Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux Résumé exécutif MADAGASCAR 2016 Cette brochure contient le résumé exécutif de la revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux. Le rapport complet est disponible : - sur le site internet de la Banque mondiale : http://documents.worldbank.org - sur le site internet de l’UNICEF : http://www.unicef.org/madagascar/fr/resources_14942.html Photo page de couverture : © Njaka Rajaonisaona - © UNICEF Madagascar/2014/Rindra Ramasomanana Design graphique : RAKOTOMANANA Andriantoavina P.2 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif L a croissance économique de Madagascar a été (2,00  USD de PPA par habitant par jour) est passée lente, s’élevant à 1 pourcent par an au cours des d’un taux estimatif de 88,9 pourcent de la population Photo : © Tariq Zahawi cinq dernières années, ce qui se situe bien en- en 2001 à 90,8 pourcent en 2010 pour ensuite se dessous de la moyenne de la région subsaharienne. maintenir à 90,6 pourcent en 2012. Concernant Le revenu par habitant en 2014 a chuté aux environs l’inégalité, la situation à Madagascar est similaire à celle de 400  USD (constant de 2005), ce qui représente des autres pays à faible revenu avec un coefficient de une baisse d’environ 20 pourcent par rapport à 1970, Gini oscillant entre 0,39 et 0,47 sur la période allant de année où le revenu par habitant a atteint son plus 2001 à 2012 et se situant plus récemment à 0,41 en haut niveau depuis l’indépendance. Les retombées 2012. Environ un tiers de la population à Madagascar économiques et sociales de la crise politique de 2009 subit des privations à des niveaux multiples, notamment ont été exacerbées par la suspension de bon nombre au niveau de la consommation, de l’accès à l’éducation, d’activités des bailleurs ce qui, dans un pays où 40 de l’usage de l’électricité et de la possession d’avoirs pourcent du budget du gouvernement est financé basiques du ménage. par l’aide internationale, a entraîné des réductions significatives des investissements et une dégradation Dans un contexte de taux de pauvreté élevés, de faiblesse marquée de la prestation de services. La stabilité générale des ressources publiques pour financer la macroéconomique a été maintenue pendant la crise, les prestation de services publics et d’une fragilité et d’une autorités budgétaires et monétaires s’en étant tenues instabilité économique et politique continues, comment à des politiques prudentes. La faiblesse du ratio dette est-ce que les dépenses publiques peuvent promouvoir publique/PIB (37,3 pourcent en 2014) et des recettes de meilleurs résultats dans les domaines de l’éducation fiscales (9,7 pourcent du PIB en 2014) a contribué à et de la santé ? Comment est-ce que le Gouvernement limiter les investissements publics nécessaires au de Madagascar et ses partenaires peuvent appuyer développement et à la bonne prestation des services un meilleur accès à une qualité de services améliorée, publics. notamment pour les plus vulnérables ? Cette Revue des Dépenses Publiques dans les Secteurs Sociaux à L’incapacité de Madagascar à soutenir une croissance Madagascar présente une analyse systématique de la robuste de ses revenus s’est traduite par des taux de façon dont l’éducation, la santé et la nutrition ont été pauvreté élevés. La pauvreté extrême (consommation financées au cours des cinq dernières années. Elle se par habitant inférieure à 1,25 USD PPA de 2005 par jour) penche sur les montants, la distribution et les impacts est passée d’un taux estimé à 77,5 pourcent en 2001 à des dépenses publiques et offre des recommandations 80,7 pourcent en 2005 et a été supérieure à 79 pourcent pour une affectation optimale des dépenses publiques en 2010 avant de baisser légèrement à 78,2 pourcent à l’avenir, en mettant l’accent sur les ressources en 2012. Sur la même période, la pauvreté absolue supplémentaires. Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.3 Indicateurs clés Education Santé Remarques Dépense totale sur le secteur exprimée en pourcentage du PIB 5,3% 4,3% Chiffres estimatifs combinant le financement public et celui des ménages. (2012) (2012) Dépense publique totale sur le secteur exprimée en pourcentage du PIB 3,1% 2,8% Comprend les financements intérieurs et externes (2013) (2013) Part du financement extérieur dans les dépenses publiques 20% 80% Estimations basées sur les données du SIGFP et de l’AMP (2013) (2013) Part du secteur dans les dépenses totales du gouvernement 20,6% 9,8% Inclut les dépenses exécutées par les Ministères respectifs. N’inclut pas l’aide (2013) (2013) extérieure mise en œuvre hors des Ministères de tutelle Part des frais remboursables dans les dépenses totales 42% 30% Estimations basées sur les données de l’enquête auprès des ménages relatives (2012) (2012) aux niveaux primaires de service Part des salaires dans les dépenses publiques totales du secteur 90% 85% Estimations basées sur les données du SIGFP (inclut les subventions aux (2013) (2013) enseignants FRAM pour l’éducation) P.4 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Les services d’éducation et de santé ont été sévèrement affectés par la crise de 2009. Principaux constats : En 2008, Madagascar avait fait des à l’horizon 2015. De plus, le pays commençait à s’atteler nécessaires pour fonctionner sur le marché du travail. Les avancées considérables sur ses OMD sociaux. Les taux à certains défis persistants, tels que l’amélioration de la progrès réalisés sur les indicateurs de santé clés ont stagné de scolarisation dans le primaire ont augmenté de façon santé maternelle et la lutte contre le retard de croissance ou se sont inversés et Madagascar n’est plus en voie de constante entre 2000 et 2008, et que le taux d’achèvement des enfants due à la malnutrition chronique. Ces tendances réaliser ses OMD. Il est donc urgent d’améliorer l’accessibilité du primaire a considérablement progressé. De même, le positives se sont entièrement inversées après la crise de des services de santé, en particulier pour les plus pauvres, taux de mortalité chez les enfants âgés de moins de 5 ans a 2009. Aujourd’hui, le système éducatif de Madagascar et d’appuyer l’amélioration de la qualité de l’éducation tout baissé de 94 en 2002 à 71 pour mille naissances vivantes présente de graves faiblesses qui font qu’un nombre en veillant à répondre aux besoins spécifiques des enfants en 2008, rendant possible l’atteinte du quatrième OMD élevé d’enfants n’acquièrent pas les compétences de base non scolarisés. scolarisation dans le primaire résultats scolaires dans le primaire 69 % 70% Le taux de scolarisation dans le primaire a baissé depuis 2009 à cause Les résultats scolaires se sont considérablement détériorés au cours des d’un nombre accru d’abandons liés principalement à des contraintes quinze dernières années. Avant la crise de 2009, les taux d’achèvement financières. Selon les Enquêtes auprès des Ménages, le taux de scolarisation du primaire suivaient une tendance à la hausse à Madagascar. Depuis, des enfants âgés de 6 à14 ans a fortement reculé sur la période 2005-12, cependant, le taux d’achèvement du primaire a baissé de 74 pourcent à 70 passant de 96.8 pourcent en 2005 à 74 pourcent en 2010 et 69 pourcent pourcent. Par ailleurs, la comparaison des données issues des trois dernières en 2012. Cette baisse des taux de scolarisation a été inégale, affectant vagues d’évaluation des acquis d’apprentissage au primaire font ressortir plus particulièrement les zones rurales et les régions du sud. Aux dernières une tendance à la baisse très marquée sur les trois principales matières estimations, 1,4 million d’enfants âgés de 6 à 10 ans (25 pourcent de la (Mathematiques, Francias, Malagasy). Globalement, entre 1998 et 2012, la tranche d’âge) ne seraient pas scolarisés. Les problèmes financiers ont moyenne nationale en français a baissé de 16 points de pourcentage et la été le motif principal de déscolarisation de ces enfants pour plus d’un note en mathématiques de 19 points de pourcentage. tiers des ménages. Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.5 Distribution des enseignants Couverture vaccinale des enfants de moins d’1 an, par catégorie Données systématiques 100% 90% 80% 83,8 80% 75,4 60% 73,9 72,5 70% 40% 64,4 64,8 63,3 61 60% 20% 0% 50% 2006-07 2008-09 2011-12 2013-14 BCG Polio 3 DTC 3 Rougeole Fonctionnaire FRAM Autres 2012 2008 L’augmentation rapide du nombre d’enseignants FRAM ayant des compétences La couverture des services de santé essentiels est très faible, en particulier en limitées est un des facteurs majeurs ayant contribué à la baisse de la qualité ce qui concerne les services clés de santé de la mère et de l’enfant. L’accès à de l’enseignement, en particulier dans les zones vulnérables. La part des soins prénataux et anténataux de qualité reste un défi comme en témoignent représentée par les enseignants fonctionnaires a considérablement baissé au les faits que seuls 38 pourcent des naissances se passent dans un centre de cours des dernières années et les enseignants FRAM représentent à présent 