43738 Rapport sur le développement dans le monde 2009 Repenser la géographie économique pages-lim.-US.indd 1 12/01/09 10:15:08 pages-lim.-US.indd 2 12/01/09 10:15:09 Rapport sur le développement dans le monde 2009 Repenser la géographie économique pages-lim.-US.indd 3 12/01/09 10:15:09 © 2009 The International Bank for Reconstruction and Development / The World Bank 1818 H Street NW Washington DC 20433 , États-Unis d'Amérique Téléphone : 202-473-1000 Site web : www.worldbank.org Courriel : feedback@worldbank.org Tous droits réservés. 1 2 3 4 5 12 11 10 09 Cet ouvrage a été réalisé par les services de la Banque internationale pour la reconstruction et le déve- loppement/Banque mondiale et les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale ou des pays que ceux-ci représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l'exactitude des données citées dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent rapport n'impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d'un ter- ritoire quelconque et ne signifient nullement que l'institution reconnaît ou accepte ces frontières. Droits et licences Le contenu de cette publication fait l'objet d'un dépôt légal. La publication ou la transmission d'une partie ou de l'intégralité de la présente publication peut constituer une violation de la loi applicable. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mon- diale encourage la diffusion de ses études et, normalement, accorde sans délai l'autorisation d'en reproduire des passages. Pour obtenir l'autorisation de reproduire ou de réimprimer toute par- tie de cette publication, veuillez adresser votre demande en fournissant tous les renseignements nécessaires, par courrier, au Copyright Clearance Center Inc., 222 Rosewood Drive, Danvers, MA 01923, USA ; téléphone : 978-750-8400 ; télécopie : 978-750-4470 ; site web : www.copyright.com. Pour tout autre renseignement sur les droits et licences, y compris les droits dérivés, envoyez votre demande, par courrier, à l'adresse suivante : Office of the Publisher, The World Bank, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA ; par télécopie, au 202-522-2422 ; ou par courriel à l'adresse : pubrights@worldbank.org. Maquette de couverture et graphiques intérieurs de navigation par ZefyrDesign, info@zefyr.co.uk. Ouvrage originellement publié par la Banque mondiale sous le titre World Development Report 2009 : Reshaping Economic Geography. La traduction française a été réalisée par le Groupe De Boeck, qui est responsable de son exactitude. Dans le cas de contradictions, la version originale en langue anglaise fera foi. Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web: www.deboeck.com Traduction française Groupe De Boeck s.a., 2009 1re édition Éditions De Boeck Université Rue des Minimes 39, B-1000 Bruxelles Imprimé en Belgique Dépôt légal: Bibliothèque Nationale, Paris: février 2009 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2008/0074/140 ISBN 978-2-8041-0111-4 pages-lim.-US.indd 4 12/01/09 10:15:09 Table des matières Avant-propos xii Remerciements xv Abréviations et notes sur les données xvii Géographie en mouvement : Le Rapport en bref : densité, distance et division xix Vue d'ensemble 1 Localisation et prospérité 1 Le monde n'est pas plat 8 Les marchés façonnent le paysage économique 12 Jeter les bases du développement 20 Les manières de parcourir ce Rapport 33 Cadre 34 Termes 34 Structure 39 Géographie en mouvement : Surmonter les distances en Amérique du Nord 44 Partie 1 Une vision du développement en 3 dimensions 47 1 Densité 48 Définition de la densité 49 La concentration économique : plus l'endroit est riche, plus il est dense 56 La convergence entre zones rurales et zones urbaines, et au sein des villes 62 Les différences pour les pays en développement d'aujourd'hui 70 2 Distance 73 Définition de la distance 74 Concentration économique dans les régions dynamiques 82 Divergence, puis convergence entre régions dynamiques et régions retardataires 85 Qu'est-ce qui est différent pour les pays en développement contemporains ? 93 v vi TabLe DeS maTièreS 3 Division 96 Définition de la division 97 Concentration économique 105 La divergence, puis la convergence 109 Géographie, mondialisation et développement 115 Qu'est-ce qui est différent pour les pays en développement d'aujourd'hui ? 120 Géographie en mouvement : Vaincre la division en Europe de l'Ouest 122 Partie 2 Modeler la géographie économique 125 4 Économies d'échelle et agglomération 126 Guide d'introduction aux économies d'agglomération 129 Une sphère nouvelle 132 Un portfolio d'endroits 135 appréhension des forces du marché 140 5 Facteur de mobilité et migration 146 Du mercantilisme à la mondialisation, à l'autarcie et au retour en arrière 147 La mobilité de la main-d'oeuvre : une génération d'analyses 157 Les mesures pratiques de gestion des migrations 168 6 Coûts de transport et spécialisation 170 Ce qui s'est produit : deux siècles d'expérience 173 Coûts de transport et économies d'échelle : deux décennies d'analyses 181 Quoi faire : les politiques de transport dans le monde en développement 185 Les transports : un secteur d'importance croissante 193 Géographie en mouvement : Distance et division en Asie de l'Est 194 Partie 3 Recadrer les débats politiques 197 7 La concentration sans congestion : Politiques pour une urbanisation bénéfique à tous 198 Principes de gestion d'une variété d'endroits 200 Un cadre pour l'intégration 202 Le cadre en application 216 Une stratégie pour une urbanisation d'inclusion 229 8 L'unité et non l'uniformité : Les approches efficaces du développement territorial 230 Les personnes recherchent des opportunités 231 Table des matières vii Les pays recherchent l'unité 234 Cadre stratégique pour l'intégration des régions prospères et pauvres 238 Le cadre en action 245 Éviter la balkanisation : les avantages politiques de l'intégration économique 258 9 Gagnants sans frontières : Intégrer les pays pauvres aux marchés mondiaux 260 L'intégration régionale pour augmenter l'offre, l'intégration mondiale pour augmenter la demande 262 Construire des voisinages intégrés : un cadre de travail 265 Le cadre en action 274 Géographie en mouvement : Densité, distance et division en Afrique subsaharienne 284 Note bibliographique 287 Notes de fin 291 Références 305 Grands indicateurs 331 Tableau a1 Géographie et accès 332 Tableau a2 Urbanisation 335 Tableau a3 Développement territorial 338 Tableau a4 intégration internationale 340 Tableau a5 autres indicateurs 343 Sources et définitions 346 Grands indicateurs du développement dans le monde 349 Sources de données et méthodologie 349 Classification des économies et chiffres récapitulatifs 350 Terminologie et couverture de pays 350 Classification des économies par région et revenus, pour l'année 2009 351 Tableau 1 indicateurs clés de développement 352 Tableau 2 Objectifs du millénaire pour le développement : éradiquer la pauvreté et améliorer les vies 354 Tableau 3 activité économique 356 Tableau 4 Commerce, aide et finance 358 Tableau 5 indicateurs clés pour d'autres économies 360 Notes techniques 361 Index 369 viii TabLe DeS maTièreS Encadrés 1 Trois échelles géographiques : l'échelle locale, l'échelle 4.4 Lorsque les semis et les moissons ont lieu à différents nationale et l'échelle internationale 3 endroits : accroissement de l'interdépendance des villes. 139 2 Les trois dimensions du développement : la densité, la 4.5 Les villes poursuivent leur développement à mesure que les distance et la division 6 coûts de communication chutent 140 3 Le commerce intra-industriel et les biens intermédiaires 20 4.6 Hong Kong (Chine) : les forces du marché ont ouvert la voie 4 Nouveaux éclairages apportés par une génération et le gouvernement a suivi 142 d'analyses 21 4.7 réinvention et renouveau : comment New York est devenue 5 Concentration sans surpopulation dans la Chine une ville formidable 143 occidentale : Chongqing et Chengdu 26 5.1 La mobilité régionale de la main-d'oeuvre a diminué en 0.1 Ce qui ne fait pas l'objet de ce rapport 34 afrique subsaharienne 152 0.2 Les ensembles régionaux utilisés dans ce rapport sur le 5.2 La migration transfrontalière fait l'objet d'un appui dans la développement dans le monde sont plus détaillés que les sous-région du Grand mékong 153 traditionnelles régions de la banque mondiale 36 5.3 De la facilitation à la restriction, à la facilitation (à nouveau) 0.3 Le message de ce rapport n'est pas anti-équité 39 de la mobilité de la main-d'oeuvre en Chine 154 5.4 Les politiques sociales et de l'emploi freinent la migration en 0.4 Des visions neuves de la géographie économique : europe de l'est, ce qui n'est pas bon pour la croissance 160 concentration, convergence et intégration 41 5.5 De Lewis à Lucas : la perspective économique à propos des 1.1 Deux lois et une règle : les constantes empiriques dans la migrations a changé 161 distribution des tailles des villes dans un pays 52 5.6 Les barrières implicites à la mobilité : allocations basées sur 1.2 La gamme de lieux de la république de Corée 53 la sédentarité et les divisions en inde 163 1.3 Le calcul de l'indice d'agglomération 55 5.7 Pourquoi le Sud des États-Unis a pris autant de temps pour 1.4 L'urbanisation de l'afrique reflète son industrialisation 59 rattraper son retard ? 165 1.5 Urbanisation et réduction des disparités entre zones rurales 5.8 Les migrations vers la densité économique : causées par des et urbaines en république islamique d'iran 63 décisions rationnelles ou par l'attrait des villes ? 167 1.6 Les bidonvilles, jadis et de nos jours 68 5.9 Trop tôt pour juger ? L'incidence des émigrants africains sur 1.7 De nombreuses villes de classe mondiale d'aujourd'hui l'afrique 168 étaient parsemées de taudis 69 6.1 Les plus gros au monde : la taille et les obligations sociales 2.1 La définition d'une zone passe-t-elle par la NUTS ? 78 des chemins de fer indiens 175 2.2 Comment les pays développés et en développement 6.2 Le moteur à réaction 177 définissent les régions retardataires : un bref aperçu 79 6.3 La « grosse boîte » 178 2.3 Disparités dangereuses : lorsque les divisions aggravent la 6.4 Le « intervento straordinario » de l'italie : une réaction distance 80 inattendue à la baisse des coûts de transport 184 2.4 Correction des disparités géographiques dans le Japon 6.5 La mobilité alliée à la densité à Hong Kong (Chine) 185 d'après guerre 87 6.6 Les voisinages sont importants, mais les politiques 2.5 L'inefficacité spatiale et la chute de l'Union soviétique 90 d'échanges et de transport le sont aussi 188 3.1 Le voisinage d'un pays est important : intégration régionale 6.7 Pour déboucher les artères de l'amérique latine : les coûts et retombées de la croissance 102 de transport ont dorénavant plus d'importance que les 3.2 Vers un rétrécissement de la frontière entre la bolivie et le tarifs 192 Chili ? 102 7.1 Les messages politiques de ce rapport sont-ils anti-ruraux ? 3.3 Les avantages de la taille 103 Non 200 3.4 États artificiels ? 105 7.2 La réforme agraire pour accélérer l'urbanisation : soutien aux villeins au Danemark 203 3.5 L'accès aux marchés et les revenus par habitant 108 7.3 bombay lutte contre les marchés, et plus de la moitié de la 3.6 L'importance du voisinage : le cône Sud contre l'europe du population de mumbai vit dans les bidonvilles 205 Sud 115 7.4 accroître l'étendue de New York 208 3.7 L'influence de la géographie de « première nature » : est-il 7.5 La promotion de la concentration au Japon de 1860 à possible d'éradiquer le paludisme ? 117 1980 : des politiques spatialement connectives pour Tokyo- 3.8 L'intégration demande du temps et ses bénéfices n'arrivent Yokohama et Osaka-Kobe 209 pas du jour au lendemain. 119 7.6 Les changements climatiques exigent une forme urbaine 4.1 Les économies d'échelle dans un monde presque irréel : différente, et non pas une cadence d'urbanisation plus l'histoire de Dongguan en Chine. 127 faible 211 4.2 Partage, adéquation et apprentissage 129 7.7 accélérée mais séquencée : l'intégration spatiale à Hong 4.3 Les économies d'agglomération en indonésie 132 Kong (Chine) au 20e siècle 213 Table des matières ix 7.8 Singapour : des bidonvilles à la stature mondiale 215 8.6 accès réduit au marché dans le sud pauvre du 7.9 L'attribution de titres fonciers pour une urbanisation mexique 244 durable 219 8.7 en Ouganda, l'éducation primaire universelle a amélioré 7.10 Les marchés fonciers en transition 219 l'accès aux écoles dans les régions du nord 248 7.11 L'intégration des zones rurales et urbaines : le renforcement 8.8 améliorer la progressivité spatiale des transferts des structures institutionnelles des marchés fonciers 220 intergouvernementaux au Nigeria 249 7.12 La modernisation des infrastructures de transport à 8.9 L'exportation par la poste au Pérou : connecter les petits bangkok 223 producteurs aux marchés 251 7.13 Les nouvelles villes : échappées des jungles urbaines ou 8.10 Les zones économiques spéciales génèrent la croissance si cathédrales en plein désert ? 224 elles exploitent les avantages des géographies naturelle et 7.14 L'intégration des zones rurales et urbaines : Pékin, économique 254 Guangzhou et Shanghai 227 9.1 Les messages politiques de ce rapport sont-ils opposés à 7.15 revalorisation et prévention des bidonvilles : quelles l'intégration mondiale ? Non 261 mesures sont efficaces ? 229 9.2 Diversification de la production à travers la coopération 8.1 Les messages de ce rapport, sur le plan de la politique, sont- régionale. 263 ils anti-décentralisation ? Non. 231 9.3 Les accords de partenariat économique (aPe) entre l'Union 8.2 L'intégration allemande : convergence et concentration avec européenne et les pays d'afrique, des Caraïbes et du une main-d'oeuvre mobile 235 Pacifique peuvent être améliorés 265 8.3 Les constitutions appellent à l'unité, non à 9.4 L'intégration en asie centrale 278 l'uniformité 236 9.5 intégrer les petites îles du Pacifique distantes des marchés 8.4 Un instrument par objectif : l'irlande utilise les fonds de mondiaux. 278 l'Ue pour soutenir la convergence internationale 237 9.6 Un contrat avec l'afrique ? Les concessions mutuelles du 8.5 L'imposition contre l'inégalité spatiale ? Le système fédéral plus grand défi de développement au monde 282 d'imposition aux États-Unis 239 Figures G0.1 Le rapport peut être lu par partie ou pour suivre les 1.4 Plus un pays est riche, plus sa masse économique est politiques gouvernementales xxii concentrée 58 1 aux trois échelons géographiques, les profiles de la 1.5 Le rythme d'urbanisation des pays en développement est concentration de l'activité économique sont similaires 9 similaire à celui des premiers pays à s'être développés 58 2 aux trois échelles géographiques, les processus de 1.6 La densité s'intensifie rapidement dans la première phase de convergence des niveaux de vie sont similaires 11 l'urbanisation, avant de ralentir 59 3 Les pays qui se sont engagés plus tardivement dans la voie du 1.7 La part de la population vivant dans les agglomérations développement sont confrontés à un monde différent 13 urbaines augmente avec le niveau de développement (indice 4 Les échanges intra-branches sont importants en amérique d'agglomération, utilisant une échelle géographique de 1 du Nord, en asie de l'est, en europe de l'Ouest et en kilomètre carré) 60 Océanie 19 1.8 La concentration géographique de la population, du produit 5 Un phénomène déjà connu : le rythme de l'urbanisation brut et de la consommation des ménages augmentent observé aujourd'hui a eu des précédents 24 brusquement avec le développement, puis se stabilisent 61 6 Convergence géographique plus rapide des niveaux de vie de 1.9 Les disparités entre zones urbaines et rurales en matière de base en malaisie 27 Pib par habitant ont tendance à être moins importantes dans les pays riches de l'OCDe 63 7 L'asie du Nord-est, l'asie du Sud-est et l'asie du Sud ont 1.10 Les fossés entre zones rurales et urbaines dans la rattrapé les nations développées 30 consommation par habitant se réduisent à mesure que 0.1 Une aide au lecteur pour le parcours de ce rapport 43 l'urbanisation progresse 65 1.1 Les gammes d'endroits évoluent de la dichotomie vers le 1.11 même au niveau sous-national, les disparités entre zones continuum 51 rurales et urbaines diminuent à mesure que la densité 1.2 La distribution relative des tailles des peuplements humains augmente 66 reste stable dans le temps 51 1.12 Les bidonvilles croissent au même rythme que 1.3 L'indice d'agglomération aide à comparer l'urbanisation l'urbanisation... mais diminuent à mesure que la part entre les pays 57 urbaine augmente 66 x TabLe DeS maTièreS 1.13 La vitesse de l'urbanisation n'est pas sans précédents 70 3.9 L'impact de la distance entre le brésil et ses partenaires 1.14 L'augmentation de population des zones urbaines est commerciaux est resté considérable 109 beaucoup plus importante dans les pays en développement 3.10 Les niveaux d'éducation se sont améliorés 110 d'aujourd'hui 71 3.11 L'asie de l'est et l'asie du Sud ont été les seules régions à 2.1 Le secteur manufacturier en indonésie prospère dans les refaire leur retard 110 régions à faible distance économique de la densité 77 3.12 L'espérance de vie a diminué significativement dans de 2.2 La densification de la masse économique accompagne le nombreux pays africains 111 développement depuis des décennies, voire des siècles 83 3.13 L'éducation est devenue plus égale depuis les années 2.3 Les mesures basées sur les comptes nationaux, les enquêtes 1980 111 auprès des ménages et les donnés économiques à l'échelle 3.14 Légère divergence au niveau mondial dans les revenus par géographique confirment la tendance historique d'une habitant, 1950-2006 112 augmentation de la concentration de la masse économique 3.15 Divergence puis convergence en asie de l'est, 1950- accompagnant celle du niveau de développement 84 2006 112 2.4 L'inégalité spatiale a augmenté et est restée élevée avant 3.16 La croissance de l'asie de l'est a connu deux phases de diminuer lentement à mesure que les économies distinctes 113 approchaient un Pib de 10 000 dollars par habitant 86 3.17 en asie de l'Ouest et en europe de l'est, l'intégration et la 2.5 Les disparités sous-nationales de revenus et de salaires ont convergence ont été faibles 114 persisté pendant plus de 70 ans au Canada et en France 86 3.18 Le mexique et d'autres pays LaC ne refont pas leur retard 2.6 Spatial disparities have narrowed slowly in europe since sur les États-Unis 114 World War ii 87 G2.1 L'ascension vers le succès 123 2.7 Les comparaisons contemporaines entre les pays indiquent que les disparités de bien-être entre les régions d'un pays G2.2 Les effets de frontière entre l'Union européenne et les etats- diminuent à mesure que le développement économique Unis restent deux fois supérieurs à ceux des frontières intra- avance 88 Ue 123 2.8 La croissance économique en asie de l'est et en europe de 4.1 La prime urbaine pour la consommation des ménages peut l'est est plus rapide que la croissance mondiale 89 être considérable 141 2.9 en asie du Sud, les disparités de produit brut par habitant 5.1 Les flux internationaux de capitaux ont augmenté depuis les ont augmenté entre les régions dynamiques et les régions années 70 148 retardataires 89 5.2 aujourd'hui, une large part des capitaux prennent la forme 2.10 augmentation constante de l'inégalité entre les produits d'investissements directs 148 bruts provinciaux par habitant en Chine depuis 1990 89 5.3 Les migrants d'asie de l'est, d'amérique latine et du moyen- 2.11 Les disparités entre les régions se sont accrues à mesure Orient et afrique du Nord se rendent principalement vers que les nations d'europe de l'est passaient de l'économie les pays de l'OCDe, tandis qu'en asie du Sud et en afrique planifiée à l'économie de marché 91 subsaharienne, la plupart restent à proximité de leur pays 2.12 en malaisie, la croissance économique s'est accompagnée d'origine 151 de la convergence géographique des niveaux de bien-être 5.4 en amérique latine et dans les Caraïbes, les migrants élémentaire 92 internes sont plus éduqués que les non migrants 156 2.13 Les pays en développement d'aujourd'hui sont face à un 5.5 Les migrants internes sont plus éduqués que les travailleurs monde plus intégré 93 des endroits de destination 157 3.1 Le nombre de frontières internationales a triplé au cours des 5.6 La migration des pays en développement devient plus 50 dernières années 97 qualifiée 158 3.2 Les pays riches tendent à avoir moins de restrictions aux 5.7 mobilité interne de la main-d'oeuvre et croissance frontières 99 économique vont souvent de pair 162 3.3 C'est en afrique, en asie du Sud et en asie de l'Ouest que les 5.8 Les migrants internes sont plus susceptibles de travailler que tarifs douaniers sont les plus élevés 99 les locaux 164 3.4 C'est en afrique, en asie du Sud et en asie centrale que les 6.1 Les échanges intrabranches augmentent pour tous les types restrictions sur le capital sont les plus fortes 100 de biens mais pas dans toutes les régions du monde 171 3.5 Les résidents des pays riches sont soumis à moins 6.2 Les coûts du fret aérien ont diminué moins fortement que d'exigences en matière de visas 101 ceux du fret maritime 179 3.6 À l'échelle mondiale, c'est autour de l'Équateur que la 6.3 Les coûts de communication représentent une fraction de diversité linguistique est la plus forte 104 leur niveau d'il y a 10 ans 180 3.7 L'augmentation de la concentration au niveau mondial est 6.4 La distance est devenue plus dissuasive, au contraire de la suivie d'un tassement 106 division 182 3.8 Seule la part asiatique du Pib mondial a augmenté 6.5 Les échanges intrabranches mondiaux ne sont plus confinés significativement depuis 1980 107 aux pays riches 183 Table des matières xi 6.6 Le transport est responsable d'environ un septième des 8.1 La France a bénéficié d'une concentration croissante de la émissions de CO2 191 production économique et d'une réduction des disparités 7.1 La croissance des villes a été largement surestimée 199 spatiales en termes de revenu disponible 238 7.2 Les dimensions augmentent avec le niveau 8.2 Les standards de vie peuvent varier considérablement entre d'urbanisation 201 les régions dynamiques et retardataires 247 Cartes G0.1 Densité-- pourquoi il est rentable d'être à proximité de 2.5 Les industries d'exportation se concentrent dans les Tokyo xix régions côtières pour réduire la distance avec le marché G0.2 Distance-- pourquoi la mobilité est-elle un must pour les mondial 94 américains xx 3.1 Le Pib mondial se concentre dans quelques régions du G0.3 Division-- ce qui bloque le progrès en afrique ne le bloque monde, 2006 97 pas en europe de l'Ouest xx 3.2 Certaines frontières sont beaucoup plus épaisses que G0.4 Comment les marchés voient le monde xxi d'autres 98 1 Les plus grands problèmes du développement -- à l'échelle 3.3 Quarante-trois pays n'ont pas d'accès direct à la mer 103 locale, nationale et internationale 4 3.4 La diversité linguistique est très forte en afrique 104 2 Les zones de peuplement de taille variée facilitent différentes G2.1 en europe, les divisions se sont progressivement économies d'échelle 14 estompées 122 3 migrer pour réduire la distance par rapport à la densité. 6.1 activité maritime intense dans le Nord, peu de malgré les obstacles, les travailleurs chinois ont migré par débarquements dans le Sud 172 millions 16 6.2 Traverser des frontières ou franchir des murs ? 187 4 migration pour réduire la densité : Les jeunes G3.1 L'asie divisée : conflit au milieu du 19e siècle 195 travailleurs 17 G3.2 L'asie intégrée : échanges commerciaux au 20e siècle 196 5 migration pour réduire la distance à la densité : La 7.1 république de Corée : trois zones à différents stades de migration en inde a été moins massive 17 l'urbanisation 217 6 Les politiques doivent évoluer à mesure que l'urbanisation 7.2 Chine : trois zones à différents stades de l'urbanisation 218 progresse 25 7.3 Décentralisation et économies de localisation à Daegu 221 7 Trois types de pays, des problèmes différents pour le 7.4 Changsha, Zhuzhou et Xiangtan : une infrastructure développement local 28 spatialement connective dans une zone 8 L'accès au marché distingue les régions du monde 31 bidimensionnelle 222 0.1 Trois échelles géographiques ­ la région, le pays et 7.5 Le Transmileño de bogota a contribué à intégrer les l'ensemble régional 35 pauvres 225 G1.1 Le centre géographique de gravité de la population 7.6 Densité économique à Séoul, avec de bonnes connexions américaine s'est déplacé de 1 371 km entre 1790 et 2000 44 vers les autres villes 225 G1.2 Les grandes villes des États-Unis se trouvent dans le nord-est 8.1 Le taux de pauvreté est élevé dans l'intérieur de la partie et sur les deux côtes 45 ouest de la Chine mais à l'est, la plupart des pauvres vivent plus près de la densité économique 232 1.1 Le paysage de la masse économique est accidenté, même dans les petits pays comme la belgique 50 8.2 Le taux de pauvreté est élevé dans les régions du nord-est et amazonienne du brésil mais les pauvres sont concentrés le 1.2 Les disparités géographiques au sein des zones urbaines long de la côte 233 peuvent être importantes 67 8.3 Tant le taux de pauvreté que la masse de la pauvreté sont 2.1 L'accès au marché ne se fait pas en ligne droite 75 élevés dans certains États retardataires de l'inde 234 2.2 Les distances peuvent être longues, y compris dans le monde 8.4 Dans la Fédération de russie, c'est dans l'ouest, plus développé 76 dynamique économiquement et au climat plus doux, que les 2.3 au Vietnam, le taux de pauvreté est plus élevé dans les densités de population sont les plus forte, même si l'héritage régions retardataires de l'intérieur mais c'est dans les régions communiste a laissé des populations dans l'intérieur au côtières dynamiques que la masse de la pauvreté est la plus climat plus froid 242 forte 81 8.5 en république démocratique populaire lao, le taux de 2.4 au Honduras, le taux de pauvreté est élevé dans l'extrême pauvreté est élevé hors de la région de la capitale mais est du pays mais les pauvres sont concentrés dans les deux les pauvres sont éparpillés dans des communautés plus grandes régions métropolitaines 82 reculées 243 xii TabLe DeS maTièreS 8.6 en république arabe d'Égypte, les densités de population 9.4 Construction de l'infrastructure régionale en afrique sont élevées dans les régions retardataires et une australe 277 infrastructure connective est nécessaire pour permettre 9.5 Des villes jumelles pour l'intégration locale 279 l'intégration spatiale 245 9.6 L'afrique de l'Ouest possède le potentiel pour un 9.1 La couverture des réseaux de téléphonie mobile s'est développement industriel basé sur le coton 280 rapidement étendue en afrique 268 G4.1 Les frontières de l'afrique ont été tracées avant la Première 9.2 La densité, la distance et la division se conjuguent pour guerre mondiale 285 déterminer l'accès aux marchés 271 9.3 L'accès potentiel aux principaux marchés mondiaux différencie les régions du monde en développement 272 Tableaux 1 La densité est le facteur le plus important au plan local, 5.1 À la fin du 19e siècle, la majorité des migrants la distance, au plan national et la division, au plan internationaux venaient de l'europe, où la situation était la international 7 plus avantageuse 149 2 L'agglomération, la migration et la spécialisation sont les 5.2 Les mouvements internationaux de main-d'oeuvre les plus forces les plus importantes -- et la terre, le travail et les importants ont lieu entre pays voisins 150 biens intermédiaires sont les marchés de facteurs les plus 5.3 Les taux de mobilité de la main-d'oeuvre varient largement sensibles 22 selon les régions du monde en développement 156 3 instruments et dimensions -- Une règle empirique pour 5.4 La plupart des migrants se déplacent pour des raisons calibrer l'action gouvernementale 23 économiques mais beaucoup sont poussés à partir par la 1.1 La taille des établissements urbains croît avec le mauvaise qualité des services 166 développement 61 5.5 Une politique pragmatique envers les migrations reconnaît 1.2 Les disparités entre zones rurales et urbaines en matière les bénéfices de l'agglomération 169 de salaires, richesse et consommation caractérisent le 6.1 Prix, coûts et marges bénéficiaires sont tous très élevés dans développement au cours des deux derniers siècles 64 les corridors de transport en afrique 187 1.3 Les disparités entre zones urbaines et rurales en 6.2 Les coûts des délais internationaux pour le passage des matière de services élémentaires s'amenuisent avec le frontières sont les plus élevés en asie centrale, en afrique développement 65 centrale, en afrique de l'est et en afrique australe 189 2.1 Les mesures par zones administratives, statistiques et 7.1 Un instrument par dimension : un cadre simple pour les géographiques indiquent toutes que le développement politiques d'urbanisation 216 s'accompagne d'une augmentation de la concentration 7.2 interventions visant à intégrer les urbains pauvres 228 spatiale de l'activité économique 85 8.1 Un instrument par dimension -- un cadre pour les politiques 2.2 L'inégalité spatiale a évolué au cours des différentes phases de développement local, territorial ou régional 246 du développement 86 8.2 L'expérience de l'OCDe a évolué en matière de stimulation 2.3 Les données fournies par les enquêtes auprès des ménages des régions retardataires par des incitations 256 et les données de produit brut sous-national corroborent le 8.3 Une gamme de moyens d'action a été utilisée par les schéma du déclin des disparités spatiales de bien-être avec le gouvernements pour créer une masse économique dans les développement 88 zones retardataires, avec des résultats modestes 257 3.1 La concentration du Pib et de la croissance de la population 8.4 L'évaluation de la performance des politiques d'intégration s'est déplacée entre 1820 et 1998 106 territoriale 259 3.2 Le Pib par habitant a décuplé, 1500­1998 109 9.1 Peu d'accords régionaux autorisent une pleine mobilité de la 4.1 Une douzaine d'économies d'échelle 128 main-d'oeuvre 266 4.2 Les économies d'échelle internes sont faibles dans les 9.2 L'afrique subsaharienne, l'asie du Sud et le moyen Orient industries légères et élevées dans les industries lourdes 130 et l'afrique du Nord sont les ensembles régionaux les plus 4.3 Les économies d'échelle s'amplifient avec la densité et affectés par le manque de fiabilité des infrastructures, et s'atténuent avec la distance 135 l'asie de l'est est la moins affectée 267 4.4 Trente ans d'avancée théorique reconnaissent l'importance 9.3 Les « biens du club » d'une région peuvent être fournis de ces économies d'échelle 136 aisément car une exclusion ne coûtant rien est possible 269 4.5 Les économies d'agglomération varient selon la taille et le 9.4 Un instrument par espace donné offre un cadre simple pour profil des villes et le cycle de vie des industries 137 l'intégration régionale 273 Avant-propos La production se concentre dans les grandes villes, les provinces dynamiques et les pays riches. La moitié de la production mondiale provient de 1,5 % des terres de la planète. Le Caire produit plus de la moitié du Pib de l'Égypte, n'utilisant qu'à peine 0,5 % de son territoire. Trois États du Sud et du Centre du brésil représentent 15 % de la superficie du pays, mais plus de la moitié de la production nationale. et l'amérique du Nord, l'Union européenne et le Japon -- qui compt- ent globalement moins d'un milliard d'habitants --entrent pour les trois quarts de la richesse du monde. mais la concentration économique signe l'exclusion d'une partie des populations. au brésil, en Chine et en inde par exemple, les États à la traîne ont des taux de pauvreté plus de deux fois plus élevés que les États dynamiques. Plus des deux tiers des pauvres du monde en développe- ment sont des villageois. Un milliard d'habitants, qui vivent dans les pays les plus défavorisés et les plus isolés du monde, essentiellement en afrique subsaharienne, en asie du Sud et en asie centrale, subsistent avec moins de 2 % de la richesse du monde. Ces populations géographiquement pénalisées sont confrontées à la dure loi de la réalité, qui veut que le développement n'apporte pas la prospérité économique partout à la fois ; les marchés préfèrent certains espaces géographiques. mais la dispersion plus large de la produc- tion ne favorise pas nécessairement la prospérité. Les pays qui ont une économie prospère encouragent la concentration, mais ils adoptent aussi des politiques qui uniformisent les niveaux de vie de leurs habitants, où qu'ils se trouvent -- en termes de nutrition, d'éducation, de santé et de réseaux d'assainissement. Pour bénéficier des avantages de la concentration économique et de la convergence sociale, il faut des choix d'orientation axés sur l'intégration économique. L'intégration doit commencer avec des institutions qui garantissent l'accès à des ser- vices de base, tels que l'enseignement primaire, les soins de santé primaires, des réseaux d'assainissement appropriés et de l'eau salubre pour chacun. Lorsque l'intégration devient plus difficile, les politiques adaptatives doivent inclure les routes, les voies ferrées, les aéroports, les ports et les systèmes de communication qui facilitent la circulation des biens, des services, des individus et des idées aux plans local et national, comme au plan international. Dans les régions où l'intégration est plus problématique, pour des raisons d'ordre social ou politique, les programmes d'action doivent être aussi d'une portée plus générale, avec des institutions qui unissent, des infrastructures qui facilitent les liaisons et des interventions ciblées comme des programmes d'assainissement des quartiers insalubres ou les systèmes d'incitation qui encour- agent les producteurs à s'implanter dans des régions données. Sur la base de ces principes, le Rapport sur le développement dans le monde 2009, le 31e du genre, recadre les débats sur l'urbanisation, le développement territorial et l'intégration région- ale. il analyse les données d'expérience antérieures des pays développés et en tire des conclusions concrètes pour les politiques d'urbanisation des pays en développement d'aujourd'hui. Pour les pays les plus déshérités d'afrique et d'asie, enclavés ou isolés, pour d'autres raisons, des marchés mondiaux, le rapport examine des approches prometteuses pour favoriser l'intégration région- ale, qui combinent la coopération institutionnelle, les équipements d'infrastructure partagés et des mesures d'incitation particulières. Dans les pays à revenu intermédiaire en expansion, la prospérité générale peut masquer des poches de pauvreté persistantes. Le rapport esquisse à l'intention de ces pays des stratégies pour promouvoir l'intégration économique et aider les pauvres des zones les plus déshéritées du monde. xiii xiv raPPOrT SUr Le DÉVeLOPPemeNT DaNS Le mONDe 2009 J'espère que le rapport Repenser la géographie économique stimulera une réflexion bien nécessaire sur les avantages d'une « croissance équilibrée », qui s'est révélée insaisissable. et, en contribuant à éclairer certains débats importants, il montrera comment placer nos pays dans la trajectoire d'un développement plus durable qui profite à tous. robert b. Zoellick Président Remerciements Ce rapport a été préparé par une équipe dirigée par indermit S. Gill, dont faisaient partie Sou- leymane Coulibaly, Uwe Deichmann, maria emilia Freire, Chorching Goh, andreas Kopp, Somik V. Lall, Claudio e. montenegro, Truman Packard et Hirotsugu Uchida. Homi Kharas, marisela montoliu munoz, andrew Nelson, mark roberts, Sebastian Vollmer et Fang Xu ont contribué de façon importante à l'élaboration du rapport. L'équipe a été secondée par eduardo S.F. alves, maximilian Hirn et Catalina Tejada. Le rédacteur en chef général était bruce ross-Larson. James Collins et son équipe de la Zefyr Design Ltd.(Londres) ont créé la couverture et les graphiques utilisés pour guider les lecteurs du rapport. Les cartes ont été créées par l'Unité de carthographie de la banque mondiale. La mise en page et la production de l'ouvrage ont été coordonnées par le bureau des publications de la banque mondiale, sous la supervision de Stephen mcGroarty, Susan Graham et andres ménèses. Le rapport sur le développement dans le monde 2009 a été produit sous le double patronage de la Vice-Présidence Économie du développement (DeC) et du réseau Développement durable (SDN). Les travaux ont été menés sous la direction conjointe de François bourguignon, alan H. Gelb et Justin Yifu Lin, Premiers Vice-présidents DeC à différents stades de la production et de la diffusion de ce rapport et Katherine Sierra, Vice-Présidente du réseau Développement durable. Jean-Jacques Dethier, Jeffrey Lewis, Claudia Paz Sepulveda, Laszlo Lovei et antonio estache ont aussi formulé des observations très utiles. Les Présidents robert b. Zoellick et Paul D. Wolfowitz de la banque mondiale ont fourni des informations et des conseils, et le Directeur général Graeme Wheeler a été une source d'encouragement irremplaçable pour l'équipe. Deux groupes de conseillers ont fourni des indications très précieuses à tous les stades du rapport. Présidé par l'Économiste en Chef et Premier Vice-Président, l'academic Panel était composé de François bourguignon, Paul Collier, masahisa Fujita, Vernon Henderson, Philippe martin, ravi Kanbur, Lord Nicholas Stern et anthony Venables. Le Policymaker Panel était présidé par le Vice-Président SDN et son équipe était composée de Lobna abdellatif ahmed, Newai Gebreab, Jerzy Kwiecinski, Shantong Li, Katharina mathernova, Charbel Nahas, enrique Peñalosa, Carolina renteria, Kamal Siddiqui, Jorge Wilheim et Natalia Zubarevich. Nombreux sont aussi ceux qui, au sein de la banque mondiale et à l'extérieur, ont apporté une contribution très utile à travers leurs observations et leurs suggestions. L'équipe a tiré le plus grand parti d'un grand nombre de consultations, de réunions et d'ateliers régionaux organisés au niveau local en Côte d'ivoire, en allemagne, en Finlande, en France, en inde, au Japon, en Norvège, russie, en afrique du Sud, en Suède, en Tanzanie, en Turquie et au royaume-Uni. L'équipe tient à remercier tous ceux qui ont participé à ces ateliers et à d'autres réunions, vid- éoconférences et discussions en ligne, qui ont réuni des universitaires, des chercheurs sur les méthodes, des responsables gouvernementaux et des agents d'organisations non gouvernemen- tales, de la société civile et d'organisations du secteur privé. L'équipe exprime aussi tous ses remerciements pour le soutien généreux qu'ont apporté le ministère du développement international de royaume-Uni, le Programme multidonneurs sur le savoir au service du changement (« Programme KCP »), la Norvège, le Fonds japonais pour l'élaboration des politiques et le développement des ressources humaines, l'institut pour l'environnement et la durabilité du Centre commun de recherche de la Commission européenne, le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et la Fondation William and Flora Hewlett. rebecca Sugui a servi d'assistante exécutive principale à l'équipe, Ofelia Valladolid a xv xvi raPPOrT SUr Le DÉVeLOPPemeNT DaNS Le mONDe 2009 servi d'assistante programme et Jason Victor et maria Hazel macadangdang, d'assistants de l'équipe. evangeline Santo Domingo a servi d'assistance de gestion des ressources. Abréviations et notes sur les données aCP afrique, Caraïbes et Pacifique aLeaC-rD accord de libre-échange entre l'amérique centrale et la république dominicaine aLeCe accord de libre-échange centre européen aLeNa accord de libre-échange nord-américain aNaSe association des nations d'asie du Sud-est aPe accords de partenariat économique beLDeS Projet de soutien à l'infrastructure municipale (Turquie) birD banque internationale pour la reconstruction et le développement CaO Communauté de l'afrique orientale Caricom Communauté des Caraïbes CeCa Communauté européenne du charbon et de l'acier Cee Communauté économique européenne CeDeaO Communauté économique des États de l'afrique de l'Ouest CieSiN Consortium pour le réseau international d'information sur les sci- ences de la Terre CiS Classification industrielle standard eaP asie de l'est et Pacifique eCa europe et asie centrale eCTeL autorité des télécommunications des Caraïbes orientaux eNea École nationale d'économie appliquée (Dakar) eNSea École nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée (abidjan) ePU éducation primaire universelle FeU unités équivalentes à quarante pieds GaTS accord général sur le commerce des services GiS système d'information géographique GrUmP Global rural-Urban mapping Project iDa association internationale de développement ieD investissement étranger direct iieD institut international pour l'environnement et le développement (royaume-Uni) iNeGi instituto Nacional de estadística y Geografía iSSea institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée (Yaoundé) iT technologie de l'information KÖYDeS rojet de soutien à l'infrastructure des villages (Turquie) mCCa marché commun centraméricain merCOSUr marché commun du Sud (amérique latine) NePaD Nouveau partenariat pour le développement de l'afrique NSDP Programme national d'amélioration des taudis (inde) NUTS Nomenclature des unités territoriales statistiques OCDe Organisation de coopération et de développement économiques OeCe Organisation européenne de coopération économique xvii Abréviations et notes sur les données xviii Oim Organisation internationale pour les migrations PaFTa Zone panarabe de libre-échange PaS pouvoir d'achat standard Pib produit intérieur brut Prb produit régional brut raSCOm Organisation régionale africaine pour la communication par satellite r&D recherche et développement rSaC réseau du savoir et de l'apprentissage des Caraïbes SaDC Communauté de développement de l'afrique australe Sar région d'asie du Sud SaSeC Coopération économique sous-régionale d'asie du Sud SParTeCa accord régional de commerce et de coopération économique du Pacifique-Sud TeU unités équivalentes à vingt pieds TiC technologies de l'information et de la communication Ue Union européenne Uma Union du maghreb arabe Ume Union monétaire européenne VambaY Valmiki ambedkar awas Yojana WaemU Union économique et monétaire d'afrique de l'Ouest ZeS zone économique spéciale Notes sur les données Les pays inclus dans les groupes régionaux et de revenus dans ce rapport sont listés dans le tableau Classification des économies, à la suite des Grands indicateurs du développement dans le monde. Les classifications par revenus sont basées sur le produit intérieur brut (Pib) par habitant ; les seuils pour la classification par revenus de cette édition peuvent être trouvés dans l'introduction des Grands indicateurs du développement dans le monde. Les moyennes de groupe renseignées dans les figures et tableaux sont des moyennes non pondérées des pays du groupe, sauf indication contraire. L'utilisation du mot pays pour faire référence à des économies n'implique aucun jugement de la banque mondiale sur le statut légal ou autre d'un territoire. Le terme pays en développement recouvre les économies à revenus faibles et intermédiaires et peut donc inclure des économies en transition de la planification centrale, pour des raisons d'ordre pratique. Les termes pays avancés ou pays développés pourraient être utilisés, pour des raisons d'ordre pratique, afin de dénoter les économies à revenus élevés. Geography in Motion xix Géographie en mouvement Le Rapport en bref : densité, distance et division L'expansion des villes, la mobilité des personnes et la spécialisation des produits font partie intégrante du développement. Ces transformations sont particulièrement évidentes en Amérique du Nord, en Europe de l'Ouest et en Asie du Nord-Est. Mais les pays de l'Asie de l'Est et du Sud et de l'Europe de l'Est passent aujourd'hui par des transformations similaires quant à l'ampleur et à la rapidité. Le Rapport sur le développement dans le monde de 2009 : Revoir la géographie économique, conclut que ces transformations demeureront la clé du succès économique dans d'autres parties du monde en développement et qu'il faut les encourager. Voir le développement en 3D de leurs amis. C'est le début de l'hiver dans d'Américains changent d'État tous les ans Ces transformations sont porteuses de certaines régions des États-Unis, de sorte et migrent pour réduire la distance qui prospérité, mais elles ne se produisent ni que les vols sont souvent annulés. Mais les sépare des opportunités économiques. sans risques ni sans sacrifices. Considé- les Américains supportent d'être éloignés L'élément le plus frappant de cette carte, rons les trois localisations les plus prospè- de leurs amis et de leurs parents parce c'est la distance. res du monde : que l'activité économique est concentrée De l'autre côté de l'Atlantique, en dans un petit nombre de régions du pays Europe de l'Ouest, un autre déplacement · La première est Tokyo, la plus grande (voir carte 2). Si vous voulez profiter de massif prend place chaque jour -- ce métropole de la planète avec 35 mil- cette richesse, il vous faut vous rappro- n'est pas un déplacement de personnes, lions d'habitants, le quart de la popula- cher d'elle. C'est pourquoi huit millions mais un déplacement de marchandises. tion du Japon, entassés dans une région qui occupe moins de 4 % du territoire Carte G0.1 Densité-- pourquoi il est rentable d'être à proximité de Tokyo national. Production économique par kilomètre carré au Japon · La deuxième, ce sont les États-Unis, la plus grande économie du monde et peut-être aussi la plus mobile, où 35 Sapporo millions de personnes changent de lieu JAPON de résidence chaque année. · La troisième, c'est l'Europe de l'Ouest, continent doté du réseau de liaisons le plus dense du monde aujourd'hui, et dont les échanges avec le reste du Tokyo monde portent sur 35 % du produit intérieur brut (PIB), dont plus de la moitié avec les pays voisins. Le touriste qui visite Tokyo peut voir Nagoya Osaka des brigades spéciales de pousseurs char- gées de tasser les gens dans les wagons du métro. Des millions de voyageurs acceptent sans protester cette bousculade. Une carte de la densité économique du Japon montre Hiroshima pourquoi. Tokyo produit une fraction très importante de la richesse du Japon -- et pour profiter d'une partie de cette richesse, Kitakyushu les Japonais doivent vivre à proximité de la Fukuoka ville (voir carte 1). Le trait le plus frappant de cette carte, c'est la densité -- la concen- tration de la richesse à Tokyo et Osaka. Aux États-Unis, dans les jours qui pré- cèdent la fête annuelle de Thanksgiving, quelque 35 millions d'Américains cher- Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, et Banque mondiale, Groupe de recherche sur chent à retourner auprès de leur famille et le développement, à partir d'estimations des PIB infranationaux pour 2005. Voir aussi Nordhans (2006). xx RAPPORT SUR LE DÉvELOPPEMEnT DAnS LE MOnDE 2009 Geography in Motion Carte G0.2 Distance-- pourquoi la mobilité est-elle un Les Indiens risquent de perdre la vie, un must pour les Américains bras ou une jambe dans les trains bondés Production économique au kilomètre carré aux États-Unis ÉTATS-UNIS pour pouvoir profiter de la densité économi- que. Malgré la cohue des trajets quotidiens et les promiscuités dans les bidonvilles tels que Portland Seattle Chicago Dharavi, la population de Mumbai a dou- Washington New York blé depuis les années 70. Depuis les années 90, des millions de Chinois se concentrent Denver le long de la côte pour se rapprocher des Boston opportunités économiques. Tout comme Phoenix Dallas- les Américains retournent chez eux pour San Fort Worth Francisco Thanksgiving, plus de 200 millions de Miami Chinois se déplacent pour le nouvel an Los Houston Angeles chinois. En Asie de l'Est, les réseaux de pro- duction régionaux sont bien plus largement Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, et Banque mondiale, Groupe de recherche sur le développement, à partir d'estimations des PIB infranationaux pour 2005. Voir aussi Nordhans (2006). développés que les sites d'Airbus en Europe de l'Ouest. Les pays d'Asie de l'Est n'échan- Un exemple en est donné par Airbus, qui Les pays d'un ensemble régional qui était gent peut-être pas des pièces d'avion, mais fabrique et assemble des pièces détachées divisé il n'y a pas si longtemps commer- des nations autrefois ennemies s'achètent et d'avion en Allemagne, en Grande-Bre- cent avec les ennemis d'hier pour for- se vendent maintenant des pièces détachées tagne, en France, en Espagne et ailleurs. mer une Union européenne encore plus de voitures et d'ordinateurs avec la même D'énormes pans de l'aéronef sont chargés intégrée. À mesure que cette intégration fréquence et la même rapidité. dans des bateaux et des avions étant donné progresse, les divisions économiques s'es- Et quel en est l'avantage ? nous pou- que les centres industriels sont spécia- tompent, de sorte que la spécialisation et vons une fois encore reconnaître les for- lisés dans la fabrication et la production la production de masse deviennent possi- mes de la Chine, de l'Inde et des pays de en masse de pièces détachées différentes. bles (voir carte 3). l'Asie du Sud-Est sur la carte de la géogra- Quelle est la rétribution de ces désa- phie économique du monde (voir carte Carte G0.3 Division-- ce qui bloque le progrès gréments ? Cette carte de la géographie 3). Comparez ces formes avec l'imposant en Afrique ne le bloque pas en Europe de l'Ouest économique, qui redimensionne les pays continent africain, qui apparaît comme Restrictions aux frontières qui entravent en fonction de leur PIB, montre les avan- une étroite péninsule. la circulation des biens, des capitaux, des tages des grosses agglomérations urbaines, Selon le Rapport sur le développement personnes et des idées de la mobilité des agents économiques et dans le monde, si certaines régions sont des pays qui ont un bon réseau de liaisons prospères, c'est parce qu'elles ont favorisé économiques et autres. Les États-Unis, les transformations dans les trois dimen- l'Europe de l'Ouest et le Japon dominent sions de la géographie économique : l'économie mondiale (voir carte 4). Les villes, la migration et les échanges · L'augmentation des densités, ainsi que le ont été les principaux catalyseurs du pro- montre l'expansion des agglomérations grès dans le monde développé au cours urbaines des deux derniers siècles. Cette histoire · Le raccourcissement des distances, à se répète aujourd'hui dans les écono- mesure que les travailleurs et les entre- mies les plus dynamiques du monde en prises migrent pour se rapprocher de la développement. densité · Mumbai n'est pas la plus grande ville · La diminution des divisions, à mesure de la planète, mais c'est la plus densé- que les pays réduisent l'épaisseur de ment peuplée. Et elle continue de se leurs frontières économiques et pren- développer. nent pied sur les marchés mondiaux · La Chine n'est pas la plus grande éco- pour tirer parti des économies d'échelle nomie du monde, mais c'est celle dont et de la spécialisation. la croissance est la plus rapide et il est Les États-Unis et le Japon ont remanié possible qu'elle compte parmi les plus leur géographie économique selon ces prin- mobiles du monde. cipes dans le passé. La Chine entreprend Source : Équipe du Rapport sur le développement dans maintenant de remanier sa géographie. le monde 2009 (voir chapitre 3 pour les détails). · L'Asie du Sud-Est n'a peut-être pas Note : L'épaisseur des lignes de frontières est propor- constitué d'union politique comme Le Rapport suggère que ce sont ces mêmes tionnelle à un indice synthétique représentant, pour l'Europe, mais tout comme l'Union transformations qui aideront les pays en chaque pays, le niveau de restrictions imposées à la circulation des biens, capitaux, personnes et idées européenne elle a des échanges mutuels développement dans d'autres parties du avec l'ensemble des autres pays. avec d'autres partenaires. monde, surtout en Afrique. Géographie en mouvement Geography in Motion xxi Carte G0.4 Comment les marchés voient le monde La taille d'un pays montre la proportion du produit intérieur brut mondial qu'il produit Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir de PIB de 2005 (en dollars EU constants). Note : Le cartogramme a été créé en utilisant la méthode développée par Gastner et Newman (2004). Cette carte montre les pays qui possèdent le plus de richesse lorsque l'on utilise les taux de change des devises pour comparer le PIB. Ceci indique le pouvoir d'achat international ­ ce que vaut l'argent d'une personne lorsqu'il est dépensé dans un autre pays. Une croissance déséquilibrée, un du territoire national, et l'intégration vu sous un autre angle, le rapport exa- développement sans exclusive régionale et la mondialisation. mine les problèmes les plus importants C'est ce que propose ce Rapport sur le déve- que pose la géographie économique, aux Le Rapport est structuré de façon à ce loppement dans le monde, qui est structuré niveaux local, national et international. Au que ceux qui ne s'intéressent qu'à l'un des de façon à faire ressortir ce message (voir plan local, pour des régions comme celles trois débats puissent se contenter de lire la figure 1). de l'État de Lagos, dans la partie méridio- partie qui s'y rapporte. En d'autres termes, nale du nigéria, le problème qui se pose est · La première partie décrit les transfor- le rapport peut être lu verticalement. Les de savoir comment gérer l'urbanisation. mations qui interviennent sur le triple chapitres sur la densité, l'agglomération et Au plan national, le problème qui se pose front de la densité, de la distance et de l'urbanisation devraient intéresser tous les au nigéria est de savoir comment gérer les la division -- en analysant la situation pays -- grands ou petits, à faible revenu ou disparités de ressources et de niveaux de sur chaque front. Il résume les données à revenu intermédiaire. Les chapitres sur vie entre le nord et le sud du pays. Et au d'expérience des quelque cent dernières la distance, la mobilité des facteurs et le plan international, le problème qui se pose années. développement régional devraient intéres- à l'Afrique de l'Ouest et à l'Asie de l'Est · La deuxième partie analyse les déter- ser plus particulièrement les grands pays à est de savoir comment mettre en place minants de ces transformations -- les revenu intermédiaire. Et les chapitres sur une meilleure union économique, qui soit forces du marché actionnées par l'ag- la division, le coût des transports et l'inté- bénéfique à la fois pour les pays enclavés et glomération, la migration et la spécia- gration régionale devraient susciter princi- les pays côtiers, les pays les plus démunis et lisation et les échanges. Il expose les palement l'intérêt des économies de petite les pays les plus prospères. résultats des travaux de recherche sur taille à faible revenu. À mesure que l'échelle géographique les méthodes menés au cours de la der- Quatre coups de projecteurs sur la Géo- passe du local au national puis à l'interna- nière génération. graphie en mouvement examinent les inte- tional, le problème qui se pose aux autorités · La troisième partie du rapport examine ractions entre les forces du marché et les nationales change. Mais le problème fon- les conclusions à tirer des données d'ex- politiques gouvernementales en Amérique damental est le même -- certaines régions périence et de l'analyse présentées dans du nord, en Europe de l'Ouest, en Asie de prospèrent, d'autres pas. Et il est difficile les deux premières parties. Elle four- l'Est et en Afrique subsaharienne. En fai- pour qui que ce soit de l'accepter comme nit un cadre d'analyse commun pour sant ressortir les interactions qui existent un fait inévitable. recentrer trois débats concernant l'ac- entre les trois dimensions, ils établissent Le principal message du Rapport est tion gouvernementale -- sur l'urbanisa- aussi le lien entre les différentes parties du que la croissance économique sera désé- tion, les régions à la traîne à l'intérieur Rapport. quilibrée. Essayer de diffuser l'activité xxii RAPPORT SUR LE DÉvELOPPEMEnT DAnS LE MOnDE 2009 Geography in Motion Figure G0.1 Le Rapport peut être lu par partie DENSITÉ DISTANCE AGGLOMÉRATION DIVISION GEM 1 : AMÉRIQUE DU NORD MIGRATION URBANISATION SPÉCIALISATION GEM 2 : EUROPE DE L'OUEST DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL INTÉGRATION RÉGIONALE GEM 3 : ASIE DE L'EST GEM 4 : AFRIQUE SUBSAHARIENNE Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. économique, c'est la décourager. Mais les Les arguments et les éléments de preuve plus largement partagés. Chongqing, en fruits du développement peuvent néan- présentés dans le Rapport sur le développe- Chine, en est un bon exemple. moins être largement partagés en ce sens ment dans le monde permettent d'établir · Dans les régions où l'urbanisation pro- que ceux qui entrent dans la vie loin des les priorités de l'action gouvernementale gresse, en plus des institutions et l'in- opportunités économiques peuvent profiter aux différents stades de l'urbanisation, frastructure, des interventions ciblées de la concentration croissante de la richesse essentiellement en fournissant les éléments peuvent se révéler nécessaires pour trai- dans un petit nombre de localisations. Pour d'une stratégie d'urbanisation. Dans un ter le problème des bidonvilles. Mais ces profiter à la fois d'une croissance écono- pays, chaque région, chaque zone a une interventions seront sans effet tant que mique inégale et d'un développement qui géographie spécifique. Mais les principes les institutions qui régissent la terre et profite à tous, la solution, c'est l'intégration sont assez universels. les services de base ne sont pas raisonna- économique. · Dans les régions essentiellement rurales, blement efficaces et que l'infrastructure de transports n'est pas en place. Bogotá, L'intégration économique -- les pouvoirs publics doivent être aussi en Colombie en est un bon exemple. locale, nationale et internationale neutres que possible et jeter les bases institutionnelles d'une urbanisation Le Rapport explique clairement ce que Les principes peuvent aussi conduire éventuelle dans certaines régions. La signifie l'intégration économique. C'est à repenser le débat sur le développement qualité des politiques foncières joue un une chose que d'intégrer les régions rura- territorial ou régional. Les outils de la géo- rôle déterminant, de même que les poli- les aux zones urbaines. C'en est une autre graphie permettent d'identifier les régions tiques visant à fournir des services de que d'intégrer les régions à la traîne aux qui sont pauvres -- les régions à la traîne régions dynamiques à l'intérieur du terri- base à l'ensemble des populations. Le -- et celles où vivent la plupart des pau- toire national. Et c'en est une encore que Costa Rica en offre un bon exemple. vres. Dans bien des cas, ce ne sont pas les d'intégrer les pays isolés aux pays dotés · Dans les régions qui connaissent une mêmes, parce que ce sont les pauvres qui d'un dense réseau de relations économi- urbanisation rapide, les pouvoirs ont le plus de raisons de quitter les régions ques et autres. Ces notions d'intégration publics doivent mettre en place non déshéritées. Le Rapport analyse comment économique sont essentielles dans les trois seulement des institutions, mais aussi les pouvoirs publics peuvent adapter leurs débats qui intéressent le développement -- des infrastructures connectives pour politiques pour intégrer les régions au sein l'urbanisation, le développement territorial que les avantages de l'augmentation du territoire national, tout en réduisant la et l'intégration internationale. de la densité économique puissent être pauvreté partout. Géographie en mouvement Geography in Motion xxiii Les régions à la traîne ont un point · Dans un troisième groupe de pays, tels l'Europe de l'Est, l'intégration est rela- commun -- elles sont économiquement que l'Inde, les régions à la traîne sont tivement facile. Des institutions com- éloignées des régions prospères. Mais en densément peuplées -- près de 60 % des munes peuvent les aider à devenir une outre la géographie économique n'est pas pauvres du sous-continent vivent dans extension de ces vastes marchés. la même d'une région à l'autre. des régions déshéritées -- et les Indiens · Pour les pays situés dans des ensembles · Dans certains pays, tels que la Chine, les peuvent avoir des difficultés à migrer régionaux éloignés des marchés mon- régions à la traîne sont peu peuplées. vers les régions prospères telles que la diaux, mais qui disposent de vastes Il n'est pas très logique d'amener des capitale et le Sud . Les différences de marchés intérieurs intéressants pour équipements d'infrastructure jusque langue et de culture peuvent être consi- les investisseurs, le problème est plus dans ces régions -- ni de fournir des dérables dans certains endroits. Dans difficile. Des institutions et une infras- incitations aux entreprises pour qu'elles de tels cas, les institutions et l'infras- tructure régionale solides peuvent les s'y implantent. Mais il est plus logique tructure pourraient être complétées par aider à accéder à ces marchés mon- de fournir des services de base partout, des mesures d'incitation pour encoura- diaux. Citons à titre d'exemple l'Asie même s'il est plus coûteux d'atteindre ger les producteurs à s'implanter dans de l'Est et de plus en plus l'Asie du Sud. ces régions écartées. La priorité, c'est ces régions à la traîne. Mais ces mesu- L'Afrique australe et l'Amérique du Sud d'encourager la mobilité des personnes, res doivent être conçues avec soin pour peuvent aussi s'intégrer au monde en se et les institutions qui permettent aux éviter de neutraliser les effets unifica- dotant d'institutions et d'infrastruc- marchés fonciers de mieux fonction- teurs des institutions communes et de tures régionales pour développer leurs ner et qui apportent la sécurité, des l'infrastructure connective. Une pos- marchés intérieurs et diversifier leur écoles, des rues et des équipements sibilité prometteuse est de fournir des spécialisation. d'assainissement devraient être au cen- incitations à l'agriculture et aux acti- · L'intégration est particulièrement dif- tre de la politique d'intégration. vités connexes dans les États qui sont ficile pour les pays situés dans des · encore essentiellement ruraux. Dans d'autres pays, tels que le Brésil, les ensembles régionaux divisés et distants régions à la traîne sont densément peu- Enfin, les principes définis dans ce Rap- et auxquels fait défaut la densité éco- plées. Mais, comme en Chine, les pau- port éclairent les débats sur la façon dont nomique qu'apporterait une économie vres ont migré par millions du nord-Est la mondialisation fonctionne pour tous locale importante. Ces pays incluent les au Sud-Est du pays. Tous les habitants les pays. La logique appliquée aux niveaux pays du « bottom billion » -- les exclus parlent la même langue, et la mobi- local et national peut être utilisée au niveau du développement que sont l'Afrique lité entre les régions n'est pas difficile. international pour classer les ensembles de l'Est, du Centre et de l'Ouest ; l'Asie Toutefois, les pauvres vivent encore en régionaux du monde en fonction de la centrale ; les Îles du Pacifique. Pour ces grand nombre dans le nord-Est. Il est difficulté que présente l'intégration éco- pays, les trois instruments devront être important de faciliter la mobilité des nomique dans ces ensembles. Le problème utilisés -- les institutions régionales, populations du nord-Est, mais il est commun est la division -- autrement dit qui réduisent l'épaisseur des frontiè- également important de permettre à la l'épaisseur des frontières. Cela étant, la res, l'infrastructure régionale qui éta- région dynamique du Sud-Est d'avoir tâche de l'intégration diffère d'une région blit des liens d'un pays à l'autre, et des accès aux marchés. Dans de tels cas, la à l'autre du monde en développement : mesures d'incitation telles que l'accès mise en place d'institutions et d'infras- préférentiel aux marchés mondiaux, tructures pour relier les deux régions · Pour les pays situés dans des ensembles subordonné éventuellement au ren- côtières entre elles sera nécessaire pour régionaux proches des marchés mon- forcement de la coopération régionale assurer l'intégration économique. diaux, comme l'Amérique centrale et entre tous les pays. Il existe un point commun entre les débats sur l'urbanisation, le développement territorial et la mondialisation. Dans leur forme actuelle, ils font une place excessive au ciblage géographique -- ce qu'il faut faire dans les régions rurales ou les bidonvilles, ce qu'il faut faire dans les États ou provinces en perte de vitesse, ou dans les régions écartées, et ce qu'il faut faire dans les pays les plus défavorisés et enclavés. Le Rapport recadre ces débats d'une façon plus conforme à la réalité de la croissance et du développement. La réalité est que l'interaction entre les régions dynamiques et les régions à la traîne est la clé du développement économique. La réalité est que les interventions spatialement ciblées ne sont qu'un instru- ment mineur, que les gouvernants peuvent utiliser pour aider les régions à sortir de leur apathie. La réalité est que les gouvernants disposent d'instruments bien plus efficaces que les interventions spatialement ciblées pour promouvoir l'intégration. Ils peuvent établir des institutions qui unifient les villages, les villes et les régions et ils peuvent mettre en place des infrastructures qui relient certains centres à d'autres. Le Rapport préconise un rééquilibrage de ces débats sur l'action gouvernementale pour inclure tous les instruments de l'intégration -- les institutions qui unifient, l'infrastructure qui établit des liens et les interventions ciblées. Et il montre comment utiliser les trois dimensions que sont la densité, la distance et la division pour moduler l'application de ces moyens d'action afin de traiter toute la gamme des problèmes de l'intégration, qu'ils soient relativement simples ou de la plus grande complexité. Vue d'ensemble La croissance économique sera inégale, mais les fruits du développement peuvent néanmoins être largement partagés -- tel est le message du Rapport sur le développement dans le monde de cette année. À mesure que les économies passent du niveau de pays à faible revenu à celui de pays à revenu élevé, la production se concentre dans l'espace : les producteurs choisissent de préférence certaines localisations -- telles que les vil- les, les zones côtières ou les pays intégrés dans un riche réseau de relations économiques. Au fur et à mesure que les pays se développent, les plus dynamiques adoptent aussi des politiques qui tendent à uniformiser les niveaux de vie dans l'espace national. L'intégration économique est le moyen qui permet de bénéficier à la fois des avantages immédiats de la concentration de la production et des avantages à long terme de la convergence des niveaux de vie. Si les problèmes de l'intégration économique défient toute solution simple, les principes qui sous-tendent cette évolution n'ont pas besoin d'être complexes. L'articulation de la politique économique doit être calibrée en fonction de la difficulté des problèmes de développement et être déterminée par la géographie économique des lieux. À l'heure actuelle, le débat sur les disparités géographiques du développement commencent et se terminent souvent par l'examen d'interventions ciblées au plan spatial. Le Rapport recadre ce débat pour inclure la totalité des instruments de l'intégration économique -- les institutions, les infrastructures et les incitations. Les efforts d'intégration doivent se fonder sur des institutions spatialement neutres. À mesure que les problèmes posés par la géographie se complexifient, la solution doit englober des infrastructures connectives. Dans les cas où des dissensions sociopolitiques rendent l'intégration des territoires particu- lièrement difficile, la portée de l'action des pouvoirs publics doit être plus large : il faut des institutions qui unissent, des infrastructures qui améliorent les liaisons et des interventions bien ciblées. Localisation et prospérité environ trois fois plus aux États-Unis. Un Nigé- La localisation est le déterminant le plus impor- rian ayant neuf années de scolarité aurait une tant du bien-être d'un individu. Dans les décen- rémunération huit fois plus importante aux nies à venir, une personne née aux États-Unis États-Unis qu'au Nigéria. Cette « prime de loca- gagnera cent fois plus qu'un Zambien et vivra lisation » est importante dans tout le monde en trente années de plus que ce dernier. Derrière développement1. La principale variable explica- ces moyennes nationales, il y a des chiffres tive de votre revenu dans tous les pays du monde encore plus perturbants. À moins que les choses à l'heure actuelle, n'est ni l'étendue de votre ne changent radicalement, un enfant qui a vu le savoir, ni l'étendue de vos relations, c'est l'endroit jour dans un village éloigné de Lusaka, la capi- où vous travaillez. tale zambienne, ne vivra même pas deux fois moins longtemps qu'un bébé né à New York -- et À-coups du développement, cercle pendant cette courte vie, il gagnera à peine 0,01 vertueux et effets d'entraînement dollar à chaque fois que le New yorkais gagnera Ces disparités dans les niveaux de revenu et les deux dollars. Ce dernier gagnera 4,5 millions de niveaux de vie sont imputables à ce qui est une dollars pendant la durée de sa vie, contre moins caractéristique frappante du développement de 10 000 dollars pour le paysan zambien. économique -- l'irrégularité de sa progression Un Bolivien qui a neuf années de scolarité dans l'espace. La prospérité n'apparaît pas par- gagne en moyenne à peu près 460 dollars par tout en même temps, ce qui est certes un peu mois, en dollars qui reflètent le pouvoir d'achat injuste. Et cela est vrai, quelle que soit l'échelle 1 des États-Unis. Mais ce même Bolivien gagnerait géographique considérée : locale, nationale 1 2 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 ou mondiale. Les villes prennent rapidement À l'intérieur des pays, certaines provinces ont de l'avance sur les campagnes. Les niveaux de pris les devants et, au sein des provinces, la vie s'améliorent dans certaines provinces alors prospérité a gagné les grandes agglomérations, qu'ils accusent du retard dans d'autres provin- les villes et les villages à différentes époques. Ce ces. Et certains pays deviennent prospères alors que l'on sait moins, c'est que les régions voisines que d'autres demeurent pauvres. si la densité de provinces, de pays et d'ensembles régionaux économique était reportée sur la carte du monde prospères en ont toujours tiré avantage. La pros- pour refléter sa topographie, quelle que soit la périté engendre de la congestion dans les régions résolution, serait irrégulière et inégale plutôt prospères, ce qui pousse certaines activités à se que linéaire. reprendre ailleurs, mais seulement dans des La localisation est un facteur qui demeure zones qui ont des relations relativement denses important à tous les stades du développement, avec ces régions prospères. Les effets préjudicia- mais son incidence sur le niveau de vie est bles de la pauvreté, de l'instabilité et des conflits moindre pour un pays riche que pour un pays se propagent aussi. Lorsqu'il s'agit de zones pros- pauvre. Les estimations tirées de plus d'une cen- pères, la proximité est une bénédiction ; s'agis- taine d'enquêtes sur les niveaux de vie montrent sant de zones pauvres, c'est une malédiction. que les ménages des zones les plus prospères des Ces trois attributs du développement -- la pays en développement -- tels que le Brésil, la disparité géographique, la causalité circulaire Bulgarie, le Ghana, l'Indonésie, le Maroc et le et les effets de voisinage -- ne retiennent pas sri Lanka -- ont un niveau de consommation toujours l'attention. Il le faudrait pourtant parce supérieur de près de 75 % à celui de ménages qu'ils ont une incidence fondamentale sur les similaires dans les régions à retardà retard de politiques gouvernementales : ces pays. pour des pays développés tels que le · La disparité géographique -- premier Canada, le Japon et les États-Unis, la différence attribut du développement -- implique que est inférieure à 25 %. par contre, lorsqu'un les pays ne peuvent simultanément promou- pays s'enrichit, la localisation devient plus voir la production économique dans toutes importante pour la production économique. les localités. Le Ghana, la pologne et la Nouvelle-Zélande La causalité circulaire -- deuxième attribut -- trois pays de taille moyenne d'une superficie · -- est un facteur d'espoir pour les gouver- de quelque 250 000 kilomètres carrés -- ont un nants soucieux de poursuivre des objectifs revenu national brut par habitant très différent, progressistes. L'augmentation de la concen- qui s'établit respectivement à 600 dollars, 9 000 tration de la production économique est dollars et 27 000 dollars environ. Les 5 % les compatible avec la convergence géogra- plus économiquement denses parlant du pays phique des niveaux de vie. Et les forces du comptent pour à peu près 27 % du produit inté- marché actionnées par l'agglomération, la rieur brut (pIB) au Ghana, 31 % en pologne et migration et la spécialisation peuvent, si elles 39 % en Nouvelle-Zélande. sont conjuguées à des politiques progressis- En d'autres termes, au fur et à mesure que tes, favoriser à la fois la concentration de la les pays se développent, la localisation devient production économique et la convergence moins importante pour les ménages et plus des niveaux de vie. importante pour les entreprises. Le dévelop- pement permet apparemment de profiter des · Les effets de voisinage -- troisième attribut -- avantages économiques d'une concentration constituent le principe de base de l'intégration accrue de la production et de recueillir les avan- économique comme mesure de politique éco- tages sociaux de la convergence des niveaux nomique. La disparité des situations au regard du développement et la causalité circulaire de consommation. Il porte donc en germe les impliquent que les zones qui se sont laissé dis- conditions d'une prospérité encore plus grande, tancer ont plus de mal que les autres à rattra- du fait qu'il enclenche un cercle vertueux. per leur retard. Mais les effets d'entraînement autre fait révélateur : le voisinage a son laissent espérer qu'il est possible de surmonter importance. Une cité prospère laisse rarement sa ce handicap. L'intégration économique est un périphérie dans la pauvreté. La prospérité d'une moyen efficace et on ne peut plus économi- province est tôt ou tard partagée avec les provin- que d'exploiter les avantages immédiats de la ces avoisinantes. Et les pays voisins ne partagent concentration pour pouvoir profiter des avan- pas seulement des frontières politiques, mais tages à long terme de la convergence. aussi des destinées économiques. L'amérique du Nord, l'Europe de l'ouest et l'asie de l'Est sont pour mettre ce principe d'intégration éco- maintenant des ensembles prospères. au sein de nomique en pratique, il faut identifier les méca- ces ensembles, tous les pays ne se sont pas enga- nismes du marché et les politiques publiques gés du même pas dans la voie de la croissance. qui soutiennent le mieux la concentration de la Vue d'ensemble 3 masse économique et la convergence des niveaux géographique -- , les forces du marché qui favo- de vie d'un lieu à l'autre. Ces mécanismes peu- risent l'intégration peuvent être bloquées par des vent être puissants ou faibles selon la géographie obstacles géographiques et politiques encore plus économique. D'autres Rapports sur le développe- importants (voir encadré 1, planche a). ment dans le monde ont étudié ces phénomènes. Localement, la concentration de la produc- Celui-ci confère à la géographie une influence tion qui accompagne le développement des pays plus importante sur l'opportunité économique se manifeste par l'urbanisation. En asie de l'Est en faisant de l'espace et de la localisation, non par exemple, si la tendance actuelle se poursuit, plus de simples courants sous-jacents de la poli- la population urbaine devrait augmenter de quel- tique économique, mais des éléments fonda- que 450 millions d'habitants au cours des deux mentaux de cette politique. prochaines décennies à mesure que les pays de la région se développeront, grossissant de l'équi- Le problème -- à trois échelles valent d'un paris par mois. En asie du sud et en géographiques asie centrale, la population urbaine devrait aug- selon « l'échelle géographique » considérée, les menter de près de 350 millions d'habitants. Et en forces du marché à mobiliser ou à soutenir dif- afrique subsaharienne, si les économies conti- fèrent. À l'échelle la plus petite -- disons une nuent de se développer, la population urbaine région à l'intérieur d'un pays (une province ou pourrait augmenter de 250 millions d'âmes entre un État par exemple) -- où les forces de marché 2005 et 2025. Dans d'autres parties du monde en sont les plus fortes, la géographie pose des problè- développement, les transformations du paysage mes qui sont différents des problèmes posés à une urbain seront aussi importantes. échelle plus importante -- un pays par exemple. Reste à savoir si les concentrations humai- À une échelle géographique encore plus large -- nes se traduiront par une prospérité accrue, disons, un groupe de pays formant un ensemble ou si elles entraîneront un surpeuplement Encadré 1 Trois échelles géographiques : l'échelle locale, l'échelle nationale et l'échelle internationale Examinons les « voisinages » d'abord de l'État dopée par les économies d'agglomération élevée. La migration entre le nord et le sud de Lagos, puis du Nigéria et enfin de l'Afrique et l'exode rural, est plus de trois fois plus n'est pas chose aisée en raison des différen- de l'Ouest (voir la carte de l'encadré). importante. ces religieuses et ethniques. Le partage de la · Lapremièreéchellegéographiqueestlarégion · Ladeuxièmeéchellegéographiqueestlepays. manne pétrolière est source de tensions. au sein d'un pays. L'État de Lagos, situé dans Avec ses 36 États et la région d'Abuja, la La troisième échelle géographique est l'en- la partie sud-ouest du Nigéria, comprend capitale, qui couvrent ensemble 924 000 semble régional. Les voisins ouest-africains du Nigéria incluent le Cameroun, la Côte d'Ivoire, cinq districts : Badagry, Epe, Ikeja, Ikorodu kilomètres carrés, le Nigéria se classe quant la Guinée équatoriale, le Ghana, le Niger, la et Lagos, qui couvrent approximativement à la superficie au 32e rang du monde. La dis- République centrafricaine et le Togo. Cet 3 500 kilomètres carrés. La densité démo- tance qui sépare Lagos de la pointe nord-est ensemble, qui couvre plus de six millions de graphique estimée de l'État -- le plus petit du pays atteint presque 1 500 kilomètres. kilomètres carrés, est divisé par des frontières en superficie, mais l'un des deux États les Les États du sud ont des ports maritimes et qui sont parmi les plus épaisses du monde. plus peuplés de la nation -- est de l'ordre des gisements pétrolifères. Dans la partie de 2 600 habitants par kilomètres carrés. La septentrionale, qui abrita d'anciens empires, Source : Équipe du Rapport sur le développement densité de la zone métropolitaine de Lagos, l'incidence de la pauvreté est maintenant dans le monde 2009. Trois unités géographiques : la région, le pays et l'ensemble régional L'État de Lagos, le Nigéria et l'Afrique de l'Ouest représentent respectivement l'échelle locale, l'échelle nationale et l'échelle internationale La première échelle géographique La deuxième échelle géographique La troisième échelle géographique La région qui ceint l'État de Lagos Le Nigéria L'ensemble régional de l'Afrique de l'Ouest LagosL'ÉTAT DE LAGOS L'ÉTAT DE LAGOS Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 4 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 Carte 1 Les plus grands problèmes du développement -- à l'échelle locale, nationale et internationale a. Un milliard d'individus dans les bidonvilles b. Un milliard d'individus dans les régions reculées c. Un milliard d'individus exclus du développement Population (millions) WDR regions > 250 50­100 100­250 < 25 25­50 Source : Planche a : Nations Unies 2006a ; planche b :équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 sur la base des données de l'enquête sur les ménages ; planche c : Collier 2007. Vue d'ensemble 5 accompagné d'une misère sordide. Un autre pas une nouveauté. Il y a trois siècles, la Chine problème est la divergence des niveaux de vie et l'Inde représentaient approximativement les entre ceux qui profitent le plus de cette concen- deux tiers de la richesse du monde. La différence tration géographique -- pour l'essentiel les par rapport à cette époque tient au fait qu'elles citadins des zones prospères -- et les popula- abritaient alors plus de la moitié de la population tions marginalisées des villages et des bidon- de la planète ; l'Union européenne, le Japon et les villes, dont le nombre est estimé à un milliard États-Unis en abritent moins d'un sixième. environ dans le monde en développement (voir aujourd'hui, la communauté internationale carte 1). Les mesures (inefficaces) prises jusqu'à s'inquiète du taux élevé de pauvreté, d'analpha- présent par les gouvernants ont visé à ralentir bétisme et de mortalité dans certaines parties l'urbanisation. du monde, ce qui contraste avec la prospérité, le À l'échelon national, la croissance économi- degré d'alphabétisation et la longévité des popu- que est inégale aussi, du fait que les localités pro- lations dans d'autres parties. Face à ces problè- ches des marchés importants du pays prospèrent mes, les mesures prises incluent notamment le plus rapidement que les zones plus éloignées. En recours à l'aide au développement et les tentati- Chine, les provinces côtières -- principalement ves faites au niveau multilatéral pour faciliter les les trois zones appelées le Bassin de Bohai, le échanges et les investissements internationaux. delta de la rivière des perles et le delta du fleuve Mais les obstacles qui brident les exportations Yangtsé -- comptaient pour plus de la moitié du agricoles des pays en développement demeurent pIB du pays en 2005, alors qu'elles ne représen- considérables, et l'indifférence à l'égard des tent qu'un cinquième de la superficie nationale. populations lointaines ou différentes réduit les au Brésil, les États du centre-sud (Minas Gérais, apports d'aide à des proportions ridicules. L'aide Rio de Janeiro et são paulo) représentent plus de ne sera qu'un modeste élément de la solution. 52 % du pIB du pays, mais moins de 15 % de sa Même au sein de l'Union européenne, dont superficie. Le Grand Caire produit 50 % du pIB le pIB global atteint quelque 8 mille milliards de la République arabe d'Égypte, mais couvre à d'euros, l'aide annuelle acheminée via les fonds peine 0,5 % de la superficie du pays. structurels et les fonds de cohésion atteindra Les milieux politiques voient en général moins de 50 milliards d'euros entre 2007 et d'un mauvais oeil ce déséquilibre économique. 2013. L'aide étrangère représente moins de 0,5 % Dans la Russie communiste, le Gouvernement du revenu national brut des pays donateurs, et s'est efforcé de réduire le poids de l'ancienne même pas une large fraction du pIB des pays du région industrielle de saint-pétersbourg, du « bottom billion », le milliard d'être humains Centre et du Moyen-oural dans l'économie, exclus du développement, qui représentent 12 % pour le ramener de 65 % à 32 %, en déplaçant de la population de la planète, mais n'atteignent autoritairement la production vers les régions même pas 1 % de son pIB2. orientales du pays. Il a fait passer la part de ces Un milliard d'individus habitant dans les régions dans la production économique de 4 % bidonvilles des cités du monde en développe- en 1925 à 28 % à la fin de l'ère communiste, dont ment, un milliard d'individus vivant dans des la fin a sans doute été précipitée par l'ineffica- zones fragiles à retard, un milliard d'individus cité spatiale que ces efforts ont engendrée. Les résidant dans des pays situés au bas de l'échelle gouvernants du monde en développement étant de la hiérarchie mondiale des nations -- ce sont tellement soucieux de gommer les disparités ces populations aux caractéristiques semblables internes, ils compromettent ce faisant la com- qui posent les problèmes de développement les pétitivité et risquent l'effondrement économi- plus difficiles (voir carte 1, planche c). Bien que que. Les politiques nationales visant à réduire disparates de premier abord, elles partagent les disparités de production et de niveaux de vie un trait fondamental : quelle que soit l'échelle entre les États ou les provinces sont monnaie spatiale considérée, elles sont la manifestation courante -- , mais elles sont généralement inef- la plus visible de l'importance de la géographie ficaces. Ces régions inhospitalières et à à retard économique pour le développement. abritent encore un milliard d'habitants environ Les préoccupations que suscitent ces trois (voir carte 1, planche b). milliards d'habitants dont les destins se res- À l'échelle internationale, la croissance éco- semblent conduisent parfois à conclure que la nomique a concentré la production mondiale croissance économique doit être plus également dans un petit groupe d'ensembles régionaux, avec répartie dans l'espace. Il faut maîtriser l'expan- des différences qui s'en suivent dans les niveaux sion des villes. Il faut réduire sans tarder l'écart de revenu. En 2000, les trois quarts du pIB mon- de richesse entre les ruraux et les citadins. Il faut dial à peu près étaient concentrés en amérique soutenir les régions à retardretard et les provin- du Nord, en Europe de l'ouest et dans les pays ces éloignées des marchés locaux et mondiaux en d'asie du Nord-est. Cette concentration n'est mettant en oeuvre des programmes territoriaux 6 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 Encadré 2 Les trois dimensions du développement : la densité, la distance et la division Ce Rapport utilise trois dimensions géogra- au kilomètre carré) était 35 fois plus forte que est plusieurs fois la distance euclidienne (ligne phiques pour décrire la transformation des celle de l'ensemble du pays en 1990. Compte directe) de 829 kilomètres. économies à mesure qu'elles se développent tenu de la capacité des tanneries implantées Division. Mais le voyage n'est pas terminé. La (partie I) et les conditions à garder à l'esprit lors dans la ville et aux environs, il vaut la peine marchandise doit surmonter la division entraî- de l'élaboration des politiques (partie III). Les d'importer illégalement des animaux sur pied née par le passage d'une monnaie à l'autre et mots sont des métaphores faciles, puisque la -- le facteur de production le plus important les conventions entre le Nigéria et l'Europe. densité, la distance et la division évoquent des -- élevés dans les pays voisins. Mais la ville de Entre décembre 2007 et mars 2008, la monnaie images de la géographie humaine, physique et Kano n'est ni suffisamment grande, ni suffi- nigériane s'est dépréciée par rapport à l'euro, politique. Mais il est possible de les mesurer. En samment riche pour consommer plus qu'une passant de 170 à 180 nairas pour un euro, voici une illustration. modeste proportion de ce qui est produit. Il mais elle s'est appréciée par rapport à la livre En 2003, le cheptel du Nigéria comprenait faut donc exporter la marchandise pour la ven- sterling, passant de 246 nairas en novembre 45 millions de chèvres et chevreaux, 28 mil- dre à des acheteurs disposés à payer un prix 2007 à 235 nairas en mars 2008. Les acheteurs lions de moutons et d'agneaux et 15 millions suffisant pour que la production soit rentable. et les vendeurs de produits en cuir doivent de bovins. Dans une année ordinaire, huit Distance. Les Européens fortunés veulent faire face à ces fluctuations. Ils doivent aussi millions de moutons, sept millions de chèvres des produits en « cuir marocain », dont une compter avec des législations et des régimes et 0,5 million de bovins sont abattus, pour douaniers différents. Au Royaume-Uni, il existe l'essentiel dans cinq États du Nord, dont Kano grande partie vient de Kano. Pour atteindre 30 procédures pour faire exécuter un contrat, en particulier. Plus de la moitié des peaux sont l'Europe, les exportations volumineuses doi- au Nigéria, il y en a 39. Ces divisions multiplient utilisées comme « pomo ». Le reste est vendu vent passer par Lagos, qui, via le chemin de le coût de l'activité économique. Rares sont les à des tanneries. La demande des tanneries fer et la route, se trouve à peu près à un millier cargos qui accostent à Lagos, de sorte qu'il en excède l'offre locale, de sorte que le pays doit de kilomètres de là. Lagos pourrait aussi bien coûte beaucoup plus de faire venir de la mar- importer des animaux du Tchad, du Niger et du être à 4 000 kilomètres. Le train va à Lagos en chandise de Lagos que de ports plus actifs tels Cameroun voisins. Les peaux de chèvres et de passant par Kaduna et Ibadan, mais l'écarte- que Shanghai. Il en coûte moins de 400 dollars moutons sont d'un bon rapport -- en 2001, le ment des voies est étroit et l'entretien laisse à pour acheminer un container de la Chine Nigéria en a produit de 30 à 35 millions, pres- désirer. Le commerce se fait essentiellement jusqu'au Royaume-Uni et plus de 1 000 dollars que toutes exportées en Europe. par la route, qui est bloquée par des barrages si le point de départ du container est le Nigéria. Densité. Considérons la situation du marché routiers et des détrousseurs. Les compagnies La faible densité locale, le coût des distances pour une tannerie qui fabrique du cuir dans la de transport demandent plus 1 200 dollars internes et les divisions internationales sont ville de Kano, au nord du pays. Officiellement, pour un chargement sur camion-remorque de autant d'éléments qui desservent Kano. Les l'État de Kano compte à peu près neuf millions 30 tonnes entre Kano et Lagos. Une fois que divisions religieuses et autres viennent encore d'habitants, ce qui est suffisant pour fournir la la marchandise arrive à Lagos, il faut compter compliquer les choses. main-d'oeuvre qualifiée et l'infrastructure pour avec les droits de port, le coulage et les retards. les tanneries. Du fait de la concentration de la Il faut 26 jours pour embarquer la marchandise Sources : Banque mondiale 2007; Phillips, Taylor, population dans la ville de Kano et aux alen- sur un bateau. Mesurée en termes monétaires, Sanni, et Akoroda, (FAO 2004) ; Gouvernement du tours, la densité économique de la région (PIB la distance économique entre Kano et Lagos Nigéria 2003. de développement qui créent des emplois pour l'autre de l'espace national : la concentration de les habitants de ces régions et provinces. Et il la production et la convergence des niveaux de faut combler le fossé de plus en plus large entre le vie peuvent être concomitantes. monde développé et le monde en développement La première partie du Rapport décrit les par des interventions visant à protéger les entre- transformations géographiques qui condition- prises des pays en développement jusqu'à ce nent le développement. La deuxième partie qu'elles soient prêtes à affronter la concurrence. analyse les facteurs qui provoquent ces transfor- Le Rapport sur le développement dans le mations et identifie les marchés qui favorisent à monde 2009 est porteur d'un message différent : la fois la concentration et la convergence. Enfin, la croissance économique est rarement équili- la troisième partie présente le principe de l'in- brée. Les efforts déployés pour la diffuser pré- tégration économique -- entre les localisations maturément compromettront les progrès. Deux que préfèrent les producteurs et les lieux d'im- siècles de développement économique montrent plantation des populations -- afin de guider que les disparités spatiales de revenu et de pro- les décisions des gouvernants. sur la base de ce duction sont inévitables. La recherche économi- principe, elle recadre les débats sur l'urbanisa- que depuis une génération le confirme : aucune tion, le développement territorial et l'intégration raison valable ne permet de penser que la crois- internationale et elle recommande un recentrage sance économique se diffusera dans l'espace sans des politiques marqué par l'abandon du ciblage à-coups. Les données d'expérience des spécialis- géographique au profit de l'intégration. tes du développement chevronnés montrent que À l'aide d'un ensemble bien calibré d'ins- la production tend à se concentrer dans l'espace. titutions, d'infrastructures et d'interventions, Les pays qui obtiennent les meilleurs résultats les spécialistes du développement peuvent adoptent aussi des politiques visant à obtenir aujourd'hui repenser leur géographie économi- des niveaux de vie plus uniformes d'un bout à que. s'ils s'y prennent bien, ils obtiendront une Vue d'ensemble 7 croissance déséquilibrée et un développement · La distance par rapport à la densité est l'élé- qui profite à tous. ment le plus important de l'échelle géographi- que nationale. La distance entre les zones où Les trois dimensions du développement se concentre l'activité économique et les zones Les transformations géographiques qui condi- à retard est la principale composante à pren- tionnent le développement économique peuvent dre en ligne de compte. Le problème pour les se qualifier en trois dimensions -- la densité, la gouvernants est d'aider les entreprises et les distance et la division. Ces trois mots ne sont travailleurs à réduire la distance qui les sépare pas seulement des métaphores pour les problè- de la densité. Les principaux mécanismes sont mes que doivent traiter les gouvernants et que la mobilité de la main-d'oeuvre et la réduction l'on vient d'exposer à grands traits. Ils corres- du coût des transports grâce aux investisse- pondent étroitement à la notion plus technique ments en infrastructure. Les divisions à l'inté- de « l'accès au marché » (voir encadré 2). Et ils rieur des pays -- marquées par les différences représentent les dimensions de la géographie de langue, de monnaie et de culture -- sont en économique qu'il faut repenser si l'on veut rele- général faibles, encore que de vastes pays tels ver les défis du développement. que l'Inde et le Nigéria puissent être géogra- La connaissance des transformations qui phiquement divisés du fait de la religion, de interviennent sur le triple front de la densité, de l'appartenance ethnique ou de la langue. la distance et de la division permet d'identifier · La division est la composante la plus impor- plus facilement les principaux mécanismes du tante au plan international. Mais la distance marché qui entrent en jeu et les mesures qu'il et la densité entrent aussi en ligne de compte. convient de prendre aux différents échelons -- La production économique est concen- local, national et international (voir tableau 1). trée dans quelques ensembles régionaux du · La densité est l'élément le plus important au monde -- L'amérique du Nord, l'asie du plan local. Les distances sont courtes, et les Nord-est et l'Europe de l'ouest -- qui sont divisions culturelles et politiques sont peu aussi les plus intégrés. D'autres ensembles nombreuses et peu profondes. Le problème sont par contre divisés. si la distance a de pour les gouvernants est d'obtenir le bon l'importance au plan international, pour niveau de densité -- mobiliser les mécan- l'accès aux marchés mondiaux, les divisions ismes du marché pour encourager la con- liées à la perméabilité des frontières et aux centration et promouvoir la convergence des différences des monnaies et réglementations niveaux de vie entre les villages, les villes et les sont un obstacle plus important que la dis- grandes agglomérations urbaines. Mais la dis- tance. La proximité d'une grande économie tance peut être un facteur important puisque dynamique, en particulier dans les régions l'urbanisation rapide entraîne un surpeuple- qui sont éloignées des marchés mondiaux ment et que les divisions au sein des villes peut aider les petits pays. pour les économies peuvent se traduire par l'apparition de bidon- situées dans less ensembles régionaux telles villes et de ghettos. que l'afrique centrale et l'asie centrale qui Tableau 1 La densité est le facteur le plus important au plan local, la distance, au plan national et la division, au plan international Échelle géographique Échelle locale Échelle nationale Échelle internationale Unité Zone Pays Région Exemples Guangdong (178 000 km2) Chine (9,6 millions de km2) Asie de l'Est (15,9 millions de km2) État de Rio de Janeiro (44 000 km2) Brésil (8,5 millions de km2) Amérique du Sud (17,8 millions de km2) État de Lagos (3 600 km2) Nigéria (933 000 km2) Afrique de l'Ouest (6,1 millions de km2) Grand Caire (86 000 km2) Rép. arabe d'Égypte (995 000 km2) Afrique du Nord (6,0 millions de km2) Composante la plus Densité Distance Division importante Des peuplements ruraux et urbains Entre les régions à retard et les Entre les pays régions avaancées Deuxième composante Distance Densité Distance par ordre d'importance En raison du surpeuplement De la population et de la pauvreté Par rapport aux grands marchés mondiaux dans les zones à retard Troisième composante Division Division Densité par ordre d'importance Entre les zones de peuplements formelles Entre les régions d'un même pays Absence d'un pays économiquement fort à et les bidonvilles proximité Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Note : Dans le présent rapport, le terme « zones » se rapporte à des zones économiques ou des unités administratives situées à l'intérieur des pays, telles que les États ou les provinces, et le terme « région » à des groupes de pays constitués sur la base de leur proximité géographique. 8 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 sont loin des marchés mondiaux, l'intégra- et des populations dans les zones avancées tion est particulièrement difficile. permettent mieux de mesurer la concentra- tion économique,. Cette transformation est Mais le problème de base qui se pose dans en général pratiquement achevée lorsque chacune de ces échelles géographiques est le les pays atteignent un revenu de l'ordre de même -- la population est dans un endroit, la 10 000 à 11 000 dollars par habitant, ce qui production, dans un autre. Les localisations est approximativement le seuil retenu pour attirent les entreprises et les individus à des entrer dans la catégorie des pays à revenu rythmes différents, et ce sont ces différences élevé. C'est l'expérience des pays qui ont réussi qui déterminent les disparités géographiques leur développement. Cela signifie que les pays de revenu. Dans les provinces, les pays et le en développement devraient s'attendre à voir monde, le développement se produit par vagues, les disparités de revenu et de production s'ac- laissant dans son sillage un paysage économi- centuer alors que leurs équipements d'infras- que contrasté -- avec la prospérité à certains tructure et leurs institutions n'ont pas encore endroits, et la pauvreté dans d'autres. atteint un développement suffisant. La terre n'est pas plate · C'est au plan international que la concentration Le développement n'est ni uniforme ni linéaire est la plus faible et elle se poursuit plus long- -- quelle que soit l'échelle géographique consi- temps. La production et la richesse continuent dérée. La croissance se manifeste plus tôt dans de se concentrer dans les pays au-delà du certains endroits que dans d'autres. Les différen- point où le revenu atteint 25 000 dollars par ces géographiques observées dans les niveaux de habitant, partie supérieure de la fourchette de vie se creusent avant de converger, rapidement à distribution des revenus internationaux. Les l'échelle locale et plus lentement à mesure que la pays situés dans le même voisinage semblent géographie exerce son influence. Ce sont là des progresser ou stagner ensemble -- c'est une faits stylisés, fondés sur les données d'expérience chance d'être dans un voisinage prospère, une des pays qui ont réussi leur développement. malchance d'être dans un voisinage de pays pauvres. autrement dit, les stratégies de crois- La production économique se concentre sance pour ceux qui s'engagent tardivement À mesure que les pays se développent, on dans la voie du développement ne sont pas les observe un mouvement de concentration des mêmes que celles qui ont réussi aux pays qui peuplements et des activités économiques. Mais se trouvent déjà dans la catégorie des pays à la rapidité de ce mouvement varie en fonction revenu élevé ; pour les pays en développement de l'échelle spatiale -- les forces économiques d'aujourd'hui, l'intégration économique avec n'opèrent pas dans un vide géographique. La le reste du monde -- pays voisins et pays éloi- concentration des peuplements et de la produc- gnés -- est plus essentielle que jamais. tion est plus rapide à l'échelon local et plus lente La concentration locale (dans les villes et les à l'échelon mondial. agglomérations urbaines) se produit rapidement. · La concentration est plus rapide à l'échelon Considérons d'abord l'augmentation de la local. La façon la plus commode de mesurer concentration des populations dans les villes et la concentration à l'échelle locale consiste à les grandes agglomérations. Lorsque que les pays se fonder sur le rythme de l'urbanisation -- se développent, la densité économique de certai- l'augmentation de la densité économique et nes localisations augmente à mesure que les indi- démographique dans les villes et les agglo- vidus viennent s'y fixer en plus grand nombre mérations urbaines. Cette transformation ou emménagent dans les villes et les aggloméra- géographique est largement accomplie lor- tions proches (voir figure 1, planche a). La part sque les pays atteignent un revenu par habi- urbaine de la population augmente rapidement tant de l'ordre de 3 500 dollars, ce qui est à -- passant de quelque 10 % à 50 % -- à mesure peu près le seuil à partir duquel un pays entre que les pays passent de la catégorie des pays à fai- dans la catégorie des pays à revenu intermé- ble revenu à celle des pays à revenu intermédiaire diaire de la tranche supérieure. La rapidité de de la tranche inférieure, soit un revenu d'envi- cette transformation n'est pas différente de ce ron 3 500 dollars par habitant. (Notons qu'il est que l'on a observé dans les pays développés difficile de faire des comparaisons internatio- aujourd'hui lorsqu'ils se sont transformés. nales parce que les pays définissent le caractère Ce que cela signifie, c'est que tous les pays « urbain » de manière différente3) Entre 2000 doivent maîtriser la croissance accélérée des et 2005, la croissance moyenne de la population villes quand elles ont encore un niveau de rev- urbaine était de 3 % par an pour les pays à faible enu faible et des institutions naissantes. revenu, soit plus du double que celle enregistrée · La concentration est plus régulière au niveau dans les pays à revenu intermédiaire et plus de national. Ici, l'accroissement de la productin trois fois plus que la croissance observée dans les Vue d'ensemble 9 pays à revenu élevé. Quelquefois, cela peut déno- Figure 1 Aux trois échelons géographiques, les profiles de la concentration de l'activité ter l'expansion rapide d'une seule ville, comme économique sont similaires Bangkok en thaïlande. a. Lorsque les pays s'engagent dans la voie du développement, les populations se concentrent La part des citadins dans la consomma- dans les villes et les agglomérations urbaines Indice d'agglomération tion totale des ménages augmente elle aussi. 1,0 au Malawi, en Jordanie et au panama -- pays dont les pIB par habitant se situent respective- ment autour de 160, 1 600 et 5 600 dollars -- la 0,8 consommation de la population urbaine repré- sente respectivement 36 %, 63 % 80 % de la consommation globale. 0,6 Ces transformations spatiales sont étroite- ment liées à la transformation sectorielle des pays qui passent du stade agraire au stade industriel 0,4 puis au stade d'une économie de services postin- dustrielle. Les pays à revenu élevé d'aujourd'hui ont connu une poussée semblable de l'urbanisa- 0,2 tion lorsqu'ils se sont industrialisés (voir chapi- tre 1). tout prouve que le passage de l'agriculture 0 à l'industrie est facilité et non bridé par une agri- 0 5 10 15 20 25 30 35 40 culture prospère, qui aide les villes et les agglo- PIB par habitant (milliers de dollars constants 2000, en ppp) mérations à prospérer4. Les gens déménagent b. Au plan national, la production se concentre dans les régions avancées pour améliorer leurs conditions de vie. Mais, Indice de concentration lorsque l'agriculture se porte bien, la migration 10 ne permet pas seulement d'améliorer leur sort, 9 France, 1801­1999 mais aussi celui des villages qu'ils quittent et des 8 villes dans lesquelles ils s'implantent. 7 Espagne, 1850­2000 Japon, 1900­2000 La concentration au niveau national (dans 6 les régions de pointe) se poursuit pendant une 5 Canada, 1890­2006 période de temps plus longue. Ce qui est vrai pour 4 Pays-Bas, 1850­2006 les villes l'est aussi pour les zones à l'intérieur 3 2 des pays, mais l'évolution est plus lente. avec le 1 développement, les populations et la production se concentrent dans certaines parties du pays, 0 2 10 20 30 40 que l'on appelle les « zones avancées ». La densité PIB par habitant (milliers de dollars constants 2000, en ppp) économique augmente dans ces zones, comme c. Au plan international, la richesse se concentre dans certains ensembles régionaux à Marmara en turquie par exemple, tandis que Part en pourcentage du PIB mondial (échelle logarithmique) l'écart des revenus peut être très grand pour les zones économiquement éloignées -- telles que la partie sud-est de l'anatolie à l'est du pays. Cette 20 Pays « issus » Europe de l'Ouest concentration est difficile à quantifier, mais elle de l'Europe de l'Ouest (EU12) (États-Unis ; Canada) semble ralentir ou s'arrêter lorsque les revenus 10 par habitant atteignent 10 000-15 000 dollars Asie du Nord-Est (voir figure 1, planche b). 5 (Japon ; Rep. de Corée ; au départ, la concentration progresse rapi- Taiwan, Chine) dement. La part dans la consommation totale 2 des régions avancées des pays dont le revenu par habitant se situe entre 500 dollars et 7 500 dollars 1 -- tadjikistan, Mongolie, El salvador et argen- 0 5 10 15 20 25 30 tine -- passe de 30 % à 65 %. si l'on compare PIB par habitant (milliers de dollars internationaux 1990) les concentrations du pIB dans les pays d'une Sources : Planche a : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 (voir chapitre 1 pour les superficie analogue -- lla RpD lao, e Ghana, la détails) ; planche b : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 (voir chapitre 2 pour les détails) ; planche c : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 (voir chapitre 3 pour les détails). pologne et la Norvège -- , mais où les niveaux de revenu sont situés entre 600 dollars et 27 000 atteignent des revenus élevés. La concentration dollars, on constate que la concentration aug- dans la zone la plus dynamique de France a qua- mente à mesure que les revenus progressent. druplé entre 1800 et 1960, et les revenus français Ceci n'a rien de nouveau. La production sont passés de 1 000 dollars à 6 000 dollars. À des économies développées d'aujourd'hui s'est un point donné toutefois, les pays continuent de plus en plus concentrée jusqu'à ce qu'elles de s'enrichir, mais la concentration n'augmente 10 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 de l'adduction d'eau potable et de l'assainisse- plus -- cela se produit à peu près lorsque ces pays rejoignent les rangs des pays à revenu élevé. ment persiste jusqu'à ce que les pays passent Il n'y a aucune raison de penser que le processus dans la catégorie des pays à revenu intermé- sera très différent pour les pays qui se dévelop- diaire de la tranche supérieure. Mais les dis- pent aujourd'hui (voir le chapitre 2). parités dans l'offre de ces services au niveau Au niveau international, (dans certains des villes -- disparités qui se manifestent ensembles régionaux du monde et dans les pays avec l'existence des bidonvilles -- demeurent de pointe) la concentration se poursuit pendant même si le niveau d'urbanisation est élevé et le un certain temps. Une concentration simi- revenuparhabitantestceluid'unpaysàrevenu laire de la masse économique s'est produite au intermédiaire de la tranche supérieure. niveau international. aujourd'hui, le quart du · La convergence des salaires et des revenus inter- pIB mondial peut s'inscrire dans une zone de vient en dernier lieu. En fait, on observe une la taille du Cameroun, et la moitié du pIB mon- divergence des salaires et des revenus entre les dial peut s'inscrire dans une zone de la taille régionsàretardetlesrégionsavancéesd'unpays de l'algérie. En 1980, les parts de l'Europe des à mesure qu'il passe du statut de pays à faible 15, de l'amérique du Nord et de l'asie de l'Est revenu à celui de pays à revenu intermédiaire représentaient globalement 70 du pIB mondial, de la tranche inférieure, niveau de revenu par en 2000, le total était de 83 %5. au sein de ces habitant nécessaire pour que la concentration ensembles régionaux, l'activité économique territorialeaugmente.Etladivergencemondiale s'est concentrée surtout dans un petit groupe de dans les niveaux de salaires et de richesse paraît pays dans le temps avant de se diffuser plus lar- se poursuivre pendant une période nettement gement. Les parts de l'allemagne, de la France et plus longue. Les revenus par habitant de l'asie du Royaume-Uni dans le pIB régional de l'Eu- de l'Est ont divergé entre 1950 et 1970, époque rope des 15 avaient atteint environ deux tiers du où le Japon a pris de l'avant. puis la prospérité total en 1940, avant de retomber à la moitié à peu du Japon s'est propagée dans le voisinage, et les près à l'heure actuelle. En asie de l'Est, la part revenus ont convergé à mesure que s'affirmait du Japon dans le pIB régional est passée à 83 % la prospérité des pays de la région qui avaient en 1975, pour être ramenée à 62 % en 2000. opté pour l'intégration internationale. Dans les Il n'y aucune raison de penser que, lorsqu'el- pays de l'asie de l'ouest en revanche, il n'y a les connaîtront la prospérité, les autres parties pas eu de convergence des revenus -- et il n'y a du monde ne passeront pas par le même proces- pas eu d'accélération véritable de la croissance sus -- avec une concentration qui augmentera non plus. dans certains pays, avant de se propager dans les pays voisins (voir chapitre 3). La convergence des niveaux de vie, de même que la concentration de l'activité économique, Les niveaux de vie divergent avant s'effectue plus rapidement à l'échelle géographi- de converger que locale, et c'est au niveau international qu'elle est la plus lente. Mais elle ne se produit que si les À mesure que les revenus augmentent, les pays du voisinage sont prospères. Même dans ces niveaux de vie entre les zones où la masse éco- nomique s'est concentrée et les zones où elle pays, certaines mesures du niveau de vie (telles ne l'a pas fait commencent par diverger, avant que la consommation par habitant, le revenu, ou d'amorcer une phase de convergence. les rémunérations) ne convergent qu'après une longue période de temps, et commencent parfois · La consommation des biens essentiels des même par diverger (voir figure 2). pour d'autres ménages converge plus rapidement. La dif- indicateurs, tels que ceux de l'éducation et de la férence de consommation de biens essentiels santé, la convergence peut être plus rapide. entre les ménages ruraux et urbains diminue Au niveau local, la convergence dans les assez rapidement. Même dans les pays où la niveaux de vie de base se produit rapidement. Les part des citadins est de l'ordre de 50 à 60 %, différences entre les niveaux de consommation ces différences peuvent être modestes. En ce urbains et ruraux se creusent jusqu'à ce que les qui concerne l'incidence de la pauvreté, les pays entrent dans la catégorie des pays à revenu différences régionales persistent davantage, intermédiaire de la tranche supérieure (voir et les différences internationales encore plus. figure 2). Mais elles se réduisent rapidement Mais à mesure que le monde se développe, ensuite, et elles deviennent faibles même avant ces différences s'amenuisent, quelle que soit que le revenu de ces pays n'atteigne un niveau l'échelle géographique considérée. élevé, soit à peu près 10 000 dollars par habitant. · La convergence dans l'accès aux services publics Dans les pays peu urbanisés, l'accès à l'eau et de base s'opère dans un deuxième temps. L'écart à l'assainissement dans les zones urbaines est entre les zones urbaines et rurales dans les supérieur de 25 % à ce qu'il est dans les régions domaines de l'éducation de base, de la santé, rurales. pour les pays où le taux d'urbanisation Vue d'ensemble 11 est de l'ordre de 50 % tels que l'Afrique du Sud, Figure 2 Aux trois échelles géographiques, les processus de convergence des niveaux de vie l'Algérie et la Colombie la disparité est d'environ sont similaires 15 %. Pour des pays tels que le Brésil, le Chili, le a. Au plan local, il y a d'abord divergence, puis convergence des niveaux de vie ruraux et urbains Gabon et la Jordanie, elle est inférieure à 10 %. Ratio de la consommation rurale à la consommation urbaine par habitant La situation est la même à l'intérieur des pays. Dans les provinces prospères et urbanisées, l'écart entre les niveaux de vie ruraux et urbains 3 est moins marqué. Cela est vrai même pour les pays à faible revenu, tels que la Chine, l'Inde et les Philippines. Mais dans les régions fortement urbanisées, l'écart entre les niveaux de vie de 2 base, pour l'assainissement et la scolarisation par exemple, tend à se maintenir. Malgré tous les efforts déployés par les gouvernements par exemple, les bidonvilles continuent de mar- 1 quer les paysages urbains de leur empreinte 0 2 4 6 8 bien après que les pays ont atteint un niveau de PIB par habitant (milliers de dollars 2000) revenu élevé. Dans les pays en développement, il n'est pas rare que les bidonvilles accueillent le b. Au plan national, divergence, puis convergence des revenus des régions avancées et des régions à retard tiers de la population urbaine. Coefficients de variations des salaires ou des revenus régionaux Au plan national, la divergence dans les 0,6 niveaux de vie se manifeste rapidement, mais la convergence est plus lente. Au bas de l'échelle des 0,5 Espagne, Suède, 1920­1961 revenus, les disparités interprovinciales ou inter- 1860­1975 régionales des niveaux de vie de base peuvent être 0,4 peu importantes. Mais elles augmentent rapide- États-Unis, 1840­1960 ment à mesure que les pays se développent. Dans 0,3 un pays à faible revenu comme le Cambodge par Japon, 1955­1983 exemple, l'écart de consommation de ménages 0,2 Empire des Habsbourg, 1756­1910 similaires mise à part la localisation atteint pres- 0,1 que 90 % entre les zones avancées et les zones Royaume-Uni, 1871­1955 à retard. En Argentine, pays à revenu inter- médiaire, il est de 50 % ; mais dans le Canada 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 d'aujourd'hui, il est à peine de 20 %. Dans les PIB par habitant (milliers de dollars internationaux constants Geary-Khamis) pays d'Asie de l'Est et d'Europe de l'Est en crois- sance rapide, l'écart s'est rapidement creusé. c. Au plan international, divergence, puis convergence -- Un petit groupe de pays tels que le Chili font mais seulement dans les régions en expansion exception à la règle. Entre 1960 et 2000, une Coefficient de variation du PIB par habitant convergence géographique s'est manifestée dans 2,0 ce pays alors que son PIB par habitant avait plus 1,9 que doublé pour atteindre approximativement 1,8 10 500 dollars. En Colombie, le ratio du PIB de la zone avancée de Bogotá à celui du départe- 1,7 ment du Chocó à à retard a été ramené de dix à 1,6 trois entre 1950 et 1990. Ce qui est moins excep- 1,5 tionnel, c'est la convergence entre les niveaux 1,4 de pauvreté, de santé de base, de nutrition et d'éducation entre les régions d'un même pays. 1,3 Dans toutes les parties du monde, les pays en 1,2 forte expansion ont rapidement pu traduire le 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 progrès économique en équité spatiale pour ces Année indicateurs de base du niveau de vie. Source : Planche a : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 sur la base de 120 enquêtes sur les ménages couvrant plus de 75 pays ; planche b : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde Au plan international, les revenus continuent 2009 (voir chapitre 2) ; planche c : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 (voir chapitre 3). à diverger pendant un certain temps et la conver- gence est particulièrement lente. Le PIB mondial -- l'Australie, le Canada, les États-Unis et la Nou- par habitant a été pratiquement multiplié par velle-Zélande -- et plus récemment le Japon et dix depuis 1820. L'espérance de vie a doublé. ses voisins ont enregistré une progression énorme Les taux d'alphabétisation sont passés de moins de leur revenu et de leurs niveaux de vie. de 20 % à plus de 80 %. Mais les progrès ont été Pour les revenus, la convergence ne s'est inégaux. L'Europe et les pays qui en sont issus produite que dans les régions du monde où la 12 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 croissance a été particulièrement forte. Le pro- a), et près des deux tiers de ces agglomérations cessus a été inégal au sein de ces pays -- quelques sont situées dans les pays en développement. uns ont pris les devants, ce qui a engendré une Des marchés plus vastes. avec les progrès de divergence dans le voisinage, puis la croissance la technologie des communications et des trans- s'est apparemment propagée aux pays voisins. ports, la notion de marché a pris une échelle Dans d'autres ensembles régionaux tels que planétaire. Rapportée à la production, la part l'asie de l'ouest, il n'y a pas de divergence -- des échanges mondiaux dépasse actuellement piètre consolation puisque ces régions ont pris les 25 %, soit un pourcentage près de cinq fois du retard par rapport à l'Europe et aux pays plus élevé qu'en 1900 (voir figure 3, planche b). qui en sont issus et au Japon. L'importance du L'ouverture aux échanges et aux mouvements voisinage apparaît très graphiquement lorsque de capitaux, qui contribue à la planétarisation l'on compare les pays du cône sud de l'amérique des marchés, a aussi pour effet de creuser plus latine -- argentine, Brésil, Chili et Uruguay -- encore les disparités infranationales de revenus au groupe Espagne, Italie et portugal de l'Europe et d'en allonger la durée dans les pays en déve- méridionale. Entre 1950 et 2006, la convergence loppement d'aujourd'hui. toutes les régions a progressé en Europe méridionale au rythme de d'un pays ne remplissent pas toutes les condi- 1 % par an, contre à peine 0,3 % en amérique tions voulues pour prendre pied sur les marchés du sud. mondiaux, et les zones côtières et denses éco- Contrairement à ce qui s'est passé pour les nomiquement y parviennent plus facilement. revenus, les inégalités mondiales dans les indi- En 2007, le pIB par habitant de la Chine était le cateurs de base du niveau de vie de base, à savoir même que celui de la Grande-Bretagne en 1911. l'espérance de vie et l'éducation, ont diminué shanghai, la ville la plus dynamique de la Chine, depuis 1930. Les progrès dans ces domaines se a un pIB par habitant égal à celui de Grande- sont accélérés depuis 1960 et ils se sont propagés Bretagne en 1988, tandis que le pIB par habitant dans tous les ensembles régionaux. de Guizhou, moins avancée, est plus proche de celui de la Grande-Bretagne en 1930. La taille de Le monde est différent aujourd'hui, mais la Chine, l'ouverture de la partie côtière de ce le passé fournit des enseignements utiles pays au commerce mondial et la localisation de Dans les pays en développement shanghai sur la côte expliquent cette évolution. d'aujourd'hui, le processus général de concen- Des frontières plus nombreuses. si les mar- tration et de convergence va sans doute se chés s'internationalisent grâce à l'amélioration dérouler de la même façon qu'il l'a fait dans les des transports et des communications, le monde pays qui se sont engagés antérieurement dans s'est fragmenté politiquement. En 1900, il y a la voie du développement. Mais il y a des diffé- avait à peu près 100 frontières internationales rences, qui s'expliquent par des facteurs d'ordre (voir figure 3). aujourd'hui, il y en a plus de technique et politique. 600 du fait que les nations d'asie et d'afrique Des villes plus grandes. Grâce aux progrès de ont obtenu leur indépendance des colonisateurs la médecine et à l'amélioration des transports, européens et que l'Union soviétique et d'autres le monde est plus peuplé et les villes sont bien pays communistes se sont morcelés en entités plus grandes que jadis. Entre 1985 et 2005, la nationales plus petites. Cette fragmentation du population urbaine des pays en développement monde signifie que les marchés intérieurs sont a augmenté de plus de 8,3 millions d'âmes par plus étroits. Mais en même temps les possibilités an, presque trois fois plus que l'augmentation d'accès aux marchés étrangers ont augmenté. En annuelle de trois millions enregistrée par les tout état de cause, la plus grande perméabilité pays à revenu élevé d'aujourd'hui entre 1880 et des frontières aujourd'hui est une très bonne 1900, à l'époque où le niveau de leurs revenus chose pour les producteurs et les travailleurs. était comparable. Mais si l'on exclut la Chine et De ces différences technologiques doit-on l'Inde, l'augmentation annuelle est inférieure à infèrer que le passé ne saurait fournir des ensei- 4,5 millions, soit à peu près 50 % de plus qu'il y a gnements ? Les grandes villes des pays en déve- un siècle. La grande différence, c'est que les plus loppement sont-elles trop grandes, et ces pays grandes villes du monde aujourd'hui sont bien se porteraient-ils mieux si le rythme de l'urba- plus grandes qu'hier. Londres ne comptait que nisation se ralentissait ? Les pays en développe- sept millions d'habitants en 1900 ; aujourd'hui, ment d'aujourd'hui devraient-il se préoccuper la plus grande ville des pays à faible revenu davantage des disparités de production et de (Mumbai) a trois fois plus d'habitants. Il en va revenus que ne le faisaient les pays développés de même pour Mexico, la plus grande ville des lorsqu'ils étaient à un stade comparable du pays à revenu intermédiaire. La taille moyenne développement ? Est-il plus facile pour les pays des cent plus grandes villes du monde a pratique- en développement aujourd'hui de prendre pied ment décuplé depuis 1900 (voir figure 3, planche sur les marchés mondiaux et de compenser les Vue d'ensemble 13 Figure 3 Les pays qui se sont engagés plus C'est en amérique du Nord,en Europe de l'ouest tardivement dans la voie du développement sont et au Japon que les transformations spatiales confrontés à un monde différent autour de ces trois dimensions -- densité, dis- a. Les villes sont plus densément peuplées Population des plus grandes villes du monde, tance et division -- sont les plus visibles. C'est en millions d'habitants aussi grâce à la circulation rapide des personnes 7,0 6,3 et des biens que l'amérique du Nord, l'Europe de 6,0 l'ouest et l'asie du Nord-est entrent aujourd'hui pour approximativement trois-quarts de la pro- 5,0 duction mondiale alors qu'elles ne représentent 4,0 qu'un sixième de la population du monde. 3,0 Ce sont aussi les forces du marché actionnées 2,0 par l'agglomération, la migration et la spécia- 2,0 lisation qui modifient le paysage économique 1,0 0,7 des pays en développement les plus dynamiques 0,2 0 d'aujourd'hui, d'une manière identique quant à 1820 1900 1950 2000 l'ampleur et à la rapidité des transformations. Année L'expansion des villes, la mobilité des personnes b. Les marchés s'internationalisent Part du commerce international dans le PIB mondial (%) et la vigueur des échanges ont été les catalyseurs 30 du progrès dans le monde développé pendant 26 les deux derniers siècles. aujourd'hui, ces forces 25 sous-tendent l'action des régions les plus dyna- 20 miques du monde en développement. 15 12 Le royaume des « économies d'agglomération » 10 6 Un voyage sur la route nationale 321, à l'est de 5 Chengdu, dans la province du sichuan, jusqu'à 1 shenzhen dans la province du Guangdong est un 0 1820 1900 1950 2000 voyage dans le développement économique. Les Année travailleurs migrants qui empruntent ces routes c. Mais le monde s'est fragmenté laissent souvent leur famille derrière eux. Mais Nombre de frontières 700 ils aident aussi les leurs à échapper à la pauvreté et propulsent la Chine dans les rangs des pays à 600 600 revenu intermédiaire. À mesure qu'ils progres- 500 sent vers l'est, ils délaissent un paysage agricole 400 où la terre offre de maigres avantages à ceux qui la travaillent et ils entrent dans le royaume des 300 « aéconomies d'agglomérations », où la proximité 200 200 avec d'autres apporte d'immenses avantages. 104 100 75 shenzhen attire de jeunes travailleurs -- 90 % des huit millions d'habitants que compte la ville 0 1820 1900 1950 2000 sont en âge de travailler. Elle est spécialisée dans Année les produits de l'électronique. Mais elle en pro- Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le duit des masses. En 2006, ses exportations ont monde 2009. dépassé celles de l'Inde, faisant de ce port mari- time le quatrième port du monde. Dynamisée inconvénients d'une plus grande fragmenta- par les forces de l'agglomération, de la migration tion ? Ce Rapport montre pourquoi la réponse à et de la spécialisation, et profitant de la proximité toutes ces questions est non. avec Hong Kong, province de Chine, shenzhen s'est développée à un rythme sans précédent en Les marchés façonnent le paysage Chine depuis 1979, date à laquelle elle a bénéficié économique du statut de zone économique spéciale. La densité croissante des espaces de peuple- La même histoire se déroule en Inde. En ment humains, les migrations des travailleurs 1990, sriperumbudur était surtout connue et des entreprises cherchant à se rapprocher des pour être la ville où a été assassiné le premier marchés et la diminution des divisions induites Ministre Rajiv Gandhi. En 2006, sa veuve, sonia par la différence des devises et des conventions Gandhi, s'y trouvait lorsque l'usine de produc- entre les pays sont autant de facteurs essentiels tion de téléphones Nokia a sorti son 20 millio- pour stimuler le développement économique. nième produit6. L'usine avait lancé la production 14 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 un peu plus tôt dans l'année. sans bénéficier du et du capital et la diminution du coût des trans- statut administratif préférentiel de shenzhen ni ports conjuguent leurs effets pour produire une de l'infrastructure de la ville, sriperumbudur croissance économique rapide dans les villes et va peut-être devenir un centre national, voire les nations, qu'elles soient de taille imposante ou régional de la production de biens électroni- modeste. Ce sont les moteurs de toute économie, ques. La clé de son succès tient à la proximité de et leur rôle dans la réduction de la pauvreté est ce centre avec Chennai, tout comme la proxi- si important qu'ils font l'objet des trois premiers mité de shenzhen avec Hong Kong, province de chapitres de la Richesse des nations, somme éco- Chine, a contribué à l'essor de cette ville. nomique d'adam smith, qui a connu un reten- En 1965, lorsque l'indépendance a été tissement sans égal (voir carte 2). octroyée à singapour, la ville n'avait pas de voi- Les économies d'échelle mises en relief par sin prospère ou pacifique. Elle était au contraire a. smith peuvent être groupées en trois catégo- coincée entre la Malaisie et l'Indonésie, deux ries -- celles qui ne concernent que les entrepri- pays pauvres ravagés par la guerre entre leurs ses, celles qui sont partagées par les entreprises colonisateurs. Les trois quarts de la population de la même branche d'activité et situées dans le vivaient dans des appartements. En 1980, singa- même endroit, et celles qui sont plus générale- pour était devenue une cité industrielle spécia- ment accessibles aux producteurs d'une vaste lisée dans l'électronique, tout comme shenzhen zone urbaine : aujourd'hui. En 1986, c'était le port à conteneurs le plus actif du monde et le centre financier de · avec moins de 17 000 habitants, sriperumbu- l'asie du sud-Est. Entre temps, en créant des dur était une cité suffisamment importante marchés fonciers, en construisant des infras- pour que Hyundai y établisse une grande tructures de transport efficaces et en intervenant usine en 1999. En 2006, elle a aidé le construc- pour améliorer les logements, elle a fait dispa- teur à produire sa millionième automobile. raître ses bidonvilles. son dynamisme a gagné la L'éducation de base et les services,la proximité Malaisie voisine. Et la prospérité de la Malaisie d'un port et les équipements d'infrastructure induite par les activités manufacturières a ensuite de base sont autant d'éléments qui ont permis aidé plus de deux millions d'Indonésiens qui ont à l'usine de réaliser des économies d'échelle. afflué pour profiter des emplois offerts dans les L'observation des faits montre que les écon- secteurs de la construction et des services. Les omies d'échelle internes sont importantes hommes d'affaires de singapour sillonnent toute dans des industries lourdes telles que la con- l'asie, stimulant la croissance dans des endroits struction navale, et faibles dans des industries plus écartés encore que shenzhen et sriperumbu- légères telles que le vêtement. La ville dispose dur. Le « petit point rouge » sur la carte -- pour d'un réservoir de travailleurs suffisant pour reprendre la remarque caustique du président répondre aux besoins des grosses usines. Des d'un pays voisin7 -- s'est transformé, a entraîné villes telles que sriperumbudur sont donc les pays voisins dans son sillage et il a devancé la d'une taille suffisamment importante pour Grande-Bretagne, son ancien colonisateur. faciliter les économies internes. singapore, shenzhen et sriperumbudur mon- · La zone économique spéciale de shenzhen trent comment les économies d'échelle dans la -- qui couvre une superficie de 300 kilomè- production, les mouvements de la main-d'oeuvre tres carrés à peine, mais compte près de trois millions d'habitants -- accueille une indus- Carte 2 Les zones de peuplement de taille variée facilitent différentes économies d'échelle trie électronique très active. Disposant d'une offre disponible de jeunes travailleurs quali- Shenzhen fiés et semi-qualifiés, elle investit dans l'amé- HONG KONG lioration de l'éducation et les installations de (CHINE) recherche pour s'assurer que la ville puisse fournir ce dont l'industrie a besoin. son port importe des biens intermédiaires et exporte les produits finaux. Elle partage les équipe- Bangalore Chennai ments coûteux tels que les ports à conteneurs Sriperumbudur et des centres de conventions de premier ordre, et elle forme la main-d'oeuvre de façon à pourvoir les emplois de plus en plus nom- breux qu'offrent les entreprises qui dévelop- pent rapidement leurs activités. La proximité Singapour de Hong Kong, province de Chine, fournit l'accès aux moyens de financement, encore que le secteur financier de shenzhen soit Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. en pleine expansion. Et la concurrence que Vue d'ensemble 15 se livrent les multiples producteurs de biens endroit, ce qui n'est pas le cas pour l'industrie intermédiaires auprès de la clientèle permet et les services aux entreprises. La diminution des économies de coûts. La zone excelle dans du coût des transports et des communications la fourniture de ce que l'on appel en jargon permet aux entreprises de séparer spatialement économique, des économies de localisation. les semis et la récolte. Les produits peuvent être · singapour est passée par ces différents sta- conçus et financés dans de grandes aggloméra- des et c'est maintenant l'un des plus grands tions -- et être fabriqués dans de petites villes. centres de commerce du monde. offrant un À mesure que les entreprises s'ajustent à environnement économique stable, d'ex- l'évolution des conditions du marché, les villes cellentes liaisons de transports, de bonnes doivent remplir différentes fonctions, sous peine conditions de vie et un secteur financier effi- de connaître le déclin. La terre, qui est le plus cient, elle fournit des services à l'ensemble de immobile de tous les moyens de production, doit la région asie-pacifique. Ces services sont uti- devenir mobile entre diverses utilisations. L'ac- lisés par une vaste gamme d'activités, depuis cès à la mer ou aux fleuves peut être un facteur les industries manufacturières jusqu'au sec- de stabilité d'une localisation donnée, mais c'est teur de l'éducation en passant par la finance, l'activité des marchés fonciers qui déterminera en l'assurance et l'immobilier. La densité éco- grande partie dans quelle mesure elle se dévelop- nomique fait prospérer ces activités. avec pera. Les gouvernants ne sont pas toujours très moins de cinq millions d'habitants entassés habiles à sélectionner les localisations appelées à dans un espace de moins de 700 kilomètres prospérer. Mais la maîtrise dont ils feront preuve carrés, singapour est l'État le plus densément pour élaborer les réglementations, construire des peuplé du monde. En 2006, ses exportations équipements d'infrastructure et intervenir pour (300 milliards de dollars) approchaient celle faire un usage efficient de la terre décidera de la de la Fédération de Russie, qui couvre plus de dynamique de l'ensemble de la région. 16 millions de kilomètres carrés. La diversité selon le type d'économies d'agglomérations de singapour facilite le partage, le rapproche- qu'elles offrent, les villes peuvent être grandes ment de l'offre et de la demande et l'appren- tissage, fournissant ce que les économistes ou petites. La fonction est bien plus importante appellent les économies d'urbanisation. que la taille. Mais l'implantation dans un lieu éloigné de la densité économique se traduit en Des villes et des agglomérations urbaines de général par une moindre productivité. au Bré- ce genre existent dans la plupart des pays. L'État sil, le doublement de la distance par rapport à la de Rio de Janeiro au Brésil compte à peu près 14,5 densité économique réduit apparemment la pro- millions d'habitants. volta Redonda, pas trop ductivité de 15 % et les profits de six pour cent. loin de la ville de Rio, ne fournissait à l'origine L'amélioration de l'infrastructure réduit la dis- que des biens et services en quantité à peine suf- tance économique. Mais dans un pays en déve- fisante pour les besoins de la CsN, la plus grande loppement, le moyen le plus naturel de réduire aciérie de l'amérique latine. À une quinzaine de cette distance pour les travailleurs et les chefs kilomètres de Rio, Duque de Caixas pourvoit d'entreprise est de se rapprocher physiquement. aux besoins d'une industrie qui produit des pro- duits pétrochimiques. Et la métropole diversifiée Migrer pour recueillir les avantages de Rio de Janeiro, qui abrite quelque six millions de la proximité d'habitants, fournit des services financiers à la Les économies d'agglomération attirent les gens région avoisinante. Et avec d'autres métropoles et l'argent. aujourd'hui, les capitaux tendent à telles que são paulo, elle relie le Brésil au reste de se déplacer rapidement sur de longues distances l'amérique latine et du monde. Le processus est pour exploiter les possibilités de profit. Les gens si familier qu'il en est presque devenu une loi de se déplacent aussi, mais ils sont plus prompts à l'économie urbaine. se déplacer pour se rapprocher des aggloméra- Les fonctions et les fortunes des établisse- tions voisines que pour s'en éloigner. Une fois ments humains sont liées. Les zones indus- que les usines et les individus s'installent dans trialisées diffèrent des régions agraires qui les un lieu, d'autres suivent. ont précédé, non seulement parce qu'elles sont plus concentrées, mais aussi parce qu'elles sont · au plan local, le déplacement vers la densité plus spécialisées. Les villes les plus importantes est rapide dans les économies en pleine expan- offrent peut-être un cadre bien adapté aux entre- sion, ce que traduit l'exode rural accéléré qui prises qui démarrent, et les villes de moindre accompagne le passage de l'agriculture à importance conviennent peut-être mieux aux l'industrie. Lors de l'expansion de la Répub- entreprises plus solidement établies. Dans le sec- lique de Corée entre 1970 et 1995, la part de la teur agricole, les semis et la récolte s'effectuent population urbaine a quadruplé pour s'établir par la force des choses dans un seul et même à 82 %, et plus de la moitié de l'augmentation 16 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 enregistrée dans les années 60 et les années 70 millions de personnes ont migré à l'intérieur était attribuable à la migration. du pays pendant la même période. · au plan national, les travailleurs se dépla- · au plan international, la migration à l'inté- cent pour réduire la distance qui les sépare rieur d'un ensemble régional est un élément des marchés des régions prospères. Dans important de la mobilité de la main-d'oeuvre. la seconde moitié des années 90, quelque Les mouvements migratoires entre pays voi- trois millions d'Indiens ont quitté les États sinssontconsidérables.LaCôted'Ivoire,l'Inde à retard du Bihâr et de l'Uttar pradesh pour et la République islamique d'Iran figurent au s'établir dans l'État avancé du Maharashtra nombre des destinations favorites de leurs voi- et le panjab prospère (voir carte 5). au viet sins. L'allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni Nam, pays bien plus petit, plus de quatre se classent encore parmi les dix principaux Carte 3 Migrer pour réduire la distance par rapport à la densité. Malgré les obstacles, les travailleurs chinois ont migré par millions Total des flux migratoires Forme de la migration 2 000 000 Région occidentale vers la région côtière 1 000 000 Forme de la migration Région centrale vers 500 000 la région côtière HEILONGJIANG 250 000 Migration à 100 000 R É G I O N l'intérieur de la région côtière C E N T R A L E R É G I O N JILIN O C C I D E N TA L E N E I M O N G O L LIAONING BEIJING Beijing TIANJIN HEBEI RÉGION SHANXI CÔTIÈRE SHANDONG QINGHAI GANSU HENAN R É G I O N SHAANXI JIANGSU O C C I D E N TA L E ANHUI SHANGHAI HUBEI SICHUAN CHONGQING ZHEJIANG HUNAN JIANGXI RÉGION CÔTIÈRE GUIZHOU FUJIAN YUNNAN TAIWAN GUANGXI GUANGDONG HONG KONG MACAO CHINE HAINAN Source : Huang et Luo 2008, à partir des données de recensement de la Chine. Vue d'ensemble 17 pays de départ. Mais la migration interrégio- Carte 4 Migration pour réduire la distance à la densité : Les jeunes nale languit. sur les 6,7 milliards d'habitants travailleurs brésiliens migrent par milliers pour se rapprocher que compte la planète, moins de 200 millions de la densité économique vivent hors de la région qui les a vus naître. Et à peine deux millions d'individus quittent BRÉSIL chaque année des pays pauvres pour s'installer dans des pays développés, et la moitié d'entre eux s'oriente vers les États-Unis. Ce contingent n'augmentera probablement N O R D pas, même si les avantages d'une migration plus importante entre les pays en développement et les 762 (1991) pays développés sont considérables8. La migra- 788 (2000) tion internationale a été forte dans le passé : au N O R D - moins 20 % des Européens ont émigré vers des E S T C E N T R E - terres nouvelles dans les amériques, l'afrique du O U E S T 45 672 (1991) sud et l'australie. aujourd'hui ces mouvements 57 131 (2000) se sont ralentis. À peine 500 000 Chinois ont émigré à l'étranger en 2005. Mais la migration 2 839 (1991) Brasília s'est accélérée dans le monde en développement. 4 117 (2000) plus de 150 millions de personnes se sont dépla- cées en Chine malgré les restrictions imposées S U D - E S T (voir carte 3, planche a). Dans les années 60 et Population qui n'a pas migré 70, qui ont été marquées par une forte croissance 1991 2000 au Brésil, près de 40 millions de personnes ont 300 000 14 697 (1991) déserté les régions rurales pour s'installer dans 200 000 17 228 (2000) 1991 2000 les villes ; même aujourd'hui, de jeunes tra- S U D vailleurs migrent en grand nombre (voir carte 100 000 15 000 10 000 4, planche b). Les vastes mouvements de migra- 30 000 tion interne ne sont pas nouveaux. Entre 1820 52 000 000 et 2000, le revenu par habitant aux États-Unis a été multiplié par 25, et les américains ont acquis Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 sur la base des données de recense- la réputation d'être parmi les plus nomades des ment de l'Instituto Brasileiro de Geografia e Estatistica. peuples de la terre. au Japon, la migration interne a atteint un point culminant dans les années 60, personnes -- plus de femmes que d'hommes lorsque l'expansion du pays a hissé son économie -- ont quitté l'allemagne de l'Est pour l'ouest, au deuxième rang du monde. ce qui a favorisé l'uniformisation des salaires. Malgré l'adoption de politiques de déve- Depuis le passage à l'économie de marché, les loppement territorial agressives, 1,7 million entreprises et les individus choisissent des lieux Carte 5 Migration pour réduire la distance à la densité : La migration en Inde a été moins massive HIMACHAL HIMACHAL DELHI HIMACHAL PRADESH MAHARASHTRA PRADESH PRADESH PANJAB PANJAB UTTARANCHAL PANJAB UTTARANCHAL 1 712 627PUNJAB PANJAB UTTARANCHAL UTTARANCHAL HARYANA HARYANA SIKKIM HARYANADELHI HARYANA SIKKIM HARYANA HARYANA SIKKIM 131 895 DELHI DELHI RAJASTHAN UTTAR UTTAR UTTAR UTTAR UTTAR UTTAR PRADESH RAJASTHAN PRADESH RAJASTHAN PRADESH BIHAR BIHAR BIHAR GUJARAT GUJARAT MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH JHARKHANDBENGALE MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH JHARKHANDBENGALE MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH JHARKHANDBENGALE OCCIDENTAL OCCIDENTAL OCCIDENTAL OCCIDENTAL OCCIDENTAL OCCIDENTAL GUJARAT GUJARAT GUJARAT GUJARAT TTISGARHORISSA TTISGARHORISSA TTISGARHORISSA MAHARASHTRA CHHA CHHA CHHA MAHARASHTRA MAHARASHTRA 12 505 916 ANDHRA ANDHRA ANDHRA PRADESH PRADESH PRADESH GOA KARNATAKA KARNATAKA GOA KARNATAKA KARNATAKA GOA KARNATAKA KARNATAKA INDE 12 505 916Nombre de migrants à l'intérieur des États Migration totale 1 000 000 500 000 100 000 50 000 Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, sur la base des données du recensement de l'Inde. 18 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 d'implantation plus adaptés à la production. de son potentiel économique, et la disposition plus d'un million d'individus -- à peu près 12 % à migrer paraît être une mesure de son désir de des résidents -- ont quitté la sibérie et le grand progresser. Les gouvernants devraient faciliter la nord ou l'extrême orient russes pour s'établir mobilité de la main-d'oeuvre. pendant des dizai- dans les régions occidentales de la Russie. nes d'années après son indépendance, l'Inde a En afrique de l'ouest, la mobilité régionale traité ses 40 millions d'émigrants comme des de la main-d'oeuvre a été soutenue à travers la « Indiens inutiles ». Encouragés par un change- coopération institutionnelle. Mais l'afrique ment d'attitude depuis les années 90, les Indiens indépendante est généralement moins intégrée. expatriés ont permis le rapprochement de villes Les africains -- et les plus qualifiés d'entre écartées comme Bangalore et Hyderabad des eux en particulier -- quittent le continent, à la marchés mondiaux, de même que les Chinois recherche de conditions meilleures, qu'ils trou- expatriés l'ont fait pour shanghai et Guangzhou vent, dans le Nord. D'autres parties du monde plus d'une décennie plus tôt. La diminution du montrent comment faire face à cet exode des coût des transports et des communications a cerveaux. La main-d'oeuvre instruite sera atti- joué un rôle important à cet égard. rée vers des endroits où d'autres salariés quali- fiés s'agglomèrent. C'est bénéfique pour les deux L'augmentation de la spécialisation et pays. Mais si les gens sont poussés à partir parce des échanges accompagne la diminution que la sécurité ou les services de base ne sont du coût des transports pas assurés, la migration est bénéfique pour le Le coût des transports et des communications a migrant, mais pas toujours pour la nation. La en fait diminué rapidement au siècle dernier et migration induite par des facteurs d'attraction en particulier au cours des 50 dernières années. est meilleure que celle qui est induite par des fac- Depuis les années 70, le coût du fret ferroviaire teurs de répulsion, mais dans les deux cas il est a baissé de moitié environ. Celui des transports difficile de stopper ou de ralentir le mouvement. routiers a diminué de 40 % à peu près, mal- Les gouvernants réalisent que le problème n'est gré la hausse du prix de l'énergie et des coûts pas tant d'empêcher les gens de partir, mais de les salariaux. pour le fret aérien international, les empêcher de partir pour de mauvaises raisons. prix ont diminué de 6 % environ par rapport à La Chine illustre les avantages d'une telle leur niveau de 1955. Les taux d'affrètement au stratégie. En dehors d'une brève période pendant tramping sont la moitié de ce qu'ils étaient en la Révolution culturelle, elle a bien traité sa dias- 1960. Une communication téléphonique de trois pora, en lui accordant à la fois des droits et du res- minutes entre New York et Londres coûtait près pect9. au plan interne, ses politiques ont fluctué, de 300 dollars en 1931. aujourd'hui, le même mais maintenant au lieu de tenter de décourager appel ne revient qu'à quelques cents. l'émigration, la Chine s'efforce de fournir des avec la diminution du coût des transports services de base à la population où qu'elle soit. intérieurs, la production aurait pu se répartir Ces politiques portent leurs fruits. À l'heure où de façon plus égale entre les pays. Du fait de la les migrants s'installent dans les régions côtiè- baisse des transports et des communications à res par millions, nombreux sont ceux parmi les travers le monde, les pays auraient dû dévelop- 57 millions de Chinois que compte la diaspora, per leurs échanges avec des partenaires éloignés. qui apportent des moyens financiers et des com- C'est le contraire qui s'est produit. La diminution pétences techniques dans certains de ces points du coût des transports a coïncidé avec une plus d'implantation. Les migrants internes rejoignent grande concentration économique à l'intérieur les migrants internationaux d'une manière qui des pays. si les pays commercent davantage avec n'a rien d'accidentel. Le désir des Chinois de tout le monde -- , les exportations rapportées s'expatrier -- de quitter le pays pour d'autres à la production mondiale ont quadruplé pour parties du monde afin d'échapper à la guerre et à atteindre 25 % au cours des trois décennies -- la misère noire dans la première partie du ving- les échanges avec les voisins sont devenus encore tième siècle, puis d'apporter dans un deuxième plus importants. temps des moyens financiers et du savoir-faire à Comment cela se fait-il ? La réponse tient à la Chine maritime au cours du dernier trimes- l'importance croissante des économies d'échelle tre -- promet d'apporter à la Chine du sud-est dans la production et les transports (voir chapi- un « retour de fortune » rivalisant avec celui des tre 6). La baisse du coût des transports a facilité États-Unis du nord-est (voir Géographie en mou- la spécialisation et radicalement modifié la carte vement : Réduction des distances en Amerique du d'implantation des entreprises et la nature des Nord » dans le rapport). échanges. Lorsque les transports étaient coû- Les économies ne peuvent prospérer si la teux, il fallait que les entreprises soient proches main-d'oeuvren'estpasmobile.Enfaitlamobilité des consommateurs. Le même phénomène s'est de la population semble être un bon indicateur produit au plan international. Lorsque le coût Vue d'ensemble 19 des transports était élevé, l'angleterre n'im- Figure 4 Les échanges intra-branches sont importants en Amérique du Nord, en Asie de l'Est, portait que ce qu'elle ne pouvait cultiver ou en Europe de l'Ouest et en Océanie produire à un coût raisonnable : elle achetait Afrique australe des épices à l'Inde et du boeuf à l'argentine et 1962 vendait en échange des textiles et de la porce- Afrique occidentale 1975 laine. Lorsque le prix des transports a chuté, Afrique centrale 1990 elle a importé davantage d'épices et de viande 2006 Afrique du Nord de boeuf, mais elle a aussi commercé davantage avec la France et l'allemagne -- échangeant Asie centrale, Caucase et Turquie le scotch whisky contre du vin français, de la Afrique orientale bière anglaise contre de la bière allemande. Les Asie de l'Ouest échanges commerciaux destinés à pourvoir aux besoins essentiels ont été rattrapés puis rapide- Asie du Sud ment dépassés par les échanges visant à satis- Amérique latine et Caraïbes faire toutes sortes de besoins. avec la baisse du coût des transports et des Amérique du Sud communications, le monde s'est rétréci. Mais Europe de l'Est et Fédération de Russie l'activité économique s'est aussi concentrée géo- Asie du Nord-Est graphiquement : Asie du Sud-Est et Pacifique · au plan local, la diminution du coût des trajets quotidiens d'un endroit à l'autre et Europe de l'Ouest l'augmentation des possibilités d'économies Australie et Nouvelle-Zélande d'échelle, les villes et les agglomérations Amérique du Nord urbaines peuvent croître et se densifier. · 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 au plan national, comme les régions avan- cées et les régions à retard sont reliées par de Indice Grubel-Lloyd, trois chiffres, commerce international Source : Brulhart 2008, pour le présent Rapport. meilleurs moyens de transport, la produc- Note : L'indice Grubel-Lloyd est la fraction du volume total des échanges prise en compte par le commerce tion se concentre dans les régions plus den- intra-branches ses au plan économique afin de tirer parti des économies d'agglomération. explique pourquoi l'élément de friction que · constituent les frontières pour les échanges a au plan international, ce sont les pays où perdu de son importance. Grâce à l'intégration le coût des transports a le plus diminué qui croissante, la part intra-régionale des échanges ont bénéficié le plus de l'augmentation des dansl'Unioneuropéenneestpasséeàplusde60 % échanges. En se spécialisant davantage, ces (voir Geography in Motion : Overcoming Division pays sont devenus encore plus compétitifs, in Western Europe). En asie de l'Est, l'ensemble ce qui a concentré les échanges et la richesse régional le plus dynamique au plan de la crois- dans quelques parties du monde. sance, la part des échanges régionaux a dépassé Les économies d'échelle sont manifestes dans les 55 % (voir Géographie en mouvement Distance le secteur des transports aussi. L'augmentation et division en Asie de l'Est, dans le rapport). des échanges permet d'abaisser le coût des trans- Dansunmondemarquéparunespécialisation ports, ce qui stimule les échanges. C'est particu- et une concentration de plus en plus poussées, le lièrement vrai pour les échanges intra-branches, développement est encore plus difficile. Dans les le compartiment du commerce international pays en développement, le coût particulièrement qui s'est le plus rapidement développé au cours élevé des transports et l'étroitesse des marchés ne du dernier demi siècle. Depuis 1960, la part de facilitent pas la spécialisation. Mais plusieurs pays ces échanges dans le commerce mondial a plus -- situés pour l'essentiel en asie de l'Est -- mon- que doublé, passant de 27 % à 54 %. au sein des trent que ces marchés sont accessibles aux pays ensembles régionaux, le commerce intra-indus- à faible revenu. La clé du mystère se trouve dans triel est faible dans la plupart des cas, et élevé le compartiment le plus dynamique des échanges dans un petit nombre de régions. Il est pratique- intra-branches, à savoir le commerce des « biens ment inexistant pour l'afrique centrale, l'asie intermédiaires » qui entrent dans le processus de centrale, l'afrique de l'Est, l'afrique du Nord, la production (voir encadré 3). l'asie du sud et l'afrique australe. Il est particu- Dans l'agriculture, l'industrie et les services, lièrement important en amérique du Nord, en le potentiel de fragmentation de la production australie, en asie de l'Est, en Europe de l'ouest est pratiquement illimité. La thaïlande ne peut et en Nouvelle-Zélande (voir figure 4). peut-être pas fabriquer des téléviseurs meilleurs La coopération a progressé plus rapidement que ceux du Japon, mais elle pourrait fabriquer et davantage dans ces parties du monde, ce qui pour les téléviseurs des pièces détachées d'une 20 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 Encadré 3 Le commerce intra-industriel et les biens intermédiaires À l'heure actuelle, le commerce intra-industriel intermédiaires et, pour ces deux catégories de dans les secteurs de l'alimentation et du chep- représente plus de la moitié des échanges produits, les échanges se sont considérable- tel vif que l'augmentation est la plus forte. Les mondiaux, couvrant des industries classées ment développés au cours des 50 dernières consommateurs aiment la variété des produits dans 177 catégories (dans une classification à années. Cette progression des échanges agricoles, ce qui implique des échanges pro- trois chiffres), contre un quart à peu près en intra-branches ne concerne pas seulement fitables entre deux pays qui produisent des 1962. Les structures économiques des pays les industries manufacturières. C'est pour les denrées alimentaires et des produits d'élevage sont donc de plus en plus semblables. Ce com- machines et le matériel de transport que ces similaires (voir la figure de l'encadré). merce porte sur les produits finaux et les biens échanges sont les plus importants, mais c'est La progression la plus importante concerne toutefois les biens intermédiaires -- ou Les échanges intra-branches ont progressé pour les produits primaires, les biens intermédiaires intrants produits pour les besoins de la pro- et les biens finaux duction. Les échanges intra-branches margi- naux -- mesure fiable de variation -- sont les Indice Grubel-Lloyd, classification à 3 chiffres plus importants pour les biens intermédiaires. 0,6 Cela ne vaut pas seulement pour les industries Biens intermédiaires manufacturières. L'agriculture aussi a besoin d'intrants. Et la diminution du coût des com- 0,5 munication s'est traduite par une plus grande fragmentation des services en « composants » fournis au consommateur final à partir de diffé- 0,4 Biens finaux rents endroits du monde. Les échanges de biens intermédiaires sont 0,3 plus sensibles au coût des transports que les Produits primaires échanges de biens finaux. À titre d'exemple : si les biens intermédiaires représentent les deux 0,2 tiers de la valeur ajoutée d'un bien, une aug- mentation de 5 % du coût des transports peut représenter l'équivalent d'une taxe de 50 %. Il 0,1 n'est donc guère étonnant que les échanges de biens intermédiaires se soient développés particulièrement rapidement dans les parties 0 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 du monde où le coût des échanges et des transports a le plus baissé. Année Source : Équipe du Rapport sur le développement Source : Brulhart 2008, pour le présent Rapport. dans le monde 2009 aussi bonne qualité à bien meilleur marché que Ces idées devraient modifier ce qu'il faut le Japon. avec la Chine et le Japon comme point attendre des marchés. Elles devraient aussi don- d'ancrage, les pays de l'asie de l'Est ont développé ner des indications sur ce que les gouvernants des réseaux de production qui échangent mutuel- peuvent faire pour promouvoir les transforma- lementdesbiensintermédiaires.Ensespécialisant tions spatiales nécessaires au développement. dans une petite partie de la chaîne de production, ils ont pris pied sur les marchés du compartiment Jeter les bases du développement le plus lucratif et le plus dynamique qu'est le com- La prospérité ne s'installera pas partout à la fois, merce de produits manufacturés. mais aucune région ne doit rester enlisée dans Les pays d'autres régions peuvent aussi la pauvreté. avec des politiques rationnelles, il profiter de l'expansion des échanges de biens intermédiaires. La clé, pour la plupart d'en- est possible de promouvoir en même temps la tre eux réside dans une action concertée pour concentration de l'activité économique et la abaisser le coût des transports. Cela implique convergence des niveaux de vie. La gageure pour une concentration plus poussée au sein des pays les gouvernants est de tolérer, voire d'encoura- en développement mais -- en leur offrant la ger, une croissance économique « déséquili- possibilité de se spécialiser aux premiers stades brée » tout en veillant à ce que le développement du développement et d'exploiter les économies profite à tous. Ils peuvent y arriver en encou- d'échelle -- le processus les aidera à rattraper rageant l'intégration économique -- autrement les revenus et les niveaux de vie du monde déve- dit en rapprochant, économiquement parlant, loppé. au cours des deux dernières décennies, les lieux à retard et les lieux avancés. ces interactions entre les économies d'échelle, Le moyen le plus efficace de favoriser l'in- la mobilité du capital et du travail, et le coût des tégration, c'est de libérer les forces du marché transports ont suscité une masse de recherches qui favorisent l'agglomération, la migration et considérable (voir encadré 4). la spécialisation, et non de les brider ou de s'y Vue d'ensemble 21 Encadré 4 Nouveaux éclairages apportés par une nouvelle génération d'économistes Les économistes ont donné un nouvel éclairage savoir -- lesquelles sont surtout le fait des gran- sins et non avec les pays éloignés. La baisse du à l'analyse de l'organisation industrielle, de la des agglomérations (voir chapitre 4). coût des transports devrait amener les pays à croissance économique, des échanges inter- Conclusion : les gouvernants doivent centrer développer leurs échanges avec les partenaires nationaux et de la géographie économique leur attention sur les fonctions des villes et non commerciaux les plus éloignés. Mais les échan- après y avoir incorporé les effets des économies sur leur taille. ges ont tendance à se localiser plutôt qu'à se d'échelle dans la production. Les résultats aux- Le capital humain va là où le il est abon- mondialiser. Les pays commercent davantage quels ils ont abouti peuvent surprendre ceux qui dant, et non pas là où il fait défaut. L'analyse avec des partenaires commerciaux similaires ont été formés à l'analyse économique classique. économique classique implique que les agents parce que les échanges sont de plus en plus Voici quelques unes des nouvelles conclusions économiques doivent s'installer là ou leurs basés sur l'exploitation des économies d'échelle de cette recherche : qualifications font défaut. Mais c'est le contraire et non sur la différence des dotations en ressour- Les usines doivent avoir une taille impor- qui se produit semble-t-il : les migrants qui ont ces naturelles. tante pour exploiter les économies d'échelle, un solide niveau d'instruction cherchent à s'ins- Explication : La diminution du coût des mais elles n'ont pas besoin d'être implantées taller dans des localisations où il existe un large transports rend la spécialisation possible (voir une zone importante pour générer ces éco- réservoir de travailleurs ayant des qualifications chapitre 6). nomies d'échelle. Les rendements d'échelle similaires. Parmi les 100 plus grandes agglomé- Conclusion : La diminution du coût des trans- croissants existent à cause des coûts fixes de rations métropolitaines des États-Unis, les 25 ports modifie la composition des échanges production (coûts internes pour l'entreprise) et villes qui comptaient le plus grand nombre de internationaux et la rend encore plus sensible à de la proximité des travailleurs, de la clientèle et diplômés universitaires en 1990, avaient attiré ces coûts. Les politiques visant à réduire le coût d'individus porteurs d'idées nouvelles (éléments en 2000 deux fois plus de diplômés de ce niveau des échanges et des transports devraient être externes à l'entreprise et même à la branche que les 75 autres. une composante importante des stratégies de d'activité). Lorsque les coûts de transport sont Explication : les travailleurs qui ont un solide transport pour les pays qui s'engagent tardive- raisonnables, les villes secondaires peuvent être niveau d'instruction gagnent à être dans la ment dans la voie du développement. suffisamment importantes pour faciliter les éco- proximité de travailleurs de même niveau (voir La prise en ligne de compte des économies nomies d'échelle internes. chapitre 5). d'échelle et de leur interaction avec la mobilité Explication : les villes de taille moyenne sont Conclusion : Les gouvernants doivent être des agents économiques et des produits conduit souvent assez importantes pour générer les conscients de la puissance des forces du marché à remettre en question les vieilles théories sur les économies de « localisation » que permettent qui poussent les travailleurs qualifiés à se regrou- préalables à la croissance économique. les marchés de moyens de production denses, per, et non pas chercher à combattre ces forces. mais pas des économies « d'urbanisation » -- en La diminution du coût des transports accroît Source : Équipe du Rapport sur le développement particulier celles qui impliquent une diffusion du les échanges, mais surtout avec les pays voi- dans le monde 2009. opposer. La rapidité et la pérennité des transfor- des économies d'agglomération et la dimi- mations géographiques sont fonction de la qua- nution du coût des transports, les zones qui lité de l'attelage que forment les marchés et les entourent Istanbul et Izmir se prêtent peut- gouvernants. voyez ce qui se produit à Bogotá, être mieux à une intégration avec l'Europe. en turquie et en afrique de l'ouest : Les zones plus écartées de l'anatolie orien- · Bogotá compte près de sept millions tale et du sud-est et celle de la mer Noire d'habitants, mais les zones rurales de la occupent 40 % du territoire national, mais Colombie continuent de se vider. Le tiers de la n'entrent que pour moins de 20 % dans le croissance de la population de la ville est le fait produit national, avec un pIB par habitant des migrants ruraux, qui s'établisseent pour la égal à la moitié à peu près de celui de l'ouest plupart dans des quartiers pauvres et surpeu- du pays. Les disparités persistent malgré les plés à mesure que la ville se densifie. Depuis efforts des autorités nationales pour déployer 2000, un nouveau système de transports pub- la masse économique vers l'est. Dans le lics, le TransMilénio, qui convoie maintenant même temps, les investissements publics un million de passagers par mois, a permis de dans les services sociaux aident les zones à décongestionner la ville. pour les quartiers retard, mais les mesures d'incitation prises pauvres en particulier, il a réduit la distance pour encourager les entreprises à s'implanter qui les sépare des opportunités économiques. dans ces régions semblent inefficaces10. Mais beaucoup vivent encore dans les bidon- · La Communauté économique des États villes, et le crime et la violence gagnent en d'afrique de l'ouest (CEDEao) a adopté un ampleur. Une initiative de la municipalité protocole qui autorise la libre circulation de vise à réduire ces divisions sociales depuis ses 250 millions d'habitants entre États mem- 2003, en aidant près d'un million de citadins à bres. Cela a permis à la région de maintenir s'intégrer à la cité et à changer leur quartier. la mobilité de la main-d'oeuvre régionale aux · La turquie tente elle aussi de changer de voi- niveaux antérieurs à l'indépendance, bien sinage, mais de manière différente. Ce pays qu'elle ait diminué en afrique de l'Est et en de 70 millions d'habitants aspire à s'intégrer afrique australe. Mais, pour les échanges, c'est à l'Union européenne. avec l'augmentation une autre histoire. Dans les régions les plus 22 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 dynamiques du monde, l'échange des biens échangent des biens et services similaires, et services similaires -- le commerce intra- motivés plutôt par les avantages de la spécia- branches -- a augmenté à un rythme rapide. lisation et des économies d'échelle que par Mais en afrique de l'ouest, les frontières sont les dotations en ressources naturelles. Les épaissies par les formalités administratives et échanges ne peuvent compenser qu'en partie les postes de contrôle illicites, qui divisent la l'immobilité de la terre et du travail, mais ils région et contrarient les efforts déployés par facilitent la convergence lorsque les pays en les pays membres de la CEDEao pour se spé- développement peuvent exploiter la compo- cialiser et développer les échanges. sante dont la croissance est la plus rapide, à savoir les échanges de biens intermédiaires. À mesure que l'échelle de la géographie éco- nomique augmente, différents mouvements Le paysage économique est avant tout autre se dessinent et des tensions et des contraintes chose façonné par les motivations privées, mais il apparaissent. peut être remanié par l'action collective, princi- · au plan local, dans des villes comme Bogotá, palementcelledesgouvernants.pourpromouvoir la terre -- doit accueillir une population tou- les transformations géographiques essentielles jours plus importante. si les marchés fonciers pour le développement, les gouvernants doi- fonctionnent bien, la terre sera mobile quant à vent avoir une vision spatiale de la situation. À l'usage qui en est fait et elle sera affectée à une mesure que l'angle s'élargit pour embrasser un utilisation productive. Les villes qui utlisent la espace géographique de plus en plus large, vus terre au mieux se développeront et leur den- au travers de l'objectif de la géographie écono- sité économique attirera plus de gens encore. mique, l'utilisation de la terre, la mobilité de la · main-d'oeuvre et les échanges de biens inter- Les agents économiques et les produits cir- médiaires deviennent nets (voir tableau 2). Les culent bien plus vite à Bogotá et dans ses gouvernants doivent veiller particulièrement aux environs qu'en turquie. Mais, même en marchés fonciers, du travail et des produits. si turquie, les régions de l'ouest deviendront ces marchés ne fonctionnent pas bien, les for- plus prospères et plus denses, bien qu'à un ces de l'agglomération, de la migration et de la rythme moins rapide. Les disparités spatiales spécialisation seront moins puissantes et l'éco- de revenu et de taux de pauvreté entre l'ouest nomie stagnera. Lorsque les marchés de la terre, et l'est du pays vont probablement se creuser du travail et des produits fonctionnent bien, ils avant de diminuer à mesure que les agents favoriseront l'efficience économique qui résulte économiques se déplacent pour tirer parti de de la concentration, et l'équité qui accompagne la densité économique. si les marchés du tra- la convergence de niveaux de vie. vail sont fluides en turquie, les travailleurs réduiront la distance économique qui les Une règle empirique pour l'intégration sépare de ces agglomérations. économique · au plan international, ces mouvements Ce qui inquiète les gouvernants, c'est la pos- seront sans doute moins nombreux et plus sibilité que la production puisse se concentrer lents. si les marchés régionaux et mon- dans certains endroits, et la main-d'oeuvre dans diaux étaient intégrés, les pays de l'afrique d'autres. Les villes auraient la densité économi- de l'ouest se spécialiseraient dans un petit que, tandis que les campagnes auraient la plu- nombre d'activités et deviendraient compé- part des pauvres. Les zones avancées auront la titifs sur les marchés mondiaux. À mesure masse économique, tandis que les pauvres se que les divisions diminuent, les pays voisins masseront dans les zones à retard. Certains pays accapareraint la plus grande partie de la richesse Tableau 2 L'agglomération, la migration et la spécialisation sont les forces les plus importantes -- et la terre, le travail et les biens intermédiaires sont les marchés de facteurs les plus sensibles du monde, et les autres accueilleraint toute la misère du monde. Même si cette situation était Échelle géographique temporaire, elle paraitraît injuste. Mais les dis- Locale Nationale Internationale parités peuvent durer dans le temps, déstabiliser Force Agglomération Migration Spécialisation certaines zones d'un pays, des nations entières et économique Accélérée par la Influencée par Favorisée par migration, la mobilité du l'agglomération et la l'agglomération et la même certaines régions du monde. capital et les échanges spécialisation mobilité des facteurs Les gouvernants ont de nombreuses raisons Principal La terre La main-d'oeuvre Les biens de se préoccuper des disparités en terme de bien- facteur de Immobile Mobile à l'intérieur des intermédiaires être au sein d'un pays et d'un pays à l'autre. Ils production pays Mobiles à l'intérieur des disposent de nombreux moyens d'action pour pays et entre les pays promouvoir l'intégration afin de réduire ces Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. disparités : Note : Dans le présent rapport, les « régions » sont des zones économiques ou des unités administratives situées à l'intérieur des pays, telles que les États ou les provinces, et les ensembles régionaux sont des · Les institutions -- terme utilisé dans ce rap- groupes de pays constitués sur la base de la proximité géographique. port pour désigner les politiques qui sont Vue d'ensemble 23 spatialement neutres dans leur conception et le développement territorial, motivé par les dis- qui devraient être universelles dans leur cou- parités géographiques au niveau national, est de verture. Parmi les principaux exemples, citons la même façon centré sur la croissance économi- les réglementationsfoncière, celles relative à la que des zones à retard. Au niveau international, main-d'oeuvre et aux échanges internationaux l'accès préférentiel aux marchés offert aux pays et les services sociaux tels que l'éducation, la les moins avancés peut finir par dominer les dis- santé, et l'eau et l'assainissement financés par cussions sur l'action gouvernementale. des mécanismes fiscaux et des transferts. Ce Rapport préconise de recentrer ces débats · L'infrastructure -- terme qui désigne les afin d'y inclure l'ensemble des éléments d'une politiques et les investissements centrés sur stratégie efficace pour réussir l'intégration spa- les liaisons spatiales. Comme exemples citons tiale -- les institutions, les infrastructures et les routes, les voies ferrées, les aéroports, les les incitations. Sur la base des conclusions de la ports et les systèmes de communication qui première partie du Rapport et de l'analyse des facilitent la circulation des biens, des servi- forces du marché présentée dans la deuxième ces, des personnes et des idées aux niveaux partie, la troisième partie recadre ces débats, local, national et international. préconisant l'abandon du ciblage spatial au pro- · Les incitations -- terme qui désigne les fit de l'intégration spatiale. programmes spatialement ciblés qui domi- Le monde est compliqué et les problèmes de nent souvent les discussions concernant la l'intégration économique interdisent toute pos- politique gouvernementale. À titre d'exem- sibilité de recours à des solutions simples, mais ple, citons les programmes d'élimination des les principes qui sous-tendent cette évolution taudis, les incitations fiscales offertes par les n'ont pas besoin d'être complexes. Les politi- autorités locales aux entreprises manufactu- ques d'intégration doivent se fonder sur des ins- rières et l'accès préférentiel aux marchés des titutions spatialement neutres. Lorsque les défis pays développés dont bénéficient les mar- de l'intégration embrasse plus d'une dimension chandises des pays pauvres. géographique, les institutions doivent être com- Les débats sur l'action gouvernementale plétées par des investissements publics dans commencent et finissent souvent aujourd'hui des équipements d'infrastructure spatialement sur des discussions concernant les incitations connectifs. Les interventions spatialement spatialement ciblées. Le débat sur la manière ciblées ne sont pas toujours nécessaires. Mais de promouvoir l'urbanisation est polarisé lorsque le problème tient à la fois à la faible den- entre ceux qui mettent l'accent sur les villages, sité économique, à la longueur des distances et où vivent encore la majorité des pauvres de la à l'importance des divisions sociopolitiques de planète, et ceux qui pensent que ce sont les vil- certaines zones, les mesures prises pour y faire les qui offrent le meilleur moyen de sortir de face doivent être à la hauteur de la gageure et la pauvreté puisqu'elles génèrent une grande englober des politiques de portée générale, spa- partie de la richesse du monde. À mesure que tialement neutres, connectives et ciblées. la pauvreté augmente, l'attention passe des vil- À chaque dimension spatiale correspond lages aux bidonvilles. Ainsi aussi, le débat sur un instrument d'intégration (voir tableau 3). Tableau 3 Instruments et dimensions -- Une règle empirique pour calibrer l'action gouvernementale Priorités de l'action gouvernementale pour l'intégration économique Institutions Infrastructure Interventions Type de localisation -- échelle géographique locale (L), Spatialement Spatialement Spatialement Complexité du problème nationale (N), et internationale (I) neutres connective ciblées Problème unidimensionnel L. Zones d'urbanisation naissante N. Pays où les régions à la traîne sont rares · I. Ensembles régionaux proches des marchés mondiaux Problème bidimensionnel L. Zones d'urbanisation intermédiaire N. Pays avec des régions denses en perte de vitesse · · I. Ensembles régionaux éloignés des marchés mondiaux Problème tridimensionnel L. Zones d'urbanisation avancée N. Pays avec des régions denses en perte de vitesse et affectées par des divisions intérieures · · · I. Ensembles régionaux éloignés des marchés mondiaux et dont les pays membres sont de petites économies Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Note : Dans le présent rapport, les « régions » sont des zones économiques ou des unités administratives situées à l'intérieur des pays, telles que les États ou les provinces, et les ensembles régionaux sont des groupes de pays constitués sur la base de la proximité géographique. 24 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 C'est la règle empirique « d'un instrument par Lorsque la tâche devient plus compliquée, ces dimension » : institutions doivent être épaulées par des infras- · tructures connectives. au niveau local, l'urba- pour un problème unidimensionnel, les nisation rapide peut congestionner la région en institutions (spatialement neutres) devraient accroissant la distance économique et en étouf- être le principal point d'appui de l'action fant les économies d'agglomération. Dans des gouvernementale. villes telles que Bamako, au Mali, dont la popula- · si le problème est bidimensionnel, il faut à tion a doublé au cours de la dernière décennie, il la fois s'appuyer sur les institutions et sur les faut remédier à la congestion croissante en effec- infrastructures (spatialement connective). tuant des investissements d'infrastructure pour · Lorsque le problème est tridimensionnel, il partager plus largement les avantages de la den- faut jouer des trois instruments, à savoir les sité. au plan national le revirement de fortune institutions, les infrastructures et les inter- économique et politique peut se solder par une ventions (spatialement ciblées). densité de population excessive dans les zones à La dimension essentielle à l'échelle géogra- retard, de sorte que, dans certains pays (tels que phique locale, c'est la densité ; au niveau national, le Brésil), ces régions peuvent afficher des taux de c'est la distance ; au niveau international, c'est la pauvreté élevés et des densités démographiques division. À chacun de ces niveaux, les politiques importantes. au plan international, les régions en conçues sans tenir explicitement compte de l'es- développement sont tous profondément divisés, pace doivent être considérées comme le princi- mais certains peuvent plus être éloignés des mar- pal instrument. Dans certains cas, elles peuvent chés mondiaux. Même si les institutions régio- constituer en fait l'élément le plus important des nales sont bien établies et font de l'asie du sud politiques d'intégration. Le problème de l'inté- un ensemble régional plus intégré, pour certains gration est relativement simple à traiter dans les pays (tel que le Népal), il faudra peut-être enga- zones d'urbanisation naissante (ce qui est le cas ger une action concertée pour améliorer l'infras- par exemple des zones à retard des pays à faible tructure afin d'atteindre les marchés régionaux revenu), dans les pays où la main-d'oeuvre et le et internationaux en expansion. pour les régions capital sont mobiles (tels que le Chili), ou dans confrontées à des problèmes d'intégration bidi- les ensembles régionaux proches des marchés mensionnels, les investissements d'infrastructure mondiaux (tels que l'afrique du Nord). Dans ces qui permettent de relier les régions en perte aux régions, on peut considérer que le problème de zones avancées et de faciliter l'accès aux marchés l'intégration est un problème unidimensionnel. devraient compléter les institutions qui permet- Les politiques explicitement spatiales ne sont en tent de tisser les liens entre les individus. général pas nécessaires. L'objectif est d'aider les La gageure que représente l'intégration est la marchés à fonctionner correctement et d'ins- plus difficile à relever lorsque les trois facteurs taurer les conditions essentielles pour que les que sont la densité, la distance et la division travailleurs et les entreprises puissent accéder à jouent dans un sens défavorable et conjuguent la densité. Les institutions universelles ou spa- leurs effets pour créer un « problème tridimen- tialement neutres -- qui sont applicables à tous, sionnel ». Dans les zones très urbanisées (telles quelle que soit la localisation -- constituent à la que Bogotá), ce qui est à craindre, c'est que la fois le soubassement et le pivot d'une politique densité économique et la densité démographi- d'intégration efficace. que ne progressent pas de pair. Les divisions au sein de la ville risquent d'empêcher l'intégration Figure 5 Un phénomène déjà connu : le rythme de l'urbanisation observé aujourd'hui a eu des des bidonvilles et engendrent la délinquance et précédents la misère. Dans certains pays (tels que l'Inde), Variation de l'importance relative des villes depuis 1800 les divisions ethniques, religieuses ou linguisti- Pays en développement (médiane) 1985-2005 ques dissuadent les pauvres des zones densément Pays à revenu élevé (moyenne) 1880-1990 peuplées et à retard d'aller chercher meilleure Pays en développement (moyenne) 1985-2005 fortune ailleurs. Et dans les régions les plus États-Unis 1800-1900 fragmentés et les plus éloignés de tout (comme l'afrique centrale ou l'asie centrale), un groupe Danemark 1800-1900 de petits pays défavorisés peut avoir des effets Royaume-Uni 1830-1850 externes préjudiciables, tels que la maladie, les Allemagne 1830-1850 conflits ou la corruption. Canada 1880-1900 Ce sont les bidonvilles des grandes agglo- 0 5 10 15 20 25 mérations, les régions défavorisées et densé- Variation en pourcentage de la part relative des villes ment peuplées de pays divisés, et les pays du Source : Calculs de l'équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, basés sur des données qui abritent approximativement trois milliards tirées de plusieurs sources. (Voir figure 1.13). d'« exclus du développement » comme on l'a vu Vue d'ensemble 25 au début du Rapport -- qui posent les problè- haut. Le résultat est une transformation spatiale mes les plus difficiles au plan de l'intégration. efficace, mais sans exclusive (voir chapitre 7). Face à ces problèmes, l'action gouvernementale Les principes décrits dans le Rapport aident ne doit pas être faite de demi-mesures. Mais elle à établir l'ordre de priorité des politiques appli- doit être mûrement réfléchies. cables aux différents stades de l'urbanisation, et à définir de la sorte les éléments d'une stratégie Pour une urbanisation efficiente et solidaire d'urbanisation. La Carte 6 présente l'exemple de aucun pays ne s'est hissé dans la catégorie trois régions de la Colombie, chacune ayant sa des pays à revenu intermédiaire sans s'indus- géographie propre. Mais les principes sont assez trialiser et s'urbaniser. aucun pays dépourvu de universels. villes pleines de vie n'a intégré la catégorie des · Urbanisation naissante. Dans les régions pays à revenu élevé. La ruée vers les villes que essentiellement rurales, les gouvernants doi- connaissent les pays en développement semble vent être aussi neutres que possible et établir être chaotique, mais elle est nécessaire. Ce mou- les bases institutionnelles d'une éventuelle vement paraît sans précédent, mais il y en a déjà urbanisation dans certaines zones. Il est essen- eu auparavant (voir figure 5). Il fallait qu'il se tiel que les politiques foncières, de même que produise parce que le passage à la densité que l'on les politiques conçues pour assurer des servi- observe dans l'urbanisation est étroitement lié à ces de base à la totalité de la population soient la mutation d'une économie qui passe du stade rationnelles. par exemple, l'universalisation agraire au stade industriel ou postindustriel. des droits fonciers au Danemark au tournant Les gouvernants peuvent faciliter les trans- du dix-huitième siècle a grandement contri- formations spaciales qui sous-tendent ces bué à propulser le pays dans l'ère industrielle variations sectorielles. selon le stade de l'urba- quelques décennies plus tard. De fait, les ana- nisation, pour établir la chronologie des mesu- lystes estiment que les politiques visant à ren- res à prendre et l'ordre des priorités, il importe forcer les droits de propriété dans les régions de prêter attention aux différents aspects de la rurales ont été déterminantes pour stimuler transformation spaciale. Ce qui ne varie pas, la productivité agricole dans l'angleterre du c'est qu'un fondement universel fait d'institu- seizième siècle, en ce qu'ils ont permis de libé- tions existe et que les institutions passent avant rer des travailleurs qui ont pu migrer dans les tout, que les investissements dans les infrastruc- villes pour travailler dans le secteur manufac- tures connectives soient effectués au moment turier et les services. La fourniture universelle opportun dans un deuxième temps et que les de services sociaux de base -- sécurité, édu- interventions spatialement ciblées soient rédui- cation, services de santé et assainissement -- tes au minimum et viennent en dernier. complète étroitement les institutions destinées Cette approche implique de suivre rigou- à améliorer les marchés fonciers. En 1960, le reusement le principe d'intégration défini plus revenu par habitant de la République de Corée Carte 6 Les politiques doivent évoluer à mesure que l'urbanisation progresse a. Urbanisation naissante à Cauca, b. Urbanisation intermédiaire à Santander, c. Urbanisation avancée de la région de en Colombie en Colombie la capitale en Colombie VALLE DEL CAUCA BOLÍVAR CUNDINA MARCA CAUCA ANTIOQUIA Bucaramanga Bogotá Popayán SANTANDER HULA TOLIMA META COLOMBIE Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, sur la base des données de Schneider, Friedl et Potere 2008. 26 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 · Urbanisation intermédiaire. Dans les régions où l'urbanisation s'accélère, outre ces Encadré 5 Concentration sans congestion dans la Chine institutions, les gouvernements doivent met- occidentale : Chongqing et Chengdu tre en place des infrastructures connectives Une expérience menée par la Chine De meilleures institutions. L'accent est mis pour que les avantages de l'augmentation de pourrait modifier la conception future des sur la coordination entre les niveaux de l'ad- la densité économique soient plus largement politiques d'urbanisation dans le monde en ministration pour la gestion de l'utilisation partagés. L'industrialisation implique de développement. Les gouvernants devraient et de la conversion des terres. Dans les cam- changer l'utilisation des terres à mesure que s'y intéresser. pagnes, le plan concentre les terres rurales les activités se concentrent, tout comme elle La Chine applique dans l'arrière-pays en transférant les droits d'utilisation aux la stratégie d'urbanisation qui a donné de entreprises et aux paysans. Dans les villes implique une circulation rapide des biens et bons résultats dans les régions côtières et les agglomérations urbaines, la création services. Les réglementations qui régissent dynamiques au cours des années 80 et 90. de zones industrielles est un élément clé l'utilisation de la terre influent sur les déci- L'approche « locale » est appliquée dans d'un programme plus vaste. Les agglomé- sions relatives à la localisation et elles restent deux agglomérations, Chongqing et Chen- rations de taille importante et moyenne une priorité institutionnelle. Il faut continuer gdu, toutes deux situées dans la région développent des activités manufacturières moyen-occidentale du pays. Avec un taux à haute valeur ajoutée, tandis que les villes de fournir des services sociaux spatialement d'urbanisation de l'ordre de 40 %, elle se et les agglomérations plus petites se spécia- neutres dans le cadre de l'intégration des situent dans la moyenne chinoise. L'objectif lisent dans les industries de main-d'oeuvre, villes et des campagnes de façon à ce que les est de porter ce taux à 70 % d'ici à 2020 en attirant la main-d'oeuvre des villages voisins gens soient attirés vers les villes par les éco- favorisant à la fois la concentration et la et facilitant les économies de localisation. nomies d'agglomération qu'elles engendrent, convergence entre les villes et la campagne. Plus d'infrastructures. Des équipements et non pas poussés à l'exode parce qu'il man- La métropole de Chongqing a une popu- massifs sont prévus dans l'infrastructure lation de 40 millions d'âmes environ et, en primaire. Chongqing va dépenser pour que d'écoles, de services de santé et de sécu- dehors de la capitale, elle compte six agglo- l'infrastructure, des milliards de dollars rité publique dans les régions rurales. Mais, mérations urbaines, 25 villes moyennes provenant de l'administration centrale et même si ces services sont fournis, la conges- ou petites, 95 communes centrales et 400 d'investissements privés supplémentaires tion croissante des villes peut accroître rapi- communes. Elle s'est vu accorder le statut financés par Hong Kong, Province de Chine, dement le coût des transports, ce qui influera de municipalité spéciale comme Beijing, et Singapour. À Chengdu, environ 117 Shanghai et Tianjin il y a quelques années. milliards de yuan seront investis dans 71 sur les choix de localisation des entreprises. Tout comme ces autres villes, elle jouira projets d'infrastructure, en particulier dans Il faut des équipements d'infrastructure d'une plus grande autonomie financière. des réseaux de transport reliant les villes et connectifs pour maintenir l'intégration de De taille plus modeste, Chengdu est une les campagnes, et des projets d'assainisse- ces régions. Les administrations des États agglomération métropolitaine tentaculaire ment dans les régions rurales et les zones et les administrations centrales qui coopè- de 11 millions d'habitants. Outre sa capitale urbaines. Une enveloppe de 16,5 milliards bimillénaire de la Province du Sichuan, de yuan sera d'autre part investie dans 34 rent de manière satisfaisante peuvent fournir elle compte six villes de taille moyenne, 30 projets sociaux afin d'améliorer les niveaux les infrastructures de base nécessaires pour municipalités centrales, 60 municipalités et de vie dans les zones rurales à retard. faire en sorte que la prospérité soit largement 600 villages. Si les marchés favorisent ces deux agglo- partagée. L'élargissement des compétences La stratégie d'urbanisation implique mérations comme l'a fait le gouvernement, administratives peut faciliter la coordination une « triple concentration », de la terre, les niveaux de vie de millions de Chinois de l'industrie et des paysans. L'idée est de l'arrière-pays s'en trouveront améliorés. des investissements d'infrastructure. La ville de tirer parti des économies d'échelle, de L'intégration a déjà eu un impact local. À de Chongqing dans la partie ouest de la Chine promouvoir la mobilité des biens et de la Chongqing, les revenus ruraux ont aug- en est un bon exemple (voir encadré 5). main-d'oeuvre et d'améliorer le bien-être menté plus rapidement en 2007 que ceux · Urbanisation avancée. Dans les zones très des nouveaux migrants dans les villes. des citadins. À Chengdu, les concentrations Conformément aux priorités définies pour de paysans auraient entraîné une améliora- urbanisées, Il faut parfois compléter les ins- les zones qui ont un niveau d'urbanisation tion de la productivité de 80 % du fait que titutions et les infrastructures par des inter- intermédiaire de 40 à 50 %, l'accent est mis l'industrie a absorbé approximativement ventions ciblées pour traiter le problème des pour les deux agglomérations sur la mise en 100 000 paysans par an. bidonvilles. Les individus doivent vivre à place d'institutions universelles et d'équi- proximité d'un endroit où les conditions de pements d'infrastructure connectifs et non Source : Équipe du Rapport sur le développe- vie sont supportables pour bénéficier de servi- sur les interventions spatialement ciblées. ment dans le monde 2009. ces et d'outils d'apprentissage. C'est à ce stade que les bidonvilles peuvent compromettre était le même que celui du Bénin aujourd'hui. l'aptitude d'une ville à fournir les économies soixante-quinze pour cent des Coréens associées à la proximité. Les programmes vivaient dans les régions rurales,plus d'un tiers d'assainissement des bidonvilles ne sont pas des adultes étaient analphabètes et moins de nécessairement une priorité dans les premiers 5 % des enfants avaient été immunisés contre stades de l'urbanisation, mais ils deviennent des maladies évitables telles que la rougeole. nécessaires à ce moment-là. L'enseignement En 2000, plus de 80 % des habitants du pays qui ressort des évaluations des projets d'as- étaient urbanisés, la quasi-totalité de la popu- sainissement des bidonvilles, c'est que les lation savait lire et écrire et était vaccinée, et le interventions ciblées ne sont pas suffisantes revenu de la République de Corée avait atteint en tant que telles. Elles resteront vaines sauf le niveau enregistré par le portugal moderne. si les institutions chargées de la terre et des Le Costa Rica offre un autre bon exemple. services de base sont relativement efficaces et Vue d'ensemble 27 si l'infrastructure des transports est en place. Figure 6 Convergence géographique plus rapide des niveaux de vie de base en Malaisie Un problème tridimensionnel requiert des Différence en pourcentage entre les taux de pauvreté min. et max des États de la Malaisie mesures à un triple échelon, avec une coordi- 70 nation des politiques au niveau de l'adminis- tration centrale, des États ou des provinces et 60 1976 des villes. Le succès de singapour montre les avantages d'une telle concentration dans une 50 ville-État. shanghai et Guangzhou en Chine 40 1970 offrent des exemples plus récents. Et un 1984 exemple plus récent encore (et généralement 30 1990 applicable) est celui de Bogotá in Colombie. 1995 20 L'expérience des processus d'urbanisation 2002 menés à bonne fin montre que la base d'un pas- 10 sage réussi de la ruralité à l'urbanité repose sur un ensemble de politiques spatialement neutres -- les 0 0 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000 4 500 « institutions » selon la formule succinte retenue dans ce Rapport. Les investissements d'infrastruc- PIB par habitant (en dollars 2000) ture qui permettent d'aller d'un endroit à l'autre Source : Malaysia Economic Planning Unit 2008. constituent le deuxième volet. Les interventions et d'améliorer les niveaux de vie et par là même géographiquement ciblées ne doivent être utilisées d'accélérer la réalisation des objectifs de déve- que lorsque le problème est particulièrement dif- loppement pour le Millénaire. Mais dans les ficile, mais elles doivent toujours être utilisées en premières années de la croissance (entre 1970 relation avec les dispositions prises pour améliorer et 1976), les taux de pauvreté ont divergé briè- les institutions et l'infrastructure. vement d'un État à l'autre, pour converger par Les politiques de développement locales la suite lorsque la pauvreté a reculé dans tous (régionales) qui intègrent les nations les États (voir figure 6). Les indicateurs de santé (mortalité infantile) ont davantage baissé dans Dans un pays, certaines régions se prêtent plus les États à croissance lente, ce qui laisse supposer particulièrement à l'agriculture, d'autres à la pro- que les dispositifs fiscaux et les mécanismes de duction industrielle et d'autres encore aux activi- transfert ont fonctionné de manière efficace. Cet tés de services. Et lorsque l'industrie et les services empressement à niveler spatialement les niveaux prospèrent, la distribution spatiale des activités de vie se révèle payant dans d'autres pays, tels économiques doit changer11. aucun pays n'est que la Chine, l'Égypte, l'Indonésie, le Mexique, devenu prospère sans modifier la répartition géo- la thaïlande et le viet Nam. graphique de sa population et de sa production. Mais la convergence géographique des Indi- La concentration croissante des individus cateurs de développement du Millénaire, tels et de la production dans certaines régions d'un que la mortalité infantile, la santé maternelle, pays est un élément marquant de la croissance l'éducation de base, l'eau potable et l'assainis- économique au cours des deux derniers siècles. sement ne s'est pas produite dans tous les pays. s'opposer à cette concentration, c'est s'opposer Que devraient-il faire ? à la croissance elle-même et, face à ces désé- La réponse réside dans l'intégration des zones quilibres, les gouvernants doivent se montrer à retard et des zones avancées, à l'aide de politique patients. Mais, avec l'aide des politiques publi- adaptées au degré de difficulté de l'intégration. ques, le développement harmonieux a aussi été si les motivations économiques jouent un rôle marqué par la diminution des disparités de important, c'est la situation sociale et politique niveaux de vie entre les zones favorisées par les qui conditionne la rapidité de ces transforma- marchés et les zones moins avancées. L'action tions spatiales. Les choix de localisation que font gouvernementale peut accélérer la convergence les individus reflètent les forces et les inclinations des niveaux de vie de base afin que les popu- des sociétés et des structures politiques. Les car- lations des zones moins avancées n'aient pas tes de la pauvreté fournissent un instantané des à attendre que le pays ait atteint un niveau de régions où se concentrent les pauvres (masse de revenu élevé pour bénéficier des équipements pauvreté importante -- en d'autres termes « les sociaux de base. L'expérience des pays qui se pauvres ») et des régions qui sont les plus pauvres sont engagés avec succès dans la voie du déve- (taux de pauvreté élevé -- en d'autres termes, les loppement justifie aussi l'empressement qu'ils « régions pauvres »). Ces cartes peuvent nous ont mis à égaliser les niveaux de vie de base. donner de nombreuses indications sur la situa- Considérons le cas de la Malaisie. La crois- tion sociale et politique d'un pays : ce sont les sance économique et les politiques gouverne- déplacements des pauvres qui reflètent peut-être mentales ont permis de faire reculer la pauvreté le mieux les obstacles à la mobilité, parce que 28 RappoRt suR le développement dans le monde 2009 Carte 7 Trois types de pays, des problèmes différents pour le développement local a. Chine : Les taux de pauvreté sont élevés dans l'Ouest du pays, mais la plupart des pauvres vivent dans l'Est Taux de pauvreté < 17,5 17,6­35,9 Nombre de pauvres 36,0­51,6 Chaque point 51,7­70,3 représente 50 000 70,4­81,1 pauvres b. Brésil : Les taux de pauvreté sont élevés dans le Nord et le Nord-Est, mais la plupart des pauvres vivent dans la frange côtière Taux de pauvreté < 12 12­25 Nombre de pauvres 25­35 Chaque point 35­45 représente 5 000 >45 pauvres c. Les taux de pauvreté sont élevés dans les États du Centre, qui abritent aussi un grand nombre de pauvres Taux de pauvreté 6,4­9,7 9,8­16,7 16,8­24,8 Nombre de pauvres 24,9­35,4 Chaque point 35,5­46,6 représente 50 000 Pas de données pauvres Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. ce sont eux qui ont le plus de raisons de chan- localisations qui sont pauvres, nous pouvons ger d'horizon, mais ce sont eux aussi qui ont le calibrer l'action gouvernementale en fonction moins de ressources pour le faire. de la situation du pays : sur la base des indications concernant les · Pays où il existe des régions à retard peu peu- localisations où se trouvent les pauvres et les plées. en Chine, les taux de pauvreté les plus Vue d'ensemble 29 élevés se trouvent dans les provinces occi- · Pays divisés où il existe des régions à retard dentales, mais les pauvres sont concentrés et densément peuplées. En Inde, plus de 400 dans les régions du sud-est et du centre et millions d'habitants vivent dans les États à dans d'autres zones encore plus proches de la la traîne du centre, qui abritent plus de 60 % frange côtière en pleine expansion (voir carte 7, des pauvres du sous-continent (voir carte 7, planche a). La densité économique et la densité planche c). Ils vivent là pour une raison sim- démographique coïncident. Le pays a peu de ple : c'est une plaine fertile qui fut le berceau divisions -- les obstacles linguistiques et autres de la civilisation indienne. Mais cette région ne sont pas importants -- et la population, a perdu de son attrait aujourd'hui et le monde les pauvres en particulier, peuvent se déplacer a changé. La mobilité de la main-d'oeuvre est pour réduire la distance qui les séparent de la limitée à cause des divisions linguistiques et densité. Les institutions spatialement neutres des barrières de classes. Les mesures visant à qui assurent le fonctionnement des marchés redynamiser la croissance dans ces provinces fonciers, l'application des droits de propriété en perte de vitesse à l'aide de subventions et et l'organisation des services de base, tels que de licences industrielles préférentielles n'ont l'éducation et la santé,peuvent être le pivot de la pas favorisé la mobilité. Le débat se recentre stratégie d'intégration économique pour rédu- maintenant sur l'intégration économique -- ire la distance économique qui sépare les zones avec l'adoption de mesures plus compatibles à retard des zones avancées.Le Chili,l'Égypte,le aveclamobilité delamain-d'oeuvre,tellesque Honduras, l'Indonésie, la, Russie, l'ouganda, et la mise en place d'infrastructure interrégio- le viet Nam sont d'autres exemples de pays où nales et l'amélioration des services de santé le problème de développement est unidimen- et d'éducation. Ces politiques et la migration sionnel -- il tient pour l'essentiel à la distance. inter-États qu'elles encouragent permettront, ·Pays sans divisions où il existe des zones si elles s'inscrivent dans la durée, de réduire densément peuplées à retard. au Brésil, c'est les divisions qui ont « allongé » la distance dans les zones du nord et du nord-est que les entre les zones avancées et les zones à retard taux de pauvreté sont les plus élevés : huit des densément peuplées. Dans le même temps, il dix États les plus pauvres sont situés dans le faudrait peut-être aider ces régions par des nord-est, les deux autres se trouvent dans le incitations géographiquement ciblées qui nord (voir carte 7, planche b). Mais c'est sur- stimulent la production. Le Nigéria est peut- tout dans les agglomérations urbaines situées être un autre pays affecté par un problème à proximité de la côte, depuis le nord-est dés- d'intégration tridimensionnel de distance, hérité jusqu'au sud-est prospère que la masse de régions pauvres densément peuplées et économique et la concentration de la pau- de divisions intérieures. Dans le monde en vreté sont les plus importantes. Les densités développement, à peu près un milliard d'in- économique et démographique ne coïncident dividus vivent dans des zones à retard, où les que partiellement. Les symptômes liés à la migrations sont souvent difficiles en raison pauvreté sont ceux d'un pays où les divisions des divisions religieuses, linguistiques ou internes telles que les différences ethnolin- ethniques internes. Dans ces régions, la solu- guistiques et la fragmentation politique sont tion réside dans en ensemble de politiques faibles, mais où -- pour des raisons d'ordre spatialement neutres, connectives et ciblées. historique et politique -- les concentrations de populations sont au « mauvais endroit ». Les gouvernements ne doivent faire com- Le Bangladesh, la Colombie, le Ghana et la mettre l'erreur d'être impatients avec les mar- turquie sont à peu près dans le même cas. chés et ils doivent aider les zones à retard. Mais Dans de tels cas, l'attrait que présentent les ces interventions ne doivent pas contrecarrer les économies d'agglomération dans les zones réformes institutionnelles et brider les investis- avancées n'est peut-être pas assez fort et la sements en infrastructures. L'expérience tend à mobilité de la main-d'oeuvre, assez impor- montrer qu'il ne faut pas fournir d'incitations tante pour favoriser la concentration et la pour les activités qui dépendent des écono- convergence. Les problèmes liés à la « lon- mies d'agglomération ou de l'accès au marché gueur de la distance et la densité mal placée » international. Les incitations ciblées en faveur devront être traités par une politique d'inté- de l'agriculture sont tout-à-fait indiquées pour gration économique reposant sur deux élé- ces régions largement rurales et agricoles. s'en ments : des instituions spatialement neutres remettre principalement aux interventions complétées par une infrastructure spatiale- ciblées pour l'industrie -- comme l'a fait l'Inde ment connective telle que la construction de pendant des décennies -- n'aidera pas les États routes et de voies ferroviaires interrégionales à retard à hisser leur niveau de vie à la hauteur et l'amélioration des télécommunications. de celui des États dynamiques. 30 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 Figure 7 L'Asie du Nord-Est, l'Asie du Sud-Est et l'Asie du Sud ont rattrapé les nations un accès aux marchés de leur voisinage et du développées monde. La géographie a une grande importance Taux de croissance annuels moyens du PIB par habitant, 1960­2006 pour décider de ce qui est nécessaire, de ce qui ne Asie du Nord-Est l'est pas et de ce qui échouera. Mais, de bonnes Autres pays à revenu élevé politiques économiques, même les pays situés Asie du Sud-Est et Pacifique dans des parties du monde complètement mar- ginalisées peuvent surmonter leur handicap géo- Asie du Sud graphique. pour déterminer si les mesures prises Pays de l'OCDE portent leurs fruits, il suffit de déterminer si l'ac- Afrique septentrionale cès aux marchés s'est sensiblement amélioré. Asie centrale, Caucase & Turquie Certaines régions du monde ont mieux Amérique latine et Caraïbes réussi que d'autres (voir figure 7). Dans les pays Europe de l'Est et Fédération de Russie de ces régions, les frontières économiques sont Asie de l'Ouest désormais plus fines (voir carte 5, planche a). Ils peuvent se permettre d'avoir des frontières fines, Amérique du Sud parce que leurs voisins connaissent eux aussi la Afrique australe prospérité. pour eux, les marchés régionaux sont Afrique orientale les marchés mondiaux. D'autres régions, telles Afrique de l'Ouest que l'asie de l'Est, ont tissé de solides relations Afrique centrale de production avec d'autres et ouvert une voie, ­1 0 1 2 3 4 5 6 même au travers des frontières épaisses. Mais la spécialisation ne peut accroître l'efficience que si Pourcentage Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. l'échelle de production est importante et, pour cela, il faut pouvoir atteindre les grands marchés de l'hémisphère nord. Les disparités spatiales de production sont Que doivent faire les pays qui se sont enga- inévitables, et elles sont même souhaitables à gés tardivement dans la voie du développement l'intérieur d'un pays. À mesure que les écono- pour accélérer leur développement ? La condi- mies s'approchent de la catégorie des revenus tion commune est la création de la division -- élevé, les disparités de revenu et de production en d'autres termes, il faut des frontières épaisses. peuvent diminuer, mais elles ne se résorberont Ce qui diffère, c'est la distance par rapport aux que lentement et jamais complètement. Cette grands marchés internationaux et la proximité concentration doit être attendue avec patience ou non d'un grand pays dans leur voisinage car elle porte aussi en germe l'efficience spatiale. (voir carte 8, planche c). En revanche, les gouvernants doivent s'empres- ser de prendre des mesures pour éliminer les · Les pays situés dans des ensembles régionaux disparités spatiales. Lorsque les mesures prises proches de grands marchés régionaux. pour pour promouvoir l'intégration économique les pays situés à proximité de grands mar- complètent les forces du marché actionnées chés, l'intégration régionale et mondiale ne par l'agglomération, la migration et la spécia- nécessite pas de différenciation géographique. lisation, les pays peuvent être à la fois efficients Les mesures spatialement neutres telles que spatialement et équitables. l'amélioration des politiques économiques et du climat de l'investissement permettront L'intégration régionale pour élargir l'accès d'attirer les capitaux et la technologie des mar- aux marchés mondiaux chés plus sophistiqués du voisinage.Les talents Les avantages des accords commerciaux mon- inutilisés de ces pays et leur main-d'oeuvre bon diaux par rapport aux accords commerciaux marché sont des facteurs d'attraction puis- régionaux ont fait l'objet de débats pendant des sants. Qu'ils soient à la traîne ou à la pointe années. Ces débats sont désormais largement du progrès au sein de l'ensemble régional n'a clos. Lorsque les pactes régionaux ou bilaté- pratiquement aucune incidence ; la présence raux ne découragent pas les échanges entre pays d'un soleil à proximité fait de tous ces pays d'autres ensembles régionaux et lorsqu'ils sont de petites planètes. Les exportations du Mex- accompagnés de mesures visant à faciliter la cir- ique aux États-Unis représentent à peu près culation des biens, des personnes et des capitaux 1,7 % de l'économie de ce pays. Le Mexique -- telles que la mise en place d'infrastructures et devrait établir des liens encore plus solides de mécanismes compensatoires -- , ils peuvent avec les États-Unis. Mais, pour les autres pays être utiles. sinon, ils n'en valent pas la peine. de l'amérique centrale, les avantages d'un rac- Ce Rapport ne rouvre pas ce débat. Il traite cordement avec les infrastructures du Mexique plutôt de la question de savoir quel est le meilleur sont faibles -- le marché de l'amérique du moyen pour les pays en développement d'avoir Nord éclipse tous les marchés de l'amérique Vue d'ensemble 31 Carte 8 L'accès au marché distingue les régions du monde a. Les frontières sont plus épaisses dans les régions en développement b. La taille et l'accès aux marchés varient grandement selon les régions Accès réel au marché par rapport aux États-Unis, 2003 < 0,040 0,040­0,090 0,091­0,240 0,241­0,910 > 0,910 Pas de données c. Les trois dimensions suggèrent une taxonomie simple des groupes régionaux Régions avec Revenus élevés Pays proches des marchés mondiaux Grands pays éloignés des marchés mondiaux Petits pays éloignés des marchés mondiaux Sources : Planche a : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 ; Planche b : Mayer 2008 ; Planche c : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 32 RappoRt sUR LE DÉvELoppEMENt DaNs LE MoNDE 2009 centrale. Et l'accès aux marchés dépend prob- · Les pays situés dans des ensembles régio- ablement de la stabilité économique. Les naux distants des marchés mondiaux et institutions spatialement neutres devraient qui ont une économie peu importante. Les permettre d'intégrer l'amérique centrale aux gageures les plus difficiles à relever sont cel- marchés mondiaux. Il en va de même pour les auxquelles sont confrontés les pays situés l'Europe de l'Est,l'afrique du Nord et l'asie du dans des parties du monde divisées par des sud-Est. Les pays de ces régions ont un accès frontières épaisses et éloignées des marchés aux marchés plus important que la moyenne. mondiaux et où il n'existe pas non plus de Bien qu'il soit fonction de leurs politiques grand pays pouvant servir de voie de transit économiques et de leurs réglementations, cet régionale vers les marchés mondiaux, comme accès n'est pas uniforme même à l'intérieur de pourraient le faire le Brésil et l'Inde. pour ces ces régions (voir carte 8, planche c). régions, la géographie pose un problème tri- · Les pays situés dans des ensembles régio- dimensionnel. on peut difficilement repro- naux distants des grands marchés mon- cher à la Côte d'Ivoire ou à la tanzanie de diaux, mais dont l'économie est importante. se préoccuper davantage de leurs propres pour intégrer des régions relativement éloi- pauvres que de leurs voisins plus démunis gnées des marchés mondiaux, mais dont tels que le Burkina Faso ou le Burundi. En l'économie est assez importante -- asie de fait, constatant les avantages de la coopéra- l'Est, amérique latine, afrique australe et tion régionale, ils ont déployé de nombreux asie du sud -- , les mesures spatialement efforts pour promouvoir l'intégration régio- neutres de ce type sont tout aussi nécessai- nale dans leur voisinage. La CEDEao inclut res, mais elles ne seront peut-être pas suffi- même une clause qui permet aux travailleurs santes. pour les pays de ces régions qui sont de franchir les frontières, ce qui implique un à la traîne, tels que la Mongolie, le Népal, le degré d'intégration qui n'est égalé que par paraguay et le Zimbabwe, certaines voies l'Union européenne (depuis peu seulement). d'accès aux marchés peuvent passer par Elle a aussi essayé de partager l'infrastruc- des voisins plus grands. Le Brésil, la Chine ture régionale. parmi d'autres ensembles et l'Inde attirent les investisseurs en raison de ce type, citons l'afrique centrale, l'asie de la taille potentielle de leur marché, et ces centrale et les Îles pacifiques. Les pays de ces régions sont confrontés à un problème tridi- « effets de marché intérieur » peuvent géné- mensionnel (voir Geographie en mouvement rer l'impulsion nécessaire pour promouvoir : Densité, distance et divisions en Afrique la spécialisation et aider les entreprises natio- subsaharienne), qui appelle un ensemble de nales à affronter la concurrence sur les mar- mesures axées sur l'amélioration de la coopé- chés mondiaux. Une réserve : pour l'accès au ration institutionnelle et les investissements marché, la mesure pertinente de la distance d'infrastructure régionaux -- , mais ce n'est est une mesure économique et non pas une pas suffisant. Des incitations ciblées seront mesure euclidienne. avec un ensemble d'ac- aussi nécessaires, par le biais d'un accès pré- cords bilatéraux, des politiques de transport férentiel aux marchés des pays développés, inspirées et une spécialisation dynamique éventuellement subordonné à la collabora- dans les produits primaires, le Chili a réduit tion régionale pour améliorer les institutions la distance qui le sépare de l'amérique du et l'infrastructure. Nord et établi des liens mondiaux plutôt que régionaux. Mais ces cas sont des exceptions. tout le monde doit épauler les efforts pour les petits pays de ces régions, des réfor- déployés par ces pays « exclus du développe- mes institutionnelles et la connectivité régio- ment » afin d'intégrer leur économie, à l'inté- nales seront les ingrédients indispensables de rieur et à l'extérieur des frontières. Un milliard l'intégration économique. de vies humaines en dépendent. Nous connaissons bien les transformations sectorielles qu'implique la croissance économique, les changements qui interviennent dans les tâches et l'organisation à mesure que les économies agraires s'industrialisent et s'orientent vers les activités de services. Ce Rapport analyse les transformations spa- tiales qui doivent aussi se produire pour que les pays se développent. L'augmentation des densités, le raccourcissement des distances et la diminution des divisions demeureront les éléments indispensables du succès dans un avenir prévisible. Il conviendrait d'encourager une évolution en ce sens. Elle débouchera sur une croissance déséquilibrée. Si ces transformations sont assorties de politiques de promotion de l'intégration adaptées à la géographie économique des nations, elles produiront aussi un développement largement partagé -- plus rapidement et non pas bien plus tard. Les manières de parcourir ce Rapport E n 1971, Simon Kuznets, un émigré russe des principales leçons du 20e siècle. Après que qui avait bâti sa carrière aux États-Unis, Kuznets ait quitté la Russie en 1922, les plani- reçut le Prix Nobel d'économie « pour ficateurs soviétiques mirent en application une son interprétation fondée sur des données approche de la géographie économique tandis empiriques de la croissance économique, qui a que les États-Unis en implémentaient une autre. renouvelé et approfondi la connaissance de la La stratégie soviétique força les populations à se structure économique et sociale et du proces- déplacer vers le nord et l'est et à répartir la pro- sus de développement ». À la réception de son 1 duction économique. Simultanément, les Amé- prix, Kuznets résuma les changements structurels ricains se déplaçaient volontairement vers le sud qui accompagnent la croissance économique, en et l'ouest mais la production se concentrait. Cinq mettant particulièrement l'accent sur « la transi- ans après la mort de Kuznets en 1985, l'Union tion de l'agriculture vers les activités non agri- soviétique s'écroulait. À cette époque, le revenu coles et, récemment, la transition de l'industrie par habitant en Russie correspondait au quart de vers les services ». 