de l’ensemble des services. Après avoir augmenté -2.0% rapidement au cours des dernières années, la 5|Banque mondiale croissance des travaux publics a ralenti en Croissance par secteur (annuelle) 2013, pour atteindre environ 6 pour cent. 20.0% Les secteurs du transport et de la télécommunication ont également 15.0% beaucoup progressé, de 8 pour cent en 10.0% moyenne au cours de la même période, ce qui reflète la forte hausse récente des 5.0% importations. 0.0% Agriculture Mining Industry Services 4. Dans le secteur de l'agriculture, -5.0% Exploitation Industrie (includes (y compris bétails minière les cultures ont enregistré la croissance livestock et pêche) and fishery) la plus rapide en 2013, avec une 2011 2012 2013 augmentation de 31,4 pour cent. En fait, le secteur agricole a rebondi après la sécheresse de l'année précédente, à la fois dans les cultures et l'élevage, à l'exception des zones de l'extrême nord et de la vallée du fleuve Sénégal (sud) où un mélange de déficit pluviométrique et d’invasion de parasites a causé des denrées alimentaires. 5. Du côté des dépenses, la croissance de 2013 a été encouragée par la consommation qui a largement contrebalancé le recul des investissements. Après une croissance rapide en 2011 et 2012, les investissements ont baissé en 2013, tandis que la consommation a augmenté de 2,0 pour cent. L'évolution la plus remarquable en 2013 a été la chute de l'investissement privé (-17 pour cent), accompagnée d'une augmentation de l'investissement public (+24 pour cent). Si une telle baisse peut paraître inquiétante, elle reflète un retour à une situation plus normale après une très forte croissance en 2011 et 2012 (45 pour cent et 59 pour cent respectivement). L'augmentation de l'investissement public s'explique par l'engagement du pays dans un programme d'investissements ambitieux et important. L'investissement public se cantonne en grande partie à l'énergie et au transport, et, plus récemment, à l'agriculture. La consommation globale correspond à environ 80 pour cent du revenu national brut disponible, et est restée relativement stable (en termes réels) à la fois pour les ménages et le secteur public. Les faibles niveaux des taux d'intérêt réels, qui ont aussi enregistré des valeurs négatives au fil du temps, ont également contribué à soutenir la consommation de biens durables et l'investissement. En effet, l’accès au crédit (principalement les prêts à la consommation) a montré des signes de croissance sur fond d'abondance de liquidités dans le secteur bancaire. Les exportations nettes ont enregistré un chiffre négatif en 2013, en raison des importations très élevées, néanmoins, l'exportation (seule) connait une croissance en glissement annuel importante qui équivaut à environ 7 pour cent. Évolution des prix et du secteur monétaire 6. En 2013, l'inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) est restée à 4,1 pour cent (moyenne de la période) en conservant une tendance à la baisse depuis 2010. Au cours de la première moitié de l’année, l'inflation a augmenté plus progressivement et a accéléré dans la seconde moitié, tandis que les premiers mois de 2014 ont connu une tendance stable. Les prix réglementés des programmes de protection sociale mis en œuvre par le Gouvernement en 2013 et le dynamisme du secteur agricole sont appelés à jouer un rôle pour maîtriser l'inflation intérieure. Les fruits, légumes, poissons et le café / thé ont fait considérablement baisser le prix des aliments entre janvier 2013 et janvier 2014 (-10,75% en moyenne), tandis que l'IPC pour la viande a augmenté de plus de 27% durant la même période. Les prix de la plupart des autres éléments (tels que le pain, les céréales, le sucre, ainsi que les vêtements, l'eau, le gaz et l’électricité) sont restés relativement stables au cours de la dernière année. 6|Evolution Economique Récente de la Mauritanie, 2014 140 Variations de l'IPC pour les matières premiéres sélectionnées (base = Juillet 2012) 130 120 110 100 90 80 Jul-12 Jan-13 Jul-13 Jan-14 Viande Meat Fish Poisson Fruitsand Fruits vegetables et légumes Sugar Sucre Water, etand gas Eau, gaz electricity électricité Overall CPI Index Indice total IPC Sources: autorités nationales et calculs des employés de la Banque mondiale. 7. La Banque centrale de Mauritanie (BCM) dispose désormais d’une meilleure supervision. Au cours des deux dernières années, les nouvelles banques privées, tant nationales qu'étrangères, ont fait leur entrée sur le marché. En mai 2013, la BCM a publié les transferts de change directs effectués envers des opérateurs publics et privés, en vue de renforcer davantage la transparence de ses transactions sur le marché des changes. 8. En 2013, le crédit intérieur a augmenté de 14 pour cent (en glissement annuel). En valeur nominale, le taux de change a légèrement perdu de sa valeur par rapport au dollar en 2013, une tendance qui devrait se poursuivre en 2014. Malgré l’essor minier, il n’y a aucune preuve de maladie hollandaise en Mauritanie, ni en termes d’effets néfastes sur l'industrialisation puisque le pôle de fabrication est encore au stade embryonnaire, ni sous forme d'appréciation de la monnaie. 7|Banque mondiale Encadré n°1 Productivité et croissance La productivité du capital stimule la croissance du PIB de la Mauritanie, alors que la productivité totale des facteurs, qui est volatile et essentiellement négative, montre des inefficacités importantes. La productivité de la main d’œuvre a diminué de manière progressive au cours de la période choisie (2007-2011), ce qui démontre que, dans un contexte où les investissements augmentent, la qualification de la main-d'œuvre ne s’est pas améliorée. Les mouvements négatifs, mais qui semblent s’améliorer, de la productivité totale des facteurs permettent d’ex pliquer l'incapacité de la Mauritanie à exploiter des rendements d’échelle plus élevés dans la production globale et à dynamiser la convergence du revenu par habitant. Une décomposition des facteurs de production du PIB montre que la Mauritanie reflète largement les tendances de l'Afrique sub-saharienne qui affichent une plus grande dépendance envers les capitaux que les autres régions du monde. Le niveau de la productivité totale des facteurs et l'indice du capital humain par habitant ont tendance à refléter le modèle régional. Toutefois, le rapport (élevé) du capital à la production, et le rapport (faible) de l'emploi à la population, indiquent que le capital circulant dans le pays tend à se concentrer dans une partie très limitée de la production à forte valeur ajoutée et est, par conséquent, responsable du nombre limité d’emplois créés. La figure indique également que les fluctuations marginales dans ces niveaux de capitaux si concentrés peuvent rapidement avoir un effet sur la composition des facteurs de production; soulignant l'importance des réformes visant à diriger le capital de manière plus homogène vers un plus grand nombre de secteurs productifs, ainsi qu'à augmenter la contribution de la main-d'œuvre. Décomposition de la croissance du PIB réél Décomposition de la croissance du PIB 4.0 (moyenne annuelle, %) en Mauritanie et autres réel en Mauritanie 3.0 pays sélectionnés 10 2.0 1.0 5 0.0 -1.0 0 % -2.0 00-10 70-79 80-89 90-99 70-79 80-89 90-99 00-10 70-79 80-89 90-99 00-10 70-79 80-89 90-99 00-10 -5 Pays Marchés émergents Pays à -10 Mauritanie Advanced Mauritania industrialisés EM LICs Capital humain PFRs faible 2007 2008 2009 2010 2011 revenu Capital deepening Approfondissement du capital Human capital Croissance de la product. du travail Main- d'oeuvre Labor PTF TFP Capital humain Human Capital Capital TFP PTF Labor productivity growth Il est essentiel d’améliorer surtout la productivité du secteur agricole pour lutter contre la pauvreté en Mauritanie. L'agriculture est encore généralement réalisée sur un modèle de production des ménages de semi-subsistance, et les dattes, le sorgho, les tubercules et le millet font partie des cultures les plus importantes du pays, tandis que l'élevage du bétail comprend les bovins, les moutons, les chameaux et les volailles. Cependant, l'agriculture détient un fort potentiel, notamment dans les secteurs de l'élevage et de la production de céréales. L’élevage est le moyen de subsistance de la majeure partie de la population et est primordial pour les communautés traditionnelles. La totalité des terres arables en Mauritanie constitue environ 0,5 pour cent de la surface du pays (500 000 ha sur 100 000 000 ha de territoire au total). Dans cette figure, les terres irriguées constituent une grande partie, bien qu’elles soient très variables car elles dépendent de la hauteur des précipitations annuelles (laquelle p eut passer de 5 000 ha à plus de 200 000 ha). La Mauritanie figure également parmi les pays les plus touchés par la désertification; selon l’Organisation des Nations Unies po ur l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 70 pour cent du territoire est menacé par ce phénomène. L’agriculture et l’élevage emploient ensemble environ les deux tiers de la main-d'œuvre mauritanienne, mais en raison de la faible productivité et des inefficacités structurelles, le secteur représente à peine 16 pour cent du PIB. En tant que pays sahélien et très désertique, la Mauritanie est sensible aux chocs climatiques, lesquels accentuent le risque d'insécurité alimentaire et exercent une pression sur le prix des aliments. La réforme foncière constitue un défi majeur pour le développement en Mauritanie: le manque d'informations valides et fiables sur les questions foncières représente un goulet d'étranglement pour la