80 santé et moins de la moitié de ces naissances en milieu clinique (44 pourcent) pourcent du total. Ces enseignants sont distribués de façon inégale à travers sont assistées par un personnel qualifié. Ce taux est inférieur à la moyenne du les régions, se concentrant davantage dans les zones pauvres et vulnérables. monde en développement où environ 58 pourcent des accouchements sont Les enseignants FRAM sont généralement sous-qualifiés, plus de 80 pourcent déclarés avoir bénéficié de l’assistance de prestataires de santé qualifiés et plus d’entre eux n’ont aucune forme de formation pédagogique, ce qui a d’importantes de 50 pourcent des naissances se sont passées dans des centres de santé. Les conséquences négatives sur les résultats scolaires. La dernière évaluation des politiques démographiques visant à réduire la fecondité en encourageant les acquis d’apprentissage menée en 2012, par exemple, a fait ressortir l’existence pratiques de planification familiale ont permis une augmentation remarquable d’une corrélation forte et significative entre les enseignants FRAM et de faibles de l’utilisation des méthodes modernes de contraception (supérieure à 15 points résultats scolaires. de pourcentage avant 2009) mais le taux de prévalence contraceptive reste très bas à 33 pourcent. Selon l’EDS 2008/2009, la couverture vaccinale complète pour les enfants âgés de 12 à 23 mois en 2008 était de 62 pourcent. Les données comparables issues de l’enquête OMD 2012 ont indiqué une baisse P.6 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Taux de satisfaction par rapport à la prescription 69% 59% de la couverture vaccinale complète à 51,1 pourcent en seulement quatre ans. Les données de routine collectées auprès des formations sanitaires confirment également cette chute. Depuis 2009, une tendance plus ou moins à la baisse des indicateurs clés de performance du système de santé a également été observée. Par exemple, le taux de satisfaction par rapport à la prescription, un indicateur clé de disponibilité des médicaments, a baissé de façon marquée, passant de 69 pourcent à 59 pourcent au niveau des formations sanitaires et les taux d’utilisation dans les formations sanitaires de soins primaires ont baissé d’au moins 20 pourcent. Le profil épidémiologique de Madagascar reste comparable à celui de nombreux pays à faible revenu, présentant un important fardeau de maladies transmissibles. Presque 30 pourcent de l’ensemble des décès à Madagascar sont encore imputables à des maladies infectieuses et parasitaires pouvant être prévenues et le fardeau des maladies pèse de façon disproportionnée sur les pauvres. Au cours de la dernière décennie, les maladies non transmissibles deviennent plus courantes parmi la population, créant un double fardeau de maladies qui mettra à l’épreuve un système de santé déjà fragile. Photo : © UNICEF Madagascar/2014/ Greco Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.7 Les services d’éducation et de santé sont sujets à de graves contraintes financières Principaux constats : Les secteurs de l’éducation et d’éducation et de santé et de leur qualité. Ce manque dans le decaissement des caisses écoles, des de la santé de Madagascar semblent largement sous- de ressources empêche les systèmes publics de subventions destinées aux enseignants FRAM et dans financés et leur priorisation dans le budget général satisfaire aux besoins basiques de la population. la mise en œuvre intégrale des programmes de santé du Gouvernement est différente. Les dépenses Divers problèmes viennent compliquer la préparation publique clés. Par ailleurs, la fréquence et l’importance publiques intérieures réduites sont complétées par et l’exécution du budget, empêchant les ministères des réaffectations au sein des programmes et entre une importante aide extérieure dans le secteur de d’utiliser les fonds budgétisés, l’un d’eux étant les eux et le manque de complétude d’enregistrement des la santé et des contributions substantielles des taux de régulation serrés et changeants imposés fonds externes dans la comptabilité du Gouvernement ménages aussi bien à l’éducation qu’à la santé. Les par le Ministère des Finances. Cette situation crée (SIGFP/AMP) réduisent la crédibilité et l’utilité du ressources existantes ne sont pas assez suffisantes de sérieuses difficultés pour les systèmes de santé budget en tant qu’outil stratégique appuyant la mise pour appuyer l’amélioration de l’accès aux services et d’éducation, occasionnant notamment des retards en œuvre des stratégies des secteurs. 