2 Tels sont les changements sec- celui des États-Unis. L'inefficience spatiale ne fut toriels dans la production dont les nations ont pas la seule raison pour laquelle l'Union soviéti- besoin pour prospérer. Les pays ne se dévelop- que s'effondra mais elle n'arrangea rien. pent pas simplement en faisant la même chose à Tandis que la Russie passait de l'économie plus grande échelle. Ils doivent faire différentes planifiée à l'économie de marché, l'efficience choses et les faire mieux. spatiale s'améliorait. Entre 1989 et 2004, presque Les années passant, cette vision s'est si sou- toutes les nouvelles entreprises se sont implantées vent vérifiée qu'elle semble aujourd'hui presque dans les endroits fournissant les meilleurs accès évidente. Si elles sont moins évidentes, les trans- vers Moscou, Saint-Pétersbourg et les marchés formations spatiales nécessaires à ces transitions internationaux. Au cours des trente dernières 3 structurelles n'en sont pas moins importantes. années, les chercheurs ont documenté les chan- Certains endroits sont adaptés pour l'agriculture, gements de géographie économique nécessaires d'autres pour l'industrie, d'autres encore pour les pour rester efficient sur le plan spatial au fur et à services. À mesure que les économies s'industria- mesure des avancées technologiques et des chan- lisent et que plus de personnes sont employées gements dans les structures de production. Ils dans les services, leurs formes doivent changer ont, en outre, étudié les effets des grandes popu- également. Ces changements, impliquant un lations, des marchés mondialisés et des frontières ajustement tant social qu'économique, peut internationales sur la localisation des personnes prendre du temps. Le monde économique n'est et de la production. Ils commencent aujourd'hui pas dénué de frictions. Le « quoi » et le « com- à évaluer la manière dont les pouvoirs publics ment » de la production économique ne peuvent peuvent favoriser ces transformations ou leur être déterminé sans que soit connu le « où ». nuire. Ce Rapport s'appuie sur ce travail et ses Pour les décideurs politiques, en particulier, implications en matière de politique publique. il est important de comprendre ces changements Les politiques gouvernementales sont impor- et d'apprécier à leur juste mesure les forces du tantes. Au fil du développement, les populations marché qui les façonnent. Cette compréhension et la production se concentrent davantage -- peut faire toute la différence entre la prospérité dans les villes et agglomérations, ainsi que dans et la stagnation. Elle pourrait même être l'une les parties de pays les plus proches des marchés 33 34 RAPPoRT SUR LE dÉvELoPPEMENT dANS LE MoNdE 2009 intérieurs et internationaux. Tandis que l'acti- autres. Le reste de cette introduction synthétise vité économique se concentre dans certaines le cadre du Rapport, clarifie ses termes et définit parties d'un pays ou du monde, des populations sa structure. nombreuses peuvent se trouver éparpillées à travers les campagnes ou dans les endroits dis- Cadre tants de la prospérité, ce qui peut donner lieu Les gouvernements interviennent (bien souvent à des disparités géographiques de taille en ter- de manière inadaptée) afin de répartir plus équi- mes de standards de vie. Ce Rapport tente d'en tablement les bénéfices de la croissance économi- comprendre les raisons et évalue les mesures que dans l'espace. Même lorsque les impératifs qui n'ont pas réussi à modifier efficacement la sont d'ordre politique, ils ont des conséquences géographie économique des pays en développe- économiques. Et même lorsque les objectifs sont ment. L'activité économique va, de toute façon, économiques, ils ont des répercussions sociales se concentrer. Mais une manière de gérer ce et environnementales. Les décideurs politiques, phénomène, celle des Etats-Unis, peut engen- malgré qu'ils soient confrontés à des choix tran- drer la croissance et l'intégration. d'autres peu- chés, doivent donc pouvoir trouver des compro- vent se solder par la désintégration, le désespoir mis. Les coûts économiques des erreurs peuvent et même des conflits. être lourds et durables : la reconnaissance de Ce Rapport couvre un large ensemble, de l'importance de la géographie économique prime abord disparate, de phénomènes qui implique de comprendre qu'une fois que les pro- étendent le spectre d'activité de l'échelle locale ducteurs et les personnes prennent des décisions aux échelles nationale et internationale, de la quant à l'endroit où ils vont s'établir, il peut être géographie humaine aux géographies physique difficile de les faire revenir sur leur choix. et politique, et des institutions nationales et Les pouvoirs publics peuvent s'avérer effi- mondiales aux interventions ciblées. Garder une caces en promouvant les forces du marché qui certaine discipline dans l'investigation requiert génèrent tant la concentration de la production de mettre l'accent sur certains aspects des trans- économique que la convergence des standards de formations spatiales et d'en délaisser certains vie et en les renforçant par des politiques visant à assurer partout la provision de services de base Encadré 0.1 Ce qui ne fait pas l'objet de ce Rapport abordables. Pour ce faire, ils peuvent aider les travailleurs et les entrepreneurs à exploiter les Pour que ce Rapport reste ciblé, plusieurs plus fréquemment dans une ville peuplée opportunités économiques, où qu'elles se pré- aspects importants des transformations que dans un village de campagne, où les sentent. Les forces du marché les plus influentes spatiales n'y reçoivent pas l'attention préoccupations individuelles de chacun sont a sont l'agglomération, la migration et la spé- dont ils seraient l'objet dans une étude celles de tous. cialisation. Les bénéfices économiques qu'el- plus complète. Les principaux aspects qui La migration peut également avoir des les génèrent sont le sujet de ce Rapport. Leurs ne seront pas considérés -- sauf dans le effets largement contrastés sur les socié- cadre de la mise en évidence ou la quali- tés, tant dans les endroits que les gens implications sociales et environnementales ne fication des messages les plus importants quittent que dans ceux où ils se rendent. sont pas étudiées en détail (voir encadré 0.1). -- sont les effets sociaux et environne- Elle engendre toujours des bénéfices Les effets sociaux et environnementaux non mentaux d'une géographie économique économiques mais, comme le montrent intentionnels de la mise en oeuvre de ces forces en mutation. les sentiments anti-immigration présents du marché constituent des enjeux politiques L'agglomération -- la croissance des dans de nombreux pays, elle implique importants. Mais ils méritent une place plus villes -- peut avoir certains effets sociaux également plus de risques. centrale que celle qui peut leur être accordée et environnementaux positifs tandis que La spécialisation de la production ren- d'autres seront négatifs. Les villes contri- due possible par la réduction des coûts dans le cadre d'un rapport dont le but est de buent à éliminer les stéréotypes sociétaux de transport peut avoir un prix sur le plan montrer comment la géographie économique est et à renforcer la cohésion. La plupart des environnemental. Le cabillaud pêché au refondue au cours du développement. mouvements progressistes, au cours de large de la Norvège est transporté par Le présent Rapport décrit les transformations l'histoire, avaient des origines urbaines. avion vers la Chine pour y être nettoyé géographiques nécessaires au développement. Il Mais c'est aussi le cas des plus violents. puis renvoyé en Norvège pour être vendu. analyse ces changements à la lumière de l'his- La propension des gens à commettre des Une telle spécialisation basée sur les dota- crimes est supposée plus grande dans les tions naturelles (le poisson en Europe du toire économique est de la recherche récente. Il villes. Et tandis que les villes donnent libre Nord, les gens en Chine) bénéficient tant revisite ensuite les débats politiques sur l'urba- cours à l'individualisme et à la créativité et aux consommateurs norvégiens qu'aux nisation, le développement régional et l'intégra- dissolvent les barrières sociales, elles rom- travailleurs chinois, mais le cabillaud a tion internationale. Il s'agit du 31e Rapport sur pent également les liens sociaux : aujourd'hui une empreinte écologique le développement dans le monde et les thèmes plus lourde. Les effets environnementaux Les villes ont toujours été les berceaux de l'urbanisation et du transport sont qu'il aborde ont été traités par des Rapports pré- de la liberté, au même titre qu'elles sont cédents. Mais dans ce cas-ci, les faits, analyses aujourd'hui les centres du radicalisme. Tous abordés dans ce Rapport mais seulement les hommes du monde n'ignorent pas que lorsqu'ils caractérisent ses messages. et politiques liées aux transformations spatiales l'isolement et la solitude se trouvent bien a. Weber, 1899, p. 432. constituent les points d'attention majeurs et le Rapport est structuré en conséquence. Les manières de parcourir ce Rapport 35 Termes · La région. L'échelle locale est la municipalité Pour formuler des messages simples utiles aux de Shanghai ­ qui inclut la ville de Shanghai décideurs politiques, il est nécessaire d'employer et les villes, agglomérations et villages voisins une terminologie simple. Le Rapport utilise cer- sur un territoire d'environ 7 000 km_, avec tains termes qui pourraient ne pas être familiers une densité de population d'environ 3 000 aux lecteurs, en introduit d'autres et en utilise habitants par kilomètre carré. La densité de d'autres encore en tant que termes génériques. population de la ville est d'environ 13 000 Cette section clarifie les termes qui seront personnes par kilomètre carré. constamment utilisés dans le reste du Rapport. · Le pays. L'échelle nationale comprend les 23 provinces, cinq régions autonomes et quatre Les échelles spatiales -- la région, le pays et municipalités (parmi lesquelles Shanghai) l'ensemble régional qui composent la Chine et couvrent environ Tout au long du Rapport, l'analyse est fournie à 9,6 millions de kilomètres carrés. La distance trois échelles géographiques -- locale, nationale entre la province occidentale de Xinjiang et et internationale. Les préoccupations politiques les dynamiques zones côtières de l'est est de correspondant à ces échelles spatiales sont, res- plus de 4 000 kilomètres. du fait des res- pectivement, la vitesse et la durabilité de la trans- trictions frappant la migration interne, la formation des zones rurales en zones urbaines, les distance économique peut sembler encore disparités territoriales en termes de production et beaucoup plus longue. de bien-être au sein des pays et les mêmes dispa- rités entre les pays et les régions du monde. Les · L'ensemble régional. L'échelle internationale unités qui correspondent à ces échelles spatiales se compose de la Chine et de ses voisins est- sont la région, le pays et l'ensemble régional. Ces asiatiques, dont le Japon, la Mongolie et la termes sont utilisés constamment tout au long du République de Corée. La région est divisée Rapport. Une « région » est un « territoire », la par des frontières, certaines imperméables, cible des politiques de développement territorial. d'autres plus perméables. dans les pays anglophones et francophones, elle Ce Rapport sur le développement dans le correspond à une région de pays, au même titre monde utilise la notion de voisinages « natu- que dans le cadre des débats sur le « développe- rels », définis par des éléments de géographie ment régional ». C'est le terme « région » qui sera humaine, physique et politique. La Banque donc utilisé et, pour éviter la confusion avec les mondiale classifie fréquemment tous les pays à régions internationales, celle-ci seront appelées revenus faibles et intermédiaires en six régions « ensembles régionaux » (par exemple, l'Asie du et regroupe les pays à revenus élevés ensemble, Sud, qui inclut l'Inde et ses voisins). quelle que soit leur localisation. Se basant sur la Pour illustrer les termes, considérons les proximité géographique comme critère le plus trois échelles géographiques que représentent important, ce Rapport classifie le monde en 16 la région métropolitaine de Shanghai, le pays ensembles régionaux incluant les pays en déve- qu'est la Chine et l'ensemble régional d'Asie de loppement et les pays développés (voir enca- l'Est (voir carte 0.1). dré 0.2). Cette approche est aussi plus détaillée. Carte 0.1 Trois échelles géographiques ­ la région, le pays et l'ensemble régional Shanghai, la Chine et l'Asie de l'Est illustrent les échelles locale, nationale et internationale La première échelle géographique La deuxième échelle géographique La troisième échelle géographique La région entourant la province de Shanghai Le pays qu'est la Chine L'ensemble régional d'Asie de l'Est Shanghai PROVINCE DE SHANGHAI PROVINCE DE SHANGHAI Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 36 RAPPoRT SUR LE dÉvELoPPEMENT dANS LE MoNdE 2009 Encadré 0.2 Les ensembles régionaux utilisés dans ce Rapport sur le développement dans le monde sont plus détaillés que les traditionnelles régions de la Banque mondiale Ce Rapport traitant de géographie et de une agrégation des pays plus détaillée que les dans ce Rapport, fait abstraction des revenus développement économique, il se concentre six régions standards de la Banque mondiale, des pays au sein d'une région -- par exemple, davantage sur la variabilité spatiale des condi- qui pourraient masquer des variations signifi- lorsque les retombées d'une croissance régio- tions et résultats que l'analyse économique ne catives. nale de pays industrialisés vers des pays en le fait habituellement. Le cas échéant, il utilise Les 16 ensembles régionaux présentés développement entrent en ligne de compte -- les pays ou régions de pays comme unités pour ci-dessous sont le fruit d'une adaptation des ou traite séparément de l'Organisation de coo- l'analyse. Mais là où l'accent est mis sur l'inté- régions géographiques de l'ONU qui reste tou- pération et de développement économiques gration régionale et les interactions entre États tefois dans la logique des régions de la Banque (OCDE) et d'autres pays à revenus élevés. souverains voisins, le présent Rapport utilise mondiale. En fonction du contexte, l'analyse, Les ensembles régionaux utilisés dans ce Rapport EUROPE DE L'EST & FÉDÉRATION DE RUSSIE EUROPE AMÉRIQUE DE L'OUEST DU NORD ASIE CENTRALE, CAUCASE & TURQUIE ASIE DU NORD-EST AFRIQUE DU NORD ASIE DE L'OUEST AMÉRIQUE CENTRALE ASIE & CARAÏBES AFRIQUE DU SUD DE L'OUEST ASIE DU SUD-EST AFRIQUE AFRIQUE & PACIFIQUE CENTRALE DE L'EST AMÉRIQUE DU SUD AFRIQUE AUSTRALE AUSTRALIE & NOUVELLE-ZÉLANDE Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. L'Afrique subsaharienne, par exemple, compren- la division. Ces dimensions aident le lecteur à dra ensembles régionaux : l'Afrique de l'ouest, appréhender le développement dans l'espace réel l'Afrique centrale, l'Afrique de l'Est et l'Afrique -- autrement dit, en trois dimensions. Les termes australe. La région Asie de l'Est et Pacifique en sont des métaphores simples mais elles ont aussi inclut trois : l'Asie du Nord-est, l'Asie du Sud- une interprétation technique. La densité signifie est et les Îles du Pacifique. Le terme « ensemble généralement l'intensité de l'activité économi- régional » sera utilisé tout au long de ce Rapport que sur une unité de territoire (par exemple, un pour désigner ces 16 groupes de pays. kilomètre carré). Les contraintes en matière de Si le choix de la zone ou région peut être arbi- données peuvent forcer le compromis : les densi- traire, ces échelles spatiales se conforment bien tés de production et de population étant étroite- aux niveaux de la formulation des politiques. Ce ment liées, sachant que les données relatives à la Rapport vise à informer l'élaboration des politi- production sont moins aisément disponibles, la ques à ces trois niveaux : sous-national, national densité de population est, dans certains cas, utili- et international. sée à titre d'indicateur de la densité économique, ce qui peut parfois prêter à confusion. En effet, Les dimensions spatiales -- la densité, Londres est probablement la ville possédant la la distance et la division plus forte densité économique au monde, mais Afin de décrire les transformations géographi- Mumbai, avec ses 30 000 habitants par kilomètre ques qui accompagnent le développement, le carré, est la plus densément peuplée. La distance présent Rapport introduit l'utilisation de trois fait allusion aux coûts du déplacement vers les dimensions spatiales : la densité, la distance et endroits économiquement denses. Les manières de parcourir ce Rapport 37 Tandis que la densité et la distance font étroi- ou le temps de trajet pour une unité de distance tement référence à la géographie humaine et physique (ou euclidienne). physique, la division relève davantage de la géo- Ces définitions ne sont pas scientifiquement graphie sociopolitique. La religion, l'ethnicité et exactes, mais les termes sont utilisés de façon la langue figurent parmi les principaux attributs constante dans le Rapport. Lorsque le terme menant aux divisions entre les endroits. Si c'est « densité » est utilisé, on entend la « densité entre les pays que les divisions sont les plus for- économique » : la production par superficie de tes, elles peuvent être également considérables territoire. Pour toute autre signification de la au sein des pays. densité -- telle que la population par kilomè- Ces dimensions sont mesurables. Mais à la tre carré (comme dans les chapitres 1 et 7) ou différence de la hauteur, de la longueur et de la les endroits concentrant la majorité des pauvres largeur, par exemple, les dimensions géogra- d'un pays (comme dans les chapitres 2 et 8) --, phiques ne sont pas orthogonales. de meilleu- cette signification est précisée en conséquence. res analogies à ces trois dimensions seraient la La distance peut être mesurée avec une cer- taille, le poids et l'âge d'une personne, qui sont taine précision, mais dans les endroits où les liés entre eux. de même, à mesure que les dis- infrastructures sont rares, la distance euclidienne tances augmentent, il est probable que les divi- (en ligne droite) est différente de la distance par sions se renforcent. C'est la notion d'accès au route ou chemins de fer. de nombreux autres fac- marché, un indicateur d'opportunité économi- teurs, tels que la disponibilité et l'abordabilité des que pour un lieu défini, qui donne la taille des services de transport, déterminent l'accessibilité marchés potentiels se trouvant à proximité de réelle. Lorsque cette information est disponible, ce dernier et leur facilité d'accès, qui illustre le elle est utilisée. Le chapitre 1, par exemple, fait mieux la densité, la distance et la division. L'ac- état d'une mesure uniforme de l'urbanisation cès au marché à travers les échelles géographi- basée sur des endroits qui, à la fois, possèdent des ques détermine où l'activité économique peut se niveaux minimums de densité de population et développer et, par conséquent, où les entreprises se situent à un temps de trajet d'une heure d'ag- vont s'établir et les populations vont croître. glomérations de taille. dans le calcul de « l'indice Sur base de ce concept d'accès au marché, les d'agglomération », la qualité des infrastructures trois dimensions se définissent comme suit : de transport est prise en compte. La division est associée aux frontières internationales car elles · La densité indique la taille de la production gênent généralement les échanges ou les voya- économique ou du pouvoir d'achat total ges. Mais toutes les frontières n'impliquent pas par unité de surface (par exemple, par kilo- des divisions. Celles de l'Union européenne, par mètre carré). C'est dans les grandes villes, où exemple, ne sont plus synonymes de divisions l'activité économique est concentrée, qu'elle entre les pays. Et toutes les divisions ne sont pas est la plus forte. Elle est beaucoup plus faible synonymes de frontières internationales. Là où dans les voisinages ruraux. les différences religieuses, ethniques et linguisti- · La distance mesure le degré de facilité d'ac- ques sont manifestes dans l'espace, il peut y avoir cès des marchés. Elle détermine l'accès à des divisions à l'intérieur de pays. l'opportunité. Au sein d'un pays, les zones Il existe une correspondance entre les échel- éloignées des centres économiquement den- les et dimensions géographiques. Localement, au ses ont plus de chances d'être à la traîne. sein d'une région, la dimension la plus impor- · La division naît des obstacles aux interac- tante est la densité, car les distances sont généra- tions économiques créés par les différences lement courtes et les divisions peu nombreuses. de devises, de politiques douanières et de Sur le plan national, la dimension la plus impor- langues, qui restreignent l'accès au marché. tante est la distance à la densité ; les divisions à C'est dans un contexte international qu'elle l'intérieur d'un pays tendent à être moins nom- est la plus pertinente. breuses, même si elles peuvent être sérieuses dans certains pays. Au niveau international, à Le concept de distance est également per- une échelle spatiale régionale ou mondiale, les tinent au niveau international. La différence distances et les divisions sont généralement les entre la distance et la division et que la première dimensions primordiales. module l'accès à l'opportunité économique S'appuyant sur ces trois dimensions, le pré- d'une manière plus continue -- une réduction sent Rapport relève les transformations géo- de la distance. La division, par contre, consiste graphiques dont le développement a besoin en des obstacles discrets à l'accès et à l'inté- (1e partie). Il montre ensuite comment les for- gration économique. Elle peut être considérée ces du marché stimulent ces transformations comme augmentant la distance économique (2e partie). Enfin, il détermine comment les 38 RAPPoRT SUR LE dÉvELoPPEMENT dANS LE MoNdE 2009 gouvernements peuvent augmenter ces forces · Les institutions regroupent tous les instru- pour soutenir la croissance et réduire la pau- ments politiques spatialement neutres. Il s'agit vreté (3e partie). des commodités que les pouvoirs publics Les instruments d'intégration -- les devraient fournir à tout le monde, quel que institutions, l'infrastructure et incitations soit l'endroit. Le terme « institutions » a une connotation d'universalité et fait référence au Moyennant de bonnes politiques, les pouvoirs financement et à la fourniture de commodi- publics peuvent promouvoir l'intégration éco- tés élémentaires telles que l'administration de nomique entre les endroits où la production la justice, la sécurité publique, la réglementa- économique est concentrée et ceux où elle sta- tion des marchés fonciers, du travail et finan- gne. Certains de ces moyens d'actions sont expli- ciers, l'éducation primaire et la santé ainsi cites sur le plan spatial, comme les programmes que l'électricité, l'eau et l'assainissement. Les d'assainissement des taudis dans une ville ou les systèmes de collecte d'impôts et de finance- incitations fiscales d'un État brésilien à un fabri- ment des dépenses associées à ces services cant automobile américain, ou encore le fonds sont également élaborés de façon neutre sur structurel et de cohésion de l'Union européenne. le plan spatial. d'autres ont une vocation universelle dans leur couverture. C'est le cas, par exemple, de l'éduca- · L'infrastructure est le terme générique tion élémentaire libre ou obligatoire pour tous regroupant tous les investissements spatia- les enfants, des réglementations des marchés de lement connectifs et les règlements associés. l'emploi telles que les lois sur les salaires mini- Elle inclut les routes et chemins de fer, les mums et l'exécution des droits de propriété. aéroports et systèmes de transport aérien, Entre ces programmes ciblés sur le plan spatial et les télécommunications et Internet. ces politiques « spatialement neutres » viennent · Les incitations regroupent toutes les inter- les investissements et réglementations destinés à ventions spatialement ciblées. Elles incluent connecter les endroits entre eux, tels que les rou- les réglementations et investissements qui tes, aéroports et systèmes de communications. favorisent certains endroits, tels que les zones dans leur forme actuelle, les débats sur la franches pour l'industrie d'exportation. Elles manière dont les gouvernements peuvent encou- incluent également les programmes ciblés rager les transformations des zones rurales en sur des endroits spécifiques ­ par exemple, zones urbaines, aider les zones retardataires à les projets d'assainissement des bidonvilles réduire la pauvreté et -- dans les nations les plus tels que le Favela Bairro à Rio de Janeiro, ou pauvres du monde -- améliorer l'accès aux mar- la Superintendance pour le développement chés mondiaux, mettent tous en avant le ciblage du Nord-est (SUdENE), l'agence brésilienne géographique. Les avis sur la façon de promou- de développement de la zone retardataire du voir une urbanisation saine sont divisés : cer- Nord-est, ou encore l'initiative Tout sauf les tains pensent que les villages, dans lesquels se armes de l'Union européenne, qui confère concentre la majorité des pauvres du monde, aux pays les moins développés un accès com- doivent jouer un rôle central, d'autres étant mercial préférentiel aux marchés européens. d'avis que les villes représentent les meilleures voies de sortie de la pauvreté. Si la pauvreté Ces définitions n'étant pas strictement urbaine augmente, l'attention se déplacera des conformes à l'usage commun, une clarification villages vers les bidonvilles. Motivé par les dis- additionnelle s'impose. parités spatiales sous-nationales, le débat sur le développement territorial a tendance à se fixer · Premièrement, il convient d'être prudent similairement sur la manière de promouvoir la dans l'utilisation et la compréhension du croissance économique dans les zones retarda- terme « spatialement neutre ». Un système taires. Au niveau international, il est possible d'imposition progressive, par exemple, peut que l'accès préférentiel au marché pour les pays ne pas être neutre du point de vue de ses effets les moins développés finisse par dominer les dis- ou de ses résultats. Les villes peuvent, au bout cussions politiques. La 3e partie de ce Rapport du compte, contribuer davantage aux rev- recadre ces débats et plaide pour une transition enus fiscaux que les campagnes, tout comme du ciblage spatial vers l'intégration spatiale. les zones plus riches peuvent contribuer plus Les moyens d'action pour l'intégration éco- que les zones pauvres. Mais le principe direc- nomique peuvent être classés en trois catégories, teur est que les taux d'imposition diffèrent sur base du degré d'explicité avec lequel le lieu non seulement en fonction des endroits, mais est pris en considération dans leur cadre et leur également selon les caractéristiques des entre- élaboration. prises et ménages localisés dans ces endroits. Les manières de parcourir ce Rapport 39 · deuxièmement, l'usage courant du terme « infrastructure » inclut les investissements Encadré 0.3 Le message de ce rapport n'est pas anti-équité non connectifs tels que l'approvisionne- ment en eau et en énergie. dans ce rapport, Les politiques favorisant une croissance cients de Gini de l'inégalité spatiale du PIB l'infrastructure désigne exclusivement des spatialement équilibrée sont souvent sont de 0,53 pour les Etats-Unis et de 0,41 composantes spatialement connectives. Les justifiées par l'équité. L'Union européenne pour l'Union européenne. Pour la popu- lation, ils sont, respectivement, de 0,54 et services publics non connectifs, ainsi que décrit sa politique territoriale comme guidée par le principe de solidarité parce 0,32. Au niveau des zones sous-nationales les services de base tels que l'assainissement qu'elle « vise à favoriser les citoyens et les de l'UE et des Etats des Etats-Unis, les sont repris dans les institutions. régions économiquement et socialement nombres varient mais la conclusion est · Troisièmement, chacune de ces catégories défavorisés par rapport à la moyenne de identique.b inclut les trois outils dont disposent les poli- l'UE ».a La politique établit un rapport Les disparités spatiales en termes de d'égalité entre l'équité sociale et spa- tiques gouvernementales : les revenus fis- standards de vie. tiale -- l'égalité entre les individus -- et caux, les transferts et dépenses publics, et les Les pays de l'Europe des 15 connaissent l'égalité des standards de vie à travers les une inégalité spatiale importante en réglementations. États et pays. Ce Rapport, au contraire, matière de revenus par habitant et taux · Enfin, les initiatives des pouvoirs publics argumente en faveur des avantages de de chômage, deux indicateurs courants la concentration géographique de la peuvent comprendre plus d'un instrument. des standards de vie dans les pays à production économique. Par ailleurs, Les programmes d'amélioration des taudis revenu élevé. En 2005, le PIB par habitant, il montre que dans les premiers stades par exemple, affichait des variations plus peuvent inclure des actions visant à optimi- du développement, la concentration importantes dans l'UE qu'aux Etats-Unis. ser le fonctionnement des marchés fonciers croissante va de pair avec une divergence Bien que la production soit plus concen- urbains en formalisant les droits de propriété, spatiale des standards de vie tels que les trée géographiquement aux Etats-Unis, la en améliorant l'état des rues et en offrant des revenus. Cela signifie-t-il que ce Rapport population est aussi plus susceptible de est anti-équité ? incitations financières pour que certains des vivre où la production se trouve, de sorte Non. Il est important de comprendre habitants de taudis se relocalisent. que le PIB par habitant varie peu. C'est la distinction entre trois types de dispari- également vrai pour les taux de chômage. tés : les disparités spatiales en termes de Aux Etats-Unis, l'Etat où le chômage était production économique, les disparités le plus élevé en 2007 (le Michigan) avait Structure spatiales en matière de standards de vie et un taux de chômage de 7,2 %, soit 2,8 fois La principale conclusion de ce Rapport -- pour l'inégalité sociale. plus que l'Etat avec le taux le plus faible les trois échelles spatiales -- est que le dévelop- Les disparités spatiales en termes (Hawaii). Mais dans l'Union européenne, pement économique n'est pas lisse, linéaire ou d'activité économique. en 2006, ce rapport était de 8,1. Il y a donc moins d'inégalité dans les standards de uniforme. Les processus de la croissance éco- Tant aux Etats-Unis que dans les pays de l'Europe des 15, le produit intérieur brut vie aux Etats-Unis. nomique laissent derrière eux un paysage acci- (PIB) et la population sont sujet à des dis- denté, la masse économique se concentrant dans L'inégalité sociale. tributions spatiales irrégulières. Aux Etats- Tandis que l'inégalité spatiale des stan- certains endroits. Les standards de vie dans ces Unis, trois Etats (la Californie, New York et dards de vie est plus grande dans l'Union endroits -- en particulier une prospérité crois- le Texas) ont généré 21 % du PIB national européenne qu'aux Etats-Unis, l'inverse sante, un bon accès aux équipements d'éduca- en 2005. Les trois mêmes Etats abritent est vrai pour les inégalités sociales tion et de soins de santé, à un logement sûr ainsi 19,8 % de la population du pays, mais entre individus. Au cours des décennies n'occupent que 12,8 % de son territoire. qu'à l'eau et l'hygiène, c'est-à-dire certains des récentes, le coefficient de Gini, pour les La même année, 10 zones sous-nationales besoins les plus essentiels parmi les objectifs du Etats-Unis, était d'environ 0,40, ceux du de l'UE ont produit 20,5 % de son PIB. Ces Royaume-Uni, de l'Allemagne et de l'Autri- Millénaire pour le développement -- s'amélio- zones comptent 16,9 % de la population che étant, respectivement de 0,33, 0,28 rent plus vite que dans les endroits où l'activité de l'Europe des 15 mais n'occupent que et 0,23.c économique est moindre, ce qui accroît les dispa- 8 % de son territoire. Ainsi, dans les deux cas, l'activité économique et la population rités spatiales en termes de bien-être. Mais là où sont concentrées. Mais l'inégalité spatiale Source : Contribution de Mark Roberts. s'installe une croissance économique soutenue, de la production et de la population est a. http://europa.eu/pol/reg/overview_fr.htm. la convergence des standards de vie commence à plus importante aux Etats-Unis que dans b. Puga, 2002. supplanter la divergence. Les nations deviennent l'Union européenne. En effet, les coeffi- c. Burkey, 2006. plus efficientes et équitables sur le plan spatial (voir encadré 0.3). Le défi du développement est d'instituer des politiques qui permettent, et le développement s'accompagne d'une densité même encouragent, une croissance économique croissante des établissements humains : aucun « déséquilibrée » tout en assurant que ses résul- pays n'a atteint la catégorie des revenus élevés tats soient géographiquement équilibrés. sans augmentation de la densité. Le chapitre 2 élargit l'échelle et montre que le développement Faits va également de pair avec une concentration La partie I du présent Rapport présente les faits accrue de l'activité économique dans les régions entourant les transformations spatiales -- les de pays qui sont proches de la densité économi- changements dans la densité, la distance et la que. Le chapitre 3 aborde les divisions interna- division économiques. Le chapitre 1 montre que tionales qui ralentissent, mais sans l'empêcher, 40 RAPPoRT SUR LE dÉvELoPPEMENT dANS LE MoNdE 2009 la concentration des activités économiques La partie II traite de ces interactions dans un dans certains pays. Aux échelles locale, natio- détail relatif, synthétisant plus d'un siècle d'ex- nale et internationale, le modèle est similaire : périence ainsi que les nouvelles visions issues des concentrations en augmentation rapide dès d'une génération de recherche qui reconnaît la les premiers stades du développement, puis un manière dont la mobilité des facteurs et la baisse ralentissement. des coûts de transport ont alimenté les écono- La longue expérience des pays montre que les mies d'échelle (voir encadré 0.2). Ces nouvelles différences de revenus entre les endroits prospères perspectives devraient modifier les attentes à et les endroits plus pauvres divergent dans un pre- l'égard des marchés et les actions que les gouver- mier temps, avant de converger, mais seulement nements peuvent et doivent entreprendre afin dans les régions, pays et ensembles régionaux de faciliter la concentration de la production et dynamiques. À chacune des trois échelles spatia- favoriser la convergence des standards de vie. les, le fait de se trouver dans un voisinage dyna- Le chapitre 4 fournit des observations rela- mique est un avantage. La croissance économique tives aux économies d'agglomération -- des mène à la congestion des villes -- et à la croissance rendements d'échelle croissants associés non des petites et grandes villes bien connectées aux pas aux usines mais aux endroits -- dans la agglomérations qui connaissent un développe- production de biens, de services et d'idées. des ment rapide. Cette tendance vaut également aux endroits de tailles différentes produisent des plans national et international. L'expansion de économies d'agglomération variées tandis que l'activité économique génère des retombées pour la congestion associée à la concentration spatiale les régions et pays situés -- en termes économi- génère un portfolio d'endroits qui facilitent la ques -- à proximité des endroits performants. croissance économique. Le chapitre 5 explique l'interaction entre Visions les économies d'échelle et la mobilité des fac- La seconde partie du Rapport est la « salle des teurs en se concentrant sur la migration des machines ». Elle exploite les principales visions travailleurs. Le chapitre 6 traite de la relation issues de 25 années de travaux couvrant plu- non linéaire entre les coûts de transport et les sieurs sous-disciplines économiques, telles que concentrations géographiques de la produc- l'organisation industrielle, l'économie urbaine, tion. Ces chapitres présentent une synthèse des le commerce international et la géographie éco- nouvelles visions basées sur la triple interaction nomique. Ce « moteur » traite cette matière entre économies d'échelle, mobilité des facteurs moyennant une interaction à trois composan- et coûts de transport -- et leurs implications tes : les économies d'échelle, la mobilité des en matière de politique de développement (voir travailleurs et des entrepreneurs, et les coûts de encadré 0.4). transport et de communication entre les locali- L'expérience des pays à tous les stades du sations (voir figure 0.1). développement suggère que les stratégies de Les entreprises sont généralement plus croissance économique doivent renforcer l'inté- productives lorsqu'elles sont établies dans des gration des marchés en accroissant de manière endroits d'une certaine taille et quand elles ont sélective les forces du marché que sont l'agglo- elles-mêmes une taille relativement importante. mération, la migration et la spécialisation, qui Et quand il est relativement aisé de transporter concentrent les activités économiques et favori- la production, l'échelle peut être encore plus sent la convergence des standards de vie. La cau- avantageuse, le marché potentiel s'en trouvant salité circulaire, l'irrégularité et les retombées élargi. Les travailleurs se déplacent vers ces créent un contexte dans lequel les politiques endroits, fournissant ainsi une offre de main- peuvent promouvoir la croissance économique d'oeuvre en même temps qu'une demande de et améliorer le bien-être social au-delà de ce que biens et de services. À mesure que la mobilité des les marchés peuvent offrir, car des politiques personnes s'accroît et que les coûts de transport élaborées et mises en oeuvre correctement peu- diminuent, ces économies d'échelle créent une vent mettre ces transformations en mouvement causalité circulaire et cumulative, engendrant ou les accélérer. une concentration spatiale encore accrue des activités économiques. Cette augmentation de la Cadre stratégique concentration mène inévitablement à la conges- Ces caractéristiques du développement écono- tion, qui ralentit le processus et finit même par mique font aussi de l'élaboration des politiques l'inverser. La baisse des coûts de transport com- une entreprise complexe. La partie III de ce Rap- mence par rendre la concentration possible puis, port recadre trois débats politiques importants, lorsque ces coûts ont atteint un niveau suffisam- suivant un principe dérivé de ses deux premiè- ment faible, ils la rendent inutile. res parties : pour que les pays en développement Les manières de parcourir ce Rapport 41 Encadré 0.4 Des visions neuves de la géographie économique : concentration, convergence et intégration Au cours des vingt dernières années, une nou- La concentration est la règle. ment s'effectue par vagues au cours desquelles velle analyse a changé notre approche de la Le potentiel des forces d'agglomération géné- certaines régions ou pays sont successivement localisation de la production, des échanges et rées par l'accès au marché et la mobilité dépend hissés hors de la pauvreté et rapidement lancés du développement. Cette analyse se base sur des coûts de transport, mais cette relation n'est dans le processus de développement. Dans un deux éléments. Premièrement, les grands mar- pas linéaire. Lorsque ces coûts sont élevés, les monde néoclassique, être derrière peut être chés sont disproportionnellement attractifs entreprises évitent à d'envoyer leur production un avantage : les endroits qui ont le plus de pour les entreprises utilisent des économies vers des destinations éloignées et préfèrent la retard peuvent être les plus rapides à refaire d'échelle pour produire. Les entreprises béné- répartir. La localisation de l'entreprise est donc ce retard. Mais dans un monde d'économies ficiant d'un marché intérieur important réali- principalement déterminée par l'accès local à la d'agglomération, plus une région, un pays ou sent plus de ventes qui, grâce aux économies demande immobile, telle que celle des produc- un ensemble régional est à la traîne, plus il lui d'échelle, impliquent des coûts plus faible à teurs agricoles. Pour les valeurs intermédiaires sera difficile d'inverser la courbe. Que doivent l'unité et plus de profits, ce qui encourage les des coûts du commerce, fournir des marchés faire ces endroits défavorisés ? entreprises existantes à se développer davan- à distance devient faisable. Les endroits qui L'intégration est la réponse. tage et en attire de nouvelles. Deuxièmement, peuvent tirer un avantage de la taille du marché Les coûts élevés ou bas pouvant les uns si les grands marchés sont grands, c'est en capitalisent alors sur cette caractéristique et comme les autres encourager la production partie parce que de nombreuses entreprises décollent par rapport à d'autres zones. Lorsque à se répartir, les régions, pays ou ensembles et de nombreux consommateurs s'y installent. les coûts du commerce tombent à un niveau régionaux défavorisés peuvent en principe L'accès au marché et la mobilité génèrent une faible, le fait d'acheter ou de vendre localement se tourner aussi bien vers la substitution des causalité circulaire et cumulative. Un grand importe peu. La localisation de l'entreprise est importations que vers l'industrialisation orien- marché attire les entreprises et les travailleurs alors essentiellement déterminée par le coût tée sur l'exportation. Cela dit, la substitution -- la demande des entreprises en intrants local des caractéristiques immeubles, y compris des importations s'avère moins viable en tant intermédiaires et celle des travailleurs en les coûts liés à la terre et au logement, mais que stratégie de développement à long terme. produits finis élargissent encore davantage le aussi par la capacité à avoir des interactions en Pourquoi ? Parce qu'elle limite l'accès étranger marché, ce qui attire encore plus d'entreprises face à face ou à trouver un bon appariement à la demande immobile locale, alors que l'in- et de travailleurs, et ainsi de suite. avec un marché de la main-d'oeuvre spécialisé. dustrialisation orientée sur l'exportation réduit Ceci est à la fois une bonne et mauvaise Ainsi, une fois que les coûts du commerce sont les coûts d'achat d'intermédiaires étrangers nouvelle pour les endroits dont les conditions suffisamment bas, certaines activités s'épar- pour la transformation et l'exportation. La initiales sont défavorables. C'est une bonne pillent en réaction aux différences de coûts réduction de la part de l'agriculture et la ten- nouvelle parce que cela signifie que la locali- tandis que d'autres restent concentrées. dance de la fabrication et des services à s'ag- sation d'une entreprise n'est pas, par nature, La convergence est l'objectif. glomérer ont diminué la part de la demande aussi sujette à restrictions que pouvaient le Les forces que sont l'accès au marché et dans les zones moins prospères. En outre, la laisser croire les théories basées sur l'avantage la mobilité ont des implications sur notre fragmentation de la production a accru l'im- comparatif. Les endroits à faibles dotations manière d'envisager la convergence. La vision portance de l'accès aux intrants intermédiaires. naturelles peuvent soutenir une concentration d'un développement régulier et linéaire laisse L'une et l'autre font en sorte que les stratégies de l'activité. La mauvaise nouvelle tient du la place à celle d'un processus plus irrégulier de développement basées sur l'isolement de fait que le cercle de l'accès au marché et de et non linéaire. À mesure qu'un pays se déve- la demande immobile locale sont vouées à la mobilité produit une persistance. Une fois loppe, de nouveaux producteurs s'établissent l'échec. La constatation que certains pays ou qu'un endroit prend largement la tête, il est dif- à proximité de la production existante, contri- provinces développé(e)s se sont industrialisé(e) ficile pour les zones à la traîne de rattraper leur buant ainsi à accroître les différences entre les s sans être ouvert(e)s aux échanges n'est pas retard. Tandis que l'agglomération augmente zones prospères et les zones pauvres. Lorsque de grand secours aux régions, pays ou ensem- le coût de la main-d'oeuvre, les entreprises ne les disparités de revenus deviennent impor- bles régionaux d'aujourd'hui. Ceux qui sont à se déplacent pas pour autant vers les zones à tantes, l'industrie commence à s'étendre aux la traîne sont tellement petits en comparaison faibles salaires car elles perdraient les bénéfi- endroits à faible coûts salariaux. Mais cette avec l'économie mondiale que l'isolement ne ces de leur proximité avec leurs fournisseurs motivation ne mène pas à un développement constitue plus une option viable. et clients. constant partout. Au contraire, le développe- Source : Contribution de Diego Puga. puissent accéder aux bénéfices de la concentra- monde réel. À chaque échelle géographique, la tion spatiale de la production et de la conver- règle de réponse reste inchangée : un instrument gence de la consommation, le développement par dimension. voici une synthèse quelque peu peut être grandement facilité par l'intégration simplifiée utilisant des exemples issus unique- économique. Sur la base des trois dimensions ment de l'échelle locale (chapitre 7) : -- densité, distance et division -- décrites dans la première partie et du fonctionnement · Pour les problèmes unidimensionnels, la (ou dysfonctionnement) des marchés critiques réponse calibrée consiste en des politiques à chaque échelle spatiale -- terre, main-d'oeu- spatialement neutres. dans les zones sujettes vre et intrants intermédiaires -- analysé dans à une urbanisation naissante, par exemple, la deuxième, les chapitres de la troisième partie les politiques doivent avoir pour objectif de fournissent un cadre simple et illustrent ses fonc- faciliter l'accroissement de la densité. Par ail- tionnements par des expériences stratégiques du leurs, les décideurs politiques doivent être 42 RAPPoRT SUR LE dÉvELoPPEMENT dANS LE MoNdE 2009 particulièrement attentifs aux institutions afin il documente de manière systématique la rela- d'améliorer le fonctionnement des marchés tion entre les disparités spatiales et le dévelop- fonciers (ruraux et urbains). pement pour un vaste ensemble de pays. dans · Pour les problèmes bidimensionnels, la ses conclusions, il procède à une distinction réponse devrait inclure des politiques spa- entre les disparités spatiales dans la production tialement neutres et des politiques connecti- économique et celles caractérisant le bien-être. ves. Par exemple, dans les régions d'un pays Enfin, il recommande d'utiliser les rentes de sujettes à une urbanisation rapide, les enjeux l'agglomération des zones prospères pour pro- politiques ne sont pas seulement d'accroitre mouvoir le bien-être social dans les zones plus la densité mais également de parer au pro- pauvres -- et non de pousser la production éco- blème de la distance causé par une congestion nomique vers ces dernières, excepté dans certai- croissante. La réponse doit donc inclure une nes circonstances particulières. amélioration des institutions afin de faciliter · À l'échelle spatiale locale, l'objectif de la l'augmentation de la densité mais aussi des politique doit être d'améliorer la qualité de investissements dans l'infrastructure pour l'urbanisation afin de maximiser les effets de parer au problème croissant de la distance la croissance. Le chapitre 7 décrit la manière économique. dont les priorités des décideurs politiques · Pour les problèmes tridimensionnels, la doivent évoluer à mesure que l'urbanisation réponse doit comporter des politiques spa- avance. Il accorde une attention particulière à tialement neutres, connectives et ciblées. l'utilisation de la terre, là où le potentiel de dys- dans les régions fortement urbanisées d'un fonctionnement du marché est le plus grand. pays, par exemple, les problèmes de la den- · À l'échelle spatiale nationale, la politique sité et de la distance sont aggravés par les doit avoir pour but d'améliorer l'accès au divisions intra-urbaines, qui sont particu- marché pour les travailleurs et les entrepre- lièrement évidentes entre les peuplements neurs, en particulier dans un monde où le officiels d'une métropole et les bidonvil- raccourcissement des distances raccourcies a les, où les marchés fonciers recourent à transformé des marchés locaux en marchés des conventions officieuses. dans ce cas de mondiaux. discutant de la manière dont figure, une réponse politique efficace inclut les décideurs politiques peuvent réconcilier les institutions, l'infrastructure ainsi que des l'objectif politique d'unité nationale avec incitations. la concentration économique, le chapitre 8 Au niveau national, une réponse politique accorde une attention particulière à la mobi- similairement graduée peut aider à intégrer lité de la main-d'oeuvre, qui constitue l'aspect les zones prospères et pauvres (chapitre 8). Au pour lequel le potentiel de dysfonctionne- niveau international, ce sont les pays pauvres ment du marché est le plus important. qu'il convient d'intégrer aux marchés mondiaux · À l'échelle spatiale internationale, l'objectif (chapitre 9). politique doit être de promouvoir la conver- Aux trois échelles géographiques, les débats gence des standards de vie dans un monde politiques ont un élément en commun : actuel- où les divisions entravent les mouvements lement, ils commencent et finissent par des de la main-d'oeuvre et du capital. Traitant de considérations sur les interventions spatiale- la manière dont les pays en développement ment ciblées. Ce Rapport plaide pour un rééqui- peuvent accéder aux marchés mondiaux, le librage de ces débats afin qu'ils incluent tous les chapitre 9 met l'accent sur la spécialisation éléments d'une approche réussie de l'intégration et les échanges intrabranches, en plus de spatiale : les institutions, l'infrastructure et les l'exploitation de l'avantage comparatif basé incitations. À l'aide des conclusions de la pre- sur les dotations naturelles. Il accorde une mière partie et de l'analyse des forces du marché attention particulière aux échanges de biens de la seconde, la troisième partie de ce Rapport intermédiaires, qui sont particulièrement fournit un cadre organisationnel visant à cali- sensibles aux coûts de transport. brer la réponse politique en fonction du niveau Le Rapport s'appuie tant sur l'expérience que de difficulté du défi de développement. sur l'analyse pour orienter son enquête dans un Le présent Rapport adopte une perspective domaine politique aussi vaste et complexe que de long terme en relatant les disparités spatia- celui du développement, de sorte à être utile au les vécues par les pays développés à une époque plus large lectorat possible. Mais il est également où ils avaient des niveaux de revenus compa- structuré de manière à convenir aux lecteurs rables au niveaux actuels dans les pays à faible que seuls certains aspects spécifiques de cette et moyen revenus d'aujourd'hui. Par ailleurs, enquête intéressent. Les manières de parcourir ce Rapport 43 Figure 0.1 Une aide au lecteur pour le parcours de ce Rapport DENSITÉ DISTANCE AGGLOMÉRATION DIVISION GEM 1 : AMÉRIQUE DU NORD MIGRATION URBANISATION SPÉCIALISATION GEM 2 : EUROPE DE L'OUEST DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL INTÉGRATION RÉGIONALE GEM 3 : ASIE DE L'EST GEM 4 : AFRIQUE SUBSAHARIENNE Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. · Le Rapport présente des parties descriptives, des pays peuvent s'orienter vers les chapitres analytiques et prescriptives, et évolue gra- traitant de la distance (chapitres 2, 5 et 8). duellement d'une approche positive à une Quant à ceux qui recherchent de l'informa- approche normative. Chaque partie constitue tion sur les initiatives d'intégration régio- une section au sein d'une enquête intégrée, nale, ils peuvent se diriger vers le groupe de mais chacune de ces parties peut être lue chapitres consacrés à la division (chapitres 3, séparément. Les décideurs politiques man- 6 et 9). quant de temps peuvent se contenter de par- · Les chapitres 1 à 9 décomposent le problème courir la vue d'ensemble et les trois chapitres du développement économique en segments traitant de la politique dans la troisième partie. « digestes », chacun poursuivant un objec- Les étudiants intéressés par la transformation tif pédagogique. Les arguments du Rapport spatiale du monde peuvent éventuellement se sont ponctués de quatre notes sur la Géogra- limiter aux trois chapitres de la première par- phie en mouvement, qui assurent la transition tie, qui fournissent un aperçu tridimension- entre les composantes en mettant en lumière nel du développement économique. les expériences vécues par l'Amérique du · Afin de faciliter la lecture spécialisée, le Nord, l'Europe de l'ouest, l'Asie de l'Est et Rapport élargit progressivement l'échelle l'Afrique subsaharienne. Les lecteurs intéres- spatiale (de l'échelle locale à l'échelle inter- sés par les défis posés par la géographie au nationale en passant par l'échelle nationale) service du développement ­ et qui souhai- quand il s'agit d'aborder les questions posées tent en apprendre davantage sur la transfor- par la géographie économique. Les lecteurs mation de la géographie ­ peuvent parcourir intéressés uniquement par le débat politique ces notes consacrées à différentes parties du sur l'urbanisation dans les pays en dévelop- monde. pement peuvent se limiter aux trois chapitres La figure 0.1 synthétise la manière de par- consacrés à la densité (chapitres 1, 4 et 7). courir ce Rapport horizontalement (faits, Ceux qu'intéresse principalement le débat forces et politiques, respectivement) ou vertica- politique entourant le développement terri- lement, selon l'intérêt du lecteur en termes de torial et les disparités géographiques au sein politique. Géographie enin motion Geography mouvement Overcoming Division in Western Europe Surmonter les distances en Amérique du Nord Lorsque les Européens se mirent à coloniser au-delà de leurs rivages, les perspectives de croissance économique en Amérique du Nord semblaient alors incertaines. Lors de la guerre de Sept ans (1756­63), tandis que les Français et les Britanniques se disputaient le Canada, Voltaire exprima son étonnement quant à cette querelle pour « quelques acres de neige ». Ils auraient dû s'intéresser davantage au potentiel économique des Cara- ïbes, où le climat et les terres étaient propices à la culture de la canne à sucre, et c'est ce qu'ils firent. Manhattan fut notoirement vendue par les Hollandais en échange de terres proches du Surinam. Toutefois, avec le temps, ce sont les quelques hectares de neige et le paysage rocheux de Plymouth (Massachusetts) qui engendrèrent le « revers de fortunes » entre les zones froides d'Amérique du Nord-Est et les territoires plus chauds du Sud. 1 P our comprendre comment ce revire- 2000. À cette époque, la population améri- droits de propriété furent souverains. La ment se produisit, il faut comprendre caine s'était établie principalement le long Constitution et l'Ordonnance du Nord- comment les Nord-Américains gérè- des deux côtes du pays. Les Américains sont Ouest (1787) introduisirent les mécanismes rent la densité croissante, les vastes distan- aujourd'hui plus éloignés physiquement procéduraux de transformation des terri- ces sur le continent et les divisions marquées les uns des autres qu'ils ne l'ont jamais été toires inhabités en États. La distribution entre les esclaves et leurs propriétaires, entre auparavant. des terres publiques se réalisa par le biais autochtones et colons, entre Français et Bri- Comment les États-Unis ont-ils sur- de ventes à des particuliers et de donations tanniques -- bref, comment la géographie monté ces vastes distances physiques ? Au directes. Le domaine éminent fut établi économique de l'Amérique du Nord a été départ, les mécanismes institutionnels de pour affecter les terres à leur meilleure uti- refondue. répartition des terres et de sécurisation des lisation, en particulier lorsqu'elles étaient Taille et ascendance économique Carte G1.1 Le centre géographique de gravité de la population américaine s'est déplacé de américaine 1 371 km entre 1790 et 2000 La notion de taille est l'aspect le plus évident qui caractérise la géographie économique des États-Unis. 2 En 1800, 5,3 millions d'in- dividus vivaient sur les 2 240 000 km_ de terres octroyées à la jeune nation en vertu du Traité de Versailles (1783). Dès 1900, un peu plus de 5 millions de kilomètres carrés s'y rajoutèrent, obtenus sous forme d'achats directs, de butins de guerre ou par traité. Aujourd'hui, les États-Unis comptent plus 1790 de 300 millions d'habitants et un territoire 1900 1850 1950 d'une surface de 9 millions de kilomètres carrés. La densité de population actuelle du 2000 pays est près de 18 fois supérieure à celle de 1790. Les défis inhérents à la répartition de la population et de la production à travers un espace aussi vaste sont considérables. Les populations, de même que les terres productives, se sont déplacées vers l'Ouest et le Sud. En 1800, l'État du Maryland ras- semblait la majeure partie de la population, ÉTATS-UNIS sur la côte Est (voir carte G1.1). En 1900, ce noyau s'était déplacé dans l'Indiana. Au cours du 20e siècle, il dévia vers le Sud- Ouest, pour se retrouver au Missouri en Source : Section Géographie, Bureau du recensement des États-Unis. Géographie en mouvement 45 requises pour la construction des chemins ruée vers la Californie après la découverte et 2000, un phénomène connu sous le nom de fer. La première ligne de chemins de d'or en 1849. Toutefois, ce genre d'événe- de « bêta-convergence », qui s'explique fer continentale fut achevée en 1864. Les ment ne fit qu'accélérer la redistribution de principalement par la migration des popu- populations autochtones furent déplacées la main-d'oeuvre aux États-Unis. lations. Au 20e siècle, la tendance domi- par la force, lorsque c'était nécessaire, avec nante des mouvements était celle d'une l'aide de l'Armée américaine. Les États et Convergence des niveaux de vie migration des États les plus pauvres vers autorités locales incitèrent les Américains La guerre de Sécession eut un impact éco- les plus riches. L'exemple le plus frappant à se déplacer en offrant des terres, en nomique durable qui divisa le pays. Les est probablement la migration des popu- construisant des canaux et en développant revenus par habitant chutèrent brutalement lations afro-américaines des zones rurales des écoles, des réseaux routiers et autres dans le Sud après la guerre, tant de manière du Sud vers les zones urbaines du Nord (et biens publics. Ces autorités locales se firent absolue que par rapport au reste du pays. En de l'Ouest), qui démarra vraiment pendant concurrence pour attirer les populations et 1900, ils n'atteignaient encore en Alabama la Première guerre mondiale et connut une entreprises, offrant des incitations fiscales que la moitié de la moyenne nationale. En autre vague juste après la Seconde. Certains et autres. États tels que le Mississippi et la Louisiane Les populations et les entreprises furent 1938, Franklin Roosevelt émit la célèbre se retrouvent à présent en bas de l'échelle également encouragées à se déplacer par la remarque selon laquelle le Sud constituait en termes de revenus disponibles, mais il clause de la Constitution sur le commerce, le « problème économique numéro un » du est facilement concevable qu'ils auraient qui interdit formellement aux autorités pays. Les États-Unis avaient leurs régions été en plus mauvaise posture encore sans étatiques d'imposer des contraintes au retardataires. Cependant, le 20e siècle fut cette migration. commerce entre États. Le système institu- synonyme de convergence constante des tionnel permit donc la libre circulation des niveaux de vie. La convergence fut soutenue par la personnes (excepté pour les esclaves), des Aux Etats-Unis, le niveau du revenu diminution des coûts de transports. Une capitaux et des biens, ainsi que des droits par habitant des États donné en 1900 est grande partie des inventions majeures en de propriété associés, afin que ces dépla- inversement proportionnel à la croissance matière de transports et de communica- cements puissent se réaliser sans pertes des revenus de ce même État au cours du tions viennent des États-Unis. Au 20e siècle, financières. siècle suivant. En d'autres termes, les États le réseau prit plus d'ampleur avec l'essor de Dans ce contexte politique, la révo- les plus pauvres se sont développés plus l'aviation, de l'automobile et des commu- lution des transports, au 19e siècle, et la rapidement que les États riches entre 1900 nications électroniques. À l'heure actuelle, densité croissante de la population entraî- Carte G1.2 Les grandes villes des États-Unis se trouvent dans le nord-est et sur les deux côtes nèrent une transformation fondamentale des structures économiques américaines. La combinaison de voies ferrées, de canaux et de bateaux à vapeur contribua à réduire Seattle considérablement les coûts des transports moyen- et long-courrier par rapport au seul Boston transport ferroviaire. Le taux d'urbanisa- 3 Minneapolis tion et la densité du pays s'accrurent, tandis Detroit que les structures économiques régionales Chicago New York divergeaient. La Nouvelle-Angleterre, qui Washington, D.C. Philadelphia avait été agricole à 80 % en 1800 malgré ses San Francisco terres et son climat médiocres, commença Los Angeles à développer son industrie, alors que le Midwest se spécialisait dans le secteur ali- Riverside mentaire. Au début du 20e siècle, le secteur Phoenix Dallas Atlanta manufacturier des États-Unis était devenu San Diego le plus productif au monde. Tampa La densité croissante et la migration des Houston populations et des entreprises furent prin- Miami cipalement stimulées par les forces du mar- ché. La plupart des établissements se firent avec prudence. Les chemins de fer furent construits au moment (et aux endroits) où les investisseurs pensaient pouvoir en tirer Population, 2007 profit, et s'étendirent progressivement à (millions) 18 travers le pays. Le peuplement progressait 12 par à-coups, rebondissant au milieu de vas- 64 2,5 tes étendues de terre dans une recherche de l'endroit idéal, comme ce fut le cas lors de la Source : http://www.mapsofworld.com/usa/thematic-maps/usa-population-map.html. 46 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 The Report at a glance 16 des 30 aéroports les plus fréquentés dans un plus grand nombre de villes à tra- efficacement distribuée du point de vue au monde se trouvent aux États-Unis, et vers le pays. La distribution de la popula- spatial. La raison : une population active pour 100 Américains, il existe plus de 75 tion de 2000 se concentre dans les villes, mobile. Près de 40 millions d'Américains voitures. dans le Nord-Est et sur les côtes, produisant ont changé de lieu de résidence en 2006. L'invention et la propagation de l'auto- ainsi ce que l'on appelle la « sigma-conver- Chaque année, environ 8 millions d'Amé- mobile engendrèrent un agrandissement gence », qui correspond à une réduction ricains déménagent entre États. En une des villes, accompagné d'un « aplanisse- Density, Distance and Division des inégalités de revenus entre les États décennie, plus d'un quart de la population ment » prononcé de la densité urbaine au (voir carte G1.2). Selon une mesure, la dis- change d'État. En surmontant les distances fur et à mesure des migrations depuis le persion des revenus par habitant entre les et les divisions, et en permettant à la popu- centre vers les banlieues. Ce phénomène États avait, en 2000, diminué d'un tiers par lation et à la production d'être inégales contribua à amplifier les économies d'ag- rapport à son niveau de 1880. dans l'espace, grâce à une libre circulation, glomération mais il généra également des le revenu par habitant aux États-Unis est divisions sociales. Le système américain Densité croissante, disparités en actuellement à la fois élevé et remarquable- de finances publiques locales, qui consiste baisse, divisions persistantes ment similaire entre les États. à utiliser les impôts fonciers locaux pour Le défi qu'il reste à relever, pour les financer les services, n'est pas pour favoriser La performance économique des États- Etats-Unis, est la suppression des divisions. la redistribution des revenus. Les familles Unis sur le long terme est exemplaire. L'Accord de libre-échange nord-américain riches et issues de la classe moyenne peu- L'augmentation du revenu par habitant a (ALENA) constitue un pas dans cette vent éviter de subventionner les autres en se été en moyenne de 1,8 % par an au cours direction. Mais il s'agit d'un pas modeste. déplaçant vers les banlieues. Par ailleurs, la des 180 dernières années, produisant une Examinons l'intégration des marchés race joue également un rôle : le centre-ville amélioration cumulative qui a multiplié canadien et américain. Une étude révèle est essentiellement « noir » tandis que les par 26 la qualité de vie. En parallèle à que les échanges commerciaux parmi zones suburbaines sont « blanches ». cette croissance, les inégalités de revenus les provinces canadiennes sont bien plus Pour le meilleur ou pour le pire, le Fede- entre les États ont diminué. Les États-Unis nombreux qu'entre le Canada et les États- ral Highway Act de 1956 profita à la crois- ont développé des économies d'échelle : Unis, contrôlant la distance et l'ampleur sance du secteur automobile en permettant d'abord au niveau de l'entreprise, puis au économique (produit intérieur brut) des la construction du « système Eisenhower niveau local, à mesure que les villes se spé- partenaires commerciaux, qui sont en l'oc- d'autoroutes inter-états ». Au cours d'un cialisaient dans l'industrie, et plus tard, au currence des États et provinces. Compte 4 célèbre discours, le président Eisenhower niveau des métropoles, dans les principa- tenu de la taille de la Californie, par exem- raconta comment il avait participé, en les agglomérations urbaines telles que Los ple, ses échanges avec l'Ontario auraient dû tant que jeune officier, au premier convoi Angeles et New York. être 10 fois plus importants que les échan- motorisé transcontinental de Washington Ils comportent aujourd'hui un ensem- ges entre l'Ontario et la Colombie britan- D.C. à San Francisco en 1919. Le voyage ble de marchés nationaux de biens et de nique, le voisin canadien le plus proche prit 62 jours, accumulant en route tous facteurs de production extrêmement effi- de la Californie. En réalité, le commerce les retards possibles et imaginables. Au caces. Le lieu a toujours un rôle clé dans entre l'Ontario et la Colombie britannique jour d'aujourd'hui, grâce au réseau en la détermination du revenu, mais ce rôle représentait le triple de ses échanges avec place, un conducteur peut parcourir une se cantonne au court terme, ce « court la Californie. Même une des plus minces distance de 4 538 km en deux jours. Des terme » étant bien plus court qu'il ne l'était frontières du monde a une forte influence recherches récentes indiquent que le réseau il y a un siècle. Des bouleversements locaux négative sur le commerce. de 76 000 km de routes a intégré des zones majeurs tels que l'ouragan Katrina ont bien Le long de leur frontière nord, les États- rurales anciennement isolées dans l'éco- moins d'impact sur les perspectives de Unis partagent 6 419 kilomètres avec le nomie nationale et favorisé la croissance croissance qu'auparavant. Après l'exode de Canada, la plus longue frontière interna- métropolitaine. Mariel amenant 125 000 réfugiés cubains tionale non surveillée au monde. La situa- Comment ces liaisons ont-elles affecté à Miami au début des années 80, les salai- tion est nettement différente le long de la la distribution de la population et des acti- res régionaux ne connurent pas d'impact frontière sud avec le Mexique. La frontière vités économiques ? Paradoxalement, à perceptible. est gardée -- insuffisamment, d'après de mesure que le centre de gravité se déplaçait Il en résulte un paradoxe apparent : les nombreux citoyens américains -- pour vers l'intérieur de l'Amérique du Nord, cet salaires aux États-Unis (réajustés en fonc- empêcher les immigrants illégaux d'entrer intérieur -- à l'exception des métropo- tion du capital humain) sont équivalents dans le pays. Des propositions de construc- les -- s'est vidé. Le Missouri compte tout en différents endroits, alors que les activi- tion d'une barrière dressée le long des juste 5,5 millions d'habitants, dont plus tés économiques sont fortement inégales 3 112 kilomètres de frontière ont même été de la moitié se trouvent dans la région du sur l'ensemble de l'espace. On vante les formulées. De telles barrières font obstacle Grand Saint-Louis. L'expansion des infras- mérites de l'Europe pour son faible niveau à la convergence entre les pays du continent tructures de transport n'entraîna pas le d'inégalité sociale, mais l'Amérique du nord-américain. déploiement des populations, mais permit Nord est plus égale sur le plan spatial. Et sa la croissance d'économies d'agglomération production économique est également plus Source : Contribution de Robert A. Margo. Rapport sur le développement dans le monde 2009 REpEnsER LA GÉOGRApHIE ÉCOnOMIQUE PARTIE 1 UNE VISION DU DÉVELOPPEMENT EN 3 DIMENSIONS À mesure que l'économie mondiale se développe, la population et la production se concentrent, attirées comme par la force de gravité vers les villes et endroits prospères. Comme elle l'a fait il y a plusieurs décennies de cela dans les pays à revenus élevés d'aujourd'hui, l'affluence vers la densité dans les pays à revenus faibles et intermédiaires peut accentuer le sentiment de privation, tandis que la distance économique s'élargit entre les régions dynamiques et celles qui ont pris du retard. Et même si des avancées rapides dans les technologies de transport, de voyage et de communication relient de mieux en mieux les communautés géographiquement distantes les unes des autres à travers le monde et ouvrent de nouvelles opportunités d'échange, les vieilles divisions politiques qui entravent les flux naturels de populations subsistent toujours. La première partie de ce Rapport définit les dimensions spatiales ­ la densité, la distance et la division ­ et décrit leur évolution au cours du développement économique. Les chapitres 1, 2 et 3 expliquent comment la topographie économique aux échelles locale, nationale et internationale est en train de changer et compare l'étendue et le rythme de ces changements aux transitions de géographie économique jadis vécues par l'Amérique du Nord, l'Europe et le Japon. Ce vaste tour d'horizon de faits stylisés informe l'analyse en deuxième partie et le débat politique en troisième partie de ce Rapport. ChAPItrE 1 Densité S ituée au milieu d'une plaine poussiéreuse essentiels arrivent par route d'une ville située à d'Afrique de l'Ouest,cette ville de 1,6 mil- 1 184 km, Abidjan, dont la population est deux lion d'habitants est, la plupart du temps, fois plus importante que celle de Bamako. Pour- tenue éloignée des feux de l'actualité. Coupée en tant, Abidjan semble bien petite en comparaison deux par le fleuve Niger, ses deux moitiés -- qui à Lagos, où l'activité est tellement concentrée comptent chacune environ 800 000 habitants -- que ses résidents disent vivre dans une cocotte ne sont reliées entre elles que par deux ponts. minute. Certaines familles louent des chambres La pression exercée par les déplacements y est pour y dormir six heures, avant de laisser la si forte que, chaque matin, l'un de ces ponts est place à une autre famille. À Lagos, le shopping exclusivement réservé au trafic entrant : mini- n'est pas nécessairement synonyme de déplace- bus, vélos, motos, piétons et, occasionnellement, ment : les marchandises sont apportées à pied voitures particulières. Le soir, pour quitter le et avec des charrettes aux conducteurs bloqués centre-ville, les navetteurs se joignent à un véri- dans les monstrueux embouteillages qui para- table exode en direction des dépôts de minibus. lysent le centre-ville. Pour certains, comme les Des camionnettes vertes remplies de passagers auteurs du plan d'aménagement urbain de Lagos prennent la direction des quartiers résidentiels, de 1980, époque où la ville ne comptait que jusqu'à 20 kilomètres de distance. Cette ville, c'est 2,5 millions de résidents, la croissance conti- Bamako, au Mali. Chaque matin, cette capitale nue de celle-ci est « indisciplinée ». Qu'y a-t-il 2 inspire, pour n'expirer que le soir. donc de si attirant à Lagos qui fait que la ville À chaque respiration, Bamako s'étend. Il se continue de voir affluer les migrants malgré sa trouve que cette ville fait partie de celles qui se congestion et son taux de criminalité élevé ? développentleplusviteaumonde.Àlacroissance La réponse tient en deux mots : densité éco- démographique naturelle s'ajoute la migration nomique. Lagos n'est pas la ville la plus écono- en provenance des campagnes et autres villes miquement dense du monde, ni même la plus maliennes. En 2008, la population de Bamako densément peuplée. Ces qualificatifs désignent est 50 % plus importante qu'il y a 10 ans, ce qui respectivement Londres et Mumbai. Néan- la place au même rang que Budapest, Dubaï ou moins, l'avenir économique du Nigeria et la Varsovie. Elle compte dix fois plus d'habitants croissance de Lagos sont aussi inextricablement que la deuxième plus grande ville du Mali et liés que le sont l'économie de la Grande-Breta- s'adjuge 70 % des établissements industriels du gne et la croissance de Londres. Aucun pays ne pays. Les nouveaux quartiers -- d'anciens vil- 1 s'est développé sans s'appuyer sur la croissance lages -- consolident leur intégration au reste de de ses villes. À mesure que les pays s'enrichis- la ville et ce, au sud, à l'est et à l'ouest. Certains sent, l'activité économique se concentre plus habitants de Bamako se réinstallent désormais densément dans les agglomérations, villes et dans les quartiers périphériques, à la recherche métropoles. Cette transformation géographique de terrains moins chers et d'un peu de tranquil- des économies semble tellement naturelle -- à lité, mais restent à proximité de la ville car elle un niveau agrégé impersonnel -- qu'on a ten- leur fournit leurs moyens de subsistance. dance à la considérer comme acquise. Mais la Malgré son caractère industriel, Bamako migration vers la densité économique constitue est l'une des villes les plus calmes d'Afrique de une voie de sortie de la pauvreté tant pour ceux 48 l'Ouest. De nombreux produits transformés qui se déplacent effectivement que pour ceux Densité 49 qui restent derrière. Jane Jacobs, l'éminente postindustrielles car les services se concen- urbaniste, n'avait pas Bamako et Lagos à l'esprit trent plus encore que l'industrie. lorsqu'elle écrivit : · Les disparités entre zones rurales et zones « Une économie métropolitaine, si elle urbaines, et en milieu urbain, en matière de fonctionne bien, transforme en permanence bien-être se réduisent à mesure le dévelop- de grands nombres de pauvres en membres de pement se poursuit. Dans les premiers stades la classe moyenne, de nombreux analphabètes du développement, les disparités géographi- en personnes qualifiées, de nombreux jeunes ques en termes de bien-être sont importan- inexpérimentés en citoyens compétents. Les tes. Quand le développement commence, villes n'attirent pas la classe moyenne, elles la ces fossés peuvent même, dans un premier créent. » 3 temps, s'accroître encore. Les écarts entre Elle aurait aussi bien pu avoir écrit : à mesure zone rurales et urbaines en termes de revenu, que Lagos et Bamako se développent, elles com- de pauvreté et de niveaux de vie commencent blent l'absence de classe moyenne en Afrique de à se résorber au fur et à mesure que l'éco- l'Ouest. nomie se développe, rapidement en ce qui Ce chapitre introduit la densité, la première concerne l'accès aux services sociaux et dans des dimensions géographiques du développe- les zones où la croissance est la plus dyna- ment, définie comme étant la masse économique mique. Les fossés intra-urbains en matière d'une entité de pays ou la production générée de bien-être et de logement ­ comme l'il- dans celle-ci. L'étude de l'évolution de la den- lustrent, de la manière la plus évidente, les sité au fil du développement présente des faits bidonvilles ­ persistent beaucoup plus long- stylisés sur la manière dont elle s'accroit avec temps et ne s'atténuent qu'à des stades ulté- l'urbanisation au sein d'un pays, d'abord rapi- rieurs du développement. dement, puis plus lentement. Ces changements · Ni le rythme de l'urbanisation, ni son asso- sont initialement liés à une divergence géogra- ciation à la croissance économique ne sont phique des standards de vie, entre les endroits sans précédents. Les pays en développement économiquement denses et ceux qui le sont d'aujourd'hui naviguent aujourd'hui sur des moins. Ils sont plus tard associés à une conver- eaux où les ont précédés les nations déve- gence. En matière de standards de vie, une loppées, qui ont vécu des ruées similaires convergence s'opère donc finalement entre des vers les villes et agglomérations. La vitesse zones de densités différentes, comme les zones est comparable et les routes sont les mêmes. rurales et urbaines. Même au sein des villes, qui Ce qui a changé, c'est la taille du navire : le comptent d'une part des bidonvilles densément nombre absolu de personnes qui s'ajoutent peuplés et, d'autre part, des établissements offi- chaque année aux populations urbaines des ciels, les différences se résorbent lentement au actuels pays en développement est beau- cours du développement. Mais cette conver- coup plus élevé que celui des pays qui se sont gence ne se fait d'elle-même. Elle nécessite, de industrialisés récemment, comme la répu- la part des institutions, des politiques gérant les blique de Corée ou taiwan (Chine). Des cha- marchés fonciers, les investissements dans l'in- pitres ultérieurs de ce rapport étudieront les frastructure et des interventions opportunes et implications en termes de politiques de ces correctement mises en oeuvre. similitudes et différences. Les principales conclusions : · La concentration de l'activité économique au Définition de la densité fil du développement. Les zones et établisse- La densité désigne la masse économique par ments les plus denses du monde sont situés unité de superficie, ou la compacité géogra- dans les pays en développement. Néanmoins, phique de l'activité économique. Il s'agit d'un l'évolution menant à ces niveaux de densité ­ terme générique pour le niveau de la produc- « l'urbanisation » dans ce rapport ­ n'est pas tion -- et donc des revenus générés -- par unité linéaire. La part de la population d'un pays de superficie. Elle peut, par exemple, se mesurer établie dans les villes et agglomérations aug- en termes de valeur ajoutée ou de produit inté- mente rapidement durant sa mutation d'une rieur brut (PIB) généré(e) par kilomètre carré économie agraire en une économie indus- de territoire. Étant donné qu'une forte densité trialisée, qui coïncide généralement avec requiert la concentration géographique de la son passage des revenus faibles aux revenus main-d'oeuvre et du capital, elle est étroitement intermédiaires. Le rythme de l'urbanisation liée à l'emploi et à la densité de population. La ralentit ensuite mais la densité économique densité est la caractéristique déterminante des continue à augmenter dans les économies établissements urbains. 50 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 Le monde économique n'est pas uniforme flamande, 6 323 km_ de terre sont utilisés pour La distribution géographique de l'activité écono- l'agriculture. La superficie totale de ces zones mique, quelle que soit la résolution, est irrégu- rurales est presque 40 fois supérieure à celle de lière. Quelle que soit l'échelle géographique prise Bruxelles mais son emploi ne correspond qu'à en compte, qu'il s'agisse de celle du pays ou d'une 13 % de celui de la capitale et son PIB à 4,5 %, ce région telle qu'une province ou une circonscrip- qui se traduit par des densités d'emploi et de PIB tion, il existe une hiérarchie dans la densité. Au de seulement sept travailleurs et 330 000 euros sommet se trouve la ville principale, tandis que par kilomètre carré. Le ratio de densité de la les terres agricoles et les zones rurales occupent production entre la région flamande et Bruxel- le dernier rang. Entre elles s'étend un continuum les est de 1 pour 1 000. Entre Bruxelles et les d'établissements aux densités variées. zones rurales flamandes s'étend tout une gamme L'irrégularité géographique de la masse éco- d'établissements, chacune possédant une den- nomique, qu'on pourrait comparer à un terrain sité différente. Les villes d'Anvers, Bruges, Gand accidenté, tend à augmenter avec la superficie et Louvain ont une production moyenne de des pays. Mais même la géographie économique 22 millions d'euros et une densité d'emploi de des petits pays est accidentée. La ville belge de 342 travailleurs par kilomètre carré. 5 Bruxelles possède une superficie de 161 kilo- tant dans les pays développés que dans les mètres carrés, dont 159 kilomètres carrés sont pays en développement, donc, le paysage écono- utilisés à des fins non agricoles. sur cette sur- mique est accidenté (voir carte 1.1). Mais la topo- face réduite, un PIB de 55 milliards d'euros graphie ne coïncide pas à une simple dichotomie est généré par environ 350 000 travailleurs -- entre zones rurales et urbaines. Un continuum autrement dit, en moyenne, chaque kilomètre de densité fait apparaître une gamme variée de carré de cette superficie compte plus de 2 000 lieux. En tête se trouve la ville principale, ou la travailleurs qui produisent chaque année des plus grande, du pays. Ensuite vient un spectre produits et services pour une valeur de presque d'établissements : les villes secondaires, petits 350 millions d'euros. Non seulement Bruxelles centres urbains, agglomérations et villages. présente de fortes densités de PIB et d'emploi, Dans certains pays, comme la France et le Mexi- mais elle compte également la plus forte densité que, la différence de taille entre les deux premiè- de population de toutes les régions européennes res villes est phénoménale. Avec une population (au sein de l'Europe des 27) classifiées NUts1 de 10 millions d'habitants, Paris laisse Marseille (Nomenclature d'unités territoriales statisti- et sa population de 1,5 million d'habitants loin ques) -- plus de 6 000 personnes par kilomètre derrière. De même, la population de Mexico, carré, c'est-à-dire 18 fois plus que la moyenne qui est de 22 millions d'habitants, est quatre fois belge. À titre de comparaison, les densités de 4 plus importante que Guadalajara, la seconde population de Londres et de Madrid tournent ville du Mexique. Inversement, en Inde et aux autour de 5 000 habitants par kilomètre carré. États-Unis, la différence de taille entre les deux Cette densité contraste nettement avec celle plus grandes villes est relativement faible. Mum- des zones rurales de la Belgique. En région bai et New Delhi sont au coude à coude, avec, Carte 1.1 Le paysage de la masse économique est accidenté, même dans les petits pays comme la Belgique Bruxelles BELGIQUE Anvers FLANDRE Gand Louvain WALLONIE Bruges Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Densité 51 chacune, une population de plus de 22 millions Figure 1.1 Les gammes d'endroits évoluent de la dichotomie vers le continuum d'habitants. Quant à Los Angeles et New York, Un schéma simplifié et une représentation plus réaliste elles ont des populations respectives de 18 et des économies zonales... 22 millions d'habitants. 6, 7 Zone urbaine Une gamme d'endroits en évolution Métropole Zone Bien que la croissance des villes semble chao- Zone Zone Petites Grande ville rurale urbaine rurale tique, les tendances sous-jacentes sont remar- villes Villages Villes périphériques quablement ordonnées (voir figure 1.2). La hiérarchie urbaine d'un pays se caractérise par deux solides constantes : Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. · la règle « rang-taille » : le rang d'une ville dans la hiérarchie et sa population par rap- principale constitue souvent, mais pas toujours, port à la plus grande ville sont inversement le centre administratif national et le siège du proportionnels. pouvoir politique : Phnom Penh au Cambodge, · la loi de Gibrat : le taux de croissance de la Yaoundé au Cameroun et Bogota en Colombie. population d'une ville tend à être indépen- La ville de pointe d'un pays tend également à dant de sa taille. être la plus diversifiée, tant sur le plan de la pro- vision de biens et services qu'en ce qui concerne selon un cas particulier de la règle « rang- les commodités culturelles et autres. Au niveau taille », connu sous le nom de loi de Zipf, la popu- des possibilités culturelles, il suffit de penser lation d'une ville est égale à la population de la à Broadway, à New York, l'Opéra de sidney et plus grande ville divisée par le rang de la ville au Louvre à Paris mais aussi à Port of spain, la en question au sein de la hiérarchie urbaine du capitale de trinité-et-tobago, et à son carnaval pays (voir encadré 1.1). En 1682 déjà, Alexan- 8 annuel qui attire les touristes en masse. dre Le Maitre observait une tendance systéma- De même qu'une ville de première impor- tique dans la taille des villes de France. Pour 9 tance constitue, au sein d'un, le noyau d'une toutes les classes de pays, la distribution relative zone métropolitaine qui englobe les villes avoi- des tailles est restée stable dans le temps, indé- sinantes, d'autres grands centres urbains ou pendamment de l'évolution des revenus et des villes secondaires tiennent un rôle important populations (voir figure 1.2). Indépendamment sur le plan régional, tant pour l'économie que des craintes liées à la « prépondérance urbaine », pour la société. Ils sont, entre autres, les centres la « gamme d'endroits » est un aspect durable du locaux pour le secteur financier et desservent développement économique. les zones qui les entourent. Düsseldorf, ham- Les établissements de tailles différentes se bourg, hanovre et Munich abritent toutes des complètent les uns les autres. Les métropoles, marchés boursiers régionaux et des concentra- villes secondaires, villes de marché et villa- tions locales de sociétés d'investissement de ges sont tous liés entre eux par leurs fonctions capital risque. 10 Dallas et Atlanta ont émergé complémentaires (voir encadré 1.2). La ville en tant que centres régionaux du commerce et Figure 1.2 La distribution relative des tailles des peuplements humains reste stable dans le temps Pays à faibles revenus Pays à revenus intermédiaires Pays à revenus élevés Log du rang Log du rang Log du rang 6 6 6 5 5 5 4 4 4 3 3 3 2 2 2 1 1950 1980 2005 1 1950 1980 2005 1 1950 1980 2005 02 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10 Log de la population Log de la population Log de la population Source : Nations Unies, 2006c. Note : Chaque point de donnée représente une zone d'agglomération d'une population de 750 000 habitants ou plus. 52 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 EncaDré 1.1 Deux lois et une règle : les constantes empiriques dans la distribution des tailles des villes dans un pays Selon la règle « rang-taille », découverte en un changement qui vaut, par ailleurs, pour En ce qui concerne la question de savoir si le 1913, le rang (r) associé à une ville de taille S plusieurs pays.b En outre, la règle rang-taille facteur négatif dans la règle rang-taille est égal est inversement proportionnel à S. Le cas par- s'applique également à des pays aussi divers à ­1, de sorte que la loi de Zipf soit viable, de ticulier dans lequel le facteur négatif estimé que le Kazakhstan ou le Maroc, ce qui fournit nombreux chercheurs semblent s'entendre sur est égal à ­1 est connu sous le nom de loi de des preuves supplémentaires de son universa- le fait qu'en général, ce n'est pas le cas. Zipf, du nom du linguiste George Zipf. Les lité (voir figure ci-dessous). Le principal message de la règle rang-taille éléments attestant de l'omniprésence de la La question de savoir si la règle rang-taille est que, pour un pays ou une région donné(e), règle rang-taille ne proviennent pas seulement possède réellement une structure théorique une vaste gamme de tailles de villes coexistent. de grandes villes situées dans des pays appar- sous-jacente fait toujours l'objet d'un débat. Même les pays les mieux développés possè- tenant à différentes classes de revenus, mais Il est parfois recommandé de se baser sur la dent une telle variété d'établissements de sont également tirés de l'expérience de pays loi de Gibrat, qui implique que les villes se tailles différentes, qui vont du plus petit au plus individuels. Indépendamment de la remar- développent de manière parallèle.c Ceci cor- grand, par opposition à une mégaville unique quable expansion de la hiérarchie urbaine des roborerait l'absence de différences systémati- ou à une série de villes de tailles similaires. États-Unis vers l'ouest et le sud, la règle fournit ques entre les villes en termes de croissance. L'agglomération exerce une action équilibrante une bonne description de la distribution de Toutefois, cela n'implique pas que la politique entre les forces centripètes et centrifuges. Les tailles des villes américaines pour chaque soit incapable d'influencer la taille et la perfor- points d'équilibre varient selon les secteurs, décennie entre 1790 et 1950.a En effet, même mance économique d'une ville. Les villes peu- activités économiques et types d'industries. aujourd'hui, la règle rang-taille continue à don- vent, et cela se vérifie, progresser ou régresser ner un bon aperçu de la distribution de tailles au sein des hiérarchies urbaines nationales, de ces villes (voir figure de l'encadré), et ce mal- du fait de bons ou mauvais choix politiques. gré des éléments indiquant un changement D'ailleurs, le simple fait de s'écarter de manière Source : Contribution de Mark Roberts. dans les courbes avec le temps. Elles se sont en transitoire de la voie de la croissance parallèle a. Madden, 1956, cité dans Kim & Margo, 2004. effet aplanies, indiquant une distribution plus peut avoir d'importantes répercussions à long b. Gabaix & Ioannides, 2004, p. 14. égale des tailles entre les villes américaines, terme sur le bien-être des habitants d'une ville. c. Gabaix & Ioannides, 2004, pp. 16­17. La règle rang-taille s'applique à des pays aussi divers que les États-Unis, le Kazakhstan et le Maroc États-Unis, 2000 Maroc, 2003 Kazakhstan 1993 Log de la population Log de la population Log de la population 6 3,0 4,0 4 2,0 3,0 2,0 2 1,0 1,0 0 13 15 17 0,011,5 12,5 13,5 14,5 15,5 0,011,5 12,5 13,5 14,5 Log de la population Log de la population Log de la population Sources : Le graphique pour les États-Unis est de Rose (2005). Les graphiques pour l'Ethiopie, le Kazakhstan et le Maroc sont basés sur des données concernant les villes et agglomérations urbaines de Brakman, Garretson et Marrewijk (2001). de la finance pour le sud des États-Unis et toutes principalement dédiés à la fabrication et à la deux abritent des bureaux régionaux de la Ban- production d'articles standardisés. La symbiose que de la réserve fédérale. 11 Les grands centres est le maître mot : si les villes les plus importan- urbains et les villes secondaires tiennent égale- tes contribuent à desservir les petites, l'inverse ment lieu de centres politiques locaux et mettent est également vrai. Par exemple, les grandes vil- à disposition des équipements perfectionnés de les dépendent des plus petites pour la provision santé publique, d'éducation et culturels. hyde- quotidienne de main-d'oeuvre, grâce aux dépla- rabad, la capitale de l'État d'Andhra Pradesh, cements quotidiens des travailleurs. 12 qui compte de nombreuses universités, des ins- s'il existe des liens profitant réciproquement tituts d'enseignement technique faisant autorité aux grandes et petites villes, il en va de même et des écoles médicales privées, est le centre de entre les petites villes et agglomérations, et entre l'apprentissage dans la partie méridionale de ces dernières et les zones rurales. Les petites l'Inde. agglomérations constituent le tissu connectif Ces grandes villes régionales sont connectées entre les zones rurales et urbaines. Elles agissent aux villes et agglomérations plus petites. La zone en tant que centres de marché pour la produc- de la ruhr, en Allemagne, celle de randstadt, tion agricole et rurale, en tant que stimulateurs aux Pays-Bas et le carrefour de Padang-Medan de l'activité rurale non agricole, en tant que lieux à sumatra (Indonésie) représentent des allian- d'opportunités professionnelles saisonnières ces de villes. Dans ces zones, les petites villes pour les agriculteurs et en tant que facilitateurs constituent des centres urbains plus spécialisés, d'économies d'échelle dans l'enseignement Densité 53 EncaDré 1.2 La gamme de lieux de la République de Corée Dans la hiérarchie urbaine sud-coréenne, sept que les villes positionnées plus haut dans la En bas de la hiérarchie, Jeongeup et Sun- établissements illustrent une gamme de lieux hiérarchie. Bien que les deux villes servent de chang, toutes deux situées dans la province bien développée : Séoul, Pusan, Taegu, Ansan, centres de fabrication, elles diffèrent en termes de Jeonbuk, sont proches de l'interface entre Gumi, Jeongeup et Sunchang. de spécialisation. Gumi est hautement spéciali- milieux rural et urbain. Ainsi, tandis que Séoul se trouve au sommet de la hiérarchie. sée dans l'industrie des équipements de radio, Jeongeup a une population relativement Située à 50 kilomètres de la frontière entre la télévision et communication, qui, à elle seule, importante (129 050 habitants), un habitant sur République de Corée et la République démo- assure plus de 50 % de l'emploi local dédié au quatre y est agriculteur. Dans la même veine, cratique de Corée, dans le bassin du fleuve secteur de la fabrication. Ansan est spécialisée Sunchang est une agglomération rurale : la Han, elle est la capitale du pays et le lieu de dans des industries de haute technologie telles moitié de ses 32 012 résidents sont des agricul- résidence d'un quart de sa population (c'est- que le matériel électrique et le matériel infor- teurs. Pour autant que ces localités possèdent à-dire 9,76 millions d'habitants). La ville est le matique et de bureau. Certaines de ses agglo- une quelconque spécialisation dans la fabrica- centre politique et culturel du pays. Une autre mérations sont aussi impliquées dans plusieurs tion, leurs domaines de prédilection sont, pour de ses caractéristiques est sa spécialisation Jeongeup, les industries se rapportant aux dans les services aux entreprises, la finance, industries lourdes : presque 14 000 travailleurs, ressources et la production d'aliments et de l'assurance, l'immobilier et le commerce de soit 14,7 % de la main-d'oeuvre locale dédiée à breuvages dans le cas de Sunchang. gros et de détail. En tout, les services représen- la fabrication, sont employés dans l'industrie tent 60 % de l'économie locale. Séoul est éga- des produits métalliques ouvrés. Source : Park, à paraître. lement hautement spécialisée dans l'édition et l'impression ainsi que dans la mode et l'ha- Le portfolio de lieux de la République de Corée billement haut de gamme, les deux industries employant plus de la moitié de la main-d'oeu- vre dédiée à la fabrication de la ville, à savoir 465 000 travailleurs. Pusan et Taegu viennent ensuite dans la hiérarchie urbaine. Avec une population de 3,7 millions d'habitants, Pusan est la seconde Séoul RÉPUBLIQUE plus grande ville du pays. Dans le coin sud-est DE CORÉE de la péninsule coréenne, son port maritime, Ansan l'un des plus grands au monde, voit chaque année défiler plus de 6,5 millions de navires porte-conteneurs. Taegu est une zone métro- politaine de 2,5 millions d'habitants, dédiée principalement à la production de textiles et Gumi vêtements ainsi qu'à la fabrication et l'assem- blage de pièces automobiles. Depuis 1970, la Daegu route express de Gyeongbu relie Pusan à Séoul via Taegu. Environ 20 vols sont assurés quoti- Jeongeup diennement entre Séoul et Taegu et, depuis Sunchang 2001, les deux villes sont reliées par un train à Pusan grande vitesse. Situées beaucoup plus bas dans la hié- rarchie, Ansan et Gumi sont des villes secondai- Population, 2007 (milliers) res, dont les populations sont, respectivement, >1500­1 4 000 d'environ 679 000 et 375 000 habitants. Située 000 dans la province de Kyunngi, Ansan appartient 000­4000 à la Région capitale et fait partie de la région <150­500 150 suburbaine de Séoul. Quant à Gumi, elle se trouve dans la province de Gyungbok, dans le sud-est du pays. Comme cela tend à être le cas pour les villes secondaires, Ansan et Gumi sont davantage spécialisées dans la fabrication Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir de données de l'Office national -- en particulier la fabrication standardisée -- de statistiques de la République de Corée. postsecondaire et les services de soins de santé. gagné dans leurs exploitations agricoles. 13 Au Là aussi, la symbiose est la règle. Les municipa- Kenya, ils utilisent des revenus non agricoles lités tirent leur subsistance de l'activité agricole pour investir dans l'aménagement de terras- des zones rurales, mais leur prospérité s'étend ses, le plantage d'arbres, le débroussaillage, la aussi aux villages par la provision d'opportu- construction de maisons et l'éducation de leurs nités d'emploi dans le secteur non agricole. Au enfants. Dans la région semi-aride de Diourbel, Vietnam, les agriculteurs migrent saisonnière- au sénégal, les producteurs d'arachides se sont ment pour travailler dans le secteur urbain de convertis à l'élevage pour répondre à la demande la construction et réinvestissent ensuite l'argent croissante de viande des zones urbaines. 14 54 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 Mesurer la densité · elle dispose d'un accès à une ville moyennant Les mesures du produit brut à une échelle spatiale un temps de trajet raisonnable (60 minutes ciblée, telle qu'un secteur ou une ville, sont diffi- par route) ; ciles à obtenir. Même pour les pays développés, · la population de la ville à laquelle elle a accès les estimations de la production ne sont souvent est supérieure à un certain seuil (50 000 disponibles que pour des zones sous-nationales habitants). plus larges (c'est-à-dire des entités administrati- ves de premier niveau telles que les états ou pro- L'encadré 1.3 présente le fondement et la vinces). À ce niveau, des variations importantes méthodologie sous-jacents à cet indice. dans la densité économique sont susceptibles de Un autre avantage de l'indice d'aggloméra- subsister. heureusement, toutefois, comme cela tion est qu'il intègre aussi bien la densité que la a été illustré plus haut par le cas de la Belgique, distance locale à la densité. sur base des critères la production et la densité de population sont de densité de population et d'accessibilité à un étroitement corrélées. Des estimations fiables marché important, l'indice aide également à des populations sont plus facilement dispo- fournir la définition économique d'une zone qui nibles, même pour les villages et cantons, car, bénéficie des économies d'agglomération tout en dans la plupart des pays, un recensement de la y contribuant. Bien que la densité économique population est effectué tous les dix ans. soit aussi bien une cause qu'une conséquence La forte corrélation entre la densité de popu- des économies d'agglomération, l'accessibilité à lation et la masse économique s'inscrit dans la la masse économique depuis les parties extérieu- logique des zones urbaines en tant que conglo- res de la ville facilite l'exploitation des avantages mérats de consommateurs et de producteurs, d'acheteurs et de vendeurs, ou d'entreprises et qu'offre la proximité, a fortiori dans le secteur de travailleurs. Pour une zone métropolitaine des services, dans lequel les interactions en face typique, le gradient de la population par rap- à face sont souvent nécessaires. En réduisant le port à la distance avec le centre-ville est simi- besoin d'allouer de précieux pans de territoire à laire au gradient correspondant pour la densité des usages résidentiels dans les centres urbains de l'emploi. 15 Comme cela a été dit plus haut, et leur périphérie, les infrastructures de trans- la mesure dans laquelle la population d'un pays port facilitent la densité économique. vit dans les zones urbaines influence fortement se rendre au travail en voiture ou en utili- le degré « d'accidentalité » de sa géographie éco- sant des transports publics performants est un nomique. À mesure que les pays se développent, luxe que les navetteurs des pays développés ne la densité, d'abord répartie de manière assez partagent pas toujours avec leurs homologues uniforme, devient de plus en plus irrégulière. du monde en développement. Quelle que soit la L'urbanisation implique donc une tendance distance géographique, en conséquence, l'acces- d'agglomération croissante au sein d'un pays. sibilité à une ville tend à être plus faible dans La part des zones urbaines d'un pays constitue les pays en développement, à cause du besoin donc un bon indicateur de la proportion de sa de recourir à des modes de transports alter- population qui vit dans les zones à forte densité natifs, plus lents, tels que la marche, le vélo ou et, par conséquent, de « l'accidentalité » de la des transports publics opérant sur des routes de géographie économique de ce pays. mauvaise qualité. À Mumbai, en Inde, 44 % des Ce rapport propose l'utilisation d'un indice travailleurs se rendent à pied à leur lieu de tra- d'agglomération calculé à partir de systèmes vail,16 tandis qu'à hefei, en Chine, plus de 70 % d'information géographique permettant de y vont soit à pied, soit à vélo. 17 mesurer la densité. Les mesures de l'urbanisa- De telles variations dans l'accessibilité déter- tion ne sont pas uniformes dans les différents minent tant la configuration que la forme d'une pays, ce qui rend la comparabilité et l'agréga- ville. Lorsque la plupart des gens se rendent au tion difficiles. L'indice permet une comparaison travail à pied, la ville est plus susceptible d'être plus cohérente du niveau d'urbanisation -- ou, monocentrique et densément peuplée en son de façon interchangeable, d'agglomération, de coeur. À Mumbai, la moitié du total des tra- densité ou de concentration géographique de vailleurs se déplacent de moins de 2 kilomètres, l'activité économique -- à travers les pays. ce qui signifie qu'ils vivent près de leur lieu de L'indice identifie une zone de 1 kilomè- travail. De même, dans la Grande-Bretagne du tre carré comme étant urbaine, agglomérée 19e siècle, les travailleurs devaient vivre à proxi- ou dense s'il elle répond aux trois conditions suivantes : mité pour bénéficier des avantages de l'agglomé- ration dans les zones industrielles. Les centres · sa densité de population dépasse un certain des villes industrielles étaient densément peu- seuil (150 habitants par kilomètre carré) ; plés et les logements surpeuplés n'étaient pas Densité 55 EncaDré 1.3 Le calcul de l'indice d'agglomération Les Nations Unies tiennent à jour la base de pour des groupes de pays. L'avantage d'une · Déterminationdeslimitesdelagrandeville. données des Prospectives sur l'urbanisation du mesure uniforme de la pauvreté, comme celles Les limites du centre d'une grande ville sont monde, qui est une vraie mine d'informations. des personnes vivant avec moins de 1 ou 2 dol- calculées sur base du temps de trajet maxi- Elle fournit des données relatives à la part lars EU par jour, ajustée en fonction des diffé- mum nécessaire pour rejoindre le centre. des zones urbaines et à la population de 229 rences de pouvoir d'achat selon les pays -- est · Quadrillagedeladensitédepopulation. Des pays remontant jusqu'à 1950. Ces données se qu'elle permet les comparaisons internationa- grilles sont créées à une résolution spatiale basent sur des définitions spécifiques aux pays les et les calculs agrégeant la pauvreté pour des de 1 kilomètre en utilisant deux sources de et qui peuvent donc être assez différentes. Ce régions du monde. L'indice d'agglomération données mondiales de quadrillage de la Rapport propose une nouvelle mesure de l'ag- permet les mêmes comparaisons et agrégés. population, GRUMP et LandScan.b glomération basée sur une définition uniforme La méthodologie sous-jacente au calcul de · Identificationdeszones. Identifier les cellules de ce que représente une zone « urbaine » ou l'indice d'agglomération peut être présentée de la grille qui remplissent les trois critères. agglomérée, en utilisant la technique décrite comme suit. dans Chomitz, Buys, De Luca, Thomas et Wertz- · Totalisationdespopulationsdesdifférentes Kanounnikoff (2007) et élaborée dans Uchida · Spécificationdesseuils. Pour être classée cellules. Le résultat correspond à la popula- et Nelson (2008). comme « urbaine » en utilisant l'indice d'ag- tion urbaine. La proportion de ce nombre Ces observations ne doivent pas être inter- glomération, une zone doit satisfaire à trois par rapport à la population totale du pays prétées comme laissant sous-entendre que les critères basés sur (1) la taille minimum de la est l'indice d'agglomération, une mesure Prospectives sur l'urbanisation du monde ne sont population utilisée pour définir une grande sommaire de la part de la population qui vit pas fiables. Une meilleure interprétation serait ville, (2) la densité de population minimum dans les zones à forte densité. d'envisager le défi que représente la mesure et (3) le temps de trajet maximum, par route, Pour calculer l'indice, ce Rapport utilise des de l'urbanisation d'une manière analogue à jusqu'à une grande ville. seuils de référence de 50 000 habitants pour celle de la pauvreté. Chaque pays possède · Localisationdescentresdesgrandesvilles. la population minimum d'une grande ville, ses propres seuils et critères de pauvreté, qu'il Cette cartographie est exécutée pour les 150 habitants par kilomètre carré pour la den- utilise pour déceler les évolutions dans les taux villes satisfaisant à un critère de taille mini- sité de population et 60 minutes pour le temps de pauvreté nationaux. Mais ces mesures ne mum sur base des données provenant de de trajet maximum jusqu'à la grande ville la permettent pas des comparaisons fiables de la la base de données du Global Rural-Urban plus proche. pauvreté entre les pays et ne peuvent être uti- Mapping Project (GRUMP) sur les établisse- Les seuils de densité et de temps de trajet lisées pour calculer les agrégés de la pauvreté ments humains.a sont ceux utilisés par Chomitz, Buys et Thomas (2005). Le seuil de densité est le même que L'indice d'agglomération permet des comparaisons internationales et peut produire des résultats celui utilisé par l'Organisation de coopération différents en termes de parts urbaines de l'indice basé sur les définitions propres aux pays et de développement économiques (OCDE). Part urbaine (%) Le seuil de 50 000 habitants pour une grande 100 ville est raisonnable tant pour les pays déve- loppés que pour les pays en développement. 90 Définition de pays Dans de nombreux pays en développement, 80 plus de 10 % de la population totale se trouve 70 Indice d'agglomération dans des centres urbains dont la population est 60 comprise entre 50 000 et 200 000 personnes. Parmi les exemples, on trouve le Chili en 2002, 50 le Brésil en 2000 et la Malaisie en 2000, ces trois 40 pays ayant environ 17 % de leur population 30 nationale localisés dans des centres urbains 20 comptant de 50 000 à 200 000 habitants. Sur la population urbaine de l'Inde en 2001, 20 % 10 vivaient dans des établissements de cette taille. 0 Selon la base données des Prospectives sur Brésil Lanka Inde d') l'urbanisation du monde, la part urbaine de la Argentine AngolaOuganda Chine russe BangladeshSri VietnamÉgypte arabe Tunisie Turquie population mondiale, en 2000, était de 47 %. Si l'on se réfère aux critères de référence, ce rap- (Rép. Fédération port est de 52 % mais en utilisant un chiffre de 100 000 comme taille minimale de l'établisse- Sources : Chomitz, Buys & Thomas, 2005 ; Nelsonn 2007 ; Satterthwaite, 2007 ; Nations-Unies, 2006. a. La base de données du GRUMP sur les peuplements humains a été développée par le Consortium pour le ment, il est de 44 %, selon l'indice d'agglomé- Réseau international d'information sur les sciences de la Terre (CIESIN), à la Columbia University (http://sedac. ration. Les estimations basées sur les niveaux ciesin. columbia.edu/gpw/index.jsp). nationaux peuvent donc produire des résultats b. LandScan a été développé par le Laboratoire national d'Oak Ridge (http://www.ornl.gov/sci/landscan/). très différents (voir figure de l'encadré). rares. Il fallut attendre l'apparition du tram être pris en compte. L'île de Manhattan, à New électrique avant que les choses changent. York, est difficile d'accès, simplement à cause de Dans la détermination de l'accessibilité, et sa géographie, de sorte qu'elle possède des gratte- donc la forme et la configuration des villes, cer- ciels et une structure monocentrique classique, tains aspects de la géographie physique doivent ainsi que la moitié de ses emplois localisés dans 56 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 un rayon de 5 kilomètres de Wall street. Par elles l'étaient, la part urbaine de la popula- contre, à Los Angeles, on doit agrandir la zone à tion serait de plus de deux-tiers au lieu de un rayon de 18 kilomètres depuis le centre pour moins de la moitié. réunir une part aussi importante des emplois de la ville. 18 Il en résulte que la densité économique Au niveau régional, selon les données des de New York est de 1,44 milliard de dollars en Prospectives sur l'urbanisation du monde, l'Asie produit brut par kilomètre carré tandis que celle du sud présente le paradoxe d'être la région la de Los Angeles est de 0,49 milliard de dollars. 19 moins urbanisée (27 %) du monde tout en étant Au royaume-Uni, stevenage, Basildon et laplusdensémentpeuplée.selonl'indiced'agglo- Crawley sont des cités-dortoirs qui desservent mération, la part urbaine de l'Asie du sud était, Londres. Environ 11 % du PIB de Londres est en 2000, de 42 %, la rendant ainsi plus urbanisée généré par les navetteurs de ces zones subur- que l'Afrique subsaharienne et l'Asie de l'Est et baines. 20 De même, aux Etats-Unis, une marée Pacifique combinées (figure 1.3). Les Prospectives de travailleurs converge quotidiennement vers sur l'urbanisation du monde posent également un Washington D.C. à partir des états voisins du problème pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Maryland et de Virginie. En 2005, la contri- En 2000, la part urbaine de cette région était plus bution nette des navetteurs de ces deux états à grande que celle de la région Europe de l'Est et la production de Washington D.C. a été de 36, Asie centrale, et presque égale avec celle de 4 milliards de dollars. l'OCDE. Les pays de l'OCDE possèdent un PIB Au Maryland, le conté de Montgomery -- moyen par habitant plus de six fois supérieur à qui se trouve à une distance à parcourir raison- celui du pays latino-américain moyen. Plus rai- nable du District de Columbia -- a contribué, à sonnablement, l'indice d'agglomération indique lui seul, à hauteur de 6,4 milliards de dollars au qu'en 2000, la part urbaine de la région Améri- produit brut de Washington. 21 que latine et Caraïbes était similaire à celle de la Le plus grand atout de l'indice d'agglomé- région Europe de l'Est et Asie centrale et de 15 % ration est sa compatibilité entre les pays. sur ce inférieure à celle de l'OCDE. point, l'indice présente un avantage par rapport Malgré ces inconvénients, les données des aux Prospectives de l'urbanisation du monde Prospectives sur l'urbanisation du monde sont des Nations-Unies, qui contiennent « la popu- les seules informations disponibles pour effec- lation effective vivant dans les zones classifiées tuer des comparaisons dans le temps. L'indice comme urbaines selon les critères utilisés par d'agglomération n'est disponible que pour 2000, chaque zone ou pays. » 22 L'hétérogénéité à tra- car les données de séries chronologiques sur les vers les pays peut rendre les comparaisons inter- réseaux routiers, nécessaires à l'estimation du pays trompeuses. Quelques exemples : temps de trajet, ne le sont pas toujours. Ainsi, l'indice d'agglomération et la base de données · Inde. Avec le critère de zone urbaine utilisé par des Prospectives sur l'urbanisation du monde la Zambie ou l'Arabie saoudite,définie comme doivent être considérées comme des sources étant un établissement comptant une popula- de données complémentaires dans le cadre de tion de 5 000 habitants ou plus, la part, pour l'étude de l'urbanisation et de la densité, ce l'Inde, de population vivant en zones urbaines rapport utilisant des données provenant de ces en 1991 serait de 39 % au lieu du chiffre offi- deux sources. 23Le calcul de mesures compara- ciel de 26 %. En effet, selon ce critère, 113 mil- bles de la part urbaine pour le passé est possible lions d'habitants de 13 376 villages seraient au moins pour quelques pays ; à l'avenir, cela reclassifiés en populations urbaines. doit devenir une priorité pour tous les pays. · Mexique. sur base du critère officiel définis- sant un peuplement d'au moins 2 500 habi- La concentration économique : plus tants comme étant urbain, la part urbaine l'endroit est riche, plus il est dense de la population mexicaine était, en 2000, Dans les premières phases du développement, de 74,4 %. Mais si le seuil de population du lorsqu'une économie est principalement agraire, peuplement était redéfini à 15 000 (le Nigeria la population est dispersée sur des terres agrico- et la syrie, par exemple, utilisent un seuil de les. Même les agglomérations et villes les plus 20 000 habitants), cette proportion descen- grandes sont de petite taille. Les peuplements drait à 67 %. urbains y correspondent souvent à de peti- · Maurice. En 2000, environ un quart de la tes villes portuaires et à des villes de marché population mauricienne vivait dans des fournissant les besoins locaux et échangeant peuplements dont la population allait de 5 les surplus de la production agricole. L'indus- 000 à 20 000 habitants. Certains de ces peu- trialisation s'accompagne d'un rapide processus plements sont des capitales de district mais d'urbanisation : de nouvelles villes naissent et aucune n'est classifiée comme urbaine. si les villes existantes se développent. À mesure Densité 57 que la population afflue vers ces villes, plus vite Figure 1.3 L'indice d'agglomération aide à comparer l'urbanisation entre les pays que leurs limites ne s'étendent, la densité de population et la densité économique augmen- Pourcentage (%) tent. À un stade relativement précoce du déve- 100 loppement d'un pays, ceci débouche sur la mise 90 en place immédiate d'une hiérarchie complète 80 des endroits. 70 Deux transitions fondamentales caracté- Indice d'agglomération 60 risent donc le développement économique. 50 La première implique le passage d'une écono- Nations Unies mie principalement agraire à une économie 40 beaucoup plus orientée vers la fabrication. La 30 seconde transition, traditionnellement consi- 20 dérée comme ayant lieu à un stade beaucoup 10 plus avancé du développement, consiste en une 0 transformation structurelle en une économie Afrique Asie du Asie de l'Est Moyen- Amérique Europe & Autres Pays orientée vers les services. La première phase de subsaharienne Sud & Pacifique Orient latine & Asie économies de l'OCDE l'urbanisation, qui se déroule à un rythme plus et Afrique Caraïbes centrale à revenus du Nord élevés rapide, coïncide avec la transition de l'économie Sources : Chomitz, Buys & Thomas, 2005 ; Nelson, 2008 ; Satterthwaite, 2007 ; Nations-Unies, 2006. rurale à l'économie urbaine. La seconde phase de l'urbanisation, qui intervient à un niveau de Luanda a contribué pour une part similaire développement beaucoup plus avancé et dont au PIB de l'Angola, tout en n'occupant qu'une le rythme est plus lent, est liée à une évolution petite fraction (0,2 %) de sa superficie. similai- intra-urbaine. Dans la plupart des pays, ces rement, les plus grandes villes de hongrie, du transformations s'opèrent simultanément mais Kenya, du Maroc, du Nigeria et d'Arabie saou- dans des zones différentes. dite -- Budapest, Nairobi, Casablanca, Lagos et Pour mesurer la concentration, il est néces- riyad -- ont contribué pour environ 20 % au saire de définir une zone. Le débat politique PIB total de leur pays alors qu'elles n'occupent implique souvent une discussion sur la prépon- que moins de 1 % de leur territoire. 25 dérance urbaine, comme la question de savoir La densité, définie en tant que PIB en parités si les villes des pays en développement sont trop de pouvoir d'achat par kilomètre carré, croît avec grandes ou trop petites. Les débats plus acadé- le niveau de développement, les zones les plus miques utilisent une notion géographique plus denses du monde se situant dans les pays les plus pure de l'espace. Pour mesurer la concentration, riches. Parmi les villes, Dublin, Londres, Paris, ce chapitre recourt à deux unités spatiales : celle singapour et Vienne se trouvaient, en 2005, en des villes principales et celle de la cellule de tête du classement, avec plus de 200 millions grille (de 1° de longitude sur 1° de latitude) la de dollars de produit brut par kilomètre carré. plus dense d'un pays. Parmi les régions, tokyo-Kanagawa, New-York- New Jersey, Oslo-Arkershus et Vienne-Mödling Historiquement, la concentration croissante formaient les cellules (de 1° de longitude sur 1° est rapide précède un tassement de latitude) de grille les plus denses, générant selon une certaine définition, une ville est une plus de 30 millions de dollars de produit brut zone géographique caractérisée par une concen- par kilomètre carré (figure 1.4). tration d'acteurs économiques. 24 Au niveau Un siècle de données sur les parts urbaines mondial, les 30 plus grandes villes, classées agrégées et deux siècles d'estimations des popu- sur base de leur PIB, ont généré environ 16 % lations des villes principales suggèrent que l'ur- de la production mondiale en 2005, tandis que banisation est d'abord rapide avant de ralentir. les villes du top 100 en génèrent presque 25 %. Les pays en développement -- particulièrement Les agglomérations urbaines de tokyo et New ceux d'Afrique et d'Asie -- se situent dans des York ont des PIB estimés (en parité de pouvoir phases durant lesquelles les parts urbaines aug- d'achat) similaires, respectivement, à ceux du mentent de manière brusque. Les populations Canada et de l'Espagne, tandis que le PIB estimé d'Europe de l'Ouest et d'Amérique du Nord, de Londres est supérieur à celui de la suède ou qui ont traversé la même phase il y a un siècle, de la suisse. De même, les villes principales l'ont, en toute logique, oublié. Les économies des pays en développement sont à l'origine de émergentes telles que la république de Corée, parts disproportionnées des PIB nationaux de qui se sont développées rapidement, fournissent ces pays. En 2005, la ville de Mexico a contri- les meilleurs études de cas pour comprendre le bué pour 30 % au PIB du Mexique malgré le rythme et les tendances de la concentration fait qu'elle n'occupe que 0,1 % de son territoire. géographique. Leur expérience présente la 58 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 Figure 1.4 Plus un pays est riche, plus sa masse économique est concentrée a. Ville principale b. Zone de 1° de longitude sur 1° de latitude Produit brut (millions de $EU) par km² Produit brut (millions de $EU) par km² 300 Londres Singapour 90 250 Séoul Madrid 200 Dublin Vienne 70 Tokyo-Kanagawa 150 Paris 50 New York-New Jersey Ontario 100 Oslo-Arkershus-Vestfold 30 Vienne-Mödling 50 10 0 0 5 10 15 20 25 30 PIB par hab. (dollars EU constants) ­10 0 10 20 30 40 50 PIB par hab. (dollars EU constants) Sources : Les estimations de l'équipe RDM sont basées sur World Bank (2007) et des bases de données de www.citymayor.com et www.gecon.yale.edu. croissance la plus graduelle parmi les nations les plus riches d'aujourd'hui. Figure 1.5 Le rythme d'urbanisation des pays en développement est similaire à celui des Au niveau agrégé, si l'on se base sur les parts premiers pays à s'être développés de populations se trouvant en zones urbaines, le a. À une résolution agrandie modèle d'urbanisation des pays en développement Part urbaine (%) d'Asie,d'Afrique,duMoyen-Orientetd'Amérique 100 latine au cours des 50 dernières années reproduit 90 étroitement la première partie du parcours histo- 80 rique emprunté par les pays de l'OCDE entre 1900 70 et 2000 (figure 1.5). L'urbanisation en Asie reflète 60 la phase d'urbanisation rapide vécue par les pays de l'OCDE pendant le 19e siècle. De même, les 50 transformations géographiques dans les régions 40 Amérique latine et Caraïbes, Europe de l'Est 30 et Asie centrale et Moyen-Orient et Afrique du 20 Nord sont qualitativement similaires à celles ren- 10 contrées par les membres de l'OCDE dans la pre- 0 mière phase de l'urbanisation. Quantitativement, 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 les parts urbaines des régions Amérique latine et PIB par hab. ($ internationaux Geary-Khamis de 1990) Caraïbes et Europe de l'Est et Asie centrale sont b. Gamme complète des PIB par habitant plus importantes que celles de l'OCDE à revenus Part urbaine (%) équivalents. 100 Ceci peut, toutefois, être le résultat d'un 90 artéfact des données. Les données de la base des 80 Prospectives sur l'urbanisation du monde sures- 70 timent systématiquement -- d'un point de vue 60 strictement définitionnel -- les parts urbai- nes des régions Amérique latine & Caraïbes, 50 Europe de l'Est et Asie centrale et Afrique sub- 40 saharienne. Il se peut que la conclusion la plus 30 OCDE Moyen-Orient & Afrique du Nord prudente à adopter soit que le modèle de l'urba- 20 Asie de l'Est & Pacifique Amérique latine & Caraïbes nisation -- la relation entre la croissance écono- Asie du Sud Europe de l'Est & Asie centrale 10 Afrique Subsaharienne mique et l'urbanisation -- n'est pas dépourvu 0 de précédent. Même en Afrique subsaharienne, 0 5 10 15 20 25 la période d'urbanisation rapide comprise entre Axe horizontal : PIB par hab. ($ internationaux constants Geary-Khamis) 1970 et 1995, bien qu'elle se soit caractérisée Sources : Maddison, 2006 ; Nations Unies, 1969 ; Nations Unies, 1949 ; Nations Unies, 1952 ; Historical Data- par une croissance négative du PIB par habi- base of the Global Environment ; Nations Unies, 2006. tant, s'est accompagnée d'une croissance plus Densité 59 EncaDré 1.4 L'urbanisation de l'Afrique reflète son industrialisation Entre 1970 et 1995, les populations urbaines de (1970-95), un recensement ultérieur à 2000 corrélées. Les pays à la croissance la plus l'Afrique subsaharienne se sont développées pour des estimations plus pertinentes de la rapide en termes de PIB total ­ un double- au rythme de 5,2 % par an tandis que leur PIB population, une population d'au moins 1 mil- ment de leurs économies ­ ont également par habitant se réduisait de 0,66 % par an. lion d'habitants en 1995 et des données sur la expérimenté la croissance la plus rapide de Depuis le travail de Fay et Opal (2000), beau- valeur ajoutée sectorielle pour 1970 et 1995. leur population urbaine ­ un quadruple- coup arguent que l'urbanisation n'accompagne Ces critères réduisent l'échantillon à 10 ment. Les pays en tête de l'échantillon sont pas nécessairement le développement, avec, à pays : le Bénin, le Botswana, la République cen- le Bénin et le Zimbabwe. En outre, le rythme l'esprit, l'Afrique subsaharienne (Commission trafricaine, le Ghana, la Mauritanie, le Niger, le de l'urbanisation était directement corrélé à pour l'Afrique, 2005). Mais Satterthwaite (2007) Rwanda, le Sénégal, la Zambie et le Zimbabwe. la croissance des industries et des services, remet en cause la pertinence des chiffres De ces 10 pays, cinq ont connu des conflits au qui sont des activités prédominantes dans relatifs à la population urbaine utilisés dans de moins une fois, ce qui n'est pas le cas des cinq les zones urbaines. nombreuses études. Beaucoup étant basés sur autres, au cours de cette période. Les résultats Ces tendances ne confortent pas la thèse des projections, certains pourraient avoir été ne semblent pas différer systématiquement d'une urbanisation africaine sans croissance. nettement surestimés. entre ces deux groupes de pays. Les principales Au contraire, les pays ayant connu une forte Le problème est le manque de recense- conclusions sont les suivantes. croissance de leur PIB ont également vu leur ments réguliers des populations. Pour le Tchad population urbaine croître rapidement, et et l'Érythrée, les projections pour la période · À l'exception du Botswana, ces pays ont l'urbanisation rapide est allée de pair avec de allant de 1950 à 2030 ont été basées sur un seul connu, en moyenne, un doublement de leur fortes croissances dans les industries et servi- recensement de population. Celles concernant population, mais seulement 60 % de crois- ces. Un contrefactuel serait une Afrique sans la République démocratique du Congo sont sance cumulée de leur PIB. La croissance de urbanisation, avec une croissance économique basées sur deux observations, la plus récente la population a dépassé les augmentations encore plus lente, des pertes de PIB par habi- datant de 1984. Il est donc raisonnable de de la valeur ajoutée brute et le PIB par habi- tant encore plus importantes et des augmenta- ne prendre en considération que les chiffres tant a chuté. tions de la pauvreté. des pays qui ont fait l'objet d'au moins deux · La croissance de la population urbaine et la Sources : Fay & Opal, 2000 ; Satterthwaite, 2007 ; recensements au cours de la période étudiée croissance totale du PIB sont directement United Nations, 2006. importante du PIB total. L'urbanisation s'est Caire, de Kuala Lumpur et de Varsovie à Athè- également accompagnée d'une croissance rapide nes, Lisbonne, santiago et séoul. Ces évolutions des industries et des services (voir encadré 1.4). caractérisent également les essors de Bruxelles, À un niveau désagrégé, la part de population Dublin, sydney, toronto, Vienne et Zurich au de la ville principale d'un pays produit une ten- cours des deux siècles suivant 1800. dance qualitativement identique et non linéaire de concentration à croissance initiale rapide sui- Aujourd'hui, à nouveau, une concentration vie d'un nivellement (figure 1.6). Cette inten- en croissance rapide suivie d'un tassement sification de la masse économique au sein des Une tendance similaire réapparaît dans les com- plus grandes villes d'un pays est observée pour paraisons contemporaines entre le niveau de un large intervalle de revenus, de Budapest, du développement d'un pays et la concentration de Figure 1.6 La densité s'intensifie rapidement dans la première phase de l'urbanisation, avant de ralentir Part urbaine de la population (%) Santiago, 1800­2000 Part urbaine de la population (%) 35 35 Athènes, 1800­2000 30 30 Lisbonne, 1800­2000 Vienne, 1800­2000 25 25 Séoul, 1800­2000 Dublin, 1800­2000 20 20 Sydney, 1800­2000 Toronto, 1800­2000 15 Budapest, 1850­2000 15 Le Caire, 1800­2000 Zurich, 1800­2000 10 Sao Paolo, 1850­2000 10 Bruxelles, 1800­2000 5 Kuala Lumpur, 1900­2000 5 Varsovie, 1850­2000 0 0 0 5 10 15 0 5 10 15 20 25 PIB par hab. ($ internationaux constants) PIB par hab. ($ internationaux constants) Sources : Les estimations de l'équipe RDM sont basées sur la Staff City Population Database, Groupe Établissements humains, Institut international pour l'environnement et le développement (IIED). Les données de 1950 à aujourd'hui proviennent principalement de United Nations (2006). Les données d'avant 1950 proviennent principalement de Chandler et Fox (1974), Chandler (1987) et Showers (1979). Pour l'Amérique latine, les donnés proviennent également d'une étude de 194 recensements publiés. 60 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 sa densité. La relation est robuste. Elle vaut pour de développement du pays et leur prépondé- une variété de mesures de la concentration, qu'il rance -- la part de population urbaine vivant s'agisse de l'indice d'agglomération, du produit dans la ville principale d'un pays, une mesure brut ou de la densité de la consommation des de la concentration souvent utilisée dans les ménages et ce, quelle que soit l'échelle géogra- travaux de recherche. similaire à la relation phique utilisée : une zone de 1 kilomètre carré, existant entre les agglomérations et le niveau une ville, une cellule de grille de 1° de longitude de développement, la prépondérance augmente sur 1° de latitude ou d'un secteur urbain agrégé. aussi rapidement avant de se stabiliser au cours Zones locales de 1 kilomètre carré. Les des phases ultérieures de l'urbanisation (voir indices d'agglomération estimés produisent figure 1.8, planche a). Les densités de la popu- une tendance similaire aux séries chronolo- lation et de la production sont fortement cor- giques historiques : une densité en croissance rélées, mais la densité de la population reste rapide pour les pays pendant la première phase en deçà de la concentration géographique de de l'urbanisation (figure 1.7). Cette forte pro- la masse économique. La densité permet l'ex- portionnalité directe entre la part urbaine et le ploitation des économies d'agglomération, qui développement vaut jusqu'à un PIB par habitant constituent aussi l'une des causes de la densité. d'environ 10 000 dollars. Cette urbanisation Les économies d'agglomération, c'est-à-dire les naissante s'associe à une intensification du nom- bénéfices qu'offre la proximité aux entreprises bre de personnes migrant des zones rurales vers et travailleurs, augmentent les chances de voir les zones urbaines. Par la suite, le rythme de l'ur- la densité de la production augmenter plus que banisation ralentit et la densité se tasse à mesure proportionnellement en même temps que l'em- que la part urbaine dépasse les 60 % et que le ploi ou la densité de population. niveau du PIB par habitant atteint 10 000 dollars. Zones de 1° de longitude sur 1° latitude. si À quelques rares exceptions près, les pays dont le l'on se base sur un quadrillage terrestre pour PIB par habitant est supérieur à 25 000 dollars évaluer la concentration en tant que produit brut ont un indice d'agglomération supérieur à 70 %. de la cellule la plus dense dans le PIB national, la Même pour les exceptions (l'Autriche, le Dane- concentration de densité de la masse économi- mark, l'Irlande, la Norvège et la suède), l'indice que augmente rapidement parmi les pays dont est toujours supérieur à 50 %. le PIB par habitant est inférieur à 15 000 dollars, Zones définies administrativement. si avant de se stabiliser et de disparaître progressi- l'on considère des villes individuelles comme vement dans les pays à revenus supérieurs (voir l'unité géographique de référence, une propor- figure 1.8, planche b). tionnalité concave directe existe entre le niveau Zones urbaines des pays. La concentration, aujourd'hui mesurée sur base de la consomma- Figure 1.7 La part de la population vivant dans les agglomérations urbaines augmente avec le niveau de développement (indice d'agglomération, utilisant une échelle géographique de tion plutôt qu'à partir de la population ou du 1 kilomètre carré) PIB, suggère la même proportionnalité concave avec le niveau de développement. Par exem- Indice d'agglomération 1,0 ple, les parts urbaines de la consommation des Égypte (Rép. arabe d') Japon ménages au Malawi et au Cameroun à des PIB par habitant respectifs de 150 et 700 dollars, sont 0,8 Corée (Rép. de) États-Unis de 36 et 48 % respectivement. À environ 63 %, ces parts urbaines sont plus élevées en Jordanie et en république arabe d'Égypte, dont le PIB par 0,6 habitant avoisine les 1 600 dollars et atteignent Inde Brésil 80 % au Panama et en Pologne, avec des PIB par Afrique du Sud habitant de 3 500 et 5 000 dollars, respectivement 0,4 Norvège (voir figure 1.8, planche c). 26Durant la période Chine 2000-2005, la croissance moyenne de la popu- lation urbaine des pays à faible revenu était de 0,2 3 % par an, c'est-à-dire plus rapide que celle est Éthiopie pays de la tranche supérieure des revenus inter- 0 médiaires (1,3 %) et à revenu élevé (0,9 %). 0 5 10 15 20 25 30 35 40 PIB par hab. (dollars EU constants de 2000, PPA, milliers) Une variété de lieux plus grands Sources : Calculs de l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 à partir de Nelson (2008) et et plus denses Banque mondiale (2006). Il ressort des faits stylisés de la transformation Note : La taille de chaque cercle indique la taille de la population du pays concerné. PPA = parité de pouvoir d'achat. L'indice d'agglomération utilise les critères suivants : densité de 150 habitants ou plus par km² ; temps géographique que les pays à revenus élevés dis- de trajet de 60 minutes ou moins vers l'établissement le plus proche ; population supérieure à 50 000 habitant. posent d'un portfolio de lieux comptant une Densité 61 Figure 1.8 La concentration géographique de la population, du produit brut et de la consommation des ménages augmente brusquement avec le développement, puis se stabilise Données inter-pays, fin des années 90 et années 2000 a. Population b. Masse économique c. Consommation Unité spatiale : la ville Unité spatiale : Cellule de grille de 1° de longitude Unité spatiale : zones urbaines agrégées sur 1° de latitude Part de la population urbaine vivant Produit brut des zones les plus denses Part urbaine (%) de la consommation dans la ville principale (%) en tant que % du PIB total du pays des ménages 50 50 100 40 40 80 30 30 60 20 20 40 10 10 20 0 0 10 20 30 40 0 0 10 20 30 40 0 0 1 2 3 4 5 6 7 PIB par hab. (dollars EU constants) PIB par hab. (dollars EU constants) PIB par hab. (dollars EU constants) Sources : Les estimations de l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 sont basées sur Banque mondiale (2007), Nordhaus (2006) et plus de 120 enquêtes auprès des ménages dans plus de 75 pays. proportion significativement plus importante moyen par habitant était d'à peine 500 dollars de grands établissements et une proportion plus (internationaux de 1990), 27 la principale ville de faible de petits établissements que les pays à reve- l'Amérique coloniale britannique était Boston. nus intermédiaires. Ces derniers ont, eux, une Avec une population de 7 000 habitants, toute- proportion beaucoup plus importante d'établis- fois, Boston était, selon les standards contem- sements de taille moyenne que les pays à faibles porains, à peine plus développée qu'une petite revenus. Parmi ceux-ci, environ trois-quarts de agglomération. Dans la hiérarchie urbaine, la population vit dans de petits peuplements de seules trois autres villes possédaient des popu- moins de 20 000 âmes et seulement 10 % dans lations supérieures à 2 500 habitants, parmi des agglomérations urbaines de plus de 1 million lesquelles New York et Philadelphie. La pre- d'habitants. Dans les pays à revenu élevé, c'est mière phase de l'industrialisation américaine l'inverse qui se vérifie (voir tableau 1.1). Moins s'accompagna d'une augmentation de la part d'un quart de la population vit dans de petits urbaine, qui passa de 7 % en 1820 à 20 % en établissements de moins de 20 000 personnes et 1860, tandis que le PIB par habitant grimpait de environ la moitié dans de grands établissements 1 257 à 2 170 dollars (internationaux de 1990). de plus de 1 million d'habitants. Durant cette période, la population de la ville Au stade naissant de l'urbanisation, le port- principale, à présent New York, passa de 123 706 folio de lieux, dans un petit pays ou dans une à 805 651 habitants. Cette croissance rapide per- partie de grand pays, telle qu'une province ou mit à la hiérarchie urbaine de se développer et même un grand secteur, peut être évalué à 75 % de s'étendre. de zones rurales et 25 % de zones urbaines, tous Le nombre de villes comptant une popula- les établissements possédant une densité rela- tion supérieure à 1 million d'habitants passa tivement faible. À mesure que l'urbanisation d'une seule, New York, en 1820 à neuf en 1860. -- toujours à un stade de transformation pré- toutes ces villes se trouvaient dans le Nord-est, dominante des zones rurales en zones urbaines d'où l'industrialisation était partie. À mesure stimulée par l'industrialisation -- s'accélère et que la transformation géographique s'opérait que la région ou la province se développe pour et que les États-Unis achevaient leur transition atteindre un PIB par habitant de 10 000 dollars, pour devenir une économie industrielle mature, la distribution des établissements se résumera la densité de population, dans un échantillon à deux parts à peu près égales de 50 % pour les zones rurales et les zones urbaines. Au cours Tableau 1.1 La taille des établissements urbains croît avec le développement d'une phase d'urbanisation plus avancée -- à Pays à faible Pays à revenu Pays à revenu présent des transformations intra-urbaines au Taille de la population revenu (%) intermédiaire (%) élevé (%) sein d'une zone postindustrielle --, la distri- Petits établissements : moins de 20 000 73 55 22 bution de la population sera d'environ 75 % en Établissements moyens : entre 20 000 et 1 million 16 25 26 zones urbaines et 25 % en zones rurales. Cette schématisation correspond bien à l'ex- Grands établissements : plus de 1 million 11 20 52 périence des États-Unis. En 1690, lorsque le PIB Source : Banque mondiale, 2007. 62 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 constant de villes américaines avec des popula- ainsi que la compétition entre travailleurs sur tions supérieures à 25 000 habitants, passait de les marchés de l'emploi ruraux. En outre, le 7 230 à 8 876 habitants par mile carré. La super- progrès technologique, générateur d'économies ficie moyenne des villes passa d'environ 19 à 40 de main-d'oeuvre, libère celle-ci pour la migra- miles carrés. 28Les villes devinrent simultané- tion urbaine et améliore la productivité. Avec le ment plus denses et plus étendues. temps, les investissements et redistributions fis- cales fournissent aux ruraux un meilleur accès La convergence entre zones rurales local aux commodités de base, telles qu'une et zones urbaines, et au sein des villes source permanente d'eau courante salubre, l'hy- giène et l'électricité, ainsi que l'éducation et les Une géographie économique « accidentée » qui soins de santé. En effet, avec le développement répartit de façon irrégulière la production et et le temps, la géographie économique d'un pays la population dans l'espace d'un pays est une se rapproche d'un équilibre « naturel » entre les caractéristique naturelle du fonctionnement niveaux de bien-être des résidents urbains et d'une économie de marché. Ce caractère acci- ruraux. Dans ce cas de figure, les gens choisis- denté tend à se prononcer davantage au cours sent de vivre où ils bénéficieront du meilleur du développement d'un pays. Une question niveau de vie tant sur le plan matériel que non récurrente est celle de l'impact de ceci sur la matériel. La république islamique d'Iran four- distribution géographique de la pauvreté, de la nit un exemple de cette convergence entre zones consommation et des autres standards de vie. rurales et urbaines (voir encadré 1.5). La réponse à cette question peut déterminer la Des observations concernant les actuels pays durabilité du processus de concentration sur les industrialisés suggèrent que le développement plans politique et social. a, pour l'essentiel, éliminé les disparités entre zones urbaines et rurales. Des parts urbaines Les disparités de bien-être entre zones élevées et la densité économique concentrée rurales et urbaines : d'abord importantes, vont de pair avec des différences minimes dans puis en diminution les niveaux de vie ruraux et urbains pour une On peut s'attendre à ce que les disparités entre variété d'indicateurs. Les 15 pays qui ont rejoint zones rurales et urbaines en termes de produc- l'Union européenne avant 2004, possédant tous tivité, salaires et bien-être soient importantes un PIB par habitant supérieur à 13 000 dollars dans les premières phases du développement. (internationaux de 1990), considèrent le taux Elles sont causées par une concentration rapide de chômage comme une cible prioritaire des et croissante de la masse économique dans les politiques. 31 Mais les différences entre zones villes et agglomérations d'un pays lors de ces rurales et urbaines ne devraient pas constituer premiers stades. L'agglomération du capital, des une préoccupation politique. Les taux de chô- consommateurs et des travailleurs engendre mage sont de 10,1 % pour les zones urbaines et rapidement des avantages au plan de la produc- de 9,9 % pour les zones rurales. Cette tendance tion, tandis que les coûts de transport limitent est présente également chez les jeunes : 19,4 % les bénéfices à la localité. Ces marchés locaux dans les zones urbaines pour 18,7 % en milieu agrandis permettent aux entreprises de répartir rural. Les taux de participation de la force de les coûts fixes de production sur un plus grand travail en zones urbaines et rurales sont, respec- nombre de consommateurs, ce qui dégage des tivement, de 68,3 et 69,4 %. 32 En Angleterre, bénéfices en termes de coûts et de productivité. 29 le degré élevé d'égalité entre milieux ruraux et Ceci débouche sur des salaires plus élevés dans urbains en termes de bien-être se reflète par des les villes et agglomérations, ainsi que sur une revenus disponibles similaires : en effet, à 522 gamme plus diversifiée de produits et services. livres sterling, le revenu disponible des villages La concentration de la masse aide également est 10 % plus élevé que celui des villes, qui est de à assurer une meilleure fourniture des infras- 476 livres sterling. 33 tructures et équipements de santé publique Pour 21 des 30 pays de l'OCDE, plus le PIB élémentaires dans les zones urbaines. Avec les par habitant était élevé en 2003, 34plus le ratio disparités de salaires, elle promeut la divergence entre le PIB par habitant des zones urbaines dans des mesures plus basiques du bien-être prédominantes et celui des zones rurales était entre zones rurales et urbaines. 30toutefois, les faible (voir figure 1.9). 35 En république tchè- disparités commencent à se réduire à mesure que que, hongrie, Pologne, république slovaque le processus d'urbanisation ralentit et que l'ap- et turquie, où le PIB moyen par habitant est titude des pouvoirs publics se renforce. L'exode inférieur à 10 000 dollars (internationaux de rural de la population et des travailleurs réduit 1990), le PIB par habitant des zones urbaines les surplus de main-d'oeuvre dans l'agriculture, est deux à trois fois supérieur. Mais dans les Densité 63 EncaDré 1.5 Urbanisation et réduction des disparités entre zones rurales et urbaines en République islamique d'Iran Les disparités entre zones rurales et urbaines · Premièrement, la part de la population améliorés, y compris dans les provinces ont diminué en Iran. En 1976, à la veille de la urbaine a augmenté, passant de 49 à 67 % pauvres. Entre 1976 et 1996, le taux d'alpha- révolution iranienne, le revenu moyen des entre 1979 et 2005. Il s'agit ici de la continua- bétisation chez les femmes est passé de 17 ménages en zones rurales n'équivalait qu'à tion d'une tendance à long terme : la popu- à 62 % (de 56 à 82 % pour les citadines). Au 44 % de celui des zones urbaines. En 2005, il lation urbaine se développait de 5,4 % par cours de la période 1994-2000, la mortalité avait grimpé à 63 %. an (6 % à Téhéran) entre 1966 et 1976. infantile et la mortalité des moins de 5 ans Le gouvernement du Chah favorisait les · Deuxièmement, le fossé entre zones rura- chuta rapidement dans les provinces les plus villes par rapport aux campagnes. Le contrôle les et urbaines en matière de revenus des pauvres. des prix des produits alimentaires de première ménages s'est rétréci. Entre 1976 et 1984, · Enfin, quatrièmement, la pauvreté globale a nécessité déprimait les revenus agricoles. la valeur ajoutée agricole a augmenté de chuté. Le taux de pauvreté national était de Des tarifs douaniers élevés, des interdictions 31 %, c'est-à-dire deux fois la cadence de 8,1 % en 2005, avec des différences relative- d'importation et l'attribution de licences aux ment modestes entre la pauvreté rurale et produits industriels soutenaient les prix des l'économie hors production pétrolière. L'une produits manufacturés et nuisaient au pou- des raisons de cette croissance fut que les urbaine (10 et 7,1 % respectivement). voir d'achat des agriculteurs. Une stratégie de prix à la ferme avaient augmenté de 55 %. Cela dit, les taux provinciaux de pauvreté développement autocentrée et orientée vers la Une autre raison était que davantage de varient toujours considérablement, variant demande finale intérieure amplifia la migration capitaux étaient investis dans des projets entre 1,4 et 23,3 %. L'engagement politique interne vers Téhéran et quelques autres grandes visant à accroître la productivité des petites pour une équité spatiale a produit des résultats villes. Pour chaque indicateur de développe- et moyennes exploitations agricoles. La variés au cours des 30 dernières années : un ment, les performances du centre étaient bien croissance pourrait également être attri- déclin de la pauvreté globale et une conver- meilleures que celles des régions périphériques. buée au fait que la production agricole de gence des standards de vie ruraux et urbains En 1973, le taux de pauvreté était de 23 % dans la République islamique d'Iran est dominée mais des différences persistantes en matière de le centre et de 42 % pour le pays. Cette inégalité par le secteur privé, alors que les entreprises standards de vie entre provinces. spatiale coïncidait avec la géographie ethnique industrielles et fournisseurs de services ont du pays, alimentant ainsi les tensions. été nationalisés peu après la révolution, ce Que s'est-il passé depuis l'engagement, pris qui a altéré leur efficacité. en 1979, d'aborder le problème de ces dispari- · Troisièmement, les indicateurs de dévelop- Source : Basé sur une contribution d'Anton Dobro- tés spatiales ? pement humain ruraux et urbains se sont nogov, Alexander Kremer et alii. pays de l'OCDE, dont le PIB moyen par habitant et de consommation. L'indice d'agglomération dépasse 10 000 dollars, le ratio est compris entre produit la même tendance qualitative. 1 et 2 (excepté pour la Norvège). Étant donné Dans ces pays, les disparités entre zones rura- les mécanismes bien développés de redistribu- les et urbaines étaient importantes tout au long tion fiscale de ces pays et les différences démo- du 19e siècle, jusqu'au début du 20e. Au 19e siècle, graphiques en termes d'âge entre zones rurales la richesse par homme adulte était, en suède, plus et zones urbaines, ces disparités de PIB par de 200 % plus élevée dans les zones urbaines que habitant vont augmenter les différences entre dans les zones rurales. Cette proportion était de zones urbaines et rurales, entre autres, dans les 150 % en Finlande (voir tableau 1.2). Dans l'An- niveaux moyens de revenu disponible personnel gleterre en pleine urbanisation des années 1830, Figure 1.9 Les disparités entre zones urbaines et rurales en matière de PIB par habitant ont tendance à être moins importantes dans les pays riches de l'OCDE Rapport du PIB urbain par hab. au PIB rural par hab. Rapport du PIB urbain par hab. au PIB rural par hab. 3,50 3,50 3,00 3,00 2,50 2,50 2,00 2,00 1,50 1,50 1,00 1,00 0,50 0,50 0,00 5 10 15 20 25 30 0,0040 50 60 70 80 90 100 PIB par hab. (dollars internationaux constants de 1990) Indice d'agglomération, 2000 (%) Source : Équipe RDM 2009, à partir de données de l'OCDE (2007), pp. 1­256. 64 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 Tableau 1.2 Les disparités entre zones rurales et urbaines en matière de salaires, richesse et consommation caractérisent le développement au cours des deux derniers siècles Disparités rurales- Pays (année) urbaines (%) Description/Echantillon de pays Suède (1805) 221,0 Richesse par homme adulte dans les zones urbaines et rurales. Finlande (1805) 146,0 Richesse par homme adulte dans les zones urbaines et rurales. Angleterre 73,2 Les salaires urbains sont les salaires des ouvriers du bâtiment et les salaires ruraux sont ceux des ouvriers (1830s) agricoles. France (1882) 29,0 Les salaires urbains sont des salaires de travailleurs non qualifiés dans la capitale régionale (chef-lieu de France (1911) 51,0 département) et les salaires ruraux sont les salaires agricoles moyens. États-Unis (1925) 28,0 Les salaires urbains sont des salaires du secteur de la fabrication et les salaires ruraux sont des salaires États-Unis (1935) 75,0 agricoles. Pays en 51,2 Les salaires urbains sont ceux d'ouvriers non qualifiés et les salaires ruraux sont des salaires agricoles, développement incluant les paiements en nature. Les pays inclus sont l'Argentine (1872), l'Australie (1887), le Danemark (19e siècle) (1872), la France (1892, 1801), la Hongrie (1865), le Japon (1887) et les États-Unis (1820-29, 1890). Pays en 41,4 Les salaires urbains sont basés sur ceux de travailleurs non qualifiés de la construction et les salaires développement agricoles sont des salaires agricoles en espèces. La moyenne est basée sur 19 pays (1960-1970) : Argentine, (20e siècle) Cameroun, Chili, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Guatemala, Kenya, Pakistan, Malawi, Malaisie, Maroc, Mexique, Panama, Sri Lanka, Tanzanie, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Uruguay et Venezuela (Rép. bolivarienne du). Pays en 42,0 Basé sur la consommation des ménages par habitant après vérification des caractéristiques des ménages. La développement disparité moyenne est basée sur 72 pays (2000-2005) : Afrique du Sud, Arménie, Angola, Bangladesh, Belize, (21e siècle) Bénin, Bhoutan, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Burundi, Bulgarie, Cambodge, Cameroun, Chili, Colombie, Congo (Rép. dém. du), Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Djibouti, Equateur, Egypte (Rép. arabe d'), Ethiopie, Gambie, Géorgie, Ghana, Guatemala, Guinée, Guyane, Honduras, Hongrie, Inde, Indonésie, Jamaïque, Jordanie, République kirghize, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Mongolie, Mozambique, Népal, Nicaragua, Nigeria, Ouganda, Pakistan, Panama, Paraguay, Pérou, Philippines, Pologne, Roumanie, Russie (Fédération de), Rwanda, Salvador, Sénégal, Sri Lanka, Swaziland, Tadjikistan, Tanzanie, Tchad, Thaïlande, Timor oriental, Ukraine, Vietnam et Zambie. Sources : Suède et Finlande, 1805 : Soltow, 1989, tableau 1, p. 48 ; Angleterre, années 1830 : Williamson, 1987, tableau 3, p. 652 ; France, 1882, 1911 : Sicsic, 1992, tableau 2, p. 685 ; États-Unis, 1925, 1935 : Alston & Hatton, 1991, tableau 3, p. 93 ; Pays en développement (19e siècle) : Clark, 1957, tableau II, pp. 526­31 ; Pays en développement (20e siècle) : Squire, 1981, tableau 30, p. 102 ; Pays en développement (21e siècle) : estimations de l'équipe RDM 2009 basées sur des enquêtes auprès des ménages de pays individuels pour 72 pays ; l'ensemble de données est décrit en détails dans Montenegro & Hirn (2008). Note : La disparité rurale-urbaine (en termes nominaux) est calculée en tant que différence de salaires, gains, richesse ou consommation entre les zones urbaines et les zones rurales relatives aux moyennes rurales. les salaires étaient 75 % plus élevés dans les zones diminue à mesure que l'urbanisation progresse. urbaines que dans les zones rurales. La France et Une autre manière d'examiner les disparités les États-Unis connurent d'importantes augmen- de consommation entre les zones urbaines et tations de l'avantage de salaire urbain pendant rurales est d'observer la part de la population les périodes 1882-1911 et 1925-1935. En effet, se trouvant dans les zones urbaines d'un pays aux États-Unis, les primes ont presque triplé en et de la comparer avec la part de la consom- une décennie. 36 Pour les pays en développement mation attribuée à ces zones. si ce rapport est du 19e siècle, dont l'Australie, le Danemark, la supérieur à 1, la consommation par habitant est, France, le Japon et les États-Unis, les salaires en moyenne, plus élevée dans les zones urbaines nominaux urbains étaient 50 % supérieurs. que dans les zones rurales. si le rapport est infé- Les pays en développement contemporains rieur à 1, c'est l'inverse. se trouvent toujours dans la première phase de Les disparités entre zones rurales et urbai- l'urbanisation et, logiquement, présentent d'im- nes en matière de consommation diminuent portantes disparités entre zones urbaines et à mesure que la densité se renforce dans les rurales en termes de productivité et de revenus. pays en développement d'aujourd'hui (voir Pour un échantillon de pays en développement figure 1.10). 37 Au Malawi et au sri Lanka, le des années 60 -- parmi lesquels la Malaisie, le rapport est d'à peu près 2 : les zones urbaines Mexique et trinité-et-tobago, qui ont depuis lors représentent 10 % de la population mais plus de atteint la tranche supérieure des revenus intermé- 20 % de la consommation. Pour les pays présen- diaires ou la catégorie des revenus élevés --, les tant des niveaux d'urbanisation plus élevés, la salaires urbains dépassaient les salaires ruraux distribution spatiale de la population est davan- de plus de 40 %. Des écarts similaires peuvent tage calquée sur celle de la production. Mada- être observés entre les deux types de zones pour gascar et la tanzanie ont des parts urbaines de la consommation par habitant dans un échan- la population d'environ 20 à 25 % alors que leurs tillon récent de 72 pays en développement. parts urbaines de la consommation sont d'en- La différence rurale-urbaine entre la masse viron 30 à 35 %. Pendant le temps qu'il faut au économique et la distribution de la population pays pour entrer dans une phase plus avancée de Densité 65 Figure 1.10 Les fossés entre zones rurales et les zones rurales des pays les plus pauvres du urbaines dans la consommation par habitant se monde est encore plus important. Les dispari- réduisent à mesure que l'urbanisation progresse tés rurales-urbaines croissantes sont compati- Rapport de la consommation urbaine à bles avec une amélioration absolue du bien-être la part urbaine de la population élémentaire tant dans les zones rurales que les 4,0 zones urbaines. À cet égard, les observations 3,5 globales sont encourageantes. Au cours des dix 3,0 dernières années, la plupart des pays à revenu 2,5 faible et intermédiaire ont connu des améliora- 2,0 tions absolues dans une variété d'indicateurs de 1,5 bien-être élémentaire, parmi lesquels les taux de 1,0 mortalité infantile et des moins de 5 ans, la mal- 0,5 nutrition, l'immunisation et la fréquentation 0 scolaire dans les zones rurales et urbaines. sur 0 20 40 60 80 100 32 pays à faible revenu, trois-quarts ont réduit Part urbaine de la population (%) leurs taux de mortalité infantile et des moins de Source : Estimations de l'Équipe du Rapport sur le développe- 5 ans, ainsi que l'incidence du rabougrissement ment dans le monde 2009 à partir de plus de 120 enquêtes auprès des ménages dans plus de 75 pays. sévère et de l'insuffisance pondérale sévère, en particulier dans les zones rurales. 40 Et depuis l'urbanisation, la population se redistribue plus 1990, la fréquentation scolaire a augmenté dans ou moins proportionnellement à la masse éco- quatre cinquièmes de ces pays, surtout en milieu nomique, de sorte que le rapport est proche de rural. 41 Les milieux tant urbains que ruraux ont 1. Au Chili, 85 % de la population résident dans réalisé des progrès dans la poursuite des objec- les zones urbaines, ces citadins s'adjugeant 95 % tifs du Millénaire pour le développement. de la consommation nationale. Au Brésil, 80 % La convergence entre zones urbaines et rura- de la population vivent dans les établissements les se produit dans les zones sous-nationales urbains et ces 80 % sont à l'origine de 85 % de la urbanisées. tant en Chine qu'aux Philippines, consommation. Au fur et à mesure que le déve- les provinces urbanisées affichent des niveaux loppement avance et que la concentration de l'ac- plus faibles de disparités internes entre zones tivité économique dans les zones à forte densité urbaines et rurales en matière de revenus (voir augmente, les disparités entre zones rurales et figure 1.11). En Chine, la proportionnalité entière urbaines s'amenuisent. Une courbe inclinée vers est devenue positive au cours des dix dernières le bas à tous les niveaux d'urbanisation est de bonne augure : le plus dur semble être passé en Tableau 1.3 Les disparités entre zones urbaines et rurales en matière de services élémentaires ce qui concerne les disparités rurales-urbaines s'amenuisent avec le développement dans la plupart des pays en développement. 38 Part urbaine de Disparité dans Disparité dans Ce qui est vrai pour la consommation privée la population l'accès à l'eau l'accès à l'hygiène l'est aussi pour les infrastructures de base. Parmi (PIB moyen salubre (points (points de Exemples de pays présents par hab.) de pourcentage) pourcentage) dans l'échantillon les pays à faible revenu présentant des parts de population urbaines inférieures à 25 %, l'accès à 75 % ou plus (PIB 8 8 Allemagne, Argentine, moyen par hab. : Brésil, Canada, Chili, l'eau et à l'hygiène dans les villes et municipali- 21 602 dollars) Djibouti, Espagne, tés est d'environ 25 points de pourcentage supé- États-Unis, Gabon, rieur à celui des zones rurales. 39 Mais pour les Jordanie, Liban, Mexique, pays plus urbanisés tels que l'Algérie, la Colom- Norvège, Royaume-Uni, bie et l'Afrique du sud, la disparité d'accès est de Suisse, Venezuela (Rép. bolivarienne du). 15 à 20 points de pourcentage. Pour les pays où l'urbanisation est avancée et où la part urbaine Entre 50 et 70 % 15 20 Afrique du Sud, Algérie, (PIB moyen Azerbaïdjan, Bolivie, approche son maximum naturel, il n'existe pres- par hab. : 9 672 Colombie, Congo (Rép. que aucune différence entre les zones urbaines et dollars) dém. du), Equateur, Estonie, rurales en matière d'accès aux services élémen- Hongrie, Malaisie, Panama, taires. L'égalisation des accès à l'infrastructure Syrie, Tunisie, Turquie. de base peut être espérée en vue de promou- 25 % ou moins 24 26 Bangladesh, Bhoutan, voir une convergence correspondante en ce qui (PIB moyen Cambodge, Inde, Kenya, concerne les indicateurs non matériels de bien- par hab. : 2 585 Madagascar, Malawi, dollars) Népal, Ouganda, Sri Lanka, être et standards de vie (voir tableau 1.3). Tadjikistan, Tanzanie, Tchad, s'il est important de réduire les disparités Yémen (Rép. du). entre zones rurales et urbaines, le progrès dans Source : Banque mondiale, 2007. les mesures absolues du bien-être de base dans Note : « Disparité » fait référence à la différence de points de pourcentage entre les zones urbaines et rurales. 66 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 Figure 1.11 Même au niveau sous-national, les disparités entre zones rurales et urbaines diminuent à mesure que la densité augmente Philippines, 2000 Chine, 1999 et 2006 Inde, 1983 et 1994 Rapport des revenus urbains Rapport du revenu urbain disponible Disparité dans le rapport urbain-rural aux revenus ruraux au revenu rural net d'espérance de vie (par État) 4,0 6 1,25 3,5 5 3,0 1,20 2,5 4 1,15 2,0 3 1983 1,5 2006 2 1,10 1,0 1999 1,05 1994 0,5 1 0,0 0 20 40 60 80 100 0 0 20 40 60 80 100 0 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 Part urbaine (%) Part urbaine de la population (%) Part urbaine par État (%) Sources : Balisacan, Hill & Piza à paraître ; Yao, à paraître ; Cali, 2008. années, de sorte qu'en général, les disparités des disparités internes en matière de taux de rurales-urbaines ont augmenté avec le temps, pauvreté. Au Cap, le taux de pauvreté est faible conformément à la première phase du dévelop- dans les zones côtières mais élevé à l'intérieur pement dans le pays, qui a été caractérisée par de la ville. De même, Johannesburg, Pretoria, une urbanisation rapide. En Inde, les écarts entre tshwane et Durban sont caractérisées par des milieux urbains et ruraux en termes d'espérance divisions manifestes. Cela dit, la géographie de la de vie ont été moins importants dans les États pauvreté, à Durban, est différente de celle du Cap les plus urbanisés pour les années 1983 et 1994. et de Johannesburg : le taux de pauvreté y est, Néanmoins, l'entièreté de la proportionnalité est en général, plus élevé en dehors des limites de la devenue négative avec le temps. ville qu'à l'intérieur. Les bidonvilles sont le signe le plus évident de ces divisions intra-urbaines. Les bidonvilles : divergence et convergence Les bidonvilles contiennent des habitations intra-urbaines terriblement surpeuplées et de très mauvaise Dans les pays pauvres, les niveaux de vie plus qualité dans des zones mal desservies (voir élevés des villes n'éliminent pas pour autant la encadré 1.6). Ce manque de services publics de pauvreté et la privation. En effet, les dispari- base et d'infrastructures est dû à l'incapacité ou tés géographiques intra-urbaines peuvent être à une volonté insuffisante des mandataires, ser- importantes. À Nairobi, le taux de pauvreté est vices publics et fournisseurs de services locaux élevé dans le centre mais beaucoup plus faible à intégrer les bidonvilles dans leurs opérations, dans le reste de la ville et les zones suburbaines généralement à cause du caractère officieux et (voir figure 1.12). À Mombasa, la deuxième ville de l'illégalité de tels établissements. 42Ainsi, les la plus peuplée du Kenya, les divisions géogra- standards de vie, en particulier la santé, la sécu- phiques dans les taux de pauvreté sont marquées rité et l'hygiène sont moins bons dans les bidon- dans une ville présentant généralement une pau- villes que dans les établissements officiels voisins. vreté plus importante que Nairobi (voir carte Des observations anecdotiques pour Dharavi, 1.2). Les villes sud-africaines affichent également situé dans la ville de Mumbai et qui serait le plus Figure 1.12 Les bidonvilles croissent au même rythme que l'urbanisation... mais diminuent à mesure que la part urbaine augmente Croissance annuelle de la population des bidonvilles (%) Pourcentage 20 120 15 100 10 80 5 60 0 40 ­5 20 ­10­2 0 2 4 6 8 10 0­20 0 20 40 60 80 100 120 Croissance annuelle de la population urbaine (%) Part urbaine d'un pays (%) Source : Kilroy, 2008. Densité 67 Carte 1.2 Les disparités géographiques au sein des zones urbaines peuvent être importantes Divisions relatives à la pauvreté KENYA AFRIQUE DU SUD Nairobi Johannesburg et Pretoria Mombasa Indices Indices de population de population 0­11 17­42 11­25 42­48 25­40 48­58 40­57 58­63 57­92 Durban 63­84 Le Cap Pas de données Pas de données Source : Projet de cartographie de la pauvreté mondiale, Columbia University, à partir de données de Alderman et alii (2002) ; Statistiques Afrique du Sud ; Bureau central de statistiques, Kenya ; et Ministère de la Planification et du Développement national, Kenya. grand bidonville d'Asie, font état de « peut-être Une grande part de la croissance de population un million de résidents (...) entassés sur un mile de la ville alimente les bidonvilles. 45 Depuis carré de constructions basses en bois, béton et 1950, la population de Delhi a plus que décuplé, tôles rouillées (...), une famille de 12 personnes passant de 1,4 à 15,6 millions d'habitants, 46 une vivant dans une pièce de 30 mètres carrés ». À croissance accompagnée par une augmentation shiva shakti Nagar, toujours à Mumbai, il existe du nombre d'amas de taudis, qui sont passés de un robinet collectif par centaine d'habitants. 43 200 à 1 160. La croissance des bidonvilles dans les villes « Il n'avait jamais vu d'endroit aussi sale et principales est une caractéristique de l'urba- misérable. La rue était étroite et boueuse et l'air nisation rapide. Du fait de l'impossibilité de chargé d'odeurs nauséabondes (...) Des allées et loger l'entièreté d'une population en croissance cours couvertes partant ci et là de la rue princi- rapide, les habitations précaires et bidonvilles pale laissaient apparaître des enchevêtrements de se développent et deviennent plus visibles. Ceci maisons où des hommes et femmes ivres se vau- contribue aux larges et croissantes divisions en traient allègrement dans la crasse. » s'agit-il là de matière de bien-être au sein des zones urbaines. la description d'un bidonville de pays en dévelop- Le développement -- tant économique qu'ins- pementcontemporaintelqueKiberaouhuruma, titutionnel -- et une meilleure infrastructure, à Nairobi, Washington à Abidjan, Majboor Nagar combinés à des interventions ciblées, amènent ou Kanchan Puri à Dehli, san Fernando à Bue- finalement la convergence des standards de vie nos Aires, ou rocinha à rio de Janeiro ? Non, il dans ces zones urbaines. s'agit d'un extrait de « Oliver twist » de Charles Les bidonvilles font partie intégrante de l'ur- Dickens, publié en 1838 et décrivant l'expansion banisation rapide et il n'est pas rare qu'entre un rapide de la ville de Londres au 19e siècle. cinquième et un tiers de la population d'une Londres n'était en aucun cas la seule ville ou ville, dans un pays en développement contem- zone urbaine à posséder d'importants établisse- porain, y vive (voir figure 1.12). 44 Goiâna, la ments de taudis au 19e siècle en Grande-Bretagne. capitale de l'Etat brésilien de Goiàs, une ville de La surpopulation et les logements inadéquate- taille moyenne qui comptait 40 000 habitants en ment desservis étaient des caractéristiques bana- 1950, en possède aujourd'hui plus d'un million. les des villes et agglomérations industrielles 68 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 quartiers étaient propices aux flambées mortelles EncaDré 1.6 Les bidonvilles, jadis et de nos jours de rougeole et de scarlatine, ainsi qu'aux taux éle- vés de mortalité dus aux maladies diarrhéiques, Le terme « slum » (taudis, en français), classe ouvrière et motivèrent finalement typhus et maladies respiratoires. 48 qui provient sans doute d'un mot ancien une réponse politique forte. Mais plutôt Les taudis d'hier sont devenus les villes de d'anglais ou d'allemand signifiant un que de tenter d'empêcher de nouveaux classe mondiale d'aujourd'hui. La Grande-Bre- « endroit non relié aux égouts » ou travailleurs de rejoindre ces logements ou tagne n'a pas été le seul pays à souffrir de ce que « endroit boueux », désignait une caté- de remédier à la maladie et à la pauvreté l'on appelle aujourd'hui des bidonvilles et de gorie de logements, au Royaume-Uni, au dans ces quartiers, le gouvernement passa début de la révolution industrielle, avant une législation, dans les années 1870, profondes divisions intra-urbaines en matière que les chemins de fer n'apparaissent, promulguant de strictes réglementations de bien-être durant les premières phases du lorsque les canaux servaient à transporter pour la construction et prescrivant les développement et de l'urbanisation rapide (voir les marchandises lourdes à travers le pays. dimensions des rues et maisons, tout encadré 1.7). Le modèle stylisé de la divergence Durant la phase d'urbanisation rapide de en rendant obligatoire la connexion de précédant la convergence est également typique la Grande-Bretagne, la plupart des usines tous les logements aux réseaux d'égouts d'autres pays aujourd'hui développés. Pour les furent construites le long des canaux, qui nouvellement construits. D'importants constituaient donc les principales voies de investissements consentis, entre 1874 et villes de ces pays, les bidonvilles appartiennent, transport pour le charbon servant à leurs 1907, dans les services des eaux, les équi- dans une large mesure, au passé. La consolida- moteurs à vapeur et leurs autres intrants pements d'égouts et la santé publique tion des marchés fonciers, les investissements de production. contribuèrent à réduire fortement la mor- dans l'infrastructure et les interventions ciblées Les ouvriers pauvres, qui migraient talité dans les villes britanniques. ont contribué à résorber les disparités intra-ur- vers les villes pour travailler à l'usine, ne Malgré des conditions de vie inhumai- baines de bien-être, mais pas avant l'entrée dans pouvaient se permettre de marcher sur nes, des millions de migrants continuent des phases plus avancées de l'urbanisation. En de longues distances jusqu'à leur lieu de à quitter les zones rurales pour saisir les travail. Avant l'apparition des tramways opportunités économiques offertes par effet, pour des villes « du monde » telles que électriques, les autres formes de transport les villes des pays à faible et moyen reve- Londres, New York, Paris, singapour ou tokyo, étaient onéreuses. Ainsi, les travailleurs nus. Même si les risques pour la santé et les taudis peuvent, rétrospectivement, être s'établissaient dans le voisinage direct les taux de mortalité sont beaucoup plus considérés comme faisant partie de leurs « crises des usines. Des logements bon marché se élevés dans les bidonvilles entourant de de croissance ». La Grande-Bretagne a mis un développèrent donc autour des usines, nombreuses villes d'Afrique, les gens y siècle à réparer les profondes traces sociétales de sur des terrains bas et mal drainés. Les commercent, travaillent et renvoient d'im- logements étaient surpeuplés. L'hygiène portantes sommes d'argent dans leurs sa révolution industrielle, mais si elle avait com- était inadéquate, voire, dans la plupart foyers. Le défi auquel sont aujourd'hui mencé le nettoyage plus tôt, la classe ouvrière des cas, inexistante. La qualité de l'air, confrontés les décideurs politiques est aurait souffert d'une croissance plus lente des chargé de particules de suies et autres similaire à celui qu'ont dû affronter les salaires et d'une consommation plus faible. 49 polluants, était mauvaise. La maladie était Victoriens de Londres : trouver le moyen Les bidonvilles deviennent moins omnipré- chose commune. La diarrhée, le typhus, de soutenir ces agglomérations par de sents lorsque l'on entre dans des niveaux élevés les maladies respiratoires, la rougeole et meilleures infrastructures de transport et la scarlatine diminuaient de 12 ans l'espé- de santé publique, afin qu'elles puissent d'urbanisation, à mesure que le développement rance de vie ceux qui voyaient le jour dans jouir des bénéfices de la croissance éco- entraîne une convergence des standards de vie les villes par rapport à celle des ruraux. nomique. au sein des villes. Les crises de croissance ne sont Les risques croissants que représen- pas une excuse pour arrêter de se développer. taient ces taudis urbains pour la santé Sources : Satterthwaite, Hug, Pelling, Reid L'émergence et la croissance de bidonvilles publique, en Grande-Bretagne, finirent & Romero-Lankao, 2007 ; Crafts, 2008 ; The dans les phases initiales et intermédiaires du par toucher la population au-delà de la Economist, 2007. développement d'un pays peuvent s'expliquer par l'interaction entre des marchés de l'emploi qui fonctionnent bien et des marchés fonciers britanniques de l'époque. À Edimbourg, la crois- inefficaces. Dans la phase rapide de l'urbani- sance rapide de la population et une première sation, les marchés de l'emploi signalent une vague de suburbanisation par ce qui, jusqu'à un demande de main-d'oeuvre accrue dans les certain stade, était encore des classes moyennes zones urbaines, qui résulte de la croissance des ont fait en sorte que, dans les années 1860, le coeur industries et services. La main-d'oeuvre répond de la ville comportait une large zone de logements par la migration vers les villes et municipalités. précaires présentant une densité de population Cela signifie que les habitants des bidonvilles de 1 500 personnes par hectare. Les habitants de des pays en développement sont souvent engagés cette zone vivaient dans des habitations à plu- dans les activités productives et tirent avantage sieurs niveaux longées de ruelles piétonnières non des opportunités économiques qu'offre la ville. éclairées. Ces « logements étaient totalement ina- Le bidonville de Dharavi, à Mumbai, compte déquats à tous les égards -- en termes de quantité, 15 000 « baraquements-fabriques » et « les vête- qualité et de commodités environnementales, ments, pots, jouets et matières recyclées que pour autant que des services aussi basiques que leurs habitants produisent rapportent plusieurs l'accès à l'eau salubre et l'évacuation saine des millions de dollars par an à ces fabriques ». De eaux usées puissent être considérés comme des nombreux habitants du bidonville ont démarré commodités ». 47 Outre la misère évidente, ces des activités après que le gouvernement de l'Etat Densité 69 EncaDré 1.7 De nombreuses villes de classe mondiale d'aujourd'hui étaient parsemées de taudis « À Anvers et dans la plupart des villes « Ici, le paysage embrasse le cimetière des « Entre 1815 et 1851, la population de la belges, le problème de base en matière de indigents, la gare des chemins de fer des lignes France passa de 29 à 36 millions (...) c'étaient logement de la classe ouvrière était (...) [qu'il de Liverpool et Leeds et, derrière celle-ci, les villes qui absorbaient les milliers de n'existait] pas d'installations sanitaires indivi- l'asile des pauvres, la « Bastille de la loi des pau- migrants incapables de trouver du travail dans duelles ou d'approvisionnement individuel en vres » de Manchester, qui (...) semble surveiller les campagnes (...) Mais le nombre d'emplois eau (...). Les trois grandes épidémies de choléra d'un air menaçant le quartier ouvrier situé en était tout bonnement insuffisant. Le chômage du 19e siècle eurent des conséquences effroya- contrebas (...). En longeant une rive irrégulière et la surpopulation créaient des conditions de bles dans ces taudis (...) ». et les lignes de linge mis à sécher, on pénètre vie effroyables. Seule une maison sur cinq était « Les premiers campements de pauvres dans ce chaos de petites baraquements de approvisionnée en eau courante. En 1832, le de Baltimore étaient situés au bord de l'eau. plain-pied et d'une seule pièce, dans la plupart choléra décima quelque 20 000 Parisiens ». À plusieurs reprises, des flambées de fièvre desquels aucun revêtement ne couvre le sol ; la « Comme tant d'autres villes européennes, jaune, paludisme, choléra, typhoïde ravagèrent cuisine, le séjour et la chambre à coucher, tout Paris souffrit de pénuries chroniques de loge- la ville. Ces épidémies semblaient typiquement en un. Dans un tel trou, d'à peine cinq pieds sur ments dans l'après-guerre. Des 17 faubourgs liées aux terrains bas où se trouvaient ces cam- six, j'ai trouvé deux lits -- et quels lits ! -- qui, qui devaient être assainis, la plupart se trou- pements. L'épidémie de fièvre jaune de 1797, avec une cage d'escalier et la cheminée, rem- vaient toujours dans le même état dans les par exemple, serait partie des eaux stagnantes plissaient exactement la pièce. années 50 ». de l'anse de Fells Point et se serait propagée (...) « Le quartier de taudis le plus infâme de « L'un des pires outrages de l'industrialisme jusqu'aux cabanes et taudis établis sur les rives Melbourne (...) dans les années 1880 (...), Little chinois contre l'humanité se manifeste par ces des chutes Jones et aux baraques installées au Bourke Street, était peuplé, animé et en rapide hordes de travailleurs entassés dans les bidon- pied de Federal Hill ». croissance (...) L'allée était remplie de toutes villes bruyants entourant les usines (...) cras- « Au début des années 1890, les immigrants sortes de saletés, dont des décharges d'ordu- seux et révoltants (...) à Shanghai (...) Il n'existe polonais avait supplanté les Irlandais et les res, des liquides putrides et autres déchets. aucun équipement sanitaire d'aucune sorte, et Allemands et créé un ghetto d'une dimension les passages entre les rangs de maisons sont de nouvelle. Des logements destinés à accueillir Une odeur des plus désagréables s'élevait vraies latrines à ciel ouvert. La surpopulation une famille en hébergeaient six à huit, une de cette masse offensante (...) la masse répu- y est d'une ampleur affolante. Les nombreux [famille] par pièce. Fells Point fut qualifiée par gnante (...) exposée et laissé à pourrir et propa- enfants parqués dans ces quartiers crasseux un responsable de la santé d'écuries d'Augias ger ses influences contaminantes ». sont couverts de plaies suintantes dues à la (...) de concentration de nuisance (...). Des fos- « Il y a environ 200 ans, Lower Manhattan saleté et à la négligence corporelle ». sés ouverts, de grands tas de cendres et d'or- était orné d'un lac de cinq acres connu sous « Au cours des 15 années entre 1930 et la dures ménagères accumulés dans les allées, le nom de Collect (...) Au milieu du 18e siècle, fin de la guerre, la population de Singapour a des caves remplies d'eaux usées, des maisons toutefois, le Collect était déjà bordé d'abattoir doublé pour atteindre un million d'habitants. qui n'ont jamais vu de brosses de chiendent, et de tanneries. Les effusions de ces activités L'explosion démographique a généré une des corps humains qui n'ont pas connu le sanglantes étaient directement versées dans pénurie de logement dans des proportions contact de l'eau et du savons depuis des mois le lac, rapidement imités par encore plus de épidémiques. Les petites shophouses abritaient (...), bienvenue à Pigtown ». rejets provenant d'autres industries. En 1800, le « Les taudis de Dublin étaient les pires d'Eu- Collect était devenu une fosse de décantation jusqu'à 100 personnes. L'espace de vie moyen rope, avec ceux de Glasgow. De petites mai- puante. En 1813, elle avait été entièrement était de 9 pieds carrés, environ la taille d'une sons de ville, bâties à l'origine pour les riches comblée et en 1825, quelque chose de complè- cellule de prison. du 18e siècle, étaient tombées aux mains de tement nouveau se trouvait à sa place : le pre- « Dans les années 20, tous les ghettos de propriétaires avares et sans scrupules qui les mier vrai bidonville d'Amérique : Five Points ». Tokyo étaient des produits de son développe- remplissaient de citadins pauvres et désespé- « Si vivre à Paris coûte aujourd'hui incroya- ment urbain et de la croissance économique rés jusqu'à les faire craquer. Souvent, les condi- blement cher, à l'époque de Victor Hugo, ce moderne du Japon (...) La taille de ces ghettos tions de vie y étaient absolument infâmes, n'était qu'une zone de taudis entourant la pri- était saisissante (...) Des poches de pauvreté avec un surpeuplement massif et une hygiène son de la Bastille ». refirent surface de toutes parts dans la métro- complètement inadéquate ». « L'avocat Derville s'aventure dans les taudis pole de Tokyo après la Seconde guerre mon- « La transformation intégrale de la zone de Saint-Marceau, le plus pauvre des faubourgs diale, y compris dans le centre historique de de logement à loyers modérés qu'était Kata- de Paris. Faisant avancer son cabriolet, il arrive la ville ». janokka en une enclave destinée à l'élite à une bâtisse entièrement faite de matériaux Sources : Belgique : Lis ; Baltimore : Garrett, de la fonction publique et à la bourgeoisie de seconde main et mal construite, où le Colo- 2002 ; Dublin : Kearns, 2006 ; Helsinki : Mäki- représentait un modèle de croissance urbaine nel Chabert est logé avec les vaches, les chè- nen ; Manchester : Engels, 1987 ; Melbourne : jusqu'alors inconnu dans l'histoire de Helsinki. vres, les lapins et la pauvre famille d'un ancien Mountford ; Manhattan : Baker, 2001 ; Paris : Un ancien quartier de taudis était devenu une soldat devenu laitier, Vergniaud. C'est ici que Sanderson, Villon, 2000, The Economist ; Shan- prestigieuse zone résidentielle pour les classes vit le Colonel, dans une pièce unique avec un ghai : Schwenning, 1927 ; Singapour : Baker, privilégiées. » sol de terre et un lit de paille. 1999 ; Tokyo : Koji, 1969. 70 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 leur ait conféré des droits limités sur leurs habi- Les différences pour les pays en tations en 1976 et ait commencé à approvision- développement d'aujourd'hui ner certaines parties de l'établissement en eau et Audébutdu19esiècle,unepersonnesurdix,dans électricité. Du fait que Dharavi est pris en sand- les actuels pays développés européens, vivait wich entre les deux principales lignes de chemin dans un établissement urbain de 5 000 habitants de fer de la ville et entouré par six gares, il sert ou plus. 52 sur ce point, au moins, peu de choses également de plaque tournante pour Mumbai en avaient changé par rapport aux cinq siècles pré- matière de transport. 50 Bref, les bidonvilles nais- cédents. Le démarrage et le développement de sent et se développent dans de nombreux pays l'urbanisation au cours de ce siècle offrit donc en développement à mesure que les ménages à un contraste radical avec le passé. revenus intermédiaires bénéficient des opportu- L'urbanisation commença en Grande-Breta- nités d'emploi concentrées spatialement et que gne. En 1800, la part urbaine y était de 19,2 %, les activités tirent avantage de leur localisation c'est-à-dire environ le double de la moyenne dans un environnement en proie à des contrain- européenne. Et dans les deux premières décen- tes foncières. Comme le montre le parcours des nies du siècle, le nombre de personnes vivant actuels pays industrialisés, il ne convient pas de dans les zones urbaines avaient encore doublé. ralentir, d'arrêter ou d'inverser l'urbanisation. En 1820, la part urbaine était de 40 %. À la fin La bonne réaction est de s'attaquer aux marchés du siècle, sept Britanniques sur dix vivaient fonciers inefficaces. En effet, étant donné les dans un établissement urbain. La Grande- avantages de la densité et de l'agglomération, Bretagne fut rejointe dans cette folle course à altérer le marché de l'emploi pour répondre aux l'urbanisation par d'autres pays européens à échecs des marchés fonciers urbains nuirait au l'industrialisation précoce. Dans la seconde développement. moitié du 19e siècle, l'urbanisation s'étendit aux Cette action réciproque entre ces forces du États-Unis et au Canada. Au début de la Pre- marché et les réactions des acteurs du marché mière guerre mondiale, quatre Américains sur rationnel peut être observée dans plusieurs pays dix vivaient dans des établissements urbains de subsahariens. Mais des marchés fonciers ineffi- 5 000 habitants ou plus. soixante ans plus tôt, le caces, souvent en raison d'une mauvaise orienta- rapport était de 1 pour 20. tion de la planification et du zonage urbains, ne produisent qu'une offre limitée et insuffisante Le rythme et les tendances de l'urbanisation de terrains abordables en vue de construire de sont similaires nouveaux logements et de rester à hauteur de la Ainsi, si des choses ont changé pour les pays demande. 51 en développement d'aujourd'hui, ce n'est Figure 1.13 La vitesse de l'urbanisation n'est pas sans précédents Différences (%) entre les populations urbaines 35 30 Canada, 25 1880-1900 Royaume-Uni, 20 Allemagne, 1830-1850 1880-1900 Danemark et États-Unis, respectivement, 1880-1900 15 Suisse, Moyenne des pays à 1880-1900 revenu élevé, 1880-1900 Moyenne des pays en 10 développement, 1985-2005 Médiane des pays en développement, 1985-2005 5 0 Tous les pays Sources : Calculs de l'équipe RDM basés sur des données des Nations Unies (2006) ; les données historiques pour le Canada, le Royaume-Uni et les moyennes des pays industrialisés sont de Bairoch et Goertz (1986) et Dumke (1994). Densité 71 certainement pas le rythme de l'urbanisation. En Entre 1985 et 2005, 225 millions de person- effet, la cadence moyenne de l'urbanisation des nes sont venues s'ajouter aux populations des pays en développement sur la période 1985-2005 villes et agglomérations chinoises, c'est-à-dire est remarquablement similaire à la moyenne des presque l'équivalent de la population des États- pays européens et nord-américains 53 entre 1880 Unis. Pourtant, pour cette période, l'augmen- et 1900 (voir figure 1.13). 54 Pour les premiers tation absolue de la part urbaine en Chine ne pays à se développer, l'augmentation moyenne vient qu'en 15e position. En Inde, la population absolue de la part urbaine sur ces 20 années des villes et agglomérations a augmenté de était de 7,7 points de pourcentage tandis que 137,8 millions d'individus, c'est-à-dire l'équi- pour les pays en développement d'aujourd'hui, valent des populations d'Allemagne et d'Italie, les médiane et augmentation moyenne absolue en deux décennies. respectives sont de 7,1 et 8,0 points de pourcen- Les actuels pays en développement ont connu tage. La cadence de l'urbanisation parmi les tout une augmentation moyenne de leur population premiers pays à s'être développés, dans les deux urbaine de 8,3 millions de personnes au cours de dernières décennies du 19e siècle, se place dans la période 1985-2005, presque trois fois la crois- le quartile de tête de la distribution contempo- sance enregistrée par de nombreux pays à revenu raine des vitesses d'urbanisation. élevé européens et nord-américains entre 1880 et 1900. Cependant, si l'on ne tient pas compte Le volume de l'urbanisation est supérieur de la Chine et de l'Inde dans ce groupe, l'aug- dans les pays en développement actuels mentation moyenne de la population urbaine, Qu'est-ce qui a donc changé ? Les augmentations au cours des décennies récentes, n'a été que de absolues sans précédent des populations urbai- 4,4 millions de personnes, environ 50 % de plus nes de plusieurs pays en développement dans les que la moyenne des pays développés pendant la décennies récentes constituent une différence. période 1880-1990 (voir figure 1.14). 57 Les pays en développement d'aujourd'hui ont Une autre grande différence est que les méga- simplement des populations plus importantes villes des pays en développement ne connaissent que celles des pays industrialisés au 19e siècle et pas de précédents sur le plan de la taille. tout au au début du 20e. La population urbaine actuelle, long du 19e siècle, la plus grande ville du monde estimée à 3,3 milliards d'individus, est beaucoup était Londres. Mais sa population de 6,6 mil- plus élevée que la population mondiale totale de lions d'habitant en 1900 ne représentait qu'un 1960. La population urbaine a mis 10 000 ans tiers des Mumbai ou New Delhi d'aujourd'hui, pour, en 1960, atteindre le milliard d'habitants, les plus grandes villes parmi les pays à fai- 25 ans pour y ajouter un second milliard et seu- ble revenu. Le Londres de 1900 et même celui lement 18 ans pour enregistrer un troisième. 55 d'aujourd'hui sont plus petits que le shanghai selon les projections de l'ONU, il ne faudra que d'aujourd'hui (10 millions d'habitants), la plus 15 ans pour atteindre le quatrième. 56Dans la grande ville des pays de la tranche inférieure des seule Asie de l'Est, 500 millions de personnes revenus intermédiaires, et que plusieurs autres rejoindront les 750 millions de citadins actuels (Le Caire, Djakarta et Manille) parmi les pays au cours des 25 prochaines années, ce qui revient qui ont connu davantage de succès dans leur à y ajouter chaque mois l'équivalent de la popu- développement. Avec plus de 22 millions d'ha- lation de Paris ou de Kuala Lumpur. bitants, Mexico, la plus grande ville des pays de Figure 1.14 L'augmentation de population des zones urbaines est beaucoup plus importante dans les pays en développement d'aujourd'hui Évolution de la population urbaine (milliers), 1985-2005 Évolution de la population urbaine (milliers), 1985-2005 30 000 140 000 États-Unis, 1880-1900 120 000 25 000 100 000 20 000 80 000 États-Unis, 1880-1900 15 000 60 000 Moyenne des pays en développement Moyenne des pays en développement, 1985-2005 10 000 (à l'exclusion de la Chine et l'Inde), 1985-2005 40 000 Moyenne des pays développés, 1880-1900 Moyenne des pays développés, 1880-1900 20 000 5 000 0 0 Tous les pays, Chine et Inde incluses Tous les pays, à l'exclusion de la Chine et l'Inde Sources : Calculs de l'équipe RDM basés sur des données des Nations Unies (2006c) pour la période 1985-2005 et des données historiques de Bairoch & Goertz (1996). 72 rAPPOrt sUr LE DÉVELOPPEMENt DANs LE MONDE 2009 la tranche supérieure des revenus intermédiai- Ainsi, alors que, dans les années 1830, l'avantage res, possède trois fois la taille qu'avait Londres réel du salaire urbain des travailleurs londoniens au début du 20e siècle. était de 67 %, une large part de cette prime faisait office de compensation pour les risques évidents Les citadins d'aujourd'hui jouissent pour la santé que présentait la vie à la ville.64 de meilleures rémunérations et de meilleurs En Allemagne, durant la seconde moitié du services publics 19e siècle, les taux de mortalité infantile dans les La performance des villes, tant du point de vue zones rurales étaient d'environ 150 pour 1 000 des indicateurs de bien-être basés sur les revenus naissances vivantes. Mais Berlin, alors en pleine que de celui des indicateurs non monétaires, est expansion, possédait le taux le plus haut de l'ère supérieure à celle des zones rurales. En 2000, le du Kaiserreich, avec environ 300 décès par 1 taux de mortalité infantile du Malawi rural était 000 naissances vivantes dans les années 1860 de 117 pour 1 000 naissances vivantes, contre 83 et même jusqu'à 410 pour 1 000 dans la décen- pour 1 000 dans les zones urbaines du pays. De nie suivante. Le fossé entre milieux urbains et même, la performance du Bénin urbain est supé- ruraux, en matière de bien-être physique, per- rieure à celle des milieux ruraux du pays dans sista tout au long du 19e siècle. 65 la réduction des taux de mortalité des moins À mesure que l'économie des Etats-Unis de 5 ans et celle de la diarrhée et des infections s'industrialisait et s'urbanisait, les populations respiratoires aiguës. 58 Les femmes ougandaises vivant dans les zones à forte densité à l'aube du des zones urbaines sont moins susceptibles de 20e siècle étaient exposées à diverses maladies souffrir d'anémie ou de malnutrition. Des indi- parasitaires et infectieuses. En 1880, la mortalité cateurs de santés supérieurs sont enregistrés urbaine (chez les adultes) était 50 % supérieure dans les zones urbaines à travers le monde en à la mortalité rurale, une différence de 18 % développement -- que ce soit au tchad ou au persistant deux décennies plus tard. La diffé- Cameroun en Afrique subsaharienne, au Népal rence de mortalité entre zones rurales et urbai- en Asie du sud, au Kazakhstan en Asie centrale, nes était même encore plus importante parmi au Nicaragua en Amérique latine ou au Maroc les nourrissons et les enfants en bas âge. Pour et en Egypte en Afrique du Nord. 59 les nourrissons, l'excédent de mortalité urbaine Mais pour les pays qui se sont développés du était de 63 % en 1890 et de 49 % en 1900 ; pour 19e siècle jusqu'au début du 20e, c'est l'inverse qui les enfants âgés de un à quatre ans, ces chiffres était la réalité. Les migrants qui partaient vers les étaient, respectivement de 107 et 97 %. En 1900, villes pouvaient s'attendre à de meilleurs stan- l'espérance de vie des hommes urbains était de dards de vie matériels mais compensés par une 10 ans inférieure à celle des hommes ruraux. 66 santé plus mauvaise et des vies plus courtes pour Que la performance des villes et aggloméra- eux-mêmes et leurs enfants. Pendant la période tions des pays en développement d'aujourd'hui 1881-1891, l'espérance de vie à la naissance était soit meilleure que celle des villages en matière de 51 ans dans les villages anglais et gallois mais d'indicateurs de santé, alors que c'est l'inverse seulement de 44 ans à Londres et 39 ans dans les qui prévalait pour les pays développés à reve- grandesagglomérations.60 DanslaGrande-Breta- nus comparables au cours du 19e siècle, témoi- gne des années 1850, le taux de mortalité infantile gne d'avancées en termes de santé publique et dans les villes comptant plus de 100 000 habitants de médecine, et d'améliorations des réseaux -- 196 pour 1 000 naissances vivantes -- était de d'égouts et des systèmes d'approvisionnement loin supérieur à celui des communautés rurales en eau. Cela reflète également les bénéfices que -- 138 pour 1 000 naissances vivantes. 61 confèrent aujourd'hui les villes dans les pays en Même en 1937, George Orwell décrivait les développement. Les avantages de la forte densité villes et agglomérations industrielles comme des ne se limitent donc pas à la génération de reve- endroits où « l'on a l'impression que la fumée et nus et à la création de richesse mais ils s'éten- la saleté sont destinées à se répandre pour l'éter- dent également à la sphère sociale. nité et qu'aucune partie de la surface terrestre ne Avec ces différences dans les sources privées peut leur échapper ». 62Il n'est pas surprenant, et publiques de bien-être, il n'est pas surpre- dès lors, que l'absence de maladies respiratoires nant que les villes et agglomérations du monde imputables à la mauvaise qualité de l'air dans les en développement connaissent une croissance villes aurait rallongé de 4,7 années l'espérance de rapide. Ce qui est surprenant, c'est que ce mou- vie en Angleterre et au pays de Galles entre 1861 vement vers la densité ne s'opère pas plus vite. et 1870. sans choléra, diarrhée, dysenterie et Quelle en est l'implication en matière de poli- typhus, elle aurait été plus longue de 1,7 année, tique ? toute stratégie destinée à favoriser une tandis que l'absence de rougeole et de scarlatine, urbanisation moins désespérée et plus délibérée des maladies communes dans les villes, aurait doit inclure des efforts visant à améliorer les ser- ajouté 2,3 autres années à l'espérance de vie. 63 vices publics dans les zones rurales. Distance Chapitre 2 G énéralement considéré comme l'ar- toute sa validité malgré la popularité des politi- chitecte de la résurgence de la Chine ques tendant à rechercher une croissance équi- en tant que superpuissance économi- librée sur le plan géographique. que, Deng Xiaoping insistait sur la nécessité de en effet, concentration de l'activité économi- l'ouverture de son pays aux marchés mondiaux, que et convergence des niveaux de vie peuvent se mais également sur celle du développement produire simultanément. ainsi par exemple, le concerté des zones côtières chinoises, telles que développement des États-Unis s'est traduit par Shanghai et Guangzhou, comme élément déclen- une concentration accélérée de l'activité manu- cheur de cette mise en relation du pays avec les facturière dans une zone relativement petite de marchés mondiaux. Lorsqu'on l'interrogeait sur la partie est et nord-est du Midwest au tour- les disparités croissantes de richesse entre les nant du vingtième siècle. Or, tout au long de 3 zones côtières et l'intérieur du pays, il rétorquait ce processus de concentration, les revenus par que « pour que toute la Chine devienne prospère, habitant des différents États du pays ont peu à il faut bien que certaines [régions] s'enrichissent peu convergé, en dépit de quelques périodes de avant d'autres ». pause. 4 De nos jours, environ la moitié de la Ce chapitre montre que tous les aménageurs population des États-Unis est concentrée dans couronnés de succès dans leur entreprise par- seulement cinq États, mais les disparités entre 5 tagent la vision de Deng Xiaoping, tandis qu'il les États concernant le chômage de longue durée semblerait que sa sagesse ait échappé aux diri- de la population ont été relativement faibles geants des pays en développement, même parmi depuis la Seconde guerre mondiale. les quelques-uns qui sont reconnus pour leurs La volonté des travailleurs de se « déraci- qualités de visionnaires, comme le montreront ner » et de s'installer ailleurs pour y travailler6 les chapitres suivants de ce rapport. en effet, a contribué à la convergence des niveaux de vie dans bon nombre de ces pays, la « croissance aux États-Unis. Mais même dans les pays où une spatialement équilibrée » a été, pendant des telle volonté est moins évidente, on constate que décennies, le mantra des décideurs politiques. les indicateurs de bien-être de base ont convergé C'était l'obsession des aménageurs dans l'an- car le développement s'est accompagné d'une cienne Union soviétique (voir encadré 2.5) et propagation des services publics. prenons le cas cela a constitué l'objectif des gouvernements de la France et de l'allemagne. Même si paris de diverses tendances politiques en république a généré 28 % du produit intérieur brut (piB) arabe d'Égypte, au Brésil, en inde, en indonésie, de la France 7 alors qu'elle occupe seulement au Mexique, au Nigeria, en Fédération de russie, 2 % du territoire national, on constate peu de en afrique du Sud et dans d'autres grands pays variation spatiale des taux de mortalité infan- en développement. On trouve même un fort tile dans le pays. Certes la région retardataire engagement en faveur du développement spatia- de Lorraine avait le taux de mortalité infantile lement équilibré dans l'histoire économique de le plus élevé (4,5 décès pour 1 000 naissances nombreux pays développés. ainsi par exemple, en 2005), mais ce chiffre n'est guère supérieur le royaume-Uni a poursuivi cet objectif entre la à la moyenne nationale de 3,8 pour 1 000. en 8 fin des années 20 et les années 80, 1 de même que allemagne, la région prospère de hambourg -- le Canada entre la fin des années 1950 et la fin dont la densité économique est de 114 millions des années 1980. Dans ces derniers cas cepen- 2 d'euros de piB par kilomètre carré -- a affiché 73 dant, la vision de Deng Xiaoping a conservé un piB par habitant plus de deux fois supérieur 74 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 à celui de la région retardataire du nord-est du la formation de zones métropolitaines et de Mecklembourg-poméranie occidentale et une zones de pointe ayant une masse économi- densité économique plus de 100 fois supérieure. que dense. puis ce processus s'atténue et la Or, en dépit des différences phénoménales de répartition spatiale de l'activité économique densité économique entre ces deux régions, on se stabilise. ne constate aucune différence en termes de ser- · Les disparités spatiales de niveaux de vie vices sociaux de base. Les nombres de médecins suivent un cours en U inversé, augmentant et de lits d'hôpital pour mille habitants sont dans les premiers stades du développement proches des moyennes nationales tant dans la économique, puis demeurant élevées pen- région du Mecklembourg-poméranie occiden- dant une longue période avant de converger tale que dans celle de hambourg. 9 lentement. Lorsqu'un pays s'industrialise, il Ce chapitre présente des faits stylisés concentre son capital physique et humain ini- concernant la concentration économique dans tial limité dans des régions prospères, à savoir des régions d'un pays, généralement appelées celles qui offrent un fort potentiel de déve- « régions dynamiques » ou « prospères », et la loppement. Les régions éloignées de ces nou- convergence des niveaux de vie entre les ména- velles zones de densité demeurent en retrait. ges qui vivent dans ces régions et ceux qui, dans Les disparités spatiales de productivité et de le même pays, vivent dans des régions reculées revenus peuvent persister pendant des géné- ou peu dynamiques, appelées « régions retar- rations, même lorsque travail et capital sont dataires ». il introduit le concept de distance mobiles. L'histoire montre que les pays déve- économique, qui est lié, sans y être identique, loppés du monde contemporain ont connu au concept de distance physique. Lorsqu'elle des divergences spatiales de niveaux de vie est complétée par la densité économique étu- persistantes dans les premiers stades de leur diée au chapitre 1, la notion de distance aide développement, puis que les niveaux de vie à caractériser les transformations spatiales qui ont lentement convergé sur le plan spatial de accompagnent le développement et qui peuvent nombreuses années après que les pays aient être nécessaires à une croissance économique atteint un niveau de vie élevé. 10 rapide. Les principales constatations : · Progrès technologique et mondialisation ont renforcé le potentiel commercial des · À mesure que les pays se développent et s'or- régions de pointe dans les pays en dévelop- ganisent sur le plan interne, l'emplacement pement, intensifiant la concentration et devient de plus en plus important du point amplifiant les disparités spatiales. Bien que de vue de l'activité économique, mais de les forces fondamentales qui façonnent la moins en moins important du point de vue géographie économique interne des pays en du bien-être social. Sur le plan spatial, une développement soient les mêmes que celles plus grande masse économique (qui s'accu- qui ont autrefois façonné le paysage écono- mule là où les entreprises produisent) n'est mique des pays développés contemporains, pas synonyme de niveaux de vie plus élevés elles ont gagné en ampleur. avec de plus (dont les indicateurs sont la consommation, grands marchés internationaux, de meilleurs la pauvreté et l'accès aux services de base transports et de meilleures techniques de des ménages). pendant les premières phases communication, les régions de pointe des du développement, infrastructures et servi- pays en développement ouverts aux marchés ces sociaux sont généralement confinés aux mondiaux disposent d'un plus grand poten- régions où se concentre la masse économique. tiel commercial que celui dont ont bénéficié Mais à mesure que les pays se développent et ces mêmes zones dans les pays industriels s'organisent sur le plan interne, la distinction actuels lorsqu'ils se sont développés autre- entre régions dynamiques et régions retarda- fois. il en résulte que les forces sous-tendant taires s'accentue en ce qui concerne la masse la formation de divergences spatiales entre économique, tandis qu'elle s'estompe en ce les régions de pointe et les régions retarda- qui concerne les niveaux de vie. taires sont aujourd'hui plus puissantes. · Tout d'abord la concentration spatiale de l'activité économique augmente, puis elle Définition de la distance se stabilise. Lors du passage d'une économie La densité, évoquée dans le chapitre 1, est éga- agraire à une économie industrielle, la répar- lement pertinente au niveau du pays. en effet, tition spatiale de la population et de la pro- des concentrations plus denses d'activité éco- duction économique devient plus compacte. nomique augmentent choix et possibilités. elles au sein d'un pays, l'intégration des agglomé- renforcent le potentiel commercial en matière rations et de la périphérie des villes entraîne d'échange de marchandises, de services et Distance 75 d'informations, ainsi que les facteurs de produc- que la distance est différente selon qu'il s'agit du tion. Ce chapitre étudie les disparités de masse commerce des marchandises ou de la migration économique et de services sociaux entre les dif- des personnes. férentes régions qui constituent un pays et éta- en effet, en ce qui concerne le commerce des blit un lien entre ces disparités et la distance par marchandises et des services, la distance reflète rapport à la densité économique. ainsi, alors que la durée et le coût monétaire. L'emplacement et le chapitre 1 évoquait les changements à l'échelle la qualité des infrastructures de transport, ainsi locale -- où la dimension spatiale la plus per- que la disponibilité des moyens de transport, tinente est la densité -- ce chapitre aborde les peuvent radicalement influer sur la distance éco- transformations spatiales à l'échelle nationale, nomique entre deux régions quelconques, quand où densité et distance sont deux caractéristiques bien même la distance euclidienne entre celles-ci pertinentes. Le chapitre 3 développera quant serait identique. ainsi par exemple, deux villages à lui l'idée selon laquelle, en ce qui concerne peuvent être situés à la même distance en ligne les régions du monde, bien que la densité et la droite d'une ville, mais l'un peut être proche distance comptent également, la dimension la d'une autoroute nationale et l'autre situé sur une plus importante à l'échelle internationale est route rurale non goudronnée. Si l'on s'en tient à la division, à savoir les obstacles politiques à la la distance en ligne droite, la plupart du territoire circulation des marchandises, des activités éco- de l'inde est bien relié aux marchés situés dans nomiques, des personnes et des informations des régions densément peuplées. Mais dans de entre États. nombreuses régions du pays, la population peut difficilement rejoindre les marchés en raison du La distance comme concept économique temps de transport, qui est déterminé par le type non-euclidien et la qualité des routes et autres infrastructures Le concept de distance concerne la facilité ou de transport (voir carte 2.1). la difficulté avec laquelle les marchandises, les en ce qui concerne la mobilité de la main- services, la main-d'oeuvre, le capital, les infor- d'oeuvre, la distance reflète également le « coût mations et les idées traversent l'espace. C'est psychologique » pour l'émigrant de sa sépa- une mesure du degré de facilité avec laquelle les ration avec le territoire qui lui est familier. capitaux, la main-d'oeuvre, les marchandises et entre 1985 et 1995, la part des migrants prove- les services circulent d'un point à un autre. en nant d'une autre province dans une province ce sens, la distance est un concept économique chinoise diminuait à mesure que la distance et non un simple concept physique. Bien que la entre les provinces augmentait. par ailleurs, la distance économique soit généralement liée à la migration entre des provinces qui ne sont pas distance euclidienne (en ligne droite) entre deux voisines entraîne des coûts supplémentaires. 11 lieux, ainsi qu'aux caractéristiques physiques de ainsi, tout comme pour les échanges commer- la géographie qui les sépare, cette relation n'est ciaux, la distance économique en matière de pas toujours directe, l'une des raisons en étant migration est liée à la distance physique sans en Carte 2.1 L'accès au marché ne se fait pas en ligne droite a. Sur base de la distance euclidienne b. Sur base de la distance économique c. Routes et établissements Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Note : La couleur la plus claire représente le meilleur accès aux endroits possédant une masse économique. 76 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Carte 2.2 Les distances peuvent être longues, y compris dans le monde développé Temps de trajet vers les établissements importants, par région administrative sous-nationale Temps de trajet en heures et jours vers la ville d'au moins 50 000 habitants la plus proche 0­1 1­2 2­3 3­4 4­6 6­8 8­12 12­18 18­24 24­30 30­36 36­2d 2d­3d 3d­4d 4d­5d Pas de données Source : Contribution d'Andrew Nelson ; voir Uchida & Nelson (2008) pour ce Rapport. être synonyme. Dans le présent rapport, la des- imposant des interdictions à l'importation sur tination d'intérêt est le lieu ayant la plus forte certaines de ces marchandises. entre 1992 et densité économique ou le plus fort potentiel 1997, les importations entre provinces sont pas- commercial et, par conséquent, la distance est sées de 50 à 38 % du piB, tandis que le taux d'ab- une métaphore de l'accès aux marchés. sorption locale des marchandises au sein des Les obstacles créés par l'homme, y compris provinces passait de 68 à 72 %. L'ampleur de ces les politiques, peuvent également accroître la phénomènes est similaire à celle de phénomè- distance. ainsi par exemple, dans de nombreux nes identiques qui ont touché le commerce des pays d'afrique subsaharienne, on rencontre marchandises entre les États-Unis et le Canada couramment des barrages routiers et des barri- et entre les pays de l'Union européenne. 13 De cades locales -- « stations de péage » improvi- même, le système de hukou chinois, qui consiste sées par la police locale ou d'autres personnes en un enregistrement permanent des ménages afin d'obtenir un paiement -- lors des voyages liant le lieu de résidence à l'accès aux biens de effectués par la route. 12D'autre part, lorsque consommation, aux offres d'emploi et à la pro- l'autonomie politique locale est forte, le terri- tection sociale, a réduit la migration interne. 14 toire national peut être fragmenté du fait de la La distance par rapport à la densité influe mise en oeuvre de politiques protectionnistes sur le mouvement spatial des marchandises, des au niveau local. La carte 2.2 indique la distance services, de l'information, de la connaissance temporelle par rapport aux zones de peuplement et des personnes. Les déplacements quotidiens humain, en posant pour hypothèse l'absence ou vers et depuis le lieu de travail, la migration, les la quasi-absence d'obstacles d'origine humaine. télécommunications, la circulation des infor- Les distances peuvent être longues, même dans mations et le transport des marchandises relient les pays à revenu élevé. les régions d'origine aux régions destinataires. La plupart des interactions spatiales, telles que Les lieux proches des marchés bénéficient les études et le commerce, sont bénéfiques. Mais d'un avantage naturel certaines sont nocives, comme la propagation en 1980, la réforme de la décentralisation en des maladies. Le principal déterminant de la Chine a accru le pouvoir administratif des gou- force de ces interactions est la distance. Comme vernements provinciaux, qui en ont profité pour l'indique Waldo tobler dans son ouvrage « First protéger les entreprises locales en augmentant Law of Geography », « tout est relié à tout le les tarifs douaniers appliqués aux marchandi- reste, mais les choses proches sont plus reliées ses provenant d'autres provinces du pays et en entre elles que les choses distantes ». 15 ainsi, Distance 77 Figure 2.1 Le secteur manufacturier en Indonésie prospère dans les régions à faible distance économique de la densité Plus le temps de trajet est court, plus l'accès au marché est bon Plus le temps de trajet est long, moins l'accès au marché est bon Densité Densité 0,06 0,06 All households Manufacturing Others 0,04 0,04 0,02 0,02 0,00 0,00 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 Distance avec le centre du district (km) Distance avec le centre du district (km) Source : Yamauchi et al., à paraître. les régions qui sont plus proches de la densité On constate une reproduction de ce phéno- économique ont plus facilement accès aux inte- mène dans les pays émergents. Lorsque, dans les ractions et aux échanges bénéfiques. années 1980, un réseau autoroutier fut construit en indonésie, de meilleures connexions autour de Djakarta, de nombreuses entreprises se routières réduisent le temps de transport et la sont éloignées du centre-ville pour faire des éco- distance par rapport aux centres économiques, nomies sur les coûts fonciers et liés au surpeuple- créant ainsi de plus vastes zones d'aggloméra- ment, mais elles sont demeurées près de la région tion. Grâce à la présence de routes de bonne métropolitaine afin d'avoir accès à son vaste mar- qualité et à une plus grande facilité d'accès aux ché.18 D'autresagglomérationsindonésiennesont marchés, des villages situés à 60 kilomètres du connu une évolution similaire, quoique moins centre-ville ont une activité manufacturière prononcée, avec une croissance plus forte dans aussi importante que le centre-ville lui-même, les zones périphériques situées autour des méga- 19 de sorte qu'une périphérie bien reliée au centre poles. au Brésil, les industries sont sorties de devient partie intégrante de la zone d'agglomé- la banlieue de São paulo pour s'installer en péri- ration. au contraire, dans les périphéries mal phérie, où les salaires sont plus faibles. Suivant les reliées au centre, la densité de l'activité écono- couloirs de transport, elles ont traversé l'État de São paulo pour finalement s'installer dans l'État mique chute rapidement au-delà d'un périmètre voisin de Minas Gerais. en république de Corée, de 25 kilomètres autour du centre (figure 2.1). les entreprises du secteur manufacturier de Séoul Les retombées de la proximité par rapport à la se sont tout d'abord décentralisées en périphérie densité apparaissent aussi bien dans les pays déve- de la ville, à une distance maximale d'une heure loppés que dans les pays en développement. Dans de route. C'est seulement dans les années 1990 le secteur manufacturier européen par exemple, qu'elles se sont décentralisées vers d'autres villes la croissance de la productivité totale des facteurs et zones rurales. 20 d'une région est fortement liée, de manière posi- tive, à la densité de la production manufacturière La migration des personnes est le moyen dans les régions voisines, et une croissance plus naturel de réduire la distance rapide de la demande dans ces régions stimule, Une région prospère ayant une activité économi- par effet d'entraînement, la rapidité de la crois- que dense incite, par les possibilités commercia- sance de la productivité totale des facteurs. 16 au les qu'elle offre, les entreprises et les travailleurs Canada, North York et Waterloo sont en train de à venir s'y installer. en répondant à cette inci- devenir partie intégrante du pôle des technologies tation, entreprises et travailleurs contribuent à de l'information et de la communication (tiC) de leur tour à l'élargissement du champ des possi- toronto grâce à leur proximité avec cette ville et à bilités commerciales qu'offre la zone dense. il en la présence sur leur sol d'universités de recherche. résulte un processus circulaire et cumulatif, par De même, les entreprises plus proches de toronto lequel les zones denses attirent continuellement obtiennent de meilleurs résultats que celles qui en les travailleurs et les entreprises des régions sont plus éloignées. 17 moins denses. Dans ce processus, la migration 78 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 opère un rééquilibrage de la répartition de la signifie que pour accéder à cette densité écono- population face à la disparité spatiale de la den- mique il faut généralement s'en rapprocher. sité économique. La réduction des coûts liés à Les personnes qui vont s'installer dans des la distance ou des frictions spatiales entraîne régions économiquement denses contribuent à une augmentation de la circulation des person- la production et accroissent leurs revenus, mais nes, des entreprises et des idées -- ainsi que des elles provoquent également un durcissement de marchandises et des services -- et intègre ainsi la concurrence entre les travailleurs dans ces les régions moins développées dans le système régions, et un affaiblissement de celle-ci dans national de production. avec le commerce, la les régions moins denses, contribuant ainsi à la mobilité des personnes est probablement le plus convergence des niveaux de vie entre les zones puissant mécanisme d'intégration des régions de à faible et à forte productivité. Dans les pays faible densité économique aux marchés de forte industriels contemporains, la convergence la densité. Mais pour que la migration interne se plus spectaculaire s'est produite entre 1870 et traduise par une convergence des niveaux de vie, 1913, en grande partie sous l'influence des plus de grands mouvements de population peuvent grands flux migratoires européens à destination être nécessaires sur des générations. des marchés émergents de l'époque, l'asie et Chaque année, quelque 40 millions de per- l'amérique. en ce qui concerne l'irlande, l'im- sonnes aux États-Unis déménagent, dont 8 pour migration massive de la population entre 1851 et aller habiter dans un autre État du pays. 21La 1908 a contribué pour un tiers au rattrapage (en cause de cette mobilité réside dans la concen- termes réels) du niveau des salaires pratiqués aux tration de la production économique nationale États-Unis et en Grande-Bretagne par les salai- dans quelques régions (voir carte 2.3), ce qui res irlandais, en réduisant la concurrence sur le EncaDré 2.1 La définition d'une zone passe-t-elle par la NUTS ? L'analyse des politiques sous-nationales repose région qu'entre différentes zones et toute La figure ci-dessous représente la densité de sur des données relatives à des zones allant de modification des frontières délimitant les l'activité économique de 16 provinces (Länder) petites unités primaires de sondage à des États régions pourrait entraîner une modification et de 439 districts (Kreise) allemands. Les don- ou des provinces, en passant par des districts. des résultats. Les répercussions poten- nées fortement agrégées indiquent que 30 % Généralement, ces zones sont définies de tielles sont succinctement résumées par du PIB sont produits sur 10 % de la superficie manière administrative ou politique, reflétant le titre d'un article classique sur ce sujet, du pays, alors que les données désagrégées ainsi des caractéristiques historiques plus que « Un million ou presque de coefficients de indiquent que presque 60 % du PIB sont des schémas actuels. Par exemple, la structure corrélation » (A Million or So Correlation produits sur ces mêmes 10 %. Certes les infor- administrative actuelle des États membres mations agrégées peuvent être utiles, mais il de l'UE est généralement constituée de deux Coefficients).a convient d'être attentif à ce biais. niveaux, tels que les länder et les kreise en · Deuxièmement, les conclusions analytiques Allemagne, les régions et les départements en dépendent de l'agrégation ou de l'échelle Source : Équipe du Rapport sur le développement France, les comunidades autonomas et les pro- spatiale, avec les risques d'erreur implicites dans le monde 2009. vincias en Espagne, et les regioni et les provincie au processus qui consiste à déduire des a. Openshaw & Taylor 1979. en Italie. La Nomenclature d'unités territoriales caractéristiques individuelles à partir de b. En ce qui concerne les États-Unis, en se fondant statistiques (NUTS) fournit une classification données agrégées. L'étude classique de sur des données de niveau national l'étude a montré qu'il existe une corrélation positive entre la uniforme unique des unités territoriales en vue Robinson (1950) illustre ce problème.b Une proportion de personnes nées à l'étranger et la pro- de la production de statistiques régionales plus vaste agrégation produira des différen- portion de personnes sachant lire et écrire l'anglais, pour l'UE. Les deux premiers niveaux adminis- ces plus faibles entre les unités d'analyse -- ce qui conduit à la conclusion qu'il existe une plus tratifs dans la plupart des États membres cor- et moins de divergences. Ainsi, en fonction forte propension à l'illettrisme chez les américains respondent à NUTS 2 et NUTS 3. Bien souvent, nés aux États-Unis. L'analyse de cette même rela- de la taille des unités, les résultats obtenus tion fondée sur des données individuelles a montré NUTS 1, une plus vaste unité représentant les pourront être sensiblement différents. une corrélation négative. principales régions socio-économiques, ne correspond pas aux unités administratives qui Les différentes échelles spatiales produisent des résultats différents à cause d'un biais existent actuellement dans les États membres. d'agrégation Le choix de l'échelle spatiale ou de la meilleure définition à adopter pour la région Provinces (Länder), Allemagne Districts (Kreise), Allemagne sous-nationale dépend du problème à traiter PIB cumulé (%) PIB cumulé (%) et des informations disponibles mais, pour les 100 100 raisons indiquées ci-dessous, il peut radicale- 80 80 ment modifier les conclusions tirées de l'étude 60 60 des conditions sociales et économiques dans diverses parties d'un pays. 40 40 · Premièrement, par rapport à un problème 20 20 étudié, une région n'est pas homogène. Par 0 0 50 100 0 0 50 100 exemple, les différences en termes d'emploi ou de pauvreté de la population peuvent Superficie cumulée (%) Superficie cumulée (%) être aussi importantes au sein d'une même Source : Estimations basées sur Nordhaus, 2006. Distance 79 marché du travail national. De même, entre les nationales sont définies plus communément deux guerres mondiales, la quasi-cessation du par les frontières administratives ou politiques. rattrapage ou de la convergence entre les pays Une telle définition peut biaiser l'analyse éco- industriels a été largement attribuée à des politi- nométrique (voir encadré 2.1), mais elle pré- ques de l'immigration plus restrictives. 22, 23 sente l'avantage de correspondre aux zones de définition et de mise en oeuvre des politiques Densité dans les régions dynamiques, sous-nationales. Dans ce chapitre, des régions distance pour les régions retardataires définies de manière administrative ou politique idéalement, pour comparer des régions sous-na- sont étudiées au regard de données provenant de tionales, il faudrait définir ces régions en fonc- différentes sources allant des comptes nationaux tion de critères économiques correspondant à au quadrillage du territoire national en cellules des marchés du travail et à des zones d'activité de 1° de longitude par 1° de latitude en passant économique à peu près autonomes. Mais il est par des enquêtes sur les ménages. difficile d'obtenir des données sur des zones Dans ce rapport, les régions dynamiques économiques ainsi définies de manière fonc- ont une forte densité économique et les régions tionnelle. 24 par conséquent, les régions sous- retardataires sont à une grande distance de la EncaDré 2.2 Comment les pays développés et en développement définissent les régions retardataires : un bref aperçu Dans ce Rapport, une région retardataire est titre de l'objectif de convergence. Mais, retardataires, mais également en raison de la définie comme une région éloignée de la den- même au sein de la politique régionale de manière sophistiquée de définir les zones. Au sité. Cette définition est-elle comparable à celle l'UE, un financement est offert à des condi- lieu d'avoir recours aux simples délimitations que lui ont donnée, d'autrefois à aujourd'hui, tions plus favorables (et plus compliquées) administratives pour définir les zones, des les décideurs politiques dans les pays dévelop- aux zones qui non seulement ont un PIB techniques de système d'information géogra- pés et en développement ? par habitant inférieur à 75 % du PIB moyen phique (SIG) sont utilisées pour tenir compte Généralement, les critères utilisés par les par habitant de l'UE, mais qui sont en outre de la proximité géographique, de l'identité gouvernements nationaux pour classer une situées dans un pays dont le PIB par habitant ethnique et géographique et des caractéristi- région comme « retardataire », « désavanta- est inférieur à 90 % du PIB moyen par habi- ques géoéconomiques d'une zone. gée » ou « peu avancée » sont liés à des stra- tant de l'UE, ces zones étant considérées Ainsi, les critères auxquels les différents pays tégies ou politiques explicites de développe- comme « plus retardataires ».c ont recours pour identifier les zones retardatai- ment spatial ou régional. Ces critères peuvent · Préciseetcompliquée. Entre 1982 et 1987, le res dépendent du niveau de développement du être vagues ou précis. Ils peuvent se rapporter ministère canadien de l'Expansion indus- pays et de considérations politiques nationales. à un indicateur unique de performance éco- trielle régionale a eu recours à un indice de Dans les pays en développement, les zones nomique ou à une moyenne pondérée de plu- développement pour classer les zones du retardataires sont définies par des niveaux sieurs indicateurs. Enfin, ils peuvent refléter la territoire en vue de déterminer l'allocation élevés de pauvreté et de marginalisation, tandis définition des zones retardataires à différentes des aides prévues dans le cadre de son que dans les pays développés, elles sont sou- échelles spatiales. Programme de développement industriel et vent définies par un fort taux de chômage. · Vague.Danslesannées1980,lapolitique régional. L'indice attribuait une pondération En Inde, le dixième plan quinquennal (2002- régionale du Royaume-Uni prévoyait le clas- de 50 % au chômage d'une zone, une pon- 2007) identifie la région du nord-est comme sement des zones retardataires soit en « zone dération de 40 % à son revenu personnel et une région « peu avancée » et « désavanta- en développement » soit en « zone intermé- une pondération de 10 % à la capacité fiscale gée », nécessitant à ce titre une attention poli- diaire », mais les critères fixés par la loi pour de la province pour identifier les 15 % de tique toute particulière. La politique régionale désigner ces zones étaient vagues. « Dans zones les « moins développées ».d de l'UE contient quant à elle, au titre de son l'exercice des pouvoirs [de désignation de · Définitionetmesuresophistiquées.Pour objectif de convergence, des dispositions spé- zones en développement et intermédiaires] identifier les zones considérées comme retar- ciales pour les « régions ultrapériphériques », qui lui sont conférés en vertu des dispositions dataires, le Mexique a adopté une stratégie réputées nécessiter une aide supplémentaire. précédentes du présent article, le ministre microrégionale qui s'appuie sur un « indice de La définition des zones retardataires adop- doit tenir compte de toutes les circonstances marginalisation » fondé sur des indicateurs tée par le présent Rapport -- à savoir des actuelles et anticipées, y compris de la situa- d'accès à des services de base tels que l'élec- zones éloignées de la densité -- englobe cette tion de l'emploi et du chômage, des change- tricité et l'eau potable, et sur des indicateurs vaste palette de critères. ments de population, de la migration et des de la qualité des conditions d'habitation et la objectifs des politiques régionales ».a proportion de la population locale possédant · Préciseetsimple. La politique régionale ou un emploi dont le salaire est peu élevé. Cette « de cohésion » de l'UE pour la période 2007- stratégie vise principalement les commu- Source : Contribution de Mark Roberts. 2013 définit les zones retardataires comme nautés rurales éloignées du sud du pays, car a. Loi de 1982 relative au développement indus- celles qui remplissent les conditions pour « l'éloignement des communautés rurales se triel, chapitre 52, 1re partie, par. 3 ; passage mis en obtenir une aide au titre de l'« objectif de traduit souvent par des conditions de pau- caractères gras par nos soins. convergence », à savoir les zones NUTS2 vreté et l'absence considérable d'accès à une b. http://europa.eu/pol/reg/index_fr.htm, « Acti- ayant un PIB par habitant inférieur à 75 % du vaste gamme de services publics de base ».f vités de l'Union européenne -- Politique régio- nale », 2008. PIB moyen par habitant de l'UE.b Le budget Le cas du Mexique est remarquable, non c. Atkinson & Powers 1987. européen prévoit que ces zones doivent seulement en raison de la sophistication de d. Villarreal, 2005 ; OCDE, 2003, p. 6. recevoir environ 71 % des fonds prévus au la mesure utilisée pour identifier les zones e. OCDE, 2003. 80 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 densité. plus une région est éloignée des zones d'emploi que les zones dynamiques, mais ne dynamiques, plus elle est susceptible d'être présentant pas de différence par rapport à ces retardataire car une distance plus grande par dernières en ce qui concerne les services sociaux. rapport à la densité implique l'absence d'in- ainsi, dans le présent rapport, la distance et tégration dans l'économie des régions dyna- l'accès aux marchés englobent une vaste palette miques. elle implique également un mauvais de critères utilisés par différents pays pour défi- accès aux marchés « denses » de capitaux, de nir une région retardataire (voir encadré 2.2). main-d'oeuvre, de marchandises, de services il en découle que la distance par rapport à et d'idées et aux retombées que ceux-ci engen- la densité est la cause de la faiblesse des reve- drent en termes de connaissance et d'informa- nus par habitant, de la productivité du travail tion. Une région retardataire est généralement et des salaires réels -- et du niveau élevé des une région éloignée du pays, présentant l'une ou taux de pauvreté et de chômage. au royaume- plusieurs des caractéristiques suivantes : un taux Uni, la densité économique des zones prospè- de pauvreté élevé, un niveau de productivité et res de Londres et du sud-est du pays se traduit de revenu faible, un taux de chômage élevé et par une majoration de salaire de 18 % dont ne une croissance stagnante, qui sont typiquement bénéficient pas les zones éloignées du nord et du les critères utilisés par les gouvernements pour sud-ouest de l'angleterre, de l'Écosse et du pays définir les régions retardataires. de Galles. 25 en indonésie, il existe une corré- Dans les pays en développement, les régions lation négative entre la rentabilité potentielle retardataires sont généralement des régions des entreprises du textile et d'autres secteurs et lointaines dans lesquelles les besoins de base, la distance par rapport à la densité, les profits tels que l'accès aux installations sanitaires et à diminuant à mesure que la distance augmente. l'électricité, ne sont pas satisfaits. Dans les pays Cela s'applique tant à la distance par rapport à développés, les régions retardataires sont des la densité sur le plan interne qu'à la distance par régions offrant de moins bonnes perspectives rapport aux ports internationaux et donc par EncaDré 2.3 Disparités dangereuses : lorsque les divisions aggravent la distance La littérature académique soutient que la ram, du Nagaland, du Sikkim et du Tripura recherche sur les aspects économiques du migration interne de la main-d'oeuvre est la constituent la zone retardataire du nord-est. développement de l'Université des Nations force la plus puissante de convergence des À l'exception des assamais, la population est Unies à Helsinki (UNU-WIDER), l'« inégalité spa- mesures économiques et autres mesures en essentiellement tribale, parle des langues tiale est une dimension de l'inégalité en géné- faveur du bien-être des ménages entre les tibéto-birmanes et austro-asiatiques, et pré- ral, mais elle revêt une plus grande importance différentes régions d'un pays. Mais les différen- sente une forte similitude génétique avec les lorsque les divisions spatiales et régionales ces de langue, de religion, d'ethnie et de race peuples de l'Asie de l'Est. L'hindouisme est la viennent se superposer aux tensions politiques constituent probablement l'un des plus grands religion dominante, mais la prolifération du et ethniques pour ébranler la stabilité sociale obstacles à la migration interne, dilemme christianisme distingue cette région du reste et politique ».a Il est effrayant de constater que inquiétant pour les décideurs politiques. Les de l'Inde. En termes de bien-être économique ces mots quelque peu abstraits prédisaient obstacles ethniques, linguistiques et religieux et de développement, mesurés de manière les violences qu'allait connaître le Kenya en qui peuvent empêcher les ménages de pro- conventionnelle, le niveau des États du nord- 2008 et qui se sont soldées par un bilan de fiter de nombreuses possibilités d'opérer des est de l'Inde est parmi les plus bas du pays. 1 500 morts et 250 000 personnes dépla- arbitrages géographiques en fonction des Disparités en Afrique. cées. Le facteur déclencheur des violences différences en termes de situation de l'emploi D'après les conclusions d'une étude menée fut la contestation des résultats de l'élection et de revenus sont peut-être les mêmes qui dans onze pays d'Afrique subsaharienne, l'eth- présidentielle organisée à la fin du mois de cantonnent les populations pauvres dans les nicité constitue à elle seule un fort facteur de décembre 2007, qui a rapidement mis à nu les zones retardataires, perpétuent leur pauvreté prédiction des différences en matière de mor- profonds clivages ethniques qui marquent et renforcent les inégalités spatiales. talité infantile, mais même combinée à la géo- la géographie économique et politique du Kenya. Les heurts communautaires furent plus Disparités en Asie de l'Est. graphie, elle continue à demeurer un facteur prononcés aux alentours de la ville d'El Doret En Thaïlande, le taux de pauvreté de la popu- de prédiction de la probabilité de survie des dans la vallée du Rift et aux abords de Kisumu lation dans le nord-est du pays atteint 17 %, enfants. Ainsi par exemple, en Côte d'Ivoire, dans le district occidental du pays. Or la vallée contre 0,5 % à Bangkok. Environ la moitié des entre 1970 et 1994, la mortalité des enfants du Rift et le district occidental font partie des groupes de minorités ethniques thaïlandais âgés de deux ans a connu une chute bien plus zones économiquement retardataires du pays vivent dans le nord-est du pays. En Indonésie, rapide chez les baoulés que chez les autres et elles ont traditionnellement abrité les mino- les indicateurs de pauvreté et de bien-être sont groupes ethniques. Au Ghana, la probabilité de rités kalenjin, luo, kisi et les tribus luhyas, qui, toujours plus mauvais dans le Kalimantan -- décès des enfants des femmes ashanties était avec d'autres minorités ethniques présentes où vivent des minorités ethniques telles que inférieure d'environ 20 % à celle des autres dans ces zones, nourrissent un certain ressen- les Dayaks, les Bugis et les Sambas -- qu'à Java, enfants. En Ouganda, la probabilité de décès timent concernant leur dénuement économi- où vit la majorité ethnique de l'Indonésie. des enfants âgés de moins de cinq ans était inférieure d'un tiers chez les enfants bagandas que et le délaissement dont elles s'estiment Disparités en Asie du Sud. que chez ceux des autres groupes ethniques. victimes. En Inde, les États de l'Arunachal Pradesh, de D'après une étude sur les inégalités spatia- Source : Brockerhoff & Hewett, 2000. l'Assam, du Manipur, du Meghalaya, du Mizo- les menée en 2005 par l'Institut mondial de a. Kanbur & Venables, 2005. Distance 81 rapport à la densité sur les marchés internatio- au Mexique, les régions rurales du sud du pays, naux. 26 Là encore, les régions retardataires qui éloignées de la densité économique de la ville de ne parviennent pas à attirer les investissements Mexico et des États-Unis, ont le plus bas niveau et les emplois sont celles dont la distance par de salaire et le plus fort taux de pauvreté. rapport à la densité est importante. Dans de nombreux pays, les régions retarda- tout comme dans les pays riches contem- taires sont peuplées par des minorités ethniques. porains, la distance par rapport à la densité se Les inégalités tribales, raciales et religieuses répercute sur les revenus dans les pays émer- face à l'accès aux ressources ressortent dans les gents. en Chine, par exemple, un bon accès aux disparités spatiales. Dans un cercle vicieux, les marchés se traduit par des salaires individuels disparités entre les zones qui coïncident avec plus élevés, même en tenant compte des attri- différents groupes ethniques peuvent creuser buts spécifiques aux individus, aux secteurs et d'avantage encore les divisions politiques et ali- aux provinces, des différences du coût de la vie menter les tensions, contribuant ainsi à appro- et des externalités liées au capital humain. 27 fondir les écarts de niveaux de vie. elles peuvent au Brésil, les zones retardataires économique- même alimenter des conflits civils difficiles à ment distantes de São paulo et d'autres grands éteindre, entraînant un « développement à l'en- marchés affichent des niveaux de salaires plus vers » (voir encadré 2.3). 31 bas et l'amélioration des perspectives de crois- sance d'une zone passe largement par la réduc- Le taux de pauvreté est plus élevé dans les tion de cette distance. 28 Dans la zone de pointe régions retardataires, le nombre de pauvres du Brésil, la densité économique se traduit par est plus élevé dans les régions dynamiques une majoration de salaire de 13 %, comparable Le taux de pauvreté (proportion de la pauvreté) à celle constatée dans les pays européens. 29, 30 est lié à la distance et la masse de la pauvreté Carte 2.3 Au Vietnam, le taux de pauvreté est plus élevé dans les régions retardataires de l'intérieur mais c'est dans les régions côtières dynamiques que la masse de la pauvreté est la plus forte Hanoi Hanoi Taux de pauvreté : Densité de la pauvreté proportion de pauvres (%) 2,5­68,6 3­18 68,6­145,8 18­36 145,8­245,9 36­41 245,9­410,6 41­48 410,6­2757,3 48­94 Thanh Pho Thanh Pho Hô Chi Minh Ville Hô Chi Minh Ville VIETNAM Source : Projet de cartographie de la pauvreté, Université de Columbia, à partir de données de Minot, Baulch et Epprecht (2003). 