formulation des politiques, l'administration du territoire et les activités de surveillance. Les politiques actuelles, ainsi que le cadre réglementaire et les réformes récentes, n'ont pas réussi à inverser les tendances spéculatives du marché foncier ni à promouvoir la gouvernance foncière. La question est complexe et pour bien l’adresser il serait importa nt que toutes les parties prenantes, notamment la société civile, les organisations paysannes, les autorités traditionnelles, les femmes et le secteur privé, soient impliquées, ainsi que des mécanismes d’appel efficaces soient disponibles. Indice de la production alimentaire (2004-2006 = 100) 2000 2004 2008 2012 Mauritanie 89 97 101 120 Mozambique 88 101 108 161 Maroc 72 97 103 122 Nigéria 81 96 104 111 Sénégal 107 94 129 135 Afrique subsaharienne (seulement pays en voie de développement ) 82 96 110 127 Sources des figures et tableaux de cette page : indicateurs de développement dans le monde et calculs des employés de la Banque mondiale 8|Evolution Economique Récente de la Mauritanie, 2014 La balance des paiements 9. Le déficit du compte courant reste très élevé (environ 25% du PIB en 2013). Une légère baisse de la valeur des exportations et l’envolée des CC et IDE en pourcentage du PIB importations - alimentée par 40% les besoins en nourriture et en 30% biens d'équipement - ont 20% entraîné une forte 10% augmentation du déficit commercial de 2012 (13% du 0% PIB), mais une réduction -10% modeste des importations, % PIB -20% associée à une augmentation -30% des exportations qui s’est traduite par une baisse du -40% 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 déficit commercial en 2013 Current account Balance courante -10% -6% -32% -26% -18% -33% -17% (6% du PIB). En termes de balance valeur, les deux plus grands Direct investment Investissements 4% 14% 35% 25% 20% 27% 16% produits à l'exportation (net) directs (nets) étaient le fer et l'or, qui ont tous les deux connu une très Sources : autorités nationales et calculs des employés de la Banque mondiale. légère augmentation en 2013. L’augmentation dans les deux productions a largement compensé la baisse des prix internationaux de 2011 et 2012. Les importations n’ont jamais été aussi élevées, bien qu’elles aient enregistré une légère baisse après le pic de 2012, ce qui reflète dans une large mesure les besoins en machines et biens d'équipement du secteur minier et des industries extractives. La Mauritanie importe également une grande partie de ses besoins alimentaires (en moyenne entre 70 et 80 pour cent des besoins totaux, en fonction de la récolte). Les services nets représentaient environ 20 pour cent du PIB (en moyenne, au cours de la période 2012-2013) et sont restés nettement négatifs, contribuant ainsi au déficit important du compte courant, en raison du grand nombre des importations de services commerciaux et aux entreprises.1 Les niveaux de revenu net sont restés les mêmes que pour les années précédentes, et consistent en grande partie de la compensation financière de l'UE pour la pêche. 10. Les entrées nettes considérables au niveau du compte de capital ont largement compensé l'important déficit du compte courant, ce qui a permis aux réserves de change d’augmenter. Les grandes infrastructures et les projets d’énergie financés par l'IDE soutiennent le niveau élevé des importations. L’IDE, qui correspond à 25 pour cent du PIB, continue d'être très important, finançant ainsi en réalité la totalité du déficit du compte courant. Les réserves internationales ont augmenté pour atteindre 7,1 mois d'importations2 en 2013, contre 6,4 mois en 2012. Au premier trimestre de 2014, la taille actuelle du fonds d'hydrocarbure est d'environ 115 millions de dollars, et croît de 3 à 4 millions de dollars US par mois. 1 Le transport, les voyages à des fins commerciales, sanitaires et éducatives, la communication, la construction, l'assurance, les finances, l’informatique ainsi que les informations, les redevances, les droits de licence, les droits d'auteur, les marques de commerce, et autres services aux entreprises. 2 Ne comprend pas les industries extractives. 9|Banque mondiale Les comptes budgétaires 11. En 2013, le solde budgétaire global, y compris les dons, a de nouveau enregistré un léger déficit (-1,1 pour cent du PIB), lorsque les subventions ont considérablement baissé après la situation d’urgence en réponse à la sécheresse de 2012. Les recettes fiscales n’ont pas cessé d’augmenter entre 2009 et 2013, grâce aux efforts entrepris pour améliorer la coordination entre les administrations fiscales, augmenter l'assiette fiscale et introduire de nouvelles taxes. Les recettes fiscales ont augmenté d'environ 8 pour cent (en glissement annuel) en 2013, ce qui représente 22 pour cent du PIB3. Les recettes non fiscales sont restées stables et représentaient environ 10 pour cent du PIB. Après avoir atteint un niveau historique en 2012, les dons ont enregistré une réduction drastique en 2013 (divisées par 6 par rapport à 2012) et représentent environ 1 pour cent du PIB. Parallèlement, l'aide internationale joue encore un rôle important dans le domaine de la viabilité budgétaire, dès lors que 109 pour cent des promesses d'aide qui ont été faites lors de la table ronde de Bruxelles en 2010 ont été réalisées depuis la fin 2013. Mauritanie, indicateurs budgétaires donnés (% du PIB) 2011 2012 2013 Recettes non pétrolières et subventions 26.7 38.6 33.0 Recettes fiscales 16.3 21.9 22.1 Recettes non fiscales 9.7 10.8 10.0 Dons 0.7 5.9 0.9 Dépenses et besoins de financement net 30.3 37.6 35.8 Dépenses courantes 21.9 25.6 21.9 Masse salariale 8.0 8.3 8.5 Biens et services 4.6 4.8 4.9 Subventions et transferts 5.8 9.2 5.8 Dépenses d’investissement 8.1 12.0 13.9 Recettes nettes provenant du pétrole 2.0 1.9 1.7 Balance totale y compris les dons -1.5 2.9 -1.1 Sources : calculs provenant des autorités nationales, du FMI et de la BM 12. Les dépenses totales en pourcentage du PIB sont passées de 38 pour cent en 2012 à 36 pour cent en 2013, et devraient atteindre 35 pour cent en 2014. Cependant, cet effet est principalement dû à l'accélération de la croissance du PIB et il reflète principalement la fin des dépenses liées au programme d'urgence, et dans une moindre mesure, la réduction des subventions à l'énergie qui ont été réduites de moitié en 2013. Les dépenses courantes ont baissé de 9 pour cent en termes réels entre 2012 et 2013. D’un autre côté, en dépit d'une tendance essentiellement à la baisse depuis le milieu des années 2000, la masse salariale a enregistré en 2013 une augmentation d'environ 10 pour cent par rapport à 2012. Pendant les dernières années, et en 2013 particulièrement, les dépenses publiques ont enregistré une tendance à se concentrer de plus en plus sur les dépenses en capital qui ont augmenté de 24 pour cent en glissement annuel entre 2012 et 2013. 13. La masse salariale publique en Mauritanie reste importante, bien qu’elle soit dans la moyenne de l'Afrique sub-saharienne, à environ 26 pour cent des recettes totales. Cependant, elle pourrait en fait être beaucoup plus élevée que les chiffres actuels ne le suggèrent. En fait, environ 10 000 « employés non titulaires » sont employés dans le secteur public en dehors des contrats de fonctionnaires réguliers. Ils viennent s’ajouter au chiffre officiel de 30 000. Ces 10 000 personnes ne figurent pas clairement dans le système de gestion des ressources humaines, et leur salaire n’est pas inclus dans le 3 PIB non pétrolier. 10 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 poste des dépenses de la masse salariale, mais fait plutôt partie des dépenses de biens et services, comme le précise la loi des finances de 2014. Au cours des deux dernières décennies, une grande partie de ce recrutement semble avoir été fait de manière informelle. Malgré les progrès significatifs qui ont été réalisés au cours des deux dernières années sur la gestion des ressources humaines dans le secteur public, la structure et le détail de la masse salariale présentent donc une certaine opacité qui doit être prise en compte. Recettes Fiscales, Dépenses, et Solde Globale (% de PIB non pétrolier) Dépenses Courantes Dépenses en capital Recettes pétrolières nettes Recettes non-fiscales Recettes fiscales Dons (total) Solde globale (incluant les dons) Sources : calculs provenant des autorités nationales et de la BM. 14. Le secteur parapublic reste un fardeau important et non-transparent sur le budget national en Mauritanie. Les organismes publics et les entreprises publiques (EP) représentent plus de 10 pour cent du PIB et 27 pour cent des transferts budgétaires. Le secteur parapublic a augmenté et dispose de quelques 150 établissements qui reçoivent des transferts qui représentent désormais 17 pour cent des dépenses, mais il y a très peu d'informations pour évaluer leur performance en termes de services rendus ou de leur efficacité opérationnelle. Ces entités représentent un risque et une menace considérable pour les bonnes performances de la politique budgétaire et des finances publiques. À l'exception de quelques entités, comme la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM), les entreprises publiques rencontrent des problèmes commerciaux et financiers importants, avec des niveaux d’endettement à court terme élevés, des pertes de nature opérationnelle, des arriérés de paiement, des dettes croisées, et des conditions sociales imposées par l'État aux entreprises publiques. Un grand nombre de ces entreprises publiques ont un niveau d’opacité modéré ou élevé, et il est encore très difficile d'obtenir des données précises sur la position financière nette ou la contribution de ces entités envers les investissements publics. Une étude récente de la Banque mondiale a constaté que le nombre d’agences avait augmenté depuis 2010 et que les subventions aux entreprises publiques et aux organismes avaient 11 | B a n q u e m o n d i a l e fortement augmenté, passant de 5 milliards d’Ouguiya en 2005 (soit 17,2 millions de USD) à plus de 70 milliards d’Ouguiya en 2013 (soit 240 millions de USD), tandis que les services fournis par ces entités restent médiocres, et les contrôles externes peu fréquents. 