3,1 % 4,8 % Madagascar n’affecte qu’une part faible de son PIB à l’éducation même D’autre part, le total des dépenses en santé a baissé à 4,3 pourcent du PIB si ce secteur est clairement priorisé parmi les dépenses publiques en en 2012, alors que la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne (ASS) général. Le total des dépenses publiques en éducation a connu une baisse était supérieure à 6 pourcent. En moyenne, le total des dépenses en santé considérable, descendant à 3,1 pourcent en 2013, un pourcentage qui se à Madagascar s’est élevé à 4,3 pourcent de ce PIB entre 2009 et 2012, situe bien au-dessous de la moyenne des pays à faible revenu. Ce faible contre 4,8 pourcent au cours des quatre années qui ont précédé la crise investissement dans l’éducation s’explique davantage par la contraction (2005-2008). Cette tendance est inverse à celle observée dans les autres générale des dépenses publiques que par un manque de priorisation du pays d’ASS où la part du PIB affectée à la santé a, en moyenne, augmenté Gouvernement. En effet, l’éducation représentait en moyenne plus de 20 de 6 à 6,4 pourcent. Les dépenses par habitant en termes réels sur la santé pourcent des dépenses totales du gouvernement entre 2010 et 2012, ce n’ont pas changé depuis 1995, se situant aux alentours de 20 USD, ce qui qui est considérablement plus élevé que la moyenne des pays d’Afrique est comparable à celles des autres Pays à Faibles Revenus d’ASS. Subsaharienne et des pays à faible revenu dans leur ensemble. P.8 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif L’aide extérieure représente une part très importante du total des dépenses publiques en santé alors que la part des fonds extérieurs dans le total des dépenses publiques d’éducation est relativement faible. Entre 2009 et 2013, 80 pourcent des finances publiques au secteur de la santé provenaient de fonds externes, ce qui est particulièrement élevé, comparé aux autres secteurs au sein même du pays ainsi que dans d’autres pays. Cette situation soulève de graves inquiétudes par rapport à la pérennité, à l’appropriation et à l’efficacité des ressources existantes. D’autre part, environ 20 pourcent du total des dépenses en éducation ont été financées par des fonds externes, part qui s’élevait à 35 pourcent en 2010. En fait, la forte réduction du financement extérieur à l’éducation explique en grande partie la réduction du financement de ce secteur en général. Part du financement EXTERIEUR dans le total des dépenses publiques 100% 80% 60% 40% 20% 0% 2009 2010 2011 2012 2013 Education Santé Photo : © Erick Rabemananoro Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.9 Le financement national de l’éducation et de la santé est affecté essentiellement vers les coûts salariaux Principaux constats : Les dépenses nationales cette situation, il faudrait réorienter progressivement les fonctionnement et les investissements financés sur les de Madagascar pour l’éducation et la santé sont dépenses d’éducation vers les intrants qui ont un impact ressources intérieures ont diminué. Cela montre que essentiellement dirigées vers les salaires, en la qualité, ce qui pourrait exiger un calendrier direct sur ​​ Madagascar est clairement entré dans une situation de augmentation rapide, laissant peu de place pour financer plus progressif pour l’intégration des enseignants FRAM déséquilibre qui est préoccupante en termes d’efficacité les nombreux autres aspects. Dans les deux secteurs, les dans la fonction publique. En matière de santé, les et de durabilité de l’offre à la population d’une quantité dépenses sont très centralisées, ce qui peut entraîner dépenses de masse salariale ont également augmenté suffisante de services de santé de qualité. des retards dans le transfert de ressources et un manque à la fois en termes réels et en termes de part des d’alignement avec les besoins locaux. Compte tenu de dépenses totales tandis que les autres dépenses de Dépense publique en éducation Les coûts salariaux compressent les dépenses d’investissement et les par catégorie dépenses récurrentes non salariales. Tous les coûts salariaux inclus, la part de la masse salariale de l’éducation publique est passée de 70 pourcent 100% en 2006 à 90 pourcent en 2013 alors que les dépenses d’investissement ont diminué de 11 à 2 pourcent et les dépenses de fonctionnement non 80% salariales de 19 à 7 pourcent du total de dépenses d’éducation. Bien que ces niveaux soient plus ou moins comparables à ceux d’autres pays à faible 60% revenu, l’intégration continue d’un grand nombre d’enseignants FRAM dans la fonction publique fera que cette tendance ne sera pas viable et nuira 40% aux investissements d’importance axés sur l’amélioration de la qualité de l’éducation. Un calendrier plus progressif pour l’intégration des enseignants 20% FRAM dans la fonction publique peut être nécessaire pour permettre à ce que d’autres priorités, telles que l’amélioration de l’environnement 0% d’apprentissage, puissent être maintenues. 