82 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Carte 2.4 Au Honduras, le taux de pauvreté est élevé dans l'extrême est du pays mais les pauvres sont concentrés dans les deux plus grandes régions métropolitaines HONDURAS San Pedro Sula Taux de pauvreté : Densité de la pauvreté Tegucigalpa proportion de pauvres (%) Tegucigalpa 2,50­35,00 42­57 35,00­59,19 57­72 59,19­96,63 72­76 96,63­318,09 76­84 318,09­342,72 84­97 Pas de données Pas de données Source : Projet de cartographie de la pauvreté, Université de Columbia, à partir de données de Robles (2003). est liée à la densité. Les régions retardataires Cette section présente l'expérience histo- ont tendance à avoir une plus forte proportion rique de pays industrialisés sélectionnés. elle d'habitants pauvres et les régions propsères ont montre comment, sur une période de plus d'un tendance à abriter une plus grande partie de la siècle, la concentration spatiale de ces pays a population pauvre du pays en raison de la den- connu une croissance rapide pour ensuite se sité de leur population. ainsi par exemple, les stabiliser. elle passe ensuite en revue un grand régions intérieures retardataires du vietnam échantillon de pays développés et en développe- affichent le taux de pauvreté le plus élevé, mais ment pour montrer comment la concentration c'est dans les régions dynamiques et prospères de la masse économique s'élève à mesure qu'un que se trouve la majorité de la population pau- pays se développe. vre (voir carte 2.3). De même, au honduras, la majorité de la population pauvre du pays est La concentration augmente rapidement concentrée dans ses deux zones de pointe que au cours des premiers stades du sont tegucigalpa et San pedro Sula, tandis que développement, avant de se stabiliser les zones éloignées de l'est du pays ont générale- il est difficile d'obtenir des données qui retracent ment un taux de pauvreté élevé (carte 2.4). l'évolution de la concentration spatiale de l'ac- tivité économique. 33Les informations disponi- concentration économique dans bles montrent que, dans ses premières phases, les régions dynamiques le développement économique s'accompagne d'un rapide accroissement de la concentration en général l'activité économique connaît une spatiale dans le pays. Non seulement le volume concentration croissante, et non décroissante, à de l'activité économique augmente, mais la pro- mesure que les pays se développent. Dans envi- duction de cette activité connaît une compres- ron un quart des pays du monde -- tels que le sion croissante dans une zone de plus en plus Botswana, le Brésil, la Norvège, la Fédération de restreinte du territoire. Les zones de pointe sont russie et la thaïlande -- plus de la moitié du celles qui profitent le plus de cette compression revenu national est produit sur moins de 5 % et de cette croissance. de la superficie du territoire. Dans la moitié des La concentration économique en ile-de- pays du monde -- tels que l'argentine, l'arabie France -- la région la plus dynamique de France, saoudite, la Slovénie et la Zambie -- au moins répartie sur environ 2 % du territoire national un tiers du revenu national est produit sur -- a rapidement augmenté, passant d'une valeur moins de 5 % du territoire. Seul un pays sur dix d'environ deux fois la part hypothétique du piB a une masse économique dispersée, avec moins en 1801 à trois fois en 1851 et à six fois en 1910. 34 d'un dixième du revenu national produit sur elle a ensuite continué à augmenter, mais moins 5 % de son territoire. parmi les quelques pays rapidement, jusqu'à neuf fois la valeur de la part présentant cette grande dispersion spatiale, on hypothétique du piB en 1960. en France, le piB peut notamment citer le Bangladesh, la répu- par habitant est passé de moins de 1 000 dol- blique démocratique de Corée, les pays-Bas et lars eU en 1801 à 7 000 dollars eU en 1960. tou- la pologne. 32 tefois, depuis 1960, la concentration économique Distance 83 Figure 2.2 La densification de la masse économique accompagne le développement depuis des décennies, voire des siècles a. Des revenus faibles aux revenus intermédiaires b. Des revenus faibles aux revenus élevés Concentration Indice de concentration 10 10 9 9 8 8 7 7 6 6 5 5 4 4 3 3 2 2 1 1 0 0 2 4 6 8 10 0 2 10 20 30 40 PIB par habitant (en dollars EU constants de 2000, milliers) PIB par habitant (en dollars EU constants de 2000, milliers) Indonésie, 1989­2005 Espagne, 1850­1960 France, 1801­1999 Canada, 1890­2006 Thaïlande, 1975­2004 Brésil, 1960­2004 Espagne, 1850­2000 Japon, 1900­2000 France, 1801­1963 Pays-Bas, 1850­1960 Pays-Bas, 1850­2006 Philippines, 1980­2005 Chili, 1976­2004 Sources : Estimations de l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, basées sur les comptes nationaux ­ annuaires statistiques pour des années variées dans les pays respectifs. Les données de 1890 pour le Canada sont tirées de Green (1969). Les données sur la France sont basées sur les volumes de population de Catin et Van Huffel (2003) ; Barro et Sala-I-Martin (2004). Les données sur le Japon, les Pays-Bas et l'Espagne sont tirées de la Staff City Population Database, Groupe sur les établissements humains, Institut international pour l'environnement et le développement (IIED). du pays s'est stabilisée, même si le piB par habi- 1900, 36 une concentration s'est produite dans la tant a triplé. Le Canada et les pays-Bas n'ont pas ceinture de l'industrie manufacturière de Green connu d'augmentation aussi spectaculaire de Bay-Saint-Louis-Baltimore-portland (Maine), leur concentration économique, mais les deux qui a regroupé les trois quarts des emplois du pays ont connu le même schéma d'une concen- secteur aux États-Unis. au cours des 60 années tration augmentant rapidement avec de faibles suivantes, la part des emplois manufacturiers niveaux de développement, suivie d'une stabi- de cette zone est demeurée stable, entre deux lisation de la concentration tandis que le piB tiers et trois quarts. 37 en dépit de changements par habitant augmentait pour atteindre plus de structurels dans l'économie des États-Unis et 10 000 dollars eU (voir figure 2.2). 35 de l'évolution des schémas de la concentration L'évolution des pays en développement économique, la concentration est demeurée contemporains s'opère selon des schémas stable après 1960. Un autre indice corroborant identiques. ainsi par exemple en thaïlande, l'augmentation de la concentration est le pas- pendant que le pays s'est industrialisé et rapide- sage de 25 à 17 % entre 1900 et 2000 de la part ment développé, la concentration dans la zone de superficie du territoire occupée par 80 % de de pointe métropolitaine de Bangkok est passée la population du pays. 38 de 1,8 en 1975 à 3,1 en 2004, tandis que le piB Lorsque le piB par habitant des pays conti- par habitant a été multiplié par quatre. au Bré- nue d'augmenter et dépasse 10 000 dollars, la sil également, la concentration dans la zone de concentration a tendance à se stabiliser, avec pointe de São paolo est passée de 7,3 en 1960 à toutefois des détails différents selon les pays. La 8,4 en 2004 tandis que le piB par habitant du concentration dans la zone de pointe est plus pays était presque triplé. forte au Canada, en France et au Japon qu'elle ne en ce qui concerne le Japon, pendant la l'est aux pays-Bas et aux États-Unis. De même, période d'industrialisation du pays postérieure parmi les pays en développement, le Brésil, l'in- à la Seconde guerre mondiale, la concentration donésie et les philippines semblent être sur la de sa zone dynamique constituée par tokyo et voie d'une concentration spatiale plus forte que sa banlieue est passée de 7,1 en 1955 à 8 en 1970, le Chili et la thaïlande. tandis que le piB par habitant du pays a plus que doublé. Cette augmentation de la concen- La comparaison au niveau international tration spatiale finit par se stabiliser lorsque la des concentrations actuelles conforte les répartition spatiale de l'activité économique du tendances de fond historiques pays connaît elle-même une stabilisation. ainsi, La relation entre le développement d'un pays après 1970, la concentration dans la région de et sa concentration spatiale est valable pour les tokyo et de sa banlieue s'est stabilisée. pays à différents niveaux de développement. elle aux États-Unis, tandis que le piB par habi- est valable pour les pays en se fondant sur des tant augmentait rapidement pour passer de régions administratives (provinces canadiennes, 1 806 dollars eU en 1850 à 4 091 dollars eU en préfectures japonaises, « oblasts » russes et États 84 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Figure 2.3 Les mesures basées sur les comptes nationaux, les enquêtes auprès des ménages et les donnés économiques à l'échelle géographique confirment la tendance historique d'une augmentation de la concentration de la masse économique accompagnant celle du niveau de développement a. Région administrative b. Zone statistique c. Cellule de quadrillage Province, État, préfecture Vastes régions de recensement 1° de longitude sur 1° de latitude Part régionale la plus élevée de la consommation Part provinciale la plus élevée du PIB totale des ménages Pourcentage du PIB confiné dans 5 % du territoire 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 0,2 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 0,0­2 3 8 13 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 0,0 0 5 10 15 20 25 30 35 PIB par habitant PIB par habitant PIB par habitant Source : Planche a : comptes nationaux provenant des sites web des instituts nationaux de statistiques ou des annuaires statistiques. Planche b : Estimations par le personnel de (dollars EU constants de 2000, milliers) (dollars EU constants de 2000, milliers) (dollars EU constants de 2000, milliers) la Banque mondiale de plus de 120 enquêtes auprès des ménages dans 75 pays (l'ensemble de données est décrit en détails dans Montenegro et Hirn, 2008). Planche c : Estima- tions par le personnel de la Banque mondiale à partir de données provenant de http://gecon.edu.yale. des États-Unis), sur des zones statistiques (les une résolution géographique plus pure. 40 La neuf régions de recensement des États-Unis, les concentration spatiale au sein d'un pays peut trois régions de l'Équateur) et sur des zones ter- alors être mesurée comme la part du piB natio- ritoriales (quadrillage territorial en cellules de 1° nal produite sur les 5 % les plus denses de son de longitude sur 1° de latitude). et elle est valable territoire. 41 Le schéma stylisé de l'augmentation pour différentes mesures de la concentration. de la concentration du piB avec le développe- Régions administratives. Les différents pays ment qu'on obtient en utilisant les données his- comportent un nombre différent de zones admi- toriques est identique à celui qu'on obtient avec nistratives, dont la taille géographique peut les données contemporaines. La relation entre également varier. Mais l'étude de ces facteurs, développement et concentration économique par une comparaison de 24 pays en développe- est positive et à peu près linéaire lorsqu'on com- ment -- allant du Mozambique dont le piB par pare les pays en développement ayant un piB habitant est de 211 dollars à la Grèce dont le piB par habitant inférieur à 10 000 dollar, mais elle par habitant est de 12 000 dollars -- révèle un commence à se stabiliser lorsqu'on inclut dans schéma identique à celui des expériences histo- l'échantillon des pays ayant un niveau de revenu riques du Canada et de la France. La part du piB par habitant plus élevé (figure 2.3, planche c). national produite dans la zone administrative La concentration croissante de la production de pointe a tendance à augmenter avec le niveau qui accompagne le développement économique de développement (voir figure 2.3, panneau a). n'est pas un artefact du nombre de zones sous- Zones statistiques. Les zones statistiques, nationales qui composent les pays ni de la dif- vastes régions de recensement, peuvent être dif- férence de taille des zones territoriales des pays férentes des régions administratives. ainsi, les (voir tableau 2.1). Si l'on prend pour exemple États-Unis comptent neuf zones statistiques mais la tanzanie, l'italie, la France et la Suède, qui 50 États, le Canada cinq zones statistiques mais ont un nombre de zones administratives qua- dix provinces et trois territoires. Dans chaque si-identique (21 ou 22), la zone de pointe de la pays, l'institut de la statistique utilise générale- tanzanie, Dar-es-Salaam, produit 15 % du piB ment ces zones comme cadre d'échantillonnage du pays, la zone de pointe de l'italie, la Lombar- pour les enquêtes auprès des ménages, les zones die, 21 %, et la France et la Suède, qui ont toutes correspondant aux délimitations géographiques deux un piB par habitant plus élevé que celui de d'un pays, telles que l'est et l'ouest. 39 Malgré la l'italie, présentent également une concentration différence d'agrégation, les données des zones plus élevée dans leur zone de pointe. statistiques suggèrent la même relation entre la pour un ensemble de pays découpés en cinq concentration, mesurée par la consommation zones statistiques -- allant de l'argentine au plutôt que par le piB, et le développement (voir tadjikistan -- la concentration de la consom- figure 2.3, planche b). mation dans la région de pointe augmente Zones territoriales. Un quadrillage terri- avec le développement. parmi les pays de taille torial en cellules de 1° de longitude par 1° de moyenne ayant une superficie territoriale d'en- latitude, correspondant chacune à une zone ter- viron 300 000 kilomètres carrés, le Ghana et la ritoriale de 100 kilomètres carré, peut fournir république démocratique populaire lao (rDp Distance 85 Tableau 2.1 Les mesures par zones administratives, statistiques et géographiques indiquent toutes que le développement s'accompagne d'une augmentation de la concentration spatiale de l'activité économique Zones administratives Pays PIB par habitant Nombre de zones administratives Part du PIB dans la zone de pointe (%) Tanzania 324 21 15 Italie 19 480 21 21 France 22 548 22 29 Suède 31 197 22 29 Part de la consommation des ménages Zones statistiques Pays PIB par habitant Nombre de zones statistiques dans la zone de pointe (%) Tadjikistan 204 5 30,2 Mongolia 406 5 34,6 Salvador 1 993 5 43,9 Brésil 3 597 5 51,6 Argentine 7 488 5 64,7 Zones territoriales Pays PIB par habitant Superficie (km2) Coefficient de Gini spatial Ghana 211 227 540 0,48 RDP lao 231 230 800 0,48 Pologne 3 099 311 888 0,52 Nouvelle-Zélande 11 552 267 990 0,55 Norvège 27 301 304 280 0,64 Sources : Les informations concernant les zones administratives de la Tanzanie proviennent de http://www.nbs.go.tz/nationalaccount/index.htm ; les informations pour la France, l'Italie et la Suède proviennent de l'annexe [n°] dans Growing Region, Growing Europe. Les informations concernant les zones statistiques proviennent de plus de 120 enquêtes auprès des ménages menées dans les années 2000 dans plus de 80 pays. Les informations concernant les zones territoriales proviennent de http://gecon.edu.yale et sont fondées sur des données de 1990. Remarque : Les estimations du PIB par habitant sont exprimées en dollars EU de 2000 pour l'année de réalisation de l'enquête auprès des ménages. lao) (tous deux des pays à faible revenu) pré- États-Unis). pour d'autres, moins avantagées sentent tous les deux des concentrations du piB par la nature, l'attrait économique peut être lié mesurées par leur coefficient de Gini spatial à un accident historique. C'est par exemple le notablement plus faibles 42 que la pologne (un cas de Boston, qui a été sauvée du déclin éco- pays de la tranche inférieure des revenus inter- nomique par un afflux de travailleurs immigrés médiaires) et que la Nouvelle-Zélande (un pays à qui fuyaient la famine de la pomme de terre en revenu élevé). La pologne et la Nouvelle-Zélande irlande. pour les immigrants irlandais, il était ont des coefficients de Gini spatial inférieurs à moins cher de voyager de Liverpool à Boston ceux des pays plus riches que sont la Norvège que de Liverpool à New York. et les États-Unis. Le schéma est donc également Le développement économique se traduit par valable pour les grands et les petits pays. une plus grande intégration du marché, qui faci- lite la circulation des personnes et des capitaux et Divergence, puis convergence entre permet ainsi aux régions de pointe de bénéficier régions dynamiques et régions de plus grandes forces commerciales. en attirant retardataires individus et entreprises, ces régions alimentent Lorsque la production est principalement les économies d'agglomération et deviennent des agraire, l'activité économique a tendance à être centres d'innovation et de croissance moteurs répartie de manière homogène à travers l'es- de l'économie nationale. Mais ce processus ne pace. Les différences de productivité sont éga- dure pas éternellement. Les économies d'ag- lement modérées et varient naturellement avec glomération commencent à être contrebalan- la qualité du sol et le climat. Mais à mesure que cées par les déséconomies d'agglomération que l'économie se développe et que la production constituent l'engorgement et la pollution, si bien manufacturière et de services augmente, certai- que la concentration spatiale dans les zones de nes zones deviennent plus attirantes que d'autres pointe commence à se stabiliser. pour les entreprises et les travailleurs. pour cer- Qu'en est-il alors des disparités de revenus taines zones, cela est lié à leurs atouts naturels, et de bien-être qui accompagnent ce schéma ou avantages géographiques. 43 par exemple, un d'une concentration économique tout d'abord emplacement stratégique sur la côte fait d'une croissante puis stable ? Les zones retardatai- région un choix naturel pour un port (comme res ont-elles tendance à rattraper les zones de ce fut le cas pour New York et philadelphie, aux pointe à mesure que progresse le développement 86 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Figure 2.4 L'inégalité spatiale a augmenté et est restée élevée avant de diminuer lentement à Figure 2.5 Les disparités sous-nationales de mesure que les économies approchaient un PIB de 10 000 dollars par habitant revenus et de salaires ont persisté pendant plus de Coefficient de variation des salaires ou revenus de la région 70 ans au Canada et en France 0,6 Indice d'inégalité entre les régions 2,5 0,5 Espagne, Suède, 1920­61 Canada 1860­1975 2,0 0,4 États-Unis, 1840­1960 1,5 0,3 Japon, 1955­83 1,0 0,2 Empire des Habsbourg, 1756­1910 0,5 France 0,1 Royaume-Uni, 1871­1955 0 1855 1880 1905 1930 1955 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Année PIB par habitant (dollars Geary-Khamis internationaux constants, milliers) Sources : Canada : Green (1969) ; France : Williamson (1965). Note : Les données sur le Canada sont basées sur la valeur Sources : États-Unis : Williamson (1965) ; Empire des Habsbourg : Good (1986) ; Suède : Williamson (1965) ; ajoutée brute par habitant ; les données sur la France sont Espagne : Martinez-Galarraga (2007) ; Japon : Mutlu (1991). basées sur les salaires agricoles départementaux. Tableau 2.2 L'inégalité spatiale a évolué au cours des différentes phases du développement Phase du développement économique Pays Mesure de la disparité spatiale Précoce Intermédiaire Avancée États-Unis 1774 1790 1840 1860 Écart relatif du PIB par habitant régional par rapport à la moyenne nationale 30 31 56 66 Italie 1861 1911 1936 1951 Indice du pourcentage régional de main-d'oeuvre agricole 6,55 9,41 12,7 14,2 Canada 1901 1911 1941 1951 Indice du pourcentage régional de main-d'oeuvre agricole 7,14 9,88 12,6 10,2 Angleterre 1767 1795 1867­70 1898­1914 Maxima-minima salariaux dans le secteur agricole des comtés 3s 11d 8s 2d 11s 0d 7s 4d Autriche 1869 1890 1910 Maxima-minima du pourcentage régional de main-d'oeuvre agricole 0,32 0,35 0,40 Espagne 1860 1914 1955 1975 Ratio du PIB par habitant régional maximal au PIB par habitant régional minimal 1,76 2,33 2,22 1,74 Australasie 1860 1880 1900 Coefficient de variation régional par PIB par habitant 0,30 0,35 0,10 Sources : États-Unis : Good 1986, tableau 2, pp. 137­51 ; Italie : Williamson 1965, tableau 5b ; Canada : Williamson 1965, tableau 5b ; Angleterre : Hunt 1986, tableau 6, pp. 935­66 ; Autriche : Good 1986, tableau 3, pp. 137­51 ; Espagne : Martinez-Galarraga 2007, tableau 4 ; Australasie (Australie, Nouvelle-Zélande et Tasmanie) : Cashin, 1995, figure 4, pp. 132­44. Remarque : Pour l'Australasie, le maximum est constitué par les cinq premiers et le minimum par les cinq derniers. Pour l'Angleterre, les montants sont exprimés en shillings et en pences. économique ? Quel est le rôle des politiques entre les différentes régions du royaume- gouvernementales dans la facilitation de cette Uni, le coefficient de variation du piB par habi- convergence ? tant a augmenté de presque 40 % entre 1871 et 1911. 45 au cours de cette période, le piB de la En ce qui concerne les pays développés Grande-Bretagne est passé d'un niveau équiva- contemporains, les inégalités spatiales lent à celui de la Namibie de nos jours à un niveau de revenus et de bien-être ont augmenté équivalent à celui de la Jordanie ou de l'ex-You- rapidement puis se sont lentement atténuées goslavie de nos jours. 46 après la Seconde guerre Dans les pays développés contemporains, les dif- mondiale, le piB par habitant des différentes férences de revenus par habitant entre les zones zones du royaume-Uni a lentement convergé sous-nationales se sont tout d'abord creusées, jusqu'à la fin des années 1970, après quoi les pour ensuite commencer à diminuer lorsque le inégalités spatiales se sont stabilisées. 47 piB par habitant a avoisiné les 10 000 dollars, aux États-Unis, la dispersion du revenu par suivant une relation en U inversé (voir figu- habitant entre les États s'est accrue entre 1840 et res 2.4 et 2.5, et tableau 2.2). 44 1880, coïncidant avec la montée en puissance de Distance 87 EncaDré 2.4 Correction des disparités géographiques dans le Japon d'après guerre En 1970, le premier ministre Eisaku Sato et son ressources financières nécessaires. Le budget bien-être dans les zones moins développées. Cabinet ont lancé le Nouveau plan de dévelop- du compte général de l'État a prévu des trans- Ces politiques ont permis de rassembler de pement économique et social et le Nouveau ferts de budgets affectés aux gouvernements grands investissements en vue d'atteindre un plan de développement spatial intégré (Shin- locaux, en plus des transferts de budgets non niveau de vie standard dans tout le pays. Le Zenso), avec pour objectif de remédier aux affectés. Parmi les transferts de budgets affec- revenu par habitant a convergé entre les zones disparités de niveaux de vie résultant de la tés, une enveloppe substantielle a été affectée de pointe et les autres régions pendant les croissance accélérée qu'ont connue les zones aux investissements dans les services de base années 1970 (voir ci-dessous, figure de droite). industrielles autour de Tokyo, Nagoya et Osaka, (par exemple les routes en milieu rural) et dans La migration de la main-d'oeuvre des zones le long de la côte pacifique, au lendemain de les organismes sociaux effectués dans le cadre rurales vers de vastes zones urbaines a été la Seconde guerre mondiale. Un extrait de l'ex- d'accords de partage des coûts avec les auto- importante au cours des années 1950 et 1960, posé du plan Shin-Zenso résume cette vison du rités locales. mais elle s'est progressivement atténuée après gouvernement : Le Programme fiscal d'investissement et de le milieu des années 1970. Parmi les nombreux problèmes liés aux disparités prêt a quant à lui rassemblé des fonds prove- spatiales, les disparités de niveaux de vie sont plus nant de sources telles que les comptes d'épar- Sources : Conseil de Cabinet, 1972 ; Hayashi, graves que celles des revenus par habitant. De ce gne postaux et les primes d'assurance retraite 2003 ; Kamada, Okuno & Futagami, 1998 ; Minis- point de vue, il convient d'accélérer la mise en des fonctionnaires pour les canaliser dans des tère des Finances, 2008 ; Nakajima, 1982 ; Okuma, place de services de base et d'organismes sociaux 1980 ; Overseas Economic Cooperation Fund, investissements consacrés à des organismes dans les villes rurales et d'adopter de nouvelles 1995 ; Policy Research Institute for Land, 2001 ; politiques en vue d'améliorer les conditions de vie sociaux ou de logement afin d'améliorer le Sakamaki, 2006. des zones voisines de ces villes pour qu'elles attei- gnent un certain niveau minimal. Ces plans ont continué à prévoir des inves- Les investissements croissants dans les services sociaux facilitent la convergence des revenus tissements publics dans les services de base Dépenses par habitant Revenu relatif par habitant et les organismes sociaux (par exemples les Yens (milliers) Indice (moyenne = 100) services publics, les installations médicales et 120 160 les établissements scolaires) pour les zones 150 industrialisées, mais des investissements sup- 100 Tokyo & Osaka plémentaires ont été faits dans les zones moins Tokyo & Osaka 140 développées, afin d'atteindre au moins un seuil 80 Ceinture de l'océan 130 minimal de niveau de vie partout dans le pays. Pacifique 120 En conséquence, les zones moins développées 60 110 du pays ont rapidement rattrapé leur retard 40 Régions moins Ceinture de l'océan Pacifique 100 en matière d'investissement dans les services développées de base et dans les organismes sociaux par 90 20 rapport aux zones plus industrialisées (voir 80 Régions moins développées ci-dessous, figure de gauche). 0 Le budget du compte général de l'État et 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 701955 1960 1965 1970 1975 1980 le Programme fiscal d'investissement et de Année Année prêt ont tous deux permis de mobiliser les Contribution de Keijiro Otsuka et Megumi Muto. la ceinture de l'industrie manufacturière dans dispersion spatiale des salaires entre les dépar- le nord du pays et avec la guerre de Sécession et tements a augmenté entre 1855 et 1900, date à ses conséquences. La fin de la guerre a marqué partir de la quelle les salaires ont commencé à le début de l'intégration entre les États du Nord converger. au Canada, la dispersion spatiale et du Sud, et la dispersion spatiale du revenu par de la valeur ajoutée brute moyenne entre les habitant a commencé à se réduire. Les États du Figure 2.6 Les disparités spatiales sont lentement Sud demeurant plus dépendants de l'agricul- réduites en Europe depuis la Seconde guerre mondiale ture, les régions retardataires des États-Unis ont essuyé un revers dans les années 1920 en raison Coefficient de variation de l'effondrement des cours relatifs des pro- 0,45 Italie duits agricoles. Une fois dissipé ce choc, la lente 0,40 Espagne convergence entre les régions retardataires et 0,35 les régions dynamiques a repris son cours, avec 0,30 peu d'interruptions, jusqu'aux années 1990, 0,25 Allemagne après quoi les disparités entre États se sont 0,20 stabilisées. 48 0,15 France Le Canada et la France présentent également ce schéma en U inversé de disparités spatiales 0,10 Royaume-Uni croissantes dans les premiers stades du déve- 0,05 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 loppement -- phénomène qui s'est poursuivi Année sur deux générations -- suivies d'une lente Sources: de la Fuente 2000; Barro, Sala-I-Martin, Blanchard, convergence (voir la figure 2.5). en France, la and Hall 1991. 88 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Figure 2.7 Les comparaisons contemporaines entre les pays indiquent que les disparités de bien-être entre les régions d'un pays diminuent à mesure que le développement économique avance a. Zone statistique b. Cellule de quadrillage Vastes régions de recensement 1° de longitude sur 1° de latitude Ratio max.-min. de la consommation des ménages par habitant Ratio max.-min. du PIB par habitant 2,5 8 7 6 2,0 5 4 1,5 3 2 1 1,0 0 5 10 0 0 5 10 15 20 25 30 PIB par habitant (dollars EU de 2000, milliers) PIB par habitant (dollars EU constants de 2000, milliers) Source : Planche a : Estimations du personnel de la Banque mondiale d'après plus de 120 enquêtes auprès des ménages dans les années 2000 dans plus de 80 pays. Planche b : Estimations du personnel de la Banque mondiale, tirées de http://gecon.edu.yale, informations de 1990. régions a augmenté entre 1890 et 1910, se main- de revenu -- après la Seconde guerre mondiale tenant jusqu'en 1929 et a commencé à diminuer -- puis les disparités de revenu se sont stabili- en 1956. 49 en italie, en allemagne et en espa- sées (voir figure 2.6). gne, la convergence des revenus par habitant Les politiques menées par les pouvoirs est progressivement apparue plusieurs années publics peuvent faciliter cette convergence. après que ces pays aient atteint un niveau élevé ainsi par exemple, au Japon, les investissements dans les services sociaux ont été augmentés dans Tableau 2.3 Les données fournies par les enquêtes auprès des ménages et les données de produit les zones retardataires à mesure que s'accélérait brut sous-national corroborent le schéma du déclin des disparités spatiales de bien-être avec le la concentration de la production économique. développement en rendant la main-d'oeuvre plus mobile, cela Disparité de consommation a entraîné une réduction des disparités géogra- des ménages entre régions phiques en termes de revenus (encadré 2.4). Nombre dynamiques et régions Zone PIB par de zones retardataires Pour les pays en développement, les statistique Pays habitant statistiques (ratio minimum-maximum) disparités spatiales de niveaux de vie entre Cambodge 234 5 1,89 les zones sous-nationales s'accroissent Bangladesh 286 5 1,73 tout d'abord puis diminuent avec le Colombie 1 989 5 1,54 développement La comparaison d'un grand nombre de pays Thaïlande 2 109 5 1,52 ayant atteint des niveaux de développement Argentine 7 489 5 1,48 différents montre que les disparités spatiales en Canada 23 392 5 1,22 termes de produit par habitant et de bien-être diminuent avec le niveau de développement Disparité de produit brut par habitant entre régions (voir figure 2.7). Cette conclusion est cohérente dynamiques et régions avec le fait que la plupart des pays en développe- Zone PIB par Superficie retardataires ment sont regroupés sur la partie ascendante de territoriale Pays habitant (km2) (ratio minimum-maximum) la courbe en U inversé de la relation entre déve- Philippines 920 300 000 5,43 loppement et inégalités spatiales, tandis que les Pologne 3 099 311 888 4,63 pays développés sont regroupés sur la partie descendante de cette courbe. Cette conclusion Nouvelle-Zélande 11 552 267 990 3,35 est fondée sur deux sources d'information. La Norvège 27 301 304 280 1,78 première source est constituée par plus de 120 Japon 33 280 364 600 0,35 enquêtes auprès des ménages dans plus de 80 pays en développement, de la république démo- Sources : Les estimations des disparités de consommation sont fondées sur plus de 120 enquêtes auprès des ménages réalisées pendant les années 2000 dans plus de 80 pays. Les estimations des disparités de produit brut sont fondées cratique du Congo, dont le piB par habitant est sur [inclure le nom du site et l'année], élaboré à partir d'information collectées en 1990. [Inclure la citation complète inférieur à 100 dollars, à l'argentine, dont le avec l'URL dans les références.] Remarque : Les estimations du PIB par habitant sont exprimées en dollars EU constants de 2000 pour les années des piB par habitant est supérieur à 7 500 dollars. enquêtes. La seconde source est fondée sur des données Distance 89 économiques à l'échelle géophysique correspon- Figure 2.8 La croissance économique en Asie de l'Est et en Europe de l'Est est plus rapide que dant à des cellules d'un quadrillage territorial de la croissance mondiale 1° de longitude par 1° de latitude dans 90 pays Taux de croissance (%) représentant tout le spectre du développement, 15 de l'Éthiopie dont le piB par habitant est infé- Asie de l'Est rieur à 200 dollars au Japon, dont le piB par habitant est supérieur à 3 000 dollars. 50 10 Les données fournies par les enquêtes auprès Monde des ménages présentent un avantage supplémen- 5 taire dans la mesure où la consommation des ménages individuels est une meilleure mesure Amérique latine du bien-être que les revenus. en effet, il peut y 0 avoir un écart moyen de 70 % de la consomma- tion des ménages entre des ménages similaires vivant dans des zones différentes d'un pays en ­5 développement uniquement en raison de l'em- Europe de l'Est et Asie centrale placement de leur lieu de résidence. 51ainsi par exemple, au Nicaragua, un ménage de six ­100 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 personnes ayant à sa tête un homme de 40 ans Année disposant d'un niveau d'enseignement primaire Source : Banque mondiale, 2005e. dans la zone retardataire de Matagalpa-Jino- tega consomme la moitié de ce que consomme un ménage équivalent dans la zone de pointe Figure 2.9 En Asie du Sud, les disparités de produit brut par habitant ont augmenté entre les de Managua. au Canada et aux États-Unis, un régions dynamiques et les régions retardataires ménage vivant dans la zone ayant le piB par Coefficient de variation habitant le plus faible a une consommation infé- 1,2 rieure de 20 % à celle d'un ménage équivalent dans la zone ayant le piB par habitant le plus 1,1 élevé. au Japon, la zone de résidence contribue 1,0 Vietnam encore moins à l'écart de consommation entre 0,9 les ménages. 0,8 À mesure que les pays se développent, les Thaïlande 0,7 disparités de bien-être attribuables unique- ment à l'emplacement diminuent. 52Ce schéma 0,6 demeure valable lorsqu'on tient compte de la 0,5 Indonésie superficie territoriale d'un pays et du nombre de 0,4 ses zones administratives. parmi les pays divisés 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 en cinq zones, le Bangladesh et le Cambodge, Année deux pays ayant un piB par habitant inférieur Source : Hamaguchi, à paraître. à 300 dollars, 53 présentaient respectivement des écarts spatiaux de consommation entre leur zone de pointe et leur zone retardataire de 89 % Figure 2.10 Augmentation constante de l'inégalité entre les produits bruts provinciaux par et 73 %. pour la Colombie et la thaïlande (dont habitant en Chine depuis 1990 le piB par habitant est environ de 2 000 dollars), cet écart est d'environ 50 %. pour le Canada Coefficient de variation (dont le piB par habitant est de 20 000 dollars), 0,70 l'écart est inférieur à 25 %. Dans les pays de taille moyenne, le schéma des disparités spatiales 0,60 En incluant de bien-être est identique, avec une diminution les municipalités des disparités à mesure qu'on évolue des pays en 0,50 développement vers les pays industrialisés. et 0,40 cette constatation demeure vraie pour les pays En excluant plus grands et plus petits (voir tableau 2.3). les municipalités 0,30 Les pays à forte croissance voient les 0,20 disparités spatiales de revenus se creuser 1956 1964 1972 1980 1988 1996 La croissance de l'asie de l'est a dépassé celle Année de l'économie mondiale et d'autres régions en Source : Demurger et al., 2002. 90 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EncaDré 2.5 L'inefficacité spatiale et la chute de l'Union soviétique Les lieux vastes et hostiles sont nombreux sur mais la part de cette zone n'a jamais dépassé un rétrécissement de la masse économique des la planète, mais peu d'États ont mis autant un cinquième dans le cadre du système des zones et des pôles éloignés, mais en raison de d'énergie à développer de tels lieux que la Rus- prix soviétiques qui favorisait les biens de la détérioration des infrastructures la distance sie au temps de l'Union soviétique. consommation aux dépens des matières économique n'a pas été réduite et a même, L'effort tendant à développer les zones orien- premières, du transport et de l'énergie (voir dans certains cas, été accentuée. Les services tales de l'URSS fut sensiblement accru sous le tableau). publics liés à l'industrie ont également disparu règne de Staline. Une industrialisation forcée Les infrastructures sociales soviétiques se dans les années 1990, à mesure que les entre- fut mise en oeuvre afin de tenter de déplacer la superposaient au développement industriel prises étaient privatisées ou transférées de leur production vers l'est et de créer de nouvelles car les centres de santé, les écoles et les ins- sotscultbyt aux autorités municipales. Pendant bases économiques dans le coeur géographi- tallations de loisir, culturelles, sportives et de une certaine période sous Eltsine, les recettes que du pays. L'égalisation de la masse économi- logement communal -- appelées sotscultbyt du budget fédéral et des budgets régionaux que (en particulier industrielle) à travers l'URSS -- appartenaient généralement aux entrepri- ou locaux étaient officiellement égales (50/50), était perçue comme le moyen d'uniformiser ses. Cette superposition était particulièrement mais dans les années 2000, les règles ont été le développement sur le plan spatial. « Une évidente pour les grandes entreprises situées modifiées en faveur de la Fédération (60/40 croissance industrielle équilibrée » demeura dans des zones reculées du pays, telles que lorsque fut payée la dette extérieure, puis longtemps le slogan de l'URSS. Dans les la ville de Norilsk, située au nord du cercle 55/45). Toutefois, les dépenses sont demeurées années 1930, les nouvelles zones reçurent plus polaire. Cette tradition était combinée, un peu partagées à parts égales (50/50) en raison de de 50 % de l'investissement de l'État central, paradoxalement, avec une vigoureuse redis- transferts croissants. financé principalement par l'expropriation des tribution des fonds entre les départements De nos jours, les relations financières entre propriétaires terriens. Dans les premiers temps, sectoriels et régionaux. Les bénéfices étaient pouvoir central et régional sont de nouveau ces nouvelles zones n'ont fait qu'absorber le saisis puis redistribués -- pas nécessairement fondées sur le principe de la redistribution, capital. Les effets visibles sont apparus pen- au même endroit -- sous la forme de biens bien que dans une moindre mesure qu'à l'épo- dant la Seconde guerre mondiale, bien que les d'équipement et d'éléments d'actif. La part que de l'Union soviétique. Toutefois, l'industrie zones les plus productives, telles que la zone des entreprises relevant de la compétence de est désormais plus tournée vers l'exploitation de l'Oural et de la Volga où 58 % des usines éva- l'Union atteignait 70 % sous Staline et Brejnev. du carburant et des matières premières. Après cuées de l'ouest de l'URSS avaient été dépla- L'État central (Sovmin) contrôlait moins de des décennies de plans d'égalisation, les dispa- cées, aient été proches du front. 20 % des bénéfices industriels réalisés sur le rités de produit par habitant entre les régions Le bilan de cet effort autoritaire et centralisé sol russe. s'accentuent. pour répartir la masse économique à travers La déconcentration industrielle, ainsi que La figure de l'encadré montre cette ten- le pays est peu concluant. Alexei Mints, le les déséquilibres du système des prix et une dance pour 1990 et 2005, en utilisant l'an- géographe soviétique, rangeait au rang de la course aux armements coûteuse ont mis un cienne méthode et les anciens prix du système propagande la revendication selon laquelle terme au système soviétique. À la fin des soviétique (produit net des matières) et la l'investissement dirigé avait stimulé les zones années 1980, élites et masses populaires se nouvelle méthode et les nouveaux prix (pro- reculées et fait naître des villes « du néant » plaignaient dans presque toutes les zones ou duit régional brut ou PRB). Les deux zones pré- dans le cadre des plans quinquennaux. La républiques du pays de supporter le lourd pondérantes, l'« oblast » de Tyumen en Sibérie réalité était plus prosaïque : l'« ouverture » des fardeau d'un territoire qui « nourrissait les occidentale et Moscou dans le centre, sont champs de matière première de l'est a coïncidé autres ». Le slogan des khozraschets régionaux demeurées les mêmes. En revanche, l'écart avec la croissance du secteur manufacturier à (autoremboursement et comptabilité écono- entre la zone de pointe et la zone retardataire l'ouest. Selon Mints, le déplacement vers l'est mique) a rapidement conduit au séparatisme s'est creusé de manière spectaculaire, passant s'est principalement produit dans la partie politique et a contribué à la chute de l'Union de 5 à 43. Avec la redistribution, l'écart entre la européenne de l'URSS.a En réalité, en 1990 le soviétique. zone de pointe et la zone retardataire en ter- déplacement du centre démographique et Après l'effondrement de l'URSS, la Fédé- mes de revenu personnel moyen était de 11 en économique du pays n'avait pas dépassé l'est ration de Russie est devenue mieux intégrée 2005. Seules 20 des 88 régions ont un PRB par de la rivière Belaya en Bashkirie ; or huit des au marché mondial. La Russie s'est retrouvée habitant supérieur à celui de la Russie, et seules onze fuseaux horaires de l'URSS se trouvent plus riche en ressources, mais également plus 22 ont un revenu par habitant supérieur à celui au-delà de cette limite. En termes absolus, la pauvre en population. La réévaluation par le de la Russie. L'écart de revenu des zones les Sibérie a connu une croissance industrielle, marché des ressources et des avoirs a conduit à plus pauvres a été réduit grâce aux transferts. Déplacements spatiaux dans la Fédération de Russie, 1900­2000 Indicateur/région 1900 1925 1950 1975 2000 1900 1925 1950 1975 2000 Nombre de travailleurs, en millions Production, milliards de roubles, en prix de 2000 Chiffres absolus 1,9 2,2 10,8 21,4 13,3 22 37 579 4 705 4 759 Par type de régiona Pourcentage Pourcentage (en prix actuels) Industrielle ancienneb 64 61 42 40 33 50 65 68 42 32 Européenne nouvelle 30 33 39 41 47 33 31 27 38 40 Orientale (asiatique) 6 6 19 19 20 17 4 5 20 28 Source : Avec la contribution d'Andrey Treyvish. a. Calculs de l'auteur basés sur diverses sources statistiques et littéraires. b. Inclut Saint-Petersbourg et sa banlieue, le centre (y compris Nizhniy Novgorod) et l'Oural central. Distance 91 EncaDré 2.5 L'inefficacité spatiale et la chute de l'Union soviétique -- suite Les différences des produits régionaux se sont accrues Prix actuels, en pourcentage de la moyenne russe Produit matériel net, 1990 Produit brut régional, 2005 11 macrorégions, 73 régions 11 macrorégions, 79 régions Indice 550 500 450 400 350 Indice 300 250 250 200 200 150 150 100 100 50 50 0 0 Nord Centre yatka Volgadu Nord Oural Nord Centre Vyatka Volgadu Nord Oural Kaliningrad Nord-ouest Volgo-VC. Chernozem occidentaleorientale Kaliningrad Nord-ouest occidentaleorientale Caucase Sibérie Extrême-Orient Volgo-C. Chernozem Sibérie Caucase Sibérie Extrême-Orient Sibérie Note : Les lignes verticales représentent une fourchette de valeurs à l'intérieur d'une région, les losanges représentant la moyenne de la région. Dans la Russie contemporaine, le bien-être tion dans l'espace en élargissant le partage des vaste superficie territoriale au monde, la diffé- dans les zones éloignées est devenu moins profits liés à l'exploitation du gaz et du pétrole rence entre progrès et stagnation économique dépendant de la masse économique. Certains et la diversification forcée des économies pourrait bien résulter des choix en matière de observateurs et décideurs politiques russes régionales fondée sur des activités militaro- politique de l'aménagement de l'espace et de considèrent toutefois que cette tendance n'est industrielles et des initiatives de recherche et l'efficacité de ceux-ci. pas suffisante, mais les solutions à adopter ne développement (R&D). Tandis que le débat sont pas clairement définies. Le débat politi- se poursuit, l'expérience de la Russie sous le que oscille entre les deux visions extrêmes que régime soviétique offre des leçons politiques. Source : Contribution d'Andrei Treyvish. sont le renforcement du système de redistribu- En particulier pour un pays disposant de la plus a. Mints, 1974, pp. 20­54. développement. De même, les pays d'europe de revenu par habitant dans la zone sous-natio- l'est et d'asie centrale ont connu une croissance nale retardataire en 1985 était égal à la moitié plus rapide que la moyenne mondiale lorsqu'ils de la moyenne nationale, tandis que celui de la sont passés d'une économie planifiée à une éco- zone de pointe était égal à deux fois la moyenne nomie de marché (voir figure 2.8). Comme ce fut le cas dans les premiers stades du développe- Figure 2.11 Les disparités entre les régions se sont accrues à mesure que les nations d'Europe ment des pays industrialisés actuels, le dévelop- de l'Est passaient de l'économie planifiée à l'économie de marché pement des pays d'asie de l'est, d'asie centrale Coefficient de variation et d'europe de l'est s'est accompagné d'un ren- 0,050 forcement des disparités. en asie du Sud-est, les disparités de revenu par habitant entre les République 0,040 tchèque zones de pointe et les zones retardataires se sont creusées (voir figure 2.9). en Chine également, 0,030 la dispersion spatiale du piB par habitant s'est Hongrie accentuée au cours de la dernière décennie (voir Pologne 0,020 figure 2.10). toutes ces observations sont cohé- rentes avec les conclusions du programme de 0,010 République recherche UNU-WiDer. slovaque De même, en europe de l'est et en asie cen- 0,000 trale les disparités de productivité du travail 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 et de revenu entre les zones sous-nationales se Année sont accentuées. en Fédération de russie, le Source : Ezcurra & Pascual, 2007. 92 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 nationale. Depuis, le revenu par habitant dans phénoménale, le nombre de pauvres vivant avec la zone retardataire a chuté à un quart de la moins de 1 dollar eU par jour passant de plus de moyenne nationale, tandis que dans la zone de 450 millions en 1990 à environ 120 millions en pointe il a atteint cinq fois la moyenne natio- 2007. 57pour les pays d'europe de l'est et d'asie nale. 54 Cette divergence s'est produite alors que centrale, la différence entre 1998 et 2003 a été la géographie économique du pays se redessinait associée à une réduction de 40 millions du nom- du fait de l'effondrement des industries d'État bre de pauvres vivant avec moins de 2 dollars dans les régions éloignées, qui s'est traduite par par jour dans la région principalement liée au une redistribution de l'activité économique en fait que la majorité de la pauvreté est concentrée fonction des variations du potentiel commer- dans les zones de pointe. 58 cial dans l'espace (voir encadré 2.5). De même en hongrie, en pologne, en république slovaque Dans certains pays à revenu intermédiaire, et en république tchèque les disparités spatiales les revenus ont convergé entre les zones sous-nationales se sont accen- au Brésil, un pays de la tranche supérieure des tuées depuis le début de la transition vers une revenus intermédiaires, la dispersion du revenu économie de marché (voir figure 2.11). par habitant des États autour de la moyenne On observe que les pays d'asie de l'est et nationale s'est réduite, passant d'un coefficient d'europe de l'est sont situés sur la partie ascen- de variation de 0,65 en 1970 à 0,49 en 1995. 59De dante de la courbe en U inversé. La concen- même, le Chili a connu une convergence spatiale tration de l'activité économique dans un petit du piB par habitant entre ses zones sous-natio- nombre de régions dynamiques privilégiées se nales entre 1960 et 2001, tandis que le piB par poursuit et les économies d'agglomération se habitant du pays a plus que doublé, passant de traduisent par une augmentation de la produc- 4 270 dollars à 10 538 dollars. 60 en afrique du tivité, des salaires et du revenu par habitant. Les Sud également, un pays de la tranche supérieure régions retardataires, insuffisamment intégrées des revenus intermédiaires, le revenu par habi- dans l'économie nationale, n'ont pas encore tant entre les petites villes et les villes du pays profité des retombées des régions prospères. a convergé entre 1990 et 2000. 61 en Colombie, en asie de l'est, en europe de l'est et en asie une économie relativement fermée, le ratio du centrale, la dynamique des divergences géo- piB par habitant du departamento dynamique graphiques a généralement correspondu à une de Santafé de Bogota à celui du departamento « course vers le sommet ». toutes les régions retardataire de Choco est passé de 10 à 6 de 1950 sous-nationales ont vu leur salaire moyen et à 1960, puis à 3,1 en 1990. 62 leur revenu des ménages augmenter, même si les augmentations les plus fortes se sont produites À mesure que les revenus divergent, santé dans les zones de pointe. 55 parmi les zones les et éducation convergent plus pauvres de Chine, la région du Sud-Ouest Dans de nombreux pays en développement, les a vu son piB par habitant croître de 7,7 % entre indicateurs relatifs aux objectifs du Millénaire 1979 et 1998, la région centrale de 7,8 % et la pour le développement au niveau sous-national région du nord-ouest de 8,4 %. 56Dans les pays ont convergé, de sorte que, même si les dispari- d'asie de l'est la pauvreté a chuté de manière tés en termes de revenu et de bien-être matériel Figure 2.12 En Malaisie, la croissance économique s'est accompagnée de la convergence géographique des niveaux de bien-être élémentaire Taux de pauvreté d'abord divergents, puis convergents, 1970-2002 Convergence vers l'accès universel Ménages sous le seuil de pauvreté à l'assainissement, 1987-2001 80 Johor Kedah Sabah 1987 2001 70 Perak Kelantan Kelantan Sarawak 60 Sarawak Melaka Pahang 50 Pulau Pinang Perak Terengganu Perlis 40 Kuala Lumpur Terengganu Negeri Sembilan Selangor 30 Perlis Pulau Pinang Melaka 20 Pahang Selangor N Sembilan Johar 10 Kedah Sabah 0 Malaisie Malaisie 1960 1970 1980 1990 2000 2010 40 60 80 100 Année Population rurale disposant de latrines sanitaires (%) Source : Unité malaise de planification économique, 2008. Distance 93 se sont accentuées, le niveau de bien-être de en termes de taux d'inscription à l'enseignement base a eu tendance à s'uniformiser. en indoné- primaire et secondaire est demeuré grand entre sie, le coefficient de variation entre les provinces 1999 et 2004, mais plus important encore est le concernant le nombre moyen d'années de scola- fait que toute les zones ont progressé, même la risation est passé de 0,43 en 1971 à 0,15 en 2000 zone retardataire du Nord-est. 72 et celui du taux de pauvreté de 0,42 à 0,35. 63en thaïlande, l'écart entre les taux de mortalité Qu'est-ce qui est différent infantile maximum et minimum s'est réduit, pour les pays en développement passant de 6 points de pourcentage entre la zone contemporains ? de pointe et le zone retardataire en 1980 à 0,7 point de pourcentage en 2000, 64 autour d'une Dans la Richesse des nations, publié en 1776, moyenne nationale de 6 décès pour 1 000 nais- adam Smith écrivait : « c'est (...) sur les côtes de sances vivantes. au vietnam, l'écart des taux de la mer et le long des rivières navigables que l'in- malnutrition de la zone de pointe et de la zone dustrie de tout genre commence à se subdiviser retardataire est passé de 20 points de pourcen- et à faire des progrès ; et ce n'est ordinairement tage en 1998 à 15 points de pourcentage en 2004, que longtemps après que ces progrès s'étendent 73 simultanément à une amélioration générale de jusqu'aux parties intérieures du pays ». Ce toutes les zones. 65 en Chine, les divergences qu'a écrit adam Smith en 1776 pourrait éga- [MSOffice1]d'indice de développement humain lement s'appliquer aux processus spatiaux qui ont diminué entre 1995 et 2003. La disparité accompagnent aujourd'hui le développement entre la province la plus performante (Beijing) et économique de la Chine. Quelles sont alors la province la moins performante (le tibet) est les différences pour les pays en développement passée de 0,26 en 1995 à 0,19 en 2003 en ce qui contemporains, si tant est qu'il y en ait ? concerne l'indice d'espérance de vie et de 0,50 à Dans certains aspects fondamentaux, il y a 0,32 en ce qui concerne l'indice de développe- très peu de différences. Le point central de la ment humain. L'écart des taux d'alphabétisation théorie de Smith était que, dans ses premières s'est également réduit de 1990 à 2003, passant phases, le développement économique d'un pays de 58 à 51 points de pourcentage. 66 La Malaisie a tendance à être stimulé par les zones sous-na- constitue un bon exemple de la convergence du tionales qui offrent le plus grand accès poten- bien-être de base dans les pays d'asie de l'est à tiel aux marchés et ainsi à la densité. Mais les forte croissance (voir figure 2.12). zones sous-nationales éloignées de la densité, en ce qui concerne les États du Mexique, les à savoir les zones intérieures dans l'exemple taux d'alphabétisation des adultes et de mor- de Smith, ont tendance à être laissées de côté. talité infantile ont convergé de 1940 à 2002, de C'est seulement plus tard dans le processus de même que les niveaux d'espérance de vie et les développement que ces zones retardataires par- taux d'inscription à l'école entre 1990 et 2002. 67 tagent mieux les bénéfices du développement à en egypte, l'écart des taux d'inscription des mesure que s'établit une lente convergence des filles à l'école primaire entre le gouvernorat niveaux de vie entre les zones sous-nationales. le plus performant et le gouvernorat le moins Cette thèse fondamentale est toujours vraie de performant s'est réduit, passant de 41 points de nos jours. pourcentage en 1995 à 25 en 2004, tout comme toutefois, il existe des différences impor- le taux d'alphabétisation et l'écart d'alphabéti- tantes pour les pays en développement sation entre les hommes et les femmes de 1986 contemporains : à 2001. 68 toutefois, cette convergence spatiale des Figure 2.13 Les pays en développement d'aujourd'hui sont face à un monde plus intégré indicateurs relatifs aux objectifs du Millénaire pour le développement ne s'est pas produite Exportations mondiales en % du PIB mondial dans tous les pays. Certains pays en asie du 30 Sud et en afrique présentent toujours de for- tes disparités internes. en inde et au Sri Lanka, les disparités entre les régions sont demeurées 20 importantes entre 1981 et 1991, 69, 70bien que des améliorations se soient produites, en termes 10 absolus, tant au niveau national que dans les zones retardataires de ces pays. au Sri Lanka, la pauvreté a reculé dans toutes les provinces de 0 1991 à 2007, la réduction la plus rapide ayant eu 1820 1870 1900 1960 1975 2004 lieu dans la province de pointe du pays, située à Année l'ouest. 71 au Kenya, l'écart entre les provinces Source : Chase-Dunn, Kawano et Brewer, 2000. 94 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 · Étant donné la taille gigantesque du marché forte croissance des échanges depuis la fin de mondial actuel, le développement repose la Seconde guerre mondiale. en effet, au cours plus sur la mise en oeuvre d'une stratégie des dernières décennies, le niveau de la crois- tournée vers l'extérieur, qui travaille avec sance des échanges a été le double de celui de la le marché pour rendre les zones de pointe croissance du revenu mondial. 74Le niveau des concurrentielles et les intégrer aux échanges échanges commerciaux, en proportion du piB commerciaux. mondial, est aujourd'hui plus de vingt-cinq fois · L'évolution rapide de la géographique éco- supérieur à son niveau de 1820 (voir figure 2.13). nomique intérieure -- et des disparités ainsi, si au dix-neuvième et au début du ving- spatiales dans les pays en développement tième siècles le développement dans le cadre de contemporains -- sera probablement bien politiques protectionnistes a pu constituer une plus importante que celle qu'ont connue les stratégie viable (à défaut d'être optimale), 75 une pays industriels dans les premiers stades de telle stratégie aura beaucoup moins de chan- leur développement. ces d'être viable de nos jours, en particulier à · la lumière des récents échecs de telles politi- La mise en place et la maturation des méca- ques menées en amérique latine et en afrique nismes de redistribution prenant du temps, subsaharienne. la mobilité de la main-d'oeuvre et la connec- Lorsqu'un pays est relativement fermé, le tivité des marchés constituent des mécanis- potentiel commercial d'une zone est principa- mes plus puissants pour intégrer les zones lement déterminé par sa distance par rapport à retardataires dans les économies nationales. la densité dans le pays. Mais une fois que ce pays La mondialisation et les progrès technologi- est ouvert, la distance par rapport aux marchés ques en matière de transport et de communi- internationaux ou l'accès à ces marchés devien- cation fournissent potentiellement une plus nent également importants et les zones fronta- vaste gamme de moyens pour palier à la dis- lières et côtières ont tendance à voir leur part tance économique entre les zones de pointe dans l'activité économique du pays s'accroître. et les zones retardataires. L'évolution structurelle du schéma des échan- Les marchés mondiaux sont plus impor- ges commerciaux peut entraîner une modifica- tants. en raison de la plus forte intégration, les tion de la topographie du potentiel commercial marchés mondiaux sont plus importants qu'ils au sein d'un pays, des zones précédemment ne l'ont jamais été par rapport aux marchés de pointe, parfois favorisées par la politique, nationaux. Le potentiel commercial des zones deviennent perdantes et déclinent du fait que de pointe est plus important dans les pays en leur distance par rapport aux nouvelles zones développement contemporains qu'il ne l'était de pointe augmente. On observe une évolution dans les pays développés contemporains au de ce type en Chine, en Grande-Bretagne et au 19e et au début du 20e siècles, en raison de la Mexique. Carte 2.5 Les industries d'exportation se concentrent dans les régions côtières pour réduire la distance avec le marché mondial a. Industries orientées vers le marché international b. Industrie orientées vers le marché intérieur Électronique Raffinage pétrolier et et équipements cokéfaction de télécommunications Produits minéraux non Instruments et compteurs métalliques Vêtements et autres Fusion et pressage produits fibreux de métaux ferreux Produits en cuir et fourrure Fusion et pressage de métaux non ferreux Source: He, à paraître. Distance 95 L'ouverture a des incidences sur la distance. au croissance nationale -- entraînée par les zones Mexique, avant la libéralisation des échanges de de pointe -- bien plus rapide que celle qu'ont 1985, la distance par rapport à Mexico était le connue les pays développés contemporains dans principal élément déterminant du potentiel les premiers stades de leur développement. commercial d'une zone. Mais avec la libérali- avec une croissance aussi rapide dans les sation, la distance par rapport à la densité aux zones de pointe, les disparités géographiques États-Unis est également devenue importante, dans les pays en développement sont bien plus et les zones frontalières telles que Ciudad Jua- prononcées. prenons par exemple le cas de la rez, Mexicali-Calexico, Nogales et tijuana ont Chine, dont le piB par habitant est à peu près vu leur potentiel commercial et leur croissance équivalent à celui de la Grande-Bretagne en fortement augmenter, tandis que Mexico a subi 1911. Londres avait alors un piB par habitant un dépeuplement et une dispersion de son acti- égal à environ 1,7 fois la moyenne nationale, vité manufacturière. 76 tandis que le piB par habitant de l'east anglia Dans la Chine maoïste, pendant l'ère de était égal à deux tiers de cette moyenne. 80 en l'autosuffisance, les industries lourdes furent Chine aujourd'hui, les chiffres comparables promues dans les provinces intérieures, qui sont 3,3 pour la zone de pointe de Shanghai et reçurent 71 % de l'investissement public entre un tiers pour la zone retardataire de Guizhou. 81 1966 et 1970. De nombreuses entreprises de Le piB par habitant de Shanghai (16 044 dollars) Shanghai et d'autres villes côtières ont été délo- est à peu près égal au piB moyen national par calisées vers les provinces intérieures et monta- habitant de la Grande-Bretagne en 1988, tandis gneuses de Guizhou, hubei et Sichuan. 77 Mais que celui de Ghuizhou (1 653 dollars) est proche depuis que la Chine est devenue plus ouverte du piB moyen national par habitant de la Gran- aux échanges et aux investissements étrangers, de-Bretagne en 1830. 82 les zones côtières, devenues des passerelles vers Bien qu'il convienne d'être prudent dans les marchés étrangers, connaissent une écono- les comparaisons entre la Chine et la Grande- mie florissante, tandis que de nombreuses zones Bretagne en raison de la différence des échelles intérieures stagnent. Les industries tournées vers géographiques des deux pays, l'idée principale l'exportation (vêtements, électronique, cuir) demeure. Lorsque les pays riches d'aujourd'hui sont concentrées dans les provinces côtières, se sont développés au 19e siècle et au début du tandis que les industries tournées vers le mar- 20e, la croissance de leurs zones de pointe était ché intérieur (métaux, fusion des matériaux non limitée par le taux de croissance de leurs marchés ferreux) sont dispersées (voir carte 2.6). 78 intérieurs et par les frontières technologiques du Les coûts de transport et de communication monde. Ces contraintes limitaient l'ampleur que ont plus d'importance. Les côtes maritimes et pouvaient prendre les disparités spatiales dans les rivières navigables constituent des empla- ces pays au cours des premiers stades de leur cements naturels pour les zones de pointe car, développement. Bien au contraire, pour les pays du temps de Smith, le transport par voie navi- en développement contemporains, ces contrain- gable était le moyen de transporter au meilleur tes n'existent plus. Bien que cela aide les pays en rapport qualité/prix les marchandises vers le développement, les disparités potentielles qui marché intérieur et les marchés internationaux. apparaissent entre les régions dynamiques et les Mais les progrès technologiques se sont traduits régions retardataires dans les premiers stades du par une forte réduction du coût de transport développement sont bien plus prononcées. des marchandises et du coût des télécommuni- Les inégalités spatiales entre région dyna- cations (voir chapitre 6). Les nouveaux modes mique et région retardataire dans les pays en de transport (non liés à la navigation) et la révo- développement contemporains vont certes sui- lution des technologies de l'information ont vre la même évolution en forme de U inversé remodelé le paysage de la densité économique. que les pays développés, mais les caractéristi- L'accès à la connaissance est plus facile. ainsi, ques de cette évolution seront différentes. L'ac- les pays en développement contemporains croissement des inégalités sera sans doute plus peuvent profiter de marchés mondiaux d'une prononcé dans les premiers stades du développe- ampleur sans précédent et peuvent y accéder ment. en revanche, la contrepartie de cette plus plus facilement. Simultanément, des flux d'in- forte montée des inégalités pourrait être une vestissement direct étranger plus importants, convergence plus rapide entre région dynamique qui ont augmenté deux fois plus vite que les et région retardataire à mesure que progresse le échanges mondiaux, améliorent l'accès à la développement -- car les technologies moder- connaissance à la frontière technologique du nes d'information et de communication offrent monde. 79 pour les pays en développement les une vaste palette de méthodes pour palier à la plus prospères des récentes décennies (principa- distance économique entre ces zones. lement l'asie de l'est), cela s'est traduit par une ChAPItrE 3 Divisions L a densité et la distance, les dimensions 600 frontières physiques terrestres entre les de la géographie économique abordées nations (voir figure 3.1). Et leur nombre pour- 4 dans les chapitres précédents, ont leur rait bien continuer de croître si des États fédérés importance pour le développement des pays et de séparent, si les minorités au sein des nations des régions. Au cours des deux derniers siècles, la proclament leur auto-détermination et si certai- croissance du produit intérieur brut (PIB) mon- nes des 70 dépendances cherchent à obtenir leur dial a été d'environ 2,3 % par an, ce qui signifie indépendance. 5 qu'elle a été multipliée par près de 50 en dollars Ce chapitre montre comment les divisions constants. Mais la croissance n'a pas été uni- 1 affectent le développement économique, com- forme. Aujourd'hui, la moitié du PIB mondial ment la géographie et la culture historique est produite sur 1,5 % seulement de la superfi- contribuent à la persistance de ces divisions et cie mondiale, soit à peine la surface de l'Algérie. comment les pays imposent des obstacles à l'in- Cette dense masse économique abrite environ un teraction productive avec leurs voisins et le reste sixième de la population mondiale. 2 du monde. L'économie profite d'une diminution Une forte densité reflète les bénéfices auto- progressive des obstacles et les pays riches ten- renforçateurs de la proximité entre agents dent à voir diminuer les obstacles aux échanges économiques à travers les différentes échelles commerciaux et au facteur de mobilité. Les pays spatiales : locale, régionale et internationale. La s'étant intégré régionalement, bénéficient des distance a également son importance pour les retombées de la croissance, des marchés inté- pays et les régions du monde. Sur ces 50 der- rieurs plus étendus et des économies d'échelle nières années, la plus grande part, de loin, de dans la production et certains types de servi- l'activité économique mondiale, s'est concentrée ces publics. Certains pays d'une même région en Amérique du Nord, en Europe de l'Ouest et peuvent d'abord prospérer plus que d'autres, en Asie du Nord-Est (voir carte 3.1). La proxi- mais les niveaux de vie finissent par converger mité avec ces plus grands marchés de produits dans des régions qui se sont intégrées. Et dans et d'offres génère de grandes opportunités. En un monde d'activité économique et de pouvoir effet, la corrélation entre l'accès aux marchés et d'achat concentrés dans quelques régions, les la croissance économique est forte. pays qui se sont intégrés mondialement, pro- Mais c'est la persistance des divisions entre fitent de l'accès à ces marchés et à ces sources États-nations qui différencie les processus de d'investissement. Ce chapitre défend cette idée géographie économique des pays et des régions. pour encourager les pays à cette intégration. La dernière vague de mondialisation, qui a Les principales conclusions de ce chapitre débuté après la Seconde guerre mondiale, a été sont les suivantes : associée à un monde sans frontières. En 1990, Kenichi Ohmae prononça une phrase devenue · Les divisions entre pays renforcent les fron- célèbre : « Les frontières ont en réalité disparu ». 3 tières dans le monde en développement. Les Pour certaines régions du monde et certaines frontières restreignent les flux de biens, de opérations transfrontalières, ce commentaire capitaux, de personnes et d'idées, de toute reflète la réalité. Mais le nombre de frontières, part. Mais les grands pays possédant d'im- plutôt que de disparaître, a triplé au cours des 50 portants marchés sont en mesure de résister à 96 dernières années. Il existe aujourd'hui environ un renforcement des restrictions frontalières. Division 97 Les petits pays, eux, ont plus à craindre. Cer- Carte 3.1 Le PIB mondial se concentre dans quelques régions du monde, 2006 tains types de divisions, comme l'enclave, sont indépendants de la volonté des pays. Quant à certaines autres, ils se les sont imposées à eux- mêmes. Par ailleurs, à mesure que les pays se développent, ils réduisent progressivement presque tous les types d'obstacles. · La masse économique est concentrée en PIB, dollars EU Amérique du Nord, en Europe de l'Ouest et (milliards) 12 000 en Asie du Nord-est. Et seule l'Asie du Nord- 6 000 est a vu croitre de manière significative sa 3 000 1 500 part du PIB mondial au cours des dernières 500 décennies. Cette concentration mondiale est d'une très grande importance pour les pro- jets de développement des régions du monde actuellement retardataires, et l'amélioration de leur accès à ces grands marchés mondiaux Source : Banque mondiale, 2007b. doit être une priorité de la politique de déve- loppement mondial. Figure 3.1 Le nombre de frontières internationales a triplé au cours des 50 dernières années · Dans les régions du monde, le développe- ment économique tend à s'accompagner Nombre de frontières 700 d'une divergence initiale des niveaux de vie 600 entre pays, elle-même suivie d'une conver- 500 gence. Les indicateurs de la santé et de l'édu- 400 cation de base témoignent d'améliorations 300 dans la plupart des régions du monde mais 200 il existe certaines divergences en termes 100 de revenus entre les pays les plus riches et 0 les pays les plus pauvres. L'inégalité crois- 1820 1840 1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 sante entre pays d'une même région recule Année à mesure que les pays retardataires tirent Source : Stinnett et al., 2002. profit des retombées de croissance des pays dynamiques. pays. Les frontières ne sont pas un problème · Surmonter les divisions entre pays, entre en elles-mêmes. Par ailleurs, les conséquences régions et dans le monde est essentiel pour pour le développement économique sont assez un progrès durable. Ceci dénote de l'impor- différentes selon que les pays séparés par ces tance de faciliter l'accès aux marchés mon- frontières sont intégrés dans une communauté diaux et d'encourager l'intégration régionale économique fonctionnelle (république tchè- sous toutes ses formes (voir chapitres 6 que et république slovaque) -- ou qu'ils soient et 9). divisés par un conflit, auquel cas les chances de renforcer l'intégration sont minces (l'Erythrée Définition de la division et l'Éthiopie). D'un point de vue économique, certaines Frontières et divisions ne sont pas synonymes. frontières sont bien plus épaisses que d'autres Les frontières nationales entourent des popula- (voir carte 3.2). L'épaisseur ou l'imperméabilité tions aux caractéristiques partagées, donnant des frontières de chaque pays est proportion- un sens de lieu et d'appartenance qui contribue nelle à une mesure sommaire des restrictions au bien-être social. Elles génèrent également des que chaque pays impose sur les mouvements unités gérables pour la gouvernance de la société. de biens, de capitaux, de populations et d'idées Bien définies et bien établies, elles procurent une entre lui-même et les autres pays. Plus la fron- 6 sécurité et une stabilité, produisant des bénéfi- tière est épaisse, plus le pays limite les échanges, ces économiques considérables. Les divisions, déplacements et mouvements de facteurs de par contre, surviennent lorsque les frontières ne production. sont pas correctement gérées. Elles vont des res- trictions modérées sur les mouvements de biens, · Les frontières économiques sont fines en de capitaux, de populations et d'idées jusqu'à Amérique du Nord, en Europe occidentale, des divisions plus sérieuses déclenchées par des au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zé- conflits territoriaux et des guerres civiles et entre lande ; elles sont épaisses en Asie, en Afrique 98 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 Carte 3.2 Certaines frontières sont beaucoup plus épaisses que d'autres Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2006. Note : L'épaisseur des frontières est proportionnelle à une mesure sommaire des restrictions de chaque pays sur les mouvements de biens, de personnes et d'idées avec tous les autres pays. Zones grises = données insuffisantes. et en Europe de l'Est, ainsi qu'entre les pays généralement des restrictions frontalières moins d'Amérique latine. Parmi les pays aux fron- lourdes (voir figure 3.2). À mesure que le pays 7 tières imperméables figurent les économies se développe, il renforce ses institutions pour émergentes d'Asie de l'Est et les pays d'Afrique gérer ses frontières et réguler les flux de biens subsaharienne, dont la croissance est faible et de facteurs de production. Il s'intègre éga- depuis des décennies. lement mieux à l'économie mondiale et ouvre · Les frontières d'épaisseurs similaires sem- ses frontières pour profiter des interactions avec blent plus fines autour des grands pays. Cela d'autres pays, encourageant ainsi la poursuite reflète la réalité selon laquelle les grands pays de ce développement. Il existe toutefois quel- peuvent souvent échapper aux politiques ques exceptions. Certains pays de la tranche plus restrictives. Les petits pays dépendent supérieure des revenus intermédiaires main- davantage de l'ouverture pour pénétrer les tiennent des restrictions élevées -- tous sont petits marchés et les échelles de production. exportateurs de pétrole : Arabie Saoudite, Gui- · Certains pays aux frontières fines sont entou- née équatoriale, Gabon et Libye (en haut à droite rés par des pays aux politiques restrictives, dans la figure 3.2). tandis que certains pays plus ce qui rend plus difficile l'exploitation des pauvres ont largement réduit leurs restrictions bénéfices de l'ouverture pour eux que pour frontalières ; parmi ceux-ci figurent les pays les pays situés dans des ensembles régionaux enclavés : l'Arménie, l'Ouganda et la Zambie, plus ouverts. ainsi que des pays côtiers comme la Gambie, la · Géorgie, haïti, le Kenya, Madagascar et le Nica- Cela est plus vrai pour les pays ouverts mais ragua (en bas à gauche). enclavés tels que l'Arménie, l'Ouganda et la Zambie, que pour ceux qui sont ouverts Comment les pays maintiennent et qui disposent d'un accès direct à la mer, les divisions tels que le Chili ou la Géorgie. Certains pays Les pays décident du degré de perméabilité de côtiers, par contre, imposent des restrictions leurs frontières et affectent, ce faisant, les mou- tellement grandes qu'ils pourraient tout vements de biens, de capitaux, de personnes et aussi bien être enclavés. d'idées. Et les effets de la division évoluent à La comparaison de l'épaisseur des frontières mesure que les pays s'ouvrent à certains flux et confirme que les pays les plus riches imposent en écartent d'autres. Division 99 Figure 3.2 Les pays riches tendent à avoir moins de et émergeantes ont une forte orientation vers les restrictions aux frontières échanges commerciaux. PIB par habitant (dollars EU) L'ouverture aux échanges d'un pays est sou- vent mesurée par la somme des exportations 25 000 et des importations de ce pays en tant que part du PIB. toutefois, une mesure plus directe est SAU GNQ LBY le taux de tarif moyen, qui a diminué mondia- 5 000 GAB lement, passant de près de 30 % au début des années 80 à environ 10 % en 2005. 12 C'est en Afrique, en Asie du Sud-est et Asie de l'Ouest ARM 1 000 GEO que les tarifs sont les plus élevés et c'est dans NIC HTI KEN les pays membres de l'Organisation de coopé- ZMB ration et de développement économiques qu'ils 250 GMB UGA sont les plus faibles (voir figure 3.3). Les quotas, MDG subventions, droits antidumping, licences et réglementations idiosyncrasiques et complexes Moins Plus affectent également les échanges. 13 Par les biais Restrictions aux frontières d'obstacles tarifaires et non tarifaires, les pays Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le pauvres restreignent davantage les échanges que monde 2009. Note : Les PIB par habitant sont de 2005, en dollars EU de les pays riches. Ils se heurtent également à des 2000, appartiennent à une série utilisée dans les sections obstacles plus importants pour leurs exporta- ultérieures de ce chapitre et sont basés sur Banque mondiale tions. Les obstacles non tarifaires représentent (2007a) et Maddison (2006). ARM = Arménie ; GNQ = Guinée équatoriale ; GAB = Gabon ; GMB = Gambie ; GEO = Géorgie ; en moyenne plus des deux-tiers de la totalité des HTI = Haïti ; KEN = Kenya ; LBY = Libye ; MDG = Madagascar ; barrières aux échanges, avec des proportions NIC = Nicaragua ; SAU = Arabie Saoudite ; UGA = Ouganda ; plus élevées dans les pays riches que dans les ZMB = Zambie. pays pauvres. Les biens et services. Les frontières limitent Le capital. Les restrictions sur les flux de les échanges. Une étude menée au milieu des capitaux en 2005 14 ont été moins importan- années 90 a montré que les échanges entre les tes dans les pays industrialisés que dans les provinces du Canada sont en moyenne 20 fois pays pauvres (voir figure 3.4) alors que c'est en plus développés que les échanges entre ces pro- Afrique, Asie centrale et Asie du Sud qu'elles vinces et des endroits à égale distance se trouvant ont été les plus fortes. Des travaux empiriques aux États-Unis. Ceci signifie une « épaisseur de récents -- motivés par les crises financières des frontière » équivalente à une augmentation de distance des échanges de 10 500 miles. 8 Des Figure 3.3 C'est en Afrique, en Asie du Sud et en Asie de l'Ouest que les tarifs douaniers sont les plus élevés estimations plus récentes suggèrent que les Tarifs moyens, 2005 frontières internationales réduisent les échan- Afrique de l'Est ges entre pays industrialisés d'un pourcentage toujours significatif d'entre 20 et 50 %. 9 Ces Afrique du Nord réductions sont même encore plus importantes Afrique centrale pour les pays développés dont les barrières au Asie du Sud commerce sont plus élevées. Asie de l'Ouest Les pays qui encouragent les exportations et sont ouverts aux importations de biens et de ser- Afrique de l'Ouest vices se développent et réduisent leur pauvreté Asie du Sud-est & Pacifique plus rapidement que les pays qui n'encouragent Amérique du Sud pas les exportations. Lorsque les exportations Amérique centrale & Caraïbes sont concentrées la fabrication intensive en main-d'oeuvre, les échanges améliorent les salai- Afrique australe res des ouvriers non qualifiés et profitent aux Autres pays à revenus élevés populations pauvres. Cela encourage également Asie centrale, Caucase & Turquie une stabilité macroéconomique qui profite, là Asie du Nord-est encore, aux pauvres, qui sont plus sensibles à l'inflation. Par ailleurs, grâce à l'innovation et Europe de l'Est & Fédération de Russie l'accumulation de facteurs, ces échanges amélio- Pays de l'OCDE rent la productivité et, partant, la croissance. 10 Il 0 5 10 15 20 peut subsister une incertitude empirique quant Pourcentage à la solidité de la relation entre le commerce et Source : Banque mondiale, 2006f. la croissance. 11 Mais toutes les économies riches Note : La figure illustre la médiane non pondérée des tarifs nationaux moyens. 100 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 Figure 3.4 C'est en Afrique, en Asie du Sud et en Asie centrale que les restrictions sur le renforcer les institutions et les structures de capital sont les plus fortes gouvernance. Enfin, ils peuvent augmenter l'in- 18 Afrique centrale tégration à l'économie mondiale. Lorsque les marchés et la gouvernance sont bien dévelop- Afrique de l'Ouest pés, la mondialisation financière contribue à la Asie du Sud croissance du PIB et de la productivité et réduit Afrique australe la vulnérabilité financière. Dans le cas contraire, Afrique du Nord les effets sur la croissance sont ambigus et le ris- Asie centrale, Caucase & Turquie que d'une crise financière est élevé. Les personnes. Les flux migratoires se sont Afrique de l'Est accrus avec la mondialisation, mais beaucoup Asie du Sud-est & Pacifique moins que les échanges ou les flux de capi- Asie du Nord-est taux. Les estimations mondiales suggèrent que Europe de l'Est & Fédération de Russie 11 millions de personnes se sont déplacées cha- que année pour un emploi à long terme ou pour Asie de l'Ouest s'installer dans un autre pays. Environ 3,5 mil- Amérique centrale & Caraïbes lions d'entre eux sont des ouvriers peu qualifiés, Amérique du Sud beaucoup migrant vers les États du Golfe ou des 19 Autres pays à revenus élevés pays à revenus intermédiaires. Les migrants recherchent de meilleurs salaires, de meilleures Pays de l'OCDE possibilités d'éducation ou une meilleure qua- 0 20 40 60 80 100 lité de vie (voir chapitre 5). Les pays d'origine Indice de restriction sur le capital reçoivent des fonds sous forme de transferts Source : Chimm & Ito, 2006. d'espèces en provenance de ces migrants, sont années 90 -- fournissent des éléments, assortis allégés d'un excédent de main-d'oeuvre agricole de réserves, selon lesquels la mondialisation de et profitent de la migration de retour de ceux la finance profite aux pays en développement, qui ont acquis des compétences ou des capitaux cette plus grande ouverture financière ne contri- à l'étranger. Les pays d'accueil, dont beaucoup buant pas elle-même à générer d'autres graves affichent une population vieillissante ou des crises économiques. 15 En réduisant le coût des pénuries chroniques de main-d'oeuvre, augmen- capitaux dans les pays de réception, la libérali- tent leur pool de main-d'oeuvre en acceptant des sation des transactions de comptes de capitaux ouvriers non qualifiés et leur productivité en augmente la disponibilité des ressources pour attirant des migrants hautement qualifiés. l'investissement productif. Cela peut égale- Les bénéfices économiques d'un surcroit ment encourager la diversification, réduisant de migration pourraient être importants. 20Le ainsi le risque, et encourager une bonne gestion pool de migrants potentiels restera probable- monétaire. De 1955 à 2004, la libéralisation des ment important compte tenu des différences comptes de capitaux a eu une relation favorable de salaires entre pays pauvres et pays riches, avec la croissance des économies développées l'équivalent de trois à quatre fois celui qui avait et émergentes. 16 La libéralisation des marchés déclenché la migration de masse des Européens des actions a ajouté 1 point de pourcentage à vers l'Amérique du Nord à la fin du 19e siècle. 21 la croissance annuelle du PIB. 17 Mais les flux Pourtant, en dépit des bénéfices potentiels et la de dettes à court terme, qui incluent les flux de réserve toute prête de migrants, la plupart des portefeuilles d'obligations et les prêts bancai- pays restreignent l'immigration, largement en res commerciaux, peuvent être très volatiles. raison des effets négatifs perçus sur les marchés Dans les pays où le secteur financier est sous- du travail intérieurs. développé, les pouvoirs publics et institutions Des informations comparables sur les res- financières ont plus de chance d'augmenter leur trictions à la migration ne sont pas disponi- exposition à la dette à court terme et, par consé- bles. Mais les pays réglementent l'admission quent, leur vulnérabilité aux sorties de fonds des visiteurs à court terme. Chaque pays est imprévues. confronté au compromis en autorisant certai- Les bénéfices indirects de l'intégration mon- nes populations de certains pays à venir en visite diale et des flux libres de capitaux peuvent être pour affaires ou loisirs, tout en dissuadant les plus importants que l'effet direct de l'accumula- résidents d'autres nations pour des raisons éco- tion du capital et de la diversification. Des mar- nomiques, politiques ou de sécurité. Cela pro- chés ouverts peuvent instaurer une discipline duit un système complexe « d'accès inégal aux monétaire, la stabilité macroéconomique et le espaces étrangers » 22qui reflète des restrictions développement financier. Ils peuvent également similaires aux personnes désireuses d'émigrer. Division 101 Les résidents des pays riches sont confrontés à Figure 3.5 Les résidents des pays riches sont soumis à moins d'exigences en matière de visas moins d'exigences de visas que ceux des pays Difficile de sortir : % de pays dans lesquels un visa est requis pauvres (voir figure 3.5). Mais les pays pauvres 100 restreignent également l'entrée aux visiteurs d'autres nations. Les sorties peuvent être éga- lement réglementées. De nombreux pays ren- dent le départ de leurs citoyens difficile. 23Dans 80 ces pays, le coût d'un passeport peut atteindre 125 % du revenu national brut (rNB) par habi- tant et des coûts plus élevés s'associent à des taux migratoires plus faibles. Les idées. La production de base intensive 60 en main-d'oeuvre constitue pour les pays un passage quasi obligé vers l'amélioration de leur destinée économique. toutefois, pour mainte- nir une croissance plus rapide que celle de la 40 population et réduire la pauvreté, une écono- mie doit passer des activités à faible marge au développement et à la production de produits nouveaux ou améliorés, un processus lié au pas- 20 sage de la catégorie des faibles revenus à celle des revenus intermédiaires. La théorie sur la croissance endogène souligne que les idées nou- velles soutiennent cette transition, générant des rentes économiques qui permettent la capitali- 0 0 20 40 60 80 100 sation de capitaux privés et publics. La Chine Difficile d'entrer : % de pays exigeant un visa à l'entrée -- producteur de biens manufacturés standar- disés de faible marge pendant les deux dernières Source : Neumayer, 2006. Note : Les cercles sont proportionnels aux PIB par habitant ; les visas disponibles à la frontière ne sont pas décennies -- exporte aujourd'hui pour plus de pris en compte. 300 milliards de dollars par an en produits de technologies de l'information et des communi- réduit généralement la corruption et renforce cations (tIC). À ce jour, la plupart de ces expor- la responsabilité publique. 26 Un indicateur de tations sont assemblées à partir de composants la liberté de la presse, rapporté depuis 2002 par importés et les profits les plus importants sont reporters sans frontières, couvre la liberté et la engrangés par les firmes étrangères qui dévelop- sécurité du reportage, le contrôle des médias pent ces technologies innovantes et contrôlent la par les gouvernements, les restrictions des commercialisation et les ventes. Sur le produit fournisseurs d'accès à Internet et la censure des de la vente d'un lecteur musical iPod® assemblé contenus. 27Les pays occidentaux industrialisés en Chine, plus de la moitié revient aux bénéfices jouissent généralement d'un niveau de liberté de Apple et aux coûts de vente et de distribu- élevé. De nombreux pays à faibles revenus impo- tion. 24 L'assemblage et le testage ne représentent sent des restrictions importantes sur les médias qu'environ 2 % de la valeur à la vente finale. et le trafic Internet. Des restrictions importan- La liberté d'accès à tous les types d'informa- tes persistent dans certaines parties d'Afrique, tion est nécessaire pour un environnement qui en Asie de l'Est, au Moyen-Orient et dans l'ex- stimule l'innovation et la productivité. Les idées Union soviétique. et la connaissance s'étendent par les investisse- ments en recherche et en développement (r&D) Certaines divisions sont indépendantes par les entreprises et les pouvoirs publics, et de la volonté des pays individuels par le biais du stock mondial de connaissance Les pays sont, pour la plupart, libres de décider existante et accessible par des publications, des de leur ouverture au monde extérieur. toute- brevets ou autres. 25 Les gouvernements des pays fois, la géographie et l'histoire produisent des riches ne restreignent pas le flux d'informations divisions sur lesquelles les pays n'ont pas ou que purement techniques, bien que les pays pauvres peu de contrôle. C'est le cas, par exemple, des aient un accès limité à ces informations en raison pays sans accès à la mer, des lieux isolés (par- des obstacles que sont les coûts et les langues. ticulièrement s'ils sont de petite taille) et des Le lien entre le libre flux d'idées et le déve- endroits sujets à un degré élevé d'hétérogénéité loppement économique est quelque peu ambigu ethnique ou culturelle à l'intérieur et au-delà et insuffisamment documenté. Une presse libre des frontières. 102 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 Encadré 3.1 Le voisinage d'un pays est important : intégration régionale et retombées de la croissance Les retombées de la croissance outre frontiè- 1970 et 2000, se situent entre 15,3 et 17,0 %. pays pauvres en ressources d'Afrique centrale res comptent parmi les principaux bénéfices Ces retombées contribuent à une convergence n'en seraient que davantage distancés. de l'intégration régionale.a Dans un espace lente mais constante des standards de vie, Si la Suisse avait « bénéficié » des mêmes économique plus intégré, les perspectives l'écart de prospérité entre les pays les plus faibles retombées que la République centrafri- de croissance à long terme s'interconnectent pauvres et les pays les plus riches de l'OCDE caine entre 1970 et 2000, son PIB par habitant à mesure que les marchés des pays voisins se réduisant à un taux moyen de 1,59 à 1,85 % en 2000 aurait été inférieur de 9,3 %, avec une deviennent plus accessibles. La croissance des par an. À côté de cela, l'efficacité des politiques perte cumulée de PIB de 334 milliards de dol- pays voisins renforce la croissance intérieure, d'encouragement au développement a été lars (EU constants de 2000), soit 162 % du PIB qui favorise à son tour les voisins. Ce multipli- accrue de 18,1 à 20 % suisse (voir figure ci-dessous) cateur spatial renforce les fruits d'une bonne En Afrique subsaharienne, les retombées politique et contribue à la convergence des moyennes de la croissance ont été bien plus standards de vie. faibles, indiquant le manque relatif d'intégra- Mettre la Suisse en Afrique aurait coûté 334 milliards de dollars Quantifier les bénéfices des retombées tion régionale, en dépit d'une pléthore d'ACR. de la croissance Les retombées de la croissance sont estimées PIB par hab. (dollars EU constants, milliers) Entre 1970 et 2000, l'adhésion à un accord com- à entre 2,9 et 3,9 % seulement, ce qui implique 29 Suisse, mercial régional (ACR) commun était associée un multiplicateur spatial compris entre 1,01 et 28 croissance réelle à une retombée de croissance de 13,6 à 15,3 %, 1,04 seulement. Cette conclusion d'absence 27 de sorte que chaque augmentation de point virtuelle de retombées de croissance est de pourcentage du taux de croissance moyen également valable lorsque les voisins sont 26 des partenaires de l'ACR ajoutait un « bonus définis selon leur contigüité plutôt que selon 25 de croissance » supplémentaire de 0,14 % à leur adhésion éventuelle à des ACR. Le taux de 24 la croissance intérieure. Associé à cela, un croissance d'un pays subsaharien moyen était, multiplicateur spatial de 1,14 à 1,18, avec une par ailleurs, tout à fait indépendant des taux de 23 intégration régionale améliorant l'efficacité des croissance de ses voisins. 22 politiques intérieures de soutien au dévelop- Implications pour les pays sans accès à Simulation de la Suisse pement, passé de 14 à 18 %. la mer et les pays pauvres en ressources 21 en Afrique En Europe et en Asie de l'Est, où l'intégration d'afrique subsaharienne 20 a été la plus forte, les bénéfices engrangés au Dans les conditions actuelles, si les pays sub- 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 cours des dernières décennies sont encore plus sahariens dont les dotations naturelles sont Année significatifs. Pour les pays de cette région, les les plus favorables soutenaient un envol de la Source : Roberts & Deichmann, 2008. retombées moyennes de la croissance, entre croissance, les pays sans accès à la mer et les a. Collier & O'Connel, à paraître. Les pays sans accès à la mer. Il existe au monde 43 pays sans accès à la mer. Le fait de ne pas disposer d'un tel accès direct à la mer réduit la croissance d'au moins un demi-point de pourcentage. 28 Les encadrés 3.1 et 3.2 illus- trent plus en détail les désavantages de cette situation. rien de surprenant donc, que de Encadré 3.2 Vers un rétrécissement de la frontière entre nombreux pays ainsi enclavés fassent partie des la Bolivie et le Chili ? plus pauvres du monde. Mais cet enclavement n'est pas, en soi, une cause de pauvreté, le Bos- La Bolivie illustre la dépendance économi- La Bolivie possède les secondes plus twana, le Luxembourg et la Suisse sont là pour que d'un pays sans accès à la mer par rap- grandes réserves de gaz naturel d'Amé- port à ses voisins et comment l'intégration rique du Sud. L'intégration économique le démontrer. Le problème est de ne pas avoir économique pourrait aider à surmonter pourrait ainsi constituer une incitation à accès à la mer lorsqu'on est entouré de voisins les divisions. Après une guerre contre le la résolution des différends régionaux. Le pauvres ou situé loin des marchés. 29 Souvent, les Chili à la fin du 19e siècle, la Bolivie a perdu Chili bénéficierait de meilleures impor- deux vont de pair. L'Afrique est le continent qui l'accès au Pacifique, le Pérou, allié de la tations d'énergie, tandis que la Bolivie compte le plus grand nombre de pays sans accès Bolivie, ayant également perdu du terri- jouirait d'un meilleur accès aux ports, ce à la mer (15) tandis que c'est en Europe de l'Est toire au profit du Chili. qui faciliterait ses exportations. Le Pérou et en Asie Centrale que leur proportion est la Le Chili et la Bolivie n'entretiennent serait probablement impliqué dans un plus élevée -- environ la moitié (voir carte 3.3). plus de relations diplomatiques depuis accord car il fournit à la Bolivie une route 1978, mais à présent, ils communiquent alternative, bien que moins économique, Le Bhoutan, la république démocratique popu- entre eux. La motivation, pour le Chili, est vers la côte et parce que tout corridor à laire lao et le Népal en Asie ainsi que la Bolivie le gaz naturel. Depuis 1995, il a compté travers le Chili passerait probablement par et le Paraguay en Amérique du Sud sont d'autres presque exclusivement sur le gaz argentin l'ancien territoire péruvien. pays pauvres sans accès à la mer. mais l'offre est limitée en raison de la forte Sources : The Economist, 2007 ; Mali- La taille du pays. Une grande superficie va demande intérieure en Argentine. nowski, 2007. souvent de pair avec des ressources naturelles en abondance (voir encadré 3.3). Une population Division 103 Carte 3.3 Quarante-trois pays n'ont pas d'accès direct à la mer Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2006. importante offre un marché immédiat et une grands voisins (l'Éthiopie et l'Indonésie) sans le importante force de travail. Inversement, les bénéfice de l'intégration à une association éco- petits pays manquent d'échelle, de capacité et de nomique plus grande. stocks de facteurs de production, de sorte qu'il Les pays isolés par la mer. Si le manque leur est difficile de parvenir seuls à une crois- d'accès à la mer peut générer un effet insulaire sanceéconomiqueélevée.Mais,commel'absence empêchant un pays de profiter des fournisseurs d'accès à la mer, la superficie ne constitue pas, en et marchés voisins, les petites îles géographi- soit, un facteur déterminant. Ce qui détermine quement éloignées souffrent d'un isolement la prospérité économique d'un pays est son inté- similaire : elles sont, par définition, « isolées par gration économique au reste du monde. 30 Le la mer ». Elles sont confrontées à des coûts de Luxembourg se place 167e en termes de popu- transport élevés pour les exportations et impor- lation mais affiche le PIB le plus élevé au monde tations, des coûts d'énergie et d'intrants inter- par habitant. Entièrement intégré à l'Union médiaires et, généralement, des coûts de salaires européenne, son secteur financier hautement spécialisé opère à l'échelle mondiale. Les petits Les avantages de la taille pays doivent par conséquent favoriser l'intégra- Encadré 3.3 tion économique car ils ont plus à gagner d'un Cinq avantages pour les grands pays : · Des plans de redistribution plus effica- commerce plus libre et de l'ouverture. ces pour réduire les écarts des revenus Dans les régions du monde fortement inté- · Coûts moins élevés par habitant des après impôts, entre les régions riches et biens publics tels que le système judi- grées, les parties d'un pays sont, de ce fait, moins les régions pauvres. ciaire ou les ambassades. incitées à rester au sein d'une nation dominée · Une meilleure capacité à assurer la · Un plus grand marché intérieur par un autre groupe ethnique ou culturel. La sécurité puisque le coût de la défense pouvant augmenter la productivité décentralisation au royaume-Uni et les mou- par habitant diminue. et bénéficier ainsi de la croissance vements séparatistes en Espagne témoignent économique. Un inconvénient possible est la plus de cette tendance. De même, la « re-balkanisa- · Un tampon plus fort contre les chocs grande l'hétérogénéité des préférences tion » de l'Europe du Sud-est et la désintégra- économiques régionaux ­ si une région et, par conséquent, des coûts de coordi- nation plus importants dans les grandes tion de l'ex-Yougoslavie a été, en partie, facilitée spécialisée dans l'agriculture, par démocraties. La diversité rend également par la perspective, pour les nouvelles nations exemple, souffre d'une récession, les effets peuvent être limités par le biais les problèmes d'action collective difficiles indépendantes, de l'accession à l'Union euro- de transferts d'autres régions et les tra- à solutionner. péenne (UE). Des considérations non écono- vailleurs peuvent rechercher du travail miques peuvent toutefois dominer. L'Érythrée ailleurs dans le pays. Source : Alesina & Spolaore, 2003. et le timor oriental ont fait sécession de leurs 104 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 et redevances plus élevés. Les problèmes sont souvent dans différences d'attitudes ou d'inté- sérieux pour les petites nations insulaires du rêts qui doivent être conciliées par les gouver- Pacifique. 31 Les préférences commerciales visant nements nationaux. Considérons les différences à les soutenir jusqu'à ce qu'elles deviennent com- d'opinions concernant l'adhésion à l'Union pétitives sur les marchés mondiaux ont généré européenne entre les parties francophone et d'importantes inefficiences de production, non germanophone de la Suisse. Cette hétérogé- viables. En outre, les flux importants d'aides par néité a également des implications en termes de habitant n'ont eu qu'un impact limité sur leur mobilité de la main-d'oeuvre. Par exemple, la compétitivité. L'association étroite avec les pays zone euro peut être une zone de monnaie com- « protecteurs » plus riches et l'augmentation mune moins souple que les États-Unis, parce de la mobilité de la main-d'oeuvre pourraient que sa forte hétérogénéité culturelle gêne les constituer les seules stratégies. 32 Les petits États ajustements aux chocs par la migration interne. insulaires des Caraïbes, par contre, ont des éco- L'hétérogénéité ethnique est souvent associée nomies plus diversifiées et, du fait de leur proxi- aux conflits civils et à des coûts élevés pour la mité avec les marchés riches, bénéficient plus croissance économique. largement du tourisme et du commerce. Les indications empiriques sur l'impact de La Maurice montre que de bonnes politi- la diversité culturelle sont mitigées (voir aussi ques peuvent surmonter la petite taille et l'iso- l'encadré 3.4). La fragmentation ethnique est lement géographique. Son PIB est actuellement négativement associée à la qualité du gouverne- le deuxième plus élevé d'Afrique, malgré les ment et à la croissance économique. 33Les rela- 900 kilomètres qui la séparent du continent. Sa tions entre l'hétérogénéité ethnique et le conflit situation par rapport au Moyen-Orient, l'Afri- ne sont statistiquement importantes que dans que du Sud et l'Inde lui permet de capturer des les pays où un groupe est majoritaire et où les activités de délocalisation dans la fabrication et groupes minoritaires sont relativement puis- le domaine bancaire, ainsi qu'une industrie du sants -- par exemple, le Burundi et l'Irak. 34 tourisme d'escale florissante. Dans la plupart des cas, les différences ethni- Les divisions ethniques et culturelles. ques et culturelles sont peu susceptibles d'être L'hétérogénéité ethnolinguistique impose des la cause du conflit. Mais les différences ethni- coûts de coordination aux pays car elle reflète ques sont exploitées pour poursuivre d'autres Figure 3.6 À l'échelle mondiale, c'est autour de l'Équateur que la diversité linguistique est la plus forte Carte 3.4 La diversité linguistique est très forte en Afrique Latitude 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 ­55 ­10 ­15 ­20 ­25 ­30 ­35 ­40 ­45 ­50 ­55 ­60 ­65 ­70 ­75 ­80 ­85 ­90 0 50 100 150 200 250 Nombre de langues par million de km² de territoire Source: Système de cartographie des langues du monde, Source : Système de cartographie des langues du monde, Ethnologue 2004. Ethnologue 2004. Division 105 objectifs, tels que la prise du pouvoir politique ou le contrôle des ressources. L'ethnicité inte- Encadré 3.4 États artificiels ? ragit également de manières complexes avec d'autres aspects de la société. L'autocratie par Rassemblés à Berlin en 1884-1885, les l'origine coloniale ou de la localisation en exemple, réduit la croissance dans des pays eth- puissances coloniales déterminèrent les Afrique. Les frontières artificielles ne sont frontières de l'Afrique, avec peu de consi- pas associées à une plus forte probabilité niquement diversifiés, plus que dans ceux qui dération pour les divisions sociales et éco- de guerre, ce qui confirme des résultats sont ethniquement homogènes. nomiques. De nombreuses frontières du similaires sur la diversité ethnique et le La diversité linguistique varie largement Moyen-Orient ont été tracées de manière conflit, produits par Paul Collier.c entre les régions du monde. La base de données semblable à la fin de la Première guerre Ainsi, éviter les problèmes économi- Ethnologue inclut des informations sur près de 7 mondiale.a Alesina, Easterly et Matuszeski ques et politiques associés à la diversité 000 langues, dont leur localisation géographi- (2006) identifient les « États artificiels » ethnique impliquerait une homogénéité culturelle à l'intérieur des pays. En Afrique, que. L'hétérogénéité des groupes linguistiques en mesurant la rectitude des frontières cela résulterait en un nombre bien plus est très élevée en Afrique et augmente générale- d'un pays et en déterminant si ces fron- élevé de pays. Cependant, la superficie ment lorsqu'on se rapproche de l'Équateur (voir tières partagent des groupes ethniques entre deux ou plusieurs pays.b L'Afrique déjà réduite de beaucoup de pays afri- carte 3.4 et figure 3.6). Bien que les études empi- du Nord, l'Asie du Nord-est et l'Afrique cains est peut-être un problème plus riques transnationales suggèrent que le frac- australe possèdent les frontières les plus sérieux, qui empêche les pays d'atteindre tionnement linguistique nuit à la performance artificielles (droites), tandis que l'Asie du une échelle économique viable. Comme économique, une langue d'échange régionale Sud et l'Afrique de l'Ouest sont les plus on l'aura constaté dans ce Rapport, la réponse appropriée à la petite taille et à la a traditionnellement aidé à surmonter les divi- partitionnées. L'Afrique de l'Est compte diversité ethnique est une intégration plus sions. L'hindi et l'urdu dans une grande partie parmi les quatre premières régions dans étroite et des frontières plus perméables. de l'Asie du Sud, l'indonésien et le philippin en les deux catégories. Source : Équipe du Rapport sur le développe- Asie du Sud-est, l'arabe et le perse au Moyen- Une analyse empirique suggère que les ment dans le monde 2009. frontières artificielles nuisent aux résultats Orient, le swahili en Afrique de l'Est et l'hausa a. MacMillan 2003. économiques et sociaux. Mais ce lien b. Alesina, Easterly & Matuszeski, 2006. en Afrique de l'Ouest, l'anglais, le français et est moins important après contrôle de c. Collier, 2004. l'espagnol en ont fait de même, mais dans de nombreux pays, ces langues sont pratiquées par une minorité éduquée. Japon et la russie sur les îles Kouriles ont réduit les échanges commerciaux de 535 milliards de Les coûts économiques des conflits dollars entre 1952 et 1995. Ceux entre l'Indoné- et des différends territoriaux sie et la Malaisie ont couté 11,5 milliards de dol- Les frontières imperméables tendent à réduire la lars entre 1980 et 1995. Des différends similaires croissance économique. toutefois, une unifica- existent sur les frontières maritimes, dont seul 37 tion politique complète entre pays n'améliorerait un tiers sont fixées par des traités. pas nécessairement la production économi- Lorsque des différends tournent en confron- que. 35 La fusion totale de deux pays peut avoir tation militaire, les coûts sont considérablement un effet positif sur la superficie mais aussi un plus élevés, non seulement en termes de pertes de impact légèrement négatif sur la croissance, en vies mais également en termes économiques. Le raison de la diminution des échanges avec le coût d'une guerre civile « typique » est d'environ reste du monde. Dans certains cas seulement, les 64 milliards de dollars et un coût mondial annuel deux partenaires profiteraient d'une intégration moyen d'environ 100 milliards de dollars, ce qui politique et économique totale. toutefois, l'in- dépasse de très loin les flux d'aide mondiale. 38 On tégration des marchés voisins sans intégration estime qu'une guerre civile dans un pays voisin politique améliorerait, en moyenne, de manière réduit la croissance annuelle d'un pays d'environ significative, la croissance dans ces pays. 0,5 %. Ce genre d'événement pousse les voisins Les frontières réduisent plus fortement les à augmenter leurs dépenses militaires de 2 %. bénéfices lorsque les divisions sont aggravées D'autres coûts sont générés par les flux de réfu- par un conflit dans un pays ou entre pays. giés et la désorganisation des liaisons commer- Même lorsque le conflit n'implique pas d'ac- ciales privilégiées. La guerre civile en république tion militaire, le coût peut en être significatif. démocratique du Congo a provoqué la fermeture Les différends territoriaux imposent des coûts de l'accès fluvial à la mer pour les exportations de de transactions économiques internationales bois de la république centrafricaine. élevés à cause de droits de propriété peu sûrs, d'une incertitude juridictionnelle et politique. Concentration économique Les modèles économiques suggèrent que le dif- La production économique est spatialement férend territorial entre l'Argentine et le Chili a concentrée -- quelles que soient la mesure et réduit les échanges commerciaux entre ces deux l'échelle géographique. Selon les quadrillages, pays de 33 milliards de dollars entre 1950 et un quart du PIB mondial est produit sur 0,3 % 1995. 36 Les revendications concurrentes entre le seulement de la superficie des terres (à peu près 106 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 Tableau 3.1 La concentration du PIB et de la croissance de la population s'est déplacée entre 1820 et 1998 Taux moyen Taux moyen annuel de annuel de Part du PIB mondial Part de la population croissance du croissance de la Taux de croissance (%) mondiale (%) PIB (%) population (%) excédentaire (croissance du PIB 1820 1950 1998 1820 1950 1998 1820­1998 par hab.) G7 22,7 50,9 45,5 13,4 18,1 11,6 2,6 0,9 1,7 Chine et Inde 49,0 8,7 16,5 56,7 35,9 37,5 1,6 0,7 0,8 Reste de l'Asie 7,3 6,8 13,0 8,6 15,5 19,8 2,5 1,4 1,1 Amérique latine 2,0 7,9 8,7 2,0 6,6 8,6 3,0 1,8 1,2 Afrique 4,5 3,6 3,1 7,1 9,0 12,9 2,0 1,3 0,7 Europe de l'Est et 8,8 13,0 5,3 8,8 10,6 7,0 1,9 0,8 1,1 ex-URSS Source : Maddison, 2006. Note : Le reste de l'Europe occidentale et l'Australie et la Nouvelle-Zélande ne sont pas inclus. Figure 3.7 L'augmentation de la concentration au sont développées à une moyenne annuelle d'en- niveau mondial est suivie d'un tassement viron 2 %, ce qui n'est pas si différent des taux Parts du PIB mondial à différents niveaux de PIB par habitant, 1820-1998 de croissance en Afrique, Europe de l'Est et dans les petits pays asiatiques en développement. Part (%) du PIB mondial (échelle logarithmique) Mais tandis que la croissance du PIB dépassait celle de la population de 1,7 point pour le G7, 20 « Descendances ce rapport n'était que de 0,8 point en Chine et Europe de l'Ouest occidentales en Inde, et de 0,7 point en Afrique. Au cours 10 (EU-12) (États-Unis, des 180 qui ont précédé la fin du 20e siècle, ces Canada) différents taux de croissance ont fait se déplacer 5 Asie du Nord-Est la concentration de la production économique (Japon; Rép. de Corée; Taïwan) davantage vers les pays industrialisés du nord. 2 Comment cette concentration s'est-elle produite ? 1 La concentration de la masse économique dans 0 5 10 15 20 25 30 les pays industrialisés occidentaux et au Japon PIB par habitant (dollars internationaux de 1990, milliers) trouve son origine dans l'innovation économi- Source : Maddison, 2006. que et technologique du 18e siècle. La croissance économique de l'Europe s'est fortement accélérée la taille du Cameroun), la moitié sur 1,5 % et durant la révolution industrielle, une industrie neuf dixièmes sur 16 %. 39 La Chine, le Japon moderne de la fabrication démarrant en Grande- et les États-Unis ont produit environ la moitié Bretagne au milieu du 18e siècle, et s'est progres- du PIB mondial en 2006, tandis que les 15 plus sivement étendue sur le continent. Au début de ce grandes économies en produisaient 80 %. processus l'Europe de l'Ouest représentait moins Dans les premiers stades de la révolu- de 20 % du PIB mondial. 41A la fin du 19e siècle, tion industrielle, au début du 19e siècle, le elle en comptait plus de 30 %, les trois-quarts PIB par habitant dans les pays industrialisés de cette part étaient produits par les quatre plus d'aujourd'hui représentait environ deux fois grandes économies : la France, l'Allemagne, l'Ita- celui des actuels pays en développement et lie et le royaume-Uni (voir figure 3.7). émergents (voir tableau 3.1). Mais le PIB total en Cette croissance intervint dans un contexte Chine et en Inde, dont les populations étaient de de conflits fréquents entre pays voisins, de loin les plus élevées, était plus de deux fois supé- constants changements d'alliances et de fusions rieur à celui des actuels pays du G7. Au milieu du et désintégrations de pays. Au début du 19e siè- 20e siècle, les pays de l'actuel G7 représentaient cle, l'Allemagne comptait environ 300 États indi- plus de la moitié de la production mondiale viduels et 1 800 services frontaliers de douanes, (environ 60 % si l'on inclut les autres pays occi- la seule Prusse seule incluant 67 zones tarifai- dentaux industrialisés). L'Amérique du Nord et res locales. 42Ce n'est que dans les années 1870 le Japon se sont développés le plus rapidement que l'Allemagne s'intégra complètement au avec 3,5 et 2,8 % par an entre 1820 et 1998. 40 Les plan national. Malgré une mosaïque de régions quatre plus grandes économies européennes se économiques en Europe, les flux commerciaux Division 107 furent toujours importants, grâce à des ententes progressèrent d'environ 3,6 %, presque deux locales et régionales. L'essor de ces liens com- fois la croissance de 1,9 % de la population, merciaux inspira les travaux de David ricardo, poussée par une migration massive venue d'Eu- qui, en 1817, décrivit les échanges de textiles et rope et d'Asie. Leur part du PIB mondial passa, de vin de Porto entre la Grande-Bretagne et le durant cette période, de 2 à 25 %, la part du lion Portugal dans sa théorie de l'avantage compara- revenant aux États-Unis (22 %). La proximité tif. Les travaux de ricardo motivèrent, chez des culturelle et des liens commerciaux étroits firent gouvernements, pour la plupart britanniques, en sorte que les innovations traversèrent l'Atlan- une libéralisation plus poussée des échanges. tique rapidement et ce, dans les deux sens. L'intégration économique formelle n'a pas Le Japon commença à s'industrialiser assez commencé avant le milieu du 20e siècle. Motivée tardivement. En 1820, son PIB par habitant des objectifs tant politiques qu'économiques, six équivalait à la moitié de celui de l'Amérique du pays européens représentant environ un quart Nord et de l'Europe de l'Ouest, un rapport qui du PIB mondial, ratifièrent un traité libérali- ne changera pas avant le 20e siècle. Entre 1802 sant le commerce du charbon et de l'acier. Dans et 1870, la croissance de son PIB fut de 0,4 % les années qui suivirent, la croissance annuelle par an. L'industrialisation commença à s'accé- du PIB s'accéléra pour atteindre environ 4,5 %, lérer après la « restauration de Meiji » dans les alors qu'elle n'avait été que de 1 % pendant les années 1860. Les taux de croissance les plus rapi- 35 années suivant la Première guerre mondiale. des furent ceux de la seconde moitié du 20e siè- Bien que les parts relatives des pays européens cle. Entre 1950 et 1973, alors que le pays s'ouvrait dans le PIB mondial aient quelque peu chuté, à l'économie mondiale, l'économie japonaise se l'économie de l'Union européenne maintient développa à un taux de presque 9 % par an. À la une part de 25 %, principalement grâce à l'élar- fin des années 1980, son PIB par habitant était gissement à ses 27 pays membres actuels. plus élevé que celui de l'Europe de l'Ouest. Le progrès économique européen s'ex- porta vers les « ramifications » anglo-saxonnes Quelles furent les performances du reste du vieux continent en Australie, Nouvelle- du monde ? Zélande et Amérique du Nord. Entre 1820 et la La part des plus grandes économies industriel- fin du 20e siècle, les économies de ces dernières les dans le PIB mondial a légèrement baissé, de Figure 3.8 Seule la part asiatique du PIB mondial a augmenté significativement depuis 1980 Parts du PIB mondial des économies en développement et émergentes, dollars constants de 2000 Asie de l'Est & Pacifique Europe & Asie centrale Amérique latine & Caraïbes % du PIB mondial % du PIB mondial % du PIB mondial Asie du Nord-est Asie centrale, Caucase & Turquie Amérique centrale & Caraïbes 6 Asie du Sud-est 6 Europe de l'Est & Fédération 6 Amérique du Sud 5 & Pacifique 5 de Russie 5 4 4 4 3 3 3 2 2 2 1 1 1 0 0 0 1960 1970 1980 1990 2000 1960 1970 1980 1990 2000 1960 1970 1980 1990 2000 Année Année Année Moyen-Orient & Afrique du Nord Asie du Sud Afrique subsaharienne % du PIB mondial % du PIB mondial % du PIB mondial 6 6 6 5 Afrique du Nord-est Asie du Sud 5 Afrique de l'Est Asie de l'Ouest 5 Afrique centrale 4 4 4 Afrique australe Afrique de l'Ouest 3 3 3 2 2 2 1 1 1 0 0 0 1960 1970 1980 1990 2000 1960 1970 1980 1990 2000 1960 1970 1980 1990 2000 Année Année Année Sources : Banque mondiale, 2007 ; Maddison, 2006. 108 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 51 % en 1950 à 46 % en 1998. 43 Parmi les éco- relation empirique entre le commerce en tant nomies émergentes, la part de l'Europe de l'Est que moteur de croissance et les deux variables et de la russie passa d'environ 5 % à la fin des qui définissent le célèbre modèle de gravité du années 80 à 2,4 % au début des années 90. Les commerce : (1) la distance entre les partenaires moindres performances des pays industrialisés commerciaux et (2) leur taille économique telle et de l'Europe de l'Est sont largement dues à que mesurée par le PIB (voir encadré 3.5). Les des augmentations en Asie (voir figure 3.8). La échanges diminuent avec la distance et augmen- région Asie du Sud-est et Pacifique a doublé sa tent avec le PIB, de sorte qu'un pays échangera part, pour atteindre environ 1,8 % alors que la davantage avec les pays voisins et les pays qui part de l'Asie du Sud-est dans le PIB mondial ont un PIB important. Malgré les réductions est passée de 1,4 % à 2,4 %. La plus forte aug- des coûts de transport et de communication, mentation est intervenue en Asie du Nord-est, à l'impact de la distance en termes réduction des partir du milieu des années 80, essentiellement échanges a augmenté jusqu'à il y a environ un en Chine, où la part du PIB mondial est passée demi-siècle, restant depuis élevé, restant obsti- de moins de 1 % à environ 5,5 %. Les parts des nément élevé depuis lors (voir, par exemple, le autres régions du Rapport sur le développement cas du Brésil en figure 3.9). 45 dans le monde 2009 sont restées plus ou moins Cette observation empirique peut sembler stables, malgré une croissance de population contradictoire avec la rapide augmentation considérablement plus élevée. 44 du commerce de longue distance entre, par exemple, la Chine et les États-Unis ou entre le Pourquoi cela compte-t-il ? L'importance Japon et l'Europe. Mais il se pourrait que cette de l'accès aux marchés augmentation ne soit pas tant due à la réduc- La distribution mondiale de la production éco- tion des coûts des échanges. Elle est, dans une nomique est très importante pour les perspec- large mesure, stimulée par l'autre facteur de tives de développement des pays, en raison de gravité des relations commerciales : la produc- l'interaction de la densité et de la distance à cette tion économique. 46Le PIB chinois a augmenté, échelle mondiale. Ceci est démontré par l'étroite développant une masse économique suffisante Encadré 3.5 L'accès aux marchés et les revenus par habitant Quantifier l'accès au marché (parfois appelé En outre, sa pente s'accentue, de sorte que les entre la taille économique et la distance aux « potentiel de marché ») ne relève pas que du rendements du potentiel de marché augmen- marchés. Quel que soit le niveau, la taille de seul intérêt théorique. Des études empiriques tent -- la même valeur en termes de potentiel l'économie détermine à quel point un pays ont montré que l'accès au marché et aux de marché équivaut à plus de revenu par habi- peut tirer avantage de l'accès au marché. Les fournisseurs a un impact important sur la crois- tant --, du moins pour certains pays. pays riches tels que l'Australie et la Nouvelle- sance et le revenu. À titre d'exemple, la réduc- Le PIB par habitant continue à afficher une Zélande peuvent compenser leur localisation tion de moitié de la distance entre un pays large variance, quel que soit le potentiel de isolée en offrant un marché et une capacité et ses partenaires commerciaux revient une marché. Le potentiel de marché d'Haïti est d'offres relativement importants. augmentation de 25 % le revenu par habitant, plus haut que celui de la Nouvelle-Zélande. Sa soit plus que l'effet combiné d'une situation proximité avec les États-Unis augmente son a. Redding & Venables, 2004. géographique côtière et de politiques com- potentiel de marché, reflétant l'interaction b. Voir Mayer (2008). merciales d'ouverture.a Les échanges commer- Le potentiel des marchés des pays sont devenus plus inégaux ciaux profitent à un pays en élevant les revenus des facteurs (salaires) par le biais des dépenses 1970 2003 des partenaires commerciaux pour les biens PIB par hab. par rapport au PIB par hab. PIB par hab. par rapport au PIB par hab. produits dans ce pays. Le niveau de dépenses des États-Unis des États-Unis est, dans une grande mesure, déterminé par la 1,00 1,00 taille de l'économie du partenaire commercial (la densité) et par l'accès physique au marché, largement déterminé par la proximité des par- tenaires commerciaux (la distance) et l'effet des 0,10 0,10 frontières (la division).b Entre 1970 et 2003, la distribution des reve- nus par habitant s'est étendue, reflétant une inégalité mondiale accrue entre les pays -- les 0,01 0,01 pays les plus pauvres ont à présent des revenus plus faibles par rapport aux États-Unis (voir figure ci-contre). La distribution se déplace 0,01 0,1 1 10 100 0,01 0,1 1 10 100 également vers la droite, ce qui implique que Potentiel du marché par rapport Potentiel du marché par rapport le potentiel de marché augmente presque au potentiel du marché américain au potentiel du marché américain partout, reflétant la croissance du PIB mondial. Source : Mayer (2008), pour ce Rapport. Division 109 Figure 3.9 L'impact de la distance entre le Brésil et ses partenaires commerciaux est resté considérable 1980 2005 Échanges en tant que part du PIB du partenaire (%) Échanges en tant que part du PIB du partenaire (%) 10 10 1,0 1,0 0,1 0,1 2,5 5 10 2,5 5 10 Distance (milliers de km) Distance (milliers de km) Source : IMF, 2007. pour l'exportation de biens vers les marchés et l'Inde reconquièrent leur position parmi les internationaux et l'importation de produits pays et régions qui génèrent les parts les plus de consommation, de biens d'équipement et importantes du PIB mondial. L'accès des pays d'intrants intermédiaires. L'augmentation des aux marchés des produits et des moyens de pro- échanges, en un processus auto-renforçateur, duction influence la distribution géographique génère des économies d'échelle dans l'infras- des niveaux absolus de production économi- tructure et les services commerciaux, telles que que. tandis que ces distributions changent, les des ports efficients et des liaisons fréquentes dans le transport des conteneurs (voir chapi- perspectives des économies nationales évoluent tre 6). Les grandes économies et les pays riches de même. Celles-ci, à leur tour, influencent les peuvent donc compenser la friction de la longue résultats du développement aux niveaux régio- distance dans les échanges commerciaux par nal et national, ce qui est reflété par les niveaux une densité économique plus forte. et évolutions en matière de revenus, de santé et de capital humain. Ce capital humain, le plus La divergence, puis la convergence souvent considéré comme un intrant contri- L'évolution de la distribution géographique de buant au développement humain, est également la production économique mondiale reflète la un indicateur de développement qui élève la concentration de la masse économique initiale- qualité de vie des individus. ment en Europe de l'Ouest et, plus tard, en Amé- trois grandes tendances se dessinent : rique du Nord. Plus près de nous, une certaine déconcentration s'est opérée quand, d'abord · Une augmentation générale du revenu et des le Japon, puis d'autres économies de la région standards de vie de base au plan mondial, d'Asie de l'Est, se sont développées. La Chine mais avec quelques exceptions notables. Tableau 3.2 Le PIB par habitant a décuplé, 1500­1998 En dollars internationaux 1990 1500 1820 1870 1913 1950 1973 1998 1998:1500 Europe de l'Ouest 774 1 232 1 974 3 473 4 594 11 534 17 921 23,2 Ramifications occidentales 400 1 201 2 431 5 257 9 288 16 172 26 146 65,4 Japon 500 669 737 1 387 1 926 11 439 20 413 40,8 Asie (hors Japon) 572 575 543 640 635 1 231 2 936 5,1 Amérique latine 416 665 698 1 511 2 554 4 531 5 795 13,9 Europe de l'Est et ex-Union soviétique 483 667 917 1 501 2 601 5 729 4 354 9,0 Afrique 400 418 444 585 852 1 365 1 368 3,4 Monde 565 667 867 1 510 2 114 4 104 5 709 10,1 Écarts interrégionaux 2:1 3:1 5:1 9:1 15:1 13:1 19:1 Source : Maddison, 2006. 110 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 · Une divergence considérable de revenus l'humanité. Le PIB par habitant en dollars inter- entre les pays les plus riches et les pays les nationaux de 1990 a décuplé, passant de 550 à 5 plus pauvres mais une certaine convergence 700 dollars au cours des 500 dernières années, mondiale dans la santé et l'éducation. tandis que la population est passée de 400 mil- · Une certaine convergence dans les régions lions à plus de 6 milliards (voir tableau 3.2). sujettes à une croissance rapide. Depuis 1820, la croissance de la production est d'environ 2,2 % par an et s'accompagne d'une considérable amélioration des niveaux de vie. Améliorations générales L'espérance de vie à la naissance est passée de La génération d'aujourd'hui, est, selon pres- 26,5 ans en 1820 à 32,8 ans en 1910 et à 68 ans en que toutes les mesures sommaires de revenu 2005. 47rien que dans les 35 dernières années, et de bien-être, mieux lotie que n'importe l'espérance de vie moyenne mondiale a aug- quelle génération précédente dans l'histoire de menté d'environ 10 ans. Et une part bien plus grande de la population mondiale a maintenant accès à l'éducation de base. En 1870, le nombre Figure 3.10 Les niveaux d'éducation se sont améliorés d'années moyen de scolarisation était de 1,1 an, Moyenne mondiale, 1870-2000 le taux d'alphabétisation des adultes étant de 25,5 %. 48 En 1929, la durée moyenne de sco- Années de scolarisation Taux d'alphabétisation (%) 8 90 larisation avait atteint 2,5 années et, en 2000, 6,7 années, et l'alphabétisation 43,8 % et 78,3 % 7 80 respectivement (voir figure 3.10). 6 Taux d'alphabétisation (%) 70 Des divergences considérables de revenus 5 60 50 entre les pays riches les plus riches et les 4 pays les plus pauvres mais des progrès dans 40 3 la santé et l'éducation Années de scolarisation 30 2 Au cours des 500 dernières années, la produc- 20 tion par habitant a été multipliée par 40 au Japon 1 10 et par 65 en Australie, au Canada, en Nouvelle- 0 Zélande et aux États-Unis (voir tableau 3.2). 49 1870 1890 1910 1929 1950 1960 1970 1980 1990 2000 0 En Afrique, elle n'a été multipliée que par 3 et Année en Asie, Japon exclus, par 5. Les écarts entre les Source : Morrisson & Murtin, 2005. régions les plus pauvres et les régions les plus riches se sont creusés, passant d'un facteur de Figure 3.11 L'Asie de l'Est et l'Asie du Sud ont été les seules régions à refaire leur retard 2 en 1500 et de 5 en 1870 à près de 20 à la fin Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab., 1960-2006 du 20e siècle. Au cours des deux derniers siècles, Asie du Nord-est le coefficient Gini de l'inégalité a augmenté de 30 %. L'inégalité des revenus par habitant parmi Autres pays à revenus élevés les citoyens du monde a augmenté de 60 %, lors- Asie du Sud-est & Pacifique que mesuré par l'indice de theil, largement en Asie du Sud raison des divergences de revenus entre pays 50 Pays de l'OCDE plutôt qu'au sein des pays. L'aspect principal est l'énorme augmentation Afrique du Nord des revenus par habitant en Europe et dans ses Asie centrale, Caucase & Turquie ramifications. Plus récemment, cela s'est pro- Amérique centrale & Caraïbes duit en Asie de l'Est, où le Japon, dont le PIB Europe de l'Est & Fédération de Russie par habitant a décuplé depuis 1950, a précédé la république de Corée, taiwan (Chine), la Chine Asie de l'Ouest et des pays d'Asie du Sud-est. En Chine, le PIB Amérique du Sud par habitant, bien qu'encore faible en termes Afrique australe absolus, est passé à 8,4 % par an entre 1990 et Afrique de l'Est 2005. En bas de l'échelle de la distribution des revenus, le PIB total dans la région d'Afrique Afrique de l'Ouest centrale a diminué de 8 % en prix constants. Afrique centrale Quant aux revenus des pays les plus pauvres ­1 0 1 2 3 4 5 6 au monde -- dont la plupart n'ont pas d'accès Pourcentage direct à la mer, nombre d'entre eux en Afrique, Source : Banque mondiale, 2007b. qui abrite le « milliard d'êtres humains exclus Division 111 du développement » --, ils ont diminué de 5 % Figure 3.12 L'espérance de vie a diminué significativement dans de nombreux pays africains durant les années 90. 51 Pays présentant la plus forte hausse/baisse de l'espérance de vie, 1970-2005 Entre 1960 et la fin des années 80, presque Belarus tous les pays du monde ont affiché une augmen- Zimbabwe tation continue de l'espérance de vie à la nais- Botswana sance. 52En Asie du Sud, elle est passée de 42 Afrique du Sud à 60 ans et en Afrique du Nord, de 47 à 65 ans. Namibie L'Afrique subsaharienne a été l'exception. Kenya Jusqu'à la fin des années 80, l'espérance de vie Arabie Saoudite a augmenté lentement en Afrique de l'Ouest, en Libye Afrique centrale et en Afrique de l'Est, et un peu Égypte (Rép. arabe d') plus vite en Afrique australe, où elle est passée Vietnam de 46 à 60 ans. Depuis lors, toutefois, l'épidé- Oman mie de vIh/sida a provoqué une forte augmen- Zambie tation de la mortalité, ramenant l'espérance de Lesotho vie en Afrique australe sous son niveau de 1960. Indonésie En Afrique centrale et de l'Est, l'espérance de Swaziland vie a baissé de manière moins brutale, tandis Bangladesh que l'Afrique de l'Ouest a contenu l'épidémie Népal et n'a vu subi qu'une légère baisse dans le taux République centrafricaine d'amélioration. Neuf des 10 pays qui affichent Yémen (Rép. du) les pires tendances se trouvent en Afrique sub- Gambie saharienne, la plupart en Afrique australe ou du Sud-est (voir figure 3.12). 40 50 60 70 Similairement à l'espérance de vie, l'inéga- Espérance de vie (années) lité mondiale en matière d'accès à l'éducation a Source : Banque mondiale, 2007b. diminué brutalement, passant d'un coefficient de Gini des années de scolarité de 0,79 en 1870 l'éducation que bien plus tard. L'inégalité chuta à 0,39 en 2000. 53 Le fort coefficient de Gini du après 1930, lorsque l'éducation s'étendit dans de 19e siècle était largement dû à la quasi-univer- nombreux pays en développement. 54 Entre 1960 salité de l'éducation primaire en Europe occi- et 2000, le nombre d'années de scolarité parmi dentale et dans ses ramifications. Les autres la population en âge de travailler ont augmenté régions du monde ne commencèrent à étendre dans toutes les régions du monde et dans tous Figure 3.13 L'éducation est devenue plus égale depuis les années 1980 Années de scolarisation pour les 15 à 46 ans (moyennes pondérée sur la population) 14 Tous les pays Pays à revenus 12 élevés Pays à revenus faibles et intermédiaires 10 Moyen-Orient & Afrique du Nord Afrique 8 subsaharienne Amérique latine & Caraïbes 6 Asie de l'Est & Pacifique Asie du Sud 4 Europe & Asie centrale 2 0 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Année Source : Cohen & Soto, 2007. 112 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 les groupes de revenus (voir figure 3.13). 55 Le revenus. Si cela augmente les taux de croissance rapport de l'éducation moyenne pondérée sur la dans les pays pauvres, la production économi- population la plus élevée à celle sur la population que devrait converger avec le temps. Les pays la plus faible est passé de 9,7 à 3,1 années. 56 Ces pauvres pourront-ils finalement rattraper leur améliorations ont été relativement uniformes retard sur les pays riches ? La question a reçu à travers les régions, de sorte que la différence une attention considérable de la part des éco- entre la région la plus performante et la région la nomistes de la croissance, à la fin des années 80 plus faible est, pour l'essentiel, restée constante. et dans les années 90. 57 Ils ont créé des outils toutefois, les pays pauvres partant d'un niveau et des techniques en vue d'analyser la conver- bien plus bas, leurs améliorations des pourcen- gence, associant la croissance au revenu initial, tages sont beaucoup plus importantes, ce qui en supposant que le statut initial le plus faible peut suggérer une convergence finale. est associé aux taux de croissance les plus élevés. Mais lorsqu'il y a eu convergence entre les pays Une certaine convergence de revenus à l'échelle mondiale, elle a été minime au cours au sein des régions en croissance rapide des cinq dernières décennies (voir figure 3.14). Les pays voisins peuvent générer des liens éco- Il y a même une certaine indication de diver- nomiques, retombées de croissance et complé- gence, bien que la tendance soit faible. Au sein mentarités qui profitent à tous et permettent à des régions du monde, les observations sont des groupes entiers de pays d'augmenter leurs beaucoup plus différenciées. L'intégration régionale et les dynamiques Figure 3.14 Légère divergence au niveau mondial temporelles rendent l'étude de la convergence dans les revenus par habitant, 1950-2006 importante. Premièrement, les destinées écono- Pays dont la population est supérieure à 1 million d'habitants miques sont façonnées par ce que font les pays voisins et une intégration économique réussie Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%) -- surmonter les divisions -- peut aider les pays 6 les plus faibles à progresser vers des niveaux de 5 revenus qu'ils ne peuvent atteindre isolés. Une 4 convergence plus forte peut être escomptée 3 dans des régions qui se sont intégrées. Deuxiè- mement, dans les régions en croissance rapide, 2 il se produit d'abord une divergence, à mesure 1 qu'un écart se creuse entre les économies régio- 0 nales, puis une convergence tandis que les pays pauvres profitent des retombées de croissance et ­1 commencent à rattraper le retard avec le temps. ­2 En Asie de l'Est, la région du monde qui ­3 se développe le plus rapidement ces dernières 100 1 000 10 000 années, une convergence a suivi la divergence PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) initiale. Entre 1950 et 1970, les revenus ont Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. nettement divergé tandis que le Japon d'abord Figures 3.15 Divergence puis convergence en Asie de l'Est, 1950-2006 Pays dont la population est supérieure à 1 million d'habitants, coefficient de variation et croissance du PIB par habitant Coefficient de variation du PIB par hab. PIB par hab. (dollars EU constants de 2000, milliers) 2,0 45 Japon Hong Kong (Chine) 1,9 40 Singapour Taiwan (Chine) 1,8 35 Corée (Rép. de) 1,7 30 Malaisie 25 Thaïlande 1,6 Chine 20 Philippines 1,5 15 Indonésie 1,4 Papouasie-Nouvelle- 10 Guinée 1,3 5 Vietnam 1,2 0 Mongolie 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 1950 1958 1966 1974 1982 1990 1998 2006 RDP lao Cambodge Année Année Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. Division 113 Figure 3.16 La croissance de l'Asie de l'Est a connu séparés mais étroitement liés (voir figure 3.16c). deux phases distinctes Globalement, cela conduisit à une forte conver- Pays dont la population est supérieure à 1 million d'habitants, en 1950-70 par rapport à 1976-92 gence régionale à mesure que l'écart du PIB par habitant entre pays, bien que toujours impor- a. 1950­70 tant, retombait à un niveau que l'on n'avait Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%) plus vu depuis 1960. Cette convergence dut 9 beaucoup aux politiques de marchés chinoises 8 Japon et vietnamiennes, ainsi qu'à une combinaison 7 particulière associant, d'une part, l'intégration 6 Taiwan (Chine) économique régionale à, d'autre part, la mon- 5 Corée (Rép. de) dialisation ambiante. Hong Kong (Chine) 4 Thaïlande Papouasie-Nouvelle- Peu de signes de convergence sont visibles là Guinée Singapour 3 Mongolie où la croissance a stagné et l'intégration régio- Chine Philippines 2 CambodgeIndonésie nale a été limitée, comme ce fut le cas en Asie de Malaisie l'Ouest et en Europe de l'Est (voir figure 3.17). 1 RDP lao L'Asie de l'Ouest compte des pays riches en res- 0 Vietnam 100 1 000 sources naturelles avec des populations faibles PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) ou importantes, et des pays pauvres en ressour- ces, comme la Jordanie. Les faibles niveaux de b. 1976­92 commerce intrarégional se reflètent par de fai- Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%) bles niveaux d'intégration. L'Europe de l'Est 8 Chine affichait un faible écart entre les revenus par 7 Taiwan (Chine) Corée (Rép. de) Hong Kong habitant jusqu'à environ 1990. 58 Après la désin- 6 Thaïlande (Chine) tégration de l'Union soviétique et la chute du 5 Indonésie Singapour mur de Berlin, les revenus par habitant ont bru- 4 Malaisie talement chuté dans certains pays et diminué 3 Cambodge Japon plus modérément dans d'autres. Cette diver- 2 Vietnam gence fut accentuée par le fait que les pays situés RDP lao 1 le plus à l'ouest réorientaient leurs liens écono- Mongolie 0 Papouasie-Nouvelle-Guinée miques vers l'Europe occidentale, avec, au bout Philippines ­1 du chemin, l'adhésion à l'Union européenne. Par 100 1 000 10 000 contre, le Belarus et, précédemment, l'Ukraine PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) ont maintenu des liens étroits avec la Fédération de russie et n'ont que récemment commencé à c. 1976­92 bénéficier d'une croissance économique basée Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%) 8 sur les ressources naturelles. Chine 7 Taiwan (Chine) Les économies situées le plus au sud dans la Corée (Rép. de) Hong Kong région Amérique latine et Caraïbes ont connu 6 Thaïlande (Chine) une croissance relativement lente et une conver- 5 Indonésie Singapour gence limitée (voir encadré 3.6). À l'extrémité 4 Malaisie nord de la région, en 1994, le Mexique a ratifié le 3 Cambodge Japon premier grand pacte régional de libre-échange 2 Vietnam RDP lao incluant des pays industrialisés et des pays en 1 Mongolie développement. L'Accord de libre-échange 0 Papouasie-Nouvelle-Guinée Philippines nord-américain (ALENA) a supprimé les tarifs ­1 douaniers sur la plupart des produits échan- 100 1 000 10 000 gés entre les États-Unis, le Canada et le Mexi- PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) que. Les observations, depuis lors, mettent en Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. lumière trois aspects des processus formels d'in- 59 et plus tard hong Kong (Chine) et Singapour tégration régionale. se sont développaient à des taux de croissance · L'intégration formelle a été précédée par de très élevés (voir figures 3.15 et 3.16). Dans les nombreuses années de préparation, une inté- années 70, d'autres pays rejoignirent le club de gration informelle progressive et des change- la croissance rapide, notamment la république ments de politique intérieure. Le Mexique a de Corée et taiwan (Chine). Entre 1976 et 1992, unilatéralement réduit les obstacles au com- ce qui semblait être une divergence limitée (voir merce et implémenté des changements de figure 3.16b) représentait en fait deux groupes réglementation bien avant l'entrée en vigueur de pays empruntant des chemins de convergence de l'accord. 114 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 Figure 3.17 En Asie de l'Ouest et en Europe de l'Est, l'intégration et la convergence ont été faibles Asie de l'Ouest Asie de l'Ouest Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%), 1950-2006 Coefficient de variation 6 1,15 5 Oman 4 1,10 Cisjordanie 3 & Gaza Arabie Saoudite Israël Iran (Rép. islamique d') 1,05 2 Bahreïn Rép. Jordanie 1 Yémen 1,00 (Rép. du) arabe 0 syrienne Liban 0,95 ­1 Djibouti ­2 0,90 100 1 000 10 000 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) Année Europe de l'Est Europe de l'Est Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%), 1950-2006 Coefficient de variation 4,5 0,65 Bosnie-Herzégovine 4,0 3,5 Hongrie Lettonie 0,63 3,0 Estonie Albanie Bulgarie Pologne 2,5 Rép. slovaque Serbie et Monténégro Roumanie Rép. tchèque 0,61 2,0 Belarus Lituanie Croatie 1,5 Macédoine (ERY de) Fédération de Russie 1,0 Moldavie Ukraine 0,59 0,5 0 0,57 100 1 000 10 000 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) Année Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. · L'accord a conduit à d'importantes aug- mentations des échanges et des flux d'inves- tissement étranger direct (IED). L'analyse Figure 3.18 Le Mexique et d'autres pays LAC ne refont pas leur retard sur les États-Unis économique suggère que, sans l'ALENA, GDP per capita in the largest LAC economies relative to U.S. levels les exportations du Mexique vers le monde auraient été environ 50 % moins importantes Ratio du PIB national par hab. au PIB par hab. des États-Unis et son IED 40 % inférieur. Ceci a probable- 0,45 ment contribué à une diminution significa- 0,40 tive de la pauvreté et à une croissance des revenus. Le PIB par habitant aurait pu, en 0,35 2002, être 4 % moindre sans l'ALENA. 0,30 · En dépit de ces impacts positifs sur l'écono- Venezuela (Rép. boliv. de) mie mexicaine, l'accord n'a produit aucune 0,25 Argentine convergence rapide des revenus (voir figure 3.18). Le Mexique a évité des crises écono- 0,20 Mexique miques majeures, ce qui suppose une plus 0,15 Chili grande stabilité dont les effets sur le bien-être Costa Rica peuvent être significatifs. 60 Mais sa perfor- 0,10 Brésil mance par rapport à l'économie américaine 0,05 Colombie n'a que peu progressé par rapport à celle de plusieurs autres économies d'Amérique 0,00 latine. 1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 Année Les importantes différences de production Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. resteront sans doute significatives pendant Note : LAC = Amérique latine & Caraïbes. quelque temps. En fait, des estimations de Division 115 Encadré 3.6 L'importance du voisinage : le cône Sud contre l'Europe du Sud Il y a un demi-siècle, les pays du cône austral augmenté d'environ 1,7 % par an. tale, au rythme d'environ 1 % par an, contre de l'Amérique du Sud -- l'Argentine, le Bré- En Europe du Sud, les dynamiques écono- 0,3 % en Amérique du Sud à 0,3 %. L'Italie, le sil, le Chili et l'Uruguay -- possédaient des miques ont agi différemment. L'Italie a été l'un Portugal et l'Espagne ont bénéficié de retom- revenus par habitant similaires ou supérieurs des membres fondateurs de la Communauté bées de la croissance régionale, de la proximité à ceux des trois pays de l'Europe du Sud avec européenne, que le Portugal et l'Espagne ont à de grands marchés et des politiques de cohé- lesquels ils avaient de forts liens culturels -- rejointe en 1986, après leur émergence de lon- sion sur un marché intégré unique de l'Europe l'Italie, le Portugal et l'Espagne. Depuis lors, gues périodes passées sous des régimes auto- occidentale. Dans le cône Sud, l'intégration les deux groupes ont suivi des trajectoires de ritaires. À partir de niveaux inférieur, ils ont régionale a été lente tandis que l'intégration croissance différentes. Pendant la plus grande connu une croissance de plus de 3 % par an, un aux riches marchés de l'hémisphère occidental partie de cette période, les pays du cône Sud, rythme de loin supérieur à celui de l'Amérique était négligée pendant de longues périodes. à l'exception du Chili, ont suivi des politiques latine. Tandis que les revenus convergeaient Source : Équipe du Rapport sur le développement protectionnistes semblables. Entre 1950 et dans ces deux régions, ils l'ont fait à une dans le monde 2009. 2006, le PIB par habitant de ces quatre pays a cadence tout aussi rapide en Europe occiden- a. Lucas Jr., 2007. Les fortunes économiques de l'Amérique latine et de l'« Europe latine » ont suivi des chemins différents Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%), 1950-2006 PIB par hab. (dollars EU constants de 2000) 3,5 25 000 Portugal Espagne 3,0 Italie 20 000 Italie 2,5 Chili Espagne Brésil 15 000 2,0 10 000 Portugal 1,5 Argentine Uruguay Argentine Chili 1,0 Uruguay 5 000 Brésil 0,5 0 1 000 10 000 1950 1956 1962 1968 1974 1980 1986 1992 1998 2004 PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) Année Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. La convergence a été modérée en Amérique du Sud, forte en Europe Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%), 1950-2006 Taux de croissance annuel moyen du PIB par hab. (%), 1950-2006 2,5 Brésil 4,0 Chili Irlande 2,0 Colombie 3,5 Grèce Espagne Autriche Surinam Portugal Allemagne 1,5 Équateur 3,0 Italie Finlande Norvège Pérou France Pays-Bas 1,0 Guyane Paraguay Uruguay Argentine 2,5 Slovénie Belgique Suède 0,5 Royaume-Uni Venezuela (Rép. boliv. de) 2,0 Danemark Suisse 0 1,5 1 000 1 000 10 000 PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) PIB par hab., initial (dollars EU constants de 2000) Source : Banque mondiale, 2007b ; Maddison, 2006. convergence constante prévoient que les revenus Géographie, mondialisation du Mexique n'atteindront que la moitié des reve- et développement nus des États-Unis. Parmi les principales rai- Quatre aspects principaux expliquent la concen- sons, on compte des d'importantes différences tration régionale persistante de la richesse en termes de qualité des institutions nationales, économique au cours des derniers siècles, les de dynamique d'innovation des entreprises et nouveaux pays ou régions ne faisant qu'occa- de qualification de la main-d'oeuvre. tous béné- sionnellement irruption dans les rangs des pays ficieront d'une intégration plus étroite avec les riches. Premièrement, la géographie physique a voisins septentrionaux du Mexique mais le pro- aidé certains pays à s'enrichir initialement mais cessus prendra un temps considérable. continue à en maintenir d'autres en arrière. 116 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 Deuxièmement, les forces de la géographie éco- Cela signifie-t-il que la géographie dicte la nomique -- démarrant d'un avantage initial, destinée des pays ? Non. La géographie physique tel que l'innovation technique durant la révo- aide à expliquer les différences de croissance ini- lution industrielle -- ont facilité les économies tiales et certains écarts entre les performances d'agglomération et renforcé la concentration économiques. Mais la plupart de ces contrain- de l'activité économique. troisièmement, les tes peuvent être surmontées moyennant des retombées de croissance régionales ont déve- ressources suffisantes. Elles sont ainsi une cause loppé l'activité économique dans d'autres pays initiale plutôt qu'ultime du sous-développement. d'une région, augmentant ainsi davantage Les niveaux élevés de malaria, par exemple, peu- l'échelle et la portée de la production économi- vent être aussi bien un symptôme qu'une cause que. Quatrièmement, des régions entièrement de la pauvreté persistante (voir encadré 3.7). Ils nouvelles de concentration économique ont constituent une préoccupation sérieuse pour les émergé -- en réponse à la congestion et au pas- interventions de développement mais ne suffi- sage, dans des régions établies, de la fabrication sent pas à expliquer les modèles mondiaux en aux services, ce qui a « libéré » des opportuni- termes de richesse économique ou à prédire le tés de production ailleurs. Quelles perspectives potentiel de croissance future. ceci implique-t-il dans les régions retardataires Géographie de « seconde nature ». Une du monde d'aujourd'hui ? explication alternative mais complémentaire aux modèles de développement mondial mon- Dans quelle mesure la géographie compte- tre comment de petites différences initiales t-elle aujourd'hui ? entre pays et régions (par exemple, les dotations Géographie de « première nature ». Les dota- naturelles), peuvent, avec le temps, générer de tions physiques influencent les perspectives de grandes disparités. Une question centrale pour le développement économique est quelle part développement des pays. Par exemple, l'intensi- de la croissance est due aux différences d'ac- fication agricole dans des régions à bonnes dota- cumulation de capital humain et physique, et tions agro-écologiques, génère des excédents qui celle qui est due à l'efficacité d'utilisation de ces peuvent être déplacés vers des usages plus pro- facteurs. 63 Des observations dans le cadre d'un ductifs. Mais ces actifs ne sont pas distribués de grand nombre d'études confirment que les seuls manière uniforme. Comme l'exprime Landes niveaux d'accumulation de capital ne suffisent (1998), « la nature, comme la vie, est injuste et pas à justifier les différences transnationales inégale dans ses faveurs ». Les chercheurs ont de croissance et de revenus. Par contre, la pro- relevé une forte corrélation entre performance ductivité totale des facteurs (PtF) -- mesure et caractéristiques géographiques. Une simple de l'efficacité de la combinaison des facteurs de régression de la densité de production (PIB par production -- tend à mieux expliquer les diffé- kilomètre carré) sur des variables géographi- rences de croissance et de revenu entre pays. 64 ques -- température moyenne annuelle, précipi- La PtF, toutefois, est un vague concept qui tations moyennes annuelles, altitude moyenne, module plusieurs aspects de la production éco- « rugosité » du terrain, catégories de sols et dis- nomique. Généralement, elle a rapport à une tance des côtes -- saisit 91 % de la variabilité de meilleure technologie pour la combinaison des la densité de la production économique. 61 Une intrants pour générer des produits ou services. analyse similaire explique 20 % de la différence Cela conduit à des réductions de coûts et, ainsi, de production par habitant entre l'Afrique tro- à une compétitivité accrue. Les complémentari- picale et les régions industrielles, et 12 % de la tés, retombées et économies d'échelle expliquent différence entre l'Afrique tropicale et les autres également les différences de PtF. Géographique- régions tropicales. Le climat interagit également ment, ces externalités impliquent des bénéfices avec d'autres facteurs, tels que la maladie. Les aux producteurs localisés à proximité les uns des maladies à transmission vectorielle frappent de autres. Combinée à des économies d'échelle qui manière disproportionnée dans les pays tropi- privilégient les plus grandes unités de produc- caux et en réduisent la productivité. On estime tion, la concentration des activités économiques que le paludisme cause environ 1 million de augmente à travers les échelles géographiques. décès et plus de 200 millions d'événements La croissance économique européenne durant cliniques chez les Africains chaque année. 62 la période moderne fut initiée par la révolution D'autres facteurs purement géographiques -- industrielle, qui a généré les principaux progrès tels que l'absence d'accès direct à la mer, qui technologiques. La technologie améliorée et la réduit de 0,5 % la croissance annuelle du PIB, croissance de la population a renforcé les écono- ou l'isolement géographique -- ont été abordés mies d'échelle menant à des centres d'industria- précédemment. lisation concentrés. Ces centres ont attiré des Division 117 Encadré 3.7 L'influence de la géographie de « première nature » : est-il possible d'éradiquer le paludisme ? Les espèces de plasmodes qui provoquent Cela dit, il est possible de commencer à phique en sont des exemples évidents, mais il le paludisme ont probablement atteint leur traiter le problème. Sur la carte de l'encadré, s'agit là d'obstacles opérationnels et non pas étendue mondiale maximale en 1900. Depuis, le risque est classé comme stable si plus de 0,1 techniques. la zone affectée a été progressivement réduite cas par 1 000 habitants est enregistré chaque Que peut-on accomplir avec pour le 1,37 mil- par une combinaison, variable selon la région, année, instable s'il est inférieur à ce chiffre et liard de personnes exposées à un risque d'amélioration des conditions humaines et zéro si aucun cas n'a été enregistré dans les stable ? Les observations initiales suggèrent de lutte délibérée. La carte de cet encadré trois dernières années. Si l'on y superpose une qu'une fraction substantielle de ceux qui sont compare la plus forte ampleur supposée de carte de la population pour 2007,e il s'avère affectés vivra dans des zones de très faible la distribution de tous les types de paludisme que 2,37 milliards de personnes vivaient dans prévalence.g Une enquête détaillée et compor- humain aux alentours de 1900a et les limites des zones sujettes à un risque de transmission tant des modèles mathématiques pourrait esti- contemporaines du Plasmodium falciparum,b du P. falciparum. Mondialement, près d'un mil- mer les impacts de l'ensemble d'interventions la forme de paludisme humain la plus sévère liard de personnes vivaient dans des zones de existant. Cette estimation, combinée à une au point de vue clinique et la plus sérieuse sur risque de paludisme instable ou extrêmement analyse détaillée des données sur l'efficacité le plan épidémiologique, en 2007. Les zones bas. Les conditions de risque faible caractéri- des interventions du passé, pourrait fournir anciennement impaludées sont concentrées sent les Amériques et l'Asie du Sud et de l'Est une excellente vue sur la situation. Ces appro- aux extrémités des latitudes de températures mais sont également communes en Afrique. ches aideront à déterminer si le paludisme de la distribution ancestrale du parasite, tant Pour 1 milliard de personnes exposées à un peut être éradiqué et, le cas échéant, dans quel dans l'hémisphère Nord que l'hémisphère Sud. risque instable de transmission du paludisme, cadre temporel et avec quelles ressources. Les chercheurs ont documenté la forte pro- l'éradication de la maladie est faisable d'un portionnalité inverse entre la prospérité écono- point de vue épidémiologique. La faisabilité mique des nations et la charge que leur impose épidémiologique a été déterminée sur base de aujourd'hui le paludisme.c Les pays riches ont l'expérience historique durant le programme Source : Contribution de Simon Hay, David L. Smith moins de paludisme, les pays pauvres en ont mondial d'éradication du paludisme et par et Robert W. Snow. a. Hay, Guerra, Tatem, Noor & Snow, 2004 ; Lysenko plus. Ces travaux documentent également les inférence, via la modélisation, cette transmis- & Semashko, 1968. nombreux mécanismes, individuels ou macro- sion pourrait être interrompue par un déploie- b. Guerra, Gikandi, Tatem, Noor, Smith, Hay & économiques, de la contribution du paludisme ment à l'échellef de moustiquaires traitées à Snow, 2008. à la pauvreté. Et si la contrainte que représente l'insecticide. Il existe plusieurs raisons, dans c. Sachs & Malaney, 2002. le paludisme était supprimée ? Est-il possible de nombreuses régions, pour lesquelles l'éli- d. Roberts & Enserink, 2007. e. Balk, Deichmann, Yetman, Pozzi & Hay, 2006. d'éradiquer le paludisme ? Aucune réponse mination pourrait ne pas relever d'une simple f. Hay, Smith & Snow, à paraître. satisfaisante n'a jamais été donnée à cette question de faisabilité épidémiologique. g. Guerra, Gikandi, Tatem, Noor, Smith, Hay & question au niveau mondial.d L'instabilité politique et l'accessibilité géogra- Snow, 2008. Les parties prospères du monde d'aujourd'hui ont été impaludées par le passé Stable Instable Impaludé par le passé Jamais impaludé Source : Projet d'atlas de la malaria (MAP) ; Institut kenyan de recherche médicale ; Université d'Oxford. 118 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 travailleurs et de nouvelles entreprises, générant plus avancée. Il y a un demi-siècle, il aurait été un processus vertueux auto-renforçateur qui a difficile d'imaginer le Japon comme une source donné lieu à une concentration encore accrue. de produits électronique et de consommation Le développement est contagieux et tend bon marché pour le marché américain, compte à se propager à travers les régions. Bien que tenu de la distance séparant les deux pays. Mais les centres de croissance puissent naître dans l'émergence du transport par conteneurs a per- des zones spécifiques au sein d'un pays -- par mis aux producteurs japonais d'être concurren- exemple, la ceinture industrielle du nord-ouest tiels sur les marchés nord-américains et, plus de l'Angleterre ou les villes à usines de Nou- tard, sur les marchés européens. 67La répu- velle-Angleterre --, les centres dynamiques blique de Corée et taiwan (Chine) ont mar- s'étendent souvent. Au niveau international, la ché dans les pas du Japon. Les investissements croissance s'étend aux États voisins, créant des manufacturiers se sont étendus de ces endroits centres de croissance régionaux. Avec suffisam- à l'Asie du Sud, particulièrement vers la Malaisie ment d'ouverture et d'interaction entre les pays, et la thaïlande, puis après la libéralisation éco- les mécanismes d'extension de la croissance nomique, vers la Chine. consistent en des retombées technologiques et une augmentation de la spécialisation qui font Quels sont les enseignements à en tirer ? éclater les processus de production. Cela rend La taille compte beaucoup. Pour générer des plus probable le fait qu'une certaine demande économies d'échelle, une certaine population de produits intermédiaires soit satisfaite par les et une masse économique doivent être en place. pays voisins. Cela peut développer considéra- En Europe, durant la révolution industrielle, blement le commerce, ce qui produit des écono- une population relativement importante et mies d'échelle et de fortes augmentations de la concentrée fournit à la fois la main-d'oeuvre productivité économique. Les pools plus impor- pour fabriquer et le marché pour consommer. tants de main-d'oeuvre et de capital, ainsi que la Lorsqu'elle est passée des ressources naturelles à taille accrue du marché, qui émergent grâce à l'industrie, l'Amérique du Nord disposait d'une l'amélioration progressive des liaisons de trans- forte population le long de ses côtes orientales, port peuvent donner lieu à un lancement rapide une population qui s'est développée rapidement de l'économie régionale. 65 avec l'immigration en provenance d'Europe et De nouvelles régions de croissance et de d'ailleurs. L'Asie de l'Est a une forte population. richesses peuvent émerger. Cela se produit lors- Le Japon d'abord et la Chine, plus tard, ont que la région centrale a atteint un point où la servi de moteurs de la croissance manufactu- congestion et la hausse des salaires encouragent rière dans la région. Chacun de ces deux pays a les entrepreneurs à rechercher d'autres lieux de bénéficié d'un marché intérieur important mais production dans les régions voisines. Cela s'est l'essentiel de la production fut bientôt destiné à produit en Europe occidentale lorsque les entre- l'exportation, tant vers la région que vers le reste prises ont relocalisé leur capacité de production du monde. en Europe centrale et de l'Est, et en Amérique Peu de pays ont élevé leurs fortunes écono- du Nord, lorsque le Mexique a attiré les inves- miques uniquement sur base des exportations tissements en capacité de production pour les de produits primaires. Le Bostwana, un pays à marchés américain et canadien. Ce modèle de population éparse, doté d'une grande richesse contagion de la construction des régions pour- en minéraux et de bonnes politiques, constitue rait faire croire que toute l'activité économique une exception. Des ressources minérales bien reste dans une zone contigüe en expansion mais gérées peuvent aider à générer un capital qui ce n'est pas le cas. peut être investis dans d'autres secteurs, mais Dans certaines conditions, la croissance éco- peu de pays sont parvenus à le faire. L'agricul- nomique peut rebondir vers une toute nouvelle ture -- importante pour la subsistance, pour la région. 66La localisation de ces nouveaux cen- génération de revenus ruraux et pour des régions tres de production dépend de plusieurs facteurs, spécifiques d'un pays -- ne peut, à elle seule, notamment la taille du marché, les coûts des élever les pays pauvres et leur octroyer le statut échanges et des transactions, les dotations initia- de pays à revenus intermédiaires ou élevés. Les les en capital humain et physique et la concur- activités rurales sont soit trop petites en échelle rence d'autres régions de croissance potentielles. pour procurer un excédent suffisant pour l'ex- Ce modèle de progression par dépassement portation, soit, dans le cas où l'échelle est suffi- correspond à l'émergence de l'Asie de l'Est en samment importante, elles bénéficient presque tant que plate-forme mondiale d'abord pour la exclusivement aux grands propriétaires terriens production intensive en main-d'oeuvre et, plus ou à l'agro-industrie. En ce qui concerne les ser- tard, pour une production technologiquement vices, le verdict doit encore tomber. toutefois, il Division 119 est improbable que les pays pauvres disposent d'un nombre suffisant de travailleurs qualifiés Encadré 3.8 L'intégration demande du temps et ses bénéfices en cols blancs pour générer des retombées de croissance généralisées. L'Inde a un vaste sec- n'arrivent pas du jour au lendemain. teur des services orienté vers l'exportation mais En Europe, après la diffusion de la tech- cadre et une structure à l'approfondisse- il n'emploie que 560 000 personnes sur plus d'un nologie industrielle moderne et l'expan- ment de relations déjà étroites. Ce proces- milliard d'habitants, la plupart dans des emplois sion des liens commerciaux au début du sus progressif permit aux institutions de se d'assistance aux clients et tâches administratives 19e siècle, il fallut plus de 100 ans avant développer et donna aux marchés finan- à rendement plutôt constant. 68 que les processus d'intégration formels ne ciers, du travail et des produits le temps La fabrication demeure importante. Cha- commencent, dans les années 1950. Même de se préparer à des ajustements poten- que région du monde qui a connu le succès a, à alors, les efforts se limitèrent à des accords tiellement brusques, en particulier pour sur des questions économiques très les pays aux économies beaucoup plus un certain point, réalisé des gains significatifs et ciblées et ce, entre six pays. Progressive- petites qui avaient récemment accédé à généralisés à partir d'un secteur manufacturier ment, ils se sont étendus à des domaines l'Union. La Bulgarie et la Roumaine, qui basique et intensif en main-d'oeuvre. Ce proces- de coopération supplémentaires, tels que sont devenues membres en 2007, ont sus a initialement conduit à une diversification les douanes ou l'énergie nucléaire. Seize élargi de 8,6 % à la superficie de l'UE, aug- de la production à mesure que les pays s'enrichis- années passèrent avant que ces accords menté sa population de 6,3 % mais son saient et que le consommateur réclamait plus de ne soient consolidés en Communauté PIB de seulement 1 %.a La convergence européenne en 1967. L'adhésion s'étendit des résultats sociaux et économiques des choix. tandis que les économies de ces régions lentement, trois pays rejoignant la com- pays membres prendra donc du temps. En s'étendaient, la production et l'emploi dans les munauté chaque décennie entre 1970 et outre, l'évaluation des bénéfices de l'inté- pays individuels ont commencé à se spécialiser 2000, et avec l'accession, entre 2000 et gration nécessite un horizon à long terme, dans ce qu'ils faisaient de mieux, ce qui donna 2007, de 12 pays d'Europe centrale et de à mesure que la mobilité de la main-d'oeu- lieu à la création de réseaux de production inter- l'Est. Tout comme l'initiale Communauté vre, l'investissement en capital privé et connectés échangeant des produits intermé- du charbon et de l'acier avait formalisé des public et autres changements structurels liens économiques et culturels longue- accélèrent la croissance des pays mem- diaires entre pays d'une même région. C'est à ce ment établis entre les pays membres, cha- bres retardataires. stade que la Chine et d'autres économies de la que expansion suivait une longue période « deuxième vague » en Asie de l'Est ont émergé. d'étroite interaction entre membres et En Europe et dans d'autres régions qui se sont pays candidats à l'accession. Source : Équipe du Rapport sur le développe- industrialisées plus tôt, la part manufacturière L'intégration formelle de droit suivit ment dans le monde 2009. de l'économie a baissé assez rapidement, à l'ex- ainsi l'intégration de fait, procurant un a. Union européenne, 2007. ception de la fabrication hautement spécialisée, telle que celle des machines-outils ou des équi- pements de technologie de l'information (It). économique de l'Union s'est substituée à une Dans ces pays, le secteur des services, dont celui multitude d'accords bilatéraux entre un nom- de la recherche et de la conception des produits bre assez important de pays (voir encadré 3.8). qui sont fabriqués ailleurs, constitue mainte- L'Asie de l'Est, par contre, a créé des réseaux de nant, et de loin, la part la plus importante de production entrepreneuriaux interconnectés et l'emploi et de la production économique. relativement peu de protocoles officiels. L'in- L'ouverture aide beaucoup mais elle doit tégration initiale en Amérique du Nord a été être introduite avec prudence. Chacune des facilitée par un contexte linguistique et cultu- régions prospères d'aujourd'hui a initialement rel commun entre le Canada et les États-Unis. développé son secteur manufacturier derrière L'arrivée relativement récente du Mexique a un mur relativement solide de tarifs douaniers supprimé certaines divisions entre économies à et autres protections. Ce n'est que lorsque leurs revenus par habitant très différents. économies ont muri et qu'elles sont devenus L'ouverture et l'intégration bénéficient plus dépendantes des intrants et marchés étran- davantage aux pays de petite taille ou sans gers pour leurs produits, qu'elles ont progressi- accès à la mer, dont l'accès aux marchés mon- vement ouvert leurs frontières pour s'intégrer diaux dépend des pays voisins. La petite taille régionalement et mondialement. L'émergence du Luxembourg n'est pas un handicap car le des réseaux de production interconnectés qui pays est étroitement intégré à l'économie euro- traversent les frontières internationales dans péenne et fonctionne ainsi plutôt comme une chaque région du monde a nécessité une plus ville spécialisée au sein d'un grand pays. Pour la grande coordination et coopération entre les Suisse, l'absence d'accès à la mer n'a pas entravé pays, non seulement pour les échanges de pro- le développement de secteurs de la fabrication duits et de services, mais également afin d'éta- et des services hautement spécialisés. Elle peut blir des normes et réglementations communes. se connecter aux marchés mondiaux par la voie Le processus a fonctionné quelque peu dif- des airs ou à travers les pays voisins, qui sont, féremment dans chaque région, plus formelle- par ailleurs, des destinations importantes pour ment en Europe, où l'intégration politique et sa production. L'intégration a permis à ces deux 120 rAPPOrt SUr LE DÉvELOPPEMENt DANS LE MONDE 2009 pays d'exploiter des économies d'échelle et de à franchir leurs obstacles externes significatifs spécialisation qui n'auraient, normalement, -- quelques-unes des frontières épaisses sur la été possibles que dans des pays beaucoup plus carte qui a ouvert ce chapitre (voir carte 3.2). grands. Les petits pays n'ont pas ce luxe. Ils doivent Pour faciliter l'intégration, les régions apprendre à gérer leurs frontières plus rapide- industrielles ont lourdement investi dans l'in- ment pour réaliser l'intégration économique frastructure physique qui promeut les échan- avec leurs voisins et parvenir à une échelle de ges commerciaux intrarégionaux. Auparavant, production concurrentielle et ainsi accéder aux le transport fluvial et maritime était capital marchés mondiaux. Les pays et régions qui y pour l'exportation des produits manufacturés, parviendront le plus rapidement en tireront un rendant indispensables de bons ports côtiers avantage, mais cela ne sera pas facile. En four- et fluviaux. Plus récemment, les processus de nissant un vaste pool de main d'oeuvre non qua- production interconnectés exigeant une dispo- lifiée -- et relativement peu de capital humain nibilité plus rapide et opportune des produits et physique -- les pays comme la Chine et l'Inde intermédiaires, une grande proportion des peuvent absorber une nouvelle capacité manu- échanges exploitent à présent les liaisons routiè- facturière pour une longue période. Ce sont res, ferroviaires et aériennes. précisément les types d'activités qui pourraient ouvrir la voie vers les revenus intermédiaires Qu'est-ce qui est différent aux pays les plus pauvres. La Chine démontre pour les pays en développement également les bénéfices de son essor économique d'aujourd'hui ? pour ses voisins. Presque tous les pays est-asia- tiques affichent parfois des excédents commer- Lesconditionssont-ellesdifférentesaujourd'hui? ciaux importants avec la Chine dans la plupart Ou s'agit-il simplement d'une phase continue des secteurs manufacturiers. 71 ou récurrente de mondialisation similaire à Deuxièmement, il s'est produit une fragmen- celle d'il y a une centaine d'années ? En fait, les tation sans précédent des processus de produc- marchés de biens et de facteurs peuvent ne pas tion sans précédent. Cela inclut non seulement être plus étroitement liés aujourd'hui qu'ils ne la division intrasociété des étapes de fabrica- l'étaient il y a un siècle. Ils sont peut-être un tion sur plusieurs endroits, mais également les peu plus intégrés en termes d'échanges, similai- échanges intrabranches de composants et servi- rement intégrés sur le plan du capital et moins ces toujours plus spécialisés, parfois sur de lon- intégrés en ce qui concerne la main-d'oeuvre. 69 gues distances. Les avancées des technologies Comment, dès lors, les régions et pays retarda- de la communication facilitent la mise en place taires peuvent-ils donc rejoindre le groupe des et le fonctionnement de ces réseaux complexes régions prospères du monde ? Doivent-ils atten- d'acheteurs-fournisseurs. Bien qu'intégrée aux dre leur tour ou existe-t-il des moyens de se libé- marchés mondiaux, la production tend à se rer de ce déterminisme géographique ? concentrer au niveau régional. Pour les petits Quelques différences claires dans la phase pays, cela peut constituer à la fois une menace actuelle de mondialisation et de développement et une opportunité. Pour les pays plus petits, il économique sont la dynamique de la géogra- peut s'agir d'une menace comme d'une oppor- phie économique et les divisions persistantes tunité. La menace est que, disposant de mau- entre pays. D'abord, l'échelle et la vitesse de vaises infrastructures et de faibles compétences, l'intégration économique au cours des derniè- ils pourraient rester en marge des réseaux com- res décennies ont été sans précédents. La libéra- merciaux mondiaux. L'opportunité est que, tan- lisation économique en Chine et en Inde, ainsi dis que la concentration spatiale reste bénéfique qu'en russie et en Amérique du Sud, ajoute à la production, l'accroissement de la spéciali- un nombre énorme d'ouvriers non-qualifiés à sation permet la concentration et les économies la capacité mondiale de production. 70 À bien d'échelle dans des sous-secteurs dans lesquels des égards, il s'agit là d'une réémergence de ces même des intervenants encore plus petits peu- régions (l'Asie comptait pour presque 60 % du vent se constituer une niche. PIB dans le monde, pas plus tard qu'au début du 19e siècle). En 1999, le Premier ministre indien, Atal Behari vajpayee fit remarquer, à propos de La Chine et l'Inde, de par la taille considé- certaines questions qui ont fait l'objet de ce rable de leurs marchés intérieurs, représentent chapitre : « Nous pouvons changer l'histoire, quasiment des régions du monde à elles seules. mais pas la géographie. Nous pouvons changer Sans divisions internes officielles, elles bénéfi- d'amis mais pas de voisins ». 72A-t-il raison ? cient des économies d'échelle et encouragent Partiellement. Il est vrai que les pays ne peu- les investisseurs et partenaires commerciaux vent pas faire leurs valises et se déplacer vers un Division 121 meilleur voisinage comme le font les personnes. De nombreuses régions du monde sont toutefois, aux sens économique et politique, les toujours confrontées aux impacts de divisions pays peuvent changer de voisins. Le Japon et les importantes. Mais ce rapport montre que les États-Unis ont surmonté de profondes divisions pays peuvent améliorer leurs fortunes écono- historiques et géographiques pour devenir des miques en changeant leur voisinage, virtuel- voisins proches en développant des liaisons lement et pratiquement. Pour cela, ils doivent de transport étendues et en augmentant leur faire deux choses. La première : surmonter les interdépendance économique. Le Mexique et limites et obstacles géographiques en dévelop- la turquie pourraient être en train de changer pant des liens commerciaux et de transport de voisinage en réorientant les liens économi- avec les marchés et les sources d'investissement ques de leur voisinage culturel traditionnel vers dans les régions du monde riches et émergentes une autre partie de leur voisinage. L'intégration (voir chapitre 6). La deuxième : se renforcer par européenne a mis fin à des siècles de divisions le nombre en « affinant » leurs frontières et en et de guerres. Depuis décembre 2007, il est pos- intégrant leurs économies à leur voisinage phy- sible de voyager entre l'Algarve portugaise et sique (voir chapitre 9). l'Estonie sans devoir présenter la moindre pièce d'identité. Géographie enin motion Geography mouvement Vaincre la division en Europe de l'Ouest Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne. -- Victor Hugo, extrait d'un discours prononcé lors du Congrès international de la paix en 1849 L 'on se moqua de Victor Hugo lorsqu'il mondiale. Le nationalisme destructeur et Marshall. Sa mission était de réduire les fit cette déclaration, tout comme l'on sa composante économique -- le protec- obstacles au commerce, notamment les res- avait ri de plusieurs de ceux qui, avant tionnisme -- furent en effet tenus pour trictions sur les quotas. Dans les premières lui, avaient défendu l'idée d'une intégration partie responsables du désastre. L'intégra- années de l'après-guerre, l'Europe fut une européenne. Il fallut deux guerres mondia- tion économique fut donc perçue comme économie débarrassée des quotas et des les dévastatrices pour que les gens prennent le meilleur moyen de prévenir une nouvelle tarifs douaniers. La suppression des bar- cette idée au sérieux et que les responsables guerre. Le fait que cette entreprise devait rières commerciales favorisa la croissance politiques soient prêts à un changement ne recourir qu'à des moyens pacifiques et rapide des échanges commerciaux. Entre de direction radical. L'ampleur des ravages avait pour objectif principal de préserver la 1950 et 1958, les exportations manufactu- et de la misère fut la clé de la compréhen- paix était -- et reste -- un effort unique. À rières augmentèrent de près de 20 % par an sion de l'élan d'intégration : outre un bilan cet égard, l'intégration européenne est un en Allemagne de l'Ouest, 9,2 % en Italie et effroyable en pertes humaines, la guerre réel succès. Toutefois, il n'était pas certain, 3,8 % en France. En outre, la croissance causa des dommages économiques gigantes- dans les années 40 et 50, que cette vision rapide du PIB était de 7,8 % en Allemagne ques. Elle coûta au moins quatre décennies de la « paix par l'intégration » serait cou- de Ouest, 5 % en Italie et 4,4 % en France. de croissance à l'Allemagne et à l'Italie et fit ronnée de succès, car elle arrivait en même La corrélation n'est pas la causalité, et la retomber les produits intérieurs bruts (PIB) temps qu'une nouvelle division, celle de la reconstruction fut un moteur puissant de de l'Autriche et de la France à leurs niveaux guerre Froide entre l'Est et l'Ouest. croissance. La croissance rapide qui accom- du 19e siècle. 1 Sous la pression des États-Unis, 13 pagna la libéralisation du commerce euro- Vaincre la division et ses conséquen- pays européens créèrent l'Organisation péen fit évoluer la vision des responsables ces dramatiques fut l'objectif des diri- européenne de coopération économique politiques européens. L'intégration euro- geants européens après la Seconde guerre (OECE) en 1948, en vue de lancer le plan péenne n'était pas qu'un projet politique : Carte G2.1 En Europe, les divisions se sont progressivement estompées Étapes de l'intégration économique 1952 1990 2007 Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Géographie en mouvement 123 Figure G2.1 L'ascension vers le succès une zone économique unifiée favoriserait L'indice institutionnel d'intégration pour la Communauté économique européenne des six également la libre circulation de la main- Indice institutionnel pour l'intégration de la CEE 6 d'oeuvre, les marchés financiers intégrés, 100 le libre-échange dans les services et un Union monétaire (1999) ensemble de politiques communes. Ce 90 degré d'intégration économique n'était pas 80 Marché commun (1993) réalisable sans une profonde intégration politique. Rétrospectivement, donc, « l'uti- 70 lisation de l'économie comme cheval de 60 SME (1979) Troie de l'intégration politique fonctionna Union douanière (1968) à merveille ». 2 En tant que « gardiennes 50 du Traité », la Cour et la Commission 40 européennes devaient contrôler les pays (notamment la France, lorsque de Gaulle 30 PAC (1962) revint au pouvoir) qui en arrivaient à reje- ter le niveau de supranationalité impliqué 20 par le Traité. Néanmoins, entre 1966 et 10 1986, l'intégration profonde promise par le Traité de Rome stagna (voir figure G2.1). 0 1957 1962 1967 1972 1977 1982 1987 1992 1997 2002 Les Européens se mirent à dresser des bar- Année rières sous forme de règlementations et Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. normes techniques, divisant les marchés -- une réaction classique de la part des industries faisant pression pour défendre leurs loyers. sa composante économique prenait tout l'intégration européenne (voir carte G2.1). L'Acte unique européen (1986) relança son sens. La CECA démontra que la faisabilité de la le processus d'approfondissement de l'in- La Communauté européenne du char- coopération économique était plus grande tégration économique, qui fut d'autant bon et de l'acier (CECA) fut lancée par que celle de l'intégration politique ou plus surprenant du fait de la lente désin- la France et l'Allemagne, qui invitèrent militaire. tégration des années 70. Mettant l'accent d'autres pays à placer ces deux secteurs La Communauté économique euro- sur la mobilité du capital, l'Acte unique fut sous son autorité supranationale. Ce pro- péenne (CEE), comptant ces six nations, aussi, en partie, à l'origine de la création de jet était tant politique et économique car il fut créée par le Traité de Rome en 1957. l'Union monétaire européenne (UME). En exerçait une supranationalité sur deux sec- Cette mesure engagea ces pays dans une effet, les taux de change fixes du Système teurs considérés comme stratégiques pour intégration économique sans précédent. monétaire européen impliquaient, outre la des raisons économiques et militaires. La Non seulement une union douanière sup- libre circulation des capitaux, la perte de la Belgique, l'Italie, le Luxembourg et les primerait tous les tarifs douaniers sur les souveraineté monétaire. Cela rendit l'UME Pays-Bas intégrèrent le projet en 1951 et ce échanges commerciaux intra-CEE et éta- plus séduisant sur le plan politique pour groupe de six pays devint alors le moteur de blirait un tarif extérieur commun, mais les pays concernés par les taux de change fixes. Figure G2.2 Les effets de frontière entre l'Union européenne et les Etats-Unis restent deux fois Effacer les divisions signifie réduire supérieurs à ceux des frontières intra-UE l'impact des frontières sur les flux d'échan- ges commerciaux. En a-t-il été ainsi au sein Rapport du commerce à l'intérieur des frontières au commerce à travers les frontières de l'Union européenne (UE) ? Une manière 80 de répondre à cette question est de compa- 70 Frontière UE-9 États-Unis rer le volume des échanges commerciaux 60 à l'intérieur des frontières par rapport au volume des échanges bilatéraux entre les 50 pays. Le rapport entre les deux est l'« effet 40 frontière ». Fontagné, Mayer et Zignago Frontière Etats-Unis UE-9 ­ Intra-UE-9 30 (2005) proposent cette analyse pour l'Eu- rope des 9, soit les six pays fondateurs plus 20 Within EU9 le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni. 10 L'effet frontière concernant les échanges 1980 1985 1990 1995 2000 intra-européens relevés passa de 24 à la fin Année des années 70 à 13 à la fin des années 90, Source : Fontagné, Mayer & Zignago, 2005. Note : L'effet de frontière est l'inverse du volume d'échanges à l'intérieur de frontières naturelles par rapport au reflétant une augmentation considérable volume à travers les frontières. de l'intégration (voir figure G2.2), sans 124 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 Geography in motion pareille dans le monde. L'effet frontière d'intégration régionale) à l'égard des pays entre l'Europe des 9 et les États-Unis, alors tiers augmenta, créant une « dynamique de qu'il avait chuté rapidement durant cette régionalisme à effet de domino ». Même 3 période, se maintient plus de deux fois plus les pays européens qui tenaient le plus à élevé que le rapport intra-UE. Les frontiè- leur souveraineté ont fait leur demande res à l'intérieur de l'UE se sont amincies d'adhésion. Le fait que l'UE et sa suprana- mais n'ont pas disparu. tionalité exceptionnelle suscitent tant d'in- Le processus d'intégration régionale térêt de la part de pays tiers est l'évidence européenne s'est étendu. À mesure que d'un succès durable. l'UE s'approfondissait et s'élargissait, le coût du traitement discriminatoire (la conséquence naturelle de tout processus Source : Contribution de Philippe Martin. Rapport sur le développement dans le monde 2009 REpEnsER LA GÉOGRApHIE ÉCOnOMIQUE Partie 2 MODELER L'ÉCONOMIE GÉOGRAPHIQUE Au cours de la dernière génération, une lente révolution s'est opérée dans la pensée économique, entraînée par la reconnaissance d'imperfections de marchés généralisées, telles que les rendements d'échelle croissants, les externalités et la causalité cumulative. Une nouvelle manière de penser a transformé l'analyse classique de l'organisation industrielle, de la croissance économique et du commerce international, et a mis au jour les implications, d'abord controversées mais aujourd'hui largement acceptées, de ces changements sur les progrès des pays en développement. La deuxième partie de ce Rapport illustre l'action réciproque des économies d'échelle, du facteur de mobilité et des coûts de transport pour expliquer les formidables forces qui opèrent la transformation spatiale décrite dans la première partie. Les chapitres 4, 5 et 6 sont les étapes d'une visite de la « salle des machines », chacun d'eux mettant en lumière une facette différente des interactions entre l'agglomération, la migration et la spécialisation. Chapitre 4 Économies d'échelle et agglomération L 'exemple le plus célèbre en économie est L'agriculture de subsistance est une de ces acti- peut être aussi le plus simple. À la pre- vités, menée de manière fructueuse dans les mière page de son ouvrage « La richesse villages. toutefois, les activités comme la fabri- des nations » publié en 1776, adam Smith van- cation de produits et le commerce ne peuvent taient les bénéfices de la division du travail dans être menées que dans de plus grandes agglomé- la fabrication d'épingles. Un seul ouvrier non rations, car elles nécessitent l'accès à la fois aux qualifié, sans l'utilisation de machines, pouvait travailleurs et aux clients. fabriquer probablement moins de 20 épingles Malgré ces considérations, les bénéfices de la par jour. Mais dans une usine d'épingles que production en grandes quantités dans une seule Smith a visitée, 10 ouvriers qui se répartissaient usine ou en un seul lieu se sont accrus suite à la les 18 opérations de fabrication d'une épingle baisse continue des coûts de transport au cours produisaient 48 000 épingles par jour. plutôt que des deux siècles qui ont suivi la visite de Smith de lutter pour fabriquer péniblement seulement dans cette usine d'épingles. Ceux qui dou- quelques épingles par jour, chaque ouvrier en tent du potentiel considérable des économies produisait près de 5 000. plus loin dans l'ouvrage d'échelle et de la façon dont l'accès aux marchés classique de Smith, on retrouve deux réserves mondiaux permet de les exploiter devraient importantes : (1) les gains de la division du tra- visiter Dongguan, une ville située à mi-chemin vail sont limités par la taille du marché et (2) entre Guangzhou et Shenzen dans le sud-est de toutes les activités n'affichent pas des rendements la Chine. Jusque dans les années 80, elle n'était d'échelle croissants. qu'un ensemble de paisibles villages du delta de La possibilité de transporter des produits la rivière des perles. Depuis, elle s'est engagée élargit le marché, et les villes sont donc situées sur la voie des rendements d'échelle croissants à proximité des systèmes de transports les plus (voir l'encadré 4.1). Chaque année, des millions naturels et les plus efficaces -- les voies navi- de personnes, dans les pays en développement, gables. Les lieux ayant la chance de disposer pénètrent dans ce nouveau domaine, et les de cette infrastructure naturelle s'en sortent implications que cela représente, tant pour eux souvent bien, tandis que d'autres lieux doivent que pour les décideurs, sont tout simplement attendre leur heure. ainsi que l'écrivait Smith : révolutionnaires. « il n'existe en afrique aucune grande mer Ce chapitre résume l'expérience des entre- comme la Baltique ou l'adriatique en europe, preneurs au cours des deux derniers siècles dans la Méditerranée ou l'euxine en europe et en l'exploitation des économies d'échelle dans les asie, et les golfes d'arabie, de perse, d'inde, du activités de production. il se concentre sur les Bengale et de Siam en asie, pour transporter le « économies d'agglomération », dont l'exploi- commerce maritime dans les parties situées à tation nécessite une installation dans des zones l'intérieur de ce grand continent, et les grands où la densité d'autres producteurs est élevée. il fleuves d'afrique sont trop éloignés entre eux fournit aussi un bref résumé de deux décennies pour permettre une navigation importante à de travaux par des économistes cherchant à l'intérieur des terres ». 1 comprendre ces économies d'échelle, des tra- De plus, toutes les activités ne présentent vaux qui ont permis de réduire le fossé entre pas des économies d'échelle et certaines n'ont la recherche et le monde réel et de générer des 126 pas besoin de grands marchés pour prospérer. vues valables en matière de politiques à suivre. Économie d'échelle et agglomération 127 Encadré 4.1 Les économies d'échelle dans un monde presque irréel : l'histoire de Dongguan en Chine. En 1978, ce qui est aujourd'hui la ville de Dong- depuis les années 70, et en particulier durant a fabriqué plus de 30 % des têtes d'enregistre- guan dans la province de Guangdong en Chine la dernière décennie, exemplifie (peut-être ment magnétiques utilisées pour les disques n'était qu'un ensemble de villages et de petites de manière exagérée) les forces économiques durs à travers le monde. Une autre a produit villes s'étendant sur 2 500 kilomètres carrés sur qui sont en train de façonner les économies à 60 % des appareils électroniques d'appren- la rivière des Perles, à mi-chemin entre Guang- revenus intermédiaires de l'Asie de l'Est (voir le tissage vendus sur le marché américain. Une zhou au Nord et Shenzhen et Hong Kong tableau ci-dessous). troisième a produit près de 30 millions de télé- (Chine) au sud. Les 400 000 habitants de la La situation géographique et des coûts phones portables, c'est-à-dire assez pour équi- région vivaient de la pêche et de l'agriculture de facteurs favorables ont indubitablement per chaque homme, chaque femme et chaque et, sans être la région la plus pauvre de Chine, encouragé la croissance précoce de Dong- enfant du Pérou ou du Venezuela. ce n'était pas non plus la plus prospère. guan. Pendant les 10 ans et demi qui ont suivi L'agglomération et les économies d'échelle Aujourd'hui, Dongguan comporte environ le début des réformes en Chine, les petites et externes sont toutes deux visibles. Les retom- 7 millions d'habitants. Plus de 5 millions d'en- moyennes entreprises de Hong Kong (Chine) bées de connaissances et les coûts réduits de tre eux sont des migrants qui travaillent dans et de Taiwan (Chine) ont été attirées par Dong- logistique résultant d'une installation près des les milliers d'usines qui parsèment la ville, guan par l'offre abondante de terres et de fournisseurs d'intrants et des exportateurs ont produisant en série une grande variété de main-d'oeuvre bon marché, et par sa proximité produit des industries d'importance mondiale produits, en quantités tellement importantes avec Guangzhou et Hong Kong (Chine). Malgré pour les secteurs des laines tricotées, des que les comptes-rendus récents des médias ces facteurs favorables, la croissance rapide de chaussures, des meubles et des jouets. Mais ont conféré à Dongguan l'étiquette d'« atelier Dongguan dans les années 90 peut être mieux le regroupement qui domine le paysage éco- du monde. » L'économie de Dongguan s'est comprise par les économies d'échelle, tant au nomique de Dongguan depuis le milieu des développée à une cadence de plus de 20 % niveau de la production de produits intermé- années 90 est celui des télécommunications, par an depuis 1980, et en 2004 son produit diaires que de produits différenciés, et par les de l'électronique et des composants informati- intérieur brut (PIB) était d'environ 14 milliards effets d'agglomération, tant dans le même ques. Sur les pièces et composants utilisés dans de dollars -- dépassant celui de l'Islande. Si secteur de fabrication qu'à travers différents la fabrication et le traitement des ordinateurs l'on compte uniquement les résidents urbains secteurs de l'industrie. Associé aux réductions personnels, 95 % proviennent de la ville de (comme l'indiquent les statistiques officielles), des coûts de transport et des améliorations Dongguan et, pour plusieurs produits, les usi- le PIB de 9 000 dollars par habitant de Dong- logistiques, le progrès technologique démon- nes de Dongguan représentent plus de 40 % guan en 2004 fait d'elle la ville la plus riche de tre que ces effets ont émergé comme des de leur production totale mondiale. Chine. Même si la population fluctuante de caractéristiques importantes de la production Contribution de Shubham Chaudhuri. travailleurs migrants de la ville est incluse, son mondiale. PIB par habitant en 2004 reste supérieur à 2 Les économies d'échelle internes sont évi- 000 dollars. Le développement de Dongguan dentes. En 2005, une seule usine de Dongguan Source : Gill & Kharas, 2007. Dongguan en chiffres Croissance moyenne annuelle du PIB, 1980­2005 (%) 22,0 PIB (milliards de dollars EU) 14,2 Population : résidents enregistrés (millions) 1,6 Population : totale, estimée (millions) 7,0 PIB par résident enregistré (dollars EU) 8 999 PIB par habitant (dollars EU) 2 070 Exportations (milliards de dollars EU) 35,2 Importations (milliards de dollars EU) 29,3 Revenus publics (dollars EU) 1,0 Dépenses publiques (milliards de dollars EU) 1,2 Consommation d'électricité (milliards de kWh) 35,2 Consommation d'eau (milliards de pieds cubes) 1,5 Indicateurs d'impact sur l'environnement Émission du dioxyde de soufre (milliers de tonnes) 199,4 Eaux industrielles usées (millions de tonnes) 225 Émissions de dioxyde de soufre conformes aux normes (%) 92,9 Évacuation d'eaux industrielles conformes aux normes (%) 90,1 Déchets industriels solides (milliers de tonnes) 28,6 Déchets solides industriels conformes aux normes (%) 86,5 Part du marché mondial en 2002 de composants informatiques et électroniques fabriqués à Dongguan (%) Têtes magnétiques, boîtiers d'ordinateurs 40 Appareils de numérisation et mini-moteurs 20 Cartes en cuivre et lecteurs de disques 30 Claviers 16 Condensateurs de courant alternatif et transformateurs de 25 Cartes-mères 15 bascule de remise à zéro Source : Gouvernement de Dongguan, 2005. 128 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 et enfin, il tente d'établir si les décideurs poli- effectuées au cours de la dernière génération tiques du monde en développement ont tiré un indiquent que différentes formes d'établisse- enseignement de cette expérience et de cette ments de personnes facilitent les économies analyse. d'agglomération pour différents types de Les principales constatations sont les production. D'après une généralisation un suivantes : peu trop simplifiée (mais pas complètement inexacte), les agglomérations avec des mar- · Les économies en développement sont entrent chés facilitent les économies d'échelle à tra- dans une nouvelle dimension de l'agglomé- vers la commercialisation et la distribution ration. Un siècle d'expérience montre qu'à des produits agricoles, les villes moyennes mesure que les pays se développent, passant procurent aux industries manufacturières d'une production d'abord orientée vers l'agri- des économies de localisation, et les villes les culture à l'industrie, puis aux services, les plus grandes fournissent différentes facilités entrepreneurs et les travailleurs laissent der- et encouragent l'innovation dans le com- rière eux non seulement leurs villages et leurs merce, les services publics et l'éducation. activités agraires mais aussi un monde dans · Les décideurs ont souvent mal évalué le lequel l'échelle n'a pas beaucoup d'impor- potentiel des forces du marché. De nom- tance. Un nombre toujours plus important breux décideurs perçoivent les villes comme d'entre eux intègre non seulement des éta- des constructions de l'état -- destinées à blissements plus grands et plus denses, mais être gérées et manipulées pour remplir de aussi un monde où l'échelle compte -- des quelconques objectifs sociaux. Les grandes endroits où la production et la distribution agglomérations et les villes, tout comme les bénéficient d'économies d'échelle, en parti- entreprises et les exploitations agricoles, sont culier celles associées à des lieux donnés. La des créations du marché. De même que les proximité est importante non seulement pour entreprises et exploitations agricoles four- l'accès aux marchés des biens et services mais nissent des biens et des services finaux et également pour l'accès aux idées. intermédiaires, les villes et agglomérations · Une variété d'endroits est nécessaire pour procurent des économies d'agglomération la croissance économique. Les recherches aux producteurs et aux travailleurs. il va Tableau 4.1 Une douzaine d'économies d'échelle Type d'économie d'échelle Exemple 1. Pécuniaire Pouvoir acheter des intrants intermédiaires avec des réductions en fonction des quantités. Interne 2. De technologie statique Baisse des coûts moyens grâce aux frais fixes d'exploitation d'une usine. Technologique 3. De technologie dynamique Apprendre à exploiter une usine plus efficacement au fil du temps. 4. « Achats » Les acheteurs sont attirés vers des lieux qui rassemblent plusieurs vendeurs. 5. Spécialisation La sous-traitance permet aux fournisseurs d'intrants en amont et aux entreprises en aval Statique « Adam Smith » de bénéficier des gains de productivité grâce à la spécialisation. De localisation 6. Mise en commun de la Les travailleurs aux compétences spécifiques d'une industrie sont attirés vers les lieux où main-d'oeuvre « Marshall » la concentration est plus importante.a Dynamique 7. Apprendre par la pratique. La réduction des coûts résultant d'une activité de production répétée et continue dans le « Marshall-Arrow-Romer » temps dont les bénéfices retombent dans le même endroit. 8. Innovation « Jane Jacobs » Le plus des choses diversifiées sont faites localement, plus grande est l'opportunité Externe ou d'observer et d'adapter des idées des autres. d'agglomération Les travailleurs d'une industrie apportent des innovations aux entreprises d'autres Statique 9. Mise en commun de la main-d'oeuvre « Marshall » industries ; semblable au no.6 mais le bénéfice résulte de la diversité des industries sur un même lieu. D'urbanisation 10. Division du travail « Adam Semblable au no.5 ci-dessus, la principale différence étant que la division du travail est Smith » rendue possible par la présence de plusieurs industries acheteuses au même endroit. Plus le marché est grand, plus le profit est élevé, plus la localisation attire, plus les Dynamique 11. « Romer » croissance endogène emplois sont nombreux, plus les pools de main-d'oeuvre sont nombreux, plus le marché est grand ­ et ainsi de suite. 12. D'agglomération « pure » Répartition des frais fixes d'infrastructure à un plus grand nombre de contribuables, les déséconomies résultent de la congestion et de la pollution. Source : Adaptation à partir de Kilkenny 2006. a. Pour une formalisation, voir Krugman (1991a), chapitre 2 et annexe C. Économie d'échelle et agglomération 129 donc de l'intérêt des administrateurs des villes de mieux s'informer sur ce que fait Encadré 4.2 Partage, adéquation et apprentissage leur ville et de l'aider à bien le faire plutôt que d'essayer de modifier brusquement sa Trois raisons expliquent pourquoi les industrie (économies de localisation) destinée. Les planificateurs et les décideurs entreprises d'une industrie particulière se vers des processus à l'échelle de la ville politiques doivent considérer leur rôle de res- situent souvent les unes près des autres. (économies d'urbanisation) nécessite ponsables prudents d'une variété d'endroits, · Partage --L'élargissement du mar- des mécanismes supplémentaires. afin de tirer le maximum des économies ché des fournisseurs d'intrants leur Ces mécanismes comprennent les effets de causalité cumulative et l'in- d'agglomération. permet d'exploiter les économies terpénétration de la production et des Ce chapitre traite d'une manière générale d'échelle internes en production (les coûts moyens baissent à mesure que échanges entre les industries. Sont des implications des expériences et des analyses le niveau de production augmente). aussi compris les gains provenant des de réorganisation des stratégies d'urbanisation Ce partage des intrants permet égale- échanges d'idées. La concentration des dans le monde en développement. Le chapitre 7 ment aux fournisseurs d'offrir des biens travailleurs et des fournisseurs conduit à une concentration de la demande des poursuit cette tâche de recadrage du débat sur et services adaptés aux besoins des consommateurs. les stratégies urbaines. acheteurs. Il en résulte des profits plus élevés pour tous, accompagnés d'un Si les économies d'échelle sont grandes accès plus facile à une variété d'intrants et non épuisées et si les entreprises peu- Guide d'introduction aux économies plus grande. vent se concurrencer non seulement sur d'agglomération · Appariement --L'extension de la le prix mais aussi par la différentiation des Les bénéfices de l'augmentation de l'échelle disponibilité de la variété de compé- produits, des forces centripètes puissantes entrent en jeu. De plus, en introduisant peuvent être internes ou externes à une entre- tences requises par les employeurs pour faciliter un meilleur appariement formellement la distance (le coût d'ex- prise ou exploitation agricole individuelle. Les avec les différents besoins. En même pédition des intrants et des sortants), le économies externes sont synonymes d'« écono- temps, il devient moins risqué pour cadre utilisé dans ce Rapport procure des mies d'agglomération », qui comprennent les les travailleurs de se trouver dans des idées utiles des forces centrifuges qui bénéfices de la localisation (se trouver à proxi- endroits qui rassemblent de nombreux expliquent la dispersion spatiale dans un pays. Généralement parlant, la dominance mité des autres producteurs du même produit employeurs potentiels. (primauté) de l'une ou de quelques zones ou service) et de l'urbanisation (se trouver à · Apprentissage--L'accélération des métropolitaines d'un pays, s'accroit si proximité d'autres producteurs d'une large retombées de connaissance et la possibilité pour les travailleurs et les les bénéfices des économies d'échelle gamme de biens et de services). Les externalités entrepreneurs d'apprendre les uns sont importants par rapport aux coûts de de consommation aussi sont associées à l'agglo- des autres. La capacité d'aller au-delà transport. mération mais elles n'ont pas encore fait l'objet du partage, de l'appariement et de Sources : Gill et Kharas (2007), basé sur Duran- de suffisamment d'études. ainsi donc, ce cha- 2 l'apprentissage spécifiques à une ton et Puga (2004). pitre traite donc des économies d'échelle liées à la production (voir le tableau 4.1). 3 · Les économies internes résultent de la grande secteurs différents dans un même lieu (voir taille des usines, qui leur permet de mieux le tableau 4.1 de 8 à 11). par exemple, une exploiter les coûts fixes (voir 1 à 3 dans le société de conseil en gestion peut bénéficier tableau 4.1). Une grande aciérie peut obte- de sa situation à proximité d'écoles de com- nir de ses fournisseurs des réductions sur merce, de prestataires de services financiers les volumes achetés -- ce qui implique des et de fabricants. coûts fixes de transport et d'échange -- et engranger les bénéfices de la division du tra- Les économies d'agglomération ne dépen- vail dans l'entreprise. dent pas que de la taille (une grande ville ou · industrie), mais aussi des interactions urbaines. Les économies de localisation proviennent elles sont traditionnellement classées comme de la présence d'un plus grand nombre d'en- économies de localisation issues d'interactions treprises de la même industrie au même économiques intra-branches et comme éco- endroit (voir 4 à 7 dans le tableau 4.1). La nomies d'urbanisation, issues d'interactions proximité spatiale aide, car l'accès immédiat entre industries. 5 Les raisons pour lesquelles aux concurrents du même secteur permet les producteurs bénéficient de leur proximité aux entreprises de se tenir au courant des aux autres producteurs dépendent du partage informations du marché dans les négocia- des intrants en équipements, de l'information tions avec les clients et les fournisseurs. Les 4 et de la main-d'oeuvre. elles dépendent aussi entreprises qui se regroupent peuvent aussi de l'amélioration de l'adéquation entre les exi- se partager un pool de main-d'oeuvre spécia- gences de production et les types de terres, de lisée plus important et fiable. main-d'oeuvre et d'intrants intermédiaires -- et · Les économies d'urbanisation résultent de la de l'apprentissage de nouvelles techniques et de présence d'un grand nombre d'entreprises de nouveaux produits (voir l'encadré 4.2). 130 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 Tableau 4.2 Les économies d'échelle internes sont faibles dans les industries légères et élevées produits chimiques, l'appareillage, l'ingénierie dans les industries lourdes et le papier et l'impression. Dans la catégorie de Constatations Source des données produits à 3 chiffres, les rendements d'échelle Rendements d'échelle constants : vêtements, cuir, Basé sur les données d'échanges (Antweiler & les plus importants sont obtenus avec les livres, chaussures, textile, produits en bois Trefler, 2002). la briqueterie, les colorants et les avions. 6 À Rendements d'échelle à forte croissance : machines, l'opposé, les économies d'échelle internes sont produits pharmaceutiques, instruments, fer et acier, négligeables dans le caoutchouc et les plastiques, pétrole et produits charbonniers le cuir et les produits du cuir, les vêtements et Rendements d'échelle constants ou rendements Basé sur des estimations d'ingénierie destinées chaussures et le textile. 7 d'échelle à croissance faible : produits en cuir, à examiner les gradients et changements des Sur la base des estimations des coûts et de la chaussures et habillement, bois et textiles coûts à l'échelle d'efficience minimum (Junius, valeur ajoutée, différentes sources indiquent des Rendements d'échelles à forte croissance : véhicules à 1997, citant Prateen, 1988, et Emerson et al., conclusions similaires. en norvège, un échan- moteur, autres moyens de transport, produits chimiques, 1988) tillon de 5 000 entreprises manufacturières ingénierie, imprimerie et publications fournit des indications d'économies d'échelle Rendements d'échelle à faible croissance : chaussure, Basé sur les marges d'industries au niveau de l'industrie individuelle. 8 pour vêtements, produits alimentaires, cuir manufacturières dans 14 pays de l'OCDE les industries canadiennes à quatre chiffres, les Rendements d'échelle à forte croissance : tabac, (Junius, 1997, citant Oliveira et al., 1996). rendements d'échelle atteignent en moyenne produits pharmaceutiques, équipement de bureau et 10 % pour 107 secteurs manufacturiers, avec informatique, équipement ferroviaire l'habillement, les produits tricotés, le cuir et les Rendements d'échelle à faible croissance : vêtements, Basé sur les marges des prix sur les coûts textiles tout en bas du spectre. L'augmentation 9 cuir, produits en cuir, textile marginaux des secteurs à 2 chiffres, couvrant de la production réduit les coûts dans le secteur Rendements d'échelle à forte croissance : services 1953­84 (24 secteurs) aux États-Unis (Roeger, manufacturier des états-Unis, dans les indus- d'électricité, de gaz et sanitaires, véhicules à moteur et 1995). équipements, produits chimiques, tabac tries des pays à revenus intermédiaires (Chili) et dans les industries européennes de l'automobile, Rendements d'échelle à faible croissance : textile, Basé sur des estimations des fonctions des véhicules lourds et des biens de consomma- produits laitiers, scieries, huile de poisson et nourriture de production pour le Recensement des 10, 11 à base de poisson établissements manufacturiers de 1963 en tion durables. Sur la base des données relatives aux échan- Rendements d'échelle à forte croissance : métaux de Norvège (27 industries) (Griliches & Ringstad, base, équipement de transport, produits de cimenterie, 1971). ges, un tiers des industries de production de produits accessoires, boissons biens affichent des rendements d'échelle crois- 12, 13 Rendements d'échelle à faible croissance : habillement, Basé sur des données de coûts et profits dans sants. Les industries manufacturières avec tricot, cuir, textile 167 industries manufacturières à quatre chiffres des économies supérieures (au niveau des usines Rendements d'échelle à forte croissance pétrole, CTI, pour 1970 au Canada (Baldwin & Gorecki, mêmes) et des externalités au niveau de l'indus- métaux de base et transformés, équipement de 1986) et des estimations de la productivité de trie sont les produits pétroliers et les produits transport la main-d'oeuvre et de la production pour 90 industries à quatre chiffres entre 1965 et 1970 au charbonniers, le raffinage de produits pétroliers, Canada (Gupta, 1983). les produits pharmaceutiques, l'équipement, le fer et l'acier. Les industries avec des rendements Rendements d'échelle à faible croissance : vêtement, Estimations des fonctions de production au produits en bois niveau de l'entreprise sur 6 665 usines au Chili constants comprennent la chaussure, le cuir, le textile, l'habillement et le mobilier. Rendements d'échelle à forte croissance autres produits entre 1979 et 1986 (Levinsohn et Petrin,1999). chimiques, produits alimentaires, imprimerie et édition Les marges constituent une autre source d'information. La croissance des rendements Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. d'échelle conférant aux entreprises le pouvoir Note : OCDE = Organisation pour la coopération et le développement économiques ; CTI = Classification type des industries. sur le marché, les majorations de prix au-delà des coûts marginaux peuvent constituer un Les économies d'échelle internes sont plus indicateur des économies d'échelle au niveau de élevées dans les industries lourdes l'unité de production. Les études indiquent une on observe des rendements d'échelle internes fourchette de marge pour les manufactures aux croissants dans la fabrication, basés sur différen- états-Unis allant de 15 % dans l'habillement à tes sources de données. Les économies d'échelle plus de 200 % dans les services d'électricité, de internes vont d'un niveau négligeable ou faible gaz et sanitaires. pour 36 secteurs manufactu- dans les industries légères à un niveau élevé riers à travers 19 pays membres de l'organisa- dans les industries lourdes et de haute techno- tion pour la coopération et le développement logie (voir le tableau 4.2). Sur base d'estimations économiques (oCDe), les plus fortes marges du domaine du génie civil, un résumé d'études sont celles sur le tabac, les médicaments, et les spécifiques à des secteurs précis qui examine équipements de bureau et d'informatique --, les l'échelle de production et d'économie de coûts plus faibles étant celles sur les chaussures, l'ha- d'efficience minimum conclut à des rendements billement et les produits en bois. 14 croissants significatifs pour les véhicules à Si les données sur le secteur manufacturier moteur, les autres équipements de transport, les font l'objet de la considération la plus forte, Économie d'échelle et agglomération 131 celles concernant les rendements croissants et No Nonsense --, toutes en compétition sur dans le secteur des services sont également un marché de 2 milliards de dollars. Selon le nombreuses. Le secteur le mieux étudié est celui Bureau américain des recensements, environ de la production d'électricité, où la croissance 150 établissements fabriquant des collants toute des rendements d'échelle internes est considé- jambe et des collants aux genoux au début des rable. 15 Mais les marges les plus élevées sont années 2000, la moitié du nombre total du pays celles des services publics et sanitaires. 16 on étaient situés en Caroline du nord. La valeur trouve également des économies d'échelle dans de leurs exportations se montait à 973 millions le secteur bancaire et la finance. 17 Une étude de dollars, soit environ 75 % du total national ; des banques commerciales dans 75 pays montre ils employaient 13 497 personnes dont 11 567 que les banques avec des montants de prêts et ouvriers pour la production. 21 Si on y ajoute les de dépôts plus élevés affichent des coûts moyens chaussettes pour hommes et les bas, plus de la moindres -- et que les banques opérant dans moitié d'une industrie de 6 milliards de dollars des systèmes financiers plus vastes nécessitent se trouve en Caroline du nord. moins d'augmentation proportionnelle en capi- Une des raisons pour lesquelles les fabricants tal financier et leurs frais de gestion de risques de textile se sont installés en Caroline du nord sont moindres. 18 était l'exploitation des gains de productivité pro- venant de la proximité aux fabricants de fil. Les Les économies de localisation résultent industries du fil et du collant sont étroitement du partage des intrants et de la concurrence liées -- à travers des relations délicatement cou- intra-branche sues entre elles à chaque étape de la fabrication Les économies de localisation proviennent de -- mais extrêmement compétitives. Macfield, groupes d'entreprises concentrées sur le plan géant du textile et fabricant leader de fil pour géographique, liés par la technologie qu'ils uti- collants, chaussettes, vêtements d'extérieur, tis- lisent, les marchés qu'ils servent, les produits et sus d'ameublement et produits industriels, fait les services qu'ils fournissent et les compétences fonctionner cinq usines en Caroline du nord et dont ils ont besoin. Les pressions de la concur- emploie environ un quart de la main- d'oeuvre rence qui forcent les entreprises d'un même de l'industrie du fil. environ 6 paires de collants secteur à innover ou à disparaître conduisent fins sur 10 vendues aux etats-Unis sont tissées également à la croissance de la productivité. avec du fil Macfield. 22 avec d'autres grands Les conditions ont tendance à être compétitives fabricants en Caroline du nord, (Unifi, regal et lorsque les entreprises en amont et en aval et les Spanco), ils représentent plus des trois-quarts institutions associées dans une industrie parti- de la valeur -- 3,7 milliards -- de l'industrie des culière (par exemple, le matériel électronique ou produits en fil tissés. 23 La localisation des indus- les produits pétrochimiques) -- y compris les tries du fil et des articles chaussants à mailles, en universités et les associations commerciales -- Caroline du nord, est une puissante manifesta- se regroupent. D'autres canaux d'économies de tion des économies externes intra-branches. localisation plus difficilement mesurables sont les « externalités Marshall-arrow-romer », 19 Les économies d'urbanisation résultent qui résultent principalement des retombées de de la diversité industrielle qui stimule connaissance. l'innovation La proximité d'entreprises similaires peut À mesure que les villes grandissent, les écono- influencer les décisions de localisation des com- mies d'urbanisation deviennent plus impor- pagnies. prenons le cas de l'industrie des articles tantes. 24La diversité urbaine peut stimuler les chaussants à mailles aux états-Unis. peu après échanges d'idées et de technologie pour pro- 1900, la ville de new York est devenue le centre duire de plus grandes innovations et une crois- américain de la production et de la distribu- sance plus forte. 25Des entreprises de diverses tion de vêtements. Cependant, après la Seconde industries peuvent partager des facilités et des guerre mondiale, la production s'est déplacée biens publics, un éventail plus large de fournis- vers le Sud, en Caroline du nord. 20De nom- seurs d'intrants intermédiaires, un pool plus breuses usines de bonneterie et de tissage se sont grand de travailleurs hautement spécialisés et déplacées pour se rapprocher de l'approvision- les risques. L'importance accrue des retombées nement en fil et pour profiter d'une électricité, de connaissance à travers les différentes indus- d'une main-d'oeuvre et de terres moins chères. tries se manifeste dans les villes bien établies. aujourd'hui, l'industrie des articles chaus- Dans les villes relativement matures, telles que sants à mailles située en Caroline du nord Los angeles et philadelphie, la concurrence et compte de nombreuses marques -- parmi les- la diversité urbaine contribuent à la croissance quelles Sheer Energy, Silken Mist, Just My Size de l'emploi, qui indique la présence d'économies 132 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 d'agglomération dans le secteur manufacturier indonésien entre 1980 et 2003 varient durant la Encadré 4.3 Les économies d'agglomération en Indonésie période ; cependant, il apparaît très clairement La plupart des observations rigoureuses · Les économies d'urbanisation sont for- que ces bénéfices sont principalement statiques d'économies d'agglomération viennent tes pour les minéraux non métalliques plutôt que dynamiques et il est plus probable de pays développés. L'exception est et les machines, bien que faibles durant qu'ils résultent de la localisation plutôt que de l'Indonésie, où la recherche récente per- certaines périodes. l'urbanisation (voir l'encadré 4.3). met d'identifier les déterminants de la Les activités soumises à l'urbanisation concentration industrielle. L'analyse traite et aux économies dynamiques sont de de quatre grands groupes -- les produits Une sphère nouvelle mauvaises candidates aux politiques chimiques (dont le pétrole, le caoutchouc visant à étendre une masse économique Les pays se développent en faisant évoluer leurs et les plastiques), le textile (dont les dans un pays (voir le chapitre 8 pour une économies d'activités agricoles traditionnelles vêtements, le cuir et les chaussures), les discussion plus détaillée). Ces entreprises basées sur la subsistance, vers des activités de minéraux non-métalliques (dont le verre, préfèrent attendre et ainsi apprendre et la céramique et le ciment) et les machines fabrication et de services. en cours de route, les prospérer dans des villes plutôt grandes (dont l'équipement électrique et non- entreprises, plutôt que les exploitations agri- et diversifiées. Les économies d'agglo- électrique et les instruments). Elle éclaire mération pour le textile et les produits coles, deviennent l'unité de production domi- quant à la façon dont la taille et le type chimiques (largement statiques et locales) nante. La production de biens manufacturés et d'économies d'échelle influencent l'éten- indiquent que les politiques de déconcen- de services différenciés augmentent en tant que due et le modèle d'agglomération d'un tration de la production de ces industries part de la production économique. La techno- pays en voie de développement. pourraient être efficaces si elles s'accom- Les économies de localisation -- les logie de production est passée des rendements pagnaient d'améliorations de l'infrastruc- bénéfices d'une situation à proximité d'échelle constants aux rendements d'échelle ture et d'une bonne gouvernance dans les d'autres entreprises de la même indus- zones choisies pour la relocalisation. Les croissants. et sur le temps, le changement tech- trie -- ont été plus importantes que les économies d'agglomération renforcent la nique à l'échelle stimule les économies d'échelle. économies d'urbanisation pour le secteur résistance des produits non métalliques et La concurrence imparfaite et de monopole manufacturier, et les économies d'agglo- des machines (essentiellement statiques deviennent la forme dominante de la structure mération statiques sont plus importantes et urbains) à la relocalisation vers de plus que les externalités dynamiques (liées à de marché. petits centres urbains. l'apprentissage). Les conclusions des tests Le monde est plus urbain et la concentra- d'externalités statiques spécifiques aux tion de la masse économique dans les centres secteurs sont les suivantes : urbains les plus denses, est également plus forte. · Les économies de localisation sont en 1900, le nombre d'habitants dans les 100 fortes pour le textile et les produits plus grandes villes représentait à peine 4,3 % chimiques. Source : Kuncoro, à paraître. de la population mondiale. Ces mêmes 100 vil- les représentent aujourd'hui 7,5 % du total et près de 10,5 % pour les 100 plus grandes villes. d'urbanisation issues de l'innovation intersec- Malgré un espace amplement ouvert, presque torielle.26 À Wall Street, à new York, et dans tout développement récent aux états-Unis est à la City de Londres, des sociétés financières, des moins d'un kilomètre des précédents dévelop- compagnies d'assurances et des syndicats de pements. 29aujourd'hui encore, seulement 2 % banquiers tirent des bénéfices de leur proximité de la superficie des états-Unis sont construits les uns des autres. et la colocation stimule la ou pavés. Seules les économies d'agglomération croissance d'autres services spécialisés comme peuvent expliquer ce regroupement extrême des les firmes de conseil juridique, en applications entreprises et des travailleurs dans les villes. informatiques, en traitement de données, en publicité et en gestion. Ces clusters d'entrepri- Tandis que les producteurs recherchent ses, en procurant un marché élargi à des indi- les économies d'échelle, l'agriculture se vidus hautement qualifiés, bénéficient du même disperse alors que le secteur manufacturier grand pool de capital humain. elles tirent éga- forme des clusters lement profit de la génération et de la diffusion Les activités agricoles s'étendent pour exploi- de connaissances entre elles. ter les économies d'échelle en production. aux Les observations attestant de la présence états-Unis, environ 1 500 kilos de produits agri- d'économies d'agglomération urbaines pro- coles sont produits annuellement pour nour- viennent principalement des pays développés. 27 rir chaque américain, alors que les Chinois ne Mais il existe également des indications relati- réservent que 600 kilos par habitant. en 2005, les ves à des économies externes dans les pays en terres agricoles moyennes aux états-Unis repré- voie de développement, lorsque les données sont sentaient 20,4 hectares par exploitant agricole, en disponibles. Une étude sur 12 400 entreprises australie 45 hectares et au Canada 47 hectares. manufacturières dans 120 villes de Chine indi- La superficie moyenne d'une exploitation agri- que une productivité plus élevée des entreprises cole au Brésil est d'environ 19 hectares. 30 toute- dans les villes plus peuplées. 28 Les économies fois, les économies d'échelle en agriculture sont Économie d'échelle et agglomération 133 généralement difficiles à atteindre dans des pays Les services se sont encore plus fortement à revenu faible. La terre cultivée par exploitant agglomérés que la fabrication ne représentait qu'une fraction de celle des pays À mesure que les pays passent à une phase de industriels : 0,16 hectare en Chine 0,30 au Ben- développement plus avancée, leurs économies gladesh et en indonésie et 1,20 au nigeria. 31 sont de plus en plus basées sur les connaissan- À mesure que les pays se développent, leurs ces et orientées sur les services. La concentra- secteurs manufacturiers et des services devien- tion spatiale de l'activité s'accroit également nent plus importants, les entreprises s'entassent (chapitre 2). 39, 40Les types d'économies d'ag- pour exploiter les économies d'agglomération. glomération évoluent à mesure que les pro- en France, au royaume-Uni et aux états-Unis, grès se développent. en particulier, à mesure 75-95 % de l'industrie sont centralisés (regrou- qu'une économie devient plus dépendante des pés ou concentrés en fonction de l'activité éco- connaissances, les retombées de connaissan- nomique globale), tandis que moins de 15 % ces, qui nécessitent la proximité, gagnent en sont dispersés. 32 aux états-Unis, plus d'un tiers importance. Les observations suggèrent que les des moteurs de l'aérospatiale sont produits dans industries basées sur la connaissance sont spa- trois villes : hartford avec 18 % environ de l'em- tialement concentrées. 41 ploi total, Cincinnati et phoenix avec 18 % à elles Les services sont encore plus agglomérés sur deux. 33 avec le temps, la concentration spatiale le plan spatial que la fabrication, et ce pour deux des industries a augmenté aux etats-Unis. 34 raisons. La première est qu'ils tendent à utiliser L'utilisation de l'espace continu sans tenir compte moins de superficie par employé. Les banques, des frontières administratives et en fonction de les compagnies d'assurance, les hôpitaux et les la concentration des usines, plus de la moitié des écoles fonctionnent confortablement dans des 122 industries à 4 chiffres au royaume-Uni sont immeubles qui permettent une économie de localisées et seules 24 % sont dispersées. Le reste surface et une forte densité. La seconde, grâce est réparti de manière aléatoire. 35 aux économies externes, les services commer- L'agrégation spatiale est plus prononcée ciaux disposent même un plus fort potentiel dans les industries à hautes compétences et de d'agglomération alors que les entreprises sont haute technologie (équipement électronique chacune au service de l'autre : toutes les ban- informatique, instruments de contrôle de pro- ques ont besoin de publicité, toutes les agences cessus, semi-conducteurs et produits pharma- de publicité ont besoin de banques. Le potentiel ceutiques), que dans les industries légères. Cela de co-dépendance et d'agglomération est ainsi converge avec les constatations documentées intrinsèque aux services. 42 sur les effets à grande échelle dans les industries Les services dominent parmi les industries lourdes. Les industries à hautes compétences et les plus agglomérées aux états-Unis. 43 Leur de haute technologie ont une plus grande tech- concentration augmente dans les grandes vil- nologie de production à forte densité de capital. les américaines, entassant des emplois de ser- elles sont également davantage susceptibles de vices sur un rayon de plus de 20 kilomètres. 44 bénéficier des divers mécanismes qui génèrent entre 1972 et 1992, les emplois se sont davan- les économies externes, étudiés précédemment. tage concentrés spatialement aux états-Unis, en république de Corée, le classement des poussés principalement par la localisation industries par leurs économies de localisation croissante des activités de services dans les gran- suit le classement par leur concentration spa- des villes, 45tandis que les contés de petite et tiale dans les villes. Les industries lourdes et de moyenne taille perdaient des emplois au profit transport (métaux, produits chimiques et équi- des zones plus urbanisées. 46par exemple, dans pement de transport) tendent à se concentrer le conté de Suffolk, dans le Massachusetts, qui sur peu de villes hautement spécialisées pour inclut Boston, 35 % de la force de travail sont profiter des externalités d'échelle locales, tan- actifs dans les services commerciaux, c'est-à- dis que les industries traditionnelles ou légères dire presque le double de la moyenne nationale, à faibles externalités d'échelle (alimentaire et qui est de 18 %. 47au royaume-Uni, près de textile), sont plus dispersées. 36Les industries 60 % de l'ensemble des sociétés de capitaux à de haute technologie (ordinateurs, aviation, risque se trouvent à Londres. 48 Les bureaux instruments médicaux et composants électroni- de capitaux à risque basés à Londres favorisent ques) tendent à se concentrer plus fortement que l'investissement dans des petites et moyennes les industries apparentées aux produits durables entreprises basées à Londres pour obtenir de et équipements (travaux des métaux, industriel, meilleures informations : ils peuvent aisément réfrigération, matériel et équipement). 37Les visiter et surveiller ces entreprises. avec la chute villes en république de Corée se sont de plus en des coûts de communication, les services sont plus spécialisées. 38 devenus plus échangeables, permettant aux 134 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 fournisseurs de profiter de spécialisation plus on trouve dans les grandes villes de plus en plus étroite et des économies d'agglomération. par de couples mariés dont l'homme et la femme exemple, les services financiers peuvent être sont titulaires d'un diplôme universitaire ; leur dégroupés en plusieurs catégories plus affinées proportion est passée de 32 % en 1940 à 50 % de services bancaires aux particuliers, crédits en 1990. 51Les villes facilitent la recherche d'in- à la consommation et financement, services trants des producteurs et augmentent les possi- bancaires commerciaux et entreprises, services bilités de nouvelles expériences et découvertes bancaires à l'investissement, etc. et, dans les pour les clients. Les exemples de diffusion aisée services bancaires à l'investissement, il peut y de l'information et de l'apprentissage social vont avoir une spécialisation dans les fusions, acqui- de simples dîners dans certains restaurants, au sitions, financement d'entreprise, revenus fixes, bouche à oreille dans les voisinages, en passant gestion de dettes et autres. par les propagations de rumeurs. 52 Les mécanismes d'apprentissage expliquent Les villes facilitent les économies d'échelle également l'agglomération dans les villes. 