15. La performance des organismes parapublics est difficile à contrôler, mais le Gouvernement a fait des efforts en vue d’améliorer la supervision. Les ministères sectoriels, qui sont censés contrôler la performance des entreprises parapubliques dans leurs domaines respectifs, ne disposent généralement pas d’une capacité de suivi ou d'évaluation suffisante pour exercer efficacement cette fonction. En outre, les entités de surveillance désignées au sein des ministères du secteur ont tendance à ne pas être spécialisées dans le domaine du contrôle des performances. Bien que le cadre juridique prévoit que les entités parapubliques rendent des comptes à l'État à travers des accords de performance définis, dans la pratique, ces accords sont rarement instaurés ou appliqués. De plus, la fonction de surveillance des organismes publics et des entreprises publiques exercée par l'État est limitée par la division et le manque de coordination, le processus de sélection des membres des conseils d'administration des entreprises publiques n'est pas clair, et la performance du conseil n’est pas évaluée de manière régulière. Les autorités sont conscientes de ces faiblesses, et à leur demande, la Banque mondiale est sur le point de lancer une nouvelle opération (à partir de 2014), qui aura pour objectif de proposer des options pour rationaliser et améliorer la gouvernance économique des entreprises publiques. Dans le cadre de cette nouvelle coopération, le pays a récemment entrepris une réorganisation administrative au sein du ministère des Finances, durant laquelle une direction générale qui dépend directement du Ministre a été créée en vue de renforcer la fonction de supervision. 16. La loi de finances de 2014 vise à inclure la masse salariale et le déficit primaire, et met l'accent sur la nécessité de maintenir la croissance, d'améliorer les dépenses sociales et de stimuler la réalisation des OMD. Son adoption a été retardée à la fin de l’année 2013 en raison des élections parlementaires. Le budget total équivaut à 560 milliards de MRO (environ 1,8 milliards de dollars), soit 42 pour cent du PIB, ce qui est presque 6 pour cent de plus que l'année précédente, en accordant une attention particulière aux dépenses d’investissements. Il définit quatre principes d'orientation : (i) soutenir le secteur de la production pour stimuler la croissance économique; (ii) promouvoir l’emploi et les activités génératrices de revenu; (iii) renforcer l'accès de la population aux services de base (santé, éducation, eau et assainissement); et (iv) développer des infrastructures essentielles pour continuer à attirer les investissements. Conformément aux tendances budgétaires globales, les dépenses d'investissement devraient augmenter de 5,6 pour cent vis-à-vis de la loi de finances de 2013. Le financement extérieur représente toujours la plus grande partie des dépenses d'investissement, avec 52 pour cent. Les 48 pour cent restants sont imputables aux ressources nationales. L'aménagement du territoire est le poste de dépenses le plus important. Parmi les dépenses issues de cette catégorie figurent les projets de décentralisation, la restructuration de l’environnement urbain, ainsi que l'accès à l'eau et à l'assainissement. Il s'agit d'un développement positif, même si la gestion de l'allocation des ressources financières au niveau infranational peut s'avérer difficile. Parmi les évolutions les plus remarquables, on compte une légère augmentation des salaires (3 pour cent de plus qu’en 2013) grâce à de nouveaux recrutements dans les secteurs de l'éducation et de la santé, et une augmentation considérable des dépenses de biens et services (6 pour cent en glissement annuel). Cet aspect se réfère au nombre élevé (environ dix mille) d’employés non titulaires dont les coûts sont inclus dans la catégorie des biens et services (voir ci-dessus). 17. En 2013, la cohérence entre la planification et l'exécution budgétaire s’est améliorée par rapport aux années précédentes. La différence entre les dépenses planifiées et les dépenses effectuées s’est réduite de manière considérable. Cela reflète un certain nombre d'améliorations au niveau du programme de la GFP, telles que la mise en œuvre (en dépit de quelques retards) du logiciel de la base de données d'assistance au développement (DAD), qui facilitera la diffusion d'informations sur la mobilisation des ressources extérieures; l'adoption de nouvelles stratégies dans le secteur financier et les finances publiques; l’accès au public d'une grande partie des données via le Trésor et les sites Internet de 12 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 la Direction générale des impôts, y compris les informations sur l’état des paiements en temps réel, le statut de la procédure budgétaire et le tableau du rapport financier. 18. Le ratio total de la dette extérieure publique au PIB reste élevé (à environ 100 pour cent du PIB). En 2013, le pays a effectué un certain nombre de prêts non concessionnels pour financer les importantes dépenses d'investissement. Le règlement politique des arriérés bilatéraux avec le Koweït (qui représentent désormais environ 20 pour cent de la dette extérieure publique totale) se poursuit toujours, mais devrait se résoudre en 2014. 19. La dette intérieure est estimée à environ 7-8 pour cent du PIB. Au cours du deuxième trimestre 2014, les taux d'intérêt des bons du Trésor se sont élevés à environ 3,6 pour cent. Les institutions bancaires sont les principaux acheteurs nationaux de ces bons du Trésor. Une grande majorité des abonnés ont choisi une échéance très courte (entre 4 et 13 semaines), ce qui démontre clairement une préférence pour les investissements qui sont à faible risque pour l'acheteur, mais qui, d'autre part, représentent un effort de refinancement majeur pour le pays. Un Comité national de la dette publique, qui rassemble le ministère des Finances, le ministère du Développement économique et la Banque centrale, a été récemment réorganisé dans le but d’améliorer la coordination et de trouver des moyens pour prolonger les échéances. 13 | B a n q u e m o n d i a l e 1 n° 2 Mauritania Encadré Box Les outlook and ’sperspectives recent de developments la Mauritanie in the Global et les évolutions Economy récentes dans l’économie mondiale Les perspectives macroéconomiques sont favorables. La croissance du PIB devrait augmenter de 6,8 pour cent au cours de l’année 2014 et il est prévu qu’elle atteigne plus de 6 pour cent sur le moyen terme. Le commerce, l'élevage et le fer (dans cet ordr e) font partie des secteurs qui auront le plus contribué au PIB en 2015. Cependant, l'agriculture (10,5 pour cent), le cuivre (32 pour cent en glissement annuel), l'or (+ 17 pour cent en glissement annuel) et l’industrie manufacturière (12,4 pour cent en glissement annuel) font partie de s activités à fort potentiel de croissance. Durant les prochaines années, les taux de croissance considérables du PIB seront largement influencés par l'expansion continue des industries extractives, et en particulier, par la production accrue de fer. Toutefois, à l’exception du minerai de fer, cela dépendra des co-entreprises qui matérialisent les sociétés minières internationales. Le solde budgétaire global (y compris les dons) devrait enregistrer un léger excédent en 2014 et sur le moyen terme. Cela reflète des politiques prudentes et une expansion prévisible des recettes fiscales (provenant de l'exploitation minière, du pétrole et de l'assiette fiscale). Les dépenses d'investissement devraient rester constantes à plus de 13 pour cent (du PIB), en moyenne, pendant le moyen terme. Au contraire, les dépenses courantes en pourcentage du PIB diminueront pour atteindre environ 25 pour cent (en 2019). En dépit de la réduction des transferts et des prêts officiels, la balance des paiements sera toujours financée en grande partie par d'importants flux financiers. Le compte courant restera essentiellement négatif (-23 pour cent du PIB en moyenne) et la balance commerciale devrait osciller entre les excédents et les déficits, en raison des tendances irrégulières des importations liées aux projets d'infrastructure et à l'industrie minière. Un ralentissement des IDE devrait se produire progressivement sur le moyen terme. Cela démontre l'importance de surveiller étroitement le solde du compte courant et les politiques connexes. La demande d'importations dans les pays à revenu élevé est restée stable au cours du premier trimestre de 2014, tandis que la demande d'importations a ralenti en Chine (le plus grand partenaire commercial de la Mauritanie), en raison des effets de déclin de la mini-relance de 2013. Récemment, les tensions politiques en Europe (le deuxième partenaire commercial de la Mauritanie) et les dévaluations monétaires dans plusieurs économies pourraient conduire à un ralentissement du commerce international dans l'avenir immédiat; cela ne devrait pas pour autant affecter les marchés intéressés par les biens mauritaniens (miniers et de pêche, principalement). Les