2006 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Dépenses en salaires Dépenses d'investissement Autre dépense réccurente P.10 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Décomposition des dépenses du Ministère de la santé en grandEs catégories d'entrée, 2006-2013 L’enseignement primaire absorbe près de la moitié du total des dépenses 100% d’éducation hors investissement. L’enseignement primaire reçoit une grande part des dépenses publiques d’éducation, soit entre 45 et 48 pourcent sur ​​la période 2002-2013. Cette part est comparable à celle d’autres pays à un niveau de développement similaire et reflète la priorité que les gouvernements successifs ont accordée à l’enseignement primaire. 50% Le budget de fonctionnement non salarial, bien qu’une partie beaucoup plus petite du total des dépenses, représente une part étonnamment importante et croissante des dépenses d’éducation qui vont à l’enseignement postsecondaire, ce qui est probablement dû au large programme de soutien 0% aux étudiants universitaires, y compris les bourses d’étude. 2011 2009 2013 2012 2010 2006 2008 Les dépenses salariales régulières dans la santé ont atteint des niveaux qui sont beaucoup plus élevés que ceux généralement observés dans les Main d'oeuvre Transferts non affectés Biens et services Capital pays peu développés. Si la masse salariale représentait jusqu’à 54 pourcent du total des dépenses en 2006, elle représente aujourd’hui 85 pourcent du financement intérieur.  Les dépenses en biens et services pour la prestation de soins de santé constituent une très petite part du budget. Le biais prononcé en faveur des salaires dans le financement intérieur a été quelque peu compensé par l’aide extérieure, en particulier pour les biens et services. Photo : © Felana Rajaonarivelo S’il avait été constaté que Madagascar avait de bons résultats en matière de dépenses avant 2008, le déséquilibre actuel de l’utilisation des intrants laisse penser que le pays ne gardera probablement pas cet avantage L’administration et la coordination absorbent la plus grande part des dépenses non salariales récurrentes, plus que les soins de santé préventifs, la santé de la mère et de l’enfant et la santé publique combinés. Les dépenses administratives constituent environ 40 pourcent des dépenses récurrentes non-salariales, avec une baisse marquée de 43 pourcent en 2010 à 36 Les maladies transmissibles (MT) et la santé de la mère et de l’enfant (SME) dominent pourcent en 2013. La part revenant aux services hospitaliers est restée les dépenses identifiables par programme. Hors budget d’investissement, les dépenses relativement constante à environ 25 pourcent. La part allant spécifiquement sur les MT dominent clairement, chaque année, suivie par la SME. En ce qui concerne aux services de soins de santé primaires a été significativement réduite de l’investissement, les MT et la SME représentent toujours l’essentiel des dépenses ciblées. 19 à 11 pourcent quoique les dépenses de santé de la mère et de l’enfant Il y a eu une certaine augmentation du financement du programme des maladies non aient compensé cette baisse. transmissibles, ce qui indique que ces maladies commencent à prendre de l’importance dans le budget d’investissement. Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.11 Les systèmes d’éducation et de santé sont très inéquitables et de plus en plus financés par les ménages Principaux constats : L’analyse distributionnelle montre dépenses publiques destinées aux secteurs sociaux ont supplémentaires du secteur de la santé soient dirigées que les régions les plus pauvres reçoivent les montants entraîné une augmentation importante des dépenses vers les zones les plus démunies. Enfin, de graves des dépenses les plus faibles pour les deux secteurs. En des ménages, en particulier pour l’éducation. Cela a eu lacunes en matière de données en raison de l’absence outre, vu que les deux tiers de la population vit dans les de lourdes conséquences en termes de scolarisation d’un recensement récent et de données récentes sur zones rurales, le faible montant de dépenses d’éducation dans les écoles primaires, de résultats d’apprentissage les ménages au niveau district empêchent une analyse et de santé dans ces zones indique de grandes inégalités et d’utilisation des services de santé. Pour une meilleure plus fine de la distribution des dépenses par niveau de dans la répartition des ressources publiques, résultant équité de la distribution des dépenses, il faudrait que pauvreté. principalement de la distribution inéquitable des les enseignants formés et qualifiés soient également ressources humaines à travers le pays. Les coupes de répartis à travers le pays et que des ressources humaines La distribution des dépenses courantes du payer ont généralement augmenté de 26 pourcent Financement de l'éducation primaire, Gouvernement par région présente une certaine en moyenne. Cela a eu des répercussions directes part des ménages et de l'Etat régressivité, avec un certain nivellement au cours en termes de scolarisation. En effet, les problèmes de la période la plus récente. Les parts de dépenses financiers sont la première raison rapportée par 100% par type de résidence ont évolué en faveur des les ménages pour l’abandon scolaire. Au cours de grands centres urbains (14 pourcent), principalement la période 2006-2008, les dépenses publiques 80% au détriment des autres zones urbaines et des zones courantes ont contribué, en moyenne, à 73 pourcent rurales périurbaines. Les zones rurales (y compris les des dépenses d’un enfant inscrit à l’école, tandis 60% zones périurbaines) ont reçu moins d’un tiers des que les dépenses des ménages ont représenté, dépenses. en moyenne, 27 pourcent. Cependant, de 2009 à 40% 2013, la part des dépenses publiques courantes a Les ménages financent une part croissante du été, en moyenne, 59 pourcent du total des dépenses 20% coût total de l’éducation. Depuis la crise, un plus par enfant inscrit. Cela montre une augmentation grand nombre de ménages ayant un enfant en substantielle de la part des coûts financés par 0% 2ème année du primaire ont dû payer des frais les ménages par enfant inscrit. L’augmentation a 2005 2010 d’inscription, des cotisations aux associations de été plus forte dans les régions Atsimo Andrefana, Dépense moyennes des ménages par enfant parents d’élèves et des frais mensuels de scolarité. Menabe et Vatovavy Fitovinany, trois régions qui Dépense publique moyen par enfant En plus d’être plus fréquents, les frais de scolarité à sont particulièrement vulnérables. P.12 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Photo : © Erick Rabemananoro Photo : © UNICEF Madagascar/2014/Rindra Ramasomanana Photo : © Bebe Andriamaro Dans l’ensemble, les dépenses du MinSan sont fortement corrélées négativement Distribution estimative des profits tirés aux taux de pauvreté et présentent une forte corrélation positive avec le revenu par des dépenses non salariales du MinSan habitant. Même si on limite les dépenses aux soins de santé primaires, la distribution régionale est fortement régressive. L’analyse de l’incidence des avantages (AIA) des dépenses non salariales exécutées par le Ministère de la Santé montre que les 30 29,6 prestations sont jugées régressives : les avantages moyens allant aux personnes 25 dans le quintile le plus riche sont deux à quatre fois plus élevés que ceux allant aux 20 Milliard d'Ar. 2013 personnes dans les deux quintiles les plus pauvres. L’AIA réalisée pour les dépenses salariales sur le personnel des formations sanitaires montre que le quintile le plus 15 13,5 riche bénéficie 3,6 fois plus que le quintile le plus pauvre, et au moins deux fois 8,2 8,9 13,2 10 plus que les ménages de tout autre quintile.  L’analyse des parts de dépenses par type de résidence montre que moins de 5 pourcent vont aux communes rurales.  5 En moyenne, 36 pourcent vont aux grands centres urbains, 46 pourcent aux petites 0 zones urbaines et 13 pourcent aux les zones semi-rurales ou péri-urbaines. Quintile Deuxième Troisième Quatrième Plus inférieur quintile quintile quintile riche Les coûts pour les ménages en termes de frais déboursés sont élevés, le coût de la plupart des consommables médicaux étant supportés par le patient dans le cadre du recouvrement des coûts. Les données des CNS 2013 (version allégée) indiquent que les frais déboursés par les ménages représentent 80 pourcent de la part du financement privé et 30 pourcent du total des dépenses de santé.  