53 de tous types Comme alfred Marshall le disait, lorsque les Une usine géographiquement isolée peut béné- retombées de connaissance existent, « les mys- ficier d'économies d'échelle internes mais, à tères du commerce ne sont plus des mystères, moins qu'elle ne soit située dans une zone de c'est comme s'ils étaient tout simplement dans densité, elle ne peut pas jouir des bénéfices com- l'air. »54 Les retombées de connaissance sont pétitifs associés aux économies de localisation et difficiles à mesurer, car rarement traçables à d'urbanisation. Les grandes agglomérations et travers les transactions. À l'aide des citations de les villes rassemblent de grands pools de main- brevets, il est toutefois possible d'identifier des d'oeuvre qualifiée et des fournisseurs d'intrants traces écrites pour certaines de ces retombées. intermédiaires spécialisés et, ce faisant, renfor- aux états-Unis, les brevets sont spatialement cent les appariements employeur-employé et concentrés et les citations ont 5 à 10 fois plus de acheteur-vendeur. Le partage des intrants est chances d'avoir été émises dans la même zone un important canal pour l'émergence d'écono- statistiques métropolitaine standard que le bre- mies d'agglomération. 49La densité de l'activité vet de l'auteur. 55Un autre courant de recherche permet une spécialisation plus affinée et l'uti- se concentre sur les travailleurs en tant que vec- lisation d'une plus grande variété d'intrants teurs de connaissance primaires, ce qui suppose intermédiaires. Sur la moyenne de toutes les que les économies dont la mobilité de la main- industries, la relocalisation d'une entreprise d'oeuvre est substantielle entre les industries d'un lieu à moindre densité (inférieure ou égale expérimenteront une meilleure diffusion des à 499 employés voisins dans la même industrie), idées et une plus grande croissance. 56 vers un lieu plus dense (10 000 à 24 999 employés voisins dans la même industrie) provoque une Les économies d'agglomération sont augmentation de 3 % de l'intensité d'intrants intensifiées par la densité et atténuées par achetés. 50 La composition d'une ville est condi- la distance. tionnée par les possibilités d'économies d'ag- Les villes reflètent de toute évidence la demande glomération et leur interaction avec les autres de densité. Les gens choisissent de vivre les aspects du comportement micro-économique. uns près des autres, payant des loyers élevés et Les grandes villes qui comptent un plus tolérant la criminalité et l'engorgement. Cette grand nombre d'entreprises permettent aux tra- densité permet de réduire les distances de tous vailleurs de se couvrir contre les risques spécifi- types. Les villes sont ainsi des créatrices natu- ques au secteur. Les villes spécialisées de petite relles de marchés et constituent un canal pour taille exposent les travailleurs à davantage de les économies d'échelle internes et externes. risques de chocs spécifiques à l'industrie, mais Les entreprises sont attirées vers les zones de fournissent des avantages d'adéquation spéci- populations denses et à infrastructures concen- fique favorables. Dans les deux cas, la concen- trées par la possibilité de servir un vaste marché tration de l'activité économique réduit les coûts local depuis une grande usine et moyennant de recherche entre entreprises et travailleurs, de faibles coûts de transports. 57 Des techni- donnant lieu à une réduction des postes non ques de production comportant des rentabili- pourvus, à un moindre risque de perte d'em- tés d'échelle croissantes mènent à de grandes ploi et à des durées de chômage moins longues. usines employant de nombreux travailleurs. La grande diversité et la quantité des intrants à La main-d'oeuvre forme en nombre forme un partager dans les villes impliquent également un marché local important. en réduisant les coûts appariement de meilleure qualité. par exemple, de transport, les villes à forte demande locale grâce à la possibilité de meilleures adéquations, attirent les entreprises d'autres industries. ainsi, Économie d'échelle et agglomération 135 un processus auto-renforçateur d'agglomération Tableau 4.3 Les économies d'échelle s'amplifient avec la densité et s'atténuent avec la distance qui débute avec l'extension du marché local aug- Constatation Sources de données mente davantage la productivité industrielle. Les usines situées dans des environnements Les économies d'échelle s'intensifient avec la densité... économiques denses ont tendance à être plus Une densité économique multipliée par deux Données de 1988 sur le rendement par ouvrier importantes en taille. 58À mesure que l'échelle augmente la productivité de 6 % aux États-Unis (Ciccone et Hall ,1996) du marché local s'accroît, les entreprises sont Une densité d'emploi multipliée par deux Données de la fin des années 80 sur la valeur plus à même de sous-traiter leurs fonctions de augmente la productivité de 4,5 à 5,0 % ajoutée non-agricole par ouvrier dans les services à des fournisseurs locaux. 59 Cette exter- régions NUTS européennes (Ciccone, 2002) nalisation stimule davantage la concurrence et Une augmentation d'un écart type sur la Données de cinq industries manufacturières la diversité du marché local des services d'affai- part de l'emploi des industries locales du traditionnelles dans 224 zones métropolitaines même type au cours de la première période américaines entre 1970 et 1987 (Henderson, res, ce qui renforce encore l'externalisation. Les augmentera le niveau d'emploi de cette Kuncoro & Turner, 1995) entreprises sont attirées par des endroits où la industrie de 16-31 % dans une deuxième concentration des entreprises de leur industrie période. est importante et où la demande est forte. 60Les Une augmentation de 10 % de l'emploi Données sur les villes-industries de la nombreux travaux académiques, constamment des industries locales résulte en une République de Corée pour 1983, 1989, 1991­93 étoffés, indiquent que le doublement de la taille augmentation de production d'une usine de (Henderson, Lee & Lee, 2001) d'une ville a pour effet d'accroître la productivité 0,6 à 0,8 % pour le même niveau d'intrants. de 3 à 8 %. 61 en république de Corée, une unité ...et s'atténuent avec la distance. de production dans une ville comptant 1 000 Augmenter la distance au centre ville de 1 % Données de 1980 de 356 nouvelles entreprises travailleurs pourrait, sans modifier sa gamme conduit à un déclin de productivité de 0,13 %. de manufacture au Brésil, Hansen 1990 d'intrants, augmenter sa production de 20 à Doubler la distance vers un centre de marché Données de sociétés de fabrication d'auto- 25 % simplement en se réimplantant dans une régional réduit les profits de 6 % composants et de matériel agricole au Brésil ville possédant 15 000 travailleurs de la même et aux États-Unis (Henderson, 1994) industrie. 62en outre, la concentration spatiale Doubler le temps de transport vers un centre Données de huit industries au Brésil des personnes réduit le coût de la production de urbain réduit la productivité de 15 % (Sveikaukas et autres, 1985) connaissance car la transmission d'information, Effet local (décalé et contemporain) sur la Données sur la productivité au niveau de la concurrence, l'espionnage, l'apprentissage, productivité de l'usine, mais pas d'effet du l'usine, 1972­92, dans 742 comtés américains l'innovation et la commercialisation d'idées comté voisin (Henderson, 2003b) nouvelles en sont facilités. 63 aux états-Unis, un Les effets de l'emploi des entreprises 12 millions d'établissements américains selon taux impressionnant de 96 % des innovations locales sur l'ouverture de nouvelles usines la base de données de marchés de Dun & proviennent des zones métropolitaines. 64 s'atténuent rapidement dans les cinq Bradstreet (Rosenthal & Strange, 2003) Les économies d'agglomération sont influen- premiers cercles concentriques de 1,6 km. cées par l'étendue géographique, et la densité de Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 l'activité économique et la distance entre agents économiques influencent les gains de producti- rapidement avec la distance que par l'effet de 67 vité découlant des économies d'échelle (voir le marché intérieur. tableau 4.3). par exemple, doubler la densité de l'activité économique des régions européennes Un portfolio d'endroits nUtS1 (nomenclature des unités territoriales adam Smith a présenté les économies d'échelle, statistiques) peut donner lieu à une croissance le facteur de mobilité et les coûts de transport de 0,42 % par an de la productivité totale des comme essentiels à la compréhension de la facteurs. 65 Des observations au Brésil et aux nature et des causes de la richesse des nations. états-Unis montrent que doubler la distance toutefois, jusque dans les années 80, la plupart avec les centres métropolitains denses réduit la des économistes se sont contentés d'ancrer leurs productivité de 15 % ; une distance qui passe de recherches à un autre concept introduit dans La 280 à 550 kilomètres réduit les profits de 6 %. Le richesse des nations, celui de la « main invisible » concept de distance peut être généralisé, dans de la concurrence parfaite. 68 Cependant, la ce contexte, de la distance dans l'espace physi- concurrence parfaite est un concept théorique que à la distance dans l'espace industriel. par artificiel : il suppose des entreprises infinitési- exemple, les retombées entre les industries sont males avec une influence négligeable sur les prix plus probables si celles-ci partagent des équipe- de marchés, même dans le voisinage direct de ments scientifiques communs. 66par ailleurs, la l'endroit où est située l'entreprise. Cette suppo- proportion dans laquelle la distance atténue les sition de rendements d'échelle constants impli- économies d'agglomération diffère en fonction que le soi-disant problème du « capitalisme de des types d'agglomération. ainsi, les retombées cour ». 69 C'est-à-dire que, dans le monde des de connaissances qui dépendent d'une com- rendements d'échelle constants, une produc- munication en face à face disparaissent plus tion à petite échelle est aussi efficace qu'une 136 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 production à grande échelle ; ainsi, chaque foyer de difficultés techniques, s'intensifiait avant doit produire une gamme de biens et de servi- de s'effacer à nouveau. 70 puis, au cours des ces entièrement diversifiée dans sa propre cour. années 70, deux économistes de la princeton Lorsque les étudiants demandent à leurs profes- University, proposèrent une solution technique seurs d'économie de leur donner un exemple pour modéliser les rendements d'échelle crois- pratique d'une telle industrie, ils proposent sou- sants, ouvrant ainsi la porte aux chercheurs vers vent celui de l'agriculture de subsistance -- de cette même sphère que bon nombre d'entrepri- petites exploitations agricoles produisant du blé ses et de travailleurs avaient pénétrée depuis la et du riz et dont les produits ne pourraient être révolution industrielle. 71 différenciés entre les différents producteurs. peu À la fin des années 80, les économies importe que, dans les pays qui étaient sortis de d'échelle étaient devenues un aspect familier la pauvreté, la plupart des gens ne travaillaient des conversations sur les échanges internatio- plus dans les petites exploitations agricoles. Cela naux. au début des années 90, les théoriciens de a conduit à des caractérisations de l'économie la croissance avaient accepté la nécessité d'inté- adaptées selon lesquelles toutes les entreprises et grer la concurrence imparfaite entre entreprises travailleurs étaient identiques, de sorte qu'une aux formulations agrégées d'une économie. au entreprise ou un travailleur pouvait être consi- milieu de la même décennie, ils commencèrent déré représenter tout le monde. Les économies à montrer comment ces idées pouvaient être d'échelle posaient un problème : elles requé- utilisées pour comprendre la distribution spa- raient la reconnaissance du fait que la spéciali- tiale de l'activité économique, y compris l'essor sation différencie les hommes et les produits. des villes et agglomérations. avec la nouvelle De temps à autre, la contradiction entre la géographie économique, les chercheurs en sont croissance des rendements internes et la com- venus à réaliser que la dichotomie entre les éco- pétition parfaite refaisait surface et, à cause nomies internes et externes était souvent erro- Tableau 4.4 Trente ans d'avancée théorique reconnaissent l'importance de ces économies d'échelle née. pourquoi ? parce que dans la modélisation des micro-fondations des économies d'agglomé- Sujet Idées principales Publications clés ration, c'est souvent l'interaction entre les éco- Organisation Les rendements d'échelle croissants et la concurrence imparfaite Spence (1976) ; Dixit nomies d'échelle internes et d'autres influences, industrielle, peuvent être intégrés aux modèles économiques formels. & Stiglitz (1977). telles que les coûts de transport, qui a été à la années 70. source des économies externes. Économie Économies externes des villes et systèmes urbains : les différents Mills (1972) ; Diamond urbaine, niveaux d'agglomération sont liés aux fonctions de la ville. & Mirrless (1973) & Reconnaissance des économies d'échelle : années 70. Henderson (1974). les dernières avancées théoriques Commerce Les rendements d'échelle croissants et la concurrence imparfaite Krugman (1980, international, expliquent les échanges intra-branches entre pays à dotations 1981) ; Ethier (1982) ; Les travaux sur les fondations microéconomi- années 80. similaires ; les dotations initiales peuvent, par le biais des Helpman & Krugman ques des économies d'agglomération se sont échanges et de la spécialisation, influencer le taux de croissance (1985) ; Grossman & multipliés au cours des 20 dernières années à long terme ; les échanges libèrent les forces de convergence et Helpman (1995). en associant les modèles des paradigmes résu- de divergence. més dans le tableau 4.4 à des perceptions de Géographie Les activités de rendements d'échelle croissants sont Krugman (1991) ; l'économie urbaine qui mettent l'accent sur la économique, caractérisées par l'agglomération et la concurrence imparfaite, Fujita, Krugman & tension entre les bénéfices de la concentration années 90. tandis que les activités à rendements d'échelle constants restent Venables (1999) ; dispersées et compétitives, permettant d'expliquer la répartition Henderson (1999). de l'activité économique et les coûts résultant 72 spatiale de l'activité économique et le développement des villes. de la concentration spatiale. en général, les chercheurs ont progressivement reconnu que Croissance La concurrence imparfaite et les externalités liées aux Romer (1986) ; Lucas endogène, connaissances ou au capital humain impliquent des rendements Jr. (1988). la croissance économique a des impacts diffé- années 80. croissants agrégés et expliquent pourquoi les taux de rents sur les entreprises et les employés en fonc- croissances peuvent ne pas diminuer avec le temps et pourquoi tion de leurs secteur et localisation. La raison les niveaux de richesse ne convergent pas entre pays. sous-jacente est l'attrait de la variété dans la Croissance La concurrence imparfaite explique pourquoi l'incitation Romer (1990) ; consommation et les économies d'échelle dans endogène, aux dépenses en R&D ne diminue pas et les retombées de Grossman & Helpman la production, les raisons immédiates étant la années 90. connaissances expliquent pourquoi les coûts de R&D baissent (1991) ; Aghion & différenciation des produits, la puissance de avec le temps, résultant en des produits améliorés qui alimentent Howitt (1992). la croissance. monopole, la spécialisation et les externalités de localisation. Croissance La concurrence imparfaite et l'entrée et la sortie Aghion & Howitt endogène, schumpeteriennes d'entreprises, avec des entrées apportant (2005) ; Rossi- La reconnaissance formelle des économies années 2000 de nouvelles technologies, expliquent comment la croissance et Hansberg & Wright d'échelle, des externalités et de la concurrence les politiques optimales d'un pays varient avec la distance à la (2007) ; Duranton imparfaite, ajustent plus étroitement la théorie frontière technologique ; l'accumulation de connaissances dans (2007). économique au monde dans lequel vivent les les villes mène à la croissance. décideurs politiques. Les implications de poli- Source : Adaptation de Gill et Kharas 2007, tableau 1.8. tiques de ces travaux résultent de la manière Économie d'échelle et agglomération 137 dont la production économique interagit avec « villes du monde » en haut de la hiérarchie, les échanges, les idées et les villes. comme new York, Londres, paris et tokyo, sont caractérisées par une structure industrielle dif- · Échanges intra-branches. La principale idée férente, basée principalement sur les services et issue d'une reconnaissance formelle de rende- une main d'oeuvre disposant d'une large variété ments d'échelle croissants et de la différencia- de compétences. 77 tion de produits est que les échanges peuvent avoir lieu entre économies semblables au Les petites villes se spécialisent, accueillant niveau des dotations de facteurs : les échanges les industries à mesure que celles-ci arrivent tant inter-branches qu'intra-branches peu- à maturité et se relocalisent vent être bénéfiques, la principale implica- Même après le contrôle de l'avantage comparatif tion étant que les pays peuvent, en théorie, naturel, les externalités sont toujours importan- encourager certaines activités, en termes de tes dans l'explication des modèles de spéciali- rentabilité et assurer un avantage comparatif. sation et de la diversité dans les villes (voir · Économies mues par les idées. L'idée étant que tableau 4.5). aux états-Unis, la production des la nature non-concurrente des idées les dif- articles non conventionnels est plus concentrée férencie des autres facteurs de production, dans différentes villes, tandis que les produits tels que le capital, la terre et la main d'oeu- traditionnels standardisés sont concentrés dans vre, dans le sens où le marché peut sous-in- des petites villes spécialisées. De manière com- vestir dans la création de nouvelles idées. La parable, au Japon, les petites villes sont spéciali- principale implication est que les gouverne- sées, tandis que les activités de faible technicité ments doivent, théoriquement, financer cer- et la production standardisée de haute techno- taines lignes de recherche et développement, logie sont localisées à l'étranger. De même, en telles que celles qui assureront la continuité Corée, les grandes villes sont plus orientées vers de l'avantage comparatif qu'un pays a acquis les services, tandis que les petites villes sont plus dans certaines régions. orientées vers la fabrication. 78 · Croissance basée sur la ville. L'idée principale Tableau 4.5 Les économies d'agglomération varient selon la taille et le profil des villes et le cycle est que les activités qui affichent des rende- de vie des industries ments croissants générés par des facteurs Principale constatation Données externes à l'entreprise tendent à se concen- Les économies de localisation sont plus importantes pour les Données pour les industries trer dans les villes, tandis que celles sujettes industries lourdes, les économies d'urbanisation étant plus manufacturières à deux chiffres aux à des rendements constants restent plus dis- importantes pour les industries légères. Japon (Nakamura, 1985). persées. L'implication principale est que les Les économies de localisation deviennent moins importantes, Données transversales pour les États- politiques visant à maintenir l'attractivité laissant la place aux économies d'urbanisation à mesure que les Unis et le Brésil (Henderson, 1986). des villes pour les activités commerciales villes se développent en taille tout en faisant en sorte qu'elles restent viva- Les économies d'échelle résultant des réservoirs de main- Données annuelles sur l'emploi dans bles, deviennent plus importantes à mesure d'oeuvre sont plus fortes sur les marchés plus récents et en les entreprises dans quatre zones que les économies se développent. expansion, tandis que celles des retombées de connaissance et métropolitaines américaines et trois de partage de biens spécialisés, sont plus importantes sur des industries à deux chiffres (Hammond & Les systèmes urbains présentent certains marchés à maturité. Von Hagen, 1994). modèles stylisés. Les grandes villes tendent à Pour les industries d'équipement matures, il existe des Données recueillies au moyen d'un être plus diversifiées et orientées vers les ser- observations d'économies de localisation mais aucune panel de 742 contés urbains pour vices : elles innovent, inventent, engendrent de concernant les économies d'urbanisation ; pour les nouvelles la période 1970­1987 (Henderson, industries de haute technologie, il existe des observations Kuncoro &Turner, 1995). nouvelles entreprises et expulsent les industries d'économies tant de localisation que d'urbanisation. matures. 73Les petites villes tendent à être spé- Pour toutes les industries, les effets de la localisation et de Données de cinq industries cialisées sur le plan industriel : elles produisent l'urbanisation sont importants. Pour les industries traditionnelles manufacturières traditionnelles ou fabriquent et reçoivent les industries reloca- la plupart des effets se dissipent au bout de quatre ou cinq ans, et trois nouvelles industries de lisées provenant de villes diversifiées. 74La dis- alors qu'ils peuvent persister plus longtemps pour les industries haute technologie dans 224 zones tribution relative ville-taille et la concentration de haute technologie. Les plus gros effets sont généralement métropolitaines entre 1970 et 1987 issus des conditions des trois ou quatre années précédentes (Henderson, 1997). industrielle dans des villes spécifiques tendent à dans le conté et la zone métropolitaine. rester stable dans le temps. Un système urbain a tendance à être constitué de quelques grandes L'environnement industriel historique des villes est important. Données de croissance des plus Dans des villes relativement matures, les économies grandes industries (1956­87) dans 170 villes diversifiées et de plusieurs villes plus peti- d'urbanisation encouragent la croissance industrielle. villes américaines (Glaeser et al., 1992). tes et plus spécialisées. 75 Pour les industries de haute technologie, l'augmentation d'1 Données villes-industries pour la L'observation stylisée dans la plupart des pays écart type de la diversité dans la base manufacturière locale République de Corée, 1983, 1989, est une hiérarchie urbaine de quelques grandes augmente la productivité de 60 %, mais la diversité n'a pas d'effet 1991­93 (Henderson, Lee & Lee, 2001). villes et de plusieurs petites villes aux fonctions sur les industries standards (telles que le textile ou l'alimentaire). économiques variées. 76au niveau mondial, les Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 138 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 Les villes de taille moyenne ont tendance à américaines était faible. Même si les plus grandes se spécialiser dans les industries matures, pas villes abritaient déjà davantage de responsables, dans les nouvelles, tandis que les grandes villes il n'existait pas de classement évident par taille se spécialisent dans les services et non dans la de ville. en 1980 toutefois, les différences entre fabrication. 79 L'amélioration de l'infrastructure villes avaient significativement augmenté et un et la baisse des coûts de transport a encouragé classement par taille avait clairement émergé. la production manufacturière standardisée à Les grandes villes se sont spécialisées dans la sortir des centres aux loyers élevés pour se diri- gestion et l'activité intensive en information ger vers des villes plus petites. Dans les grandes nécessitant des contacts en face à face alors que villes, la production se focalise sur les services, les petites villes se spécialisaient désormais dans la fabrication non standardisée et la recherche la production. Ce modèle s'est encore renforcé et le développement. 80La relocalisation de la au cours des années 90. 86 fabrication vers les banlieues a été documentée De nombreux historiens des échanges com- en Colombie, indonésie, république de Corée et merciaux et de l'économie soutiennent que les thaïlande. 81il est fréquent de constater que les coûts supplémentaires de coordination et de services ne se déconcentrent pas des centres des supervision des entreprises établies dans plu- villes vers leurs banlieues. 82 sieurs endroits, par rapport aux entreprises intégrées, ont sensiblement baissé après des Les grandes villes se diversifient, incubent développements clés dans les technologies du de nouvelles idées et entreprises, et refoulent transport et des communications, mais aussi les industries matures. grâce à de nouvelles pratiques de gestion. 87 Les nouvelles entreprises démarrent souvent Grâce au progrès technologique dans les trans- dans des villes diversifiées mais elles se dépla- ports et les télécommunications, il est devenu cent vers des villes spécialisées une fois qu'elles moins coûteux pour les entreprises de séparer sont arrivées à maturité. De toutes les nouvel- les infrastructures de production de leurs sièges les usines en France, par exemple, 84 % ont et des infrastructures de gestion. Les entreprises été crées dans des villes à diversité moyenne à peuvent installer leurs infrastructures de pro- supérieure. 83 Quelque 72 % des relocalisations duction dans des environnements spécialisés d'entreprises sont effectuées à partir d'une zone dans un seul secteur et leurs sièges dans une à diversité moyenne à supérieure vers une zone métropole à concentration de main-d'oeuvre à spécialisation moyenne à supérieure. aux spécialisée dans les services commerciaux. en états-Unis, presque toutes les innovations de outre, les coûts réduits de communication qui produits ont lieux dans des zones métropolitai- rendent les productions des industries de ser- nes. La diversité industrielle et la grande taille vices moins chères (par la transmission élec- d'une ville sont toutes bénéfiques à l'innovation tronique), n'ont pas entrainé la « mort par la de la production. 84 au Japon, les usines-tests distance » ni le passage des villes dans l'ombre, sont basées dans les grandes villes mais les usi- contrairement à de nombreuses prédictions. 88 nes assurant la production de masse sont, elles, Dans ce contexte, si la distance est devenue basées dans les petites villes ou les zones rurales. moins importante dans la transmission d'in- Les entreprises jeunes semblent nécessiter une formations, son importance s'est accrue dans la période d'expérimentation pour déterminer leur transmission du savoir. Les télécommunications processus de production idéal. 85au début de la peuvent compléter, mais ne remplacent pas les phase d'apprentissage, les villes diversifiées ser- interactions en face à face, qui impliquent plu- vent de « pépinières » aux entreprises pour tester sieurs formes de communication simultanées, une variété de processus. Une fois le processus notamment le langage non verbal et la commu- idéal identifié, l'entreprise peut commencer sa nication orale (voir encadré 4.5). 89La réparti- production de masse dans des villes spécialisées, tion géographique des domaines commerciaux où toutes les entreprises similaires partagent les internet suggère qu'internet est un complément mêmes processus et les mêmes spécialisations. aux interactions individuelles (principalement Les différentes fonctions économiques que dans les villes) mais également aux moyens de revêtent les villes sont soulignées par le grou- communication à distance tels que le téléphone pement de sièges d'entreprises de différents ou le courrier postal. 90 secteurs et la concentration de services com- merciaux dans quelques grandes villes, tandis Les activités de spécialisation des villes sont que les usines de production de chaque secteur stables, de même que les distributions ville- s'agglomèrent dans les petites villes spécialisées. taille en 1950, la différence de proportion de respon- Les externalités impliquent que l'histoire joue un sables et d'ouvriers de production entre villes rôle. en effet, les tendances récentes des industries Économie d'échelle et agglomération 139 Encadré 4.4 Lorsque les semis et les moissons ont lieu à différents endroits : Accroissement de l'interdépendance des villes. Les spécialistes urbains et les économistes ont de vastes marchés de main-d'oeuvre qui aident signifie des lieux où se trouvent d'autres sièges longuement débattu de la question de savoir si les travailleurs à se déplacer entre les usines à et où ces entreprises peuvent, par exemple, ce sont les villes spécialisées ou celles qui sont mesure que le marché s'adapte aux fantaisies partager services juridiques et agences de diversifiées qui génèrent le plus de croissance. et caprices de la mode. publicité ; pour les installations de produc- Les villes étroitement spécialisées créent de Les clusters de d'entreprises semblables tion, cela signifie des lieux où sont installées plus grandes économies d'agglomération, la sont parfois promus comme constituant le d'autres usines. Les sièges sont généralement productivité d'une entreprise augmente donc meilleur environnement pour l'innovation. situés dans les grandes villes car les services avec la proximité d'entreprises similaires. Par Toutefois, certaines études constatent que aux entreprises ont tendance à bénéficier ailleurs, une combinaison variée d'activités des métropoles diverses sont plus propices d'importantes économies d'agglomération, augmente les chances des villes de se déve- à la création de nouveaux produits et pro- sont moins intensives en terre et emploient du lopper, particulièrement dans les nouveaux cessus. Par exemple, l'adoption de machines personnel hautement qualifié disposé à payer secteurs. Principale constatation : la diversité contrôlées par ordinateur pour la découpe des le prix pour les avantages de la vie dans une et la spécialisation sont importantes mais à dif- métaux s'est effectuée plus rapidement dans grande ville. Si les marchés fonciers fonction- férents points du cycle de vie d'une entreprise. des situations où de nombreuses entreprises nent bien, l'augmentation des prix du terrain Un système urbain « équilibré » n'est pas un (allant des fabricants de fourneaux jusqu'aux poussent les établissements de production à système dans lequel toutes les villes sont spé- producteurs d'avions) avaient des besoins se relocaliser dans des villes plus petites et plus cialisées ou diversifiées de manière similaire, techniques semblables tout en n'étant pas des spécialisées. mais un système dans lequel coexistent des concurrentes directes les unes pour les autres. Les villes des États-Unis en sont une bonne villes diversifiées et des villes spécialisées. Les entreprises pour lesquelles l'innovation est illustration. En 1950, le rapport responsables- Pour les jeunes entreprises, la diversité importante (comme les producteurs d'électro- employés de production était le même dans urbaine est plus importante. Un homme nique) préfèrent la diversité durant les premiè- des villes de tailles différentes. En 1990, toute- d'affaires débutant peut ne pas connaître res phases d'innovation, puis se relocalisent fois, les villes entre 75 000 et 250 000 habitants tous les détails du produit à fabriquer, quels dans des villes spécialisées pour la production comptaient 20 % de responsables de moins par composants utiliser, où s'approvisionner, de masse. Pour la fabrication et les services, employé de production, que la moyenne natio- quels ouvriers engager et comment financer contrairement à l'agriculture, les « semailles » nale et les villes de 1,5 à 5 millions d'habitants l'entreprise. Les entreprises appartenant à des et les « récoltes », peuvent s'effectuer dans des étaient à 50 % au-dessus de la moyenne natio- secteurs différents et utilisant des technologies endroits différents. nale. On observe une tendance similaire dans similaires sont plus susceptibles de partager Tout comme le développement des produits d'autres pays comme la France et l'Allemagne. des informations sur de nouvelles pratiques et la production de masse, la gestion et la Les décideurs doivent être conscients de ces et technologies que des entreprises du même production peuvent avoir lieu dans différents évolutions. Cette interdépendance croissante secteur. Pour les entreprises d'industries plus endroits. Il y a un demi-siècle, les difficultés se manifestant par des relocalisations d'usines standardisées ou matures, la spécialisation liées à la gestion des affaires à distance for- depuis les grandes villes, les gouvernements urbaine est plus importante. Ces entreprises çaient les entreprises à garder leur siège et peuvent être tentés de leur retirer les ressour- bénéficient généralement moins de la flexibi- leurs bureaux de gestion près de leur usine. La ces. Cela tuerait la poule aux oeufs d'or, car ces lité de la diversité urbaine et, en se localisant baisse des coûts de transports et de communi- relocalisations dans des villes plus petites et dans un environnement spécialisé, elles peu- cation aidant, il est désormais beaucoup plus plus spécialisées ne constituent qu'une phase vent mieux tirer avantage des économies d'ag- facile de gérer la production depuis un lieu ultérieure dans le cycle de vie des entreprises glomération urbaine. Par exemple, les firmes distant (voir chapitre 6). auxquelles plusieurs grandes villes ont donné automobiles de Détroit diminuent leurs coûts En conséquence, de nombreuses entreprises naissance. en partageant les fournisseurs de pièces, tout ont séparé spatialement la gestion de la pro- comme les fabricants de vêtements de villes duction, recherchant les meilleures conditions comme San Pedro Sula (Honduras) bénéficient possibles pour chacune. Pour le siège, cela Source : Contribution de Diego Puga. en matière de localisation sont fortement influen- distribution des tailles de villes et la concentra- céesparl'environnementindustrielhistoriquedes tion industrielle dans des villes spécifiques avec villes et, donc, par les économies de localisation. le temps. À l'intérieur des pays, les tailles relatives Ces aspects intangibles incluent le stock local de des villes tendent à rester inchangées. parmi les connaissance pertinent pour une industrie ou spécialistes urbains, ce phénomène est souvent une force de travail ayant acquis des compétences représenté comme une relation récurrente entre spécifiques. Deux entreprises qui seraient identi- la taille d'une ville par rapport à la plus grande ques dans la même ville peuvent bénéficier dif- ville du pays, connue sous le nom de loi Zipf : la féremment de l'agglomération locale en fonction taille de la population d'une ville par rapport à la du temps que chacune a déjà passé dans la ville. ville dominante est inversement proportionnelle De même, deux villes identiques offriraient des à son rang dans la hiérarchie nationale des vil- types différents d'économies externes en fonc- les. 92on observe également une persistance de tion de leurs histoires respectives. 91 la concentration dans des villes spécifiques. 93 Les influences de l'histoire et de la spéciali- parmi les industries à maturité, la persistance sation corroborent la stabilité observée dans la des modèles de l'emploi à travers les villes est 140 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 cluster de la coutellerie de Solingen, en allema- 97 Encadré 4.5 Les villes poursuivent leur développement gne, qui existe depuis 1348. il y a aussi une indication de la persistance à mesure que les coûts de communication chutent de la concentration de services particuliers dans À mesure que les télécommunications locales, inter-états et internationales ont des villes spécifiques. Le commerce américain s'améliorent, les villes se développent toutes augmenté. Les télécommunications des fonds mutuels a débuté à Boston en 1924, et deviennent une plateforme d'interac- améliorées renforcent les interactions de lorsque la Massachusetts investment trust tions et de transferts de connaissances. longue distance, sans que cela se fasse aux fut créée. aujourd'hui, Boston abrite toujours Des études récentes aux États-Unis et au dépens des interactions locales. près d'un tiers de l'emploi des fonds mutuels Japon documentent les rôles complé- Les idées devenant plus complexes et et des services de gestion des biens aux états- mentaires des télécommunications et plus difficiles à communiquer, la valeur Unis. Le secteur de l'assurance de hartford, des interactions en face à face : les gens de l'interaction en face à face augmente physiquement proches les uns des autres et les villes deviennent encore plus encore plus ancien, date de la fin du 18e siècle. s'appellent plus souvent. importantes. Par ailleurs, si les villes sont Les marchands locaux assuraient entre eux les Une interprétation est que les inte- le centre de la technologie de télécommu- expéditions commerciales outre-mer des uns ractions en face à face génèrent plus de nication, les améliorations en technologie et des autres en partageant leurs bénéfices et demande d'interactions au téléphone. de l'information renforceront leur rôle pertes. Ces arrangements informels se déve- Depuis le milieu des années 80, lorsque économique. L'essor de l'industrie mul- loppèrent pour former de grandes compagnies les télécopies et, plus tard, les courriels timédia de New York indique l'avantage sont devenus omniprésents, les voyages comparatif des grandes villes dans la faci- d'assurance, à commencer par la hartford Fire d'affaires ont augmenté de plus de 50 %. litation des flux d'informations complexes insurance Company, en 1810. D'autres grands Une autre indication des interactions indi- des industries de pointe. Dans le monde assureurs de hartford, dont aetna, Connecti- viduelles résultant de la baisse des coûts en développement, la montée de Banga- cut General et travelers, ont été fondés dans la des télécommunications est la croissance lore est un cas éloquent. première moitié du 19e siècle. hartford est tou- phénoménale des articles d'économie jours connue comme « la ville de l'assurance » et coécrits -- de 12 % dans les années 60 à Sources : Gaspar et Glaeser, 1998 ; Huber, 56 % dans les années 90. Les co-écritures 1995 ; Sassen, 1991 ; Gottman, 1977. possède une large gamme de produits associés, tels que l'assurance vie, l'assurance santé, la pro- tection incendie/maritime/accidents et les fonds de pension. 98 forte dans le temps et la convergence de l'emploi par industrie individuelle entre les villes est fai- appréhension des forces du marché ble. Cette persistance intervient malgré des taux au cours du siècle dernier, les producteurs et de rotation élevés des usines et de l'emploi dans travailleurs du monde en développement ont les industries manufacturières individuelles et cherché, et souvent trouvé, leurs fortunes dans en dépit de nombreuses indications que les usi- les villes et agglomérations. Dans les trente der- nes se relocalisent lorsque changent les condi- nières années, des chercheurs ont analysé et de tions des salaires locaux et de la demande. 94 mieux en mieux appréhendé les gains engendrés historiquement, certaines villes sont passées par des agglomérations urbaines de tailles et for- par d'importantes restructurations sectorielles mes différentes. Cependant, il n'est pas encore mais elles se sont avérées être des exceptions. 95 certain que les décideurs politiques apprécient La persistance de la concentration de l'em- la puissance brute de ces forces du marché et les ploi d'une industrie dans des villes spécifiques, bénéfices résultant de leur exploitation. qui implique le « verrouillage » de la structure plus de la moitié des gouvernements du industrielle, peut être expliquée par les écono- monde en développement sondés en 2005 par mies de localisation. Ces villes sont plus compé- la Division de la population des nations Unies titives pour retenir, dans la durée, les usines et avaient exprimé le souhait d'apporter des chan- les emplois de cette industrie. Une plus grande gements majeurs à la distribution spatiale de échelle d'activité industrielle propre signifie, leurs populations. près des trois-quarts des historiquement, que les entreprises, dans la hauts fonctionnaires des pays en voie de dévelop- localité concernée, opèreront aujourd'hui de pement ont exprimé un fort désir de mettre en manière plus productive avec une plus grande oeuvre des politiques visant à réduire la migra- capitalisation de connaissances concernant la tion vers les zones urbaines ou pour inverser les technologie, les sources d'approvisionnement tendances de cette migration urbaine. 99 nom- d'intrants de différentes qualités et la culture breux sont ceux, dans les pays développés, qui locale et ses effets sur le climat juridique, com- craignent également l'urbanisation des pays en mercial et institutionnel. Ces avantages de voie de développement. « La croissance explosive localisation conviennent aux industries manu- des villes à travers le monde -- particulièrement facturières plus traditionnelles. 96 ils expliquent le développement de ces énormes métropoles de la longévité de nombreux clusters industriels la taille d'une nation dans le tiers-Monde -- dans certains endroits, comme, par exemple, le inquiètent les chercheurs et représentants du Économie d'échelle et agglomération 141 gouvernement américains. L'une de leurs prin- Figure 4.1 La prime urbaine pour la consommation des ménages peut être considérable cipales préoccupations : « que les mégavilles Maldives servent de plus en plus d'incubateurs aux mala- Bolivie dies, aux bouleversements économiques et aux Angola crises politiques sans fin ». 100Cette inquiétude Rwanda Guinée a trouvé un écho dans le sommaire du Collo- Pérou que mondial des villes 2006, tenu dans le but Burundi Paraguay d'aborder le problème « des mégavilles avec des Gambie méga-problèmes ». 101 La principale conclusion Mexique en a été que « les villes du monde développé ont, Sénégal Honduras historiquement, été les moteurs de la croissance Cambodge économique. Mais de nombreuses villes du Mali tiers-Monde sont tellement dysfonctionnelles, Vietnam Brésil qu'elles freinent le progrès économique ». 102 Salvador parmi les solutions préconisées : ralentir Guatemala Népal la migration massive vers les villes, déconges- Zambie tionner les plus grandes villes du monde en Djibouti développement en construisant de nouvelles Tchad Bhoutan villes et faire des plus grandes villes des centres Ouganda d'activités de haute technologie plus vertes. Ces Colombie solutions trahissent toutes une méconnaissance Ghana Thaïlande potentielle coûteuse des forces du marché qui Mauritanie meuvent les transformations spatiales pour le Philippines développement économique. Cameroun Burkina Faso Afrique du Sud Une crainte non justifiée de l'urbanisation Maroc Bangladesh Les activités économiques dans les zones urbai- Sri Lanka nes représentent jusqu'à 80 % du piB dans des Fédération de Russie pays plus urbanisés et industrialisés. La part Malawi Madagascar urbaine de l'activité économique dans les pays Éthiopie moins développés représente environ 50 %. À Inde Indonésie elles seules, les 10 plus grandes zones métropo- Tanzanie litaines du Mexique, qui représentent un tiers Nicaragua de la population du pays, génèrent 62 % de la Swaziland Côte d'Ivoire valeur ajoutée nationale. 103 au vietnam, où Timor oriental la part de la population urbaine est de 30 %, Guyane la part des villes dans la production nationale Moldavie Costa Rica est de 70 %. en Chine, 120 villes produisent les Égypte (Rép. arabe d') trois-quarts du piB du pays. 104 Les villes appor- Chili tent clairement une contribution économique Équateur Bénin dominante, même dans les pays pauvres et à Nigeria revenus intermédiaires. Mongolie Géorgie De nombreuses observations témoignent Bulgarie également de ce que les zones urbaines des pays Pakistan en développement, dont celles des pays les plus Arménie Roumanie pauvres d'afrique, dégagent des économies Turquie externes. La consommation des foyers urbains Jordanie et ruraux d'un large échantillon représentatif de Croatie Ukraine pays en développement montre que les person- Mozambique nes présentant des caractéristiques observables Congo (Rép. dém. du) Tadjikistan similaires jouissent d'une consommation plus Pologne élevée attribuable uniquement à leur situation Hongrie urbaine. Ces gains varient de 2 % en hongrie, Rép. kirghize 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 république kirghize et pologne, à 30 % au Costa Rapport des primes à la consommation urbaine aux niveaux rica, en éthiopie, en inde, en roumanie et en de la consommation rurale tanzanie, et jusqu'à plus de 80 % en angola, en Source : Calculs de l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 basés sur 120 enquêtes Bolivie et au rwanda (voir figure 4.1). auprès des ménages dans 75 pays. 142 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 Ces magnitudes rendent futiles les tentatives l'ampleur des économies externes et la nature et de restriction des décideurs politiques sur les la spécialisation des économies urbaines. pour flux de personnes vers les zones urbaines. Même attirer les investisseurs, une ville doit satisfaire lorsque ces restrictions ont endigué la migration aux demandes de ses industries dominantes ou urbaine, les coûts économiques ont été élevés. en expansion à la fois en termes immobiliers et Les politiques chinoises visant à restreindre la d'équipements. par exemple, les services profes- migration vers les zones urbaines jusqu'à la fin sionnels et financiers nécessitent des espaces de des années 90 ont retardé l'urbanisation et fait bureaux importants, ce qui peut être fourni plus en sorte qu'entre la moitié et les deux-tiers des efficacement à la verticale dans des immeubles villes chinoises sont, aujourd'hui, trop petites. de bureaux. La fabrication nécessite de grandes pour la ville chinoise typique, le fait d'être trop surfaces de terre pour les usines de production petite se traduit par une perte d'environ 17 % de biens et pour des entrepôts de stockage des de la production nette par travailleur ; pour au produits et des matériaux. Les secteurs du loisir, moins un quart des villes, ces pertes peuvent du tourisme et du divertissement requièrent des varier entre 25 et 70 %. 105 zones urbaines piétonnes agréables à haute visi- bilité et des espaces de vente. Une préoccupation mal placée quant à La capacité et la facilité pour une ville d'adap- la taille des villes et non à leur fonction ter son territoire à différents usages en fonction Les perspectives de prospérité, et même de sur- desbesoinschangeantsdumarchédétermineront vie, d'une ville sont déterminées par le degré sa croissance durable. Les 800 dernières années d'adaptabilité de cette fraction du territoire à hong Kong (Chine) et les 300 dernières à new aux demandes changeantes du marché. Sachant York montrent l'importance des marchés dans que la terre est un facteur immobile essentiel à leur rôle de signalement et de mise en oeuvre du la production de toute activité, les choix qu'of- renouvellement urbain (voir encadrés 4.6 et 4.7). frent les villes sur le plan immobilier influencent À new York, les échanges mercantiles s'étendi- rent hors de l'industrie du transport initiale. À son tour, l'industrie des échanges mercanti- Encadré 4.6 Hong Kong (Chine) : les forces du marché ont les permit l'avènement d'un secteur financier ouvert la voie et le gouvernement a suivi moderne dans la ville. À la fin du 19e siècle, les traders de new York prospérèrent en partageant Hong Kong (Chine), d'une superficie étaient élémentaires, avec des installa- l'accès non seulement à l'infrastructure physique d'environ 1 000 kilomètres carrés, moins tions communes pour cuisiner. Depuis de transport (les ports, canaux et chemins de d'un quart de la superficie de l'État de plusieurs décennies, le secteur privé fait fer), mais également aux intrants intermédiaires Rhode Island, fut d'abord un village de preuve de plus d'engagement et d'intérêt de services spécialisés non disponibles ailleurs pêcheurs. Au 13e siècle, Hong Kong, une pour le redéveloppement urbain. (comme les lignes maritimes régulières, grossis- île vallonnée et stérile, connut son pre- Entre 1960 et 1980, le gouvernement mier boom démographique lorsque les expérimenta le renouvellement urbain et tes et courtiers maritimes). plus tard, ces intrants Chinois fuirent le continent pour échapper le redéveloppement exhaustif pour amé- aux échanges constituèrent les fondations des à la guerre et à la famine. Les gens vivaient liorer les conditions environnementales, intrants partagés dans la finance avec la sous- de la production du sel, de la chasse aux la circulation du trafic et les équipements cription d'assurance maritime, base qui donnera perles et du commerce de la pêche. Entre communautaires. Pendant les décennies lieu à d'autres formes d'investissement. 106 1650 et le 19e siècle, Hong Kong fut éga- suivantes, la flexibilité dans l'aménage- Les villes qui fournissent des marchés fon- lement un avant-poste militaire et une ment du territoire et la participation du base navale, tandis que son économie secteur privé s'avérèrent cruciales pour ciers et de la propriété fluides et d'autres insti- continuait à dépendre du commerce. À satisfaire aux demandes de logement, de tutions en soutien -- comme la protection des la fin de la Seconde guerre mondiale en commerce, de l'industrie, des transports, droits de propriété, l'application des contrats 1945, la population de Hong Kong avait des loisirs et d'utilisation communautaire. et le financement du logement -- seront plus à diminué de plus de la moitié par rapport Cette combinaison a permis à Hong Kong même de prospérer à long terme, à mesure que à son niveau d'avant-guerre (1,6 millions (Chine) de prospérer et de devenir le les besoins des marchés évoluent. Les villes pros- d'habitants). centre régional d'affaires et de services pères ont assouplis les lois relatives au zonage Dans les années 1950 et 1960, Hong financiers qu'il est aujourd'hui. Kong se lança dans la fabrication de bou- Dans la tradition de l'interventionnisme afin de permettre aux utilisateurs de forte valeur tons, de fleurs artificielles, de parapluies, minimal du gouvernement à Hong Kong, d'enchérir pour les terrains de haute valeur -- et de textiles, d'émail, de chaussures et le secteur privé fut la force motrice à la ont adopté des règlementations d'aménagement de plastiques. Des camps de squatters base de la transformation urbaine. Le gou- du territoire flexibles pour s'adapter à l'évolu- fournissaient le logement aux masses et vernement a cédé le redéveloppement tion de leurs rôles. conduisirent à de nombreux désastres urbain à une organisation spécialisée -- comme l'incendie de Shek Kip Mei -- motivée par des intérêts de développe- Un besoin d'action adéquate face jusqu'à ce que le gouverneur réagisse en ment privés. construisant des immeubles résidentiels à aux déséconomies étages. Les conditions du logement public Source : Adams et Hastings, 2001. Les avantages des économies d'agglomération résultent de la densité de l'activité économique. Économie d'échelle et agglomération 143 Encadré 4.7 Réinvention et renouveau : comment New York est devenue une ville formidable New Amsterdam fut créée en 1614 en tant du commerce vers les quartiers résidentiels. En la transformation du Meatpacking District fut que colonie hollandaise. Passée aux mains des octobre 1962, le City Club de New York carac- aussi totale que le contraste entre le jour et Britanniques, elle devint New York en 1664. térisait SoHo comme un taudis commercial. la nuit.b Aujourd'hui, plus de 35 sociétés de Manhattan, le Bronx, Brooklyn, le Queens et Aujourd'hui toutefois, la région autrefois appe- grossistes en viandes y sont toujours installés. Staten Island furent rassemblées en 1898 pour lée les Hell's Hundred Acres (« Cent acres d'en- Toutefois, le quartier abrite maintenant des former l'agglomération new yorkaise que nous fer »), est un quartier d'affaires et commercial restaurants haut de gamme, des galeries d'art, connaissons aujourd'hui. Au cours de son his- animé et abrite l'université de New York.a une galerie de produits de mode et des boites toire, New York s'est continuellement recons- Wall Street. Le quartier financier est l'un des de nuit qui profitent des espaces énormes des truite, réinventée, et renouvelée. Autrefois quartiers les plus célèbres et les plus vieux de anciens abattoirs. Les prix de l'immobilier y le centre de la fourrure et du transport grâce la ville. Aujourd'hui le quartier de Wall Street ont explosé. M. Inconiglios payait 50 dollars à son port naturel, la ville de New York est fait partie du District 1 de la communauté de par mois à l'époque où il a emménagé dans le aujourd'hui devenue un centre financier mon- Manhattan, qui s'étend du sud de Canal Street quartier. En 2007, le Carlyle Group et Sitt Asset dial et un phare régional des média de masse, jusqu'au bout de Manhattan à Battery Park et Management ont acquis deux immeubles sur des arts et des technologies de l'information inclut Governor's Island. Il abrite la Bourse de West 14th Street pour 70 millions de dollars.c et des télécommunications (TIC), de l'inno- New York et le NASDAQ, les deux plus grandes Williamsburg. Après avoir été un port com- vation et de la recherche médicale. La région bourses du monde. mercial prospère, Williamsburg s'est reconverti métropolitaine de New York abrite plus de Le nom de la rue était à l'origine De Wall en une riche agglomération industrielle après 18,7 millions d'habitants et possède un PIB de Straat, en référence aux agriculteurs wallons, la guerre de Sécession. Avec la reconstruction 1 133 milliards de dollars, faisant de cette ville des Belges qui constituaient la majorité des du pont de Williamsburg en 1903, de nom- la seconde plus grande agglomération urbaine résidents de New Netherland autour de Fort breuses familles juives qui vivaient à Lower du monde après Tokyo. Le produit métropoli- Amsterdam en 1630. La ceinture de castor East Side, à Manhattan, ont traversé East River tain brut de New York représentait 590 millions était le produit le plus important à New pour chercher une meilleure qualité de vie à de dollars en 2005, soit la plus grande écono- Netherland. Le commerce a encouragé une Williamsburg. Lorsque les industries ont quitté mie régionale des États-Unis. Si c'était un pays, nouvelle activité de production alimentaire, la région dans les années 60 et 70, Williams- New York serait le 7e plus grand pays devant la de bois, de tabac et, finalement, d'esclaves. À burg est devenu un ghetto d'immigrants. Mais Suisse. Avec plus de 56 000 dollars, sa produc- la fin du 18e siècle, se trouvait au pied de Wall les loyers peu élevés ont également fait de tion par habitant est la deuxième plus élevée Street un platane d'Occident sous lequel les ce quartier un centre artistique. Le quartier a au monde. traders et spéculateurs se rassemblaient pour évolué vers un mélange d'Italiens, de Polonais, Une revue de ses 4 quartiers révèle la sou- commercer de manière informelle. En 1792, d'hispanophones et de Juifs hassidiques. En plesse et la capacité d'adaptation de la ville. cet arrangement fut formalisé par l'Accord de 2005, New York a autorisé des changements SoHo. Au 18e siècle, SoHo était une zone Buttonwood, qui jeta les bases de la Bourse de d'aménagement du territoire qui permettent agricole. Au début du 19e, il était devenu un New York. l'ouverture d'espaces, de parcs, de logements quartier résidentiel, habité par la classe for- Meatpacking District. En 1969, lorsque abordables et l'installation d'industries légères. tunée puis peu après par la classe moyenne. Vincent Inconiglios emménagea à Gansevoort Aujourd'hui, les prix varient de 700 à 900 dol- Le développement rapide attira vite de nom- Street, dans le quartier des abattoirs, c'était lars le mètre carré et les aménagements du breuses entreprises. Hôtels, théâtres, magasins, encore un no man's land. Le quartier était front d'eau se chiffrent dans les millions.d hôtels particuliers, salles de spectacles, casi- caractérisé par une abominable puanteur. nos, maisons closes apparaissent sur Broadway. En bas de la rue de M. Inconiglios se trouvait Sources : Seeman et Siegfried, 1978 ; Shaw 2007 ; Dès les années 1880, l'industrie du textile une usine de cornichons, et un importateur Biedermann, 2007 ; Lynch et Mulero, 2007. s'établit dans la région. Dans les années 1950, de melons espagnols occupait la boutique a. Seeman et Siegfried, 1978. les artistes affluent en masse vers la région du bas. Le quartier grouillait de barils de b. Shaw, 2007. attirés par des loyers peu élevés, résultat du carcasses, de viande et d'hommes en tabliers c. Biedermann, 2007. mouvement des populations, de l'industrie et blancs maculés de sang. En une génération, d. Lynch et Mulero, 2007. tels sont les avantages dont bénéficie une vers des endroits où la main-d'oeuvre et le prix start-up dans les technologies de l'information du terrain sont moins chers. qui s'établit dans la Silicon valley ou un bouqui- Mais des villes plus grandes et des densités niste qui s'installe à proximité d'autres bouqui- économiques plus fortes apportent également nistes sur la route Dadabhai naoroji à Mumbai, leur lot de problèmes. pour les populations et en inde. alors que le secteur financier de Lon- les entreprises, la vie en ville a un coût, tant dres est essentiellement concentré sur quelques dans les pays en développement que dans les miles carrés de la City et de Canary Wharf, les pays développés. La vitesse de circulation à entreprises financières bénéficient également de Londres est d'environ 11 miles/heure, 107 ce qui leur établissement dans le reste du Grand Lon- correspond à celle d'un attelage il y a cent ans. dres. elles bénéficient de leur situation à proxi- pékin est célèbre pour son nuage de pollution. mité des autres entreprises, dans des industries La terre à Mumbai compte parmi les plus chères similaires ou différentes et, à moins qu'elles ne au monde. Un taux de criminalité élevé est un se déplacent toutes ensemble, elles perdraient aspect de la vie en ville dont les citadins s'ac- ces avantages si elles se délocalisaient, même commodent à travers le monde. Des millions de 144 rapport SUr Le DéveLoppeMent DanS Le MonDe 2009 citadins vivent dans des taudis surpeuplés, avec n'indique que les économies d'agglomération un accès de mauvaise qualité ou inexistant aux des mégavilles ont été épuisées. en effet, les équipements de base et aux services. tels sont observations suggèrent que le nombre de véhi- les coûts de la densité : des « déséconomies » cules dans les pays en développement augmente d'agglomération. avec le revenu par habitant, selon une tendance La source principale de ces déséconomies est similaire à celle des pays riches. 108Le problème la pénurie de terres aux endroits où les écono- se situe davantage au niveau de la structure spa- mies d'agglomération se fixent. La terre est limi- tiale de la ville et des investissements en infras- tée et, à mesure que la croissance économique tructure. La propriété de véhicules augmente s'installe, elle doit être utilisée avec de plus en de 15 à 20 % par an dans la majeure partie du plus d'intensité. Un bon exemple est Manhat- monde en développement. 109 Mais la plupart tan (new York), dont la superficie fait moins de des pays n'ont pas égalé cette croissance par une 35 miles carrés. en 1800, sa densité de popu- expansion parallèle de leur infrastructure de lation était d'un peu moins de 3 000 habitants transports, de sorte que la congestion du trafic par mile carré. en 1850, elle est passée à environ est sévère. Les villes des pays en développement 23 500 habitants et connut même un pic à plus consacrent, en moyenne, deux fois moins de de 100 000 habitants en 1910. aujourd'hui, la superficie aux routes que les états-Unis. Mais densité de la population est d'environ 70 000. il ne s'agit pas que d'augmenter cette capacité. La quantité de terres étant fixe, leur aménage- Dans des villes comme Bangkok et Manille, ment peut, au bout du compte, tempérer tout c'est la gestion et l'utilisation de l'espace routier éventuel bénéfice supplémentaire généré par les qui sont importantes. Une part du problème est économies d'agglomération. Le moyen de com- que, dans de nombreuses villes, la responsabilité penser l'offre fixe d'un facteur de production de l'infrastructure routière a été décentralisée est d'y substituer d'autres facteurs et la multi- des gouvernements centraux vers les pouvoirs plication des gratte-ciels dans de nombreuses publics locaux, qui ne disposent pas toujours grandes zones urbaines illustre cette substi- des ressources nécessaires. tution du capital à la terre. La construction de associées aux propensions spécifiques des réseaux de métros dans de nombreuses grandes industries à profiter des économies d'agglomé- villes des pays développés en est un autre exem- ration, les contraintes résultantes expliquent ple. toutefois, cette substitution a ses limites pourquoi la distribution spatiale de l'activité et la pénurie croissante de terres dans les villes économique dans un pays n'est pas limitée à un mènent à l'augmentation des loyers et la conges- centre unique mais consiste plutôt en de multi- tion entraîne des coûts pour les travailleurs et ples centres de tailles différentes. pour les déci- les entreprises. deurs politiques, le défi est de relâcher au mieux De meilleurs transports peuvent, en rédui- les contraintes générées par la congestion et la sant la distance économique à la densité, faire surpopulation de la terre et des ressources afin de la terre une ressource moins critique. en que les bénéfices de l'agglomération puissent effet, avec la baisse à long terme des coûts de être maximisés. Dans de nombreux cas, ces transports, les villes se sont développées. en contraintes ont été renforcées par des politiques 1680, Londres ne faisait que 4 miles carrés et, d'aménagement du territoire mal orientées et à cause des difficultés de transport, plus de des échecs de planification, qui n'ont fait qu'ag- 450 000 habitants s'entassaient sur cette petite graver cette congestion (voir chapitre 7). surface. en 1901, la ville s'était étendue sur 24 miles carrés et la densité de population moyenne Une fascination non justifiée pour les villes avait chuté à 79 000 habitants. en 2001, les 627 « nouvelles » miles carrés de la ville avaient une densité de Le site sur lequel Chicago fut établi n'est pas si population de 13 203 habitants par mile carré. différent des endroits développés de manière L'expansion d'une ville signifie que des millions plus éparse autour du lac Michigan. pourtant, de navetteurs doivent être transportées à par- le contraste en matière de production économi- tir des banlieues, que d'importants volumes de que et de revenus des ménages est très net entre marchandises doivent être livrés dans les maga- Chicago et les autres agglomérations des rives sins et que les produits manufacturés doivent du lac dans le Wisconsin et l'indiana. De même, être expédiés hors de la ville. tout cela mène à parmi les villes traversées au cours d'un trajet une congestion, ou des déséconomies d'échelle, de 10 heures à travers le texas sur l'interstate qui réduisent les gains obtenus grâce aux écono- highway 75, les salaires et loyers culminent à mies d'agglomération. Fort Worth, austin et San antonio, tandis qu'ils Mais la solution ne réside pas dans une plongent brusquement dans les localités situées restriction de la croissance de la ville. rien dans les intervalles. il est difficile de rapprocher Économie d'échelle et agglomération 145 ces énormes différences de densité économique prospères plus grandes. Mais elles souffrent des différences mineures de géographie physi- souvent des mêmes carences de gestion qui que ; c'est comme si les régions de Fort Worth et ont mené les gouvernements à les créer, en de San antonio jetaient une ombre sur les villes particulier l'échec dans la gestion des grandes situées entre elles. Une meilleure compréhen- villes. en l'occurrence, lorsque les gouverne- sion de la géographie économique, caractérisée ments échouent dans la gestion de grandes par des économies externes, est nécessaire pour villes anciennes, ils échouent également, en exploiter les forces économiques. Mais il ne va général, dans celle des petites villes nouvelles. pas toujours de soi que les gouvernements des Les villes nouvelles attirent les habitants, par- pays en développement comprennent la géogra- · fois même en plus grand nombre que prévu, phie économique ou apprécient ces forces. mais souvent ces populations ne sont pas Une enquête sur les initiatives de nouvelles villes en république arabe d'égypte, au Brésil, celles que l'on escomptait. autrement dit, les en hongrie, en inde et au venezuela donne à gouvernements peuvent mettre en place des réfléchir. Le Brésil a transféré sa capitale de villes (non capitales) qui deviennent parfois la côte vers l'intérieur-ouest du pays, à plus viables mais pas pour les raisons envisagées de 900 kilomètres. Le venezuela a choisi Ciu- par le gouvernement. dad Guayana dans les années 50, ville du sud · Ces villes attirent la population du fait de la du pays, pour devenir le « pôle de croissance » causalité circulaire que la géographie éco- industriel des régions centre et sud et pour atti- nomique met en lumière : les travailleurs et rer les populations et les emplois de la région entrepreneurs viennent pour rechercher des nord métropolitaine en croissance rapide. Dans marchés, puis de plus en plus de gens arri- de nombreuses anciennes économies planifiées, vent car c'est là que se trouvent désormais les la pratique la plus courante était de construire marchés. toutefois, les coûts d'opportunités des villes industrielles pour accélérer l'indus- peuvent être énormes, le contrefactuel pou- trialisation. en hongrie, Dunaujvaro fut conçue vant être une croissance plus organique des comme la « ville de l'acier », tiszaújváros, la établissements. autrement dit, il est logique « ville de la chimie » et Kazincbarcika, la « ville pour les agents privés de s'installer dans ces des mines et de l'industrie lourde ». L'Union villes puisque les autres y sont déjà, mais soviétique a incorporé Magnitogorsk à une ville d'importantes pertes d'efficience peuvent en de l'acier dans une région aux réserves énormes résulter du point de vue national. Une fois de minerai de fer, dans le but de rivaliser avec ses qu'un « mauvais » lieu est choisi, l'échec peut homologues capitalistes. ne pas entièrement dû à la causalité circulaire Certaines villes nouvelles furent construites mais cela signifie que les coûts économiques autour de zones métropolitaines pour alléger les de l'erreur seront plus importants, puisque pressions auxquelles étaient en proie les grandes le pays devra supporter ces coûts pendant villes. navi Mumbai fut créée en 1972 dans l'es- longtemps. poir de développer une ville jumelle de Mumbai et de décongestionner cette dernière. L'égypte a · Les nouvelles villes non capitales qui sem- lancé un programme complet de construction blent réussir sont celles dont l'objectif et la de villes nouvelles autour du Caire et loin du localisation sont choisis dans le temps, par Caire pour créer une « nouvelle cartographie les marchés et dans les cas où le gouverne- démographique de l'égypte », entamé dans ment accélère le rythme de la croissance en les années 70 ; la construction est toujours en coordonnant les investissements dans l'in- cours. nombre de ces villes ont été créées pour frastructure, le logement et la gouvernance des raisons économiques, d'autres furent pour générale. des raisons politiques. pour ces raisons, les agglomérations et les Ces agglomérations et villes nouvelles ont- elles atteint leurs objectifs ? Généralement non. villes doivent être considérées comme des agents du marché qui, tout comme les entreprises et les · La performance des villes nouvelles est meil- exploitations agricoles, servent les besoins du leure lorsqu'elles sont situées près de villes marchés. Chapitre 5 Mobilité des facteurs et migration L e mouvement de personnes le plus impor- circulation de capitaux. Donc, de nos jours, le tant au monde se produit tous les ans vers manque de capitaux dans certains endroits est le début du mois de février, lorsque des davantage dû à des conditions peu favorables millions de Chinois voyagent pour aller retrou- aux investissements qu'à de réelles barrières. 2 ver leur famille à l'occasion de la nouvelle année en effet, dans une économie en voie de mondia- lunaire. en 2006, pour marquer l'avènement de lisation, les capitaux sont mobiles et peuvent cir- l'année du Chien, environ 11 millions de per- culer rapidement. par contre, la main-d'oeuvre sonnes ont quitté la seule ville de Shanghai, et a tendance à être moins mobile pour des raisons 10 millions y sont venues ; au cours du dernier d'ordre culturel et linguistique. en deuxième jour des festivités, 60 millions de personnes se lieu, il existe un fort consensus en faveur des sont déplacées. en février 2008, le gel et les tem- mesures de soutien à la libre circulation des pêtes de neige ont gêné les projets d'environ capitaux à des fins d'investissement direct à 200 millions de personnes qui tentaient de tra- l'étranger, même si un tel consensus ne se reflète verser la Chine pour fêter le Nouvel an chinois pas toujours concrètement dans les politiques en famille. De même, pendant la période de la de nombreux pays dans lesquels les obstacles thanksgiving aux États-Unis, des millions de externes et internes demeurent. par rapport aux personnes prennent la route, l'avion, le bus et le capitaux, la main-d'oeuvre est soumise à plus de train. Le nombre de voyages de plus de 50 miles restrictions de nature politique, ainsi qu'à des s'accroît de moitié : environ 10 millions de per- barrières explicites et implicites. De nouvelles sonnes se déplacent pendant chaque journée de idées se manifestent toutefois sous la forme ce long week-end de vacances, soit presque le d'une considération simultanée des économies double de la moyenne journalière du reste de d'agglomération et du capital humain. À par- l'année. 1 Le volume croissant de vacanciers dans tir de ces idées, le présent chapitre présente des presque tous les pays, riches comme pauvres, est arguments en faveur de la facilitation du mou- une indication révélatrice du nombre de person- vement volontaire des personnes. nes qui vivent et travaillent dans des lieux autres Les manuels nous enseignent que les facteurs que celui de leur naissance. deproduction--lecapital,letravailetlesintrants Le présent chapitre traite de la mobilité de industriels -- se déplacent vers les endroits où la main-d'oeuvre et des capitaux, de la manière ils obtiendront les rendements les plus élevés, et dont leurs mouvements contribuent à la concen- que ce sont dans ces endroits que chacun de ces tration des activités économiques et de la façon facteurs est rare. Mais lorsqu'on se rend compte dont de tels mouvements atténuent les diffé- que les augmentations de rendements d'échelle rences de bien-être qui peuvent accompagner sont importantes, les politiques peuvent être la concentration des activités économiques. il améliorées. Différemment de la main-d'oeuvre attire l'attention sur les mouvements de main- non qualifiée et du capital physique et finan- d'oeuvre en particulier, et ce, pour deux raisons. cier, la main-d'oeuvre qualifiée -- qui incarne le D'abord, malgré le fait que beaucoup de pays capital humain, l'éducation de la personne, les et de zones aspirent toujours à recueillir des aptitudes et les talents -- génère une rentabilité opérations d'investissement, les réformes au économique supérieure là où elle est abondante. niveau national et les accords internationaux Cette considération explique la concentration de 146 intervenus depuis les années 70 ont provoqué personnes capables dans les villes, la migration l'élimination de la plupart des restrictions à la des entrepreneurs vers les régions dynamiques Mobilité des facteurs et migration 147 à l'intérieur des pays, et le nombre de plus en Kenya et le Bihar en inde, vers les zones rurales plus élevé de migrants qualifiés allant s'installer avancées de ces mêmes pays, comme les hau- dans les pays riches, en fait partout où leurs qua- tes terres kenyanes et le punjab indien ; il faut lifications semblent abonder, mais où elles sont noter qu'une partie importante de ces migra- fortement rémunérées. La reconnaissance des tions est temporaire. et lorsque des person- 4 bénéfices croissants pour le capital humain dans nes traversent des frontières nationales, elles les zones où ce capital s'est déjà accumulé change ne vont pas très loin. 5 La majeure partie de la la vision des pouvoirs publics quant aux moyens migration internationale se passe à l'intérieur les plus efficaces à utiliser en vue augmenter la des « voisinages » régionaux du monde, sur- croissance et de parvenir à une convergence spa- tout ceux des pays en développement. 6 tiale des standards de vie. · Les mouvements de capitaux et de tra- Mais dans beaucoup de pays en développe- vailleurssontdéterminésparlesbénéficesde ment -- particulièrement en asie du Sud et en l'agglomération. Les premières théories relati- afrique subsaharienne -- les décideurs poli- ves à la migration étaient basées sur le surplus tiques ont été conditionnés par les premiers de main-d'oeuvre, les taux de croissance « exo- ouvrages sur les migrations, dans lesquels les gènes » fixes et la création d'emplois ­ et ces auteurs agitaient le sceptre du chômage urbain théories percevaient le départ des personnes grandissant, les services municipaux surchargés, qualifiées comme un traumatisme social et les tensions sociales dans les zones très actives une perte économique. Les nouvelles théories sur le plan économique, et la fuite des cerveaux. reconnaissent que les migrations, lorsqu'elles en conséquence, beaucoup de pays imposent sont poussées par les forces du marché, consti- encore des restrictions aux mouvements de per- tuent un processus positif et sélectif. Les inte- sonnes. et pourtant, malgré le fait qu'elles ne ractions entre l'agglomération et la migration réussissent pas à contenir de manière effective des travailleurs permettent à des endroits le flot de personnes, les restrictions directes et donnés d'accélérer leur développement. indirectes créent des frictions inutiles, auxquel- les viennent s'ajouter le coût des opportunités · Le défi politique ne consiste pas à détermi- de croissance économique et de convergence des ner comment retenir les ménages, mais plu- standards de vie perdues. tôt comment les empêcher de partir pour de Quoi que les chercheurs expriment mainte- mauvaises raisons. au lieu de tenter de com- nant moins de scepticisme à propos des bénéfi- battre l'attraction des économies d'agglomé- ces de la migration des travailleurs, les décideurs ration pour les travailleurs et leurs familles, politiques des pays en développement ainsi que les gouvernements devraient s'efforcer d'éli- ceux des pays développés n'en sont pas si sûrs. miner les facteurs qui poussent les person- Que peuvent-ils apprendre les uns des autres ? Le nes à quitter leurs régions d'origine. en le présent chapitre se penche sur l'absence de liens faisant, ils peuvent améliorer la qualité des entre les implications de la recherche menée au migrations et stimuler la croissance écono- cours de la période récente et les politiques de mique. La mobilité de la main-d'oeuvre pro- migration dans les pays en développement et voquée par des raisons économiques aboutit les pays développés, tout en montrant comment à de plus fortes concentrations de personnes elles sont en train d'évoluer. et de talents dans des endroits de choix, et il s'agit de garder en vue les trois points elle apporte davantage de bénéfices d'agglo- suivants : mération que de coûts de congestion. · Les faits concernant la migration de la main- d'oeuvre peuvent surprendre. Ainsi, bien Du mercantilisme à la mondialisation, que les migrations à l'échelon international à l'autarcie et au retour en arrière continuent à accaparer l'attention dans les Les restrictions aux mouvements de capitaux, de médias,les flots de personnes de loin les plus main-d'oeuvre et de marchandises ont fragmenté importants sont ceux qui relient différents l'économie mondiale au cours de la période entre endroits à l'intérieur d'un même pays, non les deux guerres mondiales ; mais la mondialisa- pas des villages vers les centres urbains,mais tion s'est accélérée au terme de la guerre froide des zones rurales à la traîne vers celles, éga- en 1990, en assouplissant les restrictions et en lement rurales, qui sont avancées. Quoique 3 intégrant les systèmes économiques sur un plan les mouvements de personnes vers les villes global. La mobilité des capitaux à l'intérieur et soient en augmentation, particulièrement en par-delà des frontières s'est accrue. La mobilité asie du Sud et de l'est, la tendance la plus sou- de la main-d'oeuvre au niveau international -- tenue en matière de mobilité interne dans les particulièrement celle des travailleurs non qua- pays en développement s'est produite à partir lifiés -- a baissé après les mouvements de masse des zones rurales à la traîne,comme l'Ouest du du 19e siècle et n'a recommencé à augmenter que 148 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 récemment. Mais la mobilité des personnes à mobilité des capitaux qu'il avait abandonnée au l'intérieur des pays individuels s'est accélérée. début de la première guerre mondiale. De 1880 ainsi donc, pour les mouvements de travailleurs à 1914, une proportion de plus en plus grande de au cours du dernier siècle, la distance a été l'économie mondiale fonctionnait d'après le sys- réduite ; toutefois, les divisions se sont non seule- tème traditionnel de l'étalon or, avec un marché ment accrues (avec des frontières beaucoup plus financier international dont le centre se trouvait nombreuses), mais elles provoquent probable- à Londres. Les taux de changes fixes du système ment même plus d'obstructions (avec beaucoup étaient à la base d'un régime stable et crédible qui de restrictions supplémentaires). imposait de la discipline aux pays. Les taux d'in- térêt avaient tendance à converger et les capitaux Les mouvements de capitaux sont en très à circuler assez facilement à travers les frontiè- nette augmentation depuis les années 70 res, uniquement limités en cela par les niveaux La mobilité des capitaux à travers les frontières, technologiques d'alors. Beaucoup de pays non- et particulièrement ceux destinés à l'investis- européens -- aux amériques et en asie -- s'in- sement, a augmenté depuis les années 70. Le dustrialisaient rapidement et participaient à une monde est en train de retourner vers l'ère de la économie de plus en plus mondialisée. 7 Figure 5.1 Les flux internationaux de capitaux ont augmenté depuis les années 70 Flux de capitaux bruts privés Pourcentage du PIB 35 30 Monde Afrique subsaharienne Asie du Sud Moyen-Orient & Afrique du Nord Amérique latine & Caraïbes 25 Europe et Asie centrale Asie de l'Est & Pacifique 20 15 10 5 0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Année Source : Indicateurs du développement dans le monde, Banque mondiale. Figure 5.2 Aujourd'hui, une large part des capitaux prennent la forme d'investissements directs Investissement direct étranger, afflux nets Pourcentage du PIB (dans les valeurs, remplacer les points par des virgules) 5,0 4,5 Monde Afrique subsaharienne Asie du Sud Moyen-Orient & Afrique du Nord Amérique latine & Caraïbes 4,0 Europe et Asie centrale Asie de l'Est & Pacifique 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Année Source : Indicateurs du développement dans le monde, Banque mondiale. Mobilité des facteurs et migration 149 Ce cadre économique fluide a été détruit par siècle, la mobilité de la main-d'oeuvre à travers les deux guerres mondiales et par la récession écono- frontières a baissé pendant la plus grande partie mique générale de l'entre-deux guerres. De 1914 du 20e siècle, avec l'élévation de barrières tari- à 1945, la politique monétaire a été utilisée pour faires au début de la Grande dépression et de la poursuivre des buts nationaux, des objectifs de Deuxième guerre mondiale. Les géographes ont politique intérieure ainsi que des stratégies com- depuis longtemps enregistré les mouvements des merciales basées sur le « chacun pour soi » qui humains, des migrations les plus anciennes hors a favorisé des contrôles de capitaux stricts. Les de l'afrique vers l'europe et l'asie 10 jusqu'à la mouvements de capitaux au niveau international reprise des mouvements à travers les frontières. ont tari, et l'investissement de l'étranger a été ils classent l'histoire moderne des migrations considéré avec suspicion. ainsi donc, les prix et internationales en quatre périodes distinctes : la les taux d'intérêts ont divergé de plus en plus d'un période des échanges commerciaux, la période pays à l'autre, hors de toute synchronisation pos- des activités industrielles, la période de l'autar- sible. Même pendant la période de Bretton Woods cie et la période post-industrielle. 11 de la fin de la Deuxième guerre mondiale à 1971, il pendant la période des échanges commerciaux a été difficile de dissiper les craintes concernant la allantde1500à1800,lesmouvementsdepersonnes mobilité des capitaux qui s'étaient installées pen- dans le monde étaient dominés par les européens. dant les années d'entre-deux guerres. en effet, les Colons agraires, administrateurs, artisans, entre- contrôles de capitaux étaient sanctionnés dans le preneurs et forçats ont émigré de l'europe en grand but de prévenir des crises monétaires. nombre.pendantlapérioded'activitésindustrielles Mais avec le volume croissant des échanges qui a suivi -- à laquelle on se réfère parfois comme commerciaux, il est devenu de pus en plus diffi- première période de mondialisation économique, cile de contraindre les mouvements de capitaux qui commença au début du 19e siècle avec la pro- et, au début des années 70, ces contraintes ont pagation du capitalisme moderne aux anciennes commencé à se relâcher. Les taux de change fixes colonies de l'amérique du Nord et au Japon -- un ont été abandonnés, créant ainsi un environne- nombre d'émigrants estimé à 48 millions, soit ment économique international permettant les entre 10 et 20 % de la population, a quitté l'europe mouvements de capitaux et le développement (voir le tableau 5.1). 12 des marchés. La stabilité politique, les réformes structurelles et les instances de contrôle qui ont Tableau 5.1 À la fin du 19e siècle, la majorité des migrants internationaux venaient de l'Europe, où la suivi ont fait diminuer les risques afférents à situation était la plus avantageuse Principaux pays d'envoi en 1900 et en 2000 l'investissement étranger dans les pays en déve- loppement, et les marchés de capitaux ont réagi Principaux pays Pourcentage de la Principaux pays Pourcentage avec enthousiasme (voir les figures 5.1 et 5.2). d'envoi d'émigrants population des pays d'envoi d'émigrants de la population des en 1900 d'envoi en 1900 en 2000 pays d'envoi en 2000 en 2000, les mouvements de capitaux étaient retournés aux niveaux relevés en 1914. 8 Îles britanniques 40,9 Mexique 10,0 Le capital est devenu le facteur de production Norvège 35,9 Afghanistan 9,9 le plus mobile. Des taux d'intérêt réels conver- Portugal 30,1 Maroc 9,0 gents, des écarts de plus en plus faibles entre les Italie 29,2 Royaume-Uni 7,1 taux de rémunération des dépôts et ceux des Espagne 23,2 prêts, et des baisses des primes de risque sur les Algérie 6,7 Suède 22,3 dettes souveraines des pays en développement Italie 5,7 sont les signes évidents d'un environnement Danemark 14,2 Bangladesh 5,0 international dans lequel les capitaux se portent Suisse 13,3 où ils veulent, même s'ils ne vont pas toujours Finlande 12,9 Allemagne 4,9 là où certains le souhaiteraient. en effet, des Autriche-Hongrie 10,4 Turquie 4,5 comparaisons récentes du produit marginal du Allemagne 8,0 Philippines 4,3 capital entre des pays à revenus élevés et des pays à revenus plus faibles montrent peu de signes de Pays-Bas 3,9 Égypte, Rép. arabe d' 3,5 désaccords pouvant faire obstacle aux mou- Belgique 2,6 Pakistan 2,4 vements de capitaux vers les pays pauvres. Les Fédération russo- Inde 0,9 rapports plus faibles des capitaux engagés s'ex- polonaise 2,0 pliquent par un niveau d'efficience moindre et France 1,3 États-Unis 0,8 un manque de facteurs complémentaires. 9 Chine 0,5 Les mouvements transfrontaliers de main- Europe 12,3 d'oeuvre ont été entravés pendant Japon 0,9 une grande partie du 20e siècle Total (Europe et 11,1 Total (des pays 1,9 Selon une tendance similaire à celle des capi- Japon) figurant dans la liste) taux, soit à partir d'une pointe au dix-neuvième Sources : Massey, 1988 ; Parsons et al., 2007 dans Ozden & Schiff, 2007. 150 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 À la différence de la migration internationale amériques -- tels l'italie, le portugal et l'espa- d'aujourd'hui, les mouvements transfrontaliers gne -- ont commencé à recevoir des immigrants de personnes au cours de la première et de la de l'afrique et du Moyen-Orient. vers la fin des deuxième période de migration de travailleurs années 70, la richesse croissante des pays enri- n'ont pas été provoqués par une absence de crois- chis par le pétrole a fait des économies du Golfe sance économique ou de développement dans les persique de nouvelles destinations. et dans les pays d'origine. en effet, le premier pays à s'indus- années 80, les migrations vers les pays d'asie de trialiser et le plus avancé au tournant du 20e siè- l'est se sont étendues au-delà du Japon, vers hong cle, la Grande-Bretagne en l'occurrence, était de Kong (Chine), la république de Corée, la Malai- loin le pays d'envoi le plus important. Une analyse sie, Singapour, taiwan (Chine) et la thaïlande. économique de la migration et de l'industrialisa- aujourd'hui, environ 200 millions de per- tion au cours de la période en question montre sonnes, à peu près 3 % de la population mon- une corrélation positive entre l'émigration et le diale, sont nées à l'étranger. 14 Les flux de degré d'industrialisation dans le pays d'envoi. 13 nouveaux migrants internationaux ont varié, Une longue période d'autarcie et de natio- passant d'une augmentation de 2 % entre 1970 nalisme économique a débuté en 1910. Des res- et 1980 à une de 4,3 % de 1980 à 1990 et à une trictions sans précédent ont été placées sur les de 1,3 % de 1990 à 2000. Les pays pauvres et à échanges commerciaux, les investissements et revenus intermédiaires sont ceux qui envoient l'immigration, étouffant ainsi les mouvements dorénavant le plus d'émigrants ; les principaux internationaux de capitaux et de main-d'oeuvre. sont le Bangladesh, la Chine, l'Égypte, l'inde, le Le très faible flot de migrants internationaux Mexique, le Maroc, le pakistan, les philippines et se composait principalement de réfugiés et de la turquie (voir le tableau 5.1). Mais l'italie, l'al- personnes déplacées, sans aucun rapport avec le lemagne et le royaume-Uni comptent toujours développement économique. parmi les principaux pays d'envoi, chacun d'eux La période de migration post-industrielle a comptant entre 3 à 4 millions d'émigrants. débuté dans les années 60 et s'est caractérisée par Le volume et les flux de la migration inter- de nouvelles formes d'émigration qui n'étaient nationale ne sont plus associés principalement à plus dominées par des mouvements hors de l'eu- la croissance démographique et à la pression qui rope. Des personnes ont commencé à se dépla- en résulte. Différemment des années 60 et 70, les cer de pays à faibles revenus vers les pays riches, immigrants internationaux ne proviennent plus avec une poussée de main-d'oeuvre migratrice des pays les plus pauvres et les moins avancés. Les en provenance de l'amérique latine, de l'afrique mouvements volontaires de personnes au niveau et de l'asie. au cours des années 70, les pays qui international ont tendance à se manifester dans avaient été des sources importantes de main- des pays de départ dont l'économie croît rapide- d'oeuvre migratrice vers l'europe du Nord et les ment et les taux de fertilité baissent. aujourd'hui, Tableau 5.2 Les mouvements internationaux de main-d'oeuvre les plus importants ont lieu entre pays voisins Pourcentage des migrations internationales enregistrées comme mouvements bilatéraux entre paires de pays ou de régions, vers 2000 Pays/régions de destination Pays/régions États- EU15 & AU & HI d'origine Unis Canada AELE NZ Japon MENA LAC ECA MENA AFR EAP SAS Total États-Unis n.a. 0,16 0,34 0,04 0,02 0,03 0,43 0,04 0,05 0,03 0,15 0,02 1,29 Canada 0,54 n.a. 0,10 0,02 n.a. 0,01 0,02 0,01 n.a. 0,01 0,01 0,01 0,74 EU15 & AELE 2,22 0,98 5,59 1,13 0,01 0,14 0,68 0,78 0,16 0,39 0,20 0,19 12,47 AU & NZ 0,06 0,02 0,16 0,23 n.a. n.a. n.a. 0,01 n.a. 0,01 0,03 0,01 0,55 Japon 0,28 0,02 0,06 0,02 n.a. n.a. 0,04 0,01 n.a. n.a. 0,05 0,01 0,50 HI MENA 0,10 0,03 0,06 0,01 n.a. 0,12 n.a. 0,02 0,72 0,01 0,04 0,03 1,14 LAC 10,22 0,36 1,45 0,05 0,13 0,10 2,07 0,17 0,08 0,14 0,14 0,25 15,15 ECA 1,27 0,39 4,75 0,26 n.a. 0,92 0,07 16,98 0,33 0,34 0,18 0,41 25,88 MENA 0,47 0,17 2,85 0,10 n.a. 1,49 0,04 0,16 1,79 0,28 0,05 0,12 7,52 AFR 0,41 0,12 1,58 0,10 n.a. 0,25 0,02 0,11 0,18 7,00 0,03 0,16 9,97 EAP 3,32 0,71 1,09 0,63 0,54 0,48 0,06 0,14 0,14 0,09 3,86 0,27 11,32 SAS 0,83 0,31 1,13 0,12 0,01 2,66 0,02 0,13 2,07 0,14 0,37 5,67 13,46 Total 19,71 3,25 19,14 2,72 0,74 6,22 3,45 18,56 5,53 8,44 5,10 7,15 100 Source : Parsons, Skeldon, Walmsley & Winters, 2007. Note : * HI MENA : pays à revenus élevés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord Mobilité des facteurs et migration 151 l'émigrationestconditionnéedavantageparl'inté- entre les pays du nord représentaient 16 % des gration que par le désespoir. 15 migrations, et ceux entre pays du sud 24 %, avec La tendance générale de la migration inter- l'argentine, la Chine, la Côte d'ivoire, l'inde, nationale est aussi en train de changer, passant la république islamique d'iran, la Jordanie, le de migrations sud-nord à des migrations sud- pakistan et l'afrique du Sud comme pays de sud. 16 Malgré le fait que les trois pays d'accueil destinations importants. les plus importants -- les États-Unis, l'allema- La main-d'oeuvre a une forte tendance à se gne et la France, dans l'ordre -- sont membres déplacer entre des pays d'une même partie du de l'Organisation pour la coopération et le monde, particulièrement en ce qui concerne les développement économiques (OCDe), la Côte migrations sud-sud (voir tableau 5.2). La migra- d'ivoire, l'inde, la république islamique d'iran, tion de la main-d'oeuvre a généralement lieu la Jordanie et le pakistan comptent maintenant entre des pays qui partagent des frontières com- parmi les 15 principales destinations. Mais la munes. 17 alors que 30 % des immigrants aux migration de la main-d'oeuvre des pays à fai- États-Unis, 20 % des immigrants en France et bles revenus et à revenus intermédiaires du sud 10 % des immigrants en allemagne proviennent vers les pays riches du nord est toujours impor- de pays avec lesquels leur pays d'accueil possède tante, et représentait encore 37 % des migra- une frontière commune, 81 % des immigrants tions internationales en 2000. Les mouvements en Côte d'ivoire, 99 % des immigrants en Figure 5.3 Les migrants d'Asie de l'Est, d'Amérique latine et du Moyen-Orient et Afrique du Nord se rendent principalement vers les pays de l'OCDE, tandis qu'en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, la plupart restent à proximité de leur pays d'origine Destination des émigrants des pays d'Asie de l'Est et du Pacifique Destination des émigrants des pays d'Europe et d'Asie centrale 100 % 100 % 90 % 90 % 80 % 80 % 70 % 70 % 60 % 60 % 50 % 50 % 40 % 40 % 30 % 30 % 20 % 20 % 10 % 10 % 0 % Pays de Autres pays Même Autres Pays non 0 % Pays de Autres pays Même Autres Pays non l'OCDE à revenus région pays en identifiés l'OCDE à revenus région pays en identifiés élevés développement élevés développement Destination des émigrants des pays d'Amérique latine et des Caraïbes Destination des émigrants des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord 100 % 100 % 90 % 90 % 80 % 80 % 70 % 70 % 60 % 60 % 50 % 50 % 40 % 40 % 30 % 30 % 20 % 20 % 10 % 10 % 0 % Pays de Autres pays Même Autres Pays non 0 % Pays de Autres pays Même Autres Pays non l'OCDE à revenus région pays en identifiés l'OCDE à revenus région pays en identifiés élevés développement élevés développement Destination des émigrants des pays d'Asie du Sud Destination des émigrants des pays d'Afrique subsaharienne 100 % 100 % 90 % 90 % 80 % 80 % 70 % 70 % 60 % 60 % 50 % 50 % 40 % 40 % 30 % 30 % 20 % 20 % 10 % 10 % 0 % Pays de Autres pays Même Autres Pays non 0 % Pays de Autres pays Même Autres Pays non l'OCDE à revenus région pays en identifiés l'OCDE à revenus région pays en identifiés élevés développement élevés développement Source : Ratha & Xu, 2008. 152 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EncaDré 5.1 La mobilité régionale de la main-d'oeuvre a diminué en Afrique subsaharienne C'est en Afrique subsaharienne que le taux de répartir les risques de pertes de revenus. En effet, l'Afrique australe créée en 1980, avait pour but de migration de la main-d'oeuvre à l'intérieur de il n'est pratiquement pas possible d'établir une coordonner les projets de développement des régions en développement est le plus élevé ; distinction entre le raisonnement à caractère pays-membres afin de réduire leur dépendance mais il a baissé depuis les années 60. Plus de 60 % économique qui détermine le mouvement d'une économique envers l'Afrique du Sud à l'époque des émigrants des pays subsahariens se dépla- zone à la traîne vers une zone avancée du même de l'apartheid. Une partie de cette alliance cent vers d'autres pays de la région. Le taux plus pays et celui d'un mouvement à travers une fron- comportait des dispositions afférentes aux mou- élevé des mouvements de main-d'oeuvre à l'inté- tière dans une région comme celle de l'Afrique vements de travailleurs entre les pays-membres. rieur de la région par rapport à d'autres régions subsaharienne, dans laquelle de tels mouve- Les récentes violences à caractère anti-immigrant en développement du monde est dû en partie au ments s'effectuent sur des distances relativement en Afrique du Sud constituent un revers pour grand nombre de frontières terrestres, mais aussi courtes et sont pour la plupart non contrôlées. l'intégration et la migration régionale. à la relative perméabilité de ces frontières et à la Mais beaucoup de migrants se déplacent aussi Le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda ont formé difficulté de contrôler les mouvements de per- à travers des frontières dans le cadre d'accords la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), une sonnes qui les traversent, malgré les nombreuses formels entre des pays. Depuis les années 60, un organisation intergouvernementale régionale restrictions légales en vigueur. tissu d'accords bilatéraux et multilatéraux s'est de coopération inter-territoriale dont les origines Les migrants représentaient un peu plus de développé pour tenter de récolter les bénéfices remontent à 1948, avant leur indépendance. 3,5 % de la population de l'Afrique subsaharienne et maîtriser les coûts de mobilité de la main- L'EAC, qui s'est renforcée depuis 1999 en tant que en 1960, mais seulement 2,3 pour cent de cette d'oeuvre à l'intérieur de sous-régions. cadre d'intégration économique, a récemment même population en 2000. En 1960, le volume En Afrique de l'Ouest, les gouvernements ont introduit des passeports est-africains et des per- global de migrants par rapport à la population tenté de gérer les mouvements des populations mis temporaires pour accélérer les mouvements était beaucoup plus élevé en Afrique australe que à l'intérieur de la Communauté économique de main-d'oeuvre. dans d'autres endroits de la région, mais il a baissé des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dont Ces mouvements à travers les frontières de depuis et il est à peu près au niveau de migrants l'influence sur les flux migratoires et leur compo- pays de l'Afrique subsaharienne pourraient être en Afrique de l'Ouest (voir le tableau ci-dessous). sition en Afrique subsaharienne avait été la plus encouragés. Pendant les périodes de contraction En Afrique de l'Est et en Afrique centrale, le grande. Le texte portant création de la CEDEAO économique, les décideurs de ces régions res- volume de migrants a nettement diminué. en 1975 comprend un protocole dont les disposi- sentent les mêmes pressions politiques à carac- La migration volontaire transfrontalière en tions autorisent la libre circulation des personnes tère xénophobe que les gouvernements des Afrique subsaharienne trouve sa motivation ainsi que le droit de résidence et d'établissement pays riches ; ces pressions visent à favoriser les dans les mêmes raisons que celles qui poussent pour les ressortissants de ses pays-membres. travailleurs nationaux et à limiter l'accès des non- des personnes à se déplacer à l'intérieur d'un La Communauté de développement de l'Afri- nationaux aux postes de la fonction publique. pays : rechercher des occasions de travailler et que australe (SADC), une alliance de neuf pays de Moins du tiers des gouvernements de l'Afrique subsaharienne a ratifié la Convention internatio- Le volume de migrants de l'Afrique subsaharienne, exprimé en milliers d'habitants par région donnée, nale sur la protection des droits de tous les tra- a baissé depuis 1960 vailleurs migrants et des membres de leur famille. Région 1960 1970 1980 1990 2000 Pour vraiment tirer avantage de la mobilité de la main-d'oeuvre en faveur d'une croissance Afrique de l'Est 37,3 31,6 35,3 31,2 17,9 économique avec des convergences à travers les Afrique centrale 40,7 44,2 35,9 20,6 16,0 différentes régions de l'Afrique subsaharienne, beaucoup plus peut être fait pour l'accueil des Afrique australe 49,7 40,6 33,3 34,5 30,6 migrants et la création de circuits permettant de Afrique de l'Ouest 28,0 27,3 34,6 28,5 30,0 remettre des fonds aux pays d'origine. Afrique subsaharienne 35,6 32,8 35,0 29,0 23,0 Source : Division de la population de l'ONU, dans Lucas, 2006. Source : Lucas, 2006. république islamique d'iran et 93 % des immi- dans les régions en développement : vers la Côte grants en inde proviennent de pays voisins. d'ivoire en afrique de l'Ouest, vers l'afrique du Les migrants internationaux ont tendance Sud en afrique australe, vers la thaïlande en pro- à rester à l'intérieur du voisinage régional, par- venance de pays de la région du Grand Mékong ticulièrement dans le cas de ceux du monde en asie du Sud-est (voir l'encadré 5.2), et vers en développement, particulièrement l'afrique l'argentine en provenance de la Bolivie, du Chili, subsaharienne (voir figure 5.3). presque 17 % du paraguay et du pérou. Mais la distance n'ex- des migrations internationales enregistrées vers plique pas tout. Les différences linguistiques et l'année 2000 ont eu lieu à l'intérieur de la région culturelles déterminent aussi les tendances de la europeetasiecentrale,malgrélefaitqu'unepartie migration internationale, plus de la moitié des importante de ces migrations résultait de change- migrations se produisant entre pays possédant ments dans la délimitation des frontières et dans une langue commune. il est évident qu'une lan- la définition de qui était « né à l'étranger » dans gue commune et d'autres facteurs culturels ren- ces pays. Le deuxième taux de mobilité de main- forcent les effets de voisinage. d'oeuvre le plus élevé entre les pays d'une même immédiatement après la Deuxième guerre région était celui de l'afrique subsaharienne. mondiale--alorsqueleséconomiesconnaissaient La migration transfrontalière à l'intérieur des une croissance rapide, que les inégalités de salaires sous-régions s'effectue vers les pays qui consti- se réduisaient et que le volume des mouvements tuent des moteurs de croissance économique de travailleurs à travers les frontières était peu Mobilité des facteurs et migration 153 élevé -- la question de la migration internationale n'était pas vraiment une question politique épi- EncaDré 5.2 La migration transfrontalière fait l'objet neuse. Mais après 1975 -- alors que la croissance d'un appui dans la sous-région du Grand Mékong dans les pays à revenus élevés s'était ralentie, que les inégalités salariales avaient augmenté et que le Avec ses 315 millions d'habitants, la sous- restés chez eux, l'auto-sélection revêt un volume de migrants internationaux avait grossi région du Grand Mékong (GMS) comprend caractère positif. le Cambodge, la République démocratique Selon les estimations, les transferts de -- l'immigration est devenue l'objet de discus- populaire lao, le Myanmar, la Thaïlande, le fonds de migrants en Thaïlande vers leurs sions électorales animées. en effet, des mesures Vietnam ainsi que les provinces chinoises familles au Cambodge, en République d'« immigration gérée » sélectives, d'abord appli- du Guangxi et de Yunnan. Malgré des démocratique populaire lao et au Myanmar quées en australie et au Canada au cours des disparités entre ses membres en termes sont comprises entre 177 et 315 millions de années 80, rencontrent une adhésion dans d'autres de développement économique, la sous- dollars par an. Au Cambodge, ils sont d'une région est extrêmement dynamique et pré- réelle importance pour 91 % des ménages pays de destination à revenus élevés. 18 sente des taux annuels de croissance dont interrogés dans une des principales provin- avec le retour à la mondialisation depuis la la moyenne a été supérieure à 6 % au cours ces de destination de ces transferts. fin de la Guerre froide, les mouvements de main- des dernières années. Toutefois, la majeure partie de cette d'oeuvre à travers les frontières ont repris, malgré Des niveaux de salaires plus élevés, une migration restera irrégulière et non-régle- croissance plus rapide et un climat social mentée, ce qui accentuera la vulnérabilité le fait que les gouvernements continuent à res- et politique plus favorable en Thaïlande des migrants, dont la plupart n'utilisent pas treindre leur nombre et à influer sur le profil des attirent des personnes tentant d'échapper les services sociaux, de peur d'être expul- immigrants. Cette situation contraste fortement à la pauvreté au Cambodge, en Républi- sés. Un de plus gros problèmes consiste avec la « première ère de mondialisation » du que démocratique populaire lao et au à assurer l'accès à l'éducation pour les 19e siècle, lorsque les flux de travailleurs ne ren- Myanmar. Pour la Thaïlande, les migrants enfants, qui souffrent aussi d'un manque constituent une réserve de main-d'oeuvre de soins de santé. Pour les mêmes raisons contraient aucune obstruction. Les restrictions à bon marché et flexible et donc un facteur pour lesquelles les adultes se font rarement l'immigration se produisent et sont soutenues par de stimulation de sa compétitivité dans traiter pour leur santé, les enfants migrants les inégalités de salaires dans les pays de réception, certains secteurs d'activités. Et seulement bénéficient rarement de vaccinations. plutôt que par le chômage et les niveaux de salaires en Thaïlande, le nombre de migrants en Malgré les bénéfices qu'apporte la mobi- situation régulière ou irrégulière venant du lité de la main-d'oeuvre, la facilitation des absolus. La probabilité est qu'elles soient renfor- GMS est estimé à 1,5 à 2 millions. Si on les mouvements de personnes de manière cées lorsque les flux de travailleurs internationaux faisait partir, le PIB de la Thaïlande pourrait légale a été lente. Les pays d'envoi ne augmentent et relâchées pendant les périodes baisser d'environ 0,5 % par an. disposent généralement pas de capacités d'appui intérieur aux échanges commerciaux. 19 D'après certaines estimations, plus suffisantes leur permettant de gérer les de la moitié des migrants pénètrent en départs de travailleurs sur une grande Thaïlande avec des documents en règle ; échelle et de protéger les droits de leurs La mobilité interne de la main-d'oeuvre a mais ils y restent ensuite et deviennent de nationaux à l'étranger. Les pays qui les connu une croissance rapide, en dépit des ce fait des clandestins. De façon dispro- reçoivent disposent de structures d'accueil restrictions portionnée, les migrants sont des hommes assez inadéquates, souvent mises en place jeunes en âge de travailler. Ceux venant en réaction « après coup » à l'arrivée de avec les améliorations apportées aux techno- du Myanmar sont généralement moins migrants en grand nombre. L'absence d'un logies des transports et aux infrastructures, la éduqués et savent moins lire et écrire que cadre légal et politique approprié, caracté- mobilité des travailleurs à l'intérieur des pays a la moyenne des personnes d'origine étran- ristique des ensembles régionaux au sein augmenté sans interruption au cours du 20e siè- gère, ce qui dénote d'une certaine urgence de régions du monde en développement, dans la migration ou une auto-sélection augmente les coûts (et les risques) des cle et s'est encore accélérée durant ses deux der- négative. Mais parmi les migrants venus du migrations et réduit ses bénéfices. nières décennies. Le volume et le rythme de la Cambodge, dont les acquis scolaires sont migration volontaire interne, source de préoc- un peu plus élevés que ceux des habitants Source : Banque mondiale, 2006. cupation pour les décideurs pendant des décen- nies, augmentent contrairement aux prévisions de l'inverse. 20 Une agriculture en déclin et des particulièrement dans les économies en voie activités manufacturières en augmentation ont d'urbanisation de l'asie du Sud et de l'est, avec modifié la distribution de la main-d'oeuvre dans le développement rapide des activités manufac- les pays à faibles revenus et les pays émergeants turières et des services. en inde, pays dans lequel à revenus intermédiaires depuis le milieu du les mouvements des zones agricoles rurales pau- 20e siècle en asie du Sud et en afrique subsaha- vres vers les zones agricoles rurales fertiles ont rienne, et bien avant en asie de l'est et en amé- constitué historiquement la forme prédomi- rique latine. La migration de la main-d'oeuvre nante de migration interne, les mouvements des des zones rurales à la traîne vers les zones rurales villages en direction des villes se sont fortement avancées reste le mouvement interne prédomi- accrus au cours des dernières années. Les migra- nant dans la majeure partie du monde en déve- tions à partir de l'État pauvre du Bihar ont dou- loppement, 21excepté en amérique latine, où les blé depuis les années 70 ; elles se sont produites mouvements entre les agglomérations urbaines principalement en direction des villes, et non pas prédominent. 22 La migration d'une zone rurale comme précédemment vers les États du nord-est vers une autre, qui est difficile à établir, a été, de l'inde dont l'économie agricole est plus pros- dans une grande mesure, ignorée. 23 père. au Bangladesh, deux-tiers de l'ensemble La migration des zones rurales vers les villes a des migrations s'effectuent des zones rurales pris de l'importance depuis la fin des années 70, vers les villes. en Chine, suite à l'allègement des 154 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EncaDré 5.3 De la facilitation à la restriction, à la facilitation (à nouveau) de la mobilité de la main- d'oeuvre en Chine Durant la seconde moitié du 20e siècle, la Chine bond en avant (de 1958 à 1960), le gouverne- vements entre communautés de taille à peu a entrepris la mise en pratique de quelques-unes ment a abandonné toute tentative de contrôler près similaire. des politiques de migration interne les plus les flots de travailleurs, visant de nouveau à · Lesdéplacementsdesgrandsvillagesvers actives jamais observées, en en tirant d'abord accélérer le développement industriel et créant les petits villages ou entre zones rurales d'énormes bénéfices sur le plan économique, ainsi les motivations d'une nouvelle poussée devraient être encouragés. puis de plus en plus au détriment de la crois- de travailleurs vers les villes du pays. En 1960, la sance et du développement. Et maintenant, ces population urbaine de la Chine avait doublé par D'après le système de hukou, chaque individu politiques sont en train de changer à nouveau. rapport à 1949. a un lieu de résidence officiel, et les documents Dans les années 50, le gouvernement a cher- Durant les années 60 et la première moitié de vérification de la résidence sont comparables ché à stimuler le processus d'industrialisation des années 70, la population urbaine a chuté, en à un passeport. Il n'est permis aux personnes par le biais de politiques qui encourageaient conséquence du délogement des intellectuels de travailler légalement, de bénéficier de servi- une urbanisation rapide. Des incitations ont et des élites urbaines vers la campagne au cours ces sociaux (qui comprennent une couverture été octroyées aux ménages pour les pousser à de la Révolution culturelle (de 1966 à 1976). Puis, pour des soins) et d'avoir accès à des rations aller s'installer dans les villes, et les travailleurs suite à un changement abrupt de politique en alimentaires que dans leur lieu de résidence. Un des zones rurales ont réagi favorablement, 1976, les départs vers les villes ont fortement changement dans le lieu officiel de résidence répondant massivement à la demande de parti- augmenté de nouveau. doit faire l'objet d'une permission, semblable à ciper à la reconstruction et au développement Au début des années 80, le rythme d'urbani- l'octroi d'un visa par une administration locale. industriel. À la suite de ces efforts, la population sation a commencé à beaucoup préoccuper le Toutefois, certaines formes de migration tempo- urbaine de la Chine avait augmenté d'un tiers en gouvernement. Malgré le fait que les migrations raire sont légalement permises pour répondre à 1953, à 78 millions. Le premier plan quinquennal des zones rurales vers les villes n'avaient repré- l'évolution de la demande de main-d'oeuvre. (de 1953 à 1958) a promu le développement senté que 20 % seulement de l'expansion des Selon le degré de préoccupation du gouver- urbain, créant ainsi des forces qui ont attiré les villes chinoises entre 1949 et 1980, les signes nement chinois à l'égard de la taille des villes du ruraux vers les villes ; ces mouvements sont d'une infrastructure et de services encombrés à pays et du rythme de la croissance urbaine, le survenus en complément de la collectivisation Shanghai et à Beijing ont retenu l'attention des hukou a été resserré ou relâché -- par exemple, de l'agriculture et de l'établissement du système décideurs politiques. par l'assouplissement des exigences en matière des communes. Le système d'enregistrement des ménages dit de résidence pour l'accès aux rations alimen- En réaction évidente à des départs plus « hukou » est devenu le principal outil politique taires ou par l'extension des droits des migrants importants des villages que ceux auxquels ils de contrôle des mouvements de travailleurs, temporaires. En dépit des contrôles, une appli- s'attendaient, les pouvoirs publics ont tenté avec les quatre principes suivants. cation laxiste a permis à un nombre important de les contenir en centralisant l'embauche, en de travailleurs migrants de s'installer dans des limitant les déplacements et en rationnant les · Lesmigrations,surtoutverslesaggloméra- villes avec un statut de « résident temporaire ». céréales dans les villes. Mais ces mesures n'ont tions urbaines, seront permises seulement En effet, au cours des trente dernières années, il pas freiné les départs des travailleurs chinois si elles sont compatibles avec le développe- a fallu compter sur les migrants -- temporaires des zones rurales, et la pression sur les villes ment économique. d'après la loi, mais permanents de fait -- pour a tellement augmenté que le gouvernement · Lesmigrationsdeszonesruralesverslesvilles satisfaire aux besoins de main-d'oeuvre destinés s'est mobilisé pour renvoyer des millions de doivent être strictement contrôlées. à alimenter la performance de croissance spec- personnes à la campagne. Puis, avec le Grand · Iln'estpasnécessairedecontrôlerlesmou- taculaire de la Chine. La croissance et la concentration industrielles de la Chine ont été accompagnées de mouvements massifs de travailleurs Migration interne de la main-d'oeuvre entre 1995 et 2000 Migration de Migration de Migration interne à la région ouest la région centrale la région côtière vers vers la région côtière la région côtière HEILONGJIANG RÉGION JILIN OUEST LIAONING LIAONING LIAONING NEI MONGOL BEIJING Beijing BEIJING BEIJING Beijing Beijing TIANJIN TIANJIN HEBEI HEBEI TIANJIN RÉGION HEBEI RÉGION CÔTIÈRE SHANXI Volumes de QINGHAI NINGXIA SHANDONG SHANDONG SHANDONG la migration GANSU JIANGSU RÉGION SHAANXI JIANGSU HENAN JIANGSU 2 000 000 OUEST SHANGHAI ANHUI SHANGHAI SHANGHAI HUBEI SICHUAN 1 000 000 CHONGQING ZHEJIANG ZHEJIANG ZHEJIANG RÉGION 500 000 JIANGXI RÉGION RÉGION CÔTIÈRE HUNAN CÔTIÈRE 250 000 100 000 CÔTIÈRE GUIZHOU FUJIAN FUJIAN FUJIAN YUNNAN TAIWAN TAIWAN TAIWAN GUANGXI GUANGDONG GUANGDONG GUANGDONG HONG KONG HONG KONG HONG KONG MACAO MACAO MACAO HAINAN HAINAN HAINAN Source : Huang & Luo (à paraître) à partir de données des recensements de la population chinois. Mobilité des facteurs et migration 155 EncaDré 5.3 De la facilitation à la restriction, à la facilitation (à nouveau) de la mobilité de la main- d'oeuvre en Chine -- suite Actuellement, les mouvements de personnes assoupli le hukou depuis quelques années, et ils Des recherches menées récemment indiquent des zones rurales vers les villes s'accroissent ont même facilité les migrations. Les restrictions que les restrictions ont eu des effets négatifs : fortement de nouveau. Un travailleur rural sur aux migrations ont été réduites, le marché du beaucoup de villes chinoises ont une dimension cinq migre, et les migrants représentent un tiers travail a gagné en efficience et les décisions inférieure à ce qu'elle devrait avoir. b Dans beau- du nombre d'emplois urbains. En 2005, le revenu concernant la mobilité des travailleurs tradui- coup d'endroits comme Chengdu et Chongqing, moyen dans les villes était de trois fois supérieur sent une meilleure réceptivité aux facteurs les gouvernements facilitent de nouveau une à celui des zones rurales. La mécanisation des économiques. a À travers des projets-pilotes migration accélérée des zones rurales vers les activités agricoles a fait augmenter le surplus de dans des municipalités choisies, les migrants en centres urbains (voir le chapitre 7). main-d'oeuvre, et les entreprises industrielles de provenance des zones rurales auront accès aux la Chine ont un besoin constant de main-d'oeu- services de santé et de protection sociale, à une vre à bon marché. formation, à de l'information sur le marché du Source : Équipe du Rapport sur le développement Se rendant compte des dividendes de la travail et de l'assistance dans la recherche d'un dans le monde 2009. croissance lorsque la main-d'oeuvre peut de emploi, ainsi qu'à un recours éventuel à la justice a. Poncet, 2006. déplacer librement, les pouvoirs publics ont en cas d'abus de la part des employeurs. b. Au & Henderson, 2006a. restrictions concernant les lieux de résidence, les éduquées sont plus susceptibles de migrer dans migrations des zones rurales vers les villes sont leur propre pays (voir les figures 5.4 et 5.5). 24 désormais majoritaires (voir encadré 5.3). Beaucoup de migrants temporaires et saison- L'application de mesures uniformes à la niers peu ou pas éduqués migrent aussi. 25 Mais migration interne n'est pas fréquente. À cause du l'éducation a pour effet d'augmenter la vitesse fait que le nombre d'études de ménages établis- de mobilité des travailleurs : elle donne accès sant régulièrement la mobilité de la main-d'oeu- des opportunités d'emploi plus intéressantes, et vre est faible et que les questions posées sur la elle écourte le temps de recherche d'un emploi migration ne sont pas les mêmes, des indicateurs dans les lieux de destination. 26 comparables ne peuvent être établis que pour L'éducation augmente aussi la probabilité de un nombre restreint de pays. il est plus probable départ à l'étranger. La migration des travailleurs que les questions sur les migrations soient posées qualifiés par rapport aux travailleurs non-qua- dans les pays où les mouvements de travailleurs lifiés est en hausse depuis les années 70 dans sont importants et où les gouvernements sont toutes les régions du monde en développement intéressés par les considérations relatives aux (voir figure 5.6). Les proportions les plus élevées migrations. Dans la liste figurant au tableau 5.3, d'émigrants qualifiés (exprimées en pourcen- on trouve par exemple des pays stables (comme tage du personnel qualifié) viennent de l'afrique, l'argentine et le Costa rica) dans lesquels les des Caraïbes et d'amérique centrale. plus de la migrations traduisent de façon assez probable moitié des ressortissants de beaucoup de pays les motifs d'ordre économique, et d'autres ayant d'amérique centrale et de pays insulaires des connu des conflits récemment (comme la Bos- Caraïbes ayant reçu une éducation universitaire nie-herzégovine, la république démocratique vivaient à l'étranger en 2000. et près de 20 % des du Congo, le rwanda et le Sierra Leone), où la travailleurs qualifiés de l'afrique subsaharienne mobilité interne est aussi la conséquence d'une en étaient partis. 27 Ces faits peuvent être pris fuite devant des menaces de violence. comme des indications que le capital humain est en train de devenir plus mobile sur le plan Les compétences : le moteur de la migration international, ou bien que les politiques « sélecti- interne et internationale ves » d'immigration dans les pays riches sont en Une ruée migratoire de la même ampleur que train d'influencer la composition des migrations celle qui s'est produite au départ de l'europe au internationales en faveur de ceux détenant des tournant du 20e siècle n'a pas encore eu lieu et qualifications. Mais l'accroissement des migra- n'arrivera peut-être jamais. Mais à la différence tions de travailleurs qualifiés est dû à l'élévation des mouvements de travailleurs non qualifiés, des niveaux d'éducation dans le monde entier, ceux des travailleurs qualifiés possédant un et particulièrement dans les pays d'où partent la capital humain sont en hausse. La mondiali- majorité des migrants internationaux. en ter- sation et les politiques de migration sélective mes relatifs, les mouvements transfrontaliers vont probablement faciliter les déplacements de de main-d'oeuvre qualifiée sont demeurés assez travailleurs qualifiés à l'intérieur des pays et à constants en tant que proportion du volume travers les frontières. global de travailleurs qualifiés dans les pays de À l'intérieur des frontières nationales, les départ. plutôt qu'un capital humain qui devient qualifications continuent à déterminer qui se plus mobile, c'est tout simplement la disponi- déplace et qui ne le fait pas -- définitivement des bilité du capital humain qui augmente et qui zones rurales vers les villes. Les personnes mieux pousse à des volumes accrus de migration. 28 156 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Tableau 5.3 Les taux de mobilité de la main-d'oeuvre varient largement selon les régions du monde en développement Migrants récents Migrants récents Migrants (période Migrants (période internes inférieure Migrants internes inférieure Migrants Pays et année (% de à cinq ans, % récents Pays et année (% de à cinq ans, % récents de l'enquête la population de la population (% de de l'enquête la population de la population (% de (classés par volume en âge totale en âge migrants (classés par volume en âge totale en âge migrants de migrants) de travailler) de travailler) internes) de migrants) de travailler) de travailler) internes) Bosnie-Herzégovine, 52,5 12,8 24,5 Costa Rica, 2001 19,9 2,5 12,4 2001 Brésil, 2001 19,5 3,3 16,7 Paraguay, 2001 39,0 7,3 18,7 Sierra Leone, 2003 19,0 3,7 19,3 Bolivie, 200 37,7 5,0 13,3 Nicaragua, 2001 18,6 3,1 16,9 Maroc, 1998 33,4 6,0 18,1 Guatemala, 2006 17,5 3,3 19,1 Azerbaïdjan, 1995 33,2 19,4 58,4 Haïti, 2001 17,5 2,8 15,8 Honduras, 2003 29,0 5,5 19,2 Argentine, 2006 17,2 1,4 8,1 Venezuela, 2004 28,3 3,0 10,7 Rép. kyrgyze, 1997 16,2 4,7 29,2 Congo, Rép. dém. 27,1 7,8 28,9 Roumanie, 1994 15,1 1,9 12,8 du, 2005 Croatie, 2004 14,7 1,2 8,0 République 26,9 4,0 14,9 dominicaine, 2004 Bulgarie, 2001 14,3 1,4 10,0 Arménie, 1999 24,5 22,4 91,7 Cambodge, 2004 14,2 2,8 19,4 Mauritanie, 2000 24,2 2,9 12,0 Tadjikistan, 2003 9,9 1,5 15,7 Albanie 2005 23,9 4,1 17,3 Mongolie, 2002 9,8 0,0 0,4 Équateur, 2004 22,7 5,3 23,4 Kazakhstan, 1996 9,3 1,4 14,7 Vietnam, 1992 21,9 3,1 14,3 Madagascar, 2001 9,3 0,0 0,0 Rwanda, 1997 21,5 5,9 27,6 Mozambique, 1996 8,1 0,0 0,2 Colombie, 1995 20,1 5,3 26,3 Malawi, 2005 2,7 1,1 43,2 Micronésie, 2000 1,2 0,3 23,6 Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir des enquêtes auprès des ménages. Note : Les migrants internes sont des individus qui ne vivent pas dans le district où ils sont nés. Cette définition ne comprend pas les migrants retournés sur leur lieu de naissance -- soit les personnes qui l'ont quitté précédemment, mais qui y étaient de retour au moment de l'enquête. Les migrants récents sont ceux qui ont migré au cours des cinq années précédant celle de l'étude. Figure 5.4 En Amérique latine et dans les Caraïbes, les migrants internes sont plus éduqués que les non migrants Comparaison entre les niveaux d'éducation des migrants internes et des non migrants dans les lieux d'origine et au moment de la migration Pourcentage 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Costa Rica Honduras Venezuela, Paraguay Guatemala Nicaragua République Brésil Haïti Rép. boliv. de dominicaine Niveau d'éducation suivi Migrants, primaire Migrants, secondaire Migrants, post-secondaire Non migrants, primaire Non migrants, secondaire Non migrants, post-secondaire Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir d'enquêtes auprès des ménages sélectionnées. Mobilité des facteurs et migration 157 Le développement rapide des télécommu- Figure 5.5 Les migrants internes sont plus éduqués que les travailleurs des endroits de nications et d'autres formes de technologie de destination l'information de la communication ont séparé Comparaison entre les travailleurs migrants internes et non migrants sur le lieu de destination des migrants la mobilité du capital de celle de la main-d'oeu- vre. en une tendance qui va vraisemblablement s'accentuer, davantage de services dans les pro- Tadjikistan cessus de production des industries situées dans les pays riches sont en train d'être déplacés en Colombie « offshore » dans les pays à revenus faibles et à Venezuela, revenus intermédiaires, dans lesquels le capital Rép. boliv. de humain est moins cher. Ce qui a commencé avec l'exportation de services de développement et de Albanie maintenance de programmes à partir de la ville indienne de Bangalore vers des firmes à travers le Congo, Rép. dém. du Non migrants, primaire achevé monde s'est développé en un commerce de servi- Migrants, primaire achevé ces en plein essor nécessitant une vaste gamme Croatie Non migrants, secondaire achevé de compétences -- de simples communications Migrants, secondaire achevé avec la clientèle des entreprises, surtout à par- Mongolie tir de pays comme l'inde et les philippines où l'anglais est couramment parlé, à la comptabi- Malawi lité financière et à la maintenance informatique. Brésil Jusqu'à présent, il n'y a encore aucune preuve que l'exportation de capital humain « désincarné » à Vietnam travers des lignes téléphoniques ou internet se substituera au flux de travailleurs qualifiés. Argentine Mais en rendant possible la séparation du capital humain et de la main-d'oeuvre, les technologies Micronésie de l'information et de la communication ont relevé davantage la mobilité des compétences Haïti pour ce qui concerne les personnes. Bolivie La mobilité de la main-d'oeuvre : une génération d'analyses République dominicaine Jusqu'à récemment, deux composantes de la littérature économique -- les migrations de République kyrgyze la main-d'oeuvre et la croissance économique, chacun avec un fort impact auprès des décideurs Paraguay politiques des pays en développement -- ont évolué sur des voies différentes et divergentes. Bulgarie toutefois, ainsi qu'il est démontré à travers les arguments et les indications relatives aux éco- Madagascar nomies d'agglomération dans le chapitre 4, les Costa Rica deux phénomènes sont intimement liés dans le monde réel. La mobilité de la main-d'oeuvre et Guatemala les migrations volontaires pour des gains écono- miques ne sont en fait que l'aspect humain de la Honduras question d'agglomération. en ce qui concerne les entreprises, les écono- Nicaragua mies de localisation et d'urbanisation résultent des retombées de connaissances entre person- Cambodge nes se trouvant à proximité les unes des autres. pour cette raison, les personnes sont souvent Mozambique plus productives, à un point de vue économi- 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 que, lorsqu'elles se trouvent dans l'entourage d'autres personnes, et particulièrement de cel- Pourcentage les possédant des compétences. La migration et Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir d'enquêtes auprès des l'agglomération s'alimentent l'une l'autre. Que ménages sélectionnées. ce soit l'agglomération dans les endroits avan- cés d'une zone géographique, dans des régions 158 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Figure 5.6 La migration des pays en développement devient plus qualifiée ces recommandations, à travers l'introduction Amérique latine &Caraïbes Afrique subsaharienne de politiques visant à faire diminuer les migra- Pourcentage des émigrants Pourcentage des émigrants tions ; mais elles n'ont donné que peu de résul- 100 100 tats : les flux migratoires de la campagne vers les villes et de provinces à la traîne vers celles 80 80 plus avancées, ont continué sans faiblir. Le seul 60 effet des restrictions imposées a probablement Peu qualifiés 60 été la perte d'une partie de la croissance écono- 40 Moyennement qualifiés 40 mique ainsi qu'une convergence plus lente des standards de vie des régions retardataires et de 20 Hautement qualifiés 20 celles des régions dynamiques. 0 0 Les économies d'échelle et retombées 1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000 croissantes générées par les grappes­ particu- Année Année lièrement les retombées provenant du capital Europe & Asie centrale Moyen-Orient et Afrique du Nord humain -- illustrent clairement les bénéfices en Pourcentage des émigrants Pourcentage des émigrants 100 100 termes de croissance et de richesse qui facilitent les mouvements de main-d'oeuvre des endroits à 80 80 la traîne vers ceux qui sont avancés. Les implica- tions en termes de décisions politiques sont gran- 60 60 des. plutôt qu'une imminente vague humaine 40 40 destructrice, les flots croissants de personnes des villages vers les villes pourraient représen- 20 20 ter une aubaine pour la croissance économique et pour la convergence du bien-être. Que ce soit 0 0 1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000 des mouvements d'une échelle spatiale locale Année Année vers une au niveau national, ou encore une Asie de l'Est & Pacifique Asie du Sud autre vers le niveau international, les bénéfices Pourcentage des émigrants Pourcentage des émigrants issus des regroupements sont les mêmes -- et 100 100 les problèmes auxquels doivent faire face les 80 80 décideurs politiques deviennent plus nombreux et complexes. exprimé clairement, ceci signifie 60 60 que les pouvoirs publics ne veulent pas perdre des personnes et du capital humain. 40 40 La théorie économique reconnaît maintenant 20 20 que les gouvernements ne devraient pas tenter de retenir les personnes. L'attrait des forces d'ag- 0 0 glomération dans les endroits prospères est tout 1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000 Année Année simplement trop fort pour y opposer des mesures Source : Docquier, 2006. de façon soutenue. Un autre aspect de l'attrait de l'agglomération a fait l'objet d'études sérieuses dynamiques à l'intérieur d'un pays ou dans des par des économistes, mais il n'est souvent pas pris pays dynamiques à l'intérieur d'un ensemble en compte par les pouvoirs publics. il est le sui- régional, le capital humain se dirige vers les vant : les migrants qui vont vivre dans les villes, endroits dynamiques économiquement. À cha- dans les régions dynamiques ou encore dans les que échelle spatiale, la migration est la façon pays avancés sont presque constamment en com- qu'utilisent les personnes qui investissent dans munication avec leur lieu d'origine. La plupart l'éducation et l'acquisition de compétences pour des migrants conservent des liens étroits et actifs obtenir les retours sur leur investissement. avec leur communauté d'origine, et ils y envoient Un important regard que portent des ouvra- de l'argent. Mais ils font beaucoup plus que cela. ges sur l'agglomération -- que le capital humain ils renvoient des informations et de l'assistance rapporte plus de bénéfices là où il est abondant technique, et lorsqu'un endroit est prêt, ils y -- a été ignoré dans les ouvrages sur la migra- retournent souvent avec des idées, des connais- tion de la main-d'oeuvre. préoccupée par le sances, des attentes de bonne gouvernance et chômage urbain et la misère des villes-cham- des liens vers les marchés avancés. Les gouverne- pignon des pays du Sud, la recherche initiale ments de pays à forte émigration qui introduisent sur les migrations de main-d'oeuvre a préconisé les mesures appropriées peuvent capter ces béné- l'adoption de restrictions. 29Les gouvernements fices pour une croissance accrue et une conver- ont souvent pris des dispositions sur la base de gence accélérée des standards de vie. Mobilité des facteurs et migration 159 La théorie des migrations reconnaît croissance économique. Dans ce qui est devenu maintenant les bénéfices de l'agglomération connu comme les modèles de migration classés 33 Les idées des économistes sur ce qui motive les de todaro, les migrants potentiels décident personnes à se déplacer et ce que signifient ces d'un départ éventuel en comparant les rentrées mouvements proviennent de théories de crois- de revenus auxquels ils peuvent s'attendre en sance économique et de convergence. Que ce ville et à leur domicile en milieu rural, après soit dans le cadre classique 30 ou dans des modè- avoir pris en considération les coûts afférents les récents de « croissance endogène » 31dans aux déplacements et à la recherche de travail. 34 lesquels les personnes sont libres de se dépla- Un aspect fondamental des premiers modèles de cer, le schéma reste le même : elles se déplacent todaro est que le taux de croissance économique pour aplanir les différences dans les niveaux -- et par extension le taux de création d'emplois de salaires entre les endroits. vu le fait que des dans le secteur manufacturier moderne -- était salaires plus élevés dans l'endroit de destination supposé être constant et fixé indépendamment indiquent un manque initial de travailleurs par du modèle. Ce cadre classique -- avec un taux rapport au capital -- ou une dotation en capital de croissance économique exogène et un taux élevée par travailleur -- l'arrivée de nouveaux de création d'emplois constant dans le secteur migrants ralentira l'accumulation de capital manufacturier -- a constitué une explication par travailleur et la croissance des salaires. en au chômage urbain grandissant dans des villes comparaison, l'accumulation de capital par comme Nairobi. Mais il a aussi créé ce qui est travailleur dans les endroits que les migrants devenu connu comme le paradoxe de todaro : quittent sera plus rapide lorsqu'ils partent, et toute politique visant à accroître les activités elle accélérera la croissance des salaires pour les économiques en milieu urbain pourrait pro- travailleurs qui restent. par le biais de ce méca- voquer une augmentation du chômage urbain, nisme, on peut prévoir que les revenus dans dif- parce que les améliorations provoqueraient férents endroits convergeront finalement. encore plus de migrations des zones rurales. L'analyse de la croissance économique dans peu de modèles économiques ont eu autant les pays en développement est à l'origine des d'impact auprès des décideurs politiques dans les premières théories relatives à la migration de paysendéveloppementquecespremièresthéories la main-d'oeuvre. 32 Ces premières théories sur la migration de la main-d'oeuvre. À travers le séparaient un pays en développement entre un monde en développement, et particulièrement en secteur rural agricole traditionnel et un sec- asie du Sud et en afrique subsaharienne, le para- teur industriel moderne centré dans les zones doxe de todaro a constitué un puissant facteur urbaines. L'idée principale était qu'avec le déve- de découragement et même d'interdiction pure loppement économique, et particulièrement et simple des mouvements de main-d'oeuvre. 35 avec la mécanisation graduelle de l'agriculture, Le modèle de todaro semblait indiquer que les il y a toujours un excédent de main-d'oeuvre interdictions de migration interne au-delà de ce dans les zones rurales. Mais tel n'est pas le cas qui est requis pour assurer le plein emploi dans dans le secteur manufacturier moderne. ainsi donc, dams les zones rurales, chaque travailleur le secteur manufacturier pourraient mener à additionnel, indépendamment de ses talents l'amélioration du bien-être au niveau national, à innés ou du niveau d'éducation qu'il a atteint, cause du fait que la production pourrait alors être a une productivité marginale nulle, alors qu'il maintenue à son niveau optimal. a potentiellement une productivité marginale toutefois, à la fin des années 70 et au début positive dans le secteur manufacturier. Une des années 80, les économistes ont commencé à telle situation crée des écarts de salaires et remettre en question les modèles classiques, en une incitation pour la main-d'oeuvre à migrer faisant ressortir les faiblesses du cadre de todaro, des zones rurales vers les villes pour chercher qui n'avait pas réussi à saisir la nature dynami- de l'emploi dans le secteur manufacturier. Le que des mouvements de main-d'oeuvre. Ce cadre secteur agricole fournit une main-d'oeuvre illi- avait minimisé les différences du goût du risque mitée au secteur manufacturier, et le transfert parmi les migrants potentiels. il n'avait pas non de main-d'oeuvre entre les deux secteurs a lieu plus pris en compte les différences de niveau à travers une migration des zones rurales vers d'éducation atteint et la façon dont ces différen- les villes. et cette migration continue jusqu'à ce ces peuvent influer sur la recherche d'un emploi. qu'un « chômage déguisé » de travailleurs dans il avait ignoré de pertinentes motivations et des les zones rurales soit absorbé dans le secteur caractéristiques de ménages susceptibles d'avoir manufacturier des zones urbaines. une influence sur le choix par la famille du Les mouvements des zones rurales vers les membre qui va migrer. il n'avait de plus pas tenu zones urbaines étaient considérés comme sou- en compte la possibilité de migrations vers des haitables lorsqu'ils étaient accompagnés de emplois situés dans l'économie urbaine infor- 160 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 pouvaient expliquer pourquoi les villes sont importantes. ils pouvaient aussi expliquer pour- EncaDré 5.4 Les politiques sociales et de l'emploi freinent quoi le capital humain et financier ne se déplace la migration en Europe de l'Est, ce qui n'est pas bon pour la pas des endroits où il est déjà abondant -- les croissance pays riches, les régions dynamiques dans les pays Au début de la période transitoire de sortie cations de pré-retraite rattachées à leur individuels et les villes -- vers les endroits où il de l'économie planifiée, les migrations pension. Les ménages à faibles revenus semble manquer -- les pays pauvres, les régions internes ont augmenté dans plusieurs pays sont aussi éligibles pour des allocations retardataires et les communautés rurales. 38 de l'Europe de l'Est et de l'Asie centrale. d'assistance sociale temporaires garanties. S'il existe des effets externes aux regrou- Mais ceci n'a peut-être été qu'un phéno- Par ailleurs, les politiques de logement mène isolé. En fait, une part importante de sont aussi susceptibles de décourager les pements de capital humain, les villes peuvent l'augmentation soudaine des migrations migrations. Ainsi, pendant la transition, les relancer l'économie et maintenir la croissance. au sein de la Communauté des États indé- maisons ont été généralement cédées à Malgré le fait que les spécialistes des questions pendants (CEI) semble tenir aux retours leurs occupants pour des sommes faibles urbaines ont longtemps maintenu ce point de de personnes dans leur communauté ou même nulles, et y demeurer ne coûte 39 d'origine et aux départs de travailleurs de pas beaucoup. Dans le même temps, vue, il était assez nouveau pour les écono- zones où ils avaient été envoyés par les les contrôles des loyers découragent la mistes. Les chercheurs en économie urbaine responsables de planification centrale. Plus construction de nouveaux bâtiments, ce ont repris avec enthousiasme la chasse aux d'un million de personnes se sont relogées qui a pour effet d'augmenter le coût du effets externes positifs des retombées du capi- de Sibérie et des régions septentrionales logement dans les zones qui se dévelop- de la Russie et de l'Extrême-Orient vers les pent économiquement. Le prix élevé du tal humain qui avaient été théorisés. Les études régions plus centrales de la Fédération de logement dans les endroits économique- théoriques et empiriques tentaient de quantifier Russie ; ce nombre représente environ 12 % ment prospères peut réduire sensiblement ce qui arrive à la productivité, aux salaires et aux de la population de ces régions. les gains de revenus que les travailleurs prix des biens fonciers lorsque le volume global Il semble que ces mouvements ont s'attendent à recevoir de leur migration. de capital humain augmente dans une ville. 40 cessé. Les migrations ont diminué, malgré Les décrets de salaires minimaux uni- les écarts de revenus et de qualité de la formes au niveau national non ajustés au Des signes de rentabilité sociale en matière vie. Les migrants internes en République coût de la vie, les conventions collectives d'éducation revenant à des zones géographiques tchèque, en Pologne et en République et les dispositions légales relatives à la précises, qui apportaient un appui aux argu- slovaque représentent moins de 0,5 % de protection de l'emploi découragent aussi ments favorables sinon aux regroupements spé- la population active, et donc un taux bien les migrations. Dans d'autres régions où inférieur à celui de 1,5 % en Allemagne, et l'économie informelle prédomine, la régle- cifiques de main-d'oeuvre, du moins à de plus de près de 2,5 % en France, aux Pays-Bas et mentation du marché du travail est moins fortes concentrations d'activités économiques, au Royaume-Uni. contraignante. Mais dans les économies ont commencé à paraître. 41 La plupart des personnes en âge de tra- précédemment planifiées d'Europe de l'Est en tant que tels, ces arguments ne se sont tou- vailler dans les zones de l'Europe touchées et centrale, les dispositions relatives au par la crise économique ne se déplacent salaire minimum et à la protection de l'em- tefois pas répandus dans les principaux ouvra- pas, parce que de fortes indemnités de ploi comptent. En Pologne, où le salaire ges de migration de la main-d'oeuvre jusqu'à la chômage et une assistance sociale dimi- minimum est relativement élevé, la fixation fin du 20e siècle. Mais ceci n'est pas une surprise, nuent les pressions poussant à migrer hors des salaires au niveau national semble car les hypothèses fondamentales des modèles des zones en déclin. D'après les disposi- constituer une entrave à la migration des de migration classiques ne concordent pas avec tions des assurances-chômage en Pologne, travailleurs hors des zones touchées par la les travailleurs qualifiés perçoivent des crise économique. Ailleurs dans la région, celles adoptées par les nouveaux théoriciens de allocations assez généreuses pendant des dans les endroits où les salaires minimum la croissance et par ceux qui mettent en avant les périodes allant de six mois dans des zones décrétés sont relativement bas, ils ne sem- économies d'agglomération (voir encadré 5.5). de faible chômage jusqu'à 18 mois dans blent pas avoir des effets similaires sur la les zones de chômage aigu. De plus, les mobilité interne de la main-d'oeuvre. Les migrations, la croissance et le bien-être : travailleurs sans emploi qui sont proches de l'âge de la retraite perçoivent des allo- Sources : Dillinger, 2007, Paci et al., 2007. divergence ou convergence ? Dans un monde avec des rendements d'échelle en augmentation, la migration sélective et melle et l'attrait qu'ils pourraient exercer hors du volontaire conduira-t-elle à une divergence ou à secteur manufacturier moderne. 36 une convergence économique ? Un gros volume ainsi donc, au milieu des années 80, certains de travail empirique dans des pays développés et économistes ont commencé à avoir de leur côté en développement plaide en faveur d'un consen- des vues différentes sur la croissance économi- sus émergent à l'effet que les pouvoirs publics ne que, principalement en reformulant la façon devraient pas considérer les mouvements volon- dont les modèles de croissance économique taires de population au niveau interne comme avaient traité le progrès technique. Le capital une menace. en effet, la migration interne pro- humain et les idées étaient différents des autres cure à la société des opportunités de croissance facteurs de production : ils montraient des rende- économique et de convergence de bien-être. ments d'échelle qui augmentent. 37 et parce que Contrastant avec le consensus émergent à la génération d'idées et le capital humain sont propos des migrations à l'intérieur des pays, les essentiellement des activités à caractère social bénéfices et les coûts des migrations internatio- -- regroupant des personnes d'une façon qui nales font toujours l'objet de débats. La proé- n'a pas de comparaison dans le processus d'ac- minence de l'endroit dans la détermination du cumulation de capital physique -- ces modèles rendement sur l'investissement d'un individu Mobilité des facteurs et migration 161 en capital humain s'observe dans la différence migrants internes aux États-Unis. 46 De tels gains considérable que le simple geste de traverser une pour les migrants individuels se traduisent par frontière peut faire dans les revenus salariaux. des gains pour l'économie dans son ensemble. Un Bolivien adulte ayant effectué neuf années Dans de nombreux pays, les taux élevés de mobi- de scolarité en Bolivie gagnera environ 460 dol- lité interne de la main-d'oeuvre ont été associés à lars eU par mois, en dollars correspondant au des périodes de croissance économique soutenue, pouvoir d'achat aux États-Unis. Mais une per- comme aux États-Unis de 1900 à 2000, 47au Bré- sonne possédant la même éducation, les mêmes sil de 1950 à 1975, 48 au Japon de 1950 à 1975, 49 en compétences et les mêmes dispositions gagnera république de Corée de 1970 à 1995 50 et en Chine environ 2,7 fois autant si elle travaille aux États- 1980 à 2005. Dans une liste de pays en dévelop- Unis. Un Nigérian éduqué au Nigeria gagnera, pement sélectionnés extraite d'études de ména- quant à lui, huit fois plus en travaillant aux ges et montrant des niveaux de mobilité interne États-Unis plutôt que dans son pays natal. Cette comparables, on trouve une association positive « prime de situation » est importante à travers entre la mobilité interne de la main-d'oeuvre et la le monde en développement. 42alors que les croissance économique (voir la figure 5.7). bénéfices qu'obtient un individu lorsqu'il migre d'un pays pauvre à un pays riche sont évidents, EncaDré 5.5 De Lewis à Lucas : la perspective économique à le mouvement accéléré de la main-d'oeuvre qua- propos des migrations a changé lifiée hors des pays en développement est-il plus susceptible d'aider ou de contraindre les pers- Les idées du monde économique qui ont dans les pays à faibles salaires et à salaires pectives de croissance et de convergence de ces eu le plus gros impact sur la façon dont les intermédiaires.ª Il partait d'un exemple derniers ? La réponse est controversée. décideurs politiques considèrent les migra- de transfert de la main-d'oeuvre d'un tions ont les mêmes origines, dans les théo- secteur d'activités traditionnel, utilisant Ce qui n'est toutefois pas controversable, ries de croissance économique. L'évolution une technologie intensive en terre, à un c'est le montant en constante augmentation de la pensée économique sur les migrations secteur moderne à forte intensité de capital des remises de fonds au niveau international, -- et particulièrement sur les bénéfices humain, possédant un potentiel de crois- qui dépasse maintenant tous les autres mou- pour la croissance du regroupement de la sance économique infini. Dans le modèle main-d'oeuvre et des talents dans les villes de Lucas, les villes sont des endroits où les vements de capitaux vers les pays pauvres et les -- sont traités de manière exhaustive dans nouveaux immigrants peuvent accumuler pays à revenus intermédiaires. en 2007, pour la les travaux de deux économistes lauréats des compétences que requièrent les tech- première fois, les montants des fonds envoyés du Prix Nobel, W. Arthur Lewis et Robert E. nologies modernes de production. Dans la vers de nombreux pays en développement ont Lucas Jr. conclusion de son document, il fait allusion Lewis a jeté les bases de l'étude des à l'attraction exercée par les villes propul- été plus élevés que ceux des investissements migrations de main-d'oeuvre avec son sées par les avantages de l'agglomération directs étrangers et des capitaux dans ces mêmes modèle bi-sectoriel de croissance économi- de la manière suivante : pays. 43et ceux-là ne sont seulement que les que dans les pays en développement. Mais « Même dans les économies en croissance rapi- mouvements de remises que les gouvernements les théoriciens qui ont étudié la croissance de du monde post-colonial, le passage d'une et les chercheurs peuvent mesurer, et qui ne économique depuis Lewis ont pris une économie agricole à 90 % à une qui est à 90 % voie différente de ceux qui ont utilisé ses urbaine est une question de décennies. Puisque constituent qu'une fraction de ce qui est effec- idées pour se concentrer étroitement sur la chacun a la possibilité de migrer plus tôt que tivement envoyé à travers des voies formelles et migration de la main-d'oeuvre. plus tard, quelque chose faisant des villes une informelles. rendre plus aisés les mouvements Les modèles classiques de migration qu'a destination de plus en plus attirante doit se de travailleurs qualifiés et non qualifiés à travers inspirés Lewis partaient de l'hypothèse d'un produire au fil du temps. »b taux de croissance constant déterminé de La nouvelle idée émanant des théories les frontières nationales contribuerait probable- façon exogène. En contraste marqué, les qui ont reconnu les retombées des regrou- ment davantage à la réduction de la pauvreté nouveaux théoriciens de la croissance -- pements de capital humain est la suivante : dans les pays en développement que n'importe inspirés par l'affirmation de Lucas à l'effet alors que les rendements d'échelle dans quelle autre initiative politique ou d'aide. 44 qu'il existe des retombées extérieures l'agriculture sont constants, ceux du secteur positives au regroupement de capital manufacturier et des services augmentent. Les migrations de main-d'oeuvre favorisent la humain -- ont intériorisé la croissance dans Selon que l'on adopte l'un ou l'autre de ces croissance. Les indications empiriques recueillies des modèles qui tenaient compte de ren- points de vue, les implications en termes montrent que les migrations de main-d'oeuvre à dements d'échelle en augmentation. Dans de mesures à prendre sont profondément l'intérieur des pays offrent de meilleures pers- les modèles de théories classiques, chaque différentes. Un décideur politique persuadé migrant additionnel abaissait la probabilité que la conception classique est la bonne pectives de revenus potentiels aux personnes d'emploi, contribuant au chômage urbain restreindra les mouvements de main-d'oeu- qui se déplacent. elles montrent aussi que les et élevant les coûts de la congestion. Les vre, particulièrement ceux des migrants des migrations de main-d'oeuvre contribuent à la nouveaux théoriciens de la croissance et villages vers les villes moyennes et les gran- croissance globale en améliorant la distribution plus tard les partisans des économies d'ag- des villes. Par contre, un décideur politique de la main-d'oeuvre et en favorisant la concen- glomération urbaine ont eux perçu dans qui est conscient des bénéfices externes du chaque migrant une source additionnelle capital humain fera exactement l'inverse, tration. et en regroupant les compétences et le de capital humain pour conduire le moteur facilitant les migrations et les regroupe- talent, les migrations stimulent les retombées d'agglomération de la croissance. ments, particulièrement de ceux de tra- d'agglomérations. au royaume-Uni, la prime En 2002, Lucas a comblé le fossé entre vailleurs avec des compétences. de salaire à long terme des hommes qui migrent ces fils de pensées divergents de la litté- Source : Équipe du Rapport sur le développe- rature relative au développement dans ment dans le monde 2009. est estimée à environ 14 %, et elle est d'environ une étude théorique des migrations des a. Lucas Jr., 2004. 11 % pour les femmes. 45 Des primes de salaires zones rurales vers les zones urbaines b. Lucas Jr., 2004. allant de 7 à 11 % ont été constatées parmi les 162 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Les recherches menées au Bangladesh, en au début du 19e siècle, la majorité des non- Chine, aux philippines et au vietnam indi- natifs aux États-Unis vivaient sur la côte est du quent que la migration interne a contribué à pays. À la fin du siècle, plus de 3,2 millions de la stimulation de la croissance. 51 au Brésil, km_ avaient été ajoutés à la surface originelle du les migrations internes ont relevé la producti- pays (voir « Géographie en mouvement 1 : Sur- vité en permettant aux producteurs de tirer des monter la distance en amérique du Nord »). avantages de l'agglomération. 52À l'opposé, en Des institutions solides étaient critiques Chine, les restrictions aux mouvements de la envers le peuplement d'une masse de terre aussi main-d'oeuvre entravent la croissance en restrei- vaste. Les textes de la Constitution des États- gnant la dimension des villes. À cause du fait Unis ainsi que le « Northwest Ordinance » de que la dimension des villes de Chine est arti- 1787 contenaient des dispositions pour la trans- ficiellement maintenue à une taille plus faible formation de zones non colonisées en États. que celle qu'elles pourraient autrement avoir, le La mobilité des facteurs a été stimulée par pays a subi des manques de bien-être dus à des l'incidence de la clause relative au commerce taux de croissance moins élevés. 53 et en inde, les contenue dans la Constitution, qui défendait restrictions aux mouvements de main-d'oeuvre explicitement que les gouvernements des États imposées dans le passé ont probablement main- restreignent les échanges à travers leurs frontiè- tenu les villes du pays à une taille inefficace, avec res. Les pouvoirs publics et les administrations un coût en termes de croissance manquée (voir locales ont mis sur pied des biens publics et des l'encadré 5.6). 54 Les migrants internes sont de infrastructures pour attirer des colons. Dans les toute évidence économiquement actifs : dans 24 années 1820, les salaires réels des travailleurs des 35 pays pour lesquels on dispose d'indica- « communs » non-agricoles (non qualifiés) teurs comparables issus d'études, la probabilité étaient d'environ 33 % supérieurs dans le Mid- que les migrants trouvent à travailler dans l'en- west à ceux du nord-est du pays. Mais entre 1820 droit de destination est au moins égale, voire et 1860, la part de la main-d'oeuvre non qualifiée meilleure, que celle des personnes en âge de tra- de la partie nord du Midwest a augmenté, pas- vailler qui y sont originaires (voir figure 5.8). sant de 23 à 45 %. au fur et à mesure que la part Dans les pays développés d'aujourd'hui, les de la main-d'oeuvre du Midwest s'est élevée, son régions retardataires et dynamiques ont convergé. avantage salarial a diminué jusqu'à approxima- par ailleurs, pour ce qui concerne les revenus et tivement 17 % dans les années 1850, et 10 % au les standards de vie entre les régions dynami- cours des quatre décennies qui ont suivi la guerre ques et retardataires d'un pays donné, des infor- Civile. Les données des États sur les salaires des mations historiques probantes de l'impact des ouvriers agricoles indiquent une réduction sur mouvements internes de travailleurs au cours une longue période des écarts géographiques en du 19e siècle dans les pays aujourd'hui dévelop- termes de salaires en tant que conséquence de pés donnent du poids à la convergence. la migration interne, un processus qui a com- Figure 5.7 Mobilité interne de la main-d'oeuvre et croissance économique vont souvent de pair mencé même avant la guerre Civile. 55 Migrants en % de la population en France, les écarts de salaires entre la 30 zone métropolitaine de paris et la campagne étaient importants au 19e siècle, mais ils se sont réduits lorsque la main-d'oeuvre est arrivée en 25 masse dans la ville. De manière plus générale, les écarts de salaires à travers les départements 20 français se sont appréciablement réduits pen- dant la seconde moitié du 19e siècle. À travers les villes canadiennes, les écarts de salaires ont 15 évolué exactement comme on s'y serait attendu si les migrants canadiens avaient considéré tout 10 le pays comme un marché du travail unique. 56 et à travers l'angleterre, les écarts de salaires ne se sont pas beaucoup réduits au cours de la 5 période d'industrialisation. toutefois, cela n'a pas été dû à l'immobilité de la main-d'oeuvre, 0­15 car l'histoire montre que la main-d'oeuvre de ce ­10 ­5 0 5 10 pays s'est toujours déplacée librement de zones Croissance du PIB par habitant dans l'année précédant l'enquête à bas salaires vers des zones à salaires élevés. Source : Estimations de l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir d'enquêtes C'était plutôt parce que les forces qui soute- auprès des ménages sélectionnées. Note : Les cercles représentent la superficie des pays. Le cercle en haut à gauche représente la République naient le développement industriel dans diffé- bolivarienne de Venezuela en 2004. rentes parties de l'angleterre se sont maintenues Mobilité des facteurs et migration 163 EncaDré 5.6 Les barrières implicites à la mobilité : allocations basées sur la sédentarité et les divisions en Inde En Inde, les barrières politiques à la mobilité vivant et travaillant dans un endroit autre que font qu'au compte-gouttes. Depuis 2001, il y a eu interne sont imposées par omission plutôt que celui où elles sont nées. La proportion des un ralentissement des migrations permanentes par commission, illustrant implicitement les migrants est plus élevée dans les villes (envi- et de celles portant sur de longues périodes (voir obstacles aux migrations dans de nombreux ron 40 % de la population) que dans les zones la carte encadrée). La proportion de migrants pays en développement. Les politiques en cours rurales (environ 30 %). Mais les mouvements à vie (permanents) d'un État à un autre -- au ne permettent pas aux différentes communau- de migrants de loin les plus importants -- à niveau d'environ 4 % -- est beaucoup plus faible tés de saisir pleinement les bénéfices de mobi- l'intérieur des districts, à travers des districts et que celle de la population migrante totale. La lité de la main-d'oeuvre. Les coûts et les risques à travers des États -- se produisent des zones plupart de ces migrants permanents vivent dans des migrations pourraient être diminués de rurales à la traîne vers les zones rurales avan- les villes. En sus de l'éloignement géographique, manière appréciable s'il existait une plus grande cées. Depuis les années 60, les flux de migration les fortes différences culturelles et linguistiques flexibilité dans la façon dont les ménages utili- rurale-rurale ont été généralement plus de deux sont capables de décourager les mouvements sent les services publics et les allocations socia- fois plus élevés que les deuxièmes mouvements des personnes loin de leur lieu d'origine. les auxquelles elles ont droit, ainsi que dans la en importance, soit des zones rurales vers les Malgré le fait qu'un ensemble de données mise en place de l'assistance ciblée en faveur villes. La migration rurale-rurale a représenté officielles montrent qu'il y a un ralentissement des personnes mobiles. Des attitudes négatives en gros 62 % de l'ensemble des mouvements dans les migrations permanentes des zones envers les pouvoirs publics et l'ignorance des en 1999 et 2000. Des travailleurs provenant des rurales vers les villes, des micro-études indi- bénéfices qui peuvent être tirés des mouve- États à la traîne comme le Bihar, le Rajasthan et quent que les migrations circulaires sont en ments de personnes ont abouti au fait que les l'Uttar Pradesh se déplacent systématiquement train de devenir la forme dominante de migra- migrations ne sont pas prises en compte en tant vers les États développés de la révolution verte tion parmi les personnes pauvres. Le nombre de que force du développement économique. -- le Gugarat, le Maharashtra et le Punjab -- migrants sur de courtes périodes a été estimé à Des indications récentes montrent que la pour travailler dans les fermes. 12,6 millions de personnes, mais les micro-étu- mobilité des personnes en Inde -- qui s'était En Inde, la mobilité de la main-d'oeuvre est des récentes poussent à penser que le nombre stabilisée dans les années 70 et 80 -- est en limitée tant par les distances que par la division. est de 30 millions, et qu'il est en augmentation. augmentation. Le recensement de 1961 en Inde Les niveaux de mouvements les plus élevés sont Les responsables politiques ne reconnaissent a classifié 33 % de la population dans la catégo- observés à l'intérieur du même district. Les mou- pas toujours les bénéfices des migrations pour rie des migrants internes -- soit des personnes vements de migrants d'un État à un autre ne se une économie. Deux types de mesures ont été appliqués en Inde pour tenter de lutter contre En Inde, les migrants internes affluent vers les régions prospères de Delhi et du Maharashtra les migrations. La première a consisté à accroître Flux de migrants interne rapportés dans le recensement de 2001 l'emploi rural, dans une tentative d'enrayer les mouvements de départ des zones rurales. Cette MAHARASHTRA HIMACHAL DELHI HIMACHAL PRADESH PRADESH PUNJAB UTTARANCHAL PUNJAB UTTARANCHAL mesure laisse supposer, du moins implicitement, UTTARANCHAL qu'une agriculture qui se détériore conduit à HARYANA HARYANA SIKKIM HARYANADELHI HARYANA SIKKIM 131,895 des migrations hors des campagnes et que des DELHI opportunités d'emploi améliorées dans les zones RAJASTHAN UTTAR UTTAR UTTAR UTTAR PRADESH RAJASTHAN PRADESH rurales à la traîne peuvent réduire ces migrations, BIHAR BIHAR ou même provoquer un renversement de ten- JHARKHAND JHARKHAND GUJARAT GUJARAT dance. Ces mesures comprennent le Programme MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH WEST MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH WEST BENGAL BENGAL BENGAL BENGAL GUJARAT GUJARAT national de garantie de l'emploi en milieu rural, adopté récemment ; il promet 100 jours de TTISGARHORISSA TTISGARH TTISGARHORISSA travail rétribué à un membre adulte de chaque MAHARASHTRA CHHA CHHA MAHARASHTRA 12,505,916 ménage en milieu rural qui se porte volontaire pour fournir du travail non spécialisé, de nom- ANDHRA ANDHRA breux programmes de développement visant PRADESH PRADESH GOA à améliorer la productivité agricole de manière KARNATAKA KARNATAKA GOA KARNATAKA KARNATAKA décisive ainsi que des programmes pour déve- PUNJAB HIMACHAL UTTAR PRADESH HIMACHAL PRADESH PRADESH lopper les petites villes et les villes moyennes. 1,712,627 PUNJAB UTTARANCHAL PUNJAB UTTARANCHAL La portée de la deuxième mesure est impli- HARYANA HARYANA SIKKIM HARYANA HARYANA SIKKIM cite. En raison du fait que les effets des migra- DELHI DELHI UTTAR UTTAR tions sont perçus comme étant négatifs, les RAJASTHAN UTTAR UTTAR PRADESH RAJASTHAN PRADESH administrations locales restent hostiles à l'égard 8,969,367 BIHAR BIHAR des migrants, alors que les employeurs ne tien- JHARKHAND JHARKHAND nent habituellement aucun compte des disposi- MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH WEST WEST BENGAL BENGAL GUJARAT GUJARAT BENGAL GUJARAT GUJARAT MADHYA PRADESH MADHYA PRADESH BENGAL tions légales de protection de leurs droits et de ATTISGARH leurs besoins. Dans de nombreux cas, les poli- ORISSA TTISGARHORISSA CHH CHHA tiques de bien-être et les services sociaux sont MAHARASHTRA MAHARASHTRA conçus pour une population sédentaire. Les meilleures illustrations de telles politiques sont ANDHRA PRADESH ANDHRA l'accès aux services sociaux, aux subventions de PRADESH logement, aux rations alimentaires et à d'autres GOA KARNATAKA GOA KARNATAKA services publics seulement alloués aux natifs 12,505,916Nombre de migrants intra-états Volumes totauxsde la migration d'un endroit donné, alors qu'ils sont si impor- 1 000 000 100 000 tants pour l'ensemble des travailleurs pauvres. 500 000 50 000 Source : Équipe du Rapport sur le développement Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, sur base des données de recensement dans le monde 2009 ; Overseas Development de Census of India. Institute, 2006 164 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Figure 5.8 Les migrants internes sont plus susceptibles de travailler que les locaux des États à bas salaires vers les États à salaires Comparaison entre les migrants internes et les travailleurs natifs élevés et faisant converger les revenus par tête % employés entre États pendant la plus grande partie du 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 20e siècle. 58 À l'exception notable du nord des Malawi États-Unis (voir l'encadré 5.7), la convergence Bosnie-Herzégovine régionale des taux de salaires a coïncidé avec Azerbaïdjan l'arrivée d'institutions de gestion du marché du Mauritanie travail transrégional et de la diffusion de flux 59 Arménie d'informations. pareillement, au Canada, la Maroc mobilité de la main-d'oeuvre a continué à pro- Tadjikistan voquer une réduction des écarts de revenus par Haïti tête entre les provinces canadiennes de 1910 à Micronésie 1921. et lorsque la migration interne s'est pres- Bulgarie que arrêtée entre 1921 et 1960, la convergence des revenus a aussi ralenti. 60 Kazakhstan tout au long du 20e siècle, c'est dans les 15 Croatie pays de l'europe de l'Ouest, où la mobilité de la Mongolie main-d'oeuvre a été beaucoup plus faible qu'en Albanie amérique du Nord, que les disparités de reve- Venezuela, Rép. boliv. de nus et de bien-être entre différents endroits ont Guatemala été les plus importantes. Les variations dans République dominicaine l'emploi à travers les zones sous-nationales des Honduras États-Unis sont beaucoup plus faibles que cel- Nicaragua les à travers les zones économiques sous-na- Sierra Leone tionales de l'Union européenne. Dans certains Roumanie endroits de l'Union européenne où l'emploi est Colombie très élevé, le taux d'emploi est de 60 % plus élevé Argentine que dans ceux où il est le plus faible. aux États- Équateur Unis, l'écart est de 22 % seulement. 61 L'équité Brésil plus marquée qui en résulte est la conséquence Bolivie directe de la mobilité plus élevée de la main- Paraguay d'oeuvre et d'un marché du travail plus forte- 62 Costa Rica ment intégré au niveau national. Mozambique La convergence succède à la divergence dans les Madagascar pays en développement. Des études empiriques Congo, Rép. dém. du récentes démontrent l'incidence positive de la migration nette sur la convergence des revenus Vietnam au Japon. 63 D'autres estimations provenant de République kyrgyze l'inde, de la Fédération de russie et du royau- Cambodge me-Uni le démontrent également. 64Ces études Rwanda sous-estiment peut-être l'incidence réelle de la 0 5 10 15 20 25 30 35 40 migration sur la convergence des standards de % sans emploi vie en ne tenant pas compte des différences de Natifs employés (axe sup.) Natifs sans emploi (axe inf.) compétence parmi les migrants arrivant et quit- Migrants employés (axe sup.) Migrants sans emploi (axe inf.) tant les zones et de l'incidence négative indirecte Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir d'enquêtes auprès des des rigidités des marchés du logement et du tra- ménages. vail. Les analyses qui établissent une distinction pendant si longtemps que les migrations internes entre les flux de migrants qualifiés et non qua- durant l'une ou l'autre des périodes d'industria- lifiés et les niveaux de capital humain dans les lisation n'ont pas été suffisantes pour provoquer lieux d'origine et de destination des migrants une réduction des écarts dans les salaires. 57 démontrent la forte incidence de la mobilité de tout au long du 20e siècle, la mobilité de la la main-d'oeuvre sur la convergence. main-d'oeuvre a continué à être indispensable Beaucoup d'éléments empiriques probants à la concentration et à la convergence partout concernant l'incidence de la migration interne dans les deux pays géographiquement étendus dans les pays à revenus faibles et intermédiaires et économiquement prospères de l'amérique du concordent avec la convergence attendue, si elle Nord. aux États-Unis, la mobilité de la main- arrive après une divergence initiale. au Japon, d'oeuvre a été plus importante qu'en europe, l'inégalité des revenus au niveau régional a suivi assurant la répartition de la main-d'oeuvre une courbe en forme de cloche, initialement Mobilité des facteurs et migration 165 ascendante de 1955 à 1961, puis descendante de 1961 à 1975. La recherche effectuée attribue EncaDré 5.7 Pourquoi le Sud des États-Unis a pris autant la convergence notée à la migration de la main- d'oeuvre. 65après les réformes économiques de de temps pour rattraper son retard ? 1978 en Chine, les écarts de revenus entre les Depuis longtemps, les chercheurs se sont opportunités dans le Sud même, en allant zones sous-provinciales et se sont initialement demandés pourquoi les écarts de salaires vers sa partie ouest. agrandis entre 1978 et 1996, mais se sont subsé- et de revenus entre le Sud des États-Unis et Même quand les flots de migrants du quemment réduits suite à l'intégration accrue et le reste du pays se sont maintenus pendant Sud vers le Nord ont commencé à grossir, aux migrations internes de main-d'oeuvre. 66en autant de temps. Malgré le fait que les salai- les écarts de salaires et de revenus se sont res et les revenus du Sud ont rattrapé leur maintenus. Les spécialistes expliquent que inde et en indonésie, la mobilité plus élevée de la retard, surtout depuis la Grande dépres- la Grande migration des Noirs des zones main-d'oeuvre interne est associée à des inéga- sion, il semble que le processus ait été rurales du Sud vers les villes du Nord com- lités de revenus plus faibles, 67 et les migrations remarquablement lent avant les années 40 prenait un nombre disproportionné de ont provoqué un accroissement de leur égalité au (voir « Géographie en mouvement 1 : Sur- membres éduqués de ce groupe. Après la Mexique. Mais au Chili, des taux de migration monter la distance en Amérique du Nord). Deuxième guerre mondiale, la migration Avant le New Deal, le marché du travail sélective des Américains d'origine africaine interne plus faibles que prévus sont probable- du sud était isolé et coupé du reste du pays, s'est affaiblie, avec une migration-retour ment responsables de la forte inégalité des reve- et les écarts de salaires étaient importants. associée à la croissance économique dans nus qui y prévaut. 68 et au Brésil, où les inégalités Malgré tout, il s'est produit peu de migra- le Sud. sociales et la mobilité spatiale de la main-d'oeu- tions hors des États du sud, même parmi les Avec l'accroissement graduel de l'infor- Américains d'origine africaine qui avaient à mation et des couloirs de migration entre vre sont toutes deux fortes, les recherches menées subir les conséquences de salaires bas, de le Nord et le Sud, l'élimination de la discri- indiquent que l'inégalité serait encore plus forte discrimination sociale et de déchéance de mination raciale officielle dans le sillage du sans migration interne. 69 leurs droits civiques. Avant les années 20, la mouvement des droits civiques et l'amélio- Le gros des premières recherches sur la demande de main-d'oeuvre peu qualifiée ration de l'éducation des étudiants améri- dans la partie Nord en voie d'industria- cains d'origine africaine à travers l'intégra- migration interne à travers les zones des pays n'a lisation du pays a été satisfaite par des tion raciale des institutions scolaires, les porté que sur une faible partie des migrations : travailleurs migrants venant d'Europe. Les niveaux des salaires et les revenus dans les les réajustements dans le marché de l'emploi et employeurs dans les usines du nord ont États du Sud ont graduellement convergé les changements dans les écarts de salaires entre préféré engager les immigrants européens avec ceux qui prévalaient dans les États différentes zones. L'incidence des remises de peu qualifiés plutôt que les Noirs, et l'abon- du Nord. En effet, depuis les années 70, dance de migrants européens rendait la migration de la main-d'oeuvre entre fonds n'a pas été prise en compte. et pourtant, possible la pratique d'une telle préférence. le Nord et le Sud ainsi que vers d'autres ces envois de fonds constituent 15 % des revenus Cette situation devait changer avec les zones des États-Unis a constitué une des zones rurales. en Ouganda, la mobilité de restrictions sur les mouvements à travers soupape de sûreté en temps de récession. la main-d'oeuvre a des conséquences positives les frontières, qui ont été renforcées dans L'incidence inégale des ralentissements les années 30. économiques à travers le pays a déclenché sur les dépenses des ménages. Les membres de Jusqu'à la Seconde guerre mondiale, peu d'importants mouvements de travailleurs ménages comparables bénéficient d'un pouvoir de flux d'information et de main-d'oeuvre des États où l'économie se contractait vers d'achat nettement plus élevé s'ils migrent à tra- se sont établis entre le sud et le nord. Vu d'autres zones plus prospères. Au début vers leur propre district ou vers un autre district la dépendance cumulative des couloirs de des années 90, un nombre assez élevé de migration, le mouvement des travailleurs travailleurs a migré du Nord-Est aux États que s'ils restent dans leurs lieux d'origine. Les peu qualifiés de toutes les races hors des du Sud. revenus des Ougandais qui migrent des régions États du Sud a été entravé. Les travailleurs Sources : Rosenbloom & Sundstrom 2003 ; retardataires vers celles qui sont avancées sont du Sud qui se déplaçaient trouvaient des Margo 2004 ; Vigdor 2006. de 10 % à 60 % plus élevés que ceux des non- migrants dans les lieux d'origine et de destina- tion. 70 et en tanzanie, dans la région du Kagera remises effectuées par les membres de la famille entre 1991 et 2004, les migrations internes ont qui ont migré permettent d'augmenter l'investis- rajouté 36 points de pourcentage à l'augmenta- sement dans l'éducation et dans les entreprises tion de la consommation. 71 familiales à forte intensité de capital aux phi- Les transferts de fonds résultant de la migra- lippines. 74en Chine, le ministère de l'agricul- tion interne ont une incidence positive dans ture s'attend à ce que les remises des travailleurs d'autres régions en développement aussi. au migrants dépassent bientôt les revenus issus des Bangladesh, les migrants temporaires à Dhaka activités agricoles dans les ménages ruraux. envoient jusqu'à 60 % de leurs revenus aux pour les communautés retardataires, la membres de leur famille dans leur lieu d'origine, migration interne est d'importance décisive assurant ainsi le financement d'une partie subs- pour venir à bout de la pauvreté et pour faciliter tantielle du budget des ménages qui envoient les dépenses des ménages à la suite d'épreuves des migrants. Dans plusieurs pays d'amérique inattendues. en effet, le rapport sur le dévelop- latine, les remises de fonds permettent non pement dans le monde 2008 -- « L'agriculture au seulement aux ménages qui les reçoivent d'aug- service du développement » -- identifie la migra- menter leurs dépenses de consommation, mais tion interne comme « voie de sortie de la pau- elles rabaissent l'incidence de la pauvreté dans vreté » importante pour les ménages des zones les communautés 72 et accroissent l'investisse- rurales qui ne peuvent plus compter sur les acti- ment dans l'éducation. 73et en asie de l'est, les vités agricoles comme moyen de subsistance. 75 166 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Même dans les situations où un appui à une d'autres. et la migration de travailleurs chinois réimplantation permanente des villages vers hors des zones rurales permet à ceux qui y res- les villes pourrait être assez coûteux, à la portée tent de travailler davantage. Les gains associés des seuls ménages plus aisés, les migrations sai- à la migration interne permettent de relever la sonnières et temporaires peuvent, de façon plus possession de logements et de biens durables immédiate, mieux atténuer les effets de chutes ainsi que la production agricole. 77 en effet, le brutales dans les dépenses de consommation phénomène de sélection qui détermine quel dans les zones rurales que même les program- membre de la famille va s'en aller semble fonc- mes d'assistance sociale les mieux conçus. 76 tionner dans les deux sens. Ceux avec des qua- au Bangladesh, les membres des ménages lifications académiques plus élevées choisissent ruraux migrent vers les villes lorsque les récoltes de migrer et d'occuper des postes dans les villes sont plus faibles que prévues, afin d'en diversi- de la Chine, et ceux qui sont plus aptes à cultiver fier les sources de revenus. La migration interne la terre choisissent de rester.78 en Chine élève la consommation des ménages Migrants attirés ou poussés ? Les bénéfices de dans les communautés d'origine des migrants la migration pour le développement se voient et l'augmentation de cette consommation est lorsque les personnes se déplacent de leur plein plus forte pour celles qui sont plus pauvres que gré. Un nombre élevé de personnes -- particu- Tableau 5.4 La plupart des migrants se déplacent pour des raisons économiques mais beaucoup lièrement dans les pays les plus pauvres -- est sont poussés à partir par la mauvaise qualité des services aussi forcé de se déplacer à cause de conditions Pourcentage de migrants internes précisant la raison de vie qui se détériorent ou de conflits. Des per- de leur migration sonnes sont poussées hors de leurs terres soit Pour chercher un Pour l'éducation, la Pour des raisons lorsque l'agriculture est en déclin, soit par des emploi ou rejoindre santé ou de meilleures sociopolitiques pressions émanant de la croissance démogra- leur famille conditions de vie ou autres phique ou soit encore lorsque les changements Malawi 95 1 4 dans l'environnement rendent la poursuite de Maroc 91 2 7 la culture de certaines zones non viable. his- Roumanie 87 10 3 toriquement, les sècheresses ont eu des impacts Équateur 86 12 2 brutaux et prolongés sur la répartition de la population, particulièrement en afrique subsa- Nicaragua 84 5 11 harienne 79 et en asie du Sud. 80 Albanie 82 11 7 Un autre facteur de migration « poussée » Mozambique 81 4 15 qui stimule la migration interne -- banale, Vietnam 80 7 13 mais tout aussi critiquable -- est le manque de Arménie 78 1 21 services publics suffisants (voir le tableau 5.4 Tadjikistan 78 10 12 et l'encadré 5.8). Dans beaucoup de pays en développement, les écoles, les centres de soins Kazakhstan 77 14 9 de santé, les hôpitaux et les facilités publiques Bolivie 77 17 6 et privées sont situés dans des zones d'activités République économiques. avec la concentration de la masse dominicaine 76 21 3 économique, il arrive que des services publics Cambodge 75 2 24 soient retirés de villes de moindre importance Paraguay 74 24 2 et de villages. 81plusieurs études montrent que Guatemala 72 24 4 les migrations vers des centres économiques Bulgarie 71 28 0 importants surviennent lorsque des personnes Congo, Rép. dém. du 69 6 25 partent à la recherche d'une meilleure éducation et de services de santé plus adéquats. 82Ce mou- Rép. kyrgyze 69 28 3 vement, quoique volontaire, est plus susceptible Bosnie-Herzégovine 62 28 11 d'accentuer les coûts de congestion dans les vil- Rwanda 55 1 43 les que les bénéfices d'agglomération. Azerbaïdjan 54 5 41 La fuite des cerveaux au niveau interna- Mongolie 44 5 52 tional -- une perte ou un gain ? Le nombre de Sierra Leone 41 28 30 travailleurs qualifiés qui quittent l'afrique sub- saharienne et les Caraïbes est inquiétant. en Mauritanie 23 3 74 effet, exprimé en pourcentage du fonds global 23 74 4 des personnes possédant un haut niveau d'édu- Source : Membres du personnel de la Banque mondiale ; estimations à partir de données des enquêtes auprès des cation, le nombre d'émigrants qualifiés semble ménages. Note : La mention « Raisons sociopolitiques ou autres » s'applique à des circonstances et à des événements différents, élevé. Cependant, dans l'ensemble, la plupart dépendant du pays et de l'année indiqués, menant à des déplacements internes contraints. des migrants qualifiés viennent des grands pays Mobilité des facteurs et migration 167 à revenus intermédiaires comme le Brésil et probable lorsque le taux d'émigration des tra- l'inde. Les perspectives de migration dans ces vailleurs qualifiés d'un pays donné se situe entre pays provoquent une accumulation de capital 5 % et 10 %. L'inquiétude se manifeste à pro- humain plus importante, qui accroît non seule- pos des perspectives de développement extrê- ment le nombre de migrants qualifiés mais aussi mement limitées de certains pays en afrique de manière générale les compétences de la main- subsaharienne, en amérique centrale et dans d'oeuvre globale. 83 Un « gain de cerveaux » est les Caraïbes, où l'émigration des travailleurs EncaDré 5.8 Les migrations vers la densité économique : causées par des décisions rationnelles ou par l'attrait des villes ? 20 % des hommes pauvres nés dans le nord-est ques dans les pays en développement pensent un meilleur accès aux services publics de base du Brésil -- la région retardataire du pays -- que, lorsque cela se produit, les migrants sous- comme l'eau courante, l'électricité et les soins vivent dans la partie prospère du sud-ouest du traient quelque chose du système économique de santé. Les résultats issus de modèles de com- pays. Un déplacement majeur de personnes en aggravant les problèmes de « vivabilité » portements envers la migration qui se concen- des villages vers les villes moyennes et les au lieu de contribuer au développement dans trent uniquement sur le souhait du migrant de grandes villes s'est produit dans les années 70, leurs nouveaux quartiers. Une telle perception se déplacer pour chercher un meilleur emploi et des villes moyennes vers les grandes villes a abouti à des dissuasions allant de mesures de peuvent être subjectifs, parce que les endroits dans les années 90. découragement à des règlements draconiens avec de meilleurs services publics offrent aussi Les économistes ont soutenu pendant long- de limitation des mouvements de personnes. plus d'opportunités d'emploi. Quant aux entre- temps que la décision de migrer est motivée Des indications empiriques récentes extrai- prises, elles préfèrent s'établir dans les endroits par la possibilité de percevoir des salaires plus tes de données de recensements effectués au où les travailleurs aimeraient vivre. En ne élevés. Mais au vu du fait que de nombreux Brésil pendant quatre décennies montrent une tenant pas compte de l'importance des services migrants ne trouvent pas à travailler après leur situation différente. Les hommes en âge de publics, certaines estimations économétriques migration, une telle attraction peut paraître travailler ont migré non seulement pour recher- peuvent aboutir à une exagération dans la dis- non-rationnelle. Certains responsables politi- cher de meilleurs emplois, mais aussi pour avoir position des migrants à se déplacer en réaction à des écarts de salaires. Les Brésiliens se déplacent vers le sud-est prospère Pour déterminer à quel point les services Migration interne des adultes âgés de 25 à 35 ans, sur base de la région de naissance déclarée publics comptent, un ensemble important dans les recensements de 1991 et 2001 de données sur les services publics au niveau municipal a été combiné à des registres d'indi- vidus issus du recensement brésilien afin d'éva- luer l'importance relative des écarts de salaires BRÉSIL et des services publics dans la prise de décision des migrants de se déplacer. Comme on pou- vait s'y attendre, les écarts de salaires sont le principal facteur qui a influencé les décisions de migration. Pour ceux qui étaient mieux lotis, les services publics de base n'étaient pas très N O R D importants dans la décision de migrer. Mais pour les pauvres, les écarts dans l'accès aux services publics de base comptaient. En fait, 762 (1991) les migrants pauvres sont disposés à accepter 788 (2000) NORD- des salaires plus faibles pour obtenir un accès à de meilleurs services. Un travailleur brésilien OUEST touchant un salaire horaire de base de 7 reals (soit environ 2,30 dollars en février 2008) était CENTRE-OUEST 45 672 (1991) 57 131 (2000) disposé à payer 420 reals par an pour avoir accès à de meilleurs services de santé, 87 reals pour une meilleure fourniture d'eau et 42 reals 2 839 (1991) Brasilia pour l'électricité. Les migrants pauvres sont 4 117 (2000) des êtres rationaux. Pour les pouvoirs publics, la réaction typi- que au chômage grandissant dans les villes a SUD-EST été de freiner l'arrivée de nouveaux migrants. Population qui n'a pas migré Mais les indications du Brésil montrent que l'accès aux services publics les motive aussi. 1991 2000 Des services publics de base améliorés dans 300 000 14 697 (1991) les régions retardataires encourageraient les 200 000 17 228 (2000) 1991 2000 personnes à migrer pour des raisons qui contri- SUD buent davantage aux économies d'aggloméra- 100 000 15 000 tion dans les régions dynamiques et à exercer 30 000 10 000 moins de pression sur leurs gouvernements 52 000 000 pour accueillir un nombre élevé de migrants. Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir de données de recensement de Sources : Contribution de Somik Lall et de Christo- l'Instituto Brasileiro de Geografia e Estatistica. pher Timmins. 168 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 développement ont débuté comme émigrants EncaDré 5.9 Trop tôt pour juger ? L'incidence des émigrants (voir encadré 5.9). La recherche sur les facteurs africains sur l'Afrique déterminants de la croissance économique à tra- vers les pays n'a trouvé aucune indication d'une C'est à propos de l'Afrique subsaharienne Banda, Jomo Kenyatta, Julius Nyerere et incidence négative associée à l'émigration de que les discussions sur la fuite des cerveaux d'autres appartenaient à une génération personnes avec des compétences. 85 sont les plus animées. Les inquiétudes sont d'étudiants qui ont émigré aux États-Unis justifiées, mais les émigrants et les groupes et en Europe et qui ont projeté de lutter constituant la diaspora ont contribué au pour l'indépendance. Les mesures pratiques de gestion développement de l'Afrique de manière Mohammed « Mo » Ibrahim, un fournis- des migrations appréciable. seur de services de télécommunications Ce n'est pas tout le monde qui choisit de migrer. Les premiers récits des migrations au Soudan, apporte actuellement son font état de petits nombres d'Africains appui aux efforts entrepris pour améliorer La décision de se déplacer peut s'avérer coûteuse, se rendant à l'étranger pour des études la bonne gouvernance en Afrique. Il a difficile et perturbatrice. en effet, les recherches dans des institutions scolaires religieuses émigré de son pays et a obtenu une licence depuis une génération montrent que les mou- et des monastères en Europe dans les en sciences de l'Université d'Alexandrie, vements de main-d'oeuvre -- des villages vers années 1700. Beaucoup de ces étudiants un diplôme de maîtrise de l'université de les villes moyennes, entre les villes moyennes traduisaient la Bible dans des langues Bradford et un doctorat de l'université de africaines. En le faisant, ils ont effectué cer- Birmingham en systèmes de communica- et les grandes villes, à travers les frontières à taines des premières tentatives d'introduire tions mobiles. À son retour dans son pays, il l'intérieur d'une même région et des pays pau- des textes écrits dans ce qui étaient des s'est lancé dans une carrière réussie comme vres vers des pays riches éloignés -- sont sélec- traditions de langage à expression orale entrepreneur, contribuant à l'avancement tifs. Les migrants sont différents des personnes prédominante. On attribue à un de ces étu- de l'industrie des télécommunications en diants, Jacobus Capitein, qui a émigré de Afrique. En 2007, la Fondation Mo Ibrahim qui restent derrière. et pendant que beaucoup l'endroit qui devait devenir le Ghana pour a lancé le « Prize for Achievement in African d'individus se déplacent pour aller chercher étudier aux Pays-Bas, la diffusion de l'utili- Leadership » (Prix de la performance en un meilleur emploi ou un niveau d'éducation sation du mot écrit dans son pays d'origine. leadership en Afrique), qui est décerné plus élevé, bien d'autres -- ceux des zones rura- Kwegyir Aggrey, un autre Ghanéen aux leaders africains promouvant le déve- d'une génération d'émigrants ultérieure, loppement par la bonne gouvernance. La les des pays à revenus faibles ou intermédiaires s'est rendu aux États-Unis pour étudier à fondation publie aussi l'indice Ibrahim de la en particulier -- recherchent une instruction l'université de Columbia. Avec l'appui de bonne gouvernance en Afrique, avec l'éta- et des soins de santé pour les membres de leur philanthropes américains, il est retourné au blissement d'un classement des 48 pays de famille. Mais une telle migration est inefficiente Ghana pour fonder la première école non- la région. à un point de vue économique. en négligeant de confessionnelle du pays, qui devait devenir La contribution de ces émigrants à leur subséquemment l'université du Ghana. pays d'origine sur le plan économique et fournir des services sociaux essentiels -- tels que Beaucoup de hauts lieux du savoir de la social n'est pas aisée à quantifier ; mais il des écoles, des centres pour les premiers soins de région ont des origines semblables. n'est pas possible de la nier, car ils ont fait santé et même des infrastructures publiques de La plupart des leaders de l'indépen- toute la différence dans les perspectives de base -- aux zones éloignées, les décideurs poli- dance en Afrique étaient membres de développement d l'Afrique subsaharienne. ce qui aurait pu être appelé une fuite de tiques peuvent influencer involontairement la cerveaux dans les années 30 et 40. Kamuzu Source : Easterly et Nyarko, 2005 décision de migrer, créant de la motivation chez les ménages à se déplacer pour des raisons autres que l'exploitation d'opportunités économiques. qualifiés est beaucoup plus élevée. en 2000, le alors que de tels mouvements améliorent le taux d'émigration de travailleurs qualifiés de bien-être de ces familles, l'économie peut en l'afrique subsaharienne était de 13,1 %, celui de être éventuellement pénalisée. l'amérique centrale de 16,9 % et celui des Caraï- en concentrant davantage d'attention à la bes de 42,8 %. 84 fourniture d'éducation, de soins de santé et de Ceux qui critiquent les discussions « perte de services sociaux aux zones éloignées qui sont à cerveaux -- gains de cerveaux » font remarquer la traîne économiquement, les gouvernements qu'elles ne tiennent pas compte des tendances de peuvent aider dans une grande mesure à élimi- la migration internationale dans le monde réel. ner certaines des raisons qui poussent les ména- ainsi, les travailleurs qualifiés ne s'en « vont » ges à migrer. À leur tour, ces efforts peuvent pas autant qu'ils ne « circulent » parmi les pays améliorer la qualité des migrations. La mobi- dans l'économie mondiale. Les bénéfices de l'at- lité de la main-d'oeuvre qui aboutit à une plus traction et de la rétention de personnes quali- grande concentration de personnes et de com- fiées n'ont pas à être répartis dans un quelconque pétences dans des endroits de choix contribuera jeu à somme nulle entre pays. Car à part les flux davantage aux bénéfices d'agglomération qu'elle importants de remises de fonds au niveau inter- ne rajoutera aux problèmes de congestion. national, beaucoup de migrants qualifiés tra- L'incidence des mesures politiques sur le vaillent dur pour retourner dans leurs pays avec bien-être des migrants et sur l'économie en des perspectives accrues comme entrepreneurs, général devrait alimenter le scepticisme qui se armés de capitaux, de nouvelles compétences manifeste envers les tentatives de restreindre et d'idées. plusieurs leaders du monde politi- la mobilité de la main-d'oeuvre. De manière que, académique et des affaires dans les pays en encourageante, un revirement de situation de Mobilité des facteurs et migration 169 Tableau 5.5 Une politique pragmatique envers les migrations reconnaît les bénéfices de l'agglomération Migration de main-d'oeuvre non qualifiée Migration de main-d'oeuvre qualifiée Migration interne Neutre, mais décourageante si les économies Appui soutenu, particulièrement pour saisir les opportunités d'agglomération sont improbables. Les mesures devraient d'agglomération, là où elles sont probables. Investir dans des encourager la migration pour des raisons économiques et services dans les zones périphériques pour bâtir le capital décourager la migration à la recherche de services publics. humain transférable. Augmenter le flot d'information dans Eliminer les restrictions explicites et implicites ainsi que les les marchés de l'emploi, afin que les migrants arrivent mieux allocations de services en fonction du lieu de résidence informés des possibilités d'embauche. Migration transfrontalière Appui, particulièrement à cause des gains de bien-être et Appui, dans les régions où les marchés sont intégrés et où à l'intérieur des ensembles de diversification découlant des remises de revenus. les gains provenant d'agglomérations peuvent se déverser régionaux dans le pays d'envoi de migrants. Migration transfrontalière Appui, particulièrement à cause des gains de bien-être Neutre, car il existe une possibilité de perte d'agglomération à l'extérieur des ensembles découlant des remises de revenus. provenant d'une fuite de cerveaux accélérée, mais aussi régionaux de gains de connaissances transférés par les migrants retournant chez eux, et de fortes incitations en faveur de l'investissement dans le capital humain dans la perspective de migrations futures. Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. plus en plus fort se manifeste contre les res- en reconnaissant la dimension sélective des trictions à la mobilité de la main-d'oeuvre et en migrations volontaires de main-d'oeuvre et les faveur de leur facilitation et de leur encourage- implications de rendements d'échelle en aug- ment. Mais à part de permettre à des personnes mentation, les arguments économiques et les de se déplacer et de s'installer dans les endroits indications empiriques présentés dans ce cha- où elles tireront les meilleurs bénéfices de leur pitre apportent leur soutien en quelque sorte à travail et de leur capital humain, les gouverne- une façon plus positive de considérer la mobilité ments peuvent-ils faire davantage pour aider à de la main-d'oeuvre que celle maintenue par les saisir les bénéfices de l'agglomération ? décideurs politiques dans les pays pauvres et La migration dépend tant des forces qui à revenus intermédiaires dans le passé. Dans « attirent » que de celles qui « poussent » des une telle optique, les prises de position prag- individus à s'en aller. Les économies d'agglomé- matiques en matière de politique à appliquer ration dans les villes constituent un gros fac- varieront selon le niveau de qualité du capital teur d'attraction. Mais les personnes sont aussi humain des migrants éventuels et la possibilité poussées par le manque de services sociaux. en pour les pouvoirs publics de saisir et d'imposer afrique, les disparités entre les grandes villes, les bénéfices des retombées de l'agglomération les villes moyennes et les villages pour l'ins- provenant des regroupements de compétences cription dans des institutions scolaires et le (voir le tableau 5.5). bénéfice de soins néonatals sont attribuables à tous les éléments d'information à propos la quasi-absence d'écoles et de facilités de santé des bénéfices de l'éducation indiquent que les dans les zones éloignées. 86 Des données de l'asie pays concernés devraient s'inquiéter de la perte centrale indiquent que, dans les parties isolées rapide de compétences vers d'autres pays se du tadjikistan, le chauffage dans les écoles est trouvant loin à l'extérieur de leurs régions. Mais insuffisant, l'eau potable est peu abondante et les coûts potentiels de perte de capital humain les dispositions pour l'enlèvement des détritus et résultant de l'imposition de restrictions totales à pour l'évacuation des matières usées n'existent l'émigration de travailleurs qualifiés sont élevés. pas. 87 en Chine, le gouvernement se concentre Une politique beaucoup plus pragmatique et sur des mesures de meilleure répartition des durable suivrait deux voies. La première consis- services de base afin de réduire les écarts dans terait à augmenter les coûts privés et personnels les standards de vie entre ceux qui vivent dans de l'acquisition de capital humain pour les faire les régions côtières et ceux qui vivent à l'inté- correspondre aux bénéfices privés et personnels rieur du pays. en fournissant de l'éducation et émanant de la migration de travailleurs quali- des services de santé et sociaux aux zones éloi- fiés à l'étranger. La deuxième serait de récolter gnées, les gouvernements peuvent supprimer les bénéfices des membres des communautés de certaines des raisons qui poussent les ménages la diaspora dans les endroits prospères à travers à migrer. De tels efforts sont capables de façon- le monde, en encourageant leur participation ner les composantes des migrations pour que les aux activités politiques et économiques dans concentrations croissantes soient plus suscepti- leur pays natal et en leur permettant de facile- bles d'apporter une contribution supplémen- ment leur nationalité, de voter et de retourner taire aux économies d'agglomération que de chez eux s'ils en font le choix. venir augmenter les coûts de congestion. Chapitre 6 Coûts de transport et spécialisation L es visions les plus tranchées sur une ques- et le commerce a augmenté entre pays distants tion donnée proviennent parfois de l'as- et dissemblables. au cours de la seconde vague semblage d'éléments d'information qui de mondialisation après 1950, les coûts de trans- peuvent sembler anodins et peu surprenants pris port ont baissé suffisamment pour que de faibles séparément. au milieu des années 70, les coûts différences dans les produits et les goûts alimen- de transport internationaux étaient tombés à une tent les échanges entre pays similaires, du moins fraction de ce qu'ils étaient en 1900, grâce à des en europe et en amérique du Nord. Les pays inventions comme la vapeur en tant qu'énergie et voisins l'un de l'autre ont commencé à échan- le télégraphe.ainsi, la part des échanges commer- ger différents types de bière et différentes pièces ciaux entre pays voisins en europe s'était accrue automobiles comme les roues et les pneus. Le par rapport à leurs échanges avec des pays plus commerce des pièces détachées et de rechange éloignés. en effet, en 1910, les exportations de a augmenté en profitant de la spécialisation et la Grande-Bretagne étaient réparties de manière des économies d'échelle. La première vague de assez égale entre l'europe (35 %), l'asie (24 %) et mondialisation a donc été caractérisée par des les autres régions du monde (31 %), alors qu'en échanges « conventionnels » inter-branches qui 1996, 60 % des exportations de la Grande-Breta- exploitaient les différences dans les atouts natu- gne étaient à destination de l'europe tandis que rels respectifs des pays ou des ensembles régio- seulement 11 % partaient vers l'asie. 1 naux, et la seconde par un « nouveau commerce pris séparément, aucun de ces deux faits ne international » mû par les économies d'échelle surprend. Mais considérés ensemble, ils contredi- et la différenciation des produits. sent la science économique classique. après tout, Les coûts de transport et les économies l'élément de transport devrait représenter une d'échelle agissent l'un sur l'autre pour produire part plus importante du coût total des marchan- les flux d'échanges observés au cours du der- dises expédiées de l'autre bout du monde que nier demi-siècle. Les recherches menées font 3 celle des marchandises échangées avec des pays surtout ressortir que les relations entre les coûts voisins. Une baisse dans les coûts de transport de transport, la situation des endroits de pro- aurait donc dû mener à plus d'échanges avec les duction et les tendances dans les échanges ne partenaires commerciaux éloignés qu'avec les voi- sont pas linéaires. La baisse des coûts a d'abord sins, et pas l'inverse. Que s'était-il donc passé ? conduit à une situation où les pays échangeaient La recherche menée au cours des années 80 davantage de biens avec ceux qui étaient éloi- répond à cette question. Deux vagues de mon- 2 gnés mais dissemblables. Lorsqu'ils ont baissé dialisation -- un euphémisme pour la baisse des davantage, ils ont conduit à des échanges accrus coûts de transport et des échanges -- en ont été avec les pays voisins. De même, lorsque les coûts la cause. au cours de la première vague de mon- de transport ont diminué en deçà de niveaux dialisation -- d'autour de 1840 jusqu'à la pre- modérés, la production s'est concentrée à l'inté- mière guerre mondiale -- les coûts de transport rieur et autour des grands marchés. ont diminué suffisamment pour rendre possibles en asie de l'est, au fur et à mesure que les des échanges sur une grande échelle entre diffé- coûts de transport baissaient, la production de rents endroits, en fonction de l'avantage compa- biens manufacturés s'est étendue du Japon vers ratif de chacun d'eux. ainsi, la Grande-Bretagne des pays voisins comme hong Kong (Chine), la 170 a échangé des machines contre du thé indien, de république de Corée et taiwan (Chine). elle la viande argentine et de la laine australienne, s'est déplacée ensuite vers l'asie du Sud-est, et Coûts de transport et spécialisation 171 est maintenant arrivée en Chine. avec une baisse intermédiaires est particulièrement sensible aux des coûts des télécommunications, des grandes coûts de transport. Si la part des intrants inter- villes aux États-Unis et en europe ont récolté les médiaires importés par rapport à la demande bénéfices des marchés en croissance. Mais lors- totale est grande, de légers changements dans que les coûts des télécommunications ont baissé les coûts de transport peuvent avoir des effets davantage, des services comme la comptabilité importants sur le volume des flux commerciaux et les centres d'appels se sont déplacés vers de -- en d'autres mots, la « friction du commerce » petites villes d'europe et d'amérique du Nord, s'accroît. par exemple, une augmentation de 5 % puis, lorsqu'ils ont encore baissé, vers des villes d'inde et des philippines. Figure 6.1 Les échanges intrabranches augmentent pour tous les types de biens mais pas Le commerce intrabranche -- les échanges de dans toutes les régions du monde biens et de services à peu près semblables -- est Évolution des échanges intrabranches mondiaux, par groupe de produits à 3 chiffres, 1962-2006 peut-être le développement économique le plus a. Par type de biens important depuis la Seconde guerre mondiale. Indice Grubel-Lloyd, 3 chiffres Les partenaires commerciaux s'échangent des 0,6 téléphones Samsung, Motorola et Nokia, des Biens intermédiaires étuis pour télécommandes de téléviseurs et des 0,5 boutons et broderies pour les textiles. Ce type d'échanges représente maintenant plus de la 0,4 Biens finaux moitié du commerce mondial, contre un quart en 1962. La part des échanges intrabranches a augmenté pour tous les types de biens et de ser- 0,3 Biens primaires vices, des produits de base tels que le pétrole et le gaz naturel, aux intrants intermédiaires comme 0,2 les pièces automobiles et les services d'assistance téléphoniqueeninformatique,jusqu'auxproduits de consommation finale comme les aliments et 0,1 les boissons (voir la figure 6.1, planche a). Cette considération est importante à cause 0 du facteur de division des frontières identifié 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 dans le chapitre 3 de ce rapport. Ces divisions Année constituent des obstacles aux mouvements de b. Par région capitaux et de main-d'oeuvre. Si tous les biens Afrique australe que s'échangent les pays étaient des produits de consommation finale comme des téléviseurs et Afrique occidentale 1962 des voitures, la cadence de convergence des stan- 1975 Afrique moyenne 1990 dards de vie aurait alors été lente, au mieux. avec 2006 les échanges d'intrants intermédiaires, les possi- Afrique septentrionale bilités de spécialisation et d'échanges augmen- Asie centrale, Caucase & Turquie tent de façon appréciable. Les gains d'efficience Afrique orientale générés à travers la spécialisation et les écono- mies d'échelle dans les activités de production Asie occidentale et de transport ont été vraiment bénéfiques au Asie du Sud monde entier. Mais ces bénéfices n'ont pas été Amérique centrale & Caraïbes partagés également (voir figure 6.1, planche b). L'asie de l'est, l'amérique du Nord et l'europe Amérique du Sud de l'Ouest représentent une part importante des Europe de l'Est et Fédération de Russie échanges intrabranches au niveau mondial. Le présent chapitre explique pourquoi c'est dans Asie du Nord-Est ces ensembles régionaux que se produisent ces Asie du Sud-Est & Pacifique échanges et ce que cela signifie pour les pays en Europe occidentale développement. Dans une mesure appréciable, les raisons ont trait aux interactions entre les Australie & Nouvelle-Zélande économies d'échelle et les coûts de transport. Amérique du Nord Le transport et les coûts commerciaux ont en 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 effet une incidence sur le volume des échanges. ainsi, il est estimé qu'une augmentation des Indice de Grubel-Lloyd, 3 chiffres, commerce intrarégional coûts commerciaux de 10 % réduit le volume Source : Brülhart, 2008, pour ce Rapport. Note : L'indice de Grubel-Lloyd est la fraction du commerce total que représentent les échanges intra- des échanges de 20 %. Le commerce des biens 4 branches. 172 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 des coûts de transport peut produire une fric- Le trafic commercial dans l'hémisphère tion commerciale équivalente à un droit ad valo- Nord est intense, avec des liens commerciaux rem de près de 50 %, lorsque la part des intrants toujours plus forts provenant d'échanges intra- intermédiaires en valeur ajoutée est de 70 %. 5 branches en pleine prospérité (voir la carte 6.1). ainsi, lorsque les coûts de transport baissent, les Mais des navires de transport circulent tout le échanges de biens intermédiaires augmentent long et autour de l'amérique latine, de l'asie du alors rapidement de même. Sud et de l'afrique subsaharienne, allant uni- La « causalité circulaire » affecte aussi le trans- quement vers les pays possédant des ressources port. et le volume des échanges a une incidence naturelles comme les produits pétroliers. Les surlescoûtsdetransport.ainsi,surlaroutetrans- couloirs commerciaux entre l'amérique du Sud pacifique, les différences de coûts entre une unité et les parties du monde les plus prospères sont «panamax»detransportde4000teU(uneunité des voies étroites et pas des autoroutes à grande de tonnage maritime) et un méga post-panamax circulation comme celles entre l'asie de l'est, de 10 000 teU sont de 50 %. Mais l'exploitation l'amérique du Nord et l'europe de l'Ouest. Les de ces avantages de coûts requièrent d'importants cartes globales du trafic par voie aérienne et par volumes d'échanges et une capacité élevée, car les internet montrent un déséquilibre similaire. De économies d'échelle sont disponibles non seule- tels développements devraient inquiéter les pays ment dans la production de biens et de services, en développement qui ne sont pas intégrés à ces mais aussi dans leur transport. Le coût d'expé- réseaux de production et d'échanges se renfor- dition d'un conteneur vers les États-Unis est de çant mutuellement. pour les pays en développe- 400 dollars eU au départ de la Chine, de 800 dol- ment, les économies d'échelle dans les secteurs lars eU au départ de l'inde et de 1 300 dollars au de la production et des transports vont rendre la départ du Sierra Leone. L'énorme volume du 6 pénétration de ces marchés hautement compéti- commerce de la Chine est presque certainement tifs plus difficiles, et non pas plus faciles. une des raisons de ces coûts de transport faibles, Un monde avec des relations non-linéaires et tout comme la baisse des coûts de transport a de la causalité cumulative est un monde qui com- encouragé des pays à déplacer leurs activités de porte des seuils. Savoir comment les pays en déve- production en Chine. Les économies d'échelle loppement peuvent franchir ces seuils dépend de dans le domaine du transport signifient que la l'endroit où ils sont situés, ce qu'ils produisent baisse des coûts de transport le commerce accru et les coûts que les commerçants doivent payer. se renforcent l'un l'autre. Dans le monde développé, la part du coût total des Carte 6.1 Activité maritime intense dans le Nord, peu de débarquements dans le Sud Intensité des routes maritimes pendant un an à compter d'octobre 2004 Équateur Routes maritimes Ports à conteneurs Sources : Données du projet de Navires d'observations bénévoles (VOS) de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), traitées par Halpern et al., 2008. Note : les ports à conteneurs sont les 20 plus grands par TEU du total de conteneurs traités en 2005 (Heideloff & Zachcial, 2006). Coûts de transport et spécialisation 173 échanges et du transport dans la valeur des mar- port pour le développement. avec des coûts chandises peut être répartie comme suit : 20 % de transport élevés, des économies d'échelle de coûts de transport, 45 % de coûts de passage importantes resteront inexploitées et la pro- des frontières et 55 % de coûts de distribution de duction manquera d'efficience. La produc- gros et de détail. Ces coûts se multiplient jusqu'à tion efficiente est plus spécialisée. Lorsque représenter un droit de 170 % sur la valeur des les coûts de transport baissent, les différen- biens et des services échangés. Ce qu'ils mon- 7 ces spatiales dans la production et la crois- trent, c'est que des coûts plus faibles du transport sance économique augmentent, aussi bien à international ont réduit les distances, mais que les l'intérieur de pays qu'entre eux. coûts afférents à la division internationale restent · Les pays en développement devraient élevés. Dans l'intervalle, les coûts de transport accorder plus d'attention à la réglementa- dus aux distances internes sont demeurés élevés, tion des transports et des communications même dans le monde développé. afin de réduire les coûts de transport et des Lespaysendéveloppementpeuventapprendre échanges. La nouvelle économie géogra- comment d'autres pays ont pu réduire les coûts de phique a contribué par inadvertance à une transport, et notamment comment les échanges politique qui s'est concentrée uniquement ont été activés et de nouvelles technologies ont été sur les infrastructures « pures et dures ». La développées. a partir de l'analyse de ce qui s'est responsabilité des aspects les plus critiques produit au cours des deux dernières décennies, en matière de politique des transports -- ils peuvent apprendre comment la concentration la dimension monopolistique naturelle du spatiale de la production peut changer lorsque les secteur -- n'a pas été assumée. Les pays en coûts de transport baissent. pour les retardataires développement devraient s'efforcer davan- du développement économique, les deux princi- tage de traiter la question des effets négatifs paux points sont les suivants : de la structure du marché dans le secteur des · Les technologies de transport améliorées transports. et pour certains aspects des dis- développées au cours des deux derniers cussions à cet effet, ils auront besoin d'appui siècles ont provoqué un accroissement du au niveau international. volume des échanges et ont modifié radica- lement leur nature. avant la première guerre Ce qui s'est produit : deux siècles mondiale, les coûts de transport avaient suf- d'expérience fisamment baissé pour rendre possible des au cours de la centaine d'années qui a précédé échanges sur une grande échelle, mais seule- la première guerre mondiale, la baisse des coûts ment entre des pays qui étaient différents les de transport a provoqué une intégration écono- uns des autres. il se trouve qu'ils étaient éloi- mique plus étroite à l'intérieur des pays et entre gnés, parce que des différences climatiques eux. La baisse a été causée alors, comme elle le importantes et des atouts naturels signifiaient serait au 20e siècle, par les importants investisse- généralement que ces pays étaient situés ments réalisés dans les infrastructures et par les dans différentes parties du monde (l'indo- découvertes dans le domaine des technologies nésie et les pays-Bas, par exemple). Durant du transport. la deuxième vague de mondialisation après Depuis le début du 19e siècle jusqu'au début la Deuxième guerre mondiale, les coûts de de la première guerre mondiale, l'économie transport ont baissé suffisamment pour que mondiale a traversé ce que les historiens de de légères différences dans les produits et les l'économie appellent la « première ère de mon- goûts alimentent les échanges. Cette situation dialisation ». Sur le plan national, les canaux et a mené à un accroissement des échanges entre puis les chemins de fer ont considérablement pays similaires (par exemple, entre l'argen- réduit les coûts de transport, ce qui a mené à une tine et le Brésil), qui sont souvent voisins l'un intégration plus grande des marchés domesti- de l'autre. a mesure que les coûts de trans- 8 ques et à des prix convergents pour des produits port baissent, la géographie physique devient manufacturés et agricoles. L'établissement des moins importante. Mais avec des économies routes pour ces transports a fortement influencé d'échelle dans les activités de production, la l'essor et le déclin de certaines agglomérations géographie économique compte davantage. urbaines. au niveau international, les navires à · Une chute des coûts de transport -- accom- vapeur ont rabaissé les coûts de transport mari- pagnée de rendements d'échelle croissants time et ont accru la rapidité et la fiabilité des -- signifie généralement une concentration services. il en a résulté des écarts de prix plus spatiale plus importante de la production. étroits dans les marchés des différents pays, des La pensée économique récente a attiré l'at- échanges en augmentation sur les routes mari- tention sur l'importance des coûts de trans- times que la nouvelle technologie des transports 174 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 permettait de desservir et l'émergence d'un Les chemins de fer se sont moins développés commerce inter-industries à grande échelle. en europe qu'aux États-Unis, illustrant ainsi la Le transport intérieur. au cours de la première portée nationale des systèmes ferroviaires et la moitié du 19e siècle, les voies de navigation à l'in- dimension géographique moins importante des térieur des terres et les chemins de fer ont consi- pays européens. 11 La plus grande intensité du dérablement réduit les coûts de transport entre transport de fret par voie ferrée aux États-Unis a les villes et dans des régions données. avant l'ère donné lieu à une augmentation supplémentaire du chemin de fer, qui a commence vers 1830 en de la productivité. en 1910, la productivité de europe, le gros du transport s'effectuait par route la main-d'oeuvre dans les chemins de fer améri- ou -- ce qui coûtait entre 50 % et 75 % moins cher cains était 3,3 fois plus élevée qu'en Grande-Bre- -- par voie d'eau. aux États-Unis, des investisse- tagne, un écart qui avait doublé depuis 1870. 12 ments massifs dans la construction de canaux ont La construction de chemins de fer en russie a complètement changé le commerce inter-régional démarré après le milieu des années 1860, diffu- et ont façonné un nouveau modèle d'urbanisa- sant la production de blé et de seigle à la suite de tion. La construction du canal erie entre 1817 et la réduction des écarts de prix au niveau régio- 1825 a réduit le coût du transport entre Buffalo nal. entre 1906 et 1910, la part des exportations et New York City de 85 %, écourtant la durée du de produits agricoles russes est passée de 29 % voyage de 21 à 8 jours. La productivité dans le des céréales produites dans la partie européenne secteur des transports intérieurs des États-Unis de la russie à plus de 42 %. 13 a augmenté à une moyenne annuelle de 4,7 % Le développement du système ferroviaire de au cours des quatre décennies qui ont précédé la l'inde a eu un impact encore plus grand. Dans Guerre civile. en Grande-Bretagne, les voies d'eau les années 1860, les prix dans certains districts navigables ont quadruplé entre 1780 et 1820. La étaient 8 à 10 fois plus élevés que dans d'autres, construction de canaux en France a connu un et les famines étaient courantes. Le système fer- boom similaire, et les pays de l'europe continen- roviaire a réduit les coûts de transport d'environ tale ont fait un grand pas pour surmonter leurs 80 %, et le coefficient de variation des prix du divisions lorsque le Congrès de vienne a reconnu blé et du riz a baissé de plus de 40 % en 1870 à la liberté de navigation sur le rhin. Des navires à moins de 20 % au cours de la décennie qui a pré- vapeur ont fait leur apparition sur les grands fleu- cédé la première guerre mondiale. 14toutefois, ves et sur les lacs au début du 19e siècle, réduisant l'incidence des coûts de transport moindres sur considérablement la durée des voyages. le développement industriel a été faible. au tour- Le développement majeur dans les trans- nant du 18e siècle, le secteur industriel moderne ports au 19e siècle est intervenu avec l'expansion n'employait que 2 à 3 % des ouvriers indiens des voies ferrées, qui ont rapidement surpassé les (soit environ 10 % de la main-d'oeuvre). Les usi- voies d'eau à l'intérieur des terres et ont « rem- nes modernes étaient concentrées dans les deux pli la fonction smithienne de l'élargissement du plaques tournantes du commerce maritime du marché ». Les villes n'offraient plus seulement 9 pays, en l'occurrence Bombay et Bengal. 15 des services publics : elles attiraient des indus- Le transport international. Les investisse- tries avec des revenus d'échelle plus importants, ments dans le transport domestique créent des récoltant les effets bénéfiques de la productivité marchés intérieurs intégrés de grande taille. dérivée d'intrants plus spécialisés et de marchés Les barrières tarifaires sont restées faibles, et le du travail plus grands. en amérique, le déve- commerce international a bénéficié des progrès loppement du réseau ferré a eu une profonde techniques et d'organisation, surtout dans le incidence sur la distribution géographique des domaine maritime. Le niveau des taux de fret activités économiques. L'illinois, le Michigan et maritime différait fortement selon les routes et l'Ohio ont connu des accroissements marqués de lesmarchandises,reflétantainsilesdifférencesde population, de construction et d'activités manu- coûts dans les technologies portuaires, les types facturières avec les nouvelles lignes de chemin de de navires et les opportunités de chargement. 16 fer à travers et par-delà leurs frontières. Une voie Mais globalement, les coûts commerciaux des d'eau après l'autre a été abandonnée. en 1850, les céréales, qui étaient les principales marchandises bateaux transportaient six fois plus de fret que échangées au niveau international, ont baissé de les chemins de fer ; en 1890, ceux-ci transpor- 40 % entre 1880 et 1914 à l'intérieur de l'europe taient cinq fois plus de fret que les bateaux. La et entre les États-Unis et l'europe. Les écarts de baisse des coûts de transport a considérablement prix entre les pays exportateurs et importateurs resserré les écarts de prix des produits agricoles ont été sensiblement réduits ainsi. entre les marchés du pays. entre 1870 et 1910, Le niveau des prix du blé à Liverpool dépas- l'écart dans le prix du blé entre New York City sait celui de Chicago de 58 % en 1870, de 18 % et l'iowa est tombé de 69 % à 19 %, et entre New en 1895 et de 16 % en 1913. 17pour les produits York City et le Wisconsin de 52 % à 10 %. 10 non-agricoles, la réduction de différences de Coûts de transport et spécialisation 175 prix a été tout aussi impressionnante. Les écarts des biens que l'on pouvait facilement substi- de prix pour les tissus en coton à Boston et à tuer les uns aux autres. 22 Manchester ont diminué de 14 % en 1870 à · Les réformes dans le transport et les réduc- ­4 % en 1913, tandis que l'écart de prix pour la tions des barrières tarifaires ont contribué fonte entre philadelphie et Londres a été réduit dans une proportion substantielle à la baisse de 85 % à 19 %. 18Les prix internationaux ont des coûts de transport. aussi convergé dans le commerce européen. au en interaction avec des coûts de transport départ, les bateaux à vapeur ont déplacé l'im- · en baisse, les coûts des communications portance relative des relations commerciales des décroissants ont joué un rôle décisif dans la routes européennes et asiatiques vers celles de fragmentation des processus de production l'atlantique Nord. ils ne pouvaient pas desservir et dans l'externalisation de la production de l'asie jusqu'à l'ouverture du canal de Suez, parce biens intermédiaires. Les écarts relatifs de que le charbon n'était pas disponible sur le long salaires sont devenus plus importants à cause trajet autour de l'afrique. 19 des coûts moindres de gestion à grande dis- au cours de la première ère de la mondia- tance des processus de production. lisation, une concurrence accrue de l'étranger due à la baisse des coûts de transport a donné Coûts de transport par route. Les coûts du lieu à des mesures commerciales protection- transport routier ont baissé appréciablement, de nistes. en amérique du Nord, durant la guerre près de 40 % au cours des trois dernières décen- de Sécession, les tarifs qui avaient été institués nies, malgré les coûts plus élevés de l'énergie et pour réduire le fardeau financier du gouverne- les augmentations de salaires. (Des éléments ment fédéral sont restés élevés après la fin de statistiques exhaustifs sur les prix des services la guerre. L'europe continentale a abandonné ses politiques commerciales libérales à la fin des années 1870 en réaction à l'importation de EnCadré 6.1 Les plus gros au monde : la taille et les obligations céréales américaines et russes à bon marché en sociales des chemins de fer indiens appliquant de nouveau des tarifs sur des produits manufacturés et agricoles. Les échanges inter- L'industrie du transport par rail montre ces dernières. Le transport sur de longues industries de produits intermédiaires entre pays des revenus d'échelle croissants de deux distances dans le sous-continent indien devrait donner aux chemins de fer un ont alors augmenté rapidement, reflétés dans les manières. D'abord, les économies de réseau et de densité procurent aux prestataires plus grand avantage concurrentiel sur les écarts de prix moindres entre les pays. individuels des avantages en termes de transports routiers. En effet, les chemins de taille. Ensuite, les opérations de transport fer obtiennent 70 % de leurs revenus et la « Intensité des transports » croissante et par rail sont presque universellement com- majeure partie de leurs bénéfices du trans- échanges intrabranches au cours de l'ère binées avec la fourniture de services d'in- port de fret, ce qui leur permet d'allouer moderne frastructure, ce qui confère aux compagnies des subventions croisées à leur partie défi- de transport par rail un monopole naturel, citaire de transport de passagers. La fixa- Les coûts du fret ont diminué de moitié envi- du moins à un niveau local. Vu l'importance tion de prix trop élevés pour leurs services ron depuis le milieu des années 70, 20à la suite des chemins de fer pour le développement de fret est une des raisons de leurs pertes des investissements dans des infrastructures de économique et l'énorme pouvoir des com- de parts de marché au profit du transport transport, une meilleure utilisation des capaci- pagnies de transport par rail dans le mar- routier au cours de dernières années. ché, il n'est pas surprenant que beaucoup Ce sont des obligations sociales d'une tés et le progrès technologique. Les tendances de ces compagnies soient publiques. ampleur considérable qui restreignent le récentes diffèrent de celles de la première ère de Les plus gros de ces mastodontes sont potentiel de la fourniture de services de mondialisation comme suit : 21 les chemins de fer indiens. Le livre Guinness transport de fret à bon marché sur de lon- des records le fait figurer comme le plus gues distances. En 2005-06, le montant net · Les principales baisses de coûts se sont gros employeur dans les domaines combi- des obligations des chemins de fer indiens produites dans le transport routier et aérien. nés du commerce et des services publics : pour leurs services sociaux s'est élevé à plus Le transport maritime a traversé de son côté le nombre total de leurs employés est de de 47 milliards de roupies, et les coûts de 1,6 million. Ils transportent plus de 16 mil- l'assistance sociale à 9,6 milliards de rou- la révolution qu'a amenée la conteneurisation lions de voyageurs et plus d'un million de pies. Les obligations de services compren- sans aucune réduction des coûts globaux. tonnes de marchandises par jour. En 2002, nent les expéditions de produits essentiels · (le sucre, le bétail et le papier) à des prix La montée des échanges internationaux s'est ils ont fait fonctionner 14 444 trains par jour, dont 8 702 trains de passagers, et leur inférieurs aux coûts réels, les subventions produite au sein de secteurs d'activités et non matériel était de 216 717 wagons, 39 263 du transport de passagers et d'autres types pas entre eux, ainsi que cela s'était produit voitures et 7 739 locomotives. de transport par le fret et la mise en service lors du premier épisode de baisse des coûts Mis sur pied en 1853 comme réseau de de nouvelles lignes non-rentables. Une des échanges. 42 systèmes de chemins de fer, ils ont été part importante des déficits du transport nationalisés en 1951 en une structure uni- des passagers qui doivent être comblés · Les réductions de friction commerciale ont que. L'intégration verticale des chemins de par le fret provient des pertes subies sur les été moins une conséquence de la baisse des fer indiens n'est pas limitée à l'inclusion de réseaux urbains et suburbains de Chennai, coûts de transport que des augmentations du services d'infrastructure dans leurs presta- Kolkata et Mumbai. rapport entre la valeur et le poids des mar- tions. Ils possèdent et font fonctionner des usines de fabrication de locomotives, de Source : Équipe du Rapport sur le développe- chandises transportées. La plus grosse partie voitures et même de pièces détachées pour ment dans le monde 2009. de l'accroissement des échanges a porté sur 176 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 de transport n'existent pas, et l'intégration des encadré 6.2). en termes réels ajustés à la qua- indices de prix au système de comptabilité natio- lité des appareils, leurs prix ont baissé de 13 % nale n'est encore qu'à ses débuts. Une évalua- à 17 % annuellement de 1957 à 1972. 