derniers indicateurs économiques mondiaux présentent des signes positifs pour les plus grandes économies, alors que la plupart des marchés émergents doivent faire face à une période de déclin. Les indicateurs composites avancés de l'OCDE sont destinés à prédire les changements déterminants au sein d’une activité économique par rapport aux tendances historiques : les chiffres de juin 2014 indiquent que le rythme de la croissance s'affaiblit en Chine et reste relativement stable aux États-Unis et dans les pays de l'OCDE dans son ensemble. En ce qui concerne la zone euro, et en particulier l’Italie, l’Espagne et la Grèce, les in dicateurs montrent une accélération remarquable de la dynamique de croissance. Indicateurs avancés composites prospectifs Evolution des des prix des matières premières 101.5 (IACP), OCDE, juin 2014 (Indices mensuels; dollars americains; 2010=100) 160.00 Japan 101 United States 150.00 Euro area (18 countries) 140.00 OECD - Total 100.5 China 130.00 100 120.00 110.00 99.5 100.00 iFOOD iFATS_OILS 90.00 99 iGRAINS iOTHERFOOD 80.00 98.5 Jun-2012 Dec-2012 Jun-2013 Dec-2013 Source: OECD Source: World Bank Les éventuelles fluctuations des flux d'IDE, la volatilité des prix des matières premières, et la résilience face au changement climatique (sécheresse) représentent les principales faiblesses de la Mauritanie. En particulier, l’envolée récente des prix internationaux des aliments pose des problèmes au niveau des effets négatifs que cela pourrait avoir sur la balance commerciale, en augmentant la valeur des importations alimentaires connexes. Les prix des aliments ont augmenté de 4 pour cent dans le monde entier entre janvier et avril 2014, mettant ainsi un terme au déclin continu des prix alimentaires observés depuis le mois d’août 2012. En ce qui concerne la rés ilience face au changement climatique, un vaste programme d'investissements dans l'agro-alimentaire et dans les systèmes d'irrigation (dans le sud de la Mauritanie), associé à la création continue de programmes de protection sociale pertinents, prouvent l'engagement du pays à vouloir résoudre ce problème. 14 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 C. Accords de partenariat et développements sectoriels à l’échelle internationale 20. Le protocole relatif à la pêche avec l'Union européenne a été ratifié en octobre 2013, et les négociations pour un nouveau protocole ont déjà commencé. La ratification du protocole actuel s’est traduite par le paiement de la dernière tranche de crédit du protocole 2012-2014 (correspondant à environ 70 millions d'euros) au gouvernement mauritanien, ainsi que le paiement des licences Compensation financière UE (Secteur de la pêche) individuelles et certaines redevances en nature. Le secteur de la pêche est de plus en plus important en Mauritanie. Le secteur de la pêche, qui représente actuellement environ 4 pour cent du PIB, devrait augmenter de 48 pour cent en 2014, et fait partie des secteurs à fort potentiel en termes de création d'emplois. D'un point de vue fiscal, l'accord sur la pêche entre l'UE et la Mauritanie est financièrement très avantageux pour le pays (cf. figure). L'accord comprend également une clause qui entend qu'au moins 60 pour cent de la main d’œuvre non qualifiée à bord des navires de l'UE doit être mauritanienne. Les questions de % de recettes % des recettes % du budget création d'emplois liées au secteur de la pêche non-fiscales totales total sont particulièrement pertinentes, surtout à un Source : calculs des employés de la BM. moment où la discussion sur la nécessité d'un nouveau protocole est en cours (le deuxième cycle de négociations pour un nouveau protocole de 2 ans a eu lieu à Nouakchott en mai 2014). La clause qui ordonne aux navires étrangers de débarquer le poisson dans le pays d'accueil a suscité de vifs débats. Dans le cas de la Mauritanie, les infrastructures nécessaires, les capacités humaines et (surtout) les relations en amont et en aval font défaut, mais cela est l'un des problèmes principaux qui doit encore être discuté. 21. Le Parlement a adopté le cadre juridique et institutionnel pour la création d'une zone de libre-échange (ZLE) à Nouadhibou. Les investisseurs internationaux, y compris le secteur privé et les institutions financières, ont commencé à visiter la ZLE. Cependant, divers aspects ne sont pas encore entièrement définis, tels que les lacunes en matière d’infrastructures, la disponibilité des services directs et indirects (tels que les hôtels ou les transports), ainsi que les dispositifs de sécurité. Le projet d’assistance technique de la Banque mondiale encourage la réalisation d'une feuille de route et d’un programme de renforcement des capacités en faveur de la promotion des investissements, la capacité institutionnelle, le cadre juridique, et la stratégie des ressources humaines. 22. Des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de la gestion des finances publiques (GFP). Avec le soutien du projet PRECASP 4 , la Mauritanie a obtenu des résultats considérables en matière d’automatisation des systèmes de paiement et d'informations entre la Banque centrale, le ministère des Finances et le ministère des Affaires économiques. Après avoir effectué un recensement au sein de la fonction publique, les autorités travaillent désormais sur l'harmonisation des différents systèmes de ressources humaines, de paie et de retraite. Le ministère de la Fonction publique a annoncé un changement progressif vers une fonction publique basée sur la performance. L’outil BOOST a récemment 4 Le projet de la Banque mondiale pour renforcer les capacités du secteur public (PRECASP) a été achevé en avril 2014 et vise à renforcer les capacités institutionnelles, la bonne gouvernance au sein de l'administration publique, ainsi qu'à développer la participation formelle et concrète des parties prenantes (secteur privé, ONG, société civile) dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté. 15 | B a n q u e m o n d i a l e été mis en place en Mauritanie et devrait être adopté de manière intégrale en 2014. Cet outil rassemble toutes les données dans une seule plateforme, permettant ainsi (pour la première fois) d’obtenir une vue d'ensemble complète et détaillée sur les budgets nationaux et les budgets financés de l'extérieur. 23. Le Gouvernement poursuit sa Stratégie nationale de protection sociale (SNPS) avec le soutien de la communauté des bailleurs de fonds. Parmi les progrès récents figurent la ratification de la stratégie par le Gouvernement à la fin de l’année 2013 et la création d'une « cellule » spéciale au sein du ministère des Finances, ainsi que d'un comité de pilotage interministériel pour assurer sa mise en oeuvre en janvier 2014. Un examen des programmes nationaux de protection sociale, ainsi qu'une évaluation du programme de réponse d'urgence à la sécheresse du Gouvernement (en 2012) ont récemment été lancés dans le but d'améliorer le ciblage des groupes vulnérables. La Mauritanie est un membre actif de la Communauté de pratique régionale sur les transferts monétaires, organisée par la Banque mondiale et l'UNICEF, et bénéficiera du programme de protection sociale et de résilience des pays du Sahel d’un montant de $75,000,000, qui est soutenu par le département du développement international et a été signé en mars 2014. 24. Un important plan d’investissement en énergie qui comprend un projet gaz-électricité (350 MW), une centrale éolienne (30 MW), et une centrale électrique solaire (15 MW) est en cours d'élaboration. Le projet gaz-électricité devrait plus que doubler la production d'électricité en Mauritanie, et générer des exportations vers le Sénégal et le Mali, tout en réduisant les coûts de manière considérable. La connectivité de l'électricité devrait s’améliorer pour plus de 50 pour cent de la population urbaine vivant dans des quartiers informels. Il est prévu que la première phase (qui comprend la production d'électricité à Nouakchott et les premières exportations d'électricité vers le Sénégal) s’achève d'ici la fin de l’année 2015. 25. Au milieu des réformes positives dans le système statistique, la performance des systèmes de données qui soutiennent les programmes d’élimination de la pauvreté reste faible et souvent lente. Un recensement de la population, qui a débuté en 2011, a été achevé au printemps 2013. Pour la première fois, l'Office national de la statistique (ONS) a utilisé des assistants numériques personnels (PDA) en vue de faciliter le traitement des données et le calcul. Les résultats devraient être diffusés durant l'été 2014. La dernière enquête sur le budget des ménages (EBM) remonte à 2008. Une nouvelle enquête a été lancée récemment, après avoir été reportée à plusieurs reprises en raison d’une insuffisance de financement et de retards dans la finalisation du recensement de la population. La première série a commencé fin mars 2014 et devrait se terminer d'ici la fin de 2014. La Banque mondiale est sur le point de lancer un grand projet de renforcement des capacités couvrant plusieurs secteurs qui se concentrera également sur le renforcement des capacités statistiques. 