Pourtant, quand on L’analyse des parts de dépenses par type de résidence regarde les ménages, les pourcentages de dépenses catastrophiques dans les quintiles montre que moins de 5 pourcent vont aux communes rurales. les plus pauvres sont très faibles, ce qui est généralement un indice de « défaillance En moyenne, 36 pourcent vont aux grands centres urbains, 46 du système », c’est-à-dire que les pauvres ne recherchent tout simplement pas de pourcent aux petites zones urbaines et 13 pourcent aux zones soins.  Il convient de noter que les dépenses catastrophiques peuvent faire tomber semi-rurales ou péri-urbaines. en dessous du seuil de pauvreté 4,5 pourcent des personnes dans le quintile le plus riche et 3 pourcent des personnes dans le quatrième quintile. Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.13 Photo : © Njaka Rajaonisaona P.14 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Photo : © Felana RAJAONARIVELO Recommandations      Avantages attendus vs coût politique de la réforme Calendrier de mise en œuvre À court terme À moyen terme À long terme (1-2 ans) (3-5 ans)  (5 à 10 ans) 1. RECOMMANDATIONS TRANSVERSALES 1.1. Amélioration de l’efficacité des dépenses d’éducation et de santé  Revoir l’exécution des taux de régulation pour les assouplir afin de prendre en compte les Court terme Neutre Faible positif Elevé positif besoins et assurer un impact plus égal entre programmes  Renforcer et harmoniser l’utilisation des outils budgétaires existants, en particulier le SIGFP Moyen terme Neutre Faible positif Elevé positif de sorte que les informations nécessaires soient enregistrées, y compris les financements extérieurs  Lier le financement aux résultats afin de maximiser les produits à partir des ressources Moyen terme Faible négatif Neutre Elevé positif disponibles notamment aux niveaux de prestation de services par l’élargissement des approches de financement axée sur les résultats existantes, y compris les transferts monétaires conditionnels  Déconcentrer davantage les ressources vers les niveaux inférieurs de la gestion de la Moyen terme Faible négatif Neutre Elevé positif prestation de service et accorder plus d’autonomie dans l’exécution de certaines dépenses non salariales au niveau du district, des soins primaires et des écoles  Valider la version préliminaire finale de la stratégie nationale du secteur de la santé et Moyen terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif coordonner le financement des bailleurs de fonds autour d’un plan national. Rétablir les revues sectorielles conjointes.  Décentraliser le paiement des salaires pour améliorer l’allocation du personnel et accroître Long terme Elevé négatif Neutre Elevé positif l’efficacité de la gestion des ressources humaines aux niveaux inférieurs (Santé)  1.2 Prise de décision fondée sur DES bases analytiques  Recueillir régulièrement des données supplémentaires (données démographiques et sanitaires, Moyen terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif cartographie de la pauvreté, recensement national, comptes nationaux de la santé) pour permettre une analyse plus fine, y compris une analyse distributionnelle  Procéder à un examen robuste du financement par l’aide extérieure aux secteurs sociaux pour Moyen terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif compléter les résultats de cette RDP Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.15 Recommandations 2. EDUCATION 2.1 Dépenses d’éducation plus équitables  Maintenir les programmes visant à atténuer les obstacles financiers à la scolarisation, en Court terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif particulier pour les plus vulnérables, à travers la fourniture d’intrants d’éducation de base (par exemple, kits scolaires, bourses scolaires)  Veiller à ce que le recrutement en cours d’enseignants fonctionnaires ait une orientation Court terme Elevé négatif Faible négatif Elevé positif favorable et priorise les populations rurales et les zones vulnérables  Etudier la possibilité d’élargir l’appui aux enfants dont le coût d’opportunité est élevé à travers Moyen terme Neutre Faible positif Elevé positif des transferts monétaires conditionnels, des bons, etc. 2.2 Amélioration de la qualité des services d’éducation  Diriger les ressources supplémentaires vers des interventions visant à soutenir l’amélioration Court terme Elevé négatif Faible négatif Elevé positif de l’environnement d’apprentissage (y compris la formation des enseignants, le matériel d’apprentissage, etc.)  Adopter un calendrier plus progressif pour l’intégration des enseignants FRAM dans la Court terme Elevé négatif Faible négatif Elevé positif fonction publique afin de préserver les investissements dans l’amélioration de l’environnement d’apprentissage  Élaborer et mettre en oeuvre une stratégie renouvelée pour la formation, le recrutement, Moyen terme Elevé négatif Faible négatif Elevé positif le déploiement et l’évaluation des enseignants, y compris éventuellement une révision et l’adoption d’un cadre pour les enseignants contractuels  Obtenir des ressources supplémentaires, y compris des partenaires extérieurs, pour appuyer Moyen terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif des améliorations substantielles de l’environnement d’apprentissage  Veiller à ce que les ressources supplémentaires soutiennent une répartition plus équitable de Moyen terme Elevé négatif Neutre Elevé positif la qualité de l’éducation. A cette fin, il faudra, par exemple, que les enseignants qualifiés et formés soient équitablement répartis à travers le pays.  Investir dans la supervision et le suivi aux niveaux inférieurs de l’éducation, y compris au Moyen terme Faible négatif Neutre Elevé positif niveau des CISCO et des ZAP P.16 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Recommandations 3.  SANTÉ 3.1 Amélioration de l’accès aux services de santé   Atténuer les obstacles financiers à l’accès en réduisant les coûts à débourser par les ménages pour Court terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif les services de santé (par exemple, kits d’accouchement sans danger, exemption de paiement de frais pour les services et les médicaments, transferts monétaires conditionnels, etc.)  Veiller à ce que toute augmentation de la masse salariale ait une orientation favorable aux Court terme Elevé négatif Neutre Elevé positif pauvres et prioriser les populations rurales et les formations sanitaires de première ligne  Augmenter le financement intérieur pour le secteur en augmentant la part du budget total du Moyen terme Faible négatif Elevé positif Elevé positif gouvernement alloué au secteur de la santé et en encourageant un meilleur alignement du financement extérieur sur les stratégies nationales de santé  S’attaquer aux obstacles géographiques à l’accès en investissant dans les approches et les Moyen terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif activités existantes qui visent à rapprocher les services des communautés (par exemple, la stratégie avancées et les agents de santé communautaire)  Prioriser la fonctionnalité des CSB1et y investir Moyen terme Faible négatif Elevé positif Elevé positif  Évaluer, renforcer et étendre les mécanismes de mutualisation des risques et de filet de Long terme Faible négatif Elevé positif Elevé positif sécurité, tels que le Fonds d’équité et les assurances de santé communautaires 3.2 Qualité des services de santé  Diriger les ressources supplémentaires vers le budget de fonctionnement et les Court terme Elevé négatif Neutre Elevé positif investissements  En complément de la Stratégie nationale de santé, développer et mettre en œuvre le Plan Moyen terme Elevé positif Elevé positif Elevé positif national des ressources humaines et le Plan national de la qualité de la santé pour éclairer les actions prioritaires dans ces domaines.  Rééquilibrer la répartition des dépenses vers la prestation de services essentiels et les Court terme Elevé négatif Elevé positif Elevé positif programmes de manière dynamique pour répondre aux besoins de santé de la population (par exemple, augmentation des ressources nationales pour la vaccination étant donné que les indicateurs sont en train de se détériorer.)  Investir dans la supervision et le suivi aux niveaux inférieurs Moyen terme Faible négatif Faible positif Elevé positif Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.17 Photo : © Njaka Rajaonisaona P.18 Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif Banque mondiale - Bureau de Madagascar United Nations Children’s Fund Rue Andriamifidy L. Razafimanantsoa Anosy - BP 4140 Maison Commune des Nations Unies Antananarivo (101) - Madagascar Zone Galaxy Andraharo Sites internet : www.worldbank.org/madagascar P.O Box 732, 101 Antananarivo, Madagascar et http://www.banquemondiale.org/madagascar Téléphone Bureau : +261 (0) 20 23 300 92/93/94 E-mail : wbmadagascar@worldbank.org Courriel : antananarivo@unicef.org Internet : www.unicef.org/madagascar Facebook : http:/ /www.facebook.com/pages/UNICEF-Madagascar Twitter : http://twitter.com/unicefmada Revue des dépenses publiques relatives aux secteurs sociaux - Résumé exécutif P.19 Photo : © Njaka Rajaonisaona