25Les pro- tion empirique dépend donc de l'estimation des grès techniques se sont considérablement ralen- coûts de transport). Une étude entreprise en tis après, mais les prix ont continué de baisser de France démontre que les coûts de transport par 2 à 4 % par an de 1972 à 1983. camion ont baissé de 33 % entre 1978 et 1998, 23 entre 1955 et 2004, les prix de la tonne-ki- avec des variations importantes selon les régions lomètre ont baissé de 3,87 dollars à moins de dues aux différences de qualité du réseau rou- 0,30 dollars, exprimés en dollars eU de 2000. Le tier et des péages pour l'utilisation des voies. revenu moyen par tonne-kilomètre a baissé de Les principaux facteurs qui ont contribué à 8,1 % par an entre 1955 et 1972 et de 3,5 % par cette baisse ont été la déréglementation de l'in- an entre 1972 et 2003. Malgré cette chute phé- dustrie du transport routier (une réduction de noménale dans les taux de fret aérien en valeur 21,8 points de pourcentage) et le coût inférieur nominale, la friction commerciale dans le trans- des véhicules (­10,9 points de pourcentage). Les port aérien n'a pas baissé substantiellement. en infrastructures afférentes aux transports (­3.2 fait, les prix du fret aérien en dollars eU réels points de pourcentage) et des coûts de carbu- par kilo ont augmenté de 2,9 % par an de 1973 rant en baisse (­2.8 points de pourcentage) ont à 1980, en partie à cause des hausses du prix du compté pour nettement moins. carburant, puis ils ont baissé de 2,5 % par an de Coûts du fret par voie ferrée. Les coûts de 1980 à 1993. Le niveau des baisses intervenues transport par chemin de fer ont baissé net- après 1980 a fortement varié selon les routes, tement moins que ceux du transport routier. les plus longues et celles de l'amérique du Nord L'incidence du progrès technique a été inégale accusant les baisses les plus fortes. 26 après 2001, dans les sous-marchés des chemins de fer, et la les prix réels du fret vers les États-Unis ont brus- puissance du monopole de grosses entreprises quement augmenté, reflétant possiblement des surtout étatiques a freiné les réductions de coûts coûts relatifs à la sécurité plus élevés. (voir l'encadré 6.1). L'obligation de desservir des Coûts du transport maritime. Deux sous- régions avec des volumes de transport faibles, marchés du transport maritime se sont dévelop- par exemple, a conduit à des requêtes de sub- pés de manière différente au cours des dernières ventions directes ou croisées avec des ressources décennies. Le transport sous affrètement est uti- provenant des lignes profitables. lisé pour l'expédition de quantités importantes Les coûts de transport par voie ferrée sont de produits en vrac par charte-partie, avec des fonction de la nature des marchandises à trans- prix fixés dans des marchés spot. Les dates de porter. Dans le cas des États-Unis, il a été démon- départ et d'arrivée et les routes ne sont pas fixes, tré qu'ils dépendent de la discrimination des prix et le fret est donc déterminé par les demandes qu'exercent les transporteurs entre les expédi- courantes sur le marché. Les services de navi- teurs de différentes marchandises. 24il n'y a pas res de ligne sont utilisés pour les marchandises eu d'évolution uniforme des tarifs pour le fret par diverses sur des routes maritimes et d'après des rail entre 1981 et 2004. Les marges pour le trans- calendriers fixés à l'avance. Le trafic des navi- port du charbon et des céréales se sont accrues res de ligne est structuré en cartels, appelés substantiellement. Celles du trafic intermodal conférences, dont les représentants discutent et ont été plus faibles à cause de la concurrence coordonnent les niveaux de fret et les parts de de la part des transporteurs par camion et de la marché respectives. concurrence du transport rail-rail entre les prin- Les progrès techniques et les changements cipales villes. Des tarifs en baisse ou même stables d'ordre institutionnel ont amené des réductions ont été notés pour ce qui concerne le transport de de prix dans les deux marchés. Les plus impor- produits chimiques et de voitures, mais ceux-ci tants d'entre eux sont la part croissante du sys- reflètent surtout le fait que la valeur absolue de tème de la libre immatriculation des navires, ces marchandises est élevée. La demande pour le les effets d'échelle provenant de l'accroissement transport du fret par rail est dérivée, et les prix énorme de la demande de services de transport que les expéditeurs sont disposés à payer aug- maritime, l'introduction des conteneurs et les mentent donc avec la valeur des cargaisons. changements dans les logistiques portuaires qui Coûts du transport aérien. avec l'avènement en ont résulté. La pratique de la libre immatricu- des moteurs à réaction, les coûts du transport lation permet l'enregistrement des navires sous aérien ont rapidement baissé entre le milieu des pavillons de complaisance (notamment ceux des années 50 et le début des années 70. Les du Liberia et du panama) pour contourner les moteurs à réaction étaient plus puissants, plus coûts plus élevés afférents à des réglementations sûrs et consommaient moins de carburant que nationales et des conditions d'emploi des mem- les moteurs à pistons qu'ils ont remplacés (voir bres d'équipage imposées par les pays riches. La Coûts de transport et spécialisation 177 EnCadré 6.2 Le moteur à réaction Le nombre de personnes qui se rencontrent partie du commerce mondial s'effectue par dans le domaine agricole. Des fleurs cueillies tous les ans à l'occasion de réunions profes- voie maritime, mais le transport aérien pour- le matin arrivent sur le marché d'Amsterdam sionnelles et de personnel d'entreprises après voit aux besoins d'une niche importante dans dans la soirée. L'horticulture est maintenant avoir voyagé par avion est estimé à 320 millions. les systèmes de production juste-à-temps. Vu l'une des trois plus importantes sources de Du commerce mondial de marchandises de 12 que les expéditions par voie maritime peu- revenus d'exportation du pays (avec le tou- trillions de dollars en 2006, 35 % en valeur l'a vent être prévues à l'avance, les entreprises risme et le thé). En 2007, la valeur FOB (free été par voie aérienne.a Le taux de rentabilité utilisent le cargo aérien pour gérer au plus on board -- franco bord) des exportations économique sur les investissements en infras- près des flux d'intrants intermédiaires et des du secteur était de 43 milliards de shillings tructures et services aéronautiques est estimé à expéditions de produits avec des rapports kenyans (soit environ 650 millions de dollars 56 % au Kenya, de 28 % en Jordanie et de 19 % valeur-volume élevés. Même pour le Brésil, EU), et le Kenya Flower Council (Conseil de la au Cambodge.b Les raisons de ces différences connu pour ses exportations de produits floriculture du Kenya) estime que les moyens tiennent au moteur à réaction, probablement de base, le cargo-avion en 2000 a constitué de subsistance de 1,2 millions de personnes l'innovation la plus importante jamais interve- 0,2 % de ses exportations totales en poids, dépendent directement ou indirectement de nue dans le domaine du transport aérien sur équivalant à près de 19 % en valeur.c En pas- cette activité. Par contre, l'absence de facilités de longues distances. Le moteur à réaction est sant, le troisième plus important fabricant de conservation en chambres froides et de plus sûr, plus facile à entretenir, mieux adapté d'avions au monde, la firme Embraer, se capacités de transport de cargo réfrigéré au aux distances plus longues et plus efficient en trouve au Brésil. Les semi-conducteurs et la Bangladesh ont annihilé les opportunités de carburant que le moteur à hélices. Depuis qu'il mode constituent des exemples probants ce pays d'exporter des fruits et des légumes a révolutionné les voyages en avion dans les de secteurs bénéficiant du transport aérien. de valeur élevée au Moyen-Orient.e années 1960, il a été si étroitement associé à Les expéditions de semi-conducteurs sont · Letourismedemassedanslespaysendéve- la propulsion des avions que l'on se demande globalement en corrélation tellement forte loppement. En 2005, les recettes du tourisme comment l'industrie aéronautique a pu autant avec le fret aérien qu'elles sont considérées dans les pays à revenus faibles et intermédiai- progresser avec des moteurs à pistons. comme un indicateur-clé prépondérant res se sont élevées à environ 200 milliards de Mais comme avec beaucoup d'inventions de santé du secteur. Les cycles de produits dollars,f grâce surtout aux voyages par avion majeures dans la technologie des transports, dans l'industrie de la mode sont devenus pas chers. Les vols par avions charter offrent la période de gestation entre l'invention et tellement courts qu'une chaîne de fabrica- des réductions de coûts encore plus impor- la réussite économique a été longue. Frank tion de vêtements en Espagne expédie ses tants à travers leur prestation combinée avec Whittle en Grande-Bretagne en 1929 et Hans produits directement de son usine aux points d'autres services et une utilisation très élevée von Ohain, un physicien allemand, en 1933 ont de vente, remplaçant ses modèles deux fois des capacités. La construction d'aéroports élaboré chacun de leur côté des concepts de par semaine. L'impératif consistant à réagir dans des régions touristiques génère des propulsion par réaction. La technologie des rapidement aux goûts changeants de la clusters de développement comportant des moteurs à réaction a progressé rapidement clientèle a mené à une délocalisation d'une services complémentaires à forte densité et après la Deuxième guerre mondiale. La percée partie de sa production de l'Asie de l'Est vers des marchés du travail denses et spécialisés. dans l'aviation civile s'est produite avec la mise l'Espagne et des pays plus proches comme Entre 1990 et 2005, le nombre total des arri- en service des Boeing 707 et des Douglas DC-8. le Maroc et la Turquie. De là, les vêtements vées de touristes en Afrique subsaharienne Les premiers avions à réaction étaient bruyants sont expédiés vers des magasins ailleurs s'est accru de 8 % par an -- de 6,8 millions à et avaient des coûts d'opération plus élevés que dans le monde. « Des avions partis de Sara- 23,6 millions -- et les recettes du tourisme les appareils à moteurs à pistons perfectionnés. gosse en Espagne atterrissent à Bahreïn avec de 4,1 milliards de dollars à 14,5 milliards de Ils ne pouvaient concurrencer ces derniers des produits pour les magasins Inditex du dollars. Les arrivées de touristes en Chine ont qu'en vitesse et en capacité de sièges. Mais au Moyen-Orient, poursuivent leur vol vers l'Asie augmenté de près de 10 % par an. Le Cam- début des années 60, des améliorations tech- et retournent en Espagne avec des matières bodge accueille maintenant plus de 2 mil- nologiques (avec le moteur appelé by-pass) ont premières et des vêtements semi-finis ».d lions de touristes par an et le Vietnam à peu marqué la fin des voyages sur de longs trajets · Rendrepossiblelesexportationsdepérissables près 4 millions, soit 16 fois plus qu'en 1990. avec des appareils propulsés par des moteurs à sur de longues distances. Les services aériens hélices. En l'espace de 5 ans, les prix de la ton- pas chers et fréquents ont permis à des pays Source : Équipe du Rapport sur le développement ne-kilomètre ont baissé d'environ 40 %. comme le Chili, la Colombie et le Kenya de dans le monde 2009. Les appareils à réaction ont des rapports vendre leurs produits agricoles et horticoles a. Association internationale du transport aérien, puissance-poids beaucoup plus élevés, ce qui dans des marchés d'Europe, du Moyen-Orient 2007b. augmente les rayons d'action, des voyages plus et d'Amérique du Nord. Un excellent exem- b. Association internationale du transport aérien, rapides et des charges utiles plus importantes. ple est le Kenya, qui de nos jours détient le 2007a. La qualité accrue et les coûts moindres ont eu tiers du marché mondial des fleurs coupées. c. Sanchez et al., 2003. un impact majeur dans beaucoup de secteurs Naivasha dans la partie centrale du Kenya d. Rohwedder & Johnson, 2008. d'activités. regroupe un nombre d'horticulteurs extrê- e. Dixie, 2002. f. Organisation mondiale du tourisme (OMT), 2006. · L'appuiàdesréseauxd'acheteursetdeven- mement efficients, démontrant ainsi que deurs sur de longues distances. La majeure les économies de localisation existent aussi flotte totale de navires battant des pavillons de Les réductions de coûts dérivées d'effets complaisance a assuré 5 % du transport du ton- d'échelle proviennent des capacités accrues nage maritime mondial en 1950, 31 % en 1980 des navires et des changements institutionnels. et 48 % en 2000. 27 il est estimé que les dépenses L'augmentation rapide de la demande pour le des navires avec des pavillons de complaisance transport maritime semble s'être adaptée à ces sont de 12 % à 27 % inférieures à celles des flot- changements et avoir diminué les dangers de tes traditionnelles battant des pavillons natio- concurrences anticipées. 29 L'augmentation de naux, le gros des différences de coûts provenant la taille des navires semble avoir rendu possible de ceux de la main-d'oeuvre. 28 des économies à travers la mise en place de plate- 178 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EnCadré 6.3 La « grosse boîte » Environ 90 % des cargaisons mondiales de mais les affaires de McLean sont restées stricte- été multiplié par trois entre 1980 et 2002, de 3,1 marchandises qui ne sont pas transportées pas ment limitées à la logistique militaire. à 9,3 millions de remorques et de conteneurs. en vrac se trouvent dans des conteneurs char- Le gouvernement du Japon a été le premier Le transport de conteneurs a continué à gés sur des camions, des wagons de chemin de à apporter son appui au développement de la augmenter à une vitesse considérable. La fer et des navires porte-conteneurs. En 2007, conteneurisation. En 1966, le Conseil pour la dimension des boîtes ne cessait d'augmenter, plus de 18 millions de conteneurs ont effectué rationalisation des activités de navigation et le conteneur FEU standard laissant la place à plus de 200 millions de trajets. La conteneu- de construction navale a vivement conseillé au d'autres de 48 pieds et de 53 pieds, qui per- risation a même changé la façon de mesurer ministère des Transports d'éliminer la concur- mettaient aux camions de transporter plus de la capacité des ports et des navires ainsi que rence excessive qui prévalait afin de bénéficier marchandises lors de chaque trajet. La flotte celles des services de transport maritime. Le de la nouvelle technologie. Il a persuadé les mondiale augmente sans arrêt, et la capacité cargo embarqué est mesuré maintenant en pouvoirs publics de construire des terminaux des navires entièrement porte-conteneurs s'est TEU (unités équivalentes de conteneurs de à conteneurs dans les régions de Tokyo-Yoko- accrue de 10 % par an entre 2001 et 2005. La vingt pieds) et en FEU (unités équivalentes hama et d'Osaka-Kobe. Les premières grues dimension des navires augmente aussi. Des de conteneurs de quarante pieds). Un TEU est pour conteneurs ont été mises en service en douzaines de bâtiments capables de transpor- l'unité de mesure d'un conteneur de 20 pieds 1968. Mais les règlements de la circulation ter 4 000 TEU sont venus s'ajouter à la flotte de long et de 8 pieds de large avec une masse interdisaient le transport de conteneurs de en 2006, et d'autres de dimension encore plus brute totale de 24 tonnes métriques. grande dimension, et les chemins de fer importante étaient en commande. Le Emma Cette révolution est généralement attribuée nationaux japonais n'étaient pas équipés pour Maersk (long de 396 mètres) a été lancé en 2006 à Malcom McLean.a Il possédait une société de transporter des conteneurs d'une longueur et peut transporter plus de 14 500 TEU. Du trafic camionnage dans le New Jersey et il a eu une supérieure à 20 pieds. total, 26 % proviennent aujourd'hui de la Chine. idée simple : les colis que l'on expédie cou- Aux États-Unis, la compagnie maritime La géographie et la topographie imposent ramment ne devraient être ouverts qu'à leur Matson Navigation a obtenu une autorisation des limites à la dimension toujours plus grande origine et à leur destination, vu que les coûts des pouvoirs publics pour faire fonctionner un des navires. À cause du fait que le canal de de débarquement et de ré-emballage sont éle- service de transport de conteneurs non sub- Panama perdait un volume croissant de son vés. En 1956, il a lancé le Sea-Land Service avec ventionné entre la côte Ouest, Hawaï et l'Asie trafic avec des écluses qui ne pouvaient rece- le navire-citerne Ideal-X qu'il avait converti, de l'Est. La compagnie envisageait de transbor- voir des navires de plus de 5 000 TEU, il est en appareillant de Newark dans le New Jersey à der du cargo à Oakland directement sur des train d'être agrandi afin qu'il permette à des destination de Houston au Texas avec 58 pla- convois de chemin de fer spéciaux qui le trans- navires transportant jusqu'à 12 000 TEU de te-formes de camion en aluminium disposées porterait vers l'est. Pour le retour, la compagnie traverser. La plupart des porte-conteneurs dans des encadrements installés sur le pont. projetait de transporter du matériel militaire sont de taille trop importante pour pouvoir L'idée ne s'est pas beaucoup répandue pour les bases militaires des États-Unis au emprunter le canal de Suez aussi. Les porte- jusqu'à plus d'une dizaine d'années après, Japon et en République de Corée. Les activités conteneurs sont limités dans leur taille absolue lorsque les forces armées des États-Unis ont n'ont pu débuter avant que Matson ne mette par la profondeur du détroit de Malacca qui eu besoin de moyens efficaces pour transpor- sur pied une coentreprise avec un partenaire relie l'océan Indien à l'océan Pacifique. Cette ter du matériel militaire au Vietnam. Face à japonais, et le porte-conteneur qui a accompli taille « Malacca-max » impose aux navires des une opposition d'une ampleur considérable, sa traversée inaugurale en 1968 du Japon dimensions maximales de 470 mètres de lon- McLean a remporté des contrats pour la aux États-Unis appartenait à la Nippon Yusen gueur et sur 60 mètres de largeur. construction d'un port à conteneurs dans la Kaisha Line. Six semaines plus tard, la Sea-Land Et qu'est-il advenu de la compagnie Malcolm baie de Cam Ranh et pour la mise en service de Services de McLean a lancé un service régulier McLean ? Sea-Land s'est développée et est porte-conteneurs de la Californie au Vietnam. entre Yokohama et la côte Ouest des États-Unis. devenue la plus grosse compagnie de naviga- Sans les conteneurs, l'armée des États-Unis Une fois les infrastructures mises en place, tion en 1995. La compagnie danoise Maersk était aurait eu à affronter une situation difficile le trafic de conteneurs a décollé. À la fin 1968, deuxième, suivie d'Evergreen. Quatre ans plus pour nourrir, loger et approvisionner les 540 la route entre le Japon et les États-Unis était tard, Sea-Land a été rachetée par Maersk. En 00 soldats, marins, « Marines » et membres du encombrée de porte-conteneurs, sept com- 2000, Maersk-SeaLand avait une capacité d'em- personnel des forces aériennes au Vietnam en pagnies de navigation se faisant concurrence barquement d'environ 850 000 TEU. La grosse 1969. De presque rien en 1965, les revenus du pour un marché de moins de 7 000 tonnes boîte de McLean n'est pas près de disparaître. département de la Défense de Sea-Land sont de fret en direction de l'Est chaque mois. La passés à 450 millions de dollars entre 1967 et vitesse du développement a été déterminée Source : Équipe du Rapport sur le développement 1973. Des routes vers Okinawa et la baie de par les infrastructures portuaires et ferrées. dans le monde 2009. Subic aux Philippines ont été ouvertes après, Aux États-Unis, le trafic ferroviaire intermodal a a. Levinson, 2006. formes de ré-acheminement -- de petits navires d'orange, dont la quasi-totalité est produite dans transportent du cargo vers une plate-forme où l'État de São paulo. Des conteneurs standardisés les cargaisons sont regroupées et embarquées procurent des économies de coûts à travers les dans des navires beaucoup plus grands et rapides différents modes de transport -- par camion sur pour les trajets plus longs. hong Kong (Chine), de longues distances, par voies d'eau intérieures, rotterdam et Singapour sont d'excellents exem- par rail et par camion sur de courtes distances ples de ces plate-formes. -- à cause du fait que les marchandises n'ont pas Les navires de transport de produits en vrac, besoin d'être débarquées et ré-embarquées (voir de produits réfrigérés et de voitures sont renta- encadré 6.3). La conteneurisation réduit les coûts bles sur des routes spécifiques. Depuis le milieu portuaires directs d'entreposage et de manuten- des années 80, des « navires-citernes » spéciali- tion. elle réduit aussi les coûts indirects des équi- sés ont consolidé la position dominante du Bré- pements non utilisés pendant de longues escales sil dans le marché mondial d'exportation de jus dans les ports, qui précédemment représentaient Coûts de transport et spécialisation 179 jusqu'à deux-tiers de la durée de vie totale d'un tirées de la conteneurisation, parce qu'elles ne navire. 30 elle permet aussi d'utiliser des navi- comprennent pas le coût total du transport de res plus grands et plus rapides, qui réduisent les porte à porte. en 1956, l'embarquement de mar- coûts par tonne-kilomètre lorsqu'ils sont en mer. chandises diverses telles quelles (non conteneu- Ces réductions de coûts sur les traversées ont plus risées) coûtait 5,83 dollars la tonne. Lorsque les que compensé les coûts d'investissements plus conteneurs ont été introduits cette année-là, ce élevés et des périodes creuses dans les ports. 31 coût était de moins de 0,16 dollars la tonne. 33 Mais la conteneurisation a aussi amené Donc, la principale économie provenait des une concentration des capacités de transport coûts de transfert intermodal plus faibles. La maritime dans un nombre restreint de ports de conteneurisation permettait d'emballer les mar- dimension globale. La plupart des pays en déve- chandises une seule fois et de les transporter sur loppement ont été lents à adopter la conteneu- de longues distances par voie maritime, par rail risation, à cause de leurs volumes d'échanges et par route. en second lieu, le niveau de qua- peu élevés et des coûts de facteurs différents. Là lité des transports et de la logistique s'est forte- où les capitaux sont rares et la main-d'oeuvre ment amélioré, tout particulièrement en termes est abondante, les coûts d'investissement dans de rapidité et de fiabilité. L'absence de baisses des équipements de levage spécialisés, des zones de prix importantes peut donc s'expliquer, du d'entreposage et des têtes de lignes de chemin moins en partie, par une meilleure disposition à de fer sont plus élevés, et les économies de coûts payer pour un service de meilleure qualité. portuaires que l'on peut dégager de la conteneu- risation sont beaucoup plus faibles. De légères baisses des coûts de transport, Quelle a été l'incidence de ce changement mais une forte atténuation de la friction technologique sur les coûts ? Le prix nominal du commerciale transport sous affrètement en 2004 était d'envi- Les informations disponibles sur les coûts ron la moitié des prix réels de 1960. 32 et lorsqu'il semblent indiquer que les coûts de transport est exprimé en prix constants à l'aide de l'indice international n'ont pas baissé autant qu'on ne Figure 6.2 Les coûts du fret aérien des prix des produits de base, on dénote des fluc- le pense ordinairement. Les prix réels du trans- ont diminué moins fortement que tuations prononcées mais pas de tendance à la ceux du fret maritime port aérien et maritime n'ont pas sensiblement baisse. Ceci signifie que la friction commerciale baissé ou augmenté depuis les années 70 et le Fret aérien résultant des coûts de transport de produits en début des années 80. Mais les frais de transport % de la valeur affrétée vrac habituellement expédiés dans des navires ad valorem -- le coût du transport par rapport 15 affrétés au voyage n'a pas diminué -- le prix pour à la valeur de la marchandise échangée -- ont Taux ad valorem ajusté le transport de minerai de fer ou de blé pour la diminué. pour expliquer ces baisses, on peut valeur d'un dollar n'a pas baissé. Sur la base de mettre en avant la composition des marchan- 10 séries de données sur une longue période éma- dises échangées et des partenaires commer- nant du ministère des transports allemand, les ciaux. 34Un des changements intervenus est le prix de transport de ligne montrent une hausse rapport poids-valeur inférieur de l'ensemble 5 constante jusqu'à atteindre une pointe en 1985. des transports internationaux. Un deuxième L'indice des prix pour les services de ligne illus- changement est le prix inférieur du transport Taux ad valorem non ajusté tre surtout l'évolution relative aux marchandises aérien par rapport au transport maritime. Du 0 diverses, y compris le transport de conteneurs 1974 1984 1994 2004 cargo qui était traditionnellement transporté et de biens manufacturés. il comprend aussi par voie de mer est maintenant expédié par voie Fret maritime les frais d'embarquement et de débarquement, aérienne. après avoir tenu en compte les chan- % de la valeur affrétée ce qui est tout à fait pertinent car il est estimé gements de rapports poids-volume, l'évolution 10 Taux ad valorem ajusté que les réductions des prix de manutention des des modes de transport et les changements de marchandises constituent une source majeure de routes maritimes, on constate que l'équivalent revenus provenant de la conteneurisation. Mesu- de taxation ad valorem du transport maritime 8 rés par rapport à l'indice des prix dérivé du piB a baissé davantage que celui du transport aérien allemand, les prix des services de ligne ont baissé (voir figure 6.2).35Les changements intervenus jusqu'au début des années 70, puis ils ont forte- dans la composition des marchandises embar- 6 ment augmenté à partir de 1974 pour atteindre quées et des partenaires commerciaux ont Taux ad valorem leur niveau le plus élevé pendant la période de amené une réduction de la friction de marché non ajusté 1983 à 1985, avant de baisser de nouveau. des transports, mais pas de leurs coûts. 4 1974 1984 1994 2004 Ces tendances dans les coûts de transport Logistique, délais et commerce international. maritime vont à l'encontre de la perception Les services de transport ne sont pas un produit Source : Hummels, 2007. Note : Le taux ad valorem non ajusté est le générale des baisses continues des coûts des homogène, et les produits ainsi que les endroits rapport des coûts d'affrètement à la valeur échanges. Deux explications possibles peuvent ont une incidence sur les coûts de transport. des biens importés. Le taux ad valorem être proposées. D'abord, ces tendances de prix Le montant des revenus et les indices de prix ajusté est dérivé d'une régression et de contrôles dans le mélange de partenaires n'illustrent pas les réelles économies des coûts ne sont pas des indicateurs de la qualité et des commerciaux et de produits. 180 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 temps d'exécution des prestations. Les conte- Un transport plus rapide peut accélérer les neurs maritimes allant de l'europe vers des changements dans l'aspect géographique du destinations aux États-Unis prennent toujours commerce. Les endroits de fabrication de pro- deux à trois semaines pour arriver, et le trajet est duits textiles et d'électronique ont d'abord été de cinq semaines pour ceux expédiés d'europe déterminés par les coûts de la main-d'oeuvre. vers l'asie. Mais le fret aérien prend un jour, ou Mais avec des cycles de production brefs, les même moins, vers à peu près n'importe quelle délais de transport plus courts peuvent devenir destination dans le monde. avec la baisse des plus importants que les coûts de main-d'oeuvre coûts dans le transport aérien, le prix à payer plus élevés, ce qui mène à des réimplantations pour la rapidité a diminué considérablement. ailleurs. Une partie de la fabrication de vête- Cela compte dans le domaine commercial. ments des États-Unis initialement délocalisée en Dans les transports par voie maritime, pour asie a été transférée dans des endroits, dans les chaque jour de voyage entre le pays de four- Caraïbes et au Mexique, où le coût de la main- niture de la marchandise et la destination, les d'oeuvre est plus élevé. 37Des cycles de produc- probabilités d'approvisionnement de ce même tion courts, et plus généralement une demande pays baissent de 1 %. 36 et les entreprises expor- incertaine, constituent des forces d'aggloméra- tatrices sont disposées à payer 1 % de la valeur tion lorsque les entreprises doivent être situées du produit par jour pour éviter les pertes de près des fournisseurs. 38 Mais avec une demande temps associées au transport maritime. avec plus prévisible, une rapidité accrue pourrait les augmentations récentes d'intensité du com- contribuer à l'externalisation de certains stages merce international, la demande pour la rapi- du processus de fabrication (la production de dité s'est accrue. Les produits les plus sensibles pièces, la r&D et l'assemblage) dans d'autres aux délais sont ceux dont les volumes d'échan- pays sur la base d'avantages comparatifs. ges ont le plus augmenté. Des exemples que l'on Coûts des communications. Le coût d'un peut citer sont les produits agricoles périssables appel téléphonique de 3 minutes de New York à et ceux dont le cycle de production est court, Londres a baissé de 293 dollars en 1931 (en dol- comme les articles de mode pour lesquels les lars de 1993) à environ 1 dollar en 2001 -- et ce, préférences des consommateurs évoluent, ou le pour un confort de communication nettement matériel électronique pour lequel la technologie plus élevé -- et à seulement quelques cents en dernier cri représente une prime à la vente pour 2006 (voir la figure 6.3). Les avancées dans le le fabricant. De tels cycles sont importants non domaine de l'internet et des autres formes de seulement pour l'europe, l'amérique du Nord télécommunications ont abaissé les coûts des et l'asie du Nord-est, mais aussi pour la Chine, communications, réduisant encore plus la fric- l'inde ainsi que pour l'asie du Sud-est. tion commerciale pour les biens physiques, et particulièrement pour les échanges intrabran- Figure 6.3 Les coûts de communication représentent ches. Mais ces avancées ont eu le même impact, une fraction de leur niveau d'il y a 10 ans Coût moyen d'un appel téléphonique vers les États- sinon un plus gros impact, sur le commerce des Unis services. et cependant, beaucoup de tâches qui $ EU par 3 minutes requièrent des communications intenses n'ont 8 pas évolué. Les interactions directes personnel- 7 les et le contact face-à-face demeurent une force 6 d'agglomération importante, spécialement et paradoxalement dans les industries où les 5 besoins de communiquer sont très grands. 4 Les coûts de communication moins élevés 3 facilitent la coordination des réseaux de pro- 2 duction au niveau international. 39 Mais ils com- portent aussi deux effets plus directs. Le premier 1 est la réduction des dépenses de recherche. vu 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 le fait que la connaissance de clients potentiels Année et de fournisseurs à l'étranger est imparfaite, les relations commerciales commencent par la Asie de l'Est & Amérique latine recherche de partenaires commerciaux. Une Pacifique & Caraïbes telle recherche dépend de la qualité des infras- Europe & Asie Moyen-Orient tructures de communication, qui sont surtout centrale & Afrique du Nord des coûts fixes et qui accroissent donc l'intensité Revenus élevés, Asie du Sud du commerce international tout en réduisant pays de l'OCDE Afrique subsaharienne les coûts de recherche de partenaires commer- Source : Banque mondiale, 2007j. ciaux. 40 Le deuxième effet est la réduction des Coûts de transport et spécialisation 181 coûts variables des échanges. Ces coûts se pro- de services la plus élevée (41 milliards de dollars duisent lorsqu'il est nécessaire pour les clients en 2002), les États-Unis occupent le 115e rang. et les fabricants de communiquer à propos de Mais ils sont les plus gros exportateurs de ser- spécifications des produits, de contrôle de qua- vices (58 milliards de dollars en 2002), et sont lité et de délais d'exécution. 41De tels besoins de donc un exportateur net. L'irlande montre que communiquer sont faibles dans les cas de pro- le commerce de services immatériels a tendance duits homogènes échangés de manière organisée à se situer à l'intérieur de secteurs d'activités à l'avance et comportant des prix de référence. donnés qu'entre eux. Le pays est le plus gros Mais ils sont forts pour les produits différen- exportateur de services d'informatique et d'in- ciés. 42 etant donné que ces types de produits formation et le quatrième plus gros importateur ont une place prééminente dans le commerce de ces mêmes services. pourtant, le rapport entre portant sur des processus de production plus ses exportations et la valeur ajoutée locale des décomposés, le poste de coûts de communica- services d'informatique et d'information n'était tions a joué un grand rôle dans la récente pous- que de 16 % (9 % du piB). sée des échanges intrabranches (voir figure 6.1). ainsi donc, la réimplantation de services de Les coûts de communication peu élevés per- back-office dans des pays étrangers ne consti- mettent de contrôler le processus de production à tue pas une menace pour l'emploi dans les pays travers de longues distances grâce à des systèmes avancés. Les balances commerciales pour les de contrôle assistés par ordinateur et de commu- services d'affaires dans la quasi-totalité des pays nications en ligne, ce qu réduit le besoin d'envoyer développés ont été positives, et elles ont même du personnel administratif et technique sur place augmenté entre 1981 et 2001. L'inde, perçue pour suivre les travailleurs non qualifiés. Cela comme un pays qui attire beaucoup de services permet aux entreprises verticalement intégrées d'affaires des pays riches, a connu une augmen- de délocaliser leurs activités de production dans tation plus faible de la production dans ce sec- 45 des pays à faibles salaires. Mais cela facilite aussi teur entre1995 et 2001 que le royaume-Uni. la décomposition du processus de production en en bref, les indications disponibles ne confir- chaînes d'approvisionnement de plusieurs socié- ment pas l'impression que les services poussent tés réparties à travers divers pays et continents.43 à la dispersion des activités économiques dans Les coûts de communication peu élevés sont différents pays. Le commerce de ces services particulièrement importants pour les activités a beaucoup augmenté, mais autant dans leur en offshore ne nécessitant pas l'expédition de importation que dans leur exportation. Dans la produits physiques, tels les services d'affaires, plupart des pays, la part des services locaux reste professionnels et techniques qui comprennent faible. et quand des activités ont été externali- la comptabilité d'entreprise, la tenue de livres sées, beaucoup d'entre elles sont restées concen- comptables, la programmation informatique et trées dans un nombre restreint d'endroits. Les le traitement d'informations et de données. Les coûts de communication peu élevés ont eu peu importations de ces services aux États-Unis se d'effets sur les activités de création et les servi- sont accrues de plus de 66 % en valeur réelle entre ces à haute valeur ajoutée qui demandent des 1997 et 2004. parmi les travailleurs à col blanc, contacts fréquents entre des personnes. le transfert de postes vers l'étranger a éveillé des craintes de réajustements massifs éventuels dans Coûts de transport et économies le marché de l'emploi et a diminué l'appui en d'échelle : deux décennies d'analyses faveur des politiques commerciales ouvertes. 44 L'évolution des coûts de transport, un facteur toutefois, contrairement aux craintes expri- déterminant de la géographie économique, sert mées, les importations de services d'affaires dans à expliquer les expériences citées dans la section les pays riches sont restées à un niveau assez fai- qui précède. Une baisse des coûts de transport ble. aux États-Unis, la part des importations de pousse à une augmentation de la concentra- services informatiques et d'affaires a atteint seu- tion de personnes et d'entreprises, parce qu'elle lement 0,4 % en 2003, et les exportations de ces permet un partage plus efficace des facilités et services sont même plus importantes. des services. Les recherches effectuées récem- Ceux qui externalisent le plus de services par ment apportent aussi des éclaircissements sur rapport à la valeur ajoutée locale de ces services les conséquences quelque peu inattendues de sont de petits pays comme l'angola, le Mozam- la baisse des coûts de transport : (i) au niveau bique, la papouasie-Nouvelle Guinée et la répu- international, les échanges s'accroissent avec les blique du Congo. parmi les économies avancées, pays rapprochés, et non pas avec ceux qui sont l'allemagne, un pays avec des importations de plus éloignés, et (ii) à l'intérieur des pays, une services d'affaires élevées (39 milliards de dollars infrastructure des transports qui s'améliore en 2002), se trouve au 59e rang avec une part de peut apporter une concentration de l'activité 2,9 %. avec la valeur absolue des importations économique plus grande, mais pas moindre. 182 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 La recherche n'a toutefois pas réussi à démon- géographique des marchés ainsi que l'étendue et trer de manière convaincante pourquoi la baisse l'échelle des services en commun. des coûts de transport pourrait rendre plus diffi- a mesure que les facilités et les services four- ciles les efforts des pays en développement et des nis de manière centralisée dans les villes plus zones à la traîne pour percer dans le commerce grandes augmentent, les communautés de fai- mondial -- en effet, la rentabilité croissante ble taille deviennent moins attrayantes et des dans le secteur du transport n'a souvent pas été disparités spatiales apparaissent -- en d'autres prise en compte dans les modèles formels. Mais mots, la distribution par taille des aggloméra- tout comme les baisses des coûts de transport tions et des villes change. La géographie « de facilitent les économies d'échelle dans les acti- première nature » et le caractère irrégulier des vités de production, un accroissement de la pro- investissements dans les infrastructures urbai- duction et des échanges produit des économies nes aboutissent à une dynamique irréversible d'échelle dans le secteur des transports. qui détermine comment le paysage économique devient d'abord rugueux, puis accidenté. La baisse des coûts de transport crée Les historiens de l'économie ont reconnu des paysages économiques accidentés depuis longtemps que ces processus, poussés par avant la récente baisse accélérée des coûts de une évolution des coûts de transport, sont déter- transport, les conditions géographiques natu- minants pour le développement économique. 46 relles ou de « première nature » (comme les et les géographes et les planificateurs urbanistes voies d'eau) ont grandement influencé le choix ont formalisé les effets des facilités communau- des lieux d'établissement et les aménagements taires indivisibles en différenciant les fonctions spatiaux relatifs à la production et aux échanges. et la dimension des villes dans la « théorie de la Des investissements partagés créent ensuite les place centrale ». 47Les économistes sont allés au- conditions de rendements d'échelle croissants delà de la géographie « de première nature » et des qui façonnent la géographie économique. De biens publics. ils se sont rendu compte que des tels investissements peuvent comprendre des rendements d'échelle croissants dans la produc- facilités locales de soins de santé et d'éducation, tion de biens manufacturés et d'idées influencent ou des marchés et d'autres services qui réduisent plus avant la répartition des activités économi- les coûts des échanges et des transactions, tels ques dans un espace géographique donné : avec l'imposition des droits de propriété, la résolu- l'urbanisation, les activités manufacturières et tion de litiges portant sur des contrats ou encore les services qui y sont associés deviennent les l'identification d'opportunités de marché. plus moteurs de la croissance, comme traité au cha- le nombre de personnes utilisant des facilités ou pitre 4. Ces forces interagissent avec les coûts de des services communs est élevé, plus les coûts transport pour déterminer l'évolution spatiale par utilisateur sont bas. plus l'établissement est des économies, à tous les niveaux d'échelle spa- gros, plus nombreux sont ceux qui partagent les tiale -- international, national et local. coûts fixes. pour utiliser le service, les person- nes et les biens doivent se déplacer. ainsi donc, La baisse des coûts de transport stimule à mesure que les coûts de transport baissent, l'accroissement des échanges entre pays l'accès s'accroît, l'échelle augmente et le coût voisins unitaire de la prestation baisse. C'est ainsi que La demande croissante pour différents types de les coûts de transport définissent la dimension produits similaires permet d'expliquer le para- doxe en fonction duquel la baisse des coûts de Figure 6.4 La distance est devenue plus dissuasive, au contraire de la division transport a conduit à une augmentation des Coefficients de la distance et des frontières nationales dans les modèles d'échanges, 1960-2005 échanges entre pays rapprochés avec des carac- Distance Division téristiques similaires. en fait, pendant les 40 Coefficient de distance Coefficient d'effet de frontière dernières années, la distance est devenue un facteur de dissuasion des échanges plus fort, 1,4 400 alors que les divisions -- les effets de la présence de frontières -- sont devenus moins dissuasifs 1,2 200 (voir la figure 6.4). La théorie commerciale traditionnelle ne 1,0 prenait pas en compte les rendements d'échelle 100 croissants et la différenciation de la demande. 0,8 elle prédisait des échanges de produits diffé- 0,6 50 rents plus importants favorisant les échanges 1960 1970 1980 1990 2000 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 entre pays possédant des atouts différents. Les Année Année pays se livraient aux échanges parce qu'ils ne Source : Mayer, 2008, pour ce Rapport. pouvaient pas produire les biens importés eux- Coûts de transport et spécialisation 183 mêmes -- des bananes de l'amérique centrale Figure 6.5 Les échanges intrabranches mondiaux ne sont plus confinés aux pays riches vers l'europe pour des voitures en retour. Mais Indice de Grubel-Lloyd, 5 chiffres avec des produits différenciés, les échanges se 0,6 produisent à l'intérieur de types de produits plutôt qu'entre eux. Les pays se livrent à des acti- 0,5 vités commerciales parce qu'ils veulent importer des versions légèrement différentes de produits 0,4 similaires : le Japon et la Suède s'échangent des véhicules toyota contre des volvo. en d'autres 0,3 mots, dans la vieille théorie commerciale et avec les coûts élevés de transport, les pays s'échan- 0,2 gent seulement les produits dont ils ont besoin. Dans la nouvelle théorie et avec les économies 0,1 d'échelle, un penchant pour la variété et des coûts de transport faibles, les pays s'échangent 0 des produits parce qu'ils les veulent. 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 Année Le commerce international a augmenté sen- siblement entre des pays (souvent proches) de Revenus élevés à revenus élevés Revenus faibles à revenus élevés l'hémisphère Nord dans les années 60 et 70, Revenus intermédiaires à revenus élevés Revenus faibles à revenus faibles Revenus faibles à revenus intermédiaires Revenus intermédiaires à revenus intermédiaires malgré le fait que ces mêmes pays possédaient essentiellement des atouts similaires en matière Source : Brülhart, 2008, pour ce Rapport. Note : L'indice de Grubel-Lloyd est la fraction du total des échanges que représentent les échanges intrabranches. de ressources. Les échanges entre les pays riches et pauvres ont été éclipsés à l'origine par ces veulent bénéficier des tendances actuelles de la développements. au début des années 80, les mondialisation, la coordination des investisse- échanges intrabranches entre pays à revenus ments dans les infrastructures et des politiques intermédiaires et revenus élevés se sont accrus, de transport sur un plan régional devient encore et plus tard entre d'autre catégories de pays (voir plus importante. 49 la figure 6.5). La différenciation de la demande Comment les rendements d'échelle croissants -- c'est-à-dire le penchant pour la variété -- et de la production, le penchant pour la variété des les échanges intrabranches ne sont pas restés intrants intermédiaires et de consommation et limités aux pays riches. les coûts de transport moindres poussent-ils La poussée des échanges intrabranches a à la concentration des activités économiques été accompagnée d'un fort accroissement des dans un espace géographique ? premièrement, échanges de biens intermédiaires par rapport des produits différenciés et des rendements à ceux de biens de consommation finale. Les d'échelle croissants augmentent la productivité échanges intrabranches de biens intermédiaires davantage dans les régions et les pays de dimen- demandent un secteur du transport particuliè- sion importante que dans d'autres de taille plus rement efficient. La capacité à coordonner et à petite, même s'ils ont des ressources par tête contrôler les processus de production au moyen identiques et un accès à la même technologie. de systèmes informatiques en temps réel a été L'aspect important de la dimension est en fait d'une importance capitale dans la désintégra- le volume de la demande globale ou de la masse tion verticale des processus de production dans économique, et non pas l'étendue du territoire. les pays à revenus élevés et dans les délocalisa- Lorsque ces forces d'agglomération sont consi- tions dans des pays à revenus intermédiaires. 48 dérées, hong Kong (Chine) et Singapour sont Donc, les coûts de transport plus faibles, les considérés comme de « grands » pays. changements dans les types de biens échangés Deuxièmement, plus la région est grande, plus et les coûts de communication plus faibles se sont nombreux les types de biens et les produits renforcent les uns les autres. intermédiaires qui sont obtenus localement. On pourrait s'attendre à ce que les biens dont ainsi, en comparaison à des régions plus petites, les rapports entre la valeur et le poids sont fai- moins de produits doivent être importés, ce qui bles soient principalement échangés sur de cour- représente une économie des coûts de transport. tes distances. Mais les cycles de production des Les personnes avec des revenus nominaux égaux biens intrabranches à forte intensité de connais- jouissent donc d'un revenu réel supérieur dans sance et de produits de consommation tels que les régions de taille plus importante, et les entre- les gadgets électroniques et les articles de mode prises réalisent des économies de coûts. troisiè- sont devenus plus courts. Cette plus grande sen- mement, les revenus réels supérieurs poussent à sibilité au facteur « temps » permet d'expliquer l'arrivée de migrants, ce qui exerce une pression pourquoi la dépendance de la distance dans les sur les salaires de l'endroit. Des salaires plus échanges augmente au lieu de baisser. Si des pays bas attirent plus d'entreprises, rendant le grand 184 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EnCadré 6.4 Le « intervento straordinario » de l'Italie : une réaction inattendue à la baisse des coûts de transport Les disparités régionales sont causées par pement et les investissements dans les infras- Des scandales autour de la Cassa per il Mezzo- la répartition inégale des infrastructures, et tructures ainsi que les subventions ont été giorno ont été rendus publics dans le cadre du l'investissement dans les infrastructures dans concentrées dans les régions où l'émigration tangentopoli (« pots-de-vin-ville ») au cours des les régions à la traîne réduit ces déséquilibres. était en fait la plus forte.b À partir du début efforts en faveur de l'avènement de mani puliti C'est du moins ce que l'on suppose d'habitude. des années 80, lorsque le mandat d'origine (mains propres) dans le corps judiciaire du pays. Mais les entreprises dont on voulait assurer la de la Cassa est arrivé à expiration, le projet a Ces scandales ont contribué à la dissolution du prospérité grâce au bénéfice de ces investisse- été maintenu à travers 11 décrets ministériels Parti chrétien démocrate et du Parti socialiste ments se sont déplacées ailleurs, accompagnées successifs, parfois pendant des périodes aussi et à l'émergence de la Ligue du Nord, qui a d'une migration en masse des travailleurs. Un courtes qu'un trimestre. En 1986, « l'intervention demandé la séparation des parties Nord et Sud excellent exemple de ce phénomène est la poli- extraordinaire » a bénéficié d'un refinancement du pays afin de mettre fin au gaspillage dans tique régionale italienne menée dans le but de jusqu'en 1993. le Mezzogiorno. Des interventions pour rendre réduire les écarts entre le Nord et le Sud du pays. Les dépenses annuelles totales de la Cassa le pays plus uniforme auraient pu accroître les Le Mezzogiorno est devenu un terme générique ont atteint un maximum en 1976 avec un mon- divisions internes. pour une région qui a souffert des bonnes inten- tant de 3 750 milliards de lires (4,5 milliards de Le chapitre 8 (« L'unité, pas l'uniformité ») tions de la politique régionale.a dollars) ; puis elles ont baissé jusqu'à 2 650 mil- traite de la façon dont certains pays ont promu Un intervento straordinario de courte durée liards de lires (2,1 milliards de dollars) en 1991, et l'intégration nationale en utilisant un mélange a été géré par une agence spéciale, la Cassa per elles se sont effondrées ensuite. L'incidence des calibré d'institutions spatialement non enga- il Mezzogiorno, mise sur pied en 1950. Elle avait fonds dépensés sur les indicateurs économiques gées, des infrastructures liées et des interven- reçu l'appui de la Banque internationale pour du Mezzogiorno a été faible (voir le tableau de tions ciblées dans l'espace. la reconstruction et le développement (la BIRD l'encadré). -- IBRD en anglais pour International Bank for Le taux de chômage a diminué jusqu'au Source : Équipe du Rapport sur le développement Reconstruction and Development), à la tête de début des années 70 suite à la migration de dans le monde 2009. laquelle se trouvait M. Paul Rosenstein-Rodan, millions de travailleurs vers le nord de l'Italie a. Boltho, Carlin & Scaramozzino, 1997 ; Sinn & qui avait développé la théorie de « la grande et d'autres pays. Ensuite, il a plus que doublé Frank, 2001. poussée de développement économique » jusqu'à la fin des années 80, démontrant la b. À ce moment, certains critiques de la politique dans les années 40. L'impact de développement dépendance en forte croissance du Sud des du Mezzogiorno demandèrent que les fonds devait provenir d'investissements massifs dans transferts de fonds provenant du Nord. appuient la migration de départ (Lutz, 1962). les infrastructures, avec beaucoup d'emphase placée sur la construction des routes et des che- Le développement économique du Mezzogiorno mins de fer. Assez rapidement, il est devenu évi- dent qu'il ne serait pas possible de réussir dans 1951­60 1961­70 1971­80 1981­90 1990 le court terme, ce qui a mené à des réorienta- The South's share of the national total (%) tions répétées des directions stratégiques prises. Population 37,2 36,0 35,1 36,1 36,6 Au milieu des années 50, la Cassa a changé de direction et a apporté son appui à l'investisse- PIB par habitant 54,5 56,6 58,6 58,2 56,7 ment dans le secteur industriel, se concentrant Investissement fixe 26,0 29,0 31,2 29,0 26,9 sur les « noyaux » et les régions prioritaires. Le résultat, c'est que pendant les années 50 Chômage environ 2 millions de travailleurs ont quitté Sud 9,1 6,4 9,6 16,3 19,7 les régions qui avaient été ciblées. A la fin des années 60, l'émigration est devenue perçue Centre-Nord 6,8 4,5 5,2 7,6 6,5 comme la principale contrainte au dévelop- Source : Faini, Giannini & Galli, 1993. marché existant encore plus grand et menant à expliquer la seconde implication contre-intui- à un nouveau round de causalité circulaire de tive des coûts de transport en baisse. il existe réimplantation d'entreprises, des revenus plus en effet une ferme croyance qu'une répartition élevés en termes réels et un marché plus grand. égale des infrastructures de transport provoque Le chapitre 9 traite en détail de la façon dont les une répartition géographique égale des activités pays en développement peuvent aborder la tâche économiques. La forte concentration est perçue consistant à relever le défi de l'intégration régio- comme un problème, et on s'attend alors que la nale, en tirant des leçons de l'expérience acquise redistribution spatiale de la masse économique dans le domaine de la coopération institution- assure la promotion du développement global. nelle, des infrastructures régionales et de la Des investissements massifs dans des infrastruc- coordination des incitations à travers le monde. tures de transport ont constitué l'instrument de politique centrale visant à persuader les entre- La baisse des coûts de transport mène prises à se déplacer vers les régions à la traîne. à la concentration à l'intérieur des pays Mais les résultats ont généralement été l'inverse il est souvent difficile pour les planificateurs et -- les régions-cibles ont accusé une perte de les responsables politiques de reconnaître les production et de travailleurs par rapport aux bénéfices de la productivité et des revenus de l'ag- régions avancées (voir encadré 6.4). glomération, grandement poussés par des bais- Le partage des connaissances constitue ses dans les coûts de transport. Mais ils arrivent une autre force qui façonne la géographie Coûts de transport et spécialisation 185 EnCadré 6.5 La mobilité alliée à la densité à Hong Kong (Chine) Au cours de la seconde moitié des années 70, trams du côté Nord de l'île de Hong Kong sur rapidement dans les monde en développe- Hong Kong (Chine) a connu une croissance un réseau de 16 kilomètres. Cinq compagnies ment : d'environ 10 %, un afflux d'immigrants et une privées de transport par bus font fonctionner un demande folle pour les voitures privées. Les service sous franchise avec une flotte de 6 000 · Ilyaunelimiteàlamobilitéetàl'accessibilité immatriculations de voitures ont plus que dou- bus. Ce service est complété par des mini-bus par des voitures privées dans les méga-cités. blé en une décennie. Il en a résulté des pertes (appelés bus publics légers) avec des tarifs fixes Même sans facturer la congestion routière de temps considérables pour les passagers et détenant des droits exclusifs de fourniture de et le stationnement, de fortes dissuasions les transporteurs de fret ainsi que des coûts de services de transport sur certains trajets. L'accès peuvent contenir la motorisation dans une santé à cause de la pollution de l'air. Le dépar- à ce sous-marché est strictement réglementé, phase de croissance de revenus extrêmement tement des Transports de Hong Kong (Chine) avec un nombre maximum de mini-bus par rapide et limiter la proportion de voitures a réagi en prenant des mesures draconiennes. quartier de la ville à desservir.b Passer d'un mode privées dans le transport urbain. En 1979, il a défini une politique des transports ou d'un sous-mode de transport à un autre ne · Lesbusetsurtoutlesmini-buspeuventêtre dans le but d'accroître la capacité du réseau rou- conduit pas à de grosses pertes de temps. réglementés de manière à éviter la conges- tier, de développer et d'améliorer le système de En 1985, la politique de fixation de prix pour tion routière et des coûts de transport élevés. transport public à grande capacité et de mieux la circulation routière s'est révélée être un échec. Même lorsqu'elles font l'objet de réglementa- gérer la capacité des routes. L'une des raisons de cet échec a été l'ouverture tions, presque toutes les formes de transport Les pouvoirs publics ont triplé les redevances de la « Island Route » du métro MTR (Mass Transit public peuvent fonctionner de manière pour les permis annuels des voitures, ils ont Railway) à grande capacité, qui a transporté le profitable. doublé les droits de premier enregistrement quart de l'ensemble des passagers des trans- · Enaccompagnementdepolitiquesdestinées (de 70 % à 90 % du prix d'importation du véhi- ports publics en 1988 ainsi que celle du « Island à contenir la motorisation, de nouveaux ins- cule) et ils ont doublé les taxes sur l'essence. Le Eastern Corridor » un an plus tôt. Ces deux ser- truments de gestion du trafic peuvent utiliser nombre de propriétaires de véhicules privés et vices ont contribué à réduire la congestion rou- les infrastructures existantes de manière plus publics a rapidement baissé. En 1985, par rap- tière. Aujourd'hui, les redevances de circulation efficace. port au parc de véhicules automobiles dûment à Hong Kong (Chine) sont considérées comme Pour les pays se trouvant à différents stades enregistrés, la proportion de voitures privées un moyen non pas de réduire la congestion d'urbanisation, le chapitre 7 traite des insti- était tombée à 50 %, dont 10 % étaient des routière mais de freiner la pollution de l'air. Le taxis.a Le système de transport public comprend tutions, des infrastructures et des incitations pays est classé au cinquième rang dans l'indice susceptibles de faciliter la concentration sans un métro souterrain à grande capacité d'une des infrastructures dans le Rapport sur la com- provoquer de congestion routière. longueur totale de 74 kilomètres, une voie ferrée pétitivité mondiale, avec un score de 6,24 sur de surface pour le transport de charges élevées 7, et il est premier du classement en efficacité de 34 kilomètres de long (reliant Kowloon à la des marchés des biens et en sophistication du Source : Équipe du Rapport sur le développement Chine), un système de transport léger sur rails marché financier. dans le monde 2009. d'une longueur totale de 32 kilomètres dans L'expérience de Hong Kong (Chine) donne les a. Hau, 1990. le Nord-Ouest des Nouveaux territoires et des leçons suivantes aux villes qui se développent b. Cullinare, 2002. économique des pays et des régions. Le savoir- restent fortement agglomérées. 51 Une des prin- faire technique peut être bénéfique à plus d'uti- cipales raisons de la persistance des économies lisateurs à un coût supplémentaire moindre ou d'agglomération dans la production de connais- nul. il est ancré dans une main-d'oeuvre qui sances tient au fait que la vérification du niveau possède de l'expérience, et le volume accumulé de qualité de l'information demande de l'entente de connaissances conduit à l'innovation. Des et des relations de confiance. Les réseaux infor- marchés du travail locaux plus vastes accrois- mels agissent comme des dispositifs de filtrage sent les retombées de connaissances entre tra- dans le développement de la confiance mutuelle vailleurs et augmentent donc la productivité de parmi les membres d'un groupe de producteurs façon non linéaire. 50 Dans les grandes villes, de connaissances. 52 et les coûts de transport de tels bénéfices ne se matérialisent probable- urbain faibles mènent à l'accroissement de la ment pas entièrement parce que la congestion dimension de ces réseaux. et la fragmentation freinent les échanges. Mais un système de transport urbain qui fonctionne Quoi faire : les politiques de transport correctement peut accroître l'efficacité du mar- ché de l'emploi et répandre les bienfaits de la dans le monde en développement formation sur le tas (voir encadré 6.5). Quelle est la signification de ces événements et Des baisses de coûts de transport renforcent de ces idées pour les pays en développement ? les économies de localisation dans la production Le coût des échanges a baissé à cause de coûts de connaissances et d'information -- par exem- de transport et de communication plus bas, une ple pour les services d'affaires, professionnels et qualité améliorée et des vitesses plus élevées. techniques. On pourrait penser que les coûts de Mais tous les pays n'ont pas bénéficié de manière communication plus bas pourraient conduire à égale. Les coûts de transport ont fléchi davan- un secteur des services facilement déplaçable, et tage dans les cas où la demande pour les services avec lequel il est aisé de négocier. Mais la plupart de transport était plus forte. L'ampleur crois- desindustriesàforteintensitédecommunication sante de la production faisant l'objet d'échanges 186 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 a relevé la compétitivité et permis de recueillir des échanges et de la coordination régionale. des économies d'échelle dans le secteur du toutes deux stimulent les forces d'aggloméra- transport. Les coûts diminués des échanges et tion et peuvent parfois amener des bénéfices plus du transport qui en ont résulté constituent un importants que les seuls investissements dans les encouragement pour les activités commerciales infrastructures physiques. Une troisième priorité et permettent une plus grande spécialisation et de cette politique consiste à résoudre le problème des échanges plus importants. Certains pays des externalités négatives dans les transports. comme la Chine et le Chili ont pénétré dans des marchés internationaux et ont bénéficié de Réglementer le transport pour recueillir coûts de transport moins élevés. Mais la plupart les bénéfices des économies d'échelle des autres pays ne l'ont pas fait. Dans la majeure Les marchés des services de transport sont partie de l'afrique, cette causalité cumulative a rarement parfaitement concurrentiels, et ils pénalisé et non pas aidé, parce que les écono- comportent des écarts majeurs entre les diffé- mies d'agglomération dans les voisinages divisés rents modes. La concurrence dans le secteur du continent restent faibles. du transport routier s'est accrue à la suite de en encourageant les contacts dans les mar- la déréglementation, 53mais une tendance à la chés locaux et en réduisant les distances entre concentration de la propriété se manifeste dans les villes et celles à l'intérieur des régions ainsi beaucoup de pays. Dans les chemins de fer et que les divisions internationales, les politiques l'aviation, les marchés restent dominés par des de transport dans les pays en développement entreprises d'État. 54Dans les secteurs du trans- peuvent faire démarrer ces cercles vertueux. port aérien et maritime, la segmentation des L'amélioration de l'infrastructure physique est marchés permet aux fournisseurs de services de une partie indispensable des politiques de trans- discriminer entre différents biens. 55 Ces consta- port. a cet effet, les chapitres 7, 8 et 9 du présent tations font présupposer l'existence d'avantages rapport traitent du besoin d'infrastructures dépendant de la taille des entreprises indivi- spatiales liées dans les cadres local, national et duelles dans les opérations de transport. international. Mais d'autres aspects importants Les prestataires de services de transport des politiques de transport et de communica- consolident leur pouvoir en devenant proprié- tion sont souvent négligés. taires d'infrastructures. en 1980, les 20 % de La nouvelle géographie économique a fait transporteurs les plus importants au monde ressortir l'incidence des coûts de transport sur contrôlaient seulement 26 % des capacités tota- la croissance économique. par inadvertance les des aires portuaires d'entreposage. en 1992, cependant, elle a contribué à l'accent exagéré leur contrôle s'était étendu à 42 % de ces capa- placé dans les politiques de transport sur les cités et en 2003 il était à 58 %. il pourrait bien améliorations physiques. et en utilisant des tech- être encore plus élevé aujourd'hui. niques qui pour l'essentiel ne tenaient aucun Les services d'infrastructures ne sont pas compte des mécanismes internes des transports offerts en vente dans des marchés de compéti- -- les biens à transporter étaient perçus comme tion parce que le caractère indivisible des facili- un iceberg à remorquer d'un endroit à un autre, tés d'infrastructure empêche la concurrence de et les coûts de transport comme la partie de s'exercer de façon naturelle. Dans les premiers l'iceberg qui fond -- leurs aspects les plus déci- stades de développement, la demande pour des sifs par rapport à ces politiques n'ont aussi pas ports, des routes et de l'équipement de télécom- fait l'objet de considération. Les caractéristiques munication n'épuise pas les capacités minima, fondamentales qui méritent l'attention des déci- et les coûts fixes sont donc prohibitifs. au fur et deurs politiques sont les économies d'échelle du à mesure que le trafic augmente, la productivité secteur des transports qui ont tendance à favo- s'accroît aussi. Un équilibre peut être finalement riser l'émergence d'attitudes monopolistiques atteint à travers l'augmentation des pertes de ainsi que la causalité circulaire entre des coûts temps causées par les congestions -- lorsque les de transport moindres et un accroissement des déséconomies d'échelle s'installent. Les déve- échanges et du trafic. Un autre aspect qui n'a pas loppements récents ont rendu les avantages des reçu suffisamment d'attention est le coût public grands ports et aéroports encore plus prononcés du transport et des communications, notam- -- et le progrès technologique dans le domaine ment en termes de congestion routière, de pol- maritime a renforcé les avantages des grands lution et de risques relatifs à la sécurité. ports en termes de coûts (voir encadré 6.3). Jau- Les deux priorités de cette politique qui ger la dimension exacte de ces effets d'échelle ont été négligées sont, premièrement, la réduc- serait une tâche de très grande ampleur, mais tion des conséquences négatives de la structure des études ont confirmé l'existence d'économies des marchés dans le secteur des transports, et d'échelle et mis en évidence le caractère indivi- deuxièmement, l'amélioration de la facilitation sible des infrastructures de transport. 56 Coûts de transport et spécialisation 187 Tableau 6.1 Prix, coûts et marges bénéficiaires sont tous très élevés dans les corridors de transport en Afrique Route (point de départ - Prixa Coûts variables Coûts fixes Marges destination) (Dollars par km) (Dollars par km) (Dollars par km) bénéficiairesb Corridors (pays) (%) Afrique de l'Ouest Tema/Accra- Ouagadougou 3,53 1,54 0,66 80 (Burkina Faso, Mali (2,01) (0,59) (0,64) et Ghana) Tema/Accra- Bamako 3,93 1,67 0,62 80 (1,53) (0,23) (0,36) Afrique centrale Douala- N'Djaména 3,19 1,31 0,57 73 (Cameroun, République (1,10) (0,32) (0,30) centrafricaine et Tchad) Douala- Bangui 3,78 1,21 1,08 83 (1,30) (0,35) (0,81) Ngaoundéré- N'Djaména 5,37 1,83 0,73 118 (1,44) (0,25) (0,44) Ngaoundéré- Moundou 9,71 2,49 1,55 163 (2,58) (0,64) (0,43) Afrique de l'Est Mombasa - Kampala 2,22 0,98 0,35 86 (Kenya et Ouganda) (1,08) (0,47) (0,14) Mombasa - Nairobi 2,26 0,83 0,53 66 (1,36) (0,17) (0,19) Afrique australe Lusaka-Johannesburg 2,32 1,54 0,34 18 (Afrique du Sud, Zambie (1,59) (0,41) (0,40) et Tanzanie) Lusaka- Dar-es-Salaam 2,55 1,34 0,44 62 (0,08) (0,52) (0,51) Source : Banque mondiale 2008. a. Certains prix indicatifs sont établis par des ministères des transports en Afrique mais ne sont pas utilisés. Les prix fixés par des bureaux d'allocation de fret en Afrique centrale sont probablement mieux respectés. b. Les données doivent être interprétées avec prudence vu que certaines compagnies omettent de faire apparaître certains coûts ou, au contraire, doublent certains autres coûts. Une deuxième raison de cette concurrence limitée provient d'« économies de réseaux ». Lorsqu'on rajoute un nouveau tronçon à un Carte 6.2 Traverser des frontières ou franchir des murs ? réseau routier ou ferré, on n'est pas seulement Points de contrôle sur les corridors de transport prioritaires en train de donner les moyens de tirer des béné- Ouahigouya N I G E R fices d'une connection entre deux endroits, mais Ségou Niamey aussi d'augmenter la valeur de toutes les autres B U R K I N A Bamako F A S O connections qui y sont liées par le biais d'un Ouagadougou relèvement de la connectivité globale. Ces effets M A L I peuvent être significatifs. Une estimation du lien Sikasso entre l'infrastructure et la productivité dans le cas de l'inde a démontré que l'externalité de Bobo Dioulasso l'infrastructure des transports est assez impor- tante. en offrant un taux de rendement de 5 % B E N I N sur les investissements dans des infrastructures G H A N A routières en sus des remboursements directs, GUINÉE Korhogo les bénéfices provenant du réseau ont représenté près du quart de l'augmentation totale de la pro- C Ô T E D ' I V O I R E N I G É R I A ductivité des infrastructures. 57 TOGO L'absence de réglementation effective limite Bouaké Ibadan la concurrence dans le secteur du transport et peut faire diminuer la cadence de construction Kumasi de nouvelles infrastructures. elle peut aussi être Porto- Lagos la cause de sous-investissements dans l'entre- Lomé Novo Tema tien des infrastructures existantes. Un certain Abidjan Accra nombre d'études ont confirmé la tendance à Sekondi- fournir moins d'infrastructures de transport et Takoradi de télécommunications dans les pays en déve- Points de contrôle loppement. 58 Le sous-investissement dans les Police infrastructures de maintenance peut être encore Douanes Gendarmerie plus prononcé. Les dépenses effectives pour la Autre : département des transports, unions commerciales, département des forêts, santé maintenance du réseau routier en afrique, par Routes concernées exemple, semblent avoir été systématiquement Source : Projet de gouvernance améliorée du transport routier, USAID West African Trade Hub 2007. 188 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EnCadré 6.6 Les voisinages sont importants, mais les politiques d'échanges et de transport le sont aussi Etre situé à proximité d'endroits prospères peut géographiquement favorables de l'Amérique Mais l'Algérie et l'Indonésie ont la même être une bénédiction, mais une malédiction centrale, de l'Afrique du Nord et de l'Asie du situation que la Tunisie et la Malaisie, et ces pays pour les endroits défavorisés. La carte de l'en- Sud-est, le Mexique, la Tunisie et la Malaisie ne réussissent pas autant avec leurs politiques cadré illustre l'avantage de se trouver dans de bénéficient d'un accès très élevé aux marchés. d'affaires et d'échanges. Leurs indicateurs bons quartiers. Elle montre le potentiel des mar- Leurs classements dans les indicateurs de Doing d'accès aux marchés sont en conséquence plus chés étrangers à travers le monde, en utilisant Business de la Banque mondiale -- particuliè- faibles que ceux de leurs voisins. Le Sri Lanka un indice qui combine la proximité géographi- rement ceux relatifs aux échanges transfron- et le Ghana ne sont pas performants non plus que (la distance) et les mesures visant à réduire taliers -- sont parmi les plus élevés dans leurs en matière d'accès aux marchés ; ils appliquent les obstacles aux échanges (les divisions). ensembles régionaux respectifs. Sans surprise, des politiques adéquates pour les affaires et les Mais une situation favorable n'est pas leur croissance récente a été impressionnante échanges, mais ne sont pas favorisés par leur suffisante. Même à l'intérieur des voisinages et leurs standards de vie ont été améliorés. situation géographique. Se trouver à proximité d'endroits prospères est important mais ne suffit pas Sources : Mayer, 2008 ; Banque mondiale, 2007. Potentiel de marché étranger, 2003 Foreign market potential relative to U.S. Level < 0,760 0,760­1,110 1,111­1,670 1,671­4,570 > 4,571 Pas de données Sources : Mayer, 2008, pour ce Rapport. Note : Pour calculer le potentiel de marché étranger, on attribue à chaque pays un score en fonction de la taille des marchés avec lesquels il peut effectuer des échanges. Ce score est calculé en pondérant le PIB des autres pays par l'inverse d'une mesure combinant la distance physique, les coûts de transport et les barrières au commerce afin d'indiquer la difficulté d'accéder à ces marchés. La mesure, qui est exprimée par rapport au potentiel de marché étranger des États-Unis, combine essen- tiellement les deux dimensions spatiales que sont la distance et la division en une composite de l'accès potentiel au marché qui n'inclut pas l'effet de marché intérieur (densité). Cette carte est un complément à la carte 9.2, qui illustre l'accès réel au marché. en deçà des montants prévus. 59il a été estimé Le caractère monopolistique du secteur que 45 milliards de dollars en valeur de matériel encourage aussi la corruption. Dans les petits roulant ont été perdus au cours des années 70 marchés, les utilisateurs n'ont souvent pas de et 80, ce qui aurait pu être évité en dépensant substitution possible aux services des grands 12 milliards de dollars en maintenance rou- ports et aéroports. plus ces coûts de substitution tière préventive. Des chaussées mal entretenues sont élevés, plus les possibilités de marges impor- accroissent les coûts du transport en augmen- tantes et de pots-de-vin sont grandes, selon que tant les coûts de maintenance des véhicules et les infrastructures appartiennent à l'État ou au en réduisant leur vitesse. Les coûts directs des privé. il est difficile d'estimer dans quelle pro- routes mal entretenues sont donc plus élevés que portion la recherche de rentes augmente les coûts les pertes de valeur des actifs routiers en termes de transport. Mais une étude récente de la Ban- de coûts, tels que rapportés par les organismes que mondiale qui a passé en revue les principaux d'administration des routes. en sus de cela, les corridors routiers de l'ensemble des régions de coûts de transport plus élevés ralentissent la l'afrique subsaharienne montre qu'il existe de transformation spatiale et réduisent les gains grands écarts entre les prix pour les services de provenant de la spécialisation. transport et leurs coûts. L'excédent est réparti Coûts de transport et spécialisation 189 entre pots-de-vin, loyers réglementaires et béné- l'Organisation mondiale du commerce. Des étu- fices des compagnies de transport. des récentes de la Banque mondiale ont permis Les infrastructures de transport et les four- d'identifier plusieurs mesures de facilitation des nisseurs de services ne sont pas les seuls à rece- échanges comme principaux points de départ de voir des pots-de-vin et à bénéficier de profits réformes de la politique des transports : au-dessus de la normale. L'initiative pour la ges- L'efficience portuaire -- un niveau moyen tion améliorée du transport routier en afrique · d'efficience des facilités des ports, des voies de l'Ouest surveille les pratiques qui pénalisent d'eau intérieures et du transport aérien, basé les échanges sur les autoroutes inter-États entre le Burkina Faso, le Ghana, le Mali et le togo. sur des données du rapport sur la compéti- La carte 6.2 montre ce qui s'est produit entre les tivité dans le monde mois d'octobre et de décembre 2007. Même au · Les régimes douaniers -- les obstacles cachés Mali, il fallait traverser pas moins de 20 points à l'importation de marchandises, autres que de contrôle sur environ 400 kilomètres, provo- les tarifs et les contingentements dûment quant des coûts en termes de temps et d'argent. publiés ainsi que les paiements irréguliers à Les coûts internes et ceux relatifs aux distances côté et les pots-de-vin associés aux permis sont aggravés par des coûts imposés par la divi- d'importation et d'exportation sion des frontières internationales. · Les infrastructures utilisant les technologies de Efforts nationaux et coordination régionale l'information (TI) -- une mesure de la rapi- pour faciliter les échanges dité et du coût d'accès à l'internet ainsi que de la contribution de l'internet à la réduction La facilitation des échanges est devenue l'ins- des coûts d'inventaires trument de politique le plus important dont on a besoin pour bénéficier du commerce inter- ainsi que l'indique une étude, le relèvement national -- améliorer l'efficience des ports, de la capacité de facilitation des échanges jusqu'au harmoniser les normes, réduire les lourdeurs niveau de 50 % de la moyenne mondiale dans bureaucratiques dans le passage des frontières 75 pays pourrait générer un accroissement de et coordonner les normes réglementaires inter- 377 milliards de dollars dans le commerce mon- nes (voir encadré 6.6). Depuis août 2004, la dial. 60 Les nouveaux pays qui adhèrent à l'Ue facilitation des échanges est devenue un thème vont bénéficier des normes de facilitation des central des négociations du Cycle de Doha à échanges de l'Ue 15. 61 a milieu des années 2000, Tableau 6.2 Les coûts des délais internationaux pour le passage des frontières sont les plus élevés en Asie centrale, en Afrique centrale, en Afrique de l'Est et en Afrique australe Pays Documents à Nombre Pays Documents à Nombre l'exportation de jours l'importation de jours Irak 10 102 Ouzbékistan 11 104 Kazakhstan 12 89 Tchad 9 102 Tadjikistan 10 82 Irak 10 101 Ouzbékistan 7 80 Tadjikistan 11 83 Tchad 6 78 Kazakhstan 14 76 Afghanistan 12 67 Rép. kirghize 13 75 Angola 12 64 Afghanistan 11 71 Rép. kirghize 13 64 Burundi 10 71 Érythrée 9 59 Érythrée 13 69 Niger 8 59 Rwanda 9 69 Mongolie 10 58 Niger 10 68 Rép. centrafricaine 8 57 Zimbabwe 13 67 Azerbaïdjan 9 56 Rép. centrafricaine 18 66 Zambie 8 53 Congo, Rép. démocratique du 9 66 Haïti 8 52 Venezuela, Rép. bolivarienne du 9 65 Zimbabwe 9 52 Mali 11 65 Rép. du Congo 11 50 Zambie 11 64 Rép. dém. populaire lao 9 50 Congo, Rép. du 12 62 Burundi 9 47 Mongolie 10 59 Rwanda 9 47 Angola 9 58 Rép. dém. du Congo 8 46 Azerbaïdjan 14 56 Sources : Banque mondiale, 2007. 190 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 trois pays -- la Bulgarie, la roumanie et la tur- enclavés pourraient se montrer plus agressifs quie -- ont atteint 58 % du niveau d'efficience dans l'application des parties des politiques de des frontières de l'Ue 15 ; et dans ce processus les facilitation des échanges qu'ils contrôlent et peu- facteurs internes ont été d'une importance déci- vent améliorer. en cela, ils pourraient bénéficier sive. Les pays adhérents s'attendent à des gains d'une perspective régionale plus explicite. Diver- importants sur le plan commercial. Les gains les ses règles afférentes au transit sont reconnues plus importants proviendront du relèvement de en droit international et dans des déclarations l'efficience des ports (pour 49 milliards de dol- comme le « programme d'action d'almaty ». 65 lars) et des infrastructures de ti (pour 64 mil- La facilitation des trajets dans les corridors et les liards de dollars) à 50 % du niveau moyen de initiatives de surveillance, comme celles envisa- l'Ue 15. De ces gains, 70 % seront issus du déve- gées dans le cadre du programme de transport loppement des exportations, 40 % de l'améliora- pour afrique subsaharienne, pourraient réduire tion des infrastructures des ti et encore 30 % du les risques d'échec de la coordination, mais leur relèvement de la productivité des ports. application a été timide. 66 Les améliorations de l'efficience des ports Même pour des pays assez petits jouissant demandent des investissements tant d'ordre d'un accès direct à la mer, les approches régio- institutionnel que d'infrastructure. Le trans- nales peuvent être bénéfiques. Étant donné que port maritime représente 90 % du volume du l'augmentation des échanges produit des écono- commerce mondial. 62L'accès à un port bien mies d'échelle dans le transport, les infrastruc- géré ne pourra probablement pas garantir des tures des plaques tournantes sont très bénéfiques agglomérations émanant d'activités tournées si elles sont utilisées par autant de participants vers l'exportation, mais ces agglomérations ne au marché que possible. peu de pays en afrique se présenteront pas sans lui. La participation du de l'Ouest et de l'est, si ce n'est aucun, peuvent privé sera possible là où les volumes d'échan- faire fonctionner seuls un complexe portuaire ges sont suffisamment élevés, mais l'appui des pour conteneurs en eau profonde de dimension pouvoirs publics sera nécessaire ailleurs. Cette moyenne. Mais un port desservant un ensemble considération s'applique aussi aux infrastructu- régionalimportantpourraitprobablementmieux res d'autres plaques tournantes comme les aéro- soutenir l'agglomération, si les coûts et l'accès ports, qui deviennent de plus en plus importants sont partagés entre les pays côtiers et leurs voisins pour le commerce des marchandises légères enclavés. Un tel partage n'est toutefois pas facile, à valeur élevée et pour le soutien aux services à cause des partis pris internes dans les politiques tournés vers l'exportation qui se développent nationales relatives aux infrastructures. rapidement et nécessitent des déplacements par avion efficients. en 2007, le trafic de passagers à Aborder les externalités négatives l'aéroport de Bangalore a fait un bond de 35 %. du transport avec la baisse des taux nominaux du trans- Lorsqu'il est efficient, le transport procure des port de fret au niveau international, les coûts bénéfices externes qui vont au-delà de simples des délais dans le transport international sont économies de temps ou de baisses de frais de devenus plus importants par rapport aux coûts maintenance ; ces bénéfices ne sont souvent pas financiers directs. 63Le transport international appréciés à leur juste valeur. en fait, le trans- subit les coûts des délais supplémentaires résul- port comporte aussi des coûts externes qui ne tant des procédures de passage des frontières. sont pas internalisés d'habitude par les trans- Ces coûts de temps ne dépendent pas unique- porteurs et les commerçants. 67 Les congestions ment des dispositions douanières et fiscales qui et les émissions de gaz à effet de serre affectent régissent ces passages mais aussi d'un ensemble autant les pays développés que ceux en dévelop- d'éléments internes concernant la réglementa- pement, mais les coûts directs de la pollution tion et la fourniture de services. 64 de l'air pour la santé et des niveaux de sécurité Les coûts en termes de délais se montent à faibles sont généralement plus importants dans 46 jours en république démocratique du Congo les pays en développement. à 104 jours en Ouzbékistan, contre la moyenne La congestion. La lourdeur des infrastruc- de 9,8 jours établie par l'Organisation pour la tures de transport laisse supposer qu'il n'y a coopération et le développement économique pas de réaction aisée et immédiate de l'offre (OCDe) (voir le tableau 6.2). La plupart des pas- lorsque la demande s'accroît. avec de la surca- sages de frontières les plus lents se produisent en pacité, les coûts supplémentaires peuvent être afrique subsaharienne et dans les pays de l'asie répartis parmi un nombre plus élevé d'utilisa- centrale, dont beaucoup sont enclavés. N'ayant teurs. Mais lorsque la capacité est insuffisante, qu'un contrôle limité sur d'autres aspects des les congestions provoquent des pertes de temps coûts des échanges comme le transport par voie et de qualité des services, ce qui est le cas dans de terre jusqu'au port le plus proche, les pays beaucoup de pays en développement dont les Coûts de transport et spécialisation 191 Figure 6.6 Le transport est responsable d'environ un septième des émissions de CO2 Sources d'émissions de gaz à effet de serre, 2005 Secteur Utilisation finale/activité Gaz Routier 9,9 % Transport 13,5 % Aérien 1,6 % Ferroviaire, maritime & autres 2,3 % E Constructions résidentielles 9,9 % I G Électricité et 24,6 % chauffage Constructions commerciales 5,4 % R Combustion de carburant non attribuée 3,5 % E Fer & acier 3,2 % Aluminium/métaux non ferreux 1,4 % N Machinerie 1,0 % Dioxyde de carbone Pâte, papier et impression 1,0 % Alimentaire & tabac 1,0 % (CO2) 77 % ÉAutres combustions 9,0 % de carburant Produits chimiques 4,8 % Ciment 3,8 % Industrie 10,4 % Autres industries 5,0 % Pertes T&D 1,9 % Extraction charbonnière 1,4 % Émissions fugitives 3,9 % Extraction de pétrole/gaz, 6,3 % raffinage & traitement Processus industriels 3,4 % Déforestation 18,3 % Changements 18,2 % Boisement ­1,5 % d'affectation Reforestation ­0,5 % des terres Coupe/traitement 2,5 % HFC, PFC, Autres ­0,6 % SF6 1 % Utilisation agricole d'énergie 1,4 % Méthane Sols agricoles 6,0 % (CH4) 14 % Agriculture 13,5 % Animaux d'élevage & fumier 5,1 % Culture du riz 1,5 % Autres agricultures 0,9 % Oxyde nitreux Déchets 3,6 % Décharges 2,0 % (N2O) 8 % Eaux usées, autres déchets 1,6 % Source : World Resource Institute ; voir Baumert, Herzog et Pershing (2005). activités s'accroissent rapidement. L'estimation réchauffement sera causée par un changement du coût des congestions n'est pas simple, car climatique abrupt ou même catastrophique qui elles se produisent surtout à certains moments amènera une possible propagation des mala- de la journée et elles sont causées par des goulots dies tropicales, particulièrement en afrique. d'étranglement spécifiques dans le réseau. Une D'autres coûts seront encourus dans le secteur étude de la congestion à Washington DC évalue agricole (moins de 10 %) et par la montée du ces coûts à 0,40 dollar le kilomètre. 68 niveau de la mer (6 %). Les émissions. avec les inquiétudes croissan- Que signifierait l'internalisation de ces coûts tes à propos du changement climatique, le sec- pour les coûts globaux du transport ? Les esti- teur des transports -- un consommateur évident mations varient. Une méta-analyse combinant de combustible fossile -- a fait l'objet d'examens des estimations faites précédemment semble accrus. La plus grande part de ces émissions est indiquer une limite supérieure qui est actuelle- générée dans les pays industriels. Mais avec la ment de 50 dollars par tonne de carbone. 70Le motorisation croissante dans beaucoup de pays rapport 2007 du Stern Review évalue l'ensem- en développement, la flotte mondiale de véhi- ble des dégâts du réchauffement futur à 5 % à cules augmentera rapidement, et les émissions 20 % du piB mondial à perpétuité et il déduit aussi. La plupart des estimations d'émissions que son coût social actuel équivaut à 311 dol- de gaz à effet de serre causées par les transports lars par tonne de carbone. avec un litre d'es- sont proches de 13,5 % des émissions totales sence contenant 0,00064 tonne de carbone, (voir la figure 6.6). Une étude d'estimation inté- des dégâts de 50 dollars par tonne de carbone grée évalue les coûts globaux attendus (pondérés équivaudrait à 0,03 dollar par litre d'essence et par la population) d'un réchauffement de 2,5º C des dégâts de 300 dollars par tonne de carbone à en 2100 à 2 % du piB mondial. 69 La moitié de ce 0,19 dollar par litre. L'internalisation des coûts 192 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 EnCadré 6.7 Pour déboucher les artères de l'Amérique latine : les coûts de transport ont dorénavant plus d'importance que les tarifs Au cours des deux dernières décennies, le pro- Une réduction des coûts de transport appor- intra-régionales sont près de cinq fois plus gramme de politique commerciale de l'Améri- terait des bénéfices substantiels. Une baisse de importants que ceux d'une réduction des tarifs que latine a été dominé par les traditionnelles 10 % du coût des échanges augmenterait les de la même ampleur et ils aboutissent à un questions d'accès aux marchés et d'obstacles importations de l'ensemble régional de 50 % accroissement du nombre de produits expor- réglementaires. Il a été payant. Les tarifs ont et les exportations intra-régionales de plus tés vers l'ensemble régional neuf fois plus baissé sensiblement. Ceux afférents à la clause de 60 %. Ainsi, les bénéfices des politiques de important que celui qu'apporte une réduction de la nation la plus favorisée sont passés d'un transport améliorées semblent être beaucoup similaire des tarifs. niveau de plus de 40 % à près de 10 % en plus importants que ceux des tarifs moindres. 2000. Pourtant, les discussions sur les accords En comparaison, les bénéfices d'une baisse Source : Banque interaméricaine de développement, commerciaux continuent à prédominer sur dans le coût du transport pour les exportations à paraître. les autres questions de politique commerciale dans cet ensemble régional. Aujourd'hui, les coûts de transport sont plus importants pour le commerce Mais les coûts de transport sont devenus Pourcentages des changements dans les coûts de transports en alignant l'efficience des plus importants que les tarifs douaniers. Des ports, les taux tarifaires et les nombres de chargeurs sur les niveaux des États-Unis (année de moyennes simples de frets ad valorem à l'im- référence : 2005) portation vont de 6,5 % en Argentine à 12 % en % Colombie pour le fret intra-régional et de 7,5 % 50 en Uruguay à 25 % dans le Paraguay enclavé. Les coûts de fret en Amérique latine et dans les Efficience des ports 40 Caraïbes pour les exportations vers les États- Tarifs Unis -- à l'exception de la Bolivie, du Mexique Nombre de chargeurs et de la République bolivarienne du Venezuela 30 -- sont plus élevés que les niveaux du fret intra-régional. 20 L'efficience et la concurrence faibles dans le secteur du transport maritime semblent 10 être les coupables (voir figure de l'encadré). En moyenne, les coûts de transport en Amérique 0 latine baisseraient de 20 % si les pays de cet Pérou Équateur Amérique latine Uruguay Chili Brésil ensemble régional possédaient les niveaux & Caraïbes d'efficience portuaire des États-Unis. Source : Banque interaméricaine de développement, à paraître. du transport en dioxyde de carbone (CO2) les en développement. Les transports pourraient feraient donc s'accroître dans les limites des bien être responsables d'environ 25 % de ces variations des prix historiques de l'essence. Des effets, avec pour cause principale l'utilisation efforts visant à augmenter l'efficience des com- des véhicules privés et commerciaux. 71 bustibles sont en cours depuis trois décennies, Les accidents. tout comme pour la pollution assistés en cela autant par des taxes sur les car- locale de l'air, les pays développés avec un taux burants et des règlements en matière d'efficience de motorisation élevé mais stable ont réduit le des moteurs que par l'augmentation du prix des nombre de victimes et de blessés des accidents de produits pétroliers. la route. Mais dans les pays en développement et La pollution. Les véhicules à essence émettent les pays en transition, ces taux sont en augmenta- du monoxyde de carbone (CO), des oxydes de tion. Le taux d'accidents fatals dans la Fédération nitrogène (NOx) et des hydrocarbones (hC). Le de russie, par exemple, est cinq fois plus élevé CO diminue l'oxygène dans le circuit sanguin, qu'aux pays-Bas. environ 1,2 millions de person- ce qui provoque des difficultés respiratoires et nes meurent tous les ans dans des accidents de la des problèmes cardiovasculaires. Les hC et les route, dont 90 % se produisent dans des pays à NOx se combinent pour former de l'ozone, qui faibles revenus ou à revenus intermédiaires. Les rend la respiration difficile et réduit la visibilité. projections de la Banque mondiale laissent à pen- Les NOx et les hC réagissent aussi entre eux ser que ce taux augmentera de plus de 80 % entre pour former de fines particules de matière (pM 2000 et 2020 dans ces pays, mais qu'il baissera 2.5), suffisamment petites pour pénétrer le tissu dans le même temps de 30 % dans les pays à reve- pulmonaire et accroître les risques de mortalité. nus élevés. pour chaque décès, il y a plusieurs cas Les émissions de tous les polluants atmosphéri- de blessures et d'invalidité. Les projections des ques locaux ont diminué dans les pays dévelop- pertes de santé résultant d'accidents de la circula- pés, mais ils restent élevés ailleurs. Les maladies tion exprimées en proportion des pertes de santé liées à la pollution atmosphérique contribuent totales sont les plus élevées au Moyen-Orient et au décès prématuré de plus d'un demi-million en afrique du Nord (5 %) -- une augmentation de personnes chaque année, imposant un coût à un niveau de 8 % est attendue -- suivies de allant jusqu'à 2 % du piB dans beaucoup de pays l'amérique latine et Caraïbes et de l'asie de l'est Coûts de transport et spécialisation 193 et pacifique (3 %), puis de l'afrique, l'europe de fait que la possession de facilités d'infrastructure l'est et asie centrale, et de l'asie du Sud (2 %). importantes procure un pouvoir dans le marché, Les risques d'accidents fatals sont le plus élevés le partage de facilités demande l'établissement là où les taux de motorisation augmentent rapide- d'accords crédibles. Les rendements croissants ment, à cause des longs retards dans l'application des opérations de transport -- avec des servi- de mesures de sécurité routière. Le secteur des ces maritimes fournis par un petit nombre de transports peut donc imposer un coût au dévelop- sociétés et ceux de logistique regroupés dans pement. Jusqu'à quel point le coût des accidents moins de mains -- pourraient bien demander est « externe » dépend du degré de couverture des des dispositions réglementaires précises permet- coûts externes par les marchés d'assurances, mais tant d'atteindre le maximum de réduction des aussi longtemps que ces marchés ne fonctionne- coûts de transport. La dépendance réciproque ront pas convenablement, les mesures de sécurité d'une politique de transport et de concurrence routière pourront protéger les piétons, les cyclis- présuppose un effort global, comme celui initié tes et d'autres conducteurs des imprudents. par certaines organisations multilatérales. Les coûts de transport et de communications Les transports : un secteur garderont leur influence majeure sur la rapidité d'importance croissante et l'efficience des transformations spatiales pour la plupart des modes de transport, les nécessaires à la croissance. Des pays à différents coûts ont diminué dans de nombreux marchés. stades de transformation auront à formuler des Mais quand même, ces coûts représentent une politiques adaptées pour la réduction des coûts part de plus en plus grande des coûts totaux des de transport. L'asie de l'est, l'asie du Sud et échanges, à cause de baisses de tarifs plus fortes l'asie centrale illustrent bien les contrastes à cet dans des ensembles régionaux comme l'amé- égard. rique latine et les Caraïbes (voir encadré 6.7). · Les pays en développement d'asie de l'est et avec l'augmentation du coût des produits sont maintenant plus proches des marchés pétroliers, la part des transports augmentera mondiaux, car le Japon et la république de encore plus. Que faut-il pour qu'ils continuent Corée sont devenus prospères et leurs coûts d'apporter leur contribution au processus de de transport vers l'amérique du Nord et développement ? l'europe de l'Ouest ont baissé. ils se sont Les pays pauvres deviennent de gros produc- joints aux échanges croissants de biens inter- teurs avant de devenir de gros consommateurs. médiaires et de biens manufacturés finaux. La génération de revenus à travers l'importation Des pays comme la tunisie peuvent en faire de biens intermédiaires et de matières premières de même. et l'exportation de produits transformés devien- dra importante. La réimplantation des proces- · en asie du Sud, les baisses des coûts des sus de production intermédiaire dans des pays échanges et des communications ont aidé à revenus intermédiaires et faibles démontre l'inde à pénétrer les marchés occidentaux des les énormes bénéfices potentiels qui peuvent services intermédiaires, éliminant ainsi cer- être obtenus de l'intégration dans les marchés tains des désavantages de leur éloignement. mondiaux même par ces pays, limités principa- Des pays comme l'afrique du Sud peuvent en lement par des coûts de transport et de commu- faire autant, en exploitant le potentiel de leur nications. Mais arriver à un tel résultat soulève marché intérieur. des questions d'ordre institutionnel difficiles à · en asie centrale -- avec des économies qui résoudre. La fourniture de l'accès à des marchés sont de petite taille, privées d'accès à la mer étrangers présuppose qu'une partie des bénéfi- et dépendantes des exportations de produits ces des telles politiques de transport reviendront de base comme les produits pétroliers et le à des pays étrangers. La coordination des poli- gaz -- la réduction des coûts de transport tiques du transport international requiert donc sera plus difficile. il ne sera pas non plus aisé une confiance croissante dans l'appui récipro- pour des pays plus petits se trouvant dans que envers le transport international. des voisinages divisés, tels le Burkina Faso, Les rétributions d'échelle de plus en plus le Malawi, le Niger et le rwanda. Ces pays fortes dans les transports apportent deux pro- auront besoin de mesures radicales pour blèmes de coordination supplémentaires. L'am- réduire la friction commerciale, d'accords pleur des investissements requis dans des ports capables d'être appliqués avec des voisins et des aéroports pour les rendre très compétitifs partageant des infrastructures coûteuses exige la mise en place de systèmes de transport et d'investissements sélectionnés avec soin « hub-and-spoke » (comportant donc un ou des pour stimuler l'agglomération et réduire les points de connection centrale) dont les facilités coûts de transport pour les exportations de sont partagées par des pays voisins. a cause du produits de base. Géographie enin motion Geography mouvement Distance et division en Asie de l'Est Lorsque l'amiral Zheng He apporta une girafe à Nankin en 1415, les gens crurent qu'il s'agissait d'un animal divin présageant paix et prospérité. Et de fait, cette période marquait l'apogée de l'influence chinoise en Asie de l'Est et la richesse de cette région par rapport au reste du monde. À cette époque, la Chine était probablement la plus grande économie au monde, jouissant du niveau de vie matériel le plus élevé, d'un art et d'une éducation florissants et d'avancées dans une vaste gamme de technologies. Ses compétences dans le domaine naval lui avaient permis, en outre, de naviguer jusqu'à des endroits aussi éloignés que l'Afrique. I l est possible que la Chine ait, à elle seule, ces sociétés comme ayant des économies s'élargit, les salaires et le produit intérieur assuré un tiers de la production manu- stagnantes plutôt que sur le déclin. Quoi brut (PIB) européens affichant des progres- facturière mondiale. Mais cela ne dura qu'il en soit, le niveau des salaires du sions généralisées. Selon Angus Maddison, pas. Cent ans plus tard, un nouvel empereur Japon et de la Chine au début du 19e siècle la part du PIB mondial de l'Asie de l'Est, qui détruisit les carnets de navigation de Zheng était bien en-dessous de celui de Londres était restée constante à environ 40 % entre He et restreignit la flotte à un dixième de sa ou d'Amsterdam, peut-être jusqu'à 50 % 1500 et 1800, chuta de 15 % en 1950. taille, sous prétexte que le coût des expédi- inférieur.1 Adam Smith avait déjà reconnu tions à l'étranger était plus important que que : « la différence entre le coût moné- Cinquante ans d'intégration les bénéfices qu'ils engendraient. Ce fut alors taire de la main-d'oeuvre en Chine et en asiatique pour la Chine le début de longs siècles d'iso- Europe est encore plus prononcée qu'elle Faisons un saut dans le temps et revenons lement délibéré, interrompus de manière ne l'est concernant le coût monétaire de à l'Asie contemporaine. Les économies de infamante et nuisible par les Britanniques, subsistance, car la réelle indemnisation avec les Guerres de l'opium du 19e siècle. l'Est du continent se sont intégrées par le de la main-d'oeuvre est plus importante en biais d'un vaste dispositif de réseaux de Europe qu'en Chine ».2 production régionaux. Dans les années 80, L'âge de l'isolationnisme de l'Asie Smith avait raison. Même avant la révo- ces chaînes d'approvisionnement commen- de l'Est lution industrielle, certaines parties de cèrent l'externalisation des multinationa- La Chine n'était pas la seule à rejeter le l'Europe avaient dépassé l'Asie en termes les japonaises, à mesure que les salaires et monde extérieur. Au Japon, Tokugawa de niveau de vie. Il avait également raison coûts fonciers dans la zone de production Iemitsu émit en 1635 l'« Édit de fermeture de décrire la Chine comme une écono- densément peuplée de Tokyo devinrent du Japon » et l'« Exclusion des Portugais » mie unifiée. Les Mandarins de Chine ont prohibitifs pour un secteur manufactu- en 1639, soustrayant de fait le pays à toute méticuleusement consigné les rétributions rier en proie à une forte concurrence. En influence extérieure pour les deux siècles versées aux armuriers et autres artisans fait, la congestion économique à Hong qui suivirent. Ces décrets ne se conten- offrant leurs services au gouvernement. Kong (Chine), au Japon, en République de taient pas d'empêcher l'entrée d'étrangers Ces données indiquent peu de différences Corée et à Taiwan (Chine) avait généré des au Japon mais interdisaient également au sein de la Chine impériale malgré les retombées, d'abord dans les pays à revenus aux Japonais de quitter le pays. L'aversion vastes distances. Seules les zones moins intermédiaires d'Asie du Sud-est, puis en pour les choses de l'Occident s'étendit à la denses du Nord, dont la population était Chine, à mesure que les barrières dressées technologie. Dans un effort peu commun clairsemée, affichaient des salaires légère- par l'idéologie économique se réduisaient. visant à préserver sa culture et sa hiérarchie ment plus élevés. Récemment, les chaînes d'approvision- sociale, le Japon élimina les armes à feu en Au milieu du 19e siècle, les salaires réels nement se sont centrées sur la Chine et faveur du plus élégant et symbolique sabre à Canton et à Tokyo, les villes les plus déve- les grandes opérations d'assemblage à de samouraï. loppées d'Asie, n'équivalaient qu'à ceux de Guangdong et Shenzhen. En gagnant en Ces exemples extrêmes témoignent de petites villes d'Europe comme Milan ou maturité, la Chine est également devenue l'importante division qui régnait entre les Leipzig. Partout ailleurs, en Asie de l'Est, un exportateur de biens intermédiaires et pays d'Asie de l'Est, en particulier après le les niveaux de vie était toujours très bas. Les d'équipement. La Chine est à présent le 17e siècle. Les spécialistes ne sont pas entiè- anciennes dépendances chinoises avaient principal partenaire commercial du Japon rement d'accord sur l'impact économique été colonisées et les pays asiatiques furent et de la République de Corée et source plus d'une telle division. Certains soutiennent davantage divisés (voir carte G3.1). Peu de la moitié de ses importations, en forte que la baisse du niveau de vie fut sensible de temps après, la majeure partie de l'Eu- croissance, dans les pays d'Asie de l'Est. durant les ères Qing et Tokugawa. D'autres rope entra dans la révolution industrielle Aujourd'hui, les échanges commer- pensent qu'il est plus correct de dépeindre et le « grand fossé » entre l'Europe et l'Asie ciaux intrarégionaux de l'Asie de l'Est sont Géographie en mouvement 195 Carte G3.1 L'Asie divisée : conflit au milieu du 19e siècle l'intensification de l'agriculture et l'in- dustrialisation rurale, et poursuivant avec Territoire chinois perdu l'urbanisation et les exportations manu- facturières. Ils ont aussi puisé des connais- Dépendances chinoises perdues sances à l'étranger sur le plan des nouvelles Rebelles taiping, 1853-64 Sakhalin technologies et des nouvelles institutions. RUSSIE Les exportations sont devenues plus com- PROV. plexes au niveau technologique. Les pays à MARITIME Hokkaido À LA RUSSIE revenus intermédiaires se sont spécialisés dans la fabrication de pièces, alors que les M A N D C H O U R I E AU JAPON pays riches asiatiques ont ajouté davantage Vladivostok de valeur par l'innovation, la stratégie de Honshu marque et une sophistication technologi- MONGOLIE PÉNINSULE DE LIAOTUNG (Sphère russe : (Russie) JAPAN que accrue. indépendante, 1911) Port Arthur (Lüshun) (Russie) CORÉE À mesure que la région s'est développée, S I N K I A N G Pékin Dairen (Beijing) elle a établi une dynamique qui renforce la (Dalian) Tientsin Weihaiwei Shikoku croissance. L'ANASE, la Chine, le Japon et (Tianjin) (Weihai) (Royaume-Uni) Kyushu la République de Corée forment une masse Rébellion musulmane 1862-77 Rébellion nien 1853-68 Baie de Kiaochov économique comparable à celle de l'Améri- (Allemagne) que du Nord dans les années 90. Tandis que Shanghai T I B E T CHINE Nanking le centre de gravité de l'économie mondiale Ningpo Okinawa déplace le littoral pacifique, l'accès au mar- Hankow ché mondial pour tous s'est amélioré en SIKKIM Chungking Foochow NÉPAL (Chongqing) (Fuzhou) Asie de l'Est. BHOUTAN Taiwan Le degré d'échanges commerciaux Canton intrarégionaux en Asie de l'Est peut être (Guangzhou) Kowlong & surprenant compte tenu de la tradition de Hong Kong (Royaume-Uni) relations politiques conflictuelles qu'ont À LA GRANDE- Baie de Canton entretenues de nombreux pays d'Asie de (France) Luçon BRETAGNE BIRMANIE Hainan l'Est. Dans l'hémisphère occidental, les INDO- conséquences économiques des conflits CHINE Samar Mindoro qu'ont connus les pays ont été compen- SIAM PHILIPPINES À LA FRANCE sées par le biais d'institutions officielles de systèmes juridiques codifiés et d'accords Îles Palawan Andaman politiques régissant les transactions com- Mindanao merciales et qui pouvaient constamment être étendues de sorte à s'adapter à une Source : www.fordham.edu/halsall. croissance rapide des échanges et de la finance. En Asie de l'Est, ces institutions ont été plus lentes à se développer. Au lieu équivalents à ceux de l'Union européenne, spéciales. Ils ont poursuivi leurs avancées de cela, une longue histoire de réseaux augmentant constamment et plus rapide- par l'amélioration de l'infrastructure sou- sociaux, de communautés et d'institutions ment que les échanges entre l'Asie de l'Est ple, en instaurant, entre autres, des réfor- officieuses ­ plongeant leurs racines dans et les autres régions du monde. Les pays mes douanières et exemptions de visas au les migrations, au cours des millénaires, d'Asie de l'Est sont à l'origine de presque sein de l'Association des nations de l'Asie de populations de la Chine du Sud-est vers deux-tiers du total des investissements du Sud-est (ANASE). l'Asie du Sud-est ­ fournit la base soute- étrangers au sein de la région. Même le sec- Le recul des divisions entre les pays nant l'intégration internationale moderne teur de la technologie commence à percer d'Asie de l'Est coïncide avec une croissance des bien et de l'argent (voir carte G3.2). dans la région, notamment dans les indus- rapide touchant un ensemble varié de pays, tries d'exportation clés telles que l'électro- depuis la République démocratique popu- nique. Les pays d'Asie de l'Est s'appliquent laire lao (RDP lao), dont le revenu par habi- L'intégration en ligne de mire ­ à réduire activement les divisions qui exis- tant était de 500 dollars en 2006, jusqu'à le double défi de la distance tent entre eux sous la forme de barrières Singapour, où il avoisine les 30 000 dollars. et de la division commerciales et d'autres coûts aux frontiè- Les revenus convergent lentement au sein En se penchant sur l'avenir, la région se voit res. Ils se sont d'abord munis d'une logis- de la région : les pays pauvres se dévelop- confrontée à différents défis sur sa route tique de classe mondiale, avec des ports pent plus rapidement que les riches. La vers l'intégration rapide. et d'aéroports performants, bien qu'elle plupart des pays d'Asie de l'Est ont suivi Le déplacement vers le Nord de la den- se limite parfois aux zones économiques un parcours similaire, commençant par sité économique pose un défi particulier 196 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 Geography in motion Carte G3.2 L'Asie intégrée : échanges commerciaux au 20e siècle et rapide dans la plupart des pays, va vrai- Importations totales semblablement produire 25 millions de (milliards de dollars EU) nouveaux citadins chaque année au cours >250 des deux prochaines décennies. La majo- 100­250 10­75 rité de ces personnes migreront vers des 75­100 RÉP. villes de petite ou moyenne taille de moins <10 DE CORÉE d'un million d'habitants, et non vers les JAPON PON CHINE principales zones métropolitaines. La gestion efficace de ces petites villes et leur intégration dans les économies nationales constitueront des tâches décisives pour la réduction de la distance et le maintien de la croissance. HONG TAIWAN Par ailleurs, l'Asie de l'Est est toujours KONG (CHINE) (CHINE) confrontée à des questions stratégiques sur la manière de réduire les divisions entre les pays de la région. Le processus à deux THAÏLANDE VIETNAM vitesses proposé par l'ANASE démontre à quel point il est complexe pour des pays PHILIPPINES aux structures économiques et revenus divergents de s'intégrer de manière appro- MALAISIE fondie. Aucun processus officiel d'inté- gration économique ne rassemble toutes SINGAPOUR les économies de la région. Une première tentative pour engager un dialogue régio- Flux d'importations bilatéraux nal eut lieu au sommet de l'Asie de l'Est (milliards de dollars EU) INDONÉSIE >150 de décembre 2005 à Kuala Lumpur, en 100­150 25­50 Malaisie. Ce sommet appelait à la stabilité 10­25 50­100 financière, la sécurité énergétique, l'éra- dication de la pauvreté et la réduction des Source: Gill and Kharas 2007. disparités entre les pays. Il mit l'accent sur les aspects qui divisent toujours la pour l'Asie du Sud-est. Comment peut-elle l'Est, les taux les plus élevés étant ceux de région : la migration transfrontalière, les demeurer une force économique majeure la Chine occidentale, du sud et de l'est des retombées environnementales, la diversité dans la région ? Le développement de villes Philippines, du nord-est de la Thaïlande des normes de gouvernance et la compré- de classe mondiale peut être une part de la et des hautes terres du centre du Vietnam. hension culturelle. D'autres expériences solution. Les principales métropoles d'Asie L'écart entre les revenus par habitant des intéressantes visant à stimuler l'intégra- du Sud-est doivent se développer en tant provinces les plus riches et les plus pauvres tion régionale sont en cours, notamment que « lieux-aimants », qui attirent et retien- de Chine, qui était négligeable du temps dans le cadre de l'ANASE+3 ; toutefois le nent les talents du monde. Par ailleurs, des dynasties impériales, a atteint 13,1/1 leadership institutionnel nécessaire pour l'intégration de l'Inde et de l'Australie dans (par rapport à 2,1/1 aux États-Unis). Bien établir un futur commun est fragmenté. la région pourrait modifier la dynamique que beaucoup, parmi elles, se soient rap- Même dans ces conditions, les plus grands spatiale, compensant dans une certaine prochées des régions prospères, surmonter spécialistes ont observé que « l'émergence mesure le déplacement du centre de gravité les distances géographiques qui isolent ces d'une Asie de l'Est intégrée est inévitable économique de l'Asie vers le Nord. populations est toujours considéré comme et nécessaire ».3 Le défi est de trouver com- Les problèmes rencontrés par les pays un défi majeur. ment y parvenir rapidement. éloignés des principaux marchés de la Dans les pays d'Asie de l'Est, les popu- région sont aussi ceux des régions retar- lations se déplacent vers les marchés et les dataires sous-nationales. Un niveau de marchés se développent là où la population pauvreté significatif subsiste en Asie de est concentrée. L'urbanisation, importante Source : Contribution de Homi Kharas. Rapport sur le développement dans le monde 2009 REpEnsER LA GÉOGRApHIE ÉCOnOMIQUE Partie 3 RECADRER LES DÉBATS POLITIQUES Les grandes villes des pays en développement peuvent-elles attirer les populations et les extraire de la pauvreté ? La migration aide-t-elle ceux qui se déplacent ou ceux qui restent chez eux ? Comment faire en sorte que le commerce profite aux plus déshérités ? Que peuvent faire les décideurs politiques pour aborder ces trois grands défis auxquels est confronté le monde en développement ­ un milliard d'habitants de bidonvilles, un milliard de personnes vivant dans des régions reculées ou mal desservies et un milliard d'êtres humains exclus du développement ? La troisième partie de ce Rapport fournit la réponse : l'intégration économique. Comment ? En utilisant des institutions spatialement neutres, une infrastructure spatialement connective et des incitations spatialement ciblées, et en calibrant la réponse en fonction de la difficulté de l'intégration. Le chapitre 7 explique ce que l'intégration économique signifie pour les métropoles, villes, agglomérations et villages. Le chapitre 8 explique comment l'intégration entre les zones prospères et retardataires sur le plan économique peut bénéficier à tous. Le chapitre 9 passe en revue les difficiles étapes indispensables pour intégrer les pays les plus isolés du monde. Ce faisant, les chapitres de la troisième partie revisitent et recadrent trois débats politiques de long terme : ceux de l'urbanisation, du développement territorial et de l'intégration internationale. Chapitre 7 La concentration sans congestion : Politiques pour une urbanisation bénéfique à tous D ans le cadre d'un exercice de routine marché que sont l'agglomération, la migration et effectué en 1974, une équipe d'experts la spécialisation, ainsi que les politiques gouver- en urbanisme avait formulé des pré- nementales qui les favorisent ou les entravent. visions sur la taille qu'auraient les villes les plus Les projections indiquent maintenant que la peuplées du monde en 2000. Selon ces estima- population des villes des pays en développement tions, la population de Kinshasa, la capitale de la va doubler au cours des trois prochaines décen- république démocratique du Congo, atteindrait nies, ce qui représentera une augmentation totale 9 millions d'habitants, soit plus que celle de Lon- de 2 milliards d'individus. en effet, les grandes dres aujourd'hui. Karachi, au pakistan, verrait villes des pays en développement vont s'agrandir sa population atteindre 16 millions d'habitants, pour générer les économies d'urbanisation que égalant presque celle de New York. Ces prévisions recherchent les entrepreneurs, les travailleurs étaient donc loin de la réalité (voir figure 7.1). en et les innovateurs. Ceci se produira, toutefois, effet, Kinshasa compte aujourd'hui environ la surtout dans les économies performantes. Les moitié de la population de Londres, et Karachi villes de taille moyenne continueront d'être environ la moitié de celle de New York. pourquoi l'épine dorsale des systèmes urbains, en offrant alors les experts, qui d'habitude savent bien pré- les économies de localisation que recherchent voir l'évolution des populations nationales, se les producteurs dont les besoins sont spécialisés. sont-ils si lourdement trompés dans leurs prévi- Mais elles n'augmenteront que là où les écono- sions sur l'évolution de la taille des villes ? mies s'industrialisent. Les villes plus petites et L'explication : établir des prévisions en les agglomérations continuent, quant à elles, à matière de distribution spatiale de la popula- fournir des services et à dépendre des établisse- tion dans un pays n'est pas la même chose que ments ruraux environnants. Mais elles se déve- de prévoir la taille de sa population. Comme les lopperont rapidement seulement dans les zones chapitres précédents le montrent, les transfor- où les exploitations agricoles et les économies mations spatiales -- la croissance des villes et villageoises se portent bien. des zones avancées -- est étroitement liée aux Les transformations spatiales qui mènent à changements économiques, particulièrement les l'essor des villes et des agglomérations ne seront transformations sectorielles qui accompagnent la pas ordonnées. Des établissements informels croissance et l'ouverture d'une économie à l'in- -- des taudis et des bidonvilles -- pourraient vestissement et aux produits étrangers. prévoir la apparaître et se développer si la demande des taille d'une ville revient donc à pratiquer la pré- travailleurs et des entreprises dépasse la capa- vision économique, ce qui est une activité risquée. cité des gouvernements à établir des marchés prenons pour exemple la ville de Guangzhou en fonciers qui fonctionnent bien et à investir Chine. Sa population en 2000 dépassait de plus dans les infrastructures et le logement. Dans la d'un tiers les 4,5 millions prévus en 1974. Celle mesure où les pays développés actuels peuvent de pékin comportait la moitié des 19 millions tenir lieu d'exemple, des dizaines d'années sont annoncés. Les experts n'auraient pu anticiper nécessaires pour régler le problème des dispari- la libéralisation et la croissance économiques tés intra-urbaines et pour absorber les établis- qu'allait connaître la Chine et qui allaient rapi- sements informels dans des structures urbaines dement changer la structure spatiale du pays. en mieux organisées. Les tentatives de restreindre 198 extrapolant simplement les tendances antérieu- les migrations des zones rurales vers les zones res, ils auraient plutôt dû analyser les forces du urbaines peuvent être contre-productives, la La concentration sans congestion 199 raison étant que la limitation de la densité et de la Figure 7.1 La croissance des villes a été largement surestimée diversité étouffe l'innovation et la productivité. Dhaka S'ils ne sont pas prudents, les décideurs poli- Guangzhou tiques pourraient finir par nuire à ces trans- Tokyo formations. en effet, s'ils n'instaurent pas une Hong Kong (Chine) Hyderabad réglementation flexible et une reconversion sou- Istanbul ple de l'utilisation des terres, ils peuvent rendre Bangalore le climat des zones urbaines inhospitalier aux Moscou Delhi entreprises et aux investisseurs. en n'offrant pas Lagos une fourniture adéquate d'eau, de services d'hy- Tianjin giène, d'éducation et de soins de santé dans les Chicago Osaka-Kobe zones rurales, ils peuvent pousser les villageois Leningrad à se déplacer vers les villes prématurément. par Buenos Aires ailleurs, en n'investissant pas suffisamment dans Mumbai New York-Newark l'infrastructure des villes en croissance rapide, ils Ahmedabad peuvent provoquer des phénomènes de conges- Los Angeles tion. De manière plus générale, en ne répondant Paris Manille pas aux besoins de transformation spatiale cor- Bogota respondant aux caractéristiques des différents Shanghai endroits, ils ne peuvent récolter tous les bénéfices Kolkata Sao Paulo de la densité et de la diversité, que peuvent com- Djakarta promettre la congestion et la division. Londres afin d'aider les pays à bénéficier pleine- Le Caire ment de l'urbanisation, ce chapitre propose un Karachi Chennai cadre politique, élaboré à partir de faits issus Mexico de transformations spatiales (présentés dans le Bangkok chapitre 1) et d'éléments probants relatifs aux Lima-Callao Rio de Janeiro économies d'agglomération qui engendrent ces Kinshasa changements (chapitre 4). il expose les priorités Séoul de ces mesures politiques et leur ordonnance- Pékin Téhéran ment, en se basant sur l'expérience de pays qui Bagdad ont réussi leur urbanisation et de ceux qui se ­60 ­40 ­20 0 20 40 60 80 100 120 sont heurtés à des difficultés. Les principaux Erreurs de projection relatives aux populations en 2000, % messages sont les suivants : Source : Satterthwaite, 2007 · Note : Comparaison des prédictions de 1974 avec les estimations des populations des villes en 2000. Chaque L'urbanisation est la mieux favorisée lorsque barre indique dans quelle mesure la population de la ville a été surestimée en 1974 par rapport à sa taille en les décideurs politiques sont capables de recon- 2000. Un nombre négatif indique que la taille de la ville en 2000 était plus importante que projeté. naître l'interdépendance économique entre les établissements. Dans la hiérarchie des villes, des· Les défis des mesures politiques se complexi- agglomérations et de villages d'un pays, chaque fient suivant l'avancement de l'urbanisation. niveau se spécialise dans une fonction différente Les villes apportent aux entreprises et aux et maintient une relation étroite avec les autres. familles les avantages de la proximité, mais la ainsi donc, les politiques ne doivent pas être concentration des activités génère une conges- formulées aux deux extrêmes du niveau natio- tion, une pollution et des tensions sociales qui nal et des établissements individuels, mais plu- peuvent neutraliser ces avantages. Le caractère tôt au niveau de ce que l'on appelle une « zone », souhaitable d'une politique dépend de sa capa- qui est généralement un État ou une province. cité à affronter et résoudre les problèmes de Les décideurs politiques devraient se considérer défaillance du marché et à favoriser la concen- comme des gestionnaires des différents endroits tration ou pas. Dans les pays ou les zones avec compris dans de telles zones. L'approche envers des parts urbaines faibles, par exemple, les une zone peut aussi servir pour l'élaboration embouteillages et les bidonvilles ne consti- de stratégies d'urbanisation nationales. alors tuent pas nécessairement les problèmes poli- que les parts urbaines de population relatives à tiques majeurs. toutefois, dans les zones en des zones spécifiques déterminent les priorités croissance rapide, le phénomène de congestion pour tous les niveaux de l'administration (cen- peut se manifester rapidement. et les zones trale,provinciale et municipale),la part urbaine urbanisées avancées, telles que les régions d'un pays peut constituer une bonne indication métropolitaines, pourraient avoir en outre à de la complexité globale des défis auxquels il est régler la question des divisions intra-urbaines confronté. causées par les bidonvilles et les taudis. 200 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 · Les priorités et l'ordonnancement des poli- variété d'endroits, sur la base de l'expérience tiques peuvent aider les gouvernements acquise dans les endroits qui se sont urbanisés à favoriser une urbanisation d'inclusion. avec succès. il développe enfin des exemples du Même dans les stades précoces du dévelop- cadre actuellement en application dans les pays pement, chaque aspect du défi que repré- en développement. sente l'intégration nécessite un ensemble d'instruments différents. Dans les zones Principes de gestion d'une variété d'urbanisation naissante, le défi politique est d'endroits unidimensionnel : développer la densité par Les débats sur l'urbanisation évoquent souvent le biais d'institutions neutres sur le plan spa- des images de villes surpeuplées, de concen- tial. Dans les zones d'urbanisation intermé- trations visibles de pauvreté et de dégradation diaire, il est bidimensionnel : développer la effroyable de l'environnement. une prise de densité et réduire les distances économiques position politique générale visant à contrôler par le biais d'une infrastructure spatialement la croissance urbaine et à limiter les migrations connective. et dans les zones d'urbanisation des zones rurales vers les zones urbaines peut avancée, il est tridimensionnel : développer en découler. La question des interventions géo- la densité, surmonter le problème des dis- graphiquement ciblées destinées à éliminer ou tances et résoudre les divisions économiques assainir les bidonvilles qui se sont multipliés et sociales -- provoquées, par exemple, par au cours des stades de développement avec des les bidonvilles -- par le biais d'interventions revenus faibles et intermédiaires peut finir par spatialement ciblées. Mais à chaque stade, les dominer largement le débat. décideurs politiques doivent mettre en valeur Ce chapitre recadre le débat sur l'urbanisation. les institutions spatialement neutres qui Des éléments de preuves collectés dans le passé favorisent la densité dans les bons endroits. indiquent que l'urbanisation des pays en dévelop- Ce chapitre résume tout d'abord la manière pement continue à être rapide dans les premières dont les politiques d'urbanisation peuvent aider phases de la croissance économique, l'essor des des endroits à favoriser les économies d'agglomé- parts urbaines ayant surtout lieu avant que les ration. il esquisse ensuite un cadre d'intégration pays n'atteignent la tranche supérieure des reve- économique pour guider dans la gestion d'une nus intermédiaires. Cependant, il faut accueillir favorablement une densité croissante si elle pro- Encadré 7.1 Les messages politiques de ce Rapport sont-ils duit des économies d'agglomération. Le débat ne anti-ruraux ? Non doit pas se concentrer sur la cadence d'urbani- La topographie économique des pays ne · Des politiques macroéconomiques sation, le nombre de migrations urbaines ou les se limite pas à une simple division entre solides pour réduire les distorsions du différentes manières d'éradiquer les bidonvilles zones urbaines et rurales. Un continuum de marché, écarter les préjugés contre par le biais d'interventions ciblées. il doit plutôt densité donne lieu à une variété d'endroits l'agriculture, améliorer le climat des être dirigé vers l'efficacité et la globalité des pro- interconnectés. La symbiose constitue la affaires, stimuler la compétitivité, règle. À la tête se trouve la ville de pointe encourager les investissements et cessus qui transforment une économie rurale en d'un pays, et dessous, une variété d'établis- adopter de nouvelles technologies. économie urbaine. il doit également se pencher sements -- villes secondaires, petits cen- sur la façon dont les politiques peuvent parer le tres urbains, agglomérations et villages. De telles politiques « non spatiales » mieux possible aux échecs de coordination qui Pour ce qui concerne les pays à faibles favorisent le développement rural, à la apparaissent à chaque étape de l'urbanisation. revenus, la variété d'endroits se compose fois dans l'agriculture et les activités éco- principalement de zones rurales. À ce stade nomies non agricoles, pour que chaque « Les pauvres sont attirés par les agglomé- d'urbanisation naissante, le pilier de la stra- endroit soit mieux armé pour participer rations et les villes, mais une réduction plus tégie visant à favoriser les transformations dans l'industrie et les services. rapide de la pauvreté nécessitera probablement géographiques nécessaires à la croissance Ces politiques profiteront de manière un rythme d'urbanisation plus soutenu, et non économique est l'application d'un ensem- disproportionnée aux ménages ruraux, les ble de politiques spatialement neutres : économies rurales non agricoles représen- plus lent. Les responsables politiques du déve- tant généralement 30 à 50 % des emplois loppement devront favoriser ce processus, et · Des réglementations souples et cor- en milieu rural. De même, les familles 1 rectement appliquées régissant les rurales s'engagent dans diverses activités non l'entraver ». et à cause du fait que l'urba- marchés fonciers pour faire respecter économiques, dont les sources non agri- nisation implique à la fois l'urbain et le rural, les les droits de propriété, protéger les coles contribuent à hauteur de 35 à 42 % stratégies dans ce secteur devront comporter des régimes fonciers, améliorer le transfert aux revenus des ménages. La croissance mesures visant à l'amélioration de la vie et des des terrains, faciliter les reconversions dans le secteur non agricole stimulera la moyens d'existence dans les zones rurales (voir dans l'utilisation des terres pour refléter croissance dans l'agriculture à mesure que les besoins du marché et soutenir les les intrants deviennent moins chers, les encadré 7.1). impôts fonciers. profits sont réinvestis dans l'agriculture, et · La dotation de services élémentaires l'évolution technologique permet l'utilisa- Le principe : maximiser les économies et sociaux pour l'amélioration des tion de techniques agricoles améliorées.a d'agglomération à travers la variété secteurs de l'éducation et de la santé, Source : Équipe du Rapport sur le développe- d'endroits l'augmentation de la productivité et ment dans le monde 2009. La concentration, associée à une densité crois- l'encouragement de la mobilité. a. Feder & Lanjouw, 2001. sante, apporte des bénéfices potentiels provenant La concentration sans congestion 201 de marchés « imperméables ». Mais elle apporte tue l'objectif des villes et des agglomérations également la congestion et la misère. Le princi- industrielles, le mot d'ordre des métropoles pal objectif des politiques urbaines est d'assis- postindustrielles, dont la part urbaine est de ter les établissements à générer des économies l'ordre de 75 %, est la vivabilité. d'agglomération tout en réduisant les déchets, la criminalité et les coûts en termes de temps qui La règle pour les politiques : séquencer résultent d'une concentration croissante. À dif- et calibrer férents stades du processus d'urbanisation, les Les dimensions spatiales que sont la densité, contraintes liées à la promotion de la concen- la distance et la division mettent en lumière le tration associée à un contrôle de la congestion défi des mesures politiques dans chacun de ces divergent, tout comme les priorités à chaque types d'endroit. Dans les milieux principale- étape de l'urbanisation. ment ruraux, le défi des mesures politiques est · Urbanisation naissante. Les zones unidimensionnel et correspond à la nécessité de d'urbanisation naissante, qui comportent des développer la densité. Dans les zones où l'ur- parts urbaines d'environ 25 %, sont essentiel- banisation s'est accélérée, le défi est bidimen- lement agricoles ou basées sur l'exploitation de sionnel. il comprend la nécessité de favoriser ressources, et elles présentent une faible den- la densité et de surmonter les problèmes de sité économique. La priorité consiste simple- distance dus à la congestion. Dans les zones à ment à favoriser les forces d'agglomération et urbanisation avancée, le défi est tridimension- à promouvoir les économies d'échelle internes nel. À nouveau, dans les métropoles, il est néces- pour les usines et les fabriques installées dans saire d'encourager la densité et de surmonter les les villes. Étant donné qu'il n'est pas possible distances. À cela s'ajoute la nécessité de résorber de prévoir quels sont les endroits que favori- les divisions, au sein des villes, qui séparent les seront les marchés ni à quelles fins, la neu- pauvres vivant dans des bidonvilles informels de tralité entre les endroits devrait être le mot ceux qui vivent dans des parties de ces mêmes d'ordre des responsables politiques. villes formellement aménagées (voir figure 7.2). · Urbanisation intermédiaire. À mesure que l'urbanisation avance, les alliances écono- L'unité de base pour la délibération miques se renforcent au sein de et entre les de l'action gouvernementale : la région zones urbanisées. De nombreuses usines Les différentes parties d'un pays s'urbanisent à appartenant à un même secteur se regrou- des vitesses différentes. L'inégalité constitue la pent pour profiter du partage des intrants règle, et non l'exception. et il existe des synergies et des retombées des connaissances. Dans et des interdépendances économiques parmi les de telles zones, qui comportent des parts de établissements de différentes tailles. Le recadrage population de l'ordre de 50 %, la première des politiques d'urbanisation pour mieux répon- priorité est de favoriser les économies de dre aux défis à toutes les étapes de ce processus localisation. Le mot d'ordre est l'efficacité demande une nouvelle réflexion sur l'échelle dans la production et les transports. spatiale dans l'établissement de priorités et l'éla- · Urbanisation avancée. pour les zones for- boration des mesures politiques. Ce rapport tement urbanisées, les avantages de la pro- présente des arguments en faveur de la consi- ductivité et de la consommation découlent dération des politiques à l'échelle géographique des économies d'urbanisation associées à la appropriée : la « zone », ou État ou province, qui diversité et l'intensité des activités écono- correspond en général au niveau gouvernemen- miques. alors que la fonctionnalité consti- tal moyen situé entre le central et le municipal. Figure 7.2 Les dimensions augmentent avec le niveau d'urbanisation Zone unidimensionnelle Zone bidimensionnelle Zone tridimensionnelle (densité) (densité + distance) (densité + distance + division) Urbanisation naissante Urbanisation intermédiaire Urbanisation avancée Métropole DENSITÉ DENSITÉ Grande ville Villages DENSITÉ Petites DISTANCE DIVISION Petites villes Ville Villes villes principale DISTANCE secondaires DENSITY Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 202 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 L'échelle doit être suffisamment grande pour doivent également construire des infrastruc- permettre à la fois les liaisons entre zones rurales tures de transport et de communication. et les zones urbaines et les liaisons interurbaines. · Dans les zones à urbanisation plus avancée, L'expérience de la ville de pékin, de la municipa- tels les pays d'amérique latine, d'afrique lité de Shanghai et de la province de Guangdong du Nord et d'europe de l'est, les autorités appuie une approche zonale à la stratégie urbaine municipales, étatiques et centrales doivent délibérément conçue. Deux autres zones dans synchroniser leurs efforts afin de favoriser l'ouest de la Chine -- Chengdu et Chongqing -- les transformations géographiques qui per- adoptent à présent la même approche en matière mettront de passer des revenus moyens à des d'urbanisation, avec un certain succès. revenus élevés. une approche zonale n'exclut pas le regrou- pement de stratégies d'urbanisation au niveau national. Les zones à forte densité ont tendance Un cadre pour l'intégration à comporter des populations concentrées dans À mesure que l'urbanisation avance, les impé- des villes métropolitaines, les zones à densité ratifs politiques changent, avec des instruments intermédiaire dans les villes de taille moyenne couvrant toute la panoplie de celles qui sont et les zones à faible densité dans de petites villes spatialement neutres à celles qui sont spatiale- et des villages. De la même manière, la popula- ment ciblées. alors que les débats de politique tion des pays plus urbanisés se trouve principa- accordent trop d'importance aux actions gou- lement dans les zones à forte densité, et les pays vernementales les plus explicites sur le plan spa- moins urbanisés comportent quelques zones à tial, comme les programmes de réaménagement forte densité, quoique la plupart des gens vivent des bidonvilles, une urbanisation réussie visant dans des zones à faible densité. Les politiques à intégrer la variété d'endroits de chaque pays d'urbanisation doivent intégrer ce facteur d'iné- nécessite l'utilisation de la gamme complète galité du développement économique. d'instruments : les institutions, les infrastruc- La part urbaine totale d'un pays peut consti- tures et les incitations. tuer un bon indicateur de la complexité des défis d'urbanisation auxquels il est confronté. Dans Des « institutions » spatialement neutres le cas le plus simple, une zone peut caractériser pour favoriser la densité économique un pays entier, comme en témoigne Singapour. La responsabilité de créer des institutions qui pour les pays plus grands, un regroupement constitueront le socle de l'urbanisation à travers rigoureux peut aider à déterminer les priorités à un pays incombe principalement au gouverne- différents niveaux gouvernementaux. ment central. parmi elles, celles qui régissent la · gestion foncière prédominent. Dans ce rapport, Dans les pays où l'urbanisation est naissante, les « institutions » renferment trois grandes séries comme l'Éthiopie dont les trois-quarts de la de mesures : la loi et l'ordre (particulièrement la population se trouvent en zones rurales, le définition et la mise en application des droits de défi de l'intégration est unidimensionnel : propriété), la dotation de services élémentaires favoriser la densité. assurément, même dans pour tous, et la stabilité macroéconomique (voir les pays principalement ruraux, les capitales et Les manières de parcourir ce Rapport pour plus quelques autres villes sont confrontées à des d'informations). il s'agit de mandats fondamen- défis multidimensionnels quant à leur trans- taux attribués au gouvernement central, et en les formation spatiale. Mais la première priorité accomplissant -- ou en manquant de les accom- correspond à l'ensemble des instruments liés plir -- la répartition géographique des activités aux politiques non spatiales qui s'appliquent économiques s'en voit modifiée à tout jamais. de manière universelle à tous les endroits : la Les institutions qui gèrent les marchés fon- mise en place de marchés pour réglementer ciers comprennent un cadastre efficace, des l'utilisation des terres et les transactions fon- mécanismes crédibles d'application de contrats cières et la dotation de services élémentaires, et de résolution de litiges ainsi que des lois de notamment la sécurité, l'éducation, le réseau zonage et des règlementations relatives aux routier et l'hygiène. Dans les pays d'afrique morcellements qui soutiennent, plutôt qu'elles subsaharienne et d'asie centrale, les gou- n'entravent, la reconversion des terres à diver- vernements nationaux jouent donc un rôle ses fins. La transformation du secteur agricole crucial dans l'établissement des fondations d'un système basé sur des droits fonciers com- d'une urbanisation globale. munautaires à un autre basé sur des droits de · Dans les zones à urbanisation intermédiaire, propriété individuels est la condition sine qua telles de nombreuses régions des pays d'asie non au processus d'urbanisation. il a claire- du Sud et de l'est comme la Chine et l'inde, ment été démontré qu'une fois les droits de les administrations centrales et provinciales propriété ont été établis et que la densité est en La concentration sans congestion 203 phase de croissance, la réglementation et l'amé- nourriture nécessaires aux besoins d'une popu- nagement du territoire peuvent garantir une lation urbaine en croissance rapide. 6 Ceci a per- coordination efficace des différentes utilisa- mis à l'angleterre de devenir, pour un temps, tions des sols. toutefois, si les réglementations « l'atelier du monde ». Le Danemark fournit 7 sont trop pesantes, elles peuvent faire obstacle d'autres indications de la façon dont les systè- à la densité et aux économies d'agglomération. mes « aspatiaux » peuvent initier un processus De la même manière, des règles de reconversion d'urbanisation (voir encadré 7.2). du territoire rigides, qui découlent parfois de un autre exemple de la manière dont les réglementations inflexibles, peuvent nuire à la droits de propriété privée étendus peuvent densité, comme le sont les normes minimales de contribuer à la croissance, et donc à la densité, construction excessivement contraignantes. La est fourni par l'amérique du Nord et certains quatrième institution correspond à un finance- pays d'amérique latine et Caraïbes. au début de ment du logement approprié. la période de colonisation par les européens, le Les institutions favorisant les marchés fon- Canada et les États-unis étaient perçus comme ciers fluides restent importantes. Les droits de détenteurs d'un potentiel économique proche propriété dûment représentés par des titres fon- de celui d'autres régions du Nouveau monde ciers sont essentiels à la conversion d'actifs en (voir Géographie en mouvement, Surmonter les richesses utilisables. Les problèmes pratiques 2 distances en Amérique du Nord). après avoir liés à l'attribution de titres de propriété, dont les gagné la guerre de Sept ans -- de 1756 à 1763 coûts d'application ne sont pas les moindres, ne -- avec la France, les Britanniques ont vivement doivent pas empêcher le renforcement du cadre débattu de la question du choix de revendication légal concernant la détention de droits de pro- entre les petites îles caribéennes de Guadeloupe priété individuels. Des titres officiels sont en (1 628 km_) et le Canada (9,8 millions de kilo- effet nécessaires au fonctionnement des marchés mètres carrés) comme prise de guerre. 8 pour les terrains et les biens fonciers. Bien que les systèmes d'occupation des terres coutumiers permettent toujours des transactions officieuses, Encadré 7.2 La réforme agraire pour accélérer l'urbanisation : l'absence de titres officiels entrave la reconver- soutien aux villeins au Danemark sion des terrains en zones à rentabilité écono- Au centre de Copenhague, un « pilier de la le marché du crédit ont également aidé. mique plus élevée. Le caractère informel de tels liberté » commémore la réforme agraire. En 1786, deux organismes publics de cré- actes constitue un frein au développement des Ce monument honore l'abolition défi- dit ont été établis pour fournir des prêts terres, qui gêne toute mutation spatiale efficace. nitive en 1788 du « villenage », forme de sur l'achat de terres, complétant ainsi un examinons l'exemple de l'europe préindus- servage courante en Europe occidentale marché du crédit privé déjà bien actif et au Moyen Âge. Au début du 18e siècle, efficace. Résultat : les crédits n'ont pas trielle. Les villes anglaises se sont développées moins de 1 % des terres agricoles étaient constitué une contrainte pour beaucoup rapidement, grâce à des droits de propriété indi- cultivées par des paysans propriétaires d'acheteurs potentiels.b viduels plus sécurisés. en effet, l'angleterre a 3 terriens, et de grandes surfaces de terres Des transactions de marché, facilitées probablement été la première à s'industrialiser appartenaient à la collectivité. Obligés par les politiques foncières gouvernemen- en raison du fait qu'elle a introduit de tels droits de travailler pour les propriétaires, les tales, ont créé une vaste classe d'agricul- « villeins » ne pouvaient se déplacer teurs propriétaires occupants, devenus avant les autres pays européens. L'économiste sans le consentement de ces derniers. par la suite le moteur de la Constitution Douglass North, lauréat du prix Nobel, s'appuie Cependant, à partir de 1760, la plupart des du Danemark de 1849 et de sa démocratie sur cet exemple pour souligner comment les ins- terres communes ont été transformées en naissante. Par la promotion de l'éducation titutions foncières peuvent contribuer à la crois- exploitations privées. Entre 1788 et 1807, des populations pauvres et rurales, elles les propriétaires ont vendu environ la ont contribué également à la diffusion sance et au développement à long terme. 4 moitié de leurs terres aux locataires. Et en des services élémentaires et ont stimulé Le mouvement des « enclosures » a rendu 1835, près de 65 % des terres étaient occu- fortement l'industrialisation de même que possible le système de droits de propriété pri- pées par leurs propriétaires.a Quelques l'émergence de petites villes.c La popula- vée individuels. Lancé aux alentours de 1500, décennies plus tard, le Danemark a connu tion du Danemark s'est fortement accrue ce mouvement a entraîné la clôture et l'érection un « décollage » dans les secteurs de l'in- -- dans les sociétés préindustrielles, une dustrialisation et de l'urbanisation. population croissante est signe d'une agri- de haies ou encore d'autres types de fermeture Cette urbanisation ne signifiait pas la culture florissante. Après 1890, l'agricul- des espaces ouverts, accompagnés du trans- misère rurale. Des changements structu- ture a alimenté une poussée de croissance fert ou l'attribution de titres aux individus. en rels, technologiques et institutionnels ont industrielle dans les petites villes,d jouant 1545, environ 40 % de la surface de l'angleterre réduit la valeur des biens en location pour un rôle décisif dans l'industrialisation du les propriétaires, ce qui a accru l'influence Danemark.e appartenaient à des particuliers. La loi d'enclo- économique des locataires. Par un décret sure (« enclosure act ») de 1604 a favorisé la signé en 1784, l'obligation séculaire des reconversion de communs en terrains privés, ce propriétaires de percevoir des taxes au Source : Équipe du Rapport sur le développe- ment dans le monde 2009. qui s'est poursuivi jusqu'au début du 20e siècle. 5 nom de l'État sur les terres qu'ils vendaient a. Henriksen, 2003. La plupart des chercheurs conviennent que les à leurs anciens locataires a été abolie. En b. Henriksen, 2003. 1788, l'abolition du villenage a augmenté enclosures en angleterre ont augmenté la pro- c. Henriksen, 2003. davantage le pouvoir de négociation des d. Pedersen, 1990. ductivité agricole, en libérant de la main-d'oeu- locataires. Les interventions politiques sur e. Christensen, 2004, p. 1. vre des terres et en fournissant les surplus de 204 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 Les parcours de développement de l'amérique différents usages, qui s'oppose par exemple à l'im- du Nord et de l'amérique latine devaient diver- plantation d'usines très polluantes dans des zones ger de manière radicale. en amérique latine, les résidentielles. Deuxièmement, elle peut assurer colons espagnols ont octroyé à quelques indi- l'intégration des usages publics et privés des ter- vidus de grandes étendues de terres ainsi que res, en dégageant par exemple de l'espace pour le droit de taxer la population local. Des droits des infrastructures de transport dans des zones de propriété communautaires coutumiers ont densément peuplées. toutefois, il arrive que la déterminé l'utilisation des sols, réduisant ainsi réglementation de l'utilisation des terres soit trop la disposition des populations de se déplacer. en extrême, affectant l'équilibre fragile qui existe amérique du Nord, par contre, il y a eu peu de entre l'intérêt public et les opportunités privées. barrières à l'acquisition de terres, ce qui a créé L'avenir d'une ville dépend de la confiance des marchés fonciers ainsi qu'un secteur agricole des investisseurs dans ses perspectives et sa principalement géré par des propriétaires à la réactivité aux changements futurs en matière frontière occidentale. 9 Le Homestead Act de 1862 de demande foncière. Des réglementations trop aux États-unis a octroyé à chaque individu un strictes affectent la confiance des investisseurs droit de possession de 160 acres de terres publi- et biaisent inutilement les marchés du logement. ques inoccupées, ce qui a constitué les prémices prenons la ville de Mumbai. 12Des réglementa- d'un système solide de droits de propriété. tions foncières et de construction trop restricti- Le rôle des droits de propriété individuels ves ont inutilement poussé à la hausse le prix des correctement appliqués se confirme dans les terres et des propriétés, ce qui a entravé la com- recherches actuelles. une étude réalisée dans 80 pétitivité de la ville. Les réglementations concer- pays révèle que la qualité des institutions contri- nant la hauteur des constructions réduisent les bue davantage à la croissance dans le long terme immeubles de Mumbai à un cinquième ou un que des facteurs géographiques ou l'ouverture dixième du nombre d'étages autorisé dans les d'un pays aux échanges commerciaux. 10une villes principales d'autres pays. La topographie autre étude réalisée dans 75 pays révèle que la de la ville devrait présenter un modèle à forte garantie des droits de propriété, évaluée selon un densité semblable à celui de hong Kong (Chine), indice lié aux risques d'expropriation, contribue mais il s'agit au contraire d'une ville avec essen- au développement. et lorsque de telles retom- tiellement des bâtiments bas (voir encadré 7.3). bées institutionnelles sont prises en compte, La moitié des travailleurs pauvres se déplacent la géographie physique a de faibles effets sur le sur moins de 2 kilomètres pour travailler. revenu moyen d'un pays. 11 Des restrictions strictes en matière de recon- Dans les zones à urbanisation naissante ou version du territoire entraînent des pénuries de dans les pays où la part rurale est importante, logements abordables, ce qui pénalise les person- les institutions qui régissent les droits de pro- nes migrant dans les villes. pour cette raison, le priété peuvent à la fois constituer la base et la rapport moyen entre les revenus annuels moyens majeure partie des mesures politiques visant à d'un foyer et le prix moyen d'une habitation dans une urbanisation rapide et durable. par contre, de nombreuses villes africaines et asiatiques est le lorsque la propriété privée foncière est inexis- double de celui de nombreuses grandes villes des tante et que les droits de propriété sont imprécis, États-unis. 13 Le revenu par habitant au Bangla- les transactions foncières et l'urbanisation peu- desh est de 1 230 dollars, ce qui représente moins vent devenir des sources de dissensions. Dans les de 3 % du revenu par habitant aux États-unis, zones rurales en Chine, par exemple, l'actif fon- qui s'élève à 44 070 dollars. 14 toutefois à Dhaka, cier appartient à la communauté et il est décon- les prix fonciers de premier ordre sont proches seillé, voire interdit, aux migrants de se défaire de ceux qui prévalent à New York. Jusqu'à 20 % de leurs propriétés louées à bail lorsqu'ils vont des quartiers du centre-ville connaissent une vivre dans les villes. Dans ce pays, la reconver- déficience de services. Des étendues de terres sion des terres à des fins industrielles engendre publiques, situées en zone centrale, demeurent des conflits sociaux car les agriculteurs s'oppo- inexploitées et sous-développées, alors que les sent à la confiscation de « leurs » terres sans une zones restantes sont utilisées pour des activités compensation adaptée. Le problème est sem- à faible valeur ajoutée (un cantonnement, des blable dans de nombreux pays subsahariens, où logements publics et des zones résidentielles 90 % des terres sont communautaires. pour les employés du gouvernement). Les réglementations en termes d'utilisation des Des paramètres stricts de développement sols et de construction prennent de l'importance à foncier -- y compris les tailles minimales des mesure que l'urbanisation avance. Les gouverne- parcelles, les largeurs des routes, les marges de ments régulent les marchés fonciers pour deux reculement et les espaces réservés aux équipe- raisons. premièrement, la réglementation peut ments communautaires -- excluent une majorité assurer une répartition adaptée des terres pour de familles de la propriété foncière officielle. Bien La concentration sans congestion 205 Encadré 7.3 Bombay lutte contre les marchés, et plus de la moitié de la population de Mumbai vit dans les bidonvilles Les leçons à tirer de la ville de Mumbai, précé- urbaine, à l'instar de Manhattan, Singapour, restreint. Le gouvernement tire ses recettes demment appelée Bombay, donnent à réflé- Hong Kong (Chine) et Shanghai. À l'inverse, des impôts fonciers et de la hausse des prix de chir. Dans les années 60 et 70, les urbanistes la Corporation municipale du Grand Mumbai l'immobilier, et est donc peu incité à s'opposer établirent que la population de Bombay devait prit la direction opposée, rabaissant le RPS aux groupes qui luttent contre l'assouplisse- être maintenue à environ 7 millions d'habi- autorisé à 1,33 en 1991. Presque tous les bâti- ment des restrictions concernant la hauteur tants. Les règlementations foncières et les ments de Mumbai dont le RPS dépasse 4,5 des constructions. mesures politiques en termes d'infrastructure furent construits avant 1964. Selon les règles Il en résulte un cercle vicieux de pénuries furent élaborées en conséquence. Cependant, en vigueur jusqu'à dernièrement, les nouveaux d'offres et de prix fonciers élevés. Mumbai les populations envahirent quand même la bâtiments, y compris ceux du quartier central glissa de la 25e à la 40e place du classement ville, la rendant actuellement plus de deux des affaires, sont soumis au RPS de 1,33. En des « meilleures villes d'affaires » entre 1995 et fois plus grande qu'il n'avait été projeté, et conséquence, la consommation d'espace à 1999. Elle demeure la ville d'affaires numéro présentant la densité démographique la plus Mumbai atteint en moyenne 4 m_, bien en un en Inde, dépassant Chennai et Bangalore forte parmi toutes les zones métropolitaines dessous des 12 m_ de Shanghai ou des plus de en termes d'investissements en 2007 et repré- du monde. Les estimations indiquent que 54 % 20 m_ de Moscou. sentant la première destination des migrants des 16 millions d'habitants de Mumbai vivent à En attendant, le coût élevé des logements nationaux. Toutefois, la vitesse à laquelle elle présent dans des bidonvilles, un autre quart se représente jusqu'à 15 à 20 % du salaire d'une réforme ses règlementations et développe son logeant dans des appartements délabrés. famille à faibles revenus. Les règlementations infrastructure sera décisive quant à la durée du Les règlementations relatives au rapport en termes de contrôle des loyers gèlent 30 % maintien de cette position. plancher-sol (RPS)a à Mumbai furent instau- du parc de logements de Mumbai, laissant Source : Équipe du Rapport sur le développement rées en 1964, spécifiant la surface maximale ces derniers dans un état délabré en raison du dans le monde 2009 ; Bertrand, 2003. de construction pour chaque mètre carré de peu d'intérêt porté par les propriétaires envers a. Le RPS est le rapport entre l'espace total au sol terrain. Ce rapport fut fixé à 4,5 à Mumbai. La de tels investissements. De faibles droits de d'un bâtiment et la surface du terrain sur lequel il est construit. Par exemple, imaginons qu'un bâti- pratique courante des villes dont les terres propriété impliquent que seuls 10 % du parc ment recouvre la moitié d'un terrain d'une surface sont limitées consiste à augmenter le RPS au de logements détiennent un titre légal, et le de 1 000 m_. Si ce bâtiment est composé de 10 fil des années, afin de s'adapter à la croissance réaménagement du territoire s'en voit donc étages, il présente un RPS de 5. La terre devrait être mieux utilisée à Mumbai et les gens ne devraient pas vivre aussi près de leur lieu de travail km2 30 % des ménages 25 35 Sea 30 20 25 Tous les ménages 15 20 Ménages pauvres 10 15 10 5 5 0 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0 0­1 1­2 2­3 3­5 5­10 10­15 15­20 20­30 >30 Distance au centre d'affaires (km) Distance du lieu de travail (km) Source : Bertaud, 2003. Terre non développée, Aéroport Source : Baker et al., 2005. hors des limites municipales Port Terre non développée, Industries dans les limites municipales Bidonvilles Transport Agglomération que le terrain sous-jacent puisse être porteur d'un De telles dispositions légales contribuent éga- titre, l'habitation est en effet tenue pour illégale à lement à la bureaucratie et à un coût excessif cause de la non-conformité aux normes officiel- du logement. 15À addis-abeba, des normes de les de construction. Sans un assouplissement des construction élevées ont relégué de nombreu- normes, les avantages d'un titre légal se perdent. ses familles à faibles revenus à la détention de 206 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 « propriétés illégales », alors qu'autrement elles inde démontrent que les prêts sans garanties auraient pu posséder un titre négociable. 16 peuvent alimenter le financement du logement, en 1979, par la promulgation d'une régle- même dans les pays où la mise en place des systè- mentation nationale sur l'utilisation des sols mes financiers est encore récente et où les struc- établissant la surface minimale d'un terrain à tures législatives et réglementaires sont faibles. 125 m_ avec une façade de 5 m, le gouverne- un bon début peut consiste à établir les fonde- ment fédéral du Brésil a de fait exclu de nom- ments juridiques de contrats d'hypothèque sim- breux habitants à faibles revenus d'un accès à ples, applicables et réfléchis. Lorsque le système la terre dans le secteur officiel. De nombreux financier d'un pays se développe et devient bien aménagements suburbains destinés aux occu- établi, le secteur public peut favoriser l'émer- pants à faibles revenus n'ont pas été en mesure gence d'un marché hypothécaire secondaire, de respecter le critère de 125 m_, mais étaient développer des produits financiers innovants et construits sur des terres appartenant à des pro- renforcer la titrisation des hypothèques. 20 moteurs. en dehors du secteur officiel, de tels Les logements qui sont la propriété de l'oc- aménagements n'ont pu légalement bénéficier cupant et qui représentent en général le bien des services publics. par conséquent, plus de la individuel le plus important d'un foyer jouent moitié de la population des capitales régionales, un rôle majeur dans la génération de richesses, telles que recife et Salvador, vit dans des bidon- la sécurité sociale et la politique. Les personnes villes ou des zones informelles. 17, 18Ce n'est qui sont propriétaires de leur maison ou qui qu'après la démocratisation de 1988 que les vil- bénéficient de la jouissance d'un bien résiden- les ont été incitées à fournir des services au sec- tiel à des conditions favorables s'impliquent teur informel. Bien que la condition concernant davantage dans la vie de leur communauté et la taille minimale nationale des terrains existe sont donc plus portées à faire pression pour la toujours, certaines zones ont pu être décrétées réduction de la criminalité, le renforcement de comme Zones spéciales d'intérêt social et dis- la gouvernance et l'amélioration des conditions pensées de cette exigence dans le cadre d'une environnementales locales. 21 enveloppe destinée à sécuriser les régimes fon- ciers et à améliorer les services. Des infrastructures spatialement connectives Les restrictions du marché foncier peuvent pour réduire la distance à la densité engendrer des retombées défavorables sur les Les mesures politiques destinées à unifier les économies urbaines et affaiblir les instruments marchés fonciers et à favoriser la mobilité des servant à développer l'urbanisation. À moins travailleurs restent importantes dans le dévelop- que des institutions de base pour les marchés pement de la densité économique, et ce, à tou- fonciers et les services sociaux n'existent, le tes les étapes de l'urbanisation. Mais pour gérer développement des infrastructures sera entravé les défis plus complexes d'une urbanisation qui et les interventions ciblées sur le plan spatial avance, elles ne suffisent pas. À Séoul et à Shan- seront probablement inefficaces. par exemple, ghai, la vitesse moyenne de la circulation dans le les prix des terres gonflés artificiellement du fait centre-ville est de 8 km/h ; à Bangkok, Manille d'une réglementation trop extrême compromet- et Mexico, elle est de 10 km/h ou moins ; à Kuala tent les subventions au logement, augmentent le Lumpur et à São paulo, elle atteint 15 km/h ou coût de l'élimination des bidonvilles, et rendent moins. Les travailleurs de Djakarta, Kinshasa, le financement du logement inaccessible. Lagos et Manille ont en moyenne 75 minutes de Les réglementations du financement du loge- trajet pour gagner leur lieu de travail. 22Dans ment ont une incidence sur l'urbanisation. Depuis de telles zones, la congestion peut miner les la déréglementation des systèmes financiers au avantages d'une densité croissante. en tant que cours de la deuxième moitié des années 80, les priorités d'une urbanisation globale, une infras- financements du logement basés sur le marché tructure spatialement connective doit donc s'al- ont rapidement augmenté. Les marchés hypo- lier à des institutions spatialement neutres. thécaires résidentiels représentent à présent Les infrastructures connectives ont besoin plus de 40 % du produit intérieur brut (piB) des d'institutions. Les villes prospères répondent à pays développés. Cependant, ceux des pays en l'intensification des embouteillages par le biais développement sont bien inférieurs, atteignant d'une infrastructure spatialement connective. en moyenne moins de 10 % du piB. 19Le rôle Néanmoins, dans les grandes villes ayant réussi des pouvoirs publics doit consister à stimuler leur urbanisation, un marché foncier fluide un engagement privé bien réglementé. À titre et des autorités locales détenant les pouvoirs d'exemple, des initiatives privées semblables à nécessaires ont précédé le développement de celles développées par la Grameen Bank au Ban- telles infrastructures (ou l'ont accompagné, gladesh, par Bancosol en Bolivie et par la hou- dans le cas des urbanisations les plus rapides). sing Development and Finance Corporation en Le séquençage des politiques doit consister en La concentration sans congestion 207 des mesures spatialement neutres afin que des Les États-unis présentaient un système de conditions adaptées à la concentration économi- droits de propriété relativement bien élaboré dès que soient créées et suivies de politiques connec- le milieu du 19e siècle. À mesure que le réseau tives pour gérer la congestion. Le royaume-uni de transports de New York se développait et que du 19e siècle illustre bien cette considération : les besoins de la ville se modifiaient au cours du avec des systèmes de gouvernement qui variaient dernier siècle, ses institutions se sont améliorées. sensiblement d'une ville à l'autre, le Reform Act La Zoning Resolution de 1916 a été amendée pour de 1832 et le Municipal Corporations Act de 1835 répondre aux changements relatifs à la popula- ont amené une régularisation des attributions tion et à l'utilisation des sols. Des vagues d'im- des autorités municipales. 23Ces dernières ont migration ont contribué à l'augmentation de la pu s'approprier les réseaux privés de canalisation population de la ville, qui est passée de 5 millions d'égout, d'eau et de gaz. Dans les années 1880, d'habitants en 1916 à près de 8 millions en 1960. elles avaient commencé à faire l'acquisition de De nouvelles lignes de transports collectifs et des terrains pour faire concurrence aux services pri- couloirs de croissance ont été créés. et avec l'es- vés, aux transports et à d'autres services. Ce fai- sor de la production d'automobiles en grandes sant, elles ont procédé à la fusion de l'ensemble séries, l'immatriculation des voitures dans l'État confus de réseaux privés pré-existants, en sépa- de New York a explosé, passant de 93 000 en 1915 rant les réseaux d'égouts et d'évacuation des à environ 2 millions en 1930. 30 La City Planning eaux des systèmes d'alimentation en eau, et en Commission a été mise sur pied en 1938 pour rendant les services élémentaires accessibles aux gérer une urbanisation toujours plus complexe. À zones pauvres. 24La Land Enquiry Commission a la suite d'une série d'études et de débats publics, reconnu que les questions relatives aux terrains la Zoning Resolution de 1916 a été remplacée en et à l'infrastructure spatialement connective 1961. La nouvelle résolution comportait des exi- étaient liées. « La propriété foncière municipale, gences en termes de stationnement et mettait l'aménagement urbain et le développement du l'accent sur l'utilisation des espaces libres. système de transports en commun iront de pair, Bien que basés sur les principales théories et seront mutuellement complémentaires ». 25À la fin du 19e siècle, les institutions qui régissaient d'aménagement de l'époque, certains aspects de ces politiques de zonage ont montré des limi- les marchés fonciers s'affermissaient et s'adap- tations au fil des années. L'accent sur les espaces taient aux exigences urbaines changeantes. 26 libres a quelques fois abouti à la construction avec un tel contexte comme arrière-plan, le de bâtiments qui écrasent leur entourage. De royaume-uni a connu une urbanisation rapide. en 1830, le piB moyen par habitant était de nouvelles approches ont été développées depuis 1 749 dollars (aux prix internationaux de 1990), visant à s'assurer que la reconversion des terrains correspondant plus ou moins à ceux du hondu- réponde mieux aux besoins de changements. ras, du Mozambique et du pakistan en 2003. 27 une approche plus flexible du département de La part urbaine passa de 28 % en 1830 à 69 % en l'urbanisme encourage une combinaison d'uti- 1910. 28 À la tête de la hiérarchie urbaine : Lon- lisations créant une configuration des rues telle dres, dont la population est passée de 2 millions qu'elle puisse soutenir la densité croissante. 31 d'habitants en 1830 à 6,6 millions en 1900. 29 New York constitue une bonne illustration Les institutions et les infrastructures doivent des institutions spatialement neutres et évolu- constamment évoluer. À mesure que les zones tives nécessaires aux politiques connectives sur s'urbanisent et les pays se développent, les le plan spatial. L'interaction entre elles a permis réseaux de transports publics deviennent plus en effet à la densité de Manhattan, du Bronx, de complexes, et les institutions comme la législa- Brooklyn et de Queens de passer de 230 habi- tion qui régit l'utilisation des sols doivent aussi tants au km_ en 1820 à plus de 5 000 en 1900 et s'adapter. La construction d'un nouveau réseau à environ 12 000 aujourd'hui. Une urbanisation de transports demande l'acquisition de terrains réussie demande la mise en connection de zones adjacents, et il est possible que les personnes toujours plus vastes. La densité engendre inévi- réfractaires peuvent soutirer des loyers colos- tablement l'encombrement saux ou contrecarrer complètement le projet. New York démontre les énormes avanta- Des expropriations (appelés « domaine émi- ges d'un réseau métropolitain efficace dans la nent » aux États-unis) peuvent devenir néces- réduction de la congestion tout en favorisant la saires et être accompagner de garanties d'une densité. La clé, c'est un système intégré de trans- juste compensation pour les propriétaires des ports en commun (voir encadré 7.4). Les gratte- terrains. une autre garantie consiste à rendre ciel et les centres-villes denses sont seulement d'« usage public » les terrains acquis, bien que concevables lorsque des milliers d'employés de l'interprétation que l'on peut donner de sa por- bureau peuvent être efficacement transportés tée soit sujette à controverse. vers leur lieu d'activité dans le centre-ville. 208 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 La densité économique de la ville correspon- dant à cet équilibre dépend de la qualité de l'in- Encadré 7.4 Accroître l'étendue de New York frastructure spatialement connective. ainsi, la Le réseau du métro à New York est devenu transporté plus de 100 000 voyageurs le valeur de l'investissement additionnel ne réside l'un des plus empruntés et des plus vastes jour de la cérémonie d'inauguration. Les pas tant dans la résorption à long terme de la du monde : il transporte quotidiennement métros, roulant à près de 65 km/h, étaient congestion que dans la croissance continuelle près de 5 millions de passagers sur 26 bien plus rapides que les trolleys (10 km/h) de la densité économique quel que soit le niveau lignes qui couvrent 1 290 km de voies. À ou que les trains aériens (19 km/h). Plus de mesure que la zone métropolitaine de gens pouvaient dès lors être transportés à de congestion. La congestion est le résultat de New York s'est agrandie, les réseaux de des vitesses plus élevées. la substitution d'une ressource rare (le temps transport par bus et les lignes ferroviaires Le développement du réseau de trans- de trajet) à une ressource encore plus rare (la se sont développés. Le système de trans- ports de manière suffisamment rapide terre). il ne serait pas efficace d'allouer aux rou- port par voie ferrée de New York est le plus pour s'adapter à la croissance démogra- vaste des États-Unis, comportant environ phique a été une lutte interminable. Une tes une surface de terres urbaines telle que la 250 stations et 20 lignes au service de plus grande partie du réseau du métro actuel- congestion en serait complètement éliminée. il de 150 millions de voyageurs par an.a lement en service a été construite entre est probable qu'une certaine congestion urbaine Les transports publics de New York 1913 et 1931. Le nombre annuel de voya- soit optimale, ne serait-ce que pour pousser les sont apparus à la fin des années 1820 avec geurs en train est passé de 500 millions en décideurs politiques à revoir et mettre à jour les des omnibus tirés par des chevaux. La 1901 à 2,5 milliards en 1929.b En 1940, la première ligne de tramway à vapeur a été ville a procédé à la fusion des trois lignes institutions et infrastructures. ouverte en 1883. En 1909, les trolleybus de métro indépendantes appartenant aux À mesure que les villes se spécialisent, l'in- électriques les ont remplacés et ont circulé publics, permettant ainsi une approche frastructure interurbaine devient une priorité pendant 70 ans dans les cinq arrondis- plus intégrée du développement des dansleszoneslesplusdynamiques.unesymbiose sements de New York. La première ligne transports. existe entre les villes et leurs périphéries, mais aérienne (« el ») sur une voie ferrée à Il en résulte comme bénéfice une urba- câbles s'est ouverte en 1868. En 1880, la nisation d'inclusion durable. La Metropo- les relations économiques associent également plupart des habitants de Manhattan se litan Transportation Authority de New York d'autres villes au sein d'une hiérarchie urbaine. trouvaient dans un rayon de 19 minutes à dessert une région de 13 000 km_ depuis Les liaisons entre les villes grâce aux transports pied d'un « el », qui transportait les passa- 1968. Selon le recensement de 2000 aux renforcent les économies d'agglomération et gers par-dessus les rues encombrées. États-Unis, New York est le seul lieu du New York a connu une immigration pays où moins de la moitié des foyers génèrent des fonctions spécialisées et complé- rapide au milieu des années 1880. Le possède une voiture -- les chiffres sont mentaires. aux États-unis, la mégalopole qui surpeuplement était courant. Les rues encore plus bas à Manhattan, avec moins s'étend le long de la côte nord-est depuis Boston, devenaient plus encombrées. Comme à d'un quart des foyers -- par rapport aux à travers New York, philadelphie et Baltimore Londres, un réseau ferroviaire souterrain 92 % au niveau national. Un usager des jusqu'à Washington, est reliée par des autorou- a été considéré comme un moyen néces- transports en commun sur trois aux États- saire. Toutefois, il a fallu qu'une tempête Unis et deux-tiers des voyageurs en train tes et des chemins de fer (la première connexion de neige paralyse entièrement les rues du pays sont des habitants de New York et pour les trains de marchandises a été établie en en mars 1888 pour déclencher la création de sa périphérie.c 1827 entre Baltimore et Washington). 35 Le Japon d'un système ferroviaire souterrain. Le Source : Équipe du Rapport sur le développe- a également investi dans des infrastructures spa- métro a été à la fois conçu pour le déplace- ment dans le monde 2009. tialement connectives pour relier ses deux plus ment des gens dans Manhattan et pour la a. New York City Transit Museum Teacher connexion aux endroits non développés. Resource Center ; Port Authority of New York grandes agglomérations, tokyo-Yokohama et Après des années de négociations and New Jersey Official Web site. osaka-Kobe (voir encadré 7.4). b. New York City Transit Museum Teacher politiques, un projet de métro a été ratifié Resource Center. Dans la république de Corée, Séoul-incheon en 1894. En 1904, la Interborough Rapid c. New York City Transit Museum Teacher (au nord-ouest) et pusan (la deuxième ville du Transit Company a lancé son service et a Resource Center. pays,àla pointesud-est) ont été reliées par laligne ferroviaire Gyeongbu dès 1905, et par l'autoroute Le succès à long terme n'exclut pas d'occa- Gyeongbu de plus de 400 km de long en 1970. sionnelles périodes de congestion, mais il néces- en 2004, le train super-express -- le Korea Train site vraiment des institutions flexibles. une Express -- a relié les deux villes en deux heures brochure britannique publiée en 1860 faisait de trajet. Dans le delta de la rivière des perles, remarquer que : région de Chine truffée d'usines et entrelacée d'autoroutes, les économies de plusieurs villes [D]e jour en jour, et d'année en année, les rues de sont connectées de manière si efficace que, selon Londres deviennent de plus en plus encombrées le directeur général d'une grande unité de fabri- et (...) vont obligatoirement aboutir à un blocage cation de produits d'électronique, « en pratique, total entre Westminster et la City, à moins qu'une nous pouvons être considérés comme une vaste solution plus efficace ne soit trouvée. La grande usine unique éparpillée à travers le territoire ». City se tient comme menottée, haletante et épuisée sous le poids de sa propre richesse. 32 La gestion de la demande et les transports en La congestion de Londres ne parut pas plus commun favorisent le développement de den- près d'une solution en 1939, avec une circulation sités plus fortes. il existe de nombreux instru- moyenne à 8 miles par heure, 33 ce qui n'était ments pour augmenter la mobilité, dont par pas si différent des 10-11 miles par heure dans le exemple 36 centre de la ville aujourd'hui. · 34 Ceci peut sug- L'amélioration des choix de transport, par gérer un « niveau d'équilibre » de la congestion. exemple à travers une meilleure gestion du La concentration sans congestion 209 Encadré 7.5 La promotion de la concentration au Japon de 1860 à 1980 : des politiques spatialement connectives pour Tokyo-Yokohama et Osaka-Kobe Le secteur industriel du Japon est concentré sur de nouveaux pôles industriels étaient pour la concentration tout en évitant les coûts de le plan spatial, tendance que l'on peut retrouver la plupart des exportateurs de machines et temps et de déchets liés à une densité crois- en remontant jusqu'à l'ère Meiji, qui a démarré d'appareils électroniques. Elles ont continué sante. Ces efforts n'ont pas empiété sur les dans les années 1860. À Tokyo, les usines de à tirer parti des économies de localisation en motivations de profit des entreprises, mais ont l'État de même que les complexes industriels produisant des produits liés et semblables dans renforcé au contraire les économies d'agglo- privés étaient concentrés le long de la rivière de nouvelles zones de regroupement. Leur mération. Les mesures politiques du gouverne- principale. De petits ateliers d'assemblage de situation le long de l'autoroute Tomei qui relie ment et les forces du marché se sont mutuelle- machines se sont regroupées progressivement, Tokyo à Nagoya a permis un accès facile à leurs ment fortifiés sur le plan spatial pour soutenir la et les activités industrielles se sont développées marchés ainsi qu'aux entreprises high-tech croissance économique. vers le sud le long de la nouvelle voie de chemin situées dans les centres urbains. de fer Tokaido reliant Tokyo, Yokohama et les La répartition géographique des industries zones plus au sud. sur plusieurs décennies de croissance rapide a Source : Contribution de Keijiro Otsuka & Megumi Après la Seconde guerre mondiale, lorsque illustré les efforts du gouvernement à favoriser Muto. les exportations vers les États-Unis ont com- mencé à s'accélérer, la production industrielle s'est concentrée dans la zone industrielle de Au Japon, les bonnes connexions routières et ferroviaires entre les villes facilite les économies Keihin autour de Tokyo et de Yokohama, ainsi d'agglomération à Tokyo-Yokohama (Keihin) et à Osaka-Kobe (Hanshin) que dans la zone industrielle de Hanshin autour d'Osaka et de Kobe. Ces aménagements ont entraîné d'importants embouteillages, des pénuries d'eau et la pollution de l'air et de l'eau. En 1962, le gouvernement japonais a réagi en instaurant le Zenso -- Plan de développement spatial intégré -- qui a amené un développe- ment brutal dans la ceinture industrielle du Pacifique en reliant les principales zones agglo- Sapporo mérées entre Tokyo et Osaka et en établissant HOKKAIDO de nouvelles zones industrielles entre elles. Les différents investissements comprenaient la mise en service du train super-express (Shinkan- sen) ainsi que d'autres voies ferrées, autoroutes et ports principaux (voir carte ci-contre). Malgré de gros investissements en infras- tructure dans les nouveaux clusters industriels des régions plus reculées, ces pôles n'ont pas été en mesure d'attirer les industries situées dans la ceinture du Pacifique. Pendant l'ère de croissance miraculeuse des années 50 à 70, les entreprises industrielles sont demeurées spatia- lement concentrées à cause de la mobilité de la HONSHU main-d'oeuvre, et ce, malgré le fait que des délo- calisations massives d'entreprises des zones centrales encombrées vers les nouvelles zones industrielles environnantes se sont produites. Tokyo Les entreprises qui sont restées dans les pôles centraux urbains ont revalorisé leur production Osaka standard en la remplaçant par des produits de haute technologie et par de nouveaux modèles, en tirant profit des économies d'urbanisation accumulées à travers diverses activités écono- miques et de vastes réservoirs de compétences SHIKOKU et de savoir-faire. D'autres entreprises ont main- tenu leurs fonctions centrales de gestion dans KYUSHU les agglomérations initiales afin de bénéficier des avantages des communications face à face Lignes de chemins de fer principales avec les banques, les organismes gouverne- Autoroutes principales mentaux et les établissements industriels clés. Les entreprises industrielles qui ont quitté les centres industriels traditionnels pour former Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. transit qui permet d'intensifier l'utilisation ou ou une croissance astucieuse qui privilégie qui privilégie les véhicules à taux d'occupation les nouveaux aménagements le long des par- élevés cours de transports en commun établis ·La gestion de l'utilisation des sols, par le · Le lancement de mesures politiques et de biais d'un développement ciblé sur le transit programmes généraux, tels que des réformes 210 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 liées au marché et à la gestion du transport suburbainsetlesvoiesréservéesauxautobus,cha- de marchandises cun présentant une capacité et des performances bien supérieures aux bus roulant sur des voies Les mécanismes de taxation peuvent être non dissociées et encombrées. Mais les réseaux vraiment efficaces dans l'optimisation de l'utili- ferroviaires suburbains et les métros demandent sation de véhicules privés. La mise aux enchères d'énormes investissements en termes de capital des permis pour l'achat de voitures à Singapour fixe, ce qui explique la hausse de popularité des est une mesure extrême mais efficace. en y ajou- voies réservés aux bus (et leur homologue plus tant les taxes automobiles, le coût d'une voiture à sophistiqué, le « transport express en bus »). Singapour est quatre à cinq fois le prix au niveau plus courantes dans les villes d'amérique mondial. Les routes à péage classiques, bien qu'appropriées pour les transports terrestres, ne latine, les voies réservées aux bus coûtent envi- sont pas applicables dans les villes. Cependant, ron 10 millions de dollars du kilomètre pour amsterdam, Londres et Stockholm ont aussi ins- leur installation. utilisées à Bogotá en Colom- titué des systèmes payants qui donnent un prix bie, à Curitiba et São paulo au Brésil et à Quito à l'utilisation des routes en fonction du moment en Équateur, elles sont en projet ou en construc- de la journée et du niveau de congestion, rédui- tion dans de nombreuses autres villes. une sant ainsi de manière radicale la circulation en alternative plus chère, dont le coût varie entre période de pointe ainsi que les émissions de gaz. 10 et 30 millions de dollars le kilomètre, est le Les flux de revenus provenant des taxes liées à rail léger, une forme moderne de tram qui par- la congestion ont été assignés aux réinvestisse- court de courtes distances. Ce système alimente ments dans les transports en commun. Mais en général un réseau plus vaste de métro lourd. de tels programmes nécessitent un important Les villes où le métro léger est présent incluent investissement technologique pour garantir une notamment hong Kong (Chine), Kuala Lum- collecte efficace des contributions. pur, Singapour, Sydney et tunis. De simples réglementations ou plans de cir- Le choix de transport collectif rapide le plus culation pour réduire le nombre de véhicules coûteux est le réseau de chemin de fer métro- dans des secteurs spécifiques ou dans l'ensemble politain, qui offre la capacité la plus impor- d'une ville sont plus faciles à mettre en place. À tante. Les coûts de construction s'élèvent en téhéran, la pénétration dans certaines parties du moyenne à plus de 100 millions de dollars le centre-ville est limitée à la circulation tout à fait kilomètre, ce qui explique qu'il y existe moins indispensable. Les villes de Budapest et de Bue- de 200 de ces réseaux à travers le monde, prin- 39 nos-aires présentent des zones exclusivement cipalement dans les pays industrialisés. tou- piétonnes au centre-ville, facilement accessibles tefois, le nombre de réseaux est en hausse : des par les transports en commun. Göteborg (Suède) métros ont été construits en Chine, en inde et et Brême (allemagne) limitent les liaisons en au venezuela. Lorsque les villes atteignent une véhicules privés entre différentes zones (« cellu- certaine taille et une certaine densité, le métro les »), favorisant ainsi les transports publics. La est le seul moyen de transport capable de dépla- ville de Chandigarh en inde a construit quelques cer un grand nombre de personnes vers des 160 km de larges pistes cyclables pour alléger la centres d'activité concentrés. Les avantages qui circulation des grandes artères. 37La contrainte découlent de la possibilité de favoriser une telle la plus courante qui soit appliquée est celle qui densité comprennent des gains d'efficacité et de limite l'utilisation de véhicules certains jours productivité, traditionnellement dans le secteur en fonction du numéro de leur plaque d'im- industriel, mais de plus en plus dans celui des matriculation, comme par exemple à athènes, services (voir chapitre 4). ils permettent aussi Bogotá, Lagos, Manille, Mexico, Santiago, São de réduire la consommation d'énergie et la paulo, Séoul et Singapour. De telles mesures se pollution et d'augmenter la compacité, ce qui sont révélées plus faciles à instaurer que prévu et intensifie les rapports humains et encourage les ont fait l'objet d'une approbation générale de la transports non motorisés pour les trajets courts part de la population. 38 intra-urbains. Les villes compactes et densé- La gestion de la demande constitue le moyen ment peuplées peuvent également répondre aux le plus rentable d'accroître la mobilité. toutefois, impératifs des changements climatiques (voir même avec les meilleures politiques en place, la encadré 7.6). circulation augmentera, notamment dans les Les transports publics, un succès en soi, villes en croissance rapide. Les investissements ont encouragé de nouveaux aménagements en dans les infrastructures de transports en com- faveur de densités plus fortes, qui permettent à mun peuvent relier différents secteurs d'une ville leur tour d'améliorer davantage les transports et orienter l'utilisation des terrains et le dévelop- en commun tout en réduisant la distance éco- pement urbain. Les transports collectifs rapides nomique entre les endroits. Gérer de tels ensem- comprennent les métros, les réseaux ferroviaires bles demande de la patience et de la discipline La concentration sans congestion 211 Encadré 7.6 Les changements climatiques exigent une forme urbaine différente, et non pas une cadence d'urbanisation plus faible L'urbanisation est associée à l'industrialisation, national, la Suède et le Japon ont eu recours métro de Barcelone est de 99 km, et 60 % de qui augmente les émissions de dioxyde de à des incitations et des règlementations pour la population de la ville habite dans un rayon carbone (CO2) et d'autres gaz à effet de serre. Et réduire considérablement l'intensité des émis- de 600 m d'une station de métro. Seulement l'accroissement des richesses a tendance à être sions de leurs économies. Sur le plan urbain, la 4,5 % des trajets se font par les transports en associé à une consommation d'énergie plus même chose est réalisable en mettant l'accent commun à Atlanta, ce qui est minime par rap- élevée, par exemple à travers la motorisation. sur la densité et des choix astucieux contri- port aux 30 % de Barcelone. Pour qu'Atlanta Toutefois, les préoccupations à propos du cli- buant à réduire les distances. Cela nécessite atteigne le degré d'accessibilité du métro de mat ne signifient pas que l'urbanisation devrait des politiques d'utilisation des terrains qui Barcelone, il faudrait construire 3 400 km de être ralentie. La densité économique devrait privilégient la compacité et des politiques de voies de métro supplémentaires et environ peut-être même être favorisée davantage. transports donnant des orientations quant à 2 800 nouvelles stations de métro. Cela per- Les données à caractère historique remon- la forme urbaine à adopter et fournissant des mettrait au métro d'Atlanta de transporter le tant au 19e siècle indiquent que les pays riches moyens de transport en commun pratiques et même nombre de passagers qu'à Barcelone, actuels ont connu des émissions croissantes efficaces.e où le réseau est constitué de seulement 99 km de carbone par habitant au fil de leur urbani- Atlanta et Barcelone illustrent des scéna- de voies et de 136 stations. sation et de leur industrialisation au cours du rios alternatifs de croissance urbaine. À 2,5 La densité fait toute la différence. 20e siècle.a L'industrialisation, la motorisation et 2,8 millions d'habitants, la taille de leurs et par conséquent les émissions de carbone populations était similaire, mais la densité de Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. dans les pays en développement suivent le population d'Atlanta était de six habitants par a. Marland, Boden & Andres, 2007.. parcours des pays développés dans leurs hectare en 1990, contre à 176 à Barcelone.f À b. Banque mondiale, 2002, figure 2.1 ; Lanne & étapes antérieures de développement.b À Atlanta, la distance la plus longue possible Liski, 2003, figures 1, 4 et 5 ; données sur les pays titre d'exemple, les émissions de carbone par entre deux points donnés à l'intérieur de la en développement issues de http://cdiac.esd.ornl. habitant en Allemagne ont doublé, passant zone urbanisée est de 137 km, alors qu'à Bar- gov/ftp/ndp030/nation.1751_2004.ems de 0,8 tonnes métriques de carbone en 1880 à celone, cette distance correspond à 37 km. c. Bento et al., 2003. 1,6 tonnes métriques en 1900. Aux États-Unis Les émissions de CO2par habitant s'élevaient d. Scholz, 2006 ; Vance & Hedel, 2006 ; Golob & et au Royaume-Uni, les émissions de carbone à 400 t à Atlanta, contre 38 t à Barcelone.g Le Brownstone, 2005 ; Ingram, 1997 ; Union interna- étaient d'environ 2,5 tonnes métriques en réseau du métro d'Atlanta a une longueur de tionale des transports publics (UITP). e. Bento et al., 2003 ; Scholz, 2006 ; Vance & Hedel, 1900. Les pays développés actuels présentent 74 km, mais seulement 4 % de la population de 2006 ; Golob & Brownstone, 2005. des émissions moyennes plus faibles équiva- la ville se trouve dans un rayon de 800 m d'une f. Bertaud, 2004. lant au PIB par habitant de l'Allemagne, du station de métro. La longueur du réseau du g. Kenworthy, 2005. Royaume-Uni et des États-Unis en 1880 et 1900. Les émissions de carbone au Botswana Les pays peuvent changer leurs trajectoires énergétiques s'élevaient à 0,36 tonnes métriques par habi- tant en 1987 et à 0,57 tonnes métriques en Émissions de carbone par habitant (tonnes) 1996 (voir figure ci-contre). 20 La tendance dans la plupart des pays en développement semble indiquer que les émis- 18 sions de carbone, tant globales que par habi- tant, vont continuer à augmenter. La réaction 16 politique à propos de l'intensification prévue de l'urbanisation et des émissions de carbone 14 dans les pays en développement ne devrait pas être de faire obstacle à la croissance des villes. Ceci ne serait ni réalisable ni souhaitable 12 compte tenu des informations concernant la croissance et la diminution de la pauvreté. La 10 croissance des villes -- dont un grand nombre Allemagne, France, pourrait doubler de taille au cours des pro- 8 Canada, Royaume-Uni, chaines décennies -- devrait plutôt être gérée et les États-Unis pour créer des zones urbaines bien plus écono- 6 1880­1940 mes en carbone que ne le sont de nombreuses villes actuelles bien établies. 4 Les structures monocentriques et les den- sités élevées de population ont tendance à réduire la durée et le nombre de trajets 2 motorisés.c Les villes compactes utilisent moins d'énergie pour les transports, consomment moins de terrains pour le logement et moins 0 0 5 10 15 20 25 30 d'énergie pour le chauffage. Plusieurs études PIB par habitant (dollars internationaux Geary Khamis de 1990, milliers) sont arrivées à la conclusion qu'une forte Sources : Les données mondiales sur les émissions de carbone peuvent être trouvées sur le site web de l'Oak densité de population est inversement propor- Ridge Laboratory, Département de l'Énergie, sur http://cdiac.esd.oml.gov/ftp/ndp030/nation.1751_2004.ems et tionnelle aux émissions de carbone.d Au niveau dans Lanne & Liski, 2003. de sorte à obtenir un développement ascendant de propriété sécurisés, les réglementations flexi- de puis la base. L'établissement et le renforce- bles pour l'utilisation des sols et la facilitation ment des institutions liées aux marchés fon- de leur reconversion -- ne sont pas simples. ciers et aux propriétés -- y compris les droits Mais sans l'engagement envers ces institutions 212 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 et sans investissements dans les infrastructu- aux autorités locales le pouvoir de conserver les res connectives, les interventions ciblées pour maisons construites dans le cadre des plans gérer les bidonvilles seront vraisemblablement d'élimination des bidonvilles, ce qui a ouvert infructueuses. la voie à de futurs projets de logements publics. L'amélioration des transports était comprise Des interventions spatialement ciblées pour dans les solutions à apporter, comme en témoi- réduire les divisions sociales et économiques gnent les conférences tenues en 1901 avec pour pour ce qui concerne le problème tridimension- thème « L'amélioration des moyens de locomo- nel que rencontrent les zones d'urbanisation tion comme première étape vers la résolution des avancée, des interventions spatialement ciblées difficultés de logement à Londres ». Ces confé- doivent complémenter des instruments spa- rences ont adopté une résolution à l'effet qu'« un tialement neutres et connectifs pour régler les réseau complet de transports à partir des centres problèmes de divisions sociales et économiques urbains, peu coûteux, rapide et appartenant aux à l'intérieur des limites des villes, soit le plus autorités municipales, est une étape primordiale visiblement les bidonvilles. L'expérience montre dans le traitement du problème du logement ». 40 que les efforts ciblés sur le plan spatial portent Les Londoniens avaient de toute évidence com- leurs fruits lorsqu'ils sont mis en oeuvre dans pris que les interventions ciblées doivent être les endroits où les marchés fonciers fonction- précédées de mesures politiques connectives. nent relativement bien, où les services sociaux en effet, le lien entre les améliorations à sont largement accessibles, et où une infras- apporter aux infrastructures de transports tructure connective relie le coeur de la ville à sa spatialement connectives et la solution au pro- périphérie. blème de Londres concernant les bidonvilles a Les institutions et les infrastructures consti- été clairement établi dans le discours politique tuent les conditions préalables à des interventions de l'époque. en 1890, la Cheap Trains for London réussies. Des programmes réussis d'intégration Workers Bill a proposé l'extension de la fourni- de bidonvilles ont été élaborés en se basant sur ture des services et la réglementation supplé- des mesures politiques spatialement neutres mentaire des tarifs pour les trajets à bord des et spatialement connectives. Cette intégration « trains ouvriers ». Les compagnies de chemins comprenait la mise sur pied d'institutions pour de fer privées avaient déjà été légalement forcées régir efficacement le fonctionnement du marché d'introduire ce type de trains en 1883, pour du logement, la fourniture spatialement neutre offrir des moyens de transport abordables aux de services sociaux et élémentaires à tous les travailleurs des classes ouvrières qui vivaient en établissements et des investissements dans les banlieue mais gagnaient leur vie dans le centre infrastructures de transports pour relier les de Londres. en baissant le coût des trajets, les zones d'habitation nouvellement construites. banlieues ont pu se développer, engendrant ainsi L'élimination des bidonvilles demande une la décongestion des zones centrales de Londres. base de dispositions législatives pour habiliter De même à la fin du 19e siècle et au début les autorités locales à agir et les institutions à du 20e siècle, les gouvernements d'amérique favoriser une reconversion structurée des terres, du Nord et d'europe occidentale ont procédé d'un usage agricole à un usage résidentiel ou à à des opérations d'élimination des bidonvilles d'autres fins. en parallèle, les aménagements et de relogement à grande échelle. Les proprié- suburbains sont rendus possibles à travers taires des terres ont perçu une compensation, et la fourniture de services publics et de servi- les terres qui ont été dégagées ont été vendues ces sociaux élémentaires accompagnés d'une pour des projets de réaménagement. Ces pro- amélioration continue de la connectivité des grammes n'auraient pu réussir sans le dévelop- transports des villes vers leurs périphéries et les pement rapide des infrastructures de transport. cantons avoisinants. De nouveaux réseaux de transport ont contribué À Londres, le tollé général suscité par les à « ouvrir » les périphéries et les banlieues des conditions terribles de vie dans les bidonvilles villes, donnant un attrait aux habitations péri- victoriens a donné l'élan nécessaire au proces- urbaines à la fois pour les promoteurs immobi- sus d'élimination et de revalorisation des bidon- liers et les travailleurs urbains. L'exode vers les villes. Néanmoins, différentes mesures pour le banlieues ainsi engendré était également à la fois développement des marchés du logement et des la cause et la conséquence de la délocalisation réseaux de transport ont précédé ces efforts. de nombreuses industries lourdes vers les zones Le Housing of the Working Classes Act de 1890 périphériques. et elle a coïncidé avec l'expansion octroya aux autorités locales le pouvoir de procé- de services sociaux élémentaires et de loisirs. der à la construction d'habitations pour les clas- Les mesures politiques d'intégration des ses ouvrières et de raser les zones de logements bidonvilles dans les villes ont fonctionné dans les inadéquats. un amendement à cette loi a conféré endroits où les institutions et les infrastructures La concentration sans congestion 213 étaient adéquates. après la Deuxième guerre de transports en commun intra-urbains ont relié mondiale, la Suède s'est rapidement urbanisée les nouveaux centres de développement résiden- et la population de la ville de Stockholm a rapi- tiels aux économies urbaines locales. À mesure dement augmenté, passant de 741 000 habitants que l'infrastructure se développait davantage, en 1950 à 1,39 millions en 1980. 41Stockholm et particulièrement à la suite de l'adoption du présentait un parc de logements insuffisant et Housing and Urban Development Act de 1965, les délabré, avec des loyers élevés par rapport à la habitants les mieux lotis ont quitté les centres- plupart des autres villes européennes. 42en villes pour s'installer en banlieue. 48 réaction à une telle situation, le gouvernement une infrastructure connective améliorée est suédois a mis sur pied la Royal Housing Com- la condition préalable à l'application de mesures mission en 1945. un plan de démolition des politiques pour traiter le problème des bidon- bidonvilles à Stockholm et dans les autres vil- villes. Cela prend du temps, mais hong Kong les et de relogement des habitants déplacés des (Chine) et Singapour démontrent que le proces- bidonvilles dans des logements locatifs fournis sus est réalisable sur plusieurs décennies plutôt par l'État -- dans des tours bien conçues à la que sur plusieurs siècles. en dépit des différences périphérie de la ville, a été élaboré. La première dans la rapidité d'exécution, l'ordonnancement génération de tours résidentielles intégrait la des mesures politiques semble être le même : les présence d'écoles, de centres médicaux et de politiques ciblées concernant l'intégration des centres commerciaux et de loisirs, ainsi que des bidonvilles ne peuvent précéder l'application de centres de services. La connectivité spatiale vers politiques géographiquement neutres et connec- les centres-villes était assurée par un accès aisé tives (voir encadré 7.7). aux moyens de transport. 43 Les autorités suédoises réussirent à conti- nuellement améliorer les conditions de vie Encadré 7.7 Accélérée mais séquencée : l'intégration spatiale à urbaines au cours des années 60 et 70. Grâce Hong Kong (Chine) au 20e siècle au Million Homes Programme, le gouvernement s'est fixé pour objectif d'éradiquer la misère C'est avant la Seconde guerre mondiale l'urbanisation avançait. L'Ordonnance de et le surpeuplement des quartiers sensibles en que Hong Kong (Chine) a développé sa 1939 a été amendée en 1958, en 1969 et en 1974.a Une fois établi le cadre d'urbanisme construisant 100 000 nouvelles habitations par structure administrative et son cadre législatif régissant les marchés fonciers. En requis, Hong Kong (Chine) a été mieux pla- an entre 1965 et 1974, augmentant d'un tiers 1935, une prise de conscience croissante cée pour appliquer des mesures politiques l'ensemble du parc de logements de la Suède quant aux conditions de vie misérables connectives sur le plan spatial dans les avec 3 millions d'unités. 44Les nouveaux amé- dans les bidonvilles urbains a mené à la années 70. Ces mesures ont constitué une réaction nécessaire au doublement du nagements offraient des services élémentaires, création d'une Commission pour le loge- ment. Elle a été suivie de la Town Planning nombre d'immatriculations automobiles tels que l'éducation et les centres de soin, et Ordinance de 1939, qui a mis sur pied un en une décennie et à l'aggravation cor- étaient reliés aux centres d'emploi urbains par Comité d'aménagement urbain. respondante de la congestion qui a suivi, des systèmes de circulation bien planifiés. 45 Cependant, la mise en oeuvre concrète résultat de la croissance économique Des leçons similaires ont été tirées aux États- de l'ordonnance et des projets d'urbanisme rapide de la ville d'environ 10 % par an. unis. À la fin du 19e siècle, les philanthropes à Hong Kong (Chine) ont dû attendre la Les institutions et les infrastructures promulgation de la Town Planning Regula- ont marché, pour ainsi dire, main dans la américains avaient fait prendre conscience du tion de 1954. Ce n'est qu'après le fameux main. Le gouvernement a été en mesure dénuement auquel étaient confrontés les habi- incendie du bidonville de Shek Kip Mei en d'instituer l'Ordonnance de restriction tantsdesbidonvilles.ilsontfaitpressionpourque 1953 que de vrais efforts d'établissement temporaire de projets de construction (Temporary Restriction of Building Develop- les réglementations en matière de construction de programmes de logements publics ont été faits. En 1965, le Groupe de travail ment Ordinance) de 1973 dans les zones de garantissent des normes minimales pour l'édi- sur l'éradication des bidonvilles a été mis Pok Fu Lam et de Mid-Levels à Hong Kong fication de nouveaux immeubles d'habitation. 46 sur pied. Il a fallu plus de 30 ans pour que (Chine), en s'appuyant sur la législation toutefois, ce n'est qu'à partir des années 30 que le Hong Kong (Chine), une ville toujours d'aménagement efficace alors en vigueur. gouvernement s'est engagé dans la fourniture de pressée, commence véritablement à régler La construction du métro MTR (Mass le problème par le biais d'interventions Transit Railway) à grande capacité a été logements. 47À la suite de la Grande dépression, spatialement ciblées. Hong Kong (Chine) stimulée à son tour, modifiant les restric- l'administration autonome du logement des a d'abord dû se consacrer au développe- tions concernant la hauteur maximale des États-unis a été constituée à travers le Wagner- ment et au renforcement des institutions constructions dans la zone autour de l'aé- Steagall Housing Act de 1937 ; cette loi autorisait spatialement neutres régissant la gestion roport Kai Tak et précipitant la résolution du problème de surcharge des réseaux de les administrations locales en charge du loge- des marchés fonciers et du logement, et de l'infrastructure connective pour l'améliora- transports. ment de contracter des emprunts subventionnés tion de l'utilisation des terres. Résultat : la ville est à présent classée leur permettant de financer l'éradication des Le premier plan d'utilisation des ter- parmi les cinq premières au monde pour zones délabrées et de faire construire des habi- res et de zonage de Hong Kong -- les l'efficacité de son infrastructure, et les bidonvilles ont disparu.b tations de remplacement. un cadre légal solide « Colony Outline Plan and Outline Zoning Plans » -- n'a été ébauché qu'en 1963. Les a donné les moyens aux autorités nationales et Source : Équipe du Rapport sur le développe- institutions spatialement neutres de Hong ment dans le monde 2009. étatiques, aux organisations de la société civile et Kong ont dû être adaptées au fil du temps, a. Bristow, 1984. aux promoteurs privés de travailler de manière à mesure que la ville se développait et que b. Cullinane, 2002. concertée à différents projets. De bons réseaux 214 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 Les interventions ciblées devront probablement Le cas de l'afrique du Sud, en revanche, donne attendre que les institutions et les infrastructures à réfléchir. Lorsque le premier gouvernement aient été améliorées. L'expérience des pays déve- sud-africain postapartheid a pris le pouvoir en loppés est encore pertinente aujourd'hui. Le 1994, il s'est vu confronté à une crise du loge- Costa rica, l'afrique du Sud et Singapour mon- ment, dont le déficit estimé se chiffrait à 1,5 mil- trent pourquoi. lions de logements, avec la nécessité de fournir au cours des années 80, la conjonction d'une 170 000 nouveaux logements par an. environ croissance rapide de la population in situ, de 18 % des foyers, soit 7,4 millions d'individus, migrations et d'un afflux de réfugiés provenant vivaient alors dans des bidonvilles. 53 La nou- des pays voisins déchirés par la guerre a exa- velle politique du logement issue de négocia- cerbé davantage la pénurie de logements urbains tions multipartites fut mise en application à pourtant déjà critique au Costa rica. en consé- travers le Housing Act de 1997, offrant des sub- quence, un système national de financement du ventions relatives au logement au plus grand logement a été créé en 1986. L'objectif était de nombre d'habitants possible, pour louer, ache- doter les foyers à faibles revenus de subventions ter, construire ou rénover des habitations. pour l'achat ou la construction de maisons. Les toutefois, les institutions et les infrastructu- familles ont été capables compléter les fonds res connectives requises n'avaient pas encore été qui leur ont été versés avec des prêts obtenus établies. une série de réformes ont été instaurées d'organismes privés, et notamment de banques simultanément, et notamment des modifica- commerciales, d'institutions d'épargne et de tions aux limites des administrations régiona- prêts et des coopératives. Les foyers percevant les, aux mécanismes d'appui aux financements un salaire minimum ont eu droit à une subven- et à la législation liée au logement. De fait, le tion complète, tandis que les foyers gagnant plus Housing Act a abrogé, incorporé ou amendé 35 de quatre fois le salaire minimum ont eu accès différents actes législatifs.54 La première vague à des subventions et des prêts moins élevés à des de construction de logements à bas prix, à la conditions proches de celles du marché. 49 périphérie des villes principales, était dépour- Le programme de subventions au logement vue de commodités élémentaires et de moyens au Costa rica a porté ses fruits du fait que les de transport pour atteindre les centres-villes (et institutions spatialement neutres et les infras- donc les centres d'activités). Ces aménagements tructures spatialement connectives nécessai- n'ont pas réussi à remédier aux divisions intra- res avaient déjà été créées pour favoriser ses urbaines. Les changements récents apportés aux interventions ciblées. Dès 1869, le gouverne- mesures politiques sont cependant plus encou- ment avait décrété que l'enseignement primaire rageants. Le programme national de logement constituait un droit universel élémentaire. La -- appelé Breaking New Ground -- s'est concen- constitution de 1949 a garanti un accès gratuit tré sur l'intégration de communautés à faibles à l'enseignement secondaire également. Le gou- revenus par l'amélioration de l'accès aux trans- vernement du Costa rica investit plus de 20 % ports publics et aux services sociaux et commer- de son budget dans l'éducation tous les ans, avec ciaux élémentaires. 55 pour résultat un taux d'alphabétisation d'envi- pour n'importe quel gouvernement, réaliser ron 95 %. Des investissements comparables l'amélioration des institutions et des infras- dans le secteur de la santé publique ont permis tructures et se livrer à des interventions tout à de réduire les taux de mortalité infantile, le taux la fois n'est pas une tâche facile, quoique Singa- moyen d'espérance de vie à la naissance étant de pour démontre que cela est possible (voir enca- 79 ans. 50Bien que les revenus soient beaucoup dré 7.8). vraisemblablement l'exemple le plus plus élevés dans les régions centrales du Costa réussi quant à la manière d'éradiquer les bidon- rica, les indicateurs sociaux sont à peu près les villes, Singapour est, dans une certaine mesure, mêmes à travers le pays. 51 une anomalie. il est l'un des rares pays à avoir Le Costa rica a des institutions efficaces qui réussi à appliquer l'ensemble des trois volets des régissent le marché foncier. un système d'enregis- politiques d'intégration simultanément. Singa- trement des propriétés efficace est en place. plus pour y est parvenue parce qu'elle a connu une de 80 % des propriétaires fonciers détiennent croissance économique extrêmement rapide, en effet des titres de propriété enregistrés et le avec au pouvoir un gouvernement déterminé niveau de sécurité juridique est élevé. 52 San José, depuis 1965. Le fait qu'il s'agisse d'une ville-État la capitale du pays, est reliée aux villes provincia- y a grandement aidé, donnant ainsi indirecte- les principales grâce à un réseau de bus efficace ment une leçon d'ordre général : une urbanisa- et abordable, et des compagnies de bus privées tion réussie prend des mesures coordonnées à connectent San José à ses banlieues éloignées. tous les niveaux du gouvernement. À bien des égards, le Costa rica constitue un La plupart despays neserontpas en mesurede modèle pour les autres pays en développement. reproduire le modèle de Singapour : harmoniser La concentration sans congestion 215 les priorités et les efforts des autorités centrales, étatiques et urbaines est une tâche difficile pour Encadré 7.8 Singapour : des bidonvilles à la stature mondiale tout pays qui n'est pas une ville-État. plus vrai- semblablement, ils devront ordonnancer leurs À l'époque de l'indépendance en 1965, devenu un important fournisseur d'infras- efforts politiques sur le parcours du Costa rica 70 % des familles de Singapour vivaient tructures et de services. Le manque de ter- et de pays qui se sont développés plus tôt comme dans des conditions de surpeuplement res a rendu la bonne gestion de l'aména- gement du territoire impérative. Des plans la Grande-Bretagne, la Suède et les États-unis. déplorables, et un tiers de sa population squattait à la périphérie de la ville. Le taux pluriannuels ont été élaborés, appliqués L'afrique du Sud témoigne des difficultés liées de chômage atteignait en moyenne 14 %, et actualisés. Finalement, la Commission aux tentatives de mettre en application simulta- le PIB par habitant était en-dessous de du logement (HDB) a été mandatée pour nément les 3 volets de mesures politiques. 2,700 dollars et la moitié de la population entreprendre un vaste programme d'éra- Un I pour chaque D -- un instrument politi- était analphabète. Une chute des taux de dication des bidonvilles, de construction mortalité et une migration de la péninsule de logements, et de rénovation urbaine. que pour chaque dimension du défi de l'urbanisa- malaise engendraient une croissance Les logements publics ont été une partie tion. La séquence dans l'application de mesures rapide de la population, augmentant intégrante de tous les projets d'aména- politiques correspond à différents niveaux d'ur- davantage la pression tant sur le loge- gement. À l'apogée du programme, HDB banisation. une urbanisation naissante requiert ment que sur l'emploi. 600 000 logements construisait un nouvel appartement tou- tes les huit minutes. Maintenant, 86 % de principalement l'application de politiques spa- supplémentaires étaient requis, et l'offre du secteur privé en comportait moins de la population de Singapour vit dans des tialement neutres. une urbanisation intermé- 60 000. Un compte rendu de cette période habitations construites par l'État. La plu- diaire nécessite en plus des mesures politiques nous provient d'un visiteur contemporain part des habitants sont propriétaires de spatialement connectives. et une urbanisation à Singapour : leur logement, encouragés à leur acquisi- avancée requiert les deux ainsi que des efforts Les allées couvertes sont souvent envahies tion par des fonds spéciaux pour le loge- ment financés par l'Employees Provident ciblés sur le plan spatial. Le succès de la nouvelle d'échoppes de marchands et de bric-à-brac. Du linge est suspendu à des perches poussées hors Fund, un plan de retraite obligatoire. Des mesure politique est donc basé sur l'application des fenêtres aux étages au-dessus, comme dans terres viabilisées ont été mises à disposi- concluante de celle(s) instaurée(s) au préalable. le vieux Shanghai. Voilà Singapour, au début des tion. À travers la loi d'amalgamation des Dans le cas d'un pays principalement rural, années 70. Nous étions tous anéantis à l'époque, terres (Land Amalgamation Act), le gou- nous qui n'y vivions pas. De 1871 à 1931, la popu- vernement a pris possession de près d'un dont la part urbaine est de moins d'un quart des lation chinoise de la ville est passée de 100 000 tiers des terrains urbains. Les habitants habitants, la variété d'endroits auxquels il est à 500 000 habitants. En 1960, d'après les esti- mations, plus de 500 000 Chinois vivaient dans des bidonvilles ont été transférés dans des confronté peut se nommer un défi unidimen- des conditions similaires à celles des bidonvilles, logements publics. sionnel : favoriser la densité (voir tableau 7.1). à l'intérieur des maisons. Équipés simplement Pour une ville-État dans une région pauvre, il n'est pas exagéré d'affirmer il n'est pas évident de savoir dans quel endroit d'une cuisine et d'une salle de bain, les « sho- phouses » étaient conçus pour deux familles qu'une urbanisation efficace a été à l'ori- cette densité va d'abord s'accroître, et les gou- élargies tout au plus. Après de nombreux cloi- gine des taux de croissance annuels de vernements seraient bien avisés de permet- sonnements, beaucoup d'entre eux abritaient 8 % en moyenne au cours des années 70 tre aux forces de marché de se développer. La jusqu'à 50 individus. et 80. Elle a nécessité une combinaison neutralité entre les lieux constitue la règle, et Aujourd'hui, moins de 40 ans plus tard, d'institutions de marché et de fourniture les bidonvilles de Singapour ont disparu. de services sociaux, d'investissements sa stratégie d'urbanisation doit principalement À leur place se trouve l'une des villes les stratégiques dans les infrastructures et de comporter des institutions spatialement neu- plus propres et les plus accueillantes au logements améliorés pour les habitants tres. Celles-ci comprennent principalement des monde. Ses secrets ? Tout d'abord, des des bidonvilles. services sociaux et élémentaires, l'instauration réformes institutionnelles ont fait connaî- Sources : Yuen, 2004 ; Yusuf & Nabeshima, d'institutions de marché et de maintien de la loi tre le gouvernement pour son sens de res- 2006. ponsabilité. Ensuite, le gouvernement est a. Cockrem, 2007. et l'ordre, la sécurité des droits de propriété, le fonctionnement efficace d'un marché foncier et des politiques macroéconomiques saines. neutres, et investir dans des infrastructures Les réglementations doivent être suffisamment connectives sur le plan spatial pour neutraliser souples pour favoriser une reconversion efficace la congestion qui pourrait autrement neutraliser des sols, et les normes de construction doivent les gains d'efficience provenant des « économies être applicables sans être excessivement contrai- de localisation » (voir chapitre 4). gnantes. il s'agit d'une tâche difficile pour les pour un pays fortement urbanisé, dont les pays avec des niveaux de revenus peu élevés, parts urbaines comprennent plus de 75 % des auxquels sont associés de faibles niveaux d'ur- habitants, l'urbanisation doit mettre l'emphase banisation. elles doivent donc éviter de la rendre sur la viabilité, la créativité et l'intégration plus difficile en tentant d'appliquer des mesures sociale urbaine -- l'instauration d'« économies politiques explicites sur le plan spatial. d'urbanisation ». Ces pays font face à un défi tri- pour un pays en urbanisation rapide dont les dimensionnel : développer la densité, réduire les parts urbaines vont du quart aux trois-quarts distances, et réduire les divisions. ils présentent des habitants, la gestion de la variété d'endroits assurément une géographie économique variée : qu'il comporte constitue un défi principalement leur variété d'endroits comporte quelques zones bidimensionnel : développer la densité et réduire unidimensionnelles, une bonne partie d'entre la distance à la densité un défi bidimensionnel eux sont confrontés à des défis bidimension- exige une réponse à deux volets : poursuivre le nels, et certains à des défis tridimensionnels. travail de création d'institutions spatialement Des mesures politiques spatialement neutres et 216 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 Tableau 7.1 Un instrument par dimension : un cadre simple pour les politiques d'urbanisation Type de zone Urbanisation naissante Urbanisation intermédiaire Urbanisation avancée Parts urbaines Moins de 25 % Environ 50 % Plus de 75 % Exemples Kampong Speu, Cambodge ; Chengdu, Chine ; Hyderabad, Inde Le Grand Caire, République arabe d'Égypte ; Rio de Lindi, Tanzanie Janeiro, Brésil Dimensions du défi 1-D : Développer la densité 2-D : Développer la densité, réduire les 3-D : Développer la densité, réduire les distances, politique distances éliminer les divisions Instruments d'intégration : Institutions Droits fonciers, éducation de Réglementations sur l'utilisation des Réglementations sur l'utilisation des terres et impôts base, santé, eau et hygiène sols ; fourniture de services sociaux et fonciers ; Fourniture de services élémentaires pour élémentaires pour tous tous Infrastructure Infrastructure des transports Infrastructure des transports ; gestion de la demande Interventions Aménagement des zones de bidonvilles ; programmes ciblés pour réduire la criminalité et la dégradation de l'environnement Source: Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. connectives continuent de favoriser les écono- d'une transformation spatiale tout aussi radi- mies d'agglomération, mais constituent à pré- cale. en 1960, environ 75 % de l'ensemble des sent également des préalables à la mise en oeuvre citoyens sud-coréens vivaient en zones rurales. À d'interventions concluantes pour réduire les partir de 1990, le pays comportait 75 % de parts divisions intra-urbaines. urbaines, et celles-ci dépassent aujourd'hui les 80 %. 57 Le cadre en application afin de garantir la disponibilité de services Les zones à faible densité doivent développer sociaux élémentaires pour tous, les institutions la densité économique par le biais de l'urbani- ont aidé le pays à poser les fondations d'une sation et la création de liens plus étroits entre urbanisation rapide et concluante. en 1960, la les villages et les agglomérations. Les zones à part de la population totale âgée de 15 ans ou urbanisation rapide doivent s'assurer que les plus non scolarisée s'élevait à 36 %. en 1980, gains issus de la densité économique en termes lorsqu'elle a entamé la phase d'urbanisation de productivité ne soient pas neutralisés par intermédiaire, cette part avait chuté sous la les coûts de la congestion. Les zones fortement barre des 15 %. en 2000, cinq ans après le début urbanisées doivent se concentrer sur la vivabilité de la phase d'urbanisation avancée, cette part en privilégiant l'intégration sociale et les gains était de moins de 5 %. Le nombre d'années de qui découlent de la concentration économique. scolarisation du travailleur moyen était passé de Les priorités au niveau national correspondent cinq ans en 1960 à neuf ans en 1980 et il avait à la prédominance de l'un ou de plusieurs de ces dépassé les 12 ans en 2000. 58un scénario simi- types de zones. laire s'est déroulé pour le secteur des soins de santé. en 1980, seuls 4 % des enfants étaient Les pays à urbanisation naissante (zones vaccinés contre la rougeole. en 1989, ce chiffre unidimensionnelles) : des institutions pour s'élevait à 95 %. en 2006, un enfant sur cent une urbanisation plus efficace seulement n'était pas vacciné. Les pays qui se sont développés récemment La provision universelle d'éducation et de témoignent du fait que la réussite ne nécessite soins de santé est allée de pair avec une grande pas des politiques spatiales explicites pour pré- flexibilité nationale dans la reconversion des parer le terrain d'une urbanisation réussie. pour sols. 59 en particulier, le gouvernement de la les zones à urbanisation naissante, les priorités république de Corée a manifesté son intention politiques demeurent la fourniture de services de reconvertir les terres agricoles pour leur utili- sociaux élémentaires et le développement des sation à des fins industrielles. Le gouvernement marchés fonciers. central a aussi encouragé les autorités locales à Un accent sur les services sociaux. en 1960, promouvoir la reconversion des terres agricoles le niveau du piB par habitant de la république à travers la création de complexes industriels de Corée s'apparentait plus ou moins à celui du plus petits et plus localisés. Bénin, du Cambodge et du tadjikistan. Depuis, alors que certaines zones ont été inévitable- il s'est transformé en pays industriel de premier ment délaissées dans le processus d'urbanisation plan. 56en corroboration avec les faits présentés de la république de Corée, aucune n'a été défavo- dans le chapitre 1, la transformation sectorielle risée. prenons par exemple le conté d'eumseong, de la république de Corée s'est accompagnée une zone essentiellement rurale de la province La concentration sans congestion 217 de Chungcheongbukdo (voir carte 7.1). À mesure la plus grande ville de la zone, Guiyang. avec que la république de Corée s'est industrialisait et l'amélioration des institutions spatialement s'urbanisait, le conté s'est vu confronté à un exode neutres en Chine, ce projet semble plus réaliste continu de la population. en 1968, la population qu'il ne l'aurait été il y a deux décennies. dépassait les 120 000 habitants, mais en 1990 elle L'élaboration et la mise en application des avait chuté à un peu moins de 75 000. pourtant, droits fonciers. La province de Kampong Speu même en voyant leur entourage se rapprocher des au Cambodge, située à environ 100 km au sud- villes principales de la république de Corée, les ouest de phnom penh et couvrant une sur- habitants d'eumseong ont bénéficié de soins de face d'environ 7 000 km_ comportant près de santé et d'une éducation améliorés, d'un meilleur 700 000 habitants, est urbanisée à 10 %. Quel- réseau routier et de meilleures conditions d'hy- ques agglomérations avec des marchés offrent giène. De 1969 à 1990, le nombre d'enseignants du secondaire et du tertiaire a triplé, passant de Carte 7.1 République de Corée : trois zones à différents stades de l'urbanisation 1 000 à environ 3 000. Le nombre d'hôpitaux par million d'habitants dans la province de Chung- cheongbukdo a doublé, passant de 400 en 1980 à 800 en 1990, tandis que le taux de couverture de l'approvisionnement en eau passait de moins de 30 % à presque 60 %. Bien qu'une partie de la population ait quitté eumseong, le gouverne- ment coréen n'a pas abandonné le conté et, au Zone à 3D : région contraire, il a continué à mettre l'accent sur les métropolitaine de Séoul services sociaux et les services élémentaires pour KANGWON tous. La république de Corée n'est pas la seule éco- KYONGGI nomie prospère à procurer des éléments d'infor- mation probants sur le cadre en application. au cours des deux dernières décennies, la Chine Zone à 1D : canton d'Eumseoung a progressivement développé des institutions pour améliorer ses processus d'urbanisation. CHUNGCHONG un marché foncier urbain s'est établi, accompa- DU NORD gné de réglementations pour la standardisation CHUNGCHONG KYONGSANG de l'affectation des droits fonciers. 60 DU SUD Dans les DU NORD années 80, la loi sur l'aménagement urbain visait à contrôler la taille des grandes villes, mais le 10e plan quinquennal (2001-05) a plutôt préféré Zone à 2D : région mettre l'emphase sur le développement syner- métropolitaine CHOLLA de Daegu gique des petites, des moyennes et des grandes DU NORD villes de Chine. Le système d'enregistrement des foyers, qui durant des années avait imposé des restrictions aux migrants ruraux cherchant à se KYONGSANG DU SUD déplacer vers les zones urbaines, a été réformé et PUSAN le 11e plan quinquennal (2006-10) vise à renforcer CHOLLA davantage les institutions du marché foncier. DU SUD Sur cette toile de fond, les perspectives d'ur- banisation des zones unidimensionnelles de la Chine se sont développées. prenons la province de Guizhou. Situé dans le sud-ouest de la Chine, région qui comporte près de 40 millions d'ha- bitants, Guizhou est très en retard par rapport aux provinces côtières (voir la carte 7.2). Son piB par habitant en 2005 ne s'élevait qu'à 34 % de la moyenne nationale, 61 avec une part de près de 75 % de ses habitants classée comme popu- lation rurale. Guizhou est confrontée au défi du développement de sa densité pour permettre CHEJU l'apparition d'économies d'agglomération. Son 11e plan quinquennal (2006-10) vise à atteindre une part urbaine de 35 % en se concentrant sur Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 218 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 Carte 7.2 Chine : trois zones à différents stades de l'urbanisation Kampong Speu illustre les considérations fondamentales pour les zones d'urbanisation naissantes. Les mesures politiques spatialement neutres de promotion de l'intégration des zones rurales et urbaines doivent constituer l'élément principal d'une stratégie gouvernementale : améliorer le fonctionnement des marchés fon- HEILONGJIANG ciers et le système des droits de propriété, amé- liorer les services sociaux urbains et ruraux et privilégier les structures de gouvernance globale pour les agglomérations et les petites villes (l'en- JILIN cadré 7.8 montre l'importance de l'attribution de titres fonciers au Cambodge et au vietnam). NEI MONGOL un régime foncier sécurisé encourage des LIAONING investissements plus importants dans les terres PÉKIN et le logement, améliore la possibilité de trans- Pékin férer des terres et favorise l'accès aux crédits. TIANJIN Les cas de la Chine, du pakistan et du vietnam GANSU HEBEI confirment son importance pour les investisse- NINGXIA SHANXI SHANDONG ments dans les zones à faible densité. Les agri- QINGHAI culteurs emploient plus de main-d'oeuvre et d'intrants sur des terrains qu'ils possèdent que SHAANXI HENAN JIANGSU sur des terres louées. ils utilisent également la terre comme nantissement pour de nouvelles ANHUI HUBEI SHANGHAI activités et tirent profit de la hausse des prix fonciers. en inde, les prix des terres faisant l'ob- SICHUAN jet d'un titre sont en moyenne 15 % plus élevés ZHEJIANG CHONGQING JIANGXI que celles qui en sont dépourvues. aux philip- Zone à 1D : province de Guizhou pines, le prix des logements sécurisés est 58 % HUNAN Zone à 2D : pôle de Changsha- Zhuzhou-Xiangtan plus élevé que celui des logements sans titres, et GUIZHOU FUJIAN à Djakarta les prix des logements sécurisés sont plus élevés de 73 %. 62en dépit de ces avantages YUNNAN TAIWAN évidents, plus de 50 % de la population périur- GUANGXI GUANGDONG baine en afrique et plus de 40 % en asie vit sous HONG KONG un régime foncier informel. Dans de nombreux MACAO Zone à 3D : delta de pays, l'évolution du régime foncier (et du cadas- la rivière des Perles tre) est entravée par des dispositions coutumiè- HAINAN res et politiques. en afrique, où les institutions coutumières gèrent 90 à 98 % des territoires, les mesures politiques d'officialisation du régime Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. foncier doivent d'abord s'atteler aux systèmes coutumiers pour progressivement introduire des leurs services aux communes agricoles de Moha- éléments du cadastrage moderne. au Bénin, au saing, ou, traeng trayeung et à d'autres encore. Ghana, en Mozambique et en Namibie, une fois De nombreux villages bénéficient du dispositif obtenus les droits reconnus par la communauté, de cadastre et d'attribution de titres fonciers tout individu peut soumettre une demande de initié en 2000. Ses objectifs sont de renforcer certification de terres et leur cadastrage com- la sécurité relative à la jouissance des terres et plet, les deux pouvant être utilisés pour recourir des marchés fonciers, d'élaborer des mesures à des prêts. politiques pour l'administration et la gestion L'amélioration de l'administration des terres. des terres, de développer des instruments et des Les pays de l'asie centrale et de l'europe de l'est mécanismes juridiques de résolution des litiges possèdent l'expérience la plus systématique dans et d'établir un système national de cadastrage. l'approche aux problèmes de l'administration Les résultats recherchés sont une sécurité accrue foncière ; elles vont de l'europe centrale avec des régimes -- engendrant des transactions plus ses vieilles traditions en matière de marchés simples, des valeurs foncières plus élevées et fonciers aux pays d'asie centrale où ces marchés davantage d'investissements dans l'utilisation étaient inexistants. au cours de la transition des terres -- ainsi qu'une plus grande mobilité de l'économie planifiée à une de marché, cer- vers les zones urbaines. tains pays ont tenté de rétablir l'équité dans les La concentration sans congestion 219 Encadré 7.9 L'attribution de titres fonciers pour une urbanisation durable « Récépissés de demande » au Cambodge Cette perception a été confirmée par la loi leur tour la productivité agricole en transférant Le Cambodge officialise la propriété foncière foncière de 1992, qui a statué qu'un récépissé des terres aux utilisateurs les plus productifs, par l'attribution de titres fonciers, engendrant de demande constituait un droit valable au ter- réduisant ainsi les inefficiences.f La libéralisa- des avantages immédiats en termes de pro- rain. En 2004, le gouvernement a initié un pro- tion du marché foncier a engendré une mobi- ductivité accrue et des valeurs foncières plus gramme global de gestion et d'administration lité accrue, des familles vendant des terres élevées.a Bien que les tribunaux et d'autres foncières, dont l'un des principaux éléments pour saisir de nouvelles opportunités écono- institutions officielles de résolution des litiges comprend un plan d'attribution systématique miques dans le secteur du travail salarié.g Un fonciers soient lents, les documents officiels de titres. À fin 2005, environ 457 000 terrains marché foncier plus fluide a donc favorisé le en matière de droits fonciers ont valeur légale avaient été enregistrés dans le cadre de ce pro- passage en cours au Vietnam d'une économie dans la plupart des communautés rurales. Si gramme, et 166 000 titres avaient été attribués.e principalement agricole à une économie plus des propriétaires fonciers détiennent un titre diversifiée et urbanisée. C'est un volet impor- officiel pour un terrain faisant l'objet de litiges, Les « livres rouges » au Vietnam tant d'une stratégie qui a peut-être donné lieu leur position s'en voit considérablement ren- En 1981, le Vietnam a évolué vers un système à la réduction de pauvreté la plus spectaculaire forcée, même si le litige est résolu par des voies proche du « système de responsabilité des qui se soit produite dans un pays dans le passé informelles. foyers » chinois, selon lequel les utilisateurs récent.h En 1989, l'utilisation privée des terres agri- de terres ont le droit de garder pour eux leurs coles a été codifiée dans une loi.b Les habitants surplus de production au-dessus d'un quota en zone rurale ont été encouragés à déposer fixe. En 1988, certains droits de propriété indi- Source : Équipe du Rapport sur le développement des demandes de certificats de propriété viduels de terres agricoles ont été transférés dans le monde 2009. foncière, et des demandes pour 4 millions aux familles d'agriculteurs. La loi foncière de Note : Contribution de Thomas Markussen de terrains ont été soumises. En raison de la 1993 a rendu obligatoire la distribution de a. Markussen, à paraître ; Banque mondiale, 2003b. capacité administrative limitée et de la faible certificats d'utilisation des sols, appelés « livres b. Boreak, 2000. présence des services gouvernementaux dans rouges ». Les livres rouges s'accompagnent du c. Sophaal, Saravi & Acharya, 2001. le pays, seuls environ un demi-million de titres droit de vendre, louer, hypothéquer ou léguer d. Sovannarittr et al., 2001. ont en réalité été distribués.c Mais les person- des terres. La notion de marché foncier a donc e. Deutsch, 2006. f. Deininger & Jin, 2003 ; Ravallion & van de Walle, nes qui avaient soumis une demande ont reçu été officiellement acceptée. 2006b. un « récépissé de demande », et ce document a Les livres rouges augmentent les activités g. Ravallion & van de Walle, 2006a. généralement fait office de titre officiel.d du marché foncier, et ces activités accroissent à h. Banque mondiale, 2003b. droits fonciers et de propriété, de renforcer les aux ejidos, ces communautés rurales organisées marchés fonciers et financiers et de développer selon les structures sociales indigènes précolo- les fonctions des pouvoirs publics telles que les niales. Cependant la redistribution des terres impôts fonciers, l'aménagement du territoire et a affecté le système des droits de propriété, et la gestion des biens. ils doivent à présent déve- lopper des mécanismes pour la mise en place de dispositifs d'enregistrement, d'évaluation et de Encadré 7.10 Les marchés fonciers en transition transactions (voir encadré 7.9). Le développement de l'utilisation et de la Les premières mesures prises en Europe ble de l'enregistrement et du cadastre. reconversion des terres. L'instauration de méca- de l'Est et en Asie centrale ont porté sur le Plus efficace, un système combiné peut nismes régissant l'utilisation et la reconversion rétablissement des droits de propriété, la aussi s'autofinancer plus facilement. des terres peut être difficile. Certains pays crai- privatisation des biens qui étaient la pro- · Il faut un expert local, de préférence priété de l'État et la promotion de l'équité gnent que la reconversion des terres n'affecte la autre qu'un géomètre ou un homme en matière de logement. La remise sur production de céréales et la sécurité alimentaire de loi. D'ardents instigateurs du chan- pied des systèmes d'administration gement ont joué un rôle décisif en Mol- (la Chine et la république arabe d'Égypte). foncière pour le cadastre et l'enregistre- davie et en République tchèque. Des Beaucoup d'autres se voient contraints par les ment ont suivi. Des données appropriées compétences officielles ont été néces- formes traditionnelles de jouissance des terres, étaient nécessaires pour stimuler les marchés de l'immobilier et pour gérer l'at- saires dans la Fédération de Russie, en tels les systèmes communautaires en afrique tribution de terres et leur remembrement. Serbie et en Turquie pour la conception et l'ejido au Mexique. Dans les cas de titres de Les points clés ont été l'infrastructure de et la mise en place de nouveaux sys- tèmes. L'enregistrement systématique propriété imprécis, la reconversion des terres est l'information, les capacités institutionnel- n'était pas requis car de bonnes archi- souvent à l'avantage de l'État et des promoteurs, les et les bases de données. Certains pays entament à présent la troisième phase, qui ves foncières ont précédé le socialisme, au détriment des agriculteurs et des familles consiste à percevoir des impôts fonciers, et peu de transactions ont eu lieu sous rurales qui détenaient ou cultivaient tradition- à gérer des terrains de l'État et à émettre le régime socialiste. nellement ces terres. des permis de construire. · Un système informatique fiable avec au Mexique, le système foncier communau- Quelques leçons peuvent en être tirées : des applications basées sur l'Internet pour réduire les frais de transaction taire traditionnel s'est développé pour permet- · Réformer les systèmes institutionnels des utilisateurs et les opportuni- tre l'exécution de transactions foncières. après et juridiques qui fonctionnent mal, tels tés de corruption peut s'actualiser la révolution de 1917, les autorités du Mexique que ceux d'Amérique latine, peut être plus difficile que de redémarrer de zéro automatiquement. ont procédé à la distribution de plus de 100 mil- (Kirghizistan, Géorgie). Source : Contribution de Cora Shaw & Gavin lions d'hectares de terres, soit 50 % de son ter- · Un seul organisme doit être responsa- P. Adlington. ritoire arable, des grosses exploitations agricoles 220 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 la condition de l'utilisation des terres pour des congestion croissante. Les priorités compren- cultures privées a empêché l'émergence de mar- nent l'offre de services sociaux aux résidents chés pour leur location. en 1991, le système a ruraux et urbains, la garantie de marchés fon- conféré plus de liberté aux ejidos pour la vente ciers fluides ainsi que les investissements dans et la location des terres. entre 1995 et 2000, des les infrastructures à l'intérieur et autour des 150 000 ha de terres utilisées dans le cadre du centres-villes en expansion. développement urbain, plus des deux-tiers pro- Accroître les prérogatives administratives pour venaient des ejidos. Les revenus non agricoles coordonner les investissements dans l'infras- des agriculteurs ont augmenté de 45 % (l'enca- tructure. parmi les nombreuses villes qui ont dré 7.11 donne des exemples encourageants). absorbé les populations rurales de la Corée du Sud se trouvent Séoul et Daegu. Ces deux villes L'urbanisation intermédiaire (zones ont été initialement capables de s'urbaniser dans bidimensionnelles) : les institutions et les un contexte de politiques spatialement neutres, infrastructures pour accroître la densité et maisellesontconnurapidementdesphénomènes réduire la congestion de congestion, qui ont nécessité la mise en place Les zones qui s'urbanisent rapidement s'atten- de politiques connectives sur le plan spatial. en dent à un afflux continu de migrants et à une effet, la congestion dans le secteur du logement à Encadré 7.11 L'intégration des zones rurales et urbaines : le renforcement des structures institutionnelles des marchés fonciers Gestion du territoire à la périphérie centre du Mali, les droits secondaires permet- gement amélioré du territoire en zone urbaine. urbaine de Douala -- Le projet Mbanga- tent aux petits agriculteurs d'employer des tra- Les questions à améliorer comprennent Japoma au Cameroun vailleurs migrants en échange de droits tempo- l'équité de l'offre des services, étant donné que Le projet Mbanga-Japoma d'aménagement du raires pour cultiver les champs. Le système est les habitants ruraux et urbains ont des besoins territoire de Douala, au Cameroun, propose très structuré, comprenant certains jours de la différents, et la consultation de la faible voix des terres viabilisées à un prix raisonnable semaine spécifiquement réservés aux ouvriers des ruraux, dès lors que les urbanisés sont et concilie les pratiques de développement agricoles et à d'autres personnes qui travaillent considérés comme étant plus organisées. formelles et coutumières. La première phase sur les terres empruntées. La jouissance des du projet, qui couvre 160 ha de terres à 30 km terres du village est quasi exclusivement régie Remembrement en Indonésie du centre-ville, a débuté sous la forme d'un par le système coutumier sous le contrôle du Le Programme de remembrement mis en partenariat entre les institutions publiques, des conseil du village, permettant l'attribution place en Indonésie dans les années 90 indique investisseurs privés formels et des propriétai- de droits secondaires. La forte demande en comment favoriser le développement ordonné res coutumiers. Ce partenariat développe le produits horticoles provenant des marchés de zones en croissance rapide, et de planifier site en y installant des services d'infrastructure urbains proches rend la culture de terrains -- l'aménagement de zones inoccupées à la péri- primaire et secondaire (routes, fourniture même celles de faible surface -- rentable, et phérie urbaine. d'eau, égouts, écoulement des eaux, électri- donc attrayante pour les migrants. Le maire a le pouvoir de déterminer l'em- cité), délimitant des terrains d'une surface de 1 placement des zones de remembrement et de à 8 ha. Le promoteur rend 45 % des terres aux Administration globale -- les villes gérer et superviser les procédures. Cependant, propriétaires coutumiers et conserve les 55 % intégrées de la République de Corée les principaux acteurs sont les propriétaires restants. Les unités de surface sont alors subdi- La République de Corée a développé les villes privés et les occupants des terres (appartenant visées puis vendues, soit par le promoteur soit intégrées en zones rurales et urbaines pour à l'État). par les propriétaires coutumiers. Le coût final surmonter les insuffisances des précédentes La condition minimum au processus de d'un terrain viabilisé est bien moins élevé que initiatives de développement rural. La politi- remembrement est d'avoir au moins 85 % des celui des terrains fournis par le secteur privé que urbaine intégrée intègre des contés ruraux propriétaires, représentant au moins 85 % de formel. à des villes dans un cadre spatial unifié. Elle la surface du territoire, à donner leur accord. Bien que différentes questions émergent vise à développer les services publics locaux et Tous les participants contribuent en mettant quant au droit d'achat de terrains viabilisés, l'administration locale, et à réduire les dispari- à disposition des terres destinées au dévelop- l'approche donne une nouvelle perspective tés entre zones rurales et urbaines. pement des infrastructures et des services. de partenariats possibles pour la gestion de Depuis 1994, le gouvernement a sélectionné La quantité de terres qu'un participant est l'utilisation des sols en zones rurales et urbai- 49 villes et 43 contés comme candidats. Les tenu de léguer est déterminée par consensus. nes dans et aux alentours des villes subsaha- critères de sélection comprenaient notamment Les petits propriétaires qui ne peuvent pas riennes. une homogénéité historique, des conditions apporter de contribution sous forme de terres topographiques naturelles et un potentiel de peuvent contribuer moyennant de l'argent Droits fonciers secondaires et agriculture développement équilibré au sein de la ville ou du travail. Les contributions ainsi récoltées dans le Mali central intégrée. Les villes et contés sélectionnés ont permettent de financer les infrastructures et Les droits fonciers secondaires -- notamment tenu des auditions publiques et ont entrepris les services publics et de constituer un regrou- le métayage, la location et l'emprunt de terres des enquêtes auprès des citoyens. À la suite pement de « terres à coûts équivalents » ne sous un régime coutumier -- sont générale- de cette procédure de sélection, 41 villes et 39 pouvant être utilisées que par les petits pro- ment perçus comme une exploitation de leurs contés ont fusionné en 40 villes intégrées en priétaires pour agrandir leurs parcelles. détenteurs, car ils ne proposent pas un régime zones rurales et urbaines. foncier permanent aux utilisateurs. Cependant, Des enquêtes d'attitudes indiquent que les dans certains cas, les titulaires de droits perma- habitants et les conseillers municipaux locaux Sources : Équipe du Rapport sur le développement nents et secondaires peuvent simultanément en perçoivent les avantages. Tous conviennent dans le monde, 2009 ; Groupe Recherche/actions en bénéficier. Dans le village de Baguinéda, au du fait que la ville intégrée permet un aména- pour le développement, 2001 ; Kim, 1998. La concentration sans congestion 221 Séoul est devenue un sérieux problème en 1960, Carte 7.3 Décentralisation et économies de lorsque que la zone se trouvait dans sa phase localisation à Daegu intermédiaire d'urbanisation et absorbait un Zone urbaine de Daegu important afflux de personnes de l'étranger -- Centre-ville de Daegu suite à l'indépendance du pays du Japon -- ainsi Autoroutes que des zones rurales du pays. pour aider à faire KTX (train à grande vitesse) face à ce problème, la zone de Gangnam, au sud Centres industriels de la rivière han, a été absorbée dans le territoire 90 km Pohang de Séoul en 1963 et le programme de développe- Gumi Machinerie & automobile : ment de Gangnam s'est amorcé. Ce programme Électronique : 80 millions 60 kmDAEGU 31 millions comportait une série de projets d'infrastructu- de téléphones de voitures portables 30 km par an res spatialement connectives échelonnés sur une par an période de 30 ans, y compris plusieurs ponts sur 1,4 million d'écran LCD la rivière han et une ligne de métro circulaire par an Ulsan d'une longueur de 54,2 km pour relier Gangnam Automobile : 1,8 million au centre de Séoul. de voitures L'histoire de Daegu est semblable. De 1950 par an Busan à 1990, la population de Daegu a été multipliée Terminal à conteneurs : par six, passant de 355 000 à près de 2 millions 1 500 kilotonnes Changwon d'habitants, 63alors que son industrie du tex- Machinerie & automobile : 240 000 voitures par an tile florissante attirait des migrants ruraux à la Source : Métropole de Daegu recherche d'une vie meilleure. La réaction poli- tique fut d'intégrer Daegu et son arrière-pays en élargissant sa zone administrative en 1987, puis Deux autres exemples sont celles de Chon- à nouveau en 1995, et ensuite de construire un gqing et de Chengdu, deux zones du sud-ouest réseau de métro et de développer le réseau de de la Chine en phase d'urbanisation rapide. bus urbains. La ville a été également confrontée Conformément à une stratégie de croissance à des constructions incessantes et à la moder- économique résolument axée sur l'urbanisation, nisation du réseau routier local. en 1980, un la Chine est en train de mener une « approche peu plus de 40 % des routes locales de Daegu zonale » dans l'ouest du pays. Ces deux villes étaient bitumées, et en 1995, quasiment toutes présentent les mêmes parts urbaines que la l'étaient. moyenne chinoise, à environ 43 %. L'objectif en associant l'accès aux services les plus est d'accroître ces parts pour qu'elles atteignent élémentaires pour tous et des marchés fonciers 70 % en 2020, mais à travers une stratégie qui raisonnables à des investissements destinés à accélère la concentration des activités économi- développer la connectivité spatiale avec d'autres ques tout en réduisant les disparités entre zones zones du pays, Daegu a prospéré. Le secteur rurales et urbaines concernant le niveau de vie. industriel a quitté la zone de concentration de Les éléments principaux de cette stratégie sont Daegu pour s'installer dans la province environ- les institutions et les infrastructures (voir enca- nante de Gyeongsangbukdo. L'économie locale dré 7.5 de la Vue d'ensemble). s'est diversifiée, réduisant ainsi sa dépendance Si les marchés donnent la même préférence de l'industrie du textile et évoluant vers des sec- que le gouvernement central et le gouvernement teurs de production à plus forte valeur ajoutée. provincial à ces deux endroits, ils permettront Daegu se trouve à présent au centre d'un réseau d'améliorer les vies de millions de personnes urbain dynamique entouré de cinq villes, cha- dans l'arrière-pays chinois. Les initiatives ont cune avec un accès facile aux transports vers le déjà eu un impact local. À Chongqing, début centre-ville, et s'étant chacune développée pour 2007, les revenus ruraux ont augmenté plus créer des économies de localisation (voir carte vite que ceux des citadins. Les investissements 7.3). Le surnom de « Silicon valley de Corée » étrangers sont quasiment identiques à ceux de a été attribué à la ville de Gumi en raison de Shanghai il y a une décennie. Les industries sont sa spécialisation dans le secteur de l'électroni- attirées par les bas salaires et le faible coût des que, tandis que les villes côtières de pohang et terres. D'après les statistiques du gouvernement, ulsan offrent des logements respectivement à les salaires moyens, à 2 à 3 dollars par jour, sont la pohang Steel Company et à hyundai. C'est à considérablement plus bas que ceux de pékin ou ulsan que se trouve aussi l'une des plus grandes de Shanghai. À Chengdu, il est estimé que les industries de construction navale au monde. concentrations d'agriculteurs ont mené à une Ces deux villes ont été au premier plan de l'in- augmentation de 80 % de la productivité, l'in- dustrialisation de la république de Corée tirée dustrialisation ayant absorbé environ 100 000 par les exportations. exploitants agricoles par an, engendrant un 222 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 resserrement des écarts de revenus entre zones des projets d'autoroutes et de voies express sur rurales et zones urbaines. rail pour relier Xiangtan à Zhuzhou, et à des plusieurs zones à un stade intermédiaire voies circulaires autour de chacune des trois d'urbanisation en Chine semblent respecter le villes. Ce plan constitue une bonne illustration principe du développement d'un instrument de la manière dont le principe « un I pour un D » supplémentaire pour gérer le défi dimensionnel peut être rendu opérationnel par le biais d'une du phénomène de congestion. La zone à trois approche zonale. villes dans le nord-est de la province de hunan, Investir dans la connectivité des transports au centre de la Chine, en donne un exemple (voir tout en poursuivant la réforme institutionnelle. carte 7.4). Le regroupement de trois villes -- Les zones métropolitaines développées laissent Changsha, Zhuzhou et Xiangtan -- comporte rarement le développement urbain sans plani- une population globale d'environ 13 millions fication. Les marchés fonciers et du logement d'habitants représentant près d'un cinquième de contribuent à la répartition des espaces pour celle de la province. avec des revenus dépassant l'habitat et l'implantation de bureaux. Les sys- la moyenne nationale de 17 % et la moyenne de tèmes en expansion rapide nécessitent des droits hunan de 61 %, ce regroupement forme une de propriété précis incitant aux transactions fon- zone à urbanisation intermédiaire dont la part cières et aux évaluations foncières appropriées, urbaine en compose la moitié. afin d'éviter une préférence pour l'urbain et un plan zonal -- le premier d'un tel type à une migration trop importante vers les villes. l'intérieur de la Chine -- a été élaboré en 2005. 64 Singapour élabore des plans d'aménagement et Ce plan définit un cadre réglementaire d'amé- de logement tous les 10 ans et laisse le marché nagement du territoire dans lequel les prix du opérer une fois que les secteurs public et privé marché permettront de répartir des terres pour se sont mis d'accord sur quelles activités écono- différents usages. il offre également des lignes miques développer et quels modèles résidentiels directrices pour la planification comprenant, sont nécessaires à l'accueil des entreprises et des par exemple, l'application des droits d'utilisa- travailleurs. tion des terres et l'encouragement de l'inten- Les transports urbains ainsi que la gestion sification de leur utilisation dans les zones des des terres urbaines déterminent la configura- centres-villes. Ce plan présente un ensemble de tion d'une ville et son empreinte écologique. La mesures politiques spatialement connectives qui mobilité urbaine est un facteur particulièrement visent à favoriser la connectivité entre les trois important pour les populations pauvres. À Bue- villes du groupement. il comporte notamment nos aires, 87 % des emplois de la zone métropo- litaine sont accessibles en 45 minutes. À Mexico, Carte 7.4 Changsha, Zhuzhou et Xiangtan : une 20 % des travailleurs passent plus de trois heures infrastructure spatialement connective dans une zone à faire l'aller-retour à leur lieu de travail tous les bidimensionnelle jours. Les pauvres des zones urbaines de pékin et Shanghai dépensent moins de 5 % de leurs revenus dans les transports car ils marchent ou se déplacent à vélo. S'ils choisissaient de voyager CHANGSHA en bus, les frais équivaudraient à 40 % de leurs Changsha revenus. 65Le vale de transporte au Brésil est un moyen efficace de subventionner les travailleurs Zhuzhou pauvres faute de bons transports urbains ; il est Loudi Xiangtan Pingxiang financé par l'État et par l'employeur à parts éga- XIANGTAN JIANGXI les. plusieurs grandes villes disposent de réseaux de transports en commun qui sont largement ZHUZHOU utilisés -- le métro à Delhi, Kolkata et Mumbai, HUNAN les bus et le métro à São paulo -- mais le réseau devient rapidement inapproprié et encombré en Hengyang raison d'une rapide croissance démographique. un entretien régulier et de nouveaux investisse- Artère connective principale ments dans les infrastructures sont nécessaires Axes de transport secondaires pour maintenir la densité des zones urbaines Axes de transport tertiaires (voir encadré 7.12). Développer les infrastructures dans les endroits Source : Institut chinois de planification et d'élaboration & les plus prometteurs. Différents pays ont procédé Commission de développement et de réforme de Hunan, 2005. à la création de nouvelles villes pour déplacer une Note : L'artère principale est composée de la ligne de chemin de fer Pékin-Guangzhou, de l'autoroute Pékin-Zhuhai et de capitale (Brasília), décongestionner une capi- l'autoroute régionale 107. tale (Séoul) ou pour des raisons économiques. La concentration sans congestion 223 La création de nouvelles villes dans le seul but d'écarter la population de la capitale comporte Encadré 7.12 La modernisation des infrastructures de généralement des risques, comme en témoi- gnent le Brésil, la France, la république boliva- transport à Bangkok rienne du venezuela, le royaume-uni et, plus Dans les années 90, il était estimé que la des économies d'agglomération de Ban- récemment, l'Égypte et le Nigeria. 66 Les nou- voiture typique à Bangkok passait 44 jours gkok, de ses loisirs socioculturels et de velles villes ne commencent à attirer les investis- par an à l'arrêt dans les embouteillages. ses infrastructures d'exportation clés, et notamment son port. seurs privés qu'une fois atteint un certain seuil, Comment cette situation s'est-elle pro- duite ? Et quelles sont les solutions qui y Au cours des dernières années, plu- mais il est impossible de savoir où il se situe. 67 sont apportées ? sieurs ponts routiers et voies express et lorsque des villes sont créées loin des princi- Bangkok est une ville d'environ 7 mil- aériennes ont été construits, de même paux réseaux de transports et centres d'affaires, lions d'habitants, la conséquence de qu'un système de chemin de fer aérien elles ont peu de chances d'être économiquement centaines d'années de croissance progres- (Skytrain), des voies réservées aux auto- sive suivant une configuration foncière bus, et deux routes périphériques circu- prospères. traditionnelle. Il en résulte une ville tissée laires. Mais le nombre de propriétaires de Lorsque les marchés identifient des villes de ruelles étroites, dont beaucoup sont véhicules est également monté en flèche, prometteuses, des investissements stratégiques des culs-de-sac (ou soi), et peu de grandes contribuant à l'intensification de la circula- dans l'infrastructure et les biens publics peuvent artères. Jusqu'à 7 km, voire plus, peuvent tion et diminuant l'impact des investisse- ments pour y remédier. En regardant vers accélérer leur potentiel de croissance économi- en effet séparer ces artères. Selon une estimation récente, les routes ne repré- l'avenir, la taxation de la congestion et que (voir encadré 7.14). Les villes secondaires sentent qu'environ 6,1 % du territoire du l'augmentation des frais de parking sem- qui favorisent l'accès aux marchés, améliorent centre-ville de Bangkok, et seulement blent constituer des approches politiques la gestion des villes et développent le capital 1,7 % de ses zones périphériques. Dans prometteuses. La réduction du coût des trajets sur le Skytrain et l'extension des humain semblent constituer une alternative les pays à revenus élevés, il est fréquent de voir 20 à 30 % du territoire urbain réseaux de transports rapides dans Ban- plus avantageuse. et si les préoccupations politi- consacrés au réseau routier. Même avec gkok, éventuellement en établissant des ques imposent la création de nouvelles villes, les une congestion si prononcée, les activités transports express par bus, sont des défis considérations relatives à l'efficacité orienteront économiques ont été lentes à se décentra- de plus grande envergure. les emplacements et les pousseront à être pro- liser vers d'autres villes de Thaïlande, ou Contribution de Austin Kilroy ches des marchés qui croissent et à avoir accès vers les quartiers suburbains de Bangkok, Sources : Angel, 2008 ; Bae & Suthiranart, en raison de l'attraction permanente 2003 ; Gakenheimer, 1999. aux infrastructures. travailler avec des villes existantes est préférable à la création de nouvel- les villes à partir de rien. Mais si de nouvelles pour rendre l'urbanisation inclusive. elle a fait villes sont créées, elles doivent être construites construire de meilleures écoles, rénové les parcs, à une échelle appropriée, se trouver proches des développé des centres communautaires et amé- marchés et être planifiées de façon à engendrer lioré les principaux réseaux de fourniture d'eau des liens vers la demande. et d'installations sanitaires. Depuis 2000, un réseau public et privé de transports express en Les urbanisations avancés (zones bus, le Transmilénio, a amélioré l'accessibilité tridimensionnelles) : des institutions et à travers la ville. Le temps de trajet a baisé de des infrastructures pour développer une 15 minutes en moyenne, avec de plus fortes plus forte densité et réduire les distances, et baisses pour les foyers vivant dans les quartiers des incitations ciblées pour régler plus pauvres de la ville (voir carte 7.5). Grâce les problèmes de division à ces progrès en matière d'infrastructure, le Les zones métropolitaines prospères dans les Programa de Mejoramiento Integral de Barrios pays développés et en développement ont des internationalement connu de Bogotá a aidé les marchés fonciers efficaces, une gestion repré- quartiers les plus pauvres à s'intégrer dans la sentative, des infrastructures de transports de ville. initié en 2003, ce programme a déjà offert pointe et des politiques sociales pour intégrer les de l'assistance à 930 000 personnes. il est estimé résidents à faibles revenus. qu'il a contribué à l'augmentation de la valeur Utiliser un mélange d'institutions, d'infras- des logements dans une proportion s'élevant tructures et d'incitations favorisant l'inclusion. jusqu'à 11 %. 68 La capitale de la Colombie, Bogotá, témoigne La république de Corée offre aussi des ensei- de la détermination et des besoins en ressources gnements intéressants. Dans les années 50, le nécessaires à une urbanisation d'inclusion dans nombre de quartiers de bidonvilles non officiels une région métropolitaine. Bien que les revenus était d'environ 136 650, avec plus de 2 200 d'en- de la zone placent la ville au rang de la tranche tre eux dans la zone centrale de Séoul. 69Des supérieure des revenus intermédiaires, 43 % de mesures politiques spatialement ciblées pour sa population de 6,7 millions d'habitants est réaménager les zones de bidonvilles de Séoul ont considérée comme pauvre. un habitant sur 12 été mises en place dès le milieu des années 60. vit dans un bidonville, et environ un tiers des toutefois, sans les investissements nécessaires nouveaux résidents de ces dernières années sont dans des institutions spatialement neutres et des migrants ruraux. La ville a pris des mesures des infrastructures spatialement connectives 224 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 Encadré 7.13 Les nouvelles villes : échappées des jungles urbaines ou cathédrales en plein désert ? Des essais de nouvelles villes ont été effectués Les réalisations des six villes créées il y Shenzhen doit son succès à sa proximité de en Europe sans grand succès. Au Royaume-Uni, a 30 ans donnent tout au plus un résultat Hong Kong (Chine), sa connexité au sein de le rapport de la commission Barlow de 1940 a mitigé. Les villes les plus proches du Caire ont la zone et avec les autres villes de Chine, et sa stimulé l'intérêt pour de nouvelles aggloméra- attiré des entreprises et des habitants, mais forme urbaine : tions. Entre 1947 et 1968, la Grande-Bretagne a bien moins qu'il n'avait été anticipé. Les villes · L'accèsauxmarchésétrangers. Le position- créé 26 nouvelles villes pour contrôler la crois- éloignées du Caire (dont la ville de Sadate, nement de la ZES près de la ville de Hong sance de Londres et stimuler le développe- supposément la nouvelle capitale) sont res- Kong (Chine) a facilité les investissements de ment en Écosse et au pays de Galles. En 1965, tées peu attrayantes pour une main-d'oeuvre l'étranger, l'assistance technique et l'accès la France a entrepris un programme similaire : qualifiée en raison du manque de commodités aux marchés étrangers. neuf agglomérations, dont cinq dans la région et d'un réseau de transports. Les nouvelles parisienne et quatre dans les zones à la traîne, villes ne comptent pas plus d'un million d'ha- · Laconnexitéauseindelazone. En vue de ont été construites. Ces programmes ont été bitants (1 % de la population d'Égypte), par répartir le fruit du développement, les limi- rapidement interrompus et abandonnés pour rapport aux 5 millions prévus pour 2005. Le tes de la municipalité ont été étendues pour cause de non-viabilité. Ces nouvelles agglomé- programme s'est également avéré coûteux. faire bénéficier tous les travailleurs des avan- rations n'ont jamais atteint le nombre d'habi- 22 % des investissements du ministère de l'In- tages de la ville. Le système rural de hukou a tants qui avait été ciblé ni n'ont contrecarré la frastructure dans le cadre du Quatrième plan été aboli dans la municipalité, et l'ensemble croissance de Londres et de Paris. L'expérience (1997-2001) ont été dépensés dans l'aménage- des services urbains est devenu accessible des pays en développement a donné des résul- ment de ces nouvelles villes. Ces chiffres vont à tous les habitants. L'emplacement de la tats inégaux. augmenter si le gouvernement poursuit sa zone urbaine de Shenzhen dans la région du delta de la rivière des Perles a garanti les Échec en Égypte politique de développement des périphéries meilleures liaisons possibles avec son arriè- Le programme de création de nouvelles vil- urbaines. L'importance accordée à l'attraction re-pays et d'autres points urbains centraux les en Égypte est le plus vaste au monde. En d'investissements n'a pas été compensée par la des régions du delta. Des décisions com- 20 ans, l'Égypte a construit 20 nouvelles villes nécessité de rendre les villes attrayantes pour plémentaires visant à faciliter la mobilité et et se prépare à en construire 45 de plus. La pre- une main-d'oeuvre qualifiée, et accessibles l'intégration comprennent notamment des mière série de 24 villes a démarré en 1974-75 depuis les centres urbains déjà établis. Au final, investissements dans les infrastructures de en tant que manifestation d'un engagement la création de nouvelles villes eut peu d'impact transport et un passage d'un système routier politique visant à conquérir le désert et assurer sur la décongestion du Grand Caire. à un système ferroviaire. une croissance durable. De vastes zones indus- Succès en Chine · Uneformeurbainefonctionnelle. Le plan glo- trielles ont été créées et des incitations fiscales L'approche de la Chine tient compte de la bal pour Shenzhen prévoit l'aménagement généreuses ont été proposées au secteur privé. nécessité de créer des villes avec un accès aux d'une métropole polycentrique qui relie la Les terres étaient pratiquement gratuites. La principaux marchés et réseaux de transports. ZES aux points urbains centraux grâce à un « première génération » de nouvelles villes en Shenzhen a été la première Zone économi- réseau de transports efficace. comprenait six, chacune avec des populations que spéciale (ZES) à recevoir l'approbation cibles importantes et dotée de sa propre base de Deng Xiaoping en 1980. Cette petite ville industrielle.a Dix ans plus tard, au milieu des de 30 000 habitants a grossi jusqu'à compter Sources : Équipe du Rapport sur le développement années 80, le programme suivant basé sur des 800 000 habitants en 1988 et 7 millions en dans le monde 2009 ; Stewart, 1996 ; Banque mon- établissements satellite a été amorcé, et neuf 2000. Les nouveaux résidents comprennent diale, 2007b. établissements de seconde génération ont des professionnels parmi les mieux formés du a. Par exemple, la population cible initiale de Sixth été développés autour du Grand Caire. Une pays, attirés par des salaires importants, de of October était de 500 000 habitants, chiffre qui a été relevé à 1 million à la fin des années 80, et la troisième génération était composée de villes meilleurs logements et des opportunités sco- cible est à présent de 2,5 millions d'habitants. La jumelées proches des capitales provinciales, laires pour leurs enfants. Le PIB par habitant a population est en fait probablement inférieure telle que la nouvelle Thèbes. été multiplié par plus de 60. 200 000 habitants. existantes, ces politiques ne sont parvenues politiques spatialement neutres et connectives qu'à transférer les bidonvilles de leur situation prises auparavant prennent entièrement effet. initiale vers de nouveaux bidonvilles comme entre 1984 et 1990, l'expansion du réseau Mokdang, Nangok et Shillim à proximité du routier a eu du mal à suivre l'augmentation Complexe industriel de Guro, dont les indus- du nombre de propriétaires de voitures. pour tries textiles et autres fournissaient des oppor- alléger ces problèmes, des projets plus vastes tunités d'emploi requérant peu de qualifications d'intégration des zones périphériques dans les aux migrants ruraux. villes étaient nécessaires, et en 1989 le Nouveau Malgré l'échec du gouvernement de la répu- plan de développement urbain a été lancé. Cinq blique de Corée avec ses mesures politiques nouvelles villes ont été construites à environ initiales d'éradication des bidonvilles dans les 25-30 km de Séoul (voir carte 7.6). Les investis- années 60 et 70, il a mieux réussi lorsqu'il s'y sements consacrés aux infrastructures connecti- est attelé à nouveau dans les années 80 avec ves ont constitué l'élément clé du succès de cette une série de mesures plus vastes. a ce moment intégration. Le réseau du métro a été étendu, et là, la république de Corée se rapprochait du une route périphérique a été construite, rédui- stade d'urbanisation avancé, et le niveau de la sant ainsi les embouteillages. population de Séoul avait commencé à se sta- au cours de cette période, 93 quartiers de biliser (voir carte 7.6). en outre, suffisamment bidonvilles couvrant une surface de 427 km2 de temps s'était écoulé pour que les mesures ont été modernisés, y compris les bidonvilles de La concentration sans congestion 225 Carte 7.5 Le TransMileño de Bogota a contribué à intégrer les pauvres Routes Minutes passées dans le système de transports urbains du TransMileño en heure de pointe 80 Routes de jonction 70 Nombre moyen de minutes économisées, pondéré par 60 le nombre de passagers 50 18 15 40 10 10 13 10 30 Pauvreté : 20 Faible 10 0 1 2 3 4 5 6 Les plus pauvres Les plus riches Stratification des quartiers Avant le TransMileño Élevée Depuis le TransMileño Source : Yepes, 2008. Wolgoksa-dong et Mok-dong. 70 Les résidents du provoque un raz-de-marée quotidien d'indivi- premier ont bénéficié d'une amélioration réus- dus qui traversent le Bosphore pour aller tra- sie in situ, et ceux du second ont été déplacés vailler dans la partie européenne de la ville. car le gouvernement a fait évacuer la zone et l'a Les réformes spatialement neutres qui ont remplacée par un complexe moderne d'apparte- accompagné la création de la république de ments. Les squatteurs ont perçu des allocations turquie contemporaine sont à la base de la de déménagement d'un montant de 2 000 dol- mutation du pays vers une économie urbaine. lars par personne et ont eu le droit d'acheter de nouveaux appartements à un prix réduit. 71 Carte 7.6 Densité économique à Séoul, avec de bonnes connexions vers les autres villes La turquie s'est également transformée, pas- sant d'une société principalement rurale à une Séoul essentiellement urbaine au cours du dernier demi-siècle. Depuis son adhésion à l'organisa- Ansan tion de coopération et de développement éco- nomiques (oCDe) en 1961, la part urbaine de la turquie a augmenté d'environ un tiers de la population totale à deux-tiers de celle-ci, 72 alors Chongju que le piB, avec 6 600 dollars par habitant, a plus Daegu Ulsan que triplé. 73 Le moteur de cette augmentation Taejon de la densité a été la croissance rapide des villes de turquie, avec en tête istanbul. Chonju en 1960, la population d'istanbul comptait environ 1,5 millions d'habitants, soit l'équi- Kwangju Pusan valent de la ville de Kansas d'aujourd'hui aux États-unis. avec une population qui dépasse les Changwon 10 millions d'habitants aujourd'hui, istanbul est Mokpo maintenant l'une des plus grandes villes d'eu- rope, d'une taille à peu près identique à celle de Chicago. 74 une grande partie des habitants issus de cette croissance a été relogée du côté asiatique de la ville, foyer de vagues successives Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 et Groupe d'étude des perspectives de développement de la Banque mondiale, à partir d'estimations des PIB sous-nationaux pour 2005. Voir aussi d'immigrants ruraux. C'est cette croissance qui Nordhaus (2006). 226 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 La constitution de la turquie de 1924 compre- qui en fait l'une des agglomérations urbaines les nait une adaptation des lois et de la jurispru- plus avancées de Chine. en effet, avec une part dence européennes aux besoins de la nouvelle urbaine proche des 75 % en 2006, elle constitue république, la faisant souscrire aux droits de une région tridimensionnelle qui doit faire face propriété privée. Les réformes introduites sous au triple défi de développement de sa densité, le régime de Mustafa Kemal ataturk ont uni- de réduction des distances et d'élimination des formisé le système d'éducation du pays, posant divisions. Ces divisions sont manifestes dans ainsi les bases d'un meilleur accès à l'éducation les « villages urbains » que l'on appellerait des au cours du demi-siècle passé. en 1960, le taux bidonvilles ailleurs. Leur accès aux services élé- de population non scolarisée de plus de 15 ans mentaires d'hygiène est inexistant, et ils sont était de 67 %, et en 2000 de 18,6 %. 75et des ser- exposés à la dégradation de l'environnement. vices de soins de santé améliorés ont contribué Les villes de la zone du delta de la rivière des per- à augmenter l'espérance de vie de 51 ans en 1960 les ont instauré des mesures politiques spatiale- à 71 ans en 2005. 76 ment ciblées pour régler le problème des villages Les réformes des années 20 ont contribué à urbains. La province de Guangdong, où se situe jeter les fondements du développement rapide cette zone, a commencé à reconstruire les villa- d'istanbul, mais la ville s'est trouvée confrontée ges urbains en juin 2000. La ville de Zhuhai, par à des problèmes de congestion. en réaction, elle exemple, vise à la reconstruction de 26 villages a amélioré son infrastructure connective, l'an- administratifs. un système d'incitations permet née 1973 marquant l'ouverture du pont du Bos- à l'administration des villages, à leurs habitants phore à huit voies reliant la partie européenne et aux promoteurs de partager l'appréciation à la partie asiatique de la ville. L'achèvement dans la valeur des terres. du second pont du Bosphore a suivi en 1988. L'intégration des zones rurales et urbaines a en 1989, la première ligne de métro léger s'est fait partie du processus de libéralisation post- ouverte, reliant les zones d'aksaray et de Kartal- 1978 en Chine. Dans le cadre du modèle de can- tepe. entre-temps, une seconde ligne de métro tons, la partie urbaine centrale est responsable léger s'est ouverte en 2007, après la construction de l'arrière-pays rural environnant. À mesure d'une ligne de métrobus de 11 km de long en que la ville se développe et que sa zone d'in- 2005. D'autres sont en chantier. fluence s'étend, les limites administratives du toutefois, cette prospérité s'est accompagnée canton s'étendent également. Les grandes villes de divisions. une grande partie de la croissance encouragent l'intégration active de l'arrière-pays rapide d'istanbul au cours des dernières décen- qui les entoure en finançant les investissements nies a donné lieu à l'apparition d'établissements dans les infrastructures et les services sociaux officieux, tels que Sultanbeyli, Sarigaza et pa_ dans les petites villes et les zones rurales sous aköy du côté asiatique. Ces établissements se leur influence (voir encadré 7.14). sont créés lorsque les migrants ruraux ont fait Appliquer les réglementations appropriées. valoir un ancien précepte légal qui avait échappé Shanghai, zone métropolitaine jouissant du aux réformes d'ataturk : peu importe à qui statut spécial de province, a une population de appartient les terres ; si quelqu'un est capable de 13 millions d'habitants inscrits et 4 millions bâtir sa maison en une nuit et de s'y installer de résidents permanents, et elle s'étend sur le matin venu, personne ne peut l'expulser sans une superficie de 6 300 km_. La part urbaine être poursuivi. De tels établissements, appe- de la ville, qui regroupe 18 quartiers urbains lés gecekondu, abritent une grande partie de et le conté rural de Chongming, est de près de la population d'istanbul. près de la moitié des 80 %. Les marchés fonciers urbains remplissent habitants de la ville, soit environ 5 à 6 millions bien leur rôle d'allocation des terres urbaines d'individus, vit dans des logements qui sont disponibles dans les limites de la reconversion ou étaient des gecekondu. Bien que des établis- des terres rurales. La proportion des surfaces sements comme Sultanbeyli se soient intégrés construites au sol s'est adaptée aux besoins des dans la ville, ça n'a pas été le cas pour certains changements dans les marchés, et l'espace par d'entre eux, notamment pa_aköy. 77 istanbul a personne a augmenté de 3 à 12 m_ au cours des encore besoin de programmes ciblés pour gérer 20 dernières années. Les baux fonciers consti- les divisions associées à la présence continue tuent une source de revenus. de communautés informelles sous-intégrées et La zone urbanisée de Shanghai est passée de bénéficiant de peu de services. 300 à 500 km_ au cours de la dernière décennie. Le delta de la rivière des perles en Chine est Le nombre de voyageurs empruntant le métro confronté à des défis similaires. La région est a été multiplié par dix, passant de 178 000 à composée de neuf villes et comprend une popu- 1,6 millions au cours des dix dernières années. lation à peu près égale à celle de l'espagne, ce toutefois, la proportion de trajets avec ce moyen La concentration sans congestion 227 de transport par rapport au nombre total de tra- jets effectués n'est que 2,5 %. une grande partie Encadré 7.14 L'intégration des zones rurales et urbaines : des4 millionsdetravailleurstemporairesàShan- ghai vit dans d'anciens villages urbains qui sont Pékin, Guangzhou et Shanghai abordables car ils sont exempts des règlementa- Pékin, Guangzhou et Shanghai, chacune express passa de 200 km de routes en tions urbaines en termes de densité, de hauteur des zones en plein essor, projettent de 2003 à 550 km en 2005, pour atteindre des bâtiments et d'espaces publics. Compte tenu relier les zones rurales aux zones urbai- 750 km en 2010. À Guangzhou, la pré- des difficultés de reconversion des terres rurales, nes : développer les soins de santé et sence de routes, d'électricité et d'eau au ces villages urbains sont attrayants pour les pro- l'éducation, investir dans l'infrastructure sein de tous les établissements ruraux et les réseaux de transport, et construire de plus de 100 habitants se concrétisa moteurs, mais leur développement engendrerait des cantons. en 2007. certainement des conditions de logement pires · Servicessociaux. Les gouvernements · Intégrationdeszonesenvironnantes.Les pour les travailleurs temporaires. proposent des formations profession- trois villes ont poussé les industries La ville de Mumbai est moins prometteuse. nelles et d'autres services contribuant traditionnelles à se déplacer du quartier Dans les années 70 à 90, la ville a résisté à l'afflux au soutien des emplois non agricoles des affaires du centre (où les loyers sont assez élevés) vers la périphérie de migrants en instaurant des règlementations et à l'assistance aux agriculteurs dans leur transition du secteur agricole vers (par le biais d'incitations fiscales), quant à l'utilisation des sols et la construc- le secteur non agricole. Des incitations pour ainsi permettre aux industries tion qui privilégiaient les titulaires et empê- sont également offertes aux entreprises à forte valeur ajoutée de s'installer chaient une utilisation efficace des terres. 78il qui pourront former et engager des dans la zone centrale. Un programme s'est ensuivi un développement uniformément stagiaires à la suite de leur formation. de construction de cantons fut initié Ils fournissent des services sociaux aux pour développer un système centré réparti, mais accompagné de rues encombrées habitants des zones rurales, tels que sur des quartiers urbains de 10 millions et d'une prolifération des bidonvilles (voir les assurances maladie et les retraites. d'habitants entourés de villes secon- encadré 7.15). Pékin a subventionné les assurances daires, d'agglomérations centrales Intégrer les bidonvilles aux villes, en s'appuyant maladie des coopératives rurales. Shan- et de villages. En 2003, Guangzhou a démarré la construction de 10 villes sur les trois instruments : les institutions, l'infras- ghai a augmenté les dépenses publi- ques destinées aux services sociaux en centrales financées par les autorités de tructure et les incitations. Les projets de villes sans milieu rural, notamment l'éducation la ville. Shanghai a commencé à mettre bidonvilles ne sont pas réalistes pour les pays en et les soins de santé pour couvrir les en place le « plan 1966 », qui a pour développement, comme l'admet l'évaluation à agriculteurs (couverture à 100 % par un objectif de développer d'ici 2020 une mi-parcours du 10e plan quinquennal indien : plan d'assurance maladie des coopéra- ville principale, neuf villes secondaires tives rurales). Guangzhou compte met- (centres historiques traditionnels), au fil des années, il s'est produit un chan- tre en place un programme de retraites 60 nouveaux cantons, et 600 villages gement de paradigme quant aux prescriptions pour couvrir tous les habitants locaux. centraux comptant chacun 1 500 à du gouvernement pour ce qui concerne ses · Investissementsdansl'infrastructure. 3 000 habitants. politiques pour les bidonvilles. À l'origine, une En 2005, Pékin construisit 304 km de mesure visant au développement de « villes sans routes et relia tous les villages adminis- Source : Équipe du Rapport sur le développe- tratifs. À Shanghai, le réseau de voies bidonvilles » a été prescrite. toutefois, lorsqu'on ment dans le monde 2009. considère les aspects sociaux du problème ans son ensemble et les différentes activités écono- économique des zones métropolitaines. Deux miques auxquelles se livrent les habitants des questions restent en suspens. en quelles circons- bidonvilles, ce concept a fait place à la réhabili- tances les bidonvilles doivent-ils être revalori- tation de ces habitants. La réhabilitation impli- sés ? et que faut-il faire pour les revaloriser ? Ce que soit le déménagement ou le développement rapport suggère que le bon moment pour abor- in situ des zones de bidonvilles. au cours des der systématiquement le problème des bidon- premières années de développement des bidon- villes est lorsque les prérequis institutionnels et villes, l'accent a été placé sur la mise en place infrastructurels sont en place. et l'approche qui d'infrastructures dans les bidonvilles par le convient est celle de l'intégration des bidonvilles biais du programme national d'amélioration dans l'économie urbaine élargie. des taudis (NSDp). À présent, l'orientation est Si le problème concerne la criminalité et la à nouveau la fourniture de logements aux habi- misère, la meilleure stratégie consiste à revalori- tants des bidonvilles urbains, à travers le plan ser le quartier. Mais si le problème est une ques- valmiki ambedkar awas Yojana (vaMBaY). tion d'inefficacité spatiale, des mesures pour L'identification et l'application de mesures améliorer l'efficacité de l'utilisation des terres et politiques pour contrôler la formation de bidon- pour dédommager les habitants des bidonvilles villes constituent un souci majeur pour les res- pour la perturbation de leurs moyens d'exis- ponsables politiques de la plupart des pays en tence devraient vraisemblablement prévaloir. développement. Mais il existe peu de consen- Les interventions pour améliorer les condi- sus quant au choix des politiques nécessaires tions de vie dans les bidonvilles comprennent à l'amélioration des conditions de vie et des des mesures de prévention, telles que des pro- moyens d'existence des habitants des bidonvil- grammes relatifs aux cadres, aux services et au les, tout en évitant de compromettre le potentiel traitement des problèmes (la revalorisation des 228 rapport Sur Le DÉveLoppeMeNt DaNS Le MoNDe 2009 bidonvilles étant la plus courante), des lots de africaines de zonage sous le régime de l'apar- services élémentaires, la réfection des routes, le theid ont séparé les Blancs des Noirs dans les logement et l'intégration sociale. Le Kampong villes. La structure des villes peut donc accen- Improvement Program de l'indonésie est proba- tuer les divisions sociales et entraver les efforts blement l'initiative de revalorisation urbaine la visant à réduire les inégalités et la discrimi- plus ancienne, la plus vaste et la mieux connue nation. L'abolition de l'apartheid n'a pas été au monde. il conjugue de faibles coûts d'inves- suffisante pour diminuer les disparités. pour tissement de l'ordre de 23 à 118 dollars par per- compenser les inégalités spatiales en termes de sonne, il fait bénéficier 15 millions d'individus revenus, les autorités locales peuvent financer les et utilise une approche participative. Le projet coûts de transport des enfants pauvres, fournir orangi au pakistan et le projet de réhabilitation des bons pour des études dans les institutions du district d'accra au Ghana sont prometteurs privées et augmenter les dépenses en faveur des aussi (voir le tableau 7.2). écoles publiques. 79 Les mesures politiques liées à l'utilisation des terres et au zonage ont souvent exclu les popu- lations pauvres d'une intégration physique aux Une stratégie pour une urbanisation marchés dynamiques du travail, tandis que des d'inclusion infrastructures de transport précaires réduisent Le principe de tinbergen suggère qu'il est néces- les possibilités de relier des habitants éloignés à saire d'avoir un instrument pour chaque objec- leur lieu de travail urbain. Les politiques sud- tif politique. 80 L'application de ce principe aux Tableau 7.2 Interventions visant à intégrer les urbains pauvres Pays (ville) Cible et objectifs Leçons et points clés Tunisie (national) Agence de Sécurité de jouissance. Régularise les régimes ; développe A déclenché un processus dynamique d'amélioration des logements ; Réhabilitation et de Rénovation l'infrastructure ; soutien à l'amélioration des logements ; terrains contribue à expliquer la faible proportion de la population urbaine Urbaine pour les familles déplacées. dans les bidonvilles. Brésil (Goiania) La Fédération Sécurité des régimes fonciers. Occupation des terres publiques et Concerne 100 000 anciens locataires. Organisme local de base ayant des locataires et posseiros de sécurisation des régimes fonciers en faisant appel aux droits des appuyé avec succès les efforts pour la sécurité des régimes fonciers Goiania citoyens à occuper des terres inutilisées et dépourvues de titres. et l'accès aux infrastructures et services. Pérou (Ilo) Autorités municipales Dotation de terres. Rend les terrains viabilisés disponibles à la 6 000 terrains viabilisés pour accueillir des logements dès 2005. construction pour les familles à faibles revenus. Malgré une multiplication de la population locale par cinq en 1960- 2000, aucune pression concernant l'occupation des sols. Argentine (Buenos Aires, San Dotation de terres. Terres viabilisées et léguées pour favoriser la Le programme est le résultat d'une série d'actions et d'initiatives Fernando, et San Jorge) IIED- réinstallation et la réduction de la densité ; terrains distribués dans réalisées au cours des 20 dernières années, soutenues par une ONG America Latina une loterie gérée par la communauté. d'Argentine qui fait du lobbying auprès des autorités provinciales et municipales. Namibie (Windhoek) Shack Lois flexibles de zonage. Achat/location groupés de terres Démontre comment les contraintes sous la forme de normes et Dwellers Federation of Namibia pourvues de services communautaires ; taille des terrains règlementations sur l'utilisation des sols urbains peuvent être et autorités de la ville en-dessous du minimum national officiel. surmontées pour rendre les sites viabilisés financièrement plus accessibles aux familles à faibles revenus. Malawi (Lilongwe, Blantyre, Dotation de terres, règlementations flexibles. Firent du lobbying Depuis 2003, environ 760 terrains ont été fournis et maisons Mzuzu) Malawi Homeless auprès du gouvernement pour des terres ; démontrèrent la construites. Disponibilité de prêts à la construction de logements People's Federation capacité des membres à construire des logements de bonne pour les groupes d'épargne ; la plupart des épargnants sont des qualité à coût réduit. Le changement des normes officielles est femmes locataires ; endiguement des logements de bidonvilles et important par rapport aux prix. développement de l'utilisation des terres. Pakistan (Orangi) Institut de Dotation de commodités. Développement communautaire des 96 994 foyers à Orangi et 300 lieux au Pakistan. Tous les coûts peuvent recherche et de formation systèmes d'écoulement des eaux et d'égouts, financé par les être couverts par la suppression des entrepreneurs et la modification communautés et le gouvernement locaux. des normes d'ingénierie. 15 pays (Asie du Sud, Asie de Dotation de commodités. Fédérations nationales formées par Les groupes d'épargne (principalement composés de femmes) et leur l'Est et Afrique) Slum Dwellers les habitants des bidonvilles ; initiatives pour la construction et gestion collective des fonds permettent aux groupes d'augmenter la International l'amélioration des foyers et des services élémentaires. capacité d'actions coopératives ; négociation de partenariats avec les autorités. Thaïlande (national) Community Dotation de commodités. Subventions à l'infrastructure et prêts au 495 projets dans 957 communautés couvrant 52 776 foyers. Activités Organizations Development logement pour les organisations communautaires composées de identifiées par chaque organisation communautaire en partenariat Institute familles à faibles revenus issues des bidonvilles. avec des acteurs locaux ; les sources de financement incluent des contributions communautaires. Nicaragua (national) Dotation de commodités. Cofinancement de petits projets 484 projets favorisant quelques 60 000 foyers. Fonds apportés aux Programme de développement d'infrastructure (eau, assainissement, écoulement des autorités locales, ONG, organisations communautaires et foyers. local (PRODEL) eaux) ; amélioration des logements et prêts et soutien aux microentreprises. Source : Sattherthwaite (2008), pour ce Rapport. Note : IIED = Institut international pour l'environnement et le développement ; ONG = organisation non gouvernementale. La concentration sans congestion 229 questions politiques abordées dans ce rapport implique qu'il faut autant d'instruments d'in- Encadré 7.15 Revalorisation et prévention des bidonvilles : tégration qu'il n'y a de dimensions à un pro- blème. À mesure que les défis liés à l'intégration quelles mesures sont efficaces ? s'intensifient suivant le niveau d'urbanisation, Comme en témoignent les expériences contrôle de la performance clairement le nombre d'instruments politiques nécessaire de politiques rapportées par ONU-HABI- définis qui demandaient une implication augmente également. heureusement pour les TAT et l'Alliance des villes, les initiatives à tous les niveaux du gouvernement. Au nations en développement, la capacité des mar- qui réussissent ont plusieurs éléments Cambodge, en Chine et au Vietnam, par en commun, dont le renforcement ins- exemple, il existe une procédure qui rend chés et des gouvernements s'accroît en parallèle titutionnel et la coordination à tous les obligatoire la soumission de comptes- à l'urbanisation. Ces mesures politiques doivent niveaux du gouvernement. rendus à une autorité supérieure à propos cependant être instaurées dans le bon ordre. Le renforcement institutionnel. Les pays des dépenses d'infrastructures par les Dans les zones d'urbanisation avancée, les qui ont réussi à intégrer les bidonvilles à municipalités. De leur côté, le Brésil et leurs villes ont renforcé leurs institutions l'Indonésie ont institué des procédures défis politiques sont complexes. Les fondements et procédé à des réformes complémentai- de contrôle par le public, ce qui met en d'une urbanisation d'inclusion doivent être res, qui comprenaient un programme plus valeur la participation des citoyens à la posés tôt dans le processus de développement. vaste de réduction de la pauvreté urbaine planification et la prise de décisions. La pour le faire, les gouvernements doivent être (Indonésie, République islamique d'Iran, coordination à tous les niveaux du gouver- sélectifs. Ce chapitre suggère comment établir Mexique, Afrique du Sud et Turquie). nement et avec le secteur privé est déter- Certains ont mis en oeuvre des politiques minant aussi pour rehausser avec succès un ordre des priorités et les agencer visant à l'intégration des populations le niveau des projets de valorisation des · Dans les zones à urbanisation naissante, urbaines pauvres au tissu social et juridi- bidonvilles. Un exemple : celui du Pro- l'objectif doit consister à faciliter une urbani- que des villes (Brésil, Chili et Colombie) gramme de développement de Kampong D'autres ont mené des réformes en faveur en Indonésie, mais il y en a d'autres (le sation spontanée. Les instruments politiques des pauvres à travers des dotations de Brésil, la Colombie, le Mexique, l'Afrique de fond sont les institutions spatialement terres et de logements (Inde). du Sud, la Thaïlande et la Tunisie) dont neutres qui facilitent le développement de La coordination à tous les niveaux du les programmes ont été lancés sur une la densité dans certains endroits. Ces instru- gouvernement et avec des représentants échelle modeste et qui ont été rehaussés privés. Les pays qui ont affiché de bonnes ments comprennent des régimes fonciers et avec succès à un niveau national grâce à performances sont aussi ceux qui ont l'implication de tous les niveaux du gou- des droits de propriété sécurisés, des services fait un effort de coordination entre les vernement et du secteur privé. sociaux et élémentaires et des mesures poli- autorités centrales, régionales et locales tiques macroéconomiques qui ne privilégient et le secteur privé (Chili, Égypte, Sri Lanka, Basé sur une contribution d'Eduardo López pas une activité productive (grosse industrie) Thaïlande et Tunisie). Mais les villes et les Moreno, directeur, Observatoire urbain mon- pays qui ont réussi à fournir des services au détriment d'une autre (petite agriculture). dial, UN-HABITAT. de base et des améliorations aux loge- a. Garau, 2008. Les responsables politiques doivent viser à une ments disposaient de mécanismes de b. Bazoglu, 2008. neutralité entre zones rurales et urbaines. · Dans les zones à urbanisation intermédiaire, la croissance rapide de certaines villes est · Dans les zones à urbanisation avancée, les source de congestion. en sus de politiques divisions au sein des villes provoquées par spatialement neutres pour développer la den- les bidonvilles et les établissements officiels sité, des politiques connectives pour gérer les ainsi que par les déchets et la criminalité problèmes de congestion et de distances éco- viennent s'ajouter aux défis liés à la densité nomiques deviennent nécessaires. Celles-ci et aux distances. en sus des mesures poli- comprennent des investissements dans les tiques spatialement neutres et spatialement infrastructures de transport (pour améliorer connectives, des politiques ciblées sur le plan la connectivité entre les villes et au sein des spatial pour gérer les problèmes de divisions villes) et l'encouragement de décisions socia- intra-urbaines sont nécessaires pour affron- lement efficaces, lors du choix des emplace- ter les difficultés associées aux bidonvilles, à ments futurs des unités de production par la criminalité et à l'environnement, et pour les entreprises. en termes de positionnement favoriser la vivabilité. socialement efficace des entreprises. Le mot d'ordre des décideurs politiques doit être l'efficacité. Chapitre 8 L'unité, et non l'uniformité : Les approches efficaces du développement territorial U n développement rapide génère sou- pas le cas. Comme dans le reste de ce rapport, vent des différences importantes au les termes « région » et, ici, « zone » désignent niveau des activités économiques des une région ou un territoire au sein d'un pays. Ce différents secteurs géographiques d'un pays. en chapitre traite donc de débats sur le « dévelop- tant que tel, cet état de fait ne doit pas être source pement régional » (également appelé « dévelop- d'inquiétude. toutefois, lorsque les différences pement territorial »). La logique et l'expérience dans la production économique se traduisent suggèrent que les décideurs politiques devraient par des fossés importants et persistants entre les calibrer leurs réponses en fonction de la diffi- niveaux des standards de vie des régions pros- culté du défi. pères et ceux des régions pauvres, les décideurs politiques les considèrent alors comme des sour- · Dans les pays où la main d'oeuvre et le capi- ces de conflits sociaux et politiques. Les disparités tal sont mobiles, les écarts économiques entre persistantes au niveau des standards de vie des les régions prospères et pauvres doivent être différentes régions sont également indésirables traités principalement par des politiques pour des raisons économiques puisqu'elles peu- spatialement neutres ou universelles, pour vent par ailleurs accroître les inégalités en termes lesquelles le terme « institution » est utilisé d'accès aux opportunités. de façon générique. Ces politiques doivent La mondialisation et la libéralisation pour- faciliter la mobilité des populations vers les raient redistribuer la production au sein des opportunités. Lorsque les zones retardataires pays, laissant la population concentrée dans des recensent à la fois peu d'habitants et un fai- ble taux de pauvreté par rapport au pays tout endroits désormais délaissés par les marchés. au entier, les mesures à mettre en place pour faci- Brésil, en Chine, en inde et dans la Fédération liter la mobilité doivent constituer le thème de russie, les changements intervenus au cours principal de la politique de développement. du siècle dernier tant dans les marchés que dans les politiques ont altéré les destinées de nombre · Dans les pays où les zones à la traîne comp- d'endroits. Les différences géographiques dans tent un grand nombre de pauvres mais pré- les activités économiques encouragent la migra- sentent peu de résistance à la mobilité de ces tion en provenance des zones retardataires, en derniers, les institutions qui encouragent concentrant les populations -- les pauvres com- la mobilité doivent être appuyées par une pris -- dans des zones prospères. toutefois, les infrastructure spatialement connective. disparités géographiques entre standards de vie, Les zones pauvres de certains pays présen- en créant ou approfondissant les divisions à l'in- tent une très forte densité de population ­ térieur des pays, peuvent également conduire à et un grand nombre de pauvres ­ mais peu des conflits susceptibles de ralentir le dévelop- d'obstacles de nature culturelle, linguistique pement social et économique. ou politique aux flux de main-d'oeuvre et de Se basant sur les conclusions et analyses capitaux. Les investissements en infrastruc- des sections précédentes, ce chapitre aborde tures qui accroissent le flux de marchandi- les réponses politiques à adopter face à l'élar- ses, d'individus et d'informations devront gissement ou à la persistance des différences de favoriser la concentration économique et la convergence spatiale des standards de vie. 230 niveaux de vie entre les zones de pays favorisés par les marchés et qui disposent d'une masse · Dans les pays fragmentés par des divisions économique importante, et celles dont ce n'est linguistiques, politiques, religieuses ou eth- L'unité, et non l'uniformité 231 niques, des incitations spatialement ciblées souvent en se concentrant sur ces dernières -- peuvent être nécessaires. Lorsque les régions et par une mise en évidence des interventions pauvres doivent faire face au triple défi (1) de ciblées ou des « incitations » politiques visant à l'éloignement des opportunités économiques déplacer la production vers ces endroits. Cepen- des zones de pointe, (2) de la forte densité de dant, les politiques de développement territorial population, (3) des taux de pauvreté élevés, devraient intégrer les zones pauvres aux zones en plus des divisions internes qui limitent la prospères et le débat sur l'incitation ciblée spa- mobilité de la main-d'oeuvre et du capital, tialement devrait venir en dernier lieu -- après les institutions et infrastructures doivent qu'aient été considérées les politiques neutres être complétées par des interventions ciblées sur le plan spatial, telles que le partage du revenu spatialement pour encourager la produc- national et les dispositifs de dépenses socia- tion économique dans les zones retardatai- les (« les institutions ») et les initiatives relati- res. toutefois, ces incitations ne doivent pas ves à une infrastructure connective, telles que contrecarrer les objectifs d'intégration pour- les moyens de transport et de communication suivis par les institutions qui rassemblent les (« l'infrastructure »). L'expérience des pays en populations, ni par les infrastructures qui développement et développés montre que, sans permettent la connexion des zones retarda- l'appui de ces institutions et de cette infrastruc- taires avec les zones de pointe d'un pays. ture, les incitations ont été inefficaces et onéreu- institutions, infrastructures et incitations ses. Les incitations ciblées spatialement sont des sont les trois piliers d'une approche politique instruments politiques qui ne doivent être utilisés réussie de l'intégration au plan national. Lors qu'en dernier recours et destinés à agir de concert de la prise de décision, parmi les options d'in- avec les institutions et les infrastructures. tégration, les gouvernements doivent considérer en traitant de ces problèmes de politiques, les coûts fiscaux et les coûts d'opportunité de ces le chapitre apporte la réponse à une question instruments. Ce chapitre apportera aux pou- de première importance pour les décideurs voirs publics un cadre organisationnel qui leur politiques : les pays doivent-ils investir dans permettra de réfléchir à ces options et les aidera les personnes ou dans les lieux ? La réponse à définir la combinaison de politiques optimale est d'investir dans les activités qui produisent en vue d'appliquer ces choix. les rendements les plus importants à l'échelon Une approche nouvelle. Les discussions national, aux plans économique et social. Dans politiques ayant pour thème l'amélioration du les régions prospères, il conviendra de mettre bien-être dans les régions pauvres commencent l'accent sur les investissements dans les lieux Encadré 8.1 Les messages de ce Rapport, sur le plan de la politique, sont-ils anti-décentralisation ? Non. Les institutions spatialement neutres consti- politiquement populaires -- telles que la créa- (améliorations des indicateurs nationaux du tuent la base des politiques d'intégration spa- tion d'emplois. Dans les pays à forte décentra- Millénaire pour le développement). tiale qui poursuivent l'efficacité et l'équité sur lisation, comme le Brésil, les progrès sur l'éradi- · Infrastructure­ Afin de maximiser les syner- le plan spatial. Quels que soient les endroits où cation de l'analphabétisme et l'universalisation gies créées par les investissements en infras- vivent les populations, elles devraient pouvoir de l'éducation de base, sont suivis par le biais tructure et réglementer efficacement les disposer d'un accès abordable à des services de l'allocation des dépenses, la Constitution échanges commerciaux interrégionaux, la sociaux tels que services de santé, éducation, prévoyant que 25 % des revenus des États et conception et la planification des décisions hygiène et sécurité. La manière dont ces ser- municipalités provenant des impôts et des doivent être réalisées conjointement par vices sont dispensés dépend des conditions transferts soient affectés au financement de les gouvernements régionaux affectés à ces propres à chaque pays. l'éducation primaire Toutefois, une inspection investissements et à ces régulations. Dans de nombreux pays, la décentralisation plus approfondie montre que 10 % des muni- · Incitations­ Tandis que les gouvernements a accru la responsabilité des gouvernements cipalités dépensent moins que les montants régionaux peuvent être bien adaptés à régionaux envers l'amélioration du bien-être recommandés dans la Constitution.b l'analyse du potentiel économique local, la local. En 2002, au Vietnam, les gouvernements Les investissements importants et visibles décision du versquoi orienter les incitations régionaux ont été responsables de près de sont des signaux politiques opportuns à ciblées doit relever de l'autorité d'un repré- 50 % des dépenses, contre environ 25 % en l'intention des électeurs, leur montrant que sentant des instances nationales capable 1992. En Chine, le rapport passe de 67 à 72 % leurs représentants travaillent dur. Comment d'établir les priorités de ressources nécessai- entre 1990 et 2004.a Aux Philippines, le rapport la décentralisation peut-elle alors être compa- res à l'accélération de la croissance globale. était de 25 % en 2002, contre 11 % en 1990. tible avec les politiques d'intégration spatiale Comment ces programmes sont mis en place Les problèmes surviennent lorsque la abordées ici ? peut être décidé localement. décentralisation interfère avec la mise en place · Institutions ­ Les allocations de ressources des politiques spatialement neutres. Plutôt que aux gouvernements régionaux pourraient Source: Équipe du Rapport sur le développement d'allouer des ressources aux services sociaux, initialement être basées sur les intrants dans le monde 2009. a. Bureau national des statistiques, Chine, 2005. les décideurs politiques régionaux ont parfois (dépenses en services publics) mais doivent, b. Institut brésilien de géographie et de statisti- tendance à affecter les dépenses à des activités dès que possible, s'appuyer sur les résultats ques (IBGE) 2004. 232 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Carte 8.1 Le taux de pauvreté est élevé dans l'intérieur de la partie ouest de la Chine mais à l'est, la plupart des pauvres vivent plus près de la densité économique Taux de pauvreté : proportion de pauvres (%) < 17,5 Densité de la pauvreté 17,6­35,9 Chaque point représente 36,0­51,6 50 000 habitants pauvres 51,7­70,3 70,4­81,1 Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Note : Les taux et comptes de la pauvreté sont estimé sur base du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour en 2002. -- des investissements durables qui augmentent population pauvre est plus importante dans les la croissance économique nationale. Dans les dynamiques zones côtières du Sud-est, auxquel- régions pauvres, il faudra souligner l'importance les la Chine doit son intégration rapide à l'éco- de l'investissement dans la population -- des nomie mondiale. avant même cette intégration investissements porteurs qui stimulent la mobi- entamée dans les années 1980, les populations lité et accélèrent la réduction de la pauvreté. ne se concentraient pas dans les lieux à la géo- Dans de nombreux pays, la décentralisation graphie inhospitalière, comme le plateau Quin- des responsabilités administratives et fiscales a ghai-tibet, situé à 4 000 mètres d'altitude, ou renforcé le rôle des gouvernements régionaux les plateaux de la région du centre culminant à dans la conception et la mise en oeuvre des 2 000 mètres. Les plaines au climat tempéré lon- politiques. Les ressources allouées aux gouver- geant la côte procurent de meilleures conditions nements régionaux doivent être accompagnées pour l'agriculture et les échanges commerciaux. d'accords contractuels veillant à ce que les ini- Les cartes de nombreux pays montreraient tiatives locales améliorent le bien-être national également que les masses de pauvreté -- les autant que le bien-être local (voir encadre 8.1). nombres les plus élevés de pauvres -- et la masse économique coïncident. Java, la zone écono- Les personnes recherchent mique de pointe en indonésie, est aussi l'île de des opportunités l'archipel qui possède la plus forte concentration au cours de l'histoire, les populations ont migré de pauvres. Les îles de Java et de Bali, à elles seu- depuis des lieux à la géographie ingrate vers les, abritent 21 millions de pauvres, c'est-à-dire des endroits offrant un climat plus agréable et environ 58 % des pauvres du pays. Les nombres de meilleures opportunités économiques. La sont beaucoup moins élevés dans les autres îles : concentration des populations dans les régions 1,3 million à Kalimantan, 2,6 millions à Sulawesi, offrant un environnement naturel hospitalier y 2,7 millions à nusa tengara, et un million en a attiré des activités économiques, aidant ainsi nouvelle-Guinée occidentale. Le chapitre 2 a nombre d'entre elles à prospérer, même lorsque montré que le honduras et le vietnam se carac- les conditions qui, à l'origine, avaient rendu térisent par des distributions géographiques (en ces peuplements économiques attrayants, sont chevauchement) similaires de la production éco- devenues moins importantes. La mobilité n'était nomique et des populations pauvres. réservée aux nantis. Les pauvres ont également Lorsque l'on affine la résolution géographi- migré vers les zones à forte densité économique, que, on s'aperçoit qu'une distribution similaire à la recherche d'une vie meilleure. de la population existe à l'intérieur des régions Considérons la répartition actuelle des pau- pauvres. Le nord-est du Brésil est la région la vres en Chine (voir carte 8.1). Le pourcentage plus pauvre du pays. Les revenus par habitant de pauvres vivant avec moins de 2 dollars eu dans le Sud-ouest étaient, en 1939 et 1992, res- par jour est élevé dans les zones retardataires de pectivement 2,9 et 2,8 fois plus élevés que ceux l'ouest du pays. toutefois, en termes absolus, la du nord-est. huit des dix états les plus pauvres L'unité, et non l'uniformité 233 Carte 8.2 Le taux de pauvreté est élevé dans les régions du nord-est et amazonienne du Brésil mais les pauvres sont concentrés le long de la côte Taux de pauvreté : Densité de la pauvreté proportion de pauvres (%) < 12 Chaque point représente 12­25 5 000 habitants pauvres 25­35 35­45 >45 Source : Taux de pauvreté par État, calculés par Phillippe G. Leite à partir d'une enquête sur le budget des ménages au Brésil (Pesquisa de Orcamentos Familiares), 2002-03 (voir Banque mondialee 2007c). sont situés dans la région nord-est, les deux 1600 et 1700.4 mais des « accidents » de l'histoire, autres se trouvant dans le nord.1 Le taux de pau- tels que les décisions de rendre les propriétaires vreté est très manifestement élevé dans les zones responsables du paiement des taxes foncières à la rurales du nord-est et en amazonie (voir carte Couronne britannique dans ces régions, a érodé 8.2). mais, même dans le nord-est, la masse et la la productivité agricole et les investissements concentration de la pauvreté (nombre de person- dans l'infrastructure.5 L'inde réintègre actuelle- nes pauvres par kilomètre carré) -- est beaucoup ment l'économie mondiale, ce qui résulte en un plus important dans les agglomérations urbani- dynamisme économique dans les zones côtières sées près de la côte, partant de la région pauvre et métropolitaines, de nouveaux investissements du nord-est jusqu'aux régions dynamiques de privés recherchant les localisations les plus pro- rio de Janeiro et de Sao paulo, au Sud-est. 1 fitables. Ces secteurs offrent un accès facile aux Dans certains pays, les forces du marché intrants intermédiaires ainsi qu'aux marchés déclenchant le facteur de mobilité ne sont pas domestiques et internationaux, procurant des toujours aussi puissantes. Leur masse économi- services publics locaux fiables et de bonne qua- que et leur masse de pauvreté ne coïncident pas lité, ainsi qu'un environnement propice à l'entre- aussi bien que dans des pays comme la Chine prise. environ 50 % des investissements dans la et le honduras. par exemple, en inde, plus de fabrication en 2005 se sont concentrés dans seu- 400 millions d'individus vivent dans les zones lement 10 parmi les plus de 3 000 villes du pays, pauvres du centre-nord du pays, ce qui inclut -- celles qui offraient le meilleur accès aux marchés en utilisant le seuil de pauvreté du pays -- 60 % domestiques et internationaux.6 des pauvres du pays (voir carte 8.3).3 La mobi- Les décideurs politiques d'aujourd'hui doi- lité de la main- d'oeuvre depuis ces régions a été vent-ils tenter de corriger les erreurs du passé limitée en raison des divisions ethnolinguisti- en ravivant les investissements dans les régions ques et entre les classes, poussant peut-être les pauvres, de sorte à leur rendre leur prospérité gens à demeurer dans leur propres « enclaves ». d'antan ? ou devraient-ils accélérer l'intégra- Les populations sont implantées dans ces tion de l'inde au sein de l'économie mondiale zonespauvrespourcertainesraisons.Fortedeson et aider les populations des zones pauvres à sai- sol riche et pourvue de bonnes connexions inter- sir les nouvelles opportunités qui naissent dans nes, la plaine indo-gangétique attire les popula- les endroits bénéficiant à plus grande densité tions. au cours de l'histoire, ces zones ont figuré économique ? parmi les endroits les plus dynamiques de l'inde Les discussions de politique nationale en lorsque le pays produisait le quart du produit inde au milieu des années 1970, étaient axées intérieur brut (piB) mondial, c'est-à-dire entre sur la promotion d'une croissance spatialement 234 RappoRt suR le développement dans le monde 2009 Carte 8.3 Tant le taux de pauvreté que la masse de la pauvreté sont élevés dans certains États retardataires de l'Inde Taux de pauvreté : proportion de pauvres (%) 6,4­9,7 Densité de la pauvreté 9,8­16,7 Chaque point représente 16,8­24,8 50 000 habitants pauvres 24,9­35,4 35,5­46,6 Pas de données Source : Basé sur les estimations de la pauvreté pour 2004-05, à partir de la Commission de planification du gouvernement indien. Note : Les taux et chiffres de la pauvreté au niveau des État sont basés sur la somme des nombres d'urbains et de ruraux pauvres en 2004-05, qui sont calculés en utilisant des seuils de pauvreté différents. équilibrée qui permette de relancer les zones la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, la pauvres au moyen de subventions financières, migration directe de l'est vers l'ouest devint pos- de subsides d'investissement, d'infrastructure sible. la frontière ouverte, 800 000 personnes industrielle et de licences industrielles préféren- quittèrent l'est pour l'ouest en 1989 et 1990, soit tielles. À ce jour, la discussion est plus orientée 5 % de la population de l'est (voir encadré 8.2).8 vers l'intégration et la transition vers la promo- la réunification allemande lança clairement le tion d'une meilleure santé et d'une meilleure début de la densification. Cela suggère que la éducation dans ces régions, en parallèle avec réduction des distances aux zones à densité éco- des investissements stratégiques d'infrastruc- nomique améliore le bien-être des populations, ture interrégionale qui puissent connecter le la mobilité de la main-d'oeuvre constituant le nord-est distant aux marchés du reste du pays.7 mécanisme naturel le plus fort pour renforcer le dernier plan quinquennal de l'Inde reconnaît les économies d'agglomération et faciliter la les échecs du système des licences industrielles convergence des niveaux de vie. et son incompatibilité avec la croissance. des politiques de développement régional similaires Les pays recherchent l'unité ont été mises en place dans d'autres pays présen- de nombreux pays présentent des différences tant des divisions internes au plan religieux et spatiales en matière de production et de pau- ethnique, comme le nigéria et l'éthiopie. vreté, principalement en raison de la distance les politiques visant à gommer ces divisions économique entre les régions pauvres et les ont renforcé la tendance naturelle des popu- régions prospères, mais également à cause des lations à rechercher des endroits offrant de divisions politiques, ethniques, religieuses et meilleures opportunités économiques. prenons des barrières linguistiques. et tous les pays la réunification bien pensée de l'allemagne, une recherchent l'unité, en réduisant les obstacles fusion de deux économies ayant peu d'échanges que constituent les divisions internes. une ana- de biens et de facteurs qui propulsa des popula- lyse des constitutions nationales de 20 pays en tions de l'est à l'ouest. l'opportunité est apparue développement montre que la promotion de à la fin de l'été 1989, lorsque la population a pu l'unité -- la réduction des divisions -- est un quitter l'allemagne de l'est par la Hongrie. après objectif politique important (voir encadré 8.2). Encadré 8.2 L'intégration allemande : convergence et concentration avec une main-d'oeuvre mobile Avec la chute du mur de Berlin en 1989, la La migration de l'Allemagne de l'Est vers La convergence des revenus entre les cantons migration directe de l'Allemagne de l'Est vers l'Allemagne de l'Ouest a été rendue possible allemands a été visible entre 1992 et 2005 l'Allemagne de l'Ouest devint possible. L'ouver- après la chute du mur de Berlin Densité ture de la frontière conduisit 400 000 personnes Migration nette de l'Allemagne de l'Est vers à passer de l'est à l'ouest en 1989 et, à nouveau, l'Allemagne de l'Ouest, 1991-2005 1,2 2005 en 1990, soit, au total, 5 % de la population de l'est (voir figure de gauche). Dans les années Milliers de personnes 1,0 qui ont suivi, les revenus commencèrent à 180 converger, avant que le processus se ralentisse. 160 0,8 En 2001, une récession en Allemagne poussa 140 0,6 100 000 autres personnes à quitter l'est pour 120 1992 l'ouest. Entre 1989 et 2007, plus de 1,7 million de 0,4 100 personnes ont quitté l'est (sur une population 0,2 d'environ 17 millions d'habitants au moment de 80 la chute du mur). 60 0 Les migrations eurent un résultat prévisible : 40 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 les revenus devinrent plus égaux entre les 20 Log, (milliers) deux zones (voir figure de droite). Tandis que 0 Source : Holzmann, Priebe & Vollmer, 2008. la distribution inter-pays des revenus en 1992 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 était clairement bimodale, les cantons de l'est Année moyenne, réussissent mieux leur scolarité et correspondant aux points les plus bas (courbe Source : Bureau fédéral de statistiques d'Allemagne, leurs études supérieures, ce qui facilite leur noire), ces différences s'étaient aplanies en 2005 2007. éducation ou leur recherche d'emplois dans les (courbe rouge). Même si les régions de l'est se régions dynamiques du pays. Deuxièmement, trouvaient toujours sur la gauche de la distribu- un enseignement de meilleure qualité (voir carte il est plus difficile pour les femmes que pour les tion, leur distance économique avec les régions de l'encadré). En 2004, dans le groupe d'âge hommes de trouver au niveau local un emploi de l'ouest avait diminué. 18-29, en Allemagne de l'Est (y compris Berlin), il intéressant dans les zones retardataires, celles-ci La convergence des revenus produisit éga- y avait seulement 90 femmes pour 100 hommes. étant typiquement dominées par des emplois lement des résultats plus surprenants. Presque Pourquoi les Allemandes de l'Est ont-elles traditionnellement masculins dans l'agriculture, tous les cantons comptant plus de jeunes fem- migré vers les régions économiquement dyna- la fabrication et la construction. mes que de jeunes hommes sont situés dans les miques, tandis que les hommes restaient dans Sources : Équipe du Rapport sur le développement régions allemandes dynamiques, qui sont égale- les zones à la traîne ? Il y a deux explications dans le monde 2009, à partir de Kroehnert et Voll- ment pourvues de meilleures institutions offrant à cela. La première est que les femmes, en mer (2008). Les femmes ont migré vers l'Ouest à la recherche d'opportunités économiques : en 2003, il y avait moins de femmes pour 100 hommes dans l'est du pays (gauche) et des revenus imposables plus élevés à l'ouest (droite) Nombre de femmes Revenu moyen pour 100 hommes ALLEMAGNE du contribuable 75­85 20 % les plus élevés 86­95 96­100 101­105 106­115 20 % les plus faibles 116­126 Source : Kroehnert, Medicus & Kinglolz, 2006. Source : Bureau fédéral de statistique d'Allemagne. 235 236 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Encadré 8.3 Les constitutions appellent à l'unité, non à l'uniformité Les constitutions nationales reflètent l'évolu- de promouvoir l'intégration nationale, il est du équilibré, établissant des lignes de conduite tion des discours politiques dans la plupart des devoir de l'État de : (a) fournir les équipements pour promouvoir les flux de capitaux à des- pays et définissent les interactions entre l'État appropriés pour encourager la libre circulation tination des régions défavorisées. La mise en et ses citoyens. Une étude des constitutions de des populations, des bien et des services à application de ces lignes de conduite n'a pas 20 pays en développementa conclut que toutes travers la Fédération ; (b) protéger l'ensemble produit les gains économiques escomptés. mettent l'accent sur l'unité nationale comme des droits de résidence de chaque citoyen dans Les programmes ont été coûteux : le Fonds de étant un objectif national important. L'unifor- toutes les parties de la Fédération ». la Constitution -- un programme de premier mité des résultats économiques à travers les Côte d'Ivoire:Article 30 -- « La République plan pour le développement économique régions n'est mentionnée que par une seule, de Côte d'Ivoire est une et indivisible, laïque, régional -- a accordé des crédits subvention- celle du Brésil. L'accès universel à l'enseigne- démocratique et sociale. Elle assure à tous nés à hauteur de plus de 10 milliards de dollars ment primaire et aux soins de santé de base l'égalité devant la loi, sans distinction d'origine, entre 1990 et 2002 pour aider les entreprises à sont des obligations constitutionnelles dans la de race, de sexe, d'ethnie ou de religion. Elle s'implanter dans les régions retardataires. Le plupart des pays. respecte toutes les croyances. Son principe est manque d'efficacité de ces interventions est Extraits d'articles constitutionnels de trois le gouvernement du peuple par le peuple et abordé ailleurs dans ce chapitre. pays africains soulignant l'importance que les pour le peuple ». sociétés accordent à l'unité nationale et l'inté- Ouganda : Article 3 -- « (i) Tous les organes Source: WDR 2009 team; based on a review of gration : de l'État et le peuple d'Ouganda oeuvrent à la constitutions from 20 developing countries. Nigeria : « La devise de la République promotion de l'unité, de la paix et de la stabi- a. Les pays sont l'Argentine, le Brésil, la Bolivie, la Colombie et le Mexique (Amérique latine et fédérale du Nigeria sera Unité et foi, paix et lité nationales. (ii) Tous les efforts doivent être Caraïbes) ; la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et progrès ». Article 15.2 -- « En conséquence, entrepris pour intégrer toutes les populations l'Ouganda (Afrique subsaharienne) ; le Bangla- l'intégration nationale doit être activement de l'Ouganda tout en reconnaissant l'existence desh, l'Inde, le Népal et le Pakistan (Asie du Sud) ; encouragée, tandis que la discrimination sur de leur diversités ethniques, religieuses, idéo- le Kazakhstan, la Pologne et la Fédération de la base des lieu de naissance, sexe, religion, logiques, politiques et culturelles ». Russie (Europe de l'Est et Asie centrale) ; la Chine, l'Indonésie et les Philippines (Asie de l'Est et Paci- statut, association ou liens ethnique ou linguis- La Constitution brésilienne appelle à un fique) ; et la République arabe d'Égypte (Moyen- tique doit être prohibée ». Article 15.3 -- « Afin développement économique régionalement Orient et Afrique du Nord). au nigeria, un article important consacré à développement (moins de 75 % du piB moyen l'unité stipule que les personnes ne seront pas de l'ue par habitant).9 discriminées à cause de leur sexe, religion, lieu Comptant pour 35 % des dépenses globales de naissance ou association ethnique ou linguis- de l'union, la politique de cohésion de l'ue est tique. en inde, l'article 16 de la Constitution mise en pratique par le biais de fonds structu- prescrit que « aucun citoyen ne devrait, sur base rels (90 % des dépenses) et le fonds de cohésion de simples raisons de religion, de race, caste, (10 %). L'enveloppe de l'agenda 2000 est estimée sexe, descendance, lieu de naissance, résidence, à 236 milliards d'euros, dont 195 milliards pour ou l'une d'entre elles, être inéligible ou victime les fonds structurels, 18 milliards pour les fonds de discrimination pour tout emploi ou fonction de cohésion pour la Grèce, l'irlande, le portugal au sein de l'état ». pour l'essentiel, les constitu- et l'espagne, et 22 milliards pour les nouveaux tions ne donnent pas une place prépondérante états membres, en vue de leur accession à l'ue en aux endroits mais se focalisent plutôt sur le bien- 2004.10 Les objectifs de l'agenda 2000 compren- être et l'unité des personnes (voir encadre 8.3) nent le développement et l'ajustement structurel La quête de l'unité, cependant, n'implique des zones retardataires, le développement des pas l'application de l'uniformité. La devise zones frontalières et des zones en proie au déclin nationale de l'inde, par exemple, est « l'unité industriel, ainsi que l'adaptation et la modernisa- dans la diversité ». toutefois, dans de nombreux tion des systèmes éducatifs et de formation.11 La pays, les décideurs politiques ont perçu l'uni- politique de cohésion vise à améliorer les perfor- formité comme vecteur principal de l'unité. mances économiques de zones spécifiques et les Les politiques de l'union européenne (ue) aider à se mettre au niveau du reste de l'union. pour l'intégration des nouveaux états membres Des affectations de ressources à cette échelle poursuivent la « cohésion ». mais l'objectif de pour soutenir l'intégration peuvent refléter les cohésion -- ou d'unité -- est poursuivi à travers préférences de distribution de certains états des politiques de convergence. Les cibles de la membres (particulièrement ceux dont les rési- convergence incluent l'éradication des dispari- dents supportent la note), mais ces politiques tés territoriales dans le développement écono- stimulent-elles la croissance globale ? Financent- mique (cohésion économique) et dans l'accès elles les « mauvais » types d'actifs ? La recherche au travail et aux revenus (cohésion sociale). académique montre qu'elles sont peu adaptées Cette « cohésion » coïncide avec la politique pour maximiser la croissance économique agré- régionale de l'ue, qui affecte environ 60 % de gée car elles tentent de promouvoir la régularité ses financements au soutien aux régions à faible spatiale et non pas l'agglomération. elles ne L'unité, et non l'uniformité 237 sont pas non plus adaptées pour encourager le la moyenne de l'europe des 27, on a observé une redressement des zones retardataires. Les poli- tendance à la convergence agrégée au sein de tiques de cohésion traditionnelles qui offrent l'ue. toutefois, à un niveau régional plus désa- aux compagnies une infrastructure et une assis- grégé de la nomenclature des unités territoriales tance massives sont peu susceptibles d'accroître statistiques (nutS) 2 -- celui de régions sous- la compétitivité des zones plus pauvres.12 Délais- nationales plus grandes que les entités adminis- ser ces programmes pour soutenir des program- tratives de la plupart des pays --, les résultats mes éducatifs et le développement institutionnel témoignent d'un faible niveau d'efficacité des pourrait s'avérer être beaucoup plus utile. interventions dirigées visant à améliorer la tenter d'utiliser le même moyen d'action performance économique des régions retarda- pour répondre à des problèmes différents de taires. pour les pays de l'europe des 15, mieux convergence interne et externe risque de ren- développés, le volume des populations dans dre floue la cible de la politique. Le quatrième les régions retardataires est resté pratiquement rapport de l'union européenne sur la cohésion inchangé à 32 millions d'habitants, soit envi- économique et sociale fournit une estimation ron 8 % du total. Lorsque l'on prend en compte instantanée de la convergence à travers ses les nouveaux états membres, une convergence régions et à l'intérieur des pays pris individuel- internationale s'est produite sur le plan des lement.13 entre 1995 et 2004, avec les nouveaux revenus par habitant. toutefois, la concentra- états membres, dont le piB par habitant, infé- tion de la production économique à l'intérieur rieur, connaissait une croissance plus rapide que des états membres -- nouveaux et anciens -- a Encadré 8.4 Un instrument par objectif : l'Irlande utilise les fonds de l'UE pour soutenir la convergence internationale Entre 1977 et 2000 le PIB par habitant de l'Ir- d'Europe s'est accompagnée d'une aug- PIB par habitant de l'Irlande était passé à 27 lande a progressé, passant de 72 à 116 % de la mentation de la concentration spatiale de 500 dollars. moyenne européenne. Qu'est-ce qui a permis à l'activité économique. Comparée aux autres Aujourd'hui, presque toutes les régions l'Irlande de connaître pareil succès ? pays de la cohésion -- la Grèce, le Portugal des nouveaux États membres d'Europe de Entre son entrée dans l'Union européenne et l'Espagne -- la concentration économique l'Est, sont qualifiées pour obtenir un soutien en 1973 et la fin de 2003, l'Irlande a perçu près de l'Irlande a connu une croissance beaucoup financier de l'Union. Elles devraient considérer de 17 milliards d'euros sous la forme de fonds plus importante (voir figure de l'encadré). Mais l'exemple irlandais d'utilisation des fonds pour structurels et de cohésion. Au cours des deux son PIB par habitant a également augmenté la convergence internationale et non -- du premières rondes de financements par l'UE, le beaucoup plus rapidement. En 1977, la Grèce, moins, pas avant des stades ultérieurs du déve- pays en entier était classé en zone Objectif 1. l'Irlande et l'Espagne possédaient un PIB par loppement -- pour équilibrer la croissance Entre 1993 et 2003, les fonds de cohésion ont habitant d'environ 9 000 dollars EU, celui du économique à l'intérieur de leurs frontières. soutenu 120 projets d'infrastructure pour un Portugal se situant alors à environ 6 000 dollars Sources : Dall'Erba, 2003 ; Équipe du Rapport sur le coût d'environ 2 milliards d'euros.a Le choix EU. En 2002, le Portugal avait un revenu de 11 développement dans le monde 2009. des projets était basé sur un plan de dévelop- 000 dollars, et tandis que ceux de la Grèce et a. Plan de développement national de l'Irlande pement national concentré sur des investis- l'Espagne approchaient les 15 000 dollars, le (PDN), 2000­06. sements d'infrastructure économique qui sti- mulaient la croissance économique nationale Pendant la croissance rapide des revenus irlandais, la concentration économique à augmenté à long terme. Ces projets comprenaient des dans le pays investissements dans les régions dynamiques en vue de connecter ces dernières aux régions Log des variations retardataires, tels que la construction des M50 17,0 Irlande (autoroute périphérique à Dublin), M1 (Dublin- 16,5 Belfast) et la réfection des N4 (Dublin-Sligo), N7 (Dublin-Limerick) et N11 (Dublin-Rosslare). 16,0 Espagne Les Irlandais ont également investi dans l'en- 15,5 seignement, la formation et l'éducation perma- nente dans tout le pays afin de fournir partout 15,0 un environnement professionnel de qualité Portugal 14,5 aux investisseurs. Avec sa main-d'oeuvre spécialisée et une logistique performante, l'Ir- 14,0 lande est devenue une destination privilégiée 13,5 pour les compagnies américaines souhaitant Grèce intégrer les marchés européens. En 2004, les 13,0 compagnies américaines basées en Irlande ont 12,5 exporté des biens et services, principalement vers l'Europe, pour une valeur de 55 milliards 12,0 de dollars EU. 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 La convergence rapide de l'Irlande avec les Année revenus des nations les plus performantes Sources : Dall'Erba, 2003j ; Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 238 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 augmenté, sous l'impulsion des forces des mar- d'incitations afin d'aborder les défis nationaux chés qui ont généré la croissance économique posés par la densité, la distance et la division. dans leurs régions dynamiques. en effet, les Bien utilisée, une combinaison de ces mesures revenus par habitant dans plusieurs régions de peut aider les pays à récolter les bénéfices éco- nouveaux états membres -- Bratislavsk_ kraj nomiques engrangés par l'accroissement de la en république slovaque, Közép-magyarország concentration de l'activité économique ainsi en hongrie et Zahodna Slovenija en Slovénie -- que les retombées sociales, politiques et écono- ont augmenté de plus de 75 % de la moyenne miques associées à la convergence des standards de l'ue. de vie entre les régions prospères et pauvres. L'irlande a emprunté une approche diffé- Les décideurs politiques, qui considèrent rente pour l'utilisation des fonds européens. souvent la concentration économique comme plutôt que d'utiliser les fonds tant pour réaliser étant incompatible avec l'égalité spatiale en le redressement international que pour disperser matière de niveaux de vie, ont cherché à réduire la production économique sur le plan intérieur, la concentration par le biais d'interventions l'irlande s'est concentrée sur un objectif : la crois- spatialement ciblées. De nombreux gouver- sance économique nationale. autrefois l'un des nements luttent contre les forces des marchés pays les plus pauvres d'europe, c'en est mainte- qui favorisent la concentration des populations nant l'un des plus riches (voir encadré 8.4). entre dans les endroits économiquement denses. Le 1991 et 1998, l'irlande n'était qu'une région pour programme de transmigration de l'indonésie les besoins de l'objectif 1 de l'union européen- a tenté de relocaliser les populations de Java, ne.14 Lorsque le pays atteint un niveau de déve- qui est densément peuplée, vers les régions loppement situé au-delà du seuil des 75 % en moins peuplées de Kalimantan, nouvelle-Gui- juillet 1999, l'irlande créa deux « assemblées » née occidentale, Sulawesi et Sumatra. au plus régionales -- Frontière-Centre-ouest, et Sud fort de l'opération, entre 1979 et 1984, 535 000 et est. toutefois, la concentration spatiale de la familles, soit près de 2,5 millions d'individus, production économique a augmenté en irlande ont été déplacés. L'objectif était de promouvoir par rapport à la Grèce, au portugal et à l'espa- un « développement démographique équili- gne, les trois autres pays de cohésion.15 bré » et de réduire la pauvreté en fournissant des terrains et des opportunités économiques cadre stratégique pour l'intégration aux colons pauvres et sans terre. mais le pro- des régions prospères et pauvres gramme n'a pratiquement pas entamé la popu- Les personnes recherchent les opportunités lation javanaise et le coût élevé du programme a tandis que les pays poursuivent l'unité. Les fait en sorte que la pauvreté n'a pas diminué de politiques qui visent à intégrer les régions per- façon significative parmi les migrants.16 formantes et retardataires peuvent contribuer à ne compter que sur les interventions ciblées atteindre ces deux objectifs. Cette section définit spatialement est une erreur fréquente. il est de un cadre de travail destiné à orienter l'élabora- loin préférable de s'appuyer sur des institutions tion des politiques. il propose une combinai- au fonctionnement plus discret. en France, la son calibrée d'institutions, d'infrastructure et concentration de la masse économique et la convergence des revenus disponibles entre les régions dynamiques et celles qui sont moins Figure 8.1 La France a bénéficié d'une concentration croissante de la production économique et d'une réduction des disparités spatiales en termes de revenu disponible performantes ont été mises en concurrence, ce qui a produit un « effet de ciseaux » dans les Coefficients de variation PIB par habitant Revenu par habitant géographies de la production et du revenu dis- 0,190 0,085 ponible (voir figure 8.1).17 Les effets semblent être stimulés non pas par les interventions spa- 0,185 Revenu disponible par habitant (axe de droite) 0,080 tialement ciblées mais par une imposition sur 0,180 le revenu spatialement neutre ou « universelle » 0,075 progressive, la sécurité sociale et les indemnités 0,175 0,070 de chômage. même si l'espace n'est pas explici- 0,170 tement pris en considération dans de telles poli- 0,065 0,165 tiques, leurs effets et résultats peuvent varier considérablement selon les endroits. en tant que 0,160 0,060 PIB par habitant base de l'intégration économique, de telles « ins- 0,155 (axe de gauche) 0,055 titutions » captent les bénéfices de la concen- 0,150 tration spatiale de la production et permettent 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 0,050 d'atteindre la convergence des niveaux de vie. Années même au sein de l'union européenne en tant Source : Martin, 2005a. qu'ensemble, l'inégalité croissante des revenus L'unité, et non l'uniformité 239 Encadré 8.5 L'imposition contre l'inégalité spatiale ? Le système fédéral d'imposition aux États-Unis Aux États-Unis, un impôt fédéral progressif sur (Groupe 2).a La figure ci-dessous montre la Ramené à 24 % en 1929, le taux d'imposition le revenu a permis de réduire les inégalités de variation des différences entre les États les plus pour les revenus les plus élevés fut à nouveau revenus entre les individus. Un effet inattendu riches et les plus pauvres. Directement imputa- augmenté pendant la Grande Dépression a été la réduction des inégalités de revenus bles à l'imposition, elles montrent comment le (­26 % en 1940, contre ­7 % en 1930 pour le à travers les États, prouvant qu'une politique système d'imposition américain a contribué à Groupe 1). Lorsque le Congrès introduisit la spatialement neutre peut être un instrument réduire les inégalités de revenus entre États rétention de salaires et le paiement de taxes efficace pour réduire les inégalités spatiales. Puis, les baisses de pourcentages entre les trimestrielles pendant la Seconde guerre mon- Les données de l'Internal Revenue Service ratios des revenus avant et après impôts pour diale, le système d'imposition progressive en montrent à quel point l'impôt sur le revenu a les deux groupes de 10 Etats sont calculés : l'un fut renforcé. Mais ces effets de réduction des réduit l'inégalité spatiale. Pour le constater, enregistrant les revenus avant impôts les plus inégalités commencèrent à s'estomper entre premièrement, les revenus avant imposition hauts (Groupe 1), l'autre les plus bas (Groupe 1950 et 1970. Une brève augmentation de ces du centile de tête des travailleurs dans chaque 2). La figure encadrée montre le changement 2 mêmes effets, à la fin des années 70, fut suivie État sont divisés par le revenu personnel amé- des différences des revenus après impôts entre d'une nouvelle chute dans les années 80 et 90. ricain, tel que publié par le Bureau d'analyse les Etats les plus riches et les plus pauvres. économique. Puis le même ratio de dispersion Directement imputable à l'imposition, il est du même revenu est calculé en prenant les montré comment le système d'imposition des Source:Équipe du Rapport sur le développement revenus après impôts. Ensuite, le même rap- États Unis a aidé à réduire les inégalités de dans le monde 2009. port de dispersion des revenus est calculé sur revenus dans tous les Etats, au cours du siècle a. Bien que les deux groupes appartiennent au base des revenus après imposition. Enfin, la dif- dernier, et ce peut-être au-delà même des pourcent le plus riche de leurs États respectifs, férence de pourcentage entre les rapports des espérances les plus enthousiastes gardons à l'esprit les différences importantes d'un revenus avant et après imposition est calculée Le taux d'imposition n'a jamais été aussi État à l'autre. En 1940, par exemple, un revenu pour deux groupes de 10 États : l'un d'eux haut qu'en 1918. Il atteignait en effet 77 % pour de 47 000 dollars plaçait son bénéficiaire dans le pourcent le plus riche dans le Mississippi. Dans le enregistre les revenus avant imposition les financer la guerre. Après la Première guerre District de Columbia, c'est aux 10 % les plus riches plus élevés (Groupe 1), l'autre les plus faibles mondiale, les taux d'imposition ont baissé. que ce bénéficiaire aurait appartenu. Sans ciblage spatial explicite, les impôts fédéraux sur le revenu réduisent les disparités aux États-Unis Diminution du pourcentage d'inégalité grâce à l'imposition 0 ­5 ­10 ­15 Les 10 États ­20 les plus riches convergent vers la moyenne 3 fois ­25 plus vite que les 10 plus Taux d'imposition ­30 pauvres en augmentation durant la Grande ­35 dépression Résorption de l'écart après Le gouvernement augmente ­40 la Seconde guerre mondiale les impôts pour le groupe inférieur 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1981 1990 2000 2003 Année Les 10 États américains présentant les revenus les plus élevés avant imposition (dans le centile de tête) Les 10 États américains présentant les revenus les plus faibles avant imposition (dans le centile de tête) Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, sur base de l'analyse d'Estelle Sommelier. des marchés entre 1985 et 1995 a été partielle- réduit les disparités en matière de revenus dis- ment compensée par des politiques d'imposition ponibles entre les états, tandis que la production progressive et de transferts. Les augmentations continuait à se concentrer, même si l'étendue de de revenus des travailleurs qualifiés ont été ces effet a varié de manière importante dans le modérées par des impôts plus élevés, tandis temps, à mesure que les politiques gouverne- que les travailleurs non qualifiés étaient aidés mentales évoluaient (voir encadré 8.5). par le biais de transferts.18 De même, la struc- L'expérience de l'union européenne et ture d'imposition progressive, aux états-unis, a des états-unis dans leur approche de l'équité 240 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 spatiale par un système d'imposition « aspa- endroits. elles comprennent des politiques tiale », est instructive. Les sceptiques faire valoir nationales, telles que le système d'imposition que la couverture du système d'imposition est des revenus, les relations fiscales intergou- réduite dans les pays en développement et que vernementales, la gouvernance en matière de la faiblesse de l'administration fiscale et le man- marchés fonciers et immobiliers, ainsi que que généralisé de formalisme dans l'économie l'éducation, la santé, l'eau et l'assainissement, réduisent les bénéfices potentiels de l'imposi- et d'autres initiatives gouvernementales. tion progressive. mais il faut se souvenir qu'il · L'infrastructure (politiques spatialement y a un siècle, lorsque leur système d'imposition connectives).Cetermeestutilisédefaçongéné- a été introduit, les états-unis affichaient nom- rique pour recouvrir tous les investissements bre des attributs d'un pays en développement permettant de connecter les différents lieux et d'aujourd'hui. Leur population était principale- procurer des services de bases aux entreprises, ment rurale, seuls 28 % de la population vivant tels que les transports et commodités publics. dans des zones métropolitaines en 1910.19 en Cela inclut le développement de réseaux inter- 1925, le salaire était de 0,72 dollar de l'heure régionaux d'autoroutes et de chemins de fer dans l'industrie automobile.20 La couverture pour favoriser les échanges de biens et l'amé- fiscale et les recettes étaient faibles, car seule- lioration des technologies de l'information et ment 10 % de la population ont complété une de la communication dans le but d'accroître le déclaration de revenu en 1916, contre 93 % flux d'informations et d'idées. aujourd'hui. · Les incitations (politiques spatialement Dans les pays en développement, certaines ciblées). Ce terme est utilisé ici de façon observations suggèrent que la redistribution générique pour recouvrir les mesures spatia- des revenus par le biais d'un système d'impo- lement ciblées visant à stimuler la croissance sition progressif est complexe, et que le ciblage économique dans les régions plus pauvres. des dépenses par niveau d'imposition individuel elles incluent subventions à l'investissement, ou par ménage, ainsi que le niveau d'imposition les réductions d'impôts, les réglementations moyen, sont plus importants pour la distribu- propres aux endroits, le développement de tion des revenus post-transferts. un système l'infrastructure locale et les réformes ciblées d'imposition proportionnelle à rendement élevé du climat de l'investissement, telles que les pourrait donc avoir un plus grand pouvoir éga- réglementations spéciales pour les zones lisateur qu'un système d'imposition progressif à franches industrielles. faible rendement.21 Les politiques spatialement neutres d'im- Ces instruments de soutien à l'intégration position et de transfert constitueront les fonda- -- les institutions, infrastructure et incitations tions de l'intégration spatiale des pays et en vue -- élargissent le rayon d'action entre les politi- de les aider à bénéficier de la concentration et de ques universelles et géographiquement ciblées. la convergence. toutefois, ces politiques peuvent Chacune des trois catégories peut compren- ne pas suffire. en fonction de leurs conditions, dre l'imposition, les dépenses publiques et les les nations ont besoin d'une gamme plus large règlementations. de moyens d'action pour soutenir leur intégra- une géographie physique défavorable accroît tion intérieure. Le défi de l'intégration écono- la distance économique, réduisant les échanges mique peut être envisagé comme une possibilité de biens et de services ainsi que les flux de la de réduire la distance entre les populations -- main-d'oeuvre, de capitaux et d'information, en particulier les pauvres -- et les opportuni- rendant plus difficile la provision de services tés économiques. Les densités de population publics. en papouasie-nouvelle-Guinée, en « mal » placées et les entraves à la mobilité des raison de la fragmentation du système de trans- travailleurs et entrepreneurs posées par les divi- port due un relief montagneux escarpé, le temps sions internes entre les zones prospères et les moyen de trajet entre une communauté rurale zones pauvres compliquent ce défi. et la route la plus proche est de deux heures et en général, un cadre stratégique pour l'in- demie, tandis que la représentation gouverne- tégration économique, inclut les éléments mentale la plus proche se trouve à plus de trois suivants : heures de route.22 Dans les régions les plus accidentées du pérou, la couverture en infras- · Les institutions (politiques spatialement neu- tructure publique est faible.23 parmi d'autres tres). Ce terme est utilisé pour définir les endroits similaires figurent les Zonas extremas politiques qui ne sont pas élaborées avec des du Chili, la Chine occidentale, la haute-égypte, considérations spatiales explicites, mais dont les zones extérieures du népal, et le nord-est de les effets et résultats peuvent varier selon les la russie. À cause de ces conditions défavorables, L'unité, et non l'uniformité 241 les taux de pauvreté peuvent être élevés dans ces économique, la densité mal placée, et les divi- régions. mais pour les mêmes raisons, à moins sions intérieures. que les politiques gouvernementales, ou des rai- en se basant sur les dimensions spatiales de sons sociopolitiques, ne les empêchent de partir, la distance, de la densité et de la division pour ou que des incitations ne les poussent à rester, caractériser les conditions d'un pays, une taxo- peu de personnes vivent dans ces zones. nomie suggestive peut être développée pour L'intégration réduit la distance économique aider les pays à tailler sur mesure leurs politi- entre les zones retardataires et les endroits plus ques d'intégration de sorte qu'elle corresponde dynamiques. Les initiatives les plus réussies, qui à leur géographie économique. trois types de équilibrent l'efficacité économique et la faisabi- pays, au moins, peuvent être distingués : lité politique, sont adaptées aux spécificités des pays. Les spécificités qui comptent le plus sont · Type 1: pays dont les régions pauvres présen- les densités de population dans les zones retar- tent une population éparpillée ; dataires et la mesure dans laquelle les divisions · Type 2: pays unifiés dont les régions pauvres intérieures affaiblissent les forces du marché. sont densément peuplées ; Lorsque peu de personnes vivent dans les régions · Type 3: pays divisés possédant des zones pauvres, comme dans le nord-est de la russie, retardataires à population dense. les politiques d'intégration devraient être diffé- rentes de celles mises en place dans des endroits Cette taxonomie peut caractériser les zones tels que le nord-est du Brésil, c'est-à-dire où les retardataires dans la plupart des pays, mais deux régions retardataires sont densément peuplées. réserves sont à prendre en considération. pre- Là où les régions prospères et pauvres partagent mièrement, les zones retardataires de certains les mêmes langues et coutumes, comme c'est le pays peuvent être tellement hétérogènes qu'il est cas au Brésil et en Chine, les politiques d'inté- difficile de les classer dans un de ces types. en gration nécessitent moins d'efforts que dans les thaïlande, le nord-est est densément peuplé et régions où des différences linguistiques, eth- distant de la région économiquement dense de niques, ou religieuses divisent la population, la capitale, mais le sud, dont la population est comme en inde ou au nigeria. éparse, abrite la minorité musulmane du pays. en au Brésil, la distance entre le nord-est défa- inde, la région à la traîne du nord-est est peuplée vorisé et la région dynamique du sud-est est de manière éparse, tandis que les zones pauvres associée à une forte densité de population dans du centre comptent presque deux tiers des pau- les zones côtières du nord-est. toutefois, de vres du pays. Deuxièmement, les pays classifiés nombreux Nordestinos ont pu saisir des oppor- comme étant de type 1 (avec des zones retarda- tunités en migrant vers le sud-est prospère. pas taires à population éparse) peuvent être unifiés moins de 4 millions de résidents du Grand Sao ou divisés intérieurement. Les stratégies d'inté- paulo sont des Nordestinos.24 Ceci dénote d'une gration dans ces deux types de pays -- pays uni- forte densité de population dans le nord-est et fiés avec des zones retardataires à la population de puissantes forces du marché de la mobilité de éparse tels que la russie ou pays divisés avec des la main-d'oeuvre, rendue possible par des fac- zones retardataires à population éparse, comme teurs tels qu'une langue commune et une iden- les philippines -- ne seront pas différentes. tité nationale forte. revenons-en aux cartes de l'inde qui illus- Un instrument par dimension trent la masse de pauvreté et le taux de pauvreté Des institutions pour surmonter la distance. élevés de certaines régions retardataires (voir Dans les pays dont les régions pauvres sont peu- carte 8.3). L'intégration de ces zones présente un plées de manière éparse, le défi de l'intégration défi particulièrement complexe car les regrou- consiste principalement en une réduction de la pements géographiques sous-nationaux reflè- distance économique. Des politiques universelles tent des différences ethniques, linguistiques -- de conception spatialement neutre et nationa- et sociales.25 Le déplacement des populations les dans leur couverture -- peuvent assurer une hors de ces zones a été limité par les préféren- grande partie de la tâche de réaliser une intégra- ces locales et la discrimination contre certains tion économique réussie. Les pays en développe- groupes (voir chapitre 5). Les forces de marché ment de cette catégorie comprennent le Chili, la du facteur de la mobilité ont été affaiblies par Chine, le Ghana, l'indonésie, le Kenya, le mexi- la politique interne et les divisions sociales -- que, la mongolie, le Kazakhstan, l'ouganda, l'hostilité dont les travailleurs originaires du la russie, le Sri Lanka et le vietnam. L'objectif Bihar font l'objet dans les parties plus prospè- premier de ces politiques doit être d'encourager res de l'inde. Dans de telles nations, le défi de la migration des individus vers les lieux offrant l'intégration implique de surmonter la distance des opportunités économiques. par exemple, 242 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Carte 8.4 Dans la Fédération de Russie, c'est dans l'ouest, plus dynamique économiquement et au climat plus doux, que les densités de population sont les plus forte, même si l'héritage communiste a laissé des populations dans l'intérieur au climat plus froid Population par km² Degré Celsius 0­4,86 FÉDÉRATION 0­-3 4,86­10,75 DE RUSSIE -3­-7 10,75­20,14 -7­-11 20,14­75,64 -11­-15 >75,64 -15­-17 Gel saisonnier Étendu du permafrost Sources : Densité de population : Fay, Felkner & Lall, 2008 ; épaisseur de la glace : Centre national de données sur la neige et la glace, 2007. à mesure que la russie réalise sa transition de les régions et réduirait les différences de salai- l'économie planifiée vers l'économie de marché, res et les inégalités de revenus.28 toutefois, les elle doit composer avec un héritage de politi- bénéfices dépendent de la réponse du marché du ques d'industrialisation de son vaste territoire. logement au surcroit de demande généré par les aujourd'hui encore, des millions de personnes nouveaux arrivants. sont subventionnées pour vivre dans des régions Certains pays peuvent présenter des régions « froides » et isolées du nord-est (voir carte 8.4), pauvres à population éparse et des divisions où ils ne peuvent pas bénéficier des nouvelles domestiques. en république démocratique lao, opportunités économiques des zones dynami- l'hétérogénéité ethnique rend la main-d'oeuvre ques de l'ouest.26 moins mobile. vientiane, la région dynamique, a La correction des distorsions des marchés un taux de pauvreté relativement bas, tandis que fonciers, la suppression des restrictions à la les provinces du nord et du sud présentent des mobilité et la provision de services essentiels tels taux élevés (voir carte 8.5). toutefois, les pauvres que l'éducation de base, les soins de santé, l'eau sont répartis de façon relativement uniforme sur et l'hygiène doivent constituer des politiques l'ensemble du pays. Dans de tels cas, la réponse universelles prioritaires. Les coûts associés aux politique doit toujours, dans une large mesure, ventes de terres ­les honoraires et frais d'exper- être spatialement neutre et comporter des efforts tise et de transfert -- peuvent rendre les coûts particuliers visant à assurer l'égalité de l'accès aux des transactions territoriales prohibitifs. en services publics aux populations de ces régions. russie, les honoraires des expertises privées sont L'afghanistan et le tadjikistan sont d'autres équivalents à deux ans de salaire minimum. Ces exemples de pays présentant des divisions et des coûts pourraient ralentir la migration en rédui- régions retardataires à population éparse. sant la capacité des personnes moins aisées à D'autres pays peuvent ne compter que quel- interagir sur le marché foncier.27 en Chine, le ques régions pauvres à la population éparse et système d'enregistrement des ménages (le sys- divisée. en indonésie, un pays par ailleurs unifié, tème de hukou) a constitué une barrière à la des endroits comme aceh sont considérés comme migration urbaine. pour un migrant, ne pas des régions à la traîne présentant des divisions être en possession d'un hukou dans en zone qui affaiblissent la mobilité de la main-d'oeuvre urbaine signifie ne pas être éligible pour l'accès et des capitaux. Dans ces régions, les décideurs à l'éducation publique ou aux soins de santé, politiques peuvent être tentés de fournir des ce qui peut produire d'importantes différen- incitations économiques aux entrepreneurs afin ces interrégionales en matière de salaires. Des de compenser l'insuffisance de mobilité, mais il recherches récentes indiquent que l'abolition convient de prendre en compte le risque inhé- de telles restrictions à la mobilité permettrait rent à la création d'enclaves de développement, la redistribution de la main-d'oeuvre à travers qui est d'approfondir les divisions existantes. Les L'unité, et non l'uniformité 243 initiatives qui favorisent l'intégration économi- Carte 8.5 En République démocratique populaire lao, le taux de pauvreté est élevé hors de la que par l'augmentation du facteur de mobilité région de la capitale mais les pauvres sont éparpillés dans des communautés reculées peuvent s'avérer plus adaptées, pour des raisons tant économiques que politiques. parmi les exemples de telles initiatives figurent les pro- grammes spatialement ciblés visant à améliorer R.D.P. LAO l'éducation et à égaliser les législations portant les opportunités, de sorte à s'assurer que les travailleurs des régions pauvres ne soient pas confrontés à la discrimination sur les marchés du travail des autres régions du pays. Les institutions et l'infrastructure pour sur- monter la distance et la densité. Lorsque la dis- tance s'ajoute à de fortes densités de population dans les régions pauvres, une infrastructure spa- tialement connective est également nécessaire. parmi les pays faisant partie de cette catégorie figurent le Bangladesh, le Brésil, la Colombie, la Taux de pauvreté : proportion de pauvres (%) république arabe d'égypte, la thaïlande et la Densité de la pauvreté 21­40 turquie. L'isolement par rapport aux marchés des 41­60 Chaque point représente régions plus dynamiques du pays (ou du monde) 61­80 2 000 habitants pauvres peut réduire le bien-être des consommateurs, les 81­100 habitants étant confrontés à des prix plus élevés en raison de la fragmentation du marché et du Source : Richter, van der Weide & Souksavath, 2005. Note : Les points sont placés au hasard à l'intérieur de chaque province et ne reflètent pas la distribution de fait que les travailleurs et les producteurs ont un la population. accès plus réduit à ces marchés. en principe, les investissements en infrastructure qui permettent un bon moyen de conceptualiser la manière de connecter les zones périphériques aux mar- dont les investissements en infrastructure chés devraient améliorer tant le bien-être des améliorent la connectivité est d'imaginer une consommateurs que l'efficacité productive. mesure de l'accès au marché qui capture la Du fait des importantes concentrations de taille et la densité des centres de marché et la pauvres dans les régions retardataires, les ins- qualité des réseaux de transport qui relient les titutions spatialement neutres qui stimulent la différents lieux à ces centres. La mesure provient mobilité de la main-d'oeuvre et du capital, et du modèle de gravité utilisé pour analyser les assurent la provision de services de base, doivent échanges entre régions et pays, les interactions être épaulées par des politiques visant à amé- entre deux endroits étant proportionnelles à la liorer l'accès aux marchés par les entrepreneurs taille de ceux-ci (densité de population ou éco- de ces régions. même si la migration contribue nomique) et inversement proportionnelles à la à l'efficacité spatiale et à l'égalité, en raison du distance qui les sépare (voir encadré 8.6). grand nombre de pauvres présents dans les Considérons la république arabe d'égypte. régions retardataires, cette évolution pourrait La localisation des établissements humains a été prendre du temps (voir chapitre 5). De meilleurs dictée par une contrainte géographique naturelle liens infrastructurels entre les régions pauvres dominante : l'accès à l'eau. La plupart des indi- et prospères, en améliorant l'accès au marché, vidus, tant dans les régions dynamiques entou- pourraient permettre à certaines activités de se rant Le Caire et alexandrie, que dans les zones développer dans les premières. elles pourraient pauvres de la haute-égypte, autour d'assouan accroître la concentration de l'activité économi- et de Qena, vivent le long du nil (voir carte 8.6). que dans les régions dynamiques car les entre- Comme dans les zones côtières densément peu- prises qui bénéficient de l'agglomération seront plées du Brésil, les institutions visant à l'inté- alors capables de desservir à distance les marchés gration de l'égypte doivent être complétées par des régions pauvres (voir chapitre 6). Les activités une infrastructure connective pour assurer tant qui répondent le mieux à une meilleure infras- l'efficacité spatiale dans la production que l'uni- tructure dans les régions retardataires sont celles formité spatiale des standards de vie. qui ne font pas l'objet d'économies d'aggloméra- il existe une longue tradition de recours à l'in- tion, telles que l'agriculture, l'agro-industrie et frastructure connective pour intégrer les zones les secteurs de la fabrication intensifs en main- périphériques aux marchés nationaux. Lorsqu'ils d'oeuvre, comme la production d'articles en cuir s'accompagnent d'institutions qui intègrent les et en bois (voir chapitre 4). nations, de tels investissements en infrastructure 244 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Encadré 8.6 Accès réduit au marché dans le sud pauvre du Mexique Les informations quantitatives sur l'intégration Il est calculé en utilisant une carte digitale à fédéral, grâce à la concentration des popula- des marchés régionaux ou locaux sont rares. jour de l'infrastructure de transport fournie tions et de l'infrastructure. Un quart du PIB du Les synthèses statistiques -- comme la lon- par l'Agence mexicaine de statistiques (Insti- Mexique est généré à moins de deux heures gueur des routes dans un État ou une province, tut national de statistique et de géographie, de trajet du centre du District fédéral. Les ou la distance en ligne droite vers les ports ou INEGI).a Pour chaque segment de route et de États méridionaux du Chiapas, de Guerrero et agglomérations urbaines -- sont de mauvais ligne de chemin de fer, la base de données d'Oaxaca, qui sont les régions les plus pauvres, indicateurs de la complexité d'un réseau de indique le nombre de voies, et, pour les routes, possèdent un accès très bas au marché. transport national ou régional. Afin de les amé- si ces voies sont asphaltées ou non. Pour cha- liorer, une représentation géographique du que catégorie de route ou de ligne de chemin Source:Deichmann, Fay, Koo & Lall, 2004. réseau de transports mexicain est utilisée pour de fer, les vitesses moyennes des trajets sont a. Le réseau routier digital compte 171 000 km calculer un indice d'accessibilité pour chaque estimées afin de calculer la durée nécessaire de routes, dont 84 000 km de routes asphaltées, municipio du pays, comme simple mesure de au parcours de chaque segment du réseau de 51 000 km de routes non asphaltées et 36 000 km l'intégration potentielle du marché. transport.b Les données concernant la popula- de chemins et pistes. Le réseau ferroviaire a une longueur estimée de 14 000 km. Ces valeurs sont Cet indice fournit la taille du marché poten- tion urbaine provenant de la base de données calculées par un système d'information géogra- tiel qui peut être atteint depuis un point de l'INEGI, indiquent la localisation et la taille phique (GIS) à partir de cartes digitales à l'échelle particulier en fonction de la densité et de la de la population d'environ 700 villes et agglo- 1/1 000 000 et peuvent ne pas toujours correspon- qualité du réseau de transport de cette région. mérations du Mexique. Ces centres urbains dre aux statistiques officielles. Pour tout point du pays, il s'agit de la somme comptent pour environ 68 des 97 millions d'in- b. L'utilisation du temps de trajet sur réseau de des populations des centres urbains entourant dividus recensés au Mexique en 2000. transport fournit une mesure plus pertinente de l'accessibilité que la distance en ligne droite, qui ce point, inversement pondérée par le temps La carte de l'accès au marché fait apparaître est plus commode en termes de calculs et qui est de trajet nécessaire pour atteindre ce centre. les valeurs élevées de l'indice autour du District employée, entre autres, par Hanson (1998). Au Mexique, l'accès au marché est bon autour de la capitale nationale et faible dans les États retardataires du sud Indice d'accessibilité Faible Élevé Population des villes en 2000 (milliers) 50­100 Mexico City 100­500 500­1 000 1 000­5 000 > 5 000 GUERRERO OAXACA CHIAPAS MEXIQUE Source: Deichmann, Fay, Koo & Lall, 2004. peuvent s'avérer rentables. aux états unis, le fonds perçus jusqu'au milieu des années 90. Les Congrès a voté l'acte de développement régio- autres investissements étaient destinés aux hôpi- nal des appalaches en 1965, s'appuyant sur une taux et centres de traitement, à la conservation de infrastructure connective spatialement neutre la terre, à la restauration des terrains miniers, à la pour intégrer au reste du pays les 22 millions d'ha- lutte contre les inondations et la gestion des res- bitants de cette région en déclin qui s'étend sur sources en eau, aux équipements pédagogiques et 13 états.29 La stratégie de base combinait des pro- aux sites de traitement des eaux usées. entre 1965 grammes sociaux coordonnés à l'échelon régio- et 1991, les revenus et salaires personnels augmen- nal à une infrastructure physique. L'acte de 1965 tèrent 48 % plus rapidement en moyenne dans les affectait 85 % des fonds aux autoroutes -- perçues contés des appalaches que dans les contés écono- comme critiques pour répondre à d'autres objec- miquement analogues, la population augmenta tifs socio-économiques -- et, cumulativement, 5 % plus rapidement et la croissance du piB par les autoroutes ont compté pour plus de 60 % des habitant fut 17 % plus rapide.30 L'unité, et non l'uniformité 245 Carte 8.6 En République arabe d'Égypte, les densités de population sont élevées dans les régions retardataires et une infrastructure connective est nécessaire pour permettre l'intégration spatiale Routes principales Routes secondaires Densité de population Élevée RÉP. ARABE Faible D'ÉGYPTE Source : Banque mondiale, 2008b. Les institutions, l'infrastructure et les inci- les zones dynamiques et retardataires plutôt que tations pour surmonter la distance, la densité de promouvoir l'industrie dans des endroits et la division. Lorsque les pays sont sujets à des défavorables sur le plan économique. divisions causées par une hétérogénéité ethno- Le tableau 8.1 résume les options politiques linguistique ou religieuse, les forces des facteurs visant à l'intégration nationale à l'aide d'une de mobilité peuvent être faibles, même pour des combinaison calibrée d'institutions, d'infras- distances relativement courtes. C'est le cas, par tructure et d'incitations. exemple, de l'inde et du nigeria. Dans de tels cas, Les décideurs politiques doivent garder trois il peut être nécessaire de compléter les institu- points à l'esprit lors de la conception des stra- tions et l'infrastructure par des incitations spa- tégies d'intégration. premièrement, les politi- tialement ciblées pour encourager la production ques doivent se concentrer principalement sur économique dans les régions pauvres. parmi les l'amélioration du bien-être des populations, en incitations fréquemment utilisées figurent les les encourageant à rechercher les opportunités incitations fiscales et les subventions, les zones économiques où qu'elles apparaissent. Deuxiè- économiques spéciales, les règlementations por- mement, ils doivent aider à l'unification à long tant la localisation des industries et les amélio- terme des pays. Les divisions internes peuvent rations apportées au climat de l'investissement. constituer une contrainte de courte durée en Quelques pays seulement sont confrontés au termes d'intégration économique mais la dimi- triple défi de la distance, de la densité et de la nution des divisions doit être un objectif à long division. néanmoins, les incitations visant à pro- terme. troisièmement, les politiques qui ten- mouvoir le développement économiques dans tent de contrebalancer les contraintes issues les zones pauvres ont été largement répandues, des divisions, ne doivent pas les renforcer par une expérience peu concluante aux résultats inadvertance. par exemple, modifier les législa- décourageants.31 La cause de ces échecs fut sou- tions foncières et sur le travail ou les systèmes vent le fait que ces incitations aient été utilisées scolaires des régions retardataires peut affaiblir en substitut, et non en complément, aux institu- l'intégration économique et politique. tions et infrastructure visant l'intégration. Dans la majorité des cas, les incitations géographique- Le cadre en action ment ciblées ne seraient même pas nécessaires si Cette section s'appuie sur le cadre stratégi- les politiques poursuivaient l'objectif d'intégrer que pour analyser la façon dont les pays ont 246 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Tableau 8.1 Un instrument par dimension -- un cadre pour les politiques de développement local, territorial ou régional Type de pays Régions retardataires à la Régions retardataires densément Régions retardataires densément peuplées population éparse peuplées au sein de pays unifiés au sein de pays divisés Exemples (pays) Chili, Chine, Ghana, Honduras, Bangladesh, Brésil, Colombie, Égypte Inde, Nigeria Ouganda, Pakistan, Pérou, Russie (Rép. arabe d'), Mexique, Thaïlande, (Fédération de), Sri Lanka, Vietnam Turquie Dimensions du défi Distance économique (1 D) Distance économique Distance économique d'intégration Fortes densités de population dans Fortes densités de population les régions retardataires (2 D) Divisions internes (3 D) Ce que les politiques Mobilité de la main-d'oeuvre et du Mobilité de la main-d'oeuvre et du Mobilité de la main-d'oeuvre et du capital devraient faciliter capital capital Intégration du marché pour les biens et Intégration du marché pour les biens services et services Activités économiques sélectionnées dans les régions retardataires Priorité des politiques Institutions Fluidité des marchés fonciers et du Fluidité des marchés fonciers et du Fluidité des marchés fonciers et du travail, spatialement neutres travail, programmes pour la sécurité, travail, programmes pour la sécurité, programmes pour la sécurité, l'éducation, et l'éducation, et la santé, eau salubre l'éducation, et la santé, eau salubre la santé, eau salubre et hygiène et hygiène et hygiène Infrastructure Infrastructure de transports Infrastructure de transports interrégionaux spatialement interrégionaux Services d'information et de communication connective Services d'information et de communication Incitations Incitations à l'agriculture et l'agro-industrie spatialement ciblées Systèmes d'irrigation Formation de la main-d'oeuvre Routes locales Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. utilisé des politiques spécifiques pour intégrer pauvre était de 0,59 (c'est-à-dire environ celui de les régions dynamiques et retardataires. la république démocratique populaire lao (voir figure 8.2). Comme souligné dans le chapitre 2, Des institutions favorisant ces écarts étaient encore plus importants il y a les investissements portables quelques années. Investir dans le capital humain. L'éducation Développer le capital humain est essentiel, primaire et les services de santé de base univer- qu'il s'agisse pour les politiques de chercher à sels sont mandatés dans bon nombre de pays en rapprocher les emplois des personnes ou d'en- développement, comme le montre l'analyse des courager la migration des individus vers les constitutions nationales présentée plus avant emplois. L'une des options qui génèrent le plus dans ce chapitre. par exemple, celles-ci stipulent de gains est celle d'aider les populations des que l'éducation primaire devrait être gratuite et régions retardataires à migrer vers les régions universelle, quel que soit le lieu de résidence, offrant de meilleures opportunités. en russie, tandis que des lois nationales additionnelles les distances économiques et physiques impor- spécifient combien d'années d'instruction sont tantes entre les zones retardataires et les desti- nécessaires pour achever une éducation pri- nations potentielles ont découragé la migration. maire. Dans les pays en proie à un conflit ou réduisant la distance économique, une année dans une phase post-conflit, l'éducation de base supplémentaire d'éducation augmente de 40 % est perçue comme un outil de réconciliation et la migration en provenance des régions recu- de maintien de l'intégrité territoriale. lées.32 au Brésil, à mesure que le pays passait en dépit de ces législations, les niveaux d'une économie agricole à une économie indus- d'éducation, de santé et de pauvreté varient trialisée, les flux migratoires entre la région considérablement selon les régions dans de défavorisée du nord-est et la zone dynamique du nombreux pays, particulièrement en asie et sud-est ont augmenté entre 1960 et 2000. Dans en afrique. en Chine, l'indice de développe- le nord-est, les personnes qui ont suivi au moins ment humain (une combinaison des niveaux l'enseignement primaire migrent plus fréquem- d'éducation, de santé et de revenus) de la région ment que les personnes moins éduquées.33 dynamique était, en 2003, de 0,97 (à peu de L'un des plus beaux exemples de réussite choses près le même que celui de la république nous vient des états-unis, où l'on estime que de Corée), tandis que celui de la région la plus l'augmentation dans la scolarisation des afro- L'unité, et non l'uniformité 247 américains a joué un rôle important dans leur Figure 8.2 Les standards de vie peuvent varier considérablement entre les régions « Grande migration » hors du sud. en 1900, dynamiques et retardataires 90 % des afro-américains vivaient dans le sud Indice de développement humain et seulement 4,3 % de ceux qui étaient nés dans 1,0 la région vivaient ailleurs. en 1950, leur propor- 0,97 tion dans le sud était descendue à 68 %, et 19,6 % 0,9 de ceux nés dans la région l'avaient quittée. Les 0,8 0,82 données des recensements pour 1900, 1940 0,76 0,74 0,75 0,78 et 1950 montrent que les personnes les mieux 0,7 éduquées sont plus susceptibles de migrer car 0,67 l'éducation a favorisé leur prise de conscience 0,6 0,58 0,60 0,67 0,58 des opportunités d'emploi distantes et a aug- 0,55 menté leur faculté à s'adapter à un environne- 0,5 0,49 0,50 ment social et économique différent, réduisant 0,4 ainsi les coûts.34 une autre étude américaine, qui a suivi des individus entre 1968 et 1982, a 0,3 montré que les personnes possédant un niveau RDP lao Indonésie Mongolie Vietnam Philippines Thaïlande Chine 2000 2002 2002 2001 2003 2003 2003 d'éducation élevé étaient moins enclines à chan- ger de profession mais étaient plus susceptibles Source: Gill and Kharas 2007. de se déplacer géographiquement. une personne qui avait suivi l'enseignement supérieur était entre le nord-est et le sud-est dynamique. Si la susceptible de se déplacer trois fois plus souvent population locale avait le même profil d'éduca- qu'une personne qui a quitté l'école à la fin du tion que les populations du sud-est, les revenus cycle primaire ou plus tôt.35 moyens dans le nord-est augmenteraient de plus L'ouverture d'options à la migration stimule de la moitié, passant de la moyenne brésilienne les investissements en capital humain : les popu- de 62 % à 93 %.36 lations considèrent non seulement les rende- Les programmes gouvernementaux, tels que ments locaux de l'éducation, mais également les ceux visant à instaurer l'éducation primaire uni- rendements qu'elle génère ailleurs. Si des options verselleenouganda,reflètentsouventlespriorités de scolarisation sont disponibles dans les régions nationales. Le programme ougandais a augmenté pauvres, les migrants potentiels, anticipant les les inscriptions dans le nord -- la région la plus qualifications supérieures recherchées dans pauvre du pays (voir encadré 8.7). toutefois, les régions dynamiques, investiront davantage des efforts supplémentaires sont nécessaires dans leur capital humain. il est probable que afin d'améliorer la qualité de l'enseignement, en les employeurs, dans ces régions, favorisent les raison des coûts plus élevés de la provision des services dans la région septentrionale. À cause travailleurs diplômés qui se manifestent comme d'une capacité d'implémentation inadéquate étant plus « aptes » que les autres travailleurs des et des sous-dépenses dans les régions défavori- régions pauvres. aux états-unis, les taux d'ins- sées, l'écart entre les « besoins régionaux » et les cription des afro-américains à l'école ont été allocations des niveaux supérieurs des pouvoirs significativement plus élevés dans les états du publics s'élargissent encore. Bien que ceci puisse sud qui avaient connu des taux élevés d'émigra- être perçu comme un ciblage spatial des dépen- tion. une augmentation dans les taux de migra- ses publiques, un cadre stratégique orienté vers tion antérieurs explique 7,4 % de la hausse des les résultats considérerait de tels efforts comme taux d'inscription des afro-américains entre des mesures spatialement neutres. 1910 et 1930. À mesure que les afro-américains Des mécanismes de transferts pour les ser- émigraient du sud de façon croissante, la migra- vices publics. Les transferts de redistribution tion s'est banalisée et, en réponse, les inscrip- au départ des niveaux supérieurs des pouvoirs tions scolaires ont augmenté. publics peuvent réduire les disparités en matière L'instruction a de puissants effets sur le de capacité fiscale et de provision des services bien-être, comme on a pu le constater au Bré- publics sur l'ensemble des juridictions régio- sil. neuf états du nord-est détiennent les plus nales. trois critères au moins motivent leur mauvais taux de fréquentation scolaire, dont mobilisation : les progrès sont plus faibles que dans le reste du pays. Le taux d'analphabétisme y a baissé de · Le besoin. Les régions à faibles revenus béné- 42 % (contre 49 % dans les autres états) et il y ficieraient d'investissements plus importants, est toujours deux fois plus élevé que la moyenne mais les zones riches pourraient également nationale (18 % contre 9 % nationalement). Les solliciter plus de ressources pour satisfaire les différences en matière d'éducation comptent besoins générés par la croissance de popula- pour plus de la moitié des écarts de revenus tion et la congestion. 248 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 toutefois, les transferts intergouvernementaux qui financent une grande partie des dépenses Encadré 8.7 En Ouganda, l'éducation primaire universelle a régionales sont rarement réalisés dans un souci amélioré l'accès aux écoles dans les régions du nord d'équité spatiale. en effet, les régions bénéficiai- res de ces volumineux transferts ont déjà accès à La décision du Président Museveni de L'EPU a eu un effet égalisateur en mettre à disposition une éducation termes d'accès mais pas sur les plans de des services de haute qualité (voir encadré 8.8). primaire universelle (EPU) en 1996 a fait la qualité et de la performance. Dans Les transferts d'égalisation fiscale vers les de l'Ouganda le premier pays africain la région nord, les taux élevés d'absen- régions retardataires sont financés par une à instituer une telle politique. L'EPU a téisme, les faibles incitations financières imposition nette des résidents des régions pros- aboli les contributions aux associations aux enseignants et les limites de l'infras- pères. une préoccupation fréquemment relevée de parents-enseignants (ainsi que l'en- tructure scolaire et des matériels d'ap- dans les travaux relatifs à la concurrence fiscale seignement par ceux-ci) et aux fonds de prentissage résultent en une mauvaise construction des écoles. L'impact sur le performance de l'éducation. En outre, les est qu'un niveau supérieur de taxes réelles dans nombre d'inscriptions à l'école primaire allocations de budget par habitant à la certaines régions pourrait stimuler l'émigration a été important. C'est aux populations région ne reflètent pas toujours les coûts des facteurs productifs. La nouvelle géographie appartenant au quintile le plus pauvre que plus élevés de la provision des services économique laisse espérer que la migration due cette implémentation a apporté le plus dans cet endroit. Un programme éduca- aux différences d'impôts soit limitée si les rési- grand progrès. Toujours dans ce quintile le tif spatialement neutre orienté vers les dents (aussi bien les entreprises que les ménages) plus pauvre, l'enrôlement des filles a plus résultats ne serait pas géographiquement que triplé entre 1992-93 et 2002-03. Dans neutre. peuvent bénéficier des économies d'aggloméra- la région défavorisée du nord, celui-ci est tions dans les régions prospères. Les économies passé de 40 à 73 %. Source: Bird & Higgins, 2008. externes provoquent l'accumulation géogra- phique des facteurs mobiles et les transforment en facteurs quasi-fixes. ainsi, si les résidents · voient des avantages à être établis à proximité L'efficacité. Les zones affichant des retours d'autres résidents semblables, ils se fixent dans sur investissement supérieurs recevraient ces endroits et deviennent moins sensibles aux davantage d'allocations. différences d'impôts. Des transferts intergou- · L'égalité. Les dépenses sont réparties équi- vernementaux modérés financés par les régions tablement entre l'ensemble des localités, prospères peuvent donc financer les services de sorte que les investissements publics publics dans les régions plus pauvres. ne donnent pas un avantage à une région Bien que les transferts puissent permettre de déterminée. subvenir aux contraintes fiscales à court terme Des transferts répondant spécifiquement dans les régions retardataires, la dépendance aux besoins peuvent améliorer la provision des fiscale reste un danger. Si les transferts inter- services publics dans les régions pauvres, car les gouvernementaux financent une large part des bases d'imposition locales peuvent s'avérer ina- dépenses, les gouvernements régionaux sont déquates pour générer des revenus suffisants. Les d'autant moins susceptibles d'entreprendre des transferts intergouvernementaux peuvent aider à mesures afin de tenter d'améliorer les recettes procurer un accès similaire aux services publics des revenus locaux ou d'assumer leurs respon- à tous les résidents, où qu'ils soient établis dans sabilités vis-à-vis des résidents de la région.38 le pays. De tels transferts sont particulièrement Les pays de l'oCDe ont pris conscience de ces importants pour les gouvernements régionaux désincitations et nombre d'entre eux ont réduit qui dépendent fortement des transferts fédéraux la composante d'égalisation des revenus et sub- pour couvrir les dépenses. ils financent environ ventions (l'italie et l'espagne par exemple). 60 % des dépenses régionales dans les pays en en inde, où les transferts fédéraux redistri- développement et les économies en transition, buent les ressources vers les régions pauvres, les contre environ un tiers dans les pays membres revenus moyens dans les états à faibles revenus de l'organisation pour la coopération et le déve- sont équivalents à environ 40 % de ceux des états loppement économiques (oCDe). en inde, les à revenus élevés. Les impôts locaux sur les reve- transferts du gouvernement central financent nus dépendant directement des revenus locaux, plus de 30 % des dépenses des états. en Chine, la capacité fiscale des états à faibles revenus est en 2003, les transferts du gouvernement central beaucoup plus réduite que celle des états à reve- vers les pouvoirs publics provinciaux et ceux de nus élevés.39 Compenser ce handicap requiert ces derniers vers les pouvoirs publics locaux ont un système de redistribution fiscale progressive. financé 67 % des dépenses provinciales, 57 % Les états à faible revenu reçoivent 48 % du total des dépenses préfectorales et 66 % de celles des des transferts du gouvernement central, contre cantons et niveaux inférieurs.37 17 % pour les états à revenu élevé. La progres- Les règles d'allocation des transferts ont sivité des transferts par habitant est également donc un impact direct sur le potentiel d'amélio- évidente -- le Bihar, l'état le plus pauvre, reçoit ration du bien-être dans les différentes régions. 501 roupilles par personne en transferts fiscaux. L'unité, et non l'uniformité 249 Encadré 8.8 Améliorer la progressivité spatiale des transferts intergouvernementaux au Nigeria Au Nigeria, c'est dans le nord, et plus particu- qui disposent ainsi de ressources supplémen- nue à 2,5 %. La pauvreté a été ajoutée en tant lièrement dans le nord-est, que la pauvreté taires pour construire de nouveaux hôpitaux. que catégorie, sur base du nombre de pauvres et la qualité des services sont les plus préoc- Les transferts par habitant vers les États et du taux de pauvreté (rapport du nombre cupantes. C'est dans le sud, et surtout dans le du nord (environ 3 300 nairas par habitant) d'habitants) à 2,5 % par unité. sud-ouest, que la situation est la meilleure à sont à ceux dont bénéficie le sud-ouest (3 700 Les changements proposés redirigeraient ces égards.a,b Les États du Nigeria comptent sur nairas par habitant) malgré le fait que le nord les transferts intergouvernementaux vers les les transferts fiscaux du gouvernement central possède la pauvreté globale la plus forte et États ayant les besoins les plus importants. pour assurer la plupart des services. Dans ce la pire qualité de prestation de services.e Afin La carte ci-dessous illustre les implications de pays, l'allocation de subventions statutaires de déterminer quelle serait la situation si les cette transition par habitant. (700 milliards de nairas nigérians en 2006) transferts étaient progressifs sur le plan spatial, c n'est pas ciblée sur base d'un principe clair une expérience de politique illustrative a été a. National Bureau of Statistics 2006. de réduction de la pauvreté : 54 % des fonds développée par le World Resource Institute b. See numerous measures of service quality and sont divisés à parts égales entre tous les États, pour en identifier les implications. La popu- access (National Bureau of Statistics 2006). Core sans égard pour leurs population, superficie, lation et la superficie, en tant qu'indicateurs Welfare Indicator Questionnaire (CWIQ). Data can pauvreté ou d'autres mesures des besoins.d Les de la demande de services, sont utilisées pour be obtained from the Nigerian Bureau of Statistics electronically from http://www.nigerianstat.gov. indicateurs de soins de santé et d'éducation ne affecter 50 % de la subvention statutaire. Les ng/cwiq/2006/survey0/index.html. représentent que 7 % des transferts. allocations égales ont été réduites à 5 % (au c. The 13 percent derivation of oil proceeds and Les indicateurs sélectionnés pour diriger lieu de 54 %). L'éducation et les soins de santé disbursements from the oil fund (under which ce faible pourcentage sont régressifs en ce ont été subdivisés, d'une part, en mesures the 9 of 36 southern states where oil is produced sens qu'ils favorisent les États disposant de pour soutenir les niveaux de service actuels et, receive 13 percent of oil revenues) represents la meilleure qualité de service et de l'infras- d'autre part, en mesures visant à soutenir des about NGN 330 billion naira, or about one-third of total transfers to states in 2006. While the deri- tructure la plus forte. Baser les transferts en financements progressifs pour les États dis- vation strongly shapes Nigeria's overall transfers, matière d'éducation uniquement sur les taux posant de services de mauvaise qualité. Pour this transfer is stipulated by the constitution, not de fréquentation scolaire favorise les États qui l'éducation, la fréquentation scolaire (passant by statute and so is not included here (Nigeria disposent déjà d'infrastructures d'éducation de 4 à 5 %) est utilisée pour le premier objectif, Federal Ministry of Finance, downloaded and et d'enseignants et pénalise ceux dont ce n'est le manque d'accès à l'éducation (passant de 0 compiled from http://www.fmf.gov.ng/portal/ detail.php?link=faac). pas le cas. Se limiter, pour les transferts en à 5 %) l'étant pour le second. Les soins de santé d. Revenue Mobilization Allocation and Fiscal matière de santé, sur le nombre de lits d'hôpi- ont également reçu une part de 10 %. L'alloca- Commission 2003. tal favorise de même les États plus prospères tion destinée à l'effort de revenu a été mainte- e. National Bureau of Statistics 2004. Les transferts de subventions statutaires par habitant au Nigeria, avec les transferts réels en 2006 (gauche) et avec des considérations d'équité (droite) Réel Proposé NIGERIA Nairas par habitant Nairas par habitant 180­435 255­400 435­752 400­755 752­1375 755­1036 Pas de données Pas de données Sources : World Resources Institute, www.funnelthemoney.org ; Layke & Adam, 2008. 250 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Le maharashtra -- un état à revenu élevé qui terre en tant que garantie ou de la vendre leur abrite mumbai, le centre urbain le plus dynami- permet de financer les coûts de la migration et que de l'inde -- ne reçoit que 298 roupilles par de tirer profit d'opportunités économiques et personne. mais la conversion des ressources en sociales dans d'autres endroits. services sur le terrain n'est pas visible dans les L'implication des pouvoirs publics de la ges- régions pauvres du pays. tion des marchés fonciers et de l'application des De nombreux pays en développement col- droits de propriété permet aux ménages d'éviter lectent et diffusent des informations crédibles de gaspiller leurs ressources privées. néanmoins, sur les droits aux services afin de renforcer la un interventionnisme excessif du gouvernement responsabilité des fournisseurs de services et peut nuire à l'efficacité. La propriété publique d'améliorer les résultats. en augmentant l'ac- de grande échelle peut priver les marchés de cès à une information quantitative fiable sur les terres et faire monter les prix artificiellement, résultats de la provision des services, on empê- excluant ainsi l'entrée de nombre de pauvres sur che les fournisseurs de réfuter cette information le marché. par ailleurs, des coûts directs trop en la qualifiant d'anecdotique, d'incomplète ou élevés et des procédures compliquées peuvent de non pertinente. impliquer les membres de la faire renoncer les personnes à échanger la terre communauté en identifiant les sources de préoc- de manière formelle. cupation et en les encourageant à pratiquer leur Les politiques visant à protéger les pauvres propre surveillance peut déboucher sur la créa- contre la hausse des prix de la terre et du loge- tion de groupes d'utilisateurs désireux de tenir ment ont souvent eu pour effet d'empêcher le les fournisseurs responsables. marché de fonctionner. en république tchèque, une fourniture efficace des services dépend où le marché locatif est important, le contrôle donc de ressources financières suffisantes et des prix a tenu ceux-ci bien en dessous du taux de la façon de les transformer en résultats sur du marché et contribué à restreindre davantage le terrain. investir dans les biens publics dans la mobilité, les locataires étant désireux de ne les régions retardataires réduit les possibilités pas perdre les conditions avantageuses de leur de migration à court terme car cela augmente contrat actuel.42 au Chili, le succès du gouver- l'attractivité de ces régions. mais les investis- nement en matière de subsides au logement en sements sociaux ciblés visant à développer des faveur des pauvres des régions retardataires a actifs portables peuvent améliorer le bien-être également créé une incitation, pour la popu- de la population et faciliter sa mobilité sur le lation de ces régions, à ne pas migrer et gêné long terme en les préparant mieux au travail la convergence entre les régions, malgré qu'il dans les régions prospères et intermédiaires. s'agisse d'un pays relativement peu peuplé et Portabilité des prestations de retraite. possédant une société homogène. même avec des actifs portables, les populations peuvent considérer le déplacement comme dif- Des institutions et de l'infrastructure ficile. Dans plusieurs pays, le manque de porta- pour connecter les régions retardataires bilité des pensions de retraite est susceptible de et dynamiques ralentir le rythme de la migration. Confrontés L'infrastructure de transport. prenons le cas à la possibilité de perdre leurs acquis à cause du Bangladesh, un pays à caractéristiques bidi- des différences entre les systèmes ou d'un man- mensionnelles, dans lequel les régions le plus à que de portabilité, les travailleurs peuvent être la traîne sont distantes de la densité économique moins susceptibles de se déplacer, même si mais densément peuplées. Des investissements la région dynamique de destination offre de sélectionnés en infrastructure corrective peu- meilleurs salaires. C'est à cette conclusion pré- vent considérablement aider. Le pont enjambant cise qu'arrive la Commission européenne.40 le fleuve Jamuna a ouvert l'accès au marché pour De meilleures réglementations pour les mar- les producteurs du nord-ouest autour du district chés fonciers. Des marchés fonciers performants de rajshadi. Construit à un coût de presque permettent aux personnes d'acquérir un ter- 1 milliard de dollars, ce pont établit le premier rain, de l'échanger avec d'autres et de l'utiliser lien routier et ferroviaire entre le nord-ouest, de façon efficace.41 par ailleurs, les politiques une région intermédiaire, et l'est, plus développé mettant en place des droits de propriété sûrs et et qui inclut la région de la capitale nationale. Le échangeables en matière de terrain et de loge- meilleur accès au marché et la réduction des prix ment sont susceptibles de favoriser la mobilité des intrants ont encouragé les agriculteurs à se géographique de la population. La capacité à diversifier à des cultures de forte valeur ajou- défendre ses droits par voie légale plutôt que tée, telles que des variétés modernes de riz et de physiquement permet aux gens de s'absenter de légumes périssables.43 Le gouvernement a com- leur propriété pour exploiter les opportunités de plémenté les politiques d'infrastructure connec- court terme. en outre, la capacité à utiliser la tive d'institutions spatialement neutres afin L'unité, et non l'uniformité 251 d'améliorer la couverture en services sociaux. Le services mobiles, même dans les régions isolées, programme étendu d'immunisation a pour but ouvre de nouvelles opportunités de provision de d'immuniser tous les enfants de moins d'un an services financiers via un réseau de téléphonie contre six maladies pour lesquelles il existe un mobile (m-banking). aux philippines, selon des vaccin. Le plan d'investissement pour la Santé, rapports, 3,5 millions de personnes ont accès à la nutrition et la Démographie de 2003-2010 des téléphones mobiles permettant de transférer améliore la couverture dans les districts dont les de l'argent.48 indicateurs témoignent d'une mauvaise santé.44 Les producteurs des régions retardataires en république islamique d'iran, un autre peuvent recevoir une meilleure information sur pays bidimensionnel selon la terminologie de ce les prix qu'ils peuvent obtenir pour leurs pro- rapport, des améliorations de l'infrastructure duits. Dans le Kerala, en inde, les téléphones connective sont nécessaires à l'intégration spa- portables ont tellement réduit la dispersion des tiale. en outre, des politiques d'éducation spa- prix du marché que ceux-ci ne différaient plus tialement neutres visant à améliorer les écoles que des coûts de transport selon les endroits.49 ainsi que des transferts d'espèces conditionnels au pérou, un système de communication pré- à la fréquentation scolaire des enfants peuvent sent partout mais souvent sous-estimé connecte réaliser des progrès en termes de bien-être les petits producteurs aux marchés : les services dans les régions retardataires.45 en turquie, postaux (voir encadré 8.9). les régions retardataires orientales occupent Des avantages plus marqués dans les régions 44 % du territoire mais ne sont traversée que intermédiaires. Les régions intermédiaires des par 5,7 % des autoroutes nationales, tandis que centres de masse économique sont susceptibles leur couverture en routes asphaltées n'équivaut de bénéficier davantage d'une infrastructure qu'à 40 % de celle des régions prospères. Le renforçant la connectivité que les régions retar- projet de soutien à l'infrastructure des villages dataires, qui en profitent moins largement et plus (KÖYDeS) et le projet de soutien à l'infrastruc- lentement. Les améliorations de la connectivité ture municipale (BeLDeS), deux initiatives du des transports dans les régions intermédiai- gouvernement, ont amélioré les standards de res de la Chine peuvent être économiquement vie dans les zones rurales et les petites villes en bénéfiques pour les zones retardataires. en pavant les routes et en fournissant des réseaux réduisant le coût des transports de l'ouest vers d'assainissement et d'eau potable.46 en outre, les l'est, les investissements en infrastructure dans investissements en capital humain sont suscep- tibles de bénéficier tant aux migrants potentiels qu'à ceux qui resteront sur place. Les technologies de l'information et de la Encadré 8.9 L'exportation par la poste au Pérou : connecter communication. Les téléphones mobiles ont fait plonger les coûts de provision, stimulant la les petits producteurs aux marchés pénétration et améliorant les flux d'informa- Dans de nombreux pays, les petites entre- agent logistique ou un transitaire, ni de tion. en 2003, la Chine comptait plus d'utili- prises sont souvent exclues des chaînes consolider la marchandise ; même l'em- sateurs de téléphones mobiles (269 millions) d'exportation car elles opèrent dans des ballage est fourni. Les particuliers ou les que d'utilisateurs de lignes fixes (263 millions). villages ou petites villes, ou parce qu'el- entreprises ont seulement besoin de se Dans 29 régions chinoises, entre 1986 et 2002, les ne disposent pas des informations présenter dans un bureau de poste équipé l'infrastructure de télécommunications a été nécessaires à l'exportation. Au Pérou, un d'une balance et d'un scanner et d'utiliser Internet pour compléter la déclaration fortement liée à la croissance du piB sous-na- programme de facilitation du commerce d'exportation pour l'administration fiscale. tional.47 Les investissements en télécommunica- appelé « Exportation Facile » connecte les petits producteurs aux marchés. La Ceprogrammea-t-ilchangéleschoses? tions étant sujets à des rendements en baisse, ce clé pour accéder à ce programme est le En l'espace de six mois à partir de son sont les régions retardataires qui peuvent gagner réseau de transport le plus basique : le introduction, plus de 300 entreprises le plus à en disposer. service postal national. ont expédié des marchandises pour une Les nouvelles technologies ont abaissé les Commentcelafonctionne-t-il?Un valeur totale de plus de 300 000 dollars. La plupart des utilisateurs étaient de nou- coûts de prestation des services financiers, les particulier ou une entreprise amène un paquet au bureau de poste le plus proche, veaux exportateurs -- des micro-entre- rendant plus abordables. nombreux sont ceux, qui fournit gratuitement l'emballage. preneurs et petites entreprises produisant dans les régions à la traîne, qui ne disposent que L'expéditeur complète un formulaire de de la bijouterie, des vêtements en alpaga d'un accès limité aux services financiers et qui déclaration d'exportation, le préposé pèse et en coton, des additifs alimentaires recourent presque exclusivement aux transac- le paquet et scanne le formulaire de décla- (produits naturels), des cosmétiques, tions en espèces en marge du système bancaire. ration. L'expéditeur paie les frais pour le de l'artisanat, des objets d'art en bois, des chaussures et articles en cuir, et des mais avec l'augmentation des transferts natio- type de service désiré. Les biens d'une aliments transformés. Et nombre d'entre naux et internationaux d'espèces des migrants valeur inférieure ou égale à 2 000 dollars peuvent être exportés. Le principal avan- eux sont établis dans les régions les plus vers leurs familles, un meilleur accès aux servi- tage est que l'exportateur n'a pas besoin pauvres du pays. ces financiers peut aider ces régions à surmon- de s'adresser à un agent des douanes, un Source:Guasch, 2008. ter les contraintes au crédit. La prolifération des 252 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 les carrefours centraux (régions intermédiai- à augmenter facilement leur production pour res) de transport dans les provinces de henan, desservir ces nouveaux marchés à un coût plus hubei et hunan pourraient avoir de plus grands faible que les producteurs locaux des régions effets sur le développement de l'ouest que des retardataires. ainsi, améliorer l'accès au mar- investissements dans la région ouest elle-même. ché peut nuire à la production des marchandi- mais si la croissance globale constitue l'objec- ses standardisées dans ces régions. mais les prix tif principal de la Chine, les investissements en plus bas et un meilleur accès aux nouveaux pro- infrastructure dans les centres économiques duits sont susceptibles d'améliorer le bien-être dynamiques de la côte -- hebei, Jiangsu et des consommateurs. Shandong -- pourraient néanmoins générer les L'expérience valide cette conjecture. en ita- rendements les plus élevés.50 lie, la réduction des coûts de transport entre le au Brésil, les améliorations du réseau rou- nord et le sud du pays, dans les années 50, a privé tier entre les années 50 et 80 ont réduit les coûts les compagnies du mezzogiorno de leur protec- de transport et de logistique. mais c'est dans le tion et accéléré leur désindustrialisation.53 en centre-ouest que les gains économiques ont été France, où les coûts de transport national ont les plus importants, tandis qu'ils étaient limités baissé de 38 % entre 1978 et 1993, la concentra- dans la région pauvre du nord-est. Durant cette tion géographique de l'emploi a augmenté.54 période, la part de réseau routier national de outre les effets de croissance qui varient selon cette dernière passa de 15 à 25 %. néanmoins, les régions, il est également utile de prendre en de tels investissements ont rapproché la densité compte les effets distributionnels des amélio- économique du nord-est pauvre. rations de l'infrastructure. Les bénéfices de ces en Colombie, dont la géographie est adaptée améliorationssont-ilsassezimportantetdistribué à l'agriculture, la topographie montagneuse rend assez progressivement pour réduire les inégalités le transport difficile. ainsi, certaines régions globales de revenus tout en profitant davantage intermédiaires ne sont pas bien intégrées aux aux pauvres qu'aux non pauvres ? Les indications grands marchés intérieurs et internationaux. empiriques à ce sujet sont limitées, mais une Casanare, la plus grande région productrice de étude au népal montre que le développement de riz du pays, possède aussi un grand potentiel de réseaux routiers ruraux extensifs a mené à des production de biocarburants à partir du maïs et bénéficeséconomiquessignificatifs,avecdesgains de l'huile de palme. mais 18 heures sont néces- considérables pour les pauvres. Ceci dit, la part saires pour rejoindre Bogota et 50 heures pour des pauvres est souvent insuffisante pour réduire atteindre un port principal. améliorer la qua- significativement les inégalités, car les bénéfices lité des routes augmenterait l'accès au marché et d'une extension du réseau routier peuvent être aiderait l'économie de la région. La mojana, une plus importants pour les riches.55 au Ghana, les région comptant 5 000 kilomètres carrés de plai- bénéfices découlant de l'amélioration de l'accès à nes et qui est proche des ports de l'atlantique et l'infrastructure par les pauvres pourraient être de la plupart des villes colombiennes, est souvent augmentés par des politiques spatialement neu- inondée car elle est située dans la zone tampon tres complémentaires, telles que des mesures ren- séparant deux fleuves majeurs. L'amélioration de forçant l'éducation et la santé, qui stimuleraient la gestion de l'écosystème de cette région, paral- l'utilisation de l'infrastructure.56 lèlement à celle de la connectivité des transports, faciliteraient ses accès aux villes et ports.51 Les institutions, l'infrastructure, et Des améliorations de l'infrastructure inter- les incitations pour relever le défi régionale peuvent augmenter la concentration tridimensionnel de la distance, de la densité économique. Les avantages potentiels de l'amé- et de la division. lioration de l'accès au marché des zones péri- Les incitations visant à promouvoir les inves- phériques peuvent avoir l'effet inverse, à savoir tissements économiques dans les régions retar- de profiter plutôt aux entreprises des agglo- dataires ont été largement utilisées par les mérations importantes.52 et l'amélioration de pays pour accélérer la croissance économique la connectivité des transports peut concentrer nationale et équilibrer ses résultats à travers les davantage l'activité économique. Les routes et différentes localisations. elles semblent mieux lignes de chemin de fers sont à double sens et fonctionner lorsqu'elles renforcent les signaux une meilleure connectivité des transports ne des marchés et répondent aux échecs de coor- fournit pas seulement un accès au marché aux dination. elles ont moins de succès lorsque les entreprises des régions retardataires mais per- pouvoirs publics choisissent les endroits dont met aussi aux firmes des régions dynamiques ils veulent soutenir la croissance. Les leçons d'atteindre de nouveaux marchés extérieurs. suivantes semblent émerger : laisser les marchés une baisse des coûts de transport aide les entre- choisir les endroits, tandis que les gouverne- prises compétitives des régions dynamiques ments contribuent à accélérer la cadence. L'unité, et non l'uniformité 253 Les incitations qui exploitent les avantages géo- ristique proéminente des régions retardataires graphiques ont plus de chance de réussir. pour dans le court à moyen terme. stimuler la croissance économique, de nom- en malaisie, l'agriculture est importante breux gouvernements ont offert des exonéra- pour les économies régionales des zones retar- tions temporaires d'impôts, une infrastructure dataires, qui abritent plus de 40 % de la popu- fiable et des améliorations de l'environnement lation du pays (Sabah et Sarawak comptent plus commercial. Souvent, les incitations sont ciblées de 2 millions d'habitants).58 afin d'encourager géographiquement ­dans des zones économi- le développement agricole dans l'est de la pénin- ques spéciales -- pour créer rapidement des sule, le gouvernement national a offert des allo- enclaves de croissance, en remettant à long cations de réinvestissement pour des dépenses terme les manquements de gouvernance et d'in- en capital liées à la production agricole, des frastructure au plan national. un débat est en équipements et services pour la chaîne du froid cours sur la question de savoir si les incitations (pour les produits agricoles périssables) et des ciblées ralentissent le rythme des réformes éco- exonérations fiscales pour le secteur de la trans- nomiques, mais l'intérêt ici est d'identifier les formation alimentaire.59 endroits où ces incitations ont le plus de chance mais au Ghana, où le nord retardataire d'être couronnées de succès. est-il souhaita- consiste principalement en une zone de savane ble de fournir des incitations dans les régions aride et où les densités de population sont fai- qui présentent déjà une géographie et un capi- bles, il est moins probable que l'extension de tal humain favorables ? ou bien doivent-elles l'agriculture facilite l'intégration territoriale. consister en des mesures correctives destinées Sans une migration ou une transformation à compenser les forces du marché et aider au structurelle de grande échelle, même une forte développement des régions défavorisées ? accélération de croissance de la productivité en Chine et en inde, les incitations spatia- dans la culture d'arachides et d'autres denrées lement ciblées ont plus de chance de réussir typiques du nord est insuffisante pour celui-ci lorsqu'elles renforcent des avantages géographi- rattrape le sud à moyen terme.60 ques, en particulier dans les régions bénéficiant Laisser les marchés choisir les endroits. La république de Corée est l'un des rares exemples d'un bon accès aux marchés domestiques et inter- de succès des incitations spatialement ciblées. nationaux (voir encadré 8.10). en ouganda, les pour soutenir la croissance économique dans rendements du développement de l'infrastruc- des zones spécifiques, le gouvernement national ture dans les autoroutes et l'approvisionnement a collaboré avec le secteur privé afin d'identifier en énergie sont plus élevés dans les régions qui les zones présentant des avantages en termes de possèdent déjà une main-d'oeuvre qualifiée et un panel varié d'activités industrielles.57 il se trouve production. La cohérence entre les objectifs de la politique industrielle nationale et ceux des que ces régions longent le corridor reliant les deux politiques régionales était primordiale. même principales agglomérations du pays, Kampala et si la déconcentration de l'activité économique Jinja. utiliser l'infrastructure pour étaler l'in- de la région métropolitaine de Séoul constituait dustrie, au lieu de faciliter sa concentration, peut un objectif politique implicite dans le cadre de ralentir la croissance économique nationale. la répartition des recettes fiscales, les décisions Les incitations qui renforcent les liens avec le de promouvoir les « industries stratégiques » marché et améliore les performances de l'agri- orientées vers l'exportation ont été à la base des culture dans les régions possédant une géogra- politiques industrielles et régionales.61 phie naturelle avantageuse peuvent s'inscrire Ce n'est pas l'équité spatiale qui a guidé les dans des stratégies de développement destinées politiques industrielles nationales. en fait, les aux régions retardataires densément peuplées, régions choisies par les marchés au cours des où le facteur de mobilité est restreint. mais différentes phases de l'industrialisation étaient avant de se voir offrir des incitations, l'agricul- stimulées. Dans les années 60 et 70, les politi- ture a besoin d'être évaluée en tant que moteur ques industrielles nationales ont créé de nou- de l'économie locale. Le rapport sur le dévelop- velles villes industrielles -- ansan, Changwon, pement dans le monde 2008 procure une tech- Kumi, Kwangyang, pohang et ulsan. Le secteur nique de diagnostic utile à l'identification des privé (chaebols) mis en place d'importants com- régions sous-nationales comme étant à voca- plexes industriels moyennant une technologie tion agricole, en mutation ou urbanisées -- les importée et l'emprunt de capitaux étrangers. « trois mondes » de l'agriculture -- sur base de La politique régionale et industrielle guidée la part de la croissance agrégée d'origine agri- par le marché a conduit à différentes spécialisa- cole et la part de la pauvreté agrégée en milieu tions à travers le pays, les quartiers généraux du rural. appliquer cette technique peut aider à chaebols se concentrant à Séoul, tandis que les déterminer si l'agriculture restera une caracté- fonctions de production se décentralisaient vers 254 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Encadré 8.10 Les zones économiques spéciales génèrent la croissance si elles exploitent les avantages des géographies naturelle et économique De nombreux pays en développement pos- installées le long de la côte sud-est à Shen- exploitées en tant que sources d'avantages sèdent des localisations où les conditions zhen, Zhuhai et Shantou dans la province du naturels. En 2007, des ZES ont été approuvées infrastructurelles et les réglementations éco- Guangdong et à Xiamen dans la province du pour les États côtiers d'Andhra Pradesh, de nomiques sont plus favorables que celles qui Fujian (voir carte ci-dessous). En 1984, 14 villes Gujarat, du Maharashtra, et de Tamil Nadu et caractérisent le reste du pays. Ces zones, sou- côtières ouvrirent leurs portes aux investisse- pour les États intérieurs de Haryana, du Karna- vent appelées zones économiques spéciales ments étrangers et, en 1988, le statut de ZES taka, du Punjab, et du Rajasthan. Même dans (ZES), renforcent la compétitivité de l'industrie, fut accordé à l'intégralité de l'île de Hainan. À les États côtiers, de nombreuses ZES ne sont attirent les investissements étrangers directs la même époque, la ceinture côtière formée pas implantées le long de la côte.b et diversifient les exportations. De récentes par le delta du Yangtsé, le delta de la rivière Une examen plus attentif révèle une diver- estimations indiquent qu'il existe 2 300 zones des Perles, et le triangle Xiamen-Zhangzhou- sité considérable parmi de spécialisations, de ce type dans les pays en développement et Quanzhou, dans le sud du Fujian, furent ouver- qui vont de la fabrication standardisée aux en transition.a tes aux échanges avec le monde. Au début technologies de l'information, en passant par Le cas de la Chine des années 1990, le gouvernement ouvrit 11 les produits pharmaceutiques. Par rapport aux Les premières ZES de pays en développement villes frontières et six ports le long de la rivière produits de la fabrication standardisée, les pro- furent établies en Chine sous la direction de Yangtzé. Ces développements reflètent une duits intensifs en capital humain dépendent Deng Xiaoping, au début des années 80. En stratégie d'exploitation les meilleurs endroits davantage d'une infrastructure de télécommu- 1978, le gouvernement a décidé d'ouvrir l'éco- pour acceder aux marchés extérieurs. nications fiable et de l'accès aux aéroports, et nomie du pays au monde extérieur. Les ZES et Et celui de l'Inde non aux ports. De plus, les zones économiques les villes côtières « ouvertes » furent intégrées Un coup d'oeil rapide aux ZES de l'Inde suffit indiennes ciblent également le vaste marché dans ce processus. En 1980, des ZES furent pour comprendre qu'elles n'ont pas été assez national. Gurgaon, une ville satellite située à Les zones économiques spéciales de Chine ont ouvert le pays aux marchés extérieurs 4 premières zones économiques (1980) Province de Hainan (1988) 14 villes côtières (1984) 6 ports sur le Yangtsé (1992) 3 deltas (1985) 11 villes frontières (1992) Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir de Huang & Luo (à paraître). des zones extérieures à la capitale. au milieu infrastructure afin de connecter le sud-est à la des années 80, la politique industrielle desti- région de la capitale. L'autoroute Gyeongbu, qui née à soutenir les activités de haute technologie relie Busan, Daegu, Daejeon et Séoul a permis a lancé la reconcentration industrielle dans la aux industries du sud-est de rejoindre la région région de la capitale. de la capitale en cinq heures. Les industries pro- pour accélérer la croissance, les incitations duisant des intrants intermédiaires standardisés se sont accompagnées d'investissements en dans les régions de la capitale et du sud-est ont L'unité, et non l'uniformité 255 Encadré 8.10 Les zones économiques spéciales génèrent la croissance si elles exploitent les avantages des géographies naturelle et économique -- Suite un jet de pierre de l'aéroport international de risent le développement des technologies interventions spatialement dirigées ont plus Dehli, et qui, il y a 20 ans, n'était encore qu'une de l'information,c et reflètent des tendances de chance de succès lorsqu'elles exploitent les grappe de villages (gaon, en hindi, signifie globales plus larges. Parmi les ZES des pays avantages géographiques que lorsqu'elles ten- « village »). À ce jour, installé au coeur du plus en développement, 62 % sont privées (contre tent de s'y substituer. grand marché de consommation de l'Inde, ce 25 % dans les années 80). Ces dernières sont groupe de villages est devenu l'un des prin- généralement plus rentables et ont une cipaux corridors orientés vers les services du meilleure réputation sociale et environnemen- Source:Équipe du Rapport sur le développement pays. Il héberge des fournisseurs de services tale que les zones publiques, à l'exception des dans le monde 2009. a. Les ZES prennent des formes variées, qui com- dans les technologies de l'information tels que zones gérées par le gouvernement en Asie de prennent les zones de libre échange, les zones Microsoft et IBM, ainsi que des fournisseurs de l'Est. franches industrielles, les zones d'entreprises, les biens de consommation comme Coca-Cola, L'endroit est la clé : une mauvaise localisa- ports libres et les zones spécialisées (Gauthier, Gillette et Nestlé. tion est le principal obstacle à la réussite. Il 2007). À la différence des ZES installées par le semble que l'emplacement des zones compte b. La localisation des ZES est extraite de SEZ gouvernement chinois, celles de l'Inde sont plus que la question de savoir qui les détient INDIAWEB à http://www.sezindiaweb.com/ SEZ_map.html. développées par le secteur privé, par des et les gère. Les enseignements tirés des expé- c. L'information sur les ZES de l'Inde est tirée de la compagnies comme Infosys et HCL, qui favo- riences de la Chine et de l'Inde sont que les base de données Indiastat. ainsi bénéficié de réductions de coûts considéra- vés et une forte intensité de main-d'oeuvre bles. en république de Corée, on peut conclure furent ciblées pour la relocalisation. que les marchés ont choisi les endroits et les gou- · Le royaume-uni a soutenu le développement vernements ont accéléré la cadence.62 économique dans le nord de l'angleterre, De nombreux pays ont recours aux incita- en ecosse, au pays de Galles et en irlande tions pour tenter de créer une masse économi- du nord. au cours de la Deuxième guerre que dans les régions retardataires. L'idée est que, mondiale, les restrictions à la construction pour attirer les entreprises, les régions à la traîne en temps de guerre ont poussé les industries ont besoin de compenser des coûts de transport hors du sud de l'angleterre vers le nord et les et de logistique plus élevés, une infrastructure zones périphériques. au cours de la période plus faible, des prix de facteurs plus élevés et des de récession de l'après-guerre, en 1958, l'em- niveaux plus faibles de services publics. Les pays ploi dans les mines de charbon, le textile et européens ont une longue tradition d'utilisation la construction navale commença à décliner, des politiques industrielles pour attirer les entre- renouvelant l'intérêt à déplacer des emplois prises dans les régions moins dynamiques. mais vers le nord. Les années 60 virent des incita- les incitations fiscales, si elles sont efficaces sur tions à l'investissement différenciées et des le plan politique, n'ont pas transformé les fortu- subventions à la construction dans les zones nes économiques des zones retardataires.63 retardataires via la Loi sur l'emploi local, · en italie, un des objectifs principaux du pro- parallèlement à la relocalisation de 250 000 gramme économique national lancé en 1965 emplois dans le secteur de la fabrication des était l'élimination du fossé de développement zones prospères vers les zones pauvres. entre le sud et le reste du pays. pour appuyer une des caractéristiques communes aux poli- ce programme, des incitations financières tiques régionales traditionnelles en matière de furent fournies aux entreprises du sud par le fiscalité, de subventions et de réglementations est biais d'exemptions partielles des cotisations qu'elles ont consisté principalement en des ini- sociales. Jusqu'en 1992, l'infrastructure pub- tiatives des gouvernements centraux destinées à lique et les incitations financières ont favorisé créer des emplois et fournir des infrastructures, le développement industriel dans la région. avec l'objectif de disperser l'activité économique · en France, le Cinquième plan national (1966- oudeluttercontresaconcentration.ellesciblaient 1970) apporta un soutien à l'agriculture et des entreprises spécifiques, dans l'espoir qu'elles commença à rediriger les investissements deviennent des points d'ancrage dans l'écono- industriels hors de paris, vers des régions à mie locale et auraient des effets multiplicateurs faible revenu de l'ouest. Des industries légè- importants.64 mais, pour la plupart, ces incita- res ­ avec des coûts de transport moins éle- tions, qui ont largement sollicité le contribuable, 256 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Tableau 8.2 L'expérience de l'OCDE a évolué en matière de stimulation des régions retardataires par 37 dollars d'investissement du secteur privé des incitations pour chaque dollar qu'elle a dépensé.67 aucune Politiques régionales « Nouvelles » évaluation indépendante de ces programmes Stratégie « traditionnelles » politiques régionales La perspective économique n'est disponible. Objectif Créer des emplois et Fournir des services Les incitations ne devraient Les incitations ciblées sur les régions, popu- mettre à disposition complémentaires, être offertes qu'aux une infrastructure de subventionner le « nouvelles » activités ­ laires dans les pays en développement, ont grande échelle coût de l'innovation ­ produits nouveaux pour produit, au mieux, des résultats mitigés (voir instituts de recherche, l'économie locale et nouvelles tableau 8.3). au Brésil, où l'objectif était d'atti- parcs scientifiques et technologies pour produire rer des industries « dynamique » dans les régions technologiques des produits existants retardataires du nord et du nord-est en offrant Intervenants Gouvernement central Partenariats entre Le secteur public dispose principaux secteurs public et privé d'une information limitée des incitations fiscales, les dépenses ont atteint sur ce que veulent les 3 à 4 milliards de dollars par an. une récente entreprises évaluation de l'impact montre que l'affectation Priorités Incitations pour attirer Encourager le Le soutien par le secteur de ces « fonds constitutionnels » a induit des des endroits individuellement les développement de public doit cibler des établissements d'acteurs libres de l'industrie entreprises pôles ­ développement activités, non des secteurs ; des secteurs et de les activités subventionnées de la fabrication dans ces régions pauvres, mais l'environnement doivent générer de fortes les incitations n'étaient suffisamment attiran- commercial retombées tes pour les industries à intégration verticale.68 Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009 entre 1970 et 1980, le gouvernement mexicain a utilisé des incitations fiscales pour promou- voir le développement industriel en dehors des n'ont pas réussi à stimuler une croissance soute- trois agglomérations urbaines les plus impor- nue dans les régions retardataires. tantes. Les entreprises s'implantant en dehors La plupart des pays européens se concentrent de ces trois grandes villes étaient éligibles pour désormais sur des interventions plus « légères », des réductions variant entre 50 et 100 % sur les telles que l'investissement dans l'innovation droits d'importation et impôts sur les revenus, et le soutien aux instituts de recherches et aux ventes et profits, ainsi pour des taux de dépré- parcs scientifiques et technologiques (voir ciation accélérés et d'intérêt plus faibles. Leur tableau 8.2).65 Les programmes des gouverne- impact sur la décentralisation économique a été ments centraux ont laissé la place à une coopé- insignifiant parce que les droits d'importation ration accrue entre secteurs publics et privés. sur les matières premières et les biens de produc- et plutôt que de cibler des entreprises spécifi- tion étaient déjà faibles au départ, de sorte que ques, des mesures bien coordonnées cherchent ces réductions n'eurent aucun effet sur les déci- à attirer des groupes de compagnies en rapport sions concernant les lieux d'implantation.69 étroit les unes avec les autres. Des évaluations en inde, la résolution de politique indus- rigoureuses de ces programmes sont difficiles à trielle de 1956 mit en place un système strict obtenir. Cela dit, les politiques d'innovation qui d'attribution de licences destiné à diriger l'in- favorisent le déploiement des nouvelles techno- vestissement vers les régions retardataires. Le logies de l'information dans les régions retar- gouvernement indien décida qu'aucune licence dataires devraient, en principe, solutionner ce ne serait accordée à de nouvelles unités indus- problème sur le long terme. trielles à proximité des grandes régions métro- Le gouvernement fédéral des états-unis est politaines. Les gouvernements des états et les également impliqué dans des programmes de institutions financières reçurent l'instruction « développement économique » de plus petite de refuser tout soutien aux nouvelles industries échelle. une étude récente identifie 180 pro- désireuse de s'implanter dans les zones métropo- grammes lancés par les agences fédérales amé- litaines, même si leur activité ne requérait pas de ricaines touchant à des questions aussi variées licence industrielle. De grands projets du secteur que les stratégies de planification et dévelop- public (tels que des aciéries) furent lancés dans pement économique, les parcs industriels, la les états retardataires du Bihar, de madhya pra- maintenance de l'infrastructure ou la rénova- desh et d'orissa. Des complexes industriels (ou tion des bâtiments. L'agence, dans ce groupe, centres de croissance) bénéficièrent d'investis- qui a la plus grande visibilité est l'administra- sements d'infrastructure et d'incitations finan- tion du développement économique (eDa) du cières à l'investissement industriel privé dans Département du commerce.66 L'eDa a dépensé des districts retardataires désignés. Ce faisant, plus de 188 milliard de dollars dans le dévelop- les politiques étouffèrent virtuellement la crois- pement économique, mais sans beaucoup de sance dans des zones qui disposaient de bons coordination entre les initiatives et sans réel accès aux marchés et d'un bon capital humain, objectif politique commun. L'eDa rapporte que tout en ne permettant pas la sortie des activités ses investissements ont permis de lever environ non productives des zones retardataires. après L'unité, et non l'uniformité 257 plus de 30 ans de réglementation draconienne, Tableau 8.3 Une gamme de moyens d'action a été utilisée par les gouvernements pour créer une peu de districts dans les régions à la traîne sont masse économique dans les zones retardataires, avec des résultats modestes devenus des centres industriels majeurs. Instrument Exemples Les réformes économiques de 1991 abolirent Subventions Brésil : Les fonds constitutionnels (subvention des taux d'intérêts) ­ ont favorisé ces régimes de licences. Le déclin de la produc- d'investissement l'entrée d'entreprises « libres » mais pas celle d'entreprises appartenant à des tion dans les régions de l'intérieur du pays conti- industries à intégration verticale (Carvalho, Lall & Timmins, 2005) nua tandis que les endroits bénéficiant d'un bon Exonérations Thaïlande : exonération de l'impôt sur le revenu ; réductions des taxes sur les accès au marché et d'un environnement local fiscales ventes pour les entreprises s'implantant dans des villes secondaires au cours des favorable prospérèrent. Les dix districts indus- temporaires années 1970 ­ sans résultat car les déductions des profits imposables n'incitèrent pas les entreprises à s'implanter dans les localisations désavantageuses (Banque triels les plus performants sont aujourd'hui mondiale, 1980) localisés au sud de la chaîne de montagnes de Réductions Mexique : exonérations de droits d'importation et d'impôts pour les industries se vindhya, qui sépare le nord du sud du pays.70 des droits décentralisant hors des trois agglomérations les plus importantes ­ inefficaces car De même, dans l'ancienne union soviétique, d'importation les taux d'imposition étaient déjà bas au départ (Banque mondiale, 1977 ; Scott, les planificateurs centraux décidaient de l'endroit 1982) où les entreprises s'implanteraient et tentaient Complexes Chili : zones de libre échange dans les Zonas Extremas avec des exonérations de d'étaler l'activité économique sur l'ensemble du industriels/zones droits de douane, de TVA, de taxes sur les bénéfices des sociétés et d'impôts sur de libre échange la propriété immobilière ­ efficace pendant la période d'imposition et de tarifs territoire national. ils répartirent les sites de pro- douaniers élevés jusqu'au milieu des années 1990 ; la performance baissa avec la duction sur les millions de kilomètres carrés de réduction des droits nationaux d'importation, qui passa de 35 % dans les années l'ex-urSS. éloignées des marchés et manquant 1980 à 6 % en 2000 (Banque mondiale, 2005b) de spécialisation, ces sites souffrirent d'une mau- Réglementation Inde : préférence donnée aux zones retardataires dans l'attribution des licences vaise productivité. Comment la transition vers les industrielles (politique industrielle de 1956), avec une croissance industrielle marchés a-t-elle changé les choses ? Les nouvelles dirigée par le secteur public dans ces régions et des réglementations visant à stopper l'expansion industrielle des régions prospères ­ peu de régions entreprises s'implantèrent plus près des marchés, retardataires commencèrent à prospérer et lorsque les réglementations furent tandis que les anciennes, établies dans les régions abolies, ces régions connurent à nouveau le déclin (Chakravorty & Lall, 2007) reculées, mettaient la clé sous le paillasson. Le Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. résultat : un gain annuel de 2,5 % dans la pro- ductivité des entreprises entre 1989 et 2004.71 Coordonner les incitations locales tous parmi les parties les plus pauvres et les moins et nationales industrialisées du pays. Cette politique affaiblit Les politiques sectorielles nationales constituent les incitations faites au capital privé pour établir le meilleur moyen de coordonner les incitations la production dans les régions pauvres. dirigées vers les régions retardataires : intégrer La décentralisation a souvent été accompa- les initiatives variées de promotion économique gnée d'efforts des gouvernements régionaux nationale et aligner les interventions spatia- pour créer une masse économique et répondre les sur ces politiques peut aider. au Brésil, par à leurs responsabilités en matière de dépenses. exemple, les subventions spatialement ciblées ils offrent des incitations et dépenses fiscales représentent seulement 12 % des mesures de pour attirer les entreprises dans leur région. promotion de l'exportation et des subventions mais dépourvues de coordination, ces incita- d'industrialisation, qui favorisent le sud-est tions peuvent être inutiles, voire contreproduc- industriel. Selon les estimations, ces subventions tives. Le rio Grande do Sul offrit un ensemble industrielles ont coûté 42 milliards de dollar eu d'incitations à Ford qui incluait un prêt de en 1999, soit 4,4 % du piB.72 au Brésil, les ini- 210 millions reals (environ 200 millions de dol- tiatives destinées à attirer les entreprises dans le lars eu) de l'état à des conditions extrêmement nord-est étaient vouées à l'échec, face des incita- favorables (taux d'intérêt de 6 %, rembourse- tions industrielles autrement plus puissantes et ment en 15 ans), des dépenses additionnelles de mieux alignées sur les forces du marché. l'état de 234 millions de reals en infrastructure en inde, également, les politiques de prix et travaux publics, un prêt de 500 millions de communes visant à réduire les inégalités globa- reals de la banque nationale de développement les ont nui aux prospectives économiques des et des exonérations de taxes locales pendant régions retardataires. La politique d'égalisation 10 ans. Lorsque le gouvernement de l'état tenta du fret de 1956 standardisa les prix pour le trans- de renégocier l'arrangement, craignant qu'il soit port national des biens « essentiels » tels que le trop généreux, Ford se délocalisa à Bahia, qui charbon, l'acier et le ciment, quelle que soit la offrait un ensemble d'incitations similaires. Des distance. Les avantages spécifiques à la localisa- estimations indiquent que ces « guerres fisca- tion, pour les régions riches en ressources, furent les » coûtent au contribuable brésilien environ noyés dans les processus. parmi les régions affec- 172 000 dollars par emploi créé, soit cinq fois le tées figuraient le sud du Bihar, l'est de madhya coût d'une création d'emploi à l'usine General pradesh et l'ouest de l'orissa, qui comptaient motors du tennessee.73 258 rapport Sur Le DéveLoppement DanS Le monDe 2009 Bien penser la conception des incitations visant à attirer l'industrie peuvent s'avérer tota- avant de recourir aux incitations pour promou- lement inutiles. Si les industries relocalisées sont voir le développement économique des régions moins productives, les décideurs politiques peu- retardataires, les pouvoirs publics nationaux et vent se retrouver face à une opération négative. régionaux devraient d'abord tenter de compren- Si les incitations sont utilisées pour promouvoir dre pourquoi certaines régions sont délaissées l'innovation, il est important de s'assurer que les par le marché. est-ce dû aux faibles rendements processus de la production locale peuvent inté- sociaux de la production économique dans ces grer ces innovations. endroits, à une capacité insuffisante à exploiter ces rendements ou au coût élevé de la finance ?74 éviter la balkanisation : les avantages Les politiques ont-elles, activement ou par politiques de l'intégration économique inadvertance, bloqué la croissance économique Les objectifs économiques et politiques peuvent locale ? Le succès des incitations dépend de la être contradictoires mais, dans la plupart des qualité du diagnostic du problème, à commen- cas, ils coïncident. Dans l'ouest des Balkans, cer par l'évaluation des dotations naturelles, l'ancienne république de Yougoslavie devint une humaines et infrastructurelles spécifiques à la fédération à l'issue de la Seconde guerre mondiale région.75 « Connais ton économie », une phrase mais se désintégra lorsque ses républiques décla- utilisée dans le rapport sur le développement rèrent leur indépendance au début des années 90. dans le monde 2000-01, devrait devenir le leit- Les préludes à cette désintégration apparurent motiv des gouvernements régionaux. une bonne dans les années 70, sous la forme d'une autarcie information peut permettre un débat construc- croissante et d'une fragmentation du pays, avec tif sur les options de développement et former des obstacles aux mouvements des personnes et un consensus autour d'une stratégie. des capitaux à travers les frontières, des échanges Si l'information et l'analyse subséquente limités entre les républiques et une production pointent vers des opportunités spécifiques de économique dupliquée. en 1987, par exemple, croissance, l'étape suivante consistera à définir si 70 % de l'ensemble de la production de la Serbie les incitations planifiées visent à subventionner étaient consommés sur le marché local.77 du capital ou à promouvoir l'innovation. Si leur Comme expliqué au chapitre 5, l'analyse but est d'attirer les entreprises à multiplicateurs suggère que le facteur de mobilité tend à égali- locaux potentiels, il est important de savoir si les ser les niveaux de bien-être entre les régions et lignes de produits attachent de l'importance aux affaiblit ainsi l'impact des incitations cherchant économies d'agglomération, auquel cas l'impact la différenciation par rapport à une union éco- des incitations s'en trouve réduit. pour les entre- nomique et politique.78 par contre, les inégali- prises des secteurs dans lesquelles les économies tés persistantes entre les régions favorisent la d'échelle et d'agglomération sont importantes désintégration. L'unité, et non l'uniformité, est pour la production, il est moins probable que le principe clé pour l'intégration tant politique les interventions spatialement ciblées les attirent qu'économique. dans les régions moins dynamiques. Des enquê- Ce chapitre a fourni un cadre pour l'inté- tes réalisées dans les industries du Brésil, de gration des régions dynamiques et retardataires Chine, d'inde, d'indonésie et du mexique mon- alors que les pays abordent le problème de la trent que les entreprises du secteur de la fabrica- distance économique, de la densité inadéqua- tion spécialisées dans plusieurs lignes de produits tement placée et des divisions internes. il est sont attentives tant aux possibilités d'économies probable que les forces économiques produisent d'échelles découlant de l'accès au marché qu'à une divergence spatiale en termes de résultats celles d'économies d'agglomération au moment de la croissance. Les modèles économiques de la de décider de leur lieu d'implantation.76 Les fir- géographie et de la croissance montrent que les mes fabriquant des produits standardisés pour les économies d'échelle croissantes peuvent initier marchés locaux et celles qui se sont spécialisées et soutenir un cercle vertueux de croissance et dans les ressources naturelles sont moins suscep- d'investissements dans quelques régions. tibles d'attacher de l'importance aux économies pour des raisons valables, néanmoins, les d'agglomération que celles pour lesquelles une décideurs politiques cherchent à réduire les main-d'oeuvre qualifiée, des services aux entre- déséquilibres géographiques rapidement, quel- prises et l'accès à l'information sont vitaux. que part entre maintenant et le long terme. et D'une perspective de croissance nationale, il parfois, les pressions politiques peuvent être est important de déterminer si la relocalisation telles que l'accroissement des divergences est des industries « ciblées » génèrera de l'emploi et inacceptable à un certain point. La réponse de la production nets additionnels sur le plan politique typique de développement territo- national. Si ce n'est pas le cas, les efforts locaux rial a mis l'accent sur les incitations ciblées et L'unité, et non l'uniformité 259 l'infrastructure de grande échelle pour encou- Tableau 8.4 L'évaluation de la performance des politiques d'intégration territoriale rager la production économique dans les régions Réduit les inégalités Pro-pauvre? Évite les compromis retardataires. toutefois, les éléments présentés Critères de à travers les régions ? (équité en matière d'efficacité dans ce chapitre ont montré que nombre de performance (équité interrégionale) interpersonnelle) spatiale ? ces politiques se sont soldées par du gaspillage. Institutions Oui Oui Oui entre-temps, les politiques qui s'attaquent aux Infrastructure Non Non Oui goulots d'étranglement institutionnels et qui peuvent aider les populations à saisir des oppor- Incitations Non Non Non tunités dans d'autres endroits ou améliorer leurs Source : Banque mondiale, 2008b, à partir des études de cas de pays spécifiques. standards de vie au niveau local peuvent être délaissées. Quels que soient les compromis, l'essentiel d'intégration doivent augmenter l'accès des pau- du défi politique réside dans l'identification vres des régions retardataires aux opportunités, des résultats réalistes qui peuvent être poursui- par le biais d'un ensemble d'institutions spatia- vis, en fonction du stade de développement et lement neutres. Deuxièmement, l'infrastructure des capacités fiscale et institutionnelle du pays connectant les régions dynamiques aux régions concerné. Là où les revenus sont faibles, il peut retardataires est nécessaire lorsque le problème de que la réduction des disparités spatiales se limite la distance entre ces régions est doublé d'une den- aux taux de pauvreté et à l'accès au logement, à sité de population inadéquatement placée dans l'eau, à la santé, à la nutrition et à l'éducation. les régions retardataires. troisièmement, lorsque en Chine, le 11e plan quinquennal, voté par le le problème de la distance économique est associé Congrès national du peuple en 2006, stipule que à une densité mal placée et à la division, des inci- « la construction du système financier public tations spatialement ciblées sont nécessaires. devrait être accéléré (...) afin d'égaliser graduel- Ce cadre stratégique a été testé en utilisant lement les services publics élémentaires ». en des études de cas d'intégration spatiale pré- octobre 2007, le 17e Congrès soulignait à nou- sentant des conditions spécifiques à certains veau que, dans le cadre de la réduction des dispa- pays, parmi lesquels le Brésil, le Ghana, l'inde, rités régionales, l'égalisation de la provision de le mexique, l'ouganda et la russie. Chaque services publics de base constituerait la priorité. ensemble de politiques d'intégration est exa- Les pays de la tranche supérieure des revenus miné sur base de trois critères. premièrement, intermédiaires peuvent être plus ambitieux dans réduisent-elles la distance économique entre les l'égalisation des indicateurs de consommation régions d'un pays ? Deuxièmement, ces poli- entre les régions, les pays développés, comme tiques favorisent-elles plus les pauvres que les ceux de l'union européenne, pouvant l'être plus non pauvres ? et troisièmement, ces politiques encore. La réduction des inégalités en matière sont-elles efficaces sur le plan spatial (autrement de revenus disponibles peut constituer une cible dit, évitent-elles les compromis en matière d'ef- pertinente pour les pays à revenu élevé. ficacité spatiale ?) ? Le tableau 8.4 résume les mais à tous les stades de développement, for- conclusions. Les efforts visant à renforcer les cer la production économique à se répartir de institutions répondent à ces trois critères. Bien manière égale à travers les régions est aussi illu- que les investissements en infrastructure puis- soire que coûteux. La croissance n'est générale- sent ne pas réduire les distances économiques ment pas équilibrée mais elle fournit toujours ou aider les pauvres, elles peuvent être efficaces plus de ressources aux sociétés, leur permettant sur le plan spatial. au niveau géographique, la d'équilibrer les résultats du développement. Les performance des incitations spécifiques n'est, décideurs politiques doivent identifier et appli- évidemment pas bonne. quer des stratégies qui équilibrent les résultats L'aspect peut-être le plus important est que du développement à travers les régions autre- le chapitre identifie le point de départ de toutes ment qu'en résistant aux forces de la croissance les discussions des politiques de développement déséquilibrée, car ce faire revient à combattre la territorial : les institutions spatialement neu- croissance économique elle-même. tres. L'infrastructure connective peut aider les Le cadre de ce chapitre a pour but d'aider les nations à s'intégrer. parfois (pas toujours), ces décideurs politiques à identifier les politiques discussions devraient inclure des incitations les mieux adaptées pour aborder l'intégration spatialement ciblées. Le bon mélange d'instru- nationale. Les solutions suggérées prennent en ments d'intégration fournira à la fois les bénéfi- compte les conditions spécifiques des pays. Leurs ces d'une croissance déséquilibrée et ceux d'un points principaux ? premièrement, les stratégies développement profitable à tous. Chapitre 9 Gagnants sans frontières : Intégrer les pays pauvres aux marchés mondiaux À l'époque de l'indépendance, de nom- frontières et ont intégré leurs économies à celles breux chefs d'États africains ont lancé de leurs voisins et au reste du monde. L'intégra- des appels en faveur d'une union poli- tion régionale et mondiale a été pour eux des tique du continent. Félix houphouët-Boigny, compléments, et non pas des substituts, à leur premier président de la Côte d'ivoire, a été plus développement (voir encadré 9.1). pragmatique et a favorisé un développement gra- Mais dans la majeure partie du monde en duel de la coopération économique avec les pays développement, la concentration et la conver- voisins du sien. il a proposé la mise sur pied d'un gence ont été lentes, voire nulles dans certains des premiers accords économiques régionaux en cas, souvent en raison des divisions économi- afrique, le « Conseil de l'entente », soutenu par ques, politiques et culturelles persistantes entre un fonds de solidarité financé en grande partie les pays (voir chapitre 3). a cause de ces divi- par la Côte d'ivoire. Les éléments clés de cette sions, il a été difficile pour eux de tirer avan- Entente étaient la liberté des échanges et la libre tage des économies d'échelle (voir chapitre 4), circulation des personnes. 1 de la mobilité de la main-d'oeuvre et des capi- La destination préférée des immigrants a évi- taux (voir chapitre 5) et de la baisse des coûts demment été la Côte d'ivoire. Le pourcentage de transport (voir chapitre 6). Certains pays d'étrangers s'est accru de 5 % en 1950 à 26 % de en développement ont essayé de s'intégrer aux la population totale de 16 millions d'habitants marchés mondiaux par le biais d'une libéralisa- du pays en 1998, la faisant devenir ainsi l'une tion unilatérale, et d'autres ont essayé de le faire des douze principales destinations des migrants au niveau régional. Chacune de ces stratégies internationaux dans le monde. La Côte d'ivoire a abouti à des succès comme à des échecs. Le en a bénéficié car les travailleurs étrangers ont présent chapitre traite des différentes façons de contribué à une croissance tirée par les expor- les combiner en développant une coopération tations de produits industriels et agricoles. Les accrue entre pays voisins et des relations étroites pays d'origine des migrants -- particulièrement avec les marchés mondiaux, tout en identifiant le Bénin, le Burkina-Faso, le Niger et le togo -- et en évitant les incompatibilités qui peuvent se ont bénéficié de remises de fonds et de l'accrois- présenter entre ces deux approches. sement des échanges. Donc, la crise politique Le chapitre propose une conception de l'in- déclenchée par un coup d'État en 1999 a affecté tégration régionale en tant que mécanisme d'ac- l'ensemble de la région. toutefois, houphouët- croissement de la capacité de fourniture locale, Boigny avait étroitement associé les pays voisins et une de l'intégration globale pour l'améliora- du sien à son avenir, ce qui l'avait fait surnom- tion de l'accès aux marchés et aux fournisseurs. mer « Le Sage de l'afrique ». L'intégration signifie ici la coopération entre Le cas de la Côte d'ivoire illustre les princi- les pays pour les échanges, les réglementations paux raisonnements du présent chapitre. Dans et les politiques domestiques, l'infrastructure les grands ensembles régionaux du monde déve- régionale et d'autres initiatives transfrontaliè- loppé d'aujourd'hui -- l'europe, l'amérique res, y compris celles relatives aux biens publics. du Nord et l'asie du Nord-est -- la plupart des L'intégration régionale implique la coopération activités économiques sont fortement concen- à l'intérieur d'un ensemble de pays voisins les trées, les exportations sont spécialisées et les uns des autres. L'intégration globale implique 260 niveaux de vie sont convergents. Ces ensem- la coopération à un niveau international encore bles régionaux ont surmonté les contraintes des plus vaste. Gagnants sans frontières 261 Dans ce chapitre, le cadre pour l'action poli- tique utilise une taxonomie de proximité pour Encadré 9.1 Les messages politiques de ce Rapport sont-ils l'organisation de la réflexion sur la meilleure façon de confronter les défis que pose le déve- opposés à l'intégration mondiale ? Non loppement dans chaque région en développe- Le Rapport du développement dans le ble régional donné, ce qui a affecté la sta- ment du monde. monde 2009 met l'accent sur l'intégration bilité des accords dans le long terme et la Les principales stratégies mises en avant sont régionale, car c'est à ce niveau qu'il existe disposition à faire face à des événements les suivantes : une marge de manoeuvre considérable imprévus. De nombreux efforts d'intégra- pour l'action politique. Mais cela ne tion régionale ayant échoué, la poursuite · Les pays géographiquement proches des signifie pas pour autant que le message d'autres accords régionaux a généré un grands marchés mondiaux devraient s'ef- est contre l'intégration mondiale, bien au scepticisme considérable dans les cercles forcer de bénéficier de leur proximité de contraire. Ce chapitre montre que la coo- concernés par le développement. densités économiques élevées et de devenir pération régionale stimule les capacités Le présent chapitre montre qu'étant d'offre d'un voisinage donné en mettant à donné les conditions qui prévalent un prolongement de ces grands marchés. Le disposition des biens publics régionaux et actuellement, ce scepticisme n'est pas Mexique, les Caraïbes, les pays ayant accédé en prenant avantage de la spécialisation de mise. L'instabilité émanant de la à l'Union européenne et la république de régionale. De cette façon, elle peut rendre politique macroéconomique et de la Corée sont liés respectivement au marché des plus importants les bénéfices que chaque mauvaise gouvernance est bien moins États-Unis, à celui de l'Union européenne et pays peut tirer de l'intégration mondiale. courante aujourd'hui qu'elle ne l'était il y à celui du Japon. Mais l'intégration doit aller Dans ce sens, l'intégration régionale et a seulement dix ans, et il est donc moins au-delà de simples accords de libre-échange l'intégration mondiale sont complémen- probable qu'un pays hérite des problèmes taires et non des substituts l'une de l'autre. de ses voisins, même si leurs économies pour l'obtention de bénéfices significatifs du Sans intégration mondiale, les bénéfices sont intégrées. Et avec la baisse des coûts développement. Le plus grand défi est de ren- de la coopération régionale seraient très de transport et l'accroissement des échan- dre les marchés domestiques suffisamment faibles, voire négatifs, comme on a pu ges mondiaux, les bénéfices générés par attrayants aux yeux des investisseurs pour le constater avec de nombreux accords le succès d'une croissance tirée par les qu'ils soient perçus comme un prolongement régionaux dans le passé. Mais sans inté- exportations sont plus importants que du grand marché se trouvant à proximité. gration régionale, les bénéfices de la mon- jamais. Pour être compétitifs, les pays sont dialisation pourraient tout simplement maintenant mieux disposés à harmoniser · Les pays avec des voisins importants mais ne pas être à la portée de certains pays en leurs politiques et leurs institutions avec éloignés des marchés mondiaux devraient raison de leur incapacité à être concurren- celles d'autres pays, et les perspectives de développer leur marché régional. Cette tiels à l'échelon mondial. développement de la coopération régio- approche appelle à l'utilisation de deux ins- Pour de nombreux pays, principale- nale se sont substantiellement amélio- ment en Afrique où les parts dans les mar- rées. Ce pourrait être une des raisons pour truments : les réformes institutionnelles chés d'exportations mondiaux ont chuté, lesquelles, en juin 2006, 56 accords régio- facilitant les échanges intra-régionaux et les bénéfices de l'intégration mondiale naux, 49 accords d'extension régionale la mobilité des facteurs -- et les investisse- ont été éphémères. L'intégration mondiale (coopération entre un accord régional et ments dans les infrastructures permettant de est parfois perçue comme risquée, et les un pays individuel), 5 accords suprarégio- relier les pays à la traîne aux pays avancés et avancées dans les négociations du Cycle naux (coopération entre deux ou plusieurs les ensembles de pays aux marchés mondiaux de Doha sur plusieurs points cruciaux accords régionaux) et 118 accords bilaté- les plus importants. L'intégration régionale pour les pays en développement, tels que raux complets avaient été signés ou initiés les échanges de produits agricoles, ont été sous l'égide de l'Organisation mondiale peut naturellement soutenir les réseaux de lentes. Dans la même veine, les initiatives du commerce (OMC). Étant régis par les production régionaux. Ces réseaux maximi- de coopération régionale passées n'ont règles du système multilatéral, ces accords sent les avantages coûts-production générés pas généré de bénéfices significatifs et de s'attachent à reconnaître et éviter les par des rentabilités d'échelle croissantes, et nombreux accords régionaux ont échoué. compromis entre l'intégration régionale et ils permettent aux petits pays de se spéciali- Ces expériences ont également mis en l'intégration mondiale. ser dans des produits de niche à l'intérieur de évidence l'inégalité entre les gains des Source : Équipe du Rapport sur le développe- grands et des petits pays dans un ensem- réseaux de fournisseurs dans la région. Un ment dans le monde 2009. rapport coût-efficacité plus élevé de l'offre facilite alors l'intégration de ces régions aux nelle étroite et d'investissements d'ensem- marchés mondiaux. ble dans les infrastructures régionales. par · Les pays d'Asie centrale, des îles du Pacifi- ailleurs, il leur est probablement nécessaire que et d'Afrique subsaharienne situés loin de bénéficier aussi de mécanismes de com- des marchés mondiaux -- dont les habi- pensation croisée entre pays leur permettant tants sont appelés le « bottom billion » (le de faire face à l'effort d'intégration, car il est milliard d'êtres humains exclus du dévelop- vraisemblable qu'une intégration poussée pement) -- font face aux défis de croissance conduira à des gains et des pertes inégaux économique les plus complexes et doivent entre les différents pays dans le court terme. prendre un engagement ferme en faveur de La communauté internationale peut soute- solutions collectives. L'intégration régionale nir ces efforts d'intégration par le biais d'in- peut se produire dans des voisinages « natu- citations coordonnées. rels » avec trois ensembles d'instruments. ils L'afrique de l'est, l'afrique centrale et l'afri- ont besoin d'une coopération institution- que de l'Ouest tombent dans cette troisième 262 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 catégorie. Les pays côtiers pauvres en ressour- dépassent un seuil donné, cet effet devient sen- ces situés dans ces ensembles régionaux ont siblement plus prononcé. obtenu les performances de croissance les plus Ces constatations indiquent que les expor- faibles par rapport à celles des autres régions du tations augmentent lorsque les pays coopèrent monde. pour eux, le rapport propose un pacte 2 sur le plan régional, en termes d'économies impliquant les gouvernements de la région et la d'échelle, de facteur de mobilité accru et de communauté internationale afin d'améliorer coûts de transport en baisse, ainsi que d'une les services sociaux et le capital humain dans intégration au niveau mondial. La coopération les pays retardataires et l'infrastructure dans les régionale signifie que les entreprises des pays pays plus dynamiques, où le décollage est le plus avoisinants peuvent produire des biens finis à probable. Ces actions devront être renforcées des coûts moindres en mettant sur pied des chaî- par l'octroi d'un accès préférentiel aux marchés nes d'approvisionnement internationales plutôt des pays développés pour les exportations régio- qu'en dépendant de fournisseurs situés dans un nales. en retour, tant les pays dynamique que les seul pays (voir encadré 9.2). L'intégration mon- pays retardataires de ces voisinages « naturels » diale procure la demande et l'incitation néces- devront permettre une plus grande liberté de saires au développement de ce type de réseaux circulation de la main-d'oeuvre, des capitaux, d'approvisionnement efficients au niveau régio- des marchandises et des services au niveau nal. Cette combinaison d'intégrations régionale intrarégional. et mondiale a produit des développements fruc- en tant que retardataires, les pays en déve- tueux de pays parmi les ensembles régionaux loppement se retrouvent aujourd'hui face à riches d'aujourd'hui. un dilemme : rester divisés et perdre davan- Les données relatives aux sites industriels tage de terrain ou devenir des « gagnants sans fournissent des détails supplémentaires sur les frontières ». résultats obtenus à partir de conclusions écono- métriques agrégées. Les unités de production 5 L'intégration régionale pour qui exportent vers les marchés des ensembles augmenter l'offre, l'intégration régionaux sont plus affectées par les pannes d'électricité et les procédures inefficaces aux mondiale pour augmenter la demande frontières que ne le sont celles qui exportent vers Certains pays comme le Chili, la Maurice et lesmarchésmondiaux,mêmesicellesd'entreelles les tigres d'asie de l'est se sont intégrés sur le plan qui exportent des produits d'utilité temporaire mondial sans que n'existe une réelle coopération comme les textiles vers les marchés mondiaux dans leur région du monde. ils ont bénéficié des sont également pénalisées par les inefficacités avantages appréciables des premiers partants. aux frontières. L'efficience des entreprises leur toutefois, il a été difficile pour de nombreux impose les endroits où elles vendent leurs pro- autres pays en développement d'obtenir de tels duits : les moins efficientes vendent seulement résultats, et certains se demandent si l'émer- sur les marchés intérieurs, d'autres desservent à gence de pays exportateurs hautement compé- la fois les marchés intérieurs et régionaux, et les titifs comme l'inde et la Chine ne rend pas la plus efficientes sont présentes dans les marchés probabilité d'une stratégie fructueuse basée sur intérieurs, régionaux et internationaux. 6 les exportations encore plus faible aujourd'hui. Une politique d'intégration réussie concen- Le contre-argument est que l'éventail de pro- tre les activités économiques dans des endroits duits pour lesquels un pays peut développer un offrant un meilleur accès aux marchés et aux avantage comparatif s'est élargi en même temps intrants, qu'ils soient infranationaux, nationaux que la croissance du commerce mondial. Les ou régionaux. L'intégration pourrait conduire à biens intermédiaires et les services, devenus plus une divergence des revenus dans des pays voisins facilement échangeables et échangés, appor- au sein d'un ensemble régional pendant un cer- tent aux pays en développement une gamme tain temps, avant que des vagues successives de d'opportunités de diversification plus grande pays retardataires ne rattrapent l'écart à mesure qu'auparavant. 3 Des indications empiriques que les retombées de la croissance franchissent laissent supposer que ceci est vrai même pour les frontières. Lorsque le processus d'intégration l'afrique subsaharienne. Dans les pays indi- 4 est mené par le marché, comme dans les pays viduels situés dans chacun des neuf ensembles d'asie de l'est, les facteurs de production vont régionaux d'afrique subsaharienne, les impor- se relocaliser et promouvoir la convergence des tations de biens intermédiaires des pays voisins revenus nationaux par habitant au sein de l'en- pour l'année précédente sont en corrélation semble régional (voir chapitre 3). Mais dans positive avec les exportations totales de l'année les cas où l'intégration est menée par les insti- en cours. À mesure que les niveaux des impor- tutions, comme c'est le cas dans la plupart des tations de biens intermédiaires augmentent et voisinages en développement actuels, les défis Gagnants sans frontières 263 Encadré 9.2 Diversification de la production à travers la coopération régionale. La diversification d'une économie n'est pas façons. L'investissement étranger direct peut La quasi-totalité des États membres de une tâche aisée. Hidalgo, Barabasi et Hauss- procurer la plupart des informations nécessai- l'Union économique et monétaire ouest- mann (2007) démontrent dans une étude que res ainsi que le savoir-faire. Il en va de même africaine (UEMOA) peuvent bénéficier d'une la structure d'exportation en cours d'un pays pour le partage de l'apprentissage entre pays coopération dans au moins sept clusters de détermine le degré de facilité avec laquelle il voisins. La coopération entre eux peut aider à produits (les fruits et légumes et leurs produits sera possible de diversifier ses bases de pro- cet égard, en procurant une échelle attrayante dérivés, le bois et les produits dérivés, le coton, duction aux produits à plus forte valeur ajou- pour les investisseurs étrangers et un accès à les manufactures à faible contenu technolo- tée. Ils utilisent la métaphore d'une forêt repré- des produits intermédiaires d'importance cri- gique, les produits chimiques et les minéraux) sentant l'espace de produits (le même pour tique qui rend le saut vers un nouveau produit pour réduire leur surdépendance aux exporta- tous les pays du monde). Chaque arbre est un moins coûteux et moins risqué. La coopération tions agricoles traditionnelles comme le café produit et les entreprises sont des singes qui peut ainsi offrir un exutoire aux producteurs de et le cacao. peuvent grimper plus haut dans un arbre pour biens intermédiaires qui vendent à des sociétés Hormis l'Afrique du Sud, les membres de améliorer leur valeur ajoutée (diversification innovantes ailleurs dans l'ensemble régional. l'Union douanière de l'Afrique australe (SACU) intensive) ou sauter vers un autre arbre à plus Lorsque les exportations africaines pour la peuvent bénéficier sensiblement plus que ceux forte valeur ajoutée (diversification extensive). période 1980 à 2004 sont cartographiées et d'autres structures similaires de la coopération Les entreprises des pays en développement comparées à un espace mondial de produits dans des clusters basés sur des ressources trouvent plus facile de croître en utilisant la regroupant environ 800 produits (industries naturelles et des produits manufacturés, car voie de la diversification intensive, qui se base à 4 chiffres), la Communauté économique ils bénéficient d'une diversification beaucoup sur des capacités qu'ils possèdent déjà. L'al- et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) plus aisée tirée par la logistique, les finances, ternative, nécessaire lorsque les revenus sont semble avoir peu d'options de diversification les compétences et une infrastructure, qui illus- plus élevés ou pour faire face à des concurrents (le bois et ses dérivés). Les membres de la tre leur statut de pays à revenus intermédiaires. dont les coûts sont encore plus bas, est de Communauté de l'Afrique de l'Est ont plus En considérant les secteurs d'activités éco- passer à des arbres offrant une valeur plus de possibilités en raison d'une plus grande nomiques qui offrent les meilleures perspec- élevée. Même si un pays a suffisamment de diversification de leurs exportations (fruits et tives de développement supplémentaire, les chance pour avoir de tels arbres de forte valeur légumes, aliments préparés, poisson, bois et pays peuvent agencer la coopération vers des ajoutée à proximité de sa base de production, dérivés, coton, textiles, produits manufactu- infrastructures d'appui à des secteurs d'activi- le saut demeure coûteux et risqué. Il est possi- rés à contenu technologique faible, produits tés précis -- normes communes, systèmes de ble qu'il nécessite une infrastructure physique, métalliques, produits chimiques et minéraux). conformité et de métrologie et programmes un savoir-faire spécifique, une connaissance D'autres pays avec des structures de produc- visant à la formation d'une main-d'oeuvre des goûts et des normes sur les marchés ciblés tion similaires ont réussi à se diversifier dans qualifiée -- et s'adapter aux nouvelles techno- et un accès aisé et bon marché à des intrants des clusters comprenant le coton, les textiles et logies. De telles mesures peuvent constituer spécifiques. Haussmann et Rodrick (2003) ont les vêtements, et ils bénéficient actuellement des compléments aux sphères plus générales appelé ces besoins d'investissements initiaux d'un traitement préférentiel dans le marché de coopération concernant les infrastructures « la découverte des coûts », une recherche des États-Unis dans le cadre de la loi sur la régionales, une meilleure réglementation des effectuée par les premières entreprises à croissance et les possibilités économiques en affaires et des systèmes judiciaires forts. explorer ces nouvelles opportunités. La décou- Afrique (AGOA -- African Growth & Opportunity Sources : Basé sur des contributions de V. Chandra, verte des coûts peut être facilitée de plusieurs Act). J. Boccardo et I. Osorio. d'économie politique peuvent devenir des pré- en termes de bien-être du déplacement potentiel occupations majeures. 7 des courants d'échanges commerciaux et de la création d'autres courants d'échanges compa- L'intégration régionale et mondiale rées aux meilleurs effets de l'amélioration du implique des compromis bien-être provenant de la libéralisation unila- Les accords d'intégration régionale, complexes térale ou du multilatéralisme. Cependant, un 8 à négocier, à mettre en place et à maintenir, sont débat sur le « nouveau régionalisme » a été lancé exigeants en termes de ressources administra- suite à la prolifération récente des accords de tives. en effet, les efforts visant à aligner les libre-échange. Dans ce débat, un côté voit dans institutions régionales à travers de tels accords l'intégration régionale un processus de libéra- peuvent être consentis aux dépens de l'adminis- lisation compétitif qui, en définitive, appuiera tration intérieure et d'une libéralisation uni- l'intégration mondiale. 9 L'autre côté y voit latérale qui peuvent elles-mêmes déterminer l'émergence d'un enchevêtrement complexe l'intégration d'un pays au reste du monde. Les d'accords commerciaux entravant cette même accords régionaux peuvent également empê- intégration mondiale. 10 cher les pays signataires de poursuivre une inté- Ce débat ne sera pas résolu à court terme. gration mondiale plus rapide, lorsque d'autres toutefois, le prisme de la nouvelle géographie membres du même ensemble régional souhai- économique lui confère une perspective diffé- tent avancer plus lentement. rente. Certains ont affirmé que lorsque la géogra- Le débat entre le régional et le mondial ne phie physique est correctement incluse dans les date pas d'hier. il évolue autour des implications modèles d'échanges, les accords commerciaux 264 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 régionaux sont plus à même d'améliorer le bien- toutes les questions dès le début. elles ne doi- être que ne le sont les accords commerciaux vent pas non plus s'étendre à un continent entier multilatéraux si les coûts de transport inter- d'une fois. Les expériences latino-américaines continentaux sont plus élevés que les coûts des et subsahariennes des années 70 démontrent échanges intracontinentaux. 11Les initiatives que les grands accords exhaustifs impliquant régionales peuvent également générer des gains un grand nombre de pays restent souvent des non économiques tels qu'une paix et une sécu- « accords sur le papier ». 14 L'Union européenne rité accrues, ainsi que des pouvoirs de négocia- a débuté avec un accord très étroitement ciblé, tion renforcés dans les forums internationaux. 12 en l'occurrence la Communauté européenne Ces motifs non-économiques sont quelquefois du charbon et de l'acier (voir Géographie en plus importants que les mobiles économiques mouvement, Vaincre la division en Europe de dans la décision de signer et de s'engager dans l'Ouest). L'accord de libre-échange nord-amé- ces accords d'intégration régionale. ricain (aLeNa) a débuté avec un accord de L'intégration régionale peut prendre de libre-échange portant sur les automobiles entre nombreuses formes, allant de traités formels les États-Unis et le Canada. 15 La régionalisa- réglementant plusieurs aspects des échanges tion s'est accélérée en asie de l'est au cours des économiques et de la coopération jusqu'à l'inté- années 80 avec la mise en place par les multina- gration informelle de fait, qui résulte de l'appro- tionales japonaise de plateformes de fabrication fondissement de liens économiques entretenus pour l'exportation à travers l'ensemble régional. par le secteur privé. Ce type d'intégration laisse L'intégration régionale peut souvent commen- libre cours à une dynamique différente. alors cer sans le moindre accord formel de quelque que les accords mondiaux sont intégraux et sorte, mais seulement avec une déclaration d'in- rares, les accords régionaux peuvent commencer tention en faveur d'une coopération stratégique modestement et progresser à une cadence aussi qui fournit aux entreprises l'assurance que tout réduite que nécessaire pour satisfaire l'ensemble litige qui surgira sera résolu rapidement et de de leurs signataires. Chaque région a besoin de manière équitable. trouver la voie qui lui permet de bénéficier à la L'intégration régionale implique des mesures fois de l'intégration régionale et de l'intégration politiques complémentaires de la part des pays mondiale. participants. plus le nombre de participants est élevé, plus la coordination est complexe et plus Les voisinages développés fournissent des le risque d'échec est grand. Les accords spécifi- visions utiles -- penser grand, démarrer ques basés sur les intérêts des pays participants petit permettent de construire une intégration régio- Les voisinages réussis d'europe, d'amérique du nale à géométrie variable dans laquelle les pays Nord et d'asie du Nord-est donnent trois leçons (ou les régions infranationales, comme dans pour la conception et la mise en place d'initiati- le « triangle de croissance » de l'asie de l'est) ves d'intégration régionale et mondiale : penser approfondissent leur coopération à leur pro- mondial, démarrer petit et compenser les moins pre rythme. De telles formes de coopération fortunés. construites à partir de considérations tant com- Penser mondial. pour tous les voisinages merciales que non commerciales permettent de en développement, les marchés d'exportation bâtir graduellement un voisinage plus solide. les plus importants sont situés en dehors de la tout ceci n'empêche pas la prise d'initiatives région. La république de Corée, le Mexique et la pan-continentales visant à l'exécution de projets roumanie ont la chance d'être situés à proximité avec des coûts fixes élevés, tels que le lancement de certains de ces grands marchés mondiaux, et l'entretien d'un satellite. mais la plupart des pays n'ont pas cette chance. Compenser les moins fortunés. L'intégration L'objectif principal de tout processus d'intégra- régionale peut produire des gagnants et des per- tion régionale doit donc être la promotion d'une dants parmi les pays -- du moins dans le court croissance saine basée sur les exportations. en terme. 16 Si deux pays possédant chacun une effet, le facteur de succès des accords d'intégra- infrastructure intérieure différente se regrou- tion régionale est le « régionalisme ouvert », qui pent, le pays possédant la meilleure infrastruc- consiste à appliquer des tarifs externes faibles et ture attirera plus d'activités industrielles, ce qui à supprimer tous les tarifs internes. 13il s'agit là peut approfondir les différences dans les reve- d'une différence clé avec la première vague de nus et l'emploi. 17 La construction d'un voisi- régionalisme des années 70, qui a simplement nage durable de pays à dotations différentes peut étendu aux voisinages les politiques introverties donc être aidée par un mécanisme de compen- de substitution à l'importation des pays. sation visant à assurer un partage équitable des Commencer petit. Les initiatives d'intégration bénéfices de l'intégration. Les membres riches régionale ne doivent pas être capables d'aborder de l'Ue subventionnent le développement de Gagnants sans frontières 265 l'infrastructure dans les pays membres moins réparti. La Côte d'ivoire et le Sénégal, les mem- riches. au sein de l'association des nations d'asie bres les plus riches de l'UeMOa, ont contribué du Sud-est (aNaSe), les pays membres prospè- au fonds à hauteur de 60 % mais n'en ont reçu res ont des programmes spécialement conçus que 12 % en retour. De tels transferts sont poli- pour le soutien aux pays membres défavorisés, tiquement réalisables si les pays plus riches se comme l'« initiative intégrée de l'aNaSe ». Cer- rendent compte qu'ils en bénéficieront dans le tains ensembles régionaux disposent également long terme si leur voisinage prospère. Les ini- de programmes d'aide bilatérale destinés à leurs tiatives de partage de revenus sont renforcées voisinages défavorisés. par l'implication d'un pays développé, en tant Une des approches au système de compensa- que partenaire externe, qui accepte de subven- tion consiste à mettre en commun des recettes tionner le processus. Les accords de partenariat douanières collectées par les unions douanières économique (ape) actuellement en cours de et à les redistribuer en fonction des besoins en négociation entre l'Ue et les pays d'afrique, des développement de chaque membre. L'Union Caraïbes et du pacifique en sont des exemples économique et monétaire ouest-africaine (voir encadré 9.3). (UeMOa) a adopté un tarif extérieur commun en 2000 et a introduit un prélèvement de 1 % sur toutes les importations de biens provenant de construire des voisinages intégrés : pays tiers dans le but de constituer un fonds de un cadre de travail compensation. a septembre 2006, un montant L'« épaisseur » des frontières est un obstacle au de 500 millions de dollars eU avait été récolté et développement que les pays s'imposent à eux- Encadré 9.3 Les accords de partenariat économique (APE) entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique peuvent être améliorés Jusqu'en 2007, l'Union européenne accordait L'objectif est ambitieux. Les APE offrent Une des questions les plus difficiles à trai- un traitement préférentiel non-réciproque aux des incitations aux pays ACP en faveur de ter concerne la perte attendue de revenus produits originaires des pays d'Afrique, des l'augmentation des échanges régionaux et la douaniers, qui représentent en moyenne Caraïbes et du Pacifique (pays ACP). Ces mesu- coopération, différemment des accords précé- environ 2 % du produit intérieur brut (PIB) des res n'étaient pas conformes au principe de la dents qui favorisaient des structures de type pays de l'Afrique subsaharienne. Mais pour clause de la nation la plus favorisée de l'OMC, « étoilé » basées sur des centres d'activités qui certains, la perte peut représenter jusqu'à 4 à mais elles ont toutefois fait l'objet d'une déro- décourageaient les rapports avec les voisins. Et 6 % du PIB, soit une part non négligeable des gation temporaire qui a expiré en décembre alors que les préférences commerciales précé- deniers publics. Une baisse progressive des 2007. Les accords de partenariat économique dentes étaient établies par l'Union européenne tarifs douaniers est prévue afin d'atténuer les (APE) entre l'Union européenne et les pays de manière unilatérale, les APE sont négociés réductions importantes de revenus pour les ACP constituent une nouvelle approche visant sur une base de partenariat. On peut compren- gouvernements. Sur le long terme, la perte de à la fois à la promotion des échanges et à la dre que certains pays ne soient pas disposés à revenus issus des droits de douane devra être réalisation d'objectifs de développement plus coopérer sur des questions qui ne leur sont pas compensée par des réformes des systèmes généraux. favorables. Mais l'Union européenne peut offrir d'imposition internes et d'administration fis- En 2003, l'Union européenne a entamé des des incitations -- une aide, par exemple -- cale. Une approche plus radicale consisterait négociations au sujet des APE avec six ensem- pour les aider à surmonter ces différences. pour l'UE à apporter un appui budgétaire aux bles régionaux ACP qui se sont constituées L'expérience montre cependant que la libé- pays les plus affectés pendant une période de par elles-mêmes : les Caraïbes (CARIFORUM), ralisation des échanges (Nord-Sud) à elle seule transition prédéterminée. l'Afrique centrale (CEMAC), l'Afrique du Sud-Est n'amène pas le développement économique. Une autre question concerne les comple- (ESA), l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Afrique Ainsi, les APE essaient-ils d'améliorer la cohé- xes règles d'origine actuelles, qu'il s'agira australe (SADC) et le Pacifique. Les APE sont rence entre les échanges et le développement. de simplifier et de libéraliser. Une assistance fondés sur des accords commerciaux régio- À part les échanges de biens, les APE compren- technique sera également nécessaire aux pays naux entre l'Union européenne et chacun nent les échanges de services ainsi que l'inves- en développement pour leur permettre de des six ensembles régionaux. La structure tissement, l'approvisionnement des marchés répondre aux normes UE et pour stimuler un d'exportation de ces ensembles vers l'Union publics et les dispositions sur la concurrence. accroissement de l'offre de produits en mesure européenne est hétérogène, reflétant souvent Malgré le fait que les accords relatifs aux de bénéficier d'un accès aux marchés amélioré. la dépendance à quelques produits seulement. échanges de biens et de services concernent Les programmes « Aide pour le commerce » de Toutefois, les objectifs des APE sont plus vas- la libéralisation réciproque des échanges l'OMC fournissent des ressources pour soutenir tes. Ils donneront aux produits en provenance (quoiqu'elle soit asymétrique), les questions de tels efforts. de chacun des six ensembles un accès total en relatives au commerce suivent une autre voie. franchise de droits et sans contingentement Leur objectif consiste à soutenir l'intégration aux marchés de l'Union européenne (avec régionale par le biais d'une réglementation des règles d'origine UE simplifiées) tout en régionale, une harmonisation et une mise en Source : Contribution de Sebastian Vollmer, avec permettant aux pays ACP d'ouvrir leur marché oeuvre communes, améliorant ainsi la stabilité l'appui financier du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Dévelop- dans une moindre mesure (en moyenne à 80 % politique et économique et créant un meilleur pement (Bundesministerium für wirtschaftliche pendant 15 ans). climat pour les affaires et l'investissement. Zusammenarbeit und Entwicklung). 266 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 mêmes, car l'isolement augmente la distance peuvent promouvoir la mobilité des facteurs « économique » jusqu'aux marchés (voir chapi- et la convergence des standards de vie entre tre 3). en sus de la division, certains voisinages les pays avancés et les pays à la traîne dans un comprennent de petits pays dont le marché inté- voisinage donné. rieur est tout simplement trop petit pour initier ou soutenir un processus d'industrialisation, ou Coopération institutionnelle qui n'ont pas les capacités nécessaires pour se diversifier et progresser dans la chaîne de valeur. Derrière les réformes des frontières. La coopé- Des pays différents donc doivent faire face à des ration institutionnelle -- comme les accords problèmes différents nécessitant des réponses de reconnaissance mutuelle des procédures politiques différentes pour leur intégration à techniques et d'affaires, l'adoption de normes l'économie mondiale. L'intégration se produit internationales et les cadres de convergence principalement à travers une activité commer- macroéconomique -- augmente la dimension ciale privée et la mobilité des facteurs. toutefois, des marchés régionaux et apporte donc un la plupart des institutions ou des infrastructu- appui aux économies d'échelle. en effet, les res dont on a besoin pour connecter une région entreprises locales et étrangères évaluent les à l'économie mondiale sont des biens publics opportunités d'investissement, les politiques requérant une action collective pour arriver à gouvernementales qui s'y rapportent ainsi que surmonter les problèmes de coordination et les l'environnement des affaires -- tels que les externalités. droits de propriété, la réglementation, les impôts trois types d'instruments politiques peuvent et taxes, le financement, les infrastructures, le être utilisés dans la poursuite d'efforts en faveur degré de corruption et la stabilité macroécono- de l'intégration régionale. ils peuvent également mique -- comme faisant partie d'une enveloppe aider pour l'intégration mondiale. globale qui détermine l'attractivité d'un pays pour des investissements éventuels. 18Un autre · La coopération institutionnelle : elle peut aider point important est la qualité du système juri- à résoudre les problèmes de coordination dique, qui augmente les possibilités d'apport de à l'intérieur de voisinages et à favoriser des capitaux propres et la taille des sociétés. 19 Ces économies d'échelle plus importantes. effets se déversent même dans les pays dotés de · L'infrastructure régionale : elle relie stratégi- meilleures structures institutionnelles dans les quement le voisinage aux principaux mar- principaux marchés mondiaux. Moins le voisi- chés du monde, et elle peut réduire les coûts nage d'un pays est attrayant, moins est attrayant de transports. le pays lui-même, particulièrement lorsque son · Les incitations coordonnées : elles impliquent marché intérieur est étroit. tous les acteurs du voisinage et les bailleurs Maintenant que les préférences tarifaires des principaux marchés du monde, et elles sont tombées, les barrières qui s'élèvent derrière les frontières deviennent des facteurs détermi- nants du schéma des échanges. et en alignant Tableau 9.1 Peu d'accords régionaux autorisent une pleine mobilité de la main-d'oeuvre les standards et les institutions tant nationaux Degree of mobility qu'internationaux, un voisinage peut améliorer stipulated Agreement son attractivité pour l'investissement étran- Mobilité totale de la L'Union européenne (UE), l'Accord sur l'espace économique ger direct (ieD) et accroître ses opportunités main-d'oeuvre européen, L'Association européenne de libre-échange, l'Accord d'échanges, ce qui est particulièrement impor- de rapprochement économique Australie-Nouvelle-Zélande, la Communauté économique des pays de l'Afrique de l'Ouest tant étant donné le besoin de se connecter aux réseaux de production régionale et mondiale et Accès au marché La Communauté des Caraïbes, L'accord de libre-échange nord- pour certains américain, les accords européens, Le Groupe des Trois et les accords aux marchés. par exemple, la crise à laquelle a groupes de libre-échange suivants : Canada-Chili, É.-U.­Singapour, É.-U.­Chili dû faire face le secteur de transformation du et Japon­Singapour. poisson du Kenya dans les années 90 aurait été Basé sur le mode 4 La zone de libre-échange ANASE, les accords d'association Euro- moins grave si les fournisseurs de poisson brut de l'AGCS (GATS) Med, le Partenariat pour le rapprochement économique Nouvelle et semi-transformé au Kenya, en Ouganda et en avec des dispositions Zélande-Singapour, l'accord du Marché commun du Sud et les tanzanie avaient tous coopéré pour adopter les ou des limitations accords de libre-échange suivants : UE­Mexique, UE­ Chili, normes d'hygiène de l'Ue. 20 De nombreux pays complémentaires MERCOSUR, É.-U.­Jordanie de l'afrique subsaharienne sont maintenant Pas de dispositions Le Forum de coopération économique Asie-Pacifique, l'Association demandeurs d'un tel type de coopération. 21 effectives pour la sud-asiatique de coopération régionale, l'Accord de libre-échange mobilité de la main- centre-européen et le Marché commun de l'Afrique orientale et Les politiques aux frontières. Faciliter les flux d'oeuvre australe (COMESA) de capitaux, de main-d'oeuvre et d'intrants inter- médiaires constitue une pré-condition à la mise Source : Banque mondiale 2005b, mise à jour par l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. Note : ANASE = Association des nations d'Asie du Sud-Est) ; GATS = Accord général sur le commerce des services ; en place de réseaux de production transfron- MERCOSUR = Marché commun du Sud. taliers. L'Organisation mondiale du commerce Gagnants sans frontières 267 (OMC) fournit un cadre aux libéralisations de des corridors internationaux. 25 On estime que ce type qui permet aux champs d'application chaque jour de retard subi par un produit avant des accords de varier. presque tous les nouveaux son expédition a pour conséquence d'augmenter accords commerciaux régionaux comprennent la distance entre ses partenaires commerciaux des dispositions afférentes à la libéralisation des et lui de 70 km et de réduire le volume de ses services, mais certains de ces services touchent échanges de 1 %. 26 Les pays enclavés, en par- aux personnes et nécessitent des accords cor- ticulier, réussiraient à mieux exporter si leurs respondants de mobilité de la main-d'oeuvre, à voisins amélioraient la qualité de leur logistique propos desquels il existe peu d'uniformité (voir de transport et leurs procédures douanières : on tableau 9.1.). 22 Les mouvements de main-d'oeu- estime qu'une amélioration des standards de vre soulèvent des inquiétudes économiques et déviation dans la logistique d'un pays enclavé politiques qui semblent être bien plus importan- accompagnée d'une amélioration des standards tes que celles concernant les échanges de biens de déviation dans la logistique d'un pays voisin et les investissements : ainsi donc, peu d'accords pourrait relever les exportations du pays enclavé permettent le genre de mobilité dont auraient en question de 74 %. 27 besoin les pays et les personnes pour en profiter Les réformes institutionnelles au-delà des pleinement. frontières destinées à faciliter le commerce et La coopération financière et monétaire amé- le transport dans un voisinage donné peuvent liore la mobilité des capitaux et accroît l'attracti- augmenter considérablement l'efficacité et la vité d'une région pour l'investissement étranger fiabilité des chaînes logistiques. L'asie centrale direct (ieD), particulièrement pour les petits et l'afrique subsaharienne, dont la compétitivité pays. 23 en effet, les petits marchés financiers est sérieusement affectée par les coûts de trans- ont tendance à être moins compétitifs et moins port élevés, sont en train d'explorer l'utilisation efficients en raison du fait qu'ils ne sont pas de corridors d'accès qui ont bien fonctionné en mesure d'exploiter les économies d'échelle dans d'autres régions, notamment dans le Sud- substantielles des marchés financiers. Certains est de l'europe. 28 segments de marché pourraient manquer, et les en 1998, six pays ont demandé l'appui de petits marchés ont ainsi moins de possibilité de la Banque Mondiale pour l'élaboration d'un diversifier leurs investissements et leurs risques programme régional de facilitation des échan- opérationnels. L'infrastructure réglementaire ges et du transport en europe du Sud-est. en a tendance à être plus coûteuse et de qualité 2004, huit pays y étaient impliqués : l'albanie, moindre dans les petits marchés, et les services la Bosnie-herzégovine, la Bulgarie, la Croatie, annexes comme l'information sur les crédits la Macédoine, la Moldavie, la roumanie ainsi sont plus difficiles à maintenir. Les échanges que le Monténégro et la Serbie. L'initiative régionaux et mondiaux de services financiers réduit les coûts de transport, aide à combattre la sont le meilleur moyen de faire face aux désavan- tages de la petite taille -- en ouvrant les marchés Tableau 9.2 L'Afrique subsaharienne, l'Asie du Sud et le Moyen Orient et l'Afrique du Nord sont les nationaux aux intermédiaires financiers étran- ensembles régionaux les plus affectés par le manque de fiabilité des infrastructures, et l'Asie de l'Est gers, en intégrant pleinement ou partiellement est la moins affectée un système financier régional et en ouvrant Régions du Monde graduellement les marchés nationaux au flux EAP ECA LAC MNA SAR SSA OCDE de capitaux internationaux. Les bénéfices d'une intégration financière au niveau régional aug- Délai pour l'obtention d'une connexion 19,4 9,3 32,9 53,7 56,3 43,8 9,7 électrique (nombre de jours) mentent lorsqu'un groupe de pays se dirige vers une devise unique, une banque centrale unique Nombre de coupures d'électricité 9,3 14,0 17,8 46,1 121,5 56,4 1,5 (nombre de jours) et un système de licence et de réglementation unique pour les sociétés de services financiers. 24 Perte de valeur due aux coupures 2,5 3,1 3,6 4,2 5,6 5,7 2,3 toutefois, une telle intégration réduit également électriques (% des ventes) la flexibilité des mesures face aux chocs auxquels Nombre de pannes d'approvisionne- 3,5 7,5 14,5 41,7 12,0 37,2 0,3 elle peut avoir à répondre. ment en eau (nombre de jours) Les efforts au-delà des frontières. Les pays en Délai pour l'obtention d'une connexion 15,8 13,4 45,1 49,9 66,3 58,4 9,0 développement, tout particulièrement ceux qui à une ligne téléphonique principale sont enclavés, sont pénalisés par des coûts de (nombre de jours) transport élevés dus à des services de fret chers Sociétés utilisant le web pour 23,7 56,7 40,9 34,2 29,2 20,4 80,2 et peu fiables. ils ont des secteurs de transport les relations avec leurs clients/ sur-réglementés, des services de logistique inef- fournisseurs (%) ficients, des transitaires qui opèrent dans un Source : Base de données ICA de la Banque mondiale. cadre oligopolistique ainsi que des barrages Note : EAP = Asie de l'Est et Pacifique ; ECA = Europe et Asie centrale ; LAC = Amérique latine et Caraïbes ; MNA = Moyen-Orient et Afrique du Nord ; OCDE = Organisation pour la coopération et le développement économiques ; SAR = routiers et des demandes de bakchichs le long Asie du Sud ; SSA = Afrique subsaharienne. 268 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 corruption et aide les administrations douaniè- demande souvent un appui financier extérieur res à aligner graduellement leurs procédures sur considérable en raison des frais préliminaires les normes européennes. Les objectifs consistent qui peuvent être élevés. La préparation des pro- à réduire le temps de traitement des documents jets impliquant plusieurs pays est complexe et pour les commerçants et les transporteurs, à les pays individuels peuvent manquer chez eux réduire les coûts de facilitation des échanges, de capacité nécessaire à la conceptualisation des à réduire la corruption liée aux transports et études techniques et à l'élaboration d'un consen- aux échanges internationaux et à améliorer sus. 30 De plus, le cadre légal et réglementaire l'efficacité des contrôles et des efforts anti-con- pouvant faciliter la fourniture d'infrastructures trebande. Le résultat constitue un précédent par-delà les frontières est souvent absent. tou- encourageant capable d'être réutilisé pour pro- tes ces contraintes peuvent empêcher des projets mouvoir le commerce régional plus avant dans d'infrastructure régionale prometteurs d'attein- d'autres régions. dre le stade de leur financement. trois types d'infrastructures régionales et Les infrastructures régionales. de services y relatifs rehaussent les économies Les infrastructures de transport régional rédui- d'échelle, le niveau de mobilité des facteurs et sent les distances économiques entre les par- les échanges entre pays. tenaires commerciaux, tant à l'intérieur des Les infrastructures régionales qui rehaussent la voisinages qu'entre eux et les principaux mar- productivité. La fourniture d'énergie, les télépho- chés mondiaux. L'électricité, l'eau, les lignes nes portables, les connexions internet et les voies téléphoniques et l'accès à l'internet sont tous routières principales génèrent tous des revenus à des facteurs qui permettent d'augmenter la pro- travers le prélèvement de taxes. L'augmentation ductivité mais qui sont grandement insuffisants de la productivité provenant de ces services d'in- dans de nombreuses régions en développement frastructure se traduit par une forte disposition (voir tableau 9.2). De nombreux pays pourraient à payer de la part de ceux qui les utilisent. Les bénéficier de la coordination et de la coopéra- sociétés privées fournissent une infrastructure tion dans la fourniture d'infrastructures. Le régionale lorsqu'elle est profitable, comme c'est projet de développement hydro-électrique lancé le cas avec le câble sous-marin de l'atlantique en 1997 par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal Sud 3 (Sat3) qui connecte l'afrique de l'Ouest ont fait baisser les coûts et ont amélioré l'accès, au réseau de fibre optique mondial, ou l'Orga- la fiabilité et la qualité de la fourniture d'électri- nisation commerciale intergouvernementale cité. 29Le projet de télécommunications de l'est africaine de communications par satellite caribéen lancé en 1998 a amélioré l'accès aux (raSCOM), en partenariat privé-public, qui services des télécommunications, réduit les prix fournit un service de télécommunications par et augmenté les opportunités d'emploi. satellite en afrique. La coopération régionale L'infrastructure régionale est un élément peut offrir un cadre de régulation fiable qui important de l'intégration régionale, mais elle permet par exemple aux pays voisins d'accéder Carte 9.1 La couverture des réseaux de téléphonie mobile s'est rapidement étendue en Afrique Couverture des réseaux GSM (Système mondial de communications mobiles) Janvier 1999 Mars 2002 Septembre 2006 Source : Buys et al., 2008. Gagnants sans frontières 269 librement à l'infrastructure principale et aux fir- de la qualité des routes régionales n'aurait aucun mes d'accéder librement aux marchés nationaux. impact sur les échanges intra-régionaux. toute- Mais l'extension rapide des réseaux de téléphonie fois, des indications provenant d'études récentes mobile en afrique laisse encore de nombreuses vont dans un sens différent. régions non couvertes (voir carte 9.1) Les modèles commerciaux démontrent que Les infrastructures régionales qui améliorent des investissements régionaux destinés à asphal- la mobilité. La coopération dans les domaines ter toutes les routes inter-États non asphaltées de l'enseignement supérieur et de la formation pourraient rendre le volume des échanges intra- peut non seulement accroître les talents des régionaux des pays de l'afrique de l'Ouest trois travailleurs qualifiés, mais également accé- fois plus important -- et stimuler les relations lérer la mobilité de la main-d'oeuvre lorsque commerciales de l'ensemble régional avec le les étudiants de différents pays établissent des reste du monde. 36 rénover les principaux axes réseaux à travers les frontières. 31 La Coopéra- autoroutiers de l'afrique subsaharienne pour- tion française et la Commission européenne rait faire s'accroître le commerce par voie de patronnent un réseau de trois écoles de statis- terre d'environ 250 milliards de dollars eU sur tique à abidjan (L'Ecole nationale supérieure de une période de 15 ans, et apporter des bénéfices statistique et d'économie appliquée -- eNSea), majeurs aux populations pauvres vivant dans à Dakar (L'Ecole nationale d'économie appliquée les zones rurales, tout en nécessitant environ -- eNea) et à Yaoundé (L'Institut sous-régional 20 milliards de dollars eU pour des améliora- de statistique et d'économie appliquée -- iSSea) tions au départ et 1 milliard de dollars eU par formant des statisticiens hautement qualifiés an pour la maintenance. 37 en asie centrale, la pour les entreprises privées et publiques des rénovation du réseau routier pourrait faire aug- pays africains francophones. 32 reconnaissant menter les échanges de moitié, dépassant ainsi l'importance des infrastructures régionales les gains attendus des réductions tarifaires et des pour l'accélération de la mobilité, un panel de programmes de facilitation des échanges d'en- haut niveau de la Banque africaine de dévelop- vergure comparable. Le volume total des échan- pement (BaD) a proposé la mise sur pied de ges intra-régionaux en europe de l'est et en asie centres d'excellence pour la recherche, l'éduca- centrale pourrait être augmenté de 30 % si l'on tion tertiaire et la formation professionnelle en rénovait les routes uniquement en albanie, en collaboration avec le secteur privé. 33 hongrie et en roumanie. 38 Les infrastructures régionales favorisent les échanges commerciaux. Une bonne infrastruc- Les incitations coordonnées ture pour les transports réduit leurs coûts qui, Les incitations coordonnées peuvent aider à à leur tour, accroissent les flux commerciaux. 34 résoudre les échecs rencontrés dans des marchés Certains observateurs ont soutenu qu'il y a peu et les litiges entre pays d'une même association de potentiel pour les échanges intra-régionaux à régionale. Le Marché commun de l'amérique l'intérieur des voisinages en développement en centrale, créé en 1960 par le Salvador, le Gua- raison du fait que la petite taille des économies temala, les honduras et le Nicaragua, a dû faire ne serait pas suffisamment génératrice de flux face régulièrement à des plaintes concernant la commerciaux. 35 S'il en est ainsi, l'amélioration redistribution de bénéfices aux honduras et au Tableau 9.3 Les « biens du club » d'une région peuvent être fournis aisément car une exclusion ne coûtant rien est possible Biens publics régionaux, types et exemples Biens publics purs Impure public goods Impact des contributions groupées (non-rivalité, non- exclusion) Biens pour lesquels l'exclusion est facile Services publics partagés Chaque contribution a le même impact sur Un lac propre Parc transnational Protection de la forêt vierge la qualité et la quantité Les pays plus intéressés par le bien Réduction de la propagation du Réseau d'électricité Élimination des menaces peuvent contribuer davantage VIH SIDA terroristes transnationales La contribution du pays membre le plus Mise en oeuvre de normes Réseau d'aéroports centraux Prévention et réduction des faible détermine la quantité et la qualité financières internationales désastres naturels Les contributions des pays membres plus Anticipation de la prolifération Infrastructures de transport Connectivité Internet faibles déterminent la qualité et la quantité des nuisances La contribution des pays avancés Eradication d'une maladie Rampe de lancement de satellites Maintien de la paix dans la détermine la quantité et la qualité région La contribution du membre le plus fort Découverte d'un traitement Structure de veille de risques biologiques Recherche agricole et détermine la quantité et la qualité efficace prospection biologique Sources : Sandler, 2002 adapté par l'Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 270 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Nicaragua. L'accord s'est effondré en 1969 à la un niveau acceptable. Ceci peut être fait par des suite d'un conflit entre le Salvador et les hon- subventions croisées entre pays, comme pour les duras. Certaines études indiquent que la raison fonds structurels de l'Union européenne. Dans sous-jacente de l'effondrement tenait au fait les voisinages pauvres, l'aide étrangère peut être que le Salvador bénéficiait beaucoup plus de la le seul moyen possible d'assurer la fourniture coopération régionale parce qu'il possédait une de tels biens publics. Si le bien dépend du mem- meilleure infrastructure. 39en 1977, la Com- bre du voisinage le plus performant, comme munauté de l'afrique de l'est avec le Kenya, par exemple pour les recherches ciblées dans le l'Ouganda et la tanzanie comme membres s'est domaine agricole, les membres les plus faibles aussi effondrée suite à des désaccords à propos peuvent se voir demander une contribution en des bénéfices qui seraient éventuellement tirés faveur des membres les plus forts, ou alors une des services régionaux communs, tels le service assistance étrangère peut aider à y pourvoir. 43 aérien, les services portuaires et les télécom- La confiance est tout particulièrement munications -- ainsi qu'à propos de différen- importante en matière de coopération régio- ces d'ordre idéologique. 40 Des mécanismes de nale. pour les eaux du Nil, la république arabe compensation solides et une meilleure commu- d'Égypte et le Soudan, deux pays qui étaient nication au sujet des bénéfices à long terme pour culturellement et politiquement proches, ont tous les participants peuvent réduire les risques construit le Grand barrage d'assouan près de d'échec de telles initiatives.41 leur frontière commune au lieu de coopérer avec Considérons une taxonomie qui incorpore l'ethiopie, où un barrage aurait été plus efficace les trois caractéristiques essentielles des biens pour l'approvisionnement en électricité et en publics : la non-rivalité, la non-exclusion et les eau des trois pays. 44 contributions groupées. (voir tableau 9.3). 42 Les organisations internationales peuvent aider à créer et à développer cette confiance, · La non-rivalité présuppose que plusieurs comme elles l'ont fait pour la réhabilitation du groupes ou individus peuvent consommer le bassin de la mer d'aral. Un autre exemple est bien sans en diminuer la valeur. L'air pur et celui de la « diplomatie du développement » l'eau potable en sont des exemples courants. utilisée pour résoudre le litige entre l'inde et le · La non-exclusion signifie que personne ne pakistan à propos du Bassin de la rivière indus, peut se voir interdire la consommation du la Banque mondiale agissant comme facilitateur bien. C'est en fait une incitation à laisser le de la coopération entre les deux pays. Cette acte coût de la fourniture du service à une tierce diplomatique a été salué par M. eugene Black, partie. président de la Banque mondiale de l'époque, · Les contributions groupées se rapportent à comme « l'accomplissement le plus important, et 45 la mise en commun de ressources pour le de loin, que la Banque ait jamais réalisé » ». financement des biens publics. D'ordinaire, Des accords régionaux particuliers peuvent la disposition à contribuer diminue au fil du faire démarrer les choses, mais ils peuvent éga- temps. lement conduire à des accords multiples, qui se chevauchent parfois et qui affaiblissent la coor- Chacune de ces caractéristiques exige une dination. De nombreux ensembles régionaux en réponse coordonnée ou un mécanisme quel- développement se doivent de rationaliser leurs conque capable de faire les bénéfices égaler les communautés économiques régionales et de coûts de façon équitable, car autrement le bien clarifier leurs relations avec des organisations ne sera pas fourni en quantité suffisante (voir gérant, par exemple, des bassins de fleuves ou tableau 9.3). La quantité et la qualité du bien des complexes de génération d'électricité en public dépendent toutes deux des contributions pool. 46 Des accords régionaux de dimension des membres. Dans certains cas, l'importance importante peuvent encourager la confiance, de chaque membre est égale. Dans d'autres cas, procurer un cadre institutionnel d'indemnisa- le bien public dépend du membre le plus faible tion qui facilite les négociations et permettre de ou le plus fort, ou d'une combinaison des deux. prendre des sanctions plus efficaces. 47La Com- Cette taxonomie pousse à penser que la nature munauté de développement de l'afrique aus- de la coopération régionale varie en fonction de trale (SaDC), par exemple, encourage le pool l'objectif qu'on lui assigne. energétique de l'afrique australe à tirer avan- Lorsque le bien public régional est sensible à tage de l'allocation des sources d'énergie de la la performance du membre le plus faible, comme région. Le Système d'interconnexion électrique c'est le cas avec les aéroports représentant des de l'Amérique centrale (SiepaC) a été lancé en points de connexion centraux pour le transport 2005 sous l'égide du Marché commun centre- aérien, le défi pour les autres membres consiste américain (CaCM). ainsi, un accord global à élever la performance des liens les plus faibles à peut faire naître des accords plus petits et des Gagnants sans frontières 271 Carte 9.2 La densité, la distance et la division se conjuguent pour déterminer l'accès aux marchés Accès réel au marché, par rapport aux Etats-Unis en 2003 Accès réel au marché par rapport aux États-Unis, 2003 < 0,040 0,040­0,090 0,091­0,240 0,241­0,910 > 0,910 Pas de données Source : Mayer (2008) pour ce Rapport. Note : Pour calculer l'accès potentiel au marché : un score est attribué à chaque pays pour la taille de son propre marché (PIB réel) et la taille des marchés internationaux avec lesquels il peut faire du commerce. Ce score est calculé en pondérant le PIB des autres pays par l'inverse de la mesure combinant la distance physique, les coûts de transport et les obstacles au commerce pour illustrer le niveau de difficulté d'accéder à ces marchés. La mesure, qui est établie par rapport à l'accès au marché des Etats-Unis, combine essentiellement les trois dimensions spatiales (densité, distance, division) en un composé d'accès potentiel au marché. Cette carte est un complément à la carte illustrant l'accès au marché étranger dans l'encadré 6.6. accords de moindre importance peuvent être proximité de ces marchés, l'imperméabilité des consolidés en accords globaux. La voie à prendre frontières et la fragmentation des régions du relève d'un choix tactique. monde révèlent l'accès potentiel aux marchés de De la même manière, il faut choisir entre tous les pays du monde (voir la carte 9.2). 48 démarrer avec des accords politiques regrou- L'addition du score des pays individuels pour pés, comme pour l'élargissement de l'Union l'accès potentiel aux marchés donne trois grands européenne, ou commencer en se basant sur types de régions en développement : les liens économiques, comme en asie de l'est avec l'aNaSe+3. On a constaté des succès et des · Les pays de type 1 sont situés dans des régions échecs avec les deux approches. La république proches des grands marchés mondiaux, où le arabe Unie qui a réuni l'Égypte et la Syrie en score de l'accès au marché est dominé par la 1958 a échoué en partie à cause de ses avantages proximité aux zones les plus denses du monde. économiques limités. La première Communauté ils comprennent ceux situés à la périphérie de l'afrique de l'est a été lancée en 1967 sous la des deux plus grands marchés : celui de forme d'un regroupement économique, mais l'amérique du Nord et celui de l'europe de elle s'est écroulée 10 ans plus tard en raison des l'Ouest. Les voisinages concernés sont ceux divisions politiques entre les principaux pays. de l'amérique centrale et des Caraïbes, de elle a depuis été ré-activée, mais les tendances l'europe de l'est et du Moyen-Orient et en faveur de l'union économique et politique l'afrique du Nord. demeurent divisées. · pour ces pays, le problème majeur réside dans la division qui existe entre eux et les La géographie de l'intégration régionale marchés majeurs. Les principaux instru- regarder les voisinages du monde par le biais ments d'intégration sont d'ordre institution- de l'accès aux marchés fait ressortir le rôle des nel : des accords commerciaux régionaux trois principaux marchés du monde : ceux de formels, des accords limités spécifiques à l'europe, de l'amérique du Nord et de l'asie certains secteurs (par exemple, la mobilité de du Nord-est, voisinages riches où le gros du la main-d'oeuvre ou le partage des ressources piB mondial est regroupé (voir chapitre 3). La naturelles) et une harmonisation des normes 272 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Carte 9.3 L'accès potentiel aux principaux marchés mondiaux différencie les régions du monde en développement Légende : Pays à revenus élevés Pays proches des marchés mondiaux Grands pays éloignés des marchés mondiaux Petits pays éloignés des marchés mondiaux Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. et de la réglementation -- le tout étant mis certain degré, compenser ce score. Le Brésil, en oeuvre avec ou sans des organismes régio- la Chine, le Nigéria, la Fédération de russie naux formels. et l'afrique du Sud sont des exemples d'éco- · Les pays de type 2 sont dans des ensembles nomies émergentes de grande taille qui relè- régionaux dans lesquels se trouvent des voisins vent considérablement les scores d'accès aux importants situés loin des marchés du monde. marchés de leurs voisins immédiats. pour les ils comprennent les voisinages des géants pays situés dans ces voisinages, le problème du monde en développement -- le Brésil, de la distance vient s'ajouter à celui de la divi- la Chine, l'inde et l'afrique du Sud. Quoi sion. Les instruments appropriés compren- que ceux-ci constituent de grands marchés nent le développement institutionnel et des potentiels, leur croissance n'a pas été soute- infrastructures, y compris le partage des ser- nue pendant suffisamment longtemps et de vices publics dans la région, les corridors et nombreuses distorsions domestiques exis- les plate-formes de transport ainsi que toute tent encore chez eux. 49L'intégration à ces une série d'autres biens publics régionaux. pays présente un risque -- à différents degrés · Les pays de type 3 sont situés dans des ensem- dans différentes parties du monde -- d'expo- bles régionaux éloignés des marchés du monde, sition d'un voisin à la volatilité et d'importa- dans lesquels ne se trouve aucun voisin impor- tion de l'inefficacité des structures internes tant. ils constituent le « milliard du bas de des grands voisins. Mais à cause du fait que l'échelle » du monde, ainsi que l'a appelé leur marché potentiel les rend attrayants Collier (2007), et ils se composent de l'afri- aux entreprises d'europe et d'amérique du que centrale, de l'asie centrale et du Caucase Nord, ils peuvent servir de canal pour l'accès du Sud, de l'afrique de l'est, des petites îles aux marchés partout dans le monde. toute- du pacifique et de l'afrique de l'Ouest. plu- fois, dans certaines régions telles celles de sieurs de ces pays prennent actuellement du l'asie du Sud, des considérations politiques retard en raison de leur implication dans des empêchent l'intégration économique de tous conflits ; ils souffrent aussi d'une malédiction les pays du voisinage. due à l'absence de ressources naturelles, ils · Ces pays ont un potentiel moyen en matière sont enclavés avec de mauvais voisins autour, d'accès aux marchés (voir la carte 9.3). Leur ou alors ils sont petits et mal gouvernés. distance des principaux marchés limite leur · Un certain nombre de pays, la plupart de score final, mais la présence de grands pays petite taille, ont un potentiel d'accès aux voisins en développement peut, jusqu'à un marchés faible. ayant à faire face à la dis- Gagnants sans frontières 273 Tableau 9.4 Un instrument par espace donné offre un cadre simple pour l'intégration régionale Ensemble régional ou voisinage Avec de grand pays éloignés des marchés Constitué de petits pays éloignés Proche des marchés mondiaux mondiaux des marchés mondiaux Ensembles régionaux Amérique centrale et Caraïbes, Amérique du Sud, Afrique australe, Asie du Afrique Centrale, Afrique de l'Est, Afrique du monde Afrique du Nord, Moyen-Orient, Sud de l'Ouest, Asie centrale et Caucase, Asie du Sud-est Petites îles du Pacifique Dimensions du défi de Division internationale (I-D) Division régionale, distance économique (2-D) Division internationale, distance l'intégration régionale économique, faible densité (3-D) Ce que les instruments Intégration avec de grands Intégration régionale Intégration régionale politiques devraient marchés proches Connectivité régionale et globale Connectivité régionale et globale faciliter Mécanismes de compensation régionale Instruments prioritaires Institutions Accords sur les échanges et Accords sur les échanges et la mobilité des Accords sur les échanges et la mobilité des mobilité des facteurs à l'intérieur facteurs à l'intérieur de l'ensemble régional et facteurs à l'intérieur de l'ensemble régional de l'ensemble régional et dans dans les grands marchés situés à proximité Partage des facilités (recherche, banques les grands marchés situés à Mise à disposition de biens publics dans la centrales, organismes de réglementation) proximité région Infrastructures Corridors de transport connectant les Infrastructure de plate-forme aéroportuaire ensembles économiques régionaux importants. Réseaux d'électricité régionaux, Quadrillage énergétique régional, télécommunications, gestion des télécommunications, gestion de l'eau ressources en eau Incentives Investissements subventionnés pour le développement des ressources humaines dans les pays et les régions à la traîne Investissements productifs dans les pays et les régions avancés Accès préférentiel aux marchés Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. tance des principaux marchés, ces pays doi- Certains pays comme le Chili ou la Fédéra- vent affronter les contraintes de la division, tion de russie ne cadrent pas bien avec l'un ou de la distance et d'une faible densité écono- l'autre de ces trois types. Le Chili est un pays mique. en sus des instruments institutionnels relativement petit situé loin des principaux et d'infrastructure, il leur faut des incitations marchés. Mais il s'est développé en exportant coordonnées pour une intégration régio- vers les marchés mondiaux sans intégration nale. Ces incitations comprennent des trans- régionale marquée. La Fédération de russie est ferts en provenance d'unions douanières et un autre cas spécial en raison de sa géographie d'autres sources de revenus, l'aide directe et économique particulière qui s'étend sur onze les accès préférentiels aux marchés, telles que fuseaux horaires ; elle est connectée à l'europe des règles d'origine assouplies. dans sa partie occidentale -- la plus peuplée et la Les trois types de pays ont un potentiel d'ac- plus développée -- et à l'asie du Nord-est par les cès aux marchés bien inférieur à celui des pays vastes étendues inhospitalières et peu peuplées 50 riches, ce qui implique un potentiel considérable de la Sibérie. Une partie de la Fédération de pour une intégration économique plus efficace russie et quelques-unes des anciennes républi- dans l'avenir. toutefois, leur division persistante ques soviétiques ayant conservé des liens politi- des principaux marchés mondiaux constitue ques et économiques pourraient être considérés une barrière aux flux bénéfiques de personnes, comme un voisinage proche d'un grand pays de biens, de capitaux et d'idées. éloigné des marchés mondiaux. toutefois, étant pour chacun de ces types de pays, les stra- donné que le centre économique de la russie se tégies et les priorités d'intégration économique trouve dans sa partie Ouest avec des frontiè- sont différentes (voir tableau 9.4). À mesure que res communes avec l'estonie, la Lettonie et la le potentiel d'accès aux marchés diminue, la com- Lituanie, la Fédération de russie est considérée, plexité du problème d'intégration augmente et de façon appropriée, comme étant proche des une série d'instruments plus importante devient marchés mondiaux. nécessaire pour gérer efficacement le processus La caractéristique de la Fédération de rus- d'intégration. pour chaque aspect du défi que sie fait également ressortir le fait que le concept pose l'intégration, ce chapitre propose un instru- de potentiel de marché n'est pas à l'échelon du ment d'intégration -- un « i » pour un « D ». pays, mais plus spatialement spécifique. il est 274 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 approprié de le mesurer comme nombre uni- proches des marchés mondiaux ont donc un que de localités à l'intérieur d'un pays, mais avantage de départ dans leurs contacts avec les beaucoup d'économies en développement com- marchés, les fournisseurs et les idées. inverse- portent des régions où, en raison du manque ment, pour les régions riches du monde -- l'eu- d'infrastructures locales, les marchés d'autres rope, l'amérique du Nord et l'asie du Nord-est pays sont plus accessibles que leurs propres mar- -- les régions en développement voisines aug- chés domestiques. Certaines régions du Nord mentent leur potentiel de croissance à mesure du pakistan sont plus proches de l'afghanistan que les marchés domestiques deviennent plus et de la partie occidentale de la Chine que les sophistiqués, tout en offrant en même temps des marchés principaux de Karachi et de Lahore. plate-formes à des coûts faibles à leurs entrepri- La ville de Medan en indonésie est plus proche ses. il existe des bénéfices réciproques dans la de penang, qui se trouve en Malaisie, que de la coopération sur le plan régional et des processus capitale de son propre pays. Les principes de continuels permettant d'approfondir l'intégra- l'intégration économique dans le monde réel tion plus avant. peuvent être appliqués et certains outils utilisés Le Forum euro-méditerranéen est un méca- tant au niveau sous-national qu'au niveau d'un nisme de coordination entre l'europe, le Moyen- pays entier (voir tableau 9.4). Orient et l'afrique du Nord qui existe depuis L'harmonisation de la coordination et de la longtemps. Le Bassin des Caraïbes a bénéficié réglementation à l'autorité des télécommuni- d'un accès privilégié au marché des États-Unis à cations des Caraïbes orientaux (eCteL) génère travers différents programmes d'échanges pré- des économies d'échelle au niveau de la mise à férentiels dont l'Accord de libre-échange nord- disposition de ses services au public. L'élargisse- américain (aLeNa), les initiatives du Bassin ment de l'Ue aux pays de l'europe de l'est ouvre des Caraïbes (iBC) successives et l'accord de des marchés de l'emploi et le réseau caribéen libre-échange entre la république domini- des connaissances et de la formation (CKLN) caine et l'amérique centrale (aLeaC-rD). La favorise la coopération dans l'enseignement Chine, le Japon et la république de Corée sont supérieur, la cyberformation et le partage des en train d'intensifier leurs relations avec les pays connaissances. Les deux initiatives améliorent de l'asie du Sud-est par le biais de l'initiative la mobilité des facteurs au sein de leurs ensem- aNaSe+3. Les bénéfices à long terme sont clairs bles régionaux. Le programme de facilitation du pour tous les participants, mais les risques dans commerce et des transports en europe du Sud- le court terme et les coûts d'ajustement doivent est met en oeuvre des réformes institutionnel- être gérés. les visant à réduire les coûts des échanges et des La réforme institutionnelle. La clé pour les transports à travers le combat contre la corrup- pays proches des marchés mondiaux est d'en- tion et l'harmonisation des procédures doua- treprendre des réformes institutionnelles et nières avec les normes européennes. d'améliorer la gouvernance au niveau national afin d'intégrer pleinement les grands marchés Le cadre en action situés à proximité. a lui seul, le libre-échange Quels sont les mesures concrètes que peuvent n'apporte pas tous les bénéfices de l'intégration. prendre les pays en faveur de l'intégration régio- Malgré le fait que la turquie s'est engagée dans nale afin de construire de meilleurs voisinages et un accord de libre-échange avec l'Union euro- d'accroître la compétitivité globale ? péenne depuis de nombreuses années, ce pays n'a pas bénéficié d'investissements étrangers Options d'intégration pour les pays proches directs (ieD) significatifs jusqu'au moment où il des marchés mondiaux s'est engagé dans des réformes institutionnelles L'accès aux marchés est essentiel à la croissance, majeures associées aux négociations d'adhésion. et la proximité est un atout pour la production Les standards de politique et de gouvernance juste-à-temps. De nombreux exemples prove- dans les pays proches des grands marchés mon- nant du secteur de la fabrication automobile diaux doivent converger vers ceux de la région et de segments de l'industrie des vêtements à revenus élevés situés à proximité. en effet, les montrent la nécessité de passer des commandes multinationales sont plus enclines à s'installer répétées et fréquentes. Les produits périssables dans un pays s'il possède des connexions tant (les fruits frais et les légumes) sont plus faciles à institutionnelles que physiques avec un plus exporter vers les marchés de proximité. Les ser- grand marché. Le grand marché à proximité est vices échangeables -- tels que le marketing, la également fortement incité à encourager une recherche, et les tâches complexes relatives aux politique judicieuse et un cadre de gouvernance technologies de l'information -- bénéficient de dans les petits marchés proches afin d'assurer la rapports face à face fréquents, et ils sont plus stabilité de son voisinage. Ces deux facteurs ren- aisés si le client se trouve à proximité. Les pays dent la coordination des politiques nationales Gagnants sans frontières 275 dans les voisinages proches des grands marchés le capital humain et l'ieD ont conjointement du monde à la fois souhaitable et réalisable. La stimulé les activités manufacturières intensives perspective de l'adhésion à l'Union européenne en connaissances. 52 a accéléré la cadence des réformes en europe Les petits pays n'ont habituellement pas centrale. et la perspective d'un meilleur accès au suffisamment de poids sur les plans économi- marché des États-Unis a déclenché des réformes que et politique pour négocier avec les régions politiques au Mexique bien avant que l'aLeNa plus riches. Mais le Mécanisme régional de n'entre en vigueur. 51 négociation des Caraïbes créé en 1997 a pour Les réformes institutionnelles comprennent objectif de formuler et d'appliquer une stra- l'avancement vers un environnement macro- tégie de négociations caribéenne commune économique sain, capable de contenir l'infla- dans les forums d'échanges internationaux. 53 tion et d'offrir un système fiscal efficace qui ne Ces pays ont maintenant des techniciens spé- s'appuie pas sur des politiques commerciales cialistes capables de traiter chaque domaine de déformées pour obtenir des revenus budgétai- négociation de l'OMC. Le mécanisme facilite res. elles doivent également comprendre l'éta- également la transition des pays membres de la blissement d'un cadre institutionnel solide qui Communauté des Caraïbes (Caricom) vers un limite la corruption et améliore la gouvernance. marché unique, avec un tarif extérieur commun Les accords de stabilisation et d'association comme fondement d'une politique d'échanges entre l'Ue et les Balkans précisent les réfor- commune. Le mécanisme a été impliqué dans mes juridiques et réglementaires qui doivent les négociations de l'ape entre l'Union euro- être entreprises avant que l'adhésion à l'Union péenne et Caricom. européenne ne soit possible. Les Balkans ont pour pénétrer les marchés mondiaux de également signé un accord de libre-échange commercialisation de services de comptabilité infrarégional -- l'accord de libre-échange de et de fonctions de back-office, les pays doivent l'europe centrale (CeFta) -- en remplacement posséder un système de télécommunications du dispositif disparate de 32 accords bilatéraux efficace et une main-d'oeuvre avec un niveau qui régissait formellement leurs échanges intra- d'éducation élevé. Les petits pays de la région régionaux précédemment. Le nouvel accord caribéenne ont mis des ressources en commun simplifie et harmonise les règles d'origine et pour créer l'autorité des télécommunications porte plus loin l'initiative de facilitation des des Caraïbes orientaux (eCteL) et le réseau échanges et des transports lancée en 2000. La caribéen des connaissances et de la formation région a étalement établi un marché commun (CKLN). de l'énergie et a signé un accord de libéralisation Cette approche contraste avec le manque de des droits de trafic aérien avec l'Ue qui pourrait coordination au Moyen-Orient et en afrique du stimuler le tourisme. Nord. L'économie régionale est basée principa- La région des Balkans est suffisamment pro- lement sur les revenus du pétrole et n'est pas en che de l'Ue pour permettre l'intégration étroite mesure de créer suffisamment d'emplois pour de ses sociétés à des réseaux de production pan- les 4,2 millions d'individus qui viennent s'ajou- européens. Les gouvernements peuvent faciliter ter à la main-d'oeuvre existante chaque année. 54 les chaînes de production régionale qui lient Les gouvernements de la région ont entamé la leurs capacités de production à celles de l'Ue transition vers l'industrialisation et les services, en signant des accords de reconnaissance réci- mais le climat pour les investissements dans la proque, en réalisant des évaluations de confor- région n'est pas encore très favorable. La Zone mité et en mettant en place d'autres initiatives panarabe de libre-échange (ZLe) et l'Union du de coordination liées aux échanges. en sus de Maghreb arabe (UMa) n'ont pas eu beaucoup la promotion commerciale, les politiques gou- d'incidence sur les performances à l'exporta- vernementales peuvent attirer l'investissement tion. La baisse des importations en provenance direct des multinationales afin d'aider les pays du reste du monde qui accompagne l'accroisse- à passer de l'agriculture et la fabrication de ment des exportations intra-ZLe et intra-UMa produits de base à celle de produits à contenu indique que les accords ont provoqué plus de technologique plus élevé. Dans les années 90, diversion que de création de nouveaux échan- le Salvador et le Costa rica ont diversifié leurs ges. 55 La région pourrait tirer un plus gros avan- exportations, passant des produits traditionnels tage de sa proximité aux marchés européens en (le café pour le Salvador et les bananes pour le augmentant ses exportations de produits agri- Costa rica) au développement de zones fran- coles de forte valeur, particulièrement en hiver. ches d'exportation, à l'élaboration d'incitations Mais l'expansion des activités agricoles fera fiscales et à la promotion d'ieD dans les activi- pression sur des ressources en eau rares, et les tés high-tech. Leurs exportations ont plus que accords régionaux pour la gestion et l'utilisation doublé en dix ans. au Costa rica et au Mexique, de l'eau sont donc essentiels. 56 276 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Les options d'intégration pour les pays avec La réforme institutionnelle pour l'améliora- des voisins de grande taille mais distants tion de l'intégration régionale. La mise à disposi- des marchés mondiaux tion de biens publics à l'intérieur d'un ensemble Un marché domestique de dimension impor- régional dépend de chacun de ses membres, à tante donne au pays un avantage pour l'attrac- différents degrés, en fonction du bien en ques- tion d'activités industrielles. Si ce marché est, de tion (voir tableau 9.3). Malgré le fait que la plus, bien connecté aux marchés mondiaux, cet coopération régionale est quelquefois perçue avantage s'en trouve renforcé. Mais le deuxième comme un processus qui doit être mené par groupe de pays est éloigné des marchés mon- l'économie du membre le plus fort, ceci reste diaux. L'amérique du Sud est plus loin du mar- valable seulement pour certains types de biens ché des États-Unis que ne le sont l'amérique publics régionaux, comme peut-être le maintien centrale et les Caraïbes et elle est encore plus de la paix, la recherche et les infrastructures spé- éloignée des marchés européens et de ceux de cialisées partagées comme les facilités de veille l'asie du Nord-est. L'asie du Sud est loin de l'asie de risques biologiques ou les rampes de lance- du Nord-est. L'afrique australe est éloignée des ment de satellites. pour d'autres types de biens, trois grands marchés mondiaux. Les pays dans principalement ceux liés à des réseaux, les réfor- ces ensembles régionaux distants doivent essayer mes institutionnelles dépendent des contribu- de combler l'écart avec les marchés mondiaux tions des membres les plus faibles de la région. en réduisant les barrières aux frontières, mais ils Dans ces cas, une assistance pour le relèvement souffrent des désavantages des derniers arrivés des capacités des États membres les plus faibles dans les marchés principaux. ils peuvent com- peut promouvoir l'intégration régionale dans pléter leur intégration globale en s'efforçant de son ensemble. constituer un marché régional plus fort centré ainsi que plusieurs études le confirment, les sur un voisin important. pays croissent plus rapidement lorsque d'autres L'avantage compétitif des voisinages com- pays dans leur voisinage sont aussi en phase de prenant des pays de grande superficie provient croissance. 58 pour les petits pays éloignés des de leur taille : un marché intérieur important, marchés mondiaux mais proches d'un grand un capital humain abondant et des remises de pays en développement, la meilleure perspec- fonds substantielles. Les activités économiques tive réside souvent dans la croissance de l'éco- qui génèrent des économies d'échelle -- telles nomie dominante. 59 Les pôles de croissance que les produits pétroliers et le charbon, les régionaux sont une bonne raison de mettre sur raffineries, les produits pharmaceutiques, les pied un regroupement économique régional et machines électriques et électroniques, le fer et un système de surveillance des pairs au niveau l'acier, les instruments et les machines non-élec- régional. Ce qui se passe à l'intérieur de son pro- triques -- bénéficient de leur concentration au pre voisinage, bon ou mauvais, est trop impor- sein de pays prospères qui ont des économies tant par rapport aux perspectives de son propre d'agglomération fortes et un meilleur accès aux développement futur pour l'ignorer. marchés. 57vu le fait que le gros des investisse- L'avantage économique n'est peut-être pas ments dans ces secteurs est dirigé vers ces pays, l'unique déterminant des perspectives d'inté- habituellement les plus grands de la région, cela gration régionale. Le conflit qui a vu le jour en crée des tensions. Les défis consistent à équi- asie du Sud après la fin du règne colonial bri- librer les préoccupations d'ordre politique et tannique en 1947 n'a pas permis à l'ensemble économique entre les pays pauvres et les pays régional de tirer avantage de la taille de son mar- prospères, de s'assurer que les bénéfices directs ché, qui représentait plus d'un cinquième de la et indirects se répandent dans les pays pauvres population mondiale. il a fallu attendre quatre et de concurrencer les voisinages proches des décennies pour que le volume des échanges entre marchés mondiaux et les puissances économi- l'inde et le pakistan ne dépasse celui du début ques qui émergent, tels que la Chine et la Fédé- des années 50. 60Une étude récente comporte ration de russie. une estimation d'après laquelle les échanges Faire face à ces défis de division et de dis- entre l'inde et le pakistan pourraient s'accroître tance demande des institutions capables d'assu- de 405 % si les conflits territoriaux et politiques rer des politiques et une gouvernance favorisant étaient résolus. 61en 2004, les deux pays se sont les échanges, la mobilité des facteurs et la crois- engagés dans le « dialogue composite » relatif sance régionale -- ainsi qu'une infrastructure aux problèmes de la paix et de la sécurité, y com- pour connecter les pays à la traîne et les pays pris les questions de terrorisme et du trafic de avancés, relier les centres économiques régio- drogue, du renforcement de la confiance, de la naux et favoriser le développement de réseaux coopération économique et commerciale et des de production régionaux intégrés à l'économie échanges amicaux dans différents domaines. Sur mondiale. une base régionale plus large, l'Association sud- Gagnants sans frontières 277 Carte 9.4 Construction de l'infrastructure régionale en Afrique australe Le Corridor de développement de Maputo Ligne de chemins de fer Jo'burg-Maputo MOZAMBIQUE Autoroute Jo'burg-Maputo (construction, PPP-BOT) Port de Matola/Maputo Centrale électrique au charbon, (améliorations, PPP) 2 lignes de transmission placées vers Matola Tshwane (Pretoria) Maputo Johannesburg AFRIQUE DU SUD Mbabane Fonderie d'aluminium de 500 ktpa (construction, BHPB) Combustibles liquides & produits pétrochimiques (Sasol) Gazoduc Pande-Secunda (construction, PPP-Sasol) SWAZILAND Port Lignes de chemin de fer principales Routes principales Gazoducs existants Source : MINTEK, 2007 asiatique de coopération régionale (SaarC) est le paraguay, qui doit pouvoir accéder à la côte un forum mis sur pied pour discuter des défis pour exporter ses produits. Les accords interna- du développement, tels que la coopération en tionaux afférents au transit garantissent ce droit matière de production énergétique et de gestion aux pays enclavés mais, comme ils ne sont pas des bassins fluviaux. La responsabilité de la ges- toujours appliqués, il est parfois nécessaire d'ob- tion du forum revient à l'inde, de loin le pays le tenir l'appui de la communauté internationale plus grand du voisinage, qui doit prendre charge ou d'institutions régionales. Un autre exemple de la promotion de l'agenda commun. 62 est le potentiel qu'offrent de meilleures infras- L'instabilité politique du Zimbabwe depuis tructures pour les liaisons entre les régions à la 1998 a ralenti les espérances de croissance dans traîne du Nord-est de l'inde et le Bangladesh, le le voisinage de l'afrique australe. Les tentatives Bhoutan et le Népal. Le programme de Coopé- de médiation de l'Union africaine et de la SaDC ration économique sous-régionale d'asie du Sud n'ont donné que de faibles résultats. L'afrique (SaSeC) de la Banque asiatique de développe- du Sud, le plus grand pays de l'Union douanière ment pousse à penser qu'une telle coopération de l'afrique australe, a un grand intérêt à la transnationale pourrait être bénéfique à tous stabilité du voisinage. Mais des revenus impor- ces pays. tants provenant de ressources naturelles le long plusieurs projets d'infrastructure transna- des corridors de transport sont perçus, même tionaux sont en cours de développement. Le durant les conflits. ainsi, il est peu probable que Corridor de développement de Maputo entre les raisons économiques puissent offrir des inci- l'afrique du Sud et le Mozambique a été lancé en tations suffisamment fortes, et la crise politique 1995 afin de réhabiliter le réseau des infrastruc- croissante pose des risques à l'efficacité d'une tures primaires le long du corridor (routes, rail, intégration régionale plus poussée. port et postes frontières), d'attirer des investis- Les investissements dans des infrastructu- sements dans les zones desservies par le corridor res transnationales pour connecter les marchés et de procurer des opportunités d'emploi aux régionaux. Dans les voisinages avec de grands populations désavantagées (voir la carte 9.4). Sa pays distants des marchés mondiaux, les coûts structure, gérée par l'afrique du Sud, favorise le et les bénéfices des infrastructures transnatio- montage et la concrétisation accélérés de projets nales peuvent différer entre les grands et les d'investissement privés financièrement accep- petits pays faisant partie du même voisinage. tables ainsi que des partenariats public-privé. Lorsque la distribution des bénéfices est diffé- Mais il risque de ne pas pouvoir aborder et trou- rente du partage des coûts qui a été proposé, on ver des solutions aux besoins en services sociaux peut parfois constater un sous-investissement des communautés locales. 63Des évaluations en dans ces infrastructures. On peut prendre pour cours du corridor montrent que les coûts de pas- exemple un pays enclavé comme la Bolivie ou sage des frontières et les délais sont des obstacles 278 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 Encadré 9.4 L'intégration en Asie centrale L'Asie centrale comprend cinq pays encla- ration de Russie et le Tadjikistan. Il y a, enfin, tions quant à l'élaboration et la mise en oeuvre vés : le Kazakhstan, la République kirghize, la Communauté des États indépendants (CEI), de mesures commerciales et d'autres relatives l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan. l'Organisation du traité de sécurité collective à des questions touchant au commerce. Les populations, les types de gouvernement (CSTO), l'Organisation de coopération écono- À cause d'une gestion inadéquate des et la disposition à coopérer varient entre cha- mique (ECO) et le Programme spécial pour les ressources en eau, les pertes annuelles de cun d'eux et entre eux et le reste du monde. économies des pays de l'Asie Centrale (SPECA). l'ensemble régional en termes de PIB sont esti- Toutefois, l'ensemble régional a procédé à Le nombre absolu d'accords régionaux est mées à 3 % du PIB. Des accords seraient éga- l'établissement d'identités et d'institutions une illustration des problèmes qui peuvent lement nécessaires pour que les ressources en nationales, elle a évité tout conflit violent, elle émaner d'une approche régionale décousue. produits pétroliers et en gaz puissent atteindre a mis en place les fondations de l'économie de Les initiatives régionales en Asie centrale peu- les marchés internationaux. Hérités de l'ère marché et soutenu le redressement économi- vent favoriser l'intégration, mais elles ajoutent soviétique, de nombreux problèmes environ- que depuis la fin des années 90. des répétitions et de la complexité à la réforme. nementaux demeurent, tels que la radioac- De nombreuses institutions et initiatives L'accession en cours de plusieurs de ces pays à tivité des mines d'uranium abandonnées et régionales méritent d'être considérées. L'Orga- l'OMC serait susceptible d'aider, étant donné les vestiges dangereux d'essais biologiques nisation de coopération centrasiatique (CACO) que l'OMC a des règles claires en matière d'ac- et nucléaires. Les organisations régionales comprend le Kazakhstan, la République kir- cords commerciaux régionaux. Des initiatives pourraient être rationalisées autour de ces thè- ghize, l'Ouzbékistan, la Fédération de Russie, le de facilitation des échanges et du transport mes clés de la facilitation des échanges et du Tadjikistan et le Turkménistan ; elle a fusionné sont également nécessaires, ainsi que des transport, de l'eau, de l'énergie et de la gestion avec la Communauté économique eurasienne réformes derrière les frontières pour améliorer de l'environnement. Elles pourraient établir (EURASEC) en 2005. Le Programme de coo- l'attractivité de ces pays à l'investissement des plans à long terme pour ces questions, en pération économique régionale pour l'Asie étranger direct (IED) et soutenir leur intégra- y associant la société civile et les institutions centrale (CAREC) comprend l'Azerbaïdjan, la tion globale (les pays dont le coût d'entrée académiques. La communauté internationale Chine, le Kazakhstan, la République kirghize, aux affaires est le plus élevé sont ceux dont les pourrait faciliter le renforcement des institu- la Mongolie, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. importations, les exportations et les arrivées tions au moyen de mandats et d'objectifs clairs. L'Organisation de coopération de Shanghai d'IED sont les plus faibles). Les forums régio- Sources : Linn & Tiomkin, 2006 ; Broadman, 2005 ; (OCS) comprend la Chine, le Kazakhstan, la naux des communautés d'affaires pourraient Programme des Nations Unies pour le développe- République kirghize, l'Ouzbékistan, la Fédé- formuler des suggestions et recueillir des réac- ment (PNUD), 2005. Encadré 9.5 Intégrer les petites îles du Pacifique distantes des marchés mondiaux. Les États des petites îles en développement nomique pour le Pacifique Sud (SPARTECA), mettra fin à l'accès préférentiel à leurs mar- font face à un risque important de marginalisa- un accord commercial non réciproque à travers chés. Sans préférences tarifaires appréciables, tion dans l'économie globale en raison de leur lequel l'Australie et la Nouvelle Zélande offrent les îles du Pacifique auront besoin d'autres petite taille, de leur éloignement des grands un accès en franchise de droits, non contin- moyens pour s'intégrer à leurs grands voisins. marchés et de leur vulnérabilité aux chocs genté et préférentiel à la quasi-totalité des Des approches plus radicales, y compris la économiques et naturels. Et avec leurs écosys- produits en provenance des pays du Forum des considération d'une mobilité accrue de la tèmes fragiles, ils sont fortement vulnérables îles du Pacifique. Pour se qualifier pour un tel main-d'oeuvre, pourraient être nécessaires. Les à la pollution domestique et à la montée des accès préférentiel, les marchandises exportées enfants des familles vivant dans les îles rece- eaux de la mer. Leur part des échanges a chuté vers l'Australie et la Nouvelle Zélande doivent vant des fonds en provenance des membres de 0,4 % des exportations mondiales de mar- respecter les règles d'origine dont les disposi- de leur famille à l'étranger montrent des amé- chandises en 1980 à 0,2 % de ces exportations tions figurent dans l'accord SPARTECA. liorations sensibles dans leur éducation et leur en 2003, alors que leur part des échanges mon- Les industries du textile, de l'habillement santé, ce qui pousse à penser que la mobilité diaux de services s'est maintenue à 0,7 %. et de la chaussure en ont été des bénéficiaires de la main-d'oeuvre pourrait être un puissant Une initiative visant à traiter les problèmes majeurs. Toutefois, l'Australie et la Nouvelle stimulant du développement de ces pays dans spécifiques des petites îles est celle de l'Accord Zélande ont exprimé l'intention d'adopter un le long terme. régional de commerce et de coopération éco- régime de libre-échange libre en 2010, ce qui Sources : CNUCED, 2002 ; SPARTECA 1996. courants, ce qui a peut-être comme résultat de des infrastructures physiques de 12 pays dans les détourner le fret vers les couloirs domestiques. secteurs de l'énergie, des télécommunications et Cette constatation pousse à penser qu'une coo- des transports, avec pour objectif l'amélioration pération plus formelle au niveau institutionnel de la compétitivité sur le plan mondial. L'ini- entre les pays pourrait générer des bénéfices tiative se concentre sur 10 plate-formes d'inté- additionnels. gration économique à travers le continent et sur L'amérique du Sud a été bien plus ambi- l'harmonisation de cadres de réglementation. tieuse dans ses projets avec l'initiative pour elle a identifié 40 mégaprojets et des centaines l'intégration de l'infrastructure régionale de de projets d'amélioration d'infrastructures plus l'amérique du Sud (iirSa), lancée en 2000 pour petits pouvant potentiellement être financés, promouvoir l'intégration et la modernisation avec un coût global se chiffrant à des dizaines de Gagnants sans frontières 279 milliards de dollars. toutefois, la mise en place Le défi pour les pays se trouvant dans des a été lente. voisinages isolés est de trouver des moyens de s'intégrer à l'échelon régional et global. Leur Les options d'intégration pour les pays situation géographique sous-entend que les distants des marchés mondiaux avec des degrés d'intégration sont rarement aussi éle- voisins de petite taille. vés que dans d'autres pays, et les perspectives L'asie centrale a la plus forte proportion de pays d'échanges de produits manufacturés sont enclavés (voir encadré 9.4) ; ils ont beaucoup de plus limitées. a l'inverse, leur isolement leur problèmes communs qui pourraient être réglés confère une protection naturelle de leur marché plus efficacement à travers une meilleure coo- intérieur. pération régionale. Les petites îles du pacifique parmi ces économies, il y en a beaucoup qui sont les plus fragmentées géographiquement, ce détiennent des ressources minérales et d'autres qu les rend « enclavées dans la mer » avec un ressources naturelles comme l'eau, qui peuvent accès limité aux marchés mondiaux (voir enca- être exploitées à l'échelon régional. alors qu'il dré 9.5). et la bande tropicale de l'afrique de existe des indications de débordement de la part et d'autre de l'équateur comporte le plus croissance des pays riches en ressources dans grand nombre de pays enclavés, beaucoup avec les pays voisins en afrique subsaharienne, 64 peu d'habitants et un faible piB, la plupart l'intégration régionale est la clé de l'activa- comptant parmi les pays les plus pauvres au tion d'une croissance tirée par les ressources monde et bien trop parmi eux toujours sujets à et d'une répartition plus large des bénéfices. des conflits. Ces voisinages doivent faire face à Ces pays font face au triple défi de la division, des divisions et à des obstacles aux échanges et de la distance et de la densité. pour les traiter, à la mobilité des facteurs, ils sont éloignés des une réforme institutionnelle, un relèvement des principaux marchés et ils n'ont pas la densité de investissements dans les infrastructures et des production économique nécessaire pour béné- incitations ciblées visant à encourager l'intégra- ficier des économies d'agglomération. Collier tion régionale seront nécessaires. (2007) appelle la population de ces pays « le L'identification de voisinages naturels pour milliard du bas de l'échelle ». la réforme institutionnelle. Les voisinages qui Carte 9.5 Des villes jumelles pour l'intégration locale Paires de villes de plus de 10 000 habitants dans les régions frontalières et distantes de moins de 150 kilomètres Ziguinchor Maradi Katsina Ndjamena Bissau Sikasso Bobodioulasso Kousseri Mubi Maroua Conakry Kissidougou Parakou Freetown Nzerekore Shaki Jimeta Portonovo Garoua Sefadu Man Abeokuta Lomé Lagos Calabar Cotonou Kumba Goma Brazzaville Bukavu Kigali Bujumbura Pointe-Noire Uvira Kinshasa Cabinda Kalemie Kigoma MatadiBoma Lubumbashi Chingola Mufulira Mutare Chimoio Maseru Bloemfontein Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009. 280 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 comportent de petits pays distants des marchés de base à une intégration plus vaste -- une mondiaux doivent se concentrer sur les besoins forme de régionalisme transnational qui pour- institutionnels susceptibles de stimuler leur coo- rait suivre les modèles européens. 68 L'afrique pération. il ne manque pas d'accords internatio- subsaharienne a quelques paires de grandes vil- naux, mais ces accords sont souvent mal mis en les proches les unes des autres mais séparées par oeuvre,leurefficacitéatendanceàêtrefaibleetles une frontière nationale, ce qui n'est pas courant responsabilités se chevauchent. Les coûts admi- à l'intérieur d'un pays (voir la carte 9.5). Cette nistratifs de la participation à de tels accords sont situation comporte des coûts économiques élevés par rapport aux faibles bénéfices que l'on cachés qui pourraient être évités à l'aide d'ac- en tire, étant donné la petite taille des économies cords transnationaux. Le Cameroun partage des qui y participent. L'Union africaine a identifié le villes jumelles avec ses voisins ouest-africains, manque d'efficience de 13 ou 14 communautés mais aucune avec son voisinage centrafricain. économiques régionales qui se chevauchent et a De même, les initiatives d'intégration locales, demandé leur rationalisation. 65 telles que les triangles de croissance lancés au L'intégration régionale peut être enracinée début des années 80 en asie de l'est, peuvent dans les rapports économiques et sociocultu- prendre avantage des complémentarités écono- rels traditionnels des voisinages naturels ; ils miques des régions adjacentes en procurant des constituent les composantes d'une intégration investissements et des réformes dans la facilita- régionale à plus grande échelle. La confiance tion des affaires. peut être bâtie sur une langue commune. Les Une succession de grandes villes côtières pays de l'afrique de l'est ont en commun le le long du Golfe de Guinée s'étend d'abid- Swahili, ce qui a facilité le commerce dans le jan en Côte d'ivoire à Douala au Cameroun voisinage depuis des siècles. Le libre-échange a et comprend accra, Cotonou, Lagos et Lomé. été établi entre le Kenya et l'Ouganda au temps Lorsqu'on parle des « champions de la crois- de la colonisation. 66 Les pays de l'afrique de sance », il pourrait être utile de garder à l'esprit l'Ouest partagent les cultures Dioula, haoussa le potentiel de telles agglomérations multi-pays, et peuhl ; conservées par l'islam, elles ont aidé plutôt que de penser à certaines nations comme au développement d'un réseau commercial leaders de la croissance régionale. Lorsque l'on impressionnant. 67 les regarde du point de vue de la géographie éco- Les rapports entre les régions voisines et les nomique, les priorités de l'intégration régionale villes à travers les pays peuvent également servir changent et on accorde alors ces priorités aux Carte 9.6 L'Afrique de l'Ouest possède le potentiel pour un développement industriel basé sur le coton MAURITANIE SÉNÉGAL MALI NIGER Dakar TCHAD Banjul BURKINA Niamey GAMBIE Bamako FASO Ouagadougou SOUDAN GUINÉE-Bissau GUINÉE N'Djamena BISSAU BÉNIN Conakry SIERRA Abuja Freetown CÔTE LEONE TOGO D'IVOIRE GHANA NIGÉRIA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE LIBÉRIA Monrovia Yamoussoukro Cotonou Tema Porto CAMEROUN Abidjan Accra Lomé Novo Douala Yaoundé RÉP. DÉM. GUINÉE ÉQUATORIALE GABON CONGO DU CONGO Limites du bassin de production du coton : Moyens d'exportation du coton : Exportations de coton par les ports : 260 Cotton-producing basin Chemins de fer Coton national 200 Bassin de production du coton Routes Coton sahélien 50 Coeur du bassin du coton Tonnes (milliers) Source : Atlas de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest, Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest/OCDE, 2006. Gagnants sans frontières 281 investissements dans des infrastructures régio- abolissant ainsi les besoins de visas et de permis nales dans les régions avancées qui s'étendent d'entrée. en fait, la mobilité de la main-d'oeu- sur plusieurs pays. vre a toujours été le signe distinctif de l'afrique Les échanges régionaux de produits agricoles subsaharienne, où la tradition et les lois colo- peuvent être un autre point d'entrée à une inté- niales ont favorisé la mobilité circulaire de la gration régionale de plus grande intensité. elle main-d'oeuvre. 72 Mais les compétences de la requiert la réanimation d'accords commerciaux main-d'oeuvre doivent s'améliorer. pour l'ensei- régionaux, des infrastructures transnationales gnement supérieur, la formation technique et la adéquates, des réformes institutionnelles et la recherche, la coopération à l'intérieur des voisi- mise sur pied d'institutions non marchandes nages peut soutenir des institutions qui seraient telles que les coopératives agricoles. 69 La Corne au-delà des possibilités des pays individuels. de l'afrique pourrait utiliser son commerce de Investir dans l'infrastructure régionale. L'ini- bétail comme base de développement, quoique tiative de développement spatial du Nouveau la sécurité pose un problème. 70L'afrique de partenariat pour le développement en afrique l'Ouest pourrait bâtir son développement sur le (NepaD) a identifié le corridor de dévelop- coton, si les zones agricoles avancées s'étendant pement du Bas-Congo avec une implication à travers plusieurs pays pouvaient s'intégrer en éventuelle de l'angola, de la république démo- une seule zone de production et de transfor- cratique du Congo et de la république du Congo mation efficiente, à savoir le Bassin cotonnier comme le plus prometteur du continent, sur la du Sahel dans la région frontalière du Burkina base d'un potentiel de génération d'énergie Faso, de la Côte d'ivoire et du Mali (voir la carte hydro-électrique énorme. 73Deux autres corri- 9.6). Cette région, dominée par les groupes eth- dors de développement sont également promet- niques Dioula, est ancrée sur trois grandes villes teurs en afrique de l'Ouest et de l'est. -- Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, Korhogo · Le corridor de développement du Golfe de en Côte d'ivoire et Sikasso au Mali. 71en 2000, Guinée -- reliant le Bénin, la Côte d'ivoire, la population de cette zone était de 4 millions le Ghana, le Libéria, le Nigeria et le togo -- d'habitants (11 % de la population totale des pourrait intégrer les économies ouest- afric- trois pays), avec un produit régional brut estimé aines par le biais des transports et de l'énergie. à 1 000 milliards de francs CFa (10 % du total il pourrait également contribuer à la connex- des piB nationaux). ion de cinq grandes villes côtières possédant Les zones de cette région bénéficient d'atouts une masse critique d'activités économiques économiques complémentaires. Bobo-Diou- et de fourniture de services administratifs : lasso possède un aéroport international avec abidjan, accra, Cotonou, Lagos et Lomé. des facilités d'entreposage. Korhogo possède un aéroport régional, une université spécialisée et · Le corridor de développement de Mombasa des centres de formation en sciences de l'agri- reliant le Kenya, l'Ouganda, la républi- culture. Sikasso est le centre du bassin du coton, que Démocratique du Congo et le Soudan avec la plus forte production. Des chemins de pourrait utiliser les liens d'infrastructure fer offrent des connexions vers Ouagadougou existants tels que le Corridor du Nord pour et le port d'abidjan, et des routes relient les libérer des ressources naturelles bloquées trois grandes villes. De nombreuses ginneries et dans la république démocratique du Congo industries du textile y sont localisées. en amélio- et dans la partie Sud du Soudan. rant et regroupant l'infrastructure à travers un Même avec une infrastructure régionale programme de développement industriel régio- plus importante, un meilleur capital humain, nal, les coûts des intrants pourraient être réduits une mobilité de facteurs plus élevée, ces voisi- et les industries basées sur la transformation du nages doivent encore faire face au fait qu'ils sont coton telles que le textile et les vêtements pour- les derniers arrivés sur les marchés mondiaux, raient devenir compétitives dans les marchés où d'autres pays en développement détenant mondiaux. Une telle initiative demanderait un l'avantage de coûts bas dominent le marché des engagement fort de la part des pays participants produits manufacturés de base. Beaucoup de et l'appui des associations régionales et de la ces voisinages doivent concevoir des stratégies communauté internationale. de diversification des exportations précises pour Le développement institutionnel pour rehaus- prendre une part plus importante des marchés ser l'échelle, soutenir la mobilité de la main- mondiaux (voir encadre 9.2). pour réussir, les d'oeuvre et des capitaux et améliorer l'accès aux stratégies appellent à une coopération institu- marchés. Certains ensembles régionaux ont tionnelle autant qu'à une infrastructure spécifi- pris des mesures concrètes en faveur de l'inté- que parmi les pays du voisinage. Cela demande gration. La CeDeaO a paraphé des protocoles un renforcement de la capacité technique permettant la libre circulation des personnes, et financière et une expertise des ensembles 282 rappOrt SUr Le DÉveLOppeMeNt DaNS Le MONDe 2009 régionaux africains dans les négociations inter- demandent un appui extérieur considérable. Les nationales. Les institutions internationales de volumes de trafic sont trop faibles dans la plus promotion du développement doivent mener grande partie de l'afrique pour que des routes et coordonner leur assistance technique et leurs à péage soient concevables. et l'infrastructure investissements concernant spécifiquement les régionale pourrait être plus bénéfique à un pays, échanges -- par exemple, en créant des zones bien que la plus grande partie des investissements économiques spéciales et en augmentant leurs incombe à un autre. en sus de la stimulation de contributions financières pour les initiatives partenariats public-privé dans les infrastructures, « aide pour le commerce ». 74 il y a un besoin d'augmenter les contributions Fournir un bien public régional est moins de l'association internationale de développe- complexe à un point de vue politique si l'opéra- ment (aiD) en faveur de l'intégration régionale, tion est basée sur un projet mutuellement bénéfi- de systématiser les initiatives. Moins de 3 % de que et profitable, comme le permettent souvent les tout l'appui international au développement est infrastructures relatives à l'énergie, à la commu- actuellement canalisé vers des programmes régio- nication et à l'irrigation. toutefois, pour les petits naux. 75Une certaine forme de compensation ou pays isolés, les projets d'infrastructure régionale de subvention pourrait donc être nécessaire. Encadré 9.6 Un contrat avec l'Afrique ? Les concessions mutuelles du plus grand défi de développement au monde Une meilleure compréhension de la géo- chacun des ensembles régionaux de l'Afrique munication -- dans les pays côtiers ainsi graphie du développement peut conduire subsaharienne, le contrat comporterait des que dans l'infrastructure des corridors per- à une aide au développement plus efficace. obligations et les actions précises qui encoura- mettant de relier les marchés côtiers et les Ce Rapport estime que la chose est possible, gent le développement régional. Les gouver- marchés intérieurs. et il propose différentes stratégies aux pays nements de l'Afrique de l'Est, de l'Afrique de · Un accès préférentiel pour les exportations d'Afrique enclavés et à ses économies côtières l'Ouest et de l'Afrique centrale s'engageraient de l'Afrique subsaharienne, avec des règles pauvres en ressources. Les premiers ont des sur les points suivants : d'origine libéralisées encourageant la désavantages naturels associés à la géographie création de chaînes d'approvisionnement et à l'éloignement des marchés. Cette situation · L'établissement de « zones économiques régionales. réduit leur potentiel de croissance de pratique- régionales » liant étroitement les intérêts ment un demi-point de pourcentage par an. économiques des pays avancés et à la traîne Le processus dans cette direction est déjà Mais ce qui est inhabituel en Afrique, c'est que dans les voisinages des ensembles régio- amorcé. En 2007, le gouvernement du Royau- la performance des pays côtiers pauvres en naux d'Afrique et procurant un cadre pour la me-Uni, par l'intermédiaire de son Départe- ressources a été inférieure aux prévisions. C'est fourniture de biens publics régionaux. ment pour le développement international, le type de pays qui agissent comme moteurs · Une circulation plus libre de la main-d'oeu- a alloué 1,4 milliard de dollars EU pour les dix de développement dans d'autres régions du vre, des capitaux, des biens et des services années à venir aux efforts de développement monde. Les piliers de croissance d'Afrique sont dans ces zones. des gouvernements du Burundi, du Kenya, encore fragiles. · Le maintien et la protection des routes de l'Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie, Ce rapport soutient, pour exagérer quelque d'accès entre les pays enclavés et les circuits ainsi que pour revitaliser les activités de la peu, que les stratégies de développement pour commerciaux. Communauté économique de l'Afrique de l'Est. les zones avancées devraient prévoir des inves- La Commission européenne est aussi en train La stratégie comporterait une combinaison tissements dans des endroits, et que les straté- d'adopter une approche régionale avec ses de coopération institutionnelle, d'investis- gies pour les zones à la traîne devraient prévoir accords de partenariat économique (APE). Tou- sements dans des infrastructures régionales des investissements dans les personnes. Vu tefois, tous les bailleurs pourraient se montrer et d'interventions coordonnées pouvant sous l'angle de la géographie économique, l'as- plus courageux dans leurs approches. nécessiter l'abandon de certains attributs de sistance au développement de l'Afrique qui se L'expérience de l'Europe après la Deuxième la souveraineté nationale durement gagnés et concentrait sur l'éducation, la santé et d'autres guerre mondiale illustre à quel point la jalousement gardés. infrastructures sociales à la fin des années 90 détermination nationale à donner priorité à En échange de ces actions, les partenaires semble appropriée pour les pays à la traîne et la reconstruction associée à l'assistance inter- du développement bilatéral et multilatéral enclavés. Toutefois, cette assistance semble se nationale peut porter des fruits. L'intégration s'engageraient sur les points suivants : concentrer sur les mauvaises priorités pour les régionale en Europe, face à de nombreux obs- pays côtiers, qui ont besoin d'une infrastruc- · Une augmentation substantielle de l'assis- tacles, n'a pas bien marché au début. Toutefois, ture physique et d'une meilleure intégration tance financière pour l'amélioration des ser- encouragée par les dures conditions de coopé- dans les marchés mondiaux. vices sociaux et d'autres infrastructures de ration du Plan Marshall, un processus d'intégra- Un meilleur contrat entre les bailleurs et les support vital visant à élever les standards de tion qui aurait paru impossible à la génération pays en serait un qui établit une différenciation vie et à créer un capital humain pouvant être précédente a permis de mettre sur pied le plus dans les approches envers les pays en fonction transféré dans les pays à la traîne. grand marché commun de capitaux, de main- de leur accès potentiel aux marchés. Ce Rap- · Un appui financier accru pour les infrastruc- d'oeuvre et d'idées jamais réalisé. port propose une approche « à la carte », qui tures de soutien à la croissance -- y compris établirait les droits et les devoirs des pays en les ports, les liaisons par les transports et la Source : Équipe du Rapport sur le développement fonction de leur rôle régional potentiel. Pour technologie de l'information et de la com- dans le monde 2009 Gagnants sans frontières 283 L'utilisation d'incitations coordonnées pour offertes à tous les pays subsahariens, avec des faciliter l'intégration régionale. Les pays africains règles d'origine plus souples et pour une période doivent prendre un engagement ferme envers plus longue. Ceci pourrait ainsi permettre au l'intégration régionale et partager les coûts et moins à certains de ces pays de faire une per- les bénéfices découlant de l'ouverture des fron- cée dans les marchés mondiaux et d'accélérer la tières dans des voisinages naturels. Les agences diversification des exportations dans les voisi- multilatérales et les bailleurs de fonds doivent nages d'afrique. Un « Contrat avec l'afrique » s'engager à soutenir ces initiatives sur le long pourrait constituer le cadre pour appuyer de tel- terme en fournissant une assistance technique les incitations coordonnées (voir encadré 9.6). et financière et en offrant un meilleur accès aux au cours des siècles passés, l'afrique de l'est, marchés. Les accords commerciaux préférentiels l'afrique de l'Ouest et l'afrique centrale ont et les flux d'aide pourraient être liés à la coopé- souffert d'une série de « désastres formateurs » ration dans les pays récipiendaires, avec les ape (voir Géographie en mouvement 4, Densité, dis- proposés par l'Ue comme un des modèles (voir tance et division en Afrique subsaharienne). encadré 9.3). Dans les cas où les incitations à la aujourd'hui, ils posent un défi de développe- coopération régionale sont insuffisantes pour ment particulièrement difficile qui comporte les certains partenaires -- comme la facilitation de trois dimensions économiques -- la densité, la l'accès pour une économie enclavée à un port distance et la division. pour conférer de nouvel- dans son pays voisin -- des flux d'aide soumis les caractéristiques à la géographie économique à conditions, avec des objectifs de performance de ces ensembles régionaux, la réaction poli- clairs, pourraient devenir nécessaires. tique doit être calibrée proportionnellement. Une incitation clé de la politique de réforme Un défi tridimensionnel appelle à l'emploi des en afrique est l'accès préférentiel temporaire trois instruments de l'intégration -- les institu- aux marchés de l'OCDe. 76Des initiatives telles tions, l'infrastructure et les incitations -- à des que la « Loi sur la croissance et les possibilités échelles économiques différentes -- nationales, économiques en afrique » des États-Unis et le régionales et mondiales. « tout sauf les armes » de l'Ue pourraient être Géographie en mouvement Densité, distance et division en Afrique subsaharienne En novembre 1884, le Chancelier allemand Otto von Bismarck convoqua un sommet entre 14 puissances coloniales à Berlin. Après quatre siè- cles de compétition et d'hostilités, le temps était venu de négocier et d'établir les revendications territoriales. La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal en furent les principaux acteurs ; par contre, aucun Africain ne fut invité. Quatre mois plus tard, les frontières des pays africains avaient été tracées d'une manière toujours familière aujourd'hui (voir carte G4.1). La solution négociée de Bismarck dura jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale, lorsque la Société des Nations confisqua les quatre colonies de l'Allemagne et accorda aux autres colonisateurs le mandat leur permettant de les gouverner. À l'indépendance, dans les années 50 et 60, l'Afrique subsaharienne comptait presque 50 pays, dont beaucoup ont été appelés des « États artificiels », certaines frontières traversant des ensembles géographiques physiques et scindant des groupes ethniques en au moins deux pays différents.1 P our l'Afrique subsaharienne, la confé- désert inhospitalier séparant l'Afrique Soudan, par exemple, sont divisées en rence de Berlin ne fut que le dernier septentrionale de ce que nous appe- partiesmusulmanesetnonmusulmanes. événement d'une longue série de ce lons aujourd'hui « l'Afrique subsaha- L'Islam arriva du Moyen-Orient en Afri- que les géographes avait appelés des « désas- rienne ». Le réchauffement du globe de que du Nord et de l'Ouest par la terre et tres formatifs » et qui avaient gravement cette époque eut d'autres conséquen- en Afrique de l'Est par la mer. Plus tard, altéré la géographie humaine, physique et ces majeures. Il coupa le contact entre les colonisateurs européens implantèrent politique de l'Afrique, créant à l'échelle du la plus grande partie de l'Afrique et les le christianisme. La superposition de ces continent des problèmes de faible densité, civilisations émergentes d'Égypte et du grandes religions du monde aux croyan- de longues distances et de pays divisés. Moyen-Orient. Il transforma l'Afrique ces traditionnelles locales renforça les équatoriale, alors une savane tempérée, divisions du continent et a probablement · Une faible densité. L'Afrique subsaha- en région chaude et humide où le palu- contribué aux conflits.2 rienne a longtemps été un continent où disme et la fièvre jaune prospérèrent. L'Afrique subsaharienne souffre les populations étaient éparpillées. Sa La proximité des animaux sauvages aujourd'hui du triple inconvénient de la population, au 19e siècle, était d'environ et l'absence de givre ­ un désinfectant faible densité, de la longue distance et 90 millions d'habitants. La population naturel ­ augmenta la vulnérabilité de la profonde division, qui constitue un de l'Eurasie, dont la superficie faisait des humains aux maladies. Lorsqu'en- important désavantage pour le continent deux fois celle de l'Afrique, était plus fin les Africains s'installèrent dans des en termes de développement. Ces dimen- de cinq fois supérieure. Mais ces condi- endroits sains et fertiles, ils en furent sions spatiales réduisent la proximité entre tions de départs furent tragiquement délogés par les colonisateurs. Depuis les les agents économiques au sein de l'Afrique aggravées par la traite des esclaves. On années 1950, les conflits armés des mou- subsaharienne et entre l'Afrique et le reste estime qu'entre 1700 et 1810, 15 millions vements pré- et postindépendance ont du monde. La « causalité cumulative » de d'Africains ­ un sur six ­ a été déporté aggravé la situation avec le problème des ces forces combinées retient de nombreux vers les Amériques. Certaines régions réfugiés. La conséquence : des mouve- pays subsahariens dans un « piège de furent dépeuplées et de nombreuses ments de populations qui en ont disper- proximité ».3 autres s'engagèrent dans des conflits sées beaucoup dans des régions reculées, dévastateurs, le prix attribué à des êtres loin des centres d'activité économique. La faible densité s'associe à humains montant les Africains les uns La longue distance à la densité affecte de faibles forces d'agglomération contre les autres. L'Europe mit finale- le potentiel de croissance d'une part La densité de population moyenne sur ment un terme au commerce des escla- importante de la population africaine. le continent (77 habitants par kilomètre ves et le remplaça par le colonialisme au Des divisions profondes. Le découpage carré) se situe parmi les plus faibles du cours du 18e siècle. Un odieux et lucratif · de l'Afrique en 1884 fit du continent la monde.4 Un continent peu peuplé peut commerce d'êtres humains fut alors rem- région du monde comptant le plus grand habituellement surmonter cet inconvé- placé par le pillage d'un continent pour nombre de pays au kilomètre carré. Cha- nient par une bonne utilisation de ses ses minéraux. Mais malgré ses nouveaux que pays africain a une moyenne de qua- terres et des ses populations, et par une colons, celui-ci souffrit d'une faible den- tre voisins ; en Amérique latine, cette concentration des ressources dans les sité dans la plupart des endroits. moyenne est de 2,3. Il existe également agglomérations urbaines. Mais il s'avère · De longues distances. Depuis la des divisions religieuses, entre les pays et que l'Afrique est le continent le moins période holocène, qui débuta il y a en leur sein. Le Tchad, la Côte d'Ivoire, urbanisé au monde : seul un tiers de sa environ 18 000 ans, le Sahara est un l'Éthiopie, le Nigeria, la Somalie et le population vivant en milieu urbain en Géographie en mouvement 285 Carte G4.1 Les frontières de l'Afrique ont été tracées avant la Première guerre mondiale Zone internationale de Tanger MAROC ESPAGNOL Madère TUNISIE (Portugal) MAROC FRANÇAIS Îles Canaries (Espagne) ALGÉRIE LIBYE RIO DE ORO ÉGYPTE Îles du Cap-Vert (Portugal) A F R I Q U E O C C I D E N TA L E F R A N Ç A I S E ÉRYTHRÉE GAMBIE SOUDAN SOMALIE FRANÇAISE GUINÉE TOGOLAND GUINÉE PORTUGAISE SOMALIE NIGERIA ÉQUATORIALE BRITANNIQUE SIERRA LÉONE ÉTHIOPIE CÔTE CÔTE LIBERIA D'IVOIRE D'OR CAMEROUN FRANÇAISE SOMALIE ITALIENNE Fernando Poo (Espagne) RIO MUNI ROUANDA OUGANDA ET OUROUNDI KENYA São Tomé (Portugal) CONGO Seychelles BELGE (Royaume-Uni) AFRIQUE Île de Zanzibar CABINDA ORIENTALE (Royaume-Uni) (Royaume-Uni) ALLEMANDE Îles Aldabra (Royaume-Uni) Îles Comores ANGOLA NYASSALAND (France) Possession de : RHODÉSIE DU NORD Belgique Maurice (Royaume- France SUD-OUEST RHODÉSIE MOZAMBIQUE AFRICAIN DU SUD MADAGASCAR Uni) Allemagne ALLEMAND WALVIS BAY Réunion Italie (Royaume-Uni) BECHUANALAND (France) Portugal Espagne SWAZILAND AFRIQUE Royaume-Uni DU SUD BASUTOLAND Nations indépendantes Source : Équipe du Rapport sur le développement dans le monde 2009, à partir de Pakenham (1992). 2000, selon les Prospectives sur l'urbanisa- grandes seraient encore plus étendues qu'el- productivité. Si la distance entre le conti- tion du monde des Nations Unies. En rai- les ne le sont aujourd'hui, seraient capables nent et le reste du monde est un inconvé- son du manque de recensements récents et de soutenir des économies diversifiées et nient, l'essentiel du problème est cependant réguliers, même cette approximation est généreraient de l'entreprenariat, des compé- d'ordre intérieur : de longues distances au susceptible de surestimer l'urbanisation de tences et de l'innovation. En l'absence de tel- sein des pays.6 Le tableau G4.1 indique que l'Afrique.5 L'indice d'agglomération abordé les perspectives, la main-d'oeuvre africaine l'Afrique possède, après l'Amérique latine, au chapitre 1 attribue à l'Afrique un score qualifiée migre vers d'autres continents. la plus faible densité de routes au monde. de 30 %, alors que la moyenne pour le reste Mais à la différence de la population latino- du monde est d'environ 50 %. Les longues distances augmentent américaine, qui vit majoritairement le long Les divisions entre pays africains peu- des côtes, rendant inutile la construction vent nuire au processus d'urbanisation. Une les coûts de transport et réduisent de routes vers l'arrière-pays, la population simulation suggère que si les 50 pays d'Afri- le facteur de mobilité africaine est pour un tiers située dans des ques étaient 50 États au sein d'un unique En Afrique, la distance renforce les effets pays sans accès à la mer et est d'autant plus pays, tel que les États-Unis, les villes les plus de la faible densité de population sur la éloignée des accès aux marchés mondiaux. 286 RAPPORT SUR LE DÉvELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 Tableau G4.1 Pour les régions les plus distantes et les plus divisées, le commerce et le transport sont chers Temps de trajet Densité de routes à travers les Coûts de transport Population dans (km² de route Nombre estimé frontières pour moyens ($ par les pays sans Rapport du nombre par rapport à de conflits les exportations conteneur vers accès à la mer de pays à la la superficie) civils (1940- Région (jours)a Baltimore)b (%)b superficieb (1999)c 2000)d Asie de l'Est & Pacifique 24 3 900 0,42 1,44 0,72 8 Europe & Asie centrale 29 ­ 23,00 1,17 ­ 13 Amérique latine & Caraïbes 22 4 600 2,77 1,52 0,12 15 Moyen-Orient & Afrique du Nord 27 2 100 0 1,60 0,33 17 Asie du Sud 34 3 900 3,78 1,67 0,85 24 Afrique subsaharienne 40 7 600 40,20 2,00 0,13 34 Sources : a. Banque mondiale, 2006, p. 44 ; b. Ndulu et al., 2007, p. 101 ; c. Ndulu et al., 2007, p. 29 ; d. Fearon & Laitin, 2003, pp. 7-10. Note : ­ = non disponible. En Afrique, la distance économique ­ dans coûts de transport d'approximativement · Le développement territorial. Le gui- le sens de l'accès au marché (voir chapitre 2) 0,25 %.8 En outre, ces pays sont tributaires dage qu'offre la géographie économique ­ est encore rallongée par les conflits armés de la bonne volonté (et des investissements est sans équivoque : les entreprises et les et la diversité linguistique (voir carte G4.1). efficients) de leurs voisins pour accéder aux travailleurs recherchent l'aggloméra- La distance économique a isolé une grande ports et marchés. tion et la migration est un moyen natu- proportion d'Africains de l'accès aux mar- rel d'augmenter la densité et de réduire chés mondiaux et intérieurs. Des facteurs Relever le défi : une meilleure la distance aux marchés. Le chapitre 8 physiques, tels que l'absence relative de urbanisation, une spécialisation propose quelques principes et priorités voies navigables et de ports naturels, repré- plus nationale et une intégration pour les pays dont les régions retarda- sentent de sérieux obstacles au commerce. plus régionale taires sont peu peuplées et divisées sur Les faibles niveaux de commerce intérieur les plans ethnique, linguistique ou reli- et international limitent, à leur tour, le L'Afrique peut réduire les limitations que gieux. L'agriculture constitue une prio- potentiel de croissance économique. lui impose sa mauvaise géographie éco- nomique. De meilleures agglomérations rité mais les politiques visant à aider les régions retardataires à exploiter les Les profondes divisions urbaines peuvent produire des rendements d'échelle. Les liens de transports peuvent économies d'échelle sont particulière- augmentent les coûts de transport aider les marchés nationaux à se dévelop- ment importantes pour l'Afrique, étant L'Afrique subsaharienne est une région per. Et l'intégration régionale et mondiale donné son retard en matière de déve- fortement fragmentée, comportant de peut favoriser les échanges. L'intégration loppement économique. nombreuses frontières et de nombreu- régionale, la mobilité de la main-d'oeuvre, · L'intégration régionale. Au vu de l'his- ses nations voisines et qui est propice aux les investissements dans le commerce, les toire de l'Afrique, il est probable que coûts de transport élevés. Le continent est, infrastructures de transport et de commu- ce soit le régionalisme politique qui ait sur le plan physique, aussi proche que l'Asie nication, ainsi que la paix et la stabilité doi- à prendre les rennes de l'intégration de l'Est ­ environ 7 500 kilomètres ­ et plus vent rester des priorités à l'agenda politique. régionale du continent. L'expérience proche que l'Amérique latine (9 000 kilo- Ils contribuent à créer des ensembles régio- de l'Europe de l'Ouest, résumée plus mètres) des marchés mondiaux.7 Mais il naux favorables, qui, à leur tour, facilitent haut dans ce Rapport, met en lumière coûte toujours deux fois plus cher d'envoyer l'investissement, les échanges et le facteur l'importance d'une évolution progres- un conteneur vers la côte Est des États-Unis de mobilité en un cycle de prospérité. sive aux objectifs réalistes. L'intégration à partir de l'Afrique qu'à partir d'autres régionale prend du temps et ne se fera régions (voir tableau G4.1). Et qui dit accès · L'urbanisation. Contrairement à cer- pas dans toutes les parties de l'Afrique composé coûteux aux marchés mondiaux, taines croyances, l'urbanisation, si elle est en même temps. Les projets infrastruc- dit accès coûteux aux marchés régionaux. bien gérée, peut aider le développement turels représentent un bon point de Il faut environ 40 jours à un exportateur davantage en Afrique qu'ailleurs. Malgré départ. Avec l'intégration régionale, africain pour traverser la frontière avec cinq décennies d'une urbanisation de l'Afrique dispose d'un moyen d'en- un pays voisin, contre 22 jours pour ses mauvaise qualité, les niveaux de vie dans fin inverser les conséquences des déci- homologues latino-américains. Pour le les villes africaines sont bien plus élevés sions prises par Bismarck et ses invités tiers d'Africains vivant dans des pays sans qu'en milieu rural. Si l'urbanisation peut en 1884. Le chapitre 9 montre que de accès à la mer, les coûts de la division sont être mieux gérée, en suivant les lignes nombreux pays africains ont entrepris encore plus lourds. Ils doivent transporter directrices présentées au chapitre 7, des les premiers pas sur cette voie et définit les biens sur de longues distances par voie gains significatifs peuvent être escomptés les actions à entreprendre par le reste du de terre, ce qui impose des coûts supplé- en termes de productivité et de réduc- monde pour aider. mentaire, chaque pourcent d'augmen- tion de la pauvreté. tation de la distance faisant grimper les Note bibliographique Ce Rapport s'appuie sur un large éventail de documents de la Jamali, Emmanuel Jimenez, Steen Jorgensen, Abha Joshi-Ghani, Banque mondiale et sur de nombreuses sources extérieures. Les Ellis J. Juan, Stephen George Karam, Shigeo Katsu, Phil Keefer, travaux et notes préliminaires ont été préparés par Maria Abreu, Christine Kessides, Peyvand Khaleghian, Homi Kharas, Nadim Stephen Adam, Yusuf Ahmad, M Alva, Alberto Behar, Sarah Khouri, Jacob Kolster, Aart Kraay, Alexander Kremer, K. L. Boeckmann, Marius Brulhart, Massimiliano Cali, Yang Chen, Krishna , Kathy Krumm, Alice Kuegler, Praveen Kumar, Caterina Michael Clemens, Kirsten Cornelson, Souleymane Coulibaly, Laderchi, Amina Lahreche, Peter Lanjouw, Hedi Larbi, Frannie Nicholas Crafts, Edward Feser, John Felkner, Kali Glen-Haley, Leautier, Phillippe Leite, Jeffrey Lewis, Maureen Lewis, Johannes Geoffrey J.D. Hewings, Austin Kilroy, Melissa Klink, Christian Linn, Laszlo Lovei, Xubei Luo, William Maloney, Jean-Michel Layke, Philip Manners, Robert Margo, Thomas Markussen, Marchat, Katharine Martingale, Ernesto May, David McKenzie, Thierry Mayer, John McCombie, Topher McDougal, Claudio E. Elisabetn Mealey, Shomik Raj Mehndiratta, Barjor Mehta, Mukesh Montenegro, Megumi Muto, Andrew Nelson, B Nelson, Wim Mehta, Abel Mejia, Taye Mengistae, Dino Merotto, Stephen Mink, Naudé, Park Sam Ock, Jinhwan Oh, Keijiro Otsuka, Ken Poole, Pradeep Mitra, Keiko Miwa, Celestin Monga, Nasser Munjee, Lant Pritchett, Diego Puga, David Satterthwaite, Andrey Treyvish, Zafer Mustafaoglu, Abdu Muwonge, Ijaz Nabi, Mustapha Kamel Hirotsugu Uchida, Dirk Willem Te Velde, Cam Vidler et Nong Nabli, Gobind Nankani, Ashish Narain, Benno N'dulu, Vikram Zhu. Nehru, Eric Neumayer, Cecile Niang, John Overholt, Caglar Les documents préliminaires du Rapport sont disponibles sur Ozden, Nicolas Perrin, Abhay Pethe, Axel Peuker, Vidyadhar le site internet www.worldbank.org/wdr2009 ou via le bureau du Phatak, Brian Pinto, Mark Povey, Habib Nasser Rab, Madhu Rapport sur le développement dans le monde. Les vues exprimées Raghunath, Robin Rajack, Anupam Rastogi, Dilip Ratha, S. K. dans ces documents ne sont pas nécessairement celles de la Banque Rao, Martin Ravallion, Jean-Louis Reiffers, Jose Guilherme Reis, mondiale ou de ce Rapport. Frederic Robert-Nicoud, Klaus Rohland, Jamal Saghir, Maurice De nombreuses personnes, au sein ou hors de la Banque mon- Schiff, Emily M. Schmidt, Annemarie Schneider, Harris Selod, diale, ont fourni des commentaires à l'équipe. De précieux com- Marcelo Selowsky, Ethel Sennhauser, Claudia Sepulveda, Shekhar mentaires, directives, soutien et contributions ont été procurés par Shah, Zmarak Shalizi, Sudhir Shetty, Vera Songwe, Manju Sood, James Adams, Uma Adusumilli, Theodore Ahlers, Alexis Albion, Andrew Steer, Jack Stein, Andy Tatem, Ahmet Tiktik, Christopher Junaid Ahmed, Halil Ibrahim Akca, Mohamad Al-Arief, Riad Al Timmins, Tim Thomas, Vinod Thomas, Peter Thomson, Mark Khoury, Asad Alam, Ritu Anand, Candra Fajri Ananda, Inger Tomlinson, Yvonne Tsikata, Laura Tuck, Carolyn Turk, Sanjay Andersen, Martin Andersson, Patricia Clarke Annez, Jorge Saba Ubale, Sameh Wahba, Linda Van Gelder, Juergen Voegele, Hyoung Arbache, Omar Arias, Jean Eric Aubert, Fouad Awada, Jit Bajpai, Gun Wang, David Wheeler, Dirk Wilhem te Velde, Jan von der George Banjo, Luca Barbone, Elena Bardasi, Alberto Behar, Connie Goltz, Jorge Wilheim, John Wilson, Zelai Xu, Ahmet Yaman, Bernard, Anthony Bigio, S.A. Dan Biller, Kate Bird, Alessandro Evgeny Yasin, Tito Yepes, Yutaka Yoshino, Shahid Yusuf, Ulrich Magnoli Bocchi, Zeljko Bogetic, Laurent Bossard, Carlos Braga, Zachau, Albert Zeufack, Yan Zhang et Ekaterina Zhuravskaya. Milan Brahmbhatt, Marie-H. P. Bricknell, Robert Buckley, Nous avons également bénéficié de suggestions et de feedback Thomas Buckley, Derek Byerlee, Fernando Cabezas, Francisco de participants à des consultations ou ateliers de discussions tenus Carneiro, Mauricio Carrizosa, Mauricio Carrizosa, Shyam durant la phase d'ébauche du rapport. Nous voudrions remercier Chainani, Nadereh Chamlou, Jaime Saavedra Chanduvi, Robert particulièrement : Olav Seim et Marianne Berg du ministère des Chase, Ken Chomitz, Abderrahmane Chorfi, Luc Christiaensen, Affaires étrangères (Norvège) ; Per Ronnas, Klas Groth et Christina Marie-Helene Collion, Hector Valdes Conroy, Jean-Marie Cour, Hartler de SIDA (Suède) ; Pekka Hukka et Elina Levaniemi du Xavier Crépin, Aude de Amorim, Augusto de la Torre, Christopher ministère des Affaires étrangères (Finlande) ; les participants à Delgado, Christian Delvoie, Gabriel Demombynes, Sebastien l'atelier de Berlin : Tanja Boerzel, Mantang Cai, Angel de la Fuente Dessus, Jaime de Melo, Mamadou Dem, Banu Demir, Michele de Moreno, Nicola De Michelis, Manfred Fischer, Grzegorz Gorzelak, Nevers, Jean-Jacques Dethier, Shantayanan Devarajan, Makhtar Eduardo Haddad, Steven Haggblade, Michael Hofmann, Robert Diop, Ndiame Diop, Frederique Docquier, Paul Dorosh, Cuney Kappel, Aehyung Kim, Adama Konseiga, Frauke Kraas, Astrid Duzyol, William Easterly, Ibrahim Elbadawi, Lewis Eldridge, Kuehl, Rolf J. Langhammer, Ingo Liefner, Roman Mogilevsky, Antonio Estache, Warren Evans, Shahrokh Fardoust, Marianne Hassen Mohamed, Peter Nijkamp, Nils-Henning Meyer, Ulrich Fay, Wolfgang Fengler, Alexander Ferguson, Francisco Ferreira, Nitschke, Boris Pleskovic et Gerhard Ressel ; les participants à Melissa Fossberg, Vivien Foster, Bernard G. Funck, Saurabh Garg, l'atelier de Marseille : Mona Yafi , Jean-Eric Aubert, Gilles Pipien, Kristalina Georgieva, Ejaz Ghani, Marcelo Giugale, Sudarshan Rachid Afirat, Erfan Ali, Michel Arnaud, Jean-Dominique Assie, Gooptu Jose Luis Guasch, Sumila Gulyani, Jonathan Halpern, Fouad Awada, Mohamed Basyouny, Abdelkébir Berkia, Morched Simon Hay, Rui Hao, Jesko S. Hentschel, Santiago Herrera, Chabbi, Abderrahmane Chorfi, Simon Compaore, Jean-Pierre Andre Herzog, Kate Higging, Larry Hinkle, Mun S. Ho, Bernard Elong Mbassi, Kamal Hamdan, Gamal Hamid, Rachid El-Jamali, Hoekman, Vivian Hon, Yukon Huang, David Hummels, Djibrilla Rabea Kharfi, Hugues Kouadio, Frannie Léautier, Abdellah Issa, Narasimham Vijay Jagannathan, Zelena Jagdeo, Rachid Lehzam, Pierre Mayet, Jean-Louis Reiffers, Wafaa Sobhy, Kian 287 288 RAPPORT SUR LE DéVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 Tajbakhsh, Pierre Veltz, Xavier Crépin, Luc Dassonville, Thierry A.K.T. Chari, Sonia Sethi, Ashish Chandak, Anupam Rastogi, Lavi Desclos, Olivier Mourareau, Joan Parpal, Elizabeth Peri, Michele D'Costa, Ritu Anand, Nasser Munjee, Manju Sood, C.B. Juvekar Reynaud, Paul-Henri Schipper, Serge Snrech, Louis-Jacques et R. Ganesh ; les participants à l'atelier d'Hyderabad : Kamal Vaillant, Nathalie Tchoumba Bitnga, Loraine Falconetti, Fabien Kumar, M.Govinda Rao, K. L. Krishna, B. G. Verghese, Mahendra Marry et Olivier Lavinal ; les participants à l'atelier de Dar- Dev, Subhashish Gangopadhyay, Narhari Rao, Sanjaya Baru, C. es-Salaam : Tom Okurut, Samuel Wangwe, Elly Manjale, Mr. Rammanohar Reddy, Amitabh Kundu, Ravi Bhoothalingam, Amb. Raphael Mwai, Audance Ndayizeye, Professor Semboja, Dennis S. Narayanan, Ranjana Kumar, Alakh N. Sharma, Rameshwar Rweyemamu, Amos Majule, Mr Kweyamba, Professor Kishimba, Singh, A. K. Singh, Sri. B.C. Mohapatra, R. Radhakrishna, K. Furaha Lugoe, Haji Semboja, Dr Shechambo, Cosmos Sokoni, Krishnamurthy, Mahesh Mishra, Santosh Mahrotra, D. C. Sah, Prof. Yanda, Marc Kabandama, H. B. Lunogelo, Vivian Kazi, Irene Surjit Singh, Prabhat P. Ghosh, G. C. Paul, Jang Pangi, Yaduvendra Alenga, Stina Peteson et Monica Hangi ; les participants à l'atelier Mathur, Shubas Chandra Garg, Umesh Sinha, Gautam Pingle, S d'Abidjan : Mohamadou Abdoul, Kasségné Adjonou, Stéphane K Rao, Mohammed A Abid, Surendar Reddy, Nirmalaya Bagchi Aka Anghui, Alban Alphonse Emmanuel Ahourse, Jean-Marie et Anand Akundy ; les participants à l'atelier de Moscou : Evgeny Akpoue, Koffi Attahi, Djerkbary Bambah, Toyidi Bello, Joseph Yasin, Vladimir Mau, Vladimir Nazarov, Ilya Mazayev, Mikhail Coulibaly, Konan Kouakou Noel Dahoua, Alhassane Coster Dmitriev, Ksenia Yudaeva, Ekaterina Zhuravskaya, Evsei Gurvich, Diaw, Anne Marcelle Douka, Jacques Esso, Siaka Fofana, Agnès Evgennii Gavrlienkov, Galina Kurlyandskaya, Nadezhda Kosareva, Gnamon-Adiko, Joachim Hunlede, John Igue, Prosper Kedagni, Lidiya Ovhcharova, Natalia Zubarevich, Vladimir Drebentsov, Constant Koidou, Hugues Kouadio, Alexane Kouame, Kouassi Eugenii Gontmacher, Aleksey Prazdnichnykh, Aleksander Jean-Baptiste Kouma, Mibanan Hippolithe Kone, Jean Claude Morozov, Andrey Treyvish, Vitaly Shipov, Dmitry Aratsky, Koutou, Gabin Kponhassia, Owusu-Bonsu Kwame, Moussa Ladan, Tatyana Popova, Irina Makeeva, Oksana Sergienko, Oleg Zasov, Youayou Marital Laguidahi, Konon Jules Lella, Edmond Manouan, Marina Vasilieva et Vladislava Nemova ; l'organisateur de l'atelier Isaac F. Mensa-Bonsou, Yao Kouadio Antoine N'Gbala, Jérôme d'Ankara, l'Organisation d'état pour la planification, et ses par- Aloko N'Guessan, N'Da N'Guessan Kouadio, Sidi Ould Cheikh ticipants : Necla Akça, Didem Akman, Enver Aksoy, Ayhan Atli, Abdallahi, Guillaume Poirel, Adama Sall, Kanon Seri, Adama Yavuz Cabbar, Abdullah Çelik, Ayda Eraydin, Oguz Isik, Serap Sissouma, Soumaïla Sogodogo, Fidel Yapi Amoncou et François Kayasu, Vural Kural, Cenk Oguzsoy, Elvan Ongun, Mevlüt Özen, Yatta ; les organisateurs des ateliers de Mumbai et d'Hyderabad : Ibrahim Hakki Polat, Gül Polat, Faruk Sahin, Zekeriya Sarbak, l'Infrastructure Development Finance Corporation, ainsi que la Zafer Yavan et Hami Yildirim. chambre de commerce et d'industrie de Bombay et l'Administrative Jeff Lecksell, Siobhan Murray et Brian Blankespoor ont préparé Staff College of India ; les participants à l'atelier de Mumbai : les cartes de ce Rapport. Une autre aide précieuse nous a été appor- Jairaj Phatak, Sanjay G. Ubale, Manu Kumar Srivastava, Sanjay tée par Gytis Kanchas, Polly Means, Nacer Mohamed Megherbi, Sethi, P. R. K. Murthy, Uma Adusumilli, Vidyadhar K. Phatak, Grace P. Sorensen, Catalina Tejada et Roula I. Yazigi. Merrell J. G. S. Gill, Satyendra Sinha, C. S. Deshpande, Mukesh Mehta, Tuck-Primdahl, Kavita Watsa et Prianka Nandy ont assisté l'équipe Mridula Krishna, Arun Mokashi, Siddharth Roy, Veena Mishra, dans le cadre des consultations et de la diffusion. Rajan Divekar, Dilip Karmarkar, Dinkar Samant, Shishirkumar Malgré nos efforts pour dresser une liste exhaustive, certaines Rai, John Alexander, Ramakant Jha, Rahul Srivastava, Shyam personnes ayant contribué à ce rapport peuvent avoir été omises H. Chainani, Gerson D'Cunha, Jockin Arputham, Abhay Pethe, par inadvertance. L'équipe présente ses excuses pour tout oubli Niranjan Rajadhyaksha, Sarosh Bana, Darryl D'Monte, Ashley éventuel et réitère sa reconnaissance à tous ceux qui l'ont aidée à D'Mello, Dilip D'Souza, Neha Batura, Sadashiv Rao, M.K. Sinha, réaliser ce Rapport. Note bibliographique 289 Travaux préliminaires pour le Rapport Notes préliminaires pour le Rapport sur le développement dans le monde 2009 sur le développement dans le monde 2009 Behar, Alberto, (2008), « Neighborhood Growth Effects: An Abreu, Maria, (2008), « Effectively Dealing with Slums ». Annual Panel Data Approach ». Alva, M. et A. Behar, (2006), « Factors That Contribute To (or Bird, Kate et Kate Higgins, (2007), « Regional Inequality and Detract From) Successful Outcomes in African Regional Agree- Primary Education in Northern Uganda, Policy Brief No. 2 ». ments ». Brulhart, Marius, (2008), « An Account of Global Intra-Industry Andersson, Martin, (2007), « Spatial Disparities in Taiwan ». Trade, 1962-2006 ». Cali, Massimiliano. « Urban Agglomeration Policy in China ». Cali, Massimiliano, (2007), « Urbanisation, Inequality and Eco- Chen, Yang, (2008), « China: A Case Study of 1D-2D-3D nomic Growth: Evidence from Indian States ». areas ». Clemens, Michael A., Claudio E. Montenegro & Lant Pritchett, Cornelson, Kirsten, (2008), « Egypt and South Africa: A Case (2008), « The Great Discrimination: Borders as a Labor Market Study of 1D-2D-3D areas ». Barrier ». Crafts, Nicholas, (2006), « European Growth in the Age of Coulibaly, Souleymane, (2008), « On the Complementarity of Regional Economic Integration: Convergence Big Time? ». Regional and Global Trade ». Crafts, Nicholas. « Spatial Disparities in 19th Century British Hewings, G., E. Feser et K. Poole, (2007), « Spatial/Territorial Industrialization ». Development Policies in the United States ». Hay, Simon I., Dave L. Smith et Robert W. Snow, (2008), « Is a Kilroy, Austin, (2007), « Intra-Urban Spatial Inequalities: Cities Future for Human Malaria Inevitable? ». as `Urban Regions' ». Kilroy, Austin, (2006), « The Role of Cities in Postwar Economic Kroehnert, Steffen et Sebastian Vollmer, (2008), « Where Have Recovery ». All Young Women Gone? ». ------, (2006), « Intra-Urban Spatial Inequality: Cities as Layke, Christian et Stephen Adam, (2008), « Spatial Allocation `Urban Regions' ». of Public Expenditures in Nigeria ». Klink, Melissa, (2008), « Nigeria and South Africa: A Case Study Mayer, Thierry, (2008), « Market Potential and Development ». of 1D-2D-3D areas ». Montenegro, Claudio E. et Maximilian L. Hirn. « A New Disag- Manners, P. et A. Behar, (2006), « Trade in Sub-Saharan Africa gregated Set of Labor Market Indicators using Standardized House- and Opportunities for Low Income Countries ». hold Surveys from Around the World ». 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Uchida, Hirotsugu et Andrew Nelson, (2008), « Agglomeration Te Velde, Dirk Willem, (2006), « Regional Integration, Growth Index: Towards a New Measure of Urban Concentration ». and Concentration ». Treyvish etrey, (2006), « The Downfall of the Soviet Union: A Spatial Explanation ». Vidler, Cam, (2008), « Turkey and Russia: A Case Study of 1D-2D-3D areas ». Notes de fin Vue d'ensemble 5. Les chiffres contenus dans ce paragraphe proviennent de 1. Clemens, Montenegro et Pritchett (2008), document d'infor- données sur la superficie totale, la proportion de superficie dédiée mation établi pour le présente Rapport. à des fins agricoles, l'emploi total, la proportion d'emploi dans 2. Collier (2007). l'agriculture, le PIB et la proportion de valeur ajoutée brute (VAB) 3. En Zambie, un individu vivant dans une zone de peuplement générée dans l'agriculture (Office of National Statistics, 2006). Les de plus de 5 000 personnes est considéré comme un citadin ; en chiffres concernant l'emploi sont de 2003, les chiffres concernant Inde, le seuil est de 20 000. Pour comparer l'urbanisation d'un pays la population sont de 2002 et les chiffres liés au PIB sont de 2005. à l'autre, ce rapport propose pour la première fois une nouvelle Tous les chiffres concernant le PIB sont basés sur les taux de change mesure de la densité démographique avec « l'indice d'aggloméra- du pouvoir d'achat standard (PAS). tion » (voir chapitre 1). 6. Les chiffres relatifs aux populations sont de l'année 2007 4. Voir le Rapport sur le développement dans le monde de (www.citypopulation.de/world.htm). 2008 : l'Agriculture au service du développement. 7. La tendance qu'ont les populations des quelques villes les plus 5. Fujita (2007). importantes d'un pays à se détacher aussi nettement des popula- 6. Mukherjee (2007). tions des villes situées en bas de la hiérarchie des lieux se reflète 7. Koh and Chang (2005). dans la tendance de la règle « rang-taille » à éclater pour l'extrémité 8. De Blij (2005). supérieure de la distribution de tailles des villes. 9. Khanna (2008). 8. Ces définitions de la règle « rang-taille » et de la loi de Zipf 10. World Bank (2008). sont approximatives. Pour des définitions plus pertinentes, voir 11. Dans l'ensemble de ce rapport, ce que l'on appelle souvent Gabaix & Ioannides (2004). le « développement régional » ou de « développement territorial » 9. Eeckhout, 2004. est qualifié de « développement local ». Ces politiques doivent s'ac- 10. Martin, 2005. Même au Royaume-Uni, qui dispose d'un commoder de différences spatiales plus grandes encore lorsque leur secteur financier fortement concentré sur les plans spatial et ins- champ d'action couvre des pays. titutionnel, les grandes villes telles que Birmingham, Manchester, Leeds et Edimbourg possèdent des concentrations relativement Les manières de parcourir ce Rapport importantes de sociétés d'investissement de capital risque malgré 1. http://nobelprize.org/nobel_prizes/economics/ le fait que les marchés boursiers régionaux aient été supprimés au laureates/1971. début des années 70. 2. http://nobelprize.org/nobel_prizes/economics/ 11. Kim & Margo, 2004. laureates/1971/kuznets-lecture.html. 12. Cabinet du vice-premier ministre (2003). 3. Brown, Fay, Felkner, Lall & Wang, 2008 13. Hoang, Nguyen & Tacoli, 2005. 14. Tiffen, 2003. GEM 1 15. Glaeser & Kahn, 2001, p. 21. 1. Voir Engerman & Sokoloff, 2000 ; Acemoglu, Johnson & 16. Baker et al., 2005, p. 15. Robinson, 2002. 17. Peng, Zhu & Song, 2006, p. 7. 2. Pour une analyse plus détaillée de la géographie économique 18. Glaeser & Kahn, 2001. des États-Unis, voir Kim et Margo (2004). 19. Estimations basées sur les produits bruts des plus grandes 3. Fogel (1979) suggère qu'aucune technologie en tant que telle villes du monde, publiés sur www.citymayors.com. n'a été à l'origine de cette réduction des coûts. Il estime, par exem- 20. Ceci est l'excédent de VAB mesurée sur la base du lieu de ple, que la production américaine de 1890 n'aurait été que 4 % travail par rapport à la VAB mesurée sur base du lieu de résidence moins élevée si les biens avaient été transportés par bateau plutôt pour Londres. Le calcul est basé sur des données de l'Office of que par chemins de fer. National Statistics (2006). 4. McCallum, 1995. 21. Les chiffres sur les flux de profits associés au navettage sont fournis par le Bureau américain de l'Analyse économique. Chapitre 1 22. Citation tirée du glossaire de World Urbanisation Porspects : 1. Farvacque-Vitkovic, Casalis & Eghoff, 2007, p. 37. The 2007 Revision Population Database Web site. 2. Nations Unies/Wilbur Smith Associates, 1980, p. 2. 23. Même dans le cadre d'une analyse par séries chronologiques, 3. Siegel, 1997, p. 61. la prudence est de rigueur lors du recours à la base de données des 4. La NUTS fournit une classification uniforme des unités ter- Prospectives sur l'urbanisation dans le monde. Pour certains pays, la ritoriales dédiée à la production de statistiques régionales pour définition officielle d'une zone urbaine a évolué avec le temps. En l'Union européenne. Les deux premiers niveaux administratifs de Chine, par exemple, la part urbaine de la population pourrait avoir la plupart des États membres correspondent à NUTS2 et NUTS3. été de 24, 31 ou 73 % en 1999, en fonction de la définition officielle NUTS1, une unité plus large représentant les principales régions utilisée pour la population urbaine (Satterthwaite, 2007). socio-économiques, ne correspond pas, dans la plupart des cas, à 24. Glaeser, Kolko & Saiz, 2001. des unités administratives existant au sein des États membres. 25. Statistiques tirées d'un rapport de Pricewaterhouse Cooper. 291 292 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 26. Les estimations des parts de la consommation urbaine sont 47. Smith, 1989. basées sur les enquêtes auprès des ménages disponibles pour des 48. Crafts, 2008. années différentes et les estimations du PIB par habitant sont expri- 49. Williamson, 1982. mées en dollars EU de 2000 pour les années respectives. 50. The Economist, 2007. 27. Maddison, 2008. 51. Satterthwaite et al., 2007. 28. Kim & Margo, 2004. 52. Ce chiffre, de même que les autres chiffres relatifs au parts 29. C'est ce qu'on appelle l'effet du marché intérieur de la nou- urbaines historiques citées dans cette section, est basé sur la défini- velle géographie économique, également abordé au chapitre 4. La tion d'une zone urbaine en tant que ville de plus de 5 000 habitants concentration de l'activité économique dans les zones urbaines et provient de Bairoch et Goertz (1986). Tous les chiffres de cette donne également lieu à des effets supplémentaires de renforcement section concernant les parts urbaines et les populations des pays en de la productivité, traités au chapitre 4. développement contemporains sont tirés, ou calculés sur base de 30. Cette tendance qu'à l'urbanisation de produire une diver- données tirées de Nations Unies (2006). Comme précisé plus haut, gence des indicateurs de bien-être élémentaire en faveur des zones l'usage de cette base de données en vue de comparer les change- urbaines distingue les pays en développement contemporains des ments dans les parts urbaines à travers les pays n'est pas aussi pro- pays qui se sont industrialisés au cours des 19e et 20e siècles, dont il blématique que son usage pour comparer les niveaux de ces parts est question plus loin. urbaines à travers les pays. 31. Basé sur des données de 2003 de Maddison (2008). 53. Cet échantillon comprend l'Allemagne, la Belgique, le Dane- 32. Commission européenne, 2001. mark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l'Italie, la Norvège, 33. Miles, 2007. les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. 34. PIB mesuré en dollars constants internationaux de 1990 à Cette composition a été déterminée par la disponibilité des don- partir de données de Maddison (2008). nées historiques dans Bairoch et Goertz (1986). 35. Une zone est définie comme étant à prédominance urbaine 54. La figure 1.15 illustre un certain nombre de pays qui, selon (ou rurale) si plus de 50 % de population vivent en zones urbaines les Nations Unies (2006), ont enregistré un changement positif dans (ou rurales). Une zone est également classifiée comme telle si la part leurs parts urbaines entre 1985 et 2005. Une poignée de pays comp- urbaine de sa population est comprise entre 15 et 50 % lorsqu'elle tant des populations de plus de 1 million d'habitants ont connu comporte un centre urbain de plus de 500 000 habitants (1 mil- une « urbanisation négative » durant cette période (par exemple, lion pour le Japon) qui représentent plus de 25 % de la population l'Arménie, l'Estonie, la Géorgie, le Kirghizistan, la Lettonie, la totale de la zone. Moldavie, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan). Bien que les définitions 36. La prudence est requise dans ce cas. Il se peut que l'augmen- d'une zone urbaine n'aient pas changé dans ces pays, la tendance à tation de l'avantage de salaire aux États-Unis durant cette période la baisse des parts urbaine pourrait, dans ces cas, être liée à la disso- ait moins à voir avec une meilleure qualité de vie dans les villes lution de l'Union soviétique. Deux autres pays (la République tchè- qu'avec les effets de baisses importantes dans les prix relatifs des que et la République slovaque) faisaient partie de l'ancienne Tché- denrées agricoles (Barro & Sala-I-Martin, 2004, p. 470). coslovaquie et la dissolution de cette dernière, ainsi que la sortie de 37. Ces estimations de la consommation urbaine et des parts l'économie planifiée, pourraient avoir affecté leurs parts urbaines. urbaines de la population sont basées sur des enquêtes nationales Des six pays restants (les Emirats arabes unis, l'Irak, la Maurice, la auprès des ménages pour différentes années, suivant leur disponi- Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Sri Lanka et la Zambie), certains ont bilité. des définitions non conventionnelles ou changeantes d'une zone 38. Comme nous le verrons plus tard avec la Chine, toutefois, ce urbaine. Celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, par exemple, est n'est pas le cas de tous les pays en développement. Bien qu'il existe un centre de 500 habitants ou plus, un seuil inhabituellement bas, une relation inversement proportionnelle, à travers les provinces tandis qu'aux Émirats arabes unis, la population urbaine se mesure chinoises, entre la part urbaine et le rapport des revenus urbains à la population de neuf villes. aux revenus ruraux, ce rapport est à la hausse depuis la fin des 55. Satterthwaite, 2007. années 90. 56. Nations Unies, 2006. 39. L'accès à l'eau est, ici, défini en tant que tout accès à des 57. Cette conclusion se base sur une estimation historique de « sources d'eau améliorées ». Ces sources varient en fonction du la croissance de la population urbaine des États-Unis obtenue en contexte local mais incluent les puits, les robinets collectifs, l'eau combinant les données historiques des parts urbaines de Bairoch sous conduite et les camions vendant l'eau. De même, l'hygiène fait et Goertz (1986) aux données historiques sur les tailles des popula- référence à une variété d'équipements qualifiés tels que les latrines tions des pays de Maddison (2008). et communs. 58. Gwatkin et al., 2007. 40. Les pays inclus dans l'échantillon : Bangladesh, Bénin, 59. Gwatkin et al., 2007. Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Colombie, Egypte, Ghana, 60. Woods, 2000. Guatemala, Haïti, Inde, Indonésie, Kazakhstan, Kenya, Malawi, 61. Williams & Galley, 1995. Mali, Maroc, Mozambique, Namibie, Népal, Nicaragua, Nigeria, 62. Orwell, 1937. Ouganda, Pérou, Philippines, République dominicaine, Tanzanie, 63. Crafts, 2008. Tchad, Turquie, Vietnam, Zambie et Zimbabwe. 64. Williamson, 1990. 41. Gwatkin et al., 2007. 65. Stockel, 2002. 42. Satterthwaite et al., 2007. 66. Kim & Margo, 2004. 43. The Economist, 2007. 44. Satterthwaite et al., 2007. Chapitre 2 45. Satterthwaite et al., 2007. 1. Armstrong & Taylor, 2000, voir notamment le chapitre 8. 46. Les données sur la population de Delhi proviennent des 2. Beaumier, 1998. Nations Unies (2006). 3. Krugman, 1991, pp. 11­13. Notes de fin 293 4. Voir par exemple Barro & Sala-I-Martin, 2004. une part hypothétique de 2 %, nous obtenons une mesure de la 5. OCDE, 2007, p. 14. concentration égale à 5. 6. Blanchard & Katz, 1992. 35. Dans cette section, la mesure de la concentration concerne 7. OCDE, 2006, p. 13. uniquement le niveau de concentration (densité) de la zone de 8. Site web de l'Institut national de la statistique français. pointe de chaque pays. Aucune information n'est fournie sur la 9. Groupe de travail sur les comptes nationaux des Länder, répartition spatiale de la densité entre les autres zones du pays. 2007. 36. Chiffres du PIB par habitant d'après l'ouvrage de Maddison 10. Ce schéma est bien connu des spécialistes du développe- (2008). ment, sous le nom de « courbe de Kuznets », du nom du Prix Nobel 37. Krugman, 1991, pp. 11­13. d'économie Simon Kuznets. Bien que cette courbe décrive la rela- 38. Ingram & Whitehead, 2008. tion entre le développement économique d'un pays et l'inégalité 39. La source des informations est un ensemble de plus de 120 de revenu de ses habitants, l'hypothèse avancée par Kuznets pour enquêtes auprès des ménages dans 75 pays, avec deux ans d'obser- expliquer cette relation correspond à celle qui sous-tend la relation vation dans certains pays. Pour chaque pays et année, nous esti- entre inégalité spatiale et développement décrite dans ce chapitre. mons la consommation des ménages individuels. Dans certains 11. Poncet, 2006. pays, seules les données concernant les revenus des ménages sont 12. Buys, Deichmann & Wheeler, 2006. disponibles. Puis nous agrégeons la consommation des ménages 13. Poncet, 2005. en une consommation totale des ménages pour chaque région de 14. Poncet, 2006. recensement du pays. La mesure de la concentration pour un pays 15. Tobler, 1970. est représentée par la plus grande part régionale de consommation 16. Angeriz, McCombie & Roberts, 2008. des ménages. Voir l'ouvrage de Gill & Goh, 2007, pour les détails 17. Lipsey & Nakamura, 2006. sur la base de données et la méthodologie. 18. Henderson, Kuncoro & Nasution, 1996. 40. La source des informations est la base de données Geographi- 19. Deichmann et al., à paraître. cally Based Economic Database du professeur William Nordhaus de 20. Henderson, Shalizi & Venables, 2001. l'université de Yale. Cette base de données porte sur la population, 21. le produit intérieur brut et les zones territoriales sous-nationales de 22. Aghion & Williamson, 1998, pp. 144­51. plus de 90 pays. 23. Taylor & Williamson, 2006. 41. Dans la réalisation de comparaisons entre pays, le recours à 24. Angeriz, McCombie & Roberts, 2008. des cellules de quadrillage standardisées permet d'éviter les erreurs 25. Fingleton, 2003. transversales, à savoir les variations de mesure liées au nombre de 26. Deichmann et al., 2005. partitions. Comme dans la procédure d'estimation du coefficient 27. Hering & Poncet, 2006. de Gini spatial, nous classons les cellules du quadrillage territorial 28. Da Mata et al., 2007. par ordre décroissant en fonction de leur densité de PIB et traçons 29. Paillacar, 2007. point par point la zone territoriale cumulative sur l'axe horizontal 30. Head & Mayer, 2006. par rapport au produit intérieur brut cumulatif sur l'axe vertical. 31. Collier, 2007. Puis nous appliquons une fonction polynomiale aux données pour 32. Estimations produites à partir de la base de données sur prédire la part du PIB dans les 5 % les plus denses de la superficie l'activité économique organisée selon la géographie, du professeur territoriale du pays. Nordhaus, compilée à partir d'informations collectées en 1990. 42. Le coefficient de Gini spatial étudie la répartition de la den- 33. Des séries chronologiques sur la concentration spatiale ont sité sur toute la superficie territoriale d'un pays. Il est égal à zéro si été constituées pour 10 pays, bien qu'avec seulement deux observa- la densité économique est répartie de manière homogène à travers tions pour certaines d'entre elles. Les pays inclus dans l'échantillon l'espace, et égal à un si toute la production du pays est concentrée sont le Canada (1890­2006), l'Espagne (1850­2000), la France dans une cellule unique du quadrillage territorial. Le calcul du (1801­1999), les Pays-Bas (1850­2006), le Japon (1900­2000), coefficient de Gini spatial de la densité du PIB se déroule en trois les États-Unis (1960­2000), le Brésil (1960­2004), le Chili (1975­ étapes. Premièrement, les cellules du quadrillage sont classées par 2004), la Thaïlande (1975­2004), l'Indonésie (1989­2005) et les ordre décroissant en fonction de la densité de la masse économique Philippines (1980­2005). À l'exception de la France, de l'Espagne et (PIB par kilomètre carré). Deuxièmement, les parts cumulatives des Pays-Bas, où la population est utilisée, la masse économique est des zones territoriales sont dérivées et une série de parts cumulati- mesurée en fonction du PIB. Les données proviennent de plusieurs ves du PIB par cellule de quadrillage est établie. Troisièmement, ces sources mais, comme cela est expliqué ci-dessous, la combinaison deux mesures sont reportées sur un tracé point par point l'une par des sources d'information ne constitue pas un problème impor- rapport à l'autre pour produire une courbe de Lorenz, et le coeffi- tant car la mesure de la concentration ­ un taux ­ est indifférente à cient de Gini spatial est calculé comme le rapport de la zone entre la divers indicateurs. ligne de répartition uniforme et la courbe de Lorenz à la zone située 34. Dans les développements qui suivent, la mesure de la sous la ligne de répartition uniforme. concentration est définie selon la méthode suivante. Premièrement, 43. Krugman, 1993. nous estimons la part hypothétique du PIB d'une zone en partant 44. Sur la base de dollars internationaux Geary-Khemis de l'hypothèse d'une répartition spatiale uniforme du PIB sur le constants de 1990, Maddison (2008). territoire national. Deuxièmement, nous identifions la zone ayant 45. Le coefficient de variation est passé de 0,107 à 0,148 (Crafts effectivement la plus grande part du PIB national. Troisièmement, 2005). nous divisons la part de PIB effective de cette zone de pointe par 46. Comparaison fondée sur les chiffres du PIB par habitant sa part hypothétique (répartie uniformément dans l'espace) pour d'après Maddison (2008). obtenir notre mesure de la concentration spatiale. Par exemple, si 47. Roberts, 2004. la zone de pointe a une part effective du PIB national de 10 % et 48. Barro & Sala-I-Martin, 1992. 294 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 49. Green, 1969. 77. Demurger et al., 2002. 50. Nous définissons la mesure du bien-être comme le produit 78. He, 2008. brut par habitant de chaque cellule, et la disparité spatiale comme 79. Venables, 2006. le rapport du produit brut par habitant de cellule le plus élevé au 80. Crafts, 2005, tableau 4, p. 59. produit brut par habitant de cellule le plus faible. D'autres mesures 81. Calculs pour l'année 2005, fondés sur les données de l'An- des inégalités spatiales ­ telles que la différence entre le 90e centile nuaire statistique 2006 de la Chine, http://www.stats.gov.cn/tjsj/ et le 10e centile et la différence entre la moyenne des 10 grilles les ndsj/2006/indexeh.htm. plus élevées et la moyenne des 10 grilles les moins élevées ­ et coef- 82. Les chiffres du PIB par habitant pour Shanghai et Guizho ficients de variation produisent des schémas stylisés identiques. ont été calculés pour 2005 en multipliant les estimations de la per- 51. Pour chaque pays et chaque année, nous estimons une formance provinciale relative par l'estimation du PIB par habitant régression de Mincer avec la consommation des ménages par habi- national fournie par Maddison. Les chiffres sont exprimés en dol- tant comme variable dépendante, un ensemble d'emplacements lars internationaux de 1990. De même, les comparaisons avec la fictifs comme variables indépendantes et des caractéristiques de Grande-Bretagne sont fondées sur les données fournies par Maddi- ménage standard pouvant être observées (telles que la taille des son, dans Maddison (2008). ménages, le niveau d'éducation, le sexe, l'âge et le statut conjugal de la personne à la tête du ménage) comme variables témoin. Les Chapitre 3 variables d'emplacement sont de vastes régions de recensement. La 1. Chiffres basés sur Maddison, 2006 . Entre 1820 et 1998, le PIB différence entre le coefficient maximal et le coefficient minimal sur est passé de 694,4 milliards de dollars à 33.725,9 milliards en dol- les variables d'emplacements fictifs constitue notre mesure de la lars internationaux de 1990. Durant cette période, la population est disparité de la consommation entre les zones de pointe et les zones passée de 1,04 milliard à 5,3 milliards d'habitants, soit cinq fois plus retardataires, purement en raison de l'emplacement. à raison d'un pour cent par an. 52. Nous estimons la relation entre la disparité spatiale et le PIB 2. Ces estimations sont basées sur la base de données du projet par habitant en rassemblant les estimations de disparité issues de G-Econ compilée à la Yale University (voir Nordhaus, 2006). Cette chaque enquête auprès des ménages dans une analyse de régression base de données fournit les estimations de PIB, de populations et qui tient également compte du nombre de régions de recensement des zones de superficie de terres par quadrillage d'environ 100 km dans chaque pays et de la superficie territoriale de chaque pays. sur 100 à l'équateur. Ces chiffres sous-estiment vraisemblablement Nous déduisons de ce procédé que la relation inverse entre les dis- la concentration réelle. parités spatiales de consommation et le niveau de développement 3. Ohmae & Kevich, 1990. résiste à des caractéristiques de modèles variées (c'est-à-dire à l'uti- 4. Les chiffres incluent les frontières terrestres entre états- lisation de différents groupes de variables témoin). nations seulement. Les frontières entre colonies au 19e siècle ou du 53. Ces estimations sont exprimées en dollars EU de 2000 pour début du 20e siècle ne sont donc pas prises en compte. les années de réalisation des enquêtes auprès des ménages dans les 5. Blake, 2005. années 2000. 6. La mesure rend compte de quatre indicateurs représentant 54. Yemtsov, 2005. les restrictions sur les flux de biens, de capitaux de populations et 55. Kanbur & Zhang, 2005 ; Milanovic, 2005. d'idées : (1) tarifs moyens (données de la Banque mondiale), (2) 56. Demurger et al., 2002. ouverture des capitaux (Chinn et Ito, 2006), (3) proportion des 57. Banque mondiale, 2007. pays pour lequel un visa est nécessaire à l'entrée pour les visiteurs 58. La Géorgie a été le seul pays de la région à ne pas connaî- (Neumayer, 2006), et (4) un indice de liberté de la presse incluant tre une réduction de pauvreté en termes absolus sur cette période. des informations telles que le filtrage Internet (Reporters sans fron- Douthat, Poe & Cutler, 2006, p. 52, et Banque mondiale, 2005. tières, 2007). Ces mesures sont étudiées plus en détails plus loin 59. Ferreira, 2000. dans ce chapitre. Tous les indicateurs ont été normalisés et leur 60. Chiffres du PIB par habitant d'après Maddison (2008). échelle revue, depuis les frontières les plus ouvertes aux plus fer- 61. Naudé & Krugell, 2006. mées, et totalisés. Un indice basé sur les tailles de classement donne 62. Cardenas & Ponton, 1995. des résultats similaires. Les données font généralement référence 63. Hill, Resosudarmo & Vidyattama, 2007. à 2005 ou 2006 mais, dans certains cas, ils font référence à 2004. 64. Nitinant, 2008. Pour certains pays, seuls 3 indicateurs sur quatre étaient disponi- 65. Dang, 2008. bles, les valeurs manquantes ont été remplacées par la moyenne 66. D'après PNUD (1997) et PNUD (2005). globale. Parmi les plus grands pays affectés : l'Afghanistan, Cuba, 67. Garcia-Verdu, 2005 ; Fuentes & Montes, 2004. la République démocratique du Congo, la Serbie et le Monténégro, 68. Ministère égyptien de la planification et PNUD, 2004. le Tadjikistan et le Yémen. L'indice inclut la plupart des obstacles et 69. Commission de la planification du gouvernement indien, des divisions. Par exemple, des législations et des réglementations 2002. incompatibles peuvent affecter le bien-être d'un pays. Le besoin de 70. Conseil national srilankais pour le développement économi- certifier les semences agricoles nouvellement développées dans cha- que et PNUD, 2005. que pays respectif a ralenti le développement de variétés améliorées 71. Gouvernement du Sri Lanka, 2008. pour une révolution écologique en Afrique qui permettrait d'amé- 72. Ministère kenyan de la planification et du développement liorer la sécurité alimentaire et le revenu. national et PNUD, 2005. 7. Il existe plusieurs indices de mondialisation qui retiennent 73. Smith, 1979, p. 122. des aspects d'obstacles internationaux similaires. Par exemple, l'in- 74. Venables, 2006. dice KOF de mondialisation (globalization.kof.ethz.ch). Toutefois, 75. Chang, 2005. ces indices combinent généralement les réglementations des pays 76. Hanson, 1998. comme les niveaux de tarifs avec des effets variables, tels que la part Notes de fin 295 des exportations sur le PIB. Pour l'analyse illustrative dans ce cha- ger une endogénéité potentielle, ils estiment qu'un choc de crois- pitre, nous nous sommes strictement intéressés à la manière dont sance négatif de 5 % augmente de moitié la probabilité d'un conflit les pays gèrent l'interaction économique. dans l'année suivante. 8. Voir McCallum (1995) et Helliwell (2002). 39. Voir note 2 pour la source des données. Ces données par 9. Anderson & van Wincoop, 2003 ; Anderson & van Wincoop, quadrillage peuvent toutefois sous-estimer la concentration car ces 2004. estimations sont basées sur les données de 1990 et les zones à forte 10. Bhagwati & Srinivasan, 2002; Alcala & Ciccone, 2004. concentration se sont vraisemblablement développées plus rapide- 11. Rodriguez & Rodrik, 2000 ; Slaughter, 2001. ment que les zones à faible concentration. 12. Banque mondiale, 2007b. 40. Maddison, 2006. 13. Kee, Nicita et Olarreaga (2006) développent des mesures 41. Bairoch, 1982. des restrictions aux échanges qui incluent certains de ces aspects. 42. Tilly, 1990. Disponibles à un plus petit ensemble de pays que l'indice du tarif 43. Maddison, 2006. moyen, ce sous- ensemble indique une forte corrélation avec ce 44. Voir encadré 0.3 pour la définition des régions du RDM. dernier. 45. Disdier & Head, 2006. 14. Voir Chinn et Ito (2006). L'indice d'ouverture des capitaux 46. Leamer,2007 souligne ce point. Chinn-Ito est issu du Rapport annuel FMI sur AREAER. Il s'agit 47. Bourguignon & Morrisson, 2002b ; Banque mondiale, Plate- du premier composant des quatre variables binaires reportées : forme de données sur le développement (DECDG). l'existence de différents taux de change, les restrictions sur compte 48. Morrisson & Murtin, 2005. courant, les opérations sur les comptes de capitaux et exigence de 49. Maddison, 2006. cession des produits des exportations. Voir Chinn et Ito (2006). Les 50. Bourguignon & Morrisson, 2002a. valeurs d'origine des indices ont été redéfinies : 0 {restrictions les 51. Collier, 2007. plus faibles sur l'ensemble des pays} et 100 {restrictions les plus for- 52. Cutler, Deaton et Lleras-Muney (2006) traitent des moteurs tes}. Les moyennes régionales ne sont pas pondérées. de la baisse des taux de mortalité qui ont mené à ces augmentations 15. McKenzie, 2001 ; Kose, Prasad, Rogoff & Wei, 2006 ; Chinn de longévité. & Ito, 2006 ; Henry, 2007. 53. Morrisson & Murtin, 2005. 16. Quinn & Toyoda, 2006. 54. Les chiffres relatifs à l'inégalité peuvent sous-estimer les 17. Bekaerta, Harveyb & Lundblad, 2005. véritables disparités entre les résultats pour le capital humain. Les 18. Kose, Prasad, Rogoff & Wei, 2006. années de scolarisation ne font référence qu'à l'éducation primaire 19. Pritchett, 2006. et secondaire et, par conséquent, ont une valeur maximale inhé- 20. La quantification de ces bénéficies est difficile. Toutefois, rente. De nombreux pays développés ont essentiellement atteint un une étude récente estime qu'une augmentation de 3 % de la main- maximum naturel il y quelques temps mais ont réalisés des progrès d'oeuvre des pays industrialisés pourrait apporter un gain de 356 supplémentaires dans la qualité de l'éducation et dans l'expansion milliards de dollars (Banque mondiale, 2005). de l'enseignement supérieur. Les pays en développement ont rat- 21. Pritchett, 2006. trapé une bonne partie de leur retard sur le plan de l'éducation pri- 22. Neumayer, 2006. maire et secondaire, ce qui est moins le cas pour les autres dimen- 23. McKenzie, 2005. sions de capital humain. 24. Linden, Kraemer & Dedrick, 2007. Un autre exemple de 55. Cohen & Soto, 2007. l'importance des activités à forte intensité de connaissance est 56. Ces chiffres peuvent surestimer quelque peu les améliora- donné par Oppenheimer, 2008 : sur chaque tasse de café cultivé en tions car aucune donnée n'est disponible pour plusieurs pays pro- Amérique latine, consommée par un Américain (des États-Unis), bablement parmi ceux aux performances les plus médiocres. seulement 3 % du prix revient aux fermiers de la région. Le reste 57. Baumol, 1986 ; De Long, 1988 ; Barro & Sala-I-Martin, finance l`ingénierie, le traitement, l'enseigne, la commercialisation 1992 ; Quah, 1996. et autres activités à forte intensité de connaissance. Celles-ci sont, 58. Maddison, 2006. Les données pour l'Europe de l'Est anté- dans la plupart des cas, basées hors de la région. rieures à 1990 sont probablement quelque peu moins fiables. 25. Criscuolo, Haskel & Slaughter, 2004. 59. Lederman, Maloney & Servén, 2005. 26. Brunettia & Weder, 2003 ; Keefer & Khemani, 2005. 60. Pallage & Robe, 2003. 27. Données disponibles en ligne sur http://www.rsf.org. 61. Nordhaus, 2006. 28. Gallup, Sachs & Mellinger, 1999. 62. Snow, Craig, Deichmann & Marsh, 1999. 29. Voir Collier (2007). 63. Caselli, 2005. 30. Alesina & Spolaore, 2003, p. 81. 64. Easterly & Levine, 2001. 31. Winters & Martin, 2004. 65. Baldwin, Martin & Ottaviano, 2001. 32. Alesina, Devleeschauwer, Easterly, Kurlat & Wacziarg, 2003. 66. Puga & Venables, 1999 ; Shatz & Venables, 2005. 33. Alesina, Devleeschauwer, Easterly, Kurlat & Wacziarg, 2003. 67. Levinson, 2006. 34. Collier, 2007. 68. Economic Intelligence Unit, 2007. 35. Spoalore & Wacziarg, 2005. 69. Wolf, 2004. D'autres toutefois, tels que Bordo, Eichengreen 36. Simmons, 2006. et Irwin (1999), pensent que les échanges et les marchés de capitaux 37. Blake, 2005. sont plus intégrés aujourd'hui. 38. Collier (2003, 2007) et Miguel, Satyanath et Sergenti (2004) 70. Leamer, 2007. montrent que l'impact peut également avoir un effet inverse. En se 71. Selon les données Comtrade des Nations Unies pour 2004 basant sur des données relatives aux pays africains sur la période et en utilisant les chiffres rapportés par la Chine, par exemple, le 1981-1999 et en utilisant les données pluviométriques pour corri- Japon a un excédent commercial de production de 21 milliards de 296 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 dollars EU avec la Chine, la République de Corée 34 milliards de lisées dans les zones où les dépenses en R&D sont supérieures à la dollars EU, la Thaïlande 6 milliards de dollars EU, les Philippines 5 moyenne. milliards de dollars EU et l'Indonésie 1 milliard de dollars EU. 12. Rauch (1993) montre que les salaires sont plus élevés où les 72. New York Times, 22 février 1999. niveaux moyens d'éducation sont supérieurs, car les travailleurs y sont plus productifs et les employeurs disposés à payer des salai- GEM 2 res élevés dans le cadre de la concurrence pour la main-d'oeuvre. 1. Baldwin & Wyplosz, 2004 ; Crafts & Toniolo, 1996. Moretti (2000) constate un effet positif des diplômés de l'enseigne- 2. Baldwin, à paraître. ment supérieur sur les niveaux de salaires d'une ville. Charlot et 3. Baldwin, 1995. Duranton (2003) utilisent des données d'enquêtes pour montrer que la communication sur le lieu de travail est plus extensive en Chapitre 4 milieu urbain et que cette communication augmente les salaires. 1. Smith, 1979, p. 21. 13. Voir, par exemple, Shefer (1973), Mera (1973), Segal (1976), 2. Voir Glaeser, Kolko & Saiz, 2001; Sinai & Waldfogel, 2004. Kawashima (1975), Sveikauskas (1975), Moomaw (1981) et Moo- 3. La discussion sur les économies d'agglomération remonte maw (1983), Bartlesman, Caballero et Lyons (1994) et Tabuchi aussi loin dans le temps que les considérations de Smith sur la spé- (1986). cialisation et la division du travail (Smith, 1979) ; les informations 14. Henderson, Shalizi & Venables, 2001. sur les retombées de Marshall, les recherches et les processus adap- 15. Angeriz, McCombie & Roberts, 2008. tés et le partage des intrants (Marshall, 1890) ; et, plus récemment, 16. Du nom de trois économistes : Alfred Marshall, Kenneth les liens d'offres inter-branches (Chinitz, 1961), apprendre par la Arrow et Paul Romer (Glaeser et autres 1992). pratique (Arrow, 1962) et les échanges d'idées et d'innovations 17. Hanson, 1996. (Jacobs, 1969). 18. Voir www.referenceforbusiness.com/industries/Textile-Mill/ 4. McCann, 2001, p. 56. Women-s-Full-Length-Knee.html. 5. Voir, par exemple, Holmes & Stevens (2002) et Vernon 19. Donsky, 1990. (1960). 20. Bureau américain des statistiques. 6. Head et al. (1994) et Smith et Florida (1994) identifient une 21. Jacobs, 1969. 22. Voir, par exemple, Henderson (1986), Henderson, Kuncoro forte préférence des assembleurs automobiles japonais à s'installer et Turner (1995), Nakamura (1985), Hammond et Von Hagen les uns près des autres de sorte à tirer profit des effets d'entraîne- (1994), Sveikaukas (1988), Greytak et Blackley (1985), Glaeser et ment en amont et en aval. Hammond et Von Hagen (1994), se pen- alii (1992) et Bernstein et Nadiri (1988). chant sur l'emploi dans quatre villes américaines et trois industries 23. Henderson, Kuncoro et Turner (1995), basé sur huit indus- à deux chiffres, trouvent que le partage de main-d'oeuvre a tendance tries manufacturières dans 224 régions métropolitaines des États- à être plus fort dans les marchés en expansion tandis que le partage Unis entre 1970 et 1987. Combes (2000) donne des résultats simi- d'actifs est plus important dans les marchés à maturité. Holmes laires pour la France. (1999) fournit les observations les plus directes et convaincantes 24. Roberts et Setterfield (2007). du partage d'intrants en tant que source d'économies d'aggloméra- 25. Carlton (1983), Wheeler et Mody (1992), Carlino (1979) et tion : l'industrie du bas collant est concentrée en Caroline du Nord Hay (1979) constatent que la concentration et l'activité industrielle avec 62 % de l'emploi national et une intensité d'intrants achetés sont favorables à l'influence des investissements d'entreprises amé- de 53 %, contre 40 % nationalement. Cette tendance est également ricaines et les décisions d'établissement géographique. constatée dans d'autres industries. Holmes (1999) examine l'in- 26. Banque mondiale, 2006. dustrie du textile et y trouve des indications en faveur du partage 27. Holmes et Stevens (2002) examinent la relation entre la taille d'intrants. Plus particulièrement, il constate une corrélation entre des entreprise et celle des villes pour les industries aux États-Unis la taille de l'industrie textile en un lieu donné et la présence de four- et interprètent leurs conclusions comme des indications d'une pro- nisseurs d'intrants locaux spécialisés dans cette industrie. ductivité accrue associée à une concentration qui permet aux usi- 7. Costa & Kahn, 2000. nes de s'agrandir. 8. Voir Vives (1996), Bikhchandani, Hirshleifer et Welch (1998) 28. Holmes (1999) et Henderson (2005). et Sobel (2000) pour des enquêtes sur les travaux consacrés à l'ap- 29. Davis et Weinstein (1999), examinant la production à tra- prentissage social. vers les préfectures japonaises, constatent que la production d'une 9. Marshall (1890) explique que les villes favorisent la diffusion industrie est concentrée où la demande pour le produit de cette des innovations et idées tandis que Jacobs (1969) souligne com- industrie est relativement forte. Wheat (1986) et Glaeser et alii ment l'environnement offert par les villes augmente les chances de (1992) trouvent des éléments selon lesquels l'emploi manufactu- génération de nouvelles idées. Lucas Jr (1988) suggère également rier se développe plus rapidement dans les régions infranationa- que l'apprentissage ne comprend pas seulement la technologie de les sujets à une croissance démographique rapide. Justman (1994) pointe mais aussi une connaissance mondaine incrémentielle (le identifie de forts co-mouvements de l'offre locale et de la demande comment, le qui est qui, etc.) à travers des communications inten- locale d'industries manufacturières dans les villes américaines. tionnelles et non intentionnelles, et que les villes sont le meilleur 30. Comme le font observer Glaeser et alii (1992), « les avancées endroit pour la transmission de connaissance. intellectuelles décisives doivent traverser plus rapidement les cou- 10. Marshall (1890), Principles of Economics, livre IV. loirs et les rues que les océans et les continents » (p. 1127). 11. Jaffe, Trajtenberg & Henderson, 1993. Jaffe (1986) trouve des 31. Feldman et Audretsch (1999). indications de retombées locales de recherche et développement 32. Sur ce point, voir Feldman et Audretsch (1999), pp. 409- (R&D) parmi 432 entreprises américaines où le nombre de brevets 429. par dollar dépensé dans la R&D est plus élevé pour les firmes loca- 33. Sur ce point, voir Venables (2006), pp. 61-85. Notes de fin 297 34. Burchfield, Overman, Puga & Turner, 2003. Audretsch et Feldman (1996), selon le compte des introductions 35. Pratten (1988) de nouveaux produits par l'administration des petites entreprises 36. Junius (1997) de 1982, concluent que les industries orientées sur le savoir, ont 37. Sur 27 coefficients d'échelle estimés, 23 affichent des rende- une activité d'innovation plus concentrée au plan spatial. Dekle et ments d'échelle croissants, pour la plupart supérieurs à 4 %, résis- Eaton (1999) fournissent des indications selon lesquelles les écono- tants à diverses spécifications de la fonction de production (Grili- mies externes sont, grâce au groupement, même plus fortes pour ches et Ringstad, 1971, et Ringstad, 1978). les services aux entreprises que pour les activités de fabrication. 38. Baldwin et Gorecki (1986). Feldman et Audretsch (1999) concluent que les secteurs où la R&D, 39. Owen (1983) pour l'Europe et Scherer (1980) et Hall (1988, la recherche universitaire et la main d'oeuvre qualifiée sont impor- 1990) pour les États-Unis. tants, les intrants tendent à être plus concentrés au plan spatial. 40. Des rendements d'échelle au niveau de l'industrie de l'or- 61. Kolko, 2007. dre de 1,30 sont constatés pour plusieurs industries manufacturiè- 62. Fafchamps & Desmet, 2000. res américaines (voir Paul et Siegel, 1999) tandis que des données 63. Martin, 2005. chiliennes de niveau usine pour huit industries affichent une élas- 64. En 2004, le reste de l'emploi non agricole était réparti entre le ticité d'échelle comparable, entre 1,20 et 1,44 (Levinsohn et Petrin, transport et le commerce (22 %) et la foresterie, les services publics 1999). et la construction (7 %) (Kolko, 2007). 41. Antweiler et Trefler (2002) pour 71 pays sur la période 1972- 65. Kolko, 1998. 1992. 66. Desmet et Fafchamps, 2006. 42. L'estimation d'élasticité d'échelle moyenne de 1,051 se 67. À l'extrémité supérieure de la distribution, toutefois, l'in- trouve dans les limites des estimations aux États-Unis (Basu, 1995, verse est vrai, avec de grandes villes perdant des emplois au pro- Basu et Fernald, 1997) et au Canada (Fuss et Gupta, 1981). fit des zones urbaines intermédiaires (Carlino et Chatterjee, 2001 ; 43. Voir Roeger (1995) pour les États-Unis et Oliveira Martins et Desmet et Fafchamps, 2003). alii (1996) pour l'OCDE. 68. Il y avait bien entendu quelques exceptions, plus spécifique- 44. Junius (1997). ment dans les travaux de Young, 1928 and Kaldor (voir par exemple, 45. Roeger (1995). Kaldor 1972). Ces économistes n'ont toutefois pas réussi à fournir 46. Kalish et Gilbert (1973) documentent les rendements crois- des solutions techniques associées à la modélisation de la croissance sants des services bancaires ; Hughes et Mester (1998) trouvent des rendements d'échelle. que, à mesure que l'échelle augmente, les banques économisent sur 69. Krugman, 1991b. les ressources pour gérer les risques et préserver le capital. Calem 70. Warsh, 2006 fournit un compte divertissant et précis du pro- (1994) et Hughes et alii (1999) suggèrent que l'expansion géogra- grès intellectuel sur les rendements d'échelle croissants. Les progrès phique des succursales de banques produit des gains d'efficience sont basés sur des caractéristiques d'idées particulières, élégam- d'échelle grâce à une volatilité moindre des dépôts, des rendements ment soulignées chez Romer (1989, 1994). Une idée, une fois déve- escomptés supérieurs et un risque plus diversifié. Il existe également loppée, peut être utilisée gratuitement par d'autres comme point des indications de rendements d'échelle croissants dans les activités de départ pour de nouvelles idées, faisant de cette idée une idée de traitement de données (par exemple : Hancock, Humphrey et « non concurrente », contrairement à la main-d'oeuvre, au capital, Wilcox, 1999, pour les systèmes de paiement ; Makammaki, 1999, et à la terre et aux autres intrants de production. Bien que les idées Makammaki et Hasan, 2001, pour les opérations commerciales). ne soient pas concurrentes, elles ne sont généralement ni libres ni 47. Bossone et Lee (2004), à partir d'un échantillon de 875 ban- non opposables. La proposition d'idées utiles nécessite générale- ques commerciales provenant de la base de données Bank Scope de ment des efforts, par le secret et l'application des droits de propriété FitchLBCA. intellectuelle, il est possible d'empêcher des gens à se servir d'idées 48. Instituto de Pesquisa Economica Aplicada (http://ipeadata. pour améliorer des produits ou des processus de production, même gov.br). temporairement. Cette opposabilité résulte du savoir que confère 49. Données de la Banque mondiale, 2007. un pouvoir de monopole sur les créateurs de ce savoir. En ajoutant 50. Devereux et al. (2004) pour le Royaume-Uni ; Ellison et explicitement un savoir aux formules de croissance économique, les Glaeser (1997) pour les États-Unis et Maurel et Sedillot (1999) économistes reconnaissent la centralité des idées et l'importance pour la France. d'accroître les rendements, mais cela nécessite également la recon- 51. Rosenthal & Strange, 2007. naissance du foisonnement d'une concurrence imparfaite. 52. Duranton et Overman, 2002. 71. Dixit, Avinash et Joseph Stiglitz, 1972. 53. Henderson, Shalizi & Venables, 2001. 72. Mills, 1967, Dixit, 1973 et Henderson, 1974. 54. Henderson, 1999. 73. Black & Henderson , 1998 ; Calem & Carlino, 1991 ; Com- 55. Kim,1995. bes, 2000 ; Desmet & Fafchamps, 2006 ; Duranton & Puga, 2001 56. Henderson, Lee & Lee,2001. ; Duranton & Puga, 2003 ; Feldman & Audretsch, 1999 ; Fujita & 57. Audretsch et Feldman, 1996. Ishii, 1998 ; & Glaeser, Kallal, Scheinkman, & Schleifer, 1992. 58. Krugman (1991) note que « les exemples actuels de locali- 74. Glaeser & Mare, 2001 ; Henderson, 1986 ; Henderson, Kun- sation les plus éloquents sont en fait basés sur les services plutôt coro, & Turner, 1995 ; Henderson, 1997b ; Henderson, 1997a ; Hen- que sur la fabrication et que la technologie encouragera une plus derson, 2003a ; Moomaw, 1981 ; Moomaw, 1983 ; Kolko, 1999 ; grande localisation des services » (p. 66). Nakamura, 1985 ; Rosenthal & Strange, 2001 ; Rosenthal & Strange, 59. Martin, 2005. 2003 ; Sveikaukas, 1976 ; & Sveikaukas, 1988 . 60. Feldman (1994) explique qu'aux États-Unis, les services tels 75. Black & Henderson, 1998 ; Dumais, Ellison, & Glaeser, 1997 que l'activité d'innovation ou à forte intensité de connaissance, ; Eaton & Eckstein, 1997 ; Henderson, 1997a ; Henderson, 1999 ; & se sont concentrés de manière bien plus dense que la fabrication. Kim, 1995 . 298 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 76. Cela a été reconnu en géographie dans des travaux aussi 104. Citation d'un haut représentant des Nations Unies, Lars anciens que Christaller, 1933, et Lösch, 1940. Reutersward, Directeur (basé à Nairobi) du Programme des Nations 77. Duranton & Puga, 2000 . Unies sur les établissements humains. 78. Henderson,1997 pour les États-Unis , Fujita & Ishii, 1994 105. Citation de Lars Reutersward dans Ward (2006). pour le Japon et Kolko,1999 & Henderson, Lee, & Lee, 2001 pour la 106. Nations Unies, 2004. République de Corée. 107. Gill & Kharas, 2007. 79. Henderson, 1997. 108. Au & Henderson, 2006. 80. Glaeser et al., 1995 ; Fafchamps & Desmet, 2000. 109. Rosenthal & Strange, 2004 cité de Hoover & Vernon, 1959 81. Henderson, 2005 ; Henderson, Kuncoro & Nasution, 1996. et Vernon, 1960. 82. Glaeser et Kahn, 2001. 110. Shaffer & Santos, 2004. 83. Henderson (1997) pour les Etats-Unis, Fujita et Ishii (1994) 111. McCrae, 2006. pour le Japon et Kolko (1999) et Henderson, Lee et Lee (2001) pour la République de Corée. Chapitre 5 84. Glaeser et alii (1992) et Henderson, Kuncoro et Turner 1. Bureau de statistiques des transports, 2003. (1995). 2. Alors que les rendements sur les capitaux engagés varient 85. Henderson, Kuncoro et Turner, 1995. Henderson (1997) selon les endroits (entre les zones urbaines et rurales, entre les constate que les plus grands effets sur la productivité par l'emploi régions qui réussissent le mieux et celles qui sont à la traîne, et de l'industrie spécifique sont retardés de deux à cinq ans car l'ap- entre les pays riches et les pays pauvres), les rendements marginaux prentissage à partir des voisins prend du temps. Jaffe, Trajtenberg et moindres dans un lieu donné peuvent s'expliquer par l'insuffisance Henderson (1993) corroborent la lente diffusion dans l'espace de de facteurs complémentaires. (Caselli & Feyrer, 2006). l'information spécifique à la localisation et à l'industrie. 3. En 2000, la Chine a fait partir seulement 458 000 migrants à 86. La diversité est mesurée par l'inverse de l'indice Herfindal l'étranger, alors que 120 millions de personnes migraient à l'inté- des parts de l'emploi local de secteurs différents. rieur du pays. Pendant la seconde moitié des années 90, moins de 87. Feldman & Audretsch, 1999. 300 000 personnes ont émigré du Vietnam, alors que 43 millions 88. Fujita & Ishii, 1998 ; Duranton & Puga, 2001. de personnes migraient à l'intérieur du pays. Voir Anh, Tacoli & 89. Chandler, 1977 ; Kim, 1999. Thanh (2003) dans Deshingkar & Grimm (2004). 4. La migration des zones rurales vers les villes constitue seule- 90. Jones, 1997 ; Yates, 1989, 1991. ment environ un tiers de la croissance des zones urbaines dans le 91. Kolko, 1998 ; Kolko, 1999. monde. Nam, Serow & Sly (1990) et Deshingkar & Grimm (2004) 92. Toffler, 1980, Naisbitt, 1995, Negroponte, 1995, & Knoke, démontrent que les flots de migration les plus importants à l'inté- 1996. rieur des pays en développement se produisent des zones rurales 93. Feldman & Audretsch, 1999 & Venables, 2006. vers d'autres zones rurales. En Inde, pays dans lequel les migrations 94. Kolko, 2000. permanentes semblent s'être stabilisées, la migration « circulaire » à 95. Black & Henderson (2003) montrent que les villes qui se sont caractère temporaire ­ et particulièrement celle des travailleurs de développées de manière très importante (la population de Phoenix ménages pauvres ­ est en augmentation. a décuplé entre 1950 et 1990) ou ont fortement régressé (la popula- 5. Plus de la moitié de ceux qui migrent vers les États-Unis tion de Détroit a diminué de moitié durant la même période) sont viennent d'Amérique centrale et du Sud. À peu près la même pro- des exceptions, alors que les tailles relatives des villes américaines portion de migrants vers l'Europe des 15 vient de l'Europe et de sont restées stables au cours du siècle dernier. Eaton et Eckstein l'Asie centrale. Et jusqu'à 70 % des migrants vers le Japon viennent (1997) et Dobkins et Ioannides (2001) constatent également une d'autres pays de l'Asie de l'Est et du Pacifique. stabilité globale en France, au Japon et aux États-Unis. Ils observent 6. La plus grosse part de l'émigration en Afrique subsaharienne que les populations relatives des 40 principales zones urbaines de (plus de 63 %) et en Asie du Sud (34 %) est constituée de personnes France (1876­1990) et du Japon (1925­85) restent essentiellement qui s'établissent dans des pays de la même région, habituellement inchangées. dans un pays limitrophe.Voir Ratha & Shaw (2007). Ce phénomène 96. Henderson (1997) et Kim (1995) montrent un taux élevé est un héritage partiel de l'ère coloniale ; il est dû au fait que l'éta- (0,64) de corrélation de localisation régionale pour les industries à blissement des frontières s'est effectuée de façon arbitraire, passant deux chiffres aux États-Unis entre 1860 et 1987 au niveau des États. à travers des terres occupées depuis toujours et divisant des parte- Dumais, Ellison, et Glaeser (1997) constatent également que pour la naires commerciaux de longue date, et même des membres d'un plupart des industries, les modèles d'agglomération étaient remar- même groupe ethnique. quablement stables entre 1972-92. Henderson (1999) constate la 7. Obstfeld, Shambaugh & Taylor, 2004. stabilité des modèles de spécialisation sur une période de 30 ans 8. Taylor, 1996 ; Obstfeld & Taylor, 2002. dans une étude des industries à trois chiffres. 9. Voir Caselli & Feyrer (2006). 97. See, Dunne, Roberts & Samuelson, 1989b ; Dunne, Roberts 10. Voir De Blij (2005) pour une étude des facteurs géographi- & Samuelson, 1989a ; Davis & Haltiwanger, 1991; Herzog & Schlott- ques et climatiques déterminants des premières migrations. mann, 1991. 11. Voir Massey (2003) pour un examen de l'histoire moderne 98. Brezis & Krugman, 1997. de la migration internationale. 99. Henderson, Kuncoro & Turner, 1995. 12. Des données statistiques de comparaison entre l'émigration 100. Van der Linde, 2003. des pays européens et celles du Japon sont disponibles dans Massey 101. Kolko, 1998. (1988). 102. Nations Unies, 2006, fiche 9. 13. Massey (1988) établit un coefficient de corrélation de 0,59 103. Gribbin, 2000, pp. 30­31. entre le début de l'ère industrielle (basé sur l'année où le réseau Notes de fin 299 ferroviaire a dépassé les 1 000 kilomètres) et le commencement 30. Solow, 1956 ; Swan, 1956. des mouvements internationaux de main-d'oeuvre sur une grande 31. Romer, 1986 ; Lucas Jr.,1988. échelle (définie comme la période pendant laquelle l'émigration a 32. Un récapitulatif exhaustif récent des théories économiques dépassé 10 000 personnes pour la première fois). et des indications empiriques sur la migration interne de la main- 14. Voir le site de l'Organisation internationale pour les migra- d'oeuvre, sur lequel la présente sous-section est basée, peut être tions (OIM) à l'adresse http://www.iom.int pour des statistiques trouvé dans Lall, Selod & Shalizi, 2006. à jour. Un migrant international est défini comme une personne 33. Todaro, 1969. vivant dans un pays autre que celui où elle est née (Ozden & Schiff, 34. Harris & Todaro, 1970. 2007). 35. Lucas, 1997. 15. Massey, 2003. 36. Cole & Sanders, 1985 ; Packard, 1997. 16. Ratha & Shaw, 2007. 37. Romer, 1986 ; Lucas Jr.,1988. Présentation à l'origine dans 17. Les exceptions notables sont l'Australie, à cause de son iso- une allocution en 1985. lement, et Israël, à cause du caractère religieux et politique de la 38. Lucas Jr., 1988. décision d'immigrer. 39. Lucas Jr., 1988, avec une appréciation de la contribution de 18. Les experts font ressortir que les politiques d'immigration Jacobs, 1970. sélectives, pour séduisantes qu'elles sont aux yeux des gouverne- 40. Moretti, 2004 ; Rosenthal & Strange, 2004 ; Ciccone & Peri, ments des pays à revenus élevés, ne sont probablement pas applica- 2006. bles dans d'autres pays de destination appréciés des immigrants. Un 41. Comme évoqué dans d'autres chapitres de ce rapport, l'éco- élément décisif de succès de ces politiques au Canada et en Austra- nomie urbaine offre une série d'arguments en faveur des regrou- lie tient à l'isolement géographique relatif de ces pays, ce qui rend pements qui sont indépendants des retombées pour le capital plus facile la gestion et le contrôle des mouvements de personnes humain. Par exemple, les villes offrent les grands marchés permet- lors du passage de leurs frontières. tant aux producteurs d'exploiter des gains de productivité à travers 19. Timmer & Williamson, 1998, cités dans Massey, 2003. des économies d'échelle, ainsi que l'a démontré Faini (1996), et 20. Les données les plus fiables disponibles actuellement sous- des marchés du travail fournis qui rabaissent les coûts d'embauche estiment très probablement le niveau exact de la mobilité interne pour les employeurs. Les regroupements de travailleurs apportent de la main-d'oeuvre. Les recensements et les données provenant une contribution supplémentaire à la croissance en augmentant les d'enquêtes utilisées pour suivre les migrations internes sont notoi- connections en amont et en aval, ainsi que l'ont démontré Adelman rement insuffisants. Les recensements et les outils utilisés dans les & Robinson (1978) dans une étude sur la République de Corée. enquêtes n'arrivent habituellement pas à saisir les mouvements 42. Clemens, Montenegro & Pritchett, 2008. saisonniers de migrants vers des emplois à temps partiel et tem- 43. Ratha & Xu, 2008. poraires, ainsi que les mouvements de migrants qui trouvent du 44. Pritchett, 2006. travail dans le secteur non officiel d'une économie ou qui vivent 45. Andrews, Clark & Whittaker, 2007. dans des établissements humains non officiels et les mouvements 46. Cité dans Andrews, Clark & Whittaker, 2007. entre zones rurales. Pour une discussion approfondie du caractère 47. Aux États-Unis, les taux de migration interne parmi ceux limité des données sur les migrations internes, voir Nam, Serow & qui sont nés dans le pays ont baissé entre 1850 et 1940, mais ont Sly, 1990 ; Lucas, 1997 ; Bell, 2003 et Deshingkar et Grimm, 2004. sensiblement augmenté après, coïncidant avec le taux de croissance 21. Lucas, 1997 cite les études quantitatives de Connell et al. économique rapide qui s'est manifesté après la Deuxième guerre (1976) et Skeldon (1986) à l'appui de cette assertion. mondiale. Voir Rosenbloom & Sundstrom, 2003. 22. Rodriguez, 2004. 48. Schmertmann, 1992. 23. Deshingkar & Grimm, 2004 donnent une description détaillée de la partialité des instruments de collecte de données 49. Fujita & Tabuchi, 1997. menant à une sous-estimation systématique des migrations entre 50. Xenos, 2004. zones rurales, et particulièrement la migration temporaire dite 51. Anh, 2003. « circulaire », qui aboutit à l' « invisibilité » aux yeux des décideurs 52. Timmins, 2005. politiques d'une partie appréciable des mouvements internes de 53. Au & Henderson , 2006a ; Au & Henderson, 2006b. travailleurs, et que seules des études qualitatives au niveau des 54. Shukla & Stark, 1986. villages peuvent mesurer. Lucas, 1997 fait ressortir que l'incapa- 55. Pour des informations probantes sur l'intégration des mar- cité des premiers ouvrages sur la migration interne à mesurer le ches de la main-d'oeuvre aux États-Unis au 19e siècle, voir Leber- mouvement prédominant « d'une zone rurale à une autre » peut gott, 1964 ; Margo 2000. s'expliquer par la plus grande visibilité de la croissance urbaine, et 56. Coe & Emery, 2004. par la caractérisation des espaces ruraux dans les premiers modèles 57. Hunt, 1986. théoriques comme des zones homogènes, à l'intérieur desquelles les 58. Gallaway & Vedder, 1971. migrations ne conféraient aucun avantage réel. 59. Rosenbloom & Sundstrom, 2003. 24. Borjas, 1990 ; Borjas, Bronars & Trejo, 1992 ; Dunlevy & Bel- 60. McInnis, 1966. lante, 1983. 61. Commission européenne, 2007. 25. Deshingkar & Grimm, 2004 ; Fonds des Nations Unies pour 62. Decressin & Fatás, 1994 examinent la dynamique des mar- la population, 2006. ches de l'emploi régionaux en Europe et aux États-Unis. Ils analy- 26. Lucas, 1997 ; Lucas, 2003 ; McKenzie & Rapoport, 2007. sent les mécanismes d'ajustement qu'un choc spécifique dans une 27. Schiff & Ozden, 2006. région typique déclenche dans les marchés de l'emploi régionaux. 28. Docquier, 2006. Pour l'Europe, ils trouvent que, pendant les 3 premières années, la 29. Lucas, 1997. majeure partie du choc est absorbée par des changements dans le 300 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 taux de participation, alors qu'aux États-Unis, il se reflète immédia- 13. Metzer, 1974. tement dans les migrations. 14. Hurd, 1975. 63. Tabuchi, 1988. 15. Roy, 2002. 64. Barro & Sala-I-Martin, 1992 ; Brown, 1997. 16. Mohammed & Williamson, 2004. 65. Fujita & Tabuchi, 1997. Toutefois, les auteurs font ressor- 17. Harley, 1980. tir que l'inégalité s'est accrue dans un troisième stade, après 1975, 18. O'Rourke & Williamson, 1994. quand l'impact des économies d'agglomération a provoqué l'ac- 19. Yasuba, 1978. célération de l'augmentation des revenus dans les grandes zones 20. Krueger, 2006. métropolitaines comme Tokyo. 21. Baldwin & Martin, 1999. 66. De Brauw & Giles, 2008 sur la Chine, et McKenzie & Rapo- 22. Krugman, 2007. port, 2007 sur le Mexique. 23. Combes & Lafourcade, 2005. Une approximation des coûts 67. Overseas Development Institute, 2006. est établie en utilisant les parts ad valorem de la valeur des échan- 68. Soto & Torche, 2004. ges entre des régions géographiques et les distances, en tenant en 69. Timmins, 2005. compte le fait que le prix réel du transport dépend du réseau physi- 70. Koola & Özden, 2008. que des transports, de la technologie, des conditions de trafic et de 71. Beegle, De Weerdt & Dercon, 2008. la structure du marché des services de transport. 72. Adams Jr., 2006 dans Özden & Schiff, 2007. 24. Ivaldi & McCullough, 2007. 73. Acosta, Fajnzylber & Lopez, 2007 dans Özden & Schiff, 25. Gordon, 1990. 2007. 26. Hummels, 2007, S. 138­39. 74. Yang, 2008. 27. Conférence des Nations Unies sur le commerce et le déve- 75. Banque mondiale, 2007. loppement (différentes années). 76. Garrett, 2005. 28. Tolofari, 1986. 77. De Brauw & Giles, 2008. 29. Button, 1999. 78. Luong & Zhu, 2008. 30. Conférence des Nations Unies sur le commerce et le déve- 79. Iliffe, 1995 sur l'impact historique de la sècheresse sur la loppement, 1970. répartition de la population en Afrique ; Bryceson, 1999 sur le Sahel 31. Gilman, 1983. et le Soudan ; Hardoy & Satterthwaite, 1989 sur la Mauritanie. 32. Les prix d'affrètement sont établis dans des marchés de com- 80. Wandschneider & Mishra, 2003, cités dans Deshingkar & pétition et cotés en dollars EU. Deux indices d'ajustement sont uti- Grimm, 2004, sur la migration de 60 000 personnes de Bolangir, lisés pour calculer l'évolution des prix réels : le déflateur du PIB des dans l'État indien d'Orissa, en 2001, à la suite de la sècheresse. États-Unis et l'indice des prix pour les produits de base habituelle- 81. Venables & Kanbur, 2005. ment transportés en navires affrétés. 82. Deshingkar & Grimm, 2004 ; Rodriguez, 2004. 33. Levinson, 2006. 83. Docquier, Beine & Rapoport, 2006. 34. Hummels, 2007. 84. Docquier, 2006. 35. Harrigan, 2005. 85. Easterly & Nyarko, 2008. 36. Hummels, 2001. 86. Sahn & Stifel, 2003. 37. Evans & Harrigan, 2005. Pour une analyse similaire sur les 87. Anderson & Pomfret, 2005. échanges entre l'Europe de l'Est et de l'Ouest, voir Nordas, Pinali & Grosso, 2006. Chapitre 6 38. Harrigan & Venables, 2006. 1. Certaines de ces tendances ont été causées par l'augmenta- 39. Krugman, 1995 ; Venables, 2001. tion des échanges avec l'Europe exprimés en part du PIB. Mais les 40. Freund & Weinhold, 2004. échanges non-européens ont baissé, même exprimés en tant que 41. Fink, Mattoo & Neagu, 2005. part du PIB. 42. Rauch, 1999. 2. Krugman, 1991b ; voir aussi Krugman, 2007. 43. Antras, Garicano & Rossi-Hansberg, 2006. 3. Voir, par exemple, Antweiler et Trefler (2002), qui constatent 44. Rajan & Wei, 2004. que le commerce international est alimenté autant par des écono- 45. Amiti & Wie, 2005. mies d'échelle que par des différences de dotations naturelles. 46. Bairoch, 1988. 4. Limão & Venables, 2001. 47. Christaller, 1966. 5. Gallup, Sachs & Mellinger,1998. 48. Feenstra & Hanson, 1997. 6. Banque mondiale, 2007. 49. Evans & Harrigan, 2005. 7. Anderson & van Wincoop, 2004. 50. Duranton & Puga, 2004. 8. Cela a aussi signifié des changements dans les échanges entre 51. Leamer & Storper, 2001. pays distants, principalement à travers un accroissement des expor- 52. Storper & Venables, 2007. tations de produits manufacturés (résultant des différences de dis- 53. Winston, 1993. ponibilité de la main-d'oeuvre) et une baisse de la part des produits 54. Nikomborirak, 2007. agricoles (résultant des différences climatiques) en provenance des 55. Hulten, Bennathan et Srinivasan (2003), résumé dans Hum- pays en développement. mels, Lugovsky et Skiba (2007). Les économies d'échelle dans le 9. Rostow, 1960, S. 55. secteur manufacturier viennent des bénéfices de nombreux pro- 10. Williamson, 1974. ducteurs indépendants avec des parts de marché relativement peti- 11. Mitchell, 1964. tes se rapprochant les uns des autres et interagissant les uns avec 12. Crafts, Mills & Mulatu, 2007. les autres (compétition monopolistique). Les effets d'indivisibilité Notes de fin 301 et de réseau, par contre, favorisent les monopoles ou les oligopoles cacement l'utilisation et la subdivision des sols et d'être plus sensi- dans lesquels un ou plusieurs fournisseurs génèrent des économies bles aux changements des exigences du marché. d'échelle internes à un fournisseur privé ou public qui dominent 18. Banque mondiale, 2007a. un port, un aéroport ou un réseau de chemins de fer. 19. Chiquier, Hassler & Lea, 2004. 56. Estache, Gonzalez & Trujillo, 2002. 20. Banque mondiale, 2006. 57. Hulten, 2007. 21. Lall et al., 2004. 58. Canning et Bennathan (2007), par exemple, trouvent une 22. Banque mondiale, 2004. importante variation entre les différents pays, mais une tendance 23. Cette discussion se base sur la collection historique de bro- générale chez les pays à revenus intermédiaires d'accuser un déficit chures sur les transports que la bibliothèque de la London School d'investissement dans les infrastructures, et en particulier les infras- of Economics a numérisées et rendues téléchargeables par le public tructures routières. Les taux de rentabilité au niveau macro-écono- (www.lse.ac.uk/library/pamphlets/Transport/transportpamphlet- mique calculés dans ces études proviennent des bénéfices de l'ag- pages/urban_transport.htm). Ces brochures concernent l'histoire glomération et de la spécialisation procurés par la baisse des coûts des transports de Londres (huit brochures), les politiques de trans- de transport. Ces bénéfices augmentent avec un accroissement du port de Londres (neuf brochures), les trams (trois brochures), et les niveau de développement.Voir Estache et Fay (2007) pour un bilan politiques de transport urbain plus globalement (trois brochures). de ces études. Ces brochures ont été produites par une série d'organismes, dont 59. Brushett, 2005. des fournisseurs de services de transport issus du secteur privé, des 60. Wilson, Mann & Otsuki, 2004. partis politiques locaux, et ce que l'on pourrait aujourd'hui appeler 61. Wilson, Luo & Broadman, 2006. des groupes de réflexion. 62. Banque mondiale, 2008. 24. Hargan, 2007. 63. Evans & Harrigan, 2005 ; Harrigan & Venables, 2006. 25. Land Enquiry Commission, 1914. 64. Martinez-Zarzoso & Marquez-Ramos, 2007. 26. Offer, 1981, p. 291. 65. Arvis, Raballand & Marteau, 2007. 27. Les chiffres du PIB par habitant sont tirés de la base de don- 66. Arnold, 2006. nées historiques de Maddison (2007, http://www.ggdc.net/maddi- 67. Banque mondiale, 2008. son/). Ils sont donnés en dollars internationaux Geary-Khamis de 68. Fischer, Harrington & Parry, (à paraître). 1990. 69. Nordhaus & Boyer, 2000. 28. Bairoch & Goertz, 1986, tableau 3, p. 288. 70. Tol, 2005. 29. Staff City Population Database, Groupe Établissements 71. Banque mondiale, 2008. humains, Institut international pour l'environnement et le déve- loppement (IIED). GEM 3 30. Mumford, 1963. 1. Allen et al., 2007. 31. Dunlap, 1992. 2. Smith, 1979, p. 189. 32. Lane, 1860. 3. Kuroda, 2007. 33. O'Gorman, 1939. 34. Santos et Schaffer, 2004. Chapitre 7 35. Meyer, 1917. 1. Ravallion, 2007. 36. VTPI, 2007. 2. Hernando de Soto, 2000. 37. Pucher et al., 2005. 3. De Long & Shleifer, 1993. 38. Banque mondiale, 2004. 4. Un passage mentionnant explicitement la loi foncière se 39. Metro Bits (http://mic-ro.com/metro). trouve dans North (1971, p. 123). 40. Booth, 1901. 5. Wordie, 1983. 41. Abreu, 2008. 6. Craft, 1989 ; Turner, 1986 ; Wordie, 1983 , Wrigley, 1985. 42. Nesslein, 2003. 7. Craft, 1989. 43. Borgegård & Kemeny, 2004. 8. Sokoloff & Engerman, 2000. 44. Hall & Vidén, 2005. 9. Sokoloff & Engerman, 2000. 45. Hoffman, 1996. 10. Rodrik, Subramanian & Trebbi, 2004. 46. Hall, 2002 ; Chandler, 1992. 11. Acemoglu, Johnson & Robinson, 2001. 47. Chandler, 1992. 12. Cette discussion sur Mumbai est tirée de Buckley, Bertaud et 48. Imparato & Ruster, 2003. Phatak (2005) et de Buckley et Kalarickal (2006). 49. Banque mondiale, 2008. 13. ONU-Habitat, 2001 ; « Istanbul+5: Reviewing and 50. Hall, 1984. Appraising Progress Five Years After Habitat II in June 2001 », 2005, 51. Trackman, Fisher & Salas, 1999. www.mymoneyblog.com/archives/2006, 2006. 52. Mackay, 1999 ; Jones & Datta, 2000. 14. Indicateurs du développement dans le monde, 2008 ; revenu 53. Mackay, 1999. national brut (RNB) par habitant ajusté à la parité du pouvoir 54. Goodlad, 1996 ; Mackay, 1999 ; Jones & Datta, 2000. d'achat. 55. Ces comparaisons sont basées sur des données de Maddison 15. Brueckener, 2007 ; Henderson, 2007. (2007). 16. Buckley & Kalarickal (2006), encadré 3.4. 56. Prospectives sur l'urbanisation du monde : La base de don- 17. En 2002, un ministère des villes fut mis en place pour rema- nées démographiques révisée de 2007 (http://esa.un.org/unup/). nier le cadre réglementaire permettant aux villes de gérer plus effi- 57. Cohen & Soto, 2001. 302 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 58. L'analyse qui suit est largement tirée de Oh (2008), docu- voir le développement et l'ajustement structurel des régions à faible ment de référence du Rapport sur le développement dans le monde. densité de population. 59. L'analyse qui suit est en partie tirée de Chen (2008), article 12. Rodriguez-Pose & Fratesi, 2004. préparé pour ce Rapport. 13. Commission européenne, 2007. 60. Chiffre issu de l'Annuaire statistique de la Chine de 2007. 14. L'Objectif Un est d'aider les régions dont le développement 61. Deininger, 2005 ; Banque mondiale, 2007b ; Bertaud, 2004. est ralenti à refaire leur retard. Quelque 50 régions représentant 62. Prospectives sur l'urbanisation du monde : La base de don- 22 % de la population de l'UE sont incluses. nées démographiques révisée de 2007 (http://esa.un.org/unup/). 15. Dall'Erba, 2003. 63. Hunan Development and Reform Commission, 2005. 16. Les estimations suggèrent que les coûts de réétablissement se 64. Kilroy, 2007. sont élevés à 7 000 dollars EU par famille au milieu des années 80 65. Lall, 2005. (Adhiati & Bobsien, 2001). 66. Lall, 2005. 17. Davezies, 2001 ; Martin, 2005. Cette figure montre que le 67. Yepes & Lall, 2008. coefficient de variation du PIB par habitant (ligne orange, axe de 68. Seon, 2003. gauche) à travers les zones NUTS2 en France augmente entre 1982 69. Respectivement Evans, 2002 ; Sohn, 2003. et 2002, alors que le coefficient de variation des revenus disponibles 70. Prospectives sur l'urbanisation du monde : La base de don- par habitant diminue (ligne bleue, axe de droite). nées démographiques révisée de 2007 (http://esa.un.org/unup/). 18. Morrison & Murtin, 2005. 71. Prospectives sur l'urbanisation du monde : La base de don- 19. Bureau américain du recensement, 2002. nées démographiques révisée de 2007 (http://esa.un.org/unup/). 20. Environ 8 dollars de l'heure en dollars EU de 2007. 72. Maddison, 2007. Le PIB par habitant est donné en dollars 21. Engel, 1998. internationaux constants de 1990. 22. Gibson & Rozelle, 2003. 73. Comparaisons basées sur les données relatives aux popula- 23. Escobal & Torero, 2000. tions des agglomérations urbaines, issues des Prospectives sur l'ur- 24. Baer, 1995. banisation du monde. 25. Stewart, 2001. 74. Cohen & Soto, 2001. 26. Hill & Gaddy, 2003. 75. Banque mondiale, DEC-DG, Development Data Platform. 27. Rolfes, 2002. 76. Neuwirth, 2007. 28. Whalley & Zhang, 2007. 77. Bertaud, 2003. 29. Hewings, Feser & Poole, 2007 ; chiffre concernant la popu- 78. Selod, 2007. lation pour 1996. 79. Tinbergen, 1952. 30. Rephann & Isserman, 1994. L'une des premières évaluations d'incidence des programmes de développement régional jamais Chapitre 8 conduites aux États-Unis à l'aide d'un plan expérimental. 1. Azzoni, Menezes-Filho, Menezes & Silveira-Neto, 2000 ; Ban- 31. Des exemples spécifiques sont abordés plus loin dans ce cha- que mondiale, 1998. pitre. 2. Banque mondiale, 2007b, la figure 8.2 provient de ce rapport. 32. Andrienko & Guriev, 2003. 3. Banque mondiale, 2007a. 33. Basé sur une recherche récente utilisant des micro-données 4. Estimation basée sur des chiffres de Maddison (2008). En de recensement pour le Brésil entre 1960 et 2000. 1700, le PIB de l'Inde était de 90 750 millions de dollars, celui du 34. Margo, 1988. monde équivalant alors à 371 369 millions de dollars internatio- 35. Borsch-Supan, 1989. naux de 1990 (Maddison, 2008). 36. Duarte, Ferreira & Salvato Jr., 2004. La force de travail du 5. Dans le système des propriétaires terriens, le propriétaire était nord-est du pays a une moyenne de 4,6 années de scolarisation responsable de la collecte des recettes après rétention de la part des contre 6,4 pour la moyenne nationale et 7,3 pour le sud-est. recettes lui revenant ; dans les systèmes individuels, les représen- 37. Shah & Shen, 2006. tants du gouvernement britannique collectaient directement ces 38. Ils seront responsables devant les niveaux de gouvernement recettes auprès des cultivateurs ; dans les systèmes villageois, un supérieurs qui fournissent ces transferts. corps représentant la communauté assumait la responsabilité de la 39. Les nombres sont pour 2000 (Chakraborty, 2003). collecte de ces recettes (Banerjee & Iyer, 2005). 40. Euractiv, 2008. 6. Lall, Wang, & Deichmann, 2008b. 41. Banque mondiale (2003) fournit un traitement exhaustif 7. Gouvernement indien, 2006. des pratiques et politiques d'aménagement des terres dans les diffé- 8. Hunt, 2000. rentes parties du monde et de la manière dont les politiques spécifi- 9. Gorzelak, 2007. ques favorisent le développement et réduisent la pauvreté. 10. Commission européenne, 2002. 42. Palacin & Shelburne, 2005. 11. Entre 1994 et 1999, les fonds structurels ont alloué des 43. Bayes, 2007. ressources aux régions sur la base de six « objectifs » : soutenir le 44. Banque mondiale, 2008b. développement et l'ajustement structurel des zones dont le déve- 45. Banque mondiale, 2008a. loppement est plus lent, aider les régions frontalières ou parties de 46. Banque mondiale, 2008c. régions sévèrement affectées par le déclin industriel, lutter contre le 47. Analyse économétrique basée sur des données recueillies au chômage à long terme et faciliter l'intégration au marché du travail moyen d'un panel (Lei & Haynes, 2004). des personnes qui en sont exclues, accélérer l'ajustement des struc- 48. Kloeppinger-Todd, 2007. En tout, il y a plus de 20 millions tures agricoles dans le cadre de la réforme de la politique agricole d'abonnés à des services de téléphonie mobile au Philippines. commune et l'ajustement structurel des zones rurales, et promou- 49. Jensen, 2007. Notes de fin 303 50. Luo, 2004. garantie de prêts et l'incitation aux échanges et à l'investissement. 51. Yepes, 2008. Elle opère par le biais du Fonds de Garantie de l'Entente dont les 52. Baldwin, Forslid, Martin, Ottaviano & Robert-Nicoud, 2003. bureaux de direction sont installés à Abidjan en Côte d'Ivoire. A Les prévisions des nouveaux modèles de géographie économique l'origine, les états membres étaient le Dahomey (aujourd'hui le sont les suivants : les politiques d'infrastructure qui facilite les Bénin), la Côte d'Ivoire, le Niger et la Haute Volte (aujourd'hui le échanges interrégionaux entre les régions dynamiques et retarda- Burkina-Faso); le Togo s'y est joint en 1966. taires vont augmenter la concentration spatiale de l'activité écono- 2. Collier, 2007. mique dans les régions dynamiques. Ces politiques vont également 3. Voir Brulhart, 2008 pour une analyse détaillée des biens inter- augmenter la croissance dans l'ensemble de l'économie tout en médiaires. réduisant les inégalités de revenus nominaux entre les régions et 4. Coulibaly, 2008. entre les travailleurs et les propriétaires de capitaux. Par contre, les 5. Voir Yoshino, 2008 qui utilise la base de données avec les politiques d'infrastructure qui améliorent la connectivité au sein enquêtes sur les entreprises de la Banque Mondiale et la base de des régions retardataires peuvent renforcer la croissance économi- données de Doing Business. que locale mais aussi ralentir la croissance globale de l'économie. 6. Mélitz, 2003. 53. Faini, 1983. 7. Voir Schiff & Winter, 2003 pour une élaboration détaillée sur 54. Combes & Lafourcade, 2001. ces points. 55. Jacoby, 1998. 8. Viner, 1950 ; Meade, 1956 ; Balassa, 1967 ; Aitken, 1973, parmi 56. Banque mondiale, 2008b. d'autres. 57. Lall, Schroeder & Schmidt, 2008a. 9. Baier & Bergstrand, 2004 ; Bond, 2005 ; Evenett, 2005 ; Bergs- 58. Gouvernement malais, 2001. 59. Autorité malaise du développement industriel. trand, 2006. 60. Al-Hassan & Diao, 2007. 10. Bhagwati, 1995 ; Bhagwati, Greenaway & Panagariya, 1998 ; 61. Park, (à paraître). Krishna, 1998. 62. Lee, 2008. 11. Krugman, 1991 ; Frankel, Stein & Wie, 1996 ; Carrere, 2005. 63. Les exemples suivants sont basés sur des recherches prélimi- 12. Martin, Mayer & Thoenig, 2008 estiment qu'il est moins naires réalisées pour ce Rapport. probable que les pays qui ont de nombreux échanges avec leurs voi- 64. Donoso-Clark et Lenihan (2008) appellent ces politiques sins entrent en conflit armé avec ces derniers que les pays qui se administrées centralement, et visant à disperser l'activité économi- livrent à des échanges avec des partenaires éloignés. que, des approches de « première génération » du développement 13. Banque Mondiale, 2005b, CNUCED, 2007. territorial. 14. Aussi, dans les années 70, l'Afrique subsaharienne était 65. Donoso-Clark & Lenihan, 2008. constituée de vastes pays, surtout ruraux, comportant quelques 66. Drabenstott, 2005. régions isolées à forte densité de population (principalement sur 67. Hewings, Feser & Poole, 2007. la côte) et sans infrastructures de connection, défavorables à une 68. Carvalho, Lall & Timmins, 2008. Les fonds constitutionnels intégration régionale. (CSAO/CEDEAO 2005). furent créés en 1989 pour financer les activités économiques dans 15. Lesrèglesactuellesdel'OrganisationMondialeduCommerce les régions nord et nord-est. stipulent que tous les accords commerciaux régionaux devraient 69. Banque mondiale, 1977 ; Scott, 1982. couvrir une part substantielle de tous les secteurs d'échanges, ce qui 70. Chakravorty & Lall, 2005. exclut les arrangements portant sur des secteurs spécifiques pour 71. Fay, Felkner & Lall, 2008. les pays actuellement en développement. Toutefois, le principe d'un 72. Basé sur des recherches effectuées par le Secrétaire à la démarrage portant sur des secteurs de coopération ciblés est tou- politique économique, présentées dans Calmon (2003) et Banque jours valable. mondiale (2005a). 16. Venables (2003) démontre que l'intégration régionale entre 73. Les détails sont fournis dans Alves (2001) et Calmon (2003). les pays à faible revenus a tendance à mener à des divergences de 74. Haussman, Rodrik & Velasco (2005). revenus entre les membres les moins développés et ceux relative- 75. Donoso-Clark et Lenihan (2008) indiquent qu'une caracté- ment plus avancés. Goyal & Staal, 2004 montrent que les petits pays ristique des programmes inefficaces de développement territorial sont plus en faveur de l'intégration tandis que les grands pays préfè- de « première génération » des années 60 et 70 était qu'ils dépen- rent une intégration avec des pays de même dimension. daient d'intrants et d'expertise externes au lieu d'exploiter les actifs 17. Coulilaby, 2006. locaux et l'avantage comparatif. 18. Banque mondiale, 2004a. 76. Un document récent sur la localisation des entreprises dans 19. Laeven & Woodruff, 2007. les pays en développement synthétise les conclusions d'un travail 20. Encadré 3.3 du rapport sur les normes de santé en matière empirique sur les facteurs principaux qui influencent les choix en de sécurité alimentaire et d'agriculture (Banque mondiale 2005a. matière de localisation (voir Deichmann, Lall, Redding et Venables, 21. Gibbon & Ponte, 2005 ; Chandra, 2006 ; Broadman, 2006 ; à paraître). Czubala, Shepherd & Wilson, 2007. 77. Uvalic, 1993. 22. Fink & Mattoo, 2004 ; Hoekman, 2006. 78. Bolton & Roland, 1997. 23. Chow et al, 2005 ; Banque mondiale, 2007c. Chapitre 9 24. Banque mondiale, 2007b. 25. Arvis, Raballand & Marteau, 2007. 1. WORONOFF, 1972, p. 141. L'Entente a été crée en 1959. Elle a 26. Djankov & Freund, 2006. été conçue et mise sur pied dans le but de promouvoir le dévelop- pement économique de ses membres à travers la levée de fonds, la 27. Behar & Manners, 2008. 28. Banque mondiale, 2004b. 304 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2009 29. Les deux exemples proviennent d'un rapport du Groupe 55. Evaluation réalisée en utilisant la méthodologie proposée par d'évaluation indépendant de la Banque Mondiale sur les program- Coulibaly, 2007. D'après cette évaluation, l'impact des échanges du mes régionaux. Conseil de Coopération du Golfe (GCC) ne donne pas de meilleurs 30. Leigland & Roberts, 2007. résultats, même si ses membres ont franchi une étape importante 31. Banque mondiale, 2006. en lançant un marché commun le 1er janvier 2008. 32. N'Guessan & Chitou, 2006. 56. Banque mondiale, 2007c. 33. Rapport du Groupe de travail de haut niveau, 2008. 57. Antweiler & Trefler, 2002. 34. Bougheas, Demetriades, & Morgenroth, 1999 ; Limao & 58. Voir par exemple Moreno & Trehan, 1997. Venables, 2001. 59. Arora & Vamvakidis, 2005 montrent l'impact de l'Afrique 35. Par exemple, Foroutan & Pritchett, 1993 avancent ce point du Sud sur ses voisins, tandis que Behar & Collier mettent l'accent de vue pour l'Afrique subsaharienne. sur l'impact des pays disposant de beaucoup de ressources sur leurs 36. Coulibaly & Fontagné, 2006. voisins en Afrique subsaharienne. 37. Buys, Deichmann & Wheeler, 2006. 60. Nabi & Nasim, 2001. 38. Shepherd & Wilson, 2006. 61. Naqvi & Schuler, 2007. 39. Vargas-Hidalgo, 1979 ; Wionczek, 1970. 62. Banque mondiale, 2007a. 40. Hazelwood, 1979 ; Kasekende & Ng'eno, 1999. 63. Soederbaum, 2001. 41. Brandts & Cooper, 2007 démontrent qu'une communica- 64. Behar & Collier, 2008. tion efficace est un mécanisme de coordination plus puissant que 65. Rapports de la Commission économique des Nations Unies de pures incitations financières. pour l'Afrique de 2004 et de 2006 sur l'intégration régionale. 42. Sandler, 2002. 66. N'Dulu, 2001. 43. Arce, 2001, Arce, 2004 ; Arce & Sandler, 2002. 67. Grégoire & Labazee, 1993. 44. 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Pour les besoins de l'accès au marché, vu ses liens commerciaux avec la Chine, l'Asie du Sud-est devrait GEM 4 être considérée comme faisant partie du même ensemble régional 1. Alesina, Easterly & Matuszeski, 2006. que la Chine. 2. De Blij, 2005. 50. Hill & Gaddy, 2003. 3. Naudé, 2007. 51. Fonds monétaire international (FMI), 1998 pour l'élargisse- 4. Ndulu et al., 2007, p. 101. ment de l'UE; Schiff & Wang, 2003 pour l'ALENA. 5. Satterthaite, 2007. 52. Banque mondiale, 2002. 6. Naudé & Matthee, 2007. 53. Jessen, 2002. 7. Ramos, 2007. 54. Banque mondiale, 2003 - Rapport sur le commerce et l'in- 8. Martinez-Zarzoso, García-Menéndez & Suárez-Burgnet, vestissement. 2003. Références Le terme « polycopié » désigne des documents reproduits de façon informelle, qui ne sont pas toujours disponibles dans les bibliothèques. Abreu, M., (2008), « Effectively Dealing with Slums », note pré- Alderman, H., M. Babita, G. Demombynes, N. Makhatha, & B. liminaire pour le RDM 2009. 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Grands indicateurs Tableau A1 Géographie et accès Tableau A2 Urbanisation Tableau A3 Développement territorial Tableau A4 Intégration internationale Tableau A5 Autres indicateurs Sources et définitions Grands indicateurs du développement dans le monde Introduction Classification des économies par région et revenus, pour l'année 2009 Tableau 1 Indicateurs clés de développement Tableau 2 Objectifs du Millénaire pour le développement : éradiquer la pauvreté et améliorer les vies Tableau 3 Activité économique Tableau 4 Commerce, aide et finance Tableau 5 Indicateurs clés pour d'autres économies Notes techniques 331 Tableau A1 Géographie et accès Terres Terres Aéroports Densité Densité Distance arables forestières Frontières avec piste Ports et ferroviaire routière (km nationale Superficie (% de la (% de la Ligne de terrestres en dur terminaux (km de rails de route par moyenne de la Localisation (km2) superficie) superficie) côte (km) (km) (nombre) (nombre) par 100 km2) 100 km2) capitale (km) Économie 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2000­06 a 2000­06 a 2000 Afghanistan 33 00 N, 65 00 E 652 090 12,1 1,3 0 5 529 11 0 .. 5,3 418 Afrique du Sud 29 00 S, 24 00 E 1 219 090 12,1 7,6 2 798 4 862 146 6 1,7 30,0 608 Albanie 41 00 N, 20 00 E 28 750 21,1 29,0 362 720 3 4 1,6 65,7 84 Algérie 28 00 N, 3 00 E 2 381 740 3,2 1,0 998 6 343 52 9 0,2 4,5 1 108 Allemagne 51 00 N, 9 00 E 357 050 34,1 31,8 2 389 3 621 332 10 13,8 .. 334 Andorre 42 30 N, 1 30 E 470 2,1 34,2 0 120 0 0 .. .. 10 Anglo-Normandes, Iles 190 0,0 .. .. .. .. .. .. .. .. Angola 12 30 S, 18 30 E 1 246 700 2,6 47,4 1 600 5 198 31 3 0,2 4,1 711 Antigua-et-Barbuda 17 03 N, 61 48 O 440 18,2 20,5 153 0 2 1 .. 264,8 30 Antilles néerlandaises 12 15 N, 68 45 O 800 10,0 1,3 364 15 5 4 .. .. 36 Arabie saouditee 25 00 N, 45 00 E 2 000 000 1,8 1,4 2 640 4 431 73 4 0,1 7,6 593 Argentine 34 00 S, 64 00 O 2 780 400 10,2 12,1 4 989 9 861 154 8 1,2 14,6 971 Arménie 40 00 N, 45 00 E 29 800 17,6 10,0 0 1 254 11 0 3,0 27,1 87 Aruba 12 30 N, 69 58 O 180 10,5 .. 69 0 1 3 .. .. 8 Australie 27 00 S, 133 00 E 7 741 220 6,4 21,3 25 760 0 311 11 0,5 10,5 1 946 Autriche 47 20 N, 13 20 E 83 870 16,8 46,8 0 2 562 25 0 7,7 162,4 204 Azerbaïdjan 40 30 N, 47 30 E 86 600 22,3 11,3 0 2 013 27 0 2,6 71,5 219 Bahamas 24 15 N, 76 00 O 13 880 0,8 51,4 3 542 0 29 3 .. .. 230 Bahreïn 26 00 N, 50 33 E 710 2,8 0,0 161 0 3 2 .. 492,7 25 Bangladesh 24 00 N, 90 00 E 144 000 61,1 6,7 580 4 246 15 2 2,1 183,8 165 Barbade 13 10 N, 59 32 O 430 37,2 4,7 97 0 1 1 .. 372,1 14 Bélarus 53 00 N, 28 00 E 207 600 26,3 38,0 0 2 900 41 0 2,7 45,0 185 Belgique 50 50 N, 4 00 E 30 530 27,9 22,1 67 1 385 25 6 11,7 498,1 78 Belize 17 15 N, 88 45 O 22 970 3,1 72,5 386 516 5 2 .. .. 74 Bénin 9 30 N, 2 15 E 112 620 24,0 21,3 121 1 989 1 1 0,7 17,2 398 Bermudes 32 20 N, 64 45 O 50 20,0 20,0 103 0 1 2 .. .. 7 Bhoutan 27 30 N, 90 30 E 47 000 3,4 68,0 0 1 075 16 0 .. 17,1 99 Bolivie 17 00 S, 65 00 O 1 098 580 2,8 54,2 0 6 940 16 0 0,3 5,8 521 Bosnie et Herzégovine 44 00 N, 18 00 E 51 210 19,5 42,7 20 1 459 8 1 1,2 .. 103 Botswana 22 00 S, 24 00 E 581 730 0,7 21,1 0 4 013 10 0 0,2 4,3 441 Brésil 10 00 S, 55 00 O 8 514 880 7,0 56,5 7 491 16 885 714 9 0,3 20,7 1 378 Brunei Darussalam 4 30 N, 114 40 E 5 770 2,7 52,8 161 381 1 3 .. .. 61 Bulgaie 43 00 N, 25 00 E 111 000 29,2 33,4 354 1 808 132 2 4,0 40,5 190 Burkina Faso 13 00 N, 2 00 O 274 000 17,7 24,8 0 3 193 2 0 0,2 5,6 220 Burundi 3 30 S, 30 00 E 27 830 38,6 5,9 0 974 1 0 .. 48,0 84 Caïman, Iles 19 30 N, 80 30 O 260 3,8 46,2 160 0 2 2 .. .. 15 Cambodge 13 00 N, 105 00 E 181 040 21,0 59,2 443 2 752 6 2 0,3 21,7 206 Cameroun 6 00 N, 12 00 E 475 440 12,8 45,6 402 4 591 11 2 0,2 10,7 363 Canada 60 00 N, 95 00 O 9 984 670 5,0 34,1 202 080 8 893 509 8 0,5 15,5 2 449 Cap-Vert 16 00 N, 24 00 O 4 030 11,4 20,8 965 0 7 3 .. 33,5 156 Chili 30 00 S, 71 00 O 756 630 2,6 21,5 6 435 6 339 73 8 0,9 10,6 1 149 Chine 35 00 N, 105 00 E 9 598 088 11,1 21,2 14 500 22 117 403 7 0,8 20,7 1 668 Chypre 35 00 N, 33 00 E 9 250 10,8 18,8 648 0 13 3 .. 130,5 48 Cisjordanie et Gaza 32 00 N, 35 15 E 6 020 17,8 1,5 0 404 3 0 .. 83,0 .. Colombie 4 00 N, 72 00 O 1 141 750 1,8 54,7 3 208 6 309 101 7 0,3 .. 456 Comores 12 10 S, 44 15 E 1 861 35,9 2,2 340 0 4 2 .. .. 59 Congo, Rép. dém. du 0 00 N, 25 00 E 2 344 860 3,0 58,9 37 10 730 25 11 0,2 6,8 1 006 Congo, Rép. du 1 00 S, 15 00 E 342 000 1,4 65,8 169 5 504 4 6 0,3 5,1 479 Corée, Rép. de 37 00 N, 127 30 E 99 260 16,6 63,5 2 416 462 69 5 3,5 101,6 187 Corée, Rép. dém. de 40 00 N, 127 00 E 120 540 23,3 51,4 2 495 238 36 12 4,3 .. 211 Costa Rica 10 00 N, 84 00 O 51 100 4,4 46,8 1 290 639 32 2 0,5 69,2 105 Côte d'Ivoire 8 00 N, 5 00 O 322 460 10,4 32,7 515 3 110 7 4 0,2 25,2 236 Croatie 45 10 N, 15 30 E 56 540 19,8 38,2 1 777 2 197 23 5 4,9 50,9 144 Cuba 21 30 N, 80 00 O 110 860 27,9 24,7 3 735 29 78 3 3,8 .. 398 Danemark 56 00 N, 10 00 E 43 090 52,7 11,8 7 314 68 28 12 6,2 169,3 195 Djibouti 11 30 N, 43 00 E 23 200 0,0 0,3 314 516 3 1 0,4 .. 85 Dominique 15 25 N, 61 20 O 750 6,7 61,3 148 0 2 2 .. .. 20 Égypte, Rép. arabe d' 27 00 N, 30 00 E 1 001 450 3,0 0,1 2 450 2 665 72 3 0,5 9,3 558 Émirats arabes unis 24 00 N, 54 00 E 83 600 0,8 3,7 1 318 867 23 7 .. .. 141 Équateur 2 00 S, 77 30 O 283 560 4,9 39,2 2 237 2 010 98 5 0,3 15,6 266 Érythrée 15 00 N, 39 00 E 117 600 5,6 15,4 1 151 1 626 4 2 0,3 .. 184 Espagne 40 00 N, 4 00 O 505 370 27,4 35,9 4 964 1 918 96 8 3,0 133,5 306 Estonie 59 00 N, 26 00 E 45 230 13,9 53,9 3 794 633 12 5 2,3 134,1 128 États-Unis 38 00 N, 97 00 O 9 632 030 19,0 33,1 19 924 12 034 5 119 12 2,5 70,2 2 595 Éthiopie 8 00 N, 38 00 E 1 104 300 11,1 13,0 0 5 328 14 0 0,1 3,6 425 Féroé, Iles 62 00 N, 7 00 O 1 400 2,1 .. 1 117 0 1 1 .. .. 25 Fidji 18 00 S, 175 00 E 18 270 10,9 54,7 1 129 0 3 3 3,3 .. 113 Finlande 64 00 N, 26 00 E 338 150 7,3 73,9 1 250 2 681 76 10 1,9 25,7 417 France 46 00 N, 2 00 E 551 500 33,6 28,3 3 427 2 889 292 10 5,3 172,9 365 Gabon 1 00 S, 11 45 E 267 670 1,3 84,5 885 2 551 11 5 0,3 3,6 317 Gambie 13 28 N, 16 34 O 11 300 31,5 47,1 80 740 1 1 37,4 123 Géorgie 42 00 N, 43 30 E 69 700 11,5 39,7 310 1 461 19 2 2,3 29,1 156 Ghana 8 00 N, 2 00 O 238 540 18,4 24,2 539 2 094 7 2 0,4 21,0 344 Grèce 39 00 N, 22 00 E 131 960 20,4 29,1 13 676 1 228 66 6 2,0 89,2 249 Grenade 12 07 N, 61 40 O 340 5,9 11,8 121 0 3 1 .. .. 11 Groenland 72 00 N, 40 00 O 410 450 0,0 .. 44 087 0 9 1 .. .. 1 031 Guam 13 28 N, 144 47 E 540 3,6 47,3 126 0 4 1 .. .. 14 Guatemala 15 30 N, 90 15 O 108 890 13,3 36,3 400 1 687 11 2 0,8 .. 175 Guinée 11 00 N, 10 00 O 245 860 4,5 27,4 320 3 399 5 1 0,3 18,0 348 Guinée équatoriale 2 00 N, 10 00 E 28 050 4,6 58,2 296 539 3 1 .. .. 301 Grands indicateurs 333 Terres Terres Aéroports Densité Densité Distance arables forestières Frontières avec piste Ports et ferroviaire routière (km nationale Superficie (% de la (% de la Ligne de terrestres en dur terminaux (km de rails de route par moyenne de la Localisation (km2) superficie) superficie) côte (km) (km) (nombre) (nombre) par 100 km2) 100 km2) capitale (km) Économie 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2000­06 a 2000­06 a 2000 Guinée-Bissau 12 00 N, 15 00 O 36 120 10,7 73,7 350 724 3 4 .. 12,3 97 Guyana 5 00 N, 59 00 O 214 970 2,4 76,7 459 2 949 9 1 .. .. 314 Haïti 19 00 N, 72 25 O 27 750 28,3 3,8 1 771 360 4 1 .. .. 99 Honduras 15 00 N, 86 30 O 112 090 9,5 41,5 820 1 520 11 4 0,6 .. 167 Hong Kong (Chine) 22 15 N, 114 10 E 1 092 0,0 .. 733 30 3 1 .. 186,5 .. Hongrie 47 00 N, 20 00 E 93 030 51,3 22,1 0 2 271 20 0 9,0 178,0 137 Iles Vierges (É.-U.) 18 20 N, 64 50 O 350 5,7 28,6 188 0 2 2 .. .. 10 Inde 20 00 N, 77 00 E 3 287 260 53,7 22,8 7 000 14 103 243 8 2,1 113,8 992 Indonésie 5 00 S, 120 00 E 1 904 570 12,7 48,8 54 716 2 830 159 9 0,4 20,3 1 519 Irak 33 00 N, 44 00 E 438 320 13,1 1,9 58 3 650 77 3 0,5 .. 281 Iran, Rép. islamique d' 32 00 N, 53 00 E 1 745 150 9,8 6,8 2 440 5 440 129 2 0,5 11,0 654 Irlande 53 00 N, 8 00 O 70 270 17,6 9,7 1 448 360 15 5 4,7 140,2 165 Islande 65 00 N, 18 00 O 103 000 0,1 0,5 4 970 0 5 5 .. 12,9 235 Israël 31 30 N, 34 45 E 22 070 14,6 7,9 273 1 017 30 4 3,9 80,6 110 Italie 42 50 N, 12 50 E 301 340 26,3 33,9 7 600 1 932 98 8 6,6 164,8 353 Jamaïque 18 15 N, 77 30 O 10 990 16,1 31,3 1 022 0 11 5 .. 193,9 67 Japon 36 00 N, 138 00 E 377 910 12,0 68,2 29 751 0 145 10 6,4 323,0 531 Jordanie 31 00 N, 36 00 E 88 780 2,1 0,9 26 1 635 15 1 0,6 8,5 171 Kazakhstan 48 00 N, 68 00 E 2 724 900 8,3 1,2 0 12 012 67 0 0,5 3,3 823 Kenya 1 00 N, 38 00 E 580 370 8,2 6,2 536 3 477 15 1 0,5 11,1 372 Kiribati 1 25 N, 173 00 E 810 2,7 2,7 1 143 0 3 1 .. .. 25 Koweit 29 30 N, 45 45 E 17 820 0,8 0,3 499 462 4 6 .. 32,3 67 Lesotho 29 30 S, 28 30 E 30 350 10,9 0,3 0 909 3 0 .. .. 98 Lettonie 57 00 N, 25 00 E 64 590 17,5 47,2 531 1 368 24 2 3,7 111,6 140 Liban 33 50 N, 35 50 E 10 400 16,6 13,3 225 454 5 4 3,9 .. 60 Libéria 6 30 N, 9 30 O 111 370 4,0 32,7 579 1 585 2 2 0,5 .. 196 Libye 25 00 N, 17 00 E 1 759 540 1,0 0,1 1 770 4 348 60 6 .. .. 910 Liechtenstein 47 16 N, 9 32 E 160 25,0 43,8 0 76 0 0 5,6 .. 6 Lituanie 56 00 N, 24 00 E 65 300 30,4 33,5 90 1 613 34 1 2,8 126,6 143 Luxembourg 49 45 N, 6 10 E 2 590 23,2 33,6 0 359 1 0 10,6 201,8 25 Macao (Chine) 22 10 N, 113 33 E 28 0,0 .. 41 0 1 1 .. 1284,0 .. Macédoine, ex-Rép. yougoslave de 41 50 N, 22 00 E 25 710 22,3 35,6 0 766 10 0 2,7 .. 76 Madagascar 20 00 S, 47 00 E 587 040 5,1 22,1 4 828 0 29 4 0,1 .. 385 Malaisie 2 30 N, 112 30 E 329 740 5,5 63,6 4 675 2 669 37 9 0,6 30,0 873 Malawi 13 30 S, 34 00 E 118 480 26,0 36,2 0 2 881 6 0 0,8 16,4 230 Maldives 3 15 N, 73 00 E 300 13,3 3,3 644 0 2 1 .. .. 276 Mali 17 00 N, 4 00 O 1 240 190 3,9 10,3 0 7 243 9 0 0,1 1,5 804 Malte 35 50 N, 14 35 E 320 28,1 .. 197 0 1 1 .. 704,4 9 Man, Ile de 54 15 N, 4 30 O 570 0,0 5,2 160 0 1 3 11,4 .. 13 Mariannes du Nord, Iles 460 0,0 69,2 .. .. .. .. .. .. 16 Maroc 32 00 N, 5 00 O 446 550 19,0 9,8 1 835 2 018 26 6 0,4 12,9 369 Marshall, Iles 9 00 N, 168 00 E 180 11,1 .. 370 0 4 1 .. .. .. Maurice 20 17 S, 57 33 E 2 040 49,3 18,2 177 0 2 1 .. 99,3 51 Mauritanie 20 00 N, 12 00 O 1 030 700 0,5 0,3 754 5 074 8 2 0,1 .. 686 Mayotte 12 50 S, 45 10 E 374 0,0 13,4 185 0 1 1 .. .. 13 Mexique 23 00 N, 102 00 O 1 964 380 13,0 33,7 9 330 4 353 228 7 0,9 17,7 886 Micronésie, États fédérés de 6 55 N, 158 15 E 700 5,7 90,0 6 112 0 6 1 .. .. 134 Moldavie 47 00 N, 29 00 E 33 840 56,2 10,0 0 1 389 6 0 3,5 38,7 87 Monaco 43 44 N, 7 24 E 2 0,0 0,0 4 4 0 1 .. .. .. Mongolie 46 00 N, 105 00 E 1 566 500 0,8 6,5 0 8 220 12 0 0,1 3,1 617 Monténégro 42 30 N, 19 18 E 14 026 0,0 .. 294 625 3 1 1,8 .. .. Mozambique 18 15 S, 35 00 E 799 380 5,5 24,6 2 470 4 571 22 3 0,4 .. 1 112 Myanmar 22 00 N, 98 00 E 676 580 15,3 49,0 1 930 5 876 21 3 0,6 .. 619 Namibie 22 00 S, 17 00 E 824 290 1,0 9,3 1 572 3 936 21 2 0,3 5,1 407 Népal 28 00 N, 84 00 E 147 180 16,5 25,4 0 2 926 10 0 0,0 12,2 236 Nicaragua 13 00 N, 85 00 O 130 000 15,9 42,7 910 1 231 11 3 0,0 15,4 192 Niger 16 00 N, 8 00 E 1 267 000 11,4 1,0 0 5 697 9 0 .. 1,1 896 Nigeria 10 00 N, 8 00 E 923 770 33,5 12,2 853 4 047 36 3 0,4 21,2 380 Norvègee 62 00 N, 10 00 E 323 800 2,8 30,8 2 650 2 542 67 8 1,4 30,2 507 Nouvelle-Calédonie 21 30 S, 165 30 E 18 580 0,3 39,2 2 254 0 11 1 .. .. 157 Nouvelle-Zélande 41 00 S, 174 00 E 267 710 5,6 31,0 15 134 0 45 5 1,5 34,7 418 Oman 21 00 N, 57 00 E 309 500 0,1 0,0 2 092 1 374 6 2 .. 11,3 462 Ouganda 1 00 N, 32 00 E 241 040 26,4 18,4 0 2 698 5 0 0,6 35,9 223 Ouzbékistan 41 00 N, 64 00 E 447 400 11,0 7,7 0 6 221 34 0 0,9 .. 564 Pakistan 30 00 N, 70 00 E 796 100 27,6 2,5 1 046 6 774 91 2 1,1 33,5 661 Palaos 7 30 N, 134 30 E 460 8,7 87,0 1 519 0 1 1 .. .. 11 Panama 9 00 N, 80 00 O 75 520 7,4 57,7 2 490 555 53 3 0,5 15,6 179 Papouasie-Nouvelle-Guinée 6 00 S, 147 00 E 462 840 0,5 65,0 5 152 820 21 3 .. .. 536 Paraguay 23 00 S, 58 00 O 406 750 7,7 46,5 0 3 995 12 0 0,0 363 Pays-Bas 52 30 N, 5 45 E 41 530 26,8 10,8 451 1 027 20 7 8,3 372,2 95 Pérou 10 00 S, 76 00 O 1 285 220 2,9 53,7 2 414 7 461 54 2 0,2 6,2 690 Philippines 13 00 N, 122 00 E 300 000 19,1 24,0 36 289 0 83 6 0,3 67,1 555 Pologne 52 00 N, 20 00 E 312 690 39,6 30,0 491 3 056 83 4 7,5 138,5 237 Polynésie française 15 00 S, 140 00 O 4 000 0,8 28,7 2 525 0 39 1 .. .. 472 Portugal 39 30 N, 8 00 O 92 120 16,8 41,3 1 793 1 214 43 4 3,0 85,8 237 Puerto Rico 18 15 N, 66 30 O 8 950 8,0 46,0 501 0 17 3 1,1 289,1 60 Qatar 25 30 N, 51 15 E 11 000 1,6 .. 563 60 3 1 .. .. 55 RDP lao 18 00 N, 105 00 E 236 800 4,3 69,9 0 5 083 9 0 .. 13,5 311 République arabe syrienne 35 00 N, 38 00 E 185 180 26,5 2,5 193 2 253 26 2 1,5 51,6 289 République centrafricaine 7 00 N, 21 00 E 623 000 3,1 36,5 0 5 203 3 0 .. .. 450 334 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau A1 Géographie et accès--suite Terres Terres Aéroports Densité Densité Distance arables forestières Frontières avec piste Ports et ferroviaire routière (km nationale Superficie (% de la (% de la Ligne de terrestres en dur terminaux (km de rails de route par moyenne de la Localisation (km2) superficie) superficie) côte (km) (km) (nombre) (nombre) par 100 km2) 100 km2) capitale (km) Économie 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2000­06 a 2000­06 a 2000 République dominicaine 19 00 N, 70 40 O 48 730 22,7 28,4 1 288 360 14 4 1,1 119 République kirghize 41 00 N, 75 00 E 199 900 6,7 4,5 0 3 878 18 0 0,2 9,8 255 République slovaque 48 40 N, 19 30 E 49 030 28,9 40,1 0 1 524 18 0 7,6 89,4 199 République tchèque 49 45 N, 15 30 E 78 870 39,4 34,3 0 2 290 46 0 12,4 165,2 134 Roumanie 46 00 N, 25 00 E 238 390 40,4 27,7 225 2 508 25 4 5,0 86,4 246 Royaume-Uni 54 00 N, 2 00 O 243 610 23,7 11,8 12 429 360 334 8 6,8 160,2 361 Russie, Fédération de 60 00 N, 100 00 E 17 098 240 7,4 49,4 37 653 20 097 616 10 0,5 3,3 4 322 Rwanda 2 00 S, 30 00 E 26 340 48,6 19,5 0 893 4 0 .. 56,8 65 Sainte-Lucie 13 53 N, 60 58 O 620 6,6 27,9 158 0 2 3 .. .. 15 Saint-Kitts-et-Nevis 17 20 N, 62 45 O 260 19,4 13,9 135 0 2 2 13,9 .. 8 Saint-Marin 43 46 N, 12 25 E 60 16,7 .. 0 39 0 0 .. .. 3 Saint-Vincent-et-les-Grenadines 13 15 N, 61 12 O 390 17,9 28,2 84 0 5 1 .. 212,6 11 Salomon, Iles 8 00 S, 159 00 E 28 900 0,6 77,6 5 313 0 2 5 .. 0,0 214 Salvador 13 50 N, 88 55 O 21 040 31,9 14,4 307 545 4 2 2,7 .. 68 Samoa 13 35 S, 172 20 O 2 840 21,2 60,4 403 0 3 1 .. 82,6 51 Samoa américaines 14 20 S, 170 00 O 200 10,0 90,0 116 0 2 1 .. .. 7 Sao Tomé-et-Principe 1 00 N, 7 00 E 960 8,3 28,1 209 0 2 1 .. .. 45 Sénégal 14 00 N, 14 00 O 196 720 12,8 45,0 531 2 640 9 1 0,5 7,1 328 Serbie 88 361 0,0 .. .. .. .. .. 4,3 .. .. Seychelles 4 35 S, 55 40 E 460 2,2 87,0 491 0 8 1 .. 99,6 413 Sierra Leone 8 30 N, 11 30 O 71 740 8,0 38,5 402 958 1 3 .. 15,8 170 Singapour 1 22 N, 103 48 E 699 0,9 2,9 193 0 9 1 .. 462,7 11 Slovénie 46 07 N, 14 49 E 20 270 8,7 62,8 47 1 382 6 1 6,1 190,9 65 Somalie 10 00 N, 49 00 E 637 660 1,7 11,4 3 025 2 340 7 5 .. .. 623 Soudan 15 00 N, 30 00 E 2 505 810 7,2 28,4 853 7 687 15 1 0,3 0,0 699 Sri Lanka 7 00 N, 81 00 E 65 610 14,2 29,9 1 340 0 14 2 2,2 150,5 157 Suède 62 00 N, 15 00 E 450 290 6,6 67,1 3 218 2 233 155 9 2,8 103,6 439 Suisse 47 00 N, 8 00 E 41 280 10,3 30,5 0 1 852 42 0 12,1 178,0 99 Suriname 4 00 N, 56 00 O 163 270 0,4 94,7 386 1 703 5 1 .. 2,8 248 Swaziland 26 30 S, 31 30 E 17 360 10,3 31,5 0 535 1 0 1,8 20,9 64 Tadjikistan 39 00 N, 71 00 E 142 550 6,6 2,9 0 3 651 17 0 0,3 19,8 240 Taiwan (Chine) 23 30 N, 121 00 E 35 980 0,0 .. 1 566 0 38 5 7,8 115,6 168 Tanzanie 6 00 S, 35 00 E 947 300 4,5 39,9 1 424 3 861 11 3 0,4 8,9 395 Tchad 15 00 N, 19 00 E 1 284 000 2,9 9,5 0 5 968 7 0 .. .. 671 Thaïlande 15 00 N, 100 00 E 513 120 27,7 28,4 3 219 4 863 66 4 0,8 11,2 428 Timor oriental 8 50 S, 125 55 E 14 870 8,2 53,7 706 228 3 1 .. .. .. Togo 8 00 N, 1 10 E 56 790 46,1 7,1 56 1 647 2 2 1,0 .. 300 Tonga 20 00 S, 175 00 O 750 20,8 5,6 419 0 1 1 .. .. 108 Trinité-et-Tobago 11 00 N, 61 00 O 5 130 14,6 44,1 362 0 3 3 .. .. 48 Tunisie 34 00 N, 9 00 E 163 610 18,0 6,8 1 148 1 424 14 4 1,4 12,4 335 Turkménistan 40 00 N, 60 00 E 488 100 4,7 8,8 0 3 736 22 0 0,5 .. 344 Turquie 39 00 N, 35 00 E 783 560 31,0 13,2 7 200 2 648 89 8 1,1 55,5 442 Ukraine 49 00 N, 32 00 E 603 550 56,0 16,5 2 782 4 663 193 8 3,9 29,2 373 Uruguay 33 00 S, 56 00 O 176 220 7,8 8,6 660 1 648 8 5 1,2 34,3 275 Vanuatu 16 00 S, 167 00 E 12 190 1,6 36,1 2 528 0 3 3 .. .. 250 Venezuela, Rép. boliv. du 8 00 N, 66 00 O 912 050 2,9 54,1 2 800 4 993 129 5 0,1 .. 549 Vietnam 16 00 N, 106 00 E 329 310 21,3 41,7 3 444 4 639 26 2 0,8 71,7 646 Yémen, Rép. du 15 00 N, 48 00 E 527 970 2,9 1,0 1 906 1 746 16 2 .. .. 406 Zambie 15 00 S, 30 00 E 752 610 7,1 57,1 0 5 664 10 0 0,3 12,3 436 Zimbabwe 20 00 S, 30 00 E 390 760 8,3 45,3 0 3 066 17 0 0,8 25,1 285 a. Les données sont de l'année la plus récente disponible dans la période en question. Grands indicateurs 335 Tableau A2 Urbanisation Urbanisation Densité de population Disparités rurales-urbaines Pop. dans Pop. dans % de % de la pop. % de la pop. les villes la plus la pop. urbaine ayant rurale ayant Indice d'agglo- Population Population Population > 1 million grande urbaine accès à des accès à des mération, de 0 urbaine (% urbaine (% urbaine (% Densité de d'hab. (% ville (% ayant % de la pop. services services (faible) à 100 de la pop. de la pop. de la pop. population de la pop. de la pop. accès à rurale ayant d'hygiène d'hygiène (élevé) totale) totale) totale) (hab. par km2) totale) urbaine) l'eau accès à l'eau publique publique Économie 2000 2000 2005 2015 2006 2005 2005 2004 2004 2004 2004 Afghanistan 25,0 21,3 22,9 27,1 .. .. .. 63 31 49 29 Afrique du Sud 50,2 56,9 59,3 64,1 39 30,0 11,7 99 73 79 46 Albanie 52,7 41,8 45,4 52,8 115 .. .. 99 94 99 84 Algérie 58,7 59,8 63,3 69,3 14 9,7 15,4 88 80 99 82 Allemagne 79,6 75,1 75,2 76,3 236 7,7 5,5 100 100 100 100 Andorre 0,0 92,4 90,6 87,8 141 .. .. 100 100 100 100 Anglo-Normandes, Iles 0,0 30,5 30,5 31,5 782 .. .. .. .. .. .. Angola 26,8 50,0 53,3 59,7 13 17,2 32,2 75 40 56 16 Antigua-et-Barbuda 0,0 37,3 39,1 44,7 189 .. .. 95 89 98 94 Antilles néerlandaises 81,5 69,3 70,4 73,4 233 .. .. .. .. .. .. Arabie saoudite 75,7 79,9 81,0 83,2 12 36,2 22,4 97 .. 100 .. Argentine 72,1 89,2 90,1 91,6 14 39,1 35,9 98 80 92 83 Arménie 69,6 65,1 64,1 64,1 107 36,5 57,0 99 80 96 61 Aruba 0,0 46,7 46,6 47,6 557 .. .. 100 100 .. .. Australie 75,9 87,2 88,2 89,9 3 60,4 24,1 100 100 100 100 Autriche 67,9 65,8 66,0 67,7 100 27,4 41,6 100 100 100 100 Azebaïdjan 48,7 50,9 51,5 52,8 102 22,1 42,9 95 59 73 36 Bahamas 57,8 88,8 90,4 92,2 32 .. .. 98 86 100 100 Bahreïn 94,9 94,6 96,5 98,2 1021 .. .. 100 .. 100 .. Bangladesh 48,0 23,2 25,1 29,9 1178 11,8 32,3 82 72 51 35 Barbade 91,3 49,9 52,7 58,8 679 .. .. 100 100 99 100 Bélarus 60,6 70,0 72,3 76,7 47 18,2 25,2 100 100 93 61 Belgique 89,8 97,1 97,2 97,5 347 9,7 9,9 100 .. .. .. Belize 1,8 47,7 48,3 51,2 13 .. .. 100 82 71 25 Bénin 37,5 38,4 40,1 44,6 77 .. .. 78 57 59 11 Bermudes 0,0 100,0 100,0 100,0 1271 .. .. .. .. .. .. Bhoutan 3,8 9,6 11,1 14,8 14 .. .. 86 60 65 70 Bolivie 55,7 61,8 64,2 68,8 8 31,0 25,9 95 68 60 22 Bosnie et Herzégovine 37,7 43,2 45,8 51,8 76 .. .. 99 96 99 92 Botswana 27,9 53,3 57,4 64,6 3 .. .. 100 90 57 25 Brésil 63,6 81,2 84,2 88,2 22 36,9 11,7 96 57 83 37 Brunei Darussalam 63,8 71,2 73,5 77,6 71 .. .. .. .. .. .. Bulgarie 64,9 68,9 70,0 72,8 71 14,1 20,2 100 97 100 96 Burkina Faso 12,8 16,6 18,3 22,8 51 .. 36,3 94 54 42 6 Burundi 31,7 8,6 10,0 13,5 306 .. .. 92 77 47 35 Caïman, Iles 0,0 100,0 100,0 100,0 173 .. .. .. .. .. .. Cambodge 23,8 16,9 19,7 26,1 79 9,8 49,6 64 35 53 8 Cameroun 40,2 50,0 54,6 62,7 38 18,2 18,1 86 44 58 43 Canada 70,5 79,4 80,1 81,4 4 44,5 20,5 100 99 100 99 Cap-Vert 44,4 53,4 57,3 64,3 126 .. .. 86 73 61 19 Chili 74,8 86,0 87,6 90,1 22 34,9 39,8 100 58 95 62 Chine 37,2 35,8 40,4 49,2 140 17,7 2,8 93 67 69 28 Chypre 62,1 68,7 69,3 71,5 82 .. .. 100 100 100 100 Cisjordanie et Gaza .. 71,5 71,6 72,9 602 .. .. 94 88 78 61 Colombie 62,1 71,2 72,7 75,7 41 36,0 23,7 99 71 96 54 Comores 0,0 33,8 37,0 44,0 323 .. .. 92 82 41 29 Congo, Rép. dém. du .. 29,8 32,1 38,6 26 16,2 32,1 82 29 42 25 Congo, Rép. du 54,2 58,3 60,2 64,2 11 32,5 54,0 84 27 28 25 Corée, Rép. de 86,4 79,6 80,8 83,1 489 50,6 24,7 97 71 .. .. Corée, Rép. dém. de 46,2 60,2 61,6 65,5 196 18,9 23,0 100 100 58 60 Costa Rica 54,0 59,0 61,7 66,9 85 28,1 45,6 100 92 89 97 Côte d'Ivoire 35,1 43,1 45,0 49,8 58 19,2 42,8 97 74 46 29 Croatie 37,3 55,6 56,5 59,5 79 .. .. 100 100 100 100 Cuba 64,2 75,6 75,5 74,7 103 19,4 25,7 95 78 99 95 Danemark 48,8 85,1 85,6 86,9 128 20,1 23,5 100 100 .. .. Djibouti 40,6 83,4 86,1 89,6 35 .. .. 76 59 88 50 Dominique 0,0 71,1 72,9 76,4 96 .. .. 100 90 86 75 Égypte, Rép. arabe d' 90,4 42,5 42,8 45,4 73 20,5 35,7 99 97 86 58 Émirats arabes unis 61,0 77,4 76,7 77,4 49 32,4 42,2 100 100 98 95 Équator 49,2 60,3 62,8 67,6 47 29,9 29,1 97 89 94 82 Érythrée 21,4 17,8 19,4 24,4 45 .. .. 74 57 32 3 Espagne 76,7 76,3 76,7 78,3 87 24,0 16,8 100 100 100 100 Estonie 45,3 69,4 69,1 70,1 32 .. .. 100 99 97 96 États-Unis 71,9 79,1 80,8 83,7 32 43,3 7,8 100 100 100 100 Éthiopie 11,9 14,9 16,0 19,1 75 3,8 24,1 81 11 44 7 Féroé, Iles 0,0 36,3 38,8 41,5 35 .. .. .. .. .. .. Fidji 17,7 48,3 50,8 56,1 45 .. .. 43 51 87 55 Finlande 52,4 61,1 61,1 62,7 17 20,8 34,0 100 100 100 100 France 72,5 75,8 76,7 79,0 111 22,4 21,0 100 100 .. .. Gabon 35,9 80,2 83,6 87,7 5 .. .. 95 47 37 30 Gambie 44,0 49,1 53,9 61,8 162 .. .. 95 77 72 46 Géorgie 50,2 52,7 52,2 53,8 64 23,4 44,8 96 67 96 91 Ghana 34,1 44,0 47,8 55,1 99 15,5 18,4 88 64 27 11 Grèce 57,5 58,8 59,0 61,0 86 29,1 49,3 .. .. .. .. Grenade 0,0 31,0 30,6 32,2 313 .. .. 97 93 96 97 336 RappoRt suR le développement dans le monde 2009 Tableau A2 Urbanisation--suite Urbanisation Densité de population Disparités rurales-urbaines Pop. dans Pop. dans % de % de la pop. % de la pop. les villes la plus la pop. urbaine ayant rurale ayant Indice d'agglo- Population Population Population > 1 million grande urbaine accès à des accès à des mération, de 0 urbaine (% urbaine (% urbaine (% Densité de d'hab. (% ville (% ayant % de la pop. services services (faible) à 100 de la pop. de la pop. de la pop. population de la pop. de la pop. accès à rurale ayant d'hygiène d'hygiène (élevé) totale) totale) totale) (hab. par km2) totale) urbaine) l'eau accès à l'eau publique publique Économie 2000 2000 2005 2015 2006 2005 2005 2004 2004 2004 2004 Groenland 0,0 81,6 82,9 85,5 0 .. .. .. .. .. .. Guam 2,4 93,2 94,1 95,3 312 .. .. 100 100 99 98 Guatemala 36,6 45,1 47,2 52,0 117 .. 16,4 99 92 90 82 Guinée 15,0 31,0 33,0 38,1 37 15,8 48,0 78 35 31 11 Guinée équatoriale 21,4 38,8 38,9 41,1 17 .. .. 45 42 60 46 Guinée-Bissau 20,9 29,7 29,6 31,1 57 .. .. 79 49 57 23 Guyana 36,1 28,6 28,2 29,4 4 .. .. 83 83 86 60 Haïti 33,9 35,6 38,8 45,5 337 22,9 59,0 52 56 57 14 Honduras 41,6 44,4 46,5 51,4 61 .. 29,2 95 81 87 54 Hong Kong (Chine) 99,8 100,0 100,0 100,0 6539 103,3 103,3 .. .. .. .. Hongrie 71,9 64,6 66,3 70,3 113 16,8 25,3 100 98 100 85 Iles Vierges (É.-U.) 0,0 92,6 94,2 96,0 311 .. .. .. .. .. .. Inde 52,4 27,7 28,7 32,0 368 11,6 5,8 95 83 59 22 Indonésie 55,2 42,0 48,1 58,5 122 11,6 12,5 87 69 73 40 Irak 69,9 67,8 66,9 66,9 .. .. .. 97 50 95 48 Iran, Rép. islamique d' 60,9 64,2 66,9 71,9 42 22,9 15,8 99 84 .. .. Irlande 45,8 59,2 60,5 63,8 60 24,9 41,2 100 .. .. .. Islande 57,1 92,3 92,8 93,6 3 .. .. 100 100 100 100 Israël 81,3 91,4 91,6 91,9 320 43,5 47,5 100 100 100 .. Italie 78,0 67,2 67,6 69,5 199 17,4 8,5 100 .. .. .. Jamaïque 69,4 51,8 53,1 56,7 245 .. .. 98 88 91 69 Japon 90,9 65,2 65,8 68,2 351 47,8 41,9 100 100 100 100 Jordanie 77,9 80,4 82,3 85,3 61 23,9 29,0 99 91 94 87 Kazakhstan 50,6 56,3 57,3 60,3 6 7,6 13,3 97 73 87 52 Kenya 25,4 19,7 20,7 24,1 63 7,8 37,6 83 46 46 41 Kiribati 0,0 43,0 47,4 55,4 122 .. .. 77 53 59 22 Koweit 85,2 98,2 98,3 98,5 142 71,4 72,6 .. .. .. .. Lesotho 23,1 17,9 18,7 22,0 65 .. .. 92 76 61 32 Lettonie 52,6 68,1 67,8 68,9 37 .. .. 100 96 82 71 Liban 79,0 86,0 86,6 87,9 392 44,3 51,2 100 100 100 87 Libéria 17,8 54,3 58,1 64,8 36 .. 46,8 72 52 49 7 Libye 80,4 83,1 84,8 87,4 3 54,3 41,8 .. .. 97 96 Liechtenstein 0,0 15,1 14,6 14,7 217 .. .. .. .. .. .. Lituanie 56,1 67,0 66,6 66,8 54 .. .. .. .. .. .. Luxembourg 75,1 83,8 82,8 82,1 176 .. .. 100 100 .. .. Macao (Chine) 58,8 100,0 100,0 100,0 16776 .. .. .. .. .. .. Macédoine, ex-Rép. yougoslave de 63,5 64,9 68,9 75,2 80 .. .. .. .. .. .. Madagascar 19,5 26,0 26,8 30,1 32 8,5 31,7 77 35 48 26 Malaisie 68,0 61,8 67,3 75,4 78 5,5 8,1 100 96 95 93 Malawi 23,8 15,1 17,2 22,1 141 .. .. 98 68 62 61 Maldives 0,0 27,5 29,6 34,8 984 .. .. 98 76 100 42 Mali 18,4 27,9 30,5 36,5 10 11,8 38,6 78 36 59 39 Maltee 91,5 93,4 95,3 97,2 1261 .. .. 100 100 100 .. Man, Ile de 0,0 51,8 51,8 52,8 133 .. .. .. .. .. .. Mariannes du Nord, Iles 0,0 93,3 94,5 95,9 175 .. .. 98 97 94 96 Maroc 53,0 55,1 58,7 65,0 68 15,9 17,7 99 56 88 52 Marshall, Iles 0,0 65,8 66,7 69,3 351 .. .. 82 96 93 58 Maurice 92,1 42,7 42,4 44,1 612 .. .. 100 100 95 94 Mauritanie 26,3 40,0 40,4 43,1 3 .. .. 59 44 49 8 Mayotte .. .. .. .. 481 .. .. .. .. .. .. Mexique 68,4 74,7 76,0 78,7 53 35,0 24,8 100 87 91 41 Micronésie, États fédérés de 0,0 22,3 22,3 23,6 157 .. .. 95 94 61 14 Moldavie 49,4 46,1 46,7 50,0 118 .. .. 97 88 86 52 Monaco 0,0 100,0 100,0 100,0 16667 .. .. 100 .. 100 .. Mongolie 34,4 56,6 56,7 58,8 2 .. 59,6 87 30 75 37 Monténégro 37,4 .. .. .. 44 .. .. .. .. .. .. Mozambique 24,1 30,7 34,5 42,4 26 6,4 18,6 72 26 53 19 Myanmar 33,1 28,0 30,7 37,4 73 8,6 28,0 80 77 88 72 Namibie 13,3 32,4 35,1 41,1 2 .. .. 98 81 50 13 Népal 26,0 13,4 15,8 20,9 189 .. 19,0 96 89 62 30 Nicaragua 48,0 57,2 59,0 63,0 45 21,3 36,2 90 63 56 34 Niger 14,3 16,2 16,8 19,3 10 .. 38,1 80 36 43 4 Nigeria 40,8 43,9 48,2 55,9 155 13,3 16,0 67 31 53 36 Norvège 46,8 76,1 77,4 78,6 15 .. 22,4 100 100 .. .. Nouvelle-Calédonie 50,6 61,9 63,7 67,4 13 .. .. .. .. .. .. Nouvelle-Zélande 64,7 85,7 86,2 87,4 15 27,8 32,2 100 .. .. .. Oman 68,5 71,6 71,5 72,3 8 .. .. .. .. 97 .. Ouganda 28,0 12,1 12,6 14,5 147 4,6 36,2 87 56 54 41 Ouzbékistan 54,2 37,3 36,7 38,0 62 8,3 22,7 95 75 78 61 Pakistan 53,6 33,2 34,9 39,6 202 17,8 21,4 96 89 92 41 Palaos 0,0 69,6 69,7 70,9 44 .. .. 79 94 96 52 Panama 52,6 65,8 70,8 77,9 43 37,6 53,1 99 79 89 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 3,5 13,2 13,4 15,0 13 .. .. 88 32 67 41 Paraguay 45,7 55,3 58,5 64,4 15 31,5 53,8 99 68 94 61 Pays-Bas 88,2 76,8 80,2 84,9 482 13,8 8,8 100 100 100 100 Grands indicateurs 337 Urbanisation Densité de population Disparités rurales-urbaines Pop. dans Pop. dans % de % de la pop. % de la pop. les villes la plus la pop. urbaine ayant rurale ayant Indice d'agglo- Population Population Population > 1 million grande urbaine accès à des accès à des mération, de 0 urbaine (% urbaine (% urbaine (% Densité de d'hab. (% ville (% ayant % de la pop. services services (faible) à 100 de la pop. de la pop. de la pop. population de la pop. de la pop. accès à rurale ayant d'hygiène d'hygiène (élevé) totale) totale) totale) (hab. par km2) totale) urbaine) l'eau accès à l'eau publique publique Économie 2000 2000 2005 2015 2006 2005 2005 2004 2004 2004 2004 Pérou 52,1 71,6 72,6 74,9 21 26,3 36,3 89 65 74 32 Philippines 56,1 58,6 62,7 69,6 284 14,2 20,2 87 82 80 59 Pologne 67,2 61,7 62,1 64,0 125 4,4 7,1 100 .. .. .. Polynésie française 45,8 52,4 51,7 52,3 70 .. .. 100 100 99 97 Portugal 62,6 54,4 57,6 63,6 115 38,6 45,4 .. .. .. .. Puerto Rico 90,3 94,7 97,6 99,3 441 66,6 68,2 .. .. .. .. Qatar 87,1 95,0 95,4 96,2 72 .. .. 100 100 100 100 RDP lao 13,5 18,9 20,6 24,9 25 .. .. 79 43 67 20 République arabe syrienne 57,2 50,1 50,6 53,4 103 25,4 26,4 98 87 99 81 République centrafricaine 19,7 37,6 38,1 40,4 7 .. .. 93 61 47 12 République dominicaine 71,7 62,4 66,8 73,6 196 21,4 32,0 97 91 81 73 République kirghize 34,0 35,4 35,8 38,1 27 .. 43,3 98 66 75 51 République slovaque 59,3 56,3 56,2 58,0 112 .. .. 100 99 100 98 République tchèque 73,8 74,0 73,5 74,1 132 11,4 15,6 100 100 99 97 Roumanie 65,2 54,6 53,7 56,1 94 8,9 16,6 91 16 89 .. Royaume-Uni 84,4 89,4 89,7 90,6 249 26,1 15,7 100 100 .. .. Russie, Fédération de 64,8 73,4 73,0 72,6 9 19,2 10,2 100 88 93 70 Rwanda 14,3 13,8 19,3 28,7 374 .. 43,7 92 69 56 38 Sainte-Lucie 75,4 28,0 27,6 29,0 270 .. .. 98 98 89 89 Saint-Kitts-et-Nevis 0,0 32,8 32,2 33,5 185 .. .. 99 99 96 96 Saint-Marin 60,0 93,5 97,2 99,3 470 .. .. .. .. .. .. Saint-Vincent-et-les-Grenadines 0,0 44,4 45,9 50,0 305 .. .. .. 93 .. 96 Salomon, Iles 6,9 15,7 17,0 20,5 17 .. .. 94 65 98 18 Salvador 73,7 58,4 59,8 63,2 322 22,7 38,0 94 70 77 39 Samoa 0,0 21,9 22,4 24,9 65 .. .. 90 87 100 100 Samoa américaines 0,0 88,8 91,3 94,1 292 .. .. .. .. .. .. Sao Tomé-et-Principe 46,2 53,4 58,0 65,8 159 .. .. 89 73 32 20 Sénégal 43,0 40,6 41,6 44,7 61 18,3 44,1 92 60 79 34 Serbie 60,5 .. .. .. 84 .. .. .. .. .. .. Seychelles 0,0 51,1 52,9 58,2 180 .. .. 100 75 .. 100 Sierra Leone 29,3 37,0 40,7 48,2 78 .. 35,2 75 46 53 30 Singapour 96,2 100,0 100,0 100,0 6302 99,6 99,6 100 .. 100 .. Slovénie 48,1 50,8 51,0 53,3 99 .. .. .. .. .. .. Somalie 21,4 33,3 35,2 40,1 13 16,1 45,7 32 27 48 14 Soudan 31,9 36,1 40,8 49,4 16 12,2 30,0 78 64 50 24 Sri Lanka 38,2 15,7 15,1 15,7 304 .. .. 98 74 98 89 Suède 54,4 84,0 84,2 85,1 22 18,9 22,5 100 100 100 100 Suisse 75,8 73,1 75,2 78,8 186 15,4 20,5 100 100 100 100 Suriname 70,4 72,1 73,9 77,4 3 .. .. 98 73 99 76 Swaziland 20,2 23,3 24,1 27,5 66 .. .. 87 54 59 44 Tadjikistan 36,2 25,9 24,7 24,6 47 .. .. 92 48 70 45 Taiwan (Chine) 84,1 .. .. .. 705 .. .. .. .. .. .. Tanzanie 28,2 22,3 24,2 28,9 43 7,0 28,7 85 49 53 43 Tchad 12,1 23,4 25,3 30,5 8 .. 34,6 41 43 24 4 Thaïlande 35,6 31,1 32,3 36,2 123 10,5 32,4 98 100 98 99 Timor oriental 24,5 26,5 31,2 66 .. .. 77 56 66 33 Togo 35,7 36,6 40,1 47,4 115 21,4 53,4 80 36 71 15 Tonga 0,0 23,2 24,0 27,4 138 .. .. 100 100 98 96 Trinité-et-Tobago 81,6 10,8 12,2 15,8 258 .. .. 92 88 100 100 Tunisie 48,7 63,4 65,3 69,1 65 .. .. 99 82 96 65 Turkménistan 42,6 45,1 46,3 50,8 10 .. .. 93 54 77 50 Turquie 60,1 64,7 67,3 71,9 94 25,6 20,0 98 93 96 72 Ukraine 63,9 67,2 67,8 70,2 81 13,1 8,4 99 91 98 93 Uruguay 64,1 91,4 92,0 93,1 19 38,2 41,6 100 100 100 99 Vanuatu 0,0 21,7 23,5 28,1 18 .. .. 86 52 78 42 Venezuela, Rép. boliv. du 80,5 91,1 93,4 95,9 30 36,9 11,7 85 70 71 48 Vietnam 47,1 24,3 26,4 31,6 268 13,4 23,1 99 80 92 50 Yémen, Rép. du 23,0 25,4 27,3 31,9 40 8,5 31,3 71 65 86 28 Zambie 30,8 34,8 35,0 37,0 15 11,0 31,4 90 40 59 52 Zimbabwe 33,4 33,8 35,9 40,9 34 11,5 32,2 98 72 63 47 338 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau A3 Développement territorial Région prospère: définie comme étant la région possédant la mesure de bien-être Région retardataire: définie comme étant la région possédant la mesure de bien- par habitant (revenus, consommation ou PIB) la plus élevée être par habitant (revenus, consommation ou PIB) la plus faible Mesure du Mesure du bien-être bien-être Nombre de dans la Nombre de dans la pauvres de région (% de Densité de pauvres de région (% de Densité de la région en la mesure population la région en la mesure population Incidence % du total de moyenne du Super- (nombre Incidence % du total de moyenne du Super- (nombre de la pauvres du bien-être ficie d'hab. par de la pauvres du bien-être ficie d'hab. par pauvreté pays dans le pays) (km_) km2) pauvreté pays dans le pays) (km2) km2) Dernier Dernier Économie Nom de la région 1995­2006a 1995­2006a 1995­2006a 2007 recensement Nom de la région 1995­2006a 1995­2006a 1995­2006a 2007 recensement Afrique du Sud Gauteng 19,0 6,6 186 17 010 520 Province Nord 77,0 18,0 46 123 91 40 (Limpopo) Albanie Tirane 21,8 13,0 111 1 193 439 Bulqize 56,2 2,8 66 718 60 Argentine Ciudad Autonoma 18,7 5,4 256 203 13 676 Santiago del 31,4 2,6 38 136 351 6 de Buenos Aires Estero Arménie Yerevan 44,7 34,2 124 210 5 196 Armavir 52,0 9,3 68 1 241 20 Australie Australian Capital 14,8 0,9 139 2 432 129 Tasmanie 31,1 2,8 89 68 127 7 Territory Azerbaïdjan Bakou 49,0 25,1 109 2 13 944 Nakhchivan AR 45,0 4,1 90 5 5 65 Bangladesh Dhaka 46,7 30,0 157 30 772 1 257 Rajshahi 56,7 28,2 22 13 218 2 269 Bélarus Minsk 13,3 14,4 107 40 8 38 Gomel 17,3 18,5 93 40 4 38 Belize Belize 24,5 21,8 123 4 204 16 Toledo 57,6 17,5 74 4 649 5 Bénin Littoral 8,9 2,5 185 79 6 795 Mono 58,6 8,5 64 1 396 201 Bolivie Santa Cruz 40,6 17,8 131 370 621 5 Potosi 76,6 11,8 56 118 218 6 Brésil Sao Paulo 17,8 12,6 154 248 177 149 Piaui 57,1 3,1 31 251 312 11 Bulgarie Sofia-ville 3,2 4,4 111 1 349 858 Kardzhali 19,3 3,7 81 3 209 50 Burkina Faso Centre 22,3 4,9 197 2 805 413 Centre Sud 66,1 6,1 61 11 313 43 Burundi Muramvya 37,6 3,5 141 696 363 Ruyigi 55,4 6,2 62 2 339 130 Cambodge Phnom-Penh 11,9 3,6 249 375 2 547 Siemreap 53,7 11,8 63 10 299 67 Cameroun Douala (Littoral) 10,9 2,6 183 .. .. Extrême-Nord 56,3 24,9 67 34 246 80 Canada Alberta 13,3 8,6 111 661 848 5 Terre-Neuve 18,7 1,9 77 405 212 1 Chili Region 13,5 28,9 130 15 782 384 Maule 23,1 7,4 70 30 518 30 Metropolitana Costa Rica Central 17,1 34,8 117 10 669 47 Huetar Atlantique 23,6 10,8 38 9 189 12 Côte d'Ivoire Lagunes 17,9 6,1 160 14 2 230 Marahoue 56,4 5,4 62 8 5 59 Croatie Grad Zagreb 2,7 4,1 133 641 1 216 Viroviticko- 19,8 3,6 68 2 024 46 Podravska- zupanija Djibouti Ali Sabieh 92,4 7,0 192 2 6 6 Djibouti 36,2 58,3 92 600 528 Équateur Pichincha 5,1 7,9 144 9 11 259 Pastaza 34,7 1,6 49 29 774 2 Estonie Harjumaa 7,9 33,7 228 4 333 120 Hiiumaa 11,4 1,0 2 1 023 10 États-Unis New Jersey 8,7 1,9 129 20 168 429 Mississippi 21,0 1,5 73 123 515 23 Éthiopie Addis-Abeba 57,0 4,0 197 530 4 574 Benishangul 71,0 1,1 72 49 289 11 Gumuz Gabon Estuaire 23,0 .. 121 20 74 29 Ogooue-Ivindo 59,9 7,4 55 46 075 1 Gambie Banjul 50,0 19,2 183 88 4 06 Fleuve supérieur 80,0 15,7 52 2 07 88 Ghana Grand Accra 2,4 1,4 182 2 593 1 121 Est 79,6 14,9 35 8 842 104 Guatemala Guatemala 11,7 4,6 212 2 126 810 San Marcos 86,7 12,5 39 3 791 166 Guinée Conakry 24,4 .. 140 308 3 523 Labe 66,3 15,1 75 24 144 33 Haïti Ouest 57,0 25,7 162 4 595 543 Nord-Est 94,0 4,2 41 1 698 147 Honduras Islas de la Bahia 57,6 0,4 154 261 120 Lempira 94,7 5,2 43 4 29 57 Inde Kerala 15,0 1,7 140 38 863 819 Bihâr 41,4 12,2 76 99 2 837 Indonésie Djakarta 4,3 0,8 289 664 12 516 Centre de Java 28,4 18,3 16 32 549 930 Jamaïque St-Andrew and 16,4 16,8 138 431 1 282 Saint Ann 33,8 10,3 61 1 213 136 Kingston Jordanie Amman 7,8 28,6 124 8 231 236 Al-Mafraq 29,2 13,5 72 26 435 9 Kenya Province de 44,0 6,5 244 684 3 133 Province orientale 57,6 18,5 65 159 891 29 Nairobi Madagascar Antananarivo 61,7 25,3 158 58 283 79 Fianarantsoa 81,1 24,4 65 102 373 33 Malawi Région sud 68,1 48,7 119 31 754 146 Région Nord 62,5 11,9 81 26 931 46 Mali Bamako 28,2 5,2 174 267 3 952 Sikasso 76,4 21,7 78 71 741 24 Maroc Grand Casablanca 4,0 3,0 159 1 615 1 87 Gharb-Chrarda- 23,3 9,2 47 8 805 182 Beni Hssen Mauritanie Nouakchott 29,0 15,3 130 1 498 Guidimakha 71,6 10,8 60 10 3 14 Mexique Distrito Federal 31,8 5,6 182 1 479 5 896 Oaxaca 68,0 4,8 49 93 952 37 Mongolie Ulanbaatar 26,0 .. 116 .. .. Ouest 49,0 23,8 79 .. .. Mozambique Maputo (ville) 47,8 4,2 192 602 1 631 Inhambane 82,6 8,6 70 68 615 17 Namibie Khomas 23,5 5,1 274 36 805 7 Ohangwena 85,8 16,9 38 10 582 22 Népal Ouest 27,1 17,1 119 29 398 155 Extrême-Ouest 41,0 12,4 76 19 539 112 Nicaragua Managua 3,6 4,3 161 3 465 314 Esteli 23,4 4,5 21 2 23 78 Niger Niamey 26,2 .. 180 670 1 065 Maradi 80,4 26,2 64 38 581 58 Nigeria Bayelsa 26,2 0,6 162 9 363 182 Jigawa 89,5 5,4 36 23 415 186 Ouganda Centre 22,3 .. 146 .. .. Nord 63,3 29,9 54 .. .. Pakistan Punjab 32,4 54,1 104 205 344 359 Azad Kashmir 15,6 1,0 85 11 639 241 Panama Panama 22,7 29,0 127 9 633 140 Ngöbe Buglé 98,7 10,3 15 6 673 16 Paraguay Asuncion 24,8 6,2 135 117 4 244 San Pedro 51,1 8,1 72 20 002 16 Pérou Lima 24,5 16,8 137 32 137 254 Huancavelica 88,7 3,5 39 22 131 21 Philippines Région de la 5,7 2,6 216 630 15 766 Région V (Bicol) 49,0 10,5 63 14 544 321 capitale nationale Pologne Mazowieckie 10,8 9,1 163 35 728 142 Lubelskie 21,2 7,9 67 25 115 89 Rép. dominicaine Distrito Nacional 21,5 6,2 159 91 9 897 Elias Pina 74,0 1,5 39 1 397 46 Grands indicateurs 339 Région prospère: définie comme étant la région possédant la mesure de bien-être Région retardataire: définie comme étant la région possédant la mesure de bien- par habitant (revenus, consommation ou PIB) la plus élevée être par habitant (revenus, consommation ou PIB) la plus faible Mesure du Mesure du bien-être bien-être Nombre de dans la Nombre de dans la pauvres de région (% de Densité de pauvres de région (% de Densité de la région en la mesure population la région en la mesure population Incidence % du total de moyenne du Super- (nombre Incidence % du total de moyenne du Super- (nombre de la pauvres du bien-être ficie d'hab. par de la pauvres du bien-être ficie d'hab. par pauvreté pays dans le pays) (km_) km2) pauvreté pays dans le pays) (km2) km2) Dernier Dernier Économie Nom de la région 1995­2006a 1995­2006a 1995­2006a 2007 recensement Nom de la région 1995­2006a 1995­2006a 1995­2006a 2007 recensement Rép. kirghize Chuy Oblast 33,1 9,4 136 20 2 38 Naryn 98,1 9,0 65 45 2 6 Rép. slovaque Bratislava 9,4 10,3 172 2 052 292 Presov 9,7 14,0 73 8 981 88 Roumanie Bucarest 3,0 2,2 216 1 821 1 186 Nord-Est 25,0 31,4 69 36 85 100 Russie, Féd. de Saint-Pétersbourg 7,8 1,1 117 23 9 197 République Tyva 66,5 0,6 56 37 3 8 Rwanda Préfecture de 12,3 0,6 379 313 753 Gikongoro 77,2 8,0 70 1 974 237 Kigali Salvador San Salvador 6,8 12,6 151 886 1 668 Cabanas 32,6 5,5 45 1 104 123 Sierra Leone Région ouest 80,8 19,0 200 557 1 707 Est 80,0 23,5 65 15 553 76 Sri Lanka Colombo 6,0 3,7 179 642 3 48 Monaragala 37,0 4,0 51 7 133 56 Tadjikistan Dushanbe (ville) 43,5 6,9 144 300 1 873 Khatlon 73,3 44,8 79 24 6 87 (Qurghonteppa) Tanzanie Dar Es Salama 19,1 4,3 188 1 393 1 793 Rukwa 36,4 3,8 68 68 635 17 Tchad Ennedi 21,0 .. 295 .. .. Mayo-Dala 79,0 4,9 68 .. .. Thaïlande Krung Thep 0,5 1,2 174 1 569 13 016 Nong Bua Lam 35,2 2,1 39 3 859 125 Maha Nakhon Phu (Bangkok) Turkménistan Lebap 28,5 17,4 116 93 8 11 Ahal 34,8 12,4 79 95 4 6 Venezuela, RB Capital 15,0 13,6 126 9 88 518 Zuliana 25,2 15,7 83 63 1 56 Vietnam Hô Chi Minh Ville 5,3 1,0 241 2 09 2 409 Lai Chau 79,8 1,7 46 9 065 65 Yémen, Rép. du Sana'a 16,6 4,2 184 380 4 827 Al Jawf 40,8 2,7 71 39 5 12 Zambie Lusaka 52,0 10,0 170 21 898 64 Ouest 89,0 9,4 59 126 386 6 340 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau A4 Intégration internationale Personnes Idées Commerce Pays dont les Pays pour ressortis- lesquels les Coût moyen Tarifs/ Part des sants ont ressortis- Coût Trafic vocal Bande d'un appel obligations échanges besoin sants de d'obtention Stock international passante téléphonique Échanges douaniers avec pays d'un visa ce pays du passeport migratoire (entrant et internationale vers les É.-U. totaux en Indice de moyens (% voisins (% pour visiter ont besoin par rapport international sortant, minutes Internet (bits (dollars EU par tant que part difficulté de la valeur du total des ce pays d'un visa au RNB par (% d'étrangers) par personne) par personne) trois minutes) du PIB d'expédition importée) échanges) (nombre) (nombre) hab. (%) (%) (minutes) (bits) ($EU) (%) (indice) (%) (%) Moyenne Économie 2004 2004 2005 2005 2000­06a 2000­06a 2000­06a 2005­06a 2008 2005 2000­2005 Afghanistan 192 168 .. 0,1 0,6 0,2 0,4 68,1 174 11,2 .. Afrique du Sud 120 118 0,7 2,4 27,6 18,8 0,8 63,1 134 4,2 2,9 Albanie 142 159 2,2 2,6 160,0 3,8 1,3 74,2 70 7,6 71,9 Algérie 183 157 .. 0,7 16,9 4,8 2,1 71,4 114 3,0 10,5 Allemagne 132 54 0,3 12,3 190,8 6863,8 0,4 84,7 10 63,6 Andorre 132 89 .. 79,1 .. 6 344,4 .. .. .. .. 0,0 Anglo-Normandes, Iles .. .. .. 45,8 .. .. 2,9 .. .. .. 0,0 Angola 191 162 4,9 0,4 6,7 11,5 3,2 111,7 164 .. .. Antigua-et-Barbuda 105 121 0,2 22,0 596,4 16588,0 .. 130,8 55 .. 17,4 Antilles néerlandaises .. .. .. 26,5 .. .. .. .. .. .. 0,0 Arabie saoudite 187 142 0,8 27,5 215,8 126,1 2,4 92,9 33 .. 3,2 Argentine 124 88 0,7 3,9 32,5 689,9 .. 43,9 107 15,8 35,9 Arménie 162 144 0,0 7,8 127,8 22,5 2,4 58,5 118 3,3 10,4 Aruba .. .. .. 24,4 .. 1794,6 .. .. .. .. 5,4 Australie 161 59 0,4 20,2 213,8 11593,4 0,7 42,1 34 1,8 0,0 Autriche 132 57 0,3 15,0 264,7 6633,5 0,7 109,7 12 0,0 81,3 Azerbaïdjan 181 143 2,5 2,2 32,6 35,7 4,2 111,3 173 .. 26,7 Bahamas 119 119 0,2 9,8 585,0 278,4 .. .. .. 55,0 0,0 Bahreïn 140 139 0,3 40,7 587,1 564,3 1,7 127,0 .. 3,7 23,7 Bangladesh 19 155 5,2 0,7 6,4 8,0 2,0 44,2 112 32,6 8,9 Barbade 72 113 0,7 9,7 565,2 2055,3 2,0 117,8 8,0 22,6 Bélarus 179 141 .. 12,2 64,0 191,7 1,9 124,1 137 7,2 68,9 Belgique 132 54 0,3 6,9 316,3 11278,5 0,8 172,8 48 73,8 Belize 120 127 0,4 13,9 178,2 604,8 2,6 125,4 116 14,1 Bénin 167 144 8,6 2,1 6,4 5,4 4,8 39,6 124 24,5 20,4 Bermudes .. .. .. 29,6 8699,1 .. .. .. .. 0,0 Bhoutan 191 153 .. 1,5 40,9 33,9 0,7 76,8 149 1,5 .. Bolivie 140 110 6,7 1,3 48,7 43,3 1,9 75,1 115 2,1 50,8 Bosnie et Herzégovine 154 154 7,0 1,0 207,6 39,6 3,6 72,3 53 0,0 57,9 Botswana 139 138 0,1 4,5 74,1 16,1 2,9 83,8 145 .. 50,2 Brésil 140 85 1,3 0,3 11,7 149,9 0,7 26,4 93 .. 13,2 Brunei Darussalam 157 89 33,2 142,7 1453,1 .. 96,2 36 .. 7,3 Bulgarie 147 103 0,7 1,3 71,7 1756,1 0,6 147,0 89 2,4 25,5 Burkina Faso 175 147 12,7 5,8 10,8 15,0 1,1 35,8 170 12,7 40,7 Burundi 191 163 50,9 1,3 1,6 0,5 2,5 58,7 167 .. 14,8 Caïman, Iles 121 156 .. 35,8 1630,2 .. .. .. .. .. 0,0 Cambodge 191 159 .. 2,2 9,5 1,3 2,9 144,6 139 21,6 10,2 Cameroun 184 157 11,4 0,8 8,8 8,7 .. 52,7 132 .. 12,4 Canada 149 57 0,3 18,9 438,7 6731,9 .. 72,0 39 1,3 73,0 Cap-Vert 174 145 .. 2,2 139,5 46,3 6,1 74,6 51 .. 1,1 Chili 114 84 1,5 1,4 48,3 779,6 2,2 76,3 43 1,6 12,4 Chine 191 161 2,9 0,0 7,3 195,7 2,9 72,4 42 ­16,2 15,4 Chypre 137 80 0,3 15,3 693,2 593,8 0,3 .. .. 0,7 8,5 Cisjordanie et Gaza .. .. .. 46,3 65,7 198,7 1,2 85,4 77 .. Colombie 64 150 1,5 0,3 68,2 560,2 .. 47,3 105 8,8 19,2 Comores 192 158 .. 11,2 33,1 3,3 .. 47,3 119 .. 0,0 Congo, Rép. dém. du 190 162 125,0 0,9 5,3 0,1 .. 70,4 154 27,4 .. Congo, Rép. du 169 151 8,5 7,2 .. 0,3 5,4 137,0 171 6,6 .. Corée, Rép. de 89 78 0,3 1,1 91,6 1027,8 0,8 85,3 13 3,4 0,0 Corée, Rép. dém. de 192 163 .. 0,2 .. .. .. .. .. .. .. Costa Rica 125 100 0,4 10,2 126,8 176,2 1,9 105,5 54 5,0 7,6 Côte d'Ivoire 169 145 .. 13,1 16,9 3,0 2,3 92,3 147 43,6 20,2 Croatie 131 105 2,0 14,9 231,2 1073,7 .. 104,6 96 1,6 50,0 Cuba 169 153 .. 0,7 30,6 13,8 7,5 .. .. .. 0,4 Danemark 132 53 0,4 7,2 318,0 34796,1 0,9 100,8 2 .. 74,9 Djibouti 192 159 .. 2,6 26,7 56,0 4,7 97,2 66 .. .. Dominique 0 130 1,0 6,3 .. 419,8 .. 107,2 80 .. 30,5 Égypte, Rép. arabe d' 60 156 1,9 0,2 30,1 126,4 1,5 61,5 26 6,4 5,4 Émirats arabes unis 155 136 .. 70,9 .. 2371,4 1,7 170,6 24 .. .. Équateur 27 139 3,6 0,9 215,6 227,2 1,8 67,5 131 15,4 Érythrée 190 163 .. 0,3 8,7 1,7 3,6 58,1 159 .. 4,5 Espagne 132 55 0,1 11,0 173,3 2775,7 0,6 58,4 47 0,0 64,7 Estonie 132 98 0,2 15,0 109,0 11174,9 0,9 169,3 7 0,0 54,6 États-Unis 158 52 0,2 12,9 279,5 3306,6 .. 26,8 15 1,1 30,7 Éthiopie 190 163 31,1 0,8 3,5 0,1 4,0 57,5 150 26,6 6,6 Féroé, Iles .. .. .. 11,1 .. 3312,6 .. .. .. .. 3,1 Fidji 94 131 1,6 2,0 112,1 87,0 2,8 127,6 111 15,9 1,3 Finlande 132 55 0,2 3,0 178,3 4311,2 1,8 82,3 5 0,0 65,4 France 132 54 0,2 10,6 182,8 3285,5 0,8 55,1 25 0,0 62,4 Gabon 174 156 .. 17,7 74,0 152,6 2,8 89,1 106 .. 2,4 Grands indicateurs 341 Personnes Idées Commerce Pays dont les Pays pour ressortis- lesquels les Coût moyen Tarifs/ Part des sants ont ressortis- Coût Trafic vocal Bande d'un appel obligations échanges besoin sants de d'obtention Stock international passante téléphonique Échanges douaniers avec pays d'un visa ce pays du passeport migratoire (entrant et internationale vers les É.-U. totaux en Indice de moyens (% voisins (% pour visiter ont besoin par rapport international sortant, minutes Internet (bits (dollars EU par tant que part difficulté de la valeur du total des ce pays d'un visa au RNB par (% d'étrangers) par personne) par personne) trois minutes) du PIB d'expédition importée) échanges) (nombre) (nombre) hab. (%) (%) (minutes) (bits) ($EU) (%) (indice) (%) (%) Moyenne Économie 2004 2004 2005 2005 2000­06a 2000­06a 2000­06a 2005­06a 2008 2005 2000­2005 Gambie 41 135 6,0 15,3 .. 5,6 1,8 110,2 73 .. 4,1 Géorgie 131 143 .. 4,3 57,5 7,2 0,7 89,9 64 4,0 39,4 Ghana 171 142 1,4 7,5 20,1 9,3 0,4 103,0 61 28,5 10,7 Grèce 132 56 0,4 8,8 181,8 586,5 1,1 45,6 65 0,0 56,4 Grenade 11 127 .. 10,2 624,5 3976,0 .. 109,0 52 .. 25,9 Groenland .. .. 1,0 21,4 .. 106,8 2,4 .. .. .. 0,0 Guam .. .. .. 66,9 .. .. .. .. .. .. 0,0 Guatemala 118 110 1,8 0,4 194,7 55,5 1,2 46,2 116 8,9 21,4 Guinée 171 146 .. 4,5 6,8 0,2 4,6 67,4 102 .. 10,1 Guinée équatoriale 191 159 .. 1,2 .. 34,7 .. 144,7 133 .. .. Guinée-Bissau 176 150 .. 1,2 8,9 1,2 .. 95,4 109 .. .. Guyana 158 127 0,6 0,1 118,3 48,7 .. 211,8 101 .. 25,2 Haïti 4 157 .. 0,4 .. 16,7 2,2 57,3 153 .. .. Honduras 128 110 3,4 0,4 96,4 6,0 2,5 107,3 103 6,3 20,6 Hong Kong (Chine) 42 89 0,2 43,2 1178,7 13438,6 0,8 399,4 3 .. 49,1 Hongrie 132 85 0,3 3,1 105,1 993,3 1,0 155,1 45 0,0 26,5 Iles Vierges (É.-U.) .. .. .. 33,7 .. 414,0 .. .. .. .. 0,0 Inde 189 160 3,6 0,5 3,0 24,3 1,2 48,8 79 14,6 9,9 Indonésie 162 148 1,9 0,1 5,3 6,8 2,8 56,9 41 3,0 4,1 Irak .. .. .. 0,1 .. .. .. .. 175 .. .. Iran, Rép. islamique d' 188 166 .. 2,9 8,8 53,2 0,6 75,2 135 5,5 4,8 Irlande 107 57 0,3 14,1 709,5 5911,6 0,7 149,9 20 0,1 60,6 Islande 132 59 0,2 7,8 240,0 7289,6 0,8 83,1 11 1,1 0,7 Israël 123 88 0,3 38,4 364,2 2455,4 0,6 88,4 8 0,7 0,9 Italie 132 55 0,2 4,3 236,0 2044,0 0,8 56,5 62 .. 59,4 Jamaïque 80 126 1,4 0,7 233,2 15822,2 0,9 108,8 92 7,7 0,8 Japon 137 56 0,2 1,6 43,4 1037,8 1,6 27,3 18 .. 0,0 Jordanie 61 159 .. 41,1 138,8 57,3 1,4 146,6 59 10,4 31,8 Kazakhstan 175 141 .. 16,5 26,4 62,5 .. 91,6 178 6,0 34,4 Kenya 21 140 1,2 1,0 5,6 20,8 3,0 62,2 148 10,2 13,8 Kiribati 168 133 .. 2,6 24,2 5,4 8,8 133,3 97 .. 0,0 Koweit 154 135 .. 65,8 .. 347,9 1,5 98,0 99 1,3 .. Lesotho 127 135 1,5 0,3 18,1 2,2 3,3 149,0 129 49,5 66,4 Lettonie 132 98 .. 19,5 66,7 3229,7 1,6 108,6 19 0,6 55,0 Liban 100 169 4,0 16,4 279,1 111,0 2,2 63,6 83 7,6 9,9 Libéria 176 151 .. 1,5 .. 0,1 .. 99,6 98 .. .. Libye 177 163 .. 10,5 65,6 20,6 .. 84,1 .. .. 8,6 Liechtenstein 117 74 .. 33,7 .. 4298,0 .. .. .. .. .. Lituanie 132 100 0,4 4,8 49,0 2714,4 1,6 129,8 23 0,5 48,0 Luxembourg 132 55 0,0 38,0 1399,1 20459,0 16,0 326,6 32 .. 89,1 Macao (Chine) 0 122 .. 55,9 497,2 6491,7 1,1 150,5 .. .. 39,9 Macédoire, ERY 148 141 .. 6,0 63,3 16,7 .. 118,3 72 .. 45,8 Madagascar 0 156 .. 0,3 1,3 1,8 0,6 70,7 126 24,8 0,0 Malaisie 23 63 1,7 6,5 87,9 124,5 0,7 217,0 21 5,6 22,0 Malawi 123 139 .. 2,2 4,8 1,5 3,6 46,4 161 .. 16,4 Maldives 3 134 .. 1,0 91,2 179,5 5,9 178,1 110 23,6 10,7 Mali 172 148 .. 0,3 7,4 25,9 12,3 72,3 162 3,8 25,1 Malte 132 73 0,3 2,6 222,4 4729,1 0,8 179,6 .. 0,1 19,5 Man, Ile de .. .. .. 48,6 .. .. .. .. .. .. 0,0 Mariannes du Nord, Iles 157 153 .. 6,5 .. .. .. .. .. .. 0,0 Maroc 134 147 2,1 0,4 65,1 377,1 1,7 71,4 67 9,4 16,6 Marshall, Iles 162 144 .. 2,6 76,5 26,2 .. .. 46 .. 0,0 Maurice 88 131 0,5 1,7 149,8 153,2 1,6 127,1 17 16,8 0,0 Mauritanie 169 141 8,7 2,1 20,3 29,6 .. 113,7 152 .. 2,1 Mayotte .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 0,0 Mexique 139 92 1,2 0,6 174,0 109,0 0,8 65,1 76 4,1 72,3 Micronésie, États fédérés de 0 146 2,5 3,2 80,8 54,5 6,0 .. 85 .. 0,0 Moldavie 149 141 .. 11,4 109,9 147,4 1,5 139,2 122 4,1 39,7 Monaco 132 88 .. 75,8 .. .. .. .. .. .. .. Mongolie 174 155 .. 0,4 4,8 13,3 4,9 125,0 168 5,7 64,7 Monténégro .. .. .. 6,4 .. .. .. 128,9 113 .. .. Mozambique 0 158 .. 2,1 12,7 0,9 1,2 88,9 140 .. 43,7 Myanmar 192 161 2,3 0,2 2,8 1,9 0,2 .. .. 2,3 .. Namibie 141 145 1,0 7,1 58,0 17,8 4,3 110,0 144 31,8 63,1 Népal 0 158 26,3 3,0 5,6 4,6 2,0 45,3 151 18,2 60,5 Nicaragua 38 116 3,0 0,5 61,7 1,1 3,2 92,1 87 4,6 28,4 Niger 167 144 19,8 0,9 2,0 2,3 8,8 38,9 163 .. 20,7 Nigeria 174 149 10,0 0,7 2,3 1,1 1,5 91,1 138 .. 4,4 Norvège 132 56 0,3 7,4 192,9 9304,8 0,3 75,0 4 0,2 18,8 Nouvelle-Calédonie .. .. .. 18,4 215,0 562,9 3,1 .. .. .. 0,4 342 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau A4 Intégration internationale--suite Personnes Idées Commerce Pays dont les Pays pour ressortis- lesquels les Coût moyen Tarifs/ Part des sants ont ressortis- Coût Trafic vocal Bande d'un appel obligations échanges besoin sants de d'obtention Stock international passante téléphonique Échanges douaniers avec pays d'un visa ce pays du passeport migratoire (entrant et internationale vers les É.-U. totaux en Indice de moyens (% voisins (% pour visiter ont besoin par rapport international sortant, minutes Internet (bits (dollars EU par tant que part difficulté de la valeur du total des ce pays d'un visa au RNB par (% d'étrangers) par personne) par personne) trois minutes) du PIB d'expédition importée) échanges) (nombre) (nombre) hab. (%) (%) (minutes) (bits) ($EU) (%) (indice) (%) (%) Moyenne Économie 2004 2004 2005 2005 2000­06a 2000­06a 2000­06a 2005­06a 2008 2005 2000­2005 Nouvelle-Zélande 146 59 0,2 15,7 361,1 1106,7 1,3 58,2 16 1,7 0,0 Oman 128 141 0,2 24,4 189,1 173,6 1,9 99,2 104 2,8 32,1 Ouganda 0 145 .. 1,8 3,1 4,4 3,2 44,4 141 20,5 26,1 Ouzbékistan 184 148 .. 4,8 12,4 8,7 14,0 63,4 165 .. .. Pakistan 184 165 4,2 2,1 10,5 4,6 1,0 38,6 94 13,0 11,1 Palaos 0 148 0,7 15,1 .. .. .. 153,5 121 .. 0,0 Panama 130 107 3,2 54,9 286,6 3,6 144,5 9 8,6 9,7 Papouasie-Nouvelle-Guinée 114 138 5,3 0,4 8,0 1,0 4,3 134,8 82 26,4 1,7 Paraguay 163 103 2,9 31,3 83,1 0,9 115,2 123 8,2 41,4 Pays-Bas 132 56 0,2 10,0 310,8 20501,3 0,3 140,6 14 0,8 56,4 Pérou 97 135 2,6 0,1 99,1 366,6 1,8 48,5 71 5,7 21,5 Philippines 44 144 0,8 0,5 28,3 38,0 1,2 94,0 57 20,4 0,0 Pologne 132 86 0,5 1,8 60,6 560,2 1,4 82,0 40 0,4 52,7 Polynésie française .. .. .. 13,1 .. 887,2 3,7 29,1 .. .. 0,0 Portugal 132 57 0,4 7,2 178,1 829,0 1,0 70,0 31 0,0 28,2 Puerto Rico .. .. .. 10,7 .. 511,2 .. 181,2 95 .. 0,0 Qatar 156 136 .. 78,3 842,9 943,6 2,0 101,7 .. 3,2 9,2 République arabe syrienne 160 163 .. 5,2 44,0 8,0 4,8 75,0 127 .. 16,0 République centrafricaine 173 153 17,7 1,9 2,3 0,4 2,0 35,5 172 19,4 16,1 République dominicaine 130 152 .. 1,7 218,5 6,1 0,2 73,5 35 13,9 .. République kirghize 144 143 .. 5,6 29,5 38,9 5,4 115,7 177 13,2 35,8 République slovaque 131 95 0,5 2,3 90,0 2912,6 1,1 176,0 90 0,0 66,8 République tchèque 136 95 0,1 4,4 94,8 2169,8 1,1 148,3 30 0,0 61,8 Roumanie 145 107 1,1 0,6 49,1 1503,2 0,8 78,5 38 3,0 18,7 Royaume-Uni 104 55 0,2 9,0 262,2 13062,0 0,8 61,6 27 .. 55,2 RPD lao 192 158 11,8 0,4 6,6 3,5 1,1 78,2 158 .. .. Russie, Fédération de 183 134 0,4 8,4 15,3 100,3 2,0 55,1 155 29,2 33,1 Rwanda 180 156 41,5 1,3 .. 7,4 2,4 43,2 166 .. 43,2 Sainte-Lucie 130 121 0,5 5,3 217,9 94,9 .. 117,6 88 .. 22,8 Saint-Kitts-et-Nevis 92 120 0,2 9,3 571,6 42,5 .. 113,5 22 31,3 15,5 Saint-Marin 132 82 .. 33,4 6448,4 5419,6 .. .. .. 1,7 .. Saint-Vincent-et-les- 122 124 0,6 8,7 288,5 25,0 4,0 125,0 75 .. 33,8 Grenadines Salomon, Iles 123 130 .. 0,7 23,2 17,1 .. 102,2 74 .. 0,0 Salvador 120 108 0,4 0,3 409,9 22,9 2,4 74,0 68 6,0 29,1 Samoa 0 129 2,1 5,0 149,7 49,0 1,4 78,1 108 .. 6,5 Samora américaines 192 156 .. 35,0 .. .. .. .. .. .. 0,0 Sao Tomé-et-Principe 0 155 .. 4,8 51,3 25,8 5,1 .. 91 .. 3,1 Sénégal 151 146 4,1 2,8 39,4 102,7 1,0 69,8 136 33,1 9,1 Serbie .. .. .. 6,4 .. 94,6 .. 73,4 58 .. .. Seychelles 0 131 1,1 5,8 .. 307,3 3,8 244,5 84 10,7 0,0 Sierra Leone 124 139 .. 2,2 .. 0,1 .. 59,4 130 27,0 2,3 Singapour 32 66 0,2 42,4 1045,4 7052,4 0,7 473,5 1 0,1 14,7 Slovénie 132 92 0,3 8,4 1254,7 0,7 139,1 69 0,1 67,1 Somalie 192 165 .. 3,4 .. 0,4 .. .. .. .. .. Soudan 190 166 .. 1,8 12,2 5,4 39,2 42,8 143 .. 5,2 Sri Lanka 114 156 2,4 1,9 27,9 25,1 2,1 74,8 60 14,6 0,6 Suède 132 54 0,2 12,4 17468,5 0,4 94,5 6 .. 25,9 Suisse 119 57 0,2 22,3 664,8 9609,1 0,3 89,0 37 1,1 61,4 Suriname 171 137 .. 1,2 276,7 439,3 1,3 76,3 86 .. 4,4 Swaziland 137 138 0,3 4,0 47,5 0,9 3,0 167,5 146 47,7 80,0 Tadjikistan .. .. 13,4 4,7 10,4 0,3 7,8 80,7 176 11,1 .. Taiwan (Chine) .. .. .. .. 292,3 6569,5 0,5 134,0 29 .. 10,8 Tanzanie 35 142 13,4 2,1 1,4 0,4 3,2 55,1 100 .. 8,5 Tchad 181 154 60,2 4,5 2,0 0,5 9,1 97,3 157 .. Thaïlande 136 146 1,0 1,6 14,1 156,2 0,7 143,5 50 6,2 7,5 Timor oriental .. .. .. 0,6 .. .. .. .. 78 .. .. Togo 0 148 .. 3,0 21,5 15,6 4,0 83,9 81 .. 28,1 Tonga 142 135 2,4 1,1 .. 20,1 1,1 54,3 44 .. 0,0 Trinité-et-Tobago 47 119 0,3 2,9 375,7 370,2 2,2 108,0 49 4,8 10,3 Tunisie 126 142 1,1 0,4 72,6 126,4 2,3 108,7 28 6,2 26,3 Turkménistan 174 148 .. 4,6 6,0 15,7 .. 126,2 .. .. .. Turquie 118 126 8,9 1,8 27,1 630,7 2,4 64,1 56 1,1 9,3 Ukraine 181 139 2,7 14,5 56,6 17,3 1,7 97,3 120 4,3 40,6 Uruguay 134 98 .. 2,5 120,7 484,0 0,5 60,2 125 5,1 36,2 Vanuatu 106 137 3,4 0,5 .. 23,2 7,5 100,3 142 .. 0,0 Venezuela, Rép. boliv. du 131 95 0,5 3,8 23,1 50,3 0,8 57,6 156 4,9 14,6 Vietnam 185 160 2,3 0,0 8,4 84,1 2,0 150,3 63 .. 11,7 Yémen, Rép. du 145 161 .. 1,3 12,0 0,3 2,4 79,4 128 .. 7,6 Zambie 18 142 3,7 2,4 6,9 10,9 1,4 67,8 160 9,0 14,1 Zimbabwe 117 141 .. 3,9 24,9 4,2 4,4 129,8 169 .. 53,9 a. Les données sont les plus récentes disponibles pour la période précisée. Grands indicateurs 343 Tableau A5 Autres indicateurs Caractéristiques du territoire Géographie et population Population vivant Population vivant Basses Plateaux Collines Montagnes à moins de 25 km à moins de 75 km Population vivant Population vivant Plaines (% de terres (% de (% de la (% de la (% de la d'une frontière d'une frontière à moins de 25 km à moins de 75 km la superficie la superficie superficie superficie superficie internationale internationale d'une côte d'une côte totale) totale) totale) totale) totale) (%) (%) (%) (%) Économie 2007 2007 2007 2007 2007 2000 2000 2000 2000 Afghanistan 0,9 0,0 8,7 0,3 90,1 11,2 37,1 0,0 0,0 Afrique du Sud 13,1 19,2 36,1 11,6 20,1 5,0 14,8 23,4 35,9 Albanie 0,0 0,4 0,0 33,6 66,0 29,2 83,2 41,9 87,2 Algérie 12,4 4,2 51,7 5,1 26,6 3,3 13,0 35,8 63,4 Allemagne 3,1 45,2 4,6 34,3 12,8 15,2 52,0 7,3 12,6 Andorre 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 100,0 0,0 0,0 Anglo-Normandes, Iles 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Angola 16,9 3,0 47,0 6,0 27,1 5,2 11,5 23,0 26,9 Antigua-et-Barbuda 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Antilles néerlandaises 74,1 25,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Arabie saoudite 0,0 16,4 0,0 83,6 0,0 2,8 9,0 27,0 38,3 Argentine 33,0 9,4 8,7 11,0 37,9 5,0 10,4 33,3 42,8 Arménie 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 70,5 100,0 0,0 0,0 Aruba 35,4 64,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Australie 29,7 23,3 33,5 8,8 4,8 0,0 0,0 69,1 87,5 Autriche 0,0 0,2 0,0 26,7 73,1 38,7 97,4 0,0 0,0 Azerbaïdjan 0,7 31,2 0,0 5,6 62,5 26,9 61,9 0,0 0,0 Bahamas 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Bahreïn 57,3 42,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Bangladesh 67,1 20,3 0,0 10,8 1,8 28,2 78,8 25,3 48,1 Barbade 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Bélarus 37,8 58,7 3,5 0,0 0,0 18,3 53,5 0,0 0,0 Belgique 19,2 45,5 0,0 35,3 0,0 53,4 100,0 18,1 69,9 Belize 1,4 51,5 7,7 39,5 0,0 37,9 94,2 57,9 94,4 Bénin 13,3 15,5 65,2 6,0 0,0 42,7 96,0 27,7 46,0 Bermudes 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Bhoutan 0,0 0,4 0,0 16,2 83,4 54,8 99,9 0,0 0,0 Bolivie 26,3 8,4 14,8 13,1 37,3 5,0 22,5 0,0 0,0 Bosnie et Herzégovine 0,0 6,0 0,0 23,0 71,0 40,5 90,1 0,8 12,4 Botswana 49,4 0,0 48,5 0,0 2,1 34,2 66,2 0,0 0,0 Brésil 21,1 20,8 37,6 8,0 12,5 1,0 2,4 25,4 46,5 Brunei Darussalam 0,3 75,7 0,0 0,0 23,9 98,9 100,0 80,8 99,3 Bulgarie 0,0 21,9 0,0 45,4 32,7 19,1 80,5 9,4 15,8 Burkina Faso 34,4 0,1 65,6 0,0 0,0 14,4 42,2 0,0 0,0 Burundi 0,0 0,0 15,9 0,0 84,1 60,9 100,0 0,0 0,0 Caïman, Iles 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Cambodge 6,5 74,3 0,0 17,9 1,4 18,1 57,0 4,9 12,1 Cameroun 2,2 2,0 44,7 20,7 30,4 17,5 40,2 15,8 20,8 Canada 6,7 20,8 27,9 21,3 23,2 17,6 61,8 20,6 23,1 Cap-Vert 0,7 40,9 0,0 31,7 26,8 0,0 0,0 100,0 100,0 Chili 0,0 9,0 0,0 26,9 64,1 3,3 48,9 26,2 53,1 Chine 3,9 10,2 8,9 12,7 64,2 1,1 3,7 11,6 21,8 Chypre 5,8 80,1 0,0 14,2 0,0 0,0 0,0 90,1 100,0 Cisjordanie et Gaza 0,0 10,1 0,0 89,9 0,0 100,0 100,0 34,8 66,3 Colombie 24,0 23,1 9,7 12,5 30,7 4,7 11,1 11,5 24,9 Comores 0,0 0,0 12,4 26,2 61,4 0,0 0,0 100,0 100,0 Congo, Rép. dém. du 17,1 0,3 61,1 1,0 20,5 24,9 46,5 0,6 1,8 Congo, Rép. du 29,1 1,2 58,6 8,2 2,8 50,5 91,8 19,8 21,5 Corée, Rép. de 0,0 35,2 0,0 52,5 12,3 1,3 37,3 62,3 70,7 Corée, Rép. dém. de 0,0 19,4 0,0 34,5 46,1 12,8 28,9 43,9 89,2 Costa Rica 0,0 1,9 0,0 62,0 36,1 8,2 29,4 22,1 97,7 Côte d'Ivoire 0,0 0,1 0,1 72,9 27,0 11,3 30,0 26,0 33,7 Croatie 6,8 25,3 60,8 6,4 0,6 68,1 98,1 31,2 36,3 Cuba 0,0 41,3 0,0 25,7 32,9 1,3 11,4 63,5 100,0 Danemark 30,1 69,9 0,0 0,0 0,0 2,0 9,1 94,8 100,0 Djibouti 0,0 18,6 0,0 30,0 51,4 86,3 100,0 79,8 99,1 Dominique 0,0 0,0 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Égypte, Rép. arabe d' 5,7 27,8 41,4 16,4 8,7 0,2 0,5 16,4 36,9 Émirats arabes unis 29,8 50,7 0,0 19,5 0,0 23,3 83,7 54,8 84,4 Équateur 7,4 6,1 9,7 28,1 48,7 5,2 15,8 33,7 49,0 Érythrée 0,1 11,6 0,0 14,6 73,8 16,7 56,2 11,1 51,8 Espagne 1,8 3,7 29,1 7,4 58,0 4,7 15,3 48,1 63,5 Estonie 39,8 60,2 0,0 0,0 0,0 13,7 48,1 64,4 78,5 États-Unis 12,6 13,1 24,6 12,8 36,9 3,1 6,9 28,9 41,4 Éthiopie 0,7 0,3 14,1 4,8 80,1 3,0 9,1 0,0 0,0 Féroé, Iles 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Fidji 0,0 43,2 0,0 56,8 0,0 0,0 0,0 88,3 100,0 Finlande 2,0 71,7 6,3 19,2 0,8 4,7 14,2 48,1 67,4 France 3,9 41,0 3,0 30,1 21,9 12,0 23,2 20,8 36,2 Gabon 5,2 21,3 52,0 15,7 5,7 13,2 32,7 44,9 53,0 Gambie 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 92,2 100,0 74,2 85,7 Géorgie 0,0 0,0 0,0 6,9 93,0 21,8 91,7 15,2 28,1 Ghana 15,2 41,8 24,0 19,0 0,0 14,7 33,3 25,9 39,9 Grèce 0,0 7,4 0,0 50,6 41,9 7,1 27,2 81,4 96,4 Grenade 0,2 99,8 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 344 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau A5 Autres indicateurs--suite Caractéristiques du territoire Géographie et population Population vivant Population vivant Basses Plateaux Collines Montagnes à moins de 25 km à moins de 75 km Population vivant Population vivant Plaines (% de terres (% de (% de la (% de la (% de la d'une frontière d'une frontière à moins de 25 km à moins de 75 km la superficie la superficie superficie superficie superficie internationale internationale d'une côte d'une côte totale) totale) totale) totale) totale) (%) (%) (%) (%) Économie 2007 2007 2007 2007 2007 2000 2000 2000 2000 Groenland 0,3 3,0 33,6 8,1 54,9 0,0 0,0 100,0 100,0 Guam 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Guatemala 0,3 19,1 7,6 22,8 50,2 18,0 57,2 5,6 28,5 Guinée 5,9 11,9 23,7 20,9 37,6 25,0 63,3 19,0 26,4 Guinée équatoriale 0,0 20,6 18,6 7,7 53,1 35,6 77,9 41,3 59,5 Guinée-Bissau 71,9 24,6 0,0 3,5 0,0 26,0 96,5 60,9 86,5 Guyana 9,7 49,6 16,8 18,7 5,1 10,2 23,3 56,9 81,5 Haïti 0,0 0,8 0,0 67,1 32,2 16,3 63,3 80,9 99,8 Honduras 2,1 12,4 0,0 40,0 45,4 19,8 77,6 22,0 46,1 Hong Kong (Chine) 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 49,4 100,0 100,0 100,0 Hongrie 15,8 66,6 0,0 16,4 1,2 30,5 91,4 0,0 0,0 Iles Vierges (É.-U.) 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Inde 13,2 17,8 27,4 22,8 18,7 5,6 16,1 10,3 19,7 Indonésie 13,3 30,5 0,1 32,3 23,8 0,1 0,7 52,2 90,4 Irak 19,2 27,2 35,1 12,0 6,4 9,2 28,7 0,7 5,1 Iran, Rép. islamique d' 1,1 4,3 0,3 4,9 89,4 6,0 21,3 2,2 5,5 Irlande 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 7,5 31,4 73,4 98,0 Islande 0,0 9,6 0,0 43,2 47,2 0,0 0,0 99,2 100,0 Israël 0,0 31,1 0,0 49,1 19,8 90,6 100,0 66,4 95,2 Italie 0,0 14,5 0,0 49,8 35,7 6,8 28,4 45,2 68,3 Jamaïque 0,0 23,3 0,0 76,7 0,0 0,0 0,0 91,3 100,0 Japon 0,1 17,3 0,0 64,6 18,0 0,0 0,0 69,3 95,3 Jordanie 0,0 0,0 53,3 9,8 36,9 33,6 100,0 1,5 1,8 Kazakhstan 22,7 22,4 27,4 7,9 19,6 14,2 45,8 0,0 0,0 Kenya 9,4 10,3 10,7 3,3 66,4 8,5 32,0 6,1 7,5 Kiribati 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Koweit 7,9 70,9 21,2 0,0 0,0 13,7 100,0 88,5 97,7 Lesotho 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 60,5 100,0 0,0 0,0 Lettonie 8,5 91,5 0,0 0,0 0,0 19,4 94,3 50,0 73,5 Liban 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 35,0 100,0 84,3 100,0 Libéria 2,1 45,9 31,8 17,1 3,2 28,2 55,2 39,7 54,7 Libye 23,5 11,4 52,8 2,6 9,7 1,2 4,8 73,6 86,5 Liechtenstein 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 100,0 0,0 0,0 Lituanie 3,5 96,5 0,0 0,0 0,0 28,7 87,1 9,1 14,8 Luxembourg 0,0 0,0 0,0 100,0 0,0 100,0 100,0 0,0 0,0 Macao (Chine) 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Macédoire, ERY 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 67,5 100,0 0,0 0,0 Madagascar 0,3 20,2 3,8 31,0 44,7 0,0 0,0 23,2 45,0 Malaisie 2,9 48,2 0,0 29,5 19,5 8,2 25,1 59,0 95,6 Malawi 0,0 0,3 0,0 6,0 93,7 34,3 98,8 0,0 0,0 Maldives 99,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Mali 59,3 2,4 36,6 1,8 0,0 12,6 38,1 0,0 0,0 Malte 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Man, Ile de 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Mariannes du Nord, Iles 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Maroc 1,3 4,8 6,7 17,8 69,5 4,6 13,2 39,5 59,7 Marshall, Iles 96,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Maurice 0,0 5,3 0,0 94,2 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Mauritanie 56,0 13,4 29,6 1,1 0,0 22,4 46,8 27,0 32,6 Mayotte 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Mexique 5,1 12,9 5,4 14,7 62,0 5,8 8,0 11,2 23,5 Micronésie, États fédérés de 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Moldavie 0,0 85,4 14,6 0,0 0,0 52,7 100,0 0,0 0,0 Monaco 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Mongolie 0,0 0,0 14,3 0,0 85,7 5,8 18,1 0,0 0,0 Monténégro 0,0 0,0 0,0 1,3 98,7 Mozambique 6,5 30,2 6,6 28,4 28,3 8,9 34,6 32,7 52,1 Myanmar 2,8 18,8 0,0 31,7 46,6 3,5 15,2 26,0 42,7 Namibie 22,4 0,9 26,4 3,0 47,4 26,8 54,1 6,0 6,7 Népal 0,0 5,5 0,0 19,5 75,0 44,1 95,2 0,0 0,0 Nicaragua 7,9 53,2 0,0 23,5 15,4 10,6 39,1 17,3 63,2 Niger 50,2 0,0 41,8 0,0 7,9 21,5 55,5 0,0 0,0 Nigeria 16,1 21,8 35,4 17,5 9,2 5,3 24,4 12,3 20,9 Norvège 0,0 9,8 0,0 42,7 47,5 5,2 48,7 82,3 92,4 Nouvelle-Calédonie 10,9 4,7 0,0 84,5 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Nouvelle-Zélande 0,0 19,1 0,0 28,3 52,6 0,0 0,0 87,0 98,3 Oman 31,3 17,9 14,4 20,0 16,3 4,7 15,1 66,5 81,5 Ouganda 10,2 0,0 40,8 0,0 49,1 21,3 53,1 0,0 0,0 Ouzbékistan 23,5 27,2 12,4 17,6 19,4 55,8 86,6 0,0 0,0 Pakistan 21,9 10,2 0,9 15,6 51,4 13,8 42,2 7,1 8,3 Palaos 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Panama 0,2 30,8 0,0 53,6 15,4 8,6 17,2 78,8 100,0 Papouasie-Nouvelle-Guinée 13,1 17,1 0,0 25,9 43,9 1,0 3,4 35,8 53,3 Paraguay 51,3 22,3 23,6 2,8 0,0 53,0 73,1 0,0 0,0 Pays-Bas 40,0 58,3 0,0 1,8 0,0 33,2 85,6 53,8 88,6 Grands indicateurs 345 Caractéristiques du territoire Géographie et population Population vivant Population vivant Basses Plateaux Collines Montagnes à moins de 25 km à moins de 75 km Population vivant Population vivant Plaines (% de terres (% de (% de la (% de la (% de la d'une frontière d'une frontière à moins de 25 km à moins de 75 km la superficie la superficie superficie superficie superficie internationale internationale d'une côte d'une côte totale) totale) totale) totale) totale) (%) (%) (%) (%) Économie 2007 2007 2007 2007 2007 2000 2000 2000 2000 Pérou 24,5 4,2 8,5 11,0 51,9 2,5 11,8 39,0 50,4 Philippines 0,1 26,4 0,0 56,4 17,0 0,0 0,0 78,3 98,9 Pologne 10,8 63,5 12,2 10,4 3,2 12,8 44,0 5,9 11,2 Polynésie française 0,0 9,2 6,2 84,5 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Portugal 0,0 37,4 0,0 36,4 26,2 6,4 32,4 65,1 89,8 Puerto Rico 0,0 38,9 0,0 61,1 0,0 0,0 0,0 94,1 100,0 Qatar 79,2 20,8 0,0 0,0 0,0 0,4 18,6 94,0 100,0 République arabe syrienne 0,0 0,0 0,0 0,5 99,5 25,3 85,8 11,3 28,5 République centrafricaine 17,6 0,0 78,5 0,0 3,9 31,4 58,5 0,0 0,0 République dominicaine 0,1 31,2 0,0 33,2 35,5 3,7 17,3 61,2 96,7 République kirghize 0,0 0,0 0,2 0,0 99,8 55,3 94,9 0,0 0,0 République slovaque 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 57,0 100,0 0,0 0,0 République tchèque 0,0 44,1 0,0 55,9 0,0 38,3 88,0 0,0 0,0 Roumanie 0,9 37,9 0,6 21,5 39,1 20,1 61,5 3,4 5,1 Royaume-Uni 2,3 67,4 0,0 30,3 0,0 0,7 2,1 45,5 87,6 RPD lao 0,0 11,0 0,0 25,3 63,7 49,0 91,3 0,0 0,0 Russie, Fédération de 10,0 36,0 6,4 22,1 25,5 3,5 13,0 8,0 10,7 Rwanda 0,0 0,0 15,5 0,0 84,5 57,8 100,0 0,0 0,0 Sainte-Lucie 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Saint-Kitts-et-Nevis 20,3 43,6 0,0 36,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Saint-Marin 0,0 0,0 0,0 100,0 0,0 100,0 100,0 0,0 0,0 Saint-Vincent-et-les- 0,0 71,5 0,0 28,5 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Grenadines Salomon, Iles 0,0 0,0 0,0 49,4 50,6 0,0 0,0 100,0 100,0 Salvador 0,0 1,1 0,0 52,5 46,4 25,4 96,7 26,7 94,7 Samoa 0,0 8,0 0,0 92,0 0,0 0,0 0,0 Samora américaines 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Sao Tomé-et-Principe 0,0 0,6 31,2 35,9 32,3 0,0 0,0 100,0 100,0 Sénégal 19,7 5,2 48,0 3,4 23,6 20,2 39,9 48,6 74,4 Serbie 84,2 10,0 2,2 3,6 0,0 .. .. .. .. Seychelles 1,4 18,8 0,0 39,3 40,5 0,0 0,0 100,0 100,0 Sierra Leone 35,4 64,6 0,0 0,0 0,0 15,0 68,1 35,0 55,3 Singapour 0,2 53,3 2,8 43,7 0,0 .. .. 100,0 100,0 Slovénie 0,0 5,2 0,0 67,5 27,2 68,4 100,0 4,3 14,0 Somalie 0,1 51,4 0,0 48,4 0,0 8,0 25,2 30,5 52,7 Soudan 0,0 0,0 0,0 100,0 0,0 5,9 14,2 1,8 2,6 Sri Lanka 0,0 2,8 3,7 31,6 61,8 0,0 0,0 47,3 88,0 Suède 0,0 5,3 0,0 8,0 86,7 1,0 7,1 63,9 82,9 Suisse 2,3 37,8 4,4 34,4 21,1 63,8 100,0 0,0 0,0 Suriname 29,7 0,3 51,1 3,1 15,9 3,4 14,1 86,8 97,3 Swaziland 9,5 65,2 16,8 8,5 0,0 60,5 100,0 0,0 0,0 Tadjikistan 0,0 0,0 0,3 0,7 99,0 49,9 96,2 0,0 0,0 Taiwan (Chine) 0,0 5,1 0,0 12,6 82,3 0,0 0,0 71,4 100,0 Tanzanie 1,5 5,1 29,2 7,2 57,1 10,9 32,3 13,6 17,3 Tchad 35,9 0,0 42,4 3,7 18,0 23,6 51,5 0,0 0,0 Thaïlande 5,0 41,1 2,3 38,4 13,2 10,5 34,4 18,2 37,6 Timor oriental .. .. .. .. .. .. .. .. .. Togo 0,0 58,2 14,8 27,0 0,0 72,5 100,0 26,8 38,6 Tonga 89,3 10,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Trinité-et-Tobago 0,0 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Tunisie 1,2 40,5 17,4 36,4 4,4 6,6 22,4 55,8 79,4 Turkménistan 36,5 34,6 11,1 8,1 9,7 27,4 54,9 0,0 0,0 Turquie 0,0 4,3 0,6 9,1 86,0 4,2 12,7 37,8 52,7 Ukraine 23,0 51,1 18,1 4,3 3,5 10,1 41,1 11,2 16,4 Uruguay 17,4 82,5 0,0 0,0 0,0 10,7 17,5 65,7 77,4 Vanuatu 0,3 7,9 1,4 90,4 0,0 0,0 0,0 100,0 100,0 Venezuela, Rép. boliv. du 11,0 31,9 4,0 27,2 25,9 3,7 9,8 35,4 64,8 Vietnam 8,4 25,3 0,0 30,5 35,9 9,9 44,7 42,0 73,2 Yémen, Rép. du 2,5 1,8 21,5 3,7 70,4 2,0 7,9 13,3 43,7 Zambie 20,3 0,0 46,4 0,0 33,3 22,7 52,6 0,0 0,0 Zimbabwe 2,2 0,0 35,9 0,0 61,9 11,7 28,8 0,0 0,0 346 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Sources et définitions Tableau A1 Géographie et accès Colonne Source Notes 1 Localisation CIA Factbook Cette entrée présente des valeurs arrondies de latitude et de longitude permettant de localiser le centre géographique approximatif d'une entité et est basée sur le Gazetteer of Conventional Names, Third Edition, août 1988, US Board on Geographic Names et d'autres sources. 2 Superficie (km²) Banque mondiale Surface totale d'un pays, en ce compris les masses d'eaux continentales et les cours d'eau côtiers. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Production Yearbook et autres fichiers. 3 Terres arables Banque mondiale Les terres arables incluent les terres définies par la FAO comme étant sous culture temporaire (les zones (% de la superficie) de double culture n'étant comptées qu'une fois), les alpages temporaires pour fauchage ou pâturage, les terres en exploitation maraîchère ou potagère intensive et les terres en jachère temporaire. 4 Terres forestières Banque mondiale Terres se trouvant sous des peuplements d'arbres naturels ou plantés, qu'ils soient productifs ou non. (% de la superficie) 5 Ligne de côte (km) CIA Factbook Longueur totale de la ligne séparant le territoire (y compris les îles) de la mer. 6 Frontières terrestres (km) CIA Factbook Longueur totale de toutes les frontières terrestres et longueurs individuelles de chaque frontière avec les pays limitrophes. Lorsqu'elles sont disponibles, les longueurs officielles publiées par les agences nationales de statistiques sont utilisées. Les méthodes de cartographie pouvant différer, les longueurs des frontières nationales mentionnées peuvent être différentes entre pays limitrophes. 7 Aéroports avec piste en dur CIA Factbook Nombre total d'aéroports équipés d'une piste en dur (surfaces bétonnées ou asphaltées) par longueur. (nombre) Pour les aéroports comptant plus d'une piste, seule la piste la plus longue est mentionnée et classée dans l'une des catégories suivantes : (1) plus de 3 047 m, (2) de 2 438 à 3 047 m, (3) de 1 524 à 2 437 m, (4) de 914 à 1 523 m ou (5) moins de 914 m. Seuls les aéroports dont la piste est utilisable sont pris en compte dans ce listing. Tous les aéroports ne disposent pas d'équipements de ravitaillement en carburant, de maintenance ou de contrôle du trafic aérien. 8 Ports et terminaux (nombre) CIA Factbook Nombre de ports. 9 Densité ferroviaire CIA Factook Longueur totale du réseau ferroviaire et de ses composantes par écartement (large, standard, étroit et (km de rails par 100 km²) double) divisée par la taille du pays (exprimée en %). 10 Densité routière Banque mondiale Longueur totale du réseau routier, en ce comprises les portions revêtues et non revêtues, divisée par la (km de route par 100 km²) et CIA Factbook taille du pays (exprimée en %). 11 Distance nationale moyenne Équipe du RDM 2009 Distance moyenne avec la capitale pondérée par la population. de la capitale (km) Tableau A2 Urbanisation Colonne Source Notes 12 Indice d'agglomération Équipe du RDM Voir chapitre 1. 2009 13 Population urbaine ONU Population urbaine en tant que pourcentage de la population totale en 2000. (% de la pop. totale), 2000 14 Population urbaine ONU Population urbaine en tant que pourcentage de la population totale en 2005. (% de la pop. totale), 2005 15 Population urbaine ONU Population urbaine en tant que pourcentage de la population totale en 2005. (% de la pop. totale), 2015 16 Densité de population Banque mondiale Nombre d'habitants par km². (hab. par km²) 17 Pop. dans les villes > 1 million Banque mondiale Proportion de la population vivant dans des villes de plus de 1 million d'habitants. d'hab. (% de la pop. totale) 18 Pop. dans la plus grande ville Banque mondiale Proportion de la population vivant dans la plus grande ville (en % de la population urbaine). (% de la pop. urbaine) 19 % de la pop. urbaine ayant Banque mondiale Pourcentage de la population urbaine disposant d'un accès raisonnable à une quantité adéquate d'eau accès à l'eau provenant d'une source améliorée telle qu'un raccordement ménager, une borne-fontaine, un puits protégé, une source ou une collecte d'eaux de pluie. L'accès raisonnable est défini comme étant la disponibilité d'au moins 20 litres par personne et par jour à une source dans un rayon de 1 km de l'habitation. 20 % de la pop. rurale ayant Banque mondiale Pourcentage de la population rurale disposant d'un accès raisonnable à une quantité adéquate d'eau accès à l'eau provenant d'une source améliorée telle qu'un raccordement ménager, une borne-fontaine, un puits protégé, une source ou une collecte d'eaux de pluie. L'accès raisonnable est défini comme étant la disponibilité d'au moins 20 litres par personne et par jour à une source dans un rayon de 1 km de l'habitation. 21 % de la pop. urbaine ayant Banque mondiale Pourcentage de la population urbaine disposant d'un accès adéquat à des installations de stockage des accès à des services excréments qui empêchent le contact entre les humains, animaux et insectes et les excréments. Les d'hygiène publique équipements améliorés vont des simples latrines (protégées) aux toilettes à chasse d'eau raccordées aux égouts. Pour être effectifs, les équipements doivent être correctement construits et adéquatement entretenus. 22 % de la pop. rurale ayant Banque mondiale Pourcentage de la population rurale disposant d'un accès adéquat à des installations de stockage des accès à des services excréments qui empêchent le contact entre les humains, animaux et insectes et les excréments. Les d'hygiène publique équipements améliorés vont des simples latrines (protégées) aux toilettes à chasse d'eau raccordées aux égouts. Pour être effectifs, les équipements doivent être correctement construits et suffisamment entretenus. Grands indicateurs 347 Tableau A3 Développement territorial Colonne Source Notes 23 Région prospère : Nom de la région Équipe du RDM 2009 Nom de la région prospère. La région prospère est définie comme étant la région avec la plus grande mesure de bien-être (revenus, consommation ou PIB) par habitant. 24 Région prospère : Incidence de la pauvreté Équipe du RDM 2009 Proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté. 25 Région prospère : Pauvres de la région en % Équipe du RDM 2009 Proportion des pauvres du pays vivant dans la région prospère. du total de pauvres du pays 26 Région prospère : Mesure du bien-être dans Équipe du RDM 2009 Mesure du bien-être (revenus, consommation ou PIB) par habitant dans la région la région (% de la mesure moyenne du bien- prospère, par rapport à la mesure nationale du bien-être (revenus, consommation ou être dans le pays) PIB) par habitant. 27 Région prospère : Superficie (km²) Statoids Superficie de la région prospère. 28 Région prospère : Densité de population Statoids Nombre d'habitants par km² dans la région prospère. (nombre d'hab. par km²) 29 Région retardataire : Nom de la région Équipe du RDM 2009 Nom de la région prospère. La région prospère est définie comme étant la région avec la plus grande mesure de bien-être (revenus, consommation ou PIB) par habitant. 30 Région retardataire : Incidence de la pauvreté Équipe du RDM 2009 Proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté. 31 Région retardataire : Pauvres de la région en Équipe du RDM 2009 Proportion des pauvres du pays vivant dans la région retardataire. % du total de pauvres du pays 32 Région retardataire : Mesure du bien-être Équipe du RDM 2009 Mesure du bien-être (revenus, consommation ou PIB) par habitant dans la région dans la région (% de la mesure moyenne du retardataire, par rapport à la mesure nationale du bien-être (revenus, consommation ou bien-être dans le pays) PIB) par habitant. 33 Région retardataire : Superficie (km²) Statoids Superficie de la région retardataire. 34 Région retardataire : Densité de population Statoids Nombre d'habitants par km² dans la région retardataire. (nombre d'hab. par km²) Tableau A4 Intégration internationale Colonne Source Notes 35 Pays dont les ressortissants ont Neumayer (2005) Nombre de pays dont les ressortissants ont besoin d'un visa pour entrer dans ce pays. besoin d'un visa pour visiter ce pays 36 Pays pour lesquels les ressortissants Neumayer (2005) Pays pour lesquels les ressortissants de ce pays ont besoin d'un visa. de ce pays ont besoin d'un visa 37 Coût d'obtention du passeport par McKenzie (2005) Prix d'un passeport standard par rapport au RNB par habitant. rapport au RNB par habitant 38 Stock migratoire international Banque mondiale Le stock migratoire est le nombre de personnes nées dans un pays autre que celui dans lequel (% d'étrangers) elles vivent. Ceci inclut les réfugiés. 39 Trafic vocal international (entrant Banque mondiale Le trafic vocal international est la somme des communications téléphoniques internationales et sortant, minutes par personne) entrantes et sortantes (en minutes). 40 Bande passante internationale Banque mondiale La bande passante internationale Internet est la capacité contractuelle des connections Internet (bits par personne) internationales entre pays pour le trafic Internet. 41 Coût moyen d'un appel téléphonique Banque mondiale Le coût moyen d'un appel téléphonique vers les É.-U. est le coût d'un appel à partir d'une ligne vers les É.-U. (dollars EU par trois fixe, aux heures pleines, d'un pays donné vers les États-Unis. minutes) 42 Échanges totaux en tant que part Banque mondiale Les échanges sont la somme des exportations et importations de biens et de services mesurée du PIB en tant que part du produit intérieur brut. 43 Indice de difficulté d'expédition Doing Business Indicateur des difficultés d'expédition (délais aux frontières, contrôles, frais, formalités, etc.) (Banque mondiale) 44 Tarifs/obligations douaniers moyens Banque mondiale Tarifs moyens. (% de la valeur importée) 45 Part des échanges avec pays voisins Équipe du RDM 2009 Échanges avec les pays voisins en tant que part des échanges totaux du pays (calculs basés sur (% du total des échanges) les données COMTRADE). 348 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau A5 Autres indicateurs Colonne Source Notes 46 % terrains : plaines Nelson (2007) Pourcentage de plaine par rapport à la surface totale. 47 % terrains : basses terres Nelson (2007) Pourcentage de basses terres par rapport à la surface totale. 48 % terrains : plateaux Nelson (2007) Pourcentage de plateaux par rapport à la surface totale. 49 % terrains : collines Nelson (2007) Pourcentage de collines par rapport à la surface totale. 50 % terrains : montagnes Nelson (2007) Pourcentage de montagnes par rapport à la surface totale. 51 Pop. à moins de 25 km d'une Équipe du RDM 2009 Proportion de la population totale vivant à moins de 25 km d'une frontière internationale. frontière internationale 52 Pop. à moins de 75 km d'une Équipe du RDM 2009 Proportion de la population totale vivant à moins de 75 km d'une frontière internationale. frontière internationale 53 Pop. à moins de 25 km d'une côte Équipe du RDM 2009 Proportion de la population totale vivant à moins de 25 km d'une côte (littoral). 54 Pop. à moins de 75 km d'une côte Équipe du RDM 2009 Proportion de la population totale vivant à moins de 75 km d'une côte (littoral). Grands indicateurs du développement dans le monde D ans l'édition de cette année, les que les Nations Unies et ses agences spécialisées, données sont présentées dans cinq le Fonds monétaire international (FMI) et l'Or- tableaux comportant des données ganisation de coopération et de développement socioéconomiques comparatives pour plus de économiques (OCDe) (voir les Sources de don- 130 économies de l'année la plus récente pour nées suivant les Notes techniques pour une liste laquelle ces données sont disponibles et, pour complète). Bien que les normes internationales certains indicateurs, d'une année antérieure. de couverture, définition et classification s'appli- Un tableau additionnel présente les indicateurs quent à la plupart des statistiques fournies par les de base pour 77 économies pour lesquelles les pays et organisations internationales, il subsiste données sont éparses ou dont la population est inévitablement des différences aux points de inférieure à 3 millions d'habitants. vue de la chronologie et de la fiabilité, dues aux les indicateurs présentés ici constituent différences de capacité et de ressources affectées une sélection parmi plus de 800 des Indicateurs à la récolte des données de base. pour certains du développement dans le monde 2008. publiés sujets, des sources contradictoires nécessitent un annuellement, les Indicateurs du développe- examen par le personnel de la Banque mondiale ment dans le monde (IDM) fournissent une vue pour s'assurer que ce sont les données les plus d'ensemble du processus de développement. les fiables qui sont présentées. Dans certains cas, six sections des IDM reconnaissent la contribu- lorsque les données disponibles sont jugées trop tion d'un large éventail de facteurs : les progrès douteuses et ne respectent pas les normes inter- dans les objectifs du Millénaire pour le dévelop- nationales, ces données ne sont pas présentées. pement et le développement du capital humain, les données présentées rejoignent généra- la durabilité environnementale, la performance lement celles des Indicateurs du développement macroéconomique, le développement du secteur dans le monde 2008. Toutefois, elles ont été privé et le climat de l'investissement, et les rela- révisées et mises à jour partout où une infor- tions mondiales qui influencent l'environne- mation plus récente est devenue disponible. ment externe pour le développement. les différences peuvent également refléter des les Indicateurs du développement dans le révisions de séries historiques ou des change- monde sont complétés d'une base de données ments de méthodologie. Des données de diffé- publiée séparément et qui donne accès à plus de rentes générations peuvent ainsi être publiées 1 000 tableaux de données et 800 séries chro- dans différentes éditions des publications de la nologiques d'indicateurs pour 222 économies Banque mondiale. Nous recommandons donc et régions. Cette base de données est disponible au lecteur de ne pas compiler des séries de don- via souscription électronique (WDI Online) ou nées provenant de plusieurs éditions de la même sur cédérom. publication. Des données de série chronologi- ques cohérentes sont disponibles sur le cédérom Sources de données et méthodologie des Indicateurs du développement dans le monde les données socioéconomiques et environne- 2008 et via WDI Online. mentales présentées ici proviennent de plusieurs Tous les signes « dollar » ($) expriment sources : des données primaires rassemblées par des dollars américains actuels, sauf indication la Banque mondiale, des publications statisti- contraire. les diverses méthodes utilisées pour ques de pays membres, des instituts de recherche la conversion des devises nationales sont décri- ainsi que des organisations internationales telles tes dans les Notes techniques. 349 350 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 la vocation première de la Banque mondiale la section consacrée aux Méthodes statistiques étant de fournir des prêts et des conseils de poli- dans les Notes techniques fournit de plus amples tique à ses membres à revenus faibles et intermé- informations sur les méthodes d'agrégation. les diaires, les thèmes couverts par ces tableaux se pondérations utilisées pour les agrégés sont lis- concentrent principalement sur ces économies. tés dans les notes techniques de chaque tableau. lorsqu'elles sont disponibles, des informations concernant les pays à revenus élevés sont égale- Terminologie et couverture des pays ment fournies à titre de comparaison. pour plus le terme pays n'implique pas une indépendance d'information sur les économies à revenus éle- politique mais peut faire référence à tout terri- vés, les lecteurs peuvent s'orienter vers les publi- toire pour lequel les autorités fournissent des cations statistiques nationales et les publications statistiques sociales ou économiques séparées. de l'OCDe et de l'Union européenne. les données sont présentées pour les économies telles qu'elles étaient constituées en 2007, tandis Classification des économies et que les données historiques sont révisées afin chiffres récapitulatifs de refléter les arrangements politiques actuels. les chiffres récapitulatifs figurant en bas de la les tableaux comportent cependant des excep- plupart des tableaux incluent des économies tions. Sauf indication contraire, les données de classées par revenus par habitant et par région. la Chine n'incluent pas celles pour Hong Kong le revenu national brut (RNB) par habitant est (Chine), Macao (Chine) et Taiwan (Chine). utilisé pour déterminer les catégories de revenus les données de l'Indonésie incluent celles du suivantes : faibles revenus, 935 $ ou moins en Timor oriental jusqu'à la fin 1999, sauf indi- 2007 ; revenus intermédiaires, entre 936 et 11 455 cation contraire. le Monténégro a déclaré son $ ; revenus élevés, 11 456 $ ou plus. Une distinc- indépendance de la Serbie et Monténégro le 3 tion supplémentaire est pratiquée, au RNB par juin 2006. lorsqu'elles sont disponibles, les don- habitant de 3 705 $, entre les économies des tran- nées de la Serbie et du Monténégro sont présen- ches supérieure et inférieure des revenus intermé- tées séparément. Toutefois, certains indicateurs diaires. la classification des économies sur base pour la Serbie continuent à inclure des données des revenus par habitant s'effectue annuellement. pour le Monténégro jusqu'en 2005 ; ces données la composition en pays des groupes de revenus sont présentées en notes de pied dans les tableaux peut donc varier entre les années. lorsque ces concernés. en outre, les données de la plupart changements dans la classification s'appuient sur des indicateurs concernant la Serbie à partir des estimations plus récentes, les agrégés basés de 1999 excluent celles du Kosovo, un territoire sur les nouvelles classifications de revenus sont situé au sein de la Serbie mais qui se trouve sous recalculées pour toutes les périodes passées, afin administration internationale, conformément de garantir qu'une série chronologique cohérente à la résolution 1244 du Conseil de sécurité de soit maintenue. voir en fin de volume le tableau l'ONU (1999) ; toute exception est signalée. de classification des économies dans chaque groupe (y compris celles dont la population est Notes techniques inférieure à 3 millions d'habitants). la qualité des données et les comparaisons les chiffres récapitulatifs sont soit des totaux inter-pays étant souvent problématiques, nous (désignés par un t si les agrégés incluent des esti- conseillons au lecteur de consulter les Notes mations remplaçant les données manquantes ou techniques, le tableau sur la Classification des des pays non répondants, ou par un s dans le cas économies par région et revenus et les notes de de simple somme des données disponibles), soit pied des tableaux. pour une documentation plus des moyennes pondérées (w), soit des valeurs extensive, voir les Indicateurs du développement médianes (m) calculées par groupe d'écono- dans le monde 2008. mies. les données concernant les pays exclus le lecteur peut trouver plus d'information sur des tableaux principaux (et qui figurent dans les IDM 2008 et commander en ligne, par fax ou le tableau 5) ont été inclues dans les chiffres par téléphone comme suit. récapitulatifs lorsqu'elles étaient disponibles ou pour plus d'information et pour comman- en partant de la supposition qu'elles ont suivi der en ligne : http://www.worldbank.org/data/ la tendance de celles des pays répondants. la wdi2008/index.htm. normalisation de la couverture des pays pour pour commander par téléphone ou fax : chaque période présentée permet d'obtenir une 1-800-645-7247 ou 703-661-1580 ; fax : 703- mesure agrégée plus cohérente. Toutefois, lors- 661-1501. que l'information manquante représente le tiers pour commander par lettre : Banque mon- ou plus de l'estimation globale, la mesure du diale, p.O. Box 960, Herndon, vA 20172-0960, groupe est signalée comme étant non disponible. états-Unis. Grands indicateurs du développement dans le monde 351 Classification des économies par région et revenus, pour l'année 2009 Afrique subsaharienne Amérique latine et Caraïbes Asie du Sud Revenus élevés, OCDE Afrique du Sud RIS Argentine RIS Afghanistan RF Allemagne Angola RII Belize RIS Bangladesh RF Australie Bénin RF Bolivie RII Bhoutan RII Autriche Botswana RIS Brésil RIS Inde RII Belgique Burkina Faso RF Chili RIS Maldives RII Canada Burundi RF Colombie RII Népal RF Corée, Rép. de Cameroun RII Costa Rica RIS Pakistan RF Danemark Cap-Vert RII Cuba RIS Sri Lanka RII Espagne Comores RF Dominique RIS États-Unis Congo, Rép. dém. du RF Équateur RII Finlande Congo, Rép. du RII Grenade RIS Europe et Asie centrale France Côte d'Ivoire RF Guatemala RII Albanie RII Grèce Érythrée RF Guyana RII Arménie RII Hongrie Éthiopie RF Haïti RF Azerbaïdjan RII Irlande Gabon RIS Honduras RII Bélarus RIS Islande Gambie RF Jamaïque RIS Bosnie et Herzégovine RII Italie Ghana RF Mexique RIS Bulgarie RIS Japon Guinée-Bissau RF Nicaragua RII Croatie RIS Luxembourg Kenya RF Panama RIS Géorgie RII Norvège Lesotho RII Paraguay RII Kazakhstan RIS Nouvelle-Zélande Libéria RF Pérou RII Lettonie RIS Pays-Bas Madagascar RF Rép. dominicaine RII Lituanie RIS Portugal Malawi RF Sainte-Lucie RIS Macédoine, ERY RII République slovaque Mali RF Saint-Kitts-et-Nevis RIS Moldavie RII République tchèque Maurice RIS Saint-Vincent-et-les-Grenadines RIS Monténégro RIS Royaume-Uni Mauritanie RF Salvador RII Ouzbékistan RF Suède Mayotte RIS Suriname RIS Pologne RIS Suisse Mozambique RF Uruguay RIS Rép. kirghize RF Namibie RII Venezuela, Rép. boliv. du RIS Roumanie RIS Niger RF Russie, Féd. de RIS Revenus élevés, autres Nigeria RF Serbie RIS Andorre Ouganda RF Asie de l'Est et Pacifique Tadjikistan RF Anglo-Normandes, Iles République centrafricaine RF Cambodge RF Turkménistan RII Antigua-et-Barbuda Rwanda RF Chine RII Turquie RIS Antilles néerlandaises Sao Tomé-et-Principe RF Corée, Rép. dém. de RF Ukraine RII Arabie saoudite Sénégal RF Fidji RIS Aruba Seychelles RIS Indonésie RII Bahamas Moyen-Orient et Afrique Sierra Leone RF Kiribati RII Bahreïn du Nord Somalie RF Malaisie RIS Barbade Algérie RII Soudan RII Marshall, Iles RII Bermudes Cisjordanie et Gaza RII Swaziland RII Micronésie, États fédérés de RII Brunei Darussalam Djibouti RII Tanzanie RF Mongolie RII Caïman, Iles Égypte, Rép. arabe d' RII Tchad RF Myanmar RF Chypre Irak RII Togo RF Palaos RIS Émirats arabes unis Iran, Rép. islamique d' RII Zambie RF Papouasie-Nouvelle-Guinée RF Estonie Jordanie RII Zimbabwe RF Philippines RII Féroé, Iles RDP lao RF Liban RIS Groenland Salomon, Iles RF Maroc RII Guam Samoa RII Rép. arabe syrienne RII Guinée équatoriale Samoa américaines RIS Tunisie RII Hong Kong (Chine) Thaïlande RII Yémen, Rép. du RF Iles Vierges (É.-U.) Timor oriental RII Israël Tonga RII Koweit Vanuatu RII Liechtenstein Vietnam RF Macao (Chine) Malte Man, Ile de Mariannes du Nord, Iles Monaco Nouvelle-Calédonie Oman Polynésie française Puerto Rico Qatar Saint-Marin Singapour Slovénie Taiwan (Chine) Trinité-et-Tobago Ce tableau classifie toutes les économies membres de la Banque mondiale et toutes les autres économies possédant une population de plus de 30 000 habitants. Les économies sont divisées en groupes de revenus selon leur PIB par habitant de 2007, calculé en utilisant la méthode de l'Atlas de la Banque mondiale. Les groupes sont : les revenus faibles (RF), 935 $ ou moins ; la tranche inférieure des revenus intermédiaires (RII), entre 936 et 3 705 $ ; la tranche supérieure des revenus intermédiaires (RIS), entre 3 706 et 11 455 $ ; et les revenus élevés, 11 456 $ ou plus. Source : données de la Banque mondiale. 352 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau 1 Indicateurs clés du développement Espérance de vie Population RNBa RNB PPAb à la naissance Taux d'alpha- Émissions Croissance Population bétisation de dioxyde annuelle âgée d'entre Par Par Croissance des adultes de carbone moyenne Densité 0 et 14 ans Milliards habitant Milliards habitant du PIB par Hommes Femmes (15 ans et par hab. Millions (%) (hab./km2) (%) de $ ($) de $ ($) hab. (%) (années) (années) plus) (%) (tonnes) 2007 2000­07 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2006-2007 2006 2006 2006 2004 Afghanistan .. .. .. .. 10,1 ..c 27,2d ..d .. .. .. .. 0 Afrique du Sud 48 1,1 39 32 274 5 760 454,8 9 560 4,4 49 53 .. 9,4 Albanie 3 0,5 116 25 10,5 3 290 20,9 6 580 5,7 73 80 99 1,2 Algérie 34 1,5 14 28 122,5 3 620 258,8d 7 640d 1,6 71 73 70 6 Allemagne 82 0,0f 236 14 3 197,0 38 860 2 782,7 33 820 2,6 76 82 .. 9,8 Angola 17 2,9 14 46 43,6 2 560 74,9 4 400 20,1 41 44 67 0,5 Arabie saoudite 24 2,3 12 34 373,5 15 440 554,3 22 910 1,2 71 75 83 13,7 Argentine 40 1 14 26 238,9 6 050 513 12 990 7,6 71 79 97 3,7 Arménie 3 ­0,4 106 19 7,9 2 640 17,7 5 900 14 68 75 99 1,2 Australie 21 1,3 3 19 755,8 35 960 700,6 33 340 2,9 79 83 .. 16,2 Autriche 8 0,5 101 15 355,1 42 700 316,8 38 090 3 77 83 .. 8,5 Azerbaïdjan 9 0,9 104 23 21,9 2 550 54,6 6 370 18 70 75 .. 3,8 Bangladesh 159 1,8 1 218 34 75,1 470 212,7 1 340 4,8 63 65 47 0,3 Bélarus 10 ­0,4 47 15 40,9 4 220 104,2 10 740 8,5 63 74 .. 6,6 Belgique 11 0,5 352 17 432,5 40 710 373,1 35 110 2,1 77 82 .. 9,7 Bénin 9 3,2 82 44 5,1 570 11,9 1 310 1,5 55 57 35 0,3 Bolivie 10 1,9 9 37 12 1 260 39,4 4 140 2,8 63 67 87 0,8 Bosnie-Herzégovine 4 0,3 74 17 14,3 3 790 28,6 7 280 6,8 72 77 97 4 Brésil 192 1,4 23 27 1 133,0 5 910 1 795,7 9 370 4,2 69 76 89 1,8 Bulgarie 8 ­0,8 70 13 35,1 4 590 85,4 11 180 6,9 69 76 98 5,5 Burkina Faso 15 3,1 54 46 6,4 430 16,5 1 120 1 50 53 24 0,1 Burundi 8 3,5 331 44 0,9 110 2,8 330 ­0,3 48 50 59 0 Cambodge 14 1,8 82 36 7,9 540 24,5 1 690 8,4 57 61 74 0 Cameroun 19 2,2 40 41 19,5 1 050 39,2 2 120 1,3 50 51 68 0,2 Canada 33 1 4 17 1 300,0 39 420 1 164,2 35 310 1,7 78 83 .. 20 Chili 17 1,1 22 24 138,6 8 350 209 12 590 4,1 75 81 96 3,9 Chine 1 320 0,6 142 21 3 120,9 2 360 7 083,5 5 370 11,2 70 74 91 3,9 Cisjordanie et Gaza 4 3,8 643 45 4,5 1 230 .. .. ­4,9 71 74 92 .. Colombie 46 1,4 42 29 149,9 3 250 306,2 6 640 6,2 69 76 93 1,2 Congo, Rép. dém. du 62 3 28 47 8,6 140 17,9 290 3,5 45 47 67 0 Congo, Rép. du 4 2,3 11 42 5,8 1 540 10,4 2 750 ­3,6 54 56 85 1 Corée, Rép. de 49 0,5 492 18 955,8 19 690 1 201,1 24 750 4,7 75 82 .. 9,7 Costa Rica 4 1,8 87 27 24,8 5 560 47,7d 10 700d 4,8 76 81 95 1,5 Côte d'Ivoire 19 1,7 61 41 17,5 910 30,7 1 590 ­0,1 47 49 49 0,3 Croatie 4 ­0,2 79 15 46,4 10 460 66,8 15 050 5,6 73 79 98 5,3 Danemark 5 0,3 129 19 299,8 54 910 200,6 36 740 1,4 76 80 .. 9,8 Égypte, Rép. arabe d' 75 1,8 76 33 119,4 1 580 407,6 5 400 5,2 69 73 71 2,2 Émirats arabes unis 4 4,2 52 20 .. ..k .. .. 4,4 77 82 89 37,8 Équateur 13 1,2 48 32 41,2 3 080 93,9 7 040 0,9 72 78 91 2,3 Érythrée 5 3,9 48 43 1,1 230 2,5d 520d ­2,3 55 60 .. 0,2 Espagne 45 1,6 90 15 1 321,8 29 450 1 351,1 30 110 2 78 84 .. 7,7 États-Unis 302 0,9 33 20 13 886,5 46 040 13 829,0 45 850 1,5 75 81 .. 20,6 Éthiopie 79 2,6 79 44 17,6 220 61,7 780 8,4 51 54 36 0,1 Finlande 5 0,3 17 17 234,8 44 400 186,5 35 270 4 76 83 .. 12,6 France 62 0,7 112 18 2 447,1 38 500e 2 065,4 33 470 1,6 77 84 .. 6,2 Géorgie 4 ­1,0 63 18 9,3 2 120 21 4 770 13,4 67 75 .. 0,9 Ghana 23 2,2 103 38 13,9 590 31,2 1 330 4,3 59 60 58 0,3 Grèce 11 0,4 87 14 331,7 29 630 364,1 32 520 3,6 77 82 96 8,7 Guatemala 13 2,5 123 43 32,6 2 440 60,4d 4 520d 3,2 66 74 69 1 Guinée 9 1,9 38 43 3,7 400 10,5 1 120 ­0,6 54 57 29 0,2 Haïti 10 1,6 349 37 5,4 560 11,1d 1 150d 1,4 59 62 .. 0,2 Honduras 7 1,9 63 39 11,3 1 600 25,7d 3 620d 4,5 66 73 80 1,1 Hong Kong (Chine) 7 0,5 6 647 14 218,9 31 610 305,1 44 050 5,3 79 85 .. 5,5 Hongrie 10 ­0,2 112 15 116,3 11 570 175,2 17 430 1,5 69 77 .. 5,7 Inde 1 123 1,4 378 32 1 069,4 950 3 078,7 2 740 7,7 63 66 61 1,2 Indonésie 226 1,3 125 28 373,1 1 650 807,9 3 580 5,1 66 70 90 1,7 Irak .. .. .. .. .. ..g .. .. .. .. .. .. 3 Iran, Rép. islamique d' 71 1,5 44 27 246,5 3 470 766,9 10 800 6,2 69 72 82 6,4 Irlande 4 2 63 21 210,2 48 140 161,7 37 040 2,8 77 82 .. 10,4 Israël 7 1,9 331 28 157,1 21 900 186 25 930 3,4 78 82 .. 10,5 Italie 59 0,6 202 14 1 991,3 33 540 1 775,3 29 900 0,8 78 84 98 7,7 Japon 128 0,1 351 14 4 813,3 37 670 4 420,6 34 600 2,1 79 86 .. 9,8 Jordanie 6 2,5 65 36 16,3 2 850 29,5 5 160 2,6 71 74 91 3,1 Kazakhstan 15 0,6 6 24 78,3 5 060 150,1 9 700 7,3 61 72 .. 13,3 Kenya 38 2,6 66 43 25,6 680 57,8 1 540 4,1 52 55 74 0,3 Liban 4 1,2 401 28 23,7 5 770 41,2 10 050 1 70 74 .. 4,1 Libéria 4 2,9 39 47 0,6 150 1,1 290 4,3 44 46 52 0,1 Libya 6 2 4 30 55,5 9 010 90,6d 14 710d 4,8 71 77 84 10,3 Lithuanie 3 ­0,5 54 16 33,5 9 920 58 17 180 9,4 65 77 100 3,9 Madagascar 20 2,8 34 43 6,3 320 18,2 920 3,7 57 61 71 0,2 Malaisie 27 1,9 81 30 173,7 6 540 360,2 13 570 4 72 76 89 7 Malawi 14 2,6 148 47 3,5 250 10,5 750 4,7 47 48 .. 0,1 Mali 12 3 10 48 6,1 500 12,8 1 040 ­0,3 52 56 24 0,1 Maroc 31 1,2 69 29 69,4 2 250 123,3 3 990 1,1 69 73 52 1,4 Mauritanie 3 2,8 3 40 2,6 840 6,3 2 010 ­0,6 62 66 51 0,9 Grands indicateurs du développement dans le monde 353 Espérance de vie Population RNBa RNB PPAb à la naissance Taux d'alpha- Émissions Croissance Population bétisation de dioxyde annuelle âgée d'entre Par Par Croissance des adultes de carbone moyenne Densité 0 et 14 ans Milliards habitant Milliards habitant du PIB par Hommes Femmes (15 ans et par hab. Millions (%) (hab./km2) (%) de $ ($) de $ ($) hab. (%) (années) (années) plus) (%) (tonnes) 2007 2000­07 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2006-2007 2006 2006 2006 2004 Mexique 105 1 54 30 878 8 340 1 324,6 12 580 2,3 72 77 92 4,3 Moldavie 4 ­1,3 115 19 4,3 1 260h 11,1 2 930 4,1 65 72 99 2 Mozambique 21 2,3 27 44 6,8 320 14,8 690 5 42 43 .. 0,1 Myanmar 49 0,9 74 26 .. ..c .. .. 4,1 59 65 90 0,2 Népal 28 2 197 38 9,7 340 29,2 1 040 0,8 63 64 49 0,1 Nicaragua 6 1,3 46 37 5,5 980 14,1d 2 520d 2,9 70 76 77 0,7 Niger 14 3,5 11 48 4 280 9 630 ­0,1 57 56 29 0,1 Nigeria 148 2,4 162 44 137,1 930 262,5 1 770 4 46 47 69 0,8 Norvège 5 0,7 15 19 360 76 450 252,8 53 690 2,4 78 83 .. 19,1 Nouvelle-Zélande 4 1,3 16 21 121,7 28 780 111,4 26 340 2,3 78 82 .. 7,7 Ouganda 31 3,2 157 49 10,5 340 28,5 920 2,9 50 51 67 0,1 Ouzbékistan 27 1,2 63 32 19,7 730 65,3d 2 430d 7,9 64 71 .. 5,3 Pakistan 162 2,3 211 36 141 870 417,5 2 570 4,2 65 66 50 0,8 Panama 3 1,8 45 30 18,4 5 510 35,4d 10 610d 9,4 73 78 92 1,8 Papouasie-Nouvelle-Guinée 6 2,3 14 40 5,4 850 11,8d 1 870d 4,2 55 60 57 0,4 Paraguay 6 1,9 15 35 10,2 1 670 26,8 4 380 4,6 69 74 93 0,7 Pays-Bas 16 0,4 484 18 750,5 45 820 647,1 39 500 3,3 78 82 .. 8,7 Pérou 28 1,2 22 31 96,2 3 450 201,9 7 240 7,8 69 74 88 1,2 Philippines 88 2 295 35 142,6 1 620 327,8 3 730 5,3 69 74 93 1 Pologne 38 ­0,1 124 15 374,6 9 840 593,3 15 590 6,7 71 80 .. 8 Portugal 11 0,5 116 16 201,1 18 950 219 20 640 1,7 75 82 94 5,6 RDP lao 6 1,6 25 38 3,4 580 11,4 1 940 5,3 63 65 69 0,2 Rép. arabe syrienne 20 2,7 108 36 35 1 760 87 4 370 4 72 76 81 3,7 Rép. centrafricaine 4 1,7 7 42 1,7 380 3,2 740 2,3 43 46 49 0,1 Rép. dominicaine 10 1,6 202 33 34,6 3 550 61,8d 6 340d 7 69 75 87 2,1 Rép. kirghise 5 0,9 27 30 3,1 590 10,2 1 950 6,4 64 72 .. 1,1 Rép. slovaque 5 0,0f 112 16 63,3 11 730 104,3 19 330 10,3 70 78 .. 6,7 Rép. tchèque 10 0,1 134 14 149,4 14 450 225,5 21 820 5 73 80 .. 11,5 Roumanie 22 ­0,6 94 15 132,5 6 150 236,6 10 980 6,4 69 76 97 4,2 Royaume-Uni 61 0,5 252 18 2 608,5 42 740 2 097,9 34 370 2,3 77 81 .. 9,8 Russie, Fédération de 142 ­0,5 9 15 1 071,0 7 560 2 039,1 14 400 8,8 59 73 99 10,6 Rwanda 10 2,5 395 43 3,1 320 8,4 860 3 44 47 65 0,1 Salvador 7 1,4 331 33 19,5 2 850 38,6d 5 640d 2,8 69 75 81 0,9 Senegal 12 2,6 64 42 10,2 820 20,3 1 640 1,9 61 65 39 0,4 Serbie 7i ­0,3i 95i 18 35 4 730i 75,5 10 220 6,9 70i 76i .. .. Sierra Leone 6 3,7 82 43 1,5 260 3,9 660 4,6 41 44 35 0,2 Singapour 5 1,9 6 660 18 149 32 470 222,7 48 520 3,3 78 82 93 12,5 Somalie 9 3 14 44 .. ..c .. .. .. 47 49 .. .. Soudan 39 2,1 16 40 37 960 72,6 1 880 7,8 57 60 61 0,3 Sri Lanka 20 0,4 309 23 30,8 1 540 84 4 210 6,5 72 78 91 0,6 Suède 9 0,4 22 17 421,3 46 060 327,9 35 840 1,8 79 83 .. 5,9 Suisse 8 0,7 189 16 452,1 59 880 325,3 43 080 2,2 79 84 .. 5,5 Tadjikistan 7 1,3 48 38 3,1 460 11,5 1 710 6,2 64 69 99 0,8 Tanzanie 40 2,5 46 44 16,3 400j 48,7 1 200 4,5 51 53 69 0,1 Tchad 11 3,4 9 46 5,8 540 13,8 1 280 ­2,1 49 52 26 0 Thaïlande 64 0,7 125 21 217,4 3 400 503,1 7 880 4,1 66 75 93 4,3 Togo 7 2,8 121 43 2,4 360 5,2 800 ­0,5 56 60 53 0,4 Tunisie 10 1 66 25 32,8 3 200 73 7 130 5,1 72 76 74 2,3 Turkménistan 5 1,4 11 30 .. ..g 21,0d 4 350d .. 59 67 .. 8,8 Turquie 74 1,3 96 27 592,9 8 020 893,1 12 090 3,2 69 74 87 3,2 Ukraine 46 ­0,8 80 14 118,4 2 550 315,9 6 810 8,2 62 74 99 7 Uruguay 3 0,1 19 23 21,2 6 380 36,6 11 040 7,3 72 80 .. 1,7 Venezuela, R. B. du 27 1,7 31 31 201,2 7 320 327,5 11 920 6,6 72 77 93 6,6 Vietnam 85 1,3 275 28 67,2 790 216,9 2 550 7,2 68 73 .. 1,2 Yémen, Rép. du 22 3 42 45 19,4 870 49,3 2 200 0,6 61 64 54 1 Zambie 12 1,9 16 46 9,5 800 14,6 1 220 4 41 42 .. 0,2 Zimbabwe 13 0,8 35 38 4,5 340 .. .. ­6,0 43 42 89 0,8 Monde 6 612s 1,2w 51w 28w 52 621,4t 7 958w 65 144,4t 9 852w 2,6w 66w 70w 82w 4,3w Revenus faibles 1 296 2,2 61 39 748,8 578 1 935,2 1 494 4,3 56 58 61 0,6 Revenus intermédiaires 4 260 1 57 27 12 234,7 2 872 25 353,6 5 952 6,9 67 71 90 3,2 Tranche inférieure des RI 3 437 1,1 100 27 6 485,0 1 887 15 613,9 4 543 8,6 67 70 89 2,6 Tranche supérieure des RI 823 0,7 20 24 5 749,6 6 987 9 765,9 11 868 5,1 67 74 93 5,5 Revenus faibles et interm. 5 556 1,3 58 29 12 985,9 2 337 27 283,9 4 911 6,5 64 68 79 2,6 Afrique subsaharinne 800 2,5 34 43 761,6 952 1 496,1 1 870 3,7 49 52 59 0,9 Amérique latine & Caraïbes 563 1,3 28 29 3 118,0 5 540 5 245,9 9 321 4,5 70 76 90 2,6 Asie de l'Est et Pacifique 1 914 0,8 121 23 4 173,5 2 180 9 449,8 4 937 9,6 69 73 91 3,3 Asie du Sud 1 520 1,6 318 33 1 338,6 880 3 856,7 2 537 7 63 66 58 1,1 Europe & Asie centrale 445 0,0f 19 19 2 693,7 6 051 4 947,7 11 115 6,7 64 74 97 7,1 Moyen-Orient et Afrique 313 1,8 36 32 875,6 2 794 2 314,7 7 385 4 68 72 73 3,8 du Nord Revenus élevés 1 056 0,7 32 18 39 682,1 37 566 38 133,5 36 100 2 76 82 99 13,1 a. Calculé selon la méthode de l'Atlas de la Banque mondiale. b. PPA est la parité de pouvoir d'achat (voir Notes techniques). c. Estimé appartenir aux revenus faibles (935 $ ou moins). d. L'estimation est basée sur la régression ; d'autres sont extrapolées à partir des estimations de référence les plus récentes du Programme de comparaison internationale. e. Les estimations du RNB et du RNB par habitant incluent les départements français d'outre-mer de Guyane, Guadeloupe, Martinique et Réunion. f. Moins de 0,05. g. Estimé appartenir à la tranche inférieure des revenus intermédiaires (entre 936 et 3 705 $). h. N'inclut pas les données de la Transnistrie. i. N'inclut pas les données du Kosovo et Metahia. j. Les données ne concernent que la Tanzanie continentale. k.Estimé être des revenus élevés (11 456 $ ou plus). 354 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau 2 Objectifs du Millénaire pour le développement : éradiquer la pauvreté et améliorer les vies Éradiquer la pauvreté et la faim Promouvoir Améliorer la santé maternelle l'égalité des sexes Atteindre Combattre le l'éducation Rapport des VIH/sida et les Part du quintile le Prévalence de primaire inscriptions de Réduire la Taux de prévalence autres maladies plus pauvre dans la malnutrition universelle filles dans les mortalité infantile Naissances assistées contraceptive la conso. ou le chez les enfants écoles primaires par du personnel Prévalence du revenu national Taux d'achèvement et secondaires à Taux de mortalité % des femmes VIH, % de la % des enfants de de l'éducation celles des garçonsa des moins de 5 soignant qualifié mariées de 15 à population de % b moins de 5 ans primairea, % % ans, pour 1000 % du total 49 ans 15 à 49 ans9 1992­2005 1990 2000­07b 1991 2006 1991 2006 1990 2006 1990 2000­07b 1990 2000­07b 2005 Afghanistan .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. Afrique du Sud 3.5c .. .. 76 100 104 100 60 69 .. 92 57 60 18.8 Albanie 8.2c .. 17.0 .. 96 96 97 45 17 .. 100 .. 60 0.2 Algérie 7.0c .. 10.2 80 85 83 99 69 38 77 95 47 61 0.1 Allemagne 8.5e .. .. 100 97 99 98 9 4 .. 100 75 .. 0.1 Angola .. .. 27.5 35 .. .. .. 260 260 .. 45 .. 6 3.7 Arabie saoudite .. .. .. 55 .. 84 .. 44 25 .. 96 .. .. 0.2 Argentine 3.1d,e .. 2.3 .. 97 .. 104 29 16 96 99 .. .. 0.6 Arménie 8.5c .. 4.2 .. 91 .. 104 56 24 .. 98 .. 53 0.1 Australie 5.9e .. .. .. .. 101 97 10 6 100 100 .. .. 0.1 Autriche 8.6e .. .. .. 103 95 97 10 5 .. .. .. .. 0.3 Azerbaïdjan 7.4c .. 14.0 .. 92 100 96 105 88 .. 100 .. 55 0.1 Bangladesh 8.8c .. 39.2 49 72 .. 103 149 69 .. 20 31 58 <0.1 Bélarus 8.8c .. 1.3 94 95 .. 101 24 13 .. 100 .. 73 0.3 Belgique 8.5e .. .. 79 87 101 98 10 4 .. .. 78 .. 0.3 Bénin 7.4c .. 21.5 21 64 49 73 185 148 .. 79 .. 17 1.8 Bolivie 1.5e 8.9 5.9 .. 101 .. 98 125 61 43 67 30 58 0.1 Bosnie et Herzégovine 7.0c .. 1.6 .. .. .. .. 22 15 97 100 .. 36 <0.1 Brésil 2.9e .. 3.7 93 106 .. 103 57 20 72 97 59 .. 0.5 Bulgarie 8.7c .. 1.6 84 98 99 97 19 14 .. 99 .. .. <0.1 Burkina Faso 6.9c .. 35.2 20 31 62 80 206 204 .. 54 .. 17 2.0 Burundi 5.1c .. 38.9 46 36 82 89 190 181 .. 34 .. 9 3.3 Cambodge 6.8c .. 28.4 .. 87 73 89 116 82 .. 44 .. 40 1.6 Cameroun 5.6c .. 15.1 53 52 83 83 139 149 58 63 16 29 5.5g Canada 7.2e .. .. .. .. 99 98 8 6 .. 100 .. .. 0.3 Chili 3.8e .. .. .. 95 100 99 21 9 .. 100 56 .. 0.3 Chine 4.3e .. 6.8 105 .. 87 100 45 24 50 98 71 87 0.1h Cisjordanie et Gaza .. .. .. .. 95 .. 104 40 22 .. 99 .. 50 .. Colombie 2.9e .. 5.1 70 105 108 104 35 21 82 96 66 78 0.6 Congo, Rép. dém. du .. .. 33.6 46 .. .. .. 205 205 .. 74k 8 21k 3.2 Congo, Rép. du .. .. 11.8 54 73 85 90 103 126 .. 86 .. 44 5.3 Corée, Rép. de 7.9e .. .. 98 101k 99 96k 9 5 98 100 77 .. <0.1 Costa Rica 4.1e .. .. 79 89 101 102 18 12 98 99 .. 96 0.3 Côte d'Ivoire 5.2c .. 20.2 43 43 65 .. 153 127 .. 57 .. 13 7.1 Croatie 8.8c .. .. .. 92 102 102 12 6 100 100 .. 69 <0.1 Danemark 8.3e .. .. 98 101 101 101 9 5 .. .. 78 .. 0.2 Égypte, Rép. arabe d' 8.9c .. 5.4 .. 98k 81 95 91 35 37 74 38 59 <0.1 Émirats arabes unis .. .. .. 103 100 104 101 15 8 .. 100 .. .. 0.2 Équateur 3.3c .. 6.2 .. 106 .. 100 57 24 .. 75 53 73 0.3 Érythrée .. .. 34.5 .. 49 .. 72 147 74 .. 28 .. 8 2.4 Espagne 7.0e .. .. .. 103 104 103 9 4 .. .. .. .. 0.6 États-Unis 5.4e .. 1.1 .. 95 100 100 11 8 99 99 71 .. 0.6 Éthiopie 9.1c .. 34.6 26 46k 68 83k 204 123 .. 6 4 15 1.4i Finlande 9.6e .. .. 97 97 109 102 7 4 .. 100 77 .. 0.1 France 7.2e .. .. 104 .. 102 100 9 4 .. .. 81 .. 0.4 Géorgie 5.4c .. .. .. 85 98 103 46 32 .. 92 .. 47 0.2 Ghana 5.6c 24.1 18.8 61 71 79 95k 120 120 40 50 13 17 2.3 Grèce 6.7e .. .. 99 103 99 98 11 4 .. .. .. .. 0.2 Guatemala 3.9e .. 17.7 .. 77 .. 92 82 41 .. 41 .. 43 0.9 Guinée 7.0c .. 22.5 17 64 45 74 235 161 31 38 .. 9 1.5 Haïti 2.4e .. 18.9 27 .. 94 .. 152 80 23 26 10 32 2.2j Honduras 3.4e .. 8.6 64 89 106 109 58 27 45 67 47 65 1.5 Hong Kong (Chine) 5.3e .. .. 102 100 103 98 .. .. .. 100 86 .. .. Hongrie 8.6c 2.3 .. 93 96 100 99 17 7 .. 100 .. .. 0.1 Inde 8.1c .. 43.5 64 86 70 91 115 76 .. 47 43 56 0.9 Indonésie 7.1c .. 24.4 91 99 93 98 91 34 32 72 50 57 0.1 Irak .. .. .. 58 .. 78 .. 53 .. 54 .. 14 .. .. Iran, Rép. islamique d' 6.5c .. .. 91 101 85 105 72 34 .. 90 49 74 0.2 Irlande 7.4e .. .. .. 96 104 103 9 5 .. 100 60 .. 0.2 Israël 5.7e .. .. .. 101 105 101 12 5 .. .. 68 .. 0.2 Italie 6.5e .. .. 104 100 100 99 9 4 .. 99 .. .. 0.5 Japon 10.6e 4.8 .. 101 .. 101 100 6 4 100 100 58 56 <0.1 Jordanie 6.7c .. 3.6 72 99 101 102 40 25 87 100 40 56 0.2 Kazakhstan 7.4c .. .. .. 101k 102 99k 60 29 .. 100 .. 51 0.1 Kenya 6.0c .. 16.5 .. 93 94 96 97 121 50 42 27 39 6.1 Liban .. .. 3.4 .. 80 .. 103 37 30 .. 98 .. 58 0.1 Libéria .. .. 22.8 .. 63 .. .. 235 235 .. 51 .. 10 .. Libye .. .. .. .. .. .. 105 41 18 .. .. .. .. 0.2 Lituanie 6.8c 35.5 .. .. 93 .. 100 13 8 .. 100 .. .. 0.2 Madagascar 4.9c .. 36.8 33 57 98 96 168 115 57 51 17 27 0.5 Malaisie 4.4e 24.4 .. 91 98 101 104 22 12 .. 98 50 .. 0.5 Malawi 7.0c .. 18.4 29 55 81 100 221 120 55 54 13 42 14.1 Mali 6.1c 8.1 30.1 13 49 57 74 250 217 .. 41 .. 8 1.7 Maroc 6.5c .. 9.9 48 84 70 87 89 37 31 63 42 63 0.1 Mauritanie 6.2c 13.9 30.4 34 47 71 102 133 125 40 57 3 8 0.7 Mexique 4.3c .. 3.4 88 104 97 99 53 35 .. 83 .. 71 0.3 Moldavie 7.8c .. 3.2 .. 98 106 103 37 19 .. 100 .. 68 1.1 Mozambique 5.4c .. 21.2 26 42 71 85 235 138 .. 48 .. 17 16.1 Grands indicateurs du développement dans le monde 355 Éradiquer la pauvreté et la faim Promouvoir Améliorer la santé maternelle l'égalité des sexes Atteindre Combattre le l'éducation Rapport des VIH/sida et les Part du quintile le Prévalence de primaire inscriptions de Réduire la Taux de prévalence autres maladies plus pauvre dans la malnutrition universelle filles dans les mortalité infantile Naissances assistées contraceptive la conso. ou le chez les enfants écoles primaires par du personnel Prévalence du revenu national Taux d'achèvement et secondaires à Taux de mortalité % des femmes VIH, % de la % des enfants de de l'éducation celles des garçonsa des moins de 5 soignant qualifié mariées de 15 à population de % b moins de 5 ans primairea, % % ans, pour 1000 % du total 49 ans 15 à 49 ans9 1992­2005 1990 2000­07b 1991 2006 1991 2006 1990 2006 1990 2000­07b 1990 2000­07b 2005 Myanmar .. .. 29.6 .. 95 97 101 130 104 .. 68 17 34 1.3 Népal 6.0c .. 38.8 51 76 59 93 142 59 7 19 23 48 0.5 Nicaragua 5.6c 35.1 7.8 42 73 109 102 68 36 .. 67 .. 69 0.2 Niger 2.6c .. 39.9 18 33 53 70 320 253 15 18 4 11 1.1 Nigeria 5.0c .. 27.2 .. 76 77 83 230 191 33 36 6 13 3.9 Norvège 9.6e 19.7 .. 100 96 102 100 9 4 100 .. 74 .. 0.1 Nouvelle-Zélande 6.4e .. .. 100 .. 100 103 11 6 .. 97 .. .. 0.1 Ouganda 5.7c .. 19.0 .. 54 82 98 160 134 38 42 5 24 6.4l Ouzbékistan 7.2c .. 4.4 .. 100 94 98k 74 43 .. 100 .. 65 0.2 Pakistan 9.1c 2.8 31.3 .. 62 .. 78 130 97 19 31 15 28 0.1 Panama 2.5e .. .. 86 94 .. 101 34 23 .. 91 .. .. 0.9 Papouasie-Nouvelle-Guinée 4.5c 8.8 .. 46 .. 80 .. 94 73 .. 42 .. .. 1.8 Paraguay 2.4e .. .. 68 95 98 99 41 22 66 77 48 73 0.4 Pays-Bas 7.6e .. .. .. .. 97 98 9 5 .. 100 76 .. 0.2 Pérou 3.7e .. 5.2 .. 101 96 101 78 25 80 87 59 46 0.6 Philippines 5.4c .. 20.7 86 94 100 102 62 32 .. 60 36 49 <0.1 Pologne 7.4c .. .. 98 97 101 99 18 7 .. 100 49 .. 0.1 Portugal 5.8e 8.4 .. 95 104 103 101 14 5 98 100 .. .. 0.4 RDP lao 8.1c .. 36.4 46 75 76 85 163 75 .. 19 .. 32 0.1 Rép. arabe syrienne .. .. 8.5 89 115 85 95 38 14 .. 93 .. 58 0.2 Rép. dominicaine 4.1e .. 4.2 .. 83 .. 104 65 29 93 96 56 61 1.1 République centrafricaine 2.0c .. 21.8 27 24 60 .. 173 175 .. 53 .. 19 10.7 République kirghize 8.9c .. .. .. 99 .. 100 75 41 .. 98 .. 48 0.1 République slovaque 8.8e .. .. 96 93 .. 100 14 8 .. 100 74 .. <0.1 République tchèque 10.3e .. 2.1 .. 94 98 101 13 4 .. 100 78 .. 0.1 Roumanie 8.2c 24.3 3.5 96 101 99 100 31 18 .. 98 .. 70 <0.1 Royaume-Uni 6.1e 11.1 .. .. .. 102 102 10 6 .. .. .. 84 0.2 Russie, Fédération de 6.1c .. .. .. 94 104 99 27 16 .. 99 34 .. 1.1 Rwanda 5.3c .. 18.0 35 35 92 102 176 160 26 39 21 17 3.0i Salvador 2.7e .. 6.1 41 88 102 99 60 25 52 92 47 67 0.9 Sénégal 6.6c .. 14.5 42 49 69 92 149 116 .. 52 .. 12 0.7i Serbie 8.3c,f .. 1.8 .. .. .. .. .. 8 .. 99 .. 41 0.2f Sierra Leone 6.5c .. 24.7 .. 81k 67 86k 290 270 .. 43 .. 5 1.6 Singapour 5.0e .. 3.3 .. .. 95 .. 8 3 .. 100 65 .. 0.3 Somalie .. .. 32.8 .. .. .. .. 203 145 .. 33 1 15 0.9 Soudan .. .. 38.4 42 47 77 89 120 89 69 49 9 8 1.6 Sri Lanka 7.0c .. 22.8 102 108 102 .. 32 13 .. 96 .. 70 <0.1 Suède 9.1e 25.1 .. 96 .. 102 100 7 3 .. .. .. .. 0.2 Suisse 7.6e .. .. 53 88 97 97 9 5 .. 100 .. .. 0.4 Tadjikistan 7.8c .. .. .. 106 .. 88 115 68 .. 83 .. 38 0.1 Tanzanie 7.3c 21.2 16.7 62 85k 97 .. 161 118 53 43 10 26 6.5 Tchad .. 8.5 33.9 18 31 42 61 201 209 .. 14 .. 3 3.5 Thaïlande 6.3c .. 7.0 .. .. 97 104 31 8 .. 97 .. 77 1.4 Togo .. .. .. 35 67 59 73 149 108 31 62 34 17 3.2 Tunisie 6.0c .. .. 74 120 86 104 52 23 69 90 50 63 0.1 Turkménistan 6.1c .. .. .. .. .. .. 99 51 .. 100 .. 48 <0.1 Turquie 5.3c .. 3.5 90 96 81 90 82 26 .. 83 63 71 0.2 Ukraine 9.0c .. 4.1 94 105 .. 99 25 24 .. 100 .. 66 1.4 Uruguay 4.5d,e .. 6.0 94 99 .. 106 23 12 .. 99 .. .. 0.5 Venezuela, Rép. boliv. du 3.3e 21.2 .. 43 96 105 103 33 21 .. 95 .. .. 0.7 Vietnam 7.1c ..w 20.2 .. .. .. .. 53 17 .. 88 53 76 0.5i Yémen, Rép. du 7.2c .. 41.3 .. 60 .. 66 139 100 16 27 10 23 0.2 Zambie 3.6c .. 23.3 .. 84 .. 93 180 182 51 43 15 34 17.0 Zimbabwe 4.6c .. 14.0 97 .. 92 97 76 105 70 80 43 60 18.1j Monde .. 23.9w 79w 86w ..w 95w 92w 72w 49w 65w 57w 60w 1.0w Faibles revenus .. 28.9 49 65 76 88 164 135 33 41 22 33 2.5 Revenus intermédiaires .. 22.9 82 93 86 97 75 49 48 73 61 69 0.7 Tranche inférieure .. 25.2 83 91 83 96 81 54 44 69 63 69 0.5 Tranche supérieure .. .. 88 101 99 100 46 26 79 94 50 67 1.6 Revenus faibles et interm. .. 24.9 77 85 84 94 101 79 45 62 54 60 1.1 Afrique subsaharienne .. 26.8 51 60 82 87 184 157 44 45 15 22 5.8 Amérique latine .. 5.1 82 100 99 101 55 26 75 88 57 67 0.6 et Caraïbes Asie de l'Est et Pacifique .. 13.3 101 98 90 100 56 29 47 87 75 79 0.2 Asie du Sud .. 41.3 62 80 70 90 123 83 30 41 40 53 0.7 Europe et Asie centrale .. .. 90 98 98 97 49 26 81 95 44 63 0.6 Moyen-Orient et Afrique .. .. 77 90 79 93 78 42 48 77 42 60 0.1 du Nord Revenus élevés .. .. .. 97 100 99 12 7 .. 99 71 .. 0.4 a. En raison de la transition de la Classification internationale type de l'éducation de 1976 (CITE76) à celle de 1997 (ISCED97), les données antérieures à 1998 ne sont pas pleinement comparables à celles à partir de 1999. b. Les données sont de l'année la plus récente disponible. c. Concerne les parts de dépenses par centile de population, classées par dépenses par habitant. d. Données urbaines. e. Concerne les parts de revenus par centile de population, classées par revenus par habitant. f. Inclut le Monténégro. g. Données d'enquêtes, 2004. h. Inclut Hong Kong (Chine). i. Données d'enquêtes, 2005. j. Données d'enquêtes, 2005-06. k. Les données sont de 2007. l. Données d'enquêtes, 2004-05. 356 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau 3 Activité économique Produit intérieur brut Valeur ajoutée en tant que % du PIB Déflateur Dépense finale Solde implicite du Productivité agricole Dépense finale de conso. Formation extérieur PIB Croissance Valeur ajoutée agricole de conso. des de l'admin. brute de des biens et Croiss, Millions annuelle par travailleur ménages publique capital services annuelle de $ moyenne (%) ($ de 2000) Agriculture Industrie Services % du PIB % du PIB % du PIB % du PIB moy., % 2007 2000­07 1990­92 2003­05 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2000­07 Afghanistan 11 627 11,5 .. .. 36 24 39 111 10 28 ­49 5,9 Afrique du Sud 277 581 4,3 1 786 2 484 3 31 66 64 20 20 ­4 6,6 Albanie 10 569 5,3 778 1 449 23 22 56 90 9 27 ­26 3,5 Algérie 135 285 4,5 1 911 2 225 8 61 30 34 12 30 24 8,8 Allemagne 3 297 233 1,1 13 724 26 549 1 30 69 58 18 18 5 1 Angola 58 547 13,1 165 174 10 68 22 59 ..a 14 26 55,3 Arabie saoudite 381 683 4,1 7 875 15 780 3 65 32 28 23 22 27 8,1 Argentine 262 331 4,7 6 767 10 072 8 36 56 59 12 24 6 12,3 Arménie 9 177 12,7 1 476b 3 692 18 44 38 74 9 32 ­15 4,2 Australie 821 716 3,3 20 838 29 924 3 28 69 57 18 27 ­1 3,7 Autriche 377 028 1,9 12 048 22 203 2 31 67 56 18 21 6 1,8 Azerbaïdjan 31 248 17,2 1 084b 1 143 6 62 32 32 13 27 27 9,3 Bangladesh 67 694 5,8 254 338 19 29 53 77 6 24 ­7 4,3 Bélarus 44 771 8,3 1 977b 3 153 9 40 51 62 20 28 ­9 27,6 Belgique 448 560 1,9 21 479 41 631 1 24 75 53 23 22 3 2 Bénin 5 428 3,8 326 519 32 13 54 78 15 20 ­13 2,9 Bolivie 13 120 3,6 670 773 14 32 54 68 13 13 5 6,8 Bosnie et Herzégovine 14 661 5,3 .. 8 270 10 26 64 76 24 18 ­18 3,8 Brésil 1 314 170 3,3 1 506 3 126 5 31 64 48 28 22 2 8,5 Bulgarie 39 549 5,7 2 500 7 159 8 33 59 75 12 35 ­22 5 Burkina Faso 6 767 5,8 110 173 33 22 44 75 22 18 ­15 2,2 Burundi 974 2,7 108 70 35 20 45 91 29 17 ­37 8,4 Cambodge 8 628 9,8 .. 306 30 26 44 82 3 21 ­7 3,8 Cameroun 20 644 3,5 389 646 19 29 52 73 9 17 1 2,2 Canada 1 326 376 2,7 28 243 43 055 .. .. .. 55 19 22 4 2 Chili 163 915 4,5 3 600 5 308 4 48 48 55 10 21 14 7 Chine 3 280 053 10,2 254 401 12 48 40 34 14 44 8 3,7 Cisjordanie et Gaza 4 007 0,4 .. .. .. .. .. 96 33 23 ­52 3 Colombie 171 979 4,5 3 405 2 847 11 29 60 63 13 24 ­1 6,3 Congo, Rép. dém. du 8 955 5 184 149 42 28 29 82 9 18 ­9 31 Congo, Rép. du 7 646 4,1 .. .. 5 60 35 29 14 27 30 5,7 Corée, Rép. de 969 795 4,7 5 679 11 286 3 39 58 55 15 29 1 1,7 Costa Rica 25 225 5,2 3 143 4 499 9 31 60 75 5 27 ­7 9,8 Côte d'Ivoire 19 570 0,2 598 795 23 26 51 73 8 10 8 3,1 Croatie 51 277 4,8 4 921b 9 987 7 32 61 56 20 33 ­8 3,7 Danemark 308 093 1,8 15 190 40 780 2 26 72 49 26 23 3 2,2 Égypte, Rép. arabe d' 128 095 4,5 1 528 2 072 13 36 51 75 11 22 ­8 6,9 Émirats arabes unis 129 702 8,2 10 454 25 841 2 56 42 46 11 24 18 4,9 Équateur 44 184 5 1 686 1 676 7 35 58 67 13 21 ­1 9,6 Érythrée 1 201 2,3 .. 61 18 24 58 81 42 19 ­42 14,8 Espagne 1 429 226 3,4 9 511 19 030 3 30 67 58 18 31 ­6 4 États-Unis 13 811 200 2,7 20 793 41 797 1 23 76 71 16 19 ­6 2,6 Éthiopie 19 395 7,5 146 158 46 13 40 84 11 25 ­19 6,6 Finlande 246 020 3,1 18 822 31 214 3 32 65 51 21 21 7 0,9 France 2 562 288 1,7 22 234 44 017 2 21 77 57 24 21 ­1 2 Géorgie 10 176 8,3 2 443b 1 790 11 24 65 75 22 29 ­26 6,9 Ghana 15 246 5,5 293 320 36 25 38 78 13 33 ­23 19,5 Grèce 360 031 4,3 7 668 9 011 3 21 76 68 14 26 ­8 3,4 Guatemala 33 432 3,6 2 119 2 350 12 27 60 87 9 20 ­16 4,7 Guinée 4 564 2,8 142 190 17 45 38 84 6 13 ­2 18,1 Haïti 6 137 0,2 .. .. .. .. .. 91 9 29 ­29 16,5 Honduras 12 279 5,3 1 193 1 483 13 28 58 79 15 28 ­23 6,2 Hong Kong (Chine) 206 706 5,2 .. .. 0 9 91 60 8 21 11 ­2,3 Hongrie 138 182 4 4 105 6 987 4 29 66 66 10 22 2 5,1 Inde 1 170 968 7,8 324 392 18 29 53 55 10 38 ­3 4,4 Indonésie 432 817 5,1 484 583 14 47 39 63 8 25 4 10,1 Irak .. ­11,4 .. 1 756 .. .. .. .. .. .. .. .. Iran, Rép. islamique d' 270 937 5,9 1 954 2 542 9 42 49 47 14 37 3 16,9 Irlande 254 970 5,2 .. 17 879 2 36 62 44 16 27 13 3,1 Israël 161 822 3,3 .. .. .. .. .. 56 26 20 ­1 1,2 Italie 2 107 481 0,8 11 542 23 967 2 27 71 59 20 21 ­1 2,7 Japon 4 376 705 1,7 20 445 35 517 2 30 69 57 18 23 1 ­1,2 Jordanie 15 832 6,3 1 892 1 360 3 32 65 89 20 26 ­35 3 Kazakhstan 103 840 10 1 795b 1 557 7 44 49 48 11 31 9 14,3 Kenya 29 509 4,4 333 332 23 19 58 75 16 20 ­10 6 Liban 24 001 3,3 .. 30 099 6 23 71 89 15 12 ­16 2 Libéria 725 ­2,7 .. .. 66 16 18 86 11 16 ­14 10 Libye 58 333 3,7 .. .. .. .. .. .. .. .. .. 21 Lituanie 38 328 8 .. 4 703 5 33 61 66 17 30 ­12 2,9 Madagascar 7 326 3,3 186 174 27 15 58 81 10 29 ­19 11,6 Malaisie 180 714 5,1 3 803 5 126 9 51 41 50 13 23 14 4,8 Malawi 3 552 3,2 72 116 34 20 45 71 12 28 ­11 21,3 Mali 6 863 5,4 208 241 37 24 39 76 11 23 ­10 3,6 Maroc 73 275 4,9 1 430 1 775 12 29 59 58 16 32 ­6 1,1 Mauritanie 2 644 5,1 574 356 13 47 41 61 20 26 ­7 11,3 Mexique 893 364 2,6 2 256 2 792 4 25 71 71 9 23 ­2 6,3 Moldavie 4 396 6,5 1 286b 816 17 15 67 97 18 30 ­44 11,5 Mozambique 7 752 8 109 153 28 27 45 72 12 24 ­8 7,8 Myanmar .. 9,2 .. .. .. .. .. .. .. .. .. 21,2 Grands indicateurs du développement dans le monde 357 Produit intérieur brut Valeur ajoutée en tant que % du PIB Déflateur Dépense finale Solde implicite du Productivité agricole Dépense finale de conso. Formation extérieur PIB Croissance Valeur ajoutée agricole de conso. des de l'admin. brute de des biens et Croiss, Millions annuelle par travailleur ménages publique capital services annuelle de $ moyenne (%) ($ de 2000) Agriculture Industrie Services % du PIB % du PIB % du PIB % du PIB moy., % 2007 2000­07 1990­92 2003­05 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2000­07 Népal 10 207 3,2 191 207 35 16 49 82 9 25 ­16 5,6 Nicaragua 5 676 3,5 .. 2 071 20 30 51 92 9 29 ­30 7,6 Niger 4 170 3,9 152 157b .. .. .. 75 12 23 ­9 2,1 Nigeria 165 690 6,7 .. .. 33 39 28 .. .. .. 9 17,8 Norvège 381 951 2,5 19 500 37 776 2 45 54 41 19 22 18 4 Nouvelle-Zélande 129 372 3,2 19 204 25 109 .. .. .. 60 18 25 ­3 2,4 Ouganda 11 214 5,7 184 229 29 18 53 80 14 24 ­19 6,2 Ouzbékistan 22 308 6,2 1 272b 1 800 24 27 49 54 16 20 10 26,5 Pakistan 143 597 5,8 593 695 20 27 54 75 10 23 ­8 6,5 Panama 19 740 6 2 363 3 914 7 16 77 71 7 23 ­1 1,8 Papouasie-Nouvelle- 6 261 2,4 500 595 36 45 19 47 12 20 21 7,2 Guinée Paraguay 12 004 3,3 1 596 2 052 26 20 54 74 9 21 ­4 10,6 Pays-Bas 754 203 1,6 24 914 42 198 2 25 73 47 25 20 8 2,1 Pérou 109 088 5,4 930 1 498 6 35 59 63 9 20 8 3,8 Philippines 144 129 5,1 905 1 075 14 31 55 80 10 15 ­5 5,1 Pologne 420 321 4,1 1 502b 2 182 4 30 66 63 17 22 ­1 2,4 Portugal 220 241 0,8 4 612 5 980 3 25 72 65 21 22 ­8 3 RDP lao 4 008 6,6 360 458 42 32 26 65 9 33 ­6 9,4 Rép. arabe syrienne 38 081 4,5 2 344 3 261 20 32 48 71 12 16 2 6,2 Rép. dominicaine 36 686 4,8 2 268 4 586 12 28 60 80 7 20 ­6 17,4 République centrafricaine 1 712 0,1 287 381 56 16 28 88 10 9 ­7 1,9 République kirghize 3 505 4 675b 979 33 20 47 101 19 17 ­37 5,8 République slovaque 74 932 6 .. 5 026 3 37 60 55 18 27 0 3,9 République tchèque 168 142 4,5 .. 5 423 3 39 58 48 21 27 3 2,1 Roumanie 165 980 6,1 2 196 4 646 8 26 65 77 14 22 ­13 18 Royaume-Uni 2 727 806 2,6 22 659 26 933 1 24 75 64 22 18 ­4 2,6 Russie, Fédération de 1 291 011 6,6 1 825b 2 519 5 39 57 50 17 25 8 16,7 Rwanda 3 320 5,8 168 182 36 14 50 85 11 22 ­18 9,7 Salvador 20 215 2,7 1 633 1 638 11 29 60 93 11 16 ­21 3,4 Sénégal 11 151 4,5 225 215 15 22 63 76 10 32 ­18 2,2 Serbie 41 581 5,5 .. .. 13 26 62 73 22 25 ­20 19,5 Sierra Leone 1 672 11,2 .. .. 44 24 32 84 13 17 ­14 8,9 Singapour 161 347 5,8 22 695 40 419 0 31 69 38 10 23 29 1 Somalie .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. Soudan 47 632 7,1 418 666 32 28 41 68 14 24 ­6 9,6 Sri Lanka 32 354 5,3 679 702 12 30 58 68 15 27 ­10 10 Suède 444 443 2,8 21 463 33 023 1 29 70 47 27 18 8 1,5 Suisse 415 516 1,6 22 344 23 418 1 28 70 60 11 22 7 0,9 Tadjikistan 3 712 8,8 397b 465 21 28 51 113 9 23 ­45 20,5 Tanzanie 16 181 6,7 238 295 45 17 37 73 16 17 ­6 9 Tchad 7 085 12,2 173 215 23 44 32 60 6 19 15 8,2 Thaïlande 245 818 5,4 497 621 11 44 45 57 10 30 4 2,9 Togo 2 493 2,6 312 347 43 23 34 85 10 18 ­13 0,8 Tunisie 35 020 4,8 2 422 2 719 11 27 62 64 13 23 0 2,7 Turkménistan 12 933 .. 1 222b .. .. .. .. 46 13 23 17 .. Turquie 657 091 5,9 .. 1 846 9 28 63 71 12 22 ­5 18,8 Ukraine 140 484 7,6 1 195b 1 702 7 32 61 66 15 22 ­4 14 Uruguay 23 087 3,3 5 714 7 973 9 32 59 73 11 18 ­2 9,4 Venezuela, Rép. boliv. du 228 071 4,7 4 483 6 292 .. .. .. 48 11 24 17 26,8 Vietnam 71 216 7,8 214 305 20 42 38 67 6 35 ­8 6,7 Yémen, Rép. du 22 523 4 271 328b .. .. .. .. .. .. .. 13,5 Zambie 11 363 ­5,7 159 204 22 38 40 59 10 24 6 18,3 Zimbabwe 3 418 ­4,4 240 222 19 24 57 72 27 17 ­16 2320 Monde 54 347 038t 3,2w 730w 911w 3w 28w 69w 61w 17w 22w 0w Faibles revenus 810 300 5,6 259 321 25 28 48 74 9 24 ­6 Revenus intermédiaires 13 342 194 6,2 454 654 8 32 59 60 15 25 0 Tranche inférieure 6 888 343 8 370 509 13 41 46 49 13 35 3 Tranche supérieure 6 450 429 4,3 2 134 2 954 5 31 64 59 17 23 1 Revenus faibles et interm. 14 155 882 6,2 417 583 10 32 59 61 15 25 ­1 Afrique subsaharienne 842 914 5 246 281 15 32 54 67 16 21 ­3 Amérique latine 3 444 374 3,6 2 155 3 053 5 29 66 60 17 22 1 et Caraïbes Asie de l'Est 4 438 135 8,9 303 446 12 47 41 41 13 38 7 et Pacifique Asie du Sud 1 438 594 7,3 335 406 18 29 53 59 10 35 ­4 Europe et Asie centrale 3 155 221 6,1 1 588 2 109 7 33 60 61 16 24 ­1 Moyen-Orient et Afrique 828 691 4,5 1 583 2 205 11 35 53 62 14 26 ­1 du Nord Revenus élevés 40 197 253 2,4 14 586 25 456 2 26 72 62 18 21 ­1 a. Les données sur la consommation finale de l'administration publique ne sont pas disponibles séparément et sont inclues dans la dépense finale de consommation des ménages. b. Les données ne sont pas disponibles pour les trois années. c. Les données concernent la Tanzanie continentale uniquement. 358 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 Tableau 4 Commerce, aide et finance Commerce de marchandises Exportations Exportations Importations Exportations de haute manufacturières technologie Solde des Flux Aide publique Dette extérieure Crédit intérieur % du total des % du total destransactions d'investissement au développe- Total, Valeur fourni par le Millions Millions exportations de exportations courantes étranger direct menta millions actualisée,secteur bancaire Migration de $ de $ marchandises manufacturières Millions de $ Millions de $ $ par habitant de $ % du PIB % du PIB nette, milliers 2007 2007 2006 2006 2007 2006 2006 2006 2006 2007 2000­05b Afghanistan 480 2 950 .. .. .. .. .. 1 771 18d 0 1 112 Afrique du Sud 69 788 90 990 53f 6 ­20 631 ­120 15 35 549 15 89 75 Albanie 1 072 4 196 27 13 ­671 325 101 2 340 21 64 ­110 Algérie 59 518 27 439 1 2 .. 1 795 6 5 583 5 ­3 ­140 Allemagne 1 326 521 1 059 439 83 17 150 746 43 410 .. .. .. 126 1 000 Angola 38 100 11 400 .. .. 10 690 ­38 10 9 563 33 2 175 Arabie saoudite 228 550 94 235 8 1 99 066 660 1 .. .. 18 285 Argentine 55 933 44 780 32 7 7 210 4 840 3 122 190 68 29 ­100 Arménie 1 219 3 282 56 1 ­571 343 71 2 073 29 12 ­100 Australie 141 079 165 331 23 12 ­56 783 26 599 .. .. .. 142 593 Autriche 162 204 161 800 80 13 12 031 157 .. .. .. 124 180 Azerbaïdjan 9 300 6 050 8 2 9 019 ­584 24 1 900 12 18 ­100 Bangladesh 12 360 18 470 92 0 1 196 697 8 20 521 22 59 ­500 Bélarus 24 339 28 674 50 3 ­2 944 354 7 6 124 17 27 .. Belgique 432 327 415 752 77 8c 8 254 61 990 .. .. .. 114 180 Bénin 590 1 110 9 0 ­226 63 43 824 12d 9 99 Bolivie 4 485 3 446 7 4 1 319 240 62 5 292 20d 54 ­100 Bosnie et Herzégovine 4 155 9 726 62 3 ­1 939 423 126 5 669 43 56 115 Brésil 160 649 126 581 51 12 1 460 18 782 0 194 150 26 96 ­229 Bulgarie 18 450 30 034 53 6 ­8 592 5 172 .. 20 925 74 59 ­43 Burkina Faso 660 1 700 8 10 .. 26 61 1 142 11d 12 100 Burundi 55 350 6 4 ­135 0 51 1 411 105 38 192 Cambodge 4 400 5 300 97 0 ­506 483 37 3 527 48 13 10 Cameroun 3 750 3 760 3 3 .. 309 93 3 171 4d 6 6 Canada 418 493 389 670 56 15 12 815 69 068 .. .. .. 166 1 041 Chili 68 296 46 108 11 7 7 200 7 952 5 47 977 42 90 30 Chine 1 217 939e 955 845 92e 30 249 866 78 095 1 322 845 14 136 ­1 900 Cisjordanie et Gaza .. .. .. .. .. .. 384 .. .. 9 11 Colombie 29 360 32 897 37 4 ­5 851 6 463 22 39 698 32 50 ­120 Congo, Rép. dém. du 2 600 2 950 .. .. .. 180 34 11 201 119d 5 ­237 Congo, Rép. du 6 100 2 900 .. .. 903 344 69 6 130 108d ­10 ­10 Corée, Rép. de 371 554 356 648 89 32 5 954 3 645 .. .. .. 110 ­80 Costa Rica 9 367 12 955 65 45 ­1 499 1 469 5 6 832 35 48 84 Côte d'Ivoire 8 400 6 100 15 42 ­146 315 13 13 840 72d 21 ­339 Croatie 12 360 25 830 66 10 ­4 412 3 376 45 37 480 93 83 100 Danemark 103 307 99 375 65 20 4 279 3 343 .. .. .. 207 46 Égypte, Rép. arabe d' 16 201 27 064 21 1 2 635 10 043 12 29 339 28 91 ­525 Émirats arabes unis 154 000 121 100 .. .. .. .. .. .. .. 59 577 Équateur 13 751 13 565 10 8 1 503 271 14 16 536 52 19 ­400 Érythrée 15 515 .. .. .. 4 28 800 49d 139 229 Espagne 241 962 373 585 76 6 ­145 275 20 167 .. .. .. 194 2 846 États-Unis 1 163 183 2 016 978 79 30 ­738 641 180 580 .. .. .. 240 6 493 Éthiopie 1 290 5 320 .. .. ­1 786 364 25 2 326 8d 47 ­140 Finlande 89 656 81 145 81 22 11 402 5 311 .. .. .. 85 33 France 552 193 613 224 79 21 ­30 567 81 045 .. .. .. 123 722 Géorgie 1 240 5 217 48 16 ­1 931 1 060 81 1 964 22 32 ­248 Ghana 4 320 7 980 31 0 ­1 040 435 51 3 192 21d 33 12 Grèce 23 574 75 553 52 11 ­29 565 5 401 .. .. .. 95 154 Guatemala 6 926 13 578 35 3 ­1 592 354 37 5 496 18 42 ­300 Guinée 1 100 1 190 .. .. .. 108 18 3 281 58d 16 ­425 Haïti 550 1 550 .. .. 1 160 62 1 189 22d 25 ­140 Honduras 2 160 6 760 21 1 ­195 385 84 4 076 25d 51 ­150 Hong Kong (Chine) 349 663 370 733 91 11 27 405 42 891 .. .. .. 126 300 Hongrie 94 160 94 792 84 24 ­7 421 6 098 .. 107 677 100 75 65 Inde 145 228 216 682 70 5 ­9 415 17 453 1 153 075 15 63 ­1 350 Indonésie 118 163 91 715 45 13 11 009 5 580 6 130 956 45 41 ­1 000 Irak 36 400 29 020 .. .. .. .. .. .. .. .. ­375 Iran, Rép. islamique d' 83 000 45 000 10 6 .. 901 2 20 113 10 48 ­1 250 Irlande 121 068 81 678 85 34 ­12 695 ­882 .. .. .. 199 188 Israël 54 065 58 950 82 14 4 994 14 302 .. .. .. 76 115 Italie 491 532 504 591 85 7 ­51 032 38 884 .. .. .. 129 1 125 Japon 712 839 620 967 91 22 210 490 ­6 784 .. .. .. 294 270 Jordanie 5 760 13 310 71 1 ­1 909 3 219 105 8 000 58 124 130 Kazakhstan 46 540 32 940 13 21 ­7 184 6 143 11 74 148 132 41 ­200 Kenya 4 140 9 210 26 3 ­526 51 26 6 534 26 34 25 Liban 3 574 12 251 70 2 ­2 046 2 794 174 23 963 116 190 .. Libéria 157 490 .. .. ­138 ­82 75 2 674 1 128d 92 ­119 Libye 45 000 8 600 .. .. 22 170 .. 6 .. .. ­70 10 Lituanie 17 173 24 116 58 8 ­3 218 1 812 .. 18 955 79 61 ­30 Madagascar 1 190 2 590 41 1 ­554 230 39 1 453 13d 9 ­5 Malaisie 176 211 146 982 74 54 28 931 6 064 9 52 526 39 117 150 Malawi 670 1 380 13 11 .. 30 49 850 6d 16 ­30 Mali 1 620 2 000 10 4 ­231 185 69 1 436 15d 15 ­134 Maroc 14 646 31 468 68 10 1 851 2 699 34 18 493 30 92 ­550 Mauritanie 1 360 1 510 0 .. .. ­3 62 1 630 93d .. 30 Mexique 272 044 296 578 76 19 ­1 993 19 222 2 160 700 21 43 ­3 983 Moldavie 1 370 3 720 31 5 ­695 242 60 2 416 65 40 ­250 Mozambique 2 650 3 210 5 2 ­634 154 77 3 265 12d 10 ­20 Myanmar 5 350 3 250 .. .. 802 279 3 6 828 47 28 ­99 Grands indicateurs du développement dans le monde 359 Commerce de marchandises Exportations Exportations Importations Exportations de haute manufacturières technologie Solde des Flux Aide publique Dette extérieure Crédit intérieur % du total des % du total des transactions d'investissement au développe- Total, Valeur fourni par le Millions Millions exportations de exportations courantes étranger direct menta millions actualisée, secteur bancaire Migration de $ de $ marchandises manufacturières Millions de $ Millions de $ $ par habitant de $ % du PIB % du PIB nette, milliers 2007 2007 2006 2006 2007 2006 2006 2006 2006 2007 2000­05b Népal 888 2 904 .. .. 6 ­7 19 3 409 27d 49 ­100 Nicaragua 1 210 3 510 9 7 ­855 282 132 4 391 30d 74 ­210 Niger 650 970 15 11 ­312 20 29 805 8d 7 ­29 Nigeria 66 500 27 500 .. .. 24 202 5 445 79 7 693 9 4 ­170 Norvège 139 424 80 347 16 19 64 070 4 653 .. .. .. .. 84 Nouvelle-Zélande 26 950 30 890 27 11 ­10 233 7 941 .. .. .. 152 102 Ouganda 1 530 3 350 21 34 ­745 392 52 1 264 6d 9 ­5 Ouzbékistan 8 040 4 470 .. .. .. 164 6 3 892 26 .. ­300 Pakistan 17 457 32 598 81 1 ­8 253 4 273 14 35 909 26 46 ­1 239 Panama 1 200 7 010 10 0 ­1 577 2 574 9 9 989 77 88 8 Papouasie-Nouvelle- 4 610 2 950 .. .. 640 32 45 1 675 35 23 .. Guinée Paraguay 3 374 7 280 16 8 ­217 189 9 3 426 43 20 ­45 Pays-Bas 550 636 490 582 66 28 50 706 7 197 .. .. .. 208 110 Pérou 27 956 20 185 14 2 2 589 3 467 17 28 174 42 16 ­510 Philippines 50 276 57 160 87 68 5 897 2 345 7 60 324 57 41 ­900 Pologne 137 609 160 804 79 4 ­15 794 19 198 .. 125 831 41 47 ­200 Portugal 50 994 77 050 74 9 ­18 281 7 366 .. .. .. 174 276 RDP lao 980 1 400 .. .. .. 187 63 2 985 87 8 ­115 Rép. arabe syrienne 11 330 14 820 32 1 920 600 1 6 502 23 33 200 Rép. dominicaine 6 700 13 100 .. .. ­2 231 1 183 6 8 905 35 54 ­148 République centrafricaine 195 230 36 0 .. 24 31 1 020 53d 18 ­45 République kirghize 1 105 2 475 46 3 ­234 182 60 2 382 52d 15 ­75 République slovaque 58 082 60 103 85 6 .. 4 165 .. 27 085 58 52 3 République tchèque 122 414 117 980 89 14 ­4 586 6 021 .. .. .. 55 67 Roumanie 40 257 69 712 79 4 ­23 136 11 394 .. 55 114 58 36 ­270 Royaume-Uni 435 615 617 178 77 34 ­115 243 139 745 .. .. .. 194 948 Russie, Fédération de 355 177 223 059 17 9 78 310 30 827 .. 251 067 34 25 917 Rwanda 165 600 .. .. ­147 11 62 419 8d 9 43 Salvador 3 980 8 677 55 3 ­855 204 23 9 136 55 46 ­143 Sénégal 1 650 4 250 44 6 .. 58 68 1 984 14d 25 ­100 Serbie 8 780 18 295 .. 4 .. 5 128 214 13 831 52 30 ­339 Sierra Leone 260 420 .. .. ­101 59 63 1 428 10d 10 472 Singapour 299 271e 263 150 80e 58 36 326 24 191 .. .. .. 81 200 Somalie .. .. .. .. .. 96 46 2 836 .. .. 100 Soudan 8 160 8 450 0 1 ­4 722 3 534 55 19 158 77d 0 ­532 Sri Lanka 7 750 10 840 70 2 ­1 334 480 40 11 446 40 47 ­442 Suède 168 223 150 039 78 16 28 413 27 299 .. .. .. 135 152 Suisse 171 621 160 798 91 22 72 354 27 185 .. .. .. 194 100 Tadjikistan 1 468 2 455 .. .. ­21 339 36 1 154 36 15 ­345 Tanzanie 2 005 5 337 18 0 ­1 442 474 46 4 240 16d,g 13 ­345 Tchad 3 450 1 500 .. .. .. 700 27 1 772 23d 0 219 Thaïlande 152 469 141 347 76 27 14 921 9 010 ­3 55 233 30 96 231 Togo 690 1 450 58 0 ­461 57 12 1 806 68d 22 ­4 Tunisie 15 029 18 980 75 4 ­634 3 270 43 18 480 66 72 ­29 Turkménistan 8 920 4 460 .. .. .. 731 5 881 11 .. ­10 Turquie 107 154 169 987 42 .. ­32 774 20 070 8 207 854 61 49 ­30 Ukraine 49 100 60 440 73 3 ­5 927 5 604 10 49 887 58 62 ­173 Uruguay 4 480 5 480 32 3 ­186 1 346 6 9 804 66 25 ­104 Venezuela, Rép. boliv. du 69 165 48 591 5 2 20 001 ­543 2 44 635 34 23 40 Vietnam 48 387 60 830 50 5 ­6 992 2 315 22 20 202 33 96 ­200 Yémen, Rép. du 7 160 5 890 1 5 206 1 121 13 5 563 25 10 ­100 Zambie 4 876 4 014 6 2 ­505 575 122 2 325 9d 17 ­82 Zimbabwe 2 050 2 420 38 2 .. 40 21 4 677 110 93 ­75 Monde 13 899 267t 14 107 100t 74w 20w 1 352 442s 16w ..s 167w ..h,w Faibles revenus 230 215 251 819 .. .. 20 380 35 201 382 30 ­2 858 Revenus intermédiaires 3 919 104 3 641 914 60 20 334 242 9 2 642 418 77 ­15 770 Tranche inférieure 2 179 289 1 947 080 69 25 162 047 9 1 080 416 102 ­11 295 Tranche supérieure 1 738 728 1 690 142 52 16 172 195 7 1 562 002 55 ­4 475 Revenus faibles et interm. 4 149 329 3 893 700 60 20 354 621 19 2 843 800 75 ­18 629 Afrique subsaharienne 261 373 237 971 .. .. 15 408 52 173 248 48 ­1 070 Amérique latine 750 092 732 907 53 12 70 457 12 734 499 63 ­6 811 et Caraïbes Asie de l'Est et Pacifique 1 783 695 1 475 731 80 33 104 972 4 659 985 119 ­3 847 Asie du Sud 184 991 286 021 72 4 22 916 6 227 303 60 ­2 484 Europe et Asie centrale 874 122 935 854 39 8 114 318 14 912 265 38 ­1 798 Moyen-Orient et Afrique 297 678 234 252 19 5 26 551 54 136 499 49 ­2 618 du Nord Revenus élevés 9 752 088 10 219 990 77 21 997 821 0,1 196 18 522 Note : Les agrégés régionaux incluent des données d'économies non reprises dans le tableau. Les totaux pour le monde et les groupes de revenus incluent l'aide non allouée par pays ou région. a. La distinction entre l'aide publique, pour les pays de la liste de la Partie II du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE, et l'aide publique au développement a été abandonnée en 2005. Les agrégés régionaux incluent les données d'économies non reprises dans le tableau. Les totaux pour le monde et les groupes de revenus incluent l'aide non allouée par pays ou région. b. Total pour la période de 5 ans. c. Inclut le Luxembourg. d. Les données proviennent d'une analyse de durabilité de la dette entreprise dans le cadre de l'initiative pour les Pays pauvres lourdement endettés (HIPC). e. Inclut les réexportations. f. Les données sur les exportations et importations totales ne concernent que l'Afrique du Sud. Les données sur les parts de produits d'exportation concernent l'Union douanière d'Afrique australe (Afrique australe, Botswana, Lesotho et Namibie). g. Le RNB ne concerne que la Tanzanie continentale. h. Le total mondial calculé par l'ONU donne un résultat de zéro, mais du fait que les agrégés affichés ici correspondent à des définitions de la Banque mondiale, les totaux régionaux et des groupes de revenus n'égalent pas zéro. Tableau 5 Indicateurs clés du développement pour les autres économies Espérance de vie Taux Population RNB RNB PPA à la naissance d'alphabéti- Émissions sation des de dioxyde Croissance Croissance adultes (15 de carbone annuelle Densité Composition, Milliards Par habitant Milliards Par habitant du PIB par Hommes Femmes ans et plus) par hab. Millions moyenne (%) (hab./km2) âge 0-14 (%) de $ ($) de $ ($) hab. (%) (années) (années) (% (tonnes) 2007 2000­2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2006­2007 2006 2006 2005 2004 Andorre 67 0,5c 143 .. .. ..e .. .. .. .. .. .. .. Antigua-et-Barbuda 85 1,4 193 .. 977 11 520 1 494 17 620f 2,9 .. .. .. 5,1 Antilles néerlandaises 191 0,8 239 21 .. ..e .. .. .. 71 79 96 22,2 Aruba 101 0,5c 561 22 .. ..e .. .. .. .. .. 97 21,8 Bahamas 331 1,3 33 27 .. ..e .. .. .. 70 76 .. 6,3 Bahreïn 753 2,1 1 060 25 14 022 19 350 24 869 34 310 5,6 74 77 87 23,8 Barbade 294 0,4 684 18 .. ..e 4 711f 16 140f .. 74 80 .. 4,4 Belize 304 2,8 13 37 1 157 3 800 1 886f 6 200f 0,1 70 74 .. 2,8 Bermudes 64 0,4 1 280 .. .. ..e .. .. .. 76 81 .. 8,7 Bhoutan 657 2,3 14 31 1 166 1 770 3 276 4 980 17,5 64 67 60 0,7 Botswana 1 881 1,2 3 35 10 991 5 840 23 369 12 420 2,5 50 50 81 2,4 Brunei Darussalam 389 2,2 74 29 10 287 26 930 19 059 49 900 2,9 75 80 93 24,1 Cap-Vert 530 2,3 132 38 1 287 2 430 1 558 2 940 4,6 68 74 81 0,6 Chypre 787 1,8 85 19 19 617 24 940 20 741 26 370 2,5 77 82 97 9,1 Comores 626 2,1 336 42g 425 680 721 1 150 ­2,9 62g 64g .. 0,2 Corée, Rép. dém. 23 783 0,5 198 23 .. ..i .. .. .. 65 69 .. 3,4 pop. de Cuba 11 257 0,1 103 18 .. ..d .. .. .. 76 80 100 2,3 Djibouti 833 1,9 36 37 908 1 090 1 886 2 260 2,2 53 56 .. 0,5 Dominique 73 0,3 97 .. 310 4 250 540f 7 410f 0,4 .. .. .. 1,5 Estonie 1 342 ­0,3 32 15 17 706 13 200 26 399 19 680 7,3 67 78 100 14 Fidji 838 0,6 46 32 3 189 3 800 3 666 4 370 ­5,0 66 71 .. 1,3 Gabon 1 330 1,7 5 35 8 876 6 670 17 395 13 080 4 56 57 84 1,1 Gambie 1 707 3 171 41 544 320 1 951 1 140 4,3 58 60 .. 0,2 Grenade 108 0,9 318 33 505 4 670 747f 6 910f 3 .. .. .. 2 Groenland 57 0,1 0h .. .. ..e .. .. .. .. .. .. 10 Guam 173 1,6 321 29 .. ..e .. .. .. 73 78 .. 25 Guinée équatoriale 508 2,3 18 42 6 527 12 860 10 773 21 230 9,9 50 52 87 11,5 Guinée-Bissau 1 695 3 60 48 331 200 790 470 ­0,3 45 48 .. 0,2 Guyana 739 0,1 4 31 959 1 300 2 129f 2 880f 5,5 63 69 .. 2 Ile de Man 77 0,9 136 .. 3 088 40 600 2 568f 33 750f 4,9 .. .. .. .. Iles Caïman 47 2,1c 180 .. .. ..e .. .. .. .. .. .. 7,1 Iles Féroé 48 0,2c 35 .. .. ..e .. .. .. 77 81 .. 13,7 Iles Mariannes du Nord 84 2,4c 182 .. .. ..e .. .. .. .. .. .. .. Iles Marshall 67 3,3 369 .. 204 3 070 .. .. 1,8 .. .. .. .. Iles Salomon 495 2,5 18 40 363 730 831f 1 680f 3,2 63 64 .. 0,4 Iles Vierges (É.-U.) 108 0,0k 310 23 .. ..e .. .. .. 77 80 .. 124,3 Ils Anglo-Normandes 149 0,2 785 16 .. ..e .. .. .. 76 81 .. .. Islande 311 1,4 3 22 16 826 54 100 10 592 34 060 1,4 79 83 .. 7,6 Jamaïque 2 677 0,5 247 31 9 923 3 710 16 612 6 210 1,7 70 73 .. 4 Kiribati 102 1,7 126 .. 120 1 170 228f 2 240f 0,8 .. .. .. 0,3 Koweit 2 663 2,8 149 23 80 221 31 640 126 703 49 970 6,7 76 80 93 40,4 Lesotho 2 006 0,9 66 40 2 007 1 000 3 783 1 890 4,3 43 43 82 .. Lettonie 2 276 ­0,6 37 14 22 595 9 930 38 452 16 890 10,9 65 77 100 3,1 Liechtenstein 35 0,8c 220 .. .. ..e .. .. .. .. .. .. .. Luxembourg 480 1,3 185 18 36 420 75 880 30 909 64 400 1,9 76 82 .. 24,9 Macao (Chine) 480 1,2 17 026 14 .. ..e .. .. 26,6 78 83 91 4,7 Macédoine, ex-RY de 2 037 0,2 80 19 7 052 3 460 17 344 8 510 5,1 72 76 96 5,1 Maldives 305 1,6 1 018 32 977 3 200 1 540 5 040 3,8 67 69 96 2,5 Malte 409 0,7 1 279 17 6 216 15 310 8 523 20 990 2,7 77 81 .. 6,1 Maurice 1 263 0,9 622 24 6 878 5 450 14 381 11 390 3,9 70 77 84 2,6 Mayotte 194 3,8c 518 .. .. ..d .. .. .. .. .. .. .. Micronésie, États 111 0,5 159 38 274 2 470 363f 3 270f 1,5 68 69 .. .. fédérés de Monaco 33 0,3c 16 769 .. .. ..e .. .. .. .. .. .. .. Mongolie 2 612 1,2 2 27 3 362 1 290 8 246 3 160 8,7 66 69 98 3,4 Monténégro 600 ­1,6 43 19 3 109 5 180 6 175 10 290 7,6 72 77 .. .. Namibie 2 074 1,4 3 37 6 970 3 360 10 608 5 120 4,6 52 53 85 1,2 Nouvelle-Calédonie 242 1,8 13 26 .. ..e .. .. .. 73 78 .. 11,2 Oman 2 600 1,1 8 32 27 887 11 120 49 487 19 740 4,6 74 77 81 12,5 Palaos 20 0,8c 44 .. 167 8 210 .. .. 2 .. .. .. 11,9 Polynésie française 263 1,5 72 27 .. ..e .. .. .. 71 77 .. 2,7 Puerto Rico 3 943 0,5 445 21 .. ..e .. .. .. 74 83 90 0,5 Qatar 836 4,3 76 21 .. ..e .. .. 1,8 75 76 89 69,2 Sainte-Lucie 168 1,1 275 27 929 5 530 1 584f 9 430f 2 73 76 .. 2,3 Saint-Kitts-et-Nevis 49 1,4 188 .. 470 9 630 650f 13 320f 2,5 .. .. .. 2,7 Saint-Marin 29 1,1j 482 .. 1 291 45 130 1 046f 37 080f 3,5 79 85 .. .. Saint-Vincent-et-les- 120 0,5 309 28 507 4 210 863f 7 170f 6,2 69 74 .. 1,7 Grenadines Samoa 187 0,7 66 40 454 2 430 735f 3 930f 2,2 68 75 99 0,8 Samoa américaines 60 1,4c 301 .. .. ..d .. .. .. .. .. .. 5,1 Sao Tomé-et-Principe 158 1,7 165 41 138 870 258 1 630 4,1 63 67 85 0,6 Seychelles 85 0,7 185 .. 762 8 960 1 313f 15 450f 5,8 69 76 92 6,6 Slovénie 2 018 0,2 100 14 42 306 20 960 53 756 26 640 5,5 74 81 100 8,1 Suriname 458 0,7 3 29 2 166 4 730 3 499f 7 640f 4,7 67 73 90 5,1 Swaziland 1 145 1,3 67 39 2 951 2 580 5 649 4 930 1,7 42 40 80 0,9 Timor oriental 1 066 4,4 72 45 1 604 1 510 3 281f 3 080f 4,1 56 58 .. 0,2 Tonga 101 0,4 140 37 233 2 320 367f 3 650f ­4,3 72 74 .. 1,2 Trinité-et-Tobago 1 333 0,4 260 21 18 795 14 100 29 981 22 490 5,6 68 72 98 24,7 Vanuatu 226 2,5 19 39 417 1 840 771f 3 410f 2,6 68 72 .. 0,4 a. Calculé à l'aide de la méthode de l'Atlas de la Banque mondiale. b. La PPA est la parité de pouvoir d'achat ; voir Définitions. c. Les données sont de 2003-07. d. Estimé appartenir aux revenus intermédiaires, tranche supérieure (entre 3 706 et 11 455 $). e. Estimé appartenir aux revenus élevés (11 456 $ ou plus). f. L'estimation est basée sur une régression ; d'autres sont extrapolées à partir des dernières estimations du Programme de comparaison internationale. g. Inclut l'île de Mayotte. h. Moins de 0,5. i. Estimé être des revenus faibles (935 $ ou moins). j. Les données sont de 2004-07. k. Plus de ­ 0,05. 360 Grands indicateurs du développement dans le monde 361 Notes techniques et techniques qui ne peuvent être résolus de les présentes notes techniques traitent des sour- manière univoque. la couverture des données ces et méthodologies utilisées pour compiler peut ne pas être complète à cause de circons- les indicateurs présentés dans cette édition des tances particulières et pour les économies qui Grands indicateurs du développement dans le rencontrent des problèmes de récolte et de trai- monde. les notes suivent l'ordre d'apparition tement des données. pour ces raisons, même si des indicateurs dans les tableaux. les données proviennent des sources censées être les mieux documentées, elles ne doivent être Sources considérées que comme des tendances indicati- les données publiées dans les Grands indicateurs ves caractérisant les différences majeures entre du développement dans le monde sont tirées des les économies plutôt que comme des mesures Indicateurs du développement dans le monde quantitatives précises de ces différences. les 2008. Toutefois, quand cela a été possible, les divergences entre les données présentées dans révisions effectuées depuis la date de clôture de les dernières éditions reflètent des mises à jour cette édition ont été intégrées. en outre, des esti- par les pays ainsi que des révisions des séries his- mations disponibles depuis peu de la population toriques et des changements de méthodologie. et du revenu national brut (RNB) par habitant Il est donc recommandé aux lecteurs de ne pas pour 2007 ont été ajoutées aux tableaux 1 et 5. procéder à des comparaisons entre des séries la Banque mondiale exploite diverses sour- de données provenant d'éditions différentes de ces pour les statistiques publiées dans les Indi- publications de la Banque mondiale. Des séries cateurs du développement dans le monde. les chronologiques sont disponibles sur le cédérom données relatives à la dette extérieure pour les des Indicateurs du développement dans le monde pays en développement sont communiquées 2008 et sur WDI Online. directement à la Banque mondiale par les pays membres en développement, par le biais du Ratios et taux de croissance Debtor Reporting System. les autres provien- par souci de facilité de référence, les tableaux nent essentiellement des Nations Unies et de ses montrent dans la plupart des cas les ratios et agences spécialisées, du Fonds monétaire inter- taux de croissance plutôt que les simples valeurs national (FMI) et des rapports des pays à la Ban- sous-jacentes. les valeurs dans leur forme que mondiale. Des estimations du personnel de originale sont disponibles sur le cédérom des la Banque sont également utilisées afin d'amé- Indicateurs du développement dans le monde liorer l'actualité et la cohérence. pour la plupart 2008. Sauf indication contraire, les taux de des pays, les estimations de comptes nationaux croissance sont calculés en utilisant la méthode sont obtenues des gouvernements par des mis- de la régression des moindres carrés (voir les sions économiques de la Banque mondiale. Méthodes statistiques). Cette méthode prenant Dans certains cas, ces comptes sont ajustés par en compte toutes les observations durant une le personnel pour veiller à la conformité aux période donnée, les taux de croissance obtenus définitions et concepts internationaux. la plu- reflètent des tendances générales qui ne sont pas part des données sociales de sources nationales influencées par des valeurs exceptionnelles. Afin sont tirées de fichiers administratifs, d'enquêtes d'exclure les effets de l'inflation, des indicateurs spéciales ou de recensements périodiques. économiques de prix constants sont utilisés pour des notes plus détaillées sur les don- dans le calcul des taux de croissance. les don- nées, voir les Indicateurs du développement dans nées en italique datent d'une année ou période le monde 2008 de la Banque mondiale. différente de celle affichée dans l'en-tête de la colonne ­ jusqu'à deux ans avant ou après pour Cohérence et fiabilité des données les indicateurs économiques et jusqu'à trois ans Des efforts considérables ont été consentis pour pour les indicateurs sociaux, car ces derniers ont normaliser les données mais une pleine compa- tendance à être mis à jour moins régulièrement rabilité ne peut être garantie et la prudence est et évoluent également beaucoup moins sur de de rigueur dans l'interprétation des indicateurs. courtes périodes. De nombreux facteurs affectent la disponibilité, la comparabilité et la fiabilité des données : les Séries de prix constants systèmes de statistiques sont encore inefficaces la croissance d'une économie se mesure à l'aug- dans de nombreux pays en développement ; mentation de la valeur ajoutée produite par les les méthodes statistiques, la couverture, les travailleurs et les entreprises opérant dans cette pratiques et définitions varient largement et économie. Ainsi, mesurer la croissance réelle les comparaisons inter-pays et « inter-tempo- requiert des estimations du pIB et de ses com- relles » génèrent des problèmes conceptuels posantes en prix constants. la Banque mondiale 362 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 collecte des séries de comptes nationaux en prix le pays d'asile et sont généralement considérés constants, exprimés en devises nationales et comme des membres de la population de leur enregistrés au cours de l'année de référence ori- pays d'origine. ginale du pays. pour obtenir des séries compa- le taux de croissance démographique rables de données en prix constants, elle remet annuel moyen est le taux exponentiel de chan- à l'échelle le pIB et la valeur ajoutée par origine gement pour la période (voir la section Méthodes industrielle à une année de référence commune statistiques). (2000 pour la version actuelle des Indicateurs la densité de population est la population du développement dans le monde). Ce procédé au cours de l'année divisée par la superficie du donne lieu à une divergence entre le pIB remis à territoire. la superficie du territoire est sa sur- l'échelle et la somme de ses composantes remi- face totale à l'exclusion des terres intérieures ses à l'échelle. étant donné que l'affectation de immergées et des cours d'eau côtiers. la densité la divergence génèrerait des distorsions dans le est calculée au moyen des données de superficies taux de croissance, elle n'est pas réaffectée. les plus récentes disponibles. la composition de la population, âge 0-14 Chiffres récapitulatifs désigne la part de la population totale âgée d'en- les chiffres récapitulatifs pour les régions et tre 0 et 14 ans. groupes de revenus, présentés en bas de la plu- le RNB (revenu national brut) est la mesure part des tableaux, sont calculés par une simple la plus large du revenu national, additionnant addition lorsqu'ils sont exprimés en niveaux. la valeur ajoutée totale de sources intérieures les ratios et taux de croissances globaux sont et étrangères revendiquées par les résidents. le généralement calculés en tant que moyennes RNB correspond au produit intérieur brut (pIB) pondérées. les chiffres récapitulatifs pour les plus les recettes nettes du revenu primaire de indicateurs sociaux sont pondérés par la popu- sources étrangères. les données sont converties lation ou des sous-groupes de population, à de la devise nationale en dollars eU en utilisant l'exception de la mortalité infantile, qui est la méthode de l'Atlas de la Banque mondiale, pondérée par le nombre de naissances. voir les qui consiste à utiliser une moyenne des taux de notes sur des indicateurs spécifiques pour plus change sur trois ans pour amortir les effets des de précisions. fluctuations du taux de change transitoire (voir en ce qui concerne les chiffres récapitula- la section Méthodes statistiques pour plus de tifs couvrant plusieurs années, les calculs sont détails au sujet de la méthode de l'Atlas). basés sur un groupe uniforme d'économies, de le RNB par habitant est le RNB divisé par la sorte que la composition de l'agrégé ne change population du courant de l'année. Il est converti pas dans le temps. les mesures de groupes ne en dollars eU par la méthode de l'Atlas. la Ban- sont compilées que si les données disponibles que utilise le RNB par habitant pour classer les pour une année donnée représentent au moins économies à des fins analytiques et pour déter- deux tiers du total du groupe, tel que défini miner l'éligibilité pour les emprunts. pour l'année-repère 2000. Tant que ce critère le RNB en PPA, qui correspond au RNB est satisfait, les économies pour lesquelles des converti en dollars internationaux à l'aide de données manquent sont supposées se comporter facteurs de conversion de parité de pouvoir de manière comparable à celles qui fournissent d'achat (ppA), est pris en compte parce que les des estimations. le lecteur doit garder à l'esprit taux nominaux de change ne reflètent pas tou- que les chiffres récapitulatifs sont des estima- jours les différences de prix relatifs au niveau tions des agrégés représentatifs de chaque aspect international. Au taux de la ppA, un dollar et qu'aucune réduction rationnelle ne peut être international correspond au même pouvoir effectuée sur le comportement de l'économie au d'achat par rapport au RNB que celui du dol- niveau du pays sans se baser sur les indicateurs lar eU par rapport au RNB des états-Unis. les de groupes. en outre, le processus d'estimation taux de ppA permettent une comparaison stan- peut générer des divergences entre les sous- dard des niveaux de prix réels entre les pays, de groupes et les totaux généraux. même que les indices des prix conventionnels permettent la comparaison des valeurs réelles Tableau 1. Indicateurs clés dans le temps. les facteurs de conversion de la du développement ppA utilisés ici sont dérivés des enquêtes sur les la population est évaluée sur base d'une défi- prix, couvrant 146 pays et menées en 2005 par nition stricte, prenant en compte tous les rési- le programme international de comparaison. dents, indépendamment de leur statut légal ou pour ce qui est des pays de l'Organisation de de leur nationalité, excepté pour les réfugiés qui coopération et de développement économiques ne sont pas installés de façon permanente dans (OCDe), les données proviennent des enquêtes Grands indicateurs du développement dans le monde 363 les plus récentes, conduites en 1999 ; les autres données sur la consommation de combustibles proviennent soit de l'enquête de 1996, soit de fossiles provenant du World Energy Data Set, géré celle de 1993, soit d'enquêtes précédentes et sont par la Division de statistique des Nations Unies extrapolées à l'année-repère 1996. les estima- et de données sur la fabrication du ciment au tions pour les pays non inclus dans les enquêtes niveau mondial tirées du Cement Manufacturing sont dérivées de modèles statistiques utilisant Data Set tenu par le Bureau des mines améri- les données disponibles. cain. Chaque année, le CDIAC recalcule la série le RNB PPA par habitant est le RNB ppA chronologique intégrale, de 1950 à aujourd'hui, divisé par la population en cours d'année. en intégrant ses conclusions les plus récentes et la croissance du PIB par habitant est basée les dernières corrections apportées à sa base de sur le pIB mesuré en prix constants. la crois- données. les estimations n'incluent pas les car- sance du pIB est considérée comme une mesure burants fournis aux navires et aéronefs utilisés globale de la croissance d'une économie. le pIB dans le transport international, à cause de la dif- en prix constants peut être évalué en mesurant ficulté de répartir ces carburants entre les pays la quantité totale de biens et de services produits qui bénéficient de ces moyens de transport. en une période, en les évaluant selon un ensem- ble de prix convenus pour l'année de base et en Tableau 2. Objectifs du Millénaire pour déduisant les coûts des intrants intermédiaires, le développement : éradiquer la pauvreté également en prix constants (voir la section et améliorer les vies Méthodes statistiques pour plus de détails sur les la part du quantile le plus pauvre dans la taux de croissance par la méthode des moindres consommation ou le revenu national est la part carrés). de consommation ou, dans certains cas, le revenu l'espérance de vie à la naissance est le nom- des 20 % les plus pauvres de la population. Il s'agit bre d'années qu'un nouveau-né serait supposé d'une mesure distributionnelle. les pays présen- vivre si les modèles de mortalité prédominants à tant une distribution inégale de la consommation sa naissance restaient inchangés tout au long de (ou du revenu) affichent un taux de pauvreté plus sa vie. les données sont présentées séparément élevé pour un revenu moyen donné. les données pour les hommes et les femmes. proviennent d'enquêtes représentatives nationa- le taux d'alphabétisation chez l'adulte est le lement auprès des ménages. les enquêtes auprès pourcentage de personnes âgées de 15 ans ou plus des ménages sous-jacentes différant aux points qui peuvent lire et écrire, tout en le comprenant, de vue des méthodes et des types de données col- un court récit sur leur vie de tous les jours. en lectées, les données de distributions ne sont pas pratique, l'alphabétisation est difficile à mesurer. strictement comparables d'un pays à l'autre. le l'estimer sur base d'une telle définition requiert personnel de la Banque mondiale a fait un effort des évaluations sur base de recensements ou pour faire en sorte que les données soient aussi d'enquêtes dans des conditions précises. De comparables que possible. partout où cela était nombreux pays évaluent le nombre de personne possible, la consommation a été utilisée plutôt alphabétisées sur bases des dires des intéressés. que les revenus. Certains autres utilisent des informations de la prévalencedelamalnutritiondesenfants fréquentation scolaire comme approximation est le pourcentage d'enfants de moins de cinq mais appliquent des longueurs différentes de ans dont le poids par rapport à l'âge est inférieur fréquentation ou de niveau d'achèvement. la à -2 (moins deux) écarts-types de la médiane de définition et les méthodologies de la collecte de la population de référence âgée d'entre 0 et 59 données variant selon les pays, celles-ci doivent mois. le tableau présente des données relatives être utilisées avec précaution. aux nouvelles normes de croissance des enfants les émissions de dioxyde de carbone (CO2) émises par l'Organisation mondiale de la santé mesurent les émissions générées par l'utilisa- (OMS) en 2006. les estimations relatives à la tion des combustibles fossiles et la fabrication malnutrition des enfants proviennent de don- du ciment. Ces émissions incluent le dioxyde nées d'enquêtes nationales. la proportion d'en- de carbone produit durant la consommation de fants dont le poids est inférieur à la norme est combustibles solides, liquides et gazeux, ainsi l'indicateur le plus commun de la malnutrition. que lors du torchage du gaz. le dioxyde de car- Un poids insuffisant, même léger, augmente le bone par habitant est la quantité de CO2 divisée risque de mort et empêche le développement par la population de milieu d'année. le Carbon cognitif des enfants. en outre, il perpétue le Dioxide Information Analysis Center (CDIAC), problème d'une génération à l'autre, du fait que sous la tutelle du Département de l'énergie les femmes malnutries sont plus susceptibles de américain, calcule les émissions anthropiques donner naissance à des enfants présentant une annuelles de CO2. Ces calculs sont dérivés de insuffisance de poids à la naissance. 364 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 le taux d'achèvement du primaire est le qui utilisent l'ensemble de l'information dispo- pourcentage d'écoliers qui terminent la dernière nible de façon transparente, une méthodologie année du cycle d'enseignement primaire. Il est qui ajuste une ligne de régression à la relation égal au nombre total d'élèves en dernière année entre les taux de mortalité et leurs dates de réfé- de l'école primaire, moins le nombre de dou- rence en utilisant des moindres carrés pondérés bleurs pour cette année, divisé par le nombre a été mise au point conjointement par l'Unicef total d'enfants en âge d'obtention du diplôme. et la Banque mondiale. l'achèvement des études primaires correspond le taux de prévalence contraceptif est le au cycle primaire tel que défini par la Clas- pourcentage de femmes mariées ou en âge de se sification internationale type de l'éducation marier (15-49 ans) qui recourent (ou dont les (CITe), variant de 4 ou 5 années d'éducation partenaires sexuels recourent) à une quelcon- primaire (dans un très petit nombre de pays) à que forme de contraception. Une contraception 5 ou 6 années (dans la plupart des pays), voire saine et efficace est l'un des moyens indispen- 7 années (dans un petit nombre de pays). les sables en vue de réaliser la santé reproductive, programmes d'études et les normes concernant en aidant les femmes à éviter les grossesses non l'achèvement scolaire variant entre les pays, un désirées et les maladies sexuellement transmis- taux élevé d'achèvement de l'école primaire ne sibles. la prévalence contraceptive reflète toutes signifie pas nécessairement des niveaux élevés les méthodes ­ les méthodes traditionnelles et d'apprentissage chez les diplômés. inefficaces autant que les méthodes modernes le rapport de la parité filles-garçons dans hautement efficaces. les taux de prévalence les écoles primaires et secondaires est le rap- contraceptive sont obtenus principalement port entre le taux brut de scolarisation des filles par l'intermédiaire des enquêtes auprès des dans l'enseignement primaire et secondaire et ménages. le taux brut de scolarisation des garçons. elimi- la prévalence du VIH est le pourcentage de ner les écarts entre garçons et filles en matière personnes âgées d'entre 15 et 49 ans infectées d'éducation aiderait à renforcer le statut et les par le vIH. les taux de prévalence du vIH chez capacités des femmes. Cet indicateur est une les adultes reflètent le taux d'infection au vIH mesure imparfaite de l'accessibilité relative des dans la population de tous les pays. Toutefois, filles à la scolarité. Avec un délai fixé à 2005, il de faibles taux nationaux de prévalence peu- s'agit du premier objectif arrivé à échéance. les vent être très trompeurs. Ils masquent souvent données concernant la scolarisation sont trans- des épidémies sérieuses qui sont initialement mises à l'Institut de statistique de l'Organisation concentrées dans certaines localités et parmi des Nations Unies pour l'éducation, la science et des groupes spécifiques de population, et mena- la culture (UNeSCO) par les autorités nationa- cent de s'étendre à une population plus large. les compétentes pour l'éducation. l'éducation Dans de nombreux endroits du monde en déve- primaire enseigne aux enfants des compétences loppement, la plupart des nouvelles infections de base en lecture, écriture et mathématiques, concernent les jeunes adultes, les femmes jeunes ainsi qu'une compréhension élémentaire dans étant particulièrement vulnérables. les estima- des matières comme l'histoire, la géographie, tions de la prévalence du vIH sont basées sur les sciences naturelles, les sciences sociales, l'art des extrapolations de données collectées par des et la musique. l'enseignement secondaire com- enquêtes et la surveillance de petits groupes non plète ces bases jetées au niveau primaire et vise représentatifs. à construire les fondations d'une acquisition continue du savoir tout au long de la vie et du Tableau 3. Activité économique développement humain, en offrant une instruc- le produit intérieur brut (pIB) est égal à la tion plus orientée sur les compétences, dispen- somme des valeurs ajoutées brutes, aux prix sée par des enseignants plus spécialisés. d'achat, réalisées par tous les agents économi- le tauxdemortalitédesmoinsde5ans est la ques résidents, majorée de tous les impôts et probabilité qu'a un nouveau-né de mourir avant taxes et minorée de toutes les subventions, non l'âge de 5 ans, compte tenu des taux de morta- incluses dans la valorisation de la production. le lité actuels spécifiques à cette tranche d'âge. la calcul du pIB ne tient pas compte des déductions probabilité est exprimée sous la forme d'un taux au titre de l'amortissement du capital physique pour mille. les principales sources de données ou de l'épuisement ou de la dégradation des res- sur la mortalité sont les registres d'état-civil et sources naturelles. la valeur ajoutée correspond les estimations directes ou indirectes basées sur à la production nette d'un secteur, après addition des enquêtes par sondage ou des recensements. de toutes les composantes de cette production et pour produire des estimations harmonisées des déduction des facteurs intermédiaires. l'origine taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans sectorielle de la valeur ajoutée est déterminée Grands indicateurs du développement dans le monde 365 par la révision 3 de la Classification type pour fixe recouvre les travaux d'amélioration foncière le commerce international (CTCI). par conven- (clôtures, fossés, canaux d'écoulement, etc.) ; les tion, la Banque mondiale utilise le dollar des installations et achats d'outillages et de maté- états-Unis et applique le taux de change officiel riels ; et la construction de routes, voies ferrées, moyen rapporté par le Fonds monétaire inter- et autres infrastructures, y compris les écoles, national pour l'année considérée. Un autre fac- les immeubles de bureaux, les hôpitaux, les loge- teur de conversion est utilisé lorsqu'elle juge que ments privés et les établissements commerciaux le taux de change officiel diverge d'une marge et industriels. les stocks comprennent les quan- exceptionnellement importante du taux réel- tités de marchandises détenues par les entrepri- lement appliqué aux transactions de change et ses pour faire face à des fluctuations temporaires commerciales. ou imprévues des niveaux de la production ou le taux de croissance annuel moyen du des ventes, ainsi que les « travaux en cours ». produit intérieur brut se calcule à partir des D'après le SCN de 1993, les acquisitions nettes statistiques du pIB à prix constants en monnaie de biens de valeur font également partie de la locale. formation de capital. la productivité agricole correspond au le solde extérieur des biens et services est ratio de la valeur ajoutée agricole, mesurée en la différence entre les exportations et les impor- dollars eU constants de 1995 sur le nombre de tations de biens et services. le commerce des travailleurs dans l'agriculture. biens et services comprend toutes les transac- la valeur ajoutée correspond à la produc- tions entre les résidents d'un pays et le reste du tion nette d'une industrie, après addition de monde impliquant un changement de propriété toutes les composantes de cette production et de fournitures en tout genre, de biens envoyés déduction des intrants intermédiaires. l'origine pour transformation ou réparation, d'or non sectorielle de la valeur ajoutée est déterminée monétaire et de services. par la révision 3 de la Classification type pour le le déflateurimpliciteduPIB reflète les chan- commerce international (CTCI). gements dans les prix pour toutes les catégories la valeur ajoutée agricole correspond aux de demande finale, telles que la consommation divisions 1 à 5 de la CTCI et comprend la sylvi- des administrations publiques, la formation de culture et la pêche. capital, le commerce international et, surtout, la valeur ajoutée industrielle comprend la consommation finale privée des ménages. Il l'extraction, la manufacture, la construction, s'agit du rapport du pIB courant au pIB à prix l'électricité, l'eau et le gaz (divisions 10 à 45 de constant. le déflateur du pIB peut également la CTCI). être calculé explicitement en tant qu'indice de la valeur ajoutée du secteur des services paasche des prix dans lequel les pondérations correspond aux divisions 50 à 99 de la CTCI. sont les quantités de la production de période la dépense de consommation finale des actuelle. ménages est la valeur marchande de tous les les indicateurs des comptes nationaux de la biens et services, y compris les produits durables plupart des pays en développement sont collec- (comme les voitures, machines à laver et ordina- tés à partir d'organisations nationales de statis- teurs personnels), achetés par les ménages. elle tique et des banques centrales, par des missions exclut l'achat de logements mais inclut les loyers de visite et résidentes de la Banque mondiale. imputés que les ménages propriétaires se versent les données des économies à revenu élevé pro- implicitement à eux-mêmes. elle inclut égale- viennent de l'OCDe. ment les paiements et redevances aux pouvoirs publics pour l'obtention de permis et licences. Tableau 4. Commerce, aide et finances les dépenses générales de consommation la valeur des exportations de marchandises finale des administrations publiques compren- indique la valeur f.o.b. (franco à bord) des mar- nent toutes les dépenses courantes des adminis- chandises fournies au reste du monde, exprimée trations publiques consacrées à l'achat de biens en dollars des états-Unis. et de services (y compris la masse salariale). elle la valeur des importations de marchandi- comprend aussi la plupart des dépenses au titre ses indique la valeur c.i.f. (coût, assurance, fret) de la défense et de la sécurité nationales, mais des marchandises achetées au reste du monde, non les dépenses militaires de l'état, qui font exprimée en dollars des etats-Unis. les données partie de la formation de capital par l'état. sur les échanges de marchandises proviennent la formation brute de capital comprend les du rapport annuel de l'Organisation mondiale dépenses consacrées à l'accroissement du capi- du commerce (OMC). tal fixe de l'économie, plus les variations nettes les exportations manufacturées couvrent du niveau des stocks. l'accroissement du capital les produits de base indiqués dans la CTCI, 366 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 sections 5 (produits chimiques), 6 (articles ou organismes officiels qui comprennent une manufacturés classés principalement d'après la composante de subventions d'au moins 25 % et matière première), 7 (machines et matériel de pour lesquels le remboursement est effectué en transport) et 8 (articles manufacturés divers), à devises convertibles ou en nature. l'exclusion de la division 68. la dette extérieure totale est la dette due aux les exportations de haute technologie cou- non résidents, remboursable en devises étrangè- vrent les produits à forte intensité de R&D et res, biens ou services. elle est la somme de la comprennent les instruments aéronautiques, dette publique, de la dette à garantie publique, informatiques, pharmaceutiques et scientifi- de la dette privée non garantie à long terme, du ques, ainsi que le matériel électrique. recours aux ressources du FMI et de la dette à le solde des transactions courantes est la court terme. la dette à court terme comprend somme des échanges nets (exportations moins toutes les dettes ayant une maturité originale importations) de biens, de services et de reve- d'un an ou moins et les intérêts d'arriérés sur nus, et des transferts courants nets. les dettes à long terme. l'investissement étranger direct représente la valeur actualisée de la dette est la somme les flux nets d'investissement visant à acqué- de la dette extérieure à court terme et de la rir une participation durable (au moins 10 % somme actualisée des paiements totaux au titre des actions avec droit de vote) dans la gestion du service de la dette dus sur la dette publique, d'une entreprise opérant dans une économie la dette à garantie publique et la dette extérieure autre que celle de l'investisseur. C'est la somme privée non garantie à long terme sur la durée des des fonds propres, des bénéfices réinvestis, des prêts existants. autres capitaux à long terme et des capitaux à les principales sources d'information sur court terme comptabilisés dans la balance des la dette extérieure sont les rapports de la Ban- paiements. les données sur le solde des transac- que mondiale, générés par son Debtor Reporting tions courantes, les flux de capitaux privés et les System (système de notification de la dette exté- investissements étrangers directs proviennent rieure) pour les pays membres qui ont bénéficié du Balance of Payments Statistics Yearbook and de prêts de la Banque mondiale et du FMI. Des International Financial Statistics du FMI. tableaux récapitulatifs de la dette extérieure des l'Aide publique au développement prove- pays en développement sont publiés annuelle- nant des membres de l'Organisation pour la ment dans le Financement du développement coopération et le développement économiques dans le monde de la Banque mondiale. (OCDe) est la source principale de finances la migration nette est le nombre total net de extérieures pour les pays en développement, migrants durant la période, c'est-à-dire le nom- bien que l'aide publique au développement soit bre total d'immigrants, moins le nombre total également fournie par certains pays donneurs d'émigrants, sans distinction de nationalité. les importants qui ne sont pas membre du Comité données sont des estimations sur 5 ans. les don- d'aide au développement (CAD) de l'OCDe. les nées proviennent du Word Population Prospects : trois critères du CAD pour l'ApD sont : (i) ils The 2006 Revision, de la Division de la popula- sont fournis par le secteur public, (ii) ils pro- tion des Nations Unies. meuvent le développement économique et le le crédit intérieur fourni par le secteur bien-être en tant qu'objectifs principaux et (iii) bancaire comprend tous les crédits aux divers ils sont fournis à des conditions financières pri- secteurs sur une base brute, à l'exception du vilégiées (dans le cas de prêts, ils doivent inclure crédit au gouvernement central, qui est net. le une composante de subventions à hauteur d'au secteur bancaire inclut les autorités monétaires, moins 25 %). les banques de dépôt de monnaie scripturale et l'Aide publique au développement comprend autres institutions bancaires pour lesquelles des les subventions et prêts, nets de remboursement, données sont disponibles (dont des institutions qui correspondent à la définition de l'ApD par qui n'acceptent pas les dépôts à vue transférables le CAD et qui sont faits aux pays et territoires mais qui sont soumises à l'obligation d'accepter de la première partie de la liste des bénéficiai- les dépôts à terme et d'épargne). parmi les exem- res de l'ApD établie par le CAD. l'aide publi- ples d'autres institutions bancaires figurent les que comprend des subventions et prêts, nets de institutions d'épargne et de prêt hypothécaire et remboursement, aux pays et territoires figurant les associations de prêt. les données proviennent dans la deuxième partie de la liste du CAD. les des International Finance statistics du FMI. subventions bilatérales sont des transferts en espèces ou en nature pour lesquels aucun rem- Tableau 5. Indicateurs clés pour les autres boursement n'est requis. les prêts bilatéraux économies sont des prêts consentis par les gouvernements voir les Notes techniques du tableau 1. Grands indicateurs du développement dans le monde 367 Méthodes statistiques de croissance exponentiel ne correspond pas au Cette section décrit le calcul du taux de crois- taux annuel de variation mesuré à un intervalle sance par la méthode des moindres carrés, le d'un an, qui est obtenu par : taux de croissance exponentiel et la méthodo- . logie de l'Atlas de la Banque mondiale pour le (pn ­ pn )/pn ­ 1 ­ 1 calcul du facteur de conversion utilisé pour esti- Méthode de l'Atlas de la Banque mondiale mer le RNB et le RNB par habitant en dollars eU. pour calculer le revenu national brut et le RNB par habitant en dollars dans des buts opéra- Le taux de croissance par la méthode tionnels, la Banque mondiale utilise le facteur des moindres carrés de conversion de l'Atlas. Ce facteur de conver- les taux de croissance des moindres carrés sont sion vise à réduire l'impact des fluctuations des utilisés partout où il existe une série chronolo- taux de change sur les comparaisons de revenus gique suffisamment longue pour permettre un nationaux entre pays. le facteur de conversion calcul fiable. le taux de croissance n'est jamais de l'Atlas pour une année quelconque est la calculé lorsque plus de la moitié des observa- moyenne du taux de change (ou du facteur de tions d'une période sont manquantes. conversion retenu) pour l'année en cause et des le taux de croissance des moindres carrés, taux de change des deux années précédentes, r, est estimé par l'ajustement d'une ligne de compte tenu de l'écart d'inflation jusqu'à fin tendance à régression linéaire aux valeurs loga- 2000 entre le pays concerné et les états-Unis, le rithmiques annuelles de la variable au cours de Japon, le Royaume-Uni et la zone euro. le taux la période concernée. l'équation de régression d'inflation d'un pays est égal à la variation du prend la forme suivante : déflateur du pIB. le taux d'inflation des états- Unis, du Japon, du Royaume-Uni et de la zone ln Xt = a + bt, euro représente l'inflation internationale. Il est égal à la variation du déflateur du DTS (les qui est l'équivalent de la transformation droits de tirage spéciaux, ou DTS, sont l'unité logarithmique de l'équation de la croissance de compte du FMI). le déflateur du DTS est la cumulée : moyenne pondérée des déflateurs du pIB des Xt = Xo (1 + r)t. états-Unis, du Japon, du Royaume-Uni et de la zone euro, exprimés en DTS, les coefficients Dans cette équation, X est la variable, t est de pondération étant la valeur d'un DTS dans le temps, a = log X0 et b = ln (1 + r) sont les la monnaie de chaque pays. Ces coefficients paramètres à estimer. Si b* est l'estimation par varient dans le temps parce que la composition moindres carrés de b, le taux moyen annuel de des DTS et les taux de change relatifs de cha- croissance, r, est égal à [exp(b*) ­ 1] et est multi- que monnaie varient. le déflateur du DTS est plié par 100 pour devenir un pourcentage. d'abord calculé en DTS puis converti en dollars le taux de croissance calculé est un taux au moyen du facteur de conversion du DTS en moyen qui est représentatif des observations dollars utilisé dans la méthode de l'Atlas. On disponibles sur toute la période. Il ne fait pas multiple le RNB de chaque pays par le facteur de forcément correspondre les taux de croissance conversion de la méthode Atlas, puis on divise actuels de deux périodes quelconques. le RNB en dollars ainsi obtenu par le nombre d'habitants en milieu d'année pour obtenir le Le taux de croissance exponentiel RNB par habitant. le taux de croissance entre deux points dans le lorsqu'on estime que les taux de change offi- temps pour certaines données démographiques, ciels ne sont pas fiables ni représentatifs du taux comme la population active et la population, est de change effectif sur une période, on utilise calculé par l'équation : une autre estimation du taux de change dans la formule de l'Atlas (voir ci-après). les formules r = ln (pn /p1)/n, suivantes décrivent le mode de calcul du facteur où pn et p1 sont la dernière et la première obser- de conversion de l'Atlas pour l'année t : vations de la période, n est le nombre d'années que compte la période et In est l'opérateur du logarithme naturel. Ce taux de croissance est basé sur un modèle de croissance continue et exponentielle entre deux points dans le temps. et celui du RNB par habitant en dollars pour Il ne prend pas en compte les valeurs intermé- l'année t : diaires de la série. Notons également que le taux Yt = (Yt/Nt)/et*, $ 368 RAppORT SUR le DévelOppeMeNT DANS le MONDe 2009 où et* est le facteur de conversion de l'Atlas en tant que facteurs de conversion. Un facteur (monnaie nationale/dollar) pour l'année t, de conversion alternatif est utilisé lorsque l'on et représente le taux de change annuel moyen estime que le taux de change officiel diverge (monnaie nationale/dollar) pour l'année t, pt d'une marge exceptionnellement large du taux est le déflateur du pIB pour l'année t, pt S$est effectif appliqué aux transactions intérieures de le déflateur du DTS en dollars pour l'année t, devises étrangères et produits commercialisés. Yt est le RNB par habitant en dollars calculé $ Ceci ne s'applique qu'à un nombre réduit de en utilisant la méthode de l'Atlas pour l'année pays, comme indiqué dans le tableau de docu- t, Yt est le RNB courant (en monnaie nationale) mentation des données primaires, dans les Indi- pour l'année t, et Nt représente la population au cateurs du développement dans le monde 2007. milieu de l'année t. les facteurs de conversion alternatifs sont utili- sés, dans la méthodologie de l'Atlas et à d'autres Facteurs de conversion alternatifs endroits des Grands indicateurs du dévelop- la Banque mondiale évalue systématique- pement dans le monde, en tant que facteurs de ment l'adéquation des taux de change officiels conversion pour une année unique. Index accidents historiques, 233 convergence des revenus en, 113-114 Accord de libre-échange centre européen (ALECE), 274 croissance annuelle moyenne du PIB, 113-114 Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), 46, 113, 264 tarifs douaniers en, 99, 99f3.3 accords commerciaux, 46, 271, 273t9.4 Association des nations d'Asie du Sud-Est (ANASE), 195, 196 accords commerciaux régionaux (ACR), 102e3.1, 266, 280 assurance chômage, 160e5.4 accords de partenariat économique (APE), 265, 265e9.3 autarcie et mobilité de la main-d'oeuvre, 149 Accords de stabilisation et d'association, 274 Autorité des télécommunications des Caraïbes orientaux, 275 achats compulsifs, 207 Autorité des transports métropolitains, New York, 208e7.4 ACP. Voir pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) autoroutes inter-états, système d', 46 ACR. Voir accords commerciaux régionaux (ACR) Afrique, 265e9.3 disparités dans les régions retardataires d', 80e2.3 Bamako, Mali, 48-49 diversité linguistique en, 104-5 Bangkok, infrastructures de transport, 223e7, 12 espérance de vie en, 111f3.12 Banque mondiale, classification par région, 36e0.2 tarifs douaniers en, 99, 99f3.3 barrières artificielles à la distance, 75 secteur du transport, 186, 187t6.1 barrières non tarifaires, 99 Afrique de l'Ouest, 187 Belgique, 50 développement industriel basé sur le coton en, 280, 280c9.6 bidonvilles et intégration économique, 21-22 dans les pays en développement, 4c1, 5 Afrique du Sud, pénurie de logement, 214 dans les villes de classe mondiale, 69e1.7 Afrique subsaharienne divergence et convergence au sein des villes, 66-70 densité, distance et division en, 284-286 en tant que défit pour l'intégration économique, 24 et mobilité de la main-d'oeuvre, 151-152, 281 Inde, 204, 205e7.3, 227 fuite des cerveaux d', 168e5.9 intégration aux villes, 227-229 PIB en, 265e9.3 interventions spatialement ciblées sur les, 212-215 urbanisation en, 59e1.4 programmes d'amélioration des bidonvilles, 26, 229e7.15 aide extérieure, 5 Singapour, 214, 215e7.8 ALENA. Voir Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) Suède, 213 Allemagne, 78e2.1, 235e8.2 bien-être alliances de villes, 229e7.15 améliorations du, 110 allocations de ressources, 236 disparités rurales-urbaines en termes de, 62-66 alphabétisation, taux d', 92, 93 disparités spatiales dans les pays en développement, 87-89 Amérique du Sud, 115e3.6 divergence puis convergence dans les pays développés, 85-87 Amérique latine et facteur de mobilité, 258 éducation en, 156f5.4 impact de l'éducation sur le, 247 et coûts de transport, 192e6.7 indicateurs du, 73 revenus par habitant, 112, 115e3.8 Malaisie, 92, 92f2.12 antidécentralisation, 231e8.1 biens et services publics APE. Voir Accords de partenariat économique (APE) accès aux, 10-12 Asie centrale, intégration en, 277, 278e9.4 en tant qu'indicateurs du bien-être des citadins, 72 Asie de l'Est en tant que raison de migrer, 166f5.4, 167-168 croissance économique en, 89, 89f2.8 fourniture de, 275-276, 281 disparités dans les régions pauvres d', 80e2.3 lien entre fourniture des biens et services publics et distance et division en, 194-196 perméabilité des frontières, 98-99 et croissance économique en, 89, 89f2.8 mécanismes de transferts pour les, 247-250 et divergence, puis convergence des revenus, 112-113 taxonomie des propriétés de, 269-270 taux de croissance annuelle moyen du PIB, 110f3.11, 112-113 biens finaux, 20e3 Asie du Sud biens intermédiaires, 20, 22, 182 disparités dans les régions retardataires d', 80e2.3 Bogota, Colombie, 21, 22, 223, 225c7.5 tarifs douaniers en, 99, 99f3.3 Bolivie, divisions frontalières en, 102e3.2 taux de croissance annuelle moyen du PIB, 110f3.11 Bombay, Inde, taudis à, 204, 205e7.3 Asie du Sud-Est, PIB par habitant en, 89, 89f2.9 Brésil Asie occidentale constitution et unité nationale au, 236e8.3 369 370 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 intégration économique au, 241 de produits agricoles pour l'intégration régionale, 280 migration interne au, 167e5.8 en tant que part du PIB mondial, 93f2.13, 94 utilisation de la terre au, 204-5 entre pays voisins, 182-183 incitations locales et nationales au, 257 efforts nationaux et coordination régionale pour faciliter le, migration au, 15, 17 187-190 pauvres au, 232-233 et coopération institutionnelle, 266-267 taux de pauvreté au, 28c7b, 232-233 friction du, 179-181 réseaux routiers, 251 infrastructure régionale de renforcement du, 268-269 Superintendance pour le développement du Nord-Est, 38 intégration régionale et mondiale du, 262-265 Bruxelles (Belgique), 50 international, 179-180, 182 interrégional, 193-195, 194-195 lien avec la perméabilité des frontières, 75, 179-180 cadre stratégique orienté sur les résultats, 247 logistique et facteur temps dans le, 75, 179-180 Cambodge, urbanisation au, 218, 219e79 politiques protectionnistes, 175 Cameroun, intégration rurale-urbaine au, 220e7.11 restrictions, 45 Canada, 46, 79e2.2, 86 routes maritimes, 172 CAO. Voir Communauté de l'Afrique orientale (CAO) volume des échanges, 171-172 capital, 99-100 Voir aussi coûts de transport ; échanges intrabranches ; divisions en tant que barrières aux mouvements de, 171 marchés et commercialisation ; marchés mondiaux et développement économique, 84-85 commerce interrégional, Asie de l'Est, 194-195 capital humain, 146, 147 Communauté de l'Afrique orientale (CAO), 152e5.1 effets externes du regroupement du, 160 Communauté des Caraïbes (CARICOM), 274-275 investissements dans le, 245-250 Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest mouvements des travailleurs qualifiés, 21e4 (CEdEAO), 21-22, 32, 152e5.1 Voir aussi mobilité de la main-d'oeuvre compétences capitalisme, 135 et tendances migratoires internes et internationales, 155-157, Caraïbes, 274-275 158e5.6 coûts de transport, 192e6.7 émigrants qualifiés, 168 éducation dans les, 156f5.4 compétition CARICOM. Voir Communauté des Caraïbes (CARICOM). au sein de la même industrie, 130-131 cartes de la pauvreté, 27 et la main invisible, 135-136 Cassa per il Mezzogiorno, 184e6.4 et les net-économies, 186 causalité circulaire, 171-172 concentration causalité cumulative, 2, 284 cadence et tendances de la, 57-60 CEdEAO. Voir Communauté économique des états de l'Afrique conflits et, 106 de l'Ouest (CEdEAO) de la masse de production, 8-10 centres politiques, 51, 52, 53e1.2 de la masse économique, 97, 238-40 changements climatiques et urbanisation, 211e7.6 et coûts de transport, 183-184, 185e6.5 chaussées réservées aux autobus, 210, 223, 225c7.5 et géographie économique, 41e0.4 Chili, divisions frontalières au, 102e3.2 géographique, 129e4.2 Chine mesures de, 60-62 et industries d'exportation, 94, 94c2.6 principes de gestion de la, 200-202 et urbanisation, 26e5, 217-218, 226 promotion de la concentration au Japon, 208, 209e7.5 inégalités dans les produits provinciaux bruts par habitant en, Voir aussi concentration économique 89, 89f2.10 concentration économique intégration spatiale en, 213 cadence et tendances de la, 57-60 investissements dans l'infrastructure, 227e7.14 comparaisons internationales de la, 83-84 migration des travailleurs en, 13, 16c3, 17, 18 et divisions, 105-109 politiques commerciales, 76 perspective historique, 106-108 renouvellement et redéveloppement urbains en, 142e4.6 Voir aussi concentration taux de pauvreté, 28c7a concentration géographique, raisons pour lesquelles les entreprises tendances de la mobilité de la main-d'oeuvre en, 154-155b5.3 se localisent à proximité les unes des autres, 129e4.2 urbanisation intermédiaire en, 221-222 conflits, 105, 106 Zones économiques spéciales en, 224e7.13, 254-255e8.10 confrontations militaires, coûts des, 105 chômage, 184e6.4, 215e7.8 congestion, 190 Colombie, transport de fret, 251-252 liée à une urbanisation intermédiaire, 220-223 commerce réduction de la, 207-208, 209e7.5 accords commerciaux préférentiels, 282-283 Voir aussi concentration de biens intermédiaires, 20, 22 connaissance Index 371 accès à la, 95 réduction des, 45 partage de, 183-184 spécialisation et commerce à mesure que les coûts baissent, production de, 184 13, 18-20 retombées de, 134, 158 transport intérieur, 173-174 consommation, 166 transport international, 174 augmentation pour les citadins, 8-9 coûts de transport ad valorem, 179 convergence de la, 10-12 coûts du transport ferroviaire de marchandises, 175-176 dans les pays en développement, 141-142 croissance économique, 128 dans les régions dynamiques, 9 à l'échelle géographique nationale, 3e1, 5 disparités rurales-urbaines dans la, 64-65 et mobilité de la main-d'oeuvre, 162, 163e5.6, 164f5.8 et développement économique, 2 impact de la migration sur la, 159-161, 161e5.5 constitutions, mise en évidence de l'unité nationale dans les, reformulation des modèles de, 159, 160 236e8.3 répartition spatiale de la, 5-6 conteneurisation, 177-179 croissance endogène, modèle de la, 159 Corée, République de, 53e1.2, 246 croissance industrielle équilibrée, 90-91e2.5 classement des industries en, 133 incitations spatialement ciblées en, 253 intégration rurale-urbaine en, 220e7.11 daegu (Corée), 220-223 projet de développement de l'infrastructure en, 220-222 danemark, réforme foncière pour faciliter l'urbanisation au, urbanisation en, 216-217, 224-225 203e7.2 corruption, 186, 274 décentralisation, 221-222, 231, 257 Costa Rica, pénurie de logements urbains au, 214 vs. antidécentralisation, 231e8.1 Côte d'Ivoire, 236e8.3 demande. Voir offre et demande coton, 280, 280c9.6 deng Xiaoping, 73 coûts denrées périssables, 177e6.2, 179, 273 des activités commerciales, 6e2 densité d'expédition, 176-179 aperçu, 48-49 économiques des conflits et désaccords territoriaux, 105 dans les régions prospères par rapport à la distance dans les liés à la distance, 75,77 régions pauvres, 78-80 Voir aussi coûts de communication ; coûts de transport de la population aux états-unis, 44 coûts de communication, 13, 18-20, 180, 184 économies d'agglomération amplifiées par la, 134-135 coûts de fret, 175-176, 192e6.7, 251-252 en Afrique subsaharienne, 284-286 coûts de passeport, 100 en tant que dimension spatiale, 36-37 coûts de recherche, 180 hiérarchie de la, 49-50 coûts de transport, 94-95, 134, 170 infrastructure spatialement connective pour réduire la à travers les états-unis, 45 distance à la, 206-212 Afrique subsaharienne, 286 institutions et infrastructure pour parer à la, 242-245, 246t8.1 Chine, 251 lien entre la concentration et le développement, 6e2, 7 concentration à l'intérieur des pays, 183-184, 185e6.5 mesures de la, 54-56 coûts du fret ferroviaire, 175-176 mobilité dans la densité à Hong Kong (Chine), 185c6.5 coûts du transport aérien, 176 progression vers la, 15 coûts du transport maritime, 176-179 rapport de la gestion de la demande et des transports publics coûts du transport routier, 175 à la, 208, 210-212 dans les pays isolés par la mer, 103 réduction de la densité au cours de l'urbanisation, 220-223 et augmentation de l'intensité des transports, 175-179 Voir aussi densité économique et commerce entre pays voisins, 182-183 densité de la production, 116 et concentration économique, 252 densité économique, 195-196 et échanges intrabranches, 20e3 et densité de population, 29 et économies d'échelle, 171-172, 181-184 institutions spatialement neutres pour faciliter, 202-206 et infrastructure, 186-187, 212 problèmes de densité économique dans les grandes villes, et infrastructure régionale renforçatrice du commerce, 268- 142-144 269 selon trois échelles géographiques, 8-10 et friction du commerce, 179-181 Voir aussi densité et géographie économique, 181-182 déséconomies, 144 et stratégies de croissance, 21e4 développement impact de la distance sur les, 285-286 attributs du, 2-3 impact du volume des échanges sur les, 171-172 cadre des politiques favorisant le, 246f8.1 Italie, 184e6.4 conclusions concernant le, 49 perspective historique, 170-171, 173-181 défis du, 3-5 372 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 dimensions du, 6-8 divisions disparités rurales-urbaines dans le, 62-66 au-delà du contrôle des pays, 101-105 et comparaisons internationales de la concentration culturelles, 104-105 économique, 83-84 définition de la, 97-105 et concentration de la densité, 60-62 en Afrique subsaharienne, 284-286 et concentration de la richesse économique, 115-120 en Asie de l'Est, 194-196 et concentration économique, 57-60 en tant que barrière aux mouvements du capital et de la et distance, 6e2, 17, 36-37 main-d'oeuvre, 171 et divergence et convergence des bidonvilles au sein des villes, en tant que dimension du développement, 6e2, 7 66-70 en tant que dimension spatiale, 36-37 évaluation des politiques de, 259t8.4 en tant que force de dissuasion à l'encontre du commerce, spatialement équilibré, 73 182 stades de développement par rapport à la concentration et aspects de la concentration régionale de la richesse, 115- spatiale de l'activité économique, 82-83 120 stratégies pour l'Afrique, 282-283 et concentration économique, 105-109 développement démographique, 238 et coûts économiques des conflits et désaccords territoriaux, développement économique, 97 105 disparités spatiales dans le, 39e0.3 et flux de biens et services, 98-99 impact de la géographie, de la mondialisation et du et flux de capitaux, 99-100 développement sur le, 115-120 et géographie économique, 120-121 importance de la localisation pour le, 1-2 ethniques et culturelles, 104-105 lien avec le paludisme, 116, 117e3.7 impacts sur les pays, 98-101 Voir aussi développement institutions pour parer aux, 244-245 développement spatialement équilibré, 73 principales conclusions concernant les, 96-97 développement territorial, 27-29, 286 disparités infranationales, 5 dimensions spatiales, éléments des, 36-37 doha, Cycle de, 187-188 disparités spatiales, 80e2.3 dongguan (Chine), économies d'échelle à, 126, 127e4.1 dans les pays développés, 85-87 droits de propriété, 203 en termes de revenus dans les pays à croissance rapide, 89-92 en termes de standards de vie dans les pays en développement, 87-89 échanges intrabranches, 19-20, 22, 136-137 et le système d'imposition des états-unis, 238-239 et augmentation de l'intensité des transports, 175-179 France, 238, 238f8.1 et coûts de communication, 180-181 disputes territoriales, coûts économiques des, 105 perspective historique, 171, 171f6.1, 182, 183f6.5 distance échelle géographique internationale, 3-5, 6e2, 7, 8, 10 avantage des endroits proches des marchés, 76-77 échelle géographique locale, 3-5 conclusions concernant, 74 et concentration de la production économique, 8-9 défis de la distance pour les options d'intégration des pays, et densité, 6e2.7 275-277 échelle géographique nationale, 3-5, 7 économies d'agglomération atténuées par la, 134-135 et concentration de la production économique, 8, 9 en Afrique subsaharienne, 284-286 et distance, 6e2, 7 en Asie de l'Est, 194-196 échelles géographiques, 3-6 en tant que concept économique, 75, 76c2.2 échelles spatiales, 35-36 en tant que dimension du développement, 6e2, 7, 36-37 économie métropolitaine, 49 en tant que dimension spatiale, 36-37 économies d'agglomération, 13-15, 26, 29, 34e0.1, 126 en tant que force de dissuasion spatiale, 182 dispersions agricoles et clusters manufacturiers dans les, impact sur les échanges, 108-109 132-133 infrastructure spatialement connective pour réduire la accentuées par la densité et atténuées par la distance, 134-135 distance à la densité, 206-212 changements pour s'adapter aux forces du marché, 142-44 institutions et infrastructure pour parer à la, 241-245, 246t8.1 Chine, 127e4.1 migration en tant que moyen de réduire la, 77-78 facilitation urbaine des, 134 pays distants des marchés mondiaux et situés dans des regroupement des services vs. regroupement manufacturier voisinages réduits, 277-283 dans les, 133-34 questions d'ouverture vis-à-vis de la, 94 indice de calcul pour les, 55e1.3 distances euclidiennes, 75 conditions des, 129 diversité exemples de, 128t4.1 et spécialisation dans les villes, 137-140 Indonésie, 131-32 industrielle et urbanisation, 131-132 et production de connaissance, 184 diversité linguistique, 104-105 et facteurs de mobilité, 85 Index 373 multipays, 279-280 impact sur le bien-être, 247 principes de gestion des, 200-202 inégalités en matière d'accès à l', 111-112 Afrique subsaharienne, 284-286 Ouganda, 247, 248e8.7 avancées théoriques reconnues, 136-137 égypte, République arabe d', 224e7.13, 243, 245c8.6 et théories de la mobilité de la main-d'oeuvre, 158-159 émissions, 190, 191f6.6, 211e7.6 variations des par taille et profil de ville, 137-138 emploi économies d'échelle densité de l', 54 amplifiées par la densité et atténuées par la distance, 134-135 taux d', 164-165 aperçu, 126 endroits aux états-unis, 46 lien avec les revenus, 46 avancées théoriques reconnues, 136-137 portfolios d', 51-54 dispersion de l'agriculture et concentration du secteur enquêtes sur les standards de vie et la consommation des ménages, manufacturier, 132-133 2 en Chine, 126, 127e4.1 ensembles régionaux et coûts de transport, 171-172, 181-184 convergence des revenus au sein des ensembles régionaux à et renforcement des infrastructures régionales forte croissance, 112-115 d'augmentation de la productivité, 268 coopération dans les, 19 facilitation par les villes, 134 description des, 35-36, 36e0.2 guide vers les, 128t4.1, 129-132 développement des marchés dans les, 261 liste, 128t4.1 en tant qu'échelle géographique, 3e1 regroupement des services vs. regroupement du secteur politiques visant à intégrer les nations, 27-29 manufacturier, 133-134 tendances de la migration dans les ensembles régionaux, secteur du transport, 19, 186-187 150-153 économies d'échelle externes, 127e4.1, 128t4.1 villes régionales, 52-54 économies d'échelle internes, 127e4.1, 128t4.1 entreprises intégrées, 138 dans les industries légères, 130, 132e4.3 espaces étrangers, accès inégal aux, 100 dans les industries lourdes, 129-130 espérance de vie, 110, 111, 111f3.12 économies d'urbanisation, 15, 215-216 espérance de vie, indice d', 92 économies de localisation, 14, 21e4, 128t4.1, 129, 221-222 états-unis et tendances de l'industrie, 137-140 convergence des standards de vie, 73 Indonésie, 132e4.3 divergence puis convergence des revenus et du bien-être aux, issues du partage d'intrants et de la compétition au sein de 85-86 l'industrie, 130-131 évolution des institutions et de l'infrastructure aux, 207 économies en développement, 128 frontières des, 46 bidonvilles dans les, 4c1, 5 géographie économique des, 44-45 consommation dans les, 141-142 investissements dans le capital humain, 246-247 croissance économique dans les, 159-160 perspective historique sur les salaires dans le sud des Etats- différences dans les, 93-95 unis, 165e5.7 disparités spatiales de standards de vie dans les, 87-89 programmes de développement économique aux, 256 dynamiques de la géographie économique sur les, 120-121 règle rang-taille aux, 52e1.1 économies d'échelle dans les, 132-133 système fédéral d'imposition sur le revenu, 238-239 et coûts de transport et des échanges, 173 taudis aux, 213 impact de la migration sur les, 161-168 Europe, par rapport à l'Asie, 194 intégration régionale et mondiale dans les, 262-265 Europe de l'Est mobilité de la main-d'oeuvre dans les, 155, 156t5.3 analyse économique, aperçus d', 21e4 nouvelles villes dans les, 224e7.13 convergence des revenus en, 113-114 politiques de transport dans les, 184-192 croissance annuelle moyenne du PIB, 113-114 regroupement des services vs. regroupement manufacturier croissance économique en, 89, 89f2.8 dans les, 133-134 disparités des revenus en, 91f2.11 tendances de l'urbanisation dans les, 71-72 impact de la main-d'oeuvre et des politiques sociales sur la économies internes, 128t4.1, 129 migration, 160e5.4 éducation Europe du Sud, 115e3.8 améliorations dans l', 110-111 expédition convergence de l'éducation à mesure que les revenus coûts d', 176-179 divergent, 92-93 routes d', 172 et infrastructure régionale renforçant la mobilité, 268 taux d', 174 et migration interne, 156f5.4, 157f5.5 exportations, 99 et tendances de mobilité de la main-d'oeuvre, 155-157, connexion aux marchés, 251-252 158t5.6 de marchandises, 118-119 374 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 denrées périssables, 177e6.2 physique, 115, 173, 240, 263-264 et distance aux marchés, 6e2 Voir aussi géographie économique intégration régionale et mondiale des, 262-265 géographie de première nature, 116, 117e3.7 expropriation, risques d', 204 géographie économique, 115, 173, 200e7.1 externalisation, 134-135, 181 et aide à l'Afrique, 282-283 et commerce, 263-264 et concentration facteur de mobilité, 241, 258, 285-286 et convergence, 41e0.4 Fédération de Russie, population et opportunités économiques en, et coûts de transport, 181-182 241-242 états-unis, 44-45 formation, et infrastructure régionale visant à renforcer la impact sur le développement économique, 120-121 mobilité, 268 intégration, 41e0.4 Forum euro-méditerranéen, 273-274 Voir aussi géographie fourniture de biens et services, rapport à la perméabilité des géographie physique, 115, 240 frontières, 98-99 et commerce, 263-264 France et coûts de transport, 173 concentration spatiale croissante et disparités spatiales gestion des ressources en eau, 275 décroissantes en, 238, 238f8.1 Ghana, 253 divergence puis convergence des revenus et du bien-être en, Gibrat, loi de, 51, 52e1.1 86 Global Rural-Urban Mapping Project (GRuMP), 55e1.3 taille des villes en, 238, 238f8.1 Grand Mékong, région du, migration transfrontalière dans la, frontières 153e5.2 Afrique, 187 GRuMP. Voir Global Rural-Urban Mapping Project (GRuMP) frontières artificielles, 105e3.4 gouvernance, 274 Bolivie, 102e3.2 gouvernements infranationaux, et décentralisation, 231 calcul des, 55b1.3 grandes villes, tendances de spécialisation et diversité dans les, par opposition aux divisions, 97-98 138-140 coûts des procédures de passage des frontières, 189-190 guerres civiles, coûts économiques des, 105 migration transfrontalière, 152-153 réseaux de production transfrontaliers, 266 et impact économique des conflits sur les, 105 hétérogénéité ethnique, 242 fragmentation des, 12, 13f3c hiérarchie urbaine, 51, 53e1.2 et retombées de croissance, 102e3.1 Honduras, taux de pauvreté dans les régions prospères et augmentation des, 96, 97f3.1 retardataires, 82c2.5 et coopération institutionnelle, 266-267 Hong Kong (Chine) intégration de paires de grandes villes séparées par des consommation des ménages, 2, 10-12, 166 frontières internationales, 279-280 enregistrement des ménages, 76, 154-155e5.3 lien entre les restrictions frontalières et le développement enquêtes auprès des ménages, 88-89 économique, 97-98, 99f3.2 industrie des articles chaussants à mailles, 131 influence négative sur le commerce, 46 intégration spatiale à, 213 ouverture des, 119-120 logement et modèles de mobilité de la main-d'oeuvre, 149-153 coûts du, 205e7.3 épaisseur des frontières en tant qu'obstacle au dont l'occupant est le propriétaire, 206 développement, 265 et utilisation des terres, 204 et coûts de transport en Afrique, 187 pénurie du, 214 fuite des cerveaux, 18, 147, 168, 168e5.9 Suède, 215e7.8 Voir aussi bidonvilles mobilité dans la densité à, 185e6.5 gains. Voir revenus ; salaires renouveau et redéveloppement urbains à, 142e4.6 gaz naturel, 102e3.2 hukou, système d'enregistrement des ménages, 154-155e5.3 géographie hydroélectrique, énergie, 267 de première nature, 116, 117e3.7 hygiène, dans les bidonvilles, 67 de seconde nature, 116, 118 et accès aux marchés mondiaux, 29-32 et concentration de la richesse économique, 115-120 idées et disparités de revenus et bien-être dans les pays développés, économies basées sur les idées, 137 85-87 îles du Pacifique irrégularité de la, 2 APE avec l'uE, 265e9.3 naturelle, 84 intégration aux marchés mondiaux, 277, 278e9.5 Index 375 importation des travailleurs intellectuels, 168 information, liberté d'accès à l', 101 importations, services aux entreprises, 180-181 information technique, 101 impôt sur le revenu, systèmes d', Etats-unis, 238-239 infrastructure, 22-24, 25, 173, 231e8.1 incitations, 22-24, 25, 231e8.1, 256 Chine, 26e5 à l'intégration des bidonvilles aux villes, 227-229 en tant qu'instrument d'intégration, 37-39 à la migration, 77 en tant que prérequis pour les interventions spatialement coordination des, 257, 266, 269-273 ciblées, 212 élaboration des, 257-258 et cadre stratégique pour l'intégration économique, 240 et le cadre stratégique pour l'intégration économique, 240 et intégration spatiale à Hong Kong (Chine), 213 exploitant les avantages géographiques, 252-257 et interventions ciblées, 214-215 financières, 253-255 et fournisseurs de transport, 186-187 incitations régionales, 256-257 évolution de l', 207 pour faciliter l'intégration régionale, 281-283 interrégionale, 252 pour surmonter la distance, la densité et les divisions, 244- interurbaine, 208 245 investissements dans l', 176-177 pour une urbanisation avancée, 223-226 Italie, 184e6.5 spatialement ciblées, 37-39, 253-257 naturelle, 126 incitations spatialement ciblées, 37-39, 253-257 politiques à Bombay, 205e7.3 Inde pour connecter les zones dynamiques et pauvres, 250-252 barrières à la mobilité de la main-d'oeuvre en, 162, 163e5.6 pour la densification et la réduction de la congestion, 220-223 bidonvilles en, 204, 205e7.3, 227 pour l'intégration des bidonvilles aux villes, 227-229 chemins de fer indiens, 175e6.1 pour l'urbanisation avancée, 223-226 critères pour la définition des régions retardataires en, 79e2.2 pour surmonter la distance et la densité, 242-245, 246t8.1 croissance spatialement équilibrée en, 233 régionale, 266, 267-269 intégration économique en, 241 transfrontalière, 267-268 migration en, 15, 17 Voir aussi infrastructure spatialement connective ; mobilité de la main-d'oeuvre en, 29 infrastructure de transport régions retardataires en, 233-234 infrastructure de transport, 46, 75, 175 systèmes de licences en, 256 dans le cadre d'une urbanisation avancée, 223-229 taux de pauvreté, 28c7c en vue de connecter les régions retardataires aux régions transferts fédéraux en, 248 dynamiques, 250-252 zones économiques spéciales en, 254-255e8.10 infrastructure interrégionale, 252 indicateurs du Millénaire pour le développement, 92-93 infrastructure physique, 185 indice d'accessibilité, Mexique, 244e8.6 infrastructure régionale, 266, 267-269 indice d'agglomération, 54-56, 57f1.3, 60 investissements dans l', 281 indice de développement humain, 92, 246, 247f8.2 renforçant le commerce, 268-269 indice de restriction du capital, 100f3.4 infrastructure spatialement connective, 23-24, 29, 38 Indonésie Chine, 221-222 économies d'agglomération en, 131-132 Corée, 221 et distance aux centres économiques, 76 égypte, 243-244 intégration rurale-urbaine en, 220e7.11 Iran, 250-251 industrialisation Japon, 208, 209e7.5 en Chine, 154-155e5.3 pour réduire la distance à la densité, 206-212 et accélération de l'urbanisation, 61 Voir aussi infrastructure liens avec la mobilité de la main-d'oeuvre, 149 initiative Tout sauf les armes, 38 politiques visant à l', 24, 27 innovations, 131-132, 135 union soviétique, 90-91e2.5 institutions, 22-23, 25, 231e8.1 industries Chine, 26e5 concentration spatiale des, 133 du marché foncier pour l'intégration rurale-urbaine, diversité industrielle, 138 220e7.11 orientées vers le marché, 94c2.6 en tant qu'instrument d'intégration, 37-39 tendances en matière de localisation des, 138-140 en tant que prérequis aux interventions spatialement ciblées, zones industrielles, 224e7.13 212 industries de haute technologie, 133 et intégration spatiale à Hong Kong (Chine), 213 industries de production de biens, 130 et interventions ciblées, 214-215 industries légères, 130, 132e4.3, 133 et le cadre stratégique pour l'intégration économique, 240 industries lourdes et économies d'échelle internes, 129-130 évolution des, 207 industries verticalement intégrées, 256 mécanismes institutionnels utilisés pour surmonter les inégalités sociales, 39e0.3, 46 distances physiques aux états-unis, 44-45 376 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 pour connecter les zones dynamiques et pauvres, 250-252 échanges de produits agricoles comme point de départ pour pour des transformations rurales-urbaines plus efficaces, l', 280 216-220 et convergence des revenus, 112 pour l'amélioration et la prévention des taudis, 229e7.15 et retombées de croissance, 102e3.1 pour l'augmentation de la densité et la réduction de la géographie de l', 270-273 congestion, 220-223 instrument par dimension de l', 271, 273t9.4 pour l'intégration des bidonvilles aux villes, 227-229 investissements dans l'infrastructure transnationale à des fins pour l'intégration en Asie centrale, 277, 278e9.4 d', 276-277 pour l'urbanisation avancée, 223-226 pour accroître l'accès aux marchés mondiaux, 29-32 pour promouvoir les investissements portables, 245-250 réforme institutionnelle pour améliorer l', 275-276 pour surmonter la densité, la distance et les divisions, 241- Voir aussi intégration 245, 246t8.1 intégration spatiale, 22-24 réformes institutionnelles, 274-275 Internet, 138 réformes pour améliorer l'intégration régionale, 275-276 interventions, 25, 26 Voir aussi institutions spatialement neutres en tant qu'instruments d'intégration, 37-39 institutions spatialement neutres, 22-24, 29, 38, 202-203 légères, 255-256 et politiques d'intégration économique, 231e8.1 liens avec les institutions et l'infrastructure, 214-215 pour surmonter la densité et la distance, 242-244 pour intégrer les urbains pauvres, 228t7.2 Voir aussi institutions spatialement ciblées, 23-24, 37-39, 42, 238, 242 instruments pour l'intégration, 37-39, 271, 273e9.4 intervento straordinario, 184e6.4 intégration interventions spatialement ciblées, 23-24, 37-39, 42, 238, 242 bénéfices politiques de l'intégration économique, 258-259 intrants intermédiaires, 19-20 cadre de l'urbanisation en action, 216-219 investissements, 25 cadre pour l', 202-216, 265-273 dans l'infrastructure, 184f6.4 cadre stratégique pour l'intégration des zones dynamiques et en Chine, 227e7.14 pauvres, 238-245, 246t8.1 interpays, 276-277 défis de la distance et de la division en matière d', 195-196 dans le secteur industriel, 255 dans les services sociaux, 87e2.4 des îles du Pacifique aux marchés mondiaux, 277, 278e9.5 en recherche et développement, 101 des marchés avoisinants, 105 promouvant les, 245-250 en Allemagne, 235e8.2 investissements étrangers directs (IEd), 148f5.2, 149, 161, 266, 274 en Asie centrale, 277, 278e9.4 Iran, République islamique d', 63e1.5, 250-251 en Chine, 227e7.14 Irlande, convergence internationale à l'aide des fonds de l'uE, et géographie économique, 41e0.4 237-238 instruments d', 37-39 isolationnisme, 194 mécanismes institutionnels pour l', 271 Istanbul (turquie), 225-226 options pour les pays distants des marchés mondiaux et situés Italie, coûts de transports, 184e6.4 dans les voisinages réduits, 277-283 principes pour la gestion de l', 200-202 régionale et mondiale, 262-265 Jacobs, Jane, 49 stratégies pour intégrer les pays pauvres aux marchés Japon mondiaux, 260-262 divergence puis convergence des revenus et du bien-être au, Voir aussi intégration économique ; intégration régionale ; 86-87 transformations rurales-urbaines politiques spatialement connectives visant à promouvoir la intégration économique, 1 concentration, 208, 209t7.5 Afrique de l'Ouest, 21-22 jets, moteurs de, 176, 177e6.2 bénéfices politiques de l', 258-259 Bogota, 21, 22 et politiques de développement territorial, 27-29 Kazakhstan, 52e1.1 impact de l'ouverture sur, 119-120 Kenya, disparités dans les régions pauvres du, 80e2.3 promotion de l', 2, 22-24 Kuznets, Simon, 33 stratégies et priorités pour l', 272, 273t9.4 turquie, 21, 22 Voir aussi intégration Lagos (Nigeria), 48 intégration régionale LandScan, 55e1.3 Afrique subsaharienne, 286 lao, République démocratique populaire, 242, 243c8.5, 246, 247f8.2 cadre stratégique pour l', 265-273 Le Maître, Alexandre, 51 conclusions concernant l', 113-114 Lewis, Arthur, 161e5.5 diversification de la production à travers l', 263e9.2 libre-échange, 260 Index 377 licences, systèmes de, 256 maximisation de la rente, activités de, 186 localisations McLean, Malcolm, 178e6.3 avantages de la distance aux marchés, 76-77 mécanismes de monitoring de la performance, 229e7.15 et prospérité, 1-8 mégavilles, 140-141 Voir aussi distance Mexique, 46 logement public, Suède, 215e7.8 accès au marché dans les régions retardataires du, 244e8.6 logistique et facteurs de temps dans le commerce international, critères utilisés pour définir les régions retardataires au, 179-180 79e2.2 Lucas, Robert E. Jr, 161e5.5 développement industriel au, 256 Mezzogiorno, 184e6.4 migration, 34e0.1, 100 Maddison, Angus, 194 Allemagne, 235e8.2 Malaisie Chine, 13, 16c3, 17, 18 amélioration des standards de vie en, 27 en tant que moyen de réduire la distance, 77-78 convergence géographique du bien-être, 92, 92f2.12 et bénéfice de la croissance économique, 159-161, 161e5.5 secteur agricole, 253 impact de la main-d'oeuvre et politiques sociales sur la, Mali, 48-49, 220e7.11 160e5.4 marchandises, exportation de, 118-119 internationale, 17, 150-152 Marché commun centraméricain, 270 lien à la distance physique, 75 marchés de l'emploi, 22 politiques pour la gestion de la, 168-169 marchés et commercialisation pour exploiter les profits liés à la proximité, 13, 15-18 accès préférentiel aux, 282-283 perspective économique sur la, 161e5.5 avantages de la distance aux, 76-77 raisons de migrer, 166-167, 166t5.4 changements dans les villes pour s'adapter aux forces des, restrictions sur la, 100 142-144 intra-rurale, 153 connexion des producteurs aux marchés par mail, 251-252 taux de, 247 coopération des institutions pour les, 265, 266-267 migration interne, Brésil, 167e5.8 en tant que moteurs de la densité et de la migration, 45 migration transfrontalière, 152-153 et dimensions spatiales, 36-37 minorités ethniques, disparités parmi les, 80, 80e2.3 et incitations spatialement ciblées, 253-257 Mints, Alexei, 90-91e2.5 forces des, 13-20 mobilité forces du marché, 128, 130-141 et développement économique, 84-85 impact des décideurs politiques sur les, 128 et recherche d'opportunités, 231-234 importance de l'accès aux, 108-109 facteur de, 241, 258, 285-286 industries orientées vers le marché, 94c2.6 libre circulation des personnes, 260 Mexique, 244e8.6 Voir aussi mobilité du capital ; mobilité de la main-d'oeuvre nature mondiale des, 12, 13f3b mobilité de la main-d'oeuvre, 18, 147, 171 options d'intégration pour les pays proches des marchés aperçu, 146-147 mondiaux, 273-275 barrières en Inde, 162, 163e5.6 scores des pays pour leur accès aux, 270-273 conclusions d'analyses de la, 158-168 taille des, 41e0.4 en Afrique subsaharienne, 151-152, 281 Voir aussi marché mondiaux et croissance économique, 84-85, 162, 163e5.6, 164f5.8 marchés mondiaux et l'infrastructure régionale renforçant la mobilité, 268 et géographie de l'intégration régionale, 270-273 et la théorie migratoire, 159-161, 161e5.5 et réformes institutionnelles, 274-275 impact des politiques sur la migration, 169e5.4 et télécommunications, 275 Inde, 29 importance des, 93-94 internationale, 155-157, 158f5.6 options d'intégration migration volontaire, 169 des îles du Pacifique aux, 277, 278e9.5 tendances de la, 149-153, 155, 156t5.3 intégration régionale pour accroître l'accès aux, 29-32 Voir aussi mobilité du capital ; mobilité internationale de la pour les obstacles liés à la distances, 275-277 main-d'oeuvre pour les pays proches des marchés mondiaux, 273-175 mobilité des capitaux, 146-149, 171 stratégies d'intégration des pays pauvres aux, 260-62 mobilité internationale de la main-d'oeuvre, rapport des pays distant des marchés mondiaux et situés dans des compétences et de l'éducation à la, 155-157, 158f5.6 voisinages réduits, 277-283 mobilité interne de la main-d'oeuvre, 153-155, 156t5.3 marginalisation, indice de, 79e2.2 comparaison des migrants internes et travailleurs natifs, 162, Maroc, 52e1.1 164f5.8 Marshall, Alfred, 134 et croissance économique, 162 masse économique, 97, 238-240 Inde, 162, 163e5.6 378 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 rapport des compétences et de l'éducation à la, 155-157, Organisation mondiale du commerce (OMC), 187-188, 265e9.3, 158f5.6 266, 278e9.4 Voir aussi mobilité de la main-d'oeuvre Osaka-Kobe (Japon), 109e7.5 mondialisation, 96, 97f3.1, 128t4.1 Ouganda, 236e8.3, 247, 248e8.7 augmentation de la mobilité du capital au cours de la, 147- outils culturels, 51, 52 149 et concentration de la richesse économique, 115-120 et coûts de transport, 170, 175 paludisme, 116, 117e3.7 et tendance de mobilité de la main-d'oeuvre, 153 partage d'intrants, 130-131 financière, 100 pauvres mortalité, taux de au Brésil, 232-233 dans les bidonvilles, 68e1.6 dans les régions prospères, 81, 82c2.5 en tant qu'indicateurs du bien-être des citadins, 72 Chine, 232 thaïlande, 92-93 distribution des, 232-233 Mumbai (Inde), bidonvilles à, 204, 205e7.3 Inde, 233-234 interventions pour intégrer les urbains pauvres, 118t7.2 pauvreté Nations unies, classification des régions, 36e0.2 et pays sans accès à la mer, 101, 102e3.1, 102e3.2, 102c3.3 Navigation, 174 lien avec le paludisme, 116, 117e3.7 navigation de ligne, 176 taux de pauvreté dans les régions retardataires, 81, 82c2.5 New York pays adaptation aux forces du marché, 143e4.7 comportant des établissements importants et denses, 61 système de transports et urbanisation, 207, 208e7.4 description de, 35 Nigeria, 48, 236e8.3 en tant qu'échelle géographique, 3e1 dimensions du développement au, 6e2 et défis de la distance pour l'intégration, 275-277 transferts intergouvernementaux, 249e8.8 impact des coûts de transport sur la niveaux de vie. Voir standards de vie concentration au sein des, 183-184, 185e6.5 Nomenclature des unités territoriales statistiques (NutS), 50, impact des divisions sur les, 98-101 78e2.1, 135, 237 options d'intégration pour l'accès aux marchés, 273-275 North, douglas, 203 pauvres en ressources, 102e3.1 Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, 281 sans accès à la mer, 103-104 NutS1. Voir Nomenclature des unités territoriales statistiques taille des, 101-103, 103e3.3 (NutS) taxonomie pour assister les politiques d'intégration dans les, 241 Voir aussi pays sans accès à la mer objectifs du Millénaire pour le développement (OMd), 27 pays à faibles revenus et concentration de densité, 61 obstacles au commerce, 99 pays à revenus élevés et concentration de la densité, 61 OCdE. Voir Organisation de coopération et de développement pays à revenus intermédiaires, 61, 92 économiques (OCdE) pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), 265e9.3 offre et demande pays développés intégration régionale et mondiale, 262-265 impact de la migration sur les, 161-168 rapport de la gestion de la demande aux transports publics, et intégration régionale et mondiale, 264-265 208, 210-212 pays isolés par la mer, 103-104 Ohmae, Kenichi, 96 pays sans accès à la mer, 101, 102e3.1, 102e3.2, 103c3.3 OMC. Voir Organisation mondiale du commerce (OMC) au-delà du commerce transfrontalier, 267 OMd. Voir objectifs du Millénaire pour le développement (OMd) et coûts en temps du passage des frontières, 190 opportunités impact de l'ouverture et de l'intégration sur les, 119-120 en Fédération de Russie, 241-242 options d'intégration pour les, 277-283 pour les femmes en Allemagne, 235e8.2 stratégies de développement pour les, 282-283 recherchées par les personnes, 231-234 période mercantile Organisation de coopération et de développement mobilité du capital durant la, 147-149 économiques (OCdE), 225 mobilité de la main-d'oeuvre durant la, 149-153 accès préférentiel pour l'Afrique aux marchés de l'OCdE, Pérou, services postaux au, 251, 251e8.9 282-283 petites villes, 52-53, 137-138 et incitations pour stimuler les régions retardataires, 256t8.2 PIB. Voir produit intérieur brut (PIB) et transferts fédéraux, 248 planification urbaine, Hong Kong (Chine), 213 PIB par habitant dans les pays de l', 63 points de contrôle, Afrique, 187 seuils de densité utilisés par l', 55e1.3, 56 politiques de cohésion, 236-237 tendances de la migration vers les pays de l', 150-152 politiques d'immigration, 157 Index 379 politiques de zonage, 207, 228 pratique de la libre immatriculation, 176 politiques et décideurs politiques prévision économique, 198-199 accords commerciaux préférentiels, 282 prix, politiques de, 257 cadre d'intégration en action, 216-229, 245-258 producteurs, connexion aux marchés, 251-252 cadre pour la croissance économique, 40-43 producteurs de textiles, 131 concernant l'infrastructure visant à réduire la distance à la production densité, 206-212 concentration de la, 8-10 considération de la région en tant qu'unité pour l'action dans les régions dynamiques, 9 gouvernementale, 201-202 disparités spatiales dans la, 6 et attributs du développement, 2-3 distribution spatialement efficiente de la, 46 et bénéfices politiques de l'intégration économique, 258-259 diversification à travers la coopération régionale, 263e9.2 et forces du marché, 128 équipements de, 257 et régions retardataires et dynamiques et coûts de communication, 180-181 cadre pour l'intégration des régions retardataires et et localisation des entreprises et équipements, 41e0.3, 179-180 dynamiques, 238-245, 246t8.1 fragmentation de la, 120 critères utilisés pour définir les régions retardataires, importance de la localisation de la, 2 79e2.2 intrants intermédiaires dans la, 19-20 politiques de développement pour les régions spécialisation de la, 34e0.1 retardataires, 230-231 terre en tant que facteur immobile de, 142 pour les pays recherchant l'unité entre régions production économique, concentration de la, 8-10 retardataires et dynamiques, 234-238 productivité, 84 et urbanisation augmentation de la, 183 cadre pour, 199-200 disparités rurales-urbaines de, 62-66 institutions spatialement ciblées pour faciliter, 202-203 gains issus des économies d'échelle, 135 instruments politiques pour les dimensions de l', 215- productivité totale des facteurs (PtF), 77, 116, 135 216 produit, cycles du, 179-180 politiques pour les stades d', 24-27 produit intérieur brut (PIB), 49, 62, 194 stratégie pour une urbanisation inclusive, 229 Allemagne, 78e2.1 interventions spatialement ciblées pour les bidonvilles, 212- Asie du Sud-Est, 89, 89f2.9 215 augmentation du PIB, 1500-1998, 109t3.2, 110 politiques de cohésion, 236-237 commerce mondial en tant que part du, 12, 13, 13f3b politiques d'immigration, 157 croissance du, 30f7, 96, 97c3.1, 110f3.11, 112-113, 236-237 politiques de prix, 257 distribution spatiale du, 39e0.3 politiques de transport dans le monde en développement, échanges en tant que parts du, 93f2.13, 94 184-192 et concentration économique, 57-60, 105-106 politiques industrielles nationales, 253 et densité de l'activité économique, 78e2.1, 83, 83f2.2 politiques spatialement neutres, 200e7.1 et disparités géographiques, 95 pour l'intégration régionale, 261e9.1, 265-273, 273-283 et marchés hypothécaires à l'habitation, 206 pour la gestion de la migration, 168-169 et pays sans accès à la mer, 102e3.1 pour le développement régional en vue d'intégrer les nations, et relation entre activité économique et stades de 27-29 développement, 83-84 pour réduire les disparités économiques, 22-24 généré par les navetteurs, 56 politiques sociales, impact sur la migration, 150e5.4 parts du PIB mondial, 107f3.8 politiques territoriales de l'union européenne, 39e0.3 pays subsahariens, 265e9.3 pollution atmosphérique, 185e6.5, 190-191 produit régional brut (PRB), 90-91e2.5 population profit, migration vers le profit issu de la proximité, 13, 15-18 Afrique subsaharienne, 284-286 Programme de consolidation des terres, Indonésie, 220e7.11 augmentation dans les villes, 12 Programme national d'amélioration des bidonvilles, Inde, 227 centres géographiques de la population aux états-unis, programmes transmigratoires, 238 44cG1.1 prospérité et localisation, 1-8 comparaisons de villes, 49-50 proximité, migration vers, 13, 15-18 dans les régions retardataires, 24, 27-29, 29 proximité, piège de la, 284 dans les zones urbaines, 3, 5 PtF. Voir productivité totale des facteurs (PtF) densité aux états-unis, 44 distribution spatiale de la, 39e0.3 lien de la densité de population avec la masse économique, 54 Rapport sur le développement dans le monde 2009 population née à l'étranger, 150 cadre du, 34 prévision de la, 198-199 éléments non couverts par le, 34e0.1 ports, efficacité des, 188, 189, 192e6.7 structure du, 39-43 380 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 termes utilisés dans le, 34-39 impact de la migration interne de la main-d'oeuvre sur les, recherche et développement, 101 162-165 réformes institutionnelles, 266-267, 274-276, 278-281 Inde, 233-234 régimes douaniers, 188 institutions et infrastructure pour connecter les régions régionalisme transfrontière, 279 retardataires aux régions dynamiques, 250-252 régions intégration des, 27-29 concept de, 230 Mexique, 244e8.6 définition des régions infranationales, 78e2.1 politiques de développement pour les, 230-231 description de, 35 recherche d'unité avec les régions dynamiques, 234-238 politiques de développement des pour l'intégration aux standards de vie dans les, 247f8.2 nations, 27-29 taux de pauvreté dans les, 81, 82c2.5 lien entre l'activité économique et les stades du règle de réponse, 40-42 développement dans les, 83-84, 85f2.1 règle rang-taille des villes, 51, 52e1.1 en tant qu'échelle géographique, 3e1 réglementations zones locales d'1 kilomètre carré, 60 des marchés fonciers, 250 en tant qu'unités pour l'action gouvernementale, 201-202 des transports au profit des économies d'échelle, 186-187 régions administratives, lien entre l'activité économique et les pour le financement au logement, 206 stades du développement dans les, 83-84, 85t2.1 pour l'utilisation de la terre et la construction, 204-206, 226- région des Balkans, 274 227 régions dynamiques, 22, 74 réseaux d'acheteurs-fournisseurs, 177e6.2 cadre stratégique pour l'intégration des régions dynamiques réseaux de métro, 208e7.4, 210 et retardataires, 238-245, 246t8.1 réseaux de production, 180, 194-195, 266 concentration économique dans les, 81-84, 85t2.1 réseaux de production transfrontaliers, 266 consommation dans les, 9 résidents urbains, définition des, 8 densité dans les régions dynamiques par rapport aux régions ressources naturelles, 101-103, 103e3.3 retardataires, 78-80 résultats disparités de revenus dans les, 89, 89f2.9 de l'éducation, 110, 110f3.10 divergence puis convergence de l'activité économique dans identification des, 259 les, 84-85 retombées et différences dans les pays en développement modernes, de connaissance, 134, 158 93-95 de croissance transfrontalières, 102e3.1 impact de la migration interne de la main-d'oeuvre sur les, dues à la proximité à la densité, 76-77 162-165 régionales, 116 institutions et infrastructure pour se connecter aux régions revenu national brut par habitant, 2 retardataires, 250-252 revenu national brut (RNB), rapport à la migration, 100 intégration des, 27-29 revenus, 2, 6, 8, 45, 46 pauvres dans les, 81, 82c2.5 Allemagne, 235e8.2 production dans les, 9 améliorations en matière de, 110 recherche de l'unité avec les régions retardataires, 234-238 Amérique latine, 112, 115e3.8 standards de vie dans les, 247f8.2 Asie de l'Est, 195 régions infranationales convergence des, 10-12, 235e8.2 convergence rurale-urbaine des, 66 dans les régions à croissance rapide, 112-115 définitions des, 78e2.1 dans les régions à revenus intermédiaires, 92 disparités spatiales de standards de vie dans les, 87-89 divergence puis convergence dans les pays développés, régions retardataires, 22, 24, 29 85-87 cadre stratégique pour l'intégration des régions retardataires disponibles, 62 et dynamiques, 238-245, 246t8.1 divergence des, 10-12, 112f3.14 critères utilisés pour définir une, 79c2.2 entre les pays les plus riches et les plus pauvres, 110-111 disparités de revenus dans les, 89, 89f2.9 puis convergence dans les pays développés, 85-87 distances dans les régions retardataires par rapport à la tandis que la santé et l'éducation convergent, 92-93 densité dans les régions dynamiques, 78-80 en tant qu'indicateurs de bien-être pour les citadins, 72 divergence puis convergence de l'activité économique dans et classe des modèles de migration de todaro, 159-160 les, 84-85 états-unis, 165e5.7 égypte, 245c8.6 inégalités spatiales en termes de revenus dans les pays à forte et différences dans les pays en développement modernes, croissance, 89-92 93-95 tranche supérieure de la classe moyenne, 8 et distribution des pauvres, 232-233 union européenne, 238 et indicateurs de bien-être, 73 revenus par habitant, 8 et téléphones mobiles, 251 croissance du, 46 Index 381 et accès au marché, 108e3.5 transport international, 174-175 liens avec la croissance des revenus, 45 secteur financier, 52, 133, 251, 266 Voir aussi produit intérieur brut (PIB) secteur informatique et électronique, 127e4.1 revenus du pétrole, 275 secteur manufacturier Ricardo, david, 107 Chine, 127e4.1 richesse concentration spatiale du, 209e7.5 concentration de, 9f1c, 10, 115-120 et économies d'échelle, 129-130 disparités rurales-urbaines en termes de, 64 importance du, 119 Richesse des nations (La), 14-15, 93, 126, 135 lien avec la distance économique, 76-77 routes regroupement du secteur manufacturier tandis que les espaces de routes, 144 producteurs recherchent les économies d'échelle, 132- coûts de transport routier 133 réseaux routiers, 251 secteur privé et amélioration et prévention des bidonvilles, Royaume-uni 229e7.15 critères utilisés pour définir les régions retardataires, 79e2.2 sécurité, dans les bidonvilles, 67 développement économique au, 255 Séoul (Corée), 220-223, 224-225 divergence puis convergence des revenus et du bien-être au, services 85-86 disparités rurales-urbaines dans les, 65 infrastructure au, 206-207 et économies d'échelle internes, 129-130 et économies en développement, 132-133 fragmentation des, 20e3 salaires regroupement des services dans le cadre des économies Asie vs. Europe, 194 d'échelle, 133-134 convergence des, 10-12 services aux entreprises, importations dans les, 180-181 disparités rurales-urbaines en termes de, 62-66 services postaux, 251, 251e8.9 et mobilité de la main-d'oeuvre, 164-165 services sociaux, 26, 216-228 perspective historique dans le sud des états-unis, 165e5.7 Chine, 227e7.14 salaires minimum, 160e5.4 et politiques de gestion de la migration, 168-169 santé investissements croissants dans les, 87e2.4 améliorations dans la, 110-111 sigma-convergence, 46 convergence de la santé à mesure que les revenus divergent, Singapour, taudis à, 214, 215e7.8 92-93 Smith, Adam, 14-15, 93, 126, 135, 194 dans les bidonvilles, 67 South Pacific Regional Trade and Economic Cooperation Agreement en tant qu'indicateur du bien-être des citadins, 72 (SPARtECA), 278e9.5 et les victimes d'accidents de la circulation, 191-192 SPARtECA. Voir South Pacific Regional Trade and Economic santé publique dans les bidonvilles, 68e1.6 Cooperation Agreement (SPARtECA) secteur agricole, 253 spécialisation Belgique, 50 de la production, 34e0.1 dispersion du secteur agricole tandis que les producteurs et coûts de transport, 13, 18-20 recherchent les économies d'échelle, 132-133 et diversité dans les villes, 137-140 liens avec les agglomérations, 53-54 standards de vie, 1 échanges de produits agricoles comme point de départ de conclusions sur les liens avec le développement, 49 l'intégration régionale, 280 convergence des, 10-12, 45-46, 73 secteur du transport disparités intra-urbaines, 66-70 Afrique, 186, 187t6.1 disparités spatiales dans les, 39e0.3, 87-89 dans les pays en développement, 267 divergences de, 3-5, 10-12 économies d'échelle dans le, 19 équité spatiale en termes de, 238 et concentration économique, 252 états-unis, 73 et coopération institutionnelle, 266-267 impact de la migration sur, 165 et expansion des villes, 144 Malaisie, 27 et pollution atmosphérique, 190-191 variations dans les régions dynamiques et retardataires, externalités négatives du, 190-192 247f8.2 importance du, 192-193 Suède, taudis en, 213 investissements dans le, 222 symbiose, et grandes villes, 52, 53 Mexique, 244e8.6 systèmes communautaires politiques dans le monde en développement, 184-192 droits de propriétés, 203-204 progrès technologiques dans le, 177e6.2 terre, 219 systèmes de transport urbain, 183, 185e6.5 systèmes d'enregistrement des propriétés, 214 transport intérieur, 173-174 systèmes d'imposition, 238-240 382 RAPPORt SuR LE dévELOPPEMENt dANS LE MONdE 2009 systèmes d'imposition progressive, 239-240 transferts redistributifs, 247-250 systèmes d'information géographique, 54-56, 57f1.3 transformations rurales-urbaines, 216-220 systèmes de transit rapide, 223, 225c7.5 au Cambodge et au vietnam, 218, 219e7.9 systèmes ferroviaires, 174, 208e7.4 Chine, 226, 227e7.14 chemins de fer indiens, 175e6.1 et institutions liées aux marchés fonciers, 220e7.11 transformations spatiales, 33, 198-199 transport intérieur, 173-174 taille terre arable par agriculteur, 132 en tant que volume de demande, 183 transport maritime, 176-179, 188, 189, 192e6.7 et prospérité économique, 101-103, 103e3.3 transports publics influence de la, 118 en tant que promoteurs d'une plus grande densité, 208, 210- tanneries, 6e2 212 tarifs douaniers, 99, 192e6.7 New York, 207, 208e7.4 taux de pauvreté travailleurs natifs, par rapport aux travailleurs migrants, 162, Brésil, 232-233 164f5.8 Inde, 233-234 turquie, 21, 22, 225-226 taxonomie, pour assister les politiques d'intégration des pays, 241 technologie de l'information (tI), 119, 188, 189 technologies de l'information et de la communication (tIC), 77, uE. Voir union européenne (uE) 138, 251 union du Maghreb arabe, 275 exportation des, 101 union européenne (uE), 236-238 New York, 143e4.7 APE avec les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, technologies pour le secteur du transport, 173, 177e6.2 265e9.3 télécommunications, 138, 267, 275 critères utilisés pour définir les régions retardataires dans l', coût des, 140e4.5 79e2.2 et mobilité de la main-d'oeuvre, 157 et intégration régionale, 274 impact des coûts sur les, 94-95 inégalités des revenus du marché dans l', 238 téléphones mobiles, 251, 268 PIB par habitant, 62 temps politique territoriale, 39e0.3 coûts liés au, 189 utilisation par l'Irlande de fonds européens pour la en tant que facteur dans le commerce international, 179-180 convergence internationale, 237-238 temps de trajet, lien avec l'accès au marché, 77f2.1 unités territoriales, classification des, 78e2.1 terre et utilisation de la terre, 15, 26 urbanisation, 3, 9, 128t4.1, 129 amélioration de l'administration de la, 218-220 activités économiques, 141-142 coûts de la terre en Russie, 241-242 Afrique, 59e1.4, 285 définition et application des droits fonciers, 218 Afrique subsaharienne, 285, 286 en tant qu facteur immobile de production, 142 cadence et tendances de l', 57-59, 70-71 et déséconomies Chine, 26e5, 154-155e5.3 et exclusion des pauvres, 228 considérations stratégiques pour l', 24-27, 199-200 et lien entre l'activité économique et les stades de Corée, 216-227 développements, 83-84, 85t2.1 disparités rurales-urbaines en termes d', 62-66 et régulations des constructions, 204-206, 226-227 et accès aux services publics, 10-12 gestion de la, 202-203 et changements climatiques, 211e7.6 Hong Kong (Chine), 213 et divergence puis convergence des bidonvilles au sein des institutions pour les marchés fonciers, 202, 203-204, 220e7.11 villes, 66-70 marchés de la, 22 et réduction de la congestion, 207-208, 209e7.5 politiques concernant la, 25 et réglementation du financement au logement, 206 thaïlande, 153e5.2 et réglementation de l'utilisation de la terre et de la tIC. Voir technologies de l'information et de la communication construction, 204-206 (tIC) indicateurs de bien-être dans les villes, 72 tinbergen, principe de, 229 instruments de politique pour les dimensions de l', 215-216 todaro, classe, des modèles migratoires, 159-160 issue de la diversité industrielle stimulant l'innovation, 131- tokyo-Yokohama (Japon), 109e7.5 132 tourisme, 177e6.2 interventions spatialement ciblées pour l', 212-215 trains navettes, 208e7.4 mesures pour l', 54-56, 57f1.3 tramping, 176-179 politiques d'infrastructure visant à réduire la distance à la transferts, 247-250 densité, 206-212 transferts d'espèces, flux de, 161-162, 165-166, 168 principes pour la gestion de l', 200-202 transferts intergouvernementaux, 248, 249e8.8 promotion de l', 23-24 Index 383 réforme foncière pour faciliter l'urbanisation au danemark, intégration des bidonvilles aux, 227-229 203e7.2 nouvelles initiatives, 144-145 Royaume-uni, 206-207 population des, 49-50 stratégie pour une urbanisation inclusive, 229 régularités empiriques des distributions de tailles des, 52e1.1 taux d', 8 taille des villes par rapport à la taille des usines, 21e4 turquie, 225-226 tendances de spécialisation et de diversité dans les, 137-140 volume de l'urbanisation dans les pays en développement, villes de taille moyenne, 137-140 71-72 villes primaires, 49, 51-52 Voir aussi bidonvilles villes secondaires, 49-50, 52 urbanisation avancée, 25c6c, 26-27, 201, 202, 223-229 visas, exigences en matière de, 100, 101f3.5 urbanisation inclusive, 229 voisinages urbanisation intermédiaire, 25c6b, 26, 201, 202, 220-223 effets des, 2 urbanisation naissante, 25-26, 201, 202, 204, 216-220 identification des voisinages pour la réforme institutionnelle, unité nationale, 234-238 278-281 usines et taille des villes, 21e4 importance des, 2 naturels, 35, 278-281 V proches des marchés mondiaux, 275 vajpayee, Behari, 120 régionaux, 150-153 valeur ajoutée, 49, 181 véhicules croissance du nombre de, 144 ZES. Voir Zones économiques spéciales (ZES) et congestion, 210 et élargissement des villes, 45-46 Zheng He, 194 vietnam Zipf, loi de, 51, 139 pauvreté dans les régions retardataires et les régions Zone panarabe de libre-échange, 275 dynamiques du, 81c2.4 zones côtières, 93-94, 94c2.6 transformations rurales-urbaines au, 218, 219e7.9 zones économiques spéciales (ZES), 224e7.13, 254-255e8.10 villes zones rurales augmentation de la population des, 12, 13e3.1 disparités entre zones rurales et zones urbaines, 62-66 changements pour s'adapter aux forces du marché, 142-144 lien avec les villes, 53-54 Chine, 141-142 ménages ruraux et politiques macroéconomiques, 200e7.1 croissance basée sur les villes, 137 migration intra-rurale, 153 densité urbaine, 45-46 zones statistiques, et lien de l'activité économique avec les stades du monde, 137 de développement, 83-84, 85t2.1 et coûts des télécommunications, 140e4.5 zones urbaines, 55e1.3 facilitation des économies d'échelle dans les, 134 disparités rurales-urbaines dans les, 62-66 importance de la diversité et de la spécialisation dans les, et densité, 49 139e4.4 et économies externes, 141 intégration de paires de grandes villes séparées par des secteur du transport dans les, 222 frontières internationales, 279-280 Voir aussi bidonvilles