26. La Mauritanie occupe désormais la 173ème place dans le rapport « Doing Business » de 2014 et perd ainsi 6 places par rapport à 2013. En particulier, le pays affiche un résultat médiocre en matière de résolution des insolvabilités, de création d'entreprises, d'accès au crédit, de paiement des impôts et de commerce transfrontalier. Pour tous ces indicateurs, la Mauritanie se positionne dans le quartile le plus bas de l'indice « Doing Business » de 2014. Cependant, ce classement comprend deux développements positifs. Tout d'abord, la Mauritanie a gagné 24 places en deux ans dans l’Indice de perception de la corruption établi par Transparency International, en passant de la 143ème place en 2011 à la 123ème place en 2012, pour atteindre la 119ème position en 2013. En 2013, un guichet unique a été créé dans la zone économique spéciale de Nouadhibou. Le Gouvernement s'est également engagé dans des projets ambitieux relatifs à la réforme du développement du secteur privé, notamment un « plan d’action Doing Business », un « Programme pour la promotion de l'investissement », une modernisation du « code de commerce » pour s'aligner sur les normes internationales et une évaluation de la performance des douanes. 16 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 27. Dans l’ensemble, la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) a été nuancée, mais d'importantes lacunes persistent, notamment en ce qui concerne les OMD relatifs à la santé. Le taux brut d’inscription dans les écoles primaires a atteint 100 pour cent, et l'égalité entre les sexes a été atteinte dans les écoles primaires et secondaires. Dans l'ensemble, les OMD concernant l'éducation primaire universelle et l'égalité entre les sexes dans le cycle primaire semblent réalisables. Il y a eu de légères améliorations en matière d'accès aux services de santé, mais la qualité de ces services, en particulier pour les pauvres, ne s'est pas beaucoup améliorée; ainsi, les OMD liés à la santé maternelle et infantile resteront difficiles à atteindre. L’OMD lié à l'accès à l'eau est réalisable, à condition que des efforts plus importants soient entrepris. L'OMD qui a trait à l'extrême pauvreté ne semble toujours pas être sur la bonne voie, mais les résultats de la prochaine enquête auprès des ménages (prévue pour début 2015) nous éclaireront davantage sur ce sujet. Mauritanie : performance des OMDs (indiciel; cible = 100) Cible MDGOMD 7 Amélioration 7 Improved de sources drinking water sources d'eau potable OMD MDG 7 Installations 7 Improved sanitation facilities d'assainissement améliorées OMD 5 Mortalité maternelle MDG 5 Maternal mortality OMD 4 Mortalité des enfants MDG 4 Children under five mortality de moins de cinq ans OMD MDG 3 Parité 3 Gender entre Parity in les sexes tertiary level dans le cycle tertiaire OMD MDG 3 parité 3 Gender entre Parity les sexes in secondary level dans le cycle secondaire OMD MDG 3 parité 3 Gender entre Parity les sexes in primary level dans le cycle primaire OMD MDG 2 Scolarisation 2 Enrolment dans in primary le education cycle primaire OMD MDG 1 below $1au- 1 Population Population (PPP) per day dessous de 1 $ (PPP) par jour OMD Population 1 Population MDG 1 sous- undernourished alimentée - 50 100 150 200 250 300 Tous les chiffres se réfèrent à 2011, à l'exception de: la parité entre les sexes dans l'enseignement primaire (2013), l'inscription dans l'enseignement primaire (2013), la mortalité des enfants (2012), la sous-alimentation (2012) la mortalité maternelle (2010), et la proportion des pauvres (2008). Sources : données provenant des autorités nationales, de l’ONU et calculs des employés de la BM 17 | B a n q u e m o n d i a l e D. Le défi de la croissance inclusive 28. La Mauritanie a réussi à augmenter le revenu par habitant au cours des dernières années, mais devrait promouvoir une croissance plus inclusive et élargir son économie, en particulier dans les secteurs non liés directement aux ressources naturelles. Le boom des rentes provenant des ressources naturelles a soutenu la croissance au cours des dernières années, et a commencé à encourager les investissements dans les grands projets d'infrastructure et de l'énergie. Cependant, la question clé au niveau des politiques pour la Mauritanie est de mettre en place les bases pour une croissance sur le long terme – en transformant sa richesse en ressources naturelles en développement socio-économique durable – étant donné qu'une partie importante du stock de richesses du pays est progressivement et inévitablement érodée. Une abondance de ressources naturelles présente clairement des opportunités et si elle est gérée correctement, celle-ci peut transformer les conditions de vie du pays. En prenant en considération le revenu par habitant, la tendance du pays apparait conforme à la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne, et se situe légèrement au-dessus du seuil de revenu moyen inférieur. En même temps, (voir figure de droite ci-dessous) la répartition des revenus est restée inchangée pendant les deux dernières décennies, avec le dernier quintile qui représente environ 6 pour cent de la distribution. 2500 Répartition du revenu par Revenu par habitant (méthode Atlas, $ US ppp) Mauritanie vs lendances régionales quintile de la population Mauritanie 2000 avant dernier lowest quintile quintile inférieur quintile quintile second-last 1500 third quintile quintile troisième second quintile second quintile top quintilesupérieur quintile 1000 100% 80% 500 60% 40% 0 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 20% Mauritania Mauritanie 0% Lower middle Pays a income revenue moyen inférieur 1987 1993 1996 2000 2004 2008 Low income Pays a faible revenue Afrique Sub-Saharienne Sub-Saharan Africa (developing only) 18 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 29. L'analyse quantitative montre que le stock de la richesse nationale en Mauritanie est en déclin. Un travail d'analyse récent de la Banque mondiale5 montre que le taux d'Epargne Net Ajustée (ENA) sur le RNB est négatif, ce qui indique que la viabilité de la richesse nationale de la Mauritanie est en danger. Au cours des 6 dernières années, le taux d’ENA du pays a été constamment négatif, à l'exception de 2006, où l'épargne intérieure a été stimulée par un boom temporaire du secteur pétrolier. Pour la région de l'Afrique subsaharienne dans son ensemble, les données disponibles sont limitées, mais elles suggèrent que le taux d'épargne net sur le RNB a une tendance positive jusqu'au début des années 2000, pour ensuite s’être inversée, avec un pic négatif en 2006, équivalent à 6 pour cent6. Pour modifier cette tendance, il sera nécessaire d’investir les rentes des ressources naturelles dans du capital produ it et n°3 2 Encadré Box Worldanalytique Travail de la Banque Bank analytical mondiale work on Wealth sur la comptabilisation Accounting de la richesse en Mauritanie in Mauritania La Mauritanie a récemment rejoint les rangs des pays à revenu moyen-inférieur, en grande partie grâce à sa dotation considérable de ressources naturelles. La contribution du secteur des ressources minières au PIB nominal a augmenté de 10 pour cent (au début des années 1990) à plus de 30 pour cent (aujourd'hui), et d'importantes découvertes ne cessent d'être faites. Les exportations de ressources naturelles, stimulées par des prix de matières premières élevés, ont contribué à la récente hausse de la croissance - de près de 5 pour cent par an en moyenne - entre 2003 et 2013. Si elles sont correctement gérées, les ressources naturelles sont susceptibles de stimuler la croissance économique et de jeter les bases pour un développement durable. Cependant, comme dans d'autres pays, les décideurs politiques en Mauritanie sont confrontés à un choix difficile entre la nécessité de répondre aux besoins immédiats de la population et les investissements nécessaires pour un avenir où les ressources non renouvelables seront épuisées. Une récente étude de la Banque mondiale (Mauritanie : la richesse naturelle au service d’un avenir durable, Banque mondiale, 2014) aborde ces questions à : i) quantifier le stock de richesses de la Mauritanie, ainsi que la valeur de chacune de ses composantes — capital naturel, produit et immatériel ; et ii) calculer le taux d’épargne nette ajustée en s’appuyant sur les informations disponibles au niveau nationa l et les méthodes d’analyse de la Banque mondiale. La richesse totale de la Mauritanie est estimée à près de 16 000 dollars par habitant, ce qui se situe quasiment à mi-chemin entre la richesse moyenne par habitant des pays à faible revenu et celle des pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure. Cela dit, il est assez surprenant de constater que la richesse produite représente à peine 12 % environ de la richesse totale, ce qui est largement inférieur au ratio des pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure. En revanche, la richesse naturelle reste considérable, représentant près de la moitié de la richesse totale. Les ressources renouvelables représentent 58 % du patrimoine naturel, dont environ un quart est constitué de ressources halieutiques. C’est une bonne nouvelle pour la Mauritanie, c ar une bonne gestion de ces ressources peut assurer un flux constant de recettes futures et, par conséquent, une croissance durable et solidaire — si des politiques appropriées sont appliquées. Selon les estimations toutefois, le taux d’épargne nette – ratio de l’épargne nette par rapport au revenu intérieur brut – est négatif depuis 2006, ce qui signifie que la richesse du pays s’amenuise. Pour redresser la trajectoire, il faudra investir la rente de ressources dans le capital produit et immatériel, particulièrement l’infrastructure publique et les capacités administratives, et renforcer parallèlement les ressources humaines en augmentant les dépenses d’éducation. Épargne nette ajustée et épargne nationale brute (% du RNB) Décomposition de la richesse par catégories de ressources naturelles en Mauritanie 30.0% 100% 25.0% 90% 20.0% 80% Paturage Pasture 15.0% land 70% Fishing 10.0% Peche 60% 5.0% Oil/Petrole Petrole 0.0% 50% um 1993 1998 2003 2008 2013 40% Gaz Gas Natural -5.0% -10.0% 30% Gold Or -15.0% 20% Iron Fer -20.0% 10% Adjusted EpargneNet Savings/GNI nette ajust./ RNB Epargne Gross nationale brute Savings/GNI 0% Sources : calculs des employés de la BM 5 L’encadré dans la page suivante donne plus de détails sur ce travail. 6 Source : World Development Indicators (WDI), de la Banque mondiale. 19 | B a n q u e m o n d i a l e immatériel, et en particulier en infrastructure publique et capacité administrative, tout en renforçant les ressources humaines par une augmentation des dépenses d'éducation7. 30. La pauvreté touche encore une grande partie de la population de la Mauritanie. En 2004, le seuil national de pauvreté s'élevait à environ 46,5 pour cent, avant de tomber à 42 pour cent en 2008. Cette tendance semble indiquer que la croissance économique dans la période la plus récente a été plus favorable aux pauvres. Les courbes de l'incidence de la croissance (CIC) peuvent être utilisées pour analyser plus en profondeur les effets distributifs de la croissance, en traçant le taux moyen (annuel) de la croissance de la consommation réelle dans une population vis-à-vis de ses percentiles. Au cours de la période 2000-2004, un certain nombre de ménages proches du seuil de pauvreté ont pu se déplacer au- dessus de ce seuil. En même temps, alors que dans la période antérieure les ménages les plus pauvres semblent enregistrer de meilleurs résultats que presque tous les autres groupes (voir figure de gauche ci- dessous), le quintile inférieur des plus pauvres a souffert d'une baisse de la consommation entre 2004 et 2008 (comme le montre le graphique de droite ci-dessous). 31. Le chômage reste très élevé pour les individus de moins de 35 ans, en particulier dans les zones rurales. En 2013, l’Office National de la Statistique (ONS), le Bureau International du Travail (BIT) et le ministère de l'Emploi ont présenté les résultats de la première enquête sur l'emploi en Mauritanie. L'enquête a été menée entre août et décembre 2012 et était destinée à l'ensemble de la population âgée de plus de 10 ans. Elle prenait en compte un échantillon de plus de 9000 personnes (60 pour cent dans les zones rurales, 52 pour cent de femmes et 45 pour cent âgés de moins de 14 ans). Le chômage s’élève à 10,1 pour cent de la population en âge de travailler. Ce chiffre ne comprend que les personnes qui : i) sont dans la tranche de la population active; ii) sont disponibles pour travailler dans les 15 jours suivant l'enquête; et iii) sont effectivement à la recherche d'un emploi. Environ un tiers de ce chiffre est situé dans la capitale. La population en âge de travailler est largement représentée par des personnes âgées de 15 à 35 ans (plus de 60 pour cent du total) et donc le chômage touche les très jeunes. 7 C'est pourquoi la méthode comprend exclusivement les dépenses d'éducation à la place de l'accumulation de capital humain. L'éducation est considérée comme un élément qui affecte le capital humain et qui est capable de l'augmenter, tandis que des soins de santé sont considérés comme un objectif «d'entretien », ou un coût «d'entretien ». À l'exception des soins prématernels et des vaccinations, les dépenses de santé ne sont pas censées augmenter la richesse, mais plutôt maintenir le niveau de richesse actuel. Pour plus de détails sur cette méthodologie, veuillez vous référer à «The Changing Wealth of Nations: Measuring Sustainable Development in the New Millennium », Banque mondiale, 2011 20 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 Le sous-emploi est également omniprésent, et un tiers des jeunes (15-35 ans) sont inactifs, à savoir ils ne travaillent pas et ne vont pas à l'école. Les projets miniers à forte intensité capitalistique qui caractérisent le tissu économique du pays se révèlent incapables d'absorber une population en croissance rapide (environ 2,3 pour cent par an) et relativement peu qualifiée. Une grande partie de la création d'emplois se situe dans le secteur informel et dans les activités à faible valeur ajoutée, qui représentent environ 85 pour cent de la main-d’œuvre totale. La croissance récente de l'investiss ement public (constructions, transports et commerce) devrait absorber une partie des chômeurs. Cependant, ces développements ne seront pas suffisants pour contrebalancer la tendance à la forte saisonnalité qui caractérise la plupart de ces possibilités de travail : un tiers des emplois existants est en fait caractérisé par la précarité (33,3 pour cent). 21 | B a n q u e m o n d i a l e E. La diversification économique et l'efficacité dans l'utilisation des ressources 32. La Mauritanie est un pays à faible niveau de diversification des exportations. Les économies caractérisées par un niveau de diversification peu élevé sont plus sensibles aux chocs des termes de l'échange8. Une forte dépendance des exportations de ressources naturelles comporte un risque majeur risque face à la volatilité des prix, dès que des changements dans la structure de la demande ont lieu. Si un tel mécanisme se produisait, les effets sur une économie comme celle de la Mauritanie seraient immédiats. En effet, la Mauritanie a déjà connu le bon côté de cette exposition, en bénéficiant des effets positifs de l'augmentation du prix du fer et de l'or, durant les 3 dernières années. 33. Le pays a longtemps dépendu des exportations de ressources minérales et de la pêche. Depuis les années 1990, les exportations de la Mauritanie ont été concentrées dans ces deux groupes, qui représentent – en moyenne – plus des quatre cinquièmes du total des exportations de la décennie 1990- 2000. Ces dernières années, il y a des cas isolés de nouveaux secteurs émergents : le pétrole brut enregistre le taux annuel de croissance le plus élevé, principalement en raison de l’essor de 2006. D'autres secteurs émergents sont ceux des métaux, des légumes, des peaux, du transport et de la nourriture. Tous ces secteurs montrent un taux annuel moyen de croissance à deux chiffres, mais à partir de faibles niveaux de base. Malgré le dynamisme de ces nouveaux secteurs (voir figure ci-dessous), les minerais et le bétail9 représentent encore, et de loin, les principaux contributeurs aux exportations mauritaniennes. La spécialisation du pays dans ces deux secteurs est confirmée par un Avantage Comparatif Révélé (ACR) très élevé, en dépit d’une graduelle tendance à la baisse au fil du temps. Avantage Avantage Taux de % du total % du total comparatif comparatif croissance 2002 2012 révélé - 2002 révélé - 2012 annuel Produits (classification HS) 01-05_Bétail 45.43 25.76 22.35 15.04 11.46 06-15_ Légumes 0.09 0.32 0.03 0.11 33.69 16-24_ Produits aliment. 2.7 1.67 0.92 0.58 12.43 25-26_ Minéraux 47.83 63.75 59.45 35.37 21.4 27-27_ Carburants 0 6.01 0 0.32 162.44 28-38_ Chimiques 0.55 0.12 0.06 0.01 1.53 39-40_Plastique et caoutch. 0.05 0.03 0.01 0.01 10.58 41-43_ Cuirs et peau 0.14 0.19 0.16 0.32 21.84 44-49_ Bois 0.31 0.14 0.09 0.06 8.96 50-63_ Textiles & habillem. 1.07 0.08 0.19 0.02 -8.65 64-67_ Chaussures 0.08 0.02 0.09 0.02 0.18 68-71_ Pierre et verre 0.03 0 0.01 0 -0.83 72-83_ Métaux 0.11 1.13 0.02 0.16 48.69 84-85_Machine & Electron 0.77 0.17 0.03 0.01 1.5 86-89_ Transports 0.7 0.52 0.06 0.06 14.44 90-99_ Divers 0.11 0.09 0.01 0.01 15.14 Sources : WITS et calculs des employés de la BM 8 Parmi de nombreuses études, cf. Brenton, Newfarmer et al (2007), La diversification des exportations : une approche de portefeuille de la politique, Université de Yale. 9 Y compris le poisson. 22 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 34. La concentration des exportations – tant en termes de partenaires et de produits – a été plus élevée en 2013 qu’en 2012. Le secteur industriel des minerais (fer, or et cuivre) a représenté environ 77 pour cent du total des exportations en 2013. Remarquablement, le secteur du fer seul a représenté 51 pour cent des exportations totales. Les marchés asiatiques sont en train de devenir une destination clé pour les exportations mauritaniennes, avec la Chine qui représente à elle seule plus de 40 pour cent du total des exportations, et le Japon qui est passé de 5 pour cent en 2008 à environ 9 pour cent en 2012. Alors que la Chine importe principalement du fer mauritanien, le Japon achète principalement des produits de la pêche. 35. La concentration des exportations (à savoir, le manque de diversification) de la Mauritanie peut être évaluée en examinant l'indice de Herfindahl (HH) vis-à-vis des produits et des marchés. Les chiffres ci-dessous présentent l'index HH pour la Mauritanie, calculés en fonction de ses pays partenaires et de ses produits. L’indice HH mauritanien est présenté vis-à-vis des deux pays de comparaison (le Sénégal et le Maroc) pour des périodes sélectionnées. La concentration des produits en Mauritanie montre quelques signes d’amélioration sur le plan de la diversification pendant le milieu des années 2000, avant d'augmenter fortement au cours des dernières années : sans doute en conséquence de la combinaison des prix internationaux des matières premières élevés et du boom de découvertes dans le secteur des ressources naturelles. La concentration de marché a enregistré une évolution similaire, et la Mauritanie semble avoir ralenti ses efforts de diversification, avec l'indice qui est passé de moins de 0,1 au début des années 2000 à plus de 0,25 au cours des dernières années10, en raison d'une augmentation globale de la demande en Europe et surtout à cause d’une demande chinoise en plein essor. Le Sénégal a enregistré également une augmentation de la concentration sur les deux fronts, alors que le Maroc a réussi à améliorer la diversification de marchés au cours des dernières années. 2012 0.261 2012 0.2704 Mauritania Mauritania 2009 0.2272 2009 0.2325 2006 0.2233 2006 0.0914 2003 0.2047 2003 0.0836 2000 0.2299 2000 0.0981 2012 0.084 2012 0.1862 2009 2009 0.0788 Senegal 0.0675 Senegal 2006 0.0425 2006 0.0948 2003 0.0457 2003 0.0865 2000 0.0476 2000 0.101 2012 0.0227 2012 0.0763 Morocco 2009 Morocco 2009 0.0159 0.1065 2006 0.0138 2006 0.104 2003 0.0133 2003 0.1244 2000 0.017 2000 0.1137 0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2 0.3 HH Product Index HH Market Index Sources : WITS et calculs des employés de la BM 36. Les économies en développement qui sont riches en ressources naturelles et se caractérisent par une haute concentration peuvent toujours parvenir à un développement durable et inclusif, en favorisant l’amélioration de la qualité (dans le cas de la Mauritanie, dans l'élevage et la pêche, par 10 L'indice équivaut à la somme des parts des produits (ou marché) individuels mises au carré sur les exportations totales. Un pays avec un portefeuille d'exportations parfaitement diversifié aura un indice proche de zéro, alors qu'un pays qui exporte un seul produit (ou avec un seul pays partenaire) aura une valeur de 1 (le moins diversifié). 23 | B a n q u e m o n d i a l e exemple), ainsi que les politiques publiques de soutien. Les résultats empiriques suggèrent une forte corrélation positive entre la croissance économique et la diversification, car une plus grande diversification tend à être associée avec une plus grande prévisibilité de la production. Par conséquent, le but de différencier l’ensemble des produits et des pays partenaires reste une question de base, et en particulier dans une perspective de long terme. Dans l'immédiat, au contraire, un pays comme la Mauritanie devrait mettre à profit ses avantages comparatifs existants et viser à produire des produits avec un niveau de qualité plus haut (par exemple, dans le groupe de l'exploitation minière, ainsi que dans le bétail et dans le secteur de la pêche). Alors que de larges perspectives de diversification pourraient être irréalistes, au moins à court terme, pour un pays comme la Mauritanie, la diversification peut se produire dans un secteur donné, comme par exemple celui des minerais; cela aurait le potentiel de réduire le niveau de vulnérabilité du côté budgétaire. Un tel objectif pourrait être particulièrement rapide à réaliser, étant donné que le pays connaît encore ses premiers stades de développement; par conséquent, un rythme rapide de l'augmentation de la productivité peut rapidement relancer la croissance du PIB par habitant. En outre, il est également nécessaire d’adopter des politiques appropriées par rapport aux questions de fiscalité, dépenses sociales et programmes de facilitation des affaires. 37. Une forte concentration commerciale peut donc être gérée en réinvestissant les recettes générées par la vente des ressources naturelles en d'autres formes de capital productif. Cependant, cela nécessite un cadre politique à la fois solide et fondé sur des engagements univoques et bien définis. Il existe plusieurs exemples de pays riches en ressources (à savoir l'Australie, le Canada et le Brésil, entre autres) qui, de manières différentes, ont réussi à bien gérer une grande richesse concentrée dans le secteur naturel. À cet égard, il convient de souligner que le ministère des Affaires économiques et du développement (MAED) de la Mauritanie s’est récemment enga gé (entre 2013 et 2014) à respecter le modèle de croissance verte inclusive, avec pour objectif de rendre la croissance économique plus efficace, plus respectueuse de l'environnement, plus équitable et aussi plus résiliente face aux vulnérabilités. 38. En 2006, la Mauritanie a créé un Fonds National de Revenus des Hydrocarbures (FNRH). En se basant sur cette expérience, la Mauritanie devrait prendre en compte la possibilité de constituer des dispositions similaires pour gérer les importants flux de recettes générées par le secteur minier. À la fin du premier trimestre de 2014, le FNRH comptait plus de 115 millions de dollars américains. Le fonds a été conçu pour jouer principalement un rôle de stabilisation macroéconomique au sein de l'économie nationale. Il comprend toutes les recettes provenant des activités liées – directement ou indirectement – à l'extraction de pétrole brut, et en particulier relatives aux domaines de l'exploration, du développement, de l'exploitation et de la commercialisation. Le fonds comprend également les redevances, les taxes des compagnies pétrolières, et les dividendes de la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH), ainsi que les primes et les revenus des fonds d'investissement. Le fonds a été ouvert au nom de la République de Mauritanie dans les livres d'un compte bancaire dont le siège est aux États-Unis. Un fonds minier pourrait être à la fois : i) un fonds de stabilisation – et comme tel – il viserait à réduire l'impact négatif potentiel de la volatilité des recettes, et ii) un fonds de production, ce qui signifie un fonds qui vise à stocker (une partie de) la richesse actuelle au bénéfice des générations futures. La mise en place d'un tel fonds contribuerait à répondre à un certain nombre de questions très importantes sur les politiques : le fonds aiderait le pays contre le risque de recettes volatiles de manière à assurer la cohérence et la stabilité dans les stratégies de dépenses; il répondrait efficacement au cadre d'excédent de liquidité qui caractérise à présent la Mauritanie; il aurait un effet positif sur la transparence et sur la qualité de la gouvernance, dans la mesure où le fonds exigerait des communications publiques et régulières de données, ainsi que des audits portant sur ses dotations et sur le rendement de ses investissements. 24 | E v o l u t i o n E c o n o m i q u e R é c e n t e d e l a M a u r i t a n i e , 2 0 1 4 F. Conclusions 39. Malgré des améliorations remarquables au niveau des politiques institutionnelles, les principaux défis pour le pays restent relativement inchangés. Afin d'atteindre ses objectifs de réduction de la pauvreté et de la prospérité partagée à long terme, les autorités mauritaniennes doivent veiller à ce que les gains provenant des industries extractives soient utilisés de manière plus efficace, en vue de promouvoir la diversification et l'emploi. Ces efforts devraient inclure (i) des efforts pour promouvoir une extraction efficace des ressources avec pour objectif de maximiser la rente provenant des ressources; (ii) poursuivre la consolidation de la GFP, aussi par le renforcement de l'efficacité des cadres de dépenses à moyen terme, et la rationalisation des procédures de passation des marchés publics; (iii) un régime fiscal approprié pour le secteur des ressources qui permet au Gouvernement de récupérer une portion équitable de la rente des ressources; (iv) des politiques d'investissement bien structurées, qui utilisent les rentes des ressources pour générer des rendements durables sur le long terme; et (v) une attention particulière portée sur la capacité d'absorption de la Mauritanie, compte tenu qu’une importance excessive accordée aux investissements dans le capital physique pourrait se traduire par des investissements improductifs. Les autorités devraient examiner soigneusement la possibilité de conserver au moins une partie des rentes provenant des ressources naturelles dans un fonds souverain, au moins sur le court terme (comme le pays l'a déjà fait avec succès avec le pétrole brut depuis le milieu des années 2000). 40. Sur le moyen terme, continuer à rééquilibrer la composition des dépenses publiques – des dépenses courantes aux dépenses en capital – permettrait d’atténuer les lacunes des infrastructures et de stimuler la croissance aussi dans les secteurs non extractifs. L'analyse budgétaire de la Mauritanie (voir ci-dessus) reflète un changement récent de la politique des dépenses publiques, qui a de plus en plus mis l'accent sur l'investissement et le développement humain (en particulier le développement des infrastructures et les dépenses consacrées à l’enseignement) plutôt que sur les dépenses à la consommation (notamment à travers des subventions alimentaires et énergétiques). Il s'agit d'un signe positif, du moment que les dépenses publiques semblent être réorientées vers la suppression progressive de subventions et vers l’abandon d’une approche réactionnaire aux crises, en faveur de méthodes structurées et systématiques qui sont en mesure de mieux gérer les vulnérabilités externes (par exemple, les crises alimentaires). Les programmes de transferts monétaires conditionnels et l’accroissement des investissements publics dans des domaines essentiels, tels que l'énergie et les infrastructures des transports en sont des exemples. Dans ce contexte, il est essentiel d'améliorer la gestion de l'investissement public, en vue de s'assurer que l’accroissement des dépenses d'investissement de la part du gouvernement soit axé sur les projets qui favorisent véritablement les objectifs publics prioritaires, et en particulier ceux qui concernent le renforcement de la résilience macroéconomique, la productivité et la diversification. Le renforcement des investissements publics en Mauritanie peut être important pour stimuler le développement potentiel du secteur non lié aux ressources, déclenchant ainsi un cercle vertueux de l'augmentation de la marge budgétaire. À cet égard, le fonds de stabilisation/pour les générations futures (voir ci-dessus) devrait être maintenu à un niveau adéquat, mais pas trop élevé pour éviter d’évincer les ressources de l'État pour des projets d'investissement.11 41. Tempérer les inégalités et faire face à la redistribution des richesses sont des défis clés que la Mauritanie peut tout à fait surmonter. La lutte contre les inégalités extrêmes peut être extrêmement importante pour atténuer les tensions sociales, promouvoir la paix, et ainsi stimuler la croissance économique. Le résultat de ce défi dépendra largement de la qualité des politiques publiques : le renforcement des institutions démocratiques; l’adoption d’une transparence élevée sur les objectifs environnementaux, sociaux et fiscaux; la consolidation de l'intégrité et de l’état de droit dans le régime fiscal sont des facteurs essentiels pour réussir à atteindre ce que tout le monde bénéficie de sa part équitable de la croissance. L'égalité est étroitement liée à l’efficacité ainsi qu’à la possibilité pour tous d’avoir des opportunités : (i) structurer un système d'éducation qui soit fonctionnel et efficace, (ii) mettre en place un système de santé de haute qualité, (iii) investir dans le capital physique (routes, énergie, etc), (iv) s'efforcer de veiller à ce que les procédures de sélection au sein du secteur public suivent des voies transparentes toujours fondées sur la méritocratie, et (v) enfin, adopter une culture où la production de données statistiques fiables et le partage d’informations soient au sommet de l'ordre du jour. Tous ces exemples qui précèdent font partie des exemples possibles de politiques qui peuvent aider à la construction de l'égalité. Malgré les réalisations macroéconomiques de la Mauritanie, la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) prévus pour 2015 semblent être hors de portée. Il faut en faire plus, pour réaliser des progrès dans ces domaines, et en particulier dans le pôle de la santé, et celle-ci est une priorité. 11 Des éléments d'appréciation tirés de publications du FMI (cf. Baunsgaard, Villafuerte, Poplawski-Ribeiro, et Richmond; 2012) soulignent que ce type de repères fiscaux, si trop serrés, peuvent ne pas convenir aux pays à revenu faible ou moyen inferieur où l'investissement du gouvernement demeure primordial pour échapper au piège de la pauvreté. 25 | B a n q u e m o n d i a l e ANNEXES : INDICATEURS ECONOMIQUES, 2003–2015 (Sources: GDF & WDI Central, mai 2014) / estimations et projections du FMI et de la BM / plateforme UNdata) Previsions MAURITANIE –Indicateurs économiques sélectionnés 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Av. 2003-13 2014 est. 2015 Indicateurs de la croissance économique Croissance du PIB (% annuel) 5.6 5.2 5.4 11.7 1.9 3.5 -1.2 4.3 4 7 6.7 4.9 6.8 6.4 Croissance du PIB par habitant (% annuel, basé sur UML) 3.0 2.6 5.8 15.5 -1.2 0.7 -3.8 -30.8 -0.1 13.3 4.8 0.9 0.6 3.0 PIB par habitant ($ US) 542.4 618.5 716.9 971.5 1,044.8 1,107.0 860.2 1,017.0 1,154.0 1,106.0 1,270.0 946.2 1,300.0 1340 PIB par habitant, PPA (dollars internationaux courants) 1,663.5 1,758.2 1,925.8 2,300.6 2,343.6 2,327.5 2,240.9 2,321.7 2,399.0 2,560.9 2,781.9 2,238.5 2,792.8 2,885.1 Consommation finale (croissance annuelle réelle,%) 9 0 4 6 8 -5 43 -42 -14 14 2 2 -3 13 Formation brute de capital fixe (% du PIB) 23.6 44.44 62 36.9 0.2 43 -41 25 58.3 25.5 8.6 26.0 -12.3 7.5 Capital fixe brut- public (% PIB) 11.0 8.9 1.3 6.3 5.7 6.9 7.1 4.7 19.8 41.3 27.0 12.7 9.7 6.5 Capital fixe brut - privé (% du PIB) 12.6 35.5 60.7 30.6 30.7 43.4 -51 33.0 70.6 22.0 3.8 26.5 -19.3 7.9 Secteur monétaire et Prix Inflation, prix à la consommation (% annuel, fin de l'année) 2.9 16.1 5.8 .. 0.2 3.9 4.9 6.1 5.5 3.4 4.5 5.3 5 5.5 Inflation, prix à la consommation (% annuel, moyenne ann.) 5.3 10.37 12.13 .. 7.25 7.5 2.1 6.3 5.7 4.9 4.1 6.6 4.7 5.2 Taux des bons du Trésor (fin de période) 5.0 6.6 10.6 11.9 11.4 10.7 11 8.5 6.5 3.4 3.8 8.1 4 4 Taux de change nominal ($ LCU / États-Unis, moyenne ann.) 263 .. 266 269 259 242 262 276 280 297 299 271.3 303 318 Fiscal Recettes (en% du PIB non pétrolier, hors dons) 22.6 24.3 22.9 24.4 26.4 22.9 24.1 25.2 26 32.7 32 25.8 31.3 31.7 Dépenses (% du PIB) 34.7 30.8 31.4 32.8 34 32.9 32.1 29.9 30.3 37.6 35.8 32.9 35 34.5 Courant (% du PIB) 24.8 21.9 23.9 25.1 24.8 25.9 24.6 21.6 21.9 25.6 21.9 23.8 21.3 20.6 Capital (% du PIB) 9.6 8.9 6.9 7.1 9.1 7 6.8 6.9 8.1 12 13.9 8.8 13.7 13.9 Solde budgétaire incluant dons (PIB non pétrolier, %) -9.7 -3.9 -6.1 38.82 -1.52 -7 -5.4 -2 -1.5 2.9 -1.1 0.3 0.2 0.4 Solde non pétrolier de base (en% du PIB non pétrolier) -7.39 -1.2 -3.77 -4.03 -1.92 -7.7 -5.3 -2.4 -0.2 0.4 1.2 (2.9) 1.6 3.1 Dette extérieure totale (% du PIB) .. .. .. 89.3 89.2 88.6 105.5 93.2 93 107.9 100 95.8 85.4 85.1 Dont dette publique externe; PPG (% du PIB) .. .. .. 86.9 82.9 80.8 96.1 84.2 82.1 89.2 83.1 85.7 68 68 Comptes extérieurs Croissance des exportations (%, en glissement annuel) 5.52 3.79 3.98 232.69 2.18 25.59 -23.7 52 35.7 -4.9 0.4 30.3 4 1 Croissance des importations (%, en glissement annuel) 4.75 5.18 0 7.31 156.13 19.42 -24.6 34.4 30.9 28.5 -8 23.1 -8.5 23.4 Exportations de marchandises (millions $ US courants) 388.08 407.48 427.86 1,367.00 1,401.83 1,787.65 1364.2 2,073.50 2,776.00 2,641.00 2,651.00 1,571.4 2,757.00 2,786.00 dont les exportat. de minerai de fer (millions $ US courants) 172.29 193.04 217.37 467.4 540.04 823.36 521.6 997 1,470.60 1,131.50 1,358.00 717.5 1,351.00 1,414.00 Importations de marchandises (millions $ US courants) 441.13 441.42 465.92 1,167.00 1,568.75 1,910.91 1,440.90 1,935.30 2,467.00 3,170.00 2,916.00 1,629.5 2,670.00 3,295.00 Services, net (USD courants mln) … … … -327.2 -453 -626.7 -479.2 -548.9 -563 -863 -809 (583.8) -730 -960 Solde du compte courant (US $ mil) … … … -46.73 -484.75 -532.85 -354 -331.7 -260 -1,236.60 -1,080.00 (540.8) -784.00 -1,524.00 Solde du compte courant (% PIB) … … … -1.54 -14.44 -14.9 -11.7 -9.1 -6.3 -32 -25.8 (14.5) -17.6 -32.7 Investissement direct étranger (net; courant USD mil) 102 416 823 105 138 338 -3 126 589 1,381 1,035 459 903 1,276 Dette multilatérale (% de la dette extérieure totale) 56 61 61 44 46 46 60 62 48 47 47 53 45 44 Population, emploi et pauvreté Population, total (millions) 2.9 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.8 3.2 3.8 3.9 Taux de chômage .. 33 .. .. .. 31.2 .. .. .. .. 10.1(*) 32.1 .. .. Ratio de pauvreté au seuil de pauvreté national (% de la pop.) .. 46.7 .. .. .. 42 .. .. .. .. .. 44.4 .. .. Ratio de pauvreté à 1,25 $ US par jour (PPA) (% pop.) .. .. .. .. .. 23.43 .. .. .. .. .. 23.4 .. .. Ratio de pauvreté à 2 dollars par jour (PPA) (% pop.) .. .. .. .. .. 47.69 .. .. .. .. .. 47.7 .. .. Inégalité sur les revenus; Coeff. de Gini .. 41.26 .. .. .. 40.46 .. .. .. .. .. 40.9 .. .. Croissance de la population (% annuel) 2.87 2.82 2.75 2.67 2.6 2.53 2.46 2.4 2.35 2.3 2.3 2.6 2.3 2.2 Espérance de vie (années) 57.13 57.17 57.23 57.33 57.47 57.67 60.9 61 61.2 61.3 61.5 59.1 61.7 61.9 Mémo: PIB (en monnaie locale actuelle, milliards) 338 397 493 715 710 854 794 973 1,162 1,174 1,250 805.5 1,347 1,480 PIB (US $ courants, milliards) 1.3 1.5 1.8 2.7 2.6 3.51 3.03 3.53 4.16 3.95 4.18 2.9 4.44 4.65 Classement Doing Business .. .. .. 146 148 148 157 160 165 159 167 156.3 173 … Indice du développement humain .. .. 0.441 0.45 0.454 0.454 0.461 0.464 0.464 0.467 0.467 0.5 .. .. CPIA (évaluation globale) .. .. 3.2 3.3 3.4 3.3 3.2 3.2 3.2 3.2 3.3 3.3 .. .. Contribution à la croissance (%) 2010 2011 2012 2013 2014 2015 1. Agriculture, élevage et pêche 1.30% -0.80% 1.80% 0.60% 1.90% 1.00% 1.1 Agriculture 0.60% -1.20% 1.20% 1.10% 0.30% 0.40% 1.2 Elevage 0.30% 0.00% -0.20% 0.20% 0.20% 0.30% 1.3 Pêche 0.30% 0.40% 0.90% -0.60% 1.40% 0.30% 2. Industries extractives -0.10% 0.00% -0.20% 1.90% 0.70% 1.10% Fer 0.60% -0.20% 0.20% 1.40% -0.10% 0.30% Cuivre -0.30% 0.10% -0.20% 0.10% 0.70% 0.40% Or 0.10% 0.20% -0.10% 0.40% 0.20% 0.30% Pétrole -0.40% -0.10% -0.20% 0.00% 0.00% 0.00% 3. Secteur manufacturier 0.20% 0.30% 0.40% 0.50% 0.60% 0.70% 4. Bâtiment et travaux publics 0.70% 1.10% 1.10% 0.40% 0.40% 0.30% 5. Transports et télécommunications 0.10% 0.70% 0.90% 0.40% 0.40% 0.50% 6. Commerce de gros et de détail 1.30% 1.20% 1.20% 0.90% 0.90% 0.90% 7. Autres services 0.20% 1.00% 0.80% 1.00% 1.00% 1.10% 8 Administrations publiques 0.10% 0.10% 0.10% 0.20% 0.20% 0.20% PIB au coût des facteurs 3.70% 3.50% 6.10% 6.00% 6.10% 5.80% Taxes sur les produits 0.60% 0.50% 0.90% 0.70% 0.70% 0.70% PIB aux prix du marché 4.30% 4.00% 7.00% 6.70% 6.80% 6.40% Sources : Autorités nationales et calculs de la Banque mondiale (*) Le chiffre de 2013 fait référence à l'enquête Emploi 2013, tandis que les chiffres précédents se réfèrent aux enquêtes auprès des ménages. Des méthodes différentes ont été utilisées pour les deux, donc les chiffres ne devraient pas être directement comparés, pour des raisons méthodologiques. Couverture, Crédits photographiques. Aucune modification n'a été apportée aux photos : train transportant du minerai de fer à travers la partie occidentale du Sahara en Mauritanie par TheMoonIsBlue (Own work) [CC- BY-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0)], via Wikimedia Commons; Stocks de poissons "Moofushi Kandu Fish" par Bruno de Giusti - Own work. Sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 2.5-it via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Moofushi_Kandu_fish.jpg#mediaviewer/File:Moofushi_Kandu_fish.jpg; Chameau du désert par Ulli Public Domain CCO; Pompe pour Irrigation, par Thamizhpparithi Maari (Own work) [CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons