Findings - Africa Region 38493 N° 133 Février 2007 Burkina Faso : le projet d’éducation postprimaire En septembre 1994, le gouvernement du Burkina Faso a tenu un congrès national sur l’éducation postprimaire afin d’analyser la situation de ce sous- secteur et de définir une stratégie prospective. En août 1995, le gouvernement a lancé un plan décennal de développement de l’éducation postprimaire (PDEPP), centré sur le système d’éducation en tant que facteur clé déterminant le développement des ressources humaines. Suite à une demande du gouvernement, la Banque mondiale a accepté de fournir un crédit de 36,6 millions de $ US (1997-2004) qui devait appuyer le plan par : (i) la promotion d’une utilisation rentable et équitable des ressources affectées à l’éducation, et (ii) une amélioration de l’accessibilité et de la qualité de l’éducation. Impact sur le terrain q Afin d’augmenter les effectifs scolaires hors de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso, on a construit et équipé 50 collèges publics d’enseignement général (CEG), qui fonctionnent actuellement dans les zones de faible couverture situées hors des grandes villes. q Afin d’accroître l’accès dans 3 provinces à couverture restreinte, 3 écoles secondaires ont été construites et exploitées à l’aide de contrats signés par les ONG locales. Ces écoles ont été construites par des entrepreneurs privés et supervisées par les ONG, et la qualité de leur construction est meilleure que celles des écoles publiques. Une des 3 ONG initialement choisies, Femmes et développement, continue de gérer ses écoles, tandis que les 2 autres ont été transférées à des municipalités grâce au projet de gestion décentralisée dans lequel le ministère a fourni à la municipalité les salaires de 3 enseignants, et la municipalité a payé les charges récurrentes. La qualité de l’enseignement semble plus élevée dans ces écoles que dans celles gérées par le ministère central. q Afin d’accroître les effectifs dans les écoles primaires, 10 écoles ont été construites aux frais de contractuels privés et de municipalités autofinancées – 7 sont gérées par les premiers et 3 par les dernières. Chaque école a les mêmes installations que celles construites par les ONG. Ces écoles fonctionnent depuis plusieurs années dans le cadre d’un contrat signé entre le ministère de l’enseignement secondaire et les opérateurs. q Pour favoriser l’équité et élargir l’accès aux écoles privées, le ministère en question, dans le cadre d’un accord avec des écoles privées et http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob133f.htm (1 of 3)09/07/2007 3:26:54 PM Findings - Africa Region paroissiales, fournit des bourses à l’intention de 400 élèves issus de familles pauvres et au titre pour lesquelles les familles paient 17.500 F CFA par an pour chaque élève et le ministère paie 27.500 F CFA (environ 500 F CFA = 1 $ US). Cette approche innovatrice de développement des écoles secondaires privées est la première du genre en Afrique subsaharienne francophone – elle facilite le retrait du gouvernement et la décentralisation effective de l’enseignement secondaire. q Un autre programme a financé la construction de 80 salles de classe supplémentaires dans les écoles privées existant dans le cadre d’un projet de contrepartie – pour chaque salle de classe construite et équipée par l’opérateur privé dans ses locaux selon les normes du gouvernement, le projet a construit et équipé une salle de classe supplémentaire. Les nouvelles salles de classe privées ont inscrit 3.780 élèves supplémentaires dans les écoles secondaires de premier cycle en 2004. q L’initiation des enseignants du secondaire à l’enseignement a été réformée en introduisant un programme de formation de 30 semaines comprenant deux tiers de pratique dans un milieu scolaire sous supervision. Cette approche a comblé les lacunes dans les relations entre les élèves-maîtres, les enseignants, les directeurs et l’équipe de supervision, qui a appris à connaître les difficultés de l’enseignement au cours des visites et discussions en classe, ainsi qu’au cours des réunions des enseignants/groupes d’enseignants. q La formation en cours d’emploi a été financée en faveur de plus de 2.200 enseignants dans toutes les matières, 90 conseillers pédagogiques et plus de 440 directeurs. Les participants ont ensemble évalué les pratiques d’enseignement, évalué le savoir des élèves, élaboré des projets pédagogiques dans un réseau d’enseignants, mis en œuvre des projets et évalué leur impact. Suite à ces interventions, les participants ont renforcé leur capacité d’identifier et de résoudre ensemble les problèmes affectant l’enseignement et l’apprentissage. q Au total, 1.766.000 manuels ont été achetés et distribués aux écoles, ce qui a élevé le rapport élèves-manuels à 1 pour 1 en mathématiques, sciences, Français et science sociale. Le projet a également financé l’acquisition de 10.000 guides pédagogiques, 444 trousses pédagogiques pour les enseignants et les élèves, 50.508 livres de bibliothèque pour les bibliothèques universitaires, et la construction de la bibliothèque universitaire de Bobo Dioulasso. q Le projet a contribué à la mise en place d’un fonds roulant pour l’achat des manuels, qui à la fin du projet, avait 500 millions de F CFA en compte. Ce fonds est constitué en partie par le ministère, qui fournit 30 millions de F CFA par an, et par les fonds dérivés de la location des manuels aux élèves du public à 500 F CFA par livre par an (1 $) et par la vente des manuels aux écoles privées. q Le projet a procédé à une évaluation pilote par les élèves pour permettre au ministère de l’enseignement secondaire d’allouer plus efficacement les ressources afin d’améliorer la qualité de l’enseignement. Des équipes ont été mises en place pour élaborer, planifier, mettre en œuvre et analyser l’ensemble du processus d’évaluation. Les équipes ont mis au point une base de données de plus 1.000 éléments d’évaluation dans chacune des 5 matières, sur la base d’une étude approfondie du programme d’enseignement de l’école secondaire du premier cycle. q En ce qui concerne la réforme du programme d’enseignement, le projet a effectué 2 études principales – l’une centrée sur la réforme du programme d’enseignement au collège d’enseignement général, et l’autre sur la formation technique et professionnelle. q Parmi les réformes financées figuraient la privatisation des restaurants, le système d’assurance-maladie et l’augmentation des frais de scolarité universitaire, la mise en œuvre d’une politique de recouvrement des coûts de l’enseignement secondaire, la réduction continue des subventions sociales, la promotion de l’éducation des filles, les activités de renforcement des capacités visant l’amélioration de la gestion financière du ministère et de sa capacité de collecte de données et de planification. q Le projet a également formé 50 agents administratifs venant des niveaux décentralisés et 90 surveillants et directeurs d’école dans les domaines des statistiques, de la collecte et de l’analyse des données. Leçons apprises q Le renforcement des capacités exige plus que des ressources et de l’assistance technique – il exige également un ensemble d’agents motivés et stables. q Les travaux civils gérés par le gouvernement nécessitent un mécanisme indépendant de supervision pour assurer la transparence, et veiller à ce que les entrepreneurs se conforment à la planification et aux normes y relatives. q Le partenariat et la décentralisation sont des alternatives, pour améliorer l’éducation postprimaire, imposant de faibles charges récurrentes au gouvernement. http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob133f.htm (2 of 3)09/07/2007 3:26:54 PM Findings - Africa Region q Le fait d’impliquer les municipalités est une manière innovatrice de décentraliser l’éducation postprimaire dans les pays francophones de l’Afrique subsaharienne. Le projet a démontré que les municipalités sont capables de diriger les écoles secondaires avec peu de subventions venant du gouvernement et en appliquant des frais de scolarités peu élevés. q Les partenariats entre le public et le privé et entre le public et les ONG peuvent contribuer considérablement, avec un mandat partagé avec le gouvernement, au développement du secteur de l’éducation postprimaire. Le gouvernement aide à accroître l’accès, établit la stratégie et supervise ; tandis que le secteur privé et les ONG gèrent les installations sans charges récurrentes à la charge du gouvernement. q Ces approches combinées rendent la prestation de ce niveau d’éducation financièrement accessible aux parents. Cet Infobrief est extrait du Rapport d'achèvement de l'exécution n° 31668 Pour plus d'informations, envoyez un email à : Pierre Joseph Kamano : pkamano@worldbank. org http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob133f.htm (3 of 3)09/07